12
Volume XXXIII Numéro 3 2 octobre 2006 Le CIFORT fête ses 15 ans Page 6 Nouvelle chronique : En vert et pour tous Page 7 Photo : Nathalie St-Pierre Le recteur, M. Roch Denis, était fier de souhaiter la bienvenue aux 380 nouveaux employés qui «viennent en- richir notre communauté» en 2006, mais également aux centaines d’autres qui ont participé à la Fête de la rentrée qui se tenait cette année dans la toute nouvelle Agora des sciences Hydro- Québec (ancienne fonderie de l’École technique de Montréal). Entièrement rénové, ce bâtiment patrimonial aux di- mensions imposantes accueillera des activités de rayonnement et de diffu- sion des sciences. Le recteur n’a pas hésité à qualifier de «joyaux» pour la science, la Faculté et l’Université, ces installations spectaculaires qui for- ment le «deuxième campus» de l’UQAM, derrière la Place des Arts. Il a également salué les contribu- tions des professeurs Claude Pichet (mathématiques) et Bonnie Campbell (science politique), récemment hono- rés par l’Université du Québec, souli- gné le lancement du nouveau pro- gramme de doctorat en informatique, ainsi que l’inauguration du Laboratoire d’éditique et d’images numériques de l’École de design, qui a bénéficié d’un don de 300 000 $ de la Fondation Daniel-Langlois. Suite en page 2 Échec scolaire, échec de la réforme? Colloque international sur la prévention «I l ne faut pas tromper les gens, la réforme n’a rien arrangé, elle a aggra- vé les problèmes d’échec scolaire», fulmine Jean-Paul Martinez, professeur au Département d’éducation et for- mation spécialisées. Dans la salle de réunion du Bureau de la formation pratique, dirigé par son collègue Gérald Boutin, à l’autre bout de la table, quelques collègues se sont ré- unis pour travailler à la préparation d’un colloque d’envergure internatio- nale sur la réussite scolaire et sociale, qui se tiendra à l’UQAM les 5, 6 et 7 octobre prochains. Pour les organisateurs, il ne fait pas de doute que la réforme scolaire ou plutôt le «renouveau pédagogique», comme on l’appelle désormais, sera au cœur des enjeux discutés lors de ce colloque. Mis sur pied par le Groupe Lire-UQAM (dirigé par Jean-Paul Martinez) en collaboration avec le Laboratoire de Recherche en Éducation et Formation (LARSEF) de l’Université de Bordeaux 2 et avec l’Institut Libre Marie Haps de Bruxelles, l’événement est ouvert aux chercheurs et étudiants de tous horizons intéressés par la question de la prévention de l’échec scolaire. «Il veut aussi attirer des gens du terrain, des enseignants et des ges- tionnaires de l’éducation», précise la chargée de cours Lise Bessette, qui en- seigne le b-a-ba de l’organisation sco- laire aux futurs maîtres formés à l’UQAM. Au cours de sa carrière, Lise Bessette a été enseignante titulaire, or- thopédagogue et conseillère pédago- gique. Denis Foucambault, nouvelle- ment arrivé de France au Département de linguistique et de didactique des langues, s’intéresse particulièrement aux problèmes de lecture, tout comme Jean-Paul Martinez. Gérald Boutin, chercheur en prévention et en inter- vention précoce, travaille entre autres sur le sujet de l’éducation familiale et parentale. Ils croient tous en la pré- vention de l’échec scolaire. «Mais il n’y a pas de solution simple à ce problème complexe», précise Gérald Boutin. Une notion à redéfinir Pour eux, la notion de prévention mérite d’abord d’être redéfinie, car elle a donné lieu «à de graves dérives». Quelles dérives? D’abord, l’idée que les enfants à risque peuvent être iden- tifiés pratiquement dès le berceau : «C’est terrible de condamner un enfant de 36 mois à devenir délinquant!» dit Gérald Boutin. Autour de la table, on est très critique à l’endroit des ap- proches comportementalistes. «Les enfants ne sont pas de petits robots!», disent les membres du comité organi- sateur. Ils s’interrogent aussi sur l’usa- ge du Ritalin, véritable camisole chi- mique imposée aux enfants. «Nous préconisons une approche éducative, explique Lise Bessette. On ne peut s’en passer, même quand on donne du Ritalin.» Au cours du colloque, «on va par- ler à la fois des troubles d’apprentis- sages et des troubles du comporte- ment, car dans la réalité, les deux choses sont souvent reliées», observe Jean-Paul Martinez. On s’interrogera aussi sur l’échec des garçons. Pourquoi ceux-ci connaissent-ils plus souvent l’échec que les filles? La no- tion de prévention sera abordée sous ses divers aspects légaux, psycholo- giques, médicaux et sociaux afin de dresser un véritable état des lieux. «Parce que nous critiquons la réforme, on dit que nous sommes contre le changement, dit Gérald Boutin. C’est faux. On est tout à fait pour le chan- gement, sauf qu’il doit s’agir d’un changement orchestré à partir de l’état des lieux.» Peut-on prévenir l’échec scolaire dans tous les cas? «On peut prendre les enfants là où ils sont – et non pas là où l’on souhaiterait qu’ils soient – et à partir de là les amener à un point où ils pourront s’épanouir comme personnes», répond Lise Bessette. «Dans les écoles les plus défavorisées du centre-sud, où j’ai enseigné, il est difficile de demander aux enfants de créer des projets sur l’alimentation quand ce qu’ils connaissent de l’ali- Marie-Claude Bourdon Fête de la rentrée 2006 au Cœur des sciences © Tourisme Montréal Le journal de l’Université du Québec à Montréal Les Citadins sont dans une forme redoutable Page 4 L UQAM

Page 7 LUQAM - archives.uqam.ca · l’UQAM, derrière la Place des Arts. Il a également salué les contribu-tions des professeurs Claude Pichet (mathématiques) et Bonnie Campbell

Embed Size (px)

Citation preview

Volume XXXIIINuméro 32 octobre 2006

Le CIFORT fête ses 15 ansPage 6

Nouvelle chronique :En vert et pour tousPage 7

Photo : Nathalie St-Pierre

Le recteur, M. Roch Denis, était fierde souhaiter la bienvenue aux 380nouveaux employés qui «viennent en-richir notre communauté» en 2006,mais également aux centaines d’autresqui ont participé à la Fête de la rentréequi se tenait cette année dans la toutenouvelle Agora des sciences Hydro-Québec (ancienne fonderie de l’Écoletechnique de Montréal). Entièrementrénové, ce bâtiment patrimonial aux di-

mensions imposantes accueillera desactivités de rayonnement et de diffu-sion des sciences. Le recteur n’a pashésité à qualifier de «joyaux» pour lascience, la Faculté et l’Université, cesinstallations spectaculaires qui for-ment le «deuxième campus» del’UQAM, derrière la Place des Arts.

Il a également salué les contribu-tions des professeurs Claude Pichet(mathématiques) et Bonnie Campbell

(science politique), récemment hono-rés par l’Université du Québec, souli-gné le lancement du nouveau pro-gramme de doctorat en informatique,ainsi que l’inauguration du Laboratoired’éditique et d’images numériques del’École de design, qui a bénéficié d’undon de 300 000 $ de la FondationDaniel-Langlois.

Suite en page 2

Échec scolaire, échec de la réforme?

Colloque international sur la prévention

«Il ne faut pas tromper les gens, laréforme n’a rien arrangé, elle a aggra-vé les problèmes d’échec scolaire»,fulmine Jean-Paul Martinez, professeurau Département d’éducation et for-mation spécialisées. Dans la salle deréunion du Bureau de la formationpratique, dirigé par son collègueGérald Boutin, à l’autre bout de latable, quelques collègues se sont ré-unis pour travailler à la préparationd’un colloque d’envergure internatio-nale sur la réussite scolaire et sociale,qui se tiendra à l’UQAM les 5, 6 et 7octobre prochains.

Pour les organisateurs, il ne fait pasde doute que la réforme scolaire ouplutôt le «renouveau pédagogique»,comme on l’appelle désormais, sera aucœur des enjeux discutés lors de cecolloque. Mis sur pied par le GroupeLire-UQAM (dirigé par Jean-PaulMartinez) en collaboration avec leLaboratoire de Recherche en Éducationet Formation (LARSEF) de l’Universitéde Bordeaux 2 et avec l’Institut LibreMarie Haps de Bruxelles, l’événementest ouvert aux chercheurs et étudiantsde tous horizons intéressés par laquestion de la prévention de l’échecscolaire. «Il veut aussi attirer des gensdu terrain, des enseignants et des ges-tionnaires de l’éducation», précise lachargée de cours Lise Bessette, qui en-seigne le b-a-ba de l’organisation sco-laire aux futurs maîtres formés àl’UQAM.

Au cours de sa carrière, LiseBessette a été enseignante titulaire, or-thopédagogue et conseillère pédago-gique. Denis Foucambault, nouvelle-ment arrivé de France au Départementde linguistique et de didactique deslangues, s’intéresse particulièrementaux problèmes de lecture, tout commeJean-Paul Martinez. Gérald Boutin,chercheur en prévention et en inter-vention précoce, travaille entre autressur le sujet de l’éducation familiale etparentale. Ils croient tous en la pré-vention de l’échec scolaire. «Mais il n’ya pas de solution simple à ce problèmecomplexe», précise Gérald Boutin.

Une notion à redéfinirPour eux, la notion de préventionmérite d’abord d’être redéfinie, car ellea donné lieu «à de graves dérives».Quelles dérives? D’abord, l’idée queles enfants à risque peuvent être iden-tifiés pratiquement dès le berceau :«C’est terrible de condamner un enfantde 36 mois à devenir délinquant!» ditGérald Boutin. Autour de la table, onest très critique à l’endroit des ap-proches comportementalistes. «Lesenfants ne sont pas de petits robots!»,disent les membres du comité organi-sateur. Ils s’interrogent aussi sur l’usa-ge du Ritalin, véritable camisole chi-mique imposée aux enfants. «Nouspréconisons une approche éducative,explique Lise Bessette. On ne peut s’enpasser, même quand on donne duRitalin.»

Au cours du colloque, «on va par-ler à la fois des troubles d’apprentis-sages et des troubles du comporte-ment, car dans la réalité, les deuxchoses sont souvent reliées», observeJean-Paul Martinez. On s’interrogeraaussi sur l’échec des garçons.Pourquoi ceux-ci connaissent-ils plussouvent l’échec que les filles? La no-tion de prévention sera abordée sousses divers aspects légaux, psycholo-giques, médicaux et sociaux afin dedresser un véritable état des lieux.«Parce que nous critiquons la réforme,on dit que nous sommes contre lechangement, dit Gérald Boutin. C’estfaux. On est tout à fait pour le chan-gement, sauf qu’il doit s’agir d’unchangement orchestré à partir de l’étatdes lieux.»

Peut-on prévenir l’échec scolairedans tous les cas? «On peut prendreles enfants là où ils sont – et non paslà où l’on souhaiterait qu’ils soient –et à partir de là les amener à un pointoù ils pourront s’épanouir commepersonnes», répond Lise Bessette.«Dans les écoles les plus défavoriséesdu centre-sud, où j’ai enseigné, il estdifficile de demander aux enfants decréer des projets sur l’alimentationquand ce qu’ils connaissent de l’ali-

Marie-Claude Bourdon

Fête de la rentrée 2006au Cœur des sciences

© Tourisme Montréal

Le journal del’Université du Québec

à Montréal

Les Citadins sont dans une forme redoutablePage 4

L’UQAM

2 / L’UQAM / le 2 octobre 2006

Le journal L’UQAM est publié par le Service des communications, Division de l’information.Directeur des communicationsDaniel HébertDirectrice du journalAngèle DufresneRédaction Marie-Claude Bourdon, Anne-Marie Brunet, Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude GauvreauPhotos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphiqueJean Gladu, designerInfographieAndré GerbeauGeneviève OuelletPublicité Isabelle BérardCommunications Publi-Services Inc. (450) 227-8414, poste 300Impression Payette & Simms (Saint-Lambert)Adresse du journalPavillon Berri, local WB-5300Téléphone : (514) 987-6177 • Télécopieur : (514) 987-0306Adresse courriel [email protected] Web du journalwww.journal.uqam.ca/Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0831-7216Les textes de L’UQAM peuvent être reproduits, sansautorisation, avec mention obligatoire de la source.

Université du Québec à MontréalCase postale 8888, succ. Centre-ville, MontréalQuébec H3C 3P8

L’UQAM

Reconnaissance d’équipes

Ce sont des équipes du Service desbibliothèques, du centre de rechercheGEOTOP, du Service des immeubles etde l’équipement et une quatrième for-mée de personnes de plusieurs unitésacadémiques et administratives quiont reçu les quatre premiers prix duConcours «Équipes de travail», orga-nisé par le Vice-rectorat aux ressourceshumaines. Au total, 20 équipes ontsoumis leur dossier dans quatre descinq catégories du concours.

Comme l’a expliqué la vice-rectri-ce aux Ressources humaines, GinetteLegault, qui présidait à la remise desprix, ce concours vise à reconnaître letravail accompli par des équipes detravail, favorise la synergie inter-groupes et développe le sentimentd’appartenance à l’institution. L’enga-gement, l’effort, le résultat, mais éga-lement le caractère novateur, la perti-nence, le caractère transférable duprojet à d’autres unités ou institu-tions et ses retombées ont été pris encompte par le jury sur lequel sié-geaient plusieurs membres de la di-rection ainsi que des professeurs,chargés de cours, cadres et employésretraités.

Les gagnants de cette année sont :

l’équipe de Thésaurus RASUQAM (sur notre photo), qui a compilé au fil des années un répertoire de 40 000descripteurs pour la recherche biblio-graphique, dans la catégorie «Contribu-tion à l’amélioration des environne-ments d’apprentissage»; Au GEOTOP,

on communique! est le titre du projetprésenté par l’équipe du GEOTOP,dans la catégorie «Contribution aurayonnement et à la notoriété del’UQAM»; c’est l’équipe qui a conçu etréalisé les îlots de récupération multi-matière qui a gagné dans la catégorie«Contribution à l’innovation et àl’amélioration dans la prestation deservice»; enfin, l’équipe du projetAmélioration continue des concours debourses des organismes subvention-naires a remporté le prix dans la caté-gorie «Contribution à la mobilisationintra-unité, inter-unités et inter-groupes». Aucune ne s’est présentéedans la catégorie «Amélioration des en-vironnements de recherche et créa-tion».

Le comité qui a analysé les candi-datures du Concours «Équipes de tra-vail» était formé des personnes retrai-tées suivantes : Thérèse Leduc, dugroupe des employés de soutien non

syndiqués, Francine Guérin, des em-ployés de soutien, Ruth Boivin, deschargés de cours, André Bergeron, desprofesseurs, Réginald Trépanier, dugroupe des cadres. Ce «comité dessages» a travaillé étroitement avec la vice-rectrice à la vie académique etvice-rectrice exécutive, DanielleLaberge, le directeur des Communica-tions, Daniel Hébert, et deux membresdu personnel du vice-rectorat auxRessources humaines, Jean-VianneyBergeron et Luc Dessureault. Le vice-recteur aujourd’hui retraité, MauroMalservisi, a participé à la mise surpied de la Politique de reconnaissancede l’UQAM et des activités qui en dé-coulent.

La vice-rectrice Ginette Legault aannoncé à la fin de la cérémonie quela salle DR-200 du pavillon Athanase-David serait appelée dorénavant «Sallede la reconnaissance» et que ses murstémoigneraient des activités de recon-naissance qui honorent les membresde la communauté universitaire. «Ins-crire la reconnaissance dans la mé-moire institutionnelle est, sans nuldoute, la plus belle forme de recon-naissance», a tenu à souligner la vice-rectrice en guise de conclusion.

Photo : Nathalie St-Pierre

PRÉVENTION –Suite de la page 1

mentation, ce sont les frites, les gâ-teaux emballés et les boissons ga-zeuses. Il faut d’abord leur trans-mettre des connaissances.»

Revaloriser l’effortIl faut également réhabiliter la notiond’effort, croit Jean-Paul Martinez. «Biensûr, il faut que l’enfant ait du plaisir àapprendre, mais il n’y a pas que le plai-sir dans la vie. Pour réussir, l’enfant doitfaire des apprentissages, il doit ap-prendre à lire, à écrire et à compter etil doit découvrir que cela se fait parfoisavec difficulté et avec effort.»

Ce colloque, intitulé «La préventionde l’échec scolaire, une notion à re-définir» se tiendra sous la présidenced’honneur du professeur émériteJacques Wittwer, de l’Université deBordeaux 2, et du recteur de l’UQAM,Roch Denis •

Photo : Nathalie St-Pierre

Jean-Paul Martinez, directeur du Groupe Lire-UQAM, Véronique Martin, secrétaire, Gérald Boutin, directeur du Bureau dela formation pratique, Lise Bessette, chargée de cours et Denis Foucambert, professeur au Département de linguistique etde didactique des langues.

Revendication communeLes sept associations facultaires étu-diantes et quatre syndicats de l’UQAMont convoqué les médias à une confé-rence de presse le 25 septembre der-nier pour revendiquer un réinvestis-sement public massif en éducation, etce, pour contrer «toutes hausses defrais facturées aux étudiants». Lesonze signataires intitulaient leur com-muniqué commun : «La communautéde l’UQAM exige un réinvestissementmajeur en éducation postsecondaire».En voici le texte intégral :

Les associations étudiantes facul-taires, le Syndicat des professeur-e-s(SPUQ), le Syndicat des chargés etchargées de cours (SCCUQ), le Syn-dicat des Etudiant-e-s employé-e-s(SEtuE) et le Syndicat des employées etemployés (SEUQAM) unissent leursvoix pour exiger un réinvestissementpublic massif en éducation. Cette re-vendication s’inscrit dans l’actueldébat sur le financement de l’éduca-tion et se veut une position contretoutes hausses de frais facturées auxétudiants. Dans ce sens, la commu-nauté de l’UQAM engage les diffé-rents paliers de gouvernement, autantprovincial que fédéral, à injecter lessommes nécessaires à combler le dé-ficit des institutions postsecondaires età assurer un financement à long termesuffisant pour que celles-ci puissentremplir leur mission d’enseignement etde recherche.

Dans le contexte actuel où se mul-tiplient les diverses hausses de fraisdans les universités québécoises, l’en-semble des associations étudiantes fa-cultaires craint la diminution de l’ac-cessibilité aux études postsecondaires.«Cela fait plusieurs années que nousassistons à des hausses des frais dansles universités. Pourtant, nous n’avonspas constaté d’effets notables sur l’ac-cessibilité et la qualité de l’éducationofferte», constate Patrick Véronneau,porte-parole des associations étu-diantes.

Selon Gaétan Breton, président duSPUQ, les conditions de vie du milieuuniversitaire se dégradent, l’environ-nement y est de moins en moins pro-pice à la réflexion, à l’apprentissage età l’engagement : «Nous constatons quele nombre d’étudiants par classe necesse d’augmenter et que la charge ad-

ministrative du personnel enseignants’en trouve accrue». Le SEUQAM arri-ve à un constat semblable : «Il y a tou-jours moins de personnel engagé poureffectuer une charge de travail toujoursplus grande. Une hausse de frais pourles étudiants ne viendrait comblerqu’une dérisoire partie des besoins.»

«Il ne faut pas hypothéquer trenteans de gains sociaux en éducation. Laprésence de l’UQAM et d’autres uni-versités publiques au Québec est un deces acquis. Elles ont été créées dansl’objectif d’offrir une formation uni-versitaire de qualité, mais surtout, ac-cessible à tous ceux qui désirent s’enprévaloir», affirme Joelle Bolduc, duSEtuE. Le SPUQ (sic) abonde dans lemême sens. Son président, GuyDufresne, insiste : «C’est un choix desociété de faire de l’éducation supé-rieure au Québec un service public. Unréinvestissement s’impose pour qu’el-le le demeure.»

La communauté de l’UQAM se po-sitionne donc unanimement pour l’ac-cessibilité universelle à une éducationde qualité. L’unique solution pour yparvenir est un financement publicaccru.SIGNATAIRES :Association Des Etudiants et Etu-diantes de la Faculté Sciences del’Education (ADEESE); AssociationEtudiante du Secteur des Sciences(AESS); Association étudiante del’Ecole des Sciences de la Gestion(AéESG); Association Facultaire Etu-diante des Arts (AFEA); AssociationFacultaire Etudiante des Lettre,Langues et Communication (AFELLC);Association Facultaire Etudiante deScience Politique Et Droit (AFESPED);Association Facultaire Etudiantes deSciences Humaines (AFESH); Syndicatdes Chargés et Chargées de cours del’UQAM (SCCUQ); Syndicat desEtudiant-e-s Employé-e-s de l’UQAM(SEtuE); Syndicat des Employées etemployés de l’UQAM (SEUQAM);Syndicat des Professeur-e-s de l’UQAM(SPUQ)

L’UQAM / le 2 octobre 2006 / 3

Quelques définitions• Bouclier canadien

Le Bouclier canadien s'étend sur au moins six provinces (l'Alberta, laSaskatchewan, le Manitoba, l'Ontario, le Québec, ainsi que Terre-Neuveet le Labrador) et deux territoires (les Territoires du Nord-Ouest et leNunavut). Il contient des roches parmi les plus vieilles du monde.

• GabbroRoche magmatique, de teinte générale vert noirâtre, plus ou moins mou-chetée de blanc.

• Mer de ChamplainMer qui a inondé la vallée du Saint-Laurent après la fonte des glaces dontl’Amérique du Nord était recouverte, il y a environ 10 000 ans.

• Océan IapetusAncien océan ayant existé entre les continents africain et nord-américain,il y a entre 600 et 400 millions d’années.

• Roches ignéesÉgalement appelées roches «magmatiques» ou «éruptives», les rochesignées se forment quand un magma se refroidit et se solidifie.

• Roches métamorphiquesLes roches métamorphiques sont issues de la transformation d’uneroche éruptive ou sédimentaire, sous l’action de facteurs physiques, commela chaleur et la pression.

• Roches sédimentairesLes roches sédimentaires résultent de l'accumulation de sédiments qui secompactent graduellement sous le poids des couches supérieures et se ci-mentent.

• Tectonique des plaquesModèle selon lequel la lithosphère, couche externe de la Terre, est découpéeen plaques rigides qui flottent et se déplacent le unes par rapport auxautres.

Excursion géologique au mont RoyalDe toutes les sciences enseignées àl’école, la géologie fait figure de parentpauvre. Les Québécois, jeunes etmoins jeunes, savent très peu dechoses sur les origines de la Terre et ducontinent sur lequel nous vivons. C’estun peu pour compenser ces lacunesque Gilbert Prichonnet, professeur re-

les naturalistes amateurs ou les pro-fessionnels.

En mai dernier, par exemple, àl’occasion du congrès annuel del'Association géologique du Canada etde l'Association minéralogique duCanada, tenu à l’UQAM, il a amené ungroupe de congressistes faire une ran-donnée à Montréal, à la découverte demillions d’années d’histoire. Selon le

server les quatre grandes étapes de laformation du sud du Québec», dit-il.

Des Laurentides auxMontérégiennesEn accédant à la montagne par lechemin de la Côte-des-Neiges, enmontant en bordure de la voieCamillien-Houde, on peut facilementvoir le plateau des Laurentides dont

basses terres pour ensuite se cristalli-ser, explique le géologue. On peut entémoigner en marchant sur la mon-tagne puisque la route a été creusée àmême la roche cristalline noire : unbeau gabbro, fait de jolis cristauxbrillants.»

L’île du mont RoyalLa quatrième et dernière étape de laformation du sud du Québec date des100000 dernières années environ, pé-riode durant laquelle les glaciers ontavancé sur le territoire, creusant le re-lief et poussant des sédiments surleur passage. Quand les glaciers sesont retirés, ils ont laissé des lacs etmême des mers derrière eux. Il y a10000 ans, tout le mont Royal était en-touré par la Mer de Champlain, ali-mentée en eau salée par l’estuaire duSaint-Laurent.

Cette époque où le mont Royalétait une île a laissé plusieurs vestiges,notamment des fossiles de mollusquesque l’on peut retrouver dans toute larégion, dans les sablières qui entourentles collines Montérégiennes en parti-culier. Justement, le 27 septembredernier, Gilbert Prichonnet était depassage à la Société de paléontologiedu Québec pour conseiller lesmembres à la recherche de fossiles àajouter à leurs collections.

Le professeur Prichonnet a récem-ment vu l’un de ses vœux exaucé. À lasuite de la réforme de l’éducation,quelques notions de géologie serontenseignées au secondaire. «Il ne s’agi-ra que de concepts de base, mais cesera néanmoins un début. Assez pourdonner la piqûre à quelques-uns, j’es-père.» •

Le mont Royal, un endroit idéal pour observer les grandes étapes de la formation du Québec.

Photo : Ville de Montréal

Dominique Forget

traité et associé au Département dessciences de la Terre et de l’atmosphè-re, multiplie conférences et ateliers, au-tant pour les élèves et les enseignantsdu primaire et du secondaire que pour

professeur, la région métropolitaine abeaucoup à offrir sur le plan des attraitsgéologiques. Pour les débutants, il re-commande une simple balade sur lemont Royal. «Un endroit idéal pour ob-

l’âge remonte à plus d’un milliardd’années. «Cette ancienne chaîne demontagnes fait partie du Bouclier ca-nadien, un des plus vieux continentsde la Terre, raconte le professeur. Il acommencé à se former il y a environ3,8 milliards d’années. Les Laurentidesse sont ajoutées plus tard au restantdu Bouclier, poussées et compresséescontre les plus vieilles roches par lephénomène de la tectonique desplaques.»

Le mont Royal est aussi l’endroitidéal pour observer les basses terresdu Saint-Laurent, la plaine qui bordele fleuve et qui correspond à la deuxiè-me grande étape de formation decette partie du continent nord-améri-cain. Contrairement au Bouclier ca-nadien, qui regroupe des roches mé-tamorphiques ou ignées, les bassesterres sont formées de roches sédi-mentaires. «Du sable et de la boue sesont effrités du Bouclier canadien et sesont déposés, il y a entre 500 et 400millions d’années, au fond de l’océanIapetus qui occupait l’espace àl’époque. Les roches se sont empiléeset, très lentement, les basses terres ontémergé.»

La balade le long de la voieCamillien-Houde offre également l’oc-casion d’observer les roches magma-tiques qui ont formé le mont Royal.«La montagne, comme l’ensemble desMontérégiennes, a été formée il y a125 millions d’années par une pousséede magma qui a percé les roches des

PUBLICITÉ

4 / L’UQAM / le 2 octobre 2006

Début de saison attendu pour les CitadinsLa dernière saison des Citadins a étéenlevante, autant du côté du basketballque du soccer. Assisterons-nous àd’aussi belles performances cetteannée? Tous l’espèrent. Le 19 sep-tembre dernier, les joueurs de chacu-ne des équipes ont été présentés aupublic, sur la Grande place du pavillonJudith-Jasmin.

L’équipe masculine de basketball,championne de la conférence duQuébec l’an dernier, tentera à coup sûrde répéter ses exploits. «Nous visons lapremière place et c’est tout à fait réa-liste, affirme l’entraîneuse, OlgaHrycak. Notre noyau est intact, autourde Samuel Johnson, Marc-OlivierBeauchamp et Bruno Visotzky-Bernier,et nos recrues possèdent des habiletésimpressionnantes.» Les Citadins sa-vent que toutes les autres équipessouhaiteront défaire les champions.«Nous aurons à composer avec lapression, car nous défendons notretitre, mais je ne suis pas inquiète,ajoute Mme Hrycak. Je crois mêmeque nous sommes plus forts que l’andernier.» Ça promet!

Du côté féminin, l’entraîneurJacques Verschuere vise le deuxièmerang du classement, ainsi qu’une pré-sence en finale provinciale. «Nosjoueuses ne sont pas les plus grandesdu circuit, mais elles sont athlétiqueset nous miserons sur notre vitesse», in-dique-t-il. Six recrues viennent s’ajou-ter au noyau forgé autour de SophieLacroix, Amélie Hudon, ClaudiaGauthier-Théôret, Isabelle Doucet,Julie Lemieux et Marie-HélèneMathieu. Dany Vincent et MartinGagnon sont les nouveaux entraîneursadjoints de l’équipe.

La saison de basket s’amorce le 10novembre sur les terres de l’UniversitéBishop’s. La première rencontre, rueSanguinet, aura lieu le 18 novembre,alors que les joueurs et les joueuses deLaval seront les visiteurs.

Le ballon rondDeuxième de la conférence du Québec

l’an dernier (six victoires, trois défaiteset trois matchs nuls), les Citadinsavaient failli accéder au championnatuniversitaire canadien, s’inclinant endemi-finale face au Rouge et Or del’Université Laval. «Nous espéronsparticiper à nouveau aux séries éli-minatoires cette année… et l’empor-ter!», affirme Christophe Dutarte, l’en-traîneur de l’équipe masculine desoccer. Rien de moins!

Malgré un début de saison diffici-le (une défaite de 3-0 face auxCarabins de l’Université de Montréalet deux matchs nuls de 0-0 contreLaval et Trois-Rivières), il est confiantde voir son club débloquer en at-taque. Du côté de la défensive, laprésence de deux bons gardiens debut, Pascal Trudel et Taki Ghazzali, estrassurante.

Le début de saison des filles a étéun peu plus ardu. Elles ont subi deuxrevers, 4-1 face à l’Université deMontréal et 7-1 face à Laval. «Malgréce départ difficile, nous sommesconfiantes d’accéder aux élimina-toires», affirme l’entraîneuse, SophieDrolet, qui compte dans ses rangshuit recrues, dont Marie-ÉmiliePerreault-Morrier et Myriam Gousse,boursières de la Fondation de l’athlè-te d’excellence en 2006. «Laval etMcGill devraient se disputer le premierrang, mais le troisième rang est ac-cessible et c’est ce que nous visons»,ajoute Mme Drolet, qui a vu son équi-pe remporter ses troisième et qua-trième matchs contre Bishop’s (3-0) etTrois-Rivières (4-0).

Les Citadins, qui jouaient l’andernier au parc Kent, dans l’arrondis-sement Côte-des-Neiges, accueillentdorénavant leurs adversaires sur le ter-rain numéro 2 du Centre Claude-Robillard. Le prochain match localaura lieu vendredi 6 octobre, alorsqu’ils accueilleront le Vert & Or del’Université de Sherbrooke (les fem-mes à 18 h et les hommes à 20 h). Lasaison régulière se termine le 29 oc-tobre •

Pierre-Etienne Caza

Photos : Andrew Dobrowolskyj

Les équipes féminine et masculine de basketball

Les équipes féminine et masculine de soccer

Le profil de chacun de ces athlètes est accessible à l’adresse Web suivante :www.sports.uqam.ca/citadins

L’UQAM / le 2 octobre 2006 / 5

Au Cœur des sciences

Paul Leblond, monstres marins et cieProfesseur émérite de l’Université deColombie-Britannique, spécialiste de ladynamique des océans et consultantpour des entreprises dans le domainede l’industrie pétrolière, Paul Leblondest loin d’être un hurluberlu. Mais cetocéanographe de formation, originairedu Québec, s’intéresse depuis 30 ans àla «cryptozoologie», qu’il définitcomme «l’étude scientifique des ani-maux dont l’existence reste douteuse».Monstres marins, yéti, Sasquatch et

compagnie est le titre de la conférencequ’il prononcera le 12 octobre pro-chain, à 19h, dans le cadre des confé-rences grand public du Cœur dessciences de l’UQAM.

Qu’est-ce qui amène un océano-graphe à s’intéresser aux «cryptides»,ces animaux étranges toujours enquête de reconnaissance? «La curiosi-té, qui est à la base de la recherchescientifique», répond le professeur toutsimplement. Spécialiste du «cadboro-saurus», un monstre marin de la côteOuest auquel il a consacré un livre,Paul Leblond ne jure pas de l’existen-ce de cette bête qui ne ressemblerait nià un phoque ni à un poisson.D’ailleurs, il ne l’a jamais lui-même

aperçu… Mais depuis le début du 19e

siècle, il y a eu selon lui des centainesd’observations oculaires de «Caddy»,comme on le surnomme sur la côte.Le monstre serait aussi représenté surdes artefacts autochtones et, dans lesannées 30, des pêcheurs en auraientretiré un spécimen juvénile non digé-ré de l’estomac d’une baleine.Malheureusement, ce spécimen n’apas été conservé, mais des photosont été prises. «Quand on montre cesphotos à des biologistes, ils sont in-capables de dire ce que c’est», notePaul Leblond.

Même si cela était plus fréquentdans le passé, «beaucoup d’animaux,comme le gorille, ont d’abord été l’ob-jet de rumeurs et de légendes avantque leur existence ne soit confirméepar la découverte d’un spécimen»,rappelle le professeur. L’okapi, unesorte d’antilope apparentée à la gira-fe, n’a fait son entrée dans le livre dela faune qu’au début du 20e siècle.«Bien sûr, ces animaux étaient connusdes indigènes», précise Paul Leblond,mais ils n’avaient pas été découverts«officiellement». Aujourd’hui, on dé-couvre fréquemment de nouvelles es-pèces, mais cela est plus souvent lefruit du hasard.

Lors de sa conférence, PaulLeblond parlera des principaux «cryp-tides» canadiens, comme le «sasquat-ch», une espèce de grand singe veluqui serait «l’abominable homme desmontagnes de l’Amérique du Nord».Mais, selon lui, parmi les bêtes quigardent encore leur mystère, c’est le«cadborosaurus» qui détient lesmeilleures chances d’obtenir un jourune reconnaissance officielle. «Bienavant le monstre du lac Memphre-magog ou même celui du Lochness»,affirme-t-il.

Comment ses collègues scienti-fiques perçoivent-ils son intérêt pourun sujet aussi insolite? «Il faut fairebien attention quand on parle dechoses qui ne sont pas prouvées, ré-pond-il, mais tant que je n’affirmerien de façon catégorique, cela ne mepose pas de problèmes. Il ne faut pasoublier qu’il y a encore beaucoup dechoses inconnues dans les océans.» •

Jeudi 12 octobre 2006, 19hAdultes: 10 $Étudiants et aînés: 5 $Complexe des sciences Pierre-DansereauRéservations:www.coeurdessciences.uqam.ca «Caddy», le monstre marin de la côte Ouest.

Marie-Claude Bourdon

PUBLICITÉ

6 / L’UQAM / le 2 octobre 2006

Le CIFORT fête ses 15 ans!Les célébrations se poursuivent auDépartement d’études urbaines et tou-ristiques, qui fête sa 30e année d’exis-tence. Les 16 et 17 octobre, on y sou-lignera même deux anniversaires pourle prix d’un! Les 15 ans du Centre in-ternational de formation et de re-cherche en tourisme (CIFORT) coïnci-dent, en effet, avec le 15e anniversairede l’adhésion de l’UQAM à l’Organi-sation mondiale du tourisme (OMT).

Les festivités débuteront le 16 oc-tobre par la collation solennelle desgrades, au cours de laquelle l’UQAMremettra sept doctorats honorifiques,dont l’un à M. Francesco Frangialli,Secrétaire général de l’OMT depuis1996. «Grâce à lui, l’OMT est devenueune institution spécialisée des NationsUnies, regroupant aujourd’hui 150pays», explique François Bédard, quientame un deuxième mandat à titre dedirecteur du CIFORT. La cérémonie sedéroulera à 14 h, à la salle Pierre-Mercure.

Le lendemain, M. Frangialli pro-noncera une conférence intitulée«Quand les villes et les régions trans-cendent les pays comme destination».Présentée dans le cadre des Gueuletonstouristiques de la Chaire de Tourisme,celle-ci aura lieu à partir de 11 h 45,également à la salle Pierre-Mercure(information et inscription : www.chai

redetourisme.uqam.ca).

Qu’est-ce que le CIFORT?Créé en 1991 par le professeur MarcelSamson, aujourd’hui retraité, le CI-FORT représente l’UQAM comme

membre affilié auprès de l’OMT.«Au départ, il s’agissait de nouer desliens avec d’autres universités à tra-vers le monde pour en faire profiternos recherches et nos formations entourisme», explique au bout du filM. Samson, actuellement direc-teur de la Maison des Étudiants ca-

nadiens, à Paris. «Il est plus facile de définir le CI-

FORT par ce qu’il n’est pas, affirme enriant François Bédard. Ce n’est ni unechaire, ni un institut de recherche,mais une unité à vocation internatio-nale, qui regroupe tous les interve-nants de l’UQAM qui oeuvrent en

tourisme à l’échelle internationale.»Cela inclut des membres réguliers,comme la Chaire de tourisme, leDépartement d’études urbaines et tou-ristiques, les programmes de 1er, 2e et3e cycles en tourisme, le Service des re-lations internationales, la revue Téoros

et les deux vice-décanats de l’ESG (àla recherche et aux études), de mêmeque des membres associés comme leCentre d’études et de recherches sur leViêt-Nam (CÉREV), le Centre d’étudeset de recherches sur le Brésil (CERB)et la Chaire en relations publiques,sans oublier tous les experts en tou-risme qui veulent s’y joindre à titre in-dividuel.

Puisque le CIFORT est avant toutun regroupement d’instances, il nes’y effectue pas de recherche à pro-prement parler. «Nous nous inscri-vons dans le renforcement de ce quenos membres font, ce qui ne nous em-pêche pas d’initier certains projets, ducôté de la formation ou de la re-cherche», explique M. Bédard.

Les festivités du 15e anniversairepermettront au CIFORT de soulignerdeux de ces initiatives, la premièreétant la création du certificat en ges-tion du tourisme, offert à distance

grâce à un partenariat avec TÉLUQ.«L’UQAM a toujours été un leader enmatière de formation en tourisme etnous le demeurons avec un program-me comme celui-là», affirme M.Bédard, en rappelant que la collabo-ration avec TÉLUQ est antérieure aurattachement avec l’UQAM. «Nousavions développé ensemble le pro-gramme court en gestion du tourisme,offert depuis 2003», précise-t-il.

La seconde initiative se situe ducôté de la recherche, avec la créationdes Rendez-vous Champlain sur le

Tourisme. Ce projet franco-québécoisréunit le Groupe Sup de Co de LaRochelle (École supérieure de com-merce), l’Université d’Angers et le CI-FORT. Les chercheurs se sont rencon-trés une première fois en mai 2006,afin de déterminer les thématiquesde recherche, qui seront les suivantes :Terroir et gastronomie; Destination etterritoire; Tourisme solidaire et équi-table; Événements; Formation et e-for-mation; Fidélisation et tourisme. Ils es-pèrent dévoiler leurs premiers résultatsde recherche lors des festivités deQuébec 2008 •

François Bédard, professeur au Département d’études urbaines et touristiques etdirecteur du CIFORT.

Photo : Nathalie St-Pierre

Pierre-Etienne Caza Un lien privilégiéEnviron 70 institutions d’enseignement sont membres affiliés de l’OMT à tra-vers le monde. Au Canada, seules l’UQAM et l’Université de Calgary dé-tiennent ce lien privilégié. Le baccalauréat en gestion du tourisme et de l’hô-tellerie, ainsi que la maîtrise en gestion et planification du tourisme del’UQAM possèdent également la certification TedQual, un gage de qualité dansl’enseignement supérieur en tourisme. Cette certification est émise par laFondation Themis de l’OMT.

Patrimoine de l’humanitéDe la baie de Ha-Long au sanctuaireinca de Machu Picchu, en passant parles pyramides de Guizeh ou la cathé-drale de Chartres, plus de 800 sitesfigurent sur la liste du patrimoinemondial de l’humanité établie parl’UNESCO. Ces lieux exceptionnels,situés dans 138 États, forment à la foisle plus précieux legs des civilisationspassées et un magnifique héritage cul-turel que nous transmettrons aux gé-nérations futures. À condition de savoirles préserver.

Confrontés à des actions de des-truction délibérée, aux impacts de lapollution et aux effets pervers du tou-risme de masse, ces sites sont fragili-sés, souvent même menacés de dis-parition, comme en témoignent les 31sites qui figurent sur la liste du patri-moine mondial en péril. L’UNESCO es-time qu’une centaine d’autres sitessont actuellement dans une situationpréoccupante.

Danielle Maisonneuve, titulaire dela Chaire en relations publiques àl’UQAM et professeure au Départementde communication sociale et publique,mène depuis trois ans une étude surles stratégies de communication en-

tourant le patrimoine mondial del’UNESCO. «La population n’est passuffisamment sensibilisée à la fragili-té et à l’importance des sites, croit-elle.En déployant des efforts de commu-nication, on pourrait faire beaucoupde chemin pour mieux les protéger.»

Madame Maisonneuve a visité unecinquantaine de sites classés au coursdes dernières années, en Chine, auVietnam, en Égypte, en Europe et enAmérique du Nord. Sauf exception, iln’y avait jamais d’information, surles lieux ou dans la documentation, in-diquant aux visiteurs qu’ils se trou-vaient sur un site de l’UNESCO, a-t-elle noté. En visitant un beffroi classé,en Belgique, elle est allée jusqu’à de-mander à une employée s’il y avaitdans sa ville des sites du patrimoinemondial. «Elle m’a répondu que non.J’étais stupéfaite! Comment est-oncensé sensibiliser le public quand lesemployés qui travaillent sur place nesont même pas au courant du statutdes lieux?»

Comme l’explique la professeure,chaque État qui dépose une demandeauprès de l’UNESCO pour faire classerun site doit proposer un plan de ges-tion pour en assurer la conservation.Elle a récemment reçu une invitation

de l’UNESCO pour se rendre à Paris etconsulter l’ensemble des plans degestion déposés par les États, questionde voir s’ils prévoient ou non desstratégies de communication. Au coursdes prochaines années, elle pourraainsi pousser plus loin ses recherches.«Les stratégies de relations publiquespour la diffusion d’information concer-nant les sites du patrimoine mondialde l’UNESCO seront documentées, enspécifiant la nature des communica-tions développées sur les sites, enparticulier lorsqu’ils sont confrontés àdes contextes pouvant mettre en périlleur intégrité.»

Danielle Maisonneuve rappelle quecertains sites ont été sauvés grâce àdes campagnes de communicationpublique, tels Venise ou le site d’AbouSimbel, en Égypte, qui a été relocali-sé pour éviter qu’il ne soit submergélors de la construction du barraged’Assouan. «La communauté interna-tionale a été interpellée et s’est mobi-lisée pour venir à la rescousse de cessites exceptionnels, dit la chercheuse.Ceci illustre à quel point les cam-pagnes d’information peuvent contri-buer à sauvegarder le patrimoine cul-turel mondial.» •

Le sanctuaire inca de Machu Picchu.

Dominique Forget

L’UQAM / le 2 octobre 2006 / 7

Les blâmes de l’ONULe Comité d’experts de l’ONU blâme l’État canadien pour son manque de res-pect en matière de droits économiques, sociaux et culturels et lui recommanded’intégrer ces droits dans ses stratégies de réduction de la pauvreté :• Le taux de pauvreté demeure très élevé parmi les autochtones, les Afro-

Canadiens, les immigrants, les personnes handicapées, les jeunes, lesfemmes à faible revenu et les mères célibataires;

• Le salaire minimum et les prestations d’aide sociale ne fournissent pas unrevenu suffisant pour satisfaire les besoins fondamentaux en matière d’ali-mentation et de logement;

• Seulement 39% des chômeurs avaient droit en 2001 à des prestations, alorsque 2,3 millions d’habitants souffrent d’insécurité alimentaire et que 40%des usagers des banques alimentaires sont des enfants et des jeunes;

Source : Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, 36e session,Genève, mai 2006.

Claude Gauvreau

Droits humains

Le Canada n’est pas au-dessus de tout soupçonLe Canada est-il vraiment «le plusmeilleur pays au monde», comme l’adéclaré un jour un ancien premier mi-nistre? Sûrement pas pour tous seshabitants, affirme le Comité des droitséconomiques, sociaux et culturels desNations Unies. Selon ce comité, formé

diques. Déjà en 1993, puis en 1998, cegroupe d’experts avait conclu que leCanada ne veillait pas à l’améliorationprogressive des droits économiques etsociaux, alors qu’il possède toutes lesressources économiques pour le faire.Le Canada, rappelons-le, a ratifié en1976 le Pacte international relatif auxdroits économiques, sociaux et cultu-rels et le Québec y a adhéré par lasuite.

Le droit international ne concernepas que les diplomates et ne s’ap-plique pas uniquement aux régimesautoritaires ou théocratiques de cemonde, dit Mme Lamarche. «Les droitsde la personne doivent être interprétésde manière conforme au droit inter-national et aux engagements interna-tionaux des États. Un des effets posi-tifs de la mondialisation est de mettreles États en rapport d’interdépendan-ce, ce que traduisent justement les en-gagements internationaux.»

Le silence du QuébecLe Canada s’enrichit économique-ment, mais de plus en plus deCanadiens s’appauvrissent, soutient lajuriste. «Moins de chômeurs bénéfi-cient de prestations d’assurance-em-ploi, celles d’aide sociale sont infé-rieures à ce qu’elles étaient il y a dixans, les banques alimentaires sontsurfréquentées et les logements abor-dables se font de plus en plus rares,précise-t-elle. Contrairement à d’autrespays, le Canada n’a même pas établiun seuil national de pauvreté.»

Au Canada, la promotion et lamise en oeuvre des droits écono-miques et sociaux sont, règle généra-le, de compétence provinciale. Or, legouvernement québécois n’a pas réagiaux conclusions des experts desNations Unies, note Mme Lamarche.«Le Québec ne peut pas, d’une part,revendiquer sa place sur la scène in-ternationale et, d’autre part, garder lesilence quand il est question d’enga-gements internationaux en faveur desdroits humains. On a même entendudes ministres québécois déclarer : C’est

pas un comité d’experts qui va nous

dire quoi faire!»Par ailleurs, le gouvernement qué-

bécois n’a toujours pas donné suite aubilan des 25 ans d’existence de laCharte québécoise des droits de lapersonne qu’a produit en 2003 laCommission des droits de la personneet des droits de la jeunesse, rappelleLucie Lamarche. Bilan qui recom-mandait d’accorder la même impor-tance aux droits économiques et so-ciaux qu’aux autres droits (civils etpolitiques) garantis par la Charte.«Quand on lit les rapports annuels dela Commission, on constate que, de-puis trois ou quatre ans, 30 % desplaintes de discrimination sont adres-sées directement à l’État québécois.Bref, la Charte ne sert plus unique-ment à gérer les rapports privés entreindividus.»

Expertise de la société civileLes États ne sont plus seuls sur lascène internationale et doivent com-poser avec une société civile qui s’est

appropriée le dossier des droits éco-nomiques et sociaux, observe MmeLamarche. Au Québec, le mouvementpour la défense de ces droits a déve-loppé une expertise qui lui procureune grande crédibilité. «Des orga-nismes comme la Ligue des droits et li-bertés, le Front d’action populaire enréaménagement urbain (FRAPRU) et leMouvement d’éducation populaire etd’action communautaire (MEPAQ) ontdémontré qu’ils pouvaient intervenirsur la scène internationale et défendreleurs dossiers auprès de l’ONU.»

Le Comité d’experts de l’ONU rap-pelle également au Canada que la li-béralisation du commerce, si elle peutengendrer des richesses, n’a pas né-cessairement pour effet de favoriser laprotection des droits économiques etsociaux. Aussi recommande-t-il d’exa-miner les moyens permettant d’assu-rer la primauté des droits consacrés

par le Pacte dans les accords de com-merce et d’investissement. Sur le planjuridique, cette question n’est pas en-core résolue, explique Lucie Lamarche.«En droit international, un accordavec l’Organisation mondiale du com-merce (OMC) a la même valeur juri-dique qu’un traité sur les droits hu-mains. Pourtant, les droits de lapersonnes sont basés sur des valeursfondamentales – de paix et de justice– reconnues par la Charte de l’ONU.Dire que les droits humains doiventpasser avant le commerce ne devraitpas être considéré comme une hérésiejuridique.»

Le respect du droit international parle Québec et le Canada est aussi uneaffaire de démocratie «interne», affirmeLucie Lamarche. «L’évaluation du res-pect et de la promotion des droits de lapersonne doit se faire avec, et noncontre, la société civile.» •

Lucie Lamarche, professeure au Département des sciences juridiques, est une spé-cialiste des droits de la personne.

Selon la Ville de Montréal, les matières végétales représentent 36% du totaldes déchets enfouis dans les dépotoirs municipaux. Transformées en compost,ces matières organiques constituent pourtant un produit de jardinage utile :le compost. L’an dernier, cinq des projets présentés dans le cadre duconcours Défis éco-initiatives de l’UQAM avaient trait au compostage. L’unde ces projets, celui de Guylaine Ducharme, technicienne en information auTOXEN (Centre de recherche en toxicologie de l’environnement) et diplôméeen biologie, a débouché sur l’installation d’un composteur au Complexe dessciences Pierre-Dansereau.

C’est Cynthia Philippe, responsable de l’application de la Politique envi-ronnementale de l’UQAM, qui s’est chargée d’acquérir la grosse boule bleuequi trône désormais dans la cour intérieure du pavillon des Sciences biolo-giques. De son côté, Guylaine Ducharme s’occupe de la logistique du projet.«Une personne par unité est responsable de venir déposer les déchets et celafonctionne très bien», dit-elle, précisant que les résidus de fruits et de légumes,les fleurs, les filtres à café et le marc, ainsi que les vieux sachets de thé et lesécales d’arachides et de pistaches font de l’excellent compost. Pour activerla « sauce », Guylaine Ducharme a ajouté des vers rouges, qui contribuent àdécomposer les matières organiques, et on a requis la collaboration d’un pré-posé à l’entretien des immeubles, Paul Vancraenen, chargé de brasser le toutrégulièrement. Le compost, bientôt prêt, sera répandu dans les jardins de lacour intérieure et ceux qui ont contribué au projet pourront s’en servir pourleurs plantes.

Cynthia Philippe et Guylaine Ducharme rêvent d’installer des composteursun peu partout sur le campus de l’UQAM. Elles souhaitent aussi convaincreles Uqamiens de se mettre au compostage à la maison. Guylaine Ducharme,une adepte depuis 20 ans, est prête à révéler tous ses trucs.

Marie-Claude Bourdon

Photo : Nathalie St-Pierre

Compostage au Complexe des sciences Pierre-Dansereau

Photo : Denis Bernier

d’experts indépendants, le Canada et leQuébec ne respectent pas toujours lesdroits de la personne dans les do-maines de la santé, de l’éducation, dulogement et du travail.

Ce n’est pas la première fois que leComité rappelle le Canada à l’ordre,souligne Lucie Lamarche, professeureau Département des sciences juri-

EN VERT ET POUR TOUS

Guylaine Ducharme, Paul Vancraenen, Daniel Lemieux et Cynthia Philippe.

8 / L’UQAM / le 2 octobre 2006

Vie et mort de « la Florida »«On n’avait pas besoin d’un

agent d’immeubles, nous autres. On

avait des contacts, des gens qui avaient

des motels ou des restaurants dans le

bout de la beach. Ils nous avaient ben

expliqué comment faire pour acheter

une business en Floride. Il y en a un

qui nous a appelés un été pour nous

dire qu’il y avait un beau motel propre

à vendre. Là, on y a pensé une semai-

ne, pis that was it : on a tout vendu

au Canada pour venir s’établir à

Hollywood.»Digne du film La Florida de George

Mihalka, cette citation est en fait tiréedu livre Floribec. Espace et commu-

nauté, publié cet été par le géographeRémy Tremblay, titulaire de la Chairede recherche du Canada sur les villesdu savoir et professeur à la TÉLUQ.L’ouvrage, de teneur académique, maisrempli de passages savoureux, dé-coule des recherches que le professeuravait entamées alors qu’il était étu-diant au doctorat, au début des années90.

«Jeune, j’allais en Floride avec mesparents durant l’hiver, dit-il. J’y suis re-tourné au début de la vingtaine, alorsque je cherchais encore un sujet pourma thèse. J’ai été fasciné par le royau-me français que les Floribécois avaientréussi à bâtir à Hollywood, en banlieuede Miami. J’ai réalisé que sur le planacadémique, à peu près toutes lescommunautés francophones d’Amé-

rique avaient été étudiées… sauf cellede la Floride.»

Les heures de gloireEn citant des extraits d’entrevues –comme celle reproduite plus haut, re-cueillie auprès de Jean et Pierrette,propriétaires d’un motel –, RémyTremblay raconte la naissance deFloribec. «La révolution tranquille alargement favorisé le tourisme demasse et la Floride était une destina-tion de choix dans les années 60 et 70.Graduellement, les Floribécois ontcommencé à faire des affaires, essen-tiellement orientées vers le tourismeen provenance du Québec. Ils ont ou-vert des motels, des restaurants, desbars, des dépanneurs, mais aussi desgarages, des salons de coiffure, des en-treprises de services, etc.»

À ses heures de gloire, au milieudes années 90, le «Petit Québec» de laFloride s’étendait sur près de 50 kilo-mètres. Son cœur se trouvait sur larue Johnson, à proximité du Broad-

walk. Dans ce quartier, les Floribécoispouvaient manger une poutine oud’autres «mets canadiens», acheterle Journal de Montréal ou assister àune soirée «Elvis»… sans parler unmot d’anglais.

Quelques Floribécois cités parRémy Tremblay expliquent avec fiertécomment ils arrivent à vivre aux États-Unis comme s’ils étaient chez eux, auQuébec. Suzanne, par exemple, ra-conte comment la «TV» québécoise est

toujours présente, chez elle comme àson restaurant. Elle l’allume pour re-garder Salut Bonjour le matin et nel’éteint qu’après les nouvelles du soir,question de se sentir «moins fou»quand elle parle à sa famille auQuébec. «La TV américaine, je la re-garde pas ben souvent», admet-elle.

Bonnes et moins bonnes expériencesCertains des Floribécois interviewéspar le géographe, au milieu des an-nées 90, se disent enchantés par leursort. Marcel, par exemple : «Jamais

que je vais retourner. J’y ai trop goûté,

avec l’hiver. Faut être riche pour vivre

au Canada! Comment que tu penses

que ça coûte au monde, l’hiver?

T’achètes un char neuf pis au bout de

cinq ans déjà la rouille sort! En plus de

ça faut que t’achètes des tires d’hiver

à tous les deux, trois ans. C’est la mau-

dite paix ici. Les chars sont pas cher

pis tu peux les garder longtemps, le

linge est par cher non plus. Sans

compter que t’as pas de linge d’hiver

à acheter, ça c’est une autre affaire qui

te ruine.»D’autres habitants du «Petit

Québec», comme Claude, sont toute-fois moins emballés. «J’vais te dire une

affaire : Miami, c’est pas mal moins

beau que le monde pense. Les touristes

y voient juste ce qu’ils veulent. Ils

sont sur la plage “à la journée longue”,

pis ils prennent un coup dans leur

motel en jouant aux cartes, pis deux

Les « Frenchies » sont de moins en moins nombreux sur la côte de la Floride.

Photo : Rolf Bruderer / Masterfile

Dominique Forget

Poète en résidence«Il y a moins de contraintes, car jen’ai pas à attribuer de notes auxélèves. J’apporte ma modeste experti-se de l’écriture aux étudiants qui lesouhaitent. J’imagine que cela peut enencourager certains ou en découragerd’autres…», laisse tomber MarcelLabine, pince-sans-rire, en précisantqu’il a hâte de découvrir les sujets quiintéressent les étudiants, ainsi queleur façon de les traiter.

Auteur d’une quinzaine d’ou-vrages, incluant poésie, prose et essai,et professeur au Collège de Maison-neuve de 1971 à 2004, M. Labine estun habitué des salles de classe et descours de création littéraire. Il entrevoitnéanmoins cette première expérienced’écrivain en résidence sous l’angle dela découverte.

Accepter la critiquePour un étudiant, faire lire ses écrits àun inconnu nécessite une bonne dosede courage, mais selon M. Labine,l’expérience est fondamentale. «Peuimporte les années d’expérience quel’on peut avoir en écriture, il est tou-jours utile d’obtenir des échos etd’être critique par rapport à son travailpour savoir où on se situe », affirme-t-il. Commenter le texte d’autrui de-meure toutefois un exercice délicat,aussi préfère-t-il s’attarder aux as-pects techniques, tels que la chasseaux clichés ou aux effets poétiques fa-ciles, que l’on ne remarque pas tou-

jours lorsque l’on écrit, par manquede recul. «Mon éditeur m’a déjà ditque j’utilisais beaucoup trop souventla préposition “de” dans les quatre oucinq premiers poèmes de l’un de mesrecueils, illustre-t-il. J’ai relu les texteset c’était vrai! Ça encombrait la lec-

ture et je les ai retravaillés.» Juge-t-il plus facile de commenter

un récit qu’un poème? «Oui, parceque chacun de nous possède des élé-ments de structure du récit, ce quin’est pas nécessairement le cas pourla poésie. Sans doute parce que en-

Marcel Labine, écrivain en résidence au Département d’études littéraire à l’au-tomne 2006.

Photo : Nathalie St-Pierre

Pierre-Etienne Caza

semaines après ils reviennent au

Québec avec un beau sun tan pis ils pè-tent de la broue à leurs chums. […]

S’ils savaient! […] Eux autres, ils les

connaissent pas, les Américains. Ils les

voient dans les films à la TV pis c’est

tout. S’ils savaient que ce qu’ils voient

dans les films, c’est pas mal proche de

la réalité, peut-être bien qu’ils change-

raient de record.»

Le déclin de l’empireLe livre de Rémy Tremblay ne s’arrêtepas là. Car dix ans après avoir amorcéses recherches, l’auteur constate que Floribec n’est plus. La mairessed’Hollywood, agacée par les railleries etréalisant que les Floribécois projetaientune image peu reluisante de sa ville, aentrepris vers la fin des années 90 deredorer l’image de sa municipalité ens’orientant vers l’élite touristique.Plusieurs motels québécois ont été dé-truits pour faire place à des condos ethôtels de luxe. «La mairesse a posé unpremier geste en démolissant une desplus importantes institutions deFloribec, le Frenchie’s Café, raconte leprofesseur. Depuis, Floribec a perduson âme.»

La multiplication des destinationstouristiques bon marché comme laRépublique Dominicaine ou Cuba aaussi mis du plomb dans l’aile deFloribec. «Les touristes québécois quiaiment se retrouver en groupe saventqu’en allant dans les clubs tout com-pris, ils trouveront ce qu’ils recher-chent», note Rémy Tremblay.

Le professeur admet être nostal-gique de l’époque où les passagersquébécois applaudissaient à l’atterris-sage de leur avion. Il rit, mais ne semoque pas. «Moi-même, je viens d’unmilieu ouvrier. Je n’ai pas de méprispour les Floribécois, au contraire. Ilsavaient un rêve et ils sont allés jus-qu’au bout. Ils ont réussi à s’approprierun bout du territoire de la Floride, enbordure de la mer. Ce n’est pas rien!Finalement, je trouve qu’ils avaientun certain courage.» •

fant, on nous raconte des histoires aulieu de nous lire des poèmes!»

La part incontrôlableLa découverte se situe également ducôté de sa propre démarche d’écri-vain. Invité dans les cours de créationlittéraire, il avoue avoir apprécié cette(rare) occasion de réfléchir à sa façond’écrire, intitulant sa première inter-vention Comment je n’ai pas écrit cer-

tains de mes livres. «J’admire l’Oulipoet j’aime me donner des structureslorsque j’écris, explique-t-il, mais il ya inévitablement des bouts que je necontrôle pas. Je m’en aperçois aprèscoup, comme si des parties de mes ou-vrages s’étaient écrites en dépit dema volonté, à mon insu. J’avais le goûtde partager cet aspect de la créationavec les étudiants.»

Instinct ou inspiration, cette part in-explicable de sa production l’aura vi-siblement bien servi, puisqu’il vient dese voir décerner, le 29 septembre der-nier, le Grand Prix 2006 du Festival in-ternational de la poésie de Trois-Rivières pour son recueil Le pas gagné

(Herbes rouges, 2005). Par le passé, ila également reçu, en 1988, le Prix duGouverneur général du Canada pourson recueil Papiers d’épidémie (Herbesrouges, 1987) et le Prix d’excellencepour le meilleur texte de fiction, dé-cerné par l’Association des éditeurs depériodiques culturels québécois pourMusiques, dernier mouvement (LaNouvelle barre du jour, 1987) •

L’UQAM / le 2 octobre 2006 / 9

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes• C’est au Québec que l’on observe un des vieillissements de la population

les plus rapides et les plus élevés du monde : les personnes âgées repré-sentent aujourd’hui 13% de la population et l’âge médian des Québécoisdépasse la barre des 38 ans. Parmi les aînés, la population âgée de 80 anset plus a augmenté de 42 % entre 1991 et 2001. En nombre absolu, oncompte actuellement 220000 citoyens âgés de 80 ans et plus, nombre quisera multiplié par près de trois en 2031, selon les prévisions de l’Institutde statistique du Québec;

• On compte au Québec 2 500 résidences privées, pour la plupart à but lu-cratif, qui accueillent 80 000 personnes âgées en perte d’autonomie, soitdeux fois plus que les ressources institutionnelles, du type centre d’hé-bergement;

• Le revu total moyen des hommes âgés de 65 ans et plus se situe autourde 22 000 $ par année, tandis que celui des femmes dépasse à peine13 500 $.

Source : Paroles de résidents. Droits et pouvoir d’agir des personnes âgées en résidence et encentre d’hébergement, recherche soumise au ministère de la Santé et des Services so-ciaux du Québec et au Secrétariat aux aînés.

L’importance d’écouter les citoyens du 3e âge«On dirait qu’on n’a pas de placenous, les vieux. Tu sais moi, j’ai déjàété jeune mais eux n’ont jamais étévieux. Alors comment voulez-vousqu’ils nous comprennent?» demandeMme M., 96 ans. Son témoignage, etceux d’une trentaine d’autres aînés, seretrouvent dans une étude intituléeParoles de résidents. «Nous avons vouludonner la parole aux personnes âgéesqui vivent dans des milieux d’héber-gement et soulever des questions sur lerespect de leurs droits fondamentaux àla sécurité, à la liberté et à la dignité»,explique Michèle Charpentier, profes-seure à l’École de travail social.

L’étude, qui se base sur le conceptd’empowerment, porte un regard nou-veau sur la vieillesse. Elle ne met pasl’accent sur la misère et la dépendan-ce des personnes âgées, mais sur leurcapacité d’agir. «C’est pourquoi nousrecommandons la création, dans tousles types de résidences pour personnesâgées, de divers comités favorisant lareprésentation et la défense de leursdroits, ainsi que leur participation :animation sociale, loisirs, journal, dé-coration…»

La sécurité avant la libertéLes aînés qui se retrouvent dans uncentre d’hébergement ou dans une ré-sidence, après avoir connu des an-nées de solitude, ont souvent une vi-sion positive de leur milieu et insistentsur l’importance de leurs liens avec lepersonnel soignant, souligne MmeCharpentier. Pour eux, la sécurité prime

sur la liberté. «Une dame de plus de 90ans nous racontait qu’elle s’était ha-bituée aux différentes contraintes…du moment qu’il y a de bons repas et

un peu de considération, disait-elle.» Ilssavent, par ailleurs, user de leur margede liberté, si minime soit-elle, pour seprocurer des petits plaisirs et mêmepour revendiquer des droits.

Le recours à des placements tem-poraires ou transitoires, qui multi-plient les relocalisations et déstabilisentles personnes âgées, devrait être évité,souligne l’étude. C’est pourquoi il estrecommandé de revoir l’offre des ser-vices publics d’hébergement et de sou-tien à domicile pour diminuer la fré-quence des déplacements.

L’étude démontre également l’im-portance pour les aînés de la rémines-cence de leur vie passée. Les ateliersd’écriture de type autobiographique oules récits de vie contribuent à leur re-donner une dignité et à contrer l’ennuiet la routine qui génèrent la passivité.«Plusieurs d’entre eux ont connu la crise économique, la guerre et denombreuses pertes, rappelle MmeCharpentier. On ne traverse pas 70 ou 80années de vie sans avoir acquis une cer-taine force et des stratégies de survie.»

Certains milieux d’hébergementsont des lieux fermés où règne uneforme de promiscuité suscitant parfoisdes tensions, voire des conflits, asso-ciés le plus souvent aux comporte-ments perturbateurs de personnesprésentant des pertes cognitives :lamentations, errance, agressivité, etc.D’où l’importance d’une présence plusgrande de travailleurs sociaux et d’es-paces spécifiques et adaptés aux be-soins des gens.

Depuis 20 ans, les milieux d’hé-bergement ont subi des transforma-tions majeures : désinstitutionnalisa-tion, politique de maintien à domicileet vulnérabilité accrue des personneshébergées, des femmes en grande ma-jorité. Alors que le Québec connaît unvieillissement accéléré de sa populationâgée, les services de maintien à domi-cile demeurent sous-financés et l’offrede services publics d’hébergement estréduite à cause, notamment, de la fer-meture de lits et d’un resserrement descritères d’admissibilité dans les centresd’hébergement et de soins de longuedurée, lesquels sont réservés désormais

aux cas dits lourds (très grande perted’autonomie). C’est dans ce contextequ’il faut comprendre la forte expan-sion des résidences privées à but lu-cratif, observe Mme Charpentier.

Créer des passerellesOn assiste, depuis quelques années, àune hybridation des ressources d’hé-bergement, à mi-chemin entre le ré-seau de la santé et le marché, dit lachercheuse. On constate ainsi unemultiplication de partenariats public-privé sous différentes formes : héber-gement temporaire, réservation deplaces à des fins de réadaptation et deconvalescence, ou pour désengorgerdes urgences. «Dans chaque cas, onpeut retrouver le meilleur comme le

pire, des modèles inspirants et des mi-lieux problématiques. L’important estde favoriser la diversité des milieux devie et de créer davantage de passe-relles, non seulement entre le public etle privé, mais aussi vers d’autres pôlesd’initiatives, comme ceux de l’éco-nomie sociale et de la famille. Chosecertaine, il n’existe pas de modèleunique ou idéal», soutient MmeCharpentier.

«Les aînés que nous avons ren-contrés nous sont apparus vulnérables,certes, mais surtout passionnants surle plan humain. L’écrivaine MargueriteYourcenard ne disait-elle pas que l’undes privilèges de la vieillesse était depouvoir jeter le masque en toute chose.Après, il nous reste… l’essentiel.» •

Michèle Charpentier, professeure à l’É-cole de travail social, a dirigé l’étudeintitulée Paroles de résidents. Droits etpouvoir d’agir des personnes âgées enrésidence et en centre d’hébergement.

Photo : Nathalie St-Pierre

Claude Gauvreau

PUBLICITÉ

10 / L’UQAM / le 2 octobre 2006

Formulaire WebPour nous communiquer les coordonnées de vos événements,veuillez utiliser le formulaire àl’adresse suivante:www.uqam.ca/evenements

10 jours avant la parution.Prochaines parutions :16 et 30 octobre 2006.

LE CAMPUSSURMARDI 3 OCTOBREGalerie de l'UQAMExposition : «L’air du temps /Weathervane», jusqu'au samedi 7 octobre, du mardi au samedi de 12h à 18h.Pavillon Judith-Jasmin, salle J-R120,1400, rue Berri (Métro Berri-UQAM).Renseignements :[email protected]

Département de musiqueConcert-midi avec l'EnsemblePentaèdre, de 12h15 à 13h15.Interprètes : Danièle Bourget, flûte;Normand Forget, hautbois; MartinCarpentier, clarinette; MathieuLussier, basson et Louis-PhilippeMarsolais, cor.Pavillon de musique, salle F-3080.Renseignements : Hélène Gagnon(514) 987-3000, poste [email protected]

www.musique.uqam.ca

CELAT-UQAM (Centreinteruniversitaire sur les lettres,les arts et les traditions)Conférence-causerie : «Voir des voixanonymes : le théâtre expérimentalde Gertrude Stein», de 12h30 à 14h.Conférencier : Jean-François Côté,Département de sociologie, UQAM.Pavillon 279 Sainte-Catherine Est,salle DC-2300.Renseignements : Caroline Désy(514) 987-3000, poste [email protected]

www.celat.ulaval.ca

CERB (Centre d'Études et derecherche sur le Brésil)Les midis Brésil brunché : «Mauá etl'Empereur», film (v.o.-s.t.fr.), à 12h30.Pavillon Judith-Jasmin, salle J-1060.Renseignements :Véronique Covanti(514) 987 3000, poste [email protected]

www.unites.uqam.ca/bresil

Capteur de rêves2e édition du Caméléon, festival dufilm étudiant de l'UQAM, projectionspubliques : 3 octobre à 19h, 4 octobre à 15h et 19h.Pavillon Judith-Jasmin, Bar L’Après-cours (J-M100).Spectacle de clôture: 9 octobreà 21h30.Au petit café campus, 57, Prince-Arthur O.Renseignements : Mathieu Dubois(514) 987-3000, poste [email protected]

www.capteurdereves.org/cameleon

MERCREDI 4 OCTOBREChaire en relations publiquesColloque : «Développement durableet communications : vers un nouvelengagement des communicateurs?»,de 8h30 à 16h30.Le colloque permettra de mieuxcomprendre comment le Plan dedéveloppement durable peut être intégré dans les stratégies dedéveloppement des organisations.Pavillon des Sciences biologiques,Complexe Pierre-Dansereau.Renseignements : Judith Goudreau(514) 987-3000, poste [email protected]

www.crp.uqam.ca

Centre de designExposition : «Design Vlaanderen»,jusqu'au 22 octobre, du mercredi audimanche, de 12h à 18h.Pavillon de Design, salle DE-R200,1440, rue Sanguinet (Métro Berri-UQAM).Renseignements :(514) [email protected]

www.centrededesign.uqam.ca

Département d'histoireConférence : Laboratoire d'histoire etde patrimoine de Montréal, de 17h à19h.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-6290.Renseignements :Isabelle Bisson-Carpentier(514) 987-3000, poste [email protected]

JEUDI 5 OCTOBRELe groupe de recherche LIRE duDépartement d'éducation etformation spécialiséesColloque international : «Laprévention de l'échec scolaire, unenotion à redéfinir» (voir article,pages 1 et 2).Renseignements :Jean-Paul Martinez(514) 987-3000, poste [email protected]

www.fse.uqam.ca/pdf/depliant%20

Colloque%20Web.pdf

Chaire Raoul-Dandurand enétudes stratégiques etdiplomatiquesColloque : «Le Congrès américainsous les projecteurs», de 8h à 18h.Nombreux participants.Hôtel Plaza, 505 Sherbrooke Est.Renseignements : Linda Bouchard(514) [email protected]

www.dandurand.uqam.ca

CRIEC (Centre de recherche surl'immigration, l'ethnicité et lacitoyenneté)Conférence : «Discriminationintersectorielle», de 9h à 12h.Nombreux conférenciers.Pavillon Athanase-David, salle D-R200.Renseignements : Samia Aden(514) [email protected]

UQAM GénérationsConférence : «Portrait de l'électricitéau Québec et les enjeux desdifférentes filières : connaître nos dif-férences», de 13h30 à 15h.Conférencier : Claude Demers,ingénieur géologue, Hydro-Québec.Pavillon Maisonneuve, salle B-R200.Renseignements : Chantal [email protected]

www.generations.uqam.ca

Faculté de science politique et de droitConférence : «Les beaux jeudis dudroit de la consommation», de 16h à17h30.Conférencière : Nathalie Vézina,Faculté de droit, Université deSherbrooke.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-1715.Renseignements :Pierre-Claude Lafond(514) 987-3000, poste [email protected]

Faculté des sciencesGrande conférence du Cœur dessciences : «Une histoire de l'univers»,à 19h.

Conférencier : Hubert Reeves.Pavillon Sherbrooke, GrandAmphithéâtre (SH-2800).Renseignements :(514) 987-3000, poste 3678 coeurdessciences.uqam.ca

www.coeurdessciences.uqam.ca

VENDREDI 6 OCTOBRECIRST (Centre interuniversitairede recherche sur la science et latechnologie)Conférence : «Le plafond de verredans le monde académique», de12h30 à 14h.Conférencière : Catherine Marry,directrice de recherche au CNRS,Centre Maurice Halbwachs, Paris.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-3235.Renseignements :Marie-Andrée Desgagné[email protected]

www.cirst.uqam.ca

MARDI 10 OCTOBRECERB et Observatoire desAmériques Les midis Brésil brunché : «Électionsgénérales au Brésil», à 12h30.Nombreux conférenciers.Pavillon Judith-Jasmin, salle J-1060.Renseignements :Véronique Covanti(514) 987 3000, poste [email protected]

www.unites.uqam.ca/bresil

CELAT-UQAM (Centreinteruniversitaire sur les lettres,les arts et les traditions)Conférence-causerie : «Le geste esthé-

tique : l'expression corporelle dansle domaine de l'art», de 12h30 à 14h.Conférencière : Nuria Carton deGrammont Lara, candidate à lamaîtrise en histoire de l'art àl'UQAM.Pavillon 279 Sainte-Catherine Est,salle DC-2300.Renseignements : Caroline Désy(514) 987-3000, poste [email protected]

www.celat.ulaval.ca

Chaire de coopération Guy-BernierSéminaire : «Diagnostic de ladimension éthique au sein descaisses Desjardins», de 17h30 à 19h.Conférencier : Michel Séguin,Département d'organisation etressources humaines.Pavillon des Sciences de la gestion,salle R-2895.Renseignements :Anne-Marie Bhéreur(514) [email protected]

CRIECDébat public : «Les défis del'accommodement raisonnable dansl'espace public», de 19h à 21h.Nombreux conférenciers.Pavillon Athanase-David,

Salle D-R200.Renseignements :Ann-Marie Field987-3000, poste [email protected]

www.criec.uqam.ca

MERCREDI 11 OCTOBREDépartement de géographie3e Symposium du Réseau canadiend'étude des risques et dangers,jusqu'au 13 octobre.Coprésidé par Michel Jébrak, vice-recteur à la Recherche et à la créationde l'UQAM et Michel C. Doré, sous-ministre associé au ministère de laSécurité publique du Québec etcoordonnateur gouvernemental ensécurité civile. Pavillon Judith-Jasmin, Salle Marie-Gérin-Lajoie (J-M400).Renseignements : Michel Dufault(514) 987-3000, poste [email protected]

[email protected]

JEUDI 12 OCTOBREChaire UNESCO de philosophieDébat-conférence : «Diversité des cul-tures et diversité des droits», de17h30 à 19h.Participants : Yves Couture,conférencier; Martin Breaugh, avocatdu diable, UQAM; Josiane Boulad-Ayoub, animatrice, UQAM.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-1950.Renseignements :Josiane Ayoub(514) 987-3000, poste [email protected]

www.unesco.chairephilo.uqam.ca

VENDREDI 13 OCTOBREChaire PEDC, CEPES, GRIMSColloque : «L'avenir de la relationtransatlantique : le Canada, l'OTANet l'Union européenne», de 8h30 à17h.Nombreux conférenciers.Centre Pierre-Péladeau, Salon orange.Renseignements :Mélanie Pouliot(514) 987-3000, poste [email protected]

www.pedc.uqam.ca

LUNDI 16 OCTOBREConférence publique : «Les universités à l’ère del’information», à 10h.Conférencier : Manuel Castells,professeur, Universitat Oberta deCatalunya et titulaire de la Chaire entechnologie de communication etsociété à la University of SouthernCalifornia.Montréal : Pavillon Sherbrooke,Amphithéâtre (SH-2800), 200, rue Sherbrooke O.Renseignements:www.teluq.uqam.ca/grandes_

conferences

Photo : Pierre St-Jacques

Conférence d'Albert JacquardLe Département d’éducation et depédagogie de l’UQAM accueilleraAlbert Jacquard, le 6 octobreprochain à 19h30 à la Salle Marie-Gérin Lajoie. À cette occasion, levulgarisateur scientifique ethumaniste prononcera uneconférence publique intitulée :«L’urgence d’une utopie réalisable»,coïncidant avec le lancement d’unnouvel essai, Mon utopie, publiéchez Stock.

À une époque où tout le monde neparle que de réalisme pour imposerla dictature de l’argent, AlbertJacquard prend ici du recul :«J'atteins l'âge où proposer uneutopie est un devoir; l'âge où lesépoques à venir semblent touteségalement éloignées : qu'ellesappartiennent à des siècles lointainsou à de prochaines décennies, ellessont toutes tapies dans un domainetemporel que je ne parcourrai pas».

Billets10 $ étudiants de l'UQAM, à laCOOP-UQAM (présentations d'unecarte étudiante valide);15 $ grand public aux librairiesRenaud-Bray participantes, ou 20 $ à l'entrée, le 6 octobre.

Renseignements :(514) 987-3000, poste 3637www.liaisonsdavenir.com

L’UQAM / le 2 octobre 2006 / 11

D’ICITITRES

Dans la zone « grise » du pouvoir

Laissé à lui-même, Lucien Bouchardn’aurait jamais fait adopter la loi surl’équité salariale lorsqu’il était pre-mier ministre. C’est ce que révèle l’unde ses anciens conseillers, Jean-François Lisée, dans l’ouvrage intituléLes éminences grises, à l’ombre du

pouvoir, publié aux éditions HurtubiseHMH. Ce livre, écrit conjointementpar les professeurs en communica-tions Yves Théorêt (UQAM) et AndréLafrance (Université de Montréal), dé-crit les rôles de ceux qui se trouventdans l’entourage restreint des chefsd’État et que l’on appelle communé-ment les éminences grises.

Les deux auteurs ont interviewéplusieurs de ces personnes non éluesqui ont joué un rôle de conseiller et deconfident auprès de différents chefs degouvernement : Jacques Attali (Fran-çois Mitterand), Jean-Roch Boivin(René Lévesque et Lucien Bouchard),David Frum (Georges W. Bush), Luc Lavoie (Brian Mulroney), Jean-François Lisée (Jacques Parizeau etLucien Bouchard), John Parisella etJean-Claude Rivest (Robert Bourassa).Ignacio Ramonet, directeur du MondeDiplomatique, apporte également sontémoignage.

Le cercle restreint du pouvoirDans les sociétés démocratiques mo-dernes, les grandes organisations –gouvernements et entreprises – sontd’une telle complexité que celui qui lespréside doit s’entourer d’un personnelloyal et compétent, explique M.Théorêt. «Les hommes politiques etautres décideurs ne peuvent avoir uneconnaissance approfondie de tous lesdossiers sur lesquels ils ont à se pro-noncer. Ils doivent soupeser l’impactde leurs décisions sur la population etles différents groupes de pression dansla société. Cela exige l’avis de nom-breuses personnes.»

Les hommes politiques sont aussiconfrontés à l’omniprésence des mé-dias. Une perception erronée, unemauvaise citation ou une réponse im-pulsive peuvent avoir des consé-quences importantes en politique.«Robert Bourassa communiquait sou-

vent avec ses conseillers entre 23 h et1h pour discuter de la nouvelle du len-demain», indique M. Théorêt.

Les éminences grises font partie ducercle restreint du pouvoir où se re-trouvent une quinzaine de personnes :conseillers politiques, chef de cabinet,directeur des communications, etc.Au sein de ce cercle doit exister unezone de confort dans laquelle on peutse parler sans retenue. «À la MaisonBlanche, le Président est entouré deplusieurs conseillers, mais seulementquatre personnes, dont l’éminencegrise, peuvent lui apporter de mau-

vaises nouvelles et même formulerdes critiques», souligne le chercheur.

Une affection partagéeSans être un spécialiste en tout, l’émi-nence grise assume plusieurs rôles etdoit posséder des compétences tech-niques et politiques particulières, ob-serve M. Théorêt. «Elle contrôle l’ac-cès au décideur et le protège,intervient en son nom, filtre l’infor-mation, propose une construction dela réalité et essaie d’anticiper leschoses.» De plus, l’éminence grise oc-cupe une position privilégiée et,contrairement aux autres prochesconseillers, entretient des liens affec-tifs avec le décideur, précise le pro-fesseur.

Il ne faut pas croire pour autantque ce conseiller spécial peut facile-ment imposer sa vision politique ou

même manipuler son chef, même sison influence est parfois considérable.«David Frum est celui qui a rédigé lefameux discours de Bush sur l’axe du

mal, au lendemain des attentats du 11septembre. Luc Lavoie a joué un rôleclé dans les négociations visant à in-clure le Mexique dans l’Accord delibre-échange avec les États-Unis.Même chose pour Jean-Claude Rivestdans le dossier du Lac Meech ou pourJohn Parisella dans celui de la crised’Oka. Jacques Attali en France etJean-Claude Rivest ont refusé despostes de ministre parce qu’ils avaientplus d’influence en étant conseillers.»

La système démocratique exige latransparence, mais pour qu’il fonc-tionne efficacement, on est obligé decréer autour du décideur un entoura-ge informel qui travaille dans la dis-crétion. C’est un des paradoxes de ladémocratie, affirme Yves Théorêt.

Selon lui, ces anciens conseillersoccupent tous aujourd’hui des fonc-tions importantes dans divers do-maines et n’éprouvent pas de nostalgieparticulière. «Ils ont travaillé commedes forcenés et certains n’avaient plusde vie familiale. Mais ils étaient dansle feu de l’action et avaient leur mot àdire sur les règles du jeu politique. Etc’est extrêmement grisant.»

Comme l’a déclaré un jour HenryKissinger, conseiller du président amé-ricain Richard Nixon : «Le pouvoir estl’aphrodisiaque ultime!» •

Yves Théorêt, directeur de l’École des médias, est le coauteur de l’ouvrage Les émi-nences grises, à l’ombre du pouvoir.

Photo : Nathalie St-Pierre

Claude Gauvreau

Entre généalogie, science et géographieLes taches solaires (Boréal) constitue lequatrième et plus récent roman de Jean-François Chassay, professeur auDépartement d’études littéraires. On yfait la rencontre de l’astrophysicien etnarrateur Charles Bodry, qui recons-truit pour nous une partie de son his-toire familiale, à la manière d’une quêtegénéalogique, en alternant le passé et leprésent, chaque chapitre étant sousl’auspice d’une planète du système so-laire.

Tout débute avec son ancêtre Jean,qui débarque en Nouvelle-France en1755 avec l’idée fixe de construire un

canal comme celui du Midi, qui le fascine tant. Mais les aléas de l’histoire nelui feront pas de cadeaux. En racontant l’épopée de son aïeul, de Montréal jus-qu’en Louisiane et retour, le narrateur retrace autant l’histoire de la colonie fran-çaise en Amérique que sa propre histoire.

De digressions à teneur scientifique – il est fasciné par les chiffres – aux ré-flexions à l’humour grinçant sur la société actuelle, le narrateur nous dévoile lamalédiction qui pèse sur la lignée des Bodry, de Jean Ier à Jean VI, en passantpar Jean II bis et autres descendants homonymes. L’esprit de Garcia Marquezrôde en ces pages, qui nous conduisent vers l’impossibilité d’échapper à son his-toire familiale, mais aussi, parallèlement, au devoir de rompre avec ce narcis-sisme qui nous empêche de saisir ce que nous sommes et quelle est notre placeen ce monde.

Le journal de bord d’un écrivain«Il ne s’agit pas du tout, en effet, d’unjournal intime (…), peut-on lire dansla note liminaire de l’ultime ouvragedu professeur, essayiste, poète et ro-mancier Noël Audet, intitulé Entre la

boussole et l’étoile – Livre de bord

1984-2005 (journal) et publié chezXYZ éditeur. J’ai plutôt voulu noterici, au petit bonheur des jours,quelques idées qui me semblaient ir-résistibles et qui ne trouvaient aucunpoint de chute plus propice. C’est lelivre de bord de ma navigation intel-lectuelle ou artistique.»

L’ancien professeur du Département d’études littéraire, emporté par le can-cer en décembre dernier, y a consigné ses réflexions et ses interrogations, entreautres sur la culture, la littérature, le nationalisme, la langue française qué-bécoise et l’avenir de l’être humain. Mais par-dessus tout, ce journal est im-prégné du désir de l’écrivain de célébrer «le simple bonheur de vivre dans toutel’épaisseur de ses sens (…); la tendre force et la consolation de l’amour; enfin,la splendeur toujours étonnante de l’art, l’art qui nous prend dans sa main etnous emporte, qui nous berce au sein de son harmonie, qui donne un sens àce qui n’en avait pas jusque-là; l’art qui seul nous sauve et nourrit, depuis lapeinture rupestre de nos ancêtres jusqu’à la fin des temps.»

PUBLICITÉ

PUBLICITÉ