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Errance p2 Ils sont entre 300 et 400 zonards en permanence à Montpellier Cinémas p8 L’année 2006 fourmille de projets entre multiplexes et art et essai Politique p12 L’action des Verts dans la majorité municipale n’est pas des plus visibles N°4 - 24 octobre 2005 - Mensuel ou presque - 2 € - www.laccroche.info l’Accroche 2€ Le journal indépendant de Montpellier

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Errance pp22

Ils sont entre 300 et 400zonards en permanence àMontpellier

Cinémas pp88

L’année 2006 fourmille deprojets entre multiplexes etart et essai

Politique pp1122

L’action des Verts dans lamajorité municipale n’estpas des plus visibles

N°4 - 24 octobre 2005 - Mensuel ou presque - 2 € - www.laccroche.info

l’Accroche2€Le journal indépendant ddee MMoonnttppeelllliieerr

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Pour beaucoup de gens, ce nesont que des « punks à chiens »qui traînent dans le centreville. Place de la Comédie, ruede la Loge, rue de

l’Aiguillerie, grand’Rue Jean Moulin, ilest rare de ne pas les voir l’après-midifaire la manche dans ces artères trèscommerçantes et donc très passantes ducœur de Montpellier. Vêtements kaki,piercings, chiens, cheveux rasés surmon-tés de crêtes ou dread locks, canette debière à la main. « Même s’ils ne génèrentpas une véritable insécurité, (il y en a quandmême), ils alimentent le sentiment d’insécu-rité », affirme le capitaine Ponzoni, chefde la division centre ville de la policenationale. Conséquence : « On est inondéde courrier de gens qui se plaignent de cettepopulation là et qui nous demandent de lesfaire partir du centre ville. »« Aujourd’hui, on sait qu’il faut préserverl’emploi, développer le tourisme, on saitque c’est un poumon économique de laville. Et il ne peut pas fonctionner si on esten insécurité », explique le capitaine. Ilne faut sans doute pas aller chercherplus loin l’explication des différentes

mesures prises par la municipalité oul’agglo (1) (arrêté anti-mendicité,transformation de la fontaine des Troisgrâces, nombre de bancs réduits,ouverture du restaurant Welcomedia,collaboration étroite de la police muni-cipale avec lapolice nationale.Voir page 5).Mais le capitainePonzoni dépassecette analysefroidement éco-nomique, carpour lui, c’estavant tout « unproblème de société, d’éducation, de chô-mage » que ces jeunes « profondémentmalheureux ». Et pour le policier, laréponse doit être avant tout sociale. Ces zonards, comme ils se qualifienteux-mêmes, sont de plus en plusnombreux et de plus en plus jeunes. Ilest évidemment très difficile de lesrecenser du fait de leur très grandemobilité. En France, ils seraient entre10 et 20 000 selon François Chobeaux,sociologue spécialiste de cette popula-tion à laquelle il a consacré deuxouvrages. (2) Et d’après lui, « ils sontpartout ». A Montpellier, ils sont enpermanence entre 300 et 400 avec despointes à 1000. Il existe un autre indi-cateur : le nombre de nouvelles per-sonnes que comptent chaque jourDominique Fabre et Grégory Pellerei,tous deux médiateurs de rue. Ceschiffres n'ont peut-être pas la rigueurscientifique qu'ils souhaiteraient,mais la tendance est là, inquiétante : 9par jour en moyenne en 2003 contre 17en 2004 avec une moyenne d'âge qui a

baissé de 18-19 ans à 16-17 ans. Laproportion de filles, quant à elle, estpassée d'environ 10 % il y a quelquesannées à 30 % aujourd'hui.Au-delà du « sentiment d’insécurité »perçu par une partie de la population,

il y a, pour ceszonards, desdangers bienréels. D’aborddu fait de leurmode de viedans lequel ladrogue -les pro-duits commedisent les spé-

cialistes- occupe une place impor-tante. Avec, là-aussi, des évolutionsinquiétantes. Les produits de substi-tution (Subutex, Skénan, Méthadone),censés permettre à un toxicomane desortir de la dépendance, sont mainte-nant souvent pris sans passer par l’hé-roïne ou la cocaïne, trop chères outrop rares. Mais la facilité d’approvi-sionnement, souvent du fait de méde-cins peu scrupuleux (à Montpelliermais surtout aujourd’hui à Nice etMarseille), a son revers : alors que ladésintoxication à l’héroïne prendenviron 6 semaines, celle au Subutexse compte en mois.

150 décès en 10 ans« En ce moment, on voit des minots quiarrivent dans la rue, devenir complètementaccros au Subutex au bout de deux mois,

Jeunes en errance

AA eenn ccrrooiirree llee rreessppoonnssaabbllee dduu ccoommmmiissssaarriiaatt ddee ppoolliiccee ddee llaa CCoommééddiiee ,, cceettttee ppooppuullaattiioonn qquu''oonnvvooiitt ttrraaîînneerr oouu ffaaiirree llaa mmaanncchhee ddaannss lleess rruueess dduu cceennttrree vviillllee,, ggéénnèèrree «« uunn sseennttiimmeenntt dd''iinnsséé-ccuurriittéé »».. MMaaiiss qquuee ppèèssee cceettttee iimmpprreessssiioonn ffaaccee aauuxx ddaannggeerrss eett aauuxx ssoouuffffrraanncceess aaffffrroonnttééeess ppaarrcceess eennffaannttss dduu mmoonnddee mmooddeerrnnee ?? QQuueelllleess ssoonntt lleess rrééppoonnsseess ddeess iinnssttiittuuttiioonnss ??

Ce miroir que la sociéténe veut pas voir

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De plus en plus nombreux et

de plus en plusjeunes

(1) Contactée, la mairie de Montpellier n’a passouhaité communiquer sur le sujet.(2) Les nomades du vide, La Découverte, 1996-2004, 134 pages, 7€ et L’errance active, ASH, 2001,79 pages, 13,57 €

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alors qu’ils n’avaient pris, avant, que desdrogues douces », constate GrégoryPellerei. Plus grave, ces produits nesont pas faits pour être injectés alorsqu’ils le sont « dans 80-90 % » des casdans la rue, affirme le travailleur social.Avec des conséquences sanitaires gra-ves : abcès, veines bouchées, emboliespulmonaires qui s’ajoutent aux risquesplus classiques mais non moins gravesliés à l’usage de stupéfiants (dentsendommagées, hémiplégies, psychopa-thologies). Il y aussi les atteintes dunerf optique de plus en plus fréquentesdu fait de la prise de cocktails conte-nant de l’alcool à 90°. Pathologie quiaffectait plutôt les « vieux clochards quibuvaient de la gnole », selon GrégoryPellerei. Alors que jusqu’à récemment,l’alcool était plus considérée commequelque chose de festif, « en moins d’unan, il est en train d’arriver plein pot commeproduit de défonce chez les jeunes ». Sanssurprise, avec l’augmentation de lapopulation et de la prise de risque, lenombre de décès augmente.

Dominique Fabre dit avoir comptéenviron 150 décès en 10 ans et unevingtaine l’an passé. Cause principale :le suicide. Parfois via overdose ou prised’un cocktail fatal que les travailleurssociaux considèrent, dans bien des cas,comme une forme de suicide.

Vols, violence et violsPour ne pas être seuls, ils vivent très sou-vent en groupe. Merryl, 23 ans, se sou-vient avoir été « un peu idéaliste » audébut mais a rapidement constaté que« la grande famille, la solidarité » espéréesn’étaient pas souvent au rendez-vous. Lavie des squats est émaillée de vols, deviolences et de viols. Elo, 17 ans, déjà unan et demi de rue : « C’est toujours la mêmemerde, le vice qui est là. La zone, c’est le refletde la merde de la société. » Heureusementcertains squats sont plus préservés, mais« il faut bien choisir les personnes », pré-vient Merryl. Alors le plus sûr, le rêve debeaucoup, c’est le camion. Une relativeautonomie, un moyen « d’avancer plusvite, au moins la sûreté du toit pour l’hiver »,

comme le dit le jeune blond aux dreadlocks. Mais aussi un moyen de continuerl’errance : « Ca va trop bien maintenant.C’est un rêve de gamin : ça n’allait pas tropbien dans ma famille. »Famille. Le mot est lâché. Au commence-ment malheureux de bien des parcours.Car même si ces jeunes revendiquentsouvent la rue comme un choix, commeun rejet de la société, tous ceux qui ontété en contact avec eux savent qu’il n’y apas de hasard. Trop ou pas assez d’affec-tion de la part de leurs parents, divorcesavec conflit voire violences ou incestes.Au-delà de la famille, la société tellequ’elle va et la « réussite » scolaire ousociale comme modèle : « Je pense réelle-ment que les problématiques s’aggraventparce que les jeunes sont de plus en plus souspression », explique Kate Lemestre duPoint écoute parents adolescents. Alors« ils se sauvent pour se sauver », analyse-t-elle. Et Dominique Fabre de s’interroger :« Entre un monde fou et des parents fous,qu’est-ce qu’il leur reste comme espace ? »

Jacques-Olivier Teyssier

C’est mon cinquième hiver, maintenant je suis rodé. » Guillaumea 22 ans. Début octobre on pouvait le croiser dans le centre ville

de Monpellier. Sans ses deux chiens, il serait presque passé inaperçu.Il n’a pas de piercing ni de vêtement kaki. Juste une casquette quicache un regard doux et une barbe de plusieurs jours. Il a déjà occupé un appartement dans l’Allier, puis un en Lozère mais« à Montpellier, c’est impossible. J’ai aussi vécu 6 mois dans une BXavec ma copine et quatre chiens. Un an dans un camion, le rêve debeaucoup ». Et le squat ? « Trop d’embrouilles. La vie de famille c’estbien mais y’a que des crevards. Ils sont tous amis mais en fait il nefaut pas laisser traîner ton sac. Et puis le désquatage (évacuation parla police, ndlr) peut être méchant. Moi, j’ai un ou deux potes. Vautmieux se faire chier seul qu’être mal accompagné. » Seul avec sesdeux chiens dont il s’occupe mieux que de lui. Quand un autre jeunepasse et lui propose des os, son visage s’anime, il les récupère etremercie plusieurs fois. Mêmes réactions plus tard quand un groupelui propose des croquettes.

Bouger pour aller travaillerDes amis viennent de donner une voiture à Guillaume. Il stationnesur un parking à 20 min du Corum. « Je ne suis pas repéré mais montemps est compté. Je dors dedans, je me fais discret. L’avantage ducamion, c’est qu’ils ne savent même pas que t’es dedans. » Et puisça permet surtout de bouger pour aller travailler. « Avec un camion,les employeurs ne sont pas obligés de te nourrir ni de te loger. » Pourl’instant, l’objectif de Guillaume c’est de récupérer la batterie qu’il aprêtée, changer les pneus et trouver un rétro pour sa voiture. Puispartir. Pour « gagner de la tune » et … acheter un camion.« Avant dans mon camion, j’avais un calendrier de janvier à janvier :

il y avait les kiwis, la taille de la vigne, lespommes à Mauguio, les poireaux, lesoignons, les vendanges, etc. Il y a énormé-ment de trucs. » Et le look de certainszonards, c’est pas un problème pour trou-ver du boulot ? « Ils s’en foutent dumoment que tu travailles. Ils sont biencontents de les trouver les SDF. L’an der-nier, j’ai bossé 15 jours et ils m’ont payé130 €. Je les laisse faire, ils trouvent çabien d’arnaquer les gens alors qu’eux, ilsont leur maison, leur piscine et leur deuxvoitures. » Il y a bien sûr aussi des gensréglos qui payent correctement et quidéclarent. Quand on lui parle de CDI, ilrépond sans hésiter : « Je n’ai pas envie deme faire aliéner. D’ici 3 ans, on aura plusdroit au RMI, plus droit à la retraite. On aura droit à quoi ? Aux campsde travail ? C’est tout ce qu’ils attendent. Au boulot ou en prison. »Place de la Comédie. Un camion de CRS est garé à deux pas des mar-ches de l’opéra. « Cette année, ils ont vraiment pas été chiants. Ilsgueulent juste quand on est 4 ou 5 et qu’il y a des chiens, des bou-teilles. Ca se comprend un peu. » Mais ce n’est pas toujours commeça : « Quand les policiers viennent te virer alors que tu fais la man-che, ils ne parlent même plus, ils font juste un geste pour te deman-der de te lever. Tout ce qu’ils voudraient, "les gens honnêtes", c’estqu’on parte tous. A force de plus vouloir de mendiants, y’aura quedes voleurs. D’ailleurs, ils construisent de nouvelles prisons. Mais

“ Je suis parti pour sauver ma santé mentale ”

.../...

«

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un SDF qui a moins de 25 ans [et donc pasle RMI], il est obligé d’être en ville. C’est pasà la campagne que tu vas faire la manche. »Pas facile, la manche à Montpellier. « Y’en atellement quila fond ! Ici,ça sert à riende demanderdes sous. Desfois, c’estlimite si je nefais pas des mots fléchés. Quand je fais 15€, je suis content. J’ai 22 ans, j’en fais 25 etles trois quarts des gens ne donnent pasparce qu’ils croient que j’ai le RMI.« Ma mère est venue à Montpellier pour vivreavec un gugus quand j’avais 13-14 ans. Audébut, il ne voulait pas voir ma gueule. Jesuis le cinquième enfant. On est tous partis à17 ans en moyenne. Je n’ai plus de contactavec mes frères et sœurs, ils ont une famille,un boulot, des enfants, deux voitures, unejolie maison. Ils ont tout ce qu’il faut pourêtre heureux mais ils ne comprennent paspourquoi ils ne le sont pas. Ma mère, elleest totalement à côté de ses pompes. La der-nière fois que je suis allé la voir, elle a dit 3-4phrases, elle n’a parlé que d’elle. J’ai pris 2-3 affaires à moi que je pouvais vendre. Ellem’a dit qu’il fallait vite que je parte pour quemon beau père ne me voie pas. »

« C’est psychiatrique »Et son père ? « Je suis resté avec lui jusqu’à13 ans et j’ai appris son âge il y a quelquessemaines, quand j’ai demandé un acte denaissance. Mes parents, ils ne parlent pas,ils sont limites tous les deux. C’est psychia-trique. Si t’avais eu les mêmes, t’aurais finicomme moi. Je suis parti pour sauver masanté mentale. » Pendant notre entretien,une jeune fille mineure traverse la place dela Comédie. Guillaume la désigne d’un signede tête. « On lui a dit : "Rentre chez ta mère,c’est ce que t’as de mieux à faire." Les troisquarts d’entre nous, si on avait papa-maman, on serait content d’y retourner. Etpuis t’as une adresse, un téléphone. Tu

peux trouver du taf. »Mais pour l’instant, c’est la vie àMontpellier. « J’arrive pas avant midi. Lesoir, s’il y a du monde en ville, je reste.Après la manche, on boit, on se défonce la

tête. Ca faitcinq ans queje vois lesmêmes. Ici,la drogue,les médica-ments, c’est

facile d’en avoir. Tu vas voir un médecin, tumontes un bateau, tu dis que t’es de pas-sage et il te prescrit du Subutex. A la base,on le prend tous pour le vendre, mais tout lemonde se défonce à ça. »

AnxiolitiqueL’alcool aussi. « 100 % de ceux qui sontdans la rue en prennent. Faut pas oublierque c’est une drogue dure. Ca ne tientpas qu’à la volonté. Des fois, t’as envied’arrêter mais t’es dans une phase des-cendante. Il y a beaucoup de psychologi-que dans la dépendance, ce n’est pasque du physique. L’alcool, c’est un anxio-litique. Moi, si j’en ai pas, ça va pas. Rienque de savoir que la canette est dansmon sac, ça va. » Guillaume dit qu’il lui

faut 3 bières de 50 cl tous les soirs mêmes’il affirme être passé de 10 à 5 par jour.« Ca m’a fait du bien qu’on me donne unebagnole », explique-t-il. Un pas vers unpeu plus d’autonomie.« Je ne vais pas dans les asso, j’essayed’être autonome. Le seul truc que j’y récu-père, ce sont des couvertures. Ca m’asaoulé toute cette faune qui est là, à se bat-tre pour un sandwich. Au lieu de s’acheter àmanger, ils vont aller acheter que de ladéfonce. Il y a énormément d’asso àMontpellier, ça donne bonne conscience etcomme ça, ils peuvent nous virer de la man-che. En même temps, à force de créer desasso, on fait une génération d’assistés.Mais c’est facile à dire, j’en profite aussi.Y’en a qui confondent un don et un dû. Dansles squats, ils ont l’impression d’être auto-nomes, en fait ils sont assistés à 100 %. Enmême temps, si tu veux vraiment avoir uneplace dans un foyer, ils attendront que tusois alcoolique ou toxico. La rue, ça use bienla santé, l’espérance de vie doit bien êtredivisée de moitié. T’en vois, (il montre lecôté gauche de sa bouche) ils ont une dentlà, (puis le côté droit) une dent là. Des ratsdes villes. Je ne veux pas finir comme ça.J’essaye de me bouger le cul. »

Recueilli le 3 octobre par J.-O. T.

Jeunes en errance (suite).../...

“ Si t’avais eules mêmes parents,

t’aurais fini comme moi ”

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QQuuaanndd lleess vvooyyaannttss ppaasssseenntt aauu rroouuggeeDès l'âge de cinq ans, des indicateurs peu-vent renseigner sur un éventuel mal-êtred'un enfant : échec scolaire, repli sur soi,hyper activité, rejet de la frustration, etc.

Point écoute parents adolescents (PEPA) :18 rue Terral, 04 67 60 86 46Samu social : 115

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Réunion publique sur la sécurité organisée le 14 octobrepar un comité de quartier du centre ville. La questiondes « SDF » est revenue à plusieurs reprises dans les

débats. Après avoir évoqué les arrêtés anti-mendicité et l’amé-nagement de la fontaine des Trois grâces, Christian Bouillé,l’adjoint au maire en charge de la sécurité, a déclaré : « Et puison a trouvé une solution intelligente. C’est, sur le parvis de l’OpéraComédie, de mettre un restaurant. Et là, il n’y a plus personne. »Avant lui, le capitaine Ponzoni, responsable du commissariatde la Comédie, expliquait : « Il y avait des bancs face auMonoprix sur lesquels les SDF s’asseyaient. J’ai fait enlever lesbancs. Je suis allé sur place, il y a encore une barrière. Parce que,comme ils sont faignants, ils s’appuient contre les barrières. J’ai euun aval positif de la Tam pour les enlever. Tout ça, ça contribue àdéstabiliser un peu les SDF et à les faire repartir ailleurs. »Sur le long terme, le capitaine Ponzoni nous expliquait quel-ques jours plus tôt qu’il misait sur un nouveau contrat localde sécurité (CLS) relancé depuis 6 mois « sous l’impulsion dumaire de Montpellier ». Il serait signé entre tous les acteurs :police nationale, justice, DDASS, mairie, associations. Lepolicier évoque « une des pistes non validée » du futur CLS :« Un ramassage des SDF, un petit peu ‘’coercitif’’ mais immédia-tement après ce ramassage, la prise en charge de ces jeunes par desassociations et un service social. » (1) En attendant, déloger desjeunes « est une mission qu’on fait toujours. Mais honnêtement,c’est une mission qui est désagréable. On n’est pas fiers », affirmele capitaine. Il regrette également la présence de beaucoupd’associations d’aide à proximité de la Comédie, même sielle réalise un « excellent travail ». Le fonctionnaire se ditdonc en faveur de leur déplacement mais quand même pas« à la périphérie de la ville ».

Offre d’hébergement insuffisanteNombreuses à Montpellier, les associations ne parviennentpas toujours à apporter une réponse adaptée à la spécificitéde ces jeunes. « Ils viennent quand il y a problème, quand leursquat a brûlé ou a été évacué, leur chien est malade,…. Ils ne vien-nent pas en disant : ‘je cherche un logement ou un travail’ »,résume Véronique Pierson de Corus. Autre réponse : lesmédiateurs de rue. Dominique Fabre et Grégory Pellereisont payés par l’Etat via l’association l’Avitarelle et vont àla rencontre des jeunes (tranche d’âge théorique : 18-25 ans)pour parler, tout simplement. Leur premier objectif, c’estdéjà « qu’ils aient des projets, qu’ils se sentent mieux ». Car« s’ils passent un deuxième hiver dans la rue, on part pour 10 ansde boulot », affirme Dominique Fabre. Etape obligée : « l’ap-privoisement » pour dépasser la défiance et communiqueravec ces jeunes aux coiffures parfois effrayantes. « C’est duChamallow », lâche le médiateur pour illustrer la présenced’une grande détresse derrière un masque parfois dur.Deux médiateurs pour une population de plusieurs centai-nes de jeunes, c’est bien peu. En 1997, une étude de laDDASS (direction départementale des affaires sanitaires etsociales) avait proposé, en plus de la création des deux pos-tes existants aujourd’hui, la création de deux postes supplé-

mentaires : un financé par la mairie de Montpellier, l’autrepar le conseil général. « On n’a pas abouti à l’époque parcequ’on s’est retrouvés un peu seuls, il faut le dire », commenteJean-Paul Aubrun, directeur de la DDASS qui appelle « àune réflexion et à une réponse collectives ».Les postes ne font cependant pas tout. « A quoi ça sert d’êtrenombreux, si en aval on n’a pas de solution ? », s’interrogeDominique Fabre. Avec au premier chef, l’offre d’héberge-ment insuffisante. Il y a, par exemple, un peu moins de 400places de CHRS (centre d’hébergement et de réinsertionsociale) à Montpellier contre environ 1000 à Nancy ou àRennes. Pour Jean-Paul Aubrun, « on ne peut pas se comparer,tout dépend des flux, à qui s’adresse les CHRS » et le directeurd’évoquer un problème général de logement dans la région.Du côté de la mairie et du conseil général, on se retranchederrière la compétence de l’État (2) en ce qui concerne laprise en charge de ces jeunes. La protection des mineurs, deplus en plus nombreux dans la rue, est pourtant du ressortdu département. Et tous âges confondus, les héraultais -etdonc les montpelliérains- représentent aujourd’hui environla moitié des zonards de la ville, selon Dominique Fabre. Ilsviennent de toutes les couches de la société. Nous avonsmême croisé, lors d’un reportage, le petit-fils d’un élu. Pourle médiateur, derrière le refus d’implication de la mairie, ily aurait « l’idéologie que, si on en fait trop, on va attirer la moi-tié de la France. Ce n’est pas si simple. » Car Dominique Fabrene plaide pas « pour installer des gens à demeure mais plutôtpour disposer de lieux avec des sas de niveaux » vers un retourprogressif à un mieux-être.

J.-O. T.

(1) Dominique Fabre de l’Avitarelle, un des principaux concernés, n’était pas aucourant de cette « hypothèse ». Pour lui, le « ramassage », couplé au déplacementdes associations, reviendrait à « semer le vent » et donc à récolter la tempête.(2) Seule réponse que nous avons pu obtenir de la part des deux collectivités.

Les réponses des institutions

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Ils ne sont qu’environ 800 –sur1200 inscrits- à participer, maisils sont choyés. Ce sont les« nouveaux montpelliérains ». Denouveaux électeurs en puis-

sance. Cette année, la mairie a perpé-tué cette tradition instaurée parGeorges Frêche, ancien maire, quiconsiste à les accueillir pour leur fairedécouvrir l’histoire, l’organisationhumaine, urbaine, économique etpolitique de Monpellier. Et ses élus.Voilà pour la version officielle. Maisl’importance du dispositif déployéchaque année pour cette demi-jour-née laisse perplexe. (1)Ça commence par des boissons chau-des et viennoiseries –il est 9h en cesamedi 1er octobre- pendant que

Philippe Saurel, entouré de plusieursélus, présente les projets urbanisti-ques dans le hall de la mairie. « Vousentrez aujourd’hui dans une grandefamille », lance en guise d’introduc-tion l’adjoint à l’urbanisme. « Grandefamille » dont ne semble pas faire par-tie Corinne Labrousse et FrédéricTsitsonis. Les deux conseillers muni-cipaux UDF qui ont renoncé à faire lagrasse matinée, se plaignent : « Ilsvoient bien qu’il y a deux élus d’opposi-tion, ils auraient pu nous faire monter. »Et les pestiférés de se venger : « L’anpassé, Hélène Mandroux a fait un dis-cours de meeting politique. Les gens -den’importe quel bord d’ailleurs- sontvenus nous voir après pour nous dire quec’était une honte. »

En attendant de pouvoir apprécierun éventuel changement, les néo-montpelliérains partent ensuite,divisés en 12 groupes, visiterl’Ecusson, chacun accompagné parun guide de l’office de tourisme. Etpar un élu. Marion faisait partie dugroupe de Louis Pouget, adjoint à lavoirie. Elle raconte : « Les réflexionsde l’élu rajoutaient un peu d’info localemais ça faisait un peu pub pourFrêche. » La visite terminée, tout lemonde a rendez-vous au Corum. Etavant d’avoir accès au buffet, il fautpasser par la case discours.

Futur candidatLa salle Pasteur est comble.« Bienvenue chez vous », indique unebanderole. 28 élus de la majorité (sur47) et 4 de l’opposition (sur 13) sontprésents. Tous sur la scène. De quoirasséréner nos deux élus UDF, mêmes’ils sont relégués au troisième rang.En coulisse ou dans la salle, il y a dumonde aussi : deux attachées depresse, le directeur de la communica-tion, le directeur de cabinet d’HélèneMandroux, le directeur de cabinet deGeorges Frêche à l’agglo, le directeurgénéral des services de l’agglo et celuide la ville, le directeur du Corum,Claudine Frêche (directrice de l’officeHLM), etc.La présentation des élus prendra prèsd’une demi-heure, le tout sous l’œilde deux caméras qui permettent devisualiser sur écran géant chaque res-ponsable, et, -qui sait ?- peut-êtrefutur candidat. La présence d’unreprésentant de chaque collectivitélocale est l’occasion pour le maire dese féliciter : « Nous travaillons tous

Accueil des néo-montpelliérains

Débauche de moyenspour futurs électeursUUnn ppeettiitt ddééjjeeuunneerr,, 1122 gguuiiddeess ddee ll’’ooffffiiccee ddee ttoouurriissmmee,, 2288 éélluuss,, ddeeuuxx ccaamméérraass,, uunn «« jjoouurrnnaa-lliissttee »» ppoosseeuurr ddee qquueessttiioonnss,, uunn bbuuffffeett ttrrèèss bbiieenn ffoouurrnnii.. CCee 11eerr ooccttoobbrree,, ccoommmmee cchhaaqquueeaannnnééee,, llaa mmaaiirriiee aa ssoorrttii llee ggrraanndd jjeeuu ppoouurr aaccccuueeiilllliirr lleess bbiizzuutthhss ddee llaa vviillllee..

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ensemble, région, département, agglomération,mairie. » Sans doute, pour Hélène Mandroux,un moyen de rappeler qu’avec les quatreassemblées détenues par la gauche, c’estplus facile.

CommuniquantSuit un discours de 15 minutes, moins politi-que que l’an passé, où le maire brosse le por-trait de Montpellier. « Ma ville, notre ville, elleest extraordinaire ». Pour synthétiser les ques-tions de la salle, la mairie s’est offert les ser-vices de Jean Kouchner. Même si sa qualitéde « journaliste » est rappelée par HélèneMandroux, il officie ici en communiquant. Siun doute subsistait, il n’y a qu’à observer lesallers-retours incessants du directeur de lacommunication de la mairie qui assure latransmission d’informations entre, HélèneMandroux sur la scène, et le « journaliste »dans la salle.Il est 13h40 et les estomacs crient famine. Lebuffet de produits régionaux gargantuesque(vins, huîtres, saumon fumé (c’est nouveaudans la région), tielles, fromages, pâtisse-ries, etc.) est déjà prêt. Hélène Mandrouxécourte donc la séance de questions-répon-ses en terminant par un « je compte survous ! », bien sibyllin.

J.-O. T.

(1) Contactée, la mairie n’a pas souhaité répondre ànos questions.

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Les perles du maireCa s’est passé dans la salle Pasteur du Corum. Lors

de la présentation des élus, Hélène Mandrouxarrive à Achmia Bhiri, 16e adjointe en charge de l’étatcivil : « Tu t’occupes de quoi, toi déjà ? » On souffle àMadame le maire puis elle poursuit les présentationsdes élus de la majorité. Il y a aussi l’opposition au der-nier rang : « Ah ! Oui. J’avais oublié », s’excuse-t-elle.De quoi réduire à néant l’effort fait cette année pourque les élus de droite soient présents sur l’estrade.Plus tard, l’édile attribuera par erreur le titre de prési-dent d’ACM (l’office HLM), un poste qui compte, àMichel Guibal, 1er adjoint. En revanche, madame lemaire connaît bien la fonction de Robert Subra :« Quelqu’un de très important », puisqu’il est encharge des transports à l’agglo. L’occasion d’aborderdes questions essentielles sur ce sujet : « Sur la ligne1 du tram, il y a des hirondelles, sur la deuxième vousaurez des fleurs, pour la troisième, je ne sais pas. »Madame le maire est aussi une grande républicaine .Au début de son discours : « Pour nous, les mots quisont importants… », elle baisse les yeux sur ses notes,quelques longues secondes s’écoulent puis :« Liberté, égalité, fraternité ».

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Tout le monde le reconnaît.Les chiffres du centre natio-nal de la cinématographie(CNC) sont d’ailleurs incon-testables. Proportion-

nellement, Montpellier est l’une des

villes les mieux équipées de France.Du cinéma art et essai du Diagonal auxgrosses productions du Gaumont, ilest facile de trouver son bonheur (voirencadré). Si l’offre est conséquente,c’est en grande partie grâce à la forte

croissance démographiquede la ville. Autre élément,selon le cinéma CGR : « Onassiste à un renouvellementde 40 000 étudiants tous lestrois ans. » Ce foisonne-ment n’empêche pourtantpas que des projets de mul-tiplexes soient régulière-ment évoqués à Saint-Gély-du-Fesc et à coté de lagare de Montpellier.

PlaisanterieUn cinéma à Saint-Gély, aunord de Montpellier,quand tous les autres sontau centre ou au sud ? Apriori, une idée pas si bête.« Un troisième multiplexe aunord marcherait, considèreLaurent Vasselin, le direc-teur adjoint du CGR. NotrePDG avait rencontré le mairede Saint-Gély il y a un an.Mais nous avons laissé tom-ber le truc, parce que ça auraitété un cinéma à 300 000entrées à l’année et pournous, ça n’est pas rentable.Maintenant, un indépendantavec des subventions, je pensequ’il peut s’en sortir, mêmes’il faut arriver à conserver saclientèle et faire face auxGaumont et au CGR. »Le projet de Saint-Gély est

entre les mains de Raoul Aubert.L’homme, propriétaire du Royal, pos-sède aussi des salles à Nice, Cannes,Marseille et Avignon. Tous sont descomplexes classiques de centre-villeet il ne possède, pour l’instant,aucune expérience dans les multi-plexes. Pourtant, il détient depuis desannées les autorisations pour ouvriren un à Nice. Or, dans cette ville quisouffre d’un gros déficit de salles, rienn’a encore été construit. Ce qui faitdire à une source du CNC : « Je voismal la CDEC (la commission départe-mentale d’équipement cinématographi-que) accorder une autorisation surMontpellier, une des agglos les plus équi-pées de France. Comme les entrées deRaoul Aubert baissent face aux multi-plexes, il n’a qu’une solution : enconstruire. Mais ça m’étonnerait beau-coup. Ça ressemble à une plaisanterie. »

ContradictionsGilles Debetz, le directeur du Royal,l’un des cinémas de Raoul Aubert,refuse pour l’instant de s’exprimer.« Le projet est en cours », se contente t’ild’affirmer. Info ou intox ? Difficile desavoir. Car Georges Vincent et RaoulAubert n’ont pas la même version…Pour le maire de Saint-Gély, « le pro-jet est viable. La réponse de la CDECdevrait tomber en janvier ou février2006. Si elle est positive, les travauxdébuteront en septembre prochain pourdurer au moins un an. » Un terrain dedeux hectares est d’ailleurs réservédepuis deux ans pour ce projet « de 7à 9 salles ». Avec des restaurants pré-vus à côté, la municipalité de Saint-Gély s’imagine déjà doté d’un miniOdysseum, bien desservi par de futu-

Cinémas

2006 : l’année qui peutchanger MontpellierAA SSaaiinntt-GGééllyy,, llee mmaaiirree eett llee pprroommootteeuurr nnee ssoonntt ppaass dd’’aaccccoorrdd ssuurr llee pprroojjeett ddee mmuullttiipplleexxee.. CCeelluuiidduu nnoouuvveeaauu qquuaarrttiieerr SSaaiinntt-RRoocchh eesstt ttoouujjoouurrss éévvooqquuéé.. LLee pprroopprriiééttaaiirree dduu rrooyyaall eennvviissaaggee llaaffeerrmmeettuurree ddee ssoonn cciinnéémmaa.. EEtt lleess ddiiaaggoonnaallss cchheerrcchheenntt aavvaanntt ttoouutt àà rreesstteerr àà fflloott..

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res infrastructures routières. Le problème, c’est que pour le pro-priétaire du Royal, « le projet est tou-jours en attente. Pour l’instant, nousn’avons déposé aucune demande. Je nepense pas que quelque chose va se passer,parce qu’il n’y aurait pas assez declients. » Les principaux acteurs dudossier ne tiennent donc pas le mêmediscours et l’agence pour le dévelop-pement régional du cinéma (ADRC)ne peut rien éclaircir. L’agence affirmen’avoir même pas été consultée.

Encore plus flouAu cœur de Montpellier, c’est le projetde multiplexe du nouveau quartierSaint-Roch, à coté de la gare, qui intri-gue. L’idée est évoquée depuis desannées par la mairie, mais rien ne fil-tre. Contactée à plusieurs reprises,celle-ci refuse de nous communiquer lamoindre information. Henri Talvat,l’adjoint à la culture, et PhilippeSaurel, l’adjoint à l’urbanisme, restentdésespérément silencieux. « Ça reste unbeau projet, mais ça se fera dans dix anspeut-être, prévoit Pierre Devaux-Lemonier, le directeur du GaumontMultiplexe. Ça peut être Gaumont,comme ça peut être un autre cinéma.Personne ne s’est vraiment déclaré. »Laurent Vasselin du CGR ajoute : « Ona parlé d’un Pathé, puis d’un UGC. Maisça m’étonnerait que des groupes comme çaviennent s’implanter dans le centre ville,

sachant que la zone dispose déjà duGaumont, du Royal et des Diagonal. »Plus encore qu’à Saint-Gély, le projetde multiplexe du nouveau Saint-Rochn’est pas prêt de sortir de terre.De toutes façons, avec ou sans ces pro-jets, les cinémas déjà existants conti-nuent leur vie avec plus ou moins debonheur. Concernant le Royal, l’avenirest loin d’être assuré. « J’ai l’éventuelprojet de le faire disparaître, affirme sonp r o p r i é t a i r eRaoul Aubert. Jene vois pas forcé-ment l’intérêt derester àMontpellier. Lamairie ne jureque parGaumont. » Sicela se confirme, le centre ne compte-rait plus qu’un Gaumont et deuxDiagonals… Du côté des Diagonals justement, « lesfinances sont sur la corde raide, la fréquen-tation est en baisse de 14% en un an, maisle moral est bon », affirme le directeur.Selon Antoine Péréniguez, les difficul-tés ne viennent même pas des deuxmultiplexes, car le public n’est pas lemême. Après les gros travaux de l’été(rénovation de deux salles au Capitoleet de toute la partie publique duDiagonal Centre), ce sont les couloirset le hall du Capitole qui vont êtrerefait. Des investissements lourdsavant le rachat prochain des 6 salles

par Diagonal. L’actuel propriétaireEuropalaces (Gaumont et Pathé), toutcomme Diagonal, refusent de donnerle moindre chiffre sur la transaction.Pour l’instant, l’entreprise d’AntoinePéréniguez continue de louer leCapitole pour 150 000 euros par an.L’autre difficulté, ce sont les DiagonalCelleneuve et Campus, renflouésfinancièrement depuis plusieursannées grâce à Centre et Capitole. Mais

pas questionpour autant delâcher les deuxsites. Le direc-teur imagined’ailleurs cer-taines anima-tions, commedes soirées à

thèmes. Il aimerait même faire deCelleneuve, dès 2006, un lieu où neserait projetés que des vieux films.Autre projet : une salle de 80 places auDiagonal Centre, destinée aux docu-mentaires.Le CGR prévoit, lui aussi, de lourdstravaux. D’ici un an, le hall et lesgrandes salles seront refaites. « Cesont de gros investissements, indiquele multiplexe. Nous ne donnonsaucun chiffre, mais ce sont des som-mes assez astronomiques. » A l’excep-tion des Gaumont, 2006 sera uneannée importante pour toutes les sal-les de Montpellier.

Sébastien Nègre

En chiffresActuellement, Montpellier compte huit

lieus de projection. Au centre, le GaumontComédie, le Royal, le Diagonal Capitole et leDiagonal Centre. Au sud, les deux multiplexes: Gaumont à Odysseum et CGR à Lattes.Enfin, l’ouest accueille le DiagonalCelleneuve et le nord, le Diagonal Campus.Cela représente 52 salles fréquentées l’an-née dernière par 2 876 000 personnes.(+6,4% entre 2003 et 2004). Des chiffresimportants pour une aire urbaine de400 000 habitants. Ici, la séance coûte enmoyenne 6,13 euros.En 2004 :Gaumont Multiplexe : 1 163 000 entrées, 17 sallesCGR : 675 000 entrées, 12 sallesDiagonal : 505 000 entrées, 10 salles Gaumont Comédie : 315 000 entrées,8 sallesRoyal : 218 000 entrées, 5 salles

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” Je ne vois pasforcément l’intérêt derester à Montpellier ”

Raoul Aubert, propriétaire du Royal

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Al’origine, Focus est un rendez-vous convivial de travailleursde l’image, animés par une

volonté d’échange et de réflexion.Aujourd’hui, les fondateurs de l’asso-ciation ambitionnent de constituer unvrai relais professionnel favorisantl’emploi et les compétences locales. « Il y a aussi des techniciens compétents enrégion ! », s’exclame Romain, co-fonda-teur de Focus, constatant un manque delisibilité des forces et potentiels de larégion en matière de production. « C’estce qui fait que des films de présentation del’agglomération de Montpellier ont été tour-nés par des boîtes parisiennes, alors que tech-niquement, c’était faisable par des produc-teurs d’ici », ajoute Johann, autre co-fon-dateur. Si ces films n’ont pas toujours étéproduits localement, précisons que cechoix résulte d’une procédure d’appeld’offres. Laurent Blondiau, directeur dela communication de l’agglo, expliqueque « les critères de sélection d’une boîte deproduction, pour la réalisation de clips, sont lecoût et la qualité technique, et non la localité.Ainsi, certains clips ont en effet été effec-tués par des producteurs parisiens. »Romain regrette également

que certaines productions localessoient distribuées à l’étranger et non enFrance. C’est le cas du film Aquariumprogrammé au prochain Festival ducinéma méditerranéen… deux ansaprès sa réalisation. S’il existe déjà un répertoire de profes-sionnels du cinéma élaboré par l’asso-ciation ARPROS (Association régionaledes professionnels du spectacle vivantet de l’audiovisuel), Romain et Yoannsouhaitent que Focus aille plus loin etdevienne en quelque sorte une « Anpedu cinéma local ». L’idée ambitieuseserait de renforcer le réseau « en met-tant en ligne des CV, des démos, des vidéos,des photos. Il serait intéressant que Focusrelaie des informations auprès des institu-tions et développe l’emploi en région ».

“ Vivre de leur métier ”Romain confie qu’il est « dommage quece ne soit pas la mission d’associations cen-sées représenter le cinéma en LanguedocRoussillon, comme Bande Annonce ».Laurent Joyeux, responsable de cetteassociation, chargée notamment decoordonner le pôle régional d’éduca-tion à l’image, confirme que « BandeAnnonce n’a pas vocation à englober lechamp professionnel. L’association vise àsensibiliser et à promouvoir l’audiovisuelen coordonnant des activités de création enLanguedoc Roussillon. Elle n’a aucuneemprise sur l’emploi, les techniciens… »La région dispose de potentiel et de

professionnels quiespèrent « vivre

de leur métiertout en gardantune certaineindépendance. »

L’analyse deBande Annonce est

que « la vraie question pourfaire évoluer le secteur estcelle du rôle de la locomotiverégionale », faisant réfé-rence à la volonté affichée

du conseil régionald’instaurer une vérita-

ble politique cinéma-tographique.

Nathalie Syrielle

Cinéma

Les ambitions de FocusA l’heure du Festival du cinémaméditerranéen, l’associationmontpelliéraine de travailleurs del’image compte bien faire enten-dre « ses voix ». Ce groupement,qui sort des sentiers battus de laproduction traditionnelle, a crééun réseau inédit de techniciens.

Midi Libre fait mousserMidi Libre aime bien les faits divers.Encore plus quand ils sont locaux. Lafusillade qui a fait un mort àVilleneuve-lès-Maguelone était uneoccasion trop belle pour que le quo-tidien régional la laisse passer.Bilan : le sujet traité pendant cinqjours consécutifs.« Fusillade près de Montpellier, unmort » en Une le 27 septembre et untiers de page dans la rubriquerégion. Encore la Une, « Un mort,quatre blessés pour une dette impayée »,et un quart de page toujours enrégion le lendemain (28 septembre).Appel de Une et toujours un quartde page le 29 septembre. L’inforemonte en Une le 30 septembre :« Les dérisoires raisons du drame deVilleneuve » et deux tiers de pagesrégion. L’essoufflement guette MidiLibre le 1er octobre : l’informationpasse dans la rubrique Faits diversavec un cinquième de page pour « Lapopulation toujours sous le choc ».Vivement le prochain.

La Gazette fauchéeLa Gazette n’a pas assez d’argentpour payer ses photos. C’est ce quelaisse penser le jugement du tribunalcorrectionnel de Montpellier rendu le6 octobre. En cause un cliché du pho-tographe Arnaud Monnier publiédans Midi Libre le 3 juillet 2004 etpiqué par La Gazette dans son éditiondu 9 juillet. La photo montraitGeorges Frêche, président de région,parlant à l’oreille de Jacques Blanc,son prédécesseur dans l’hôtel desbords du Lez. Un bon coup. Saufqu’une photo, ça se paye. Bilan pourl’hébdomadaire : 1200 € à payer auphotographe pour « violation de sondroit moral » et 1 € à Midi Libre pour« parasitisme ». Et La Gazette de se justi-fier dans son édition du 14 octobre :« [...] force est de constater qu’aujourd’huiles droits sur la photo sont devenusasphyxiants : déjà on ne peut plus photo-graphier le Mont-Saint-Michel, mainte-nant on ne peut plus reproduire un extraitde journal [...] » Envoyez vos dons à : LaGazette, place de la Comédie.

Anicroches

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AMidi Libre, « il n’y a pas, et il n’y a jamais eu d’interfaceentre le rédactionnel et la publicité ! », s’exclame Jean-Marie Gavalda, rédacteur en chef de l’édition mont-

pelliéraine. Pourtant quand Jean-Louis Baillot, directeurgénéral d’Ikea France, est interviewé (21/09/05), 4 pagesde publicité couleur accompagnent l’entretien.Explication : « Il est normal qu’Ikea fasse sa campagne de pub. »Soit. Mais, comment expliquer ce rapport incestueux entrele rédactionnel et la publicité ? Surtout quand le quotidienlocal le plus lu consacre autant d’articles à un tel événe-ment. Il va même jusqu’à en faire sa Une (23/09/05) et àconsacrer un article à la pose des lettres de l’enseigne dumagasin (26/08/05).

14 pages entières de publicitésLes articles qui couvrent l’ouverture du magasin suédoisne font la part belle qu’aux consommateurs ravis. Que cesoit « Christine la Pescalune, Alain et Claudine du Pont-du-Gard, Thierry et son beau-fils de Montpellier, Cathy de Quissac[ou] Alice de Sète », tous ont vécu une journée de bonheur.Certains « se frottent les mains de plaisir », d’autres « appré-cient » ou sont déjà « convaincus » (27/09/05). Midi Libredu même jour consacre deux pages de publicité dans le

cahier national/international.Les suppléments du quoti-dien ne sont pas en restepuisque Version Femina et TVmagazine servent régulièrement desupport publicitaire à Ikea. Récemmentencore (02/10/05), Version Femina offrait 2 pages et 1/3de page sur la Une et TV Magazine – Midi Libre, 2 pages.Une semaine auparavant (25/09/05), Midi Libre consacraitun article court sur la campagne publicitaire du magasinet 4 espaces (dans le quotidien et les suppléments) luiétaient alloués… Au total, 14 pleines pages de publicitéentre le 21 septembre et le 1er octobre auront été occupéespar Ikea. N’en déplaise à M. Gavalda qui reproche àl’Accroche « d’avoir disséqué » son journal (voir dans notren°1 l’article consacré à la couverture du référendum euro-péen par Midi Libre), cette ambiguïté méritait d’être soule-vée. Toutefois, les autres organes de presse de la régionont également couvert l’ouverture d’Ikea et ont bénéficiédes rentrées publicitaires du magasin. Mais dans une bienmoindre mesure. Pourquoi ? On ne le saura pas. C’est« tout » ce que Midi Libre peut nous dire…

Mathias Reymond

Midi Libre fait la promo d’Ikea

Aves les Unes de nos journaux locauxon ne s’ennuie jamais

La Une, ça fait vendre. Le pro-blème c’est que, quand la presseva mal, les risques de dérives

augmentent. Il y a d’abord la Une quien fait des tonnes sur une informationmaigrelette voire sur une simple suppo-sition. La palme sur ce point à La Gazettequi dans son édition du 23 septembretitre : « Montpellier-Sète : Sarko annule lemariage ». On se dit : « Chouette, on va ensavoir plus sur les dessous du refus –aumoins temporaire- de la fusion par le pré-fet. » Sauf que dans l’article auquel ren-voie la Une, aucune information précisene vient confirmer ce titre racoleur. Onen reste aux suppositions et donc àpurement relayer l’analyse de GeorgesFrêche sur ce dossier. « Et ça coûte toutde même un euro, ce truc-là ! » commedisait La Gazette (30 septembre) à pro-pos d’une Une de Midi Libre.L’hebdomadaire dénonçait justement« une non-information » du quotidien

régional qui avait titré : « Montpellier :Cavada enflamme Montpellier » (16 sep-tembre), alors qu’il n’y avait rien deneuf sous le soleil du Clapas concernantla candidature du député européenUDF aux municipales.

RacoleuseIl y a la Une qui stigmatise sans beau-coup d’éléments. « Le trio de Roumainsécumait les hypermarchés » (avec affi-chettes associées chez les marchandsde journaux), peut-on lire en Une deMidi Libre (11 octobre). Sauf que l’arti-cle nous indique simplement que le tri-bunal a autorisé « le parquet à saisir unjuge d’instruction pour des investigationscomplémentaires » et que « les troisRoumains ont été placés en détention ».Et puis il y a la meilleure. La Une raco-leuse. Celle dont on espère qu’elle vafaire un carton. « La Grande-Motte -Porno chez les pompiers ! » titre Midi

Libre le 14 octobre avec l’incontourna-ble affichette : « Scènes porno à lacaserne des pompiers ! » L’Agglo-rieuse,comme à son habitude dans cedomaine, frappe plus fort le 19 octo-bre. « Exclusif : la photo de la partouze àla Caserne ! » peut-on lire en Une. Et enblanc sur fond noir, des fois que ce neserait pas encore assez accrocheur. Tuparles d’une exclusivité : la photo etbien d’autres étaient visibles surInternet depuis plusieurs jours. Quantà ceux qui espéraient économiser quel-ques euros sur l’achat de leur maga-zine porno habituel en achetantL’Agglo-rieuse, ils en seront pour leursfrais : la photo n’avait rien de bienexcitant. A noter la sobriété (habituellesur ce type de sujet, comme sur lesfaits divers) de L’Hérault du jour :aucune info. Et la retenue de LaGazette : une brève (21 octobre).

J.-O. T.

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Plus de 15,5 %. Le score des Verts, additionné àcelui des écologistes indépendants au premiertour des élections municipales de 2001, était undes meilleurs de France. Au deuxième tour, lesVerts décident de faire alliance avec Georges

Frêche. « Embrasser pour mieux étouffer », la tactique deFrançois Mitterrand appliquée au PC en 1981, l’a-t-elle étépar le leader socialiste montpelliérain envers le parti écolo-giste ? Force est en tout cas de constater que le bilan desVerts, après plus de quatre ans dans la majorité municipale,est mitigé ou du moins, peu visible. Pourtant, Jean-LouisRoumégas, président du groupe des Verts à la mairie, réaf-firme aujourd’hui : « Notre position, c’est de réaliser des choses. »Sur le délicat dossier des déchets, ils n’ont certes pas démé-rité. Ils ont été jusqu’à mettre leur départ de la majorité dansla balance pour obtenir un vote en faveur de la méthanisa-tion à l’agglo. Mais au-delà du choix de la filière de traite-ment, ils ont toutes les peines du monde à avancer. « Il fau-drait une trentaine de messagers du tri [ceux qui sensibilisentles citoyens], aujourd’hui il y en a huit », regrette NicoleMoschetti-Stamm à propos de ce dossier, essentiel au bon

fonctionnement de la méthanisation. Et le choix des centresde stockage des déchets ultimes a été repris par l’exécutif del’agglo et voté contre l’avis de la vice-présidente qui détientpourtant la délégation (voir l’Accroche n°1). Concernant le complexe ludico-commercial d’Odysseum, leprogramme des Verts, au premier tour, annonçait : « Nous enrefusons la partie commerciale. » Ce qui n’empêche pasaujourd’hui Jean-Louis Roumégas de se féliciter : « On deman-dait la réduction [de la partie commerciale] à moitié. On a obtenusatisfaction. On a poussé à la concertation qui a débouché sur unebaisse de 42 %. » Les pistes cyclables ? « Ça plafonne », affirmeGérard Straumann. La tête de liste des écologistes indépen-dant en 2001 et aujourd’hui proche de Cap21, rappelle aussique « la maison de l’environnement a été obtenue dans l’oppositionet perdue dans la majorité » par les écologistes. « Un sale coup deFrêche », pour Jean-Louis Roumégas. Les conseils de quartier ?« C’est fait », rappelle le leader des Verts avant de tempérer :« L’esprit n’a pas été respecté. Ils ont été verrouillés par le PS. Onsavait le nom des conseillers de quartier avant leur élection. »

Une deuxième chance ?Comment en est-on arrivé là ? « Ils ont des délégations crou-pions, ça c’était fait exprès. Du Frêche à l’époque », analyseGérard Straumann. Prenons les transports : les Verts n’ontque la délégation éco-mobilité à la mairie et le PS dispose dela voirie et des transports à l’agglo. A Paris où les écologistesont fait un moins bon score qu’à Montpellier, Denis Baupin(Verts) détient les trois délégations. Ce qui lui évite d’êtrebloqué par l’adjoint à la voirie pour les pistes cyclables et decommuniquer envers les citoyens sur la réalisation du tram-way. « Aujourd’hui, l’expérience nous pousserait à rentrer plusdans le détail des délégations et des moyens affectés », reconnaîtJean-Louis Roumégas. Et à demander plus de postes de char-gés de mission pour mieux travailler les dossiers, « parce quec’est quelque chose d’essentiel », poursuit le 2e adjoint. Auront-ils une deuxième chance ? « Je suis sûr qu’aux élections, ils n’ontplus 12 %, ils en ont 6 », prédit Gérard Straumann. Jean-LouisRoumégas est plus confiant. Il se base pour cela sur les élec-tions européennes de 2004 (13,41 % à Montpellier) et des son-dages favorables (non publics) dont il aurait eu connaissance.Quant à la reconduction de la stratégie d’alliance au 2e tour,il est trop tôt pour en parler.

J.-O. T.

Politique municipale

AApprrèèss qquuaattrree aannss eett ddeemmii aauu ppoouuvvooiirr àà llaa mmaaiirriiee,, ll’’aaccttiioonn dduu ppaarrttii ééccoollooggiissttee nn’’eesstt ppaass ddeesspplluuss vviissiibblleess.. LLeess nnééggoocciiaattiioonnss mmeennééeess aavveecc llee PPSS eennttrree lleess ddeeuuxx ttoouurrss ddeess éélleeccttiioonnss mmuunn-cciippaalleess ddee 22000011 ssoonntt uunn éélleemmeenntt dd’’eexxpplliiccaattiioonn..

Des Verts un peu pâlesdans la majorité

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Le mouvement n’a pas encore gagné les forces del’ordre : les deux policiers venus pour encadrerla manifestation sont en motos. Il est 11 heures cesamedi 8 octobre sur la place de la Comédieinondée de soleil. Ils ne sont qu’une dizaine de

vélorutionnaires à être présents aux pieds des Trois grâces.Trop calmes et trop peu nombreux pour les motards quiabandonnent vite les manifestants. Ils seront finalementune petite cinquantaine à s’élancer à 11h30 toutes sonnetteshurlantes, non pas pour prendre la Bastille mais pourreprendre la route aux voitures. « C’est déjà un succès : nousavons lancé l’invitation il y a seulement deux jours », se féliciteElsa, organisatrice, même si « l’objectifc’est de durer ». (1)L’idée est née il y a 10 ans à Paris oùles manifestations mensuelles ontréuni jusqu’à 6000 cyclistes, selon lesite Internet de Vélorution (2). Elsa etAntoine, étudiants en fac de sciences,membres de l’association L’Autruche,ont décidé d’appliquer le concept ici,même si Elsa considère que« Montpellier fait des efforts pour le vélo ».Le tract qui sera distribué aux automo-bilistes le long du parcours, expose clai-rement l’objectif : « Diminuer la place de la voiture dans nosvilles et notre société. » Il est aussi rappelé que « 50 millions detonnes de pétrole sont consommées chaque année en France dansles transports routiers et sont responsables de 28 % du potentielde réchauffement climatique global en France. »

Les commentaires fusentUne limo dans le cortège. Une limousine quoi. C’est lenom de ce vélo noir, aux pneus larges et à la selle confor-table qui ressemble à un choper. Sans le bruit ni l’odeur.Il y aussi un tricycle couché (2300 € quand même), unenfant assis dans une carriole tractée à la force du mol-let, un roller et même une piétonne (privée temporaire-ment de son vélo). Tout ce beau monde se dirige vers lequai du Verdanson via le Corum. Les consignes d’Elsaaux participants ont été claires : « Faut aller super lente-ment. » Elles seront suivies à la lettre. Un peu trop augoût des dizaines d’automobilistes qui se retrouvent blo-

qués sur les rives du ruisseau. Réparti sur les deux voies,le cortège scande : « Vélorution ! A bas la pollution, le vélo,c’est la solution. »Les moteurs ronflent, des motos tentent de se faufiler. « C’estpas vrai d’emmerder le monde comme ça ! », ronchonne unedame, le bras posé sur la fenêtre de sa portière. Ca se com-plique près de la place Albert 1er où les cyclistes décident des’arrêter au milieu de la chaussée. Une dame au volant d’uneBMW : « J’ai ma fille à aller chercher à l’école. » Un coupleexcédé descend de son 4x4 Touareg et en vient presque aux

mains avec les manifestants qui préfèrent évacuer la chaus-sée. Les commentaires fusent : « La voiture, ça énerve » ou« dès que les gens sont dans des bagnoles, ils se croient tout puis-sants » et encore « ça rend antisocial, la bagnole ».Boulevard Henri IV, rue Foch, rue Saint Guilhem. Puis leboulevard du jeu de Paume, ses 4 voies, sa pollutionsonore et olfactive. Les manifestants hésitent, puis se lan-cent. A peine deux voies seront bloquées, les voituresétaient trop nombreuses. Puis retour sur la Comédie oùles participants retrouvent le calme du secteur piétonnieravant de partager un pique-nique au Peyrou, pour fairele plein. De calories.

J.-O. T.

Deux autres dessins de Bauer sur ce sujet sont consultables sur notre site :www.laccroche.info

(1) Contactés, les services de presse des deux collectivités n’ont pasrépondu à notre question sur les situations actuelles et futures des élusquant à l’utilisation de la voiture.

Eco-mobilité

LLeess ccyycclliisstteess oonntt mmaanniiffeessttéé ssaammeeddii 88 ooccttoobbrree ppoouurr pprroommoouuvvooiirr lleess ttrraannssppoorrttss ééccoollooggiiqquueess..LLeess aauuttoommoobbiilliisstteess rraalleennttiiss ddaannss lleeuurrss ttrraajjeettss nn’’oonntt ppaass ttoouuss aapppprréécciiéé.. PPoouurrttaanntt,, lleess oorrggaannii-ssaatteeuurrss eennvviissaaggeenntt uunn rreennddeezz-vvoouuss mmeennssuueell..

50 vélorutionnairesaffrontent les voitures

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Le coin des accroché(e)s

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Antigone : 401 & 494, rue Léon Blum -10, pl. du nombre d'or Arceaux : 10, bddes Arceaux - 11, av. d'Assas - 1, av.Chancel Les Aubes : 11, bd Mounié -282, av. de Saint-Maur Beaux-AArts :230, rue Jeu de Mail des Abbés - 2,place des Beaux-Arts Boutonnet : 26 &68, rue du fbg Boutonnet Clemenceau :17, rue du fbg de la Saunerie - 8, av.Clemenceau - 11, rue Rondelet -Diagonal Centre 18, place St DenisComédie : Diagonal Capitole 7, rue deVerdun - 1, place de la Comédie - 1, rueAristide Olivier - 4, rue Maguelone - 5,bd Victor Hugo - 25, bd Sarrail Fac : 250& 786, route de Mendes - Diagonal

Campus - 5, av. du Dr PezetFiguerolles : 28 & 42, rue du faubourgde Figuerolles Foch : 2, rue du planpalais - 1, rue du Cherche-Midi - 24, rueSaint-Guilhem Gambetta : 11 et 36, ruedu fbg du Coureau - 28 & 43, coursGambetta Gare : 4, place Carnot & 9,rue Frédéric Bazille Louis Blanc : 70,rue de L'Aiguillerie - 20, bd Louis Blanc- 32, rue de l'Université Mermoz :Centre commercial Parc à ballons ave-nue Mermoz - Paume : Kiosque - en basde la Grand'Rue Jean Moulin - 7, placeSaint Côme Richter : 218, rueVendémiaire - Prades-lle-LLez : 130, rtede Mende

Ils diffusent l’Accroche...

l’Accroche6, rue de Substantion34000 Montpellier04 67 41 35 44www.laccroche.info (liste de diffu-sion et autres gâteries)

Accrocheurs(euses) :Directeur de la publication :Jacques-Olivier Teyssier ([email protected])Dessins : Aurel, Bauer, Fabcaro,Gab, Lasserpe, Lecointre, LewisTrondheimRédacteurs : Sébastien Nègre ([email protected]), MathiasReymond ([email protected]), Nathalie Syrielle, J.-O. T. Maquette : J.-O. T.Relecture : Fanch, Raphaël Geng

Contacts :Rédaction : [email protected] : [email protected] : [email protected]

Impression :Stylograf - 34bis, rue de l’Université -34000 Montpellier

Dépôt légal : à parutionCommission paritaire : en cours

ISSN 1774-8194

Le journal indépendant deMontpellier. « C'est pas un peuprétentieux ? » nous ont demandé

certains. Ambitieux, aurions-nous ten-dance à répondre. A notre connaissancenous sommes le seul journal d'informa-tion locale sur Montpellier à ne pasaccepter de publicité ou d'annonceslégales des collectivités locales. Nous nesommes, par ailleurs, liés à aucun partipolitique, association ou syndicat.Notre vie n'en est pas facile pour autant.Car, alors que les radios associativesbénéficient d'un financement via unfond de soutien financé par la publicitéréalisées sur les radios commerciale, lesjournaux associatifs ne sont pas logés àla même enseigne. Le financement, unedes raisons qui nous a poussés à signerl'appel à « des états généraux pour uneinformation et des médias pluralistes ».Vous aussi, vous pouvez signer :www.etats-generaux-medias.org.

J.-O. T.

Nos amis les dessinateursLe deuxième tome des Petites annoncesd’Elie Semoun par Aurel et Fab, nosdeux dessinateurs bien aimés, est envente depuis le 17 Octobre. Si le pre-mier ne vous a pas plu, achetez ledeux, il est mieux (c’est eux qui ledisent). Si le premier vous a plu, ache-tez le deux, il est mieux, on vous dit.Ed Jungle/Casterman.

Bauer en porcelaineBauer, notre autre dessinateur bienaimé (mais oui, les autres, on vous

aime aussi) a reçu le « Crayon de por-celaine » au salon international du des-sin de presse et d’humour de Saint-Justle Martel (près de Limoges). Il a de lachance d’habiter dans le Jura, sinon ilaurait payé son coup.

Abus de presseVous ne le saviez pas ? Un nouveaumagasin vient d’ouvrir à Montpellier !Et même que c’est un caviste. Banal ?Sans doute. Pourtant le propriétaire decette nouvelle échoppe, située auxBeaux-Arts, a eu droit à un article dansL’Hérault du jour, dans Midi Libre et dansLa Gazette. A faire pâlir de jalousie lesattachés de presse des multinationales.

Vous avez dit parité ?Hélène Mandroux ne perd pas uneoccasion de venter la parité hommesfemmes entre ses 24 adjoints à la mai-rie de Montpellier. Dernières en date :la journée d’accueil des nouveauxmontpelliérains le 1er octobre et MidiLibre du 15 octobre. Il est cependantutile de rappeler que sur les 14 pre-miers adjoints, seules 3 sont des fem-mes. Et la première arrive en 6e posi-tion. Autre indicateur : les temps deparole lors des conseils municipaux. Ledécompte est sans doute bien loin de laparité. Debout les femmes !

Pas facile Brèves - Anicroches - Brèves

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sdfBULLETIN D’ABONNEMENT

Nom :Prénom :Adresse :

Tél : Courriel : Boîte aux lettres accessible de l’extérieur ? (O/N)Si non, code ou consignes d’accès : Quelle que soit votre motivation, l’Accroche vouspropose un abonnement adapté. (Le prix fixe estde 20 €, les sommes versées au-delà constitueun soutien à l’association). Pour 10 numéros :

Abonnement à compter du n° : A retourner àl’Accroche6, rue de Substantion 34000 Montpellier

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MotivéMilitant

: 50 €: 100 €

CombatGuerre

: 200 €: 999 €

Guéguerre en perspectiveLes palavasiens continuent d’aller auWC et ce, même si leur ville est sortiede l’agglo, le 1er janvier 2005. C’estdonc tout naturellement que Jean-Louis Roumégas a pris la parole enconseil d’agglomération du 19 septem-bre quand le sujet de la station d’épura-tion de la Céreirede a été abordé. L’élu(Verts) s’adresse à Georges Frêche :« L’intérêt général serait que Palavas soitraccordée [à la station]. La facture sera àprésenter à Palavas mais on ne peut pasjouer avec l’intérêt général et l’environne-ment. » Réponse du président de l’ag-glo : « Ah ! Monsieur Roumégas, quevous êtes un bon apôtre ! Je vais étudiervotre proposition avec intérêt. Vous pouvezme faire confiance. Et le maire de Palavasaussi. Ca va lui coûter 30 millions d’euros.Au bas mot. » Pour mémoire le coût demodernisation de la station de laCéreirede est de 185 millions d’euros(Harmonie, octobre 2004) et la popula-tion de Palavas est de l’ordre de 5400

habitants, celle de l’agglo deMontpellier de l’ordre de 400 000.

Frêche et le nucléaireToujours dans le même conseil d’ag-glo, à propos d’un autre dossier,Georges Frêche s’adresse à Jean-LouisRoumégas : « Je fais venir du maïs cana-dien. Parce que j’adore le maïs OGM. Onest des fous. Si ça continue, vous allez fairede moi un écologiste. Je reste quand mêmefavorable au nucléaire. » Nicole Stamm,autre élue Verts, réagit : « Vous aviez ditque vous étiez contre ! » Georges Frêche :« Oui mais c’était pour gagner des voix.C’était à l’époque où on devait faire listecommune. » (voir page 12)

Tête du clientEncore le 19 septembre. GeorgesFrêche : « On ne peut plus faire à la têtedu client. Maintenant on est nombreux. Jevous demande d’envoyer vos demandes desubvention d’ici fin janvier 2006.» A pro-pos de la nouvelle procédure de fina-

cement des projets d’intérêt commun.

Vélos gratuitsLe saviez-vous ? Tam (Transports del’agglomération de Montpellier) metgratuitement des vélos à disposition deses abonnés dans les parkings du cen-tre ville (sauf Laissac). De 7h à 20h, 7jours sur 7. Renseignements : 04 67 5855 25 – www.tam-way.com

Valoriser votre jardinLu dans la plaquette présentant le pro-jet de dédoublement de l’A9, éditée parla direction départementale de l’équipe-ment (DDE) : « L’identité terroir propre àl’agglomération montpelliéraine et ses nom-breux domaines viticoles seront préservés etvalorisés par des aménagements étudiéspour permettre aux usagers de l’A9b d’ap-précier la richesse du patrimoine. » Si voustrouvez que le jardin de votre villa n’estpas assez joli, contactez la DDE, elledevrait pouvoir vous le « valoriser »avec une petite autoroute.

Brèves - Anicroches - Brèves - Anicroches

310 000 tonnes. C'est le total des quantités de déchets quel'agglomération de Montpellier pourrait exporter à l'exté-rieur de son périmètre (a priori dans le sud). C'est ce qui

est indiqué dans le point 42 du conseil d'agglomération du 19septembre. Était en effet soumis au vote, un nouvel appel d'of-fre « pour assurer le transport et le traitement des déchets ména-gers ». Coût total prévisionnel : 39,35 M€ soit environ 127 € latonne. Pour mémoire, le coût prévu d'exploitation de la futureusine de méthanisation est de 75 € la tonne (amortissementdes investissements et élimination des refus compris).Comment en est-on arrivé là ? « Pendant 10 ans on n’a rien fait.Le Thôt (décharge située sur la commune de Lattes, ndlr) c’étaittrop commode », répond Nicole Moschetti-Stamm, vice-prési-dente (Verts) de l’agglo en charge des déchets.En attendant, la valorisation des déchets par le tri n’est pasdes meilleures. L’agglo valorise 50 kg de déchets sur 450 kgalors que la moyenne nationale est de 60 kg (chiffres :Ademe). La ville de Nîmes est à 70 kg alors que l’agglo deMontpellier bénéficie d’un secteur pavillonnaire qui amé-liore normalement ce chiffre. Point positif : la mise en placed’une redevance spéciale qui consiste à faire payer à latonne les commerces qui génèrent plus de 600 l/semaine dedéchets. Avant, ils payaient en fonction de leur surface.

J.-O. T.

L’agglo exporte ses déchets

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l’AccrocheLe journal indépendant de Montpellier

par Lewis Trondheim“ On va s’en sortir ”,

Ou ils dégageaient, ou c’était 750 euros d’amende.C’est l’alternative proposée à nos deux jeunes ven-deurs à la criée par Pierre Jaumin, directeur de la

communication de la mairie, accompagné d’une policièremunicipale. Nous sommes le samedi 1er octobre. La scènese passe sur le parvis de la mairie, juste en dessous de ladevise de la République. Celle que Madame le maire a tenuà faire ajouter au-dessus de l’entrée de l’hôtel de ville :« Liberté, égalité, fraternité ».Il faut dire que ce n’était pas le moment : la municipalitéorganise, ce jour-là, l’accueil des nouveaux montpelliérains(voir page 6). Convaincus qu’ils effectuentune mission essentielle, les deux combat-tants de l’information n’ont pas hésité à semunir de panneaux pour être plus visibles.C’est donc tout naturellement que jedemande à Pierre Jaumin si ce sont les pan-neaux ou la vente des journaux qui posentproblème. Car évidemment, nous sommes prêts à vendresans panneaux. Réponse du fonctionnaire : « Les deux ». Vunos finances, nous ne pouvons nous permettre de payerl’amende - comme le font, par exemple, certains magasinsquand ils ouvrent le dimanche. Il ne reste donc qu’une solu-tion à nos deux délinquants : déguerpir. Restait ensuite à éclaircir les aspects juridiques de l’inci-dent. Avions-nous ou pas le droit de vendre des journaux ?Oui, selon Jean Baruch du syndicat national des journalistes(SNJ), qui cite la loi sur la liberté de la presse de 1881. Les

articles de ce texte, qui soumettaient le colportage à déclara-tion préalable, ont été abolis le 9 décembre 2004. Et même sices articles étaient encore en vigueur, l’article 20 stipule :« La distribution et le colportage accidentels ne sont assujettis àaucune déclaration. » Nous avons donc écrit à M. Jaumin le 4octobre pour connaître le texte de loi ou l’arrêté qui justifiel’interdiction qui nous a été signifiée. A l’heure où nousécrivons ces lignes, nous n’avons reçu aucune réponse.l’Accroche serait-elle le seul vilain petit canard deMontpellier ? Assurément non. L’Agglo-rieuse, hebdoma-daire satirique, n’est plus invité depuis longtemps, aux

conférences de presse des collectivités loca-les. Et le 7 octobre, Georges Frêche, prési-dent de l’agglo et de la région, auraitmenacé Midi Libre de coupure de budgetspublicitaires suite au dossier que le quoti-dien régional a consacré à la Septimanie.Problème général de médias qu’on vou-

drait aux ordres ? En tout cas, Hélène Mandroux et GeorgesFrêche sont les premiers à défendre la liberté de la pressequand elle est attaquée. Surtout quand elle l’est loin de cheznous, ou par d’autres. Le 5 mars, lors d’une manifestationde soutien à Florence Aubenas, place de la Comédie, lemaire de Montpellier déclarait : « La liberté de parole, pournous, est essentielle. » Georges Frêche, ce jour-là, n’était pasen reste : « Vous les journalistes, vous êtes une des plus bellescauses qui soient. »

Jacques-Olivier Teyssier

La presse rend les élus schizophrènes

Des médiasqu’on voudrait

aux ordres ?