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27 J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var) KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38 Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var) Jean-Yves BIGOT Les 7 Portes, 04400 Barcelonnette, [email protected] RÉSUMÉ : L’abîme de Maramoye est une cavité à deux étages située à la périphérie du bassin du Beausset et à proximité d’une coulée de basalte vieille de 6 Ma. Les descriptions de coupes de remplissages, d’une part, et de morphologie de galeries, d’autre part, montrent une succession d’événements dont la chronologie relative peut être restituée. La couverture siliceuse, développée par crypto-corrosion, puis l’épisode volcanique et enfin la “période rouge”, évoquant des calcaires dégagés de leur couverture siliceuse, représentent les grandes phases déduites à partir des observations effectuées dans la cavité. La morphologie des galeries de l’étage supérieur montre qu’il existe un lien entre les étages inférieur et supérieur mis en relation par un puits- cheminée (fonctionnement per ascencum). Les concrétions corrodées et les remplissages partiellement évacués indiquent une remise en eau de l’étage supérieur. Il n’a pas été possible de mettre en évidence l’antériorité de l’un ou de l’autre des étages de l’abîme de Maramoye. En revanche, les observations suggèrent un rehaussement du niveau de base postérieur à l’épisode basaltique qui complique les reconstitutions paléogéographiques. MOTS-CLÉS : Spéléo-morphologie des galeries, chronologie relative des remplissages, volcanisme, puits- cheminée, réennoiement, abîme de Maramoye, bassin du Beausset, Var, Provence. ABSTRACT: MORPHOLOGICAL OBSERVATIONS IN THE MARAMOYE PIT (LE BEAUSSET, VAR). Maramoye pit is a two levels cave around the Beausset Clay, and near to a 6 My old lava flow. On one hand, the description of the deposit’s cuts, and of galeries features, on the other hand, show a run of events whose relative chronology can be recreated. The siliceous toping, developped by the crypto-corrosion, then the volcanic event and at last, the “red event” showing limestones out of their siliceous toping, stand for the great phase infered from observations in the cave. The upper level galeries morphology shows a connection between lower and upper levels linked by a “puits-cheminée” (running on per ascensum). The corroded speleothems and half evacuated fillings point out a water- flooding of the upper level. It has not been possible to show obviously that one or other levels of Maramoye is formed before the other. In compensation, the observations suggest that the lower level after the basaltic event has been picked up, so that the paleogeographic precing back get complicated. KEY WORDS: Speleomorphology of galleries, relative chronology of deposits, volcanic events, “puits-cheminée” (running on per ascensum), watering, Maramoye pit, Beausset Clay, Var, Provence. INTRODUCTION L’abîme de Maramoye (“Marmouil- let” d’après les anciens cadastres) livre accès à des réseaux horizontaux et étagés actuellement perchés dans les collines entre les cotes de 475 m NGF (entrée) et de 335 m (fond), aussi a-t-on pour argu- ment [Blanc & Monteau, 1997] de ratta- cher sa formation à des périodes très anciennes (Miocène supérieur). Les observations spéléo-morpho- logiques effectuées dans l’abîme de Maramoye permettent de proposer une chronologie relative des événements ayant laissé des traces dans la cavité. À la description des contextes géologique et paléogéographique succé- dera un inventaire détaillé des remplis- sages de l’étage inférieur, ainsi que des observations spéléo-morphologiques de l’étage supérieur. I. CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE A. Cadre géographique et géologique (figure 1) Le massif de Montrieux est une structure monoclinale située à la périphé- rie du bassin du Beausset ; ce massif présente un pendage marqué vers le SO correspondant au centre du bassin (figure 2). La plupart des phénomènes karstiques les plus connus (avens) sont localisés dans la partie centrale du massif (plateau de Siou Blanc) sur une bande de calcaire à faciès urgonien. Les formations carbonatées s’étendent depuis le NE, où affleurent les dolomies et calcaires dolo- mitiques du Jurassique, jusqu’au SO où elles sont recouvertes par les formations plus récentes du Crétacé supérieur, comme les calcaires du Turonien dans lesquels sont creusés les réseaux étagés de l’abîme de Maramoye. La compression pyrénéenne et la distension oligocène ont généré un système de fracturation dont les principales familles de failles et fractures ont été corrélées à l’orientation des réseaux souterrains, l’or- ganisation de ces réseaux est liée aux

Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye Bigot... · 2016. 12. 10. · KARSTOLOGIA N°41 - 1/2003, 27-38 Figure 2 : Coupe schématique et simplifiée de Siou Blanc

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  • 27J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Observations morphologiquesdans l’abîme de Maramoye

    (Le Beausset, Var)Jean-Yves BIGOT

    Les 7 Portes, 04400 Barcelonnette, [email protected]

    RÉSUMÉ : L’abîme de Maramoye est une cavité à deux étages située à la périphérie du bassin du Beausset et à proximité d’une coulée de basaltevieille de 6 Ma. Les descriptions decoupes de remplissages, d’une part, et demorphologie de galeries, d’autre part,montrent une succession d’événementsdont la chronologie relative peut êtrerestituée. La couverture siliceuse,développée par crypto-corrosion, puisl’épisode volcanique et enfin la “périoderouge”, évoquant des calcaires dégagésde leur couverture siliceuse,représentent les grandes phases déduitesà partir des observations effectuées dansla cavité. La morphologie des galeries del’étage supérieur montre qu’il existe unlien entre les étages inférieur etsupérieur mis en relation par un puits-cheminée (fonctionnement perascencum). Les concrétions corrodées etles remplissages partiellement évacuésindiquent une remise en eau de l’étagesupérieur.

    Il n’a pas été possible de mettre enévidence l’antériorité de l’un ou del’autre des étages de l’abîme deMaramoye. En revanche, les observations suggèrent unrehaussement du niveau de basepostérieur à l’épisode basaltique quicomplique les reconstitutionspaléogéographiques.MOTS-CLÉS : Spéléo-morphologie desgaleries, chronologie relative desremplissages, volcanisme, puits-cheminée, réennoiement, abîme deMaramoye, bassin du Beausset, Var,Provence.

    ABSTRACT: MORPHOLOGICALOBSERVATIONS IN THE MARAMOYE PIT(LE BEAUSSET, VAR). Maramoye pit is atwo levels cave around the Beausset Clay,and near to a 6 My old lava flow. On onehand, the description of the deposit’s cuts,and of galeries features, on the otherhand, show a run of events whose relativechronology can be recreated.

    The siliceous toping, developped by thecrypto-corrosion, then the volcanic eventand at last, the “red event” showinglimestones out of their siliceous toping,stand for the great phase infered fromobservations in the cave. The upper levelgaleries morphology shows a connectionbetween lower and upper levels linked bya “puits-cheminée” (running on perascensum). The corroded speleothems andhalf evacuated fillings point out a water-flooding of the upper level. It has notbeen possible to show obviously that oneor other levels of Maramoye is formedbefore the other. In compensation, theobservations suggest that the lower levelafter the basaltic event has been pickedup, so that the paleogeographic precingback get complicated.KEY WORDS: Speleomorphology ofgalleries, relative chronology of deposits,volcanic events, “puits-cheminée”(running on per ascensum), watering,Maramoye pit, Beausset Clay, Var,Provence.

    INTRODUCTION

    L’abîme de Maramoye (“Marmouil-let” d’après les anciens cadastres) livreaccès à des réseaux horizontaux et étagésactuellement perchés dans les collinesentre les cotes de 475 m NGF (entrée) etde 335 m (fond), aussi a-t-on pour argu-ment [Blanc & Monteau, 1997] de ratta-cher sa formation à des périodes trèsanciennes (Miocène supérieur).

    Les observations spéléo-morpho-logiques effectuées dans l’abîme deMaramoye permettent de proposer unechronologie relative des événements ayantlaissé des traces dans la cavité.

    À la description des contextesgéologique et paléogéographique succé-

    dera un inventaire détaillé des remplis-sages de l’étage inférieur, ainsi que desobservations spéléo-morphologiques del’étage supérieur.

    I. CONTEXTEGÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE

    A. Cadre géographique et géologique (figure 1)

    Le massif de Montrieux est unestructure monoclinale située à la périphé-rie du bassin du Beausset ; ce massifprésente un pendage marqué vers leSO correspondant au centre du bassin(figure 2). La plupart des phénomènes

    karstiques les plus connus (avens) sontlocalisés dans la partie centrale du massif(plateau de Siou Blanc) sur une bande decalcaire à faciès urgonien. Les formationscarbonatées s’étendent depuis le NE, oùaffleurent les dolomies et calcaires dolo-mitiques du Jurassique, jusqu’au SO oùelles sont recouvertes par les formationsplus récentes du Crétacé supérieur, commeles calcaires du Turonien dans lesquelssont creusés les réseaux étagés de l’abîmede Maramoye.

    La compression pyrénéenne et ladistension oligocène ont généré un systèmede fracturation dont les principales famillesde failles et fractures ont été corrélées àl’orientation des réseaux souterrains, l’or-ganisation de ces réseaux est liée aux

  • impacts tectoniques ayant affecté lebâti initial pyrénéo-provençal [Blanc &Monteau, 1997].

    B. Histoire paléogéographique

    Des dépôts sous-basaltiques piégésdans des poches karstiques – étudiés parS. Pomel [in Nicod, 1992a] – ont étéscellés par la coulée de basalte du rocherde l’Aigle dont les datations s’étalent entre6,7 et 5,8 Ma [Baubron in A. A., 1979].Ces observations permettent d’attester unekarstification miocène par crypto-corro-sion sous couverture siliceuse (fantômi-sation) avant l’épanchement basaltique[Nicod, 1992a, p. 52].

    Vers la fin du Miocène, un granddécrochement NE-SO a permis lesmontées fissurales des basaltes du rocherde l’Aigle dont le point d’émissionà l’amont de la coulée est situé à unpeu plus d’un kilomètre au sud de l’avende Maramoye (figure 1). Des dykes sontvisibles en différents endroits, notammentprès du concasseur de la carrière du rocherde l’Aigle (figure 4) ; ceux du haut de lacoulée ont chauffé et rougi des formationssiliceuses en place (figure 5), issues del’altération des calcaires gréseux duConiacien. Les laminations visibles dansces formations de couverture de couleurjaunâtre correspondent à la stratificationdu substrat calcaire : un calcaire gréseuxen petits bancs. La mesa basaltique a scelléune formation de sables gréseux conia-ciens, ces dépôts sous-basaltiques ont puensuite être facilement déblayés favori-sant l’inversion du relief (figure 6). Lesrivières de la Reppe et du Destel (figure 1),dont les cours sont parallèles et orientésN-S, semblent délimiter les contours d’unepaléo-vallée dans laquelle se sont épan-chées les coulées basaltiques jusqu’à lamer (cap Nègre à Sanary).

    À partir du Miocène supérieur, onassiste à un lent soulèvement des massifsde Basse Provence qui se poursuit dura-blement jusqu’à l’Actuel. En effet, desmesures géodésiques réalisées à partir dela comparaison de 80 années de nivelle-ment ont permis d’avancer les taux d’élé-vation de 30 mm/ka à 18 mm/ka ans pourle massif de Mourre d’Agnis où la surélé-vation a été évaluée de + 120 m à + 70 mdu Pliocène à l’Actuel [Blanc, 1998, p. 7].

    Après avoir décrit les conditions dedépôt du remplissage à graviers basaltiquesde la galerie du Métro, des observationsspéléo-morphologiques viendront étayerune conclusion plus générale sur la

    signification des remplissages et le rôledes conduits de l’aven de Maramoye.

    Le réseau de Maramoye est composéd’un étage inférieur et d’un étage supé-rieur reliés par un conduit vertical. L’étageinférieur contient des graviers de basalte,alors que l’étage supérieur n’en recèle pas.Cependant, des remplissages plus anciens(sans basalte) piégés dans l’étage infé-rieur montrent que sa formation est anté-rieure à l’épisode volcanique.

    II. LES REMPLISSAGES DE L’ÉTAGE INFÉRIEUR

    A. Description de la galerie du Métro

    La galerie du Métro est une galerielégèrement descendante qui prend nais-sance à la base des puits vers –120 pourfinir vers –130 m (figures 7 et 8). Lesremplissages tendent à réduire les volumespénétrables de cette galerie au parcoursentrecoupé d’étroitures. Les remplissagesargileux et les concrétions en gours consti-tuent les principaux obstacles, mais c’estsurtout la morphologie de cette galeriefaite d’une suite de grandes coupolescoalescentes, sortes de volumes grossiè-rement sphériques (plan des galeries “enintestin”), qui lui confère des caractéris-tiques très différentes d’une galerie entube généralement bien calibrée. Tout aucontraire, il s’agit d’une galerie dont lamorphologie caractérise les conduitsévolués, envahis par les remplissages.En effet, les parois et les plafonds de lagalerie du Métro, remodelés au cours dedifférentes phases de réennoiement,présentent soit des voûtes lissées – enforme de U renversé – dans les endroitsles plus bas (photo 1), soit d’étroitesfenêtres qui relient les volumes sphériquesles uns aux autres dans les parties hautesde la galerie. L’accumulation de dépôtsfins dans les parties basses a donc privi-légié une corrosion en plafond.

    L’observation des coupes de remplis-sages montre des utilisations et des réamé-nagements successifs des galeries del’étage inférieur au cours de périodes trèsanciennes.

    B. Les remplissages

    1) Les remplissages antérieurs à l’épisode volcanique

    À la base du puits de l’Ours (P 18),la galerie du Clan Eole (figure 9) et lagalerie du Métro (figure 10) gardent les

    traces indurées d’un ancien remplissagejaunâtre. Ce remplissage, décelable parfoissous la forme de poupées adhérant à laparoi, montre que la galerie était presqueentièrement colmatée par un limon jaune.Les placages ayant résisté à l’érosionsubsistent dans les creux pariétaux, ilssont cachetés par des remplissages plusrécents de sables et graviers roulés debasalte. Les placages jaunâtres, dontcertains présentent des dendrites, ont étéprotégés par les remplissages à graviersbasaltiques, lesquels ont été égalementévacués au cours de phases ultérieurespour ne subsister qu’en de rares endroits,notamment sous les planchers stalagmi-tiques et dans les creux des parois.

    2) Le remplissage fluviatile à graviers basaltiques

    La coupe du “plancher crevé” se situedans la partie terminale de la galeriedu Métro (–130) à la cote 345 m NGF(figure 11) ; on y accède par un petiteffondrement du plancher stalagmitique.Cette coupe naturelle (figure 12)permet de reconnaître sur une puissanced’environ 3 m une suite de remplissagesdétritiques et chimiques dans laquelle il estpossible de distinguer quatre formationsou séquences représentatives de quatrephases majeures.

    La première formation (n°1) occupele fond de la galerie, il s’agit d’un remplis-sage argilo-sableux (photo 2) dans lequelest intercalée une couche sableuse quicontient des graviers roulés de basaltes.La deuxième formation (n°2) est consti-tuée d’une coulée stalagmitique venantsceller le remplissage fluviatile érodé(séquence n° 1). La troisième formation(n°3) correspond à une brèche ; il s’agitd’un colmatage hétérométrique reprenantdes éléments de plancher stalagmitique(séquence n°2) et des graviers de basalte,le tout enrobé dans une matrice argileuserouge sans stratification apparente.La formation la plus récente (séquencen°4) est un concrétionnement caractéris-tique des fonds de gours et constitué parun épais plancher stalagmitique platcomprenant plusieurs couches de cristauxpalissadiques. En effet, l’effondrement du“plancher crevé” se situe dans un pointbas, au pied de grandes coulées stalag-mitiques qui recouvrent le sol pentu dela galerie (figure 11). Cette zone bassede gours a piégé des sables et graviersanguleux, lavés de leur matrice etintercalés dans les planchers de laséquence supérieure.

    28J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)

    KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

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    Figure 2 : Coupe schématique et simplifiée de Siou Blanc et du bassin du Beausset. Schematic section of Siou Blanc Massif and Beausset Clay.

    Figure 3 : Effondrement de la carrière du rocher de l’Aigle.La coulée de basalte repose directement sur le calcaire chaufféet rougi sur 50 cm d’épaisseur. Les phénomènesd’effondrement ou de soutirage dans les calcaires laissentapparaître la semelle de la coulée basaltique qui forme le toitd’une cavité.Collapse in the Eagle rock stone carriere. The lava flox lays onthe limestone which has been warmed and reded on 50 cm.

    Figure 4 : Phénomènesd’intrusion des basaltes

    dans la couverturesiliceuse et de

    fantômisation descalcaires gréseux.

    La coupe relevée près duconcasseur de la carrière

    du rocher de l’Aiglepermet d’embrasser d’un

    seul regard à la fois lesmontées fissurales desbasaltes (dykes) et les

    phénomènes defantômisation dans les

    calcaires siliceux duConiacien. Les puits ouracines qui affectent les

    calcaires gréseux ne sontpas de véritables cavités,

    mais de simplesphénomènes de crypto-corrosion. En effet, leslaminations observées

    dans ces puits ou fissuressont celles de la

    stratification du calcaireencaissant.

    Basaltic intrusion eventsin the siliceous toping and

    shadowing of sandylimestones. The pits or

    roots in sandy limestonesaren’t real caves, but

    simple crypto-corrosion.

    Figure 1 : Situation del’abîme de Maramoye.Location maps.

    Blocs de basalteenrobés dans une

    matrice rouge brune(sol basaltique)

    Ravin

    Argilejaune

    laminéelimono-

    argileuse

    Cônede

    déjectiondu

    ravinDyke Puits ou

    racines(fantômes)

    Calcairegréseux

    Couverturesiliceuse

    Croquis du 21-3-1999J.-Y. Bigot & H. Camus

    0 5 m

    Basalte du rocher del'Aigle (alt. 610 m) Abime de

    Maramoye(alt. 475 m)

    Plateau de Siou Blanc

    Bassindu

    Beausset

    SO NECouverturesiliceuse

    Calcaires à faciès urgonienCalcaires du

    Turonien

  • Le premier ensemble détritique(séquence n°1) livre des renseignementssur le fonctionnement de la galerie etmérite une description plus précise.

    À la base, une argile beige clair bienlitée, dont les couches fines sont plutôthorizontales, est érodée et scellée par uneformation qui dépose dans un chenal dessables contenant des graviers de basalteverdâtre, dont la taille ne dépasse pas celled’une dragée (30 mm max.). Ces graviers,aplatis et bien roulés, sont très altérés, carils deviennent pulvérulents lorsqu’on lespresse sous les doigts. La couleur claireverdâtre de ce remplissage homogènerappelle celle du basalte, tout comme lesliserés noirs qui soulignent le contact érosif(photo 2) avec la formation inférieure.Une couche d’argile de couleur rose àrouge (épaisseur : 10 à 15 cm) termine laformation 1.

    3) Les événements postérieurs à l’épisode fluviatile :concrétionnement et remise en eau de la galerie

    Tout au long de l’étage inférieur, du“plancher crevé” à la base du puits del’Ours (P 18), les sédiments sableux etquelques graviers roulés de basalte (40 mmmax.) sont scellés par des planchers stalag-mitiques situés à mi-hauteur dans la gale-rie (figure 10). Leur situation suspendueau-dessus du sol délimite le volume mini-mal du remplissage à graviers basaltiquesdans la galerie et atteste de son déblaie-ment par des circulations postérieures(figure 13). Après cet épisode de concré-tionnement, la plupart des remplissagesmeubles et mal protégés qui se trouvaientsur le cours principal de la galerie ont étédéblayés, laissant des planchers stalag-mitiques suspendus et adhérents auxparois. Les volumes libres qui sont défi-nis à la fois par l’encaissant, les remplis-sages et le concrétionnement, tendent àse réduire.

    Le déblaiement des remplissagesmeubles et la remise en eau de la galeriedu Métro, probablement au cours de la“période rouge” (brèche à matrice argi-leuse rouge), sont attestés, d’une part, pardes cloisons sédimentaires en relief(moulages des fentes concrétionnées despolygones de dessiccation), et, d’autrepart, par des cupules de corrosion visiblessur certaines concrétions. Ces cupules, de3 à 5 cm de long, corrodent la partie supé-rieure d’une voûte initialement recouverted’une pellicule concrétionnée ; celle-cicorrespond au liseré d’un ancien gour

    30J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)

    KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Figure 6 : Coupe schématique illustrant letransit des graviers basaltiques par l’abîmede Maramoye [d’après Nicod, 1998, inédit].3a : À partir de 6 Ma, les montéesfissurales des basaltes alimentent descoulées qui se déversent dans une paléo-vallée en direction du sud. Le pointd’émission est le rocher de l’Aigle, situé àenviron un kilomètre au sud de Maramoye.3b : Au Pliocène, l’érosion des sablesgréseux coniaciens mine la mesa sommitaleet entraîne des sables mélangés à deséléments basaltiques vers les dépressionssituées au nord, ces éléments sont ensuite

    absorbés et piégés par les réseauxkarstiques du niveau NGF 340 m (étage inférieur de Maramoye).Schematic section showing the basalticgravels transit by Maramoye cave (Nicod,1998, unpublished).3a : Since 6 My, the basaltic fissured rising fed the lava flow which empty into a paleo-valley to the south.3b : In the Pliocene times, the coniaciangritty sands erosion under mine the heightmesa, and carry away sands mixed withbasaltic elements to north locateddepressions.

    N S

    Couléebasaltique

    Sables et calcaires gréseux du Coniacien(couverture siliceuse,

    faciès d'altération)

    Calcairesdu Turonien

    Fond de vallée

    D'après J. Nicod

    N SRocher de l'Aigle(alt. 605 m)

    Abîme deMaramoye(alt. 475 m)

    Basaltes

    0 1 km

    Figure 5 : Zone de contact entre les intrusions de basalte (dyke) et lacouverture siliceuse. Vers le sommet de la piste d’accès qui conduit à lacarrière du rocher de

    l’Aigle, on peutobserver la couverture

    siliceuse rougie etlittéralement cuite sur

    une épaisseur de50 cm par l’intrusionde basalte (dyke). Les

    traces concentriquesde chauffe sont

    soulignées par depetits nodules debasalte et par un

    liseré gris.Contact zone between

    basaltic intrusions(dyke) and sandy

    toping. The red-hotheated and literally

    overcooked on 50 cmthick by the basalted

    intrusion (dyke).

    Caillouxanguleuxcalcaires

    Cailloux debasalte

    Argilelimoneuse jauneavec lamines (litage) Liseré

    gris Partierougie

    DykeCroquis du 21-3-1999

    J.-Y. Bigot & H. Camus

    0

    1 m

  • décrivant un cerne horizontal de calcitepartiellement dissout par les cupules(figure 11). Ces formations chimiques degours et de coulées stalagmitiques parfoiscorrodées témoignent de l’occlusion quasi-complète de la galerie.

    Les cloisons sédimentaires en relief(photo 3), présentes sur les parois de lagalerie, renseignent sur les mises en chargeanciennes qui ont déposé des argilesrougeâtres sur les parois de la galerie(épaisseur : 5 cm env.) ; lesquelles ontsubi ensuite une phase de dessiccationdont les fentes se sont concrétionnées. Laremise en eau postérieure a entraîné lesargiles, mais laissé en relief le moulageprismatique des fentes adhérent aux parois.

    4) La “période rouge”postérieure à l’épisodebasaltique

    L’observation des remplissagesmontre que les argiles rouges apparais-sent au sommet de la coupe du planchercrevé après le dépôt des remplissages àgraviers basaltiques qui sont eux-mêmespost-basaltiques.

    La formation de ces argiles rougeset leur dépôt dans le karst sont considéréscomme postérieur à 6 Ma. En effet, avantl’épisode basaltique le karst était plus oumoins recouvert par des formationssableuses de couleur jaune résultant del’altération des calcaires gréseux duConiacien.

    Dans l’étage supérieur, les argilesrouges qui recouvrent des remplissagesplus anciens montrent également quela “période rouge” est postérieure à 6 Ma.Les observations dans le ragagé duCerisier (figure 1) conduisent à la mêmeconclusion.

    En effet, dans l’aven du Cerisier(NGF 330 m) une couche d’argile rougerecouvre des galets roulés de basalte trèsaltérés (figure 14). Le dépôt de cette argilelaminée s’est mis en place dans uncontexte noyé. En effet, il existe des

    31J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Figure 7 : Coupe simplifiée de l’abîme de Maramoye. Les lettres a, b, c, d, e, f font référence à des sectionsparticulières des galeries.Maramoye cave simplificatedsection.

    Figure 8 : Plan simplifié del’abîme de Maramoye.

    Maramoye cave simplificated plan.

    Photo 1 : Section de la galerie du Métro(étage inférieur).L’épais plancherstalagmitique quicouvre le sol de lagalerie (–130) a préservé leremplissage à graviers basaltiquesde l’érosion.Metro gallery section(lower level).

    Galeried'entrée

    Galeriedu

    Métro

    Remplissages àgraviers basaltiques

    Galerie duClan Eole

    " NouveauMaramoye "

    Etage supérieur

    Etage inférieur

    - 98

    - 140

    - 120

    P 18

    - 40

    - 126

    0 100 m

    Entrée

    D'après Monteau 1978

    N

    Pendage 15˚Galeried'entrée

    Galeriedu

    Métro

    Remplissages àgraviers basaltiques

    Galerie duClan Eole

    " NouveauMaramoye "

    Etage supérieur

    Etage inférieur

    - 98

    - 140- 120

    P 18

    - 40

    - 126

    0

    100 m

    b a

    ef

    dc

    Entrée

    D'après Monteau 1978

  • indices morphologiques affectant les voûtes etles parois qui sont étroitement associés au dépôtdes argiles rouges.

    Le rehaussement durable du niveau debase est nécessaire pour faire passer la cavitédu statut de perte, capable d’entraîner des galetsde basalte, à celui de drain ennoyé, incapablede transporter autre chose que des matières ensuspension (argile rouge). Si le niveau de basen’avait pas été relevé localement, l’argile rougen’aurait pas présenté de lamines régulières etaurait été mêlée à de plus gros éléments détri-tiques. Or, la surface du remplissage d’argilerouge se raccorde avec le glacis rocheux et lesformes de corrosion de la partie supérieure dela galerie qui évoque plus les “galeries para-génétiques” de Ph. Renault [1967-68] qu’uneperte, même saisonnière ou intermittente.

    La séquence des argiles rouges pentées etlaminées qui succèdent au fonctionnement enperte exprime un rehaussement du niveau debase local postérieur à l’épisode basaltique.Aujourd’hui, le ragagé du Cerisier a recouvréson statut de perte et entraîne de nouveau desgalets de basalte qui se distinguent des précé-dents par leur dureté. En effet, les galets roulésactuels de basalte sont sains, alors que les plusanciens sont très altérés et sans consistance.

    32J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)

    KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Figure 9 : Section c c’(voir les différentes

    sections sur la coupede la fig. n°6) de la

    galerie du Clan Éole vers –110

    (étage inférieur).Le remplissage de

    limon jaune (traces dedentrites) subsiste en

    placage sur les parois,il est scellé par un remplissage

    argilo-sableux àgraviers basaltiqueslui-même recouvert

    par un plancherstalagmitique

    fossilisant un chenal.c c’ section of theClan Eole gallery

    about –110 m (lowerlevel).

    Figure 10 : Sectiond d’ de la galerie du

    Métro vers –120(étage inférieur).

    Les lambeaux indurésde remplissage

    jaunâtre, conservéssous la forme de

    boules adhérentes auxparois (poupées) sontscellés par des sables

    et graviersbasaltiques.

    Metro gallery section dd’ about –120 m

    (lower level).

    Plancherstalagmitique

    Sable etgraviersbasaltiques

    Ancienchenal

    Limonjauneinduré

    Croquis des 10-11-96& 20-3-99

    J.-Y. Bigot & H. Camus

    0 1 2 m

    Plancherstalagmitique

    Sable etgraviersbasaltiques

    Ancienchenal

    Limonjauneinduré

    Croquis du 20-3-1999J.-Y. Bigot & H. Camus

    0 1 2 m

    Figure 11 : Coupe longitudinale de la galerie duMétro (étage inférieur) vers le “plancher crevé”(–130). Tous les indices attestent de phasesmultiples d’assèchement et de réennoiementcomme la mise en place de sédiments fluviatilescontenant des éléments basaltiques dans lesparties basses de la galerie. Ces éléments ont

    été scellés par des massifs stalagmitiques etdéblayés ensuite,indicateurs despremiersréaménagements de la galerie. Les cloisonssédimentaires en relief (fentesconcrétionnées des polygones de dessiccation)attestent de la miseen charge ayantlaissé des dépôtsd’argile sur lesparois. Les traces de corrosion sur le liseré calcitique d’un ancien gourprouvent la reprisedes écoulementsaprès une période deconcrétionnement.Longitudinal sectionof the Metro gallery(lower level) towardsthe “bursted floor”(–130).

    0 3 m

    Concrétion massivescellant un ancien remplissage érodé

    de graviersbasaltiques

    Argile peignée

    Traces decorrosion : cupulessur liseré calcitique de gour

    Cheminéeterminale

    Coupoles

    Couléestalagmitique

    Cloisons scellées sous la coulée

    Liseré d'unancien gour

    Couléestalagmitiquedisloquée

    Remplissage àgraviers

    basaltiques

    e

    e'

    f'

    f

    Croquis du 20-3-1999J.-Y. Bigot & H. Camus

    Cloisonssédimentairesen relief

    Verslasortie

    - 130 m(alt. 345 m)

    N S

    C O U P E

    E TA G E I N F E R I E U R

  • C. Interprétations des séquences observées

    L’ensemble des remplissages argilo-sableux clairs à graviers de basalte (formationn°1) est assez homogène ; il est assez inhabi-tuel dans les grottes et pourrait correspondre àdes altérites issues de sols basaltiques. La finde la séquence fluviatile est marquée par l’ap-parition de sédiments fins de couleur rose-rougedont l’origine pourrait être soit des altéritesdéveloppées sur les basaltes, soit les premierssols rouges développés sur les calcaires. Quoiqu’il en soit, le changement de faciès annoncela fin des apports de matériaux basaltiques dansla cavité, les autres remplissages rencontréssont plus classiques, qu’il s’agisse des plan-chers stalagmitiques (séquence n° 2) ou desdépôts d’argile rouge sur les parois.

    Les réennoiements postérieurs de la gale-rie du Métro au cours de cette “période rouge”ont recouvert les parois d’une argile rougeâtre(cloisons sédimentaires en relief). Plus tard,l’eau circulant dans un conduit encombré deremplissages a corrodé les anciennes concrétionsen gours et évacué une partie du remplissage ausol. Les phases les plus tardives de mise encharge sont les argiles peignées qui recouvrentdes concrétions corrodées (figure 11).

    Les planchers (séquence n° 4) marquentune phase d’abandon de la galerie, devenue lesiège d’un intense concrétionnement. Vers la finde la séquence, des circulations ponctuelles,probablement brèves, apportent des petitsgraviers anguleux et calcaires (L = 5 mm), quisont piégés dans le fond des gours. Ces maté-riaux détritiques, dépourvus de matrice argi-leuse, sont probablement issus de la surface(cheminée terminale) ; ils ont été piégés dansles parties basses de la cavité (gours) dont le solétait alors entièrement recouvert de couléesstalagmitiques. Les coulées et les gours quitapissent le sol et les parois sont relativementrécents, car elles recouvrent en divers endroitsles moulages calcitiques (figure 11).

    Enfin, la coupe naturelle du “planchercrevé” est due à des soutirages actuels (suinte-ments) en rapport avec des galeries de moindreampleur située 5 m en dessous.

    D’autres observations spéléo-morpholo-giques méritent d’être discutées avant de propo-ser une interprétation plus générale.

    III. LA MORPHOLOGIE DE L’ÉTAGE SUPÉRIEUR

    L’observation des formes et des parois dela cavité ne permet pas de confirmer l’indé-pendance des deux étages (–40 et –120) quiapparaît pourtant nettement sur les coupes(figure 7). En dehors du critère altitudinal,

    Photos 3 : Cloisonssédimentaires en relief de l’étage inférieur. Il s’agit d’un moulage des fentes concrétionnéesde polygones d’argileayant séché sur les parois(clichés RaymondMonteau).Raised sedimentarypartition of the lower level.

    33J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Photo 2 : Le remplissage à graviersbasaltiques del’étage inférieur.On distingue enbas les laminesclairessubhorizontalesérodées par uneformation plussombre auxstratificationsfranchementobliques. Le contact érosifest souligné par un liséré noir à la base. Ces formations ontété ensuite érodéeset mélangées dansl’argile rouge(brèche 3) àl’intérieur delaquelle onaperçoit, en haut à gauche, desmorceaux duplancherstalagmitiquedisloqué.The basaltic gravelsdeposits of thelower level.

  • aucune observation spéléo-morphologique nepermet d’individualiser chronologiquement lesdeux étages. En effet, l’examen des parois et desplafonds de l’ensemble des galeries montrequ’il n’y a pas de rupture majeure entre lesréseaux inférieurs et les galeries de l’étage supé-rieur (photo 4). Par ailleurs, la présence deremplissages jaunâtres, similaires à ceux de lacouverture siliceuse reconnue dans les étagesinférieurs (remplissage jaune induré desfigures 9 et 10) et supérieur (figure 16) attestel’ancienneté de ces niveaux dont la formationest antérieure à l’épisode basaltique. Lesdernières phases de fonctionnement du réseausupérieur semblent être le réennoiement del’ensemble des galeries de Maramoye au coursde la “période rouge”, postérieure à l’épisodebasaltique. Ce réennoiement tardif pourrait

    expliquer les formes decorrosion observées encontinu dans l’ensemble duréseau comme les parois etles concrétions corrodées.

    A. L’aven d’effondrementLe puits d’entrée de l’abîme de Maramoye

    (photo 5), comme le reste des réseaux souter-rains, ne présente pas les caractéristiques d’unaven d’absorption (gouffre-perte) “creusé dehaut en bas”. En effet, s’il s’agit bien d’un avend’effondrement, de taille exceptionnelle pour larégion, l’origine de cet effondrement sembledue à un prédécoupage favorisé par la présencede cheminées-coupoles, tronquées par la surfaced’aplanissement. De nombreuses formes parié-tales dues à la corrosion sont encore obser-vables, notamment les cheminées intactesvisibles au plafond de la galerie d’entrée quis’ouvre en contrebas. Il est possible quecertaines de ces cheminées aient un rapportavec la dépression de Planier distante d’un kilo-mètre seulement, sorte de paléo-poljé dontl’étendue atteste de la progression de la karsti-fication au Pliocène [Nicod, 1992a, p. 54].L’effondrement de l’aven de Maramoye a

    Photo 4 : Base du puits de 18 m, dans l’étage inférieur vers –80 m.

    On voit nettement les coups degouge sur les parois du puits

    (P 18), une caractéristique quirelève plus des puits-cheminées

    que des puits-pertes.Pit bottom (P 18 m), in the

    lower level about –80 m.

    Photo 5 : Entrée de l’abîme de Maramoye

    (cliché Raymond Monteau).Maramoye cave entrance.

    34J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)

    KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Figure 13 : Section e e’ de la galerie du Métro (–115). Les massifs stalagmitiquesont scellé un ancienremplissage entièrementdéblayé, mais contenant des graviers de basalte et de calcaire gréseux restésprisonniers de la calcite.Metro gallery section e e’(–115). The stalagmiticclumbs have beded an ancientfilling totaly removed, butcontaining basaltic gravelsand sandy limestoneimprisonned in the calcite.

    massifstalagmitique

    Graviers roulésde basalte et decalcaire gréseuxpris dans la calcite

    Stalactitescorrodées

    Croquis du 6-2-99J.-Y. Bigot

    0 1 2 m

    Figure 12 : Coupe de synthèse(section f f’) des formes et desdépôts de la galerie du Métro(étage inférieur) au “planchercrevé” (vers –130).1 : dépôt à graviersbasaltiques : laminessubhorizontales (argiles beigeclair) et lamines obliques(argiles verdâtres, sables etgraviers roulés basaltiques). 2 : plancher stalagmitiquescellant une surface d’érosion.3 : brèche contenant des morceaux de planchers et des graviers de basalte. 4 : série de planchersstalagmitiques et fonds de gours.Synthesis section (f f’) of formsand deposits from the MetroGallery (lower level) to the“busted floor”. 1 : basalticgravels deposit, 2 : stalagmiticfloor, 3 : breach with floorpieces and basaltic gravels, 4 : series of stalagmitic floors.

  • surtout été favorisé par la présence de chemi-nées très proches de la surface. Cette interpré-tation morphologique s’accorde avec la miseau jour de la cavité par une surface de regra-dation post-basaltique [Nicod, 1992b, p. 74].

    B. L’étage supérieur

    Certaines sections de la galerie supérieure(“Nouveau Maramoye” figure 16) ont puévoquer les classiques incisions en trou deserrure de galeries en tube, suggérant ainsi uncreusement en régime vadose. Aujourd’hui,l’examen des volumes et des remplissagesde l’étage supérieur montre qu’en dépit des

    apparences, des hypothèses très différentespeuvent être proposées.

    L’étage supérieur de Maramoye est unegalerie horizontale (–40) dont le remplissage aété partiellement déblayé aux abords du puitsde l’Ours (figure 15).Cette partie déblayée dela cavité laisse apparaître un volume relative-ment important (figures 16 et 17). En effet, lasalle Ronde était alors entièrement colmatée,comme l’attestent les lambeaux indurés degraviers visibles dans une large fissure duplafond (figure 15). Ce remplissage de gravierscalcaires, roulés et emballés dans une matricesablo-argileuse rosâtre, évoque des formationstorrentielles charriant du matériel issu de la

    Figure 14 : Les remplissagesdu ragagé du Cerisier.Aujourd’hui, l’aven duCerisier est une pertes’ouvrant au fond des gorgesdu Destel à l’altitude de 330 m.Mais, au cours de périodes plus anciennes, il a acquis unemorphologie spécifique commeles voûtes planes et les pansinclinés latéraux se raccordantà la limite du remplissaged’argile rouge. Les argilesrouges scellent un dépôt degalets de basalte très altérés et montrent que la cavité s’estennoyée après le piégeage des galets de basalte.The Cerisier cave fillings up.The red clays bed a verycorrupted basaltic pebblesdeposit, and show that the cavehas been shrouded after thecapture of the basaltic pebbles.

    Figure 15 : Coupelongitudinale de l’étagesupérieur (–40).Les graviers calcairescolmataient totalement la salleRonde et probablementl’espace situé au droit du puits(P 18). La remise en eau de lasalle est attestée par unecouche d’argile rougerecouvrant les lambeaux degraviers roulés. La cavitéatteint son plus grand volume à la cote –40, où une encochepériphérique semble marquerun ancien niveau de stagnationd’eau. La salle du Taureaurecèle des concrétionscorrodées, en plafond et sur les parois, et d’autres, plusrécentes, qui ne le sont pas.Length wise section of the upperlevel (–40). The limestonegravels have plugged up thewhole round piece. The “re-watering” of the room is attestedby a red clay layer recoveringrolled gravels scraps. At –40,where a peripheral notch seemsto mark an old water stagnationlevel. The Bull room (salle duTaureau) contains corrodedspeleothems.

    35J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

  • 36J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)

    KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Figure 16 : Section a a’ du couloir qui donne accès à la salle Ronde(–40). Les graviers calcaires remaniés reposent sur une argile jaune.L’encoche latérale, moins évidente, se confond avec les flancs de lagalerie. Le couloir est le résultat de la corrosion d’une fractureverticale à l’origine du creusement du conduit. Section a a’ of the gullyleading to the Round Room (–40). This section shows that the gallery isthe result of a levelconjunction(–40 notch)with an uprightfracture.

    Graviersroulés

    calcairesremaniés

    Graviersroulés

    calcaires

    Fracturecorrodée

    Encochelatérale

    Croquis du 20-3-99J.-Y. Bigot & H. Camus

    0 5 m

    Argilerouge

    Argilejaune

    Figure 18 : Reconstitution des principalesétapes.Il s’agit d’un schéma explicatif simplifié.Pour faciliter la compréhension, l’abîme de Maramoye a été placé entre le volcan et la mer, alors qu’il est plutôt situé enarrière (cf. fig. n°1 et 6). Les échelles nesont pas respectées. Hormis quelques détails,les figures permettent de comprendre lachronologie relative de phases qui ontaffecté la cavité et son environnement.• 1 : Au Miocène, les conditions favorables àune karstification sous couverture sontréunies, une importante formation siliceuserecouvre les calcaires gréseux dissous par lacryptocorrosion. Les réseaux de l’abîme deMaramoye existent déjà, mais tendent à secolmater par des remplissages insolublesissus de la couverture (en jaune).• 2 : A partir de 6,7 Ma jusqu’à 5,8 Ma, lesémissions volcaniques du rocher de l’Aigles’épanchent dans une paléo-vallée orientéeau sud. L’étage inférieur de l’abîme deMaramoye joue le rôle de drain par lequeltransitent des matériaux basaltiques (vert).L’origine des écoulements est le rocher de

    l’Aigle, nouveau point culminant du secteursoumis à l’érosion. La formation des reliefsvolcaniques a mis fin au flux détritiqueexclusivement calcaire (graviers roulésroses) au profit d’apports essentiellementbasaltiques venant du sud. Les ruisseaux,nés sur les pentes de la mesa basaltique sontengouffrés dans des pertes lorsqu’ellesatteignent les calcaires.• 3 : La régression messinienne et la baissedu niveau marin en Méditerranée favorisentune érosion de la couverture siliceuse ; les sables et les chicots de calcaires siliceuxsont minés par la crypto-corrosion etdisparaissent de la surface, sauf dans lessecteurs protégés par les coulées basaltiquesà l’origine de l’inversion du relief.• 4 : Avec la transgression Pliocène(5,3 Ma), qui maintient durablement unhaut niveau marin, les anciens drainsmiocènes sont réutilisés. Les sols rougesapparaissent et une partie est entrainée dansle karst. Au cours de cette “période rouge”,le niveau de base est relativement haut et les galeries inférieures redeviennentfonctionnelles. Le relèvement du niveau

    de base atteint également l’étage supérieur qui se réennoie, corrodant les concrétions.Le vieux remplissage de graviers calcaires(rose) est dissous et vidangé aux abords dupuits de l’Ours.• 5 : La tectonique positive de l’ensembledes massifs côtiers de Provence a fini parpercher la cavité désormais hors d’atteinteet définitivement soustraite aux fluctuationsdes niveaux eustatiques du Pliocèneinférieur. Le concrétionnement reprenddans les deux niveaux formant unedeuxième génération de stalagmites nonaltérées qui tend à couvrir le sol des galeries(gours, coulées).Main stages rebuilding. Simplifiedexplanatory schema to give back the relativechronology of the different events found inthe cave.• 1 : In the Miocene time, an important sandyformation has coated the gritty limestonesdissolved by cryptocorrosion.• 2 : From 6,7 My to 5,8 My, the volcanicemissions coming from Eagle Rock pouredout into a south turned paleo-valley.• 3 : The Messinian regression and the sea-level ebb in Mediterranean sea havefavorised the sandy coating erosion.• 4 : With the Pliocene transgression (5,3 My)the old Miocene pipes are reused. The redsoils appear (red period) and are traped in thekarst.• 5 : The cave is fossilised by the positivetectonique of Provençal coasted massifs.

    1 2

    Figure 17 : Section b b’ de la salle Ronde (–40).Les lambeaux de graviers roulés sont recouverts par une

    argile rouge. L’encoche latérale, bien visible dans lapartie haute de la salle, est elle aussi couverte d’une

    pellicule d’argile rouge. Section b b’ in the Round Room(–40). The rolled gravels scraps are over coated by red clay.

    Graviersroulés

    calcaires

    Fracture corrodéeet colmatée par des

    graviers calcaires

    Encochelatérale

    Croquis du 6-2-1999J.-Y. Bigot

    0 5 m

    Argilerouge

    Argilerouge

    3 4 5

  • surface. Ces formations piégées indiquentun transport rapide des sédiments jusqu’àleur dépôt dans le karst, mais suggèrentégalement des versants calcaires fournis-sant des matériaux d’origine clastique.Hormis les pans inclinés de la galerie(figure 16), couverts d’une couche d’argilejaunâtre (ép. 5 à 10 cm), les lambeauxrésiduels du remplissage de gravierscalcaires sont en contact direct avec le solrocheux ou les parois de la galerie(photo 6). La salle Ronde a été déblayéeensuite probablement lors d’un réennoie-ment temporaire qui a soutiré, corrodé etévacué le remplissage de gravierscalcaires, notamment aux abords du puitsde l’Ours (P 18). En effet, la couched’argile rouge déposée sur les lambeauxdétritiques et sur les replats rocheuxprouve le réennoiement partiel de l’étagesupérieur.

    Les volumes de l’étage supérieuratteignent en plan leur plus grande dimen-sion à la cote –40, notamment à l’aplombdu puits de l’Ours (P 18), grâce à uneencoche horizontale nettement marquée.Cette encoche, de moins d’un mètre dehaut, est visible sur tout le pourtour de lasalle Ronde et du volume qui domine lepuits de 18 m (figure 15).

    Les lambeaux résiduels de gravierscalcaires montrent que le volume initialpré-existant a été à peine retouché par leréennoiement attesté par la pelliculed’argile rouge (figure 17).

    Bien qu’il soit paradoxal de ne pasavoir trouvé le même remplissage degraviers calcaires dans l’étage inférieur,l’absence de basalte dans les remplissagesde limons jaunes de l’étage inférieur(figures 9 et 10) et de graviers calcairesde l’étage supérieur permet de proposer unâge antérieur au volcanisme pour la forma-tion de ces deux étages.

    Dépourvue de concrétions massives,la salle Ronde contraste avec le reste dela galerie supérieure qui recèle d’impo-santes coulées et de grandes stalagmites.Parmi ces formations chimiques de l’étagesupérieur (galerie d’entrée et “NouveauMaramoye”), il est facile de distinguer aumoins deux générations de concrétions :la première est très corrodée alors que ladeuxième ne l’est pas. Les concrétionscorrodées ne sont pas profilées, c’est pour-quoi il est difficile de se prononcer sur lesens du courant d’eau qui les a réduites.L’une d’elles, une stalactite particulière-ment étonnante, est située dans la partiehaute de la salle du Taureau ; il s’agitd’une sorte de pendeloque massive,

    d’un mètre de hauteur, de couleur rouge-miel.

    Il est évident que la corrosion desstalactites et stalagmites résulte d’unennoiement complet de la cavité.

    C. Le “puits-cheminée” (P 18 m)raccordant les deux étages

    Bien que le “bon sens” et la théoriede l’étagement des réseaux voudraient quel’étage supérieur soit plus ancien quel’étage inférieur, il est impossible ici de

    confirmer l’antériorité de l’un ou de l’autrede ces réseaux. Les conduits verticaux quirelient les deux réseaux, appelés à justetitre puits par les spéléologues, ne doiventpas masquer une autre réalité karstolo-gique qu’il est difficile de traduire avec destermes uniques comme puits ou chemi-née : le terme le plus fidèle serait peut-êtrecelui de puits-cheminées proposé parH. Camus [1998].

    Le “puits de raccordement”, ou plutôtle puits-cheminée, qui relie les deux étagesde Maramoye (de –40 à –120) présente

    37J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

    Photo 7 : Un éboulis assez raide, situé à la base du puits de 18 m, conduit à l’étage inférieur(cliché Raymond Monteau). Scree at the bottom of the pit 18 m (lower level).

    Photo 6 : Les graviers calcaires de l’étage supérieur.Des lambeaux résiduels à graviers calcaires reposent parfois directement sur le sol rocheuxde la galerie (–40) ; seule une faible couche d’argile rouge les recouvre attestant duréennoiement de l’étage supérieur. Upper level limestone gravels.

  • un aspect lisse et corrodé sur toute sahauteur, sans qu’un effondrement ouécaillage vienne interrompre la continuitédes surfaces et des formes (photo 4). Cetteobservation suggère un réaménagementde l’étage supérieur (–40), ou du moins unréennoiement de cet étage.

    Le conduit vertical (P 18) et la gale-rie pentue qui relient les deux étages, toutcomme le puits d’effondrement de l’entrée,ne seraient donc pas un puits-perte creusépar des circulations transitant de haut enbas, mais un puits-cheminée comme onen connaît maintenant dans l’Hérault[Camus, 1998 et 2003], le Gard oul’Ardèche [Bigot, 2002].

    Toutefois, l’étage supérieur est trèsancien, car les remplissages (argilejaunâtre et graviers calcaires) qui le colma-taient avant son réennoiement ne contien-nent pas d’éléments basaltiques. L’absencede ces éléments, permet de lui attribuerun âge antérieur à 6 millions d’années(Miocène probable). Ces observations etdéductions semblent en accord avec unâge fini-miocène de l’étage supérieur (–40)de Maramoye [Nicod, 1992a, p. 53]. Laprésence de remplissage jaunâtre à l’étatde placage induré issu de l’anciennecouverture siliceuse atteste de l’antérioritéde l’étage inférieur (figures 9 et 10) etd’une réutilisation après l’épisode basal-tique du conduit antérieurement creusé.Dans ces conditions, il est difficiled’affirmer que le puits de raccordement estun puits-perte creusé de haut en bas, alorsque l’on sait les réseaux inférieur et supé-rieur très anciens. La dépression de Planier(figure 1), toute proche, semble beaucouptrop récente pour avoir joué un rôle depremier plan dans la formation des réseauxde Maramoye. L’hypothèse d’un puits-perte qui s’opposerait à celle du puits-cheminée, est difficilement envisageabledans le cas de l’abîme de Maramoye, cartoutes les observations montrent desphases multiples de mise en charge ou deréennoiement. Hormis le rôle de perte, àdes périodes tardives (après –6 Ma) qu’ontjoué les amonts des réseaux inférieurs deMaramoye et par lesquels ont transité desmatériaux basaltiques (figure 5), rien, dansles phases déduites de l’observation insitu, n’évoque une quelconque verticali-sation des réseaux. En effet, les conduitsverticaux observés dans certaines cavitésne doivent pas toujours être interprétéscomme l’expression d’un creusementvadose en relation directe avec des phasestectoniques ou des régressions marines[Blanc & Monteau, 1997, p. 40], mais

    également comme la signature du relève-ment local du niveau de base au cours detransgressions marines.

    IV. INTERPRÉTATIONS ET CONCLUSIONS

    Les utilisations successives du drainde l’étage inférieur, probablement d’âgemiocène, par des circulations charriantd’abord des éléments de la couverture sili-ceuse (sable jaune), puis, après l’épisodevolcanique daté de 6 Ma [Baubron, 1984],du matériel basaltique compliquent singu-lièrement l’histoire de la cavité.

    De même, l’encoche pariétale de –40,les concrétions corrodées et les dépôtsd’argile rouge de l’étage supérieur prou-vent le réennoiement de l’ensemble desréseaux au cours de la “période rouge”postérieure à l’épisode volcanique.

    À partir d’une chronologie relative ettrès simplifiée des dépôts détritiques del’abîme de Maramoye, il est possible deproposer un schéma d’évolution de lacavité en accord avec la paléogéographie(figure 18).

    La recherche d’un niveau de basehaut et post-basaltique correspondant,d’une part, aux circulations vadoses dansles galeries inférieures et, d’autre part, auréennoiement de l’étage supérieur sembleêtre une des hypothèses à privilégier.La position perchée de l’encoche de l’étagesupérieur qui matérialise un niveau debase (altitude 435 m NGF) atteste d’unniveau post-basaltique (“période rouge”)relativement élevé qui confirme le lentsoulèvement des massifs provençaux,amorcé dès le Miocène et poursuivi auPliocène jusqu’à l’Actuel. D’après la chro-nologie relative proposée, il faut admettreun soulèvement beaucoup plus importantdes massifs côtiers, de l’ordre de 300 à400 m.

    Ainsi la conjonction entre les hautsniveaux marins du Pliocène inférieur etle soulèvement des massifs côtiers deProvence pourraient expliquer la positionperchée et le réennoiement de certainesgaleries de l’abîme de Maramoye.

    RemerciementsJ.-J. Blanc et R. Monteau pour les remarquesconstructives dont ils ont bien voulu me fairepart ; à J. Nicod et à Ph. Audra pour leursremarques et leurs encouragements. Et aussià Ph. Bertochio et H. Camus qui m’ontaccompagné sur le terrain pour discuterl’argumentation.

    38J.-Y. BIGOT, Observations morphologiques dans l’abîme de Maramoye (Le Beausset, Var)

    KARSTOLOGIA N° 41 - 1/2003, 27-38

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