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JEUDI 19 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A85 P.133 Fréquence des anomalies métaboliques dans une population de transplantés hépa- tiques M Harim (1), F Durand (1), C Francoz (1), A Pironti (1), D Cazenove (1), B Messing (1), F Joly (1) (1) Clichy-sur-seine. Introduction : La survie après transplantation hépatique (TH) s’est allongée au cours des 20 dernières années. Les complications métaboliques post-TH, en partie liées aux trai- tements, deviennent une préoccupation car elles risquent d’altérer le pronostic de ces patients. Le but de l’étude est d’évaluer la fréquence des anomalies métaboliques après TH. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective (mai à août 2008), incluant les patients vus en consultation de suivi après TH dans un centre (Hôpital Beaujon-Clichy). Les paramètres recueillis étaient : indice de masse corporelle (IMC), diabète insulino- ou non insulino-dépendant (DID et DNID), dyslipidémie, HTA. La présence d’une anomalie métabolique était définie par l’existence d’un anomalie biologique (glycémie à jeun, post-prandiale, HOMA, HDL- cholestérolémie, rapport cholestérol total/HDL-cholestérol, hypertriglycéridémie). Le surpoids et l’obésité étaient définis respectivement par un IMC 25 kg/m 2 et 30 kg/m 2 . Résultats : 66 patients (42H/24F) d’un âge moyen (± ET) de 56 ans (± 10) après un délai médian post-TH de 42 mois (11- 81) ont été analysés. Les causes principales conduisant à la TH étaient : cirrhose alcoolique (20 %), post-hépatite B (6 %), post-hépatite C (14 %), carcinome hépato-cellulaire (34 %). Les traitements principaux lors de la consultation étaient : tacrolimus (89 %), mycophénolate mofétil (78 %), acétylsalicylate (74 %) et prednisone (17 %). L’IMC était 26,2 kg/m 2 (± 5,8). La proportion (IC à 95 %) des paramètres métaboliques sont : – surpoids : 52 % (39-64) ; – obésité : 21 % (11-31) ; – diabète : 29 % (17-40) ; – hypercholestérolémie : 16 % (7-25) ; – hypertriglycéridémie : 8 % (1-15) ; – hypertension artérielle : 37 % (25-48). Conclusion : Dans une série d’adultes après TH, les fré- quences du surpoids, diabète et HTA semblent supérieures à celles de la population générale de même âge. Les risques cardiovasculaires induits justifient la prise en compte de ces anomalies métaboliques dans le suivi après TH. Ce travail préliminaire a conduit à la recherche de facteurs causaux (condition pré et post TH) ainsi qu’à l’évaluation prospective de l’efficacité d’une prise en charge diététique adaptée. P.134 Intérêt du traitement antiviral prolongé de la récidive de l’hépatite C après trans- plantation hépatique chez les patients non répondeurs T Walter (1), JY Scoazec (1), O Guillaud (1), V Hervieu (1), P Chevallier (1), O Boillot (1), J Dumortier (1) (1) Lyon. Introduction : La récidive de l’hépatite C après transplanta- tion hépatique est presque universelle et de pronostic sévère en raison d’une évolution cirrhogène rapide. De plus, au moins 50 % des patients ayant une récidive de l’hépatite C après transplantation hépatique sont non répondeurs à un traitement antiviral. L’objectif de cette étude était d’évaluer, dans cette situation, l’intérêt d’un traitement antiviral pro- longé, au-delà de 48 semaines. Patients et Méthodes : Soixante-dix patients (72 % de géno- type 1), avec un suivi histologique d’au moins un an, ont été inclus dans cette étude observationnelle et rétrospective. La durée et la tolérance du traitement, la survenue d’une réponse biologique, virologique ou histologique étaient éva- luées. Résultats : Trente-deux patients (sur 70) étaient non répon- deur après 48 semaines de traitement (durée médiane de trai- tement de 16 mois, range : 1-62) : le traitement antiviral était maintenu chez 26 patients pendant plus de 12 mois, et chez 21 patients pendant plus de 18 mois. Six (10 %) patients ont reçu de la filgastrim pour une leucopénie, et 21 (30 %) de l’érythropoéitine ou une transfusion de culot globulaire (avant 1998) pour une anémie sévère. Quinze patients ont dû arrêter le traitement en raison de la survenue d’effets secon- daires (n = 7), d’un rejet aigu (n = 5) ou de l’apparition d’une contre-indication (2 lymphomes et un infarctus du myocarde). Les taux de réponse virologique (RV) et de RV prolongée étaient respectivement de 37 % et 24,3 %, après 48 semaines de traitement, et de 48,5 % et 35,7 %, à la date de point. La RV était significativement associée à une réponse biologique et histologique (décroissance ou stabili- sation de la fibrose chez 85 % des patients avec RV contre 33 % des patients sans RV, p < 0,001), indépendamment du moment de survenue de la RV (avant ou après 6 mois). Même en l’absence de RV, le taux de progression de la fibrose était significativement plus lent chez les 28 patients traités pendant plus de 6 mois (fibrose moyenne à 5 et 10 ans, respectivement de 1,9 et 1,4 contre 2,0 et 3,2 chez les 8 patients traités moins de 6 mois). Conclusion : Nos résultats montrent la faisabilité et l’effica- cité d’un traitement antiviral prolongé chez les non répon- deurs avec récurrence de l’hépatite C sur le greffon, à la fois pour obtenir parfois une réponse virologique tardive, mais surtout pour éviter une aggravation de la fibrose.

P.134 Intérêt du traitement antiviral prolongé de la récidive de l’hépatite C après transplantation hépatique chez les patients non répondeurs

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A85

P.133 Fréquence des anomalies métaboliquesdans une population de transplantés hépa-tiques

M Harim (1), F Durand (1), C Francoz (1), A Pironti (1), DCazenove (1), B Messing (1), F Joly (1)(1) Clichy-sur-seine.

Introduction : La survie après transplantation hépatique(TH) s’est allongée au cours des 20 dernières années. Lescomplications métaboliques post-TH, en partie liées aux trai-tements, deviennent une préoccupation car elles risquentd’altérer le pronostic de ces patients. Le but de l’étude estd’évaluer la fréquence des anomalies métaboliques aprèsTH.

Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective(mai à août 2008), incluant les patients vus en consultationde suivi après TH dans un centre (Hôpital Beaujon-Clichy).Les paramètres recueillis étaient : indice de masse corporelle(IMC), diabète insulino- ou non insulino-dépendant (DID etDNID), dyslipidémie, HTA. La présence d’une anomaliemétabolique était définie par l’existence d’un anomaliebiologique (glycémie à jeun, post-prandiale, HOMA, HDL-cholestérolémie, rapport cholestérol total/HDL-cholestérol,hypertriglycéridémie). Le surpoids et l’obésité étaient définisrespectivement par un IMC ≥ 25 kg/m2 et ≥ 30 kg/m2.

Résultats : 66 patients (42H/24F) d’un âge moyen (± ET) de56 ans (± 10) après un délai médian post-TH de 42 mois (11-81) ont été analysés. Les causes principales conduisant à laTH étaient : cirrhose alcoolique (20 %), post-hépatite B(6 %), post-hépatite C (14 %), carcinome hépato-cellulaire(34 %). Les traitements principaux lors de la consultationétaient : tacrolimus (89 %), mycophénolate mofétil (78 %),acétylsalicylate (74 %) et prednisone (17 %). L’IMC était26,2 kg/m2 (± 5,8). La proportion (IC à 95 %) des paramètresmétaboliques sont :– surpoids : 52 % (39-64) ;– obésité : 21 % (11-31) ;– diabète : 29 % (17-40) ;– hypercholestérolémie : 16 % (7-25) ;– hypertriglycéridémie : 8 % (1-15) ;– hypertension artérielle : 37 % (25-48).

Conclusion : Dans une série d’adultes après TH, les fré-quences du surpoids, diabète et HTA semblent supérieures àcelles de la population générale de même âge. Les risquescardiovasculaires induits justifient la prise en compte de cesanomalies métaboliques dans le suivi après TH. Ce travailpréliminaire a conduit à la recherche de facteurs causaux(condition pré et post TH) ainsi qu’à l’évaluation prospectivede l’efficacité d’une prise en charge diététique adaptée.

P.134 Intérêt du traitement antiviral prolongé dela récidive de l’hépatite C après trans-plantation hépatique chez les patients nonrépondeurs

T Walter (1), JY Scoazec (1), O Guillaud (1), V Hervieu (1),P Chevallier (1), O Boillot (1), J Dumortier (1) (1) Lyon.

Introduction : La récidive de l’hépatite C après transplanta-tion hépatique est presque universelle et de pronostic sévèreen raison d’une évolution cirrhogène rapide. De plus, aumoins 50 % des patients ayant une récidive de l’hépatite Caprès transplantation hépatique sont non répondeurs à untraitement antiviral. L’objectif de cette étude était d’évaluer,dans cette situation, l’intérêt d’un traitement antiviral pro-longé, au-delà de 48 semaines.

Patients et Méthodes : Soixante-dix patients (72 % de géno-type 1), avec un suivi histologique d’au moins un an, ont étéinclus dans cette étude observationnelle et rétrospective. Ladurée et la tolérance du traitement, la survenue d’uneréponse biologique, virologique ou histologique étaient éva-luées.

Résultats : Trente-deux patients (sur 70) étaient non répon-deur après 48 semaines de traitement (durée médiane de trai-tement de 16 mois, range : 1-62) : le traitement antiviral étaitmaintenu chez 26 patients pendant plus de 12 mois, et chez21 patients pendant plus de 18 mois. Six (10 %) patients ontreçu de la filgastrim pour une leucopénie, et 21 (30 %) del’érythropoéitine ou une transfusion de culot globulaire(avant 1998) pour une anémie sévère. Quinze patients ont dûarrêter le traitement en raison de la survenue d’effets secon-daires (n = 7), d’un rejet aigu (n = 5) ou de l’apparitiond’une contre-indication (2 lymphomes et un infarctus dumyocarde). Les taux de réponse virologique (RV) et de RVprolongée étaient respectivement de 37 % et 24,3 %, après48 semaines de traitement, et de 48,5 % et 35,7 %, à la datede point. La RV était significativement associée à uneréponse biologique et histologique (décroissance ou stabili-sation de la fibrose chez 85 % des patients avec RV contre33 % des patients sans RV, p < 0,001), indépendamment dumoment de survenue de la RV (avant ou après 6 mois).Même en l’absence de RV, le taux de progression de lafibrose était significativement plus lent chez les 28 patientstraités pendant plus de 6 mois (fibrose moyenne à 5 et10 ans, respectivement de 1,9 et 1,4 contre 2,0 et 3,2 chez les8 patients traités moins de 6 mois).

Conclusion : Nos résultats montrent la faisabilité et l’effica-cité d’un traitement antiviral prolongé chez les non répon-deurs avec récurrence de l’hépatite C sur le greffon, à la foispour obtenir parfois une réponse virologique tardive, maissurtout pour éviter une aggravation de la fibrose.