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22 pratique thérapeutique Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008 Les oligoéléments sont des minéraux très importants et nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Au sein de cette catégorie, on appelle microéléments les minéraux présents dans des quantités inférieures à un milligramme par kilo de masse corporelle. L es microéléments sont en grand nombre mais les principaux sont le chrome, le cuivre, le sélénium ou le manganèse. L’aluminium L’aluminium, de symbole chimique Al, est un oligoélément essentiel, c’est-à-dire non synthétisé par l’organisme mais indispensa- ble à son bon fonctionnement. Il est apporté par l’alimentation. Il peut être utilisé comme modificateur de ter- rain au cours des troubles mineurs de l’adap- tation à un nouvel environnement (adapta- tion scolaire notamment), ou des troubles légers du sommeil, des troubles cérébraux avec lenteur intellectuelle, des troubles de la mémoire chez l’enfant et l’adolescent, dans les états d’anxiété et de stress. On trouve de l’aluminium dans la plupart des aliments, dans l’eau, dans certains déo- dorants, dans quelques vaccins et médica- ments. Les ustensiles de cuisine et le papier aluminium peuvent également en libérer dans les aliments, même s’il s’agit de quantités généralement négligeables. Il n’y a pas d’apport journalier recommandé ; toutefois, des signes de carence peuvent se manifester, essentiellement par un retard intellectuel. A contrario, des personnes expo- sées à des taux élevés d’aluminium peuvent développer des complications au niveau du système nerveux central (encéphalopathie, épilepsie, troubles de la mémoire...). Cer- tains chercheurs ont constaté la présence d’aluminium en quantités anormales dans le cerveau des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer. L’aluminium est commercialisé en oligo- thérapie. Sous forme d’ampoules buvables de gluconate d’aluminium (Aluminium Oligosol ® ), il est indiqué dans les difficultés d’endormis- sement avec agitation et excitation, dans les troubles de la mémoire, dans la lenteur intellectuelle, souvent en association avec le manganèse. Il est, sous forme d’hydroxyde, utilisé comme adsorbant et adjuvant de l’im- munité dans plusieurs vaccins (Tetracoq ® , le vaccin tétanique Pasteur ® ...). Enfin, il est employé en gastro-entérologie sous différents sels (sucralfate, phosphate, hydroxyde) pour ses propriétés adsorbantes et anti-acides (Gelox ® , Maalox ® , Rennie ® ). L’argent L’argent, de symbole chimique Ag, est un oli- goélément non essentiel, doté de propriétés anti-infectieuses. Il exerce un pouvoir bac- téricide sur de nombreux germes à Gram + (mais les concentrations minimales inhibitri- ces sont assez élevées). Il est donc employé au cours d’états infectieux ou grippaux, en cas d’aphtes buccaux et, en règle générale, dans les états infectieux de la sphère ORL (rhume, rhinite, sinusite...). L’argent complète l’action de l’or et du cuivre. Il possède également des propriétés cicatri- santes au niveau des muqueuses et trouve une indication locale pour soulager les aphtes et les ulcérations de la bouche. Il est associé à un sulfamide antibactérien, la sulfadiazine, dans les crèmes destinées au traitement des plaies et des brûlures (Flammazine ® , Sica- zine ® ). Il est également présent dans certains pansements (Aquacel Ag ® , Urgotul S Ag ® , Cellosorb Ag ® ). La présence d’argent dans ces pansements leur confère une efficacité bactéricide sur la grande majorité des germes impliqués dans la surinfection des plaies et des brûlures. Enfin, il peut être utilisé comme antiseptique dans les conjonctivites. L’argent est commercialisé sous forme de nitrate (Granions ® d’argent), sous forme de gluconate (Oligogranul Cuivre-Or-Argent ® , Oligosol Cuivre-Or-Argent ® ), sous forme d’ar- gent colloïdal (Oligostim Cuivre-Or-Argent ® , Suboligo Cuivre-Or-Argent ® , Lehning com- plexe n° 9 ® ) et sous forme de protéinate (Stillargol ® collyre). Les médicaments à base d’argent, pris par voie orale ou appliqués localement, peuvent faire augmenter la concentration d’argent dans les tissus, ce phénomène se traduisant par une coloration gris bleuâtre au niveau de la peau. Ce trouble est désigné sous le terme d’argyrisme. Une intoxication par l’argent peut par ailleurs entraîner des troubles héma- tologiques, rénaux, intestinaux ou neuro- logiques allant jusqu’à l’encéphalopathie. Le bismuth Le bismuth, de symbole chimique Bi, est un métal dont tous les sels et les vapeurs sont toxiques. En oligothérapie, le bismuth est essentiellement utilisé comme modificateur de terrain, en particulier dans les infections virales de la gorge, du nez et des oreilles, ainsi que dans les états grippaux. Il est aussi indiqué dans les amygdalites et les laryn- gites. En usage local, il possède des proprié- tés protectrices, cicatrisantes et calmantes, d’où son indication dans le traitement des hémorroïdes (Anusol ® par exemple). Le bismuth est commercialisé sous forme de nombreux sels, gluconate de bismuth (Oligosol Bi ® ), sous forme de nitrate de bis- muth (Granions Bi ® ), sous forme d’oxyde de bismuth en pommade et suppositoire (Anu- sol ® ), sous forme de sous-gallate de bismuth (Cutiphile ® , Paps ® poudre protectrice) et de sous-succinate de bismuth (Biquinol ® ) pour les maux de gorge. Le chrome Le chrome, de symbole chimique Cr, est un oligoélément essentiel pour le métabolisme du sucre chez l’homme. Il s’associe à d’autres composés comme la vitamine B3 et à des aci- des aminés pour former un complexe, l’acide dinicotinique glutathion, encore appelé FTG, Oligoéléments, des microéléments pour l’oligothérapie © Fotolia.com/Lev Olkha Certains déodorants contiennent de l’aluminium.

Oligoéléments, des microéléments pour l’oligothérapie

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thérapeutique

Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

Les oligoéléments sont

des minéraux très importants

et nécessaires au bon

fonctionnement de notre

organisme. Au sein de cette

catégorie, on appelle

microéléments les minéraux

présents dans des quantités

inférieures à un milligramme

par kilo de masse corporelle.

Les microéléments sont en grand nombre mais les principaux sont le chrome, le cuivre, le sélénium ou le

manganèse.

L’aluminiumL’aluminium, de symbole chimique Al, est un oligoélément essentiel, c’est-à-dire non synthétisé par l’organisme mais indispensa-ble à son bon fonctionnement. Il est apporté par l’alimentation.Il peut être utilisé comme modificateur de ter-rain au cours des troubles mineurs de l’adap-tation à un nouvel environnement (adapta-tion scolaire notamment), ou des troubles légers du sommeil, des troubles cérébraux avec lenteur intellectuelle, des troubles de la mémoire chez l’enfant et l’adolescent, dans les états d’anxiété et de stress.On trouve de l’aluminium dans la plupart des aliments, dans l’eau, dans certains déo-dorants, dans quelques vaccins et médica-ments. Les ustensiles de cuisine et le papier aluminium peuvent également en libérer dans les aliments, même s’il s’agit de quantités généralement négligeables.

Il n’y a pas d’apport journalier recommandé ; toutefois, des signes de carence peuvent se manifester, essentiellement par un retard intellectuel. A contrario, des personnes expo-sées à des taux élevés d’aluminium peuvent développer des complications au niveau du système nerveux central (encéphalopathie, épilepsie, troubles de la mémoire...). Cer-tains chercheurs ont constaté la présence d’aluminium en quantités anormales dans le cerveau des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer.L’aluminium est commercialisé en oligo-thérapie. Sous forme d’ampoules buvables de gluconate d’aluminium (Aluminium Oligosol®), il est indiqué dans les difficultés d’endormis-sement avec agitation et excitation, dans les troubles de la mémoire, dans la lenteur intellectuelle, souvent en association avec le manganèse. Il est, sous forme d’hydroxyde, utilisé comme adsorbant et adjuvant de l’im-munité dans plusieurs vaccins (Tetracoq®, le vaccin tétanique Pasteur®...). Enfin, il est employé en gastro-entérologie sous différents sels (sucralfate, phosphate, hydroxyde) pour ses propriétés adsorbantes et anti-acides (Gelox®, Maalox®, Rennie®).

L’argentL’argent, de symbole chimique Ag, est un oli-goélément non essentiel, doté de propriétés anti-infectieuses. Il exerce un pouvoir bac-téricide sur de nombreux germes à Gram + (mais les concentrations minimales inhibitri-ces sont assez élevées). Il est donc employé au cours d’états infectieux ou grippaux, en cas d’aphtes buccaux et, en règle générale, dans les états infectieux de la sphère ORL (rhume, rhinite, sinusite...).L’argent complète l’action de l’or et du cuivre. Il possède également des propriétés cicatri-santes au niveau des muqueuses et trouve une indication locale pour soulager les aphtes et les ulcérations de la bouche. Il est associé à un sulfamide antibactérien, la sulfadiazine, dans les crèmes destinées au traitement des plaies et des brûlures (Flammazine®, Sica-zine®). Il est également présent dans certains pansements (Aquacel Ag®, Urgotul S Ag®, Cellosorb Ag®). La présence d’argent dans ces pansements leur confère une efficacité bactéricide sur la grande majorité des germes

impliqués dans la surinfection des plaies et des brûlures. Enfin, il peut être utilisé comme antiseptique dans les conjonctivites.L’argent est commercialisé sous forme de nitrate (Granions® d’argent), sous forme de gluconate (Oligogranul Cuivre-Or-Argent®, Oligosol Cuivre-Or-Argent®), sous forme d’ar-gent colloïdal (Oligostim Cuivre-Or-Argent®, Suboligo Cuivre-Or-Argent®, Lehning com-plexe n° 9®) et sous forme de protéinate (Stillargol® collyre).Les médicaments à base d’argent, pris par voie orale ou appliqués localement, peuvent faire augmenter la concentration d’argent dans les tissus, ce phénomène se traduisant par une coloration gris bleuâtre au niveau de la peau. Ce trouble est désigné sous le terme d’argyrisme. Une intoxication par l’argent peut par ailleurs entraîner des troubles héma-tologiques, rénaux, intestinaux ou neuro-logiques allant jusqu’à l’encéphalopathie.

Le bismuthLe bismuth, de symbole chimique Bi, est un métal dont tous les sels et les vapeurs sont toxiques. En oligothérapie, le bismuth est essentiellement utilisé comme modificateur de terrain, en particulier dans les infections virales de la gorge, du nez et des oreilles, ainsi que dans les états grippaux. Il est aussi indiqué dans les amygdalites et les laryn-gites. En usage local, il possède des proprié-tés protectrices, cicatrisantes et calmantes, d’où son indication dans le traitement des hémorroïdes (Anusol® par exemple).Le bismuth est commercialisé sous forme de nombreux sels, gluconate de bismuth (Oligosol Bi®), sous forme de nitrate de bis-muth (Granions Bi®), sous forme d’oxyde de bismuth en pommade et suppositoire (Anu-sol®), sous forme de sous-gallate de bismuth (Cutiphile®, Paps® poudre protectrice) et de sous-succinate de bismuth (Biquinol®) pour les maux de gorge.

Le chromeLe chrome, de symbole chimique Cr, est un oligoélément essentiel pour le métabolisme du sucre chez l’homme. Il s’associe à d’autres composés comme la vitamine B3 et à des aci-des aminés pour former un complexe, l’acide dinicotinique glutathion, encore appelé FTG,

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Certains déodorants contiennent de l’aluminium.

Le chrome contribue à corriger certains troubles lipidiques

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le facteur de tolérance au glucose. Augmen-tant la sensibilité des tissus à l’insuline, il est conseillé en cas d’intolérance au glucose, d’hyperglycémie modérée à jeun ou de dia-bète de type II. Au niveau de l’insuline, il agit en symbiose avec le zinc ; un apport conco-mitant de chrome et de zinc permet souvent de réduire les doses d’insuline.Le chrome contribue également à corri-ger certains troubles lipidiques comme les hypercholestérolémies. Enfin, il participe à la régulation de la sensation de faim, avec pour effet de diminuer l’appétit. Il peut alors représenter une aide précieuse pour aider au suivi d’un régime amaigrissant.Les apports nutritionnels recommandés se situeraient entre 50 et 200 μg. Les principa-les sources alimentaires sont le cresson, les brocolis, les haricots verts, les pommes de terre, le germe de blé, le gruyère, les algues, les levures de bière, les champignons, le pain complet, la bière, le foie de veau et la viande.Une carence en chrome favoriserait l’artério-sclérose et le diabète. Elle est fréquente chez les diabétiques, les personnes âgées et les enfants souffrant de malnutrition. Le chrome est commercialisé en gélules (Arkogélules®), en ampoules buvables (Granions Chrome®)et dans les complexes anti-asthéniques (Supradyne®, Léro Base®, Bion 3®, Evestrel Physioprofil®...). Il est également présent dans les aliments de complémentation orale hyperénergétique et hyperprotidique.

Le cobaltLe cobalt, de symbole chimique Co, est aussi un oligoélément essentiel. Il est présent dans la structure de la cyanocobalamine ou vita-

mine B12 qui intervient dans l’érythropoïèse et la biosynthèse de l’hémoglobine. Il est uti-lisé quelquefois dans l’anémie de la femme enceinte. Il peut également être utile pour traiter les spasmes et les états spasmodi-ques en association avec le manganèse, le magnésium et le phosphore. C’est par ailleurs un très bon sédatif neurovégétatif et, à ce titre, il permet de traiter toutes les affections qui en découlent comme les spasmes, les migraines, les bouffées de chaleur, les palpi-tations ou les angoisses. En association avec le nickel, il influe sur la régulation pancréati-que et améliore le fonctionnement de l’axe pancréato-duodénal. Il a donc une indication particulière en cas de digestion difficile.L’apport journalier recommandé est de 0,1 mg. Les sources principales de cobalt sont la viande, le lait, les fruits de mer, les céréales, le jaune d’œuf, les poissons, le foie ou le chou.En cas de carence, les signes les plus fré-quemment rencontrés sont une fatigue géné-rale, une anémie et de la nervosité. Le cobalt est commercialisé sous forme de gluconate de cobalt (Oligosol Cobalt®) utilisé comme modificateur de terrain au cours des états migraineux. En association avec le man-ganèse (Oligosol Mn-Co®), il est employé comme modificateur de terrain, en particulier au cours d’états de dystonie neurovégéta-tive. En association avec le manganèse et le cuivre, il est indiqué en cas d’asthénie. En association avec le nickel, il est plutôt utilisé au cours d’états dyspeptiques.

Le cuivreLe cuivre, de symbole chimique Cu, est un oligoélément essentiel qui est surtout lié à des acides aminés ou à des protéines dans l’orga-nisme (albumine du sang, par exemple). C’est un constituant de nombreuses enzymes. Il agit comme coenzyme pour la synthèse de la noradrénaline et pour celle de la méla-nine. Le cuivre est notamment nécessaire à la formation de l’hémoglobine ainsi qu’au métabolisme du fer. Il intervient aussi dans le métabolisme du tissu conjonctif et joue un rôle important dans la synthèse du cartilage et la minéralisation osseuse. Le cuivre entre dans la composition de plusieurs enzymes impliquées dans la respiration et la défense cellulaire, et le fonctionnement du système nerveux. Il stimule les défenses immunitaires

naturelles de l’organisme et possède des pro-priétés anti-infectieuses (indication en cas de grippe ou états grippaux) et anti-inflamma-toires. Les sels de cuivre comme le sulfate ou l’oxychlorure présentent des propriétés fongicides, mises à profit pour la viticulture et l’agriculture.Le cuivre intervient aussi dans l’oxydation du glucose et il est essentiel au bon fonction-nement du myocarde. C’est par ailleurs un excellent anti-oxydant permettant de lutter contre les radicaux libres. Enfin, il diminue la mobilité des spermatozoïdes, d’où son utilisation dans les stérilets.L’apport journalier recommandé est de 2 à 3 mg. Les principales sources alimentaires sont les abats, les crustacés, les coquilla-ges, les légumes secs et le cacao. La teneur en cuivre dans l’eau du robinet est variable. Elle est limitée à 1 mg/L. Les carences sont très rares et ne surviennent qu’en cas de malnutrition extrême. Elles entraînent une mauvaise utilisation du fer et, par voie de conséquence, une diminution de l’hémo-globine, une fatigue sévère, de l’anémie, une tendance aux infections, des maladies de la peau et de l’arthrose.Le cuivre est commercialisé sous forme de gluconate de cuivre (Oligogranul®, Oligo-stim®, Oligoderm®), de sulfate de cuivre (Metacuprol®, Dermocuivre®, crème Dali-bour®, Pharmaton®, Elevit B9®), de pidolate de cuivre (Microsol®, Oligo-essentiels®, Bio Cuivre®) ou d’oxyde de cuivre (Vivamyne Multi®).Il est courant de rencontrer des teneurs élevées en cuivre dans la population. Sous l’effet des œstrogènes, en effet, le taux de cuivre dans le sang s’élève. Les sujets concernés sont les femmes sous contracep-tifs oraux ou les femmes enceintes. Le stress est également un facteur d’augmentation du taux sérique de cuivre.

Le ferLe fer, de symbole chimique Fe, est égale-ment un oligo élément essentiel. Il est pré-sent à raison de 3,5 à 4 g dans l’organisme. C’est avant tout un composant important de l’hémo globine. Il contribue directement au transport de l’oxygène dans la circulation sanguine. On appelle fer héminique celui qui se trouve dans l’hémoglobine ou la myoglo-bine. Le fer non héminique est stocké dans

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le foie (ferritine) ou transporté (transferrine). Le dosage de ferritine permet, lors d’un bilan sanguin, d’indiquer l’état de stock de fer dans l’organisme. Le fer participe éga-lement à la formation de la myoglobine, qui est la forme de réserve en oxygène dans le muscle. Il intervient dans la composition de nombreuses enzymes, notamment celles de la chaîne respiratoire.L’apport journalier recommandé est de 10 mg chez les hommes et 15 mg chez les femmes. Le fer existe sous deux formes dans les aliments :

le fer héminique, qui se trouve dans l’hé-moglobine et la myoglobine des viandes et des abats, est celui qui est le mieux absorbé par l’organisme ;

le fer non héminique, qui se trouve dans les aliments végétaux, est plutôt mal absorbé (10 % seulement sont utilisés). On le trouve dans les céréales, les brocolis, les épinards, le cresson, les amandes, les noisettes, les fruits secs, les dattes, les olives noires, les pois ou les haricots.Les besoins en fer, accrus pendant cer-taines périodes de la vie où la fabrication des globules rouges est importante (crois-sance, grossesse), sont directement liés aux pertes, qui sont plus importantes chez les femmes (pertes menstruelles, notam-ment). Les besoins très élevés pendant la grossesse ne peuvent être satisfaits par l’alimentation. Une carence en fer peut sur-venir en fin de grossesse, dans certaines couches de population socialement défavo-risées, chez les végétariens ainsi que chez

les personnes âgées qui ne

mangent pas assez de viande. On observe également des carences d’absorption chez les sujets gastrectomisés, chez les sujets dont l’alimentation est riche en substances entravant l’absorption du fer comme les tanins du café, du thé, du vin, de la bière, les polyphénols, les phytates des céréales complètes, les fibres, le calcium des pro-duits laitiers et le zinc. On peut observer également des carences d’utilisation dans les troubles de la synthèse de l’hémoglo-bine ou dans les cirrhoses alcooliques. Dans un premier temps, ces carences martiales se manifestent par une asthénie, une fati-gabilité et un essoufflement à l’effort, des troubles du sommeil, une pâleur de la peau et des muqueuses, une diminution des per-formances musculaires, des rhumes, des rhinopharyngites ou des otites à répétition. Quand l’anémie est véritablement installée (anémie ferriprive), on note un essoufflement à l’effort, des palpitations, des troubles de la thermo régulation et une diminution de la résistance aux infections.Le fer est commercialisé sous différents sels ferreux comme l’oxyde de fer (Actiphos®), le fumarate de fer (Fumafer®, Carencyl®, Elevit B9®), le sulfate de fer (Ferrograd®, Pharmaton®, Quotivit OE®), le gluconate de fer (Supradyne®) ou le feredetate de sodium (Ferrostrane®).

Le fluorL’organisme contient 2 g de fluor, de symbole chimique F, par ailleurs principal constituant des dents tout en ayant un effet cario-stati-que. Il agit en se fixant sur l’émail des dents.

L’ion hydroxyde de l’hydroxyapatite, qui constitue l’émail des dents, est partielle-ment remplacé par les ions fluorures pour donner de la fluoro- apatite. L’émail devient alors plus résistant à l’acide qui se libère localement dans le milieu buccal après un repas. Le fluorure

peut être amené au niveau des dents par voie locale (dentifrices où la concentration en fluor varie de 1 000 à 1 500 parties par million [ppm] avec autorisation de mise sur le marché, AMM), par voie systémique utilisée pendant la période de formation des dents (soit de la naissance jusqu’à 12 ans) avec Zymafluor®. Il peut aussi provenir de sources alimentaires : l’eau ou le sel de cuisine. Il est important de ne pas multiplier les sources.Le fluor intervient dans la composition des os. Il participe aux processus de la crois-sance osseuse infantile et contribue à pré-venir l’ostéoporose. Il peut également être indiqué en cas de troubles de la statique et lors de modifications pathologiques des courbures vertébrales chez l’enfant et l’ado-lescent ainsi que dans la maladie de Paget. Sur le plan métabolique, il interfère surtout avec le phosphore.Les doses recommandées de l’Organisa-tion mondiale de la santé (OMS) sont de 0,05 mg / kg/jour. On en trouve essentielle-ment dans certaines eaux minérales (Vichy®, Vichy Célestins®, Saint Yorre® ou Badoit®), dans le thé, dans les sels de table supplé-mentés (sel fluoré), dans les crustacés, les épinards, dans les dentifrices et les bains de bouche.La carence en fluor n’existe pas ; toutefois, dans la plupart des régions françaises, la teneur en fluor de l’eau des réseaux de dis-tribution est insuffisante.Le fluor est commercialisé sous forme de dentifrices, de bains de bouche, de com-primés (Zymafluor®), d’ampoules (Oligosol Fluor®), de solutions buvables (Fluorex®), de gel (Fluogel®), de gommes à mâcher (Fluogum®) ou de comprimés (Architex®, Fluocalcic®, Osteofluor®) dans le traitement curatif des ostéo poroses de l’adulte avec tassement vertébral ; le fluor est également présent dans de nombreux complexes poly-vitaminés (Carencyl®, Pharmaton®...).Le fluor peut être toxique et provoquer une fluorose. En effet, à partir de 2 mg/jour, il existe un risque de fluorose dentaire qui se caractérise par des taches pigmen-tées plus ou moins brunâtres au niveau de l’émail qui se “marbre”. À des doses plus élevées encore, un risque de fluorose osseuse survient avec douleurs articulai-res, fragilité osseuse, ostéoporose, trou-bles de la minéralisation et, chez l’enfant,

Les besoins en fer sont accrus pendant certaines périodes de la vie telles que la croissance et la grossesse.

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un pseudo rachitisme. Il faut savoir que les enfants avalent toujours une partie du den-tifrice, surtout les plus jeunes. L’ingestion du dentifrice diminue avec l’âge. Il est donc très important d’adapter la concentration de fluor à l’âge de l’enfant : à partir de 3 ans, un dentifrice avec une trace de fluor de 250 ppm, puis, progressivement jusqu’à 6 ans, on augmente la quantité à 500 ou 1 000 ppm. Enfin, après 6 ans, 1 000 à 1 500 ppm sont recommandées.

L’iodeL’iode, de symbole chimique I, est un élé-ment assez rare dans la nature. L’organisme en contient 152 à 200 mg. C’est un oligo-élément essentiel, composant indispensable des hormones thyroïdiennes qui régulent de nombreuses réactions métaboliques de l’or-ganisme. L’iode est utilisé comme antisep-tique, dans l’alcool (teinture d’iode) ou sous forme de polyvidone iodée (Bétadine®).L’apport journalier recommandé est de 0,15 mg ; les besoins sont souvent beaucoup plus élevés, notamment chez les femmes pendant la grossesse. Les réserves se trou-vent essentiellement dans les océans. C’est dans l’eau de mer et les végétaux marins (algues marines, notamment) qu’il est le plus abondant. Les principales sources sont les poissons, les fruits de mer, l’huile de foie de morue, les œufs, les viandes, les épinards et le cresson. Le sel de table enrichi en iode est souvent une source complémentaire.Le moindre déficit entraîne de graves ano-malies fonctionnelles par perturbation du métabolisme de base, en raison d’une diminution des hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) : fatigue, tendance à la fri-losité, petite prise de poids, cheveux fins et cassants. La carence en iode se mani-feste par l’apparition d’un goitre thyroï-dien, un retard de croissance, des troubles mentaux (crétinisme) et un ralentissement du développement cérébral, surtout chez l’enfant avant l’âge de 2 ans. Cette carence peut aussi provoquer une diminution de la fertilité ainsi qu’une augmentation des avortements et de la mortalité périnatale. Elle touchait auparavant plus fréquemment les populations montagnardes qui avaient difficilement accès aux produits marins. Elle existe aujourd’hui encore dans le Tiers-monde. Elle est beaucoup moins fréquente

en France grâce à la diversité alimentaire, le développement des transports et l’enri-chissement en iode du sel de table. Néan-moins, elle existe ponctuellement dans les Pyrénées, les Landes, le Massif Central, la Franche-Comté et l’Alsace. Une alimenta-tion équilibrée, la consommation ponctuelle de sel iodé, quelques séjours en bord de mer suffisent à couvrir les besoins.L’iode se présente sous forme d’ampoules (Granions®, Oligosol®) indiquées dans les états de déficit ou de carence en iode. Il est commercialisé en comprimés sous forme d’iodure de potassium en cas de contamina-tion par l’iode radioactif, sous forme de solu-tions antiseptiques (Bétadine®, alcool iodé...) et dans des préparations polyvitaminées.A contrario, un excès d’iode peut provoquer une inhibition de la synthèse des hormones thyroïdiennes. La cause la plus fréquente des surcharges iodées est la prise de médi-caments (produit de contraste, anti-aryth-mique comme l’amiodarone) ou d’antisep-tiques. Ces produits doivent être évités chez la femme enceinte, pendant l’accouchement et chez le jeune enfant.

Le lithiumLes sels de lithium régulent le sommeil ainsi que les troubles de l’humeur (notamment les troubles bipolaires) comme le carbonate, le citrate ou l’orotate. Le lithium, de symbole chimique Li, permet au patient d’avoir un sommeil réparateur et de retrouver un bon équilibre. Il participe au fonctionnement des cellules nerveuses et à la régulation des molécules impliquées dans la transmission des informations au niveau cérébral. Il réalise des échanges ioniques au niveau de la cel-lule nerveuse ; chef de file des thymorégu-lateurs, il a un effet préventif sur les troubles

récidivants de l’humeur, les troubles bipolai-res et un effet curatif dans les accès mania-ques et dépressifs. Par ailleurs, le lithium renforce les effets du magnésium, particuliè-rement indiqué en cas d’anxiété associée ou de spasmophilie. Il est donc utilisé dans les états marqués par une tendance dépressive ou des difficultés d’adaptation. Il peut aussi être pris en période de stress, chez les étu-diants pendant leurs examens, par exemple. Chez la personne âgée, il peut être indiqué dans les troubles du comportement social et de l’affectivité, en cas d’agressivité ou d’anxiété. Certaines dermatoses ou prurits d’ordre psychique peuvent être traités avec succès par le lithium qui fait preuve égale-ment d’une certaine efficacité dans les excès de sébum de la peau et du cuir chevelu.Officiellement, aucun apport journalier n’est clairement établi. Dans l’absolu, l’alimenta-tion doit pourvoir largement à cet apport. Le lithium est présent dans les céréales complètes, les pommes de terre, les radis, les aubergines, le poisson, les crustacés et les algues. Aucun signe de carence n’a été décrit.En oligothérapie, le lithium est commer-cialisé sous forme d’ampoules (Oligosol®, Granions®). La faible concentration d’ions lithium autorise l’emploi sans surveillance biologique, c’est-à-dire sans contrôle de la lithémie. Ces produits ne peuvent toutefois être utilisés dans les affections neuropsy-chiatriques sévères où l’effet thérapeutique est lié à un apport de lithium plus massif. En allopathie, le lithium est commercia-lisé sous forme de comprimés (Téralithe®), en ampoules buvables (Neurolithium®) ou sous forme de gel en application locale (Lithioderm®).

Le manganèseLe manganèse, de symbole chimique Mn, est un oligoélément essentiel qui présente une grande palette de propriétés. Il a notamment un rôle important dans plusieurs systèmes enzymatiques. En participant à la lutte contre les radicaux libres, il s’op-pose aux effets néfastes du stress oxydatif. Il intervient dans le métabolisme des gluci-des et des lipides. Le manganèse est impor-tant pour le métabolisme des protéines et la formation de la thyroxine (hormone thyroï-dienne). Il entre dans la composition de la

Les réserves d’iode se trouvent essentiellement dans les océans.

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Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

vitamine B1 (thiamine) et de la vitamine E. Anti-allergique, son indication principale est d’ailleurs l’oligo thérapie. On l’utilise dans tous les cas d’allergie, quelles que soient les manifestations et leurs localisations (cutanées, ORL, respiratoires) : pollinoses, rhumes des foins, allergies alimentaires. Enfin, il joue un rôle dans le système ner-veux, dans les affections articulaires et la croissance osseuse.L’apport journalier recommandé se situe entre 2 et 7 mg mais, au-delà de 10 mg, il existe un risque confirmé de surdosage et d’empoisonnement. Les aliments végétaux sont les plus riches, tandis que les aliments animaux en sont pauvres. Les principales sources de manganèse sont les grains de riz et de soja, les œufs, les noix, l’huile d’olive, les haricots verts, les épinards et les huîtres. La carence n’existe pas.Le manganèse est commercialisé sous forme de sulfate de manganèse (Granions®, Carencyl®, Elevit B9®), de gluconate de man-ganèse (Oligosol®, Oligostim®, Oligocure®, Oligoderm®), ou de pidolate de manganèse (Bio Cu-Mn®, Microsol Mn-Cu®).L’empoisonnement au manganèse existe et se manifeste par des hallucinations, des problèmes nerveux, des pertes de mémoire (maladie de Parkinson), des embolies pul-monaires et une impuissance à long terme chez les hommes.

Le nickelOligoélément essentiel également, le nickel, de symbole chimique Ni, agit sur le métabo-lisme glucidique en augmentant la fixation et le catabolisme du glucose au niveau des tissus adipeux et en activant la transforma-tion en glycogène. Il aide à la combustion des hydrates de carbone. Le nickel est le catalyseur de nombreuses réactions enzy-matiques, notamment au niveau de la salive, du pancréas et des glandes surrénales. Très proche chimiquement de son voisin, le cobalt, il lui est souvent associé. Le nickel favorise l’absorption du fer, entre dans la composition de l’ADN (acide désoxyribonu-cléique) et de l’ARN (acide ribonucléique). C’est également un facteur de fixation du calcium sur les os.Une alimentation variée suffit généralement à satisfaire les besoins journaliers. Par consé-quent, les supplémentations médicamenteu-

ses en nickel sont assez rares. On trouve du nickel surtout dans les légumes et les céréales (épinards, persil, chou, carottes, laitue, blé, soja, poires, prunes, cerises, tomates...).En oligothérapie, le nickel est présent sous forme de gluconate de nickel (Oligogranul®, Oligosol®, Oligostim®). En association avec le cobalt, il est indiqué dans les troubles du foie et du pancréas ; en association avec le zinc et le cobalt, il est utilisé en cas de régime amaigrissant.À fortes doses, le nickel est toxique : l’in-toxication aiguë accidentelle par voie orale provoque essentiellement des troubles digestifs (nausées, vomissements, diar-rhées, douleurs abdominales), des cépha-lées et une asthénie parfois associée. Par ailleurs, de façon chronique, le nickel est connu depuis longtemps comme l’allergène le plus courant pour la peau. En effet, il entre très fréquemment dans la composition de nombreux objets : pièces de monnaie, montures de lunettes, ustensiles de cuisine, épingles, bijoux fantaisie, boucles d’oreilles, provoquant des dermatoses eczématifor-mes récidivantes. Il faut savoir que le nickel peut aussi être présent dans l’air et dans les cigarettes. En cas de fortes inhalations, il peut être à l’origine d’asthme, de dysp-née, de fibrose pulmonaire et de cancer du poumon ou des voies aérodigestives supérieures.

L’orOligoélément non essentiel, l’or, de symbole chimique Au, a la particularité de stimuler les glandes surrénales et possède des propriétés anti-inflammatoires et immuno stimulantes. Il est souvent utilisé dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires (arthrites et polyarthrite rhumatoïde). C’est aussi un anti-infectieux comme le cuivre et l’argent, aux-quels il est souvent associé pour combattre la fatigue postinfectieuse ou la fatigue phy-sique en général. Il répare également divers tissus, permettant une meilleure cicatrisation des plaies.L’or est présent dans l’eau de mer, la levure de bière. Il est commercialisé sous formes d’ampoules (Granions®) et très souvent en association avec le cuivre et l’argent (Subo-ligo®, Oligosol®, Oligostim®, Oligogranul® Cu-or-argent®).

Le séléniumDe symbole chimique Se, le sélénium est un oligoélément essentiel. Au niveau intra-cellulaire, il permet à l’organisme de pro-duire la glutathion peroxydase. Il a un effet anti-oxydant en synergie avec la vitamine E, protégeant les membranes cellulaires contre l’oxydation par les radicaux libres, les sub-stances impliquées dans le vieillissement, l’apparition de certains types de cancer, de maladies cardiovasculaires, de maladies inflammatoires ou des problèmes oculaires comme la cataracte. Il aide le corps à se “dépolluer” des toxines ingérées. Il inter-viendrait également dans le processus de fabrication des hormones thyroïdiennes. Essentiel au bon fonctionnement du sys-tème immunitaire, il freinerait la multiplica-tion des cellules virales. Certaines études ont par ailleurs démontré l’influence d’une carence de sélénium avec certains troubles de l’humeur. Le sulfure de sélénium est enfin employé en dermatologie pour son action fongicide dans le traitement des pellicules grasses (Selsun®).Les besoins journaliers en sélénium sont d’environ 55 μg par jour. Il faut noter la faiblesse des apports alimentaires dans la population française. Aussi est-il couram-ment nécessaire de compléter ces apports en sélénium. On le trouve dans les noix du

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hanie

/Alix

Cuivre, or, argent.

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thérapeutique

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Brésil, dans les abats (foie de veau, rognons), le lapin, le thon, le saumon, le merlan, les huîtres et les fruits de mer, le porc, le roque-fort, les lentilles, le pain de seigle, les céréa-les, les raisins secs, les champignons, l’ail ou les oignons.Les carences en sélénium se rencontrent lorsque les apports alimentaires usuels sont très faibles, en particulier pour des rai-sons géographiques (sols pauvres) ou des choix de régime alimentaire (végétaliens). La cardio myopathie de Keshan, province chinoise où cette maladie dont l’issue est fatale était endémique, a d’ailleurs été à l’ori-gine du caractère indispensable du sélénium chez l’homme. Un déficit en sélénium peut entraîner une dystrophie des muscles, une dépigmentation des phanères, des manifes-tations arthrosiques, un retard de dévelop-pement neurologique, une fréquence accrue d’infections, voire des arythmies.Le sélénium est toxique à très fortes doses. Absorbé par inhalation, par ingestion ou par contact direct, il peut entraîner des nausées, des diarrhées, une fragilité des ongles, la perte des cheveux, de l’asthme, une irritation de la peau et des muqueuses, des troubles bronchopulmonaires, une perturbation des enzymes hépatiques ou des atteintes céré-brales à type de convulsions, de paralysies ou de spasmes cloniques.La supplémentation est motivée principale-ment par ses effets préventifs du vieillisse-ment, du cancer et de certaines maladies cardiovasculaires (Microsol® sélénium, Oli-gogranul®, Oligosol®, Oligostim®, Bétasélen®, Sélénium ACE® et de nombreux complexes multivitaminés).

Le zincDe symbole chimique Zn, le zinc est essen-tiellement présent dans les muscles et les os. Certains tissus ou organes comme le foie, les reins, la prostate, les cheveux ou les yeux ont une teneur élevée. Il active un très grand nombre d’enzymes de l’or-ganisme et intervient dans de nombreux métabolismes : glucides, protéines, acides nucléiques. Il participe à la croissance (celle des fœtus pendant la grossesse, puis celle des enfants et des adolescents), la multipli-cation cellulaire, la reproduction, la fertilité, les différentes étapes de cicatrisation et les troubles de l’immunité. Il reste indispensa-

ble à la synthèse des prostaglandines et maintient la structure de certaines hormo-nes peptidiques comme l’insuline, la gus-tine (goût) ou la thymuline (réponse immu-nitaire). Le zinc intervient dans la structure de la superoxyde dismutase (SOD), enzyme anti-oxydante. Il est donc directement res-ponsable de la lutte contre les radicaux libres et les troubles liés à l’âge. Fortement concentré au niveau de la rétine, il contri-buerait notamment à faciliter la vision des couleurs. Le zinc participe à la synthèse des protéines dont la formation du collagène. Il contribue à embellir la peau, les ongles et les cheveux.L’apport journalier recommandé est d’en-viron 15 mg. On le trouve dans beaucoup d’aliments, les plus riches étant les huîtres et les coquillages, le bœuf, la volaille, les légumineuses, les noix, les arachides et les produits laitiers. L’absorption du zinc aug-mente en présence de protéines, et diminue lors d’un régime végétarien. Les phytates retrouvés dans les pains à grains entiers et les légumes peuvent causer une diminution de cette absorption par l’organisme.Une carence en zinc entraîne un retard de croissance, de maturation sexuelle, des troubles de la peau, une perte des cheveux, une diarrhée, des lésions cutanées (retard de cicatrisation, par exemple) et oculaires, une perte de l’appétit et du goût. Les per-sonnes qui suivent un régime amaigrissant, les végétariens, les enfants et adolescents qui présentent des retards de croissance,

les personnes alcooliques, ou souffrant de malabsorption intestinale ou de diarrhée chronique peuvent nécessiter une supplé-mentation en zinc.À l’opposé, une dose excessive de zinc peut réduire l’efficacité du système immunitaire et entraîner des crampes d’estomac, une irritation de la peau, des nausées et des vomissements, une anémie, des troubles du pancréas ou une artériosclérose.Les principales associations sont le zinc-cuivre, le zinc-silicium, le zinc-nickel-cobalt, le zinc-vitamine A et B6 (Oligostim®, Oligo-granul®, Oligosol®). On le trouve également dans de nombreux complexes polyvitaminés (Berocca®, Supradyne®, Bétasélen®) et sous forme d’oxyde de zinc dans les pommades cicatrisantes pour érythèmes fessiers (Oxy-plastine®, Aloplastine®, Mitosyl®...). �

Stéphane Berthélémy

Pharmacien, Royan (17)

[email protected]

Pour en savoir plusThéra 2007 Dictionnaire des médicaments conseils

et des produits de parapharmacie.

Vidal, 2007.

www.oligo-elements.com

www.extenso.org : centre de référence sur la

nutrition humaine

www.passeportsante.net/fr/Nutrition

www.nutritionfrance.com

www.pharmacorama.com

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De nombreuses pommades employées contre l’érythème fessier des nourrissions contiennent du zinc.