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78 Revue NeuRologique 165 (2009) 76 - 93
Pôle de Gériatrie Gérontologie, 31000 Toulouse, France ; dCMRR
CHU Angers et Laboratoire de Psychologie (EA 2646), Université
d’Angers, 4 rue Larrey, 49033 Angers Cedex 9, France ; eCHU Bâle,
Service de Gériatrie, 4000 Bâle, Suisse ; fHôpitaux Universitaires de
Genève, Département de Réhabilitation et Gériatrie, 1200 Genève,
Suisse ; gCHU nantes, BD J Monod, 44800 saint herblain, France
introduction : Il existe un nombre croissant d’arguments en
faveur d’un lien entre vitamine D et maladie d’Alzheimer.
Nous avons émis l’hypothèse que la concentration sérique
de 25-hydroxyvitamine D (25OHD) pouvait être associée à
la performance mnésique chez la personne âgée. L’objectif
de cette étude était de déterminer si le déficit en 25OHD
était associé à une atteinte de la mémoire explicite chez
la femme âgée.
matériel/méthode : 752 femmes âgées de 75 ans et plus
vivant à domicile, issues de la cohorte EPIDémiologie de
l’Ostéoporose, ont bénéficié d’un dosage sérique de 25OHD
(déficit retenu si 25OHD < 10ng/mL) et d’une évaluation
de la mémoire explicite (c’est-à-dire mémoire épisodique,
mémoire sémantique et mémoire de travail) à l’aide des
sous-scores du Short Portable Mental State Questionnaire
(SPMSQ) de Pfeiffer. L’âge, le nombre de maladies chroniques,
la prise de psychotropes, le niveau d’éducation, l’existence
d’une hypertension et d’une dépression, les concentrations
sériques de parathormone et de calcium ont été considérés
comme potentiels facteurs de confusion.
résultats : 129 femmes déficitaires en vitamine D (17,2%)
avaient un score plus faible au SPMSQ que les autres
(P<0,001), avec des scores inférieurs pour la mémoire
épisodique (P=0,002), la mémoire sémantique (P=0,002), et
la mémoire de travail (P=0,034). La régression logistique a
montré que le déficit vitaminique D était significativement
associé à une atteinte de la mémoire épisodique (OR non
ajusté=2,05 avec P=0,001 ; OR ajusté=2,16 avec P=0,001), de
la mémoire sémantique (OR non ajusté=1,88 avec P=0,002 ;
OR ajusté=1,90 avec P=0,003), et de la mémoire de travail (OR
non ajusté=1,54 avec P=0,031 ; OR ajusté=1,57 avec P=0,033)
y compris après ajustement sur les facteurs de confusion.
Conclusion : Nous rapportons dans cette étude transversale
une association entre déficit en vitamine D et atteinte de
la mémoire explicite chez la femme âgée. Il s’agit non
seulement d’une nouvelle orientation de recherche, mais
également d’un argument supplémentaire pour prescrire
de la vitamine D chez les sujets âgés carencés.
P3-23 mémoire prospective et mCi : implication de la mémoire épiso-dique et des processus exécutifs
C. Baclet-Roussela,b, J. Ankric et A.M. Ergisd
aLPNC, Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, 71 av
Edouard Vaillant, 92100 Boulogne Billancourt, France ; bLabo-
ratoire Santé & Vieillissement, Centre de Gérontologie, Hôpital
Sainte Périne, 49 rue Mirabeau, 75016 Paris, France ; cHôpital
Sainte Périne, AP-HP, Centre de Gérontologie, 49 rue Mirabeau,
Laboratoire Santé et Vieillissement, 75016 Paris, France ; dLPNC,
Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, 71 avenue
Edouard Vaillant, 92100 Boulogne Billancourt, France
introduction : Les patients avec troubles cognitifs légers
(MCI : ”Mild Cognitive Impairment”) présentent une alté-
ration du fonctionnement dans une ou plusieurs sphères
cognitives, sans répondre aux critères de démence. Pourtant,
ils constituent un groupe à haut risque d’évolution vers ces
pathologies. Leur plainte cognitive concerne en partie la
mémoire prospective (MP) c’est-à-dire la capacité à penser
à réaliser des actions ou des intentions dans le futur. Les
processus cognitifs qui sous-tendent le fonctionnement de
la MP sont encore imparfaitement connus, mais certains
modèles récents postulent l’implication des fonctions
exécutives et de la mémoire épisodique.
matériel et méthode : l’objectif de cette étude était d’étu-
dier les processus en jeu dans le fonctionnement de la
MP et tenter de distinguer entre la dimension exécutive
et la participation de la mémoire épisodique. Une tâche
prospective comportant 6 actions à réaliser a été propo-
sée à quinze patients MCI amnésiques, 13 patients MCI
dysexécutifs et à 13 sujets âgés normaux. Tous les patients
MCI ont été diagnostiqués selon les critères de Petersen
et al. (1999). L’épreuve de MP s’est déroulée pendant une
tâche concurrente constituée d’épreuves psychométriques
et consistait à apprendre et exécuter 2 tâches ”timed
based” et 4 tâches ”event based” pour lesquelles la force
du lien entre l’indice et l’action a été manipulée. Tous les
participants ont également passé une batterie de tests
neuropsychologiques.
résultats : Les résultats montrent l’existence d’une dif-
férence significative entre les patients MCI et les sujets
normaux à tous les niveaux de la MP : encodage et rappel
à long terme des intentions (p<0,05), exécution des actions
(p=0,01). De plus, si les 2 groupes de MCI effectuent très
peu des actions prévues et ce de manière comparable, les
MCI dysexécutifs ont des difficultés au moment de l’en-
codage des intentions et dans l’exécution quand celle-ci
nécessite l’intervention de processus contrôlés pour la
récupération alors que les MCI amnésiques échouent au
rappel des intentions.
Conclusion : les processus exécutifs et mémoire épisodique
semblent donc impliqués dans la MP, qui constitue un
indicateur sensible dans la détection des troubles cognitifs
précoces. Les interactions de ces processus cognitifs seront
discutées.