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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Observations sur le texte de Catulle Author(s): Léon Herrmann Source: Latomus, T. 16, Fasc. 4 (Octobre-Decembre 1957), pp. 672-683 Published by: Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41518718 . Accessed: 15/06/2014 23:53 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Societe d’Etudes Latines de Bruxelles is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Latomus. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.34 on Sun, 15 Jun 2014 23:53:46 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Observations sur le texte de Catulle

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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Observations sur le texte de CatulleAuthor(s): Léon HerrmannSource: Latomus, T. 16, Fasc. 4 (Octobre-Decembre 1957), pp. 672-683Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41518718 .

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VARIETES ET DISCUSSIONS

Observations sur le texte de Catulle

Dans ces observations destinées à compléter notre édition des deux livres de Catulle nous ne suivrons pas Tordre traditionnel mais celui que nous avons adopté comme étant celui des originaux du livre I (ineptiae) et du livre II ( nugae ).

Ibis = XlVbis + II bis. Au rattachement de Ilbis à XIYbis on ne peut objecter la discor-

dance des temps entre les futurs eri tis, horrebitis et le présent de l'indicatif gratum est , car la même discordance s'observe dans le poème 7 = Cl entre aduenio (v. 2) et donarem adloquerer (v. 3 et 4) si bien qu'A vanti a conjecturé adueni. D'autre part la communauté de thèmes entre Ilbis et le poème 11 = LXV d'envoi à Ortalus (la vierge et la pomme) nous indique bien que Ilbis appartient au livre I. Quant à XIYbis, le mot ineptiae n'y est pas déplacé, car certains passages du poème LXVIII -f LXYIIIbis sont bien légers. D'ail- leurs Catulle peut l'employer ironiquement en pensant à ceux qui auront horreur d'approcher leurs mains de ses œuvres et les quali- fieront d'ineptiae. La réunion des deux fragments XlVbis et Ilbis nous donne une préface en six vers très cohérente.

1 = XXXIV. L'hymne à Diane est-il destiné à une cérémonie officielle comme

plus tard le Chant séculaire d'Horace ? Diane doit être la protectrice des Valerii, leur patrona uirgo. On aurait pu célébrer en 54 av. J.-C. le septième centenaire de la fondation de Rome. Catulle a peut-être posé sa candidature pour la composition du chant séculaire de 49 par cet hymne à Diane. Ou s'agit-il de cérémonies expiatoires à l'autel de la Diane de l'Aventin contemporaines des craintes inspirées par Cybèle en 56 ? En tout cas le placement de Diane après la préface s'impose par son parallélisme avec la préface du second livre à Corne- lius Nepos, où est évoquée la patrona uirgo .

2 = XLV. Les v. 8 et 9, 17-18 sont des refrains à ponctuer de façons diffé-

rentes. On lira au v. 8-9 sinistra , ut ante dextra et aux v. 17-18 sinistra ut ante , dextra ; les éternuements étant toujours de bon au- gure, soit à gauche, soit à droite, leur redoublement n'est dicté que pár la politesse de l'Amour qui se tourne tantôt vers l'un tantôt vers l'autre des amants. Il ne s'agit pas de bons auspices reçus après de mauvais auspices, c'est-à-dire d'une réconciliation succédant à une brouille, mais du début heureux d'une liaison.

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OBSERVATIONS SUR LE TEXTE DE CATULLE 673

3 = LXII. La structure généralement admise pour le poème 3 ■= LXII est

la suivante : v. 1-4 + v. 5 (refrain) jeunes gens = 5 v. - v. 6-9 + v. 10 (re-

frain) jeunes gens = 5v. - v. 11-18 + v. 19 (refrain) jeunes gens = 9 v. - v. 20-24 + v. 25 (refrain) jeunes filles -f = 5 v. - v. 26-30 4- v. 31 (refrain) : jeunes gens = 6 v. - v. 32 lacune : jeunes filles = 2 v. - v. 33-37 + v. 38 (refrain) jeunes gens = 6 v. - v. 39-47 -f v. 48 (refrain) jeunes filles = 10 v. - v. 49-58 -f v. 58bis (refrain tombé) jeunes gens = 11 v. - v. 59-65 -f v. 66 (refrain) jeunes gens = 10 v.

On est frappé par Г incohérence et la dissymétrie de cette dispo- sition et notamment par l'anomalie finale puisque deux couplets de jeunes gens se suivraient.

Nous proposons la structure suivante : v. 1-4 -f v. 5 (refrain) jeunes filles = 5 v. - v. 6-9 + v. 10 (re-

frain) jeunes gens = 5 v. - v. 10-14 + 14bis (refrain tombé) jeunes filles = 5 v. - v. 15-18 + v. 10 (refrain) jeunes gens = 5 v. - v. 20-24 + v. 25 (refrain) jeunes filles = 6 v. - v. 26-30 + v. 31 (refrain) jeunes gens = 6 v. - v. 32 + 32bis (tombé) + 33-37 + v. 38 (refrain) jeunes filles = 8 v. - v. 59-65 -f v. 66 (refrain) jeunes gens = 8 v. - v. 39-41 -f- 41bis (tombé) + 42-47 + v. 48 (refrain) jeunes filles 11 v. - v. 49-58 + 58bis (refrain tombé) jeunes gens = 11 v.

Ainsi sont rétablies à la fois une progression numérique (4 strophes de 5 vers, puis 2 de 6 v., puis 2 de 8 v., puis 2 de 11 v.) et une symé- trie (égalité des strophes entre jeunes filles et jeunes gens qui sont opposées chacune à chacune).

Que l'initiative soit du début à la fin laissée aux jeunes filles, c'est ce que montre le v. 18 : Dicere iam incipient , iam respondiere decebit . Il faut donc donner le début aux jeunes filles qui interpellent leurs rivaux trop longtemps attablés. Dans le second couplet, celui des jeunes gens, il y a donc lieu de lire innuptas au lieu d'innuptae , la faute ayant été amenée par Yinnuptae du v. 12 après lequel il faut mettre une virgule, le couplet 3 étant aux jeunes filles comme tous les couplets impairs, et on lira au v. 14 uae et non quae. Un vers de refrain (tombé) séparait le troisième couplet du quatrième réservé aux jeunes gens et et où ceux-ci se déclaraient distraits par les voix harmonieuses de leurs rivales. Rien d'autre n'est à signaler jusqu'au v. 32bis (tombé en bas d'une page). Après le v. 38, refrain terminant un couplet impair, il faut transférer les v. 59-65 des jeunes gens. Alors venaient les couplets antithétiques ut flos in saepto ... ut uidua in nudo uitis . Le v. 41bis est tombé en bas de page de même que le refrain final 58bis.

Il y avait donc primitivement 70 vers (35 pour chaque sexe). 4 = LXYI.

Le replacement des v. 31-32 derrière le v. 28 a paru nécessaire

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674 L. HERRMANN

ainsi que le replacement des v. 21-22 derrière le v. 32. Au an du v. 31 répond an au v. 21.

Le deus du v. 31 est sans doute l'Hyménée. C'est au changement au sujet duquel les v. 25-26 expriment de la surprise, que se réfère Quis te mutauit tantus deus ?

Au v. 59 on lira lumen ibin ; lumen se référait avec solum à au- rea corona et ibin dépendant comme famulum de legarat . Au v. 91 la conjecture tum a été adoptée au lieu de non , mais la conjec- ture de Bentley unguinis a été économisée, car au v. 92 sed potius indique que le vers précédent refusait les hécatombes promises par Bérénice (voir v. 34 non sine taurino sanguine pollicita est).

Enfin au v. 93 le texte des manuscrits cur iterent suggère la con- jecture la plus simple cur iter dent, la nouvelle constellation souhai- tant de ne plus passer librement à travers le ciel.

8 = LXVIII + LXVIIIbis. L'unité du poème nous semble assurée. La capsula (LXVIIIbis 36)

emportée à Vérone par Catulle ne contenait sans doute que l'histoire de Protésilas et Laodamie, bien peu appropriée aux amours de Ca- tulle et à celles du dédicataire. Le rapprochement entre LXVIIIbis, v. 3, 4, 7-10 et 5 = LXI en l'honneur de l'hymen et de la progéniture de Manlius s'impose. Le début de LXVIIIbis revient seulement sur le refus de vers formulé au début de LXVIII et Non possum re- ticere, Deae , LXVIIIbis v. 1 correspond à LXVIII v. 10.

Mais il y a lieu de transférer les v. 9-14 entre les v. 4 et 5 car les v. 5-10 se rapportent à Catulle et non à Manlius comme le prouve leur confrontation d'une part avec les v. 27-30 et d'autre part avec le v. 33. Qu'on en juge : 5 quem ñeque sancta Venus molli requiescere somno

desertům in le с to cae lib e perpetitur пес ueterum dulci scriptorum carmine M us a e

8 oblectant cum mens anxia peruigilat. 27 quare , quod scribis Veronae turpe Catullo

esse quod hie quisquís de meliore nota 29 frigida deserto tepefactat membra cubili v. 10 muneraque et M и s a г и m hinc petis et Veneris v. 33 nam quod scriptorum non magna est copia apud me.

De même dans LXVIIIbis les v. 5-6 sont à transférer après le v. 2, car uobis du v. 5 se réfère à deae du v. 1.

Au v. 28 on lira dominae (= Lesbiae ), le pluriel nobis étant empha- tique et désignant Catulle comme au v. 118 : et domus in qua <nos> lusimus et domina ( <nos> = Catulle).

Au v. 51 la leçon des manuscrits quae uetet id nous oblige à con- jecturer quae ueteri, ce qui exclut fratri et nous oblige à conjecturer nostro ... patri ou nostra e matri. Malgré sa hardiesse, c'est le dernier parti que nous prenons, car le père de Catulle a survécu, mais peut-être pas sa mère, à la mort du fils aîné. Lorsque Catulle écrit à Veranius qu'il est revenu vers ses Pénates

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OBSERVATIONS SUR LE TEXTE DE CATULLE 675

fratresque unanimos anumque matrem (IX, 4), il songe sûrement à son propre retour où il n'a plus retrouvé à son foyer son frère et sa mère : Le v. 54 : Tecum una tota est nostra se- pulta domus est à peine hyperbolique.

Au v. 101 aequum serait impropre et il faut fas . J'ai supposé une lacune de deux vers et reporté à la fin de l'hexametre aequum est.

Enfin au v. 119 au lieu ďaufert je propose auger = augur . Gomme Septimius et Acmé, Catulle et son amie ont commencé leur liaison sous d'heureux auspices.

Ajoutons qu'au v. 117 et tua uita montre bien que ce n'est pas sa femme que le dédicataire avait perdue, mais soit un frère aîné, comme Catulle, soit un enfant.

9. Le poème 9 perdu était l'incantation de magie amoureuse dont

Virgile s'est inspiré dans la VIIIe bucolique sur le chant d'Alphesi- boeus consacré aux incantations de l'amante de Daphnis (= Catulle).

10 = LXIV. Dans le poème 10 = LXIV, le. v 23bis est à éliminer : bona veut

dire « biens » et non « bonne ». Au v. 35, au lieu de Siros , Syros ou Sciros , j'ai lu Sciathos (île Macédonienne). Au v. 143, j'ai préféré Tune ou nunc des éditeurs (manuscrits tum). Le v. 253 a été à juste titre transféré par Köler avant le v. 252. Le transfert des v. 254-267 après le v. 391, où il est question des Bacchanales de Thèbes, s'im- pose à cause de quae du v. 254 ne pouvant se rapporter aux Satyres et aux Silènes du v. 252.

Au v. 287, on lira, au lieu de Minosim , Mnemosynes , génitif dé- pendant de choreis, ce qui indiquerait que le chœur des Muses, rem- placé par les Parques au mariage dont se sont abstenus Apollon et Diane, a été laissé à Tempé.

Au v. 300, j'ai conjecturé Vrbis au lieu d'Ydrz, s'agissant de la Diane de l'Aventin et altricem montibus Vrbis correspondant à la fin du poème XXXIV sur la protectrice de la descendance de Ro- mulus.

Le v. 322, carmine perfidiae quod post nulla argue t aetas , m'a paru affaiblir diuino carmine du v. 321 et carmina diuino cecinerunt pectore Parcae du v. 383. C'est une interpolation (voir nulla ar qui est caco- phonique).

D'ailleurs tout le chant des Parques a été fortement altéré. A l'heure actuelle on le présente encore comme suit : I. v. 323-326 + v. 327 (refrain) = 5 v. - II. v. 328-332 + v. 333

(refrain) = 6 v. - III, v. 334-336 + v. 337 (refrain ;) = 4 v. - IV, v. 338-341 + v. 342 (refrain) = 5 v. - V, v. 343-346 + v. 347 (refrain) = 5 v. - VI, 348-351 -f v. 352 (refrain) = 5 v. - VII, v. 353-355 + v. 356 (refrain) = 4 v. - VIII, v. 357-360 + v. 361 (refrain) = 5 v, - IX, v. 362-364 + v. 365 (refrain) = 4 v. - X, v. 366-370 + v. 371 (refrain) = 6 v. - XI, v. 372-374 + v. 375

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676 L. HERRMANN

(refrain) = 4 v. - XII, v. 376-377 + v. 378 (refrain) = 3 v. - XIII, v. 379-380 + v. 381 (refrain) = 3 v. De ces 59 vers on a donc fait jusqu'ici 13 couplets inégaux comptant de 3 à 6 vers. Mais il est remarquable qu'il y eut 2 couplets de 6 vers, 2 de 3 et 4 de 4 et 5 de 5 vers.

J'admets qu'il y avait en réalité 60 vers répartis en 12 couplets égaux de 4 vers + un vers de refrain et voici la reconstitution que je propose :

I, v. 323-326 + 327 (refrain). - II, v. 328 + 331 + v. 333 (re- frain). - III, v. 334-336 + 336bis (tombé) + 337 (refrain). - IV, v. 338-341 + v. 342 (refrain). - V, v. 343-346 + 347 (refrain). - VI, v. 348-351 + v, 352 (refrain). - VII, v. 353-354 + 354bis (tom- bé) + 355 -f 357 (refrain). - VIII, v. 357-360 + 361 (refrain). - IX, v. 362, v. 366-368 + v. 365 (refrain). - X, v. 363-364 + v. 369-370 + v. 371 (refrain). - XI, v. 372-374, + v. 332 + v. 375 (refrain). - XII, v. 376-377, 379-380 + v. 381 (refrain).

Il y a lieu en effet d'ajouter les deux vers 336bis (pour compléter qualis concordia Pelei du v. 336) et 354bis (déjà ajouté par Voss et Ellis et d'éliminer (comme Bergk et L. Mueller) le v. 378 absent des deteriores et coupant inutilement en deux le dernier couplet. Il faut transférer le v. 332 après le v. 374 (la пир ta entoure de ses bras dès son arrivée le robuste cou de Pélée dont elle est éprise). Le transfert des v. 366-368 derrière le v. 362 est nécessaire pour égaliser le couplet IX au couplet X où au v. 369 quae a comme intécédent uirginis et non Polyxema caede signifiant caede Polyxenae.

Au v. 350, la conjecture in niuem a été suggérée par les leçons de G et О au lieu de in cinerem (deteriores).

Les v. 254-264 ont été transférés entre le v. 391 et le v. 392 parce qu'ils décrivent un cortège orgiastique de Bacchantes et non le cor- tège des Satyres et des Faunes venant sauver Ariane.

11= LXV. Le maintien de cette pièce d'envoi à Ortalus à la suite du poème

LXIV ne s'impose pas seulement parce que le total des vers de LXIV et LXIV est un multiple de 18, mais encore parce que la liaison des deux poèmes est marquée. Les v. 17-18 de LXV évoquent les v. 207-210 et 238-240 de LXIV sur l'oubli par Thésée des recom- mandations paternelles.

Rappelons aussi que le thème de la mort du frère aîné reparaît aux v. 1-14 du poème LXV et que le thème de la vierge à la pomme qui était dans la préface du livre est rappelé discrètement dans les v. 19-24 aussitôt après le thème de l'oubli.

Au v. 9 a été conjecturé furta au sens de larcins amoureux ; au v. 12 legam au sens de « choisirai » proche du tegam de GO et aussi du canam de D.

I2bis = I. Observons que l'existence de cette préface des nugae implique la

publication du livre II par Catulle lui-même. Au v. 1, поиит a le

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OBSERVATIONS SUR LE TEXTE DE CATULLE 677

sens de « nouveau » petit livre et non de petit livre « neuf ». La patrona uirgo du v. 9 n'est ni Minerve ni Thalie patronne des ioci , mais Diane, car, quand Catulle parle des Muses, il les appelle Musae ou deae. Le vers final plus uno maneat perenne saeclo rappelle d'ailleurs un vers d'Helvius Ginna sur la Dictynna de P. Valerius Gato. Saecula permaneat nostri Dictynna Catonis et la dévotion de Catulle pour Diane se manifeste dans l'hymne à Diane du livre I (1 = XXXIV) et dans la Chevelure de Bérénice (LXVI, v. 5-6).

12 = LI. L'unité de l'ode n'est pas douteuse. On comparera la strophe finale

au passage du De natura rerum où Lucrèce gourmande les oisifs qui passent leur vie à aimer et, de plus, le Catulle du v. 13 correspond à Lesbia du v. 7, (voir Lucrèce IV, 1121 et 1141 sqq.)

13 = II. Le v. 7 doit être replacé après le v. 2, car deliciae va avec solacio -

lum ; le v. 8 doit être remis après le v. 3, s'agissant de l'ardor du sein de Lesbia.

15 = V + VII. Le poème est la conclusion naturelle du poème III sur la mort du

moineau. Viuamus (voir le v. 6 nox est perpetua una dormienda) rap- pelant III, 12 illuc unde negant redire quemquam ). La jonction des v. 11-12 de VII à la fin de V doit être faite parce que le malus en- vieux de V, 12 est à joindre aux curiosi à la mala lingua . Le reste du poème VII est étroitement lié au compte embrouillé des baisers du poème V et il est normal que Lesbia demande un chiffre précis que Catulle lui refuse.

En raison d'une note de Varron, quod ut Catullus ait nocet nox , je lis au v. 7 nocet au lieu de tacet .

16 = XXXII. En raison du v. 2, la pièce ne peut s'adresser qu'à Lesbie. On lira

donc ipsissima au v. 1 au lieu de Ipsicilla ou de tout autre nom de courtisane.

17 = XL VI. On pourrait se demander si les quatre vers commençant par iam

ne devaient pas être groupés, car linquantur et surtout uolemus s'expliqueraient mieux après auet uagari et pedes uigescunt. Mais on pourrait aussi commencer par l'apostrophe de Catulle à lui-même en glissant les v. 1-2, 3 après le v. 6.

Tout compte fait, j'ai préféré maintenir l'ordre traditionnel. 23 = XLI.

Je lis au v. 1 Anne sana9 à quoi répond au v. 7 Non est sana. 25 = IX + XXVII.

J'ai joint les deux poèmes pensant que Catulle a fêté chez Postumia l'heureuse nouvelle du retour de Veranius et Fabullus. Je^ne puis

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678 L. HERRMANN

me résoudre à écrire acina malgré Aulu-Gelle, une baie de raisin ne pouvant être ivre. Voyez Varron, Ta<pi) Mevinnov , fr. VIII, 8, n. 525 Buecheler-Heraeus : inde pulidas и и as ас i ni s e I e с tis et comestis extendit in lecti sponda . Je préfère lire asina et croire que Catulle a voulu dire que Postumia était ivre comme une ânesse.

26 = XXVIII + XLVII. La nécessité d'unir ces deux fragments apparaît du fait que la

malédiction des v. 14-15 de XXVIII ne s'applique pas aux nobiles amici . Ce ne sont pas eux qui sont les hontes de Romulus et Rémus, mais bien Porcius et Socratien, gale et famine du monde. La cor- respondance de place entre Pisonis XXVIII, 1 et Pesones , XLVII, 2 nous garantit le groupement, de même que celle entre F abulie, XXVIII, 3 et Fabullo , XLVII, 3.

27 = XIIL Le dernier vers de 26 (XLVII, 7) contient le mot uocationes qui

appelle le poème 27 = XIII lequel est une ironique uocatio ad cenam . 29 = LV.

Au v. 4 au lieu d'in omnibus libellis signifiant in omnibus tabernis librariorum (cf. Martial, E p., V, 20, 8), j'ai conjecturé in aedibus Cibellis supposant que les chapelles de Cybèle étaient des lieux de rendez-vous galants supposant au temple de Jupiter. Au v. 2 latebrae a été préféré à tenebrae. Une inversion des v. 15-16 s'est produite ; 16 précède 15, car de ferar dépend uolatu qui englobe à la fin Pegaseo et Rhesi bigae . Au v. 20 si dares a été substitué à dicareSy s'agissant d'une conditionnelle. Après le v. 27 a dû tomber un vers 27bis contenant soit un nominatif pluriel neutre comme bracchia si puellae est au génitif singulier, soit une description des lacteolae puellae qui seraient des Naïades géolières du nouvel Hylas que serait l'ami de Catulle. Pour le vers final 32, on trouve en faveur de uestri sim le poème 30 = VI v. 16-17 Volo te ac tuos amores ad caelum lepido uocare uersu, sans que le tutoiement constant de Ca- merius s'oppose à cette solution.

30 = vi. J'ai écrit au v. 12 iam et non nam (faute provoquée par le nam

du v. 6). 32 = XIV.

Au v. 18, j'ai pensé que caesios a dû amener le jeu de mot aquilos. T. Caesius est un juriste (Pomponius, Dig . 1, 2, 2, 44). Il y a eu en 66 le préteur C. Aquilius (Pomponius, Dig . 1, 2, 2, 44). Suffenus désigne le juriste Alfenus Varus. Donc la vengeance de Catulle consiste à envoyer à Calvus en échange des pires poètes les pires jurisconsultes.

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OBSERVATIONS SUR LE TEXTE DE CATULLE 679

38. Nous avons regroupé avec la dédicace à Priape en priapéens con-

servée par Terentianus Maurus les quatorze hendécasyllabes de la Priapée LXXY.

Le caractère Catullien de la priapée LXXV résulte de la compa- raison de son vocabulaire avec les poèmes des deux livres.

Au v. 3 undae aequorisque regi montre un Neptune souverain des eaux douces et des eaux salées comme XXXI, 23-24 :

quascumque in liquentibus stagnis marique uasto fert uterque Neptunus

Au v. 4 Cecropias arces correspond à LXIV, 172 Cecropiae ... puppes. Au v. 5 Delphos à LXIV, 392 Delphi. Au v. 6 Delia à XXXIV, v. 7-8 prope Deliam / deposiuit oliuam. Au v. 8 Rhodos beata rappelle IV, 8 Rhodumque nobilem et Solis, est à rapprocher de Sol de, LXIII, 39. Au v. 9. Tibar évoque le poème XLIV sur le domaine Tiburtin de Catulle. Au v. 10 Cy llene celeri deo niuosa correspond à LXVIII, Cylleneum, et au v. 12 tardo gratior aestuosa Lemnos correspond à la fois à tardipedi deo de XXXVI, 7 et à Ni- ceaeque ... aestuosae de XLVI, 5.

Il y a deux divergences. Au v. 6 Creten ne correspond pas à Cretam de LXIV, 82 et 174 ni ostreosa au v. 13 à ostriosior du dernier pria- péen. La seconde divergence n'est peut-être résultée que d'une faute d'orthographe et elle est compensée par la correspondance du positif et du comparatif. La première résulte de la nature du poème à Priape, dédicace solennelle. En tout cas, l'unité absolue du poème est sûre. Nous avons conjecturé dans le vers 16 la chute du mot phallus qui a pu être censuré.

Observons qu'il résulte du poème que Lampsaque a figuré parmi les cités visitées par Catulle lors de son voyage en Bithynie et qu'entre Nicomédie et Lampsaque il a dû s'arrêter à l'huîtreuse Cyzique.

42 = LVI. On lira au v. 7 Dianae et non Dionae en raison du destinataire

P. Valerius Cato auteur d'une Dictynna et de la dévotion particu- lière de Catulle pour sa patrona uirgo , Diane, chantée dans 5 le poème XXXIV.

44 = XLIV. Nous avons supposé que le dernier vers tombé en fin de colonne

ou page devait être identique au premier comme il arrive dans d'au- tres poèmes Catulliens.

45 = XXXVII. Il n'y a aucune raison pour affirmer ou nier que l'Egnatius dont il

est question est celui qui aurait écrit un De natura rerum selon Ma- crobe, Saturnales VI, 2 et 12.

Au v. 5 putere ceteros hircos doit être postulé, car il s'agit certaine-

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680 L. HERRMANN

ment de L. Egnatius Rufus qui est le héros des poèmes LXIX et LXXVII.

Au v. 10 ropionibus a été conjecturé pour la même raison : il s'agit de rougets parce qu'il s'agit d'un Rufus surtout (v. 17, Tu praeter omnes).

46 = XXXIX. Au v. 12 je lis pachus au lieu de parcus ou porcus en raison de la

glose pinguis et du passage du Quero lus d'où il résulte qu'en Gaule un riche était appelé un gros : pachus = ná%vç.

47 = XXV. A Talle des manuscrits je préfère Galle à cause de cinaede et du

poème LXXVIII. Au v. 5 la diua est soit Laverna, soit Gybèle déesse des Galles,

soit la Lune. Il faut se garder de supprimer un des trois os de mu - lierari os os tendit о s citantes , car la cacophonie est ici volontaire.

48 = XXIX. J'inverserai les v. 8 et 9, car superbus et superfluens du v. 6 ap-

pellent la comparaison avec un pigeon. La conjecture Dodoneus pour y doneus (manuscrits) est suggérée par le v. 13 de la IXe buco- lique de Virgile : Chaonias ... columbas et par la mention de Dodone dans le poème 38, au v. 1. Au v. 15, je propose de lire ad id = ut ... comesset. Au v. 23 ditissimi correspond sémantiquement à opulen- tissimi et semble préférable à potissimi.

49 = LVII + LIV v. 6-7. Il est nécessaire de rajouter au poème LVII les v. 6-7 de LIV, car

irascere i ter um meis iambis implique qu'une pièce a déjà irrité César - et c'est le poème 48 = XXIX. En inversant les v. 8 et 9 on rapprochera gemelli de ambo .

50 = XXXIII + LIV v. 1-5. L'attribution des cinq premiers vers de LIV au poème XXXIII

est suggérée par lev. 8 de LIV où tibi et seni indiquent qu'il y a attaque contre deux personnages. On ne voit pas ce que viendraient faire César et « Sufficius » là dedans : il s'agit d'un vieux père et de son fils. Le mot recodo faisait allusion au rajeunissement de Pélias, on lira supplicio seni recocto9 ce qui supprime Sufficius.

Au v. 2, je risque la conjecture Arri pour H eri, car la rusticité d'Arrius est raillée dans le poème LXXXIV.

52 = XXX. Le replacement du v. 4 après le v. 12 répond à la nécessité de faire

correspondre le v. 4 au v. 11 ( Sed Di memineruni ... caelicolis) de même que le v. 12 correspond au v. 11 pour ce qui est de Fides. D'autre part, le replacement du v. 5 entre les v. 10 et 11 permet de rattacher quae à dicta factaque en adoptant la leçon quae des meilleurs manuscrits.

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OBSERVATIONS SUR LE TEXTE DE CATULLE 681

53 = LX. Cette invective ne peut être lancée que contre Lesbie, car elle

évoque celle d'Ariane contre Thésée qui Га abandonnée. Elle est en liaison étroite avec le poème 54 = VIII où Catulle s'exhorte à la fermeté.

55 = XXI. La conjecture amoene permet d'ajouter de l'ironie à esurire (v. 10)

et sitire (v. 11). 56 = XXVI.

On lira au v. 1 uestra et non nostra : c'est la misère de Furius et non celle de Catulle qui est raillée dans le poème 55 (XXI) et dans le poème 57 (XXIII) et l'hypothèque explique sans doute le v. 9 de ce dernier : non incendia , non graues ruinas.

58 = XV + XL. La nécessité de réunir en un poème les pièces XV et XL est prouvée

par les répétitions de mala mens XV, 14 et XL, 1 et qua lubet XV, 11 et XL, 6. Si la pièce XL vise Aurelius, au v. 1 on lira auide en sup- primant Rauidus .

63 = XXXVI. On lira, au v. 10, au lieu de iocose lepide : ioco sed lepido.

65 = CXI. Au v. 2, au lieu de eximiis , on lira ex minimis (car il est normal

qu'une Romaine soit fidèle à son unique époux). 66 = CX.

Au v. 4, on lira at au lieu de nec9 fers s'opposant à das . 68 = LXVII.

Au v. 12, je lis nequiter iam au lieu de ianua qui te, le sujet étant sous-entendu ; il faut aussi lire faciunt au lieu de facit.

Au v. 27, au lieu d'ut je lirai uir. 69 = CH.

Au lieu d 'illorum lire hilorum, hilorum ius désignant plaisamment le pythagorisme.

71 = XCV. Comme le v. 4 est tombé, il n'est pas prouvé que les quingenta milia

de vers soient d'Hortensius, car c'est Suffenus qui détient le record de production d'après le poème 37 = XXII. Ce sont des vers adres- sés à Hortensius en un seul mois, ou une seule saison ou une seule année.

72 = LXXXIV. Il faut adopter au 3 la conjecture de Riese ( Vmber pour liber), car

Catulle reproche à Arrius sa rusticité.

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682 L. HERRMANN

74 = XCIII + CIV + XGII. La suture du fameux distique à César avec les poèmes CIV et

XCII est proposée parce que César serait interpellé pour avoir cru à une brouille inexistante entre Lesbie et Catulle. En effet au dernier vers de CIV on lira Varrone au lieu de T appone et Varrone serait le surnom de Varron (de Г Aude), grand admirateur de César et auteur du Bellum Sequanicum en l'honneur du conquérant, mais également auteur d ' Argonautiques où il y avait beaucoup de monstra (CIV, v. 4). Il est à remarquer que le mot Vappones se trouvait dans un poème que Probus (CL, IV, p. 31 K.) attribue à Lucrèce (Voir C. Pascal, Carme perduti di Lucrezio dans Riu. di Fil., 34, 1906, p. 262). Le mot péjoratif rappelle à la fois Varro et uappa. Si notre hypothèse est fondée, au v. 4 de CIV, tu désignerait César. Catulle répondrait donc non à une offre de réconciliation de celui-ci, mais à une médisance.

78 = LXXI. On lira au v. 4 apte en construisant mirifice apte : « d'une façon

merveilleusement apte ». 80 = CVI + CXII.

Je réunis les deux distiques en admettant que Naso est le puer qui descend au Forum avec le crieur.

81 = CHI. Silo est le leno qui a extorqué à Catulle dix mille sesterces pour

une fille qui n'est pas forcément la puella folle du poème 23 = XLI. 82 = CXIII.

Faut-il, au v. 1, colebant et non so lebanť! Au v. 2, Maeciliam (Lach- mann) désigne Caecilia la Véronaise.

86 = LXXIX. On lira, au v. 1, Gellius et non Lesbius par parallélisme avec 85 =

LXXXIX. 88 = XC.

Au v. 6, on lira non omentum mais unguentum. (Voir Catulle et les cultes exotiques dans La Nouvelle Clio, VI, 1954, pp. 236-239).

89 = LXXX + LXXVIIIbis. La nécessité de réunier les deux fragments est évidente car le v. 2

de LXXVIIIbis est expliqué par les derniers vers de LXXX et Ca- tulle ne s'intéresse aux déportements de Gellius qu'à cause de Lesbie.

91 = XCVIII. La place du poème résulte de la coïncidence entre culum tingere

carnificis (90 = XCVII, v. 12) et crepidas Ungere carpatinas (91 = XCVIII v. 4).

Aux v. 1 et 5, je lis Victor plutôt que Vieti en raison du poème 89 = LXXX v. 7.

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OBSERVATIONS SUR LE TEXTE DE CATULLE 683

92 = XCIV + cv + CXV. Les trois fragments commençant de même doivent être joints.

93 = CXIV. Au v. 4, je lis exsuperas en construisant exsuperas fructus sumptibus,

car Méntula est apostrophé au v. 1. 95 = XCIX.

Le replacement des v. 7-12 entre le v. 4 et le v. 5 est nécessaire, car nam simul ae factum est (v. 7) se réfère au baiser volé dont Ju- ventius s'est essuyé avant que Catulle ait essayé de s'excuser. Je lis ac au lieu de sed .

97 = CVII + С IX. Au v. 7, je lis mea (me est det) et au v. 8 optandam uitam au lieu

ďoptandus uita (manuscrits) ; GIX, 1 contient mea uita qui fait jeu de mots avec ce qui précède.

99 = LXXXVII + LXXII + LXXV + LXXXV. La réunion des quatre pièces est logique. L'Odi et amo constitue

le distique final d'un poème et non un poème isolé que certains ont admiré en raison même de sa briéveté lapidaire. M. Herescu cite à son propos quelques lignes laudatives de Fénelon ( Catullo o pri- meiro romantico , Lisbonne, 1948, p. 41) et О. Weinreich, Die Distichen des Catull , Tübingen, (1926) y voit «Eine Passion in ein Miniatur».

En réalité, c'est la suite naturelle de LXXII, 8 : amare magis sed bene и e II e minus et de LXXY, 3-4 пес bene и e 1 1 e ... пес desistere amare .

100 = LXXVI. D'autre part il est clair que c'est à cause de la torture (LXXXV, 2 ;

excrucior) que Catulle ressent qu'il prie les dieux de le délivrer de cette maladie, cette peste, cette perdition.

Léon Herrmann.

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