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Université d’ORAN Faculté des Sciences Département de Biotechnologie Mémoire de MAGISTER en Biotechnologie Option : Intérêt des microorganismes en Agriculture et en Agro-alimentaire Présenté par Bounoua Mohammed Djellel Intitulé Essais d’utilisation des Pseudomonas spp. et Bacillus spp. dans le biocontrôle de Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici sur tomate et Verticillium dahliae sur l’olivier. Devant le Jury : Président : Pr. FORTAS Zohra Université d’ORAN Examinateurs : Pr. ZADI-KARAM Halima Université d’ORAN Pr. KARAM Nourredine Université d’ORAN Dr. BELABID Lakhdar C.U de MASCARA Rapporteur : Dr. BELLAHCENE Miloud Université de MOSTAGANEM

Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

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Page 1: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Université d’ORAN

Faculté des Sciences

Département de Biotechnologie

Mémoire de MAGISTER

en Biotechnologie

Option : Intérêt des microorganismes en Agriculture et en Agro-alimentaire

Présenté par

Bounoua Mohammed Djellel

Intitulé

Essais d’utilisation des Pseudomonas spp. et Bacillus spp. dans le

biocontrôle de Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici sur tomate

et Verticillium dahliae sur l’olivier.

Devant le Jury : Président : Pr. FORTAS Zohra Université d’ORAN Examinateurs : Pr. ZADI-KARAM Halima Université d’ORAN Pr. KARAM Nourredine Université d’ORAN Dr. BELABID Lakhdar C.U de MASCARA

Rapporteur : Dr. BELLAHCENE Miloud Université de MOSTAGANEM

Page 2: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Avant - propos

Avant tout, je remercie Dieu tout puissant qui m’a donné la force, la foi, et de m’avoir

permis d’arriver à ce stade.

Ce travail a été effectué au Laboratoire de Biologie des Micro-organismes et de

Biotechnologie (LBMB) de l’Université d’Oran Es-sénia.

J’exprime ma profonde reconnaissance à Pr. Fortas pour m’avoir accueilli dans son

laboratoire et d’avoir accepté de présider le jury de mon mémoire.

Que Mr Bellahcene veuille bien trouver ici l’expression de mes sincères

remerciements pour la bienveillance qu’il n’a cessé de témoigner à mon égard.

Je remercie chaleureusement Mme Karam, Mr. Karam ainsi que Belabid d’avoir

aimablement accepté de siéger dans le jury de ce mémoire.

Mes sincères remerciements vont également à l’ensemble du personnel du laboratoire pour l’atmosphère amicale et enthousiaste dont ils m’ont entouré et plus particulièrement à Mme Chahrazed, Dahbia, Mounia, Amel, Merouane, et Mme Dib-Bellahouel.

Page 3: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Dédicace

Je dédie ce modeste travail à :

Mon cher et regretté père à qui je dois tout,

Ma mère et ma sœur pour leur courage

et le soutien qu’elles m’ont apporté,

Sarah et sa famille,

Mes complices : Amine, Zaki, Yazid, Redouane et Mounir,

Mes amis : Walid, Chawki, Houcine, Jawed…

Et à ceux que je n’ai pas cités

Djellel

Page 4: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Sommaire

Introduction générale………………………………………………………………………...1

Chapitre I : Synthèse bibliographique

I.1. Généralités sur l’olivier……………………………………………………………………3 I.1.1. Historique, origine et aire d’expansion ………………………………………………….3 I.1.2. Caractères taxonomiques et morphologiques de l’olivier ……………………………….4 I.1.3. Industrie oléicole mondiale………………………………………………………………5 I.1.4. Industrie oléicole en Algérie …………………………………………………………….5 I.1.5. Maladies de la culture de l’olivier ………………………………………………………7 I.2. La verticilliose de l’olivier ………………………………………………………………...8 I.2.1. Symptômes de la verticilliose de l’olivier et importance des dégâts ……………………9 I.2.2. Cycle infectieux de l’agent pathogène …………………………………………………..9 I.2.3. Moyens de lutte contre la verticilliose………………………………………………….12 I.2.3.1. Moyens de lutte culturaux …………………………………………………………...12 I.2.3.2. Moyens de lutte physiques …………………………………………………………...12 I.2.3.2. Moyens de lutte chimiques …………………………………………………………..12 I.2.3.4. La résistance génétique……………………………………………………………….13 I.3. Généralités sur la culture de la tomate……………………………………………………13 I.3.1. Historique, origine et aire d’expansion ………………………………………………...13 I.3.2. Caractères taxonomiques et morphologiques de la tomate …………………………….14 I.3.3. Importance et production de la tomate dans le monde ………………………………...14 I.3.4. La culture de la tomate en Algérie ……………………………………………………..15 I.3.5. Maladies de la culture de tomate……………………………………………………….16 I.4. La fusariose vasculaire de la tomate……………………………………………………...17 I.4.1. Historique et taxonomie………………………………………………………………...17 I.4.2. Description du champignon…………………………………………………………….17 I.4.3. Biologie du champignon………………………………………………………………..18 I.4.4. Epidémiologie de la maladie…………………………………………………………...18 I.4.5. Moyens de lutte contre la fusariose…………………………………………………….20 I.4.5.1. Moyens de lutte culturaux……………………………………………………………20 I.4.5.2. Moyens de lutte physiques …………………………………………………………...20 I.4.5.3. Moyens de lutte chimiques…………………………………………………………...21 I.5. La lutte génétique………………………………………………………………………...21 I.6. La lutte biologique………………………………………………………………………..21 I.6.1. Utilisation de bactéries contre champignons…………………………………………...21 I.6.2. Phénomènes de l’antagonisme …………………………………………………………22 I.7. Les agents antagonistes…………………………………………………………………...23 I.7.1. Le genre Pseudomonas spp. …………………………………………………………...23 I.7.1.1. Les mécanismes biochimiques développés par les Pseudomonas fluorescents dans la lutte biologique ………………………………………………………………………24 I.7.1.1.1. Colonisation de la rhizosphère……………………………………………………...25 I.7.1.1.2. Production de substances inhibitrices de la croissance des pathogènes……………26 I.7.1.1.3. Mécanismes indirects………………………………………………………………27 I.7.2. Le genre Bacillus spp. …................................................................................................28 I.8. Modes d’action des bactéries sur les champignons pathogènes …………………………30 I.8.1. Modes directs …………………………………………………………………………..30 I.8.2. Modes indirects ………………………………………………………………………...31

Page 5: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Chapitre II : Matériel et méthodes

II.1. Origine des souches fongiques…………………………………………………………..32 II.2. Isolement des souches bactériennes……………………………………………………..32 II.2.1. Echantillonnage………………………………………………………………………..32 II.2.2. Milieux de culture utilisés……………………………………………………………..32 II.2.3. Traitement des échantillons……………………………………………………………33 II.2.4. Isolement et purification des souches bactériennes……………………………………33 II.2.5. Conservation des souches bactériennes………………………………………………..33 II.3. Caractéristiques de pré-identification des souches………………………………………33 II.3.1. Etude morphologique………………………………………………………………….33 II.3.1.1. Coloration des spores au vert de malachite………………………………………….34 II.3.2. Etude biochimique……………………………………………………………………..34 II.3.2.1. Recherche de la catalase……………………………………………………………..34 II.3.2.2. Recherche de l’oxydase……………………………………………………………...34 II.3.2.3. Utilisation du citrate de Simmons…………………………………………………...35 II.4. Potentialités antagonistes in vitro des isolats……………………………………………35 II.4.1. Méthode de confrontation directe en boîte de Petri……………………………………35 II.4.2. Méthode de mise en évidence de substances antagonistes volatiles…………………..36 II.4.3. Activité des filtrats de culture…………………………………………………………37 II.4.3.1. Préparation des filtrats de culture……………………………………………………37 II.4.3.2. Action du filtrat sur la croissance mycélienne du parasite…………………………..37 II.5. Etude du phénomène d’antagonisme in vivo…………………………………………….38 II.5.1. Production de la suspension sporale du champignon …………………………………38 II.5.2. Production de la suspension bactérienne………………………………………………38 II.5.2.1. Des isolats pré-identifiés Bacillus spp. ……………………………………………...38 II.5.2.2. Des isolats pré-identifiés Pseudomonas spp. ……………………………………….38 II.5.3. Méthode d’étude de l’aptitude des isolats bactériens à réduire la gravité de la fusariose et de la verticilliose de la tomate……………………………………………...39

II.5.3.1. Tests sur graines en boîtes de Petri………………………………………………….39 II.5.3.2. Tests en serre………………………………………………………………………...40

Chapitre III : Résultats et discussion

III.1. Etude des souches fongiques……………………………………………………………42 III.1.1. Etude macroscopique et microscopique du Verticillium dahliae……………………..42 III.1.2. Etude macroscopique et microscopique du Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici….43 III.2. Isolement et purification des souches bactériennes…………………………………….43 III.3. Pré-identification des bactéries…………………………………………………………43 III.4. Résultats des antagonismes in vitro des isolats…………………………………………46 III.4.1. Résultat de l’antagonisme par confrontation directe en boîte de Petri………………..46 III.4.2. Résultat de l’antagonisme par les substances antagonistes volatiles……………........50 III.4.3. Résultat de l’antagonisme par activité des filtrats de culture…………………………51 III.5. Résultats des essais in planta (in vivo) …………………………………………………53 III.5.1. Résultats de l’essai sur graines en boîte de Petri……...………………………………53 III.5.2. Résultats des essais en serre ………………………………………………………….56

Conclusion et perspectives…………………………………………………………………..61

Page 6: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Liste des figures

Page

Figure 1. Cycle infectieux de Verticillium dahliae (Hiemstra et Harris, 1998)……………...11 Figure 2. Cycle infectieux de Fusarium oxysporum (Agrios, 1970)………………………...19 Figure 3. Interactions entre les Pseudomonas fluorescents, les micro-organismes phytopathogènes et les cellules racinaires (Jacques et al., 1993)…………………………….25 Figure 4. Méthode de confrontation directe en boîte de Petri entre les souches bactériennes et l’agent phytopathogène………………………………………………………36 Figure 5. Méthode de confrontation indirecte sur milieu de culture par action des substances volatiles entre les souches bactériennes et l’agent phytopathogène………….37 Figure 6. Aspect macroscopique (a) et microscopique (présence de spores, de microsclérotes et des phialides en forme de V) (b, c) de Verticillium dahliae………….........42 Figure 7. Aspect macroscopique (a) et microscopique (Présence de macroconidies et de microconidies) (b, c) de Fusarium oxysporum………………………………………….43 Figure 8. Aspect macroscopique de Bacillus BT4 sur gélose nutritive……………………...44 Figure 9. Observation microscopique (100x) de BM1 après coloration de Gram…………...44 Figure 10. Aspect macroscopique de Pseudomonas PM1 sur milieu King B……………….44 Figure 11. Observation microscopique (100x) de PM1 après coloration de Gram……….….44 Figure 12. Observation microscopique (100x) de BA10 après coloration de Gram (présence d’endospores)…………………………………………………………….45 Figure 13. Utilisation du citrate de la souche Pseudomonas PT3 sur milieu citrate de Simmons comparé au témoin………………………………………………………45 Figure 14. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Fusarium oxysporum f.sp lycopersici en confrontation directe avec les antagonistes…………………………………………………………………………………...46 Figure 15. Fusarium oxysporum sur milieu de culture après 5 jours d’incubation (témoin)……………………………………………………………………………………….47 Figure 16. Confrontation directe en boite de Petri entre les souches bactériennes (BA10, BM1, BT6, PM1) et Fusarium oxysporum après 5 jours d’incubation……………………….47

Page 7: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 17. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Verticillium dahliae en confrontation directe avec les antagonistes………………………48 Figure 18. Verticillium dahliae sur milieu de culture PDA après 10 jours d’incubation (témoin)……………………………………………………………………………………….49 Figure 19. Confrontation directe en boite de Petri entre les souches bactériennes (BA10, BT1, BT9, PM1) et Verticillium dahliae après 10 jours d’incubation……………………………...49 Figure 20. Confrontation indirecte (substances volatiles) : Bacillus BT4 contre Fusarium oxysporum avec le témoin…………………………………………………………50 Figure 21. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Fusarium oxysporum f.sp lycopersici en confrontation indirecte (substances volatiles) avec des antagonistes……………………………………………………………………………….50 Figure 22. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Fusarium oxysporum f.sp lycopersici en confrontation indirecte (filtrats de culture) avec des antagonistes…………………………………………………………………………………...52 Figure 23. Caractérisation de la souche Pseudomonas PM1 à l’aide d’une galerie API 20 NE……………………………………………………………………...52 Figure 24. Test in vivo en boîte de Petri sur des graines de tomate (St. Ruff) au jour 0…….54 Figure 25. Résultat de l’essai in vivo en boîte de Petri sur graines de tomate variété Heinz (a : Témoin, b : graine+PM1+ F.o.l, c : graine+ F.o.l)………......................................55 Figure 26. Résultat de l’essai in vivo en boîte de Petri sur graines de tomate variété Luxor F1 (a : Témoin, b : graine+PM1+ V.d, c : graine+ V.d)……………………………….55 Figure 27. Résultat de l’essai in vivo en boîte de Petri sur graines de tomate variété Marmande (a : Témoin, b : graine+BM1+ F.o.l, c : graine+ F.o.l)…......................................55 Figure 28. Résultat de l’essai in vivo en serre sur plants de tomate variété Marmande (a : Témoin, b : plante+F.o.l, c : plante+BM1+F.o.l)……………….......................................57 Figure 29. Résultat de l’essai in vivo en serre sur plants de tomate variété St. Ruff (a : Témoin, b : plante+V.d, c : plante+BM1+V.d)…………………………………………...58

Page 8: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Liste des tableaux

Page

Tableau 1. Données statistiques des superficies oléicoles et leurs productions en Algérie (1991-1992-1993) (Matallah et al., 1996 ; in Matallah-Boutiba, 1998)………………………6 Tableau 2. Maladies de l’olivier signalées en Algérie (Bellahcene, 2004)…………………..7 Tableau 3. Production en tonnes de tomate .Chiffres 2004-2005 (FAO) [5]………………..15

Tableau 4. Evolution de la production de la tomate en Algérie 1983-1987 (Abderrezak, 2001)…………………………………………………………………………...15 Tableau 5. Les principales maladies transmises par le sol…………………………………..24 Tableau 6. Origines des champignons phytopathogènes…………………………………….32 Tableau 7. Résultat de l’isolement des souches de Bacillus et Pseudomonas……………… 45

Tableau 8. Confrontation in vivo (en boite) entre Fusarium, Verticillium et 2 antagonistes bactériens BM1 et PM1 sur 4 variétés de tomate…………………………………………......53

Tableau 9. Résultats des essais in vivo (in planta) entre Fusarium, Verticillium et les 2 antagonistes bactériens BM1 et PM1 sur 2 variétés de tomate……………………………….56

Page 9: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Liste des abréviations

Abréviations des noms de microorganismes :

B. : Bacillus

F.o.l : Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici

P.: Pseudomonas

V.d : Verticillium dahliae

Principales autres abréviations :

°C: degré Celsius

Cirad : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement.

cm: centimètre

FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations.

Fig(s). : Figure (s)

h : heure

ha : hectare

hl : hectolitre

min : minute

ml: millilitre

mm : millimètre

mt : million de tonne

PDA: Potato-Dextrose-Agar

pH: potentiel Hydrogène

q.s.p : quantité suffisante pour

Qx : quintaux

rpm : Round Per Minute

YPG: Yeast-Peptone-Glucose

Page 10: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Introduction

Les plantes subissent les attaques de nombreux bio-agresseurs. Parmi eux, les

champignons pathogènes causent des maladies sur tous les organes des plantes. Ils

appartiennent à de nombreux genres et espèces des différents phylums de champignons vrais

(Ascomycètes, Basidiomycètes, Deutéromycètes et Zygomycètes) et plus largement aussi au

phylum des oomycètes (micro-organismes fongiques plus phylogénétiquement des algues que

des champignons (Lepoivre et al., 2003). Pour diminuer les pertes de rendement occasionnées

sur les plantes d’intérêt agricole, des méthodes de lutte classiques, comme l’utilisation de la

résistance des plantes et l’application de fongicides, sont déployées. Leurs limites d’efficacité

sont maintenant connues. Elles sont dues en grande partie aux difficultés d’application des

fongicides par ailleurs potentiellement néfastes pour l’environnement et la santé, à l’évolution

des populations des agents pathogènes sous différentes pressions de sélection.

Les maladies fongiques d’origine tellurique ont concentré l’intérêt des chercheurs pour

la connaissance de la communauté microbienne associée. Plus que tout autre environnement,

le sol est le siège de compétitions microbiennes dues à la richesse biologique rencontrée.

L’ampleur de cette compétition s’intensifie au voisinage des racines ou zone rhizosphérique

de par l’apport de substrats carbonés par la plante. Le pathogène n’est donc jamais seul à

interagir avec la plante. Mais c’est d’abord l’observation de la capacité de certains sols à

réprimer l’expression de maladies qui a conduit à impliquer fréquemment les bactéries non-

pathogènes (Cook et Rovira, 1976). Ces souches bactériennes présentant pour la plupart des

propriétés antagonistes vis-à-vis des champignons pathogènes ont très vite acquis un statut de

vedette comme agent de lutte biologique. Les souches les plus étudiées relèvent des genres

Pseudomonas, Bacillus et Streptomyces spp. Depuis, l’inventaire s’élargit régulièrement à

d’autres genres bactériens.

L’olivier (Olea europaea L.) et la tomate (Solanum lycopersicum) sont deux espèces

cultivées sensibles à l’attaque d’agents phytopathogènes tels que respectivement, Verticillium

dahliae et Fusarium oxysporum f.sp. lycopercisi. Leur développement rapide et insidieux,

engendre chaque année la destruction de centaines d’arbres d’oliviers et des dizaines

d’hectares de culture de tomate. Ces agents telluriques occasionnent des dégâts avec des

conséquences très importantes sur le rendement et la qualité des récoltes. Bien que certaines

pratiques culturales soient recommandées, il n’existe aucune méthode permettant de lutter

efficacement contre ces maladies. Parmi les alternatives à la seule lutte chimique, le recours à

la protection biologique, constitue une des solutions alternatives qui permettra de lutter contre

les agents phytopathogènes tout en diminuant l’emploi de produits chimiques.

Page 11: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Parmi les antagonistes qui règnent dans les sols saturés en microflore équilibrée pour

le milieu et le biotope, on rencontre presque toujours une espèce du genre Pseudomonas ou

Bacillus.

Les molécules antifongiques disponibles à l’heure actuelle ne réunissent pas les

critères définissant l’antibiotique idéal : toxicité spécifique vis-à-vis du champignon

pathogène, large spectre d’activité, absence de problèmes liés à l’apparition de souches

résistantes et absence d’effets secondaires (Badji et al., 2005).

Les mesures de contrôle alternatif telle que l’utilisation d’antagonistes sont nécessaires

et ont besoin d’être explorés. Cette stratégie est basée sur l’utilisation de micro-organismes

(bactéries, levures ou champignons saprophytes) qui ont soit un potentiel inhibiteur de l’agent

causal, soit l’habilité d’accroître le mécanisme de défense de la plante (Piga et al., 1997 ;

Larkin et Fravel, 1998 ; Benhamou et Nicole, 1999 ; De Boer et al., 1999 ; Chérif et al.,

2002 ; Silva et al., 2004). Le contrôle des phytopathogènes de manière biologique est plus

avantageux pour l’environnement en comparaison avec le contrôle chimique (Nautiyal, 2001).

Si les traitements avec des pesticides (insecticides, acaricides, nématicides, fongicides,

bactéricides et herbicides) présentent de bons résultats à court terme, à long terme leur action

secondaire sur l’environnement devient inquiétante (Vanachter et al., 1983). Les fongicides

chimiques peuvent contaminer l’environnement de par leur haute toxicité, et se retrouver sur

les produits finis (fruits), et induire à la longue une résistance du pathogène (Moenne-Loccoz

et al., 1998). Le traitement chimique représente une solution de facilité, qui correspond aussi

au besoin d’absolu de l’homme désirant un résultat rapide et total. La lutte biologique au

contraire n’a qu’une efficacité relative et demande davantage de connaissances et

d’observations, mais à long terme, elle est plus intéressante sur tous les plans.

Nous avons fixé comme objectif dans ce travail, l’isolement et la pré-identification de

souches bactériennes déjà décrites comme antagonistes fongiques à partir de différents sols

rhizosphériques du nord-ouest algérien. En second lieu, nous avons étudié l’effet antagoniste

des ces souches bactériennes sur les 2 agents phytopathogènes : Fusarium oxysporum f.sp.

lycopersici et Verticillium dahliae, et ceci par des confrontations in vitro en boîtes de Petri et

à l’aide de différentes méthodes. Une deuxième série d’essais a été effectuée in planta (in

vivo) afin d’apprécier l’effet protecteur des souches vis-à-vis de plantes tests (tomate)

infectées avec les 2 agents phytopathogènes.

Ce travail a pour finalité de contribuer à l’étude des effets antagonistes de certains genres

bactériens, et de permettre leur utilisation comme agents de lutte biologique.

Page 12: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

I. Synthèse bibliographique : 1. Généralités sur l’olivier :

1.1. Historique, origine et aire d’expansion :

L’olivier est un arbre de la famille des Oléacées cultivé dans les régions de climat

méditerranéen pour son fruit, l'olive, qui donne une huile recherchée. L'olivier est lié à

l'installation du climat méditerranéen, car la contrainte climatique est la donnée fondamentale

pour la culture de cet arbre. Ce type de climat est apparu progressivement depuis environ

10 000 ans avant notre ère, s'installant d'abord dans la Méditerranée orientale pour s'étendre

ensuite sur plusieurs millénaires à l'ouest et au nord du Bassin méditerranéen. Des études

biologiques réalisées par Camps en 1970 montrent que l'olivier sauvage existait au Sahara

vers 11 000 ans avant notre ère, et les dernières analyses de pollen de différents arbres à

feuillages caduques et dominants semblent montrer que ce changement climatique s'est

développé vers 8 000 ans au sud-est de l'Espagne pour remonter lentement vers le nord

(Amouretti et Comet, 2000).

Selon les archéologues, la domestication de l'olivier aurait eu lieu entre 5700 et 5200

ans avant l'époque actuelle (soit environ entre 3800 et 3200 avant J.-C.). Des études archéo-

biologiques (Terral, 1997) et l'étude génétique des populations d'oléastres et des variétés

d'olivier (Besnard et al., 2001) montrent que la domestication s'est produite indépendamment

dans plusieurs régions du Bassin méditerranéen, et s'est très probablement réalisée sur une

longue période. Après une récession due à la disparition de plusieurs états orientaux vers 1200

avant notre ère, l'expansion démographique de l'âge du fer en Méditerranée entraîna la

création de nombreuses colonies par les phéniciens en Afrique du Nord (Carthage) et au sud

de l'Espagne, ainsi que par les grecs en Asie mineure, dans les îles de la Mer Égée, en Sicile,

et dans le sud de l'Italie et de la France (Marseille), où ils importèrent leur culture de l'olivier

et développèrent son commerce. L'oléiculture (culture de l’olivier) est peut être la plus

ancienne richesse de l’Algérie. Elle fut introduite par les Carthaginois, bien avant l'ère

chrétienne ; les Romains la développèrent à tel point qu'il semble que c'est plutôt par ses

huiles que par ses céréales que l'Afrique romaine mérita son nom de " Grenier de Rome " [1].

Arbre millénaire, l’olivier est chargé de légendes depuis l'Antiquité, l'olivier que la

déesse Athéna fit sortir de terre, est le symbole de la ville grecque éponyme et représente la

force et la victoire, la sagesse et la fidélité, l'immortalité et l'espérance, la richesse et

l'abondance.

[1] : http://www.alger-roi.net/Alger/cahiers_centenaire/productions/textes/p1_chapitre1a.htm

Page 13: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

L'olivier est aussi une des plantes les plus citées dans la Bible, où la colombe lâchée

par Noé après le Déluge (Genèse 8/11) revint en tenant un rameau d’olivier dans le bec après

avoir trouvé une terre émergée.

Dans le Coran, l'olivier est un arbre béni, symbole de l'homme universel, et l'huile

d'olive est source de lumière divine pour guider les hommes (moubârakatin zaytounatin dans

le verset 35 de la 24ème sourate intitulée "La Lumière" / An-Nour) [2].

1.2. Caractères taxonomiques et morphologiques de l’olivier :

Sa nomenclature vulgaire dérive de deux souches méditerranéennes : d’une part le

nom grec : Oleum d’origine égéenne passe directement au latin Olea et, d’autre part, le nom

hébreux Zait ou Sait est passé dans l’arabe Zaitun (Pagnol, 1975 ; in Bellahcene, 2004).

L'olivier fait parti de la famille des Oléacées qui comprend, entre autre, les lilas

(Syringia), les troènes (Ligustrum) et les frênes (Fraxinus), ainsi que nombre d'arbustes

comme les forsythias, les jasmins. La Classification de l’olivier est la suivante [3]:

Règne : Plantae Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida Ordre : Scrophulariales Famille : Oleaceae Genre : Olea espèce : europaea L.

Le genre Olea a longtemps été subdivisé en deux sous-espèces, Olea europaea var.

europaea pour l'olivier domestique (Europe et Turquie), et Olea europaea var. sylvestris

(Mill.) Lehr pour l'oléastre, ou olivier sauvage. Cette subdivision est devenue obsolète. Divers

travaux ayant montré l'absence de frontière entre les populations sauvages et les populations

cultivées, aussi bien sur le plan génotypique que phénotypique, pour l'olivier européen Olea

europaea subsp europaea, sous espèce principale du complexe Olea europaea (Breton, 2006).

Du point de vue climat, l’olivier est l’arbre méditerranéen par excellence, il exige un

climat doux, lumineux, et supporte tout à fait bien la sécheresse, il craint plutôt le trop d'eau et

donc les excès d'arrosage (apport de 30 à 40 litres d'eau, une à deux fois en juillet et août, et

seulement la première année après la plantation). Tous les sols lui conviennent, même les sols

calcaires ; cependant il donne de meilleurs résultats en terres profondes et fertiles que dans les

terrains rocheux et pauvres (Angiboust, 1986).

[2] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_(arbre) [3] : http://data.gbif.org/species/13197107/

Page 14: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

1.3. Industrie oléicole mondiale :

La culture de l'olivier occupe en 2005 dans le monde 7,5 millions d'hectares pour une

production d’environ 14,9 millions de tonnes d'olives avec un rendement de 20 quintaux/ha

selon le FAO (2005).

Sur la période 2000/2006, la production mondiale moyenne annuelle s'élève à 2 778

800 tonnes d'huile d'olive et à 1 638 300 tonnes d'olives de table. La production mondiale

d'huile d'olives est passée de 1 453 000 tonnes en 1990 à 2 820 000 tonnes en 2006, alors que

dans le même temps la production d'olives de table passait de

950 000 tonnes à 1 832 500 tonnes (COI, 2006).

La production mondiale d’huile d’olive ne représente cependant qu'environ 3% de la

production d’huile végétale comestible du monde, et est largement dépassée par celle de

l’huile de soja (32 % de la production mondiale avec 32 Mt/an), de l’huile de palme (28 %

avec 27,2 Mt/an), de l’huile de graine de colza (13,5 % avec 13,6 Mt/an), de tournesol (8,9 %

avec 9 Mt/an), d'arachide (4,8% avec 4,8 Mt/an), et de coton (4,2% avec 4,2 Mt/an) (CIRAD,

2004) . De même, dans le commerce international, les huiles d’olive ne représentent pas plus

de 2 % du volume des huiles végétales comestibles vendues (Harwood et Aparicio, 2000) .

L'oléiculture occupe toutefois une part très importante dans l'économie agricole de

certains pays méditerranéens et la tendance de la consommation mondiale est à la hausse. Les

quatre premiers pays producteurs (Espagne, Italie, Grèce et Turquie) représentent 80 % de la

production mondiale d'olives et les dix premiers, tous situés dans la zone méditerranéenne,

95 % (FAO, 2005).

1.4. Industrie oléicole en Algérie :

L’Algérie fait partie des pays du pourtour méditerranéen dont le climat est des plus

propices à la culture de l’olivier. Les données statistiques agricoles des superficies et

productions oléicoles pour les trois années 1991, 1992 et 1993 en Algérie sont représentées

dans le tableau (1) :

Page 15: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Tableau 1. Données statistiques des superficies oléicoles et leurs productions en Algérie (1991-1992-1993) (Matallah et al., 1996 ; in Matallah-Boutiba, 1998).

Olives pour

conserve

Olives pour

l’huile

Année Superficie

occupée

(ha)

Oliviers

cultivés

Qx % Qx %

Production

d’huile (hl)

1991

1992

1993

184 520 164 290 161 330

16 222 240 17 540 930 17 627 630

141 960 220 290 206 770

16.2 8.3 10

735 400 2 434 910 1 853 960

83.8 91.7 90

106 040 473 800 291 870

En l’an 2000, la culture de l’olivier en Algérie occupait une superficie d’environ

168 080 ha, soit 33 % des 500 000 ha de superficie arboricole nationale, et 2 % des terres

agricoles cultivables. En 2010, les prévisions de superficies oléicoles portent sur 309 500 ha.

La participation du secteur oléicole à la production finale agricole du pays était en moyenne

de 21 % en 1999-2000. La surface oléicole est répartie dans trois régions : le Centre, avec

54,3 % de la superficie totale ; l’Est, avec 28,3 % ; et l’Ouest, avec 17 %. La plupart des

oliveraies (80 %) sont situées dans des zones de montagne, sur des terrains accidentés et

marginaux, peu fertiles et caractérisés par une pluviométrie moyenne comprise entre 400 et

900 mm/an. Le reste des oliveraies (20 %) sont situées dans les plaines occidentales du pays

(Mascara - Sig - Relizane), où la pluviométrie moyenne annuelle est de 300-400 mm.

L’analyse des données statistiques de la superficie oléicole de la dernière décennie

(1990/99) montre que la surface plantée a enregistré une baisse continue entre 1990 et 1995

(tableau 1) en raison principalement de l’absence de soutien de l’Etat. La restructuration du

secteur agricole, en 1997, a permis d’augmenter de nouveau les surfaces oléicoles. Cette

tendance s’est confirmée avec la relance du Plan National de Développement Agricole en

2000 et grâce au financement du secteur par le Fonds National de Régularisation et

Développement Agricole (FNRDA).

En 2005/06, 134 520 ha étaient en production, 39 497 ha n’étaient pas encore entrés en

production et 15 449 ha devaient être plantés dans l’année. Les prévisions à l’horizon 2010

sont de 189 500 ha en production et de 120 000 ha qui ne seraient pas encore en production,

soit une superficie totale de plantations régulières (sans compter les arbres isolés) de 309 500

ha.

Page 16: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Le Ministère de l’Agriculture et du développement rural a mis en place un programme

spécial pour le développement de l’oléiculture en intensif dans les zones steppiques, pré-

sahariennes et sahariennes pour l’année 2006/07 en vue d’augmenter les productions et de

diminuer les importations d’huiles végétales (Kerbouaa, 2003).

L’oléiculture algérienne est caractérisée par une large gamme de variétés. Dans le

centre et dans l’est prédominent les variétés : Hamma (pour la confiserie), Chemlal, Azeradj,

Bouchouk, Rougette, Blanquette et Limli (pour l’extraction d’huile).

Dans la région nord-ouest, les variétés les plus diffusées sont : Sigoise, Verdial, Cornicabra

et Gordal.

1.5. Maladies de la culture de l’olivier :

En raison de déficiences sur le plan nutritionnel et de conditions de culture

inadéquates, l’olivier est sensible à de nombreuses maladies qui occasionnent des pertes de

rendement considérables (Katsoyannos, 1992). Faustino de Andres (1965) a recensé environ

250 espèces parasites diverses comprenant 90 champignons, 5 bactéries, 3 lichens, 4 mousses,

3 angiospermes, 11 nématodes, 110 insectes, 13 arachnides, y compris les dégâts provoqués

par 5 oiseaux et 4 mammifères. En zone méditerranéenne, on peut rencontrer une dizaine de

maladies fongiques et bactériennes graves (Civantos, 1999). En Algérie, 7 maladies de

l’olivier ont été signalées (Tableau 2) :

Tableau 2. Maladies de l’olivier signalées en Algérie (in Bellahcene, 2004).

Parasites Agents

Maladies Auteurs

Insectes

Dacus oleae Gmel. (B.olea) Pryas oleae Bern. Saissetia oleae Bern.

Mouche de l’olivier Teigne de l’olivier Cochenille noire

Gaouar, 1996

Champignons

Cycloconium oleaginum

(Spilocea oleagina) Cast Alternaria sp. Cladosporium sp. Capnodium sp. Verticillium dahliae

Œil de paon

Fumagine

Verticilliose

Guechi et Girre, 2002 Assawah et Ayat, 1985 Benchaabane, 1990 Bellahcene et al., 2000

Bactéries

Pseudomonas syringae

pv. Savastanoi Smith.

Tuberculose Assawah et Ayat, 1985

Page 17: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

2. La verticilliose de l’olivier :

Les maladies vasculaires causent des dégâts importants sur de nombreuses cultures.

Les champignons des genres Fusarium et Verticillium en sont les principaux responsables.

Ruggieri (1946 in Bellahcene, 2004) attribue l’affection vasculaire de l’olivier à un agent de

trachéomycose, Verticillium dahliae Kleb., qui a été décrit pour la première fois sur le dahlia

en 1913.

La classification de ce champignon établie par Agrios (1988) puis Botton et al. (1990)

est la suivante :

Division : Amastigomycota Groupe : Deutéromycètes Classe : Hyphomycètes Ordre : Hyphales ou Moniliales Famille : Moniliaceae Genre : Verticillium espèce : dahliae (Kleb.)

Le genre Verticillium appartient au groupe des champignons imparfaits et possède

deux types d’organes reproducteurs :

- les microconidies, unicellulaires, ovales (4-6 µm x 2-3 µm) contenues dans une

gouttelette muqueuse, portées à l’extrémité des phialides ( la sphérule).

- Les microsclérotes, de formes et de tailles variables, reconnaissables par leur couleur

noire, due à un pigment : la mélanine. Ils se forment par augmentation de taille,

épaississement et mélanisation de la paroi des hyphes (Goudou-Sinha, 1988).

Le genre Verticillium est représenté par différentes espèces dont V. albo-atrum Reinke et

Berthold (1879) et V. dahliae sont les plus dangereux. Elles se distinguent l’une de l’autre par

leur forme de conservation :

- un mycélium brun avec une paroi épaisse (hyphe enkysté) pour V. albo-atrum.

- des microconidies pour V. dahliae.

Cependant la séparation de ces deux espèces a longtemps été controversée (Lahlou, 1974).

Les Verticillium sont polyphages, et attaquent des plantes, appartenant à des genres et

familles botaniques très différents dont beaucoup ont un intérêt agricole et économique :

plantes maraîchères, fourragères, fruitières, ornementales…

La verticilliose est une maladie due à un champignon Verticillium dahliae (tableau 2)

se transmettant par voie racinaire, entraîne un dessèchement des arbres par une interruption de

la circulation de la sève au niveau du collet.

Page 18: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Les verticillioses sont répandues à travers le monde entier mais semblent moins

fréquentes dans les zones intertropicales et dans les régions du sud et de l’est de l’Asie. Elles

sont particulièrement importantes dans les régions à climat tempéré ou méditerranéen

(Schnathrost, 1981 ; Lahlou, 1983).

En Algérie, la verticilliose fut signalée pour la première fois par Boullinger (1970) et

par Subramoniam (1974) sur les cultures de tomates. Ce n’est qu’en 1990 que la verticilliose

de l’olivier n’a été signalée en Algérie par Benchaabane et plus récemment par Matallah et al.

(1996), puis Bellahcene et al. (1997, 1998, 2000).

2.1. Symptômes de la verticilliose de l’olivier et importance des dégâts :

Les symptômes de la verticilliose sont variables selon les conditions du milieu, les

plantes-hôtes et l’agressivité des souches. Verticillium dahliae provoque chez son hôte des

symptômes externes au niveau du système aérien : jaunissement et nécrose des feuilles,

flétrissement des feuilles et de la plante entière, ainsi que des modifications de croissance

(rabougrissement ou gigantisme). Il entraîne également des symptômes internes :

brunissements des vaisseaux, dus à l’oxydation de phénols des cellules du parenchyme

(Mueller et Beckman, 1976). Si cette infection est rapide et ne laisse pas à l'arbre le temps

d'émettre des rejets, elle peut être mortelle (Julien, 2005).

Verticillium dahliae s’attaque a une gamme exceptionnellement étendue de cultures

annuelles, cotonnier (Gossypium spp.), melon (Cucumis melo), colza (Brassica napus),

fraisier (Fragaria ananassa), pastèque (Citrullus lanatus), Solanaceae et diverses plantes

ornementales (Hiemstra et Harris, 1998 ; in Bellahcene, 2004).

Il attaque aussi des cultures pérennes telles que l’olivier (Olea europaea), pistachier

(Pistacia vera), avocatier (Persea americana), Prunus spp. et diverses essences forestières,

ainsi que des adventices et même des céréales. De manière peut-être surprenante, les agrumes

et les fruits à pépins sont résistants (Tjamos, 1989).

2.2. Cycle infectieux de l’agent pathogène :

V. dahliae peut survivre dans le sol durant plusieurs années, jusqu’à 20 ans, sous

forme de microsclérotes (amas de cellules de 0.1 à 0.5mm) libres ou dans des tissus infectés

(Civantos, 1999 ; Julien, 2005).

Parasite facultatif, son cycle de développement se déroule en 2 phases, une phase

saprophytique qui comprend une période d’activité et une phase parasitaire qui se déroule

dans la plante-hôte (Hiemstra, 1998) (Fig. 1).

Page 19: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Stimulés par les exsudats racinaires de la plante-hôte les microsclérotes s’activent,

s’ensuit une germination par un développement mycélien et une production conidienne

(Schreiber et Green, 1963). Lors de la phase parasitaire, V. dahliae pénètre dans la plante-hôte

au niveau des racines par les blessures causées lors de la transplantation des arbres, par des

travaux de sol, ou encore par des ravageurs animaux terricoles (vers blanc, rongeurs…)

(Bolay, 1988 ; Ferrandino, 1995 ; in Bellahcene, 2004). Sa propagation vers les vaisseaux du

xylème est inter et intracellulaire.

La pénétration dans les vaisseaux du bois se fait par les ponctuations ou par des

ruptures préexistantes du système vasculaire (Beckman et Talboys, 1981). A partir de ce

stade, la propagation du parasite se fera surtout par des spores véhiculées par le flux de sève

ascendante. Elles sont arrêtées au niveau des plaques de perforation qu’elles ne peuvent

traverser. Elles émettent alors un fin filament qui traverse les parois cellulaires au niveau des

perforations et donnent naissance à de nouvelles spores dans le vaisseau adjacent. Ainsi peut

se poursuivre la contamination du système vasculaire. La colonisation entraîne un

flétrissement, puis une nécrose et enfin la chute des feuilles. Cela permet le retour du

champignon au sol et la reprise éventuelle d’un nouveau cycle infectieux.

Les feuilles infectées recontaminent le sol au pied de la plante, si elles sont

transportées par le vent, elles sont susceptibles de contaminer des champs voisins.

Les symptômes exprimés par une plante malade sont souvent dépendants de

substances synthétisées et excrétées par les champignons pathogènes (Julien, 2005). Les

produits du métabolisme fongique, actifs dans la pathogenèse appartiennent à trois grandes

catégories : les toxines, les enzymes et les facteurs de croissances :

- des toxines ont été mises en évidence. Elles seraient de structure protéique ou

oligosaccharidique (Keen et al., 1972), ces toxines seraient responsables du jaunissement

précédant le stade de flétrissement.

- des enzymes lytiques telles que des polygalacturonases, pectate- lyases, cellulases,

galactanases, xylanases, arabinases ont été caractérisées par Puhalla et Bell en 1981.

- des facteurs de croissance : AIA (Pegg et Selman, 1959), gibbérellines (Aube et

Sackston, 1965) ont également été identifiés.

Le développement de V. dahliae dans les vaisseaux, les obstructions et les toxines

produites perturbent la physiologie des parties aériennes, feuilles, fleurs et fruits, entraînant

jaunissements et desséchements plus ou moins graves (Daayf, 1993 ; Romane et Vigouroux,

1999).

Page 20: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 1. Cycle infectieux de Verticillium dahliae (Hiemstra et Harris, 1998)

Page 21: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

2.3. Moyens de lutte contre la verticilliose:

Le potentiel infectieux de la parcelle est lié aux microsclérotes présents dans la terre

exploitée par les racines (Julien, 2005). Il n’existe actuellement aucun traitement curatif

contre la verticilliose. La lutte ne peut être que préventive au travers de mesures

prophylactiques ou de pratiques culturales adaptées.

2.3.1. Moyens de lutte culturaux :

Des chercheurs roumains (Costache et al., 1979) ont observé que les plants sont plus

susceptibles à l'attaque du champignon dans les conditions suivantes:

- une température du sol inférieure ou égale à 25°C;

- une humidité relative de 40% plutôt que 80%;

- une courte photopériode;

- et une fertilisation azotée excessive.

Toutes mesures qui permettent d'éviter ces conditions vont aider à prévenir le

développement de la maladie: maintenir un sol chaud, assurer une période de lumière assez

longue, éviter la fertilisation excessive.

2.3.2. Moyens de lutte physiques :

En dehors des mesures préventives permettant d'éviter les conditions mentionnées

précédemment, la désinfection du sol, soit par solarisation ou traitement à la vapeur, semble la

seule méthode de contrôle éprouvée. La solarisation consiste à bien mouiller le sol et à le

recouvrir d'une toile plastique pendant les périodes les plus chaudes de l'été (Skoudriadakis et

Bourdos, 1989). La température sous la toile devient rapidement très élevée, ce qui détruit les

organismes responsables des maladies et les graines de dicotylédones adventices (dites

mauvaises herbes), ces dernières étant nombreuses à être des hôtes réguliers du champignon.

Ce dernier est éliminé après 6 à 8 semaines de traitement (Melero-Vara et al., 1995).

2.3.3. Moyens de lutte chimiques :

Des fongicides systémiques (thiabendazole, bénomyl, carbendazim et méthyl-thio-

phanate) utilisés pour traiter les plantes entières sont absorbés par le feuillage et les racines, et

transportés par le xylème (Erwin et Buchenauer, 1971). Un mélange de l'acide aminé

méthionine et de vitamine A semble être un fongicide efficace contre V. dahliae dans la

mesure où la luminosité est suffisante (Tzeng, 1989). Cependant, aucune lutte chimique

efficace n’a été mise au point (Tawil, 1979 ; Tawil et al., 1991 ; Tjamos, 1993).

Page 22: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

2.3.4. La résistance génétique :

Le meilleur contrôle de la maladie se fait par l’utilisation de variétés résistantes

(Romane et Vigouroux, 1999 ; in Boukenadel, 2002).

Plusieurs chercheurs ont essayé de sélectionner des variétés résistantes, ou moins

sensibles comme les variétés Frantoio, Fragivento et Coratina d’origine italienne (Cirulli et

Montemurro, 1976) ainsi qu’Arbequina et Empeltre d’origine espagnole (Civantos, 1999).

3. Généralités sur la culture de la tomate :

3.1. Historique, origine et aire d’expansion :

La tomate est une plante annuelle de la famille des Solanacées, originaire d'Amérique

du Sud (Colombie, Équateur, Pérou, nord du Chili) (Laumonnier, 1979). Introduite en Europe

(Italie, Espagne) au 16ème siècle comme plante ornementale (Damidaux, 1989). L'introduction

en France fut lente puisqu’en 1600, Olivier de Serres, un des premiers agronomes français, la

classe parmi les plantes d'ornement. La plante étant de la même famille que la belladone

(plante toxique), ses fruits n'étaient pas considérés comme comestibles, mais utiles en

médecine. Elle n’est cultivée que depuis le 18ème siècle pour son fruit, consommé comme

légume (Laumonnier, 1979 ; in Abderrezak, 2001).

Le terme tomate désigne aussi ce fruit charnu, qui est l'un des aliments les plus

importants dans l'alimentation humaine et qui se consomme frais ou transformé. C'est

l'ingrédient de cuisine le plus consommé dans le monde après la pomme de terre. Elle est

cultivée sous presque toutes les latitudes, sur une superficie d'environ 3 millions d'hectares, ce

qui représente près du tiers des surfaces mondiales consacrées aux légumes. Longtemps

appelée "pomme d'amour" ou "pomme d'or", son nom de « tomate » n'a été accepté par

l'Académie française qu'en 1835. Il a été emprunté au nahuatl (langue de la famille uto-

aztèque) tomatl (Rick, 1979 ; Laterrot et Philouze, 1995). Le nom lycopersicum signifie

littéralement « pêche de loup », et fait référence au caractère toxique attribué initialement à ce

fruit.

Page 23: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

3.2. Caractères taxonomiques et morphologiques de la tomate :

La tomate a aussi été appelée Lycopersicon esculentum. Cependant, des études

récentes en génomique classent la tomate dans le genre Solanum [4], le même que la pomme

de terre pour devenir Solanum lycopersicum, sa classification est la suivante [5] :

Règne : Plantae Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida Ordre : Solanales Famille : Solanaceae Genre : Solanum espèce : lycopersicum

La tomate est une plante herbacée annuelle à port rampant, aux tiges ramifiées. Il

existe trois ports : retombant, semi-retombant et horizontal. De nos jours, il est difficile de

déterminer la taille de la tomate puisqu'on utilise exclusivement des hybrides à croissance

indéterminée. Il est nécessaire de les palisser car la tige est très peu ligneuse et a une section

creuse. Pour palisser, on entoure un lien autour de la tige, lien que l'on accroche à un support

ou à une bobine reliée à la charpente de la serre (FAO, 1987 ; in Abderrezak, 2001).

Chez la tomate, le système racinaire est très puissant et ramifié sur les trente premiers

centimètres. On dit que ce système racinaire est pivotant.

La tomate est une plante de climat tempéré chaud. Sa température idéale de croissance

se situe entre 15 °C (la nuit) et 25 °C (le jour). Elle craint le gel et ne supporte pas les

températures inférieures à + 2 °C. C'est une plante héliophile, elle demande une hygrométrie

moyenne, parfois un apport de CO2 (sous serre). Sa période de végétation est assez longue : il

faut compter entre cinq et six mois entre le semis et la première récolte.

3.3. Importance et production de la tomate dans le monde :

La tomate est cultivée dans presque tous les pays du monde (tableau 3). C'est, par le

volume de production, le troisième "légume" au plan mondial, derrière la pomme de terre et la

patate douce.

[4] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tomate [5] : http://data.gbif.org/species/13192651/

Page 24: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Tableau 3. Production en tonnes de tomate .Chiffres 2004-2005 (FAO) [5].

Pays Production (t) 2004 % Production (t) 2005 %

Chine 30 143 929 24 31 644 040 26 Etats-Unis 12 867 180 10 11 043 300 9 Turquie 9 440 000 8 9 700 000 8 Egypte 7 640 818 6 7 600 000 6 Inde 7 600 000 6 7 600 000 6 Italie 7 682 504 6 7 187 016 6 Espagne 4 441 800 4 4 473 573 4 Iran 4 200 000 3 4 200 000 3 Brésil 3 515 567 3 3 303 530 3 Mexique 2 148 130 2 2 148 130 2 Russie 2 017 860 2 2 100 000 2 Grèce 1 932 000 2 1 713 580 1 Chili 1 200 000 1 1 230 000 1 Maroc 1 201 230 1 1 201 230 1

Ouzbékistan 1 245 470 1 1 200 000 1 Ukraine 1 145 700 1 1 200 000 1 Portugal 1 200 930 1 1 175 000 1 Irak 988 000 1 1 000 000 1 Syrie 920 000 1 920 000 1 Tunisie 1 118 000 1 920 000 1 Autres pays 21 780 606 18 20 752 357 17

Total 124 429 724 100 122 311 756 100

3.4. La culture de la tomate en Algérie :

La tomate se place au premier rang parmi les cultures maraîchères en Algérie selon

l’Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (2000). Elle représente 51% de la

production totale en produits maraîchers. Sa superficie est de l’ordre de 1737 ha, soit 40% de

la superficie serre (4350 ha) (Nechadi et al., 2002). L’évolution de la production de la tomate

en Algérie entre les années 1983-1987 est donnée dans le tableau (4) suivant: (Abderrezak,

2001)

Tableau 4. Evolution de la production de la tomate en Algérie 1983-1987.

Années 1983-1984 1984-1985 1985-1986 1986-1987

Tonnage (tonnes) 129963 225 000 396 660 401 000

Avec près de 1 million de tonnes de tomates produites en 2001, l’Algérie subvient à

ses besoins. Cependant le volume de production en tomate fraîche demeure encore faible

comparativement aux pays voisins, notamment la Tunisie et le Maroc.

Page 25: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Le rendement actuel en Algérie est estimé, selon le Manager général de la Conserverie

(CAB), à 15 tonnes/hectare contre 45 à 75 tonnes en Tunisie et à 68 tonnes tonnes/hectare en

Italie [6]. En Chine, il est de 66 tonnes/hectare. Donc, le rendement de l’Algérie reste loin de

celui des pays concurrents bien qu’elle dispose d’atouts importants pour le développement de

cette filière.

La filière tomate dans notre pays est pénalisée par des conditions de culture difficiles

et des méthodes de production traditionnelles. Cette situation a engendré un déficit dans la

couverture des besoins nationaux durant ces dernières années. L’absence de régulation a

compliqué davantage la situation de cette filière. Les agriculteurs algériens continuent

toujours d’utiliser des méthodes traditionnelles et archaïques de production qui ne répondent

pas aux normes internationales. Les variétés les plus utilisées sont des variétés fixées peu

performantes et cultivées sans irrigation. Il faut noter la très faible utilisation de variétés

hybrides à haut rendement, essentiellement due au manque de vulgarisation des techniques

culturales de pointe et les producteurs restent attachés aux anciennes variétés. 80% de la

superficie en tomates industrielles sont occupées par la Saint Ruff (60%) et la Heinz (20%) en

raison de leur maturité étalée, la possibilité d’écoulement d’une partie sur le marché du frais.

3.5. Maladies de la culture de tomate :

Les principaux ennemis de la culture de tomates sont : (Nechadi et al., 2002)

- des ravageurs : pucerons, aleurodes, mineuses [7], noctuelle de la tomate, doryphore,

nématodes.

- des maladies cryptogamiques : fonte des semis, anthracnose, alternariose, cladosporiose,

pied noir de la tomate, mildiou de la tomate, pourriture grise, fusariose de la tomate,

septoriose.

- des maladies bactériennes : chancre bactérien (Benchaabane et al., 2008).

- des maladies virales : bronze de la tomate, mosaïque du tabac, maladie filiforme.

[6] : http://www.algerie-dz.com/article1327.html [7] : http://www.elwatan.com/Tipaza-Les-champs-de-tomates

Page 26: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

4. La fusariose vasculaire de la tomate :

4.1. Historique et taxonomie :

Depuis la création du genre Fusarium par Link en 1809, et de sa délimitation actuelle

par Appel et Wollenweber en 1910, de nombreux travaux ont été consacrés à sa taxonomie

(Wollenweber et Reinking, 1935 ; Snyder et Hansen, 1940 ; Raillo, 1950 ; Gordon, 1952 ;

Messiaen et Cassini, 1968 ; Booth, 1971 ; Joffe, 1974 ; Nelson et al., 1983 ; in Belabid,

2003).

Le genre Fusarium tire son nom du latin fusus car ses spores sont en forme de fuseau.

Fusarium oxysporum (Schlecht.) emend. Snyder et Hansen, se distingue des autres espèces de

Fusarium par la production abondante de microconidies, rassemblées en fausse tête à partir de

monophialides courtes. Seule la reproduction asexuée est connue chez cette espèce, ce qui la

place dans le groupe des Deutéromycètes ainsi qu’à la sous-classe des Hyphomycètes et à la

famille des Tuberculariacées ; il fait partie de la section Elegans (Messiaen et Cassini, 1968 ;

Booth, 1971 ; Nelson et al., 1983 ; in Belabid, 2003). Le genre Fusarium est économiquement

très important car il regroupe beaucoup d'espèces phytopathogènes susceptibles d’attaquer un

grand nombre de plantes. Ainsi, plus de 120 formes spécialisées et races ont été décrites chez

F. oxysporum (Armstrong et Armstrong, 1981). De plus beaucoup d’espèces saprophytes sont

capables de se développer en tant que pathogènes secondaires sur des tissus végétaux

sénescents. Sa classification est la suivante [8]:

Règne : Fungi Division : Ascomycota Classe : Ascomycetes Sous-classe : Sordariomycetes Ordre : Hypocreales Famille : Nectriaceae Genre : Fusarium espèce : oxysporum

4.2. Description du champignon :

Le champignon induit la pourriture du système racinaire : le cylindre central et le

cortex des racines brunissent puis se désagrègent. Des jaunissements unilatéraux des folioles

et des feuilles apparaissent à la base de la plante. Le collet peut présenter un chancre recouvert

d'un mucus rose saumon (fructifications sporifères). Le système racinaire des plantes malades

présente une réduction des ramifications secondaires (Kraft et al., 1994).

[8] : http://data.gbif.org/species/14377524/

Page 27: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

4.3. Biologie du champignon :

Les Fusarium sont des ascomycètes ubiquistes abondants dans les sols et souvent

phytopathogènes. Cependant, il peuvent survivre à l’état saprophytique dans les débris

végétaux, et au niveau de la rhizosphère des plantes non hôtes (Booth, 1971 ; Edel et al.,

1995). Le champignon se conserve dans le sol grâce à ses chlamydospores et au mycélium

capable de survivre sur les débris (Erskine et Bayaa, 1996).

4.4. Epidémiologie de la maladie :

La dissémination du champignon se fait au niveau du sol par les eaux de ruissellement,

le vent ou les éclaboussures ou les importations dans l'exploitation de terreaux ou de plants

contaminés. Le champignon semble plus agressif sur des cultures ayant connu un stress (excès

d'eau ou température trop froide). Le cycle infectieux de F.o.l débute par la germination des

chlamydospores en présence d’une racine de tomate, le filament mycélien pénètre dans la

racine et se développe dans le système vasculaire. Cette pénétration est facilitée par les

blessures ou par des ouvertures naturelles du système racinaire (Fig. 2).

La fusariose de la tomate, causées par les agents pathogènes Fusarium oxysporum f.sp

lycopersici et Fusarium oxysporum f.sp radicis- lycopersici est connue parmi les maladies les

plus dévastatrices de cette culture à travers le monde (Haas et Défago, 2005).

Elle provoque un flétrissement rapide (parfois en une journée) des jeunes plantules.

Sur les plantes plus âgées, les premiers symptômes visibles sont le flétrissement des feuilles

de base, puis des feuilles situées plus haut. Lorsque la plante possède plusieurs branches, le

flétrissement se manifeste d'abord sur une seule branche, souvent sur le côté qui correspond

aux racines atteintes. Un jaunissement peut parfois précéder le flétrissement. En coupe, la

base de la tige montre des vaisseaux bruns à noirâtres (conséquences de l’activité des

substances phénoliques) localisés sur un secteur du côté des racines atteintes ou bien répartis

sur toute la section (Kraft et al., 1994).

Page 28: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 2. Cycle infectieux de Fusarium oxysporum (Agrios, 1970)

Page 29: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

4.5. Moyens de lutte contre la fusariose:

Le Fusarium a une température de croissance optimale comprise entre 25 et 30°C,

cependant il peut résister à un spectre plus large allant de 5 à 37 °C. Les désherbages

chimiques sont réalisés avec des produits habituels à base de Métribuzine à 70 %, mais aussi

par une couverture fongique classique.

4.5.1. Moyens de luttes culturaux :

Les mesures préventives contre la flétrissure fusarienne consistent à éviter les

conditions qui favorisent la maladie soit: un sol léger et acide, un manque d'azote et de

calcium, des températures élevées - l'optimum pour le développement du F.o.l est 28°C- et un

manque de lumière en intensité et en temps. Barna et al. (1983) souligne l'importance de

maintenir une fertilisation azotée élevée surtout sous forme de nitrates (fumier) afin de

produire beaucoup de pousses jeunes. La méthode de prévention la plus courante est de

chauler afin de maintenir le pH entre 6.4 et 7.0 (Scott, 1923).

Des chercheurs de Taiwan (Sun et Huang, 1985) ont mis au point un amendement

organique et minéral qui à raison de 1% par poids de sol permet de contrôler efficacement

diverses espèces de Fusarium. Leur mélange- le mélange S-H - contient: 4,4% de bagasse

(résidus de canne à sucre); 8,4% de son de riz; 4,25% de coquilles d'huîtres; 8,25% d'urée;

1,04% de nitrate de potassium; 13,16% de superphosphate de calcium; 60,5% de cendres

minérales constituées de 31% de dioxyde de silice, 4,4% d'oxyde de calcium, 1,7% d'oxyde de

magnésium, 18% d'oxyde d'aluminium et 1% d'oxyde ferreux.

Une rotation de la récolte de 4 à 5 années diminue la densité de l’inoculum dans le sol,

mais ne freine pas complètement la maladie (Bayaa et Erskine, 1998 ; in Belabid, 2003).

4.5.2. Moyens de lutte physiques :

Anchisi et al. (1985) ont développé un traitement à l'eau chaude pour protéger les

plants dans un sol où l'on sait la maladie présente. La méthode consiste à traiter les racines

avec de l'eau à 48-49°C pendant 30 secondes avant de transplanter au moins de 48 heures

après. Cela stimule la croissance des racines.

La taille des racines amène aussi une protection contre la fusariose pour la même

raison. La stérilisation ou la solarisation ne sont pas des solutions à long terme.

Page 30: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

4.5.3. Moyens de lutte chimiques :

Biehn et Dimond (1969), Maraite et Meyer (1971) ont montré l’efficacité du bénomyl,

du thiophanate et du méthyle thiophanate vis-à-vis du Fusarium. En Inde, le traitement de

semences par le carbendazim (Bavistin) et le carboxine (Vitavax) ont réduit le flétrissement

de la lentille à 56% et 39% respectivement (Rajib et Chaudhary, 1999 ; in Belabid, 2003).

Cependant, en grande culture de nombreux inconvénients sont rencontrés (Tramier et

Bettachini, 1974) :

- le déséquilibre de la microflore du sol par la destruction de certains bons antagonistes ;

- l’apparition de souches de Fusarium résistantes à ces fongicides ;

- et le coût élevé du traitement.

Ces difficultés dans le contrôle du Fusarium ont stimulé la recherche vers la lutte biologique

(Fravel et al., 2003).

5. La lutte génétique :

La sélection de variétés résistantes donne de bons résultats, cependant il faut entretenir

une diversité génétique de manière à ne pas faciliter les mutations adaptatives et les

expansions géographiques du champignon. Depuis quelques années, la recherche se concentre

surtout sur l’identification des gènes impliqués dans la résistance, ceux codant pour des

enzymes entrants dans la biosynthèse de composés toxiques pour le champignon, et ceux

codant pour des toxines protéiques qui inhibent directement sa croissance (Cornelissen et

Melchers 1993; Terras et al., 1998 ; Valpuesta, 2002).

6. La lutte biologique :

Cette méthode consiste à utiliser différents organismes vivants, appelés auxiliaires, ou

de leurs produits, pour prévenir ou réduire les dégâts causés par les bio-agresseurs. Il s’agit

d’utiliser la biodiversité et les ennemis naturels des espèces nuisibles (Fernandes, 2005).

6.1. Utilisation de bactéries contre champignons :

Plusieurs auteurs ont montré l’importance de l’activité antibiotique des bactéries dans

la limitation de la gravité des maladies d’origine tellurique (Howell et Stipanovic 1979 ;

1980 ; Papavizas et Lumsden 1980 ; Sneh et al., 1984 ; Weller et Cook 1986 ; Altindag et al.,

2006). La lutte biologique est mieux contrôlé via un antagoniste bactérien, qui va interagir

directement avec l’agent pathogène et/ou indirectement c’est à dire avec la plante-hôte

(Tomashow, 1996 ; Benhamou et al., 2002).

Page 31: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Plusieurs genres bactériens sont des agents de bio-contrôle anti-fongique (McLoughlin

et al., 1992 ; Duijff et al., 1993 ; Vicedo et al., 1993 ; Korsten et al., 1997 ; Ramamoorthy et

al., 2001 ; Esitken et al., 2002 ; Badji et al., 2005). Les bactéries les plus utilisées sont :

Pseudomonas fluorescens, P. putida, Erwinia herbicola, Bacillus subtilis et Enterobacter

cloacae.

6.2. Phénomènes de l’antagonisme :

En lutte biologique, certaines bactéries ou champignons auxiliaires peuvent être

utilisés pour empêcher le développement de maladies dues aux microorganismes, selon

plusieurs modes d’action (une même espèce, voir une même souche, d’agent de lutte

biologique peut posséder plusieurs de ces modes d’action) :

- l’hyperparasitisme : (ou mycoparasitisme chez les champignons) l’antagoniste

attaque le pathogène en perçant les hyphes et les envahissant.

- l’antibiose : formation de substances toxiques pour l’agent pathogène, exemple de

l’agrocine d’Agrobacterium radiobacter.

- l’occupation de la même niche écologique : la tendance est de rechercher comme

antagoniste soit une souche avirulente de la même espèce que le pathogène, soit une autre

espèce du même genre que le pathogène. On a pu démontrer à l’aide de mutants que des

souches très faiblement virulentes et occupant la même niche mettent en action les

mécanismes de défenses de la plante (production de phytoalexines), ce qui suffit à la sauver

de l’infection d’un pathogène virulent (Rucci, 1986 ; in Henni, 1998).

- la compétition pour les éléments nutritifs : en relation avec une occupation rapide

du milieu. Elle a été mise en évidence tant dans la rhizosphère que sur le phylloplan. Dans les

sols suppressifs où les agents pathogènes se développent mal, par opposition aux sols

réceptifs où ils se multiplient rapidement, la biomasse est particulièrement dense ; pour

déclencher la germination de chlamydospores de Fusarium il faut des concentrations de

nutriments beaucoup plus élevées que dans les sols réceptifs.

La compétition pour le fer est un des mécanismes attribués à Pseudomonas

fluorescens. Sur le phylloplan, les densités de levures atteignent 104 -105/cm2.

La compétition pour les exsudats, le miellat ou les graines de pollen est active et serait

en grande partie responsable de la diminution jusqu’à 50% des attaques des parasites

nécrotrophes.

Page 32: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

- la modification du milieu : la modification du milieu, en particulier du pH, qui,

lorsqu’il est abaissé devient inhibiteur pour les bactéries. C’est une des actions bénéfiques de

l’engrais vert enfoui dans le sol ; mais le même phénomène se répète aussi sur le phylloplan.

L’augmentation du pH freine Botrytis cinerea sur fraisier.

- l’induction de résistance chez la plante hôte : l’agent de lutte biologique déclenche

chez la plante des mécanismes de défense (épaississement des parois végétales, production de

molécules de défenses…) qui s’opposent au développement de l’infection par l’agent

pathogène (Fernandes, 2005).

7. Les agents antagonistes :

7.1. Le genre Pseudomonas spp. :

Le groupe des Pseudomonas fluorescents est composé de bactéries qui, dans des

conditions de carence de fer, produisent des pigments jaune-vert fluorescents. Huit espèces

différentes appartiennent à ce groupe : Pseudomonas aeruginosa, espèce pathogène de

l’homme, P. syringae, P. viridiflava, et P. cichorii, espèces phytopathogènes et enfin P.

fluorescens, P. putida, P. aureofaciens et P. chlororaphis, qui rassemblent des organismes

saprophytes. La classification des Pseudomonas est la suivante [9]:

Règne : Bacteria Division : Proteobacteria Classe : Gammaproteobacteria Ordre : Pseudomonadales Famille : Pseudomonadaceae Genre : Pseudomonas

De nombreuses publications ont fait écho à des essais réalisés en serre ou au champ

qui montrent l’intérêt potentiel des Pseudomonas fluorescents non pathogènes en tant

qu’agents de lutte biologique contre les pathogènes responsables de maladies de plantes

(Whipps, 2001 ;Weller et al., 2002).

[9] : http://data.gbif.org/species/13238840/

Page 33: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Le tableau (5) ci-dessous reprend les principaux agents phytopathogènes contre

lesquels l’utilisation des Pseudomonas fluorescents a été proposée :

Tableau 5. Les principales maladies transmises par le sol.

Maladie Agent phytopathogène Cultures Références

Piétin échaudage Fonte des semis Verticilliose Pourriture des tubercules Pourriture des racines Pourriture du collet Fusarioses des racines et du collet Fusarioses vasculaires Galle du collet

Gaeumannomyces graminis

Pythium ultimum

Rhizoctonia solani

Verticillium dahliae

Erwinia carotovora

Thielaviopsis basicola

Sclerotium rolfsii

F.o. f.sp. lycopersici

Fusarium solani

Fusarium oxysporum spp.

F.o. f.sp. lentis F.o f.sp. albedinis

Agrobacterium tumefaciens

Céréales, gazon Cotonnier, concombre, blé, pois chiche, pois, soja… Pomme de terre, palmier, olivier, tomate… Pomme de terre Tabac Arachides Tomate Haricot, lentille Lin, concombre, radis… Lentille Palmier dattier Arbres fruitiers, vigne

Weller et Cook (1983) ; Sarniguet et Lucas (1991) Paulitz (1991) Howell et Stipanovic (1979) Bellahcene (2004); Matallah-Boutiba (1998); Boukenadel (2002) Xu et Gross (1986) Keel et al. (1989) Henni (1998); Haas et Défago (2005) Belabid et al. (2000) ; Setti et Bouznad (1998) Belabid (2003) Rahmania-Hamzaoui (2000) Canfield et Woore (1991)

Les Pseudomonas fluorescents sont largement testés grâce à leur croissance rapide et

leur capacité à coloniser la rhizosphère (Lemanceau, 1992 ; Fukui et al., 1994) .En plus de la

compétition pour les sources de carbone, l’antagonisme peut être attribué en grande partie à la

production de métabolites secondaires (antibiotiques, sidérophores, acide cyanhydrique…)

( O’Sullivan et O’Gara, 1992).

7.1.1. Les mécanismes biochimiques développés par les Pseudomonas fluorescents dans

la lutte biologique :

Différents mécanismes, agissant seuls ou en combinaison, ont été avancés pour

expliquer comment ces Pseudomonas fluorescents sont capables de réduire la gravité de ces

maladies (Fig. 3):

- la simple occupation des sites d’infection potentielle par colonisation de la rhizosphère,

empêchant ainsi la croissance des pathogènes ;

- la production de métabolites inhibiteurs de la croissance des pathogènes ;

- et la stimulation des mécanismes de résistance de l’hôte vis-à-vis des agents pathogènes.

Page 34: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 3. Interactions entre les Pseudomonas fluorescents, les micro-organismes phytopathogènes et les cellules racinaires (Jacques et al., 1993).

7.1.1.1. Colonisation de la rhizosphère :

Cette colonisation est susceptible d’exercer une protection contre les maladies du sol

et apparaît liée à un processus d’antagonisme, ou comme un préalable à l’expression de

facteurs responsables de l’antagonisme (antibiose, stimulation de la résistance).

Ce phénomène de colonisation peut être décomposé en trois étapes :

- le chimiotactisme, associé aux exsudats racinaires ;

- l’adsorption des micro-organismes sur les racines ;

- et la colonisation proprement dite de la rhizosphère, qui implique une consommation des

exsudats racinaires.

Gamliel et Katan (1992), Lemanceau (1992), Dowling et O’Gara (1994), Di Battista-

Leoboeuf et al. (2003) ont observé que la solarisation des sols a pour effet d’améliorer la

croissance des plantes. Les analyses de sols montrent que cette solarisation s’accompagne

d’un accroissement de la proportion de Pseudomonas fluorescents dans la rhizosphère, à la

suite d’une augmentation du chimiotactisme exercé par les exsudats racinaires des graines vis-

à-vis des souches de P. fluorescens ou P. putida.

Micro-organisme phytopathogène

Page 35: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Le mécanisme de compétition pour le fer est activé et repose sur la production de

sidérophores, molécules chélatrices du fer, dont la biosynthèse chez les Pseudomonas

fluorescents est favorisée par une source d’azote (Delfosse et al., 1991). Paulitz (1991) a

démontré que P. putida N1R réduit le développement de la fonte des semis du pois et du soja

en consommant les exsudats volatils tels que l’éthanol ou l’acétaldéhyde produits par les

semences en germination, les rendant ainsi inaccessibles pour la croissance du pathogène

Pythium ultimum.

-La mobilité : De Weger et al. (1987), Scher et al. (1988) ont remarqué que la mobilité est

nécessaire à la colonisation de la rhizosphère, en observant des mutants de P. fluorescens

WCS374 dépourvus de flagelles, qui sont devenus incapables de coloniser les racines de

pommes de terre et de soja respectivement.

-L’adsorption : L’agglutination des souches de Pseudomonas par les agglutinines des racines

était associée à une meilleure colonisation de la rhizosphère (Van Peer et al., 1991a). Les pili

joueraient un rôle important dans la fixation de Pseudomonas fluorescens sur les racines de

maїs (Vesper, 1987).

7.1.1.2. Production de substances inhibitrices de la croissance des pathogènes :

Les Pseudomonas fluorescents produisent un grand nombre de métabolites

secondaires (Leisinger et Margraff, 1979) qui pourraient jouer un rôle dans l’effet antagoniste

de ces micro-organismes dans le sol. Ces agents inhibiteurs peuvent être scindés en 4

groupes : les antibiotiques, les sidérophores, les enzymes et l’acide cyanhydrique (HCN).

A ces métabolites secondaires, il convient d’ajouter une molécule dérivant du métabolisme

primaire, l’ammoniaque, qui, par l’alcalinisation du milieu qu’il provoque, peut avoir un effet

inhibiteur, principalement sur la croissance d’espèces fongiques phytopathogènes.

-Les antibiotiques : Plusieurs antibiotiques sont produits par les Pseudomonas fluorescents et

jouent un rôle important dans l’inhibition d’agents phytopathogènes, le 2,4-diacetyl-

phloroglucinol (DPG) produit par P. fluorescens CHA0 (Haas et al., 1991 ; Keel et al., 1992,

1996) a montré un effet suppressif sur plusieurs phytopathogènes (G. graminis et

Thielaviopsis basicola), d’autres antibiotiques sont produits par les Pseudomonas dont le

pyoluteorine (Maurhofer et al., 1994), Pyrrolnitrin (Rosales et al., 1995 ; Ligon et al., 2000),

l’oomycine A (James et Gutterson, 1986 ; Howie et Suslow, 1991).

Page 36: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

-Les sidérophores : Quoiqu’un des éléments les plus abondants de la surface terrestre, le fer

se trouve le plus souvent dans des conditions de pH proches de la neutralité et dans un

environnement aérobie sous la forme de polymères d’hydroxydes ferriques fortement

insolubles (à pH 7, la concentration en Fe3+ soluble est évaluée à 10-17 M) (Jacques et al.,

1993). La plupart des micro-organismes ont donc développé un mécanisme hautement

spécifique de captation des ions ferriques basé sur la production de sidérophores dans des

conditions de carence en fer. Ce sont des substances de faible poids moléculaire, chélatrices

du Fe3+ et servant de transporteur de l’ion ferrique à l’intérieur de la cellule microbienne

(Neilands et Leong, 1986). Les Pseudomonas fluorescents produisent deux types de

sidérophores, l’un dit de faible affinité (pyochéline) décelé chez P. aeruginosa (Cox et al.,

1981) et l’autre, possédant une affinité élevée (pyoverdine ou pseudobactine). La production

en quantités importantes de ces molécules chélatrices dans le sol permet aux Pseudomonas

fluorescents de s’approprier tout le fer nécessaire à leur croissance et de le rendre inaccessible

aux autres microorganismes (Viswanathan et Samiyappan, 2004).

-Les enzymes : la production d’enzymes mycolitiques est également évoquée pour expliquer

l’action antagoniste des Pseudomonas fluorescents (Lam et al., 1992). Pour une souche de

Pseudomonas stutzeri (non fluorescent), Lim et al. (1991) ont montré que la chitinase et la

laminarinase produites par cette souche sont responsables de l’antagonisme in vitro observé

vis-à-vis de Fusarium solani.

-L’acide cyanhydrique : selon Voisard et al. (1989), la production d’acide cyanhydrique

(HCN) par la souche de P. fluorescens CHA5 est nécessaire à la protection de la plante vis-à-

vis de l’agent de la pourriture noire du tabac. Ce mécanisme est de moindre importance avec

la souche CHA77 (Haas et al., 1991). L’HCN produit dans la rhizosphère activerait des

réactions de défense de la plante, ce qui correspond à un mécanisme indirect de protection.

7.1.1.3. Mécanismes indirects :

Il existe des interactions entre les Pseudomonas et les cellules racinaires, qui

permettent d’augmenter la résistance de celles-ci à l’infection par des micro-organismes.

La réduction du manganèse par les Pseudomonas fluorescents pourrait jouer un rôle

(Sarniguet, 1990). Cette réduction augmenterait la quantité de manganèse disponible pour la

plante et, par ce biais, conduirait à une meilleure tolérance de cette dernière au parasite. Van

Peer et al. (1991b) ont démontré que la présence d’une souche de Pseudomonas sp. WCS

417r dans la rhizosphère d’œillet, induit l’accumulation par les cellules de la plante de

phytoalexines présentant une toxicité vis-à-vis de Fusarium oxysporum.

Page 37: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Enfin, la production par les Pseudomonas fluorescents de composés promoteurs de la

croissance des plantes tels que l’acide indole-3-acétique (Haas et al., 1991).

7.2. Le genre Bacillus spp. :

Les Bacillus forment un genre de bactéries à gram positif, appartenant à la famille des

bacillacées (Bacillaceae), l’ordre des Bacillales, la classe des bacilles (Bacilli), le phylum des

Firmicutes. De forme bacille, ils sont aérobies ou aéro-anaérobies facultatifs, et tirent leur

énergie par respiration ou fermentation. Ces bactéries sont capables de produire des

endospores leur permettant de résister à des conditions environnementales défavorables.

Les Bacillus sont hétérotrophes, saprophytes et ubiquitaires. Elles sont fréquemment

retrouvées dans le sol où certaines espèces ont un rôle dans le cycle du carbone et de l'azote.

On peut trouver des Bacillus dans des denrées alimentaires.

Le genre Bacillus est classé comme suit [10]:

Règne : Bacteria Embranchement : Firmicutes Classe : Bacilli Ordre : Bacillales Famille : Bacillaceae Genre : Bacillus

Il en existe un grand nombre d'espèces avec des propriétés physiologiques et des

habitats très variés. Certaines espèces sont trouvées dans l'eau douce, d'autres dans l'eau de

mer. Il existe des espèces thermophiles, acidophiles, psychrophiles, alcalinophiles.

-Bacillus anthracis responsable de la maladie du charbon, ou anthrax, murrain, woolsorter’s

disease, ou encore « sang de rate ».

-Bacillus cereus bactérie ubiquitaire présente dans le sol et nombreux autres environnements,

certaines souches sont pathogènes.

-Bacillus licheniformis

-Bacillus megaterium très fréquente dans le sol.

-Bacillus subtilis, ubiquitaire, bactérie du sol, utilisée en biotechnologie, est un exemple

d’adaptation. Elle forme des spores capables de survivre dans des conditions extrêmes,

révélant une adaptation très ancienne.

[10] : http://data.gbif.org/species/13238979/

Page 38: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

-Bacillus thuringiensis pathogène des insectes, ses vertus entomotoxiques ont été à l'origine

d'un intérêt agricole, sylvicole et commercial dès les années 1930, mais beaucoup plus

marqué à la fin du 20ème siècle, notamment avec le développement du génie génétique et le

brevetage du vivant.

Les premières applications de Bacillus thuringiensis dans l'environnement datent de

1933. Il a été utilisé dès les années 1950 dans les forêts, les champs et les vignobles. Jusqu'au

milieu des années 1970, sa principale application était la lutte contre les lépidoptères

défoliateurs dans les forêts et certains papillons parasites des grandes cultures, de maïs

notamment. En 1976, la découverte des sérotypes israelensis (Bti) et tenebrionis a permis

l'ouverture de nouveaux marchés, grâce à une action larvicide sur les moustiques, les simulies

et les coléoptères.

Plusieurs espèces du genre Bacillus sont efficaces dans le bio contrôle de divers

champignons phytopathogènes (Williams et Asher, 1996 ; Landa et al., 1997 ; Commare et

al., 2002 ; Swain et Ray, 2006).

Les espèces de Bacillus productrices d’antibiotiques sont B. subtilis, B. polymyxa, B.

brevis, B. licheniformis, B. circulans, B. cereus. Les antibiotiques polypeptidiques produits

par Bacillus les plus utilisés dans les traitements médicaux sont la bacitracine, la gramycidine

S, les polymyxines, la tyrotricidine (Morikawa et al., 1992 ; Perez et al., 1993 ; Drablos et al.,

1999). Ils ont un large spectre d’action et sont utilisés comme agents anti-fongiques (Milner et

al., 1995).

La plupart de ces Bacillus ont été capables d’inhiber la croissance de Fusarium

oxysporum efficacement in vitro. D’autres pathogènes parmi le F. oxysporum dont F.o.

ciciris, F.o. phasioli et F.o. melonis sont inhibés par des isolats de Bacillus spp. de la

rhizosphère du pois chiche (Landa et al., 1997).

La souche Bacillus cereus UW85 a la capacité de réduire les maladies des plantes

causées par les Oomycètes (Handelsman et Stabb, 1996), grâce à la production des

antibiotiques Zwittermicine (Milner et al., 1996a) et Kanosamine (Milner et al., 1996b).

Page 39: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

8. Modes d’action des bactéries sur les champignons pathogènes :

8.1. Modes directs :

La production de substances antibiotiques voire antifongiques par la bactérie est le

mode d’action le plus répandu et a priori le plus efficace contre les champignons pathogènes.

La molécule produite par la bactérie a un effet soit fongistatique, en ralentissant ou inhibant la

croissance du champignon, soit fongicide, en conduisant à la mort cellulaire fongique. Ces

activités ont souvent été mises en évidence in vitro dans des tests de confrontation

champignons – bactéries sur des milieux nutritifs permettant la production des composés

toxiques. Ces antibiotiques ou fongistatiques dérivent souvent du métabolisme secondaire

bactérien et appartiennent à différentes familles chimiques dont les polykétides (Sarniguet et

al., 2008). Chez les Pseudomonas sp., la pyrrolnitrine a une implication en protection des

plantes pour un spectre restreint aux oomycètes. Elle est exploitée par ailleurs comme

antifongique puissant dans les dermatoses humaines et des molécules homologues sont

utilisées comme fongicides agricoles. Parmi les antibiotiques, le 2,4 – diacétylephloroglucinol

produit par Pseudomonas sp. présente un spectre d’action assez large vis-à-vis de plusieurs

pathogènes fongiques telluriques, comme Fusarium oxysporum sur tomate, Rhizoctonia solani

sur pomme de terre, Pythium sp. sur concombre et betterave (Haas et Défago, 2005). D’autres

antibiotiques connus, comme le cyanure d’hydrogène, sont volatiles. Par ailleurs,

l’implication d’un système de sécrétion bactérien dans l’antagonisme vis-à-vis de Pythium

laisse augurer de la découverte de nouvelles molécules intervenant dans l’antagonisme

(Rezzonico et al., 2005). Mais la production de ces substances antibiotiques varie en fonction

des conditions nutritives et environnementales de la souche bactérienne. Les travaux actuels

sur les systèmes génétiques très complexes de régulations de la production de quelques uns de

ces antibiotiques ont pour but de comprendre la relation avec l’environnement, mais ils sont

cependant souvent restés centrés sur des questions de physiologie bactérienne. Les surfactants

forment une autre famille de composés toxiques. Ces lipopeptides cycliques, comme les

rhamnolipides, sont capables de faire éclater des zoospores d’oomycètes (Raaijmakers et al.,

2006).

Des enzymes comme les glucanases et chitinases produites par certaines bactéries sont

également impliquées car elles dégradent les parois des champignons. La compétition

nutritive, comme mécanisme général est aussi un mécanisme spécifique quand elle porte soit

sur une source de carbone particulière, soit sur un oligo-élément indispensable à la

physiologie du champignon. Un exemple existe autour de l’élément fer.

Page 40: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Les Pseudomonas, comme les champignons, sont capables de produire des

sidérophores, molécules servant à capter le fer.

Le sidérophore bactérien ou pyoverdine a une plus grande affinité pour le fer que

certains sidérophores fongiques et par conséquent sa production abondante prive le

champignon de fer. Ainsi, les chlamydospores de Fusarium oxysporum sur tomate, carencées

en fer ne germent plus et ne donnent plus la forme mycélienne infectieuse (Lemanceau et

Alabouvette, 1993).

8.2. Modes indirects :

Des bactéries actives en protection des plantes peuvent agir indirectement via la plante

en induisant des réactions de défense. La résistance de la plante obtenue n’est que partielle,

c’est à dire que la protection est modérée mais réelle. Cette résistance peut-être locale, au

niveau de la zone d’application de la bactérie sur la plante, ou systémique, c’est à dire

éloignée du point d’application sur la plante. Parmi les exemples concernant l’induction

systémique de la résistance, les voies de réponse aux bioagresseurs de la plante telles que,

l’acide salicylique, ou le jasmonate/éthylène (Sarniguet et al., 2008).

Un autre mode d’action indirect est la modification de l’environnement physico-

chimique du champignon par la bactérie. Certaines bactéries produisent abondamment des

acides organiques qui en abaissant le pH du milieu rendant disponibles des macro et oligo

éléments qui empêchent la croissance de mycélium sensible aux pH bas ou renforcent la

croissance racinaire permettant d’échapper à la maladie. Ces différents mécanismes directs et

indirects peuvent être rencontrés chez une même souche bactérienne ou au contraire ne

constituer que le principal mode d’action efficace (Sarniguet et al., 2008).

Page 41: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

II. Matériel et Méthodes : 1. Origine des souches fongiques :

Avant d’aborder les différents essais, il convient de faire un état d’origine des souches

phytopathogènes. Elles ont été isolées et identifiées par M. Bellahcene, au Laboratoire de

Microbiologie, Département de Biologie, Université de Mostaganem. L’origine des

champignons est indiquée dans le tableau (6) ci-dessous :

Tableau 6. Origine des champignons phytopathogènes.

Souches Année d’isolement Origine

Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici

2006

Tiges de tomate présentant des symptômes de fusariose (région de Mostaganem)

Verticillium dahliae

2004

Rameaux d’olivier présentant des symptômes de verticilliose (région de Maghnia- Tlemcen)

2. Isolement des souches bactériennes :

Parmi les différents représentants de la microflore du sol rhizosphérique, nous avons

recherché à isoler un certain nombre d’isolats en fonction des critères suivants :

- genres ayant déjà été décrits comme possédant des qualités antagonistes ;

- et genres les plus fréquemment rencontrés au cours de nos différents isolements.

2.1. Echantillonnage :

Les échantillons de sol ont été prélevés en 2007 dans les zones rhizosphèriques de

différentes plantes saines (olivier, tomate, fève) des régions de Mohammadia, Tlemcen et Ain

Temouchent selon la méthode de Pochon et Tardieux (1962). La couche superficielle du sol (5

cm) a été éliminée puis un échantillon de 100g est prélevé à proximité du système racinaire, et

mis dans des sacs en plastique propres. Il est directement analysé ou conservé à 4°C pendant

6 heures au maximum.

2.2. Milieux de culture utilisés :

Les milieux King B (KB) et gélose nutritive (GN) (Annexe 1) servent à la culture des

bactéries ciblées. Les Pseudomonas produisent des sidérophores fluorescents visibles sur

milieu King B (King et al., 1954).

Page 42: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

2.3. Traitement des échantillons :

10 g de sol rhizosphérique sont transférés dans un erlenmeyer contenant 90 ml d’eau

distillée stérile, la suspension microbienne est ensuite récupérée après agitation à 120 rpm

pendant 30 min (Rangarajan et al., 2002), on procède ensuite aux dilutions décimales (10-1 à

10-5) dans de l’eau physiologique (Annexe 1). 0.1ml de chaque dilution est étalé sur une boîte

de Petri contenant du Milieu KB et une autre boîte contenant de la gélose nutritive.

Pour sélectionner les espèces de Bacillus, les échantillons sont chauffés à 60°C

pendant 60 min dans un bain marie (Chilcott et Wigley, 1993). L’incubation des boîtes se fait

à 28 °C pendant 48 heures.

2.4. Isolement et purification des souches bactériennes:

Les colonies présentant des caractéristiques macroscopiques correspondant aux genres

Bacillus (très grande colonie sèche et irrégulière) et Pseudomonas (colonie assez grande,

nacré avec un contour dentelé et une pigmentation jaune-vert) sont repiquées sur boîtes de

Petri de façon successive jusqu’à l’obtention de cultures pures. Ces dernières sont soumises à

la coloration de Gram (Bacillus : Gram +, Pseudomonas : Gram -) et à la recherche de la

catalase, ces tests préliminaires nous permettent de vérifier et d’orienter notre recherche vers

les genres Bacillus et Pseudomonas.

2.5. Conservation des souches bactériennes :

La conservation des souches à courte durée a été effectuée à 4°C sur gélose inclinée en

tubes à essai, à raison d’un repiquage toutes les 4 semaines.

3. Caractéristiques de pré-identification des souches :

3.1. Etude morphologique :

L’étude macroscopique nous a permis de relever le diamètre, la pigmentation et

l’aspect des colonies. Alors que l’étude microscopique par l’intermédiaire de la coloration de

Gram, nous a permis d’examiner la forme, le mode d’association et le résultat de la coloration

de Gram des bactéries.

Page 43: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

3.1.1. Coloration des spores au vert de malachite :

Les bactéries du genre Bacillus forment une structure exceptionnellement résistante

appelée endospore, sa morphologie et sa localisation varient selon les espèces et sont souvent

précieuses dans l’identification. Les endospores ne sont pas bien colorées par la plupart des

colorants, cependant une fois colorées, elles résistent à la décoloration. Cette propriété est à la

base de la coloration des spores au vert de malachite.

Dans cette coloration le frottis est fixé à la chaleur, puis recouvert d’une solution

aqueuse de vert de malachite à 5%. On laisse agir à chaud (plaque chauffante) pendant 15

minutes à partir de l’émission de vapeurs (ne jamais laisser sécher ; rajouter du colorant si

nécessaire). La préparation est ensuite lavée sous filet d’eau, colorée à la safranine (solution

aqueuse 5%) pendant 5 min puis rincée, séchée et observée au microscope photonique. Les

spores apparaissent colorées en vert, le reste de la bactérie ou les bactéries n’ayant pas sporulé

sont colorées en rouge-rosé.

3.2. Etude biochimique :

3.2.1. Recherche de la catalase :

La catalase est une enzyme de haut poids moléculaire existante chez toutes les

bactéries aérobies, elle leur permet de vivre en présence d’oxygène. En plus de la chaîne

respiratoire des cytochromes, il existe en effet chez les aérobies une chaîne accessoire courte,

fixant l’hydrogène sur l’oxygène en aboutissant à de l’eau oxygénée (peroxyde d’hydrogène)

selon la réaction :

2 H2O2 � 2 H2O + O2

La recherche de cette enzyme est effectuée simplement par mise en contact d’une

colonie avec quelques gouttes d’ H2O2 à 10 V, un important dégagement gazeux traduit la

présence d’une catalase. Les Bacillus ainsi que les Pseudomonas sont catalase positives.

3.2.2. Recherche de l’oxydase :

Ce test est à la base de l’identification des bactéries Gram négatives. Il permet de

mettre en évidence une enzyme : la phénylène diamine oxydase des bactéries à partir de leur

culture en milieu gélosé. Cette enzyme est capable d’oxyder un réactif : le N-diméthyl

paraphénylène diamine. Pour cela, une colonie bactérienne est mise en contact avec du papier

filtre imbibé du réactif à l’aide d’une pipette Pasteur (instrument n’oxydant pas le réactif).

Page 44: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Une coloration rose exprime un résultat positif (la bactérie possède une oxydase). Pas

de coloration le résultat est négatif (bactérie ne possède pas d’oxydase).

3.2.3. Utilisation du citrate de Simmons :

L’utilisation du milieu citrate de Simmons (Annexe 1) a pour but de déterminer si un

organisme peut utiliser le citrate comme seule source de carbone (cas des Pseudomonas).

Cette technique consiste à ensemencer le milieu citrate de Simmons à partir d’une culture

bactérienne âgée de 48 heures prélevée du milieu KB. L’incubation se fait à 28 °C pendant 24

heures. Les bactéries citrate (+) donnent une culture abondante et se traduit par le virage de

l’indicateur du verre au bleu (Larpent, 1975).

4. Potentialités antagonistes in vitro des isolats :

4.1. Méthode de confrontation directe en boîte de Petri :

L’évaluation du phénomène d’antagonisme est réalisé vis-à-vis du Fusarium

oxysporum f.sp lycopersici (F.o.l) et Verticillium dahliae (V.d). Les champignons comme les

espèces bactériennes proviennent de pré cultures en boîtes de Petri. Un disque de champignon

(F.o.l ou V.d) de 8 mm de diamètre est prélevé puis déposé à l’aide d’un emporte pièce stérile

sur une boîte de Petri contenant soit de la gélose nutritive pour les tests en présence des

espèces de Bacillus ou sur milieu King B pour les espèces de Pseudomonas (Fig. 4). A 2.5cm

de la pastille du Fusarium, et à 2.0cm pour le Verticillium, une souche bactérienne est

ensemencée en trait. Chaque souche bactérienne est confrontée au F.o.l et au V.d, à raison de

3 répétitions.

Le témoin consiste en une boîte contenant une pastille du champignon de 8mm de

diamètre et où l’inoculum bactérien est remplacé par de l’eau distillée stérile (Dennis et

Webster, 1971 ; Wong et Baker, 1984 ; Weller et Cook, 1986 ; Inam-ul-Haq et al., 2003).

L’incubation des boîtes est faite à 28°C pendant 5 jours pour F.o.l et 10 pour V. dahliae.

La lecture des résultats consiste à mesurer la distance parcourue par le champignon en

direction de l’antagoniste bactérien. Ainsi le pourcentage d’inhibition (%) a été calculé

comme suit :

(%) inhibition = ( Rtémoin – Rtest) / Rtémoin x 100 (Wang et al., 2002)

Rtémoin : distance radiale max de la croissance du champignon.

Rtest : distance radiale sur une ligne en direction de l’antagoniste.

A partir de 20% on peut parler d’inhibition.

Page 45: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 4. Méthode de confrontation directe en boîte de Petri entre les souches bactériennes et l’agent phytopathogène.

4.2. Méthode de mise en évidence de substances antagonistes volatiles :

Cette technique consiste à confronter indirectement la souche bactérienne avec le

champignon phytopathogène et évaluer l’action antagoniste grâce à l’action des substances

volatiles sécrétées par la bactérie testée. Dans cette technique, une boîte contenant la bactérie

est incubée pendant 24 heures à 28°C, puis dans des conditions stériles son couvercle est

remplacé par le fond d’une autre boîte contenant du milieu PDA (Annexe1), ensemencé par

une pastille de 8 mm de diamètre du champignon Fusarium oxysporum; les 2 fonds de boîtes

superposés sont scellés avec du parafilm afin d’éviter toute déperdition de substances volatiles

(Fig. 5).

Dans la boîte servant de témoin, l’inoculum bactérien est remplacé par de l’eau

distillée stérile (Fiddaman et Rossall, 1993 ; Montealegre et al., 2003 ; Chaurasia et al., 2005 ;

Trivedi et al., 2006). L’incubation est faite à 28°C pendant 5 jours. La lecture des résultats se

fait comme décrit précédemment.

Agent Phytopathogène (8mm)

Milieu de culture

2.5cm

Bactérie ensemencée en trait

Page 46: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 5. Méthode de confrontation indirecte sur milieu de culture par action des substances volatiles entre les souches bactériennes et l’agent phytopathogène.

4.3. Activité des filtrats de culture :

4.3.1. Préparation des filtrats de culture :

Les bactéries ont été cultivées séparément dans des erlenmeyers de 250 ml contenant

chacun 50 ml de bouillon nutritif (BN) (Annexe 1). Les cultures sont agitées (75tr/min)

pendant une semaine à 28 °C ; Après centrifugation à 3000 rpm pendant 20 min, le surnageant

est récupéré et filtré sur membrane millipore stérile (0.22 µm de diamètre) à l’aide d’une

seringue stérile. Le filtrat obtenu est conservé à froid à 4°C dans des fioles fermées

hermétiquement.

4.3.2. Action du filtrat sur la croissance mycélienne du parasite :

L’incorporation du filtrat au milieu PDA est faite à une concentration de 25%

(témoin : le filtrat est remplacé par du bouillon nutritif stérile) ; des pastilles de 8mm de

diamètre sont prélevées à la périphérie d’une culture fongique jeune du Fusarium oxysporum,

âgée de 5 jours, et sont placées dans des boîtes de Petri contenant le milieu PDA. La

croissance mycélienne du parasite est évaluée par la mesure du diamètre moyen des colonies

après 5 jours d’incubation à 28°C (Sedra et Maslouhy, 1995). Un pourcentage moyen

d’inhibition de la croissance mycélienne du parasite a été calculé comme décrit

précédemment. Toutes les expériences effectuées ont été répétées 3 fois.

Milieu de culture

Parafilm

Bactérie ensemencée en strie

Agent Phytopathogène

Page 47: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

5. Etude du phénomène d’antagonisme in vivo :

5.1. Production de la suspension sporale du champignon :

Les spores des deux champignons phytopathogènes sont obtenues en inondant une

culture de 14 jours sur milieu PDA (incubée à 28°C) avec 10 ml d’eau distillée stérile, les

conidies sont délogées en grattant la surface du milieu avec le bout d’une pipette Pasteur

stérile. Le liquide résultant est filtré à travers 4 couches de mousseline autoclavée (toile de

coton) pour éliminer les débris du mycélium et du milieu. Le filtrat obtenu contenant les

spores est lavé 2 fois avec de l’eau distillée stérile et la suspension sporale est centrifugée à

1000 g pendant 5 minutes. La concentration des conidies est estimée à l’aide une cellule de

Malassez (Annexe 2) et ajustée à la concentration voulue (5.105 spores/ml) en y rajoutant de

l’eau distillée stérile (Omar et al., 2006).

5.2. Production de la suspension bactérienne :

5.2.1. Des isolats pré-identifiés Bacillus spp. :

Des boîtes de Petri contenant le milieu nutritif gélosé sont ensemencées en stries et

incubées pendant 24 h à 30°C .Les boîtes sont ensuite inondées avec 10ml d’eau distillée

stérile puis grattées avec une pipette Pasteur stérile, la suspension récupérée est homogénéisée

par agitation à l’aide d’un vortex. Des flacons contenant 50 ml d’YPG (Annexe 1) sont

inoculés avec 100 µl de l’inoculum bactérien et incubés à 30 °C pendant 48 h (Omar et al.,

2006).

5.2.2. Des isolats pré-identifiés Pseudomonas spp. :

Ces souches bactériennes sont cultivées dans des boîtes de Petri contenant le milieu

King B, puis incubées à 27°C pendant 24 h. La suspension bactérienne a été réalisée en

grattant la surface du milieu dans du MgSO4 à 0.01 M, après homogénéisation à l’aide d’un

vortex, des flacons contenant 50 ml de King B sont inoculés avec 100 µl de l’inoculum

bactérien et incubés à 27°C pendant 48 h (Omar et al., 2006).

Page 48: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

5.3. Méthode d’étude de l’aptitude des isolats bactériens à réduire la gravité de la

fusariose et de la verticilliose de la tomate :

Matériel végétal : Quatre variétés de tomates ont été utilisées : Luxor F1, Marmande, Heinz

1370 et Saint Ruff.

5.3.1. Tests sur graines en boîtes de Petri :

Quatre variétés de tomate (Luxor F1, Marmande, Heinz 1370 et Saint Ruff) ont été

utilisées pour ce test. Heinz et Saint Ruff ont été choisies pour leur grande utilisation à

l’échelle nationale (20 et 60% respectivement), Marmande pour sa disponibilité sur le marché,

et Luxor F1 qui est une hybride. Pour nos essais, nous avons pris comme base un lot de 100

graines par variété.

La désinfection des graines de tomate a été réalisée dans une solution d’hypochlorite

de sodium à 5 %, elles y sont immergées pendant 3 min afin d’éliminer toute trace de

contamination superficielle préexistante, puis rincées 6 fois dans de l’eau distillée stérile

durant 30 min (Simons et al., 1996). Les graines désinfectées sont transférées dans des boîtes

de Petri contenant du papier filtre (stérile, imbibé de 3 ml d’eau distillée stérile) à raison de 10

graines par boîte. 1ml d’inoculum bactérien est immédiatement ajouté sur les graines.

Après 24 h d’incubation à 25°C, l’inoculum fongique de F. oxysporum ou V. dahliae

(5x105 spores ml-1) est alors ajouté. Les témoins sont réalisés comme suit:

- des boîtes contenant des graines, où l’inoculum fongique est remplacé par de l’eau

distillée stérile et l’inoculum bactérien par 1 ml de milieu YPG ou King B stérile ;

- et des boîtes contenant des graines inoculées par le pathogène avec ajout d’1ml de

YPG ou King B stérile.

Les boîtes de Petri contenant les graines sont mises à incuber dans une étuve

(obscurité) à une température de 25 °C, pendant 4 jours. Au cinquième jour, elles sont

transférées à la lumière (16h photopériode) avec ajout de 2 ml d’eau distillée stérile par boîte,

afin de maintenir une humidité suffisante. Au septième jour, l’expérience est achevée

(Hultberg et al., 2000). Nous avons ensuite réalisé des observations visuelles des graines et

des plantules obtenues, puis nous avons procédé à la notation et à la mesure du poids frais des

plantules.

Page 49: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

La sévérité des deux types de maladie a été mesurée en utilisant l’indice de maladie,

selon Rafin et Tirilly (1995), répartissant les plantules en 5 classes selon les

symptômes observés:

0 : plantule saine

1 : extrémité de la racine nécrosée

2 : secteur nécrotique au dessus du bout de la racine

3 : racine partiellement nécrotique avec diminution de la croissance des cotylédons

4 : nécrose sévère, racine <2 cm et pas de cotylédons.

5.3.2. Tests en serre :

Notre travail au niveau de la serre, se traduit par l’exécution d’inoculations sur les

plantules de tomate. Le substrat utilisé pour ces essais en serre est le terreau (Annexe 3). Ce

dernier a subi une série de 3 autoclavages pendant 20 min à 120°C, à 24 heures d’intervalle,

puis laissé à température ambiante durant une journée (Snissi et al., 2006). Les graines de

tomate utilisées correspondent aux deux variétés : Saint Ruff, Heinz 1370. Les graines

désinfectées, comme décrit précédemment, sont ensuite mises à prégermer durant 24 h dans

des boîtes de Petri contenant du papier filtre stérile (ou du coton hydrophile stérile) imbibé

d’eau distillée stérile, puis placées à l’obscurité. Les graines germées sont ensuite transférées

dans des pots en plastique (contenant du terreau) puis maintenues pendant 14 jours dans une

chambre de culture à une température de 25°C avec 60 à 80% d’humidité et une photopériode

contrôlée de 16h. Les plantules ayant des tailles identiques sont choisies pour la suite de

l’expérience (une plantule par pot).

Les plantules obtenues sont inoculées avec 1ml de la suspension bactérienne

(antagoniste), appliquée dans le terreau à la base de la tige (collet). 24h après l’inoculation,

une suspension sporale 5.105 spores ml-1 de F. oxysporum ou V. dahliae est ajoutée de la

même manière, les plantules sont suivies avec un arrosage quotidien.

Le dépérissement et la mort des plantules sont enregistrés (Omar et al., 2006). Il est à

noter que le plateau contenant les pots est tourné tous les 2 jours pour éviter les effets de

positionnement. Deux catégories de pots servent de témoins, la première contient les plantes

de tomates saines non infectées et la deuxième catégorie contient les plantes infectées avec le

champignon pathogène.

Page 50: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

La dernière observation est réalisée visuellement après 21 jours d’inoculation des

champignons en utilisant la clé de sévérité de Bora et al. (2004), les notations sont faites à la

fin de la troisième semaine selon l’échelle ci-dessous :

0 : pas de symptômes.

1 : < 25% des feuilles avec des symptômes

2 : 26-50% des feuilles avec des symptômes

3 : 51-75% des feuilles avec des symptômes

4 : 76-100% des feuilles avec des symptômes.

Selon Villajuan-Abgona et al. (1996), le pourcentage de suppression est calculé comme suit:

% suppression = [(A-B)/ A x 100]

A : sévérité de la maladie (pathogène seul)

B : sévérité de la maladie (pathogène + antagoniste).

Page 51: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

III. Résultats et discussion : 1. Etude des souches fongiques :

1.1. Etude macroscopique et microscopique du Verticillium dahliae :

La colonie de V. dahliae en culture sur milieu PDA a un aspect cotonneux, de couleur

plus ou moins blanchâtre passant après 5 à 6 jours de culture à une couleur noirâtre due à la

production en abondance de microsclérotes (Fig. 6a).

Les observations microscopiques ont montré la présence d’hyphes mycéliens

ramifiées. Des conidiophores portant des phialides verticillées par groupe de trois ou quatre,

les phialides à leur extrémité des conidies plus ou moins arrondies très nombreuses. On a

observé également la présence de microsclérotes (Figs. 6b, et 6c).

Figure 6. Aspect macroscopique (a) et microscopique (640x) (présence de spores, de microsclérotes et des phialides en forme de V) (b, c) de Verticillium dahliae.

1.2. Etude macroscopique et microscopique du Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici :

La colonie de F. oxysporum en culture sur milieu PDA a un aspect feutré, aérien d’une

couleur blanchâtre (Fig. 7a).

Les observations microscopiques ont montré la présence d’hyphes mycéliens

cloisonnés, ramifiés. Les conidiophores portent de courtes phialides, ces dernières portent à

leur extrémité des macroconidies et des microconidies qui sont abondants (Figs. 7b, et 7c).

Figure 7. Aspect macroscopique (a) et microscopique (640x) (Présence de macroconidies et de microconidies) (b, c) de Fusarium oxysporum.

2. Isolement et purification des souches bactériennes:

A partir des différents échantillons de sol, et plusieurs repiquages successifs, nous

avons pu isoler et purifier 36 souches qui correspondaient à nos exigences.

3. Pré-identification des bactéries:

L’étude macroscopique réalisée sur milieu solide gélose nutritive (GN) nous a permis

d’observer de grandes colonies sèches et irrégulières (Fig. 8). L’examen microscopique

montre de gros bacilles rectilignes à extrémités carrées ou arrondies positifs à la coloration de

Gram, avec une spore (Figs. 9, et 12).

a cb

a b c

Page 52: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Les colonies sur milieu King B sont plus petites, nacrées avec un contour dentelé et

une pigmentation jaune-vert de toutes les souches obtenues (Fig. 10), tandis que l’examen

microscopique a montré de fins bacilles droits négatifs à la coloration de Gram (Fig. 11). Ces

souches ont été transférées sur milieu citrate de Simmons et ont toutes provoqué un virage de

l’indicateur (Fig. 13), ainsi que la présence d’une oxydase. La totalité des souches est catalase

positive.

Sur les 36 souches (Tableau 7), 18 sont pré identifiées comme Pseudomonas codées P

X (X : M, A, T selon l’origine de l’échantillon), 17 correspondent au genre Bacillus codées B

X., ainsi qu’une souche inconnue nommée XT.

Tableau 7. Résultat de l’isolement des souches de Bacillus et Pseudomonas.

Lieu de prélèvement des

sols rhizosphériques

Les Bacillus Les Pseudomonas

Mohammadia Tlemcen Ain Temouchent

BM1, BM2, BM5, BM12, BM14, BM18

BT1, BT4, BT6, BT9, BT11

BA1, BA8, BA10, BA17, BA21, BA22

PM1, PM2, PM7, PM8, PM10

PT3, PT6, PT8, PT9, PT10, PT12, PT13

PA2, PA3, PA5, PA6, PA7, PA9

Total 17 18

On remarque une légère prédominance des Pseudomonas, ceci rejoint l’observation

faite par Di Battista-Leboeuf et al., (2003) que les Pseudomonas ont une densité plus élevée

dans la rhizosphère que dans le sol nu, plus précisément au niveau de la zone d’élongation des

racines et des poils absorbants.

Figure 10. Aspect macroscopique de Pseudomonas PM1 sur milieu King B.

Figure 8. Aspect macroscopique de Bacillus BT4 sur gélose nutritive.

Figure 9. Observation microscopique (1600x) de BM1 après coloration de Gram.

Figure 12. Observation microscopique (1600x) de BA10 après coloration de Gram

(présence d’endospores).

Figure 13. Utilisation du citrate de la souche Pseudomonas PT3 sur milieu citrate de

Simmons comparé au témoin.

Témoin

Figure 11. Observation microscopique (1600x) de PM1 après coloration de Gram.

Page 53: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

4. Résultats des antagonismes in vitro des isolats :

4.1. Résultat de l’antagonisme par confrontation directe en boîte de Petri :

Sur les 36 souches bactériennes testées, 15 (41.67%) ont une action inhibitrice de la

croissance (≥20%) sur Fusarium oxysporum ou Verticillium dahliae par rapport aux témoins,

et dont 9 possèdent une double activité inhibitrice sur les deux agents phytopathogènes.

Sur les 15 souches bactériennes ayant une action sur au moins un des deux

phytopathogènes : 9 sont représentées par le genre Bacillus (60%) ; ces souches sont codées

de la manière suivante BA10, BA21, BA22, BM1, BM18, BT1, BT4, BT6, BT9 ; en

revanche 5 souches représentent le genre Pseudomonas (33.33%) : PA2, PM1, PM2, PT3,

PT6 ; et enfin 1 genre inconnu (7.67%) : XT.

Les 9 souches ayant une double action inhibitrice sur le Fusarium oxysporum et le

Verticillium dahliae sont : BA10, BA21, BM1, BT1, BT4, BT9, PM1, PT3, PT6.

Action sur Fusarium oxysporum :

Les pourcentages d’inhibition les plus élevés de la croissance mycélienne de F.

oxysporum obtenus avec les Bacillus : BA10 et BM1 sont respectivement 57 et 59% (Fig. 16).

Les Pseudomonas PM1, PM2, PT3 et PT6 présentent un pourcentage d’inhibition moyen

d’environ 35% sur le genre F. oxysporum (Fig. 14) comparé au témoin (Fig. 15). Ces souches

se sont révélées moins performantes que les isolats de Bacillus, malgré une forte pigmentation

(jaune-vert) sur milieu gélosé (Fig. 16).

Figure 14. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Fusarium oxysporum f.sp lycopersici en confrontation directe avec les antagonistes.

0

10

20

30

40

50

60

70

BA10 BA21 BA22 BM1 BT1 BT4 BT6 BT9 PM1 PM2 PT3 PT6

% d’inhibition

Souches bactériennes

Page 54: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 15. Fusarium oxysporum sur milieu de culture après 5 jours d’incubation (témoin).

Figure 16. Confrontation directe en boîte de Petri entre les souches bactériennes (BA10, BM1, BT6, PM1) et Fusarium oxysporum après 5 jours d’incubation.

Action sur Verticillium dahliae :

L’action inhibitrice des souches bactériennes sur le V. dahliae a montré que 4 souches

se distinguent et présentent des résultats encourageants (Fig. 17), il s’agit des Bacillus BT4

avec 62%, BA10 avec 72%, BM1 et BT9 avec 75% d’inhibition de la croissance de

Verticillium (Fig. 19) comparé au témoin (Fig. 18); les autres souches de Bacillus présentent

un antagonisme allant de 30 à 45%, tandis que pour les Pseudomonas leur pourcentage

d’inhibition se situe entre 30 et 40% (Fig. 17).

Figure 17. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Verticillium dahliae en confrontation directe avec les antagonistes.

Les résultats obtenus montrent que pour les isolats les plus performants, la zone

d’inhibition est tellement grande qu’il n’y a pas eu de contact physique avec le pathogène

(Fig. 16,18) concluant que la bactérie produit des métabolites antifongiques (Montealegre et

al., 2003). La différence entre les pourcentages d’inhibition de nos souches suggère que le

mode d’action et/ou le type de métabolite produit par les isolats peut varier, mais aussi que les

bactéries sont taxonomiquement différentes (Williams et Asher, 1996).

% d’inhibition

Témoin

PM1 BM1 BA10 BT6

0

10

20

30

40

50

60

70

80

BA10 BA21 BM1 BM18 BT1 BT4 BT9 PA2 PM1 PT3 PT6 XTSouches bactériennes

Page 55: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Les métabolites sécrétés par la bactérie peuvent agir sur le champignon

phytopathogène comme fongistatique, inhibiteur de la germination, fongicide ou en lysant le

mycélium (Gloud, 1990). Selon Vining (1990), la production de ces métabolites secondaires

s’effectue durant la phase stationnaire de la bactérie. Alippi et Monaco (1994) ont démontré

que plusieurs souches de Bacillus pouvaient produire des métabolites antifongiques tels que

subtiline, bacitracine, bacilline et bacillomycine qui appartiennent à la famille des iturines.

Figure 18. Verticillium dahliae sur milieu de culture PDA après 10 jours d’incubation (témoin).

Figure 19. Confrontation directe en boîte de Petri entre les souches bactériennes (BA10, BT1, BT9, PM1) et Verticillium dahliae après 10 jours d’incubation.

De plus, comme le milieu PDA (et GN) utilisé dans l’expérience de confrontation

directe est riche en nutriments, la compétition peut être exclue comme le mode d’action de ces

isolats (Landa et al., 1997).

4.2. Résultat de l’antagonisme par les substances antagonistes volatiles :

Sur les 15 souches sélectionnées, 4 (26.67%) ont montré un effet antagoniste contre le

Fusarium oxysporum, il s’agit de: BA10, BM1, BT4, PT6 (Fig. 20) en les comparant au

témoin. Le reste des souches a montré une inhibition négligeable et parfois nulle.

Figure 20. Confrontation indirecte (substances volatiles) : Bacillus BT4 contre Fusarium oxysporum avec le témoin.

Figure 21. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Fusarium oxysporum f.sp lycopersici en confrontation indirecte (substances volatiles) avec

des antagonistes.

0

5

10

15

20

25

30

35

BA10 BM1 BT4 PT6

% d’inhibition

Souches bactériennes

Témoin

BT9 PM1 BA10

BT1

Page 56: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Les pourcentages d’inhibition des souches bactériennes varient de 21 à 33% (Fig. 21),

ceci montre que l’action des composés volatils sur la croissance de Fusarium oxysporum est

moins importante que lors des confrontations directes. D’ailleurs, ces résultats rejoignent ceux

de Tripathi et Johri (2002), signalant les composés volatils antifongiques produits par des

Pseudomonas fluorescents comme ayant un pouvoir antifongique moins important que leurs

produits diffusibles.

Les composés volatils tels que l’ammoniac et le cyanure d’hydrogène (HCN) sont

produits par un grand nombre de rhizobactéries et jouent un grand rôle dans le biocontrôle

(Brimecombe et al., 2001). Alabouvette et al. (1993) ont démontré que l’efficacité d’un agent

de contrôle biologique n’était pas due à seul mécanisme mais à une combinaison de différents

modes d’action.

4.3. Résultat de l’antagonisme par activité des filtrats de culture :

L’incorporation du filtrat des souches antagonistes dans le milieu de culture provoque

certes une inhibition moins importante mais non négligeable variant de 20% pour la souche

PT3 à 25% pour la souche PM1. Parmi les 15 isolats testés 6 souches (40%), ont un effet

inhibiteur de la croissance mycélienne de Fusarium oxysporum, il s’agit de : BA10, BM1,

BT4, PM1, PT3, PT6. Les trois souches de Pseudomonas se sont avérées moyennement plus

performantes que les Bacillus par cette méthode (Fig. 22). Ces résultats d’antagonisme par

action des filtrats de culture sont en accord avec ceux de Howell et Stipanovic (1979), Scher

et Baker (1982), Digat (1983), Olivier et Guillaumes (1983), Lemanceau et al. (1988), Loper

(1988) et Park et al. (1988). Ceci conforte aussi l’hypothèse de Sedra et Maslouhy (1994),

selon laquelle ces antagonistes sécrètent des substances antibiotiques. Ces dernières agissent

sur le parasite par une lyse du mycélium; ceci est à l’origine du phénomène d’aplatissement

des colonies observé face aux antagonistes.

Les différences d’intensité du pouvoir inhibiteur de nos souches pourraient être liées à

la nature et la quantité des substances sécrétées. Mishagi et al. (1982), ont établi une

corrélation entre la quantité de pigments fluorescents et le pouvoir antagoniste des

Pseudomonas. Plusieurs types de pigments fluorescents sont mentionnés dans la

littérature telles que: la pyoverdine (Turfreijer, 1942 ; Bossier et al., 1988 ; Iswandi, 1986), la

fluorescine (King et al., 1948), la pseudobactine (Kloepper et al., 1980).

Page 57: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Figure 22. Diagramme représentant les pourcentages moyens d’inhibition de la croissance de Fusarium oxysporum f.sp lycopersici en confrontation indirecte (filtrats de culture) avec des

antagonistes.

Plusieurs travaux ont démontré que les souches bactériennes non antagonistes sur

boîte (in vitro) sont généralement inactives aussi in vivo (Broadbent et al., 1971). Il est donc

préférable de passer par des tests in vitro, et cela malgré les limites de ces derniers, pour le

contrôle in planta (Inam-ul-Haq et al., 2003). Sur la base de cette hypothèse et suite à nos

différents résultats, nous avons choisi de tester pour la suite de notre travail deux souches

bactériennes se caractérisant par un meilleur phénomène d’antagonisme in vitro. A ce sujet,

nous avons sélectionné une souche de Bacillus (BM1), et une souche de Pseudomonas (PM1).

Avant d’aborder le phénomène d’antagonisme in vivo, une étude de caractérisation de

la souche PM1 fut réalisée grâce à l’utilisation de galeries API 20 NE. Cette étude a permis

d’identifier cette souche comme étant Pseudomonas fluorescens (Fig. 23).

Figure 23. Caractérisation de la souche Pseudomonas PM1 à l’aide d’une galerie API 20 NE.

0

5

10

15

20

25

30

BA10 BM1 BT4 PM1 PT3 PT6

% d’inhibition

Souches bactériennes

Page 58: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

5. Résultats des essais in vivo :

5.1. Résultats de l’essai sur graines en boîtes de Petri :

Les résultats des confrontations in vivo en boîtes de Petri sont regroupés dans le

tableau (8) ci-dessous :

Tableau 8. Confrontation in vivo (sur graines en boîte) entre Fusarium, Verticillium et 2 antagonistes bactériens BM1 et PM1 sur 4 variétés de tomate.

Luxor F1 Marmande Heinz 1370 St. Ruff P.F (g) I.M P.F I.M P.F I.M P.F I.M

Témoin 0.066 0 0.044 0 0.018 0 0.019 0 Var.+F.o.l 0.011 3.6 0.011 3.7 0.015 0 0.009 2.6 Var.+BM1+F.o.l 0.031 2.2 0.032 2.8 0.019 0 0.011 1.9 Var.+PM1+F.o.l 0.034 2.2 0.023 3.0 0.020 0 0.017 1.2 Var.+V.d 0.019 3.2 0.015 3.5 0.008 2.5 0.009 3.0 Var.+BM1+V.d 0.037 2.0 0.032 3.0 0.012 2.0 0.011 2.3 Var.+PM1+V.d 0.031 2.1 0.024 2.4 0.016 2.1 0.010 2.4

Var. : Variété de tomate, P.F : poids frais (g), I.M : indice de maladie,

-Poids frais (P.F) :

En comparant les poids frais des témoins on constate que la variété Luxor F1 (hybride)

se distingue avec une meilleure croissance (0.066g), suivi de Marmande (0.044g), St. Ruff

(0.019g) et Heinz 1370 (0.018g).

Graines traitées par Fusarium oxysporum:

Les graines de tomate de la variété Luxor F1, Marmande et St. Ruff inoculées par les

spores du Fusarium oxysporum ont montrés une nette diminution du poids frais (0.011g,

0.011g et 0.009g respectivement), à l’exception de la variété Heinz 1370 (0.015g). La

différence entre les témoins (plantules non inoculées) et les plantules infectées par le

champignon est assez importante, cette action peut s’expliquer par l’absence de compétition

facilitant la dissémination du pathogène et augmentant ainsi son potentiel d’infection

(Stanghellini et Rasmussen, 1994).

Cependant, la pré-inoculation des graines par les antagonistes a eu un effet bénéfique

sur la croissance des graines par rapport à celles inoculées seulement avec le champignon.

Ce résultat s’est traduit chez la variété Marmande pré-inoculée par le Bacillus BM1

avec un poids d’environ 0.032g (Fig. 27) et 0.034g pour la variété Luxor F1 pré-inoculée par

le Pseudomonas PM1.

Page 59: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Pour la variété Heinz (résistante) une légère augmentation du poids frais de la graine

inoculée par les bactéries fut observée (0.019g pour BM1 et 0.020g pour PM1) par rapport au

témoin (0.018g) (Fig. 25).

Graines traitées par Verticillium dahliae:

Toutes les graines de tomate inoculées par les spores de Verticillium dahliae ont

montrés une diminution du poids frais. La pré-inoculation des différentes graines par les

bactéries antagonistes a montré une augmentation du poids frais par rapport aux graines

inoculées seulement avec le champignon, 0.031g pour Luxor F1 avec la souche PM1 (Fig.

26), et 0.032g pour Marmande avec la souche BM1.

-Indice de maladie (I.M):

L’indice de maladie (0 pour les témoins) est de 3.6 pour la variété Luxor F1 inoculée

seulement avec le Fusarium oxysporum, tandis que pour les mêmes graines inoculées

préalablement par le Pseudomonas PM1 il est de 2.2.

Les résultats de l’indice de maladie obtenus concordent avec ceux des poids frais, et

nous permettent de suggérer que la différence de poids des plantules et donc de leur

croissance résulte de la diminution de la sévérité de la maladie qui s’est traduite en plus d’une

diminution de la croissance de la plantule par un brunissement de la racine.

Figure 24. Test in vivo en boîtes de Petri sur des graines de tomate (St. Ruff) au jour 0.

Figure 25. Résultat de l’essai in vivo en boîtes de Petri sur graines de tomate variété Heinz au 7ème jour (a : Témoin, b : graine+PM1+ F.o.l, c : graine+ F.o.l).

Figure 26. Résultat de l’essai in vivo en boîtes de Petri sur graines de tomate variété Luxor F1 au 7ème jour (a : Témoin, b : graine+PM1+ V.d, c : graine+ V.d).

Figure 27. Résultat de l’essai in vivo en boîtes de Petri sur graines de tomate variété Marmande au 7ème jour (a : Témoin, b : graine+BM1+ F.o.l, c : graine+ F.o.l).

a b c

Page 60: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Tous les traitements des graines de tomate avec les antagonistes sélectionnés tendent à

diminuer le pouvoir pathogène des champignons. Les souches de Bacillus BM1 et

Pseudomonas PM1 stimulent légèrement la croissance des graines de tomate variété Heinz

(résistante à la fusariose), et pourrait s’expliquer par la sécrétion de métabolites

phytohormonales (Killian et al., 2000). Selon Tang (1994), un certain nombre de Bacillus ont

la capacité de produire des phytohormones : zéatine, acide gibbérellique et acide abscisique.

Woritka et al. (2004) ont démontré aussi que B. subtilis est capable de promouvoir la

croissance de la plante ainsi que d’augmenter la viabilité des graines de tomate.

L’ajout d’une suspension bactérienne à des graines de tomate a réduit de façon

significative la colonisation fongique de ces dernières, on peut supposer que cette action

résulte de la compétition pour les nutriments. Ce résultat montre l’intérêt et l’importance de la

présence de ces rhizobactéries dans la lutte biologique.

Cette infection est hautement artificielle, et comparée à une infection naturelle

l’inoculum fongique est présent à une haute concentration. Cependant, il est impossible d’en

conclure la quantité de bactéries nécessaires pour la suppression d’une infection sous des

conditions naturelles.

5.2. Résultats des essais en serre :

Les résultats du degré de protection des souches antagonistes effectués en serre sont

représentés dans le tableau (9) :

Tableau 9. Résultats des essais in vivo (in planta) entre Fusarium, Verticillium et les 2 antagonistes bactériens BM1 et PM1 sur 2 variétés de tomate.

Marmande St. Ruff

C.S % A % S C.S % A % S

Témoin 0 0 - 0 0 - Var.+F.o.l 2.12 43.5 0 2.14 36 0 Var.+BM1+F.o.l 2.0 34.9 19.77 2.0 35 2.78 Var.+PM1+F.o.l 2.0 34.8 20 2.0 34.5 4.17 Var.+V.d 2.5 51.51 0 2.4 48.89 0 Var.+BM1+V.d 2.0 37 28.17 2.0 28.11 42.5 Var.+PM1+V.d 2.0 32 37.87 2.0 38 22.27

Var. : Variété de tomate, C.S : Clé de sévérité, % A: pourcentage moyen d’atteinte des feuilles/plante, % S : pourcentage moyen de suppression de la maladie chez la plante.

Page 61: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

-Essai sur la variété Marmande :

Les résultats présentés dans le tableau (9) montrent que le pourcentage moyen

d’atteinte des feuilles par plantes de tomate inoculées seulement avec le parasite est de 43.5%

pour le Fusarium oxysporum, et de 51.51% avec le Verticillium dahliae, avec une clé de

sévérité de 2.12 et 2.5 respectivement. Les plantules ayant reçu un inoculum bactérien dans le

terreau en plus de la suspension sporale du Fusarium oxysporum ont montré une suppression

de la maladie d’environ 19.77% avec la souche BM1 (Fig. 28), et 20% en présence de la

souche PM1. Cependant, les pourcentages de suppression de la maladie causée par

Vertcillium sur les plantules de tomate avoisinent les 28.17% et 37.87% pour BM1 et PM1

respectivement.

Figure 28. Résultat de l’essai in vivo en serre sur plants de tomate variété Marmande (a : Témoin, b : plante+F.o.l, c : plante+BM1+F.o.l).

-Essai sur la variété St. Ruff :

Les résultats mentionnés dans le tableau (9) montrent que le pourcentage moyen

d’atteinte des feuilles par plantes de tomate inoculées seulement avec le Fusarium oxysporum

est de 36%, en revanche ce pourcentage a atteint 48.89% en présence de Verticillium dahliae,

avec une clé de sévérité de 2.14 et 2.4 respectivement. Les plantules ayant reçu un inoculum

bactérien dans le terreau en plus de la suspension sporale du Vertcillium ont montré une

suppression de la maladie de 42.5% avec la souche BM1 (Fig. 29), et 22.27% avec la souche

PM1. Cependant, le pourcentage de suppression de la maladie causée par Fusarium

oxysporum est de 2.78% et 4.17% en présence de BM1 et PM1 respectivement.

Figure 29. Résultat de l’essai in vivo en serre sur plants de tomate variété St. Ruff (a : Témoin, b : plante+V.d, c : plante+BM1+V.d).

D’après ces résultats, on remarque que les mêmes souches bactériennes BM1 et PM1,

actives sur le Fusarium oxysporum testées sur la variété Marmande, sont moins performantes

sur la variété St. Ruff.

a b c

a b c

Page 62: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Les résultats sont encourageant vis-à-vis du Verticillium dahliae, où la souche BM1

avec 42.5% de suppression de la maladie chez la variété St. Ruff et 28.17% chez la Marmande

est assez performante. Un des mécanismes par lequel les Bacillus exercent un effet

antifongique est le parasitisme par dégradation des membranes des phytopathogènes,. B.

licheniformis (Trachuk et al., 1996) et B. circulans (Watanabe et al., 1990) produisent

l’enzyme chitinase qui dégrade la chitine. Grâce à cette habilité à dégrader la chitine,

composant majeur dans la structure des membranes cellulaires des phytopathogènes (Someya

et al., 2004), ces enzymes chitinolytiques sont considérées importantes dans le contrôle

biologique des pathogènes du sol (Singh et al., 1999).

On peut supposer que la souche Pseudomonas PM1 avec environ 37.87% et 22.27%

de suppression de la maladie causée par Verticillium dahliae chez Marmande et St. Ruff

respectivement peut représenter un bon antagoniste. Vandenbergh et al. (1983) et

Ramamoorthy et al. (2002) ont établi que P. fluorescens stimulait les mécanismes de défense

des plantes en améliorant leur résistance à différents phytopathogènes.

Ces bactéries rhizosphèriques bénéfiques à la croissance de la plante, sont nommées

plant growth-promoting rhizobacteria (PGPR) (Kloepper et Schroth, 1978). La promotion

indirecte de la croissance de la plante se produit lorsque le PGPR atténue ou prévient les

effets néfastes des phytopathogènes par divers mécanismes telle que l’antibiose (Ashgar et al.,

2004). Elizabeth et Handelsman (1999) évoquent l’effet de Bacillus cereus sur les

rhizobactéries comme stimulant la croissance de certaines bactéries, qui augmentent la

croissance des racines, atténuent le pathogène ou induisent une résistance chez l’hôte.

Malgré les bons résultats obtenus par BM1 et PM1, une certaine différence existe entre

les résultats in vitro et in vivo. Ces résultats rejoignent ceux de Burr et al. (1978) qui ont

observé que l’effet antagoniste exprimé in vitro n’est pas toujours retranscrit dans le sol. La

diminution de l’effet antagoniste par rapport aux confrontations directes, pourrait s’expliquer

par la concentration des nutriments dans la rhizosphère qui diffère de celle du milieu de

culture, affectant ainsi la production de métabolites secondaires nécessitant un certain nombre

de carbone (Elad et Baker, 1985). On pourrait expliquer aussi la diminution de l’antagonisme

de Pseudomonas PM1 par le fait que les sidérophores ne sont pas produits en présence de fer

(Meyer et Abdallah, 1978), et donc la perte partielle du potentiel antagoniste peut être due à

l’absence de sidérophores dans un environnement riche en fer (sol).

Page 63: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

La fluctuation du niveau des sources de carbone dans la rhizosphère pourrait être une

des raisons de la variation des résultats in vitro et in vivo concernant les mêmes isolats

bactériens, puisque dans la rhizosphère les nutriments deviennent disponibles de façon

aléatoire (Lynch, 1990). Ces bactéries en carence pour des périodes plus ou moins longues

pourraient donc ne pas produire les substances antifongiques qui ont été observées sur les

milieux de culture (riches en nutriments). James et Gutterson (1986) ont remarqué aussi que la

production des antibiotiques n’est pas influencée que par la quantité mais aussi par la qualité

de la source de carbone.

Les essais de lutte biologique à l’aide de ces souches bactériennes ont montré qu’il

était possible de limiter l’incidence du F. oxysporum et du V. dahliae, bien que le niveau de

protection ne soit pas assez important. Néanmoins, l’utilisation de ce traitement biologique

permet de maintenir la maladie à un seuil acceptable, d’autant plus que les mesures

prophylactiques préconisées seront effectivement mises en pratique.

D’autres travaux ont permis de démontrer l’importance de l’action inhibitrice exercée

par des souches de Pseudomonas spp. sur le F. oxysporum ciceri, agent de la fusariose du pois

chiche (Inam-ul-Haq et al., 2003).

Uppal et al. (2008) ont noté une réduction significative de l’incidence de la

verticilliose sur la culture de la pomme de terre par des souches de Pseudomonas spp.

D’autre part, Ahmed Idriss et al., (2007) et Zhang et al., (2008) ont signalés que des enzymes

du genre Bacillus spp. auraient un rôle dans la lyse hyphale de certains champignons

phytopathogènes tels que Fusarium oxysporum, Rhizoctonia solani, Pythium ultimum et

Alternaria solani.

Dans la majorité des travaux relatifs à l’utilisation des Pseudomonas spp. et Bacillus

spp., la présélection des souches repose, en grande partie sur l’activité de l’antagonisme in

vitro. Cependant, la corrélation entre les potentialités exhibées in vitro et les niveaux des

actions de biocontrôle ou de biostimulation de la croissance végétale, n’est pas toujours

évidente (Toua, 1996 ; Benchaabane et al., 2000). Cette différence de comportement

antagoniste des souches bactériennes in vitro et invivo a été également signalée par Mercado-

Blanco et al. (2004), qui ont montré l’absence de corrélation entre le traitement des plantes

d’oliviers infectés par V. dahliae et les essais in vitro en présence de Pseudomonas spp.

Page 64: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

L’antibiose in vitro pour la présélection, impose des restrictions devant la découverte

et la mise en évidence d’autres mécanismes d’actions. Il est très utile d’utiliser des méthodes

relatives aux aptitudes des souches, qui sont plus stables et qui se rapprochent le mieux

possible des conditions d’utilisation in situ (Défago et al., 1990 ; Delorme, 2001 ; Latour et

al., 2003).

Conclusion et perspectives

Nous avons débuté ce travail en isolant des bactéries à partir de 3 échantillons de sol

rhizosphérique provenant du nord-ouest de l’Algérie. Ceci nous a permis d’isoler et de pré-

identifier 36 souches, dont 18 souches correspondent au genre Pseudomonas, 17 à celui des

Bacillus et une souche de genre inconnu.

Les 36 souches ont été testées par les méthodes de confrontation sur boîtes de Petri (in

vitro), il en est ressorti que la méthode la plus efficace sur la croissance mycélienne des

parasites était la méthode directe sur boîte comparée à celle par action des substances volatiles

et à celle par action des filtrats de culture. Nous avions choisi à la lumière de ces résultats 2

meilleurs antagonistes : Bacillus BM1 et Pseudomonas PM1, pour les essais sur plants de

tomate (in vivo).

L’ajout d’une suspension bactérienne à des graines de tomate (4 variétés) a réduit de

façon significative la colonisation fongique de ces dernières avec même un certain effet

bénéfique sur la croissance de la graine Heinz pré-inoculée par les souches BM1 et PM1.

Les résultats des essais en serre sur plants de tomate ont montré des résultats

encourageants de suppression des maladies variant de 19 à 42 %, mais aussi que certaines

souches bactériennes étaient efficaces sur les champignons chez une variété de tomate mais

pas dans l’autre supposant une différence possible dans les exsudats racinaires chez ces 2

variétés.

Les essais de lutte biologique à l’aide de ces souches bactériennes ont montré qu’il

était possible de limiter l’incidence du F. oxysporum et du V. dahliae, bien que le niveau de

protection ne soit pas assez important. Néanmoins, l’utilisation de ce traitement biologique

permet de maintenir la maladie à un seuil acceptable, d’autant plus que les mesures

prophylactiques préconisées seront effectivement mises en pratique.

Les mécanismes qui régissent les interactions plante-bactérie-champignon sont

complexes. Il est primordial de ne pas considérer la maladie seulement comme une relation

entre la plante hôte et le parasite, mais de tenir compte aussi des organismes non pathogènes,

Page 65: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

du phylloplan et /ou de la rhizosphère. L’équilibre entre ces trois éléments est fragile, il

dépend grandement des conditions extérieures, tels que le climat et la nature du sol (Bora et

Ozaktan, 1998).

Les essais effectués in vitro et in vivo nous ont permis de mettre en évidence des effets

antagonistes de quelques souches bactériennes. Ces effets antagonistes non négligeables

pourraient s’ajouter aux autres méthodes de lutte, chimique ou génétique. Selon Henni (1987)

et Omar et al. (2006), il serait intéressant de combiner la lutte biologique avec la lutte

chimique à moindres doses. Les tests que nous avons développés peuvent servir de base à la

mise en évidence de propriétés antibiotiques des Bacillus et des Pseudomonas. La mise au

point d’autres tests permettra de révéler d’autres aspects de l’activité antagoniste des souches

bactériennes et de rechercher des espèces plus efficaces afin de les utiliser dans la lutte contre

les maladies d’origine tellurique.

Enfin, bien qu’il s’agisse d’un domaine de recherche assez récent par rapport à la lutte

chimique, nous pensons que des possibilités de lutte biologique s’étendront aux différents

types de cultures et espèces végétales. D’ailleurs, plusieurs auteurs (Akkopru et Demir, 2005 ;

He et al., 2006), estiment qu’elle sera appelée dans un temps proche à jouer le rôle d’un

fongicide, puisque dans plusieurs cas, le contrôle de leur application devient souvent difficile,

parfois impraticable (Sedra et Maslouhy, 1995 ; Snissi et al., 2006).

S’il est bien vrai que la sélection des agents antagonistes est une des principales voies

à nous fournir des agents biologistes efficaces, il est certain aussi qu’elle sera la seule à nous

fournir des agents antagonistes et hautement compétiteurs. Les résultats des essais que nous

avons réalisés confirment la nécessité de continuer à effectuer des tests de pouvoir

antagonistes et de sélection d’agents de bio-contrôle au laboratoire, puis à petite échelle les

compléter par d’autres méthodes plus perfectionnées. Ainsi, une collection d’agents plus ou

moins antagonistes serait sélectionnée tout en étant d’origines différentes, adaptées au milieu,

pour obtenir à la fin une banque d’agents performants, susceptibles d’être incorporés dans les

travaux de lutte biologique.

Pour lutter contre les bio-agresseurs, il faut introduire le bon auxiliaire, au bon

moment et à la bonne dose. Cependant, un bon antagoniste défini dans des conditions

expérimentales doit posséder certaines propriétés pour être utiliser dans la lutte biologique à

grande échelle :

Page 66: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

- aptitude à la colonisation de la rhizosphère et à la conservation.

- propriétés technologiques, telle que la multiplication facile de l’antagoniste.

- propriété toxicologique : indemne de pathogénéité pour l’homme, les animaux et les

végétaux traités et ne présentant pas de risque lors de sa préparation.

- et une propriété agronomique, l’utilisation de l’antagoniste doit pouvoir s’inscrire

dans un itinéraire technique aboutissant à la meilleure stratégie visant à associer la lutte

biologique à une lutte chimique ou à une amélioration des plantes (Fernandes, 2005).

En ce qui concerne notre travail, il reste à identifier certaines de nos souches

bactériennes, ainsi que la nature chimique des substances antibiotiques mises en jeu dans le

phénomène d’antibiose vis-à-vis du parasite. La mise en évidence et l’identification de tels

composés in vitro sont relativement simples, mais sont par contre compliquées in situ en

raison de leur faible concentration (Dommergues et Mangenot, 1970 ; Mangenot et Diem,

1979).

Il est à noter qu’une étude sur une caractérisation préliminaire des substances actives

secrétées par les 2 antagonistes (BM1 et PM1) a été entamée, mais malheureusement, cette

étude n’a pas été poursuivie faute de temps et de non disponibilité de matériel spécifique à ce

genre d’étude.

Nous suggérons que ce travail soit repris sur un nombre de souches plus important,

tout en diversifiant les origines géographiques. Il serait également très intéressant de

poursuivre ce travail de screening de souches bactériennes, afin de réduire l’incidence de la

fusariose et de la verticilliose.

Ce travail a fait l’objet d’une présentation scientifique lors du séminaire national sur

Agriculture, Environnement et Santé en avril 2008 à Khemis Miliana.

Page 67: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Références bibliographiques

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Page 86: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

Annexe 1

Préparation des milieux de culture

- la dissolution des ingrédients s’effectue dans de l’eau distillée (volume déterminé) dans un bécher. - le milieu est stérilisé à l’autoclave pendant 20 minutes, à une température d’environ 120 °C et correspondant à une pression de 1 bar. - il est ensuite placé à température ambiante afin de le refroidir pour le manipuler plus facilement et surtout afin d’éviter la condensation sur les couvercles des boîtes de Petri.

Milieu YPG

Extrait de levure : 5 g Peptone : 5 g Glucose : 20 g eau distillée : q.s.p 1000 ml pH : 6.8

Milieu Bouillon Nutritif

Extrait de viande : 1.0 g Extrait de levure : 2.0 g Peptone : 5 g Chlorure de Sodium : 5 g eau distillé : q.s.p 1000 ml pH : 7.4 Ajouter 15 g d’Agar pour obtenir de la gélose nutritive

Milieu citrate de Simmons

Citrate de sodium : 1.0 g Bleu de bromothymol : 0.08 g Chlorure de sodium : 5.0 g Sulfate de magnésium : 0.2 g K2HPO4 : 1.0 g NH4H2PO4 : 1.0 g Agar : 15 g eau distillée : q.s.p 1000 ml pH : 7.1

Milieu King B

Peptone : 20 g Glycérol : 10 ml K2HPO4 : 1.5 g MgSO4, 7H2O : 1.5 g eau distillée : q.s.p 1000 ml pH : 7.2

Milieu PDA

Infusion de pomme de terre : 200 ml Dextrose : 20 g Agar : 20 g Eau distillée : q.s.p 1000 ml pH : 5.6

Eau physiologique

Chlorure de sodium : 9g eau distillée : q.s.p 1000 ml

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Annexe 2

La cellule de Malassez

Cette cellule permet de mesurer la quantité de particules en suspension dans un volume déterminé. Ce volume est compris entre le plan inférieur de la cellule et la face d’une lame appliquée sur deux épaulements situés à 0.2 mm du plan inférieur de la cellule.

Un réticule permet de matérialiser un quadrillage, chaque carreau a un volume de 1/100 de mm3. Surface du réticule : 2.5 x 2 = 5 mm2 Epaisseur : 0.2 mm Volume : 5 x 0.2 = 1 mm3

Réticule de la cellule de Malassez Suspension sporale de Fusarium oxysporum sous microscope (640x).

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Annexe 3

Le terreau

Terreau professionnel AGROFINO

Matière organique en pourcentage de la matière sèche : Matière sèche en pourcentage de produit brut : pH (H2O) : Conductivité électrique (µS/cm): Rétention en air (%) : Rétention en eau (%) : Capacité d’eau (en g/ 100 M.S) : Volume en L : Humidité (en % du produit brut) :

95 35 5.8 500 15 70 800 80 57

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Résumé :

Les champignons pathogènes causent de nombreuses maladies des plantes, dont la

gravité peut être atténuée par les bactéries non-pathogènes associées. Un total de 36 souches

(18 Pseudomonas, 17 Bacillus et 1 de genre inconnu) ont été isolées et pré-identifiées à partir

de différents sols rhizosphériques du nord ouest algérien (Mohammadia, Tlemcen et Ain

temouchent). Diverses méthodes de confrontation avec les champignons phytopathogènes

(Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici et Verticillium dahliae) ont été utilisées, parmi les

méthodes in vitro la méthode par confrontation directe sur boîte de Petri a donné les meilleurs

résultats et plus particulièrement avec les souches BM1, BA10 et PM1.

La bactérisation des graines de tomate, ainsi que la pré-inoculation des plantules de

tomate par les souches bactériennes BM1 et PM1 avant l’ajout du champignon, ont pour la

plupart montrées une diminution de la gravité de ces maladies.

Mots-clés: Bacillus, Pseudomonas, Fusarium oxysporum, Verticillium dahliae, lutte biologique, tomate. Abstract:

The fungi cause many diseases of plants, whose seriousness can be attenuated by the

non-pathogenic associated bacteria. A total of 36 strains (18 Pseudomonas, 17 Bacillus and 1

of unknown genus) were isolated and pre-identified from different rhizosperhic soils of the

Algerian western north (Mohammadia, Tlemcen and Ain Temouchent).

Various methods of confrontation with plant pathogenic fungi (Fusarium oxysporum

f.sp. lycopersici and Verticillium dahliae) were used, among in vitro methods the method by

direct confrontation on Petri dishes gave the best results and especially with the strains BM1,

BA10 and PM1.

The tomato seeds bacterisation as well as the pre-inoculation of tomato seedlings by

bacterial strains BM1 and PM1 before adding the fungi, have mostly shown a decrease in the

severity of these diseases.

Key words: Bacillus, Pseudomonas, Fusarium oxysporum, Verticillium dahliae, biological

control, tomato.

Page 90: Option enAgricultureet enAgroalimentaire Intitulé

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