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Les EChOSENTREPRENEURS SPECIAL SALON DES ENTREPRENEURS LYON AUVERGNE-RHONE-ALPES Tendance Le financement participatif séduit toujours plus d entreprises fi . Stratégie Bien choisir ses business angels . Prix La course aux concours , possible mais risquée P. 4 Solution Bootstrapping :le système D appliqué aux start-up . Analyse Entreprendre dans les quartiers un manque criant de fonds Financement participatif business angels , concours . . . trouver l ' argent ? est cofendatrice de Motd da Production. Tous droits de reproduction réservés PAYS : France PAGE(S) : 1-7 SURFACE : 363 % PERIODICITE : Quotidien DIFFUSION : 123636 13 juin 2018 - N°22715 - Entrepreneurs

Oùtrouverl argent? - Salon des Entrepreneurs · Les montants collettés en !musse de 44 %% Selon enquêteannuelle de participatif Fiance 336millions deuros ont été collectésen

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Les EChOSENTREPRENEURSSPECIAL SALON DES ENTREPRENEURS LYON AUVERGNE-RHONE-ALPES

Tendance Le financement participatif séduit toujours plus d entreprises fi . Stratégie Bien choisir ses business angels .

Prix La course aux concours , possible mais risquée P. 4 Solution Bootstrapping : le système D appliqué aux start-up . Analyse

Entreprendre dans les quartiers un manque criant de fonds

Financement participatifbusiness angels,concours ...

Où trouver l '

argent?

est cofendatrice deMotd da Production.

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Plaied '

argentest-ellemortelle ?LA

CHRONIQUEd '

YvesVilaginés

Lesdeux-tiers des

créateurset créatricesd '

entreprise doivent secontenter de leur apportpersonnelet de l

'

aide financière deleurs proches pour monterleur projet . Selon l

'

Insee , latendance générale est même àune baisse des ressourcesfinancières (source : InseePremière n1600) .Plus de lamoitié des créateurs disposentde moins de 8 .000 euros aumoment de la création . Plaied '

argent est-elle mortelle dansl '

entrepreneuriat ? Ladiscussionest ouverte . Evidenunent ,cela dépend de la nature desinvestissements nécessaires.Mais deux opinions s'

affrontent. La première soutient ,qu' aux prémices , la soliditéd

'

un projet se mesure à l'

efficacitéde son modèle

économique, à la qualité de l 'exécution

par ses dirigeants . Lebootstrappinget le lean start-up sontalors érigés en arte povera del '

entrepreneuriat . La seconde

approche favorise l '

accélération, la prise de positions dansun univers ultra-concurrentieloù les idées émergent àplusieursendroits au mêmemoment . Dans un écosystèmede plus en plus mondialisé ,seul un minimum d '

argentpermet d

' aller très vite à l '

international, d'

innover toujoursplus et , éventuellement deprocéder à desfusions-acquisitions. Bien sûr , la vérité estailleurs , ou plutôt entre lesdeux . Bâtir une preuve de

concept robuste est unpréalablepour toute aventure

entrepreneuriale. Cest égalementune assurance de sérieux pourdes investisseurs .Entreprendreavec peu serait donc unebonne chose , de mêmequ' accélérer avec beaucoup demoyens Cela se traduit dansles faits concomitamment à labaisse des mises de départmesurée par l

'

Insee ,on noteune hausse des tickets moyensdes levées de fonds . Si l

'

argentne fait pas le succès d

'

une

entreprise , il y contribue.

esupplément auxrentiers financements des

occasion du SalonesEntrepreneurs Lyon Ativer-

gne-Rhône-rtlpes . a ete refalisépar en

saluer

4i pi et Iode lesciter

toutes et tous Sébastien ,. Victor I Roi

Koskusans, Victor ,

Maxime FourrierDesritmaux,

el Lee Boudin Rivlèt

:PreNue 25. projets financés en 2017, lecrowdfunding continue son ascension.Porteurs dé projet ,stet-up et trouvent là une alternative intéressante aux financements plus traditiOnnels.

Le financement participatif séduittoujours plus d '

entreprisesheinas Moulin

incent Gunther peut avoirle sourire . « Notre

campagnecretdfunding adépassé toutes nos espératteee C' est

une vraie marque de confiance quinous suitenooldnou, la stah-up qu' il cofonde enfévrier 2018 avec ..GuillaumeChanteloube vient de cdllecter

45 .340 euros soit quatre fois etdemi phis que lemontantinitialementespéré I Stir la plate4ormecrowdfunding Ulule , lescontributeursont pu précommaxider unboîtier de lecture avec lequel lesenfants vont écouter istoires

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enregistrées par leurs prochesune application «L objectifprernierdela campagneétait desavoir à quelpoint lesgensétaientréellementintéresséspar notre produit préciseVincent Gunther .

A l ' instardeBeoldnou ,deplie enjeunes poussestrou' veritdes

financements via le crowdfundingavecContrepartie ,pour tester leurmarché et vendre leurs produits .existe aussi Mitres modes definancement participatif : le prêt ,pour les entreprises qui ont plus dedeux ans et requitYpermettre aux investisseursdesoutenirdesprojets à fort potentiel enéchange d ' une prise departicipationau capital «etitrepr&neurslefinancement particIpatif

désintennédielan,depcisseroutre lescanaux delevéedefondstraditionnelsdescoûtspluSfaiblesque Céline Viala ,maîtrede conférences à l université Paris-Dauphine etfondatriceTakeoff accéleateur en ligne.

Les montants collettésen !musse de 44 %%

Selon enquêteannuelle departicipatif Fiance

336 millions deuros ont étécollectésen 2017 en France soit Unehaussede 44%% par rapport à 2016dont 261 millions d ' euros pourfmancer le secteur économique ,etnotamment l '

immobilier (42%% dumontant) . Lesgens souhaitent

investir plansdesprojeâ locaux quifont senspie rapporta leurs centresd intérêt » détaille Céline Viala.Parmi les 24 projets financés en2017 celui d Ecrins Therapeuticsestbasésur une molécule , ET-D5.Cettedentièretuelescellulescancéreusesen privant les tumeurs deflux sanguins . Créée en 2005 ,1a

isérpisea levé560000 eurosen 2015 et 350 .000 euros l ' andernierviala plate-forme decrowdfundingWiseed.«Lefinancementd

' unestart-up, c' estla traverséedelavallêede la mort , selon son PGD, AndreiPopov. On s' esttourné verslefinancernentparticipatif car la scienceestun domaine risqué et lesprêtsbancairesétalentinsesants .»

De nouveaux acteurs sont mêmeapparus cesdernières annéespouraccompagner les entrepreneursdans leurs campagnes decrowdfunding. Bookinou a ainsi eurecours auxservicesdeCrowdybox ,une société de conseil lyonnaisespécialiséedans cedomaine. « C' estunexercicecomplexe,on n' aureitpasréussisanseux»,reconnaît VincentGunther .Grâceaux aidesdeRhôneDéveloppement Initiative réseaulocal de France Active et InitiativeFrance) , la start-up a dépensé11.000 euros pour réussir unecampagnepréparée pendant huit mois ,dont l aétéatteint dèslé premier

jour « Leplus important c' est

d ' êtrecapabledefédérer unecommunauté. Pour cela, il faut en amontdéceler l '

appétence du marché ,déployer lesbonscanaux etfaire dumarketing d '

infittence», révèleGermanBruno ,le directeur deCrowdybox.En plein boom ,sa adéjà'

accompagné 38 projets au premiersemestre2018.

Les plafonds bientôtrelevésà 8 millions d ' euros«Même s' il sedéveloppe, lefinancementparticipatif n' a pasatteineson Stadedematurité », jugepour sa part Joachim Dupont ,directeur de la plate-formed '

equityAnaxago .Pourpoursuivrece développement , lesplates-formésont alerté le gouvernement.Celui-ci a acceptéde relever le seuildu financement participatif de2,5à 8 millions d ' euros , à travers undispositif prévu par la loi Pacte(Plan d '

action pour lacroissance etla transformation desentreprises) .Présentéeen Conseil desministresle 20juin prochain elledevrait être

adoptée cet été. « Dans lespremièresannée on a pu uniquementfinancer desprojets d ' innoVation ,désormais on sera en mesured ' investir des montants beaucoupplus importants pour financer desentreprises beaucoup plusmatures», se félicite ie fondateurd Anaxago.

Guillaume Chanteloube et Vincent Gunther ont cefondéla start-up Bookinoo grâce an crowdfurtding .PhotoBookinou

LE

Crashfunding : casqueOssie récolte 6 millions dedollars et fait faillite ...lesechos .frientrepreneurs

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«On suggèreauxstart-upd'

organiserplusieurs toursdefinancement»

INTERVIEWSTÉPHANIE SAVELPrésidentede l' associationFinancementparticipatif France

Propos recueillis parThomas Moulinet Marie Desrumaux

Leplafond du financement

participatif devrait passerde 2,5 à 8 millions d' euros.

La présidente de l ' associationFinancement participatif Franceet directrice de la plate-formetoulousaineWiseed, Stéphanie Savel,salue l ' initiative dugouvernement.

Pourquoi avez-vous demandéune hausse des plafondsdu crowdfunding ?Ladirective européenneProspectusdoit entrer envigueur en Franceenjuillet .Elle permettra aux sociétésd ' émettre des titres jusqu' à 8millionsd' euros sansdevoir soumettreun prospectus à la validation del ' Autorité desmarchés financiers(AMF) .Aujourd

' hui , lesplates-formesdecrowdfunding peuventleverdes fonds pour une entreprisejusqu'à 2,5millions d ' euros maximumsur douze mois consécutifs (5 mil

lions d ' euros pour celles qui ontobtenu le statut deprestataire deservicesd ' investissementauprèsdel ' Autorité decontrôle prudentiel etde résolution) . Nous voulions êtreaumême plan qu' une entreprise quilèverait desfonds seule.Nous avonsété entendus par les pouvoirspublics .Le texte devrait entrer en

juillet.

En quoi ce relèvementdes seuils peut-il aiderles entrepreneurs ?Cela donnera plus de marge demanoeuvre aux plates-formes ,notamment pour financer desentreprisesplus mûres et passeulementdesstart-up .C' esttoujours unpeu risqué pour les investisseursparticuliers de mettre beaucoupd '

argent dansdejeunes entreprises.On suggèresouvent aux start-upd '

organiser plusieurs tours pourpouvoir mieux gérer l '

argent quirentre .Dansl ' immobilier ou laproductiond '

énergies renouvelables ,on peut facilement collecterplusieursmillions d ' euros surplusieurstours . Celadonne de lasouplessepour financer desprojets.

Cette demande d '

entreprisesplus mûres existe-t-ellevraiment ?Quand onpensefinancementparticipatif,on pense d ' abord et surtoutau don .Or envolume investi , c' estplutôt de l ' obligation ,de l '

investissementet du prêt ... Le financementen capital est très assimilé auxstart-up ,tandis que deplus en plusdePME s' adressentà desplates-formespour du prêt .Toutefois ,laplupartdes entreprises ne sont pasencore familiarisées avec cesmodes de financement ,notammentavec l ' investissement enactions qui suppose d' ouvrir soncapital .Je sensaussi chez lesdirigeantsde PME une frustration.Dans l ' état d '

esprit collectif , unestart-up , c' est sexy ; une PME, c' estunpeu ringard .Heureusement , ilaune prise deconsciencedenatureà susciter moins d ' autocensure .

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DEUX- ROUES

AddBike changedebraquetPour Renaud Colinune campagne definancementdoit être un véritable

tremplin , une étapeessentielle pour trouverdes investisseurs.

Mission accomplie poursa start-up AddBike ,qui conçoit des vélos cargoset des triporteurs.

Maxime Fourrier

de ne pas trouver dans lecommerceun vélo qui lui convenait ,Renaud Colin s' est lancé le défi , en2015, de créer lui-même son moyende transport:

'AddBike . « Untriporteuradapté ,pour continuer à utiliser

vélo en compagnie de mes

enfants , mais assez ergonomiquepour circuler en zone urbaine »,résume cet ancien chef de projetdans une entreprise de gestion del ' énergie . Le principe ? Retirer la

MÉCANIQUE

Renaud Colin , fondateurd 'AddBike Photo Adaike

roue avant d 'un vélo pour y ajouter'AddBike , composé de deux petites

roues surmontées d 'uneplateformemétallique . Les cyclistespeuventensuite choisir entre un modulepour transporter les enfants ou un

module pour assurer des livraisons.Premier challenge pour l '

entrepreneurinstallé à Villeurbanne(Rhône) trouver un public etconvaincreles financeurs de la viabilitéde son projet . A l 'été 2015, lefondateurd 'AddBike démarre donc parune campagne de communicationsuries réseaux sociaux «Nous nOussommes inspirés des Américains etnous avons observé que le

crowdfundawnefonctionneques' estpréparéen amont» , souligne Renaud Colin.

Les Pays-Bas , un marché

porteur pour les triporteursEpaulé par un prestataire lyonnais

spécialisé dans l 'accompagnementen financement participatif , l '

entrepreneurse lance sur la plate-formeaméricaine Kickstaiter en août2015 . L

'enjeu était énorme . J' avais

investi toutes mes économies Si la

campagne n' arrivait pas à son terme ,la boitecoulait » , se souvient l '

entrepreneur. Ouf! objectif initial de15.000 euros sera largement atteint ,la cagnotte récoltera plus de

Ma Cléde12apprendà réparersoi-mêmesavoitureAprès dix-huit moisd ' incubation , la start-uplyonnaise a levé250 .000 euros fin 2017.

Ma Clé de 12 va maintenantlancer ses tutoriels d '

entretienet de réparationautomobile à l

'international.

Marie Desrumaux

Théo Dumas ,vingt-sept ans , étaitencore étudiant en management

deprojetlorsquesavoitureesttombéeen panne . « Au lieu d 'aller chezle garagistequi m'

annonçaitunefacturcde 600 euros ,j'

ai réaliséla réparation grâce à des

recherches sur Internet .Encinqheures, c' était fait , et ça ne m' a coûté

qu'une vingtaine d ' euros » Cette

expérience lui a donné l 'idée defonder , en 2016 , Ma Clé de 12, avecson associé Guillaume Grailler ,

vingt-huit ans , un spécialiste du

marketing . Leur promessepermettreaux particuliers d '

entretenireux-mêmes leur véhicule grâceà une application dédiée et à desvidéos explicatives permettant deréaliser les opérations les plussimples. Des services gratuits pourl ' usager ! Ma Clé de 12 se financepar les revenus de l ' affiliation surson site Internet et le placement de

produits dans les tutoriels.Pour se développer , la start-up

lyonnaise a levé 250 .000 euros via

Anaxago , fin 2017 , sous forme de

financement participatif encapital. « II nous fallait de nouveaux

, une meilleure application et destraductions en langues étrangères» ,explique le cofondateur , ThéoDumas . Lé projet a séduit unetrentained'investisseurs . « Anaxagodisposed'un réseau important etnous amis en relation avec de potentielsinvestisseurs . de les appeler etde les convaincre» , poursuit l 'entre

preneurquiconseilletoutdemême ,avant d 'ouvrir son capital , « d 'avoirde bonnes métriques et d '

organiserdes rendez-vous avec les éventuelsinvestisseurs , plutôt quecommuniquersur les réseaux sociaux» .

Ma Clé de 12 sera bientôt

disponible en cinq languesThéo Dumas et Guillaume Granierontattendudix-huitmoisavantdesedécider à lever des fonds . Ils ontd 'abord mûri leur projet au sein del 'incubateur lyonnais 1Kubator quileur a fourni un bureau et unepremière mise de départ de25 000 euros , en mars 2016.«IKubatornousapertnisdecréerune

preuve de concept , de développerl 'application , de réaliser nospremièresvidéosetd'

effectueruntestdemarché, se remémore Théo Dumas.Nous avons eu de bons retours ,beaucoupde vues sur les malde téléchargements ... Des métriquesintéressantes . » Pendant cette pre-

37 .000 euros . « Le contrat a été

rempliTai fait connaître mon vélotriporteuret montré aux financeurs qu'

ilexistait un marché . »

Trois mois apresla fin de lacampagnede financement participatif ,le startuppeur dresse un premierbilan . « Faire du crowdfunding c' estsurtout de la communication » ,insiste Renaud Colin . Sa stratégies' est révélée efficace cettecampagnea fini par séduire desinvestisseursprivés et lui a facilité l '

obtentionde prêts bancaires et definancements de bpifrance.

L ' an dernier , AddBike a levé600 .000 auprès de business

angels pour accélérer son

développementen France et à l 'étranger.

Aujourd' hui , les modules sont

disponibles dans un réseau de120 revendeurs , en France ,enBelgique, clans quelques capitalS

européenneset au Canada .Renaud Colinambitionne désormais de conquérirles Pays-Bas , un rnarchétrès porteurqui compte plus de 18 millions vélospour 17 millions habitants.

Theo Dumas , cofondatcurde Ma Clé de 12. Photo Ma

mière phase de développement , lesdeux associés ont également été

rejointsparNielSadoun ,trente et unans , professeur de mécaniqueautomobileet comédien à sesheures Sixmois après la clôture de la levée defonds , Ma Clé 4e se projette déjà àl 'international . « L '

objectif est deréaliserdes pour l 'ensemble desmodèles du parc européen» , indiqueThéo Dumas . L '

application et lesvidéos sont déjà disponibles en

anglais et en espagnol , et bientôt enitalien eten allemand

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Bien choisir sesbusiness angelsSTRATÉGIE II Même s' il y contribue fortement , l

'

argent ne fait passeul le succèsd ' une start-up.Au démarrage, il fautbien choisir sesbusinessangels,ceux qui partageront leur expérience et ouvriront leur carnet d ' adresses.

Marie Fiachetti

Ilafallu un an et demi à Brieuc

Oger pour convaincre unbusinessangel (BA) de parrainer sa

start-up Hub-Grade . Deseptembremars 2017, il n' a pas lésinésur les ,moyens : il a communiqué ,argumenté , fait valoir sa vision ...

jusqu' à obtenir gain de cause.Séduit , le BA a fini par le rejoindre ,tout comme sept autres businessangels . Leur laisser le temps , aussi

long soit-il ,d'

observer l '

évolution del '

entreprise ,était une évidence pourle fondateur de cette start-upd

'

immobilier digital , lancée en 2015

lorsqu' il était encore à l'

EMLyon . « Ça a tellement de valeur deconvaincre un business angel dunumérique que cetemps a largementvalu le coup , explique-t-il.

En France , on compte environ4 .500 business angels . En 2017 , ilsont investi 63 millions d

'

euros dansdes entreprises Mais , au-delà del

'

apport financier , le boninvestisseurest celui qui apportera une

expertise professionnelle , uncarnetd

' adresses et un soutien moral.

Porteurs d ' une expertiseprécieuseBaptiste Collot , fondateur de la

start-up Trustpair , ne s' y est pastrompé . En 2017 , la moitié de salevée de fonds (1,1million d

'

euros) aété effectuée auprès de six businessangels de la tech . Pour une start-upqui contrôle et digitalise lespaiementsen B to B,choisir un BA expertétait indispensable : « Deux de nosBA sont spécialisés fintech : Pierre-Antoine Dusoulier ( iBanFirst) etDamien Guermonprez (Lemon

Way) . Ils connaissent bien l'

environnementet la clientèle cible,généralementles directions financières . Lesautres sont experts en logicielsSaaS » , ajoute-t-il . Un BAexpérimentépeut aussi servir de

guide . Beaucoup de gens ont debeaux projets , sans pour autantsavoir quoi en faire , constate Jean-Louis Decosse , un ancien startup

peur devenu BA , membre du réseau

lyonnais Ad-Hoc Invest . Surtout enphase d

'

amorçage , il nous arrive

parfoisde siéger au conseil desurveillancepour apporter notre pointde vue, notre expérience . »

Parmi les entreprises qu' il asoutenues: Wizbii , une plate-forme pourl

'

emploi desjeunes , fondée en 2010.Lors de sa levée de fonds en 2011, lesBA n' ont fourni quel million d

'eurossur les 5 récoltés , mais leursavoirfairevalait tout autant . « Jean-LouisDecossenous aapporté descompétencesque nous n' avions pas dans nos

équipes, assure un des cofondateurs ,Benjamin Ducousso . Son expériencechez Cegid nous a aidés lors du travailsur la monétisation de notre audience.Un autre de nos business angels,OlivierHecicmann , nous afait bénéficierde son expérience d

' investisseur

Lorsquenous étions en phase d '

augmentationde capital , il a su nous recadrer.Grâce à lui , nous avons appris à êtremoins dans lecommercial etàdemanderfrontalement à nos interlocuteursce qu' ils avaient à nous apporter » Lecarnet d '

adresses du BA peut aussiêtre une mine d '

or . Brieuc Oger aainsi pu élargir ses contacts ,notammentdans l '

immobilier . « A notreniveau , le réseau est presque aussi

important que l '

argent . La présencedesBA a permis d

'

augmenter laconfiancedu secteur envers nous . »

Une question de feelingEnfin , le choix d

'

un BA est aussi unequestion de feeling pour éviter lestensions , garantir une relation deconfiance et une vision

partagée. « Il est indispensable d'

avoir unediscussion franche dès le début ,confieAnne de Kerckhove , l

'

une des

Envidéo ChantalBaudron: ma vie de Business

suravec AngelSquare

femmes BA les plus actives enFrance . Si l '

entrepreneur n' est pasouvert à l

' interaction , s' il refuse lesfeed-back , alors il y a un problème .Avec des investissements dans plusde 25 entreprises , elle a appris qu' ilfallait toujours bien connaître la

personne en face de soi . Avant des' associer , mieux vaut s' assurer quel ' on regarde dans la mêmedirection. « Mon intervention dépendtoujoursdes besoins desentreprises et ilsvarient énormément . Cela peut-êtrel

'

organisation d'

un hop , ma

présence au board , ou juste un cafépour discuter

Une présence dansles moments de douteEt cela peut aussi se transformeren une relation à long terme.«Aujourd

'

hui encore , même si je neparticipe plus à son entreprise ,jedejeune tous les trois mois avec TomAdeyoola , dont la start-up Metail aété mon premier investissement »,confie Anne de Kerckhove . Surtout ,le soutien d

'

un BA peut s' avérerdécisif en cas de coup mou , avec

coup de téléphone revigorant ,voire

recadrage én règle sinécessaire. « Le business angel adopteparfoisun rôle de psychologue ,confirmeBenjamin Ducousso . OlivierHeckmann m' a particulièrementaidé à prendre du recul sur le projet.J' ai traversé une période où

j'avais

perdu confiance , et c' est lui qui estvenu me rappeler la valeur de montravail . Parfois , on a besoin de

quelqu'un qui dit"

Ceque tu fais estextraordinaire" . La confiance en soi estunmoteur pour avancer dansentrepreneuriat. Les business angels peuventêtre là pour la regonfler

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Brieuc Oger a convaincu un business angel de parrainer sa start-upHub-Grade entre septembre 2015 à mars 2017 . Photo Clara Daubin

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CinqréseauxdebusinessangelsLes réseaux de businessangels sont thématiques ,territoriaux oucommunautaires. Voici cinq réseauxà découvrir .. .

Environ 4.500 businessangels (BA)sont actifs aujourd

' hui en France.Ils interviennent parfois en solo ,mais sont souvent organisés enréseau,selon desdomainesspécialisés,des territoires géographiques,ou par communauté .La plupartsont regroupés au sein de l '

associationFrance Angels .Très attractifspour les entrepreneurs en quêtedefinancements , les BA apportentl '

expertise d ' anciens entrepreneurset l '

accompagnement d '

investisseursexpérimentés . Voici cinqréseaux àdécouvrir.

Angels SantéCréé en 2008 , le réseau AngelsSanté est composé de 90investisseursexperts dans le secteur de lasanté.Le réseauainvesti 10millionsd ' eurosdans 50 sociétés, desentreprisessouvent en phase d '

amorçagedans les secteurs de l '

assurance,du diagnostic ,de la biotechou encore de ' e-santé.Egalement dans la santé : HealthRhône-AlpesAugets.

SeedForSoftFondé en 2011,SeedForSoft est unclub debusinessangels axévers lesjeunes start-up en phase d '

amorçagedans le domaine des logicielsen B to B.Avec ses19membres , leréseau tente d

' investir entre 200 et450.000 euros par projet .Lors dufinancement , deux membres deSeedForSoftaccompagnent l '

entrepreneurdanssesdémarches.Egalementdans :IT Angels

Rhône Vallée AngelsRéseaudeproximité créé en 2008,

Rhône Vallée Angels réunit 55membres investisseurs.En 2017,il ainvesti dans huit projets pour untotal de509.000euros .Lesbusinessangels du réseau investissent dansdesPME innovantes du territoire ,enphase d'

amorçage,de reprise oude développement . Lesinvestisseursexaminent les projets ayantun businessplan déjàétabli.A consulter : la carte des réseauxdeproximité sur le site Internet deFranceAngels.

Essec Business AngelsTrente alumrii de l ' école decommerceEssec se sont rassembléspour former un club de businessangels. Ils investissentdansdesprojetsà fort potentiel de croissance ,essentiellement dans l ' économienumérique ,portés par desanciensdel ' Essecet d' ailleurs.En cinq ans,leclub a financé 17start-up et a investi13,4 millions d' euros enpartenariatavecleréseauParisBusinessAngels.Egalement dans d ' autresécoles:Arts&Métiers Alumni ,IsepBusinessAngels, EM Lyon,EdhecBusinessAngels.. .

Femmes business angelsFemmeBusinessAngels est leprincipalréseaudebusinessangelsfémininen France.Souhaitantencouragerles femmes à se lancer dansl ' investissement,FBArevendiqueunregard sur l '

entrepreneuriatdifférentdecelui deshommes.Depuissacréationen2003 etavec150femmesactives dans le réseau, le réseau ainvesti dans 25 entreprises en 2017,et a effectué plus de160investissementsdans 120entreprises de touslessecteursde l 'économie.Le réseaufinance desentreprises innovantes ,enamorçageou endéveloppement,dirigées par des femmes ou deshommes , et cherchant à lever entre100.000 et million d' euros.- M . F.

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La course aux concours ,possible mais risquée !PRIX!! Lyon Start-up , Talents des cités ,Pépite Tremplin ,prix Moovjee ... Les concours ouverts aux jeunesentreprisesse sont multipliés ces dernières années. Un bon moyen de constituer un réseau et de gagner en visibilité.

Sébastien Rouxel

Avantmême la création de

Lituus , Viktor Toldov arécolté 7.000 euros . Pas de

levée de fonds ou de crowdfundingpour financer sa start-up , maisplusieursconcours . Les prix PépiteTremplin en 2016 , puis Moovjee en

2018 lui ont permis de remporter5 .000 et 2 .000 euros . « Des sommesvenues renforcer nos fonds proprespour la création de l '

entreprise quiaura lieu avant juillet », expliqueViktorToldov , quipropose une solutiond

'

aide à la décision pour les élevagesbovins via un collier connecté.

Lesconcours ouverts aux start-upfoisonnent . Beaucoup d

'

entrepreneursles voient comme une façonde gagner en visibilité . Ilsconstituentune possible source definancementet agissent comme unlevier . « Grâce aux dotations , nousallons obtenir plus facilementd '

autres financements , ajoute lefondateur de Lituus . Les sommesremportées permettent parfois de seconstituer un capital de départsuffisantpour garantir un prêt bancaire

classique .Sefinancer grâce auxconcoursune bonne idée également ,selon Héloïse Pierre . La fondatricede Topla commercialise des kits

pour apprendre les mathématiquesde façon ludique . Elle a remporté19 prix ! « Le premier que l

'

on agagnéétait Wizbii , avec 3.000 euros à la

clef» ,sesouvient Héloïse Pierre .Unesomme qui a permis à son

entreprisede passer un cap : « C' était uneaide incroyable , cela m' a permis de

financer la production du premierkit . » Topla a alors multiplié lescandidatureset les prix : le concours Feusacré en 2015 (22 .000 euros

environ), celui organisé parUnibail-Rodamcol ' année suivante (200 .000euros pour ouvrir un commerce) .Héloïse Pierre a passé beaucoup de

temps à tous les préparer , au risquede ne pas se concentrersuffisammentsur le développement de sonactivité . « Je me suis calmée par lasuite , car ces concours sont trèschronophageset les enveloppes sontparfoisassez réduites », reconnaît-elle.Mieux vaut donc bien cibler lesconcourspour économiser du temps.

Choisir ses concours passeulement pour l '

argent« aller là où l

' on est bon »,confirmeOlivier Kersalé . Leresponsableinnovation du réseau InitiativeFrance conseille aux start-up d

'

êtreattentives à plusieurs critères : «

faut sélectionnerles concours enfonctiondes thématiques , des territoires ,des partenaires et desprescripteurs. .. »Pour sélectionner lesconcours, il existe de nombreux sitesInternet , ceux de l

'

Agence FranceEntrepreneur (AFE) ,de bpifrance , laplate-forme Les-aides .fr et « LesEchos Entrepreneurs ». estimportantde connaître les critères desélection et les dotations . Des outils

essentiels pour éviter les mauvaises

surprises . « Il faut bien regarderl '

intégralité du règlement .Quand ilydesgrosses sommes , il y a souvent des

contreparties , parfois même la prisede part dans le capital , expliqueBénédicte Sanson ,la cofondatricedirectrice générale du Moovjee.Bien cibler les concours , c' est aussiune façon de ne pas semettre le juryà dos . Bénédicte Sanson alerte les

start-up qui multiplient lesconcours. « On crée un concours pourtrouver les bons lauréats . On limiteses chances de gagner lorsque l ' oncandidate uniquement pour l

'

argentet que l ' on ne s' intéressepas à lastructureorganisatrice »,rappelle-t-elle.

Une fois sélectionnés , lesconcourspeuvent s' avérer une sourcede financement utile . « Quand on aun besoin de ReeD , des concourscomme i-Lab peuvent être trèsintéressants» , indique Olivier Kersalé.A la clef , une subvention pouvantatteindre 450 .000 euros . Mais lesdotations ne suffisent pas: « Cela

permet de mettre du beurre dans les

épinards , mais il vaut mieuxrenforcerlesfonds propres pour être solidesur ses bases », explique-t-il .Useraitmême trop risqué de trop sereposersur ces concours pour financerson développement , selon la

directricegénérale du Moovjee . Sacompétitionannuelle réunit plus de 300candidats et seules sept entreprisesreçoivent un prix ! « Sept chancessur 300 de sefinancer ... le pari esttrop risqué» , conclut-elle.

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BIOMÉDÉ

Cinq concours et 21500 euros avant la création

Des concours ante créationexistent , avec , à la clef unedotation financière pouraider les entrepreneurs.

Ludovic Vincent en aremporté avec BioMéde.

Cuivre , plomb ou nickel ... Présentsen trop grande quantité , cesmétaux polluent les sols etcontraignentparfois les agriculteurs àabandonner leurs terres .Parti de çeconstat , Ludovic Vincentcommenceàtravailler avec Patrida Gifuet Damien Michelon , dès 2017, surune solution de traitementsinnovantsdessols pour ex-trairenaturellementcesmétaux .Mais les débutssont difficiles pour le diplômé en

génie de renvironnement installé à« On n' avait pas de réseau et

peu defonds »,avoue le cofondateurde BioMédé . L '

équipe se tournealors vers les concours ante créa

tien , destinés aux entrepreneursqui n' ont pas encore immatriculéleur start-up .« On choisieettesolutionpour obtenir un financementcar elle permet de conserver lapropriétéde notre projet » , préciseLudovic Vincent Contrairement àl '

ouverture du capital , par exempleauprès de business angels , la

plupartdes dotations obtenues parconcours laissent l '

entrepreneurlibre tout en renforçant ses fondspropres.

Financer les premiersdéveloppementsLudovic Vincent et ses deuxassociésmultiplient alors lescompétitionset remportent de nombreuxprix en 2017 : Cole de coeur Créa-Jeunes (1.500 euros en janvier) ,Need '

es (2. 000 euros en mars) ,Emergence Talent des cités

( . 000 euros en octobre) , C1C

(10.000 euros en novembre) et LyonStart-up ( 7.000 euros en décembre) .De nombreux succès que Ludovic

Vincent attribue en partie à leurs

accompagnants . Mie , PositivPlanerou encoreEM Lyon nous ontpermisde challenger la présentation etde l 'améliorer au fur et à mesure quele projet avançait explique-t-il.

Les dotations remportées , au.total 21.500 euros , ont permis definancer la création de l '

entreprise ,immatriculée en mars 2018, et lespremiers développements de l '

activité. Grâceà cessommes, on a misen place deséléments decommunicationsimples , comme desflyers , pour

connaître» , raconte LudovicVincent . L '

équipe reste tout demême lucide . Le but n' est pas de

remporter des compétitions , maisbien de convaincre un maximumde clients . « La rémunération desconcours ne doit pas deveniressentiellec' est la baseclient qui constituela valeur de l '

entreprise« , affirme lecofonclateur de BioMédé.

Et pour atteindre cet objectif , la

start-up se tourne désormais versdes concours nationaux et interna-

« Cette solutionpermet de conserverla propriété de notreprojet . »

tionaux spécialisés dans l '

agricultureet l ' environnement . « On veutsurtout avoir une plus grandevisibilitédésormais' . Et ainsi gagner encrédibilité pour convaincre de futursinvestisseurs lors d ' une premièrelevée de fonds prévue en 2019.

Bootstrapping : système Dappliqué aux start-upSOLUTION II Comment lancer sa start-up sans argent , ou presque?Certains entrepreneurs ne peuvent pas ou ne veulent pas faire appelaux investisseurs . Place alors à la débrouille.

Leu Boutin-Riviereet Noemie Koskas

n a commencé avec un cou.teau et une marmite »raconte avec malice Donia

Amamra , cofondatrice de lastart-up Meet my Mama , qui révèleles talents culinaires de « marnas>'

originaires de partout dans lemonde . Avec ses trois associés , ellea lancé leur entreprise en 2017 avecleurs propres moyens , sans aidefinancière extérieure . « Tester uneidée ne coûte rien . Il nefaut paspenserqu' on a besoin d

'

argent pourcommencer», martèle l

'

entrepreneuse.Pour de plus en plus de porteurs de

projet , le bootstrapping , soit l '

autofinancementavec peu de moyens ,représente une alternativeséduisantepour créer son entreprise.

Véritable art de la débrouille , le« bootstrapping » implique de se

passer d'

un investisseur et decomptersur ses propres ressources.L '

argent des clients finance ledéveloppement de ces jeunespousses. Pour Philippe Billard ,fondateurd '

Est 5 heures , une start- upde formation et de conseil pour les

webentrepreneurs , lebootstrappingest « la seulefaçon de selancer sion n' a pas de fonds . Monter sonbusiness avec peu de moyens n' estd

'

ailleurs pas rare . Selon une

enquête Insee , 29 ,1%% des créateurs

d'

entreprises au premier semestre2014 ont lanté leur projet avecmoins de 2.000 euros.

Sans argent , on sait vitesi son projet est rentableL '

absence de garanties personnellesdissuade certains startuppeurs desolliciter les banques , tandis quel

'

absence de réseau les éloigne de lacourse aux investisseurs . Mais pourcertains , comme Mehdi Cornillietfondateur d '

Up2School , une prépaen ligne 100 gratuite créée en2016 , ne pas solliciter d '

investisseursest un vrai choix . «Au lieu depitcher et d

'

enchaîner lesrendezvous, on passe plus du temps àanaly

ser son business . » Ce jeuneentrepreneurs' estfocalisé sur les revenusgénérés par sa start-up pourfinancerson développernent . « Nousavons vite eu assez de clients pour secréer une bonne trésorerie . »

Et si certains entrepreneursrefusentd '

ouvrir leur capital auxinvestisseurs, c' est aussi par crainte de sevoir dépossédés de leur prbjet « Enboostrappant , on évite toutes lesétapes qui impliquent d

'

autrespersonnes», se réjouit MehdiCornilliet. L

'

esprit de débrouillardisepossède un autre énorme avantage ,selon lui . « Une entreprisebootstrappéesaura tout de suite si elle estrentable ou non . » Ce système D dela start-up « permet d

'

être plus

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créatif» , ajoute Philippe Billard .faut en effet trouver des solutionspour pallier le manque definancements. Et l '

une d'

entre elles , c' estd

'

obtenir un maximum de chosesprix réduit . « Le problème en

négociant tout le temps et enrecourantpeu des professionnels , c' est

que chaque projet est plus risqué ,avertit Leonid Goncharov , lefondateurdes Anticafé.

Attentionà ne pas s' éparpiller

Plus largement , le bootstrappingprive de visibilité et ralentit aussi lacroissance . Mehdi Comilliet admet

que « recourir à une levée de fondspeut ouvrir des portes dans desmilieux assez concurrentiels », la

tech notamment . Le fondatetud

'

Up2School avoue que , la premièrEannée , son site ne lui a rapporté quE2.000 euros . « Forcément , bootstrapper son entreprise demande plustemps et plus d '

effort . On fonctionniplus à la transpiration que sur l

'

inspiration ! »

Alors , pour aider lesentrepreneurséviter les pièges , certains

prestataires se lancent dans laformationau bootstrapping . C' est lecas de Philippe Billard et de sonentreprise II Est 5 heures . « On leur

explique comment selancer avec très

peu d'

argent sur Internet . On les

forme'

importance d' avoir une

road map , pour ne pas s' éparpiller .Car, c' est, selon lui , le risque le plusimportant du bootstrapping.

Selon une enquête Insee , 29 ,1 %% des créateurs d '

entreprisesau premier semestre 2014 ont lancé leur projet avec moinsde 2 .000 euros . Photo Meet my Mono

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LIVEMENTOR

Ladébrouilleimpressionnelesinvestisseurs

Le cofondateur deLiveMentor , AlexandreDana , fait l '

élogede l '

autofinancement.

Fin 2012, à la création deLiveMentonune start-up de formation parvisioconférence pour lesentrepre-neurset indépendants , AlexandreDana et ses associés , GrégoireClermont et Charles Lefebvre, sontencore étudiants. Pasd ' économies,pasd ' indemnités chômage, pas decapital ni de réseaux ... « J' ai dûbootstrapper,parcequeje n' avaispasle choix. J' ai décidéde m'

autofinancer, et la manière dont je l 'ai fait estassezcocasse. J' aiproposédescoursmoi-même enpyjama sur SkypeAlexandre Dana, vingt-deux ans àl

'

époque, cherche tous lesmoyenspossibles pour réduire les coûts.D ' abord , il fait le choix de resterchez sesparents pour économiserun loyer. Il s' attelle ensuite ànégocierchaquelignedechaquefacture.

Le jeune startuppeur compteégalement sur les sociétésquisoutiennentsouvent les étudiantsentrepreneurs . Il donne l '

exempled

'

Arnazon , disposé à donner descréditsgratuits pour l '

hébergementdessitesWeb .Il conseilleégalementde faire attention aux dépensescomptables etjuridiques « quipeuventvite atteindreplusieurs milliersd' euros, alors qu' audébut, on n' en apasforcément besoin. surInternet quantité de ressourcesjuridiquesgratuites.Çafait gagnerbeaucoupdetemps,etonévitedepayer unavocattrèscher . » défend-il,avec lesouvenir d ' une facture salée(1.500euros) envoyéepar unavocat.

Gagner en confiance«Mais il y a toujours desfrais cachéset imprévus qui débarquentdu jourau lendemain.Danscecas-là,ilfaut sedébrouiller , c' est le systèmeD: on

« La levée de fondsne doit se faireque quand son projetle justifiepleinement .

essaiedetrouverdel '

argent droiteetàgauche.»Pour Alexandre Dana, lesefforts ont payé: LiveMentor a déjàformé plus de3.500 entrepreneurset revendique 100.000 utilisateurspour ses MOOC gratuits . Pourl '

entrepreneur , l ' autofinancementpermet de mieux comprendre sonactivité .Et ,d

' arriver plus confiantdevantdesinvestisseursqu' ildéconseilledesolliciter trop tôt . «Ça lesimpressionnebeaucoupdevoirquelqu'un qui s' estdébrouillécommeil lepouvait enbootstrappant».Unestratégieconcluante pour la jeunestart-up qui levé 900 ,000 eurosauprès du fonds d' investissementIsai et debusinessangels.

Pourtant,rien n' oblige à leverdesfonds selon Alexandre Dana. « Onpeut restersur lebootstrappingpendanttoute la durée desa boîte. J' aidécidé defaire une levéede fondsparce quej'

avaisdesbesoinstechnologiquesimportants , sejustifiet-il.Je recommande de resterindépendantfinancièrement .La levéedefonds nedoit sefaire quequand sonprojet lejustifie pleinement . »Indépendancefinancière , intelligencede ladébrouillardise ,crédibilité surle long terme... Alexandre Dana netarit pasd '

éloges sur lebootstrapping, qu' il résume ainsi : « Çat' apprend àfairel0 avec .»- N. K.

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13 juin 2018 - N°22715 - Entrepreneurs

ANALYSE!! Les territoires fragiles sont souvent considérés comme des déserts entrepreneuriaux.A tort ! Cesont aussi des réservoirs d '

entrepreneurs talentueux qui ne demandent qu' à éclore .Encore faut-illeur en donner les moyens.

Entreprendre dans les quartiers :un manque criant de fonds

Kevin

Unestart-up nation est une

nation oùchacunpeut sedirequ' il pourra créer une

start-up . » Bonne nouvelle pourEmmanuel Macron , selon l '

Observatoirenational de la politique laville ,»unepersonnésurquatre issuesdesquartierssouhaitecréersonentre-prise ».Loin des idéesreçues, dansces« territoires fragiles où le tauxdechômageestparfois2,5fiâissupérieurlamoyennenationale ,rentrepreneuriatapparaît comme unesolution contre le chômage longuedurée ou l '

emploi précaire , etpermetde faire fi decertainesbarrièressociales . A tel point que , selonl ' Insee , la Seine-Saint-Denis estdésormaisFluides départements lesplus dynamiques en matière decréations d'

entreprises.Inimaginable, il quelquesarmées!

Briser le plafond de verreSouhaiter créer son entreprise estune chose,y parvenir en est uneautre .Dans les quartiersprioritaires, la pérennisation des projetsposele plus souventproblème .SylvieSaget,directrice de la Maison del ' initiative économique locale(Miel) depuis dix ans,accompagneau quotidien les projetsentrepreneuriauxdes habitants de PlaineCommune en Seine-Saint-Denis.Elle lereconnaît volontiers, leproblèmen' estpas tan créermais d ' inciter à sefaireaccompagnerBeaucoupsedLsentqu' ilsvontyarriver par eux et échouentdecefait ».Preuve enest,ledépartementdispose du taux depérennitéle plus bas 42 %% des entreprisessont encore en activité cinq annéesaprègleur création, contre 60%% enmoyenne nationale.

« C' estpossiblede réussir, mêmesitu viens d ' un quartier », Moussaearnara,la trentaine (en estPersuadé. Il y a dix ans , il a pourtantconnu ' échec après s' être lancédans les télécoms.Pour lui , leproblèmeest d'

ordre structtireL «Ily a

unmanqued '

informations ,unmanquedeconfianceet,biensûr,unmanque

'

accompagnement . » Pour yremédier , il a créé l ' association LesDéterminés , qui , l '

espace de sixmois , encadre les entrepreneursdes territoires fragiles . AuprogrammeEtablissement d 'unbusinessplan , entraînement au pitch ,travail sur la personnalité . «On neveut pas vendre du rêve , tout lemonde n' apasvocation àêtreentrepreneurMais si on veuty arriver , iln' y a qu' une choseàfaire : travailler,toujours plus. »

Les Déterminés , Jean-CharlesChibon,y est passé.Aujourd

' hui , levoilà la tête deMn ,nne entreprisede bâtiment . Ceque lui a apportéYassociation ?De l '

entregent ,principalement. « Avant d '

intégrer leprogramme ,j' avaisdu mal àdéterminerma posture entrepreneuriale.

m' a permis deprendre de l '

assurance, degagner en prestance etd ' améliorer ma communication .Audépart on n' a pas forcément lescodespourfaire partie decemilieu .

Le monde desentreprisesapparaîtsouvent lointain ,voireinaccessible,aux jeunes desterritoiresfragiles.Co-fondateur d'

Article 1, uneassociation présente dans lesmilieux populaires ,BenjaminBlavierlancera d ' ici à quelquessemainesle programme TousEntrepreneurs, destiné à accompagner dejeunes diplômés dans la phase depréincubation . Son obsession?Mettre fin à l ' autocensure . « Jenecompteplus lesfois où je lesentendsdire " de toute façon l '

entrepreneuriat, c' estpaspour moi, c' estpour lesfils papa

"

C' estunvéritablefléau. »

Peu d ' accès au financementCertains territoires souffrentégalementd ' enclavement . Pour HawaDrame ,l '

origine géographique estbel et bien un frein , inhérent à lacréation d '

entreprises, « J' ai grandidansle9-3 etavant d'

intégrer' ESCP

Europe, je neconnaissaismêmepasla notion de réseau. Mon réseau,c' était mon quartier » Depuis, elle a

créé Time2Start pour déceler denouveaux talents .Et inciter lesfem

DES ENTREPRISESde Seine-Saint-Denis sontencore en activité cinq ansaprès leur création , contre 60 %%

en moyenne nationale.

mes, souventplus diplômées, maissous-représentées en matière decréation d '

entreprises,à serévéler.Selon un rapport du think tank

Terra Nova , un tiers des sociétéscrééesdans les quartiersprioritairesse dirigent vers lesservices auxentreprises.Pour autant, cenesontgénéralement pas des projets àhaute valeur ajoutée . Dépasser leplafond de verre , instauré parl ' ultralocalité , Sylvie Saget de laMiel ,y croit . « Lagrande majoritédesentrepreneurs decesquartierscréent leurs entreprises pour créerleur emploi. Il possibledechangerdeprisme et de les convaincre des' orienter versdesprojets à plus fortpotentiel.Çapasseaussipar une aideauxfinancements. »

L' accès estuneautre faiblesse.Avec l Agence pourla diversité entrepreneuriale(Adive) ,Majid El Jarroudi , travailleà la montée en compétences desentreprises desquartiers . Pour lui ,leproblème est profond : «Ily aunevolonté délibéréedesbanquesdenepasprêter Dans certainsn' y en a mêmeplus . A Clichy-sous-Bois ,par exemple, elles sont parties. » Du fait d ' un déficit d '

accompagnementet de réseau, 90 %% desentrepreneurs des territoiresfragilessecontentent donc de leurmaigreapport personnel ,d

' unmicrocréditobtenu auprès de l ' Adie leplus souvent , et de la « lovemoney », à savoir la levéede fondsauprès de proches. Une fois lancés,ils doivent aussi modérer leursambitions , et optent pour l '

autofinancementet le bootstrapping.

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13 juin 2018 - N°22715 - Entrepreneurs

SUR

Huitréseaux dans lesquartiers Les Déterminés ,la Miel.Time2Start , Impactpartenaires ,Talents descités,Fighters program ,Entrepreneursdans la ville etla Fabrique à entreprendre.lesechos .frientrepreneurs

L ' association Les Déterminés encadre les entrepreneurs des territoires fragiles . Photo eDAGENCY

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13 juin 2018 - N°22715 - Entrepreneurs

MOUKDA PRODUCTION

Lapuissanced' un rêved' enfant

Pas d 'argent , pas d '

entrepreneuriat? Issue d'une famille

modeste ,Dengmanaral

'a longtemps pensé.

Elle a pourtant réussi àmonter sa boîte deproduction, Moukda.

Victor Le Boisselier

De son propre aveu , KeotaDengmanaraa longtemps justifié seséchecs par un manque de moyens.« Quand t' aspas d'

argent , tu nepeuxrien faire . » Avant de monter sasociété de production , Moukda , enoctobre 2015" l '

entrepreneuse de

trente-cinq ans , originaire deVillepinte(93) , a longtemps vu son rêvelui échapper « Depuis toute petite ,jerêvais de devenir productriceJevoulaisentreprendre , mais je nepouvaispas car

j'

étais étoufféefinancièrement. »

Originaire d'une famille modeste ,Keota Dengmanara décroche unbac technologique avant d '

intégrerun IUT en commerce , puis l'école decommerce Inseec .Dèscette époque ,elle voit sesprojets de production decomédie musicale avortés , « fauted '

argent» . Diplômes en poche , ellene perd pas son objectif de vue et

enchaîne des jobs afin « de devenirindépendante financier Litient etremboursermon prêt étudiant ». Un prêtqu'

elle a obtenu grâce à l'aide de sononcle , seul garant possible dans soncercle proche.

Pendantunepériodedechômage ,en 2010, elle découvre l'associationNos quartiers ont du talent (NQT) ,favorisant l' insertionprofessionnelledes jeunes issus de milieumodeste .Une lettre de motivation etun CV lui permettent de faire partiedes quatre jeunes sélectionnés parNQT pour intégrer le parcoursentrepreneurs d'HEC. « Lesfrais descolarité de plus de 17 000 eurosétaient pris en charge par NQT »,eamliqueLt-elle. L'association luiproposeégalementunparrain ,MathieuVedrenne , directeur de cabinet duPDG de Société Générale , FrédéricOudéa . «lai pu avoir accèsà despersonneshabituellement inaccessiblespour m' aider à construire mon

projet» , commente KeotaDengmanara, toujours enthousiaste .

Lauréat du prix YumpMais à la sortie de l

'école , le jury

d 'HEC ne retient pas son projetpour intégrer l' incubateur . Lajeunefemme devient alorscommerciale« Jesouffrais etje n' aimais pasce que je faisais . ». Elle oublie seséchecs précédents et sepromet de

Depuis toute petite , je rêvais de devenirproductrice. Je voulais entreprendre , mais je nepouvaispas, car j' étais étouffée financièrement . »

s' investir coûte que coûte dans sonprojet . La filière cinéma de l'écoledesGobelins fait office de premièreétape entre 2012 et 2014 .

C' est làelle rencontre sa future associée,

Diana Hentulescu.Tenace , elle intègre ensuite le

programme Yump (devenu

Time2Start) . « Ce n' était pus unequestion de venir de banlieue, c' étaitune question vouloir êtreaccompagnéepour entreprendre ,lance-telle, déterminée . Ça m' a permis detravailler mon business planpendantsix mois . » Mieux ficelé , sonprojet convainc et devient lauréatYump .Ala clef , six mois de conseilset surtout 5.000 euros pour selancer« Je n' avais pas un sou Je ne

pouvais mettre que 100 euros dansma boîte. »

Ajourd'hui , Moukda finance ses

projets grâce aux subventions&

CNCet de fonds régionaux , auxpartenariatsavec des distributeurs etd '

autres producteurs . Son premierfilm d '

animation stop motionintitulé« Zoobox » est en bonnevoie . « Le problème avec laproduction, c' estqu'

on n' estpayé qu' ?afin »,concède Keota Dengmanara . Enattendant ,elle compte sur une levéedefonds auprèsdeson réseaudenviron100.000 euros et sur la créationd'une marque autour de' Zoobox ».Avec comme objectif de s' installerdurablement en Seine-Saint-Denispour y créer desemplois .

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13 juin 2018 - N°22715 - Entrepreneurs

6E SENSGLOBAL SERVICES

Lesuccèsdetrois jeunesde VénissieuxNader et Malek Oueslatiet Walid El Houweij ontcréé 6eSens , il y a dix ans.

Lauréats du concoursTalents des cités , ils ontdiversifié leur entreprise ,devenue une PME.

Cette année, les frères Nader etMalek Oueslati et Walid ElHouweij fêteront les dix ans deleur entreprise 6ème SensGlobalServices. A son origine en 2008

'

entreprise propose desservicesdenettoyageindustriel ,avantdesedévelopper dans la logistique etl ' installation dechantier . En unedécennie, les trois entrepreneursontvu leur chiffi-ed ' affairespasserde120.000 à 3 millions d ' euros.Etleurs salariés de3 à 44 . Installédans le quartier prioritaire desMinguettes à Vénissieux , 6èmeSensGlobal Services illustre laréussitedel '

entreprisedanslesterritoiresfragiles.A commencer parson directeur commercial , NaderOueslati Dans lesbanlieuesily adesréseaux, il y a desgensquitendentla main Nousn' avonsjamaiseudefreins à entreprendre.»

Poursedévelopper lescofondateurssaisissent les opportunitésqui s' offrent à eux.En 2012, ilsprésententleur projet au concoursTalents descités . « On était issunous-mêmesdescitéset onavait unprojet innovant,sesouvient NaderOueslati . On voulait créer del '

emploi localement et diversifiernotreactivitédansd' autressecteursque le nettoyageindustriel . »Parrainésnotamment par unreprésentantdeMicrosoft etun avocat

accompagnés par desreprésentantsde l ' Etat, ils remportent leconcours national dans lacatégorieémergence. «Dans unpremiertemps,ilfallaitqueIesgens croientànotreprojet . età mesure,onaeudeplus en plus confiance ennous.» Un deuxième succèspourles trois entrepreneurs ,après lePrix de la dynamique territorialeduconcours Lyon Ville de l '

entrepreneuriaten 2010. «Talentsdescitésa dynamisé notreprojet . Celapermet d ' avoir une couverturemédiatiquenon négligeable.»

Dans le sillage de Talents descités, Nader Oueslati et sesdeuxassociésmettent en avant lagestiondesdéchetsdanslesecteurduBTR «Lemondedu bâtimentproduitplus dedéchetsquele mondedesparticuliers. Pourtant, leurcollecteestbienmoins développée. Onvoulaitcréerun circuit degestiondedéchets,avecunesur leschantierspour revendreunepartie dela matière.»

L'

entreprisepoursuit samissionéconomique et sociale enemployantdespersonnesduquartierouen réinsertion.« Onagrandià Vénissieux , explique NaderOueslati. On a côtoyédesgensquin' ontpaseu lesmêmeschances.Onveut promouvoir les banlieuesparce qu' il y plein dechosesdanslesbanlieues.» - V. L. B.

«Talents des citésa dynamisé notreprojet .

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