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lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 Poissy lance trois projets d’envergure Interview de Bruno Didier, vice-président de la CCI du Val d’Oise « L’usine 4.0 contribue au bien-être des salariés » Numa cherche des fonds pour conquérir le monde CRÉATEURS P. 5 Buildrz Urbanisme web Adminext Gestion de flux Echosystems Gestion immobilière ÉVÉNEMENT P. 6-7 Interview Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne « Les grands syndicats urbains, précurseurs du Grand Paris » MARCHÉS PUBLICS P. 8 Future limitation drastique des avenants TERRITOIRES ACTUALITÉS P. 9 À 11 L’Apur identifie 528 immeubles « mutables » dans Paris Les Yvelines revoient à la baisse le schéma d’aménagement numérique Création des EPT : le vade-mecum de la mission de préfiguration « Réglons le problème des compétences entre la Région et la métropole, parce que ce débat-là n’a pas eu lieu » Frédéric Gilli « Bien urbain » p. 12 LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne 115  milliards d’euros d’investissements annuels réalisés par la RATP, souligne Pierre Mongin son président. Algoé consultants / Respublica / Philippe Panerai / SGP / Barjane / Apur / Epfy / Unibail - Rodamco / Bouygues / Nexity / Philippe Bassetti / Epamsa / Adminext / Buildrz / Numa / Lascom / Log’in / AUC / Institut de monde arabe / DVVD / Nir Industry / L’Union des forgerons / Mooville / Salvia Développement / UVSQ NUMÉRO 25 | DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2015 P as une semaine sans que le lance- ment d’un chantier, la signature d’un contrat, l’annonce de l’arrivée d’un nouvel établissement ne viennent alimenter la chronique du fabuleux projet de Paris-Saclay, locomotive absolue du Grand Paris. Non pas que Saclay soit né d’hier. « Ses créa- teurs sont Irène et Frédéric Joliot-Curie », aime à rappeler Pierre Veltz, pré- sident de l’Etablissement public Paris-Saclay (EPPS). Mais le plateau connaît, depuis 2010, une accéléra- tion qui suffirait, à elle seule, à rendre le sourire aux déclinistes. L’université de Paris-Saclay, qui vient de naître, orchestrée par la fondation de coopération scienti- fique que dirige Dominique Vernay, rassemble désormais deux universités (Paris-Sud et Versailles Saint-Quentin), une dizaine d’écoles (Polytechnique, Centrale, l’ENS Cachan, l’école des télécoms), ainsi que le CNRS, le CEA, et l’INRA. Avec un doctorat et 40 % des masters mis en commun. Demain, un pôle universitaire majeur naîtra autour de la faculté de pharmacie de l’université de Paris XI, dans le cadre d’un partenariat public-privé, pour un projet immobilier de 80 000 m 2 . Et AgroParisTech, l’école des télécoms Paris, ou l’Ensae arrivent prochainement. Les entreprises affluent également. Alcatel Lucent – si Nokia, son nouvel actionnaire, le confirme – y concentrera prochainement ses centres de recherche, sous la marque « Paris-Saclay ». Air Liquide a également fait le choix de ce même label pour baptiser son centre de R&D. D’autres firmes internationales sont en négociation pour rejoindre les chercheurs de Thalès, de Danone, d’EDF ou de Safran. « A l’heure de l’inno- vation ouverte, les cher- cheurs, publics ou privés, souhaitent s’inscrire dans un écosystème et capter l’intelligence de leur environne- ment immédiat », résume Pierre Veltz. Avec les ZAC du Moulon et de Polytechnique au sud, celle de Satory qui va démarrer plus au nord, Saclay va se mettre également en capacité d’accroître le nombre de ses habitants, de ses commerces, de ses bistrots, et créer de la ville. L’ensemble sera parachevé à la fois par la prolongation de la ligne de bus express 91-06 en site propre qui reliera Massy à Polytechnique puis, surtout, par les trois arrêts de la ligne 18 du Grand Paris express, annoncée pour 2024. « Les grands projets sont toujours compliqués, souligne Pierre Veltz. A Saclay, on est dans les temps. Et on en est fier. » Paris-Saclay, locomotive du Grand Paris, tient ses délais ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef A l’heure de l’innovation ouverte, les chercheurs, publics ou privés, souhaitent s’inscrire dans un écosystème

NUMÉRO 25 | DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2015 LA PHRASE PORTRAIT … · 2 de bâtiments divisés en trois secteurs, selon le projet esquissé par l’urbaniste In situ. A l’ouest, une

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lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4Poissy lance trois projets d’envergureInterview de Bruno Didier, vice-président de la CCI du Val d’Oise« L’usine 4.0 contribue au bien-être des salariés »

Numa cherche des fonds pour conquérir le monde

CRÉATEURS P. 5Buildrz Urbanisme webAdminext Gestion de fluxEchosystems Gestion immobilière

ÉVÉNEMENT P. 6-7Interview Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne « Les grands syndicats urbains, précurseurs du Grand Paris »

MARCHÉS PUBLICS P. 8Future limitation drastique des avenants

TERRITOIRES

ACTUALITÉS P. 9 À 11L’Apur identifie 528 immeubles « mutables » dans ParisLes Yvelines revoient à la baisse le schéma d’aménagement numériqueCréation des EPT : le vade-mecum de la mission de préfiguration

« Réglons le problème des compétences entre la Région et la métropole, parce que ce débat-là n’a pas eu lieu »

Frédéric Gilli « Bien urbain » p. 12

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne

115 milliards d’euros

d’investissements

annuels réalisés par la

RATP, souligne Pierre

Mongin son président.

Algoé consultants / Respublica /

Philippe Panerai / SGP / Barjane /

Apur / Epfy / Unibail - Rodamco /

Bouygues / Nexity / Philippe

Bassetti / Epamsa / Adminext /

Buildrz / Numa / Lascom / Log’in /

AUC / Institut de monde arabe /

DVVD / Nir Industry / L’Union des

forgerons / Mooville / Salvia

Développement / UVSQ

NUMÉRO 25 | DU 27 AVRIL AU 3 MAI 2015

Pas une semaine sans que le lance-ment d’un chantier, la signature d’un contrat, l’annonce de l’arrivée d’un nouvel établissement ne viennent alimenter la chronique du fabuleux

projet de Paris-Saclay, locomotive absolue du Grand Paris. Non pas que Saclay soit né d’hier. « Ses créa-teurs sont Irène et Frédéric Joliot-Curie », aime à rappeler Pierre Veltz, pré-sident de l’Etablissement public Paris-Saclay (EPPS). Mais le plateau connaît, depuis 2010, une accéléra-tion qui suffirait, à elle seule, à rendre le sourire aux déclinistes.

L’université de Paris-Saclay, qui vient de naître, orchestrée par la fondation de coopération scienti-fique que dirige Dominique Vernay, rassemble désormais deux universités (Paris-Sud et Versailles Saint-Quentin), une dizaine d’écoles (Polytechnique, Centrale, l’ENS Cachan, l’école des télécoms), ainsi que le CNRS, le CEA, et l’INRA. Avec un doctorat et 40 % des masters mis en commun.

Demain, un pôle universitaire majeur naîtra autour de la faculté de pharmacie de l’université de Paris XI, dans le cadre d’un partenariat public-privé, pour un projet immobilier de 80 000 m2. Et AgroParisTech, l’école des télécoms

Paris, ou l’Ensae arrivent prochainement.Les entreprises affluent également. Alcatel Lucent

– si Nokia, son nouvel actionnaire, le confirme – y concentrera prochainement ses centres de recherche, sous la marque « Paris-Saclay ». Air Liquide a également fait le choix de ce même label pour baptiser son centre de R&D. D’autres firmes internationales sont en négociation pour rejoindre

les chercheurs de Thalès, de Danone, d’EDF ou de Safran. « A l’heure de l’inno-vation ouverte, les cher-cheurs, publics ou privés, souhaitent s’inscrire dans un

écosystème et capter l’intelligence de leur environne-ment immédiat », résume Pierre Veltz.

Avec les ZAC du Moulon et de Polytechnique au sud, celle de Satory qui va démarrer plus au nord, Saclay va se mettre également en capacité d’accroître le nombre

de ses habitants, de ses commerces, de ses bistrots, et créer de la ville.

L’ensemble sera parachevé à la fois par la prolongation de la ligne de bus express 91-06 en site propre qui reliera Massy à Polytechnique puis, surtout, par les trois arrêts de la ligne 18 du Grand Paris express, annoncée pour 2024. « Les grands projets sont toujours compliqués, souligne Pierre Veltz. A Saclay, on est dans les temps. Et on en est fier. » ■

Paris-Saclay, locomotive du Grand Paris, tient ses délais

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

A l’heure de l’innovation ouverte, les chercheurs, publics ou privés, souhaitent s’inscrire dans un écosystème

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2 | Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

Paris-Saclay lance la consultation pour la maîtrise d’œuvreDans le cadre de l’aménagement de la ZAC de Satory Ouest à Versailles, l’Etablissement public Paris-Saclay (EPPS) vient de publier un appel d’offres res-treint afin de retenir une équipe de maîtrise d’œuvre urbaine, architecturale et paysagère.« La libération projetée d’une partie des terrains militaires situés à Satory, par le ministère de la Défense, offre une opportunité de mutation exceptionnelle pour ce quartier », souligne en préambule l’Etablissement public de Paris-Saclay. Le plateau de Satory englobe une surface de 330 hectares. La partie mutable des emprises militaires est majoritairement située sur l’ouest.Intégré à l’opération d’intérêt national (OIN) Paris-Saclay, le plateau de Satory a vocation à regrouper des entre-prises technologiques de pointe autour des thématiques des mobilités du futur, en dialogue avec les pôles auto-mobiles yvelinois déjà implantés (Renault, PSA, etc.) et l’université Paris-Saclay. ■

ZAC SATORY OUEST

A park veut séduire les entreprises internationales Situé sur une zone de 30 hectares à l’ouest de l’aé-roport Roissy-Charles-de-Gaulle, A park se présente comme un parc d’activités mixtes dédié aux échanges internationaux. La société Portica est associée à la SAS Les Grands Champs Développement, promoteur de l’opé-ration A park, avec Sodéarif, filiale de Bouygues construc-tion. « Des groupes chinois envisagent des implantations industrielles, notamment dans l’avionique », indique René Rochemont, gérant de la société Portica. A park dévelop-pera 195 000 m2 de bâtiments divisés en trois secteurs, selon le projet esquissé par l’urbaniste In situ. A l’ouest, une zone de huit hectares sera réservée à des bâtiments de messagerie (20 000 m2) ou de logistique. Au sud, un parc d’activités de cinq hectares (20 000 m2) sera dédié aux PME-PMI. « Les travaux de cette première tranche pourraient démarrer fin 2015, pour une mise en service en 2017 », indique Nicolas Coudert, de CBRE, chargé de la commercialisation de A park. ■

GRAND ROISSY

En brefAménagement

RATP (1)Aménagement commercial Pierre Mongin, qui quitte la présidence de la RATP fin avril, cite le projet d’aménagement commercial des stations de métro qui bordent les Grands Magasins, en partenariat avec ces derniers, parmi ceux qui lui tiennent le plus à cœur. Il pourrait être mis en œuvre au début de la prochaine décennie.

RATP (2)Ligne 11. Le bloc local rechigneAutre confidence de Pierre Mongin en partance, le « bloc local », la ville de Paris et le conseil départemental de Seine-Saint-Denis en particulier rechigneraient à financer la prolongation de la ligne 11, risquant de retarder celle-ci. « Nous devons lancer la 1ère consultation des entreprises en juillet prochain, ce qui n’est pas possible en l’état », déplore-t-il.

APUR Carte des intercosL’Agence parisienne d’urbanisme vient d’actualiser la carte des intercommunalités au 1er janvier 2015 en y ajoutant le projet de Schéma régional de coopération intercommunale d’Ile-de-France (SRCI). Outre la carte principale sur la population des intercommunalités à fiscalité propre, le document comporte quatre cartes : les contrats de développement territorial, les coopérations intercommunales, le syndicat Paris métropole et, donc, le Schéma régional de coopération intercommunale.

VAL-DE-MARNE La maison du handball s’installera à Créteil fin 2018Lors de son assemblée générale du 17 avril, la Fédération française de handball (FFHB) a validé le projet de la construction de ses futures installations à Créteil, soit un investissement de 41 millions d’euros. La mise en service est programmée pour fin 2018.

Le projets des Terrasses de Poncy (100 hectares) est probablement le plus ambi-

tieux. Le rachat, fin 2014, par l’éta-blissement public foncier des Yve-l ines (Epfy) des 30 hectares appartenant à Unibail, pour un mon-tant de 11,7 millions d’euros, a libéré l’aménagement de cette zone. La ville de Poissy projette d’y créer, avec le député David Douillet, un pôle régio-

nal du loisir sportif. Il comprendra un centre aqualudique, une patinoire, un karting, une zone commerciale dédiée à la pratique du sport, un complexe hôtelier et, peut-être, le centre d’entraînement du PSG.

Bouygues / Nexity / TerraliaAu sud des Terrasses de Poncy, le

quartier de la Coudraie fait l’objet d’une opération de rénovation urbaine

dans le cadre de l’Anru. Les 608 loge-ments sociaux à rénover et à recons-truire deviendront 860 logements dont 31 % seront sociaux. L’aménagement a été confié à l’Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP), avec France Habitat. « L’en-jeu consiste à reconfigurer la centralité de la ville en tuilant la pointe sud de la ville avec les autres quartiers du centre, du nord et de Beauregard », explique Karl Olive, maire (UMP) de Poissy et président de la communauté de com-munes Poissy-Achères-Conflans (PAC). Trois lots ont été attribués à Bouygues pour la construction de 133 logements dont 27 sociaux (lance-ment début 2016), à Nexity qui réali-sera avec Roland Castro deux pro-grammes de 121 et 115 logements, et à Terralia. Enfin, la friche industrielle le long de la voie ferrée va donner naissance à la ZAC de l’écoquartier Eoles (11 hectares). Futur quartier au centre de l’OIN Seine-Aval et de la Confluence Seine-Oise, il accueillera d’ici à une quinzaine d’années 1 900 logements (20 % de sociaux), dont une partie compensera la destruction de logements à la Coudraie, et une école de 19 classes. L’assistance à maîtrise d’ouvrage est assurée par le conseiller en aménagement Philippe Bassetti.La consultation des promoteurs

se déroule jusqu’en septembre 2015. ■ F.P.

Poissy lance trois projets d’envergurePoissy mène de front trois projets structurants visant à renforcer son attractivité et à peser face à la métropole du Grand Paris.

YVELINES

Trois lots ont été attribués à Bouygues pour la construction de 133 logements dont 27 sociaux.

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Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015 | 3

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

DIGITAL

Lascom, la gestion des données techniques crée des liens

« Nos produits gèrent avant tout des liens », résume Henri Zamor, vice-président de Lascom. Les pro-moteurs, les constructeurs, les entreprises de réseaux (à l’instar de la Société du Grand Paris, cliente de Lascom) ou d’ingénierie figurent parmi les utilisateurs des produits de la société, basée à Vélizy. Le logiciel de gestion de documents et don-nées de Lascom, permettra, en cas de changement de normes exigeant le remplacement d’une ampoule ou d’une quelconque partie d’un tout, de retrouver l’ensemble des « cas d’emplois » du maté-riel recherché. Ces solutions de travail collaboratif offrent une gestion des droits adaptée aux projets de grande ampleur, requérant une confidentialité et une sûreté des données sans faille, font valoir ses promoteurs. ■

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

140 000emplois salariés étaient concentrés, fin 2012, dans les 16 quartiers de gare de la future ligne 15 sud du Grand Paris express. Un quart de ces emplois étaient situés sur quatre sites : Pont de Sèvres, Châtillon-Montrouge, Créteil-L’Échat et Issy RER. (source Insee)

10 %des salariés situés dans ces 16 quartiers, soit 14 300, travaillent dans une commune francilienne qui sera desservie par la ligne 15 sud. Un sur trois occupe un emploi à Paris, selon la même étude.

50 %des salariés résidant dans ces quartiers de gare utilisent les transports en commun pour rejoindre leur lieu de travail.

Pierre Mongin, qui quittera la présidence de la RATP fin avril

LA PHRASE

« Mon seul regret porte sur le réseau de transport du Grand Paris. Sans les querelles entre les collectivités, on aurait pu gagner deux ou trois ans »

JGP : Comment la thématique de l’usine 4.0, appelée aussi usine du futur, a-t-elle émergé ? Bruno Didier : Il y a quelques années, nous avons vu émerger le digital qui a bouleversé le quotidien des individus. Les technologies numériques arrivent maintenant dans les entreprises. Le tissu des entreprises du Grand Paris, composé principalement de TPE, de PME et de PMI, doit être intégré dans cette problématique. L’enjeu réside dans l’accompagnement de leur réflexion, puis de leur action, pour inté-grer ce mouvement au sein de leurs unités. Nous parlons d’objets connec-tés, de petits robots collaboratifs, etc. Beaucoup de nouveautés ne sont pas accessibles facilement pour les entre-prises.

JGP : Quelle est l’action de la CCI en la matière ? Chaque chambre départementale en Ile-de-France porte une spécialité à

QUESTIONS À…

l’échelle régionale, la nôtre est l’usine 4.0. Des actions vont être développées en la matière, notamment sur l’impres-sion 3D que nous souhaitons faire connaître, en nous appuyant sur les différents partenaires du territoire. Nous organisons donc des visites d’en-treprises qui l’utilisent et faisons témoi-gner les entrepreneurs. Deux autres dossiers importants sont menés avec le Comité mécanique d’Ile-de-France, qui est un interlocuteur de la région Ile-de-France pour le plan indus-trie. Le premier est l’amélioration de la performance productive par le biais d’ac-cès, pour les petites entreprises, à des intervenants extérieurs qui les conseillent sur l’amélioration de leur production pendant une dizaine de jours.L’autre aspect est la robotisation. Nous proposons la mise à disposition de robots collaboratifs, pendant trois ou quatre mois, pour montrer que même les petites entreprises peuvent y avoir recours. Ceci permet la montée en

compétence de salariés, par exemple pour faire du contrôle qualité.

JGP : Comment les entreprises franciliennes se saisissent-elles de ces évolutions ? En Ile-de-France, les entreprises sont dix fois moins robotisées qu’en Alle-magne. Nous avons vraiment un métro de retard. Il faut se saisir de ces solu-tions qui sont bonnes pour la qualité et la productivité. Il existe toutefois des situations différentes, c’est une ques-tion de génération. Les entreprises reprises depuis quatre ou cinq ans disposent de dirigeants qui sont géné-ralement assez connectés. Leurs socié-tés disposent de site internet, prennent des commandes en ligne, etc. Quand les dirigeants sont près de passer la main, leurs entreprises sont souvent en retard.

JGP : Quel message portez-vous pour développer ces technologies ?

« L’usine 4.0 contribue au bien-être des salariés »

Bruno DidierLe vice-président de la chambre de commerce et d’industrie du Val d’Oise, également président du Comité mécanique d’Ile-de-France, présente les enjeux et les actions menées sur la thématique de l’usine 4.0.

L’objectif est d’améliorer la productivité en en demandant moins au personnel, il faut donc sensibiliser les salariés. La communication constitue une grosse partie de ce dossier. Prenons l’exemple des postes de travail. Il est possible de travailler avec les équipes sur des amé-liorations de leur environnement. Cela nécessite de constituer des groupes de travail avec les collaborateurs. L’usine 4.0, ce n’est pas que des technologies, cela peut apporter de meilleures condi-tions de travail et contribuer au bien-être des salariés.

JGP : Quelles sont les difficultés rencontrées pour le développement de ce mouvement ? Pour les dirigeants, ce sont des inves-tissements qui ne sont pas considérés comme immédiatement productifs. Or ces technologies provoquent un peu de désorganisation mais les résultats sont rapides. Les gains de productivité peuvent aller de 10 à 30 %. Il faut donc lutter contre l’isolement du dirigeant de PME qui a besoin d’échanger et de nouer des partenariats avec des banques pour s’engager dans ces démarches. La CCI a un rôle à tenir sur ce point. Les risques de ne pas investir sont de rendre relativement obsolètes les outils de production et de perdre en savoir-faire. Les salariés de demain choisiront les entreprises qui ont pris ce virage. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL RICHARD

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4 | Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

En brefInnovation

Silicon Sentier a bien grandi depuis son lancement en 2000. L’association d’entre-

preneurs du web, devenue Numa en 2013, a présenté le 22 avril les pro-chaines étapes de son développe-ment. Après La Cantine (coworking) en 2008, Le Camping (accélération) en 2011 et un programme d’open innovation l’an passé, la nouvelle société avait, plutôt discrètement, ouvert une branche à Moscou début 2015.

La première destination d’une stra-tégie qui doit permettre de dévelop-per la marque dans 13 nouveaux écosystèmes (voir carte ci-dessus), principalement situés en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie du Sud à l’horizon 2019. Deux nouveaux sites sont en négociations avancées et devraient être annoncés en 2015, puis le rythme serait d’environ quatre ouvertures par an. « Pourquoi ne pas emmener Numa ailleurs plutôt que de laisser d’autres acteurs s’implanter sur ces territoires ? » considère Marie-Vorgan Le Barzic, déléguée générale devenue présidente, qui dévoile « l’ambition de bâtir un éco-système mondial de l’innovation » en exportant son savoir-faire.

Prises de participationIl n’est toutefois pas question de

bâtir de nouveaux Numa, mais de s’associer avec des structures exis-tantes pour partager l’expérience et faire bénéficier de la marque, tout en s’adaptant aux spécificités propres à chaque pays. « Nous faisons le choix de rencontrer des gens qui partagent nos valeurs, de travailler avec des partenaires locaux », relève la diri-geante. Une méthode éprouvée avec La Cantine qui a essaimé une quin-zaine de lieux équivalents par le sou-tien à des acteurs locaux.

La relation avec les start-up va évo-luer en parallèle, avec la généralisa-tion des prises de participation à hauteur de 3 à 6 % (entre 5 000 et 30 000 euros). La société vise l’accé-lération de 700 start-up d’ici à 2019 et 250 grandes entreprises accompa-gnées dans leur transformation digi-tale, autre activité de l’association qui a rencontré le succès. De 2,65 mil-lions d’euros en 2014, le chiffre d’af-faires pourrait alors atteindre 13 millions, dont 70 % en France.

Crowdfunding puis investisseursPour financer ce développement,

une stratégie de levée de fonds en plusieurs étapes a été mise en place. La première est la création de Numa People, entreprise au capital de 2 000 euros dont les actionnaires sont, à

des niveaux différents, les 23 sala-riés. Le capital pourra évoluer à l’ave-nir pour faire entrer les futures recrues. Numa People est le premier actionnaire de Numa SAS qui détient les actifs cédés par l’association.Une 2e holding, Numa Crowd, va

être financée par une campagne de crowdfunding – baptisée Yes we crowd – qui vient d’être lancée avec la plateforme SmartAngels, start-up française créée en 2012. 12,5 % du capital de Numa SAS va être libéré pour lever de 100 000 à un million d’euros par ce biais, avec des tickets allant de 500 à 500 000 euros.

Une levée de fonds auprès d’inves-tisseurs « représentatifs de l’écosys-tème » est également menée et devrait aboutir avant l’été pour abon-der Numa Finance, 3e actionnaire de Numa SAS. Marie-Vorgan Le Barzic estime que « moins de dix millions d’euros » pourraient être obtenus par ce biais. Il n’est a priori pas prévu que Numa People perde la majorité dans Numa SAS après ces diffé-rentes opérations financières. Une très sérieuse évolution qui pourrait faire craindre à certains que l’esprit de ce lieu se soit déjà dissipé. La nouvelle présidente les rassure : « Nous sommes totalement fous, mais c’est formidable d’être fous. Et c’est très cohérent. » ■ R.R.

START-UP

Numa cherche des fonds pour conquérir le mondeL’association se transforme en entreprise pour se développer à l’international et investir dans les start-up accompagnées. Objectif : 700 start-up accélérées dans 15 pays en 2019.

Les 15 écosystèmes visés d’ici à 2019 par Numa pour son développement mondial.

62 projets soutenus par le 19e FUI. A la suite du 19e appel à pro-jets des pôles de compétitivité dans le cadre du Fonds unique intermi-nistériel (FUI), 62 nouveaux projets collaboratifs de R&D seront soute-nus, a annoncé le gouvernement le 20 avril. En Ile-de-France, le projet Princesse, labellisé par le pôle Me-dicen, concevra une nouvelle im-munothérapie contre l’endomé-triose, ainsi qu’un test compagnon associé. Voie, labellisé par le pôle Systematic, concevra un démons-trateur de technologies et de solu-tions de sécurité intégrées aux systèmes opérationnels, focalisé sur la vidéoprotection et la protec-tion des bâtiments accueillant du public.

Nouvelle plateforme de crowdfunding. L’entreprise pa-risienne EOS Venture vient de lancer Letitseed, une nouvelle plateforme de crowdfunding par actions. Plusieurs offres de ce type se sont développées depuis que la France les a autorisées en oc-tobre dernier. Grâce à différents agréments, Letitseed se démarque en permettant aux PME intéressées de lever plus d’un million d’euros, montant plafond des solutions concurrentes.

Superpublic ouvre son cowor-king. Le lieu dédié à l’innovation publique, inauguré le 12 novembre dernier par l’association La 27e ré-gion (voir Le journal du Grand Paris n° 3) et situé dans le 11e arrondisse-ment de Paris, vient d’ouvrir son espace de coworking. Le nouveau site Superpublic.fr en rappelle toutes les activités.

Appel à candidatures Neuilly Nouveaux médias. La pépinière de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) a lancé un nouvel appel à candidatures pour bénéficier de l’hébergement et du soutien opé-rationnel d’une grande entreprise pendant deux ans, membre de l’as-sociation Neuilly Nouveaux médias. Date limite fixée au 26 mai.

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Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015 | 5

CRÉATEURS

OpenMap numériques met en avant des outils innovants pour le secteur publicA l’occasion de l’événement OpenMap numériques, le 17 avril, la plateforme des marchés publics franciliens Maximi-lien a fait pitcher des entreprises afin de présenter des solu-tions innovantes aux acteurs publics. Une initiative utile si

l’on en croit Jean-Baptiste Roger, directeur de la Fonderie, présent lors de cette matinée : « Il faut encore convaincre les acheteurs qu’ils peuvent faire confiance à des petites struc-tures, car ils ont tendance à ne travailler qu’avec les gros. »

BUILDRZUrbanisme web

Le bureau d’études Quelleville? développe une solution visant à « faire passer l’urba-nisme et la construction dans le web » afin d’ouvrir les projets au plus grand nombre. Créée en 2008, Quelleville? a entamé sa trans-formation. « Nous avons passé beaucoup de temps à travailler sur les données pour les inté-grer et être plus efficaces dans notre activité de conseil aux collectivités », explique Manuel Verrier, un des cofondateurs. Une tâche qui les conduit à développer Buildrz, un outil permet-tant d’avoir un accès simple aux données des projets de construction, d’en vérifier le respect des règles d’urbanisme et de les partager via Internet. Un développement financé par l’acti-vité de conseil qui occupe déjà quatre des huit salariés de l’entreprise

Date de création : 2008

Activité : bureau d’études

Dirigeant : Suzanne Fritelli

Site web : www.buildrz.io

Contact : [email protected]

ADMINEXT Gestion de flux

Après plus de dix ans dans des directions minis-térielles des systèmes d’information, Nadi Bou Hanna et Nicolas de Snoeck ont lancé en 2007 leur société de conseil en transformation de l’administration.Une activité qui a financé la R&D nécessaire à la mise au point d’une offre logicielle de déma-térialisation des flux baptisée 6Tzen depuis 2014. « Nous ne sommes pas des éditeurs de logiciels purs et durs, nous nous préoccupons de l’écosystème dans lequel le client évolue et nous nous intégrons de manière transparente à son système d’information », détaille Stéphanie Cho-pelin, la directrice du développement. La solu-tion « peut facilement s’adapter à des PME qui ont les mêmes problématiques », estime Nicolas de Snoeck.

Date de création : 2007

Activité : conseil et édition de logiciels

Dirigeant : Nadi Bou Hanna

Site web : www.adminext.com

Contact : [email protected]

STOOTIEDate de création : 2011Activité : échanges de services géolocalises. Vient de lever 1,2 million d’euros.Dirigeant : Jean-Jacques ArnalSite web : stootie.comContact : [email protected] : 128, rue de la Boétie75008 Paris

GLOWEEDate de création : 2014Activité : bioéclairage sans consommation d’électricité ni émission de pollution lumineuse. Finaliste de l’appel à projets de l’accélérateur l’Echappée volée.Dirigeant : Sandra ReySite web : www.glowee.frContact : [email protected] : 9, avenue Hoche75008 Paris

BUBBLZ Date de création : 2013Activité : partage de fichiers en ligne. Vient de lever 130 000 euros.Dirigeant : Sébastien BencherquiSite web : bubblz.netContact : [email protected] : 25, rue Bergère75009 Paris

PLUME LABSDate de création : 2014Activité : objet connecté de mesure de la qualité de l’air. Finaliste de l’appel à projets de l’accélérateur l’Echappée volée.Dirigeant : Romain LacombeSite web : www.plumelabs.comContact : [email protected] : 38, rue Dunois75013 Paris

L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France

ECHOSYSTEMS Gestion immobilière

La société a développé un logiciel de gestion de parcs immobiliers qui permet d’en assurer un « pilotage intelligent ».Contrats, baux, devis, consommation énergé-tique, autant d’éléments centralisés dans Echo-park, une solution qui permet à la fois d’ana-lyser et d’optimiser en temps réel un patrimoine et de paramétrer des flux d’infor-mations entre les différents utilisateurs. Cet outil « full web », utilisé par Cofely ou Alstom, se connecte directement avec les systèmes tiers. Il est modulable en fonction des besoins et permet de « tirer parti de l’ensemble des don-nées collectées pour produire une analyse pré-dictive et comparative facilitant l’arbitrage bud-gétaire pour l’exploitation et la maintenance du patrimoine ».

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ÉVÉNEMENT

6 | Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015

boues des stations d’épuration, des déchets ménagers permettent de pro-duire de l’énergie. Ces sujets étant liés, il faut qu’il y ait des lieux d’échange et de complémentarité entre les grands syndicats de service public, ce à quoi nous nous employons.

JGP : Est-ce que l’évolution naturelle ne serait pas que les futurs établissements territoriaux siègent au sein des syndicats urbains ? Ou faut-il conserver l’échelon communal qui est celui de la proximité ? J’ai toujours milité pour le bloc com-munal, je considère que l’intercommu-nalité doit rester l’émanation des com-munes et, si la commune souhaite transférer une compétence, on doit respecter sa volonté. Je n’écarte donc pas la possibilité que, progressive-ment – et c’est déjà le cas actuelle-ment, des intercommunalités sont membres du Sipperec –, on observe un passage des communes vers les intercommunalités. Mais de là à le rendre obligatoire par la loi, je ne suis pas d’accord. L’objectif n’est pas de tuer les communes, car c’est dans les communes que se fabriquent la cohé-sion et le lien social. Et dans un monde très urbanisé, on a besoin d’un peu d’humanisme et de proximité.

JGP : Lors de la première lecture du projet de loi NOTRe, les syndicats urbains ont fait l’objet d’une véritable bataille d’amendements... Face à ces « gesticulations » parlemen-taires, dans les mois à venir, nous allons proposer à l’État une nouvelle coordination entre les syndicats sous forme de plateformes thématiques et prendre l’engagement d’une optimisa-tion de nos activités. Mais nous n’avons pas besoin d’être « métropoli-sés » brutalement comme certains veulent le faire dans le cadre de la loi

JGP : Quel avenir, à l’heure de la métropole, pour les grands syndicats urbains comme le Sipperec que vous présidez ? Jacques JP Martin : Le Sipperec est l’héritier d’un syndicat créé en 1924. Ces structures de dimension métro-politaine sont les précurseurs des mutualisations, entre communes, au sein des intercommunalités. Il a été dit que, sur le territoire métropolitain du Grand Paris, les élus avaient été très peu actifs pour créer des coopérations intercommunales. D’une part c’est faux, car il y avait plus de 19 intercom-munalités avant la création de la métropole du Grand Paris. D’autre part, nous n’étions pas dans la néces-sité de créer des intercommunalités de projets, puisque les syndicats histo-riques dont nous disposons ont per-mis une réelle mutualisation de moyens sur un certain nombre de sujets particulièrement sensibles et stratégiques comme l’électricité, le gaz, le traitement des ordures ména-gères, celui des eaux usées... Et l’er-reur fondamentale serait de remettre en cause le partenariat naturel et effi-cace qui existe soit entre les départe-ments, soit entre les communes, au travers de ces grands syndicats.

JGP : Ces syndicats ne sont-ils pas appelés à évoluer ? Il est évident qu’en ce début du XXIe

siècle, il serait opportun d’essayer de rendre plus simple l’image de ces syn-dicats. L’idée est que nous-mêmes, leurs présidents, prenions des initia-tives afin de constituer des plateformes de coordination thématiques sur l’eau, l’énergie... En tant que vice-président du Siaap [jusqu’en avril 2015(1)] et pré-sident du Sipperec [depuis mai 2014], je l’ai proposé en septembre dernier à mes collègues des autres syndicats. Cette coordination est devenue logique et indispensable. Les traitements des

NOTRe. C’est pour cela qu’il y a eu ces fameux allers-retours – avec des sous-amendements à l’amendement du gouvernement – concernant à la fois les réseaux de chaleur, les éner-gies renouvelables, les télécommuni-cations, le gaz et l’électricité. Les com-munications électroniques font partie des compétences du Sipperec. Cer-tains « grands penseurs » de la métro-pole considèrent que c’est une compé-tence métropolitaine, or plus les technologies évoluent, plus cette com-pétence est liée à la distribution de l’énergie et de l’électricité. La distribu-tion de l’électricité doit rester dans le bloc communal, car il s’agit d’investis-sements de proximité. Ensuite, grâce aux mutualisations au sein des syndi-cats Sipperec et Sigeif, nous avons acquis des compétences qui ont été démontrées. Nous avons là une situa-tion qui ne nécessite pas la métropo-lisation.

JGP : Quel pourrait être le rôle de la métropole ? Ce que j’accepte, en tant que président du Sipperec, c’est qu’au plan métro-politain, on ait besoin de stratégie. Les syndicats sont prêts à participer aux structures qui débattront de la planifi-cation stratégique à l’échelon d’un territoire de huit millions d’habitants. Mais il ne faut pas les dépouiller de leur dimension opérationnelle. On peut décider, par exemple, au niveau métro-politain de donner la priorité à la géo-thermie, mais un réseau de chaleur se conçoit et se gère, voire se finance, localement, en mobilisant les collecti-vités, les bailleurs sociaux et privés...

JGP : Quelles devraient être les frontières du Grand Paris, selon vous ? On ne peut pas arrêter la métropole à des limites administratives. Le Grand Paris devrait être multipolaire, com-

QU’EN PENSE-T-IL ?

Face à Paris, il nous faut une dimension critique qui nous permette d’avoir notre propre identité et de nous développer

TERRITOIRE

La distribution de l’électricité doit rester dans le bloc communal, car il s’agit d’investissements de proximité

ÉLECTRICITÉ

« Les grands syndicats urbains, précurseurs du Grand Paris »Jacques JP Martin enjoint l’Etat de faire confiance aux élus locaux pour mettre en œuvre la métropole. Président du Sip-perec (voir encadré), il propose la mise

en œuvre de plateformes de coordination thématiques entre les différents acteurs, qu’il s’agisse de l’électricité, de l’eau ou de la propreté. Maire de Nogent et pré-

sident de l’agglomération de la Vallée de la Marne, il milite pour un futur territoire issu de l’Actep agrandi pour atteindre 600 000 à 700 000 habitants.

INTERVIEW

Il faut qu’il y ait des lieux d’échange et de complémentarité entre les grands syndicats de service public, ce à quoi nous nous employons

SYNDICATS

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ÉVÉNEMENT

Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015 | 7

posé de territoires qui sont autant de partenaires actifs, des territoires où se créent la richesse, mais aussi les mutualisations de proximité et les solidarités. Le syndicat mixte Actep(2), que nous avons créé il y a quelques années, regroupe 14 communes de l’Est parisien qui sont à cheval sur les départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, mais partagent des logiques territoriales. L’Actep a vocation à devenir un établissement public territorial en s’appuyant sur les CDT (contrat de développement terri-

torial) comme celui appelé « Paris Est entre Marne et bois ». Ce territoire pourrait regrouper 600 à 700 000 habitants, en intégrant Noisy-le-Grand, Maisons-Alfort, Champs-sur-Marne, voire Chelles, c’est-à-dire deux villes situées en Seine-et-Marne, car nous avons une logique de dévelop-pement commune avec les universités et écoles d’ingénieurs de la Cité Des-cartes, à Champs-sur-Marne/Marne-la-Vallée. Nous nous sommes battus pour obtenir un lycée international et pour que Orbival, aujourd’hui la ligne

15, permette de relier en 15 minutes l’université Paris-Est Marne-la-Vallée et l’université de Créteil, afin de constituer un grand pôle universitaire à l’Est de Paris. Certains considèrent que c’est au-delà des frontières de la métropole mais il ne faut pas ignorer, administrativement, la dynamique des territoires.

JGP : L’avenir est aux grands territoires ? La loi prévoit que Paris avec ses deux millions d’habitants soit un territoire

insécable. Face à Paris, il nous faut une dimension critique qui nous per-mette d’avoir notre propre identité et de nous développer : nous ne voulons pas revenir au temps du département de la Seine ! L’Actep, avec ses voisins, atteindrait 600 000 habitants. Mais nous ne sommes pas les seuls dans cette logique : Est Ensemble dépasse largement les 400 000 habitants et, à l’ouest de Paris, dans le secteur de Gennevilliers, un territoire de près d’un million d’habitants a été proposé.

JGP : Qu’attendez-vous de la deuxième lecture du projet de loi NOTRe au Parlement ? Ce que nous voudrions dire au Pre-mier ministre, c’est « faites confiance aux élus locaux et ne théorisez pas trop a priori sur ce que doit être la future métropole qui ne pourra se construire qu’en marchant » . Aujourd’hui, on « spolie » le bloc communal sur le plan financier et on donne à la métropole des compé-tences fiscales beaucoup trop impor-tantes, eu égard à ses compétences opérationnelles. On nous rétorque « la métropole doit mettre en œuvre les péréquations entre territoires ». Mais cette seule approche ne suffira pas à faire du Grand Paris une métro-pole à rayonnement mondial. Ce qu’il faut à la métropole, ce sont d’autres compétences beaucoup plus géné-rales et beaucoup plus proches d’ail-leurs des compétences de la Région. Réglons le problème des compé-tences entre la Région et la métro-pole, parce que ce débat-là n’a pas eu lieu, et faisons en sorte que la péréquation et les solidarités ne se résument pas à faire « l’aumône » aux territoires dits pauvres. Nous sommes nombreux à souhaiter la création d’un fonds d’investissement métropolitain qui pourrait intervenir sur la base de contrats de dévelop-pement urbain métropolitains, afin de réduire à terme les inégalités ter-ritoriales et sociales qui restent l’une des premières préoccupations des territoires du Grand Paris. Il semble que le gouvernement nous ait enten-dus sur ce point. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE BIDAULT

(1) Jacques JP Martin siégeait au conseil d’adminis-tration du Siaap en tant que conseiller général du Val-de-Marne, mandat auquel il ne s’est pas porté candidat en mars 2015. (2) Association des collectivités territoriales de l’Est parisien, devenue syndicat mixte d’études et de projets en 2013.

REPÈRES

1988 Conseiller général (RPR, puis UMP) du Val-de-Marne, jusqu’à 2015

2001 Maire de Nogent-sur-Marne

2007 Secrétaire général d’Orbival (ligne 15)

2011 Président du syndicat Paris métropole

2014 Président de la communauté d’agglomération de la Vallée de la Marne (Nogent/Le Perreux), président du Sipperec, vice-président de Paris métropole

© D

.R.

Le Sipperec – Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication –, est un syndicat mixte ouvert regroupant 110 collectivités franciliennes. Autorité concédante de la distribution et de la fourniture d’électricité, le syndicat est propriétaire des réseaux pour le compte des communes. A cette compétence fondatrice, se sont ajoutées des compétences optionnelles : le « développement des énergies renouvelables » (étude

d’opportunité, recherche de financements, etc. notamment pour le solaire photovoltaïque et la géothermie profonde), ainsi que les réseaux urbains et services de communications électroniques (réseaux câblés, FFTH, ADSL, etc.). Le Sipperec a créé plusieurs groupements de commandes. Celui pour l’achat d’électricité et la maîtrise de l’énergie compte 550 adhérents. Jacques JP Martin a été élu président du Sipperec en mai 2014, pour un mandat de six ans.

Le Sipperec, partenaire énergies et communications de 110 collectivités

Jacques JP Martin, maire (UMP) de Nogent-sur-Marne, président du Sipperec

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UNE RÉFORME AVANT LA FIN DE L’ANNÉE

La refonte des règles de la commande publique est en cours, ne serait-ce que pour transposer les directives européennes de février 2014. D’ici à la fin du mois d’avril 2015, le projet d’ordonnance devrait être présenté pour avis au Conseil d’Etat. Ce dernier devrait rendre son avis un mois plus tard, donc fin mai. Après d’éventuels derniers arbitrages, l’ordonnance devrait être publiée au JORF, en juin ou juillet 2015. Les décrets d’application de celle-ci seront soumis à concertation pendant deux mois. Ils devraient être publiés en décembre 2015. L’ensemble des nouvelles règles entrerait en application au 1er avril 2016 (et non plus au 1er janvier comme prévu initialement). ■

Cela revient à consacrer la pratique française et à exiger l’appréciation des taux précités sur la totalité des avenants pour un même marché.

3UNE ILLÉGALITÉ ARITHMÉTIQUE

Les directives européennes ne parlent pas « d’avenant », mais de « modification en cours d’exécution » d’un marché public pouvant être réalisée sans devoir relancer une nouvelle procédure de passation. Et dans la liste des différentes hypo-thèses de modifications possibles, on retrouve notamment les marchés complémentaires prévus aux actuels articles 35-II-5° et 6° du CMP. Ces derniers figurent dans notre Code dans la catégorie des marchés négo-ciés sans publicité et sans mise en concurrence, et non pas dans celle d’un avenant. Or, si le droit euro-péen a tendance à considérer que cela relève des mêmes contraintes juridiques, le CMP n’en tire pas les mêmes conclusions : les règles applicables à un marché négocié ne

Il s’agit d’une modification consi-dérable des pratiques des acheteurs soumis aux marchés publics en matière d’avenants.

1 DES POURCENTAGES MAXIMAUX

Désormais, la France va devoir inté-grer la logique des nouvelles direc-tives européennes portant sur les marchés publics, adoptées en février 2014. Et cette nouvelle approche repose sur la fixation de pourcen-tages maximaux d’augmentation ou de diminution du montant initial d’un marché public, via la conclusion d’un avenant. Ceci ne laissera plus aucune marge d’approche subjective.Et les déclarations publiques de représentants de Bercy confirment que les pourcentages européens seront bien intégrés dans la future ordonnance et/ou décrets.

2 DEUX TAUX LIMITESIl est possible selon le nouveau

droit européen, de modifier les termes d’un marché public, sans rouvrir à la concurrence, si la valeur des modifi-cations est inférieure, d’une part aux seuils européens et d’autre part à 10 % (en services ou fournitures) ou à 15 % (en travaux) du montant du marché initial. Ces pourcentages sont des niveaux maximaux qui implique-ront désormais que tout dépassement entraîne l’illégalité dudit avenant. Et les directives concernant le cumul de plusieurs avenants successifs sur un même lot prévoient expressément que, lorsque plusieurs modifications successives sont effectuées, la valeur est déterminée sur la base de la valeur cumulée de ces modifications.

sont pas les mêmes que celles appli-cables à un avenant, selon notre droit interne. Pourtant les directives européennes de février 2014 ne se livrent pas à une telle distinction. Tout au plus, elles prévoient, dans certains cas de modification pos-sible d’un marché en cours d’exécu-tion, l’exigence de la publication d’un avis au Journal officiel de l’Union européenne.

4PAS DE PASSAGE EN CAORappelons que – jamais – le

droit européen n’a imposé la réunion d’une commission d’appel d’offres dans le cadre d’une procédure d’ap-pel d’offres. Il n’impose donc pas la présentation d’un avenant en CAO si le marché concerné a fait l’objet d’une procédure d’appel d’offres. Le projet d’ordonnance de transposition des nouvelles directives européennes prévoit le caractère « possible » et non systématiquement obligatoire de la CAO. Il faudra attendre le texte défi-nitivement adopté pour avoir une position claire sur ce point.

MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR

Future limitation drastique des avenantsLa réforme en cours de la commande publique va transposer une obligation découlant des directives européennes adoptées en février 2014 : les avenants seront désormais limités à un pourcentage d’augmentation ou de diminution, contrôlable arithmétiquement.

L’AUTEURJérôme Michon, consultant, enseignant, auteur de nombreux ouvrages, intervient à vos côtés pour tous vos besoins en marchés publics. Contact : [email protected]

RÉSILIATION D’UN MARCHÉ PUBLICPar une personne privéeUn cocontractant peut résilier un marché au motif que l’administration ne lui payait plus le loyer dû. L’une des clauses du marché prévoyait une telle résiliation éventuelle. Mais cela ne doit pas remettre en cause le fonctionnement des services, et l’administration doit pouvoir s’y opposer pour motif d’intérêt général. CAA Nancy, 2 avril 2015, n° 14NC01885.

MARCHÉ À FORFAIT ET INDEMNISATIONRetards d’exécutionUne entreprise titulaire d’un marché public peut réclamer une indemnisation de son préjudice, du fait du retard pris dans un chantier, si elle démontre qu’il est imputable à son pouvoir adjudicateur. Les difficultés qu’elle a rencontrées durant l’exécution du marché sont indemnisables si elles ont eu pour effet de bouleverser l’économie du contrat, qui était un marché à forfait, ou si elles sont imputables à une faute de la personne publique. CAA Marseille, 7 avril 2015, n° 13MA00427.

FAUTE IMPUTABLEResponsable des autres entreprisesLe constat que différents intervenants dans l’exécution d’un marché de travaux ont commis de nombreuses fautes, ayant débouché sur des retards de chantier, ne permet pas à l’une des entreprises de réclamer une indemnisation du préjudice subi du fait du retard d’exécution. Il aurait fallu qu’elle démontre, par exemple, qu’il s’agissait de fautes imputables à la personne publique. CAA Marseille, 7 avril 2015, n° 13MA00427.

En brefJurisprudence

Retrouvez toute l’actualité des marchés publics sur LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

En brefCollectivités

HAUTS-DE-SEINE THD Seine repris en régieLes élus alto-séquanais ont voté, le 17 avril, la reprise en régie du réseau THD Seine afin d’assurer la continuité du service à l’issue de la résiliation de la délégation à Sequalum le 30 juin. Le conseil départemental n’a toujours pas tranché sur la manière dont le réseau de très haut débit du territoire allait être entretenu et poursuivrait son développement. Une solution temporaire a donc été choisie avec la mise en place de la régie départementale THD Seine.

CINÉMA Hausse des emplois franciliens« En 2013, la croissance de la production cinématographique se poursuit et génère de nouveaux emplois permanents, alors que reprend la croissance des emplois intermittents. L’Ile-de-France est particulièrement marquée par une nette croissance des emplois permanents, de + 3,7 % avec 19 459 emplois, cela malgré la baisse des investissements dans la production cinématographique française (- 6,5 %) », soulignent les auteurs d’une étude présentée le 17 avril, et menée par la commission du film d’Ile-de-France et le groupe Audiens.

ECO-ACTIVITÉSLe Val-de-Marne lance un appel à projetsLe conseil départemental a renouvelé un appel à projets visant à soutenir le développement des filières liées aux éco-activités. Une enveloppe de 80 000 euros sera répartie sur l’ensemble des projets lauréats à hauteur maximum de 20 000 euros par projet et dans la limite de 50 % de son coût total. « Les projets soumis doivent présenter un ancrage territorial dans le Val-de-Marne, comporter une dimension économique et faciliter la création ou l’accès à l’emploi », précise la collectivité. Date limite de remise des candidatures : 29 avril.

INSTITUTIONS LOGEMENT

528 immeubles anciens « mutables » dans ParisSe basant sur une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), publiée le 21 avril, la mairie de Paris a annoncé pouvoir revoir à la hausse son objectif de transformation de bureaux vacants en logements, initialement fixé à 200 000 m2 à la fin du mandat.

20 débats publics confiés à Respublica et Algoé consultantsLe syndicat mixte Paris métropole a choisi Algoé (conseil en management) et Respublica (stratégie et ingénierie de la concertation) pour organiser un vaste débat public sur la métropole du Grand Paris avant l’été. Ces débats participatifs reprendront les cinq items du projet métropolitain sur lesquels planchent à la fois Paris métropole et la mission de préfiguration : une métropole mondiale, entreprenante et créative, durable, solidaire, ainsi qu’« une métropole des habitants ». Chaque thème donnera lieu, en mai et juin prochains, à un événement organisé dans quatre territoires, soit 20 débats publics. « Il s’agira de débats en format cabaret, les participants, regroupés par table de huit à dix personnes, étant invités à formaliser leurs propositions par écrit, ensuite restituées », souligne Nicolas Ledoux, direc-teur d’Algoé. En juillet ou en septembre, un grand événement de restitution générale est également annoncé. ■

Philippe Yvin fait le point sur le chantier du Grand Paris express

Le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP) du 21 avril a été l’occasion de valider un premier emprunt d’un milliard d’euros auprès de la Caisse des dépôts. Philippe Yvin, président du direc-toire, a « présenté les principales actions qui devront être conduites en 2015 pour maintenir le rythme de réalisation du Grand Paris express », rapporte la SGP. Entre le 1er trimestre 2015 et le 1er trimestre 2016, l’ensemble des lignes du projet du futur métro automatique sera enclen-ché avec la réalisation des enquêtes publiques. Les prochaines sont celles de la ligne 14 sud (Paris à Orly) au mois de juin et celle de la ligne 15 ouest (Boulogne à Saint-Denis Pleyel) à l’automne. Puis, au 1er trimestre 2016, les enquêtes des lignes 15 est (Saint-Denis/Cham-pigny par Rosny-sous-Bois), 17 (Le Bourget/aéroport Charles-de-Gaulle) et 18 jusqu’au plateau de Saclay (Orly/Versailles) seront réalisées. ■

PARIS MÉTROPOLE SOCIÉTÉ DU GRAND PARIS

Dans son étude dénommée « le parc de bureaux parisien et son potentiel de transfor-

mation », l’Apur recense l’ensemble des immeubles de bureaux présents dans Paris. Grâce au concours du bureau d’études HBS-La place de l’immobilier, un portrait de ce parc immobilier a été dressé. On y apprend ainsi que la surface de 16,4 millions de m2, toujours avancée en la matière, est en deçà de la réalité. La surface occupée par les bureaux serait comprise entre 17,5 et 18 mil-lions de m2. L’étude démontre aussi l’ancienneté de ces immeubles : 40 % ont été construits avant 1939.

C’est d’ailleurs cette ancienneté qui permet à la mairie de Paris de revoir à la hausse ses objectifs de transfor-mation. L’Apur identifie en effet 528 immeubles présentant des « disposi-tions favorables pour la mutabilité »,

alors même que ces derniers ne sont pas vacants. Ils ont toutefois l’avan-tage de ne détenir qu’un seul proprié-taire et un unique occupant, ce qui peut laisser présager une « libération complète des locaux dans les années qui viennent si l’utilisateur démé-nage ». De plus, compte tenu de leur ancienneté, ce sont des immeubles très « énergivores » qui se déprécient donc vite au vu des réglementations en vigueur. Près de deux millions de mètres carrés de bureaux sont ainsi concernés. 470 000 m2 de surface y sont déjà vacants.

L’ancien plus concernéSi l ’Apur a pu recenser 217

immeubles de bureaux vacants, comptabilisant une surface totale de 800 000 m2, moins de la moitié d’entre eux pourraient être l’objet d’une transformation. Là encore, ce

sont les plus anciens qui sont concer-nés. Plus petits pour la plupart, deux d’entre eux sont toutefois supérieurs à 10 000 m2. Les plus récents, c’est-à-dire les immeubles construits après 1980, qui sont aussi les plus vastes, ont vocation à rester des bureaux. L’étude de l’Apur relève cependant le cas de l’ancien siège social de Miche-lin, situé avenue de Breteuil (7e arr.). Le bâtiment de 19 250 m2 est ainsi l’objet d’une restructuration et d’un changement de destination partiel vers 6 300 m2 de logements.

La dernière étude en date de l’Apur concernant la transformation de bureaux en logements s’appuyait sur la période 2001-2012. En 11 ans, 378 600 m2 de logements se sont créés à partir de bureaux. Le fort potentiel du parc parisien de bureaux semble donc être un atout majeur pour la mairie de Paris. ■ G.M.

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10 | Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

HAUT DÉBIT

Les Yvelines revoient à la baisse le schéma d’aménagement numériqueLe conseil départemental a, lors de la séance du 17 avril, réduit les ambitions de son schéma directeur pour l’aménagement numérique du territoire qui prévoyait une cou-verture du territoire à 100 % en fibre optique d’ici à 2018.

Ce sont 158 communes et 100 000 foyers qui devaient bénéficier d’un réseau

déployé par le Département dans les zones non ciblées par les opéra-teurs. Plusieurs raisons ont amené les élus à revoir les objectifs de ce schéma voté en 2012. Chiffré à 150 millions d’euros dont 70 à la charge du conseil départemental, le projet présenterait un déficit de fonction-nement de trois millions d’euros par an. La possible implication des intercommunalités dans la gouver-nance et un déficit de débit dans certaines zones sont également avancés pour expliquer la révision du projet.

« Il est du devoir du Département d’aider les particuliers et les entre-prises à accéder à un accès internet de qualité. Le lieu d’habitation ne doit pas être source d’inégalité en matière de numérique », estime Karl Olive, vice-président du conseil départe-mental délégué au haut débit.

Aide au satelliteLes nouvelles orientations prévoient

d’aménager une infrastructure 100 % fibre optique pour toute la collecte et la desserte sur l’ensemble du Dépar-tement d’ici à 2020, et de connecter à ce réseau 80 % des foyers du terri-toire à cette même échéance. Les Yvelines souhaitent aussi apporter

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une solution temporaire, avant mi-2017, aux 54 communes les plus en difficulté. Dans ce but, une aide de 400 euros TTC, baptisée « Accès SatellY’te » et destinée aux particu-liers et aux entreprises situés en « zone blanche », est mise en place pour l’installation d’un accès à inter-net par satellite.

« L’objectif à terme reste de couvrir l’ensemble du territoire avec un réseau de fibre optique jusqu’à l’abonné », prévient la collectivité qui espère, avec cette évolution, « préserver l’in-térêt financier public local ». Le Département s’est également engagé à raccorder les 116 collèges à la fibre optique d’ici à 2017. ■ R.R.

En brefInstitutions

Environnement et innovation du Grand Paris express. Le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris du 21 avril a été l’oc-casion d’annoncer l’imminence de plusieurs initiatives en matière de gestion des déblais et de performance énergétique dans la perspective de la COP21 qui se tiendra en décembre à Paris. « Une montée en puissance

de la politique d’open data et la mise

en place d’un programme d’innovation

ouverte » sont également prévues.

Parcours linguistiques vers l’emploi. Paris a lancé un appel à projets afin d’apporter son sou-tien à des actions de formation, comprenant des modules de for-mation linguistique et de formation professionnelle. Un budget de 440 000 euros est consacré à ces actions en 2015, afin d’accompa-gner 800 bénéficiaires. Candida-ture en ligne avant le 11 mai.

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Le journal du Grand Paris | N° 1 | Du 3 au 9 novembre 2014 | 11

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 11

LES 20 ET 21 MAI 2015Business & Climate SummitPour la première fois, les réseaux économiques majeurs joignent leur force pour une rencontre de deux jours à 200 jours de la COP21. En réponse à l’appel continu du secrétaire général de l’ONU au secteur privé de prendre une part plus active dans le processus de décarbonisation du monde, les leaders économiques vont se rassembler au Business & Climate Summit à Paris. Ce sommet leur offre - à eux et aux décideurs - une opportunité unique de discuter de l’accroissement des solutions bas carbones.Siège de l’Unesco, 125 avenue Suffren, 75007 Paris.

LE 11 JUIN 2015Salon des 10 000 emploisUn salon généraliste, qui réunit des entreprises présentes dans tous les secteurs d’activité à la recherche de profils très diversifiés, du bac au bac +4/5, débutants et expérimentés. Postes en CDD, CDI, Intérim et alternance.Grâce à ce salon, véritable lieu d’échanges et de contacts, vous pourrez rencontrer directement, sans passer par le filtre du tri CV, les responsables du recrutement des entreprises de votre choix et avoir sur place de premiers entretiens.Paris - Espace Champerret

DU 11 AU 21 JUIN 2015 Futur en SeineCréé par Cap Digital en 2009, Futur en Seine est un festival international qui présente chaque année durant dix jours les dernières innovations numériques françaises et internationales aux professionnels et au grand public.Du 11 au 14 juin, le Village des innovations, véritable laboratoire du numérique installé au quartier des Arts et Métiers, invitera le grand public et les

professionnels à tester environ 150 services et produits innovants en démonstration, mais aussi profiter de conférences, d’ateliers et de rendez-vous business.Du 15 au 21 juin, plus de 100 événements verront le jour, répartis dans des lieux partenaires : concerts, soirées, rencontres, etc.75003 Paris

DU 15 JUIN AU 21 JUIN 2015 Salon du BourgetLa 51e édition du salon du Bourget, le rendez-vous des professionnels du ciel, aura lieu au Parc des expositions du Bourget du 15 au 21 juin 2015 et réunira de nouveau l’ensemble des acteurs de l’industrie mondiale autour des dernières innovations technologiques. Les 4

premiers jours du salon seront réservés aux professionnels suivis de 3 jours pour le Grand Public.Parc des expositions du Bourget

LES 17 ET 18 JUIN 2015 Parkopolis Parkopolis et ses 12e rencontres Internationales du stationnement et de la mobilité s’imposent comme le salon de référence du marché des activités liées aux différents modes de stationnement et des moyens pour l’usager de se déplacer en zone urbaine et périurbaine. Il réunit durant deux jours l’ensemble des acteurs majeurs du secteur ainsi qu’une large audience de décideurs publics et privés.Paris – Porte de Versailles

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

26 MAI 2015 Ville et autoroute : une réconciliation (im)possible ?

La FNAU, Ville & Transports en Ile-de-France (VTIF) et l’Association des communautés urbaines de France (Acuf) organisent, le 26 mai 2015 à la Caisse des dépôts (Paris), un colloque : Ville et autoroute : une réconciliation (im)possible ? A quelles conditions les autoroutes urbaines peuvent elles devenir les voies de développement d’un nouveau modèle métropolitain ?De nombreux projets emblématiques d’autoroutes urbaines en France et à l’étranger seront présentés. Patricia Pelloux, directrice d’études à l’Apur reviendra notamment sur l’expérience de l’aménagement des berges de Seine à Paris. Si la ville a longtemps cherché à se protéger de l’autoroute, leur réconciliation est un enjeu fondamental pour répondre aux besoins de déplacements urbains et à la nécessité de libérer du foncier constructible tout en tenant compte des enjeux de santé et d’environnement. Caisse des dépôts, 15 quai Anatole France, Paris

d’Etat pour examen avant publication.

Gouvernance des EPT Dans chaque EPT est créé un

conseil des territoires composé des délégués des communes membres, désignés au conseil de la métropole du Grand Paris, à raison  : d’un conseiller métropolitain par com-mune et d’un conseiller métropolitain

supplémentaire pour chaque commune pour chaque tranche de 25 000 habitants. C’est ce mode de calcul qui aboutit à 348 conseil-lers, ce qu’une large majorité d’élus locaux affirment vouloir modi-fier, un tel nombre ayant immédiatement mauvaise presse.« Jusqu’au prochain

renouvellement général des conseils munici-paux suivant la créa-tion de la métropole, chaque conseil de terri-toire est composé des

conseillers de la métropole représen-tant les communes de l’établissement public territorial ainsi que, pour chaque commune de l’EPT, d’autant de conseillers de territoire supplémen-taires qu’elle désigne de conseillers métropolitains. »Ainsi, par exemple  : Bagnolet

(34 920 habitants) aura 2 sièges à la métropole (un, comme chaque com-mune, et un, parce qu’elle compte plus de 25 000 habitants), 4 sièges au sein de l’EPT. Le document décrit également les modalités de désignation des conseillers territo-riaux, ainsi que la répartition des compétences entre niveaux. ■ J.P.

Le document rappelle, en pré-ambule, que « la métropole du Grand Paris est organi-

sée, conformément à la loi Maptam, en territoires, d’un seul tenant et sans enclave, d’au moins 300 000 habi-tants ». « Les communes appartenant à un même établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, existant au 31 décembre 2014, ne peuvent appartenir à des ter r i toires dis -tincts », précise égale-ment la loi.

Calendrier Le calendrier de créa-tion des EPT serait ainsi le suivant : • 15 septembre 2015 :

promulgation de la loi NOTRe. Les com-munes concernées par des infrastruc-tures aéroportuaires comprenant moins de trois aérogares (c’est-à-dire Orly et pas Roissy) disposent alors d’un mois pour se prononcer sur leur volonté d’adhésion à la MGP.

• A partir du 15 octobre 2015 : défi-nition du périmètre de la métropole et lancement concomitant de la procédure de consultation des communes sur le projet de décret en Conseil d’Etat relatif aux péri-mètres des EPT.

Les communes ont alors deux mois pour rendre leur avis, consultatif.• A partir du 15 décembre 2015 :

publication du décret relatif aux périmètres des EPT.

• Transmission du décret au Conseil

Création des EPT : le vade-mecum de la mission de préfigurationAccompagner les élus et leurs équipes dans le processus de création des établissements publics territoriaux (EPT). Telle est la vocation du vade-mecum que vient de publier la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris, qui donne un calendrier prévisionnel.

INSTITUTIONS MÉTROPOLE

CHIFFRES

348conseillers devraient siéger à la métropole, selon le système, contesté, de calcul actuel.

15/12/15Date à partir de laquelle le décret relatif aux périmètres des EPT pourrait être publié.

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12 | Le journal du Grand Paris | N° 25 | Du 27 avril au 3 mai 2015

COULISSES / PORTRAIT

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris - Tél. 01 75 77 87 25CPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Ont participé à ce numéro : G. Bouton, G. Mérot, J. Michon, F. Proux, D. Adanero (maquette)

Directrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis

Ce n’est pas qu’il soit bavard. Non. Disons plutôt qu’il est de ces passionnés enthou-siasmants qui vous

embarquent dans leur univers. Et le sien, c’est la ville. « J’ai toujours été captivé par les grandes villes et leur façon de gérer le cosmopolitisme. Paris me fascine. New York et Mar-seille aussi », lâche celui qui a grandi dans un petit village du sud de la France. « Un coin où le FN faisait déjà 25 %, ça me questionnait. Et plus encore, ce qu’est la France et la façon dont elle gère l’altérité et la rend pro-ductive. Et Paris... c’est un extrait de concentré d’essence de France », sou-rit-il. Alors, à l’heure des études supérieures, il « monte à Paris » pour y étudier la géographie, « la manière dont s’organisent les territoires et dont les gens vivent dessus. Mais pour comprendre tout cela, il fallait que j ’appréhende les d imensions macro-économiques, le rapport de force entre l’économie et le politique. »

aux USA pour étudier les politiques économiques et sociales des ban-lieues. De retour en France, il pilote la création d’une chaire « Ville » à Sciences-Po. Il enseigne, travaille comme consultant mais commence à sentir qu’il est « dans une bulle de recherches politiques et de production de discours sur la société, sans avoir de prises directes avec elle ». Une prise de conscience qui le conduit à travail-ler pour Campana Eleb et Sablic, une agence de communication spécialiste du changement. « Ils cherchaient un économiste pour intervenir dans une concertation sur l’évolution du paysage urbain. Je me suis retrouvé face à des citoyens qui livraient leur vision du territoire, leur quotidien. J’ai pris un shoot de réel ! » Il rejoint l’agence dont il est aujourd’hui l’un des directeurs associés. « Nos équipes réalisent des interviews où les gens se mettent en situation stratégique pour porter un regard sur l’avenir de leur territoire, et nous mettons tout cela en discussion. Les gens sont bien moins rétifs au changement qu’on ne le dit ! Et c’est une matière incroyable pour un cher-cheur.  » De quoi alimenter sa réflexion notamment sur le Grand Paris. Un sujet auquel le chercheur a

consacré plusieurs écrits. Qui font réfé-rence. « Il nous faut réin-venter une façon de vivre, travailler, échan-ger. Car les cadres - éco-nomique, institutionnel, politique et social - anté-rieurs ont changé. Il faut trouver de nouvelles frontières et discuter », souligne le chercheur. Et Frédéric Gilli de se souvenir de la réflexion d’une citoyenne qui répondait, en 2013, à la question « Demain, le G rand Pa r i s com -

ment ? » par « Aujourd’hui, le Grand Paris, pour qui ? » « Nous n’avons pas beaucoup avancé sur cette question. Le sujet est devenu très techno. Je ne suis pas pessimiste quant à l’émer-gence de la métropole mais... attentif à la suite. » ■ GÉRALDINE BOUTON

Il intègre alors l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration éco-nomique (Ensae) dont il sortira en 2000 pour s’occuper, à l’Insee, de la coordination des sta-tistiques produites à l’échelle du grand bas-sin parisien, « 1/3 du territoire et 40 % du PIB, précise-t-il comme un réflexe. Un territoire marqué par ses rapports antagonistes avec Paris. Mais analysé du point de vue du chercheur, il montre une réelle sym-biose. Paris ne peut se passer des départe-ments autour. Et inver-sement. »

Observateur privilégiéAprès quatre ans à l’Insee, il mène

quelques expériences. D’abord à Bercy pour suivre les politiques publiques sur le logement social, puis

PORTRAIT

Frédéric Gilli « Bien urbain »Economiste et géographe, Frédéric Gilli, 39 ans, n’est pas un « chercheur quitte avec le monde parce qu’il écrit des livres ». Fasciné par la ville, il veille à rester « branché sur le réel » en explorant le terrain notamment francilien. 

Frédéric Gilli, auteur de « Grand Paris. L’émergence d’une métropole »

© G

.B.

Grand Paris. Jean-François Carenco connaît bien. Certains laissent entendre que Jean-François Carenco méconnaît les subtilités du Grand Paris, et la voracité de sa faune. A tort, comme le remarque un élu, qui rappelle que le nouveau préfet diri-geait le cabinet de Jean-Louis Borloo, auquel Christian Blanc, alors secré-taire d’Etat en charge du Grand Paris, était rattaché.

MGP. Les experts en finances locales dubitatifs. « Compte tenu

de la complexité du dossier, les délais

me semblent extrêmement difficiles

à tenir et je ne serais pas étonné de

voir la date de création de la métro-

pole du Grand Paris reportée d’un

an », indique le responsable d’un cabinet conseils en finances locales.

BA217. Les élus locaux s’im-patientent. Les élus s’inquiètent de la lenteur de la procédure de ré-trocession aux collectivités locales du foncier de l’ancienne base aé-rienne 217, à Bretigny-sur-Orge, pro-priété de France Domaine, qu’ils souhaitent consacrer au développe-ment économique et à l’industrie maraîchère en circuit court. 25 entre-prises seraient en attente de l’auto-risation d’occupation temporaire (AOT) par l’armée, qui conserve une partie de la base.

Clauses sociales. L’efficacité en question. Des acteurs de l’économie sociale et solidaire doutent de l’efficacité des clauses sociales introduites dans les marchés publics des chantiers du Grand Paris. « Il faudrait

renforcer les moyens humains des

équipes chargées de veiller à la

mise en œuvre et au respect de ces

clauses », fait valoir un expert. Gilles de Labarre, président de Solidarité nouvelle face au chômage milite pour que l’accent soit mis, à travers ces clauses, sur l’embauche de chômeurs de longue durée.

En brefCoulisses

BIO EXPRESS

2000 Responsable du pôle de compétitivité «Bassin parisien» de l’Insee

2006 Directeur délégué de la chaire «Ville» à Sciences-Po

2010 Directeur associé de l’agence Campana Eleb Sablic et lauréat du prix du jeune urbaniste

2014 Publie « Grand Paris. L’émergence d’une métropole »