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ROPOS : Le «bras canadien» des mers Au début du mois de septembre, l’équipe de Kim Juniper a reçu un appel d’une compagnie pétrolière dont les installations dans le golfe du Mexique avaient été endommagées par l’ouragan Katrina. Les gestion- naires voulaient évaluer l’étendue des dommages subis par leur plateforme sous la surface de l’eau et le groupe canadien était l’un des seuls au monde à pouvoir les aider. Depuis bientôt dix ans, Kim Juniper est à la tête de la Canadian Scientific Submersible Facility (CSSF), une entreprise privée à but non lu- cratif propriétaire d’un sous-marin baptisé ROPOS. Capable de descendre à trois kilomètres sous la surface des eaux, cet engin est équipé de caméras, de bras mécaniques et de sondes de toutes sortes. «Il ne s’agit pas d’un sous-marin habité, mais bien d’un robot téléguidé», précise le profes- seur du Département des sciences biologiques. Pour résumer, les opérateurs qui se trouvent à bord d’un bateau suivent le parcours de ROPOS grâce aux caméras qui balaient le sol et dont les images sont retransmises sur un écran d’or- dinateur. Ils guident sa trajectoire avec un manche à balai, un peu comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo. Ils peuvent ainsi explorer les abysses, cueillir des échantillons, réparer des infrastructures sous-marines, etc. À la découverte d’écosystèmes insoupçonnés Des sous-marins capables de des- cendre à une telle profondeur, il n’en existe que trois en Amérique du Nord. Un premier à Woods Hole – le célèbre Institut des sciences de la mer situé dans le Massachusetts –, un second au Monterey Bay Aquarium Research Institute, en Californie, et celui du CSSF. Ce dernier est basé à Victoria, en Colombie-Britannique, mais il a voyagé un peu partout sur la planète. Son expédition la plus «exotique» s’est déroulée au cours de l’été 2004 alors qu’une équipe de scientifiques, dont faisait partie Kim Juniper, s’est rendue dans l’archipel des îles Mariannes, à l’est des Philippines. Les chercheurs, principalement des Canadiens et des Américains, ont alors eu recours à ROPOS pour ex- plorer sept volcans sous-marins. Très souvent, ROPOS est loué à des équipes de recherche internatio- nales qui l’embarquent à bord d’un navire et partent en expédition. «On a découvert des écosystèmes insoup- çonnés grâce à lui», rapporte le pro- fesseur Juniper, qui a fondé le CSSF lorsque Pêches et Océans Canada, père de ROPOS, a voulu mettre le robot au rancart au milieu des années 1990, faute de budget. Le reste du temps, ROPOS est loué à des entre- prises privées qui veulent entretenir ou réparer leurs équipements sous- marins, les compagnies pétrolières ou de télécommunications, par exemple. «De cette façon, on arrive à boucler le budget et à maintenir ROPOS en vie», dit l’océanographe. L’équipe du CSSF n’est finalement pas allée dans le golfe du Mexique au mois de septembre. Elle ne pouvait se rendre sur place assez vite au goût des gestionnaires de l’entreprise qui per- dait plusieurs millions de dollars par jour. Mais ROPOS n’est pas au chô- mage pour autant, au contraire. Ces jours-ci, il joue un rôle central dans de la mise en chantier de VENUS, un im- portant projet qui permettra aux cher- cheurs du monde entier d’observer le plancher océanique en temps réel, grâce à une simple connexion Internet. «Nous sommes en train d’installer plusieurs kilomètres de câbles optiques sur le plancher océa- nique, dans la baie de Saanich, sur le pourtour de l’île de Vancouver. Ces câbles seront munis de caméras, La main de ROPOS récupère un échantillon au fond du Pacifique. Photos : Canadian Scientific Submersible Facility Dominique Forget Une photo des fonds marins prise par ROPOS. Suite en page 2 La campagne franchit le cap des 50 millions de dollars ! C’est avec grande fierté que le vice-président de la Fondation de l’UQAM, également vice-recteur aux Affaires publiques et au développe- ment et secrétaire général, M. Pierre Parent, annonçait la semaine dernière que la barre des 50 millions $ de la campagne majeure de développement était franchie. Rappelons que cette campagne, la plus importante de l’his- toire de l’UQAM, est présidée par M. Réal Raymond, président et chef de la direction de la Banque Nationale et di- plômé de l’ÉSG-UQAM. La campagne 2002-2007 n’est pas terminée pour autant. En effet, préci- se M. Parent, il reste énormément de projets de recherche à financer et on veut également bonifier l’appui finan- cier aux étudiants. «Cette annonce est l’occasion de remercier chaleureuse- ment tous ceux qui ont déjà donné et constitue un appel à continuer. Car nous souhaitons dépasser largement l’objectif d’ici la fin de la campagne. Il a été très stimulant de solliciter des fonds de l’extérieur, mais la collectivité de l’UQAM a été également très géné- reuse. Notre Cabinet de campagne composé de bénévoles extrêmement actifs, soutenus par l’équipe dyna- mique de la Fondation poursuit donc ses efforts.» Continuons l’effort ! À ce jour, le secteur des entreprises a donné 88 % de la somme recueillie, soit 44,2 M $; la collectivité universi- taire, 9 % (4,3 M$); les diplômés et amis, 3 % ( 1,5 M$). Parmi les projets dont le financement reste encore à compléter, soulignons la Chaire en prévention et traitement du cancer, la Chaire en gestion de projets, l’amélio- ration des collections des biblio- thèques, ainsi que l’appui aux étu- diants dont fait partie le Fonds FARE (Fonds à l’accessibilité et à la réussite des études), pour lequel la Fondation a récolté 11,5 M$ sur un objectif de 20,5 M$. Parmi les dons reçus dernièrement, notons l’engagement de 100 000 $ de Suite en page 2 Angèle Dufresne Le journal de l’Université du Québec à Montréal Volume XXXII Numéro 3 3 octobre 2005 Recherche : les oméga-3 ne font pas de miracles Page 8 Le thé équitable, une question de justice Page 5 Dossier : dans les coulisses du multimédia Page 7 L UQAM

Page 8 une question de justice Page 5 LUQAM · La main de ROPOS récupère un échantillon au fond du Pacifique. Photos : Canadian Scientific Submersible Facility Dominique Forget

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Page 1: Page 8 une question de justice Page 5 LUQAM · La main de ROPOS récupère un échantillon au fond du Pacifique. Photos : Canadian Scientific Submersible Facility Dominique Forget

ROPOS : Le «bras canadien» des mersAu début du mois de septembre,l’équipe de Kim Juniper a reçu unappel d’une compagnie pétrolière dontles installations dans le golfe duMexique avaient été endommagéespar l’ouragan Katrina. Les gestion-naires voulaient évaluer l’étendue desdommages subis par leur plateformesous la surface de l’eau et le groupecanadien était l’un des seuls aumonde à pouvoir les aider.

Depuis bientôt dix ans, KimJuniper est à la tête de la CanadianScientific Submersible Facility (CSSF),une entreprise privée à but non lu-cratif propriétaire d’un sous-marinbaptisé ROPOS. Capable de descendreà trois kilomètres sous la surface deseaux, cet engin est équipé de caméras,de bras mécaniques et de sondes detoutes sortes. «Il ne s’agit pas d’unsous-marin habité, mais bien d’unrobot téléguidé», précise le profes-seur du Département des sciencesbiologiques.

Pour résumer, les opérateurs qui setrouvent à bord d’un bateau suivent leparcours de ROPOS grâce aux camérasqui balaient le sol et dont les imagessont retransmises sur un écran d’or-dinateur. Ils guident sa trajectoireavec un manche à balai, un peucomme s’il s’agissait d’un jeu vidéo.Ils peuvent ainsi explorer les abysses,cueillir des échantillons, réparer desinfrastructures sous-marines, etc.

À la découverte d’écosystèmesinsoupçonnésDes sous-marins capables de des-cendre à une telle profondeur, il n’enexiste que trois en Amérique du Nord.Un premier à Woods Hole – le célèbreInstitut des sciences de la mer situédans le Massachusetts –, un secondau Monterey Bay Aquarium ResearchInstitute, en Californie, et celui duCSSF. Ce dernier est basé à Victoria,en Colombie-Britannique, mais il a

voyagé un peu partout sur la planète.Son expédition la plus «exotique»s’est déroulée au cours de l’été 2004alors qu’une équipe de scientifiques,dont faisait partie Kim Juniper, s’estrendue dans l’archipel des îlesMariannes, à l’est des Philippines. Leschercheurs, principalement desCanadiens et des Américains, ontalors eu recours à ROPOS pour ex-plorer sept volcans sous-marins.

Très souvent, ROPOS est loué à

des équipes de recherche internatio-nales qui l’embarquent à bord d’unnavire et partent en expédition. «On adécouvert des écosystèmes insoup-çonnés grâce à lui», rapporte le pro-fesseur Juniper, qui a fondé le CSSFlorsque Pêches et Océans Canada,père de ROPOS, a voulu mettre lerobot au rancart au milieu des années1990, faute de budget. Le reste dutemps, ROPOS est loué à des entre-prises privées qui veulent entretenirou réparer leurs équipements sous-marins, les compagnies pétrolièresou de télécommunications, parexemple. «De cette façon, on arrive àboucler le budget et à maintenirROPOS en vie», dit l’océanographe.

L’équipe du CSSF n’est finalementpas allée dans le golfe du Mexique aumois de septembre. Elle ne pouvait serendre sur place assez vite au goût desgestionnaires de l’entreprise qui per-dait plusieurs millions de dollars parjour. Mais ROPOS n’est pas au chô-mage pour autant, au contraire. Cesjours-ci, il joue un rôle central dans dela mise en chantier de VENUS, un im-portant projet qui permettra aux cher-cheurs du monde entier d’observer leplancher océanique en temps réel,grâce à une simple connexionInternet. «Nous sommes en traind’installer plusieurs kilomètres decâbles optiques sur le plancher océa-nique, dans la baie de Saanich, sur lepourtour de l’île de Vancouver. Cescâbles seront munis de caméras,

La main de ROPOS récupère un échantillon au fond du Pacifique.

Photos : Canadian Scientific Submersible Facility

Dominique Forget

Une photo des fonds marins prise par ROPOS. Suite en page 2

La campagnefranchit le cap des 50 millions de dollars !

C’est avec grande fierté que levice-président de la Fondation del’UQAM, également vice-recteur auxAffaires publiques et au développe-ment et secrétaire général, M. PierreParent, annonçait la semaine dernièreque la barre des 50 millions $ de lacampagne majeure de développementétait franchie. Rappelons que cettecampagne, la plus importante de l’his-toire de l’UQAM, est présidée par M.Réal Raymond, président et chef de ladirection de la Banque Nationale et di-plômé de l’ÉSG-UQAM.

La campagne 2002-2007 n’est pasterminée pour autant. En effet, préci-se M. Parent, il reste énormément deprojets de recherche à financer et onveut également bonifier l’appui finan-cier aux étudiants. «Cette annonce estl’occasion de remercier chaleureuse-ment tous ceux qui ont déjà donné etconstitue un appel à continuer. Carnous souhaitons dépasser largementl’objectif d’ici la fin de la campagne. Ila été très stimulant de solliciter desfonds de l’extérieur, mais la collectivitéde l’UQAM a été également très géné-reuse. Notre Cabinet de campagnecomposé de bénévoles extrêmementactifs, soutenus par l’équipe dyna-mique de la Fondation poursuit doncses efforts.»

Continuons l’effort !À ce jour, le secteur des entreprises adonné 88 % de la somme recueillie,soit 44,2 M $; la collectivité universi-taire, 9 % (4,3 M$); les diplômés etamis, 3 % ( 1,5 M$). Parmi les projetsdont le financement reste encore àcompléter, soulignons la Chaire enprévention et traitement du cancer, laChaire en gestion de projets, l’amélio-ration des collections des biblio-thèques, ainsi que l’appui aux étu-diants dont fait partie le Fonds FARE(Fonds à l’accessibilité et à la réussitedes études), pour lequel la Fondationa récolté 11,5 M$ sur un objectif de20,5 M$.

Parmi les dons reçus dernièrement,notons l’engagement de 100 000 $ de

Suite en page 2

Angèle Dufresne

Le journal del’Université du Québec

à Montréal

Volume XXXIINuméro 33 octobre 2005

Recherche : les oméga-3 ne font pas de miraclesPage 8Le thé équitable,

une question de justice

Page 5

Dossier : dans les coulisses du multimédiaPage 7

L’UQAM

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2 / L’UQAM / le 3 octobre 2005

Le journal L’UQAM est publié par le Service des communications, Division de l’information.Directeur des communicationsDaniel HébertDirectrice du journalAngèle DufresneRédaction Marie-Claude Bourdon, Anne-Marie Brunet, Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude GauvreauPhotos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphiqueJean Gladu, designerInfographieService des communications Division de la promotion institutionnellePublicité Catherine LevasseurCommunications Publi-Services Inc. (450) 227-8414, poste 303Impression Payette & Simms (Saint-Lambert)Adresse du journalPavillon WB-5300Téléphone : 987-6177 • Télécopieur : 987-0306Adresse courriel [email protected] Web du journalwww.journal.uqam.ca/Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0831-7216Les textes de L’UQAM peuvent être reproduits, sansautorisation, avec mention obligatoire de la source.

Université du Québec à MontréalCase postale 8888, succ. Centre-ville, MontréalQuébec H3C 3P8

L’UQAM

Le robot téléguidé ROPOS capable de descendre à trois kilomètres sous l’eau.

Photo : Canadian Scientific Submersible Facility

d’hydrophones et d’autres équipements de mesure qui vontnous permettre de suivre l’état de l’écosystème en direct, 24heures sur 24.»

2,3 M $ pour une mise à jourLe projet VENUS sera suivi par NEPTUNE, une initiative en-core plus ambitieuse qui permettra d’installer plus de 3 000kilomètres de câbles sur l’ensemble de la plaque tectoniqueJuan de Fuca, au large de la Colombie-Britannique et des Étatsde Washington et de l’Oregon. Encore une fois, ROPOS joue-ra un rôle de première importance. Les câbles seront installéssi profondément qu’il sera impossible pour les plongeurs des’y rendre et trop dangereux pour les sous-marins habités detenter l’aventure.

«Travailler plusieurs kilomètres sous l’eau, c’est un peucomme travailler dans l’espace, compare le professeur Juniper.Une petite manipulation comme le branchement d’un câbledans un port d’attache peut prendre plusieurs heures.» Un peucomme le bras canadien, ROPOS effectue les manipulationslentement, mais avec une fine précision.

Cette année, l’équipe de ROPOS a reçu 2,3 millions de dol-lars des gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique pour remettre à jour et améliorer le submersible.Les modifications permettront notamment d’embarquer ROPOSsur de plus petits bateaux, de le mettre à l’eau plus aisémentet même de l’opérer à des centaines de kilomètres de distan-ce. «Grâce à une antenne satellite, les images de ROPOS pour-ront être retransmises en direct par Internet, explique le pro-fesseur. À partir de mon bureau de l’UQAM, je pourrai suivreses mouvements et collecter des échantillons. Je pourraifaire quelques manipulations au fond du Pacifique en après-midi et dormir dans mon lit à Montréal le soir même.» •

Addenda Capital destiné à la ChaireRaoul-Dandurand en études straté-giques et diplomatiques, un don ennature d’équipement informatiquede 1 010 810 $ de la compagnie EDS,un engagement de 50 000 $ del’Union des producteurs agricolesdu Québec pour la Chaire Philippe-Parisault de formation en mondiali-sation des marchés de l’agroalimen-taire et un engagement d’une valeurde 500 000 $ de la Fondation RenéMalo en vue de la création d’uneChaire en cinéma et en stratégies deproduction culturelle. Soulignonsenfin que le projet spécial de sollici-tation piloté par le chancelier del’UQAM, M. Pierre J. Jeanniot, apermis de recueillir à ce jour auprèsd’amis de l’université, la somme de104 363 $. Une très belle réussite! •

Lancement le 6 octobre

La campagne Centraide 2005 débute très bientôtÀ la veille du grand lancement dela campagne Centraide-UQAM, à la ca-fétéria La Verrière (pavillon Hubert-Aquin) par un petit-déjeuner, le 6 oc-tobre prochain, son directeur M. DenisBertrand, rappelle les principaux ob-jectifs de la campagne 2005 : unecampagne plus courte, plus décen-tralisée et personnalisée, mieux ci-blée, menée sans pression indue et res-pectueuse, comme toujours, ducaractère confidentiel des dons.

La campagne 2005 tiendra ses ac-tivités sur une période beaucoup pluscourte qu’avant, soit du 6 octobre au2 décembre, date à laquelle se feral’annonce des résultats et le tiraged’œuvres données par la communau-té universitaire à ceux qui y auront

participé. Rappelons que la campagnesera menée par des bénévoles desunités de base (services, facultés, dé-partements) qui solliciteront leurs col-lègues, individuellement, pour les in-citer à faire un don.

À nouveau cette année, les étu-diants seront invités à participer à laCourse des huards qui a connu unfranc succès en 2004. C’est trèssimple : il s’agit de déposer une piècede 1 $ sur de grands logos de Cen-traide situés à plusieurs endroits stra-tégiques du campus. Les nouveauxemployés, les grands donateurs (lea-ders, membres des cercles de 850 $,650 $ et 450 $) seront particulière-ment ciblés cette année, de mêmeque les retraités de l’UQAM et les do-

nateurs des autres années qui n’au-raient pas fait un don en 2004.

On s’attend à ce que tous ceux quiseront sollicités personnellement parl’équipe de bénévoles de Centraide re-mettent leur carte de souscription ca-chetée, quel que soit leur don et mêmes’ils ne peuvent pas donner. Ce mode

Les moments clés à venir• Le petit-déjeuner de lancement, à la cafétéria La Verrière (pavillon

Hubert-Aquin), le 6 octobre. Les billets sont en vente au prix de 4 $.Des prix de participation seront offerts.

• La vente de la collation pomme-fromage Centraide, le 9 octobre, auxprincipales portes de l’Université. Prix suggéré : 2 $.

• La Course étudiante des huards, les 2 et 3 novembre, aux portes del’UQAM et dans les aires publiques. Cinq prix de participation serontofferts.

de fonctionnement permet de s’assu-rer que les personnes qui ne désirentpas donner, le fassent en toute con-naissance de cause et non par oubli ounégligence.

La campagne Centraide-UQAM arapporté 160 000 $ l’an dernier. Il fautfaire mieux cette année !

CAMPAGNE – Suite de la page 1

ROPOS – Suite de la page 1

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L’UQAM / le 3 octobre 2005 / 3

Profession : maître de langueCe ne sont ni des professeurs, nides chargés de cours, et pourtant ilsenseignent chaque année à des mil-liers d’étudiants. Méconnus à l’UQAM,les maîtres de langues y jouent pour-tant un rôle essentiel, à une époqueoù l’apprentissage d’une deuxièmeet même d’une troisième langue estpresque une nécessité.

Officialisé à la création de l’Écolede langues en 1997, le statut de maîtrede langue s’apparente à celui de pro-fesseur, puisque l’enseignement et laparticipation à la vie universitaire(comités consultatifs, activités syn-dicales, etc.) font partie de l’une etl’autre définition de tâche. Cependant,le maître de langue est appelé à ef-fectuer du développement pédago-gique plutôt que de la recherche ou dela création.

Rédaction de manuels, réalisationde CD-ROM ou de pages Web, per-fectionnement des tests de classe-ment et des exercices disponibles parle biais de logiciels ou d’Internet : ledéveloppement pédagogique est de-venu, au fil des ans, développement«technopédagogique». Les maîtres delangue ont dû, en effet, s’ajuster auxnouveaux outils informatiques et audéveloppement exponentiel du Web.«Auparavant, nous étions la principa-le ressource de l’étudiant, sinon laseule, affirme Danielle Vaillancourt,qui a enseigné l’espagnol pendant 20ans à l’Université de Montréal avantd’obtenir un poste de maître de langueà l’UQAM en janvier dernier.Aujourd’hui, il y a tellement de res-sources sur le Web que nous sommesdavantage des passeurs d’informa-tion, des interprètes culturels, qui ac-compagnons l’étudiant dans son ap-prentissage de la langue.»

Des classes plus nombreuses Affiliés au Syndicat des professeurs etprofesseures de l’UQAM (SPUQ), lesmaîtres de langue ont renouvelé leurconvention collective en 2003. Marie-Cécile Guillot, maître de langue enfrançais langue seconde et secrétairedu SPUQ depuis juin dernier, a faitpartie du Comité de négociation. Elleestime que plusieurs gains significatifsont été réalisés, entre autres le droit àla permanence, un ajustement à labaisse de la tâche d’enseignement, dessalaires tenant compte des diplômes etde l’expérience antérieure, ainsi quel’ouverture de trois nouveaux postesde maître de langue par année jusqu’àla fin de l’actuelle entente, en 2007.

Ces nouveaux postes seront lesbienvenus, puisque l’École de languesne cesse de croître. L’augmentationsubite de la clientèle depuis 1997(voir encadré) a fait grimper lenombre d’élèves par classe et consti-tue un objet de préoccupation cons-tant pour les maîtres de langue.

La moyenne cible étant de 35 étu-diants par classe depuis la création del’École, certains cours de niveau avan-cé ont déjà dû être retirés de l’horai-re parce que «seulement» 25 étudiantss’y étaient inscrits. «Pour que nosétudiants puissent poursuivre leurcursus et obtenir leur diplôme, nousavons dû les inciter à aller suivre cescours chez nos concurrents, par en-tente interuniversitaire», explique

Gladys Benudiz, maître de langue enfrançais langue seconde et directrice-adjointe de l’École de langues.

Pour pallier cette situation et pou-voir offrir des cours de niveau avan-cé, l’École doit compenser en aug-mentant le nombre d’étudiants dansles classes de débutants. Certainsgroupes comptent donc 40 ou 45 étu-diants. «Il faut alors travailler étroite-ment avec les moniteurs de langue, af-firme Danielle Vaillancourt. Mais c’estévident que ce n’est pas le contexteidéal pour favoriser les échanges.»

Malgré tout, les maîtres de languesemblent adorer leur travail. MmesBenudiz, Guillot et Vaillancourt onttoutes tenu à souligner l’entraide et lacollaboration qui caractérisent le tra-

vail quotidien des maîtres de langues,des chargés de cours, des auxiliairesd’enseignement et des employés desoutien de l’École de langues. Etpour Danielle Vaillancourt, côtoyer lesétudiants et être témoin de leurs pro-grès demeure un réel plaisir. « Il sur-vient toujours un moment, dans l’ap-prentissage d’une langue, oùl’étudiant se bute à la difficulté de “semettre la langue en bouche”, à la dif-ficulté de concrétiser verbalement cequ’il possède en théorie. Lorsquel’étudiant surmonte cette difficulté etque je vois l’émerveillement sur sonvisage, je suis chaque fois impres-sionnée, émue», explique-t-elle avecfierté •

Danielle Vaillancourt, maître de langue en espagnol.

Photos : Nathalie St-Pierre

Gladys Benudiz, maître de langue en français langue seconde et directrice-adjointede l’École de langues.

Pierre-Etienne Caza

L’École de langues à la croisée des cheminsL’École de langues est passée de 4 500 inscriptions-cours à sa création en1997 à environ 16 000 inscriptions-cours en 2004. Elle offre à ce jour des cer-tificats, programmes courts, mineures, concentrations et cours à la pièce dans12 langues : français, allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, italien, ja-ponais, portugais, russe, vietnamien et langue des signes québécoise. Etmême si elle compte dans ses rangs une vingtaine de maîtres de langue, unecentaine de chargés de cours, environ 80 auxiliaires d’enseignement (mo-niteurs de langue) et une trentaine d’employés de soutien, elle ne possèdeplus les structures suffisantes pour faire face à la demande.

Gladys Benudiz, maître de langue et directrice-adjointe, explique l’es-soufflement généralisé que ressentent les employés de l’École par les effortsque demande l’encadrement d’une clientèle souvent composée d’étudiantsétrangers, peu familiers avec les structures de l’UQAM et requérant plus d’at-tention.

Puisqu’une réflexion semblait s’imposer, un comité d’études a été missur pied quelques mois après le renouvellement de la convention collecti-ve des maîtres de langue afin de se pencher sur l’organisation de l’École. Ilréunissait des membres de la direction de l’UQAM, de l’École de langues etdu SPUQ. Ce comité doit déposer ses recommandations à la direction del’UQAM au cours de l’automne.

Par ailleurs, il est déjà confirmé que l’École de langues sera relocaliséedans le nouveau pavillon universitaire du projet d’aménagement de l’«ÎlotVoyageur» (Berri-de Maisonneuve). Elle bénéficiera alors du double de l’es-pace qu’elle occupe présentement au pavillon J.-A.-DeSève.

Exposition virtuelle sur le sportLe Service des archives et de gestiondes documents de l’UQAM vous invi-te, depuis juin dernier, à visionner l’ex-position virtuelle intitulée Vive le

sport ! …du sport de la raquette aux

olympiades modernes ! Accessible surle site www.archives.uqam.ca/exposi

tions, cette exposition regroupe 1 000pièces puisées à même les fonds et les

collections d’archives de l’UQAM dansle domaine du sport, de l’éducationphysique, du plein air et des loisirs. Ons’y laisse guider, au gré de photos oude films, des origines de la pratique dusport chez les Canadiens jusqu’à laconsécration de Montréal à titre deville olympique à vocation interna-tionale.

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4 / L’UQAM / le 3 octobre 2005

Sommet de l’ONU – Globalement un échec !Un texte de 35 pages. Voilà ce quia été adopté par le sommet des 191États membres de l’ONU à l’occasiondu 60e anniversaire de l’organisation.Un «document de compromis» quiévacuait la plupart des espoirs for-mulés par le secrétaire général desNations unies, Kofi Annan, dans leplus ambitieux projet de réforme del’ONU depuis sa création en 1945.

Pour Charles-Philippe David, titu-laire de la Chaire Raoul-Dandurand enétudes stratégiques et diplomatiques,le sommet constitue, globalement,un échec. Pourtant, l’ONU demeuretoujours pertinente, affirme-t-il. «Sielle n’existait pas, il faudrait l’inven-ter. Comme l’a déclaré un jour HenryCabot Lodge, un ancien ambassa-deur américain auprès des Nationsunies, l’ONU est vouée non pas ànous emmener au paradis, mais ànous sauver de l’enfer», rappelle M.David.

Du développement…Le sommet devait donner, notam-ment, une impulsion nouvelle auxObjectifs de développement du mil-lénaire (ODM) qui, rappelons-le,consistaient en une série d’engage-ments pris par la communauté inter-nationale en 2000 pour réduire lapauvreté dans le monde : diminuerde moitié le nombre de personnes vi-vant avec moins de 1$ par jour, rendrel’éducation primaire universelle, ré-duire la mortalité infantile, promou-voir l’égalité des sexes et combattreles grandes épidémies ou maladies en-démiques comme le sida et la malaria.

Dans le document de compromis,toute référence aux ODM a été effa-cée, observe M. David. «Ces objectifsétaient non seulement perçus commeétant de gauche mais ne correspon-daient pas à l’agenda des néo-conser-vateurs au pouvoir aux États-Unis.Pour contrecarrer la position améri-caine, il faudrait une volonté politiqueet une formidable mobilisation de la

part des pays européens, du Japon etdu Canada.»

Le fameux objectif selon lequel lespays membres de l’ONU devraientconsacrer 0,70 % de leur PIB à l’aideau développement a aussi été rejetédans les faits. «L’immense majoritédes pays développés, y compris leCanada, n’assument pas leurs res-ponsabilités alors qu’une douzaine depays dans le monde se trouvent dansune situation d’extrême urgence,constate le professeur. C’est sûre-ment un des grands échecs du som-met.»

Certains observateurs ont soulignépar ailleurs qu’en matière de déve-loppement économique et social, lecentre de gravité des prises de déci-sions collectives a glissé peu à peudes mains de l’ONU vers un ensembled’organismes qui court-circuitentl’Assemblée générale : la Banquemondiale, le Fonds monétaire inter-national et l’Organisation mondialedu commerce.

…aux droits humainsLe sommet a approuvé la créationd’un Conseil des droits de l’hommepour remplacer l’ancienne commis-sion du même nom. Comme le rap-pelle M. David, la commission étaitdiscréditée par la participation auxprises de décision d’États répressifstels que la Chine, la Libye ou lePakistan. «Le nouveau Conseil, dontil reste à définir le mandat, sera élupar l’Assemblée générale de l’ONU etses représentants proviendront depays démocratiques, précise M.David. C’est une bonne nouvelle,mais reste à savoir s’il aura le pouvoirde faire respecter les conventionsexistantes en matière de respect desdroits humains.»

On a aussi proposé la formationd’une Commission de consolidationde la paix qui pourrait mieux coor-donner le travail des agences onu-siennes afin d’apporter une aide denature économique, politique et hu-manitaire aux États en déroute. «AuTimor oriental et au Kosovo, l’ONU acontribué à la consolidation de lapaix, même si on en parle peu dansles médias. Mais cette nouvelle com-mission aura besoin de ressourcescar les opérations de maintien de lapaix coûtent près de 4 milliards $par année», souligne M. David.

Au cours du sommet, l’ONU a

fait avaliser la notion de «responsa-bilité des États de protéger» les po-pulations dans des cas de génocide,de crimes de guerre ou de crimescontre l’humanité. «Sur le plan dudroit international, c’est un progrès,affirme M. David, car cette norme vaà l’encontre de la sacro-sainte sou-veraineté des États. Espérons qu’ellesera enchâssée dans la Charte onu-sienne.»

La lutte contre le terrorisme poseégalement des défis de taille au com-bat pour le respect des droits hu-mains, poursuit M. David. Selon lui,on doit admettre que l’ONU a ac-compli un bon travail pour harmoni-ser les politiques des divers pays afinde contrer le financement des activi-tés terroristes. «Mais si on veut quel’organisation devienne un centre decoordination dans la lutte contre leterrorisme international, il faudraitd’abord reconnaître qu’elle est laseule apte à juger les actes terro-ristes, ce à quoi les États-Unis s’op-posent, puis qu’elle dispose d’un sys-tème de renseignements permettantde prévenir des attentats», ajoute-t-il.

À ses étudiants qui considèrentque l’ONU est complètement dépas-sée, Charles-Philippe David demanded’expliquer pourquoi 60 000 casquesbleus sont déployés sur la planète.«Que se passerait-il si, du jour au len-demain, on décidait de les retirer ? S’ily a moins de guerres inter-étatiquesactuellement, c’est dû en partie à laprésence de l’ONU dans certaines ré-gions du monde. À la frontière entrel’Éthiopie et l’Érythrée, pour ne citerque cet exemple, le travail peu spec-taculaire mais essentiel du personnelde l’ONU contribue à favoriser la né-gociation plutôt que l’affrontement.»

Cela dit, comme bien d’autres ex-perts, Charles-Philippe David consta-te qu’au terme de ce sommet toutreste à faire, ou presque, pour assurerune réforme en profondeur de l’ONU.«Je ne m’attendais pas au paradis,mais on ne s’est pas suffisammentéloigné de l’enfer», conclut-il •

Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.Photo : ONU

Claude Gauvreau

Pour comprendre les enjeux de la réformeAu cours des prochaines semaines, la Chaire Raoul-Dandurand en études

stratégiques et diplomatiques organisera une série de conférences pour dé-

battre des principaux thèmes de la réforme de l’ONU, tout en privilégiant

une question centrale : «réformer ou reformer, quelle est la pertinence des

Nations unies aujourd’hui ?» Les discussions se dérouleront en présence de

nombreux chercheurs, journalistes et experts d’ici et d’ailleurs.

• Jeudi 6 octobre, à 18h30 : «Réformer ou reformer». Conférence d’ou-

verture de l’ambassadeur canadien Allan Rock, Mission permanen-

te du Canada auprès des Nations unies;

• Jeudi 13 octobre, à 18h : «Vers une nouvelle sécurité collective».

Conférence d’ouverture de Peter Leuprecht, Représentant spécial du

secrétaire général pour les droits de l’homme au Cambodge;

• Jeudi 10 novembre, à 18h30 : «Gouvernance et dignité». Conférencier

à confirmer;

• Jeudi 24 novembre, à 18h30 : «Responsabilité de protéger et travail

humanitaire». Conférence d’ouverture de Paul Heinbecker, directeur

du Center for Global Relations, Governance and Policy (Université

Wilfrid Laurier);

• Jeudi 26 janvier, à 18h30 : «Les grandes puissances peuvent-elles (veu-

lent-elles) sauver l’ONU ?». Conférence d’ouverture de Louise

Fréchette, vice-secrétaire générale aux Nations unies.

À noter que toutes les conférences se tiendront à l’amphithéâtre SH-2800

du pavillon Sherbrooke, situé au 200, Sherbrooke Ouest (métro Place-des-

Arts).

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L’UQAM / le 3 octobre 2005 / 5

Justice à l’heure du thé

Les impacts réels du commerce équitableLe prix du thé, comme celui d’autresdenrées telles que le café et le cacao,ne finit pas de chuter à l’échelle in-ternationale. La multiplication del’offre et la concentration de la de-mande entre les mains de quelquesgéants de l’alimentation contribuent àmaintenir la pression à la baisse surles prix payés aux producteurs. Dansun pays comme l’Inde, où l’industriedu thé constitue le second employeuravec plus de un million de travailleurs,cette dégringolade est catastrophique.De nombreuses plantations fermentleurs portes, privant les paysans deleurs revenus et des services essen-tiels.

«Souvent installées dans des zonesmontagneuses éloignées, les planta-tions ne sont pas que des unités deproduction, expliquent les étudiantesà la maîtrise en sciences de l’envi-ronnement Saleema Hutchinson etKarine Filiatrault. Héritées du passécolonial de l’Inde, ce sont de véritablesinstitutions légalement obligées defournir tous les services de base auxtravailleurs et à leurs familles, que cesoit le logement, l’eau potable ou lesservices sanitaires. Mais avec la crisedu thé, les plantations s’acquittent demoins en moins de ces obligations.»

Pendant deux mois, à l’hiver 2004,les deux étudiantes ont vécu dansles montagnes du Nilgiri, dans leTamil-Nadu, une province du sud del’Inde. Leur objectif : effectuer une re-cherche qualitative portant sur lesimpacts du commerce équitable dansles plantations de thé. Côtoyant deprès les paysans, elles ont pu consta-ter l’immense pauvreté dans laquelleces gens sont confinés. Comme chezles producteurs de café, l’apparitiondu commerce équitable ne changepas le monde, sauf que…

De meilleurs services«Les paysans des plantations qui ven-dent une partie de leur récolte sur lemarché équitable ne sont pas plusriches, mais ils ont accès à des ser-vices de meilleure qualité», dit Karine,expliquant que les revenus supplé-mentaires engrangés grâce au com-merce équitable sont versés dans unfonds géré par un comité de tra-vailleurs. Ce fonds permet de sub-ventionner différents programmes ali-mentaires, sanitaires ou éducatifs.«Pour eux, l’espoir de voir leur enfantdevenir ingénieur, infirmière ou in-formaticien, c’est très important carcela signifie qu’il ne travaillera pas surla plantation», ajoute la jeune femme.

Les deux étudiantes sont revenues

de leur périple indien encore plusconvaincues de la nécessité de chan-ger les règles du commerce mondial.«Dans les plantations, seulement unetoute petite partie – de 1 à 4 % – dela production annuelle est venduesur le marché équitable et le reste estécoulé à des prix dérisoires», ditSaleema.

Pourtant, le thé qu’on achète dansle commerce n’est pas particulière-ment bon marché, observe CorinneGendron, titulaire de la Chaire de res-ponsabilité sociale et de développe-ment durable. «Si les prix payés auxproducteurs sont si bas, c’est parceque les quelques grands joueurs quicontrôlent la demande captent toute lavaleur ajoutée du produit.»

Une campagne éducativeDe mai 2004 à mai 2005, Karine etSaleema ont mené une campagneéducative intitulée Justice à l’heure du

thé pour faire la promotion du thééquitable. Elles ont organisé des pré-sentations audiovisuelles, des confé-rences et diverses activités de sensi-bilisation. En mai dernier, leurs effortsont été récompensés par le 2e prix, ca-tégorie sciences sociales, du Salonnational de la recherche universitaire.

«Depuis quelques années, le com-merce équitable a pris beaucoup

d’ampleur en Amérique du Nord etcela crée une ouverture pour de nou-veaux produits», dit Karine. Moinsconnu au Québec que le café, le thééquitable est consommé depuis plu-sieurs années en Grande-Bretagne,ajoute Saleema. Chez les Anglais,l’«heure du thé» fait partie des mœurs.

Cette popularité croissante a tou-tefois des limites. «Les parts de mar-ché détenues par les produits équi-tables demeurent marginales»,souligne Corinne Gendron. L’influencedu marché équitable sur les prix duthé négociés dans les grandes boursesde Londres ou de Calcutta est nulle.

Mais selon la professeure, l’im-pact des produits équitables se faitsentir à un autre niveau. «Ils amènentune transformation au niveau de

l’imaginaire des acteurs, affirme-t-elle. L’existence même de la filièreéquitable démontre qu’il est possiblede payer les producteurs deux fois pluscher pour un produit, de vendre celui-ci au consommateur à un prix quin’est pas tellement plus élevé et defaire quand même des profits. C’estune forme de négation de la fatalité dela loi du marché qui prouve qu’il estpossible de faire du commerce inter-national tout en étant plus juste àl’égard des pays du Sud. Et lesconsommateurs du Nord sont sen-sibles à cela : ils commencent à fairepression sur les entreprises pour desproduits plus éthiques et plus res-ponsables.»

Les étudiantes à la maîtrise en sciences de l’environnement Saleema Hutchinsonet Karine Filiatrault veulent faire connaître le thé équitable.

Photo : Michel Giroux

Marie-Claude Bourdon

Des femmes font la cueillette dans une plantation de thé de la province du Tamil-Nadu, en Inde.

Photo : Justice à l’heure du thé

Suite en page 6

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6 / L’UQAM / le 3 octobre 2005

Un des problèmes du commerceéquitable, c’est que les grands joueursde l’industrie alimentaire récupèrentl’intérêt des consommateurs en créantleurs propres marques «équitables»qui ne respectent pas les normes éta-blies par les organismes internatio-naux de certification tels que le FairTrade Labelling Organization (FLO).«Pour justifier la mention «équitable»qu’ils mettent sur leurs produits, cer-taines se contentent d’offrir quelquesbourses d’études aux enfants, ditCorinne Gendron. C’est de la charitétraditionnelle, rien de plus.»

En concevant leur campagne,Karine et Saleema voulaient que les

Marine Bello Flores

«Faire de la recherche est beaucoup plus facile ici» Il faut posséder un certain courage etbeaucoup de détermination quand ondécide de quitter sa famille et son paysafin d’aller étudier dans un pays étran-ger. C’est le cas de Marine da SilvaBello Flores qui poursuit actuellementses études de doctorat en informatiquecognitive à l’UQAM.

Lorsqu’elle quitte le Brésil, où elleest née, pour venir s’établir au Québecen juillet 2003, Marine Bella Flores neparlait que le portugais. «J’ai appris lefrançais en suivant des cours tout enfaisant mes études de doctorat… maisje pense encore en portugais. Quandon vit dans un autre pays et que l’onapprend sa langue, on doit s’habituerà vivre autrement», raconte-t-elle.

Professeure d’informatique àl’Université privée de Feevale, situéeprès de Porto Alegre, Marine a pus’inscrire à l’UQAM grâce à une en-tente de coopération entre les deuxétablissements et à une bourse duBureau de la coopération internatio-nale. Elle était venue au Québec unepremière fois en janvier 2003 et GillesGauthier, le doyen de la Faculté dessciences, l’avait invitée à revenir pourentreprendre un doctorat. «J’avaisaussi été séduite par la diversité cul-turelle de Montréal, une dimensionqui rejoignait mes intérêts de re-cherche», souligne Marine.

Un environnement derecherche différentL’étudiante brésilienne s’intéresse audomaine de l’intelligence artificielle.Son projet de recherche porte sur laconception d’interfaces informatiques,dites «intelligentes», dans le but de les

adapter à différents besoins culturelsdans un contexte d’enseignement àdistance. Il s’agit d’un champ de re-cherche nouveau dans lequel oeu-vrent peu de chercheurs.

Quand on est Brésilien, Chinois ouArabe, le rapport à l’ordinateur et àl’univers de l’informatique n’est pasforcément le même, sans compterque l’omniprésence de l’anglais peutconstituer une barrière, expliqueMarine. «Ce qui m’intéresse, c’est decomprendre comment on peut créerun environnement d’apprentissage àdistance adéquat, en utilisant un lan-gage et des symboles qui tiennentcompte de la diversité culturelle.»

Au fil de ses travaux à l’Université

et à travers sa participation à de nom-breux séminaires et conférences,Marine s’est aussi familiarisée avec unautre environnement de recherchemarqué par l’abondance des sourcesd’information et la qualité des infra-structures. Elle craint, quand elle serade retour dans son pays, de ne pou-voir mettre à profit toutes les connais-sances qu’elle a acquises en raison deconditions de recherche plus diffi-ciles. «Au Brésil, on trouve deux typesd’universités. Les établissements pri-vés, réservés à une minorité, qui se fi-nancent à même l’argent des frais descolarité déboursés par les étudiants etles universités publiques, gratuites etfinancées par l’État, où les professeurs

sont mal payés et les ressources, tellesles bibliothèques, insuffisantes. Ici, lesprofesseurs ont au moins la chance dedisposer de temps pour leurs re-cherches.»

Des images stéréotypéesDepuis son arrivée au Québec, Marinea pu constater certaines ressem-blances entre les Brésiliens et lesQuébécois, deux peuples fiers avecune identité culturelle forte. «Si jecompare avec mon pays où l’espritcommunautaire est très développé, lemode de vie nord-américain est plu-tôt individualiste. Mais nous avons aumoins un point en commun : sur lecontinent latino-américain, il n’y a

qu’au Brésil où l’on parle le portugaiset vous êtes les seuls à parler le fran-çais en Amérique du Nord.»

La professeure brésilienne a aussiobservé que l’image de son pays vé-hiculée au Québec était parfoisquelque peu folklorique. Pour cer-tains Québécois, le Brésil serait lepays des femmes faciles, de la samba,des carnavals et du soccer, affirme-t-elle. «Voilà des images stéréotypéesentretenues par les médias ou la pu-blicité. Les Brésiliens qui voyagent àl’étranger peuvent contribuer à chan-ger ces perceptions superficielles.»

Le Brésil, le plus grand paysd’Amérique latine, avec ses 180 mil-lions d’habitants, est devenu une puis-sance économique parmi les pays duSud et a fait d’importances percéesdans divers domaines comme ceux dela médecine et de l’ingénierie, rappel-le Marine. «Évidemment, nous avonsnos propres problèmes. Il y a encorebeaucoup à faire en matière de justicesociale pour que les plus pauvres et lespopulations autochtones parviennentà sortir de leur marginalité. AuQuébec, la plupart des gens disposentd’un minimum vital pour vivre, cen’est pas le cas dans mon pays.»

Même si elle se plaît au Québec,Marine devra retourner dans son paysen 2006 et retrouver ses étudiants. «J’aitrois grands garçons âgés de 18, 20 et22 ans qui aspirent à venir étudier àMontréal et un mari qui me visitera endécembre prochain lors de ses va-cances. Heureusement, je commu-nique avec eux chaque jour parInternet. Cela n’enlève pas le mal dupays, mais rend la distance moins dif-ficile à vivre.» •

Marine da Silva Bello Flores, étudiante au doctorat en informatique cognitive.

Claude Gauvreau

Photo : Michel Giroux

consommateurs québécois puissentmettre un visage sur les produits qu’ilsachètent au supermarché. «En plusdes informations sur le marché mon-dial du thé, nous avons utilisé beau-coup de documents audiovisuels pourmontrer les conditions de vie et de tra-vail dans les plantation, racontent lesétudiantes. Les statistiques sont im-portantes, mais il faut aussi faire appelà l’humanisme des consommateurs età leur conscience morale pour lesconvaincre de choisir des produits pluséquitables pour les producteurs.» •

IMPACTS – Suite de la page 5

Figure marquante du Parti socialis-te français, l’ex-premier ministreLaurent Fabius était à l’UQAM le 26septembre dernier pour prononcerune conférence sur l’avenir du projeteuropéen. Le politicien a tracé un his-torique de la Communauté européen-ne et a décrit les scénarios qu’il en-trevoit quant à l’avenir de l’Europe

depuis le «non» français au référen-dum du printemps dernier portantsur le projet de Constitution euro-péenne. Présentée par l’Institutd’études internationales de Montréal,la conférence, intitulée L’Union euro-

péenne : situation et perspectives, s’esttenue au Studio-théâtre Alfred-Laliberté du pavillon Judith-Jasmin.

Dans l’ordre habituel, on reconnaîtMme Danielle Laberge, vice-rectrice àla vie académique et vice-rectriceexécutive, M. Laurent Fabius et M.Peter Leuprecht, professeur au Dépar-tement des sciences juridiques et di-recteur de l’Institut d’études interna-tionales de Montréal.

Laurent Fabius à l’UQAM

Photo : Jean-François Leblanc

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L’UQAM / le 3 octobre 2005 / 7

Le multimédia, un univers hybride en constante évolution

Le terme multimédia est connu detous mais souvent employé à toutesles sauces. Pour certains, c’est unmot passe-partout qui est à la sourcede multiples confusions. Pour d’au-tres, c’est un univers aux frontièresfloues ou encore un nouvel Eldoradotechnologique. Qu’en est-il au juste ?

Selon la définition la plus répan-due, le terme multimédia renvoie à lamanipulation simultanée, au moyend’outils informatiques, de sons,d’images (fixes ou animées) et detextes. Ces contenus sont diffuséssous forme numérique, dans des en-vironnements de communication in-teractifs tels que le réseau Internet oud’autres types de supports : cédé-roms, DVD, disquettes, etc.

Selon Alliance numériQC, orga-nisme de promotion et de soutien del’industrie québécoise des contenusnumériques interactifs, le multimédiaregrouperait cinq grands secteurs : • Les services et applications

Internet : conception de sites etd’outils Web, commerce électro-nique, etc.;

• Les jeux électroniques et le diver-tissement;

• L’animation 2D et 3D : dévelop-pement de logiciels pour jeux in-teractifs, effets spéciaux pour le ci-néma, la publicité et la télévision;

• Le elearning : fournisseurs d’ou-tils informatiques, de services oude contenus;

• L’éducation et la culture : conte-nus numériques éducatifs en mi-lieu scolaire, arts médiatiques, etc.«Il est difficile de saisir avec pré-

cision l’évolution de l’industrie dumultimédia au Québec car les offi-cines gouvernementales sont portéesà la fondre dans l’ensemble des tech-nologies de l’information et de lacommunication. Mais il reste quec’est une industrie en expansion quibouge très rapidement», expliqueHarold Gendron, coordonnateur de laveille et de l’information de marchéchez Alliance numériQC. D’après lesdonnées d’Alliance, on compterait auQuébec de 800 à 1 200 entreprises

comptant des revenus annuels de700 à 800 millions $, concentréesprincipalement à Montréal et regrou-pant près de 10 000 emplois.

Jeux électroniques : l’avenir est prometteur

Si le créneau des services et ap-plications Internet vient au premierrang dans l’industrie au chapitre duchiffre d’affaires (335 millions $),du nombre d’entreprises (500) et desemplois (5 000), celui des jeux élec-troniques semble être particulière-ment prometteur. En 2003, il a géné-ré plus de ventes à l’échelle mondiale(au-delà de 25 milliards $ US) quel’industrie du cinéma (20 milliards $US).

Une étude réalisée en avril 2005par TECHNOCompétences, une or-ganisation sans but lucratif vouéeau soutien de la main-d’œuvre dansle domaine des technologies de l’in-formation et de la communication, af-firmait que l’industrie des jeuxélectroniques connaît une forte crois-sance et a choisi Montréal commeterre d’élection. La métropole s’estpositionnée sur la carte mondiale del’industrie grâce au développementd’entreprises locales comme A2M,mais aussi grâce à l’arrivée d’Ubisoften 1997, puis à celle de Gameloft etd’Electronic Arts. Ces dernières peu-vent s’appuyer également sur desentreprises de conception de logi-ciels d’animation et d’effets spéciauxtelles que Discreet et Softimage.

Le secteur comprendrait actuelle-ment une quarantaine d’entreprisesau Québec, dont la plupart ont étécréées au cours des dix dernièresannées, et près de 2 500 emploisconcentrés (85 %) à Montréal. Onprévoit que ce nombre devrait s’ac-croître au rythme annuel d’environ600 nouveaux emplois dans les an-nées à venir, ajoute l’étude.

Toutefois, certains facteurs pour-raient freiner l’essor de l’industrie desjeux. Montréal n’aurait pas la capa-cité de former un nombre suffisant dediplômés pour répondre à la deman-de croissante des entreprises locales.La majorité des entreprises québé-

coises restent fragiles sur le plan fi-nancier, les coûts de production necessant d’augmenter et les succèsétant difficiles à prévoir. Enfin, le ca-pital de risque, d’une importancecruciale aux étapes de pré-dévelop-pement et de développement, se faitrare.

De nombreuses attentesIl y a quelques années, le gouverne-ment du Québec élaborait un pro-gramme de financement afin d’en-

courager les entreprises à venir s’ins-taller dans la Cité du multimédia àMontréal. Les établissements pou-vaient ainsi obtenir un crédit d’impôtéquivalent à 40 % des salaires versésaux employés admissibles, jusqu’àconcurrence de 15 000 $ par année etpar employé. «L’objectif consistaitsurtout à revitaliser un secteur urbainet on a investi beaucoup d’argentdans le béton, souligne HaroldGendron d’Alliance numériQC.Aujourd’hui, la Cité rassemble unesoixantaine d’entreprises dont cer-taines ne sont pas spécialisées dans ledomaine du multimédia. On n’a crééque la moitié des 10 000 emploispromis au départ. Bref, l’éden quel’on avait annoncé ne s’est pasconcrétisé.»

Aux yeux d’Alliance numériQC, leQuébec représente une force en cul-ture numérique, tant sur le plan tech-nologique qu’artistique. Mais les di-rigeants de l’industrie souhaitent quel’État élabore une stratégie québécoisede développement. Sur le plan du fi-nancement, on réclame des fondsspécifiques, un relèvement des pro-grammes de crédits d’impôt et des in-

citatifs favorisant la participation ducapital de risque. L’industrie plaideégalement en faveur d’un soutienrenforcé de la part de l’État en ma-tière de commercialisation locale etinternationale des produits québé-cois. «Dans le secteur des jeux inter-actifs, par exemple, les coûts de lacommercialisation d’un produit sontsouvent trois à dix fois plus élevésque ceux de sa production», observeM. Gendron.

Enfin, l’industrie a besoin d’unemain-d’œuvre de mieux en mieuxformée et spécialisée. «Les entre-prises ne veulent pas seulement re-cruter de bons techniciens, mais aussides diplômés de programmes de bac-calauréat ou de maîtrise capables defaire preuve de créativité et d’inno-vation, que ce soit en matière degestion de projets, de conception, descénarisation, d’infographie, d’ani-mation 3D ou de programmation»,conclut M. Gendron •

Des étudiants du baccalauréat en médias interactifs travaillent à combiner images et sons.

Photo : Nathalie St-Pierre

Claude Gauvreau

Le journal présente le premier volet d’un dossier qui tentera de cer-ner les contours d’une industrie en constante évolution, celle du mul-timédia. Les deuxième et troisième volets seront consacrés au rôle quejoue l’UQAM dans la formation de professionnels du multimédia, àtravers notamment ses programmes d’études en médias interactifs etau travail de ses chercheurs au sein d’HEXAGRAM, le plus importantconsortium universitaire canadien dédié à la recherche-création enarts médiatiques.

Progrès social et diversité culturelleL’UQAM sera l’hôte du 2e colloqueCanada-Brésil en communicationsqui aura lieu les 11 et 12 octobreprochains. Organisé conjointementpar la Société brésilienne des étudesinterdisciplinaires en communicationset le Groupe de recherche interdisci-plinaire sur la communication, l’in-formation et la société de l’UQAM(GRICIS), le colloque aura pour thème

central le progrès social et la diversi-té culturelle dans le contexte des dis-cussions visant à créer une zone delibre-échange entre les pays desAmériques.

Les résultats de recherche et lesanalyses qui y seront présentés trai-teront entre autres : des points devue canadien et brésilien sur l’impor-tance des politiques sociales, cultu- www.er.uqam.ca/nobel/gricis/even

SUR INTERNET

relles et communicationnelles; d’ac-cord international pour protéger etpromouvoir la diversité culturelle;des langues comme instruments decommunication et d’expression; de laproduction audiovisuelle au Brésil, auCanada et au Québec, etc.

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SSIE

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Page 8: Page 8 une question de justice Page 5 LUQAM · La main de ROPOS récupère un échantillon au fond du Pacifique. Photos : Canadian Scientific Submersible Facility Dominique Forget

8 / L’UQAM / le 3 octobre 2005

Oméga-3 : pas la panacée que l’on croyait !Si vous n’avez jamais entendu par-ler des vertus des omega-3, vous vivezsûrement sur une autre planète. Desquotidiens aux magazines féminins en passant par Guérir – le très populai-re ouvrage du Dr David Servan-Schreiber –, pratiquement toutes lesvoix s’unissent pour vanter les pro-priétés quasi-miraculeuses de cesacides gras qu’on trouve principale-ment dans les poissons. On dit d’euxqu’ils préviennent les maladies ducœur et l’hypertension, protègent lesystème nerveux et aident même à ré-tablir l’équilibre émotionnel !

Des travaux menés par AlinePhilibert, stagiaire postdoctorale sousla direction de la professeure DonnaMergler, risquent toutefois de tempé-rer les ardeurs des partisans desoméga-3. En effet, les recherchesqu’elle mène actuellement auprès degroupes de pêcheurs de la région dulac Saint-Pierre et de l’Abitibi n’ontmontré à ce jour aucun effet desoméga-3 sur la diminution de la pres-sion sanguine – ou l’hypertension –de ses sujets. En revanche, les oméga-3 préviendraient bel et bien les ma-ladies cardiovasculaires. Mais cet effetprotecteur se ferait davantage sentirchez les hommes que les femmes,constat qui n’avait jamais été fait au-paravant.

Les Inuits et les Japonais, des cas à partAlors que le Québécois moyenconsomme 100 grammes de poissonpar semaine, les 260 sujets rencontréspar la chercheure en mangent 400grammes. Mme Philibert admet queles poissons qu’ils pêchent ne sont pasles plus riches en oméga-3. «Au lacSaint-Pierre et en Abitibi, on prendsurtout du doré et de la perchaude,souligne-t-elle. Or, il faut manger cinqdorés ou six perchaudes pour obtenirl’équivalent en oméga-3 d’une portionde saumon.»

Quoi qu’il en soit, des tests san-guins ont montré une concentrationen oméga-3 légèrement supérieure àla moyenne dans le sang de ces sujets.En mesurant leur pression sanguine eten retraçant leur histoire médicale, lachercheure a pu constater certains im-pacts positifs sur la santé cardiovas-culaire, mais rien de comparable à cequi a déjà été observé chez les Inuitset les Japonais.

En effet, de nombreuses re-cherches ont montré que ces groupesn’étaient presque jamais atteints parles maladies cardiovasculaires. «Ilfaut savoir que ces populationsconsomment en moyenne 900 gram-mes de poissons par semaine, soitneuf fois plus que nous, souligneMme Philibert. Et pas n’importe quelspoissons. Ils mangent du phoque etde la baleine, les poissons les plusgras, donc les plus concentrés enoméga-3. En plus, ils en mangentdepuis qu’ils sont tout petits.»

Poissons ou gélules ?Les personnes à risque de maladiescardiovasculaires qui s’intéressentaux oméga-3 doivent donc savoirqu’il est nécessaire d’en ingérer d’im-portantes quantités pour pouvoircompter sur un effet bénéfique. Onparle au minimum de deux portionspar semaine d’un poisson bien grascomme le saumon, le maquereau, lessardines ou la truite. Il faut oublier lesoeufs ou le lait qui affichent la men-tion «Riches en oméga-3» sur leuremballage, poursuit Mme Philibert.Les quantités contenues dans cesproduits sont généralement minimes.

Les gélules ne sont pas fameusesnon plus. Pour les produire, on mé-lange les oméga-3 à une autre molé-cule de synthèse qui neutralise unebonne partie de leur effet positif. Enoutre, les gélules renferment très sou-vent des oméga-6, un autre acidegras de la même famille. Or, ceux-cisont déjà présents en trop grandequantité dans notre alimentation. On

les trouve entre autres dans l’huile demaïs, de tournesol ou de soja, dansles œufs entiers et dans le beurre.«Parce que les deux types de molé-cules se concurrencent, un excèsd’oméga-6 nuit à l’utilisation optimaledes oméga-3 par l’organisme, ex-plique Mme Philibert. Idéalement, leratio entre les oméga-6 et les oméga-3 doit se situer entre 1 et 4. Chez lesNord-Américains, il se situe entre 8 et20 environ.»

Aline Philibert tient à préciserque bien d’autres recherches devrontêtre menées pour mieux définir lesbénéfices des oméga-3. Les diffé-rences homme-femme par exempledevront être approfondies. «Lesoméga-3 sont certainement utiles,mais ils ne sont sûrement pas la pa-nacée dont on parle dans les médias,précise-t-elle. Il faut poursuivre lesétudes pour déterminer qui peut enbénéficier et de quelle façon.» •

Pour produire les gélules, on ajoute une molécule aux oméga-3 qui neutralise en partie leur effet positif.

Photo : Nathalie St-Pierre

Dominique Forget

Danielle Laberge, vice-rectrice à laVie académique et vice-rectrice exé-cutive, ainsi que Carole Lamoureux,vice-rectrice aux Études et à la vieétudiante, ont reçu un appui sanséquivoque lors de la consultation envue du renouvellement de leurs man-dats respectifs. Mme Laberge a obte-nu 93% des votes en faveur du re-

nouvellement de son mandat et letaux de participation s’est élevé à31 %. Mme Lamoureux, quant à elle,a remporté 91 % des suffrages. Dansson cas, le taux de participation a étéde 32 %. Plus de 1 000 personnes,dont les autres vice-recteurs, doyens,vice-doyens, directeurs de départe-ments et de programmes d’études,

professeurs et directeurs relevant desvice-rectrices académiques étaientinvitées à se prononcer dans le cadrede cette consultation. Le Conseild’administration de l’UQAM devraitofficialiser lors de l’une de ses pro-chaines réunions le renouvellementde mandat des vice-rectrices Labergeet Lamoureux.

Vote massif en faveur des vice-rectrices

Photo : Nancy Lessard

Carole Lamoureux

Photo : Laurence Labat

Danielle Laberge

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L’UQAM / le 3 octobre 2005 / 9

Saisir les enjeux de la communication politiqueDepuis quelques années, la circu-lation rapide de l’information a mo-difié les rapports entre les gouverne-ments et les citoyens. Ne pouvantplus faire fi de l’impact des médiassur l’opinion publique, la classe po-litique s’adresse de plus en plus à lapopulation. Pour former des profes-sionnels polyvalents capables de cer-ner les enjeux de ces processus decommunication, l’UQAM offre, de-puis l’automne 2004, un baccalauréaten communication, politique et so-ciété.

Cette formation bidisciplinaire,qui relève de la Faculté de science po-litique et de droit, s’intéresse à l’im-pact des différents médias sur les dé-cisions politiques, à l’évolution del’opinion publique, aux phénomènesde concentration des médias, de ma-nipulation de l’information et auxdimensions éthiques de la construc-tion des messages politiques.

«L’idée de départ était d’offrir unprogramme conjoint qui traite durapport étroit entre la communicationet la politique en sortant des cadres ri-gides établis par les programmes déjàexistants dans les deux domaines» ex-plique Jean-Guy Prévost, directeurdu Département de science politiquequi a travaillé à la mise en forme fi-nale du programme en collaborationavec Catherine Saouter, professeureau Département des communications.

Une formation étofféeSelon Isabelle Gusse, directrice dubaccalauréat, l’ajout du terme société

au titre du programme, qui le dis-tingue de celui offert par d’autresétablissements, n’est pas anodin. «J’aientendu récemment Pauline Maroisemployer l’expression réussir l’indé-

pendance plutôt que faire ou réaliser

l’indépendance. Ce choix a forcémentun impact sur la réception du mes-sage. C’est cela l’objet d’étude de lacommunication politique : essayerde comprendre pourquoi un messagepasse ou non auprès du public.»

Pour préparer adéquatement lesétudiants à ce type d’analyse, la pre-mière année du programme est consa-crée à la formation fondamentale enpolitique et en communication. «Il im-porte que la communication poli-tique ne soit pas seulement axée surla pratique, affirme Isabelle Gusse.

Bien sûr, on y apprend aussi les ru-diments de la rédaction politique,mais la formation repose avant toutsur une solide base théorique.»

Une fois ces notions acquises, laréflexion porte sur les relations qui setissent entre la communication, lapolitique et la société, dans des coursde deuxième et troisième année, telsque Médias, information et démocra-

tie ou Comportements et opinion pu-

blique. Et pour compléter le pro-gramme : trois cours de languesobligatoires, un stage optionnel àl’étranger et une activité de synthèse

de 120 heures qui permet aux étu-diants de mettre concrètement àl’épreuve les connaissances acquisesau cours de leur formation.

Une deuxième cohorteLe baccalauréat en communication,politique et société accueille cet au-tomne une deuxième cohorte de 75étudiants, alors que 25 étudiants de lapremière cohorte ont entamé leurdeuxième année.

Même s’il attire des étudiants avecune cote R élevée, le programmeconstitue un deuxième ou un troisiè-me choix pour beaucoup d’étudiantsrefusés en journalisme ou en relationspubliques, admet Isabelle Gusse.«Mais ceux qui sont demeurés dans leprogramme après le premier trimestre,précise-t-elle, ce sont surtout les étu-diants dont ce n’était pas le premierchoix.» Selon elle, les étudiants sontséduits à la fois par l’arrimage réus-si entre l’étude des théories de scien-ce politique et de communication, etpar la formation pratique qui est of-ferte.

C’est le cas de Virginie Gauthier-Cousineau, étudiante de la premièrecohorte. «J’aimais déjà beaucoup lescommunications et j’aime de plus enplus la politique. Je ne changerais pas

de programme aujourd’hui», affirmecelle qui a d’abord été refusée en re-lations publiques.

Inscrite à l’Université de Montréalen communication et politique, elleétait sur la liste d’attente du bacca-lauréat en communication, politiqueet société. Lorsqu’elle a finalementreçu l’offre d’admission au moisd’août, elle a opté pour l’UQAM sanshésiter. Outre la situation géogra-phique et l’excellente réputation del’université dans le domaine des com-munications, Virginie affirme que lecheminement par cohorte qu’offre leprogramme n’a pas été étranger à sadécision. «Nous formons un groupeuni. J’ai toujours hâte d’aller à mescours et ça, c’est très important pourmoi», précise-t-elle.

Impliquée dans le comité de pro-gramme, elle a pu participer aux né-cessaires ajustements que vit toutnouveau programme. «Par exemple,nous avons suggéré de scinder lecours Médias, politique et société endeux cours distincts, parce qu’il yavait beaucoup trop de contenu pourun seul cours. La deuxième cohorteprofitera donc de notre expérience»,affirme celle qui aimerait devenir re-lationniste ou agente de communica-tion •

Virginie Gauthier-Cousineau, étudiante au baccalauréat en communication, politique et société.

Photo : Nathalie St-Pierre

Pierre-Etienne Caza

LE CAMPUSSURLUNDI 3 OCTOBRECentre d'écoute et de référence«Semaine interculturelle del'UQAM», jusqu'au vendredi 7 octobre de 9h à 18h.Agora du pavillon Judith-Jasmin.Renseignements :[email protected]

www.ecoute.uqam.ca etwww.unites.uqam.ca/sinter

Faculté de science politique et de droitConférence : «Irak : perspectivespolitiques et implications pour leCanada», de 12h30 à 14h.Conférencier : Ben Rowswell,diplomate invité à l'UQAM et ancienChargé d'affaires du Canada en Irak.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-3316.Renseignements :Marie-Ève Desrosiers987-3000, poste [email protected]

www.pedc.uqam.ca

MARDI 4 OCTOBRECRIEC (Centre de recherche sur l'immigration, l'ethnicité et la citoyenneté)Conférence : «Sous les feux de l'Étatsécuritaire : transnationalisme,citoyenneté et politique de sécurité

nationale canadienne post 11septembre», de 12h30 à 13h45.Conférencier : Chalmers Larose,CRIEC.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-5020.Renseignements :Ann-Marie Field987-3000, poste [email protected]

SVE-Section Aide et soutien à l'apprentissageAtelier : «Attention etconcentration», de 12h30 à 14h,également les 5 et 6 octobre auxmêmes heures et le 4 octobre de18h à 19h30.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2180.Renseignements :Christian Bé[email protected]

www.uqam.ca/aide-apprentissage

UQAM GénérationsCafés-débats 50+ : «Sujet tiré del'actualité sociale de l'automne», de 13h30 à 15h.Pavillon Maisonneuve, salle B-R200.Renseignements :Chantal Lebeau987-3000, poste [email protected]

www.generations.uqam.ca

MERCREDI 5 OCTOBRESVE-Section OrientationAtelier de deux rencontres : «Choisirun autre programme», se poursuit le12 octobre de 9h à 12h. Égalementles 6 et 13 octobre, 11 et 18 octo-bre, 20 et 27 octobre et 9 et 16 no-vembre, aux mêmes heures et les 17et 24 octobre de 14h à 17h.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2110.Renseignements : 987-3000, poste [email protected]

Réseau ESG UQAM«Le Quartier international deMontréal : leadership et créativité»,à 17h30.Conférenciers : Clément Demers,directeur général, Quartierinternational de Montréal, Réal Lestage, associé principal,Daoust Lestage Inc., Architecture et design urbain.Pavillon Athanase-David, salle D-R200.Renseignements :Tania Trottier-Pérusse987-3000, poste [email protected]

reseau.esg.uqam.ca

Suite en page 11

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10 / L’UQAM / le 3 octobre 2005

mais le mystère demeure entier : quidonc est Claude Morin ?

Il a surtout frappé l’imagination dupublic comme spécialiste des affairesfédérales-provinciales. Jean Décarysouhaite que son ouvrage étendecette impression au secteur des rela-tions internationales du Québec. Eneffet, dans les années 60 et 70, àtitre de haut fonctionnaire, puis de mi-nistre, Claude Morin a beaucoupcontribué à affirmer et à consolider laprésence du Québec sur la scène in-ternationale. «Il aura patiemmentmultiplié les actions qui rendent au-jourd’hui essentielle la paradiploma-tie québécoise», écrit l’auteur. Publiéchez VLB éditeur.

Voir la ville autrement«Comprendre la ville aujourd’hui sup-pose, peut-être plus que jamais,l’adoption d’une perspective pluri-disciplinaire», écrit le professeur Pierre

Delorme du Département d’étudesurbaines et touristiques, dans la pré-sentation de La ville autrement, un

D’ICITITRES

L’art de la flânerie«L’éclairage de souterrain, les ploc etles paf de gouttières, les odeurs de na-ture mouillée, les stores fermés surdes lueurs de réveil, la bicyclette ca-denassée à une galerie, tout me paraîtfamilier aussi bien qu’inédit.»

Dans Ruelles, jours ouvrables,André Carpentier, écrivain et profes-seur en études littéraires, partage safascination pour les ruelles deMontréal, son «promenoir», écrit-il,qui fait quelque 475 kilomètres. Chezcet auteur, les ruelles et leurs coursprennent notamment l’aspect d’unpaysage originel à travers l’évocationdes journées de son enfance lorsquelui et ses amis, après l’école, «débou-laient les escaliers et roulaient commedes dés sur le béton du territoire deleurs libertés enfantines.»

Pour André Carpentier, la ruelle estaussi un lieu de spontanéité et d’im-provisation où l’errance de l’esprit cor-

respond à l’errance des pas. Voicidonc une chronique de ses flâneries,pouvant se lire par bribes, qui laissele lecteur libre de son parcours. Paruchez Boréal éditeur.

Claude Morin dit «le sphinx»Dans son ouvrage intitulé Dans l’œil

du sphinx, le chercheur Jean Décaryde la Chaire Hector-Fabre d’histoire duQuébec à l’UQAM étudie le parcoursde l’un des principaux artisans de laRévolution tranquille et du dévelop-pement des relations internationalesdu Québec : Claude Morin.

Plus de 20 ans après son départ dela politique, Claude Morin continued’intriguer les observateurs. «Sphinxaux stratégies fumeuses», «éminencegrise», «Machiavel de salon», «taupefédéraliste», les surnoms pullulent

ouvrage collectif publié sous sa di-rection. En effet, la complexité desréalités urbaines en ce début de siècleexige que l’on envisage la ville sousde multiples aspects, parfois dispa-rates en apparence mais toujourscomplémentaires, ajoute-t-il.

C’est ainsi que des sociologues,politologues, urbanistes, économisteset historiens se sont réunis pour com-prendre la ville actuelle, ici et ailleursdans le monde, tant dans ses dimen-sions théoriques que pratiques …touten soulignant des passages ignorés deson histoire.

L’imaginaire urbain, la solitudedans les villes, le patrimoine commefacteur de représentation et d’avenirde la ville, la présence des femmes etdes groupes ethno-culturels dans lesconseils municipaux, le phénomènedes bidonvilles, figurent parmi lesnombreux thèmes abordés. Un éclai-rage varié sur un sujet inépuisable quiinterpelle les chercheurs de tous leshorizons. Paru aux Presses del’Université du Québec.

Le laboratoire du «bioart»Les développements rapides des bio-technologies suscitent de vives réac-

tions, y compris chez certains ar-tistes qui soulèvent des questionsdépassant largement le strict domainede l’art. Dans l’ouvrage intitulé Art et

biotechnologies, publié sous la direc-tion des professeures Louise Poissantde l’École des arts visuels et média-tiques et Ernestine Daubner del’Université Concordia, une vingtainede théoriciens et d’artistes interna-tionaux présentent des recherches etdes réalisations artistiques situées aucroisement de l’art, de la science etdes systèmes artificiels.

Comme l’écrit un des collabora-

teurs de l’ouvrage, Hervé Fischer, enparlant des diverses formes du bioart :«L’époque du réalisme est révolue.Nous sommes entrés dans l’ère dunumérique, de l’artificiel et du vir-tuel. Ce n’est plus au paysage de la na-ture que les artistes s’intéressent, maisà la nature de la vie.» En d’autrestermes, on assisterait à l’émergence deformes d’art et d’esthétiques hybridesqui s’appliquent dorénavant au maté-riau du vivant et qui renouvellent lesens de l’activité artistique. Paru auxPresses de l’Université du Québec etaux publications de l’Université deSainte-Étienne.

René Derouin : un artiste sur la routeEntre le Québec et le Mexique, entre leNord et le Sud, entre les paysages de

l’Amérique et les territoires intérieursde l’artiste, René Derouin poursuit de-puis 50 ans une démarche qui re-pousse les limites de l’art et des lieux.C’est cette démarche que ManonRégimbald, professeure associée auDépartement d’histoire de l’art, retra-ce et analyse dans un ouvrage intituléEn chemin avec René Derouin. Illustréde centaines de photos, documents etreproductions, ce très beau livres’adresse autant aux spécialistesqu’aux amateurs. On y découvriral’œuvre foisonnante et l’univers ba-roque de ce créateur que les neiges etla géographie du Grand Nord ont ins-piré autant que les murales mexi-caines et l’art précolombien. Graveur,peintre et sculpteur, René Derouin estun des artistes québécois les plus ré-putés dans le monde, principalementau Mexique où il séjourne régulière-ment. L’historienne de l’art MontserratGali Boadella, chercheuse à l’Institut

des sciences sociales et humaines del’Université de Puebla, au Mexique, ad’ailleurs signé un des textes de l’ou-vrage. Ce livre qui est un plaisir pourles yeux est publié à l’Hexagone.

La vie d’un boxeurgentilhommeEn général, les boxeurs n’ont pas fré-quenté l’université, ils ne sont pas nésdans la ouate, ne lisent pas Le Devoir

et n’apprécient pas particulièrementl’opéra. C’était pourtant le casd’Eugène Brosseau, un fils de la peti-te-bourgeoisie montréalaise qui futune véritable vedette du ring dans lesannées 1915-1935. Surnommé Gentle-

man Gene, le pugiliste avait une ré-putation qui s’étendait bien au-delà denos frontières. En 1917, à SanFrancisco, il triomphait des meilleursboxeurs amateurs poids moyens desÉtats-Unis. En 1919, il s’apprêtait à de-venir champion du monde de sa ca-tégorie quand des problèmes de santémirent fin à son ascension, puis à sacarrière de combattant. Professeur deboxe à la Palestre nationale et mana-

ger de boxers professionnels, EugèneBrousseau n’a toutefois jamais quittéle ring. Bibliothécaire à l’UQAM et au-teur passionné par l’histoire du sportau Québec, Gilles Jeanson fait re-naître cette figure oubliée de la boxequébécoise. Son livre, abondammentdocumenté, est agrémenté de nom-breuses photographies d’archives. Un boxeur gentilhomme. Eugène

Brousseau. 1895-1968, publié chezSeptentrion.

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L’UQAM / le 3 octobre 2005 / 11

LE CAMPUSSURJEUDI 6 OCTOBRECELAT-UQAM (Centre interuni-versitaire sur les lettres, les artset les traditions)Coloque : «Tabac et fumées : regardsmultidisciplinaires sur l'histoire dutabagisme», de 9h30 à 16h30.Nombreux conférenciers.Pavillon Athanase-David, salle D-R200.Renseignements :Caroline Désy987-3000, poste [email protected]

SVE-Section Aide et soutien à l'apprentissageAtelier de trois rencontres : «Lalecture efficace», se poursuit les 13 octobre et 20 octobre de 9h30 à11h30.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2110.Renseignements :Christian Bégin987-3000, poste [email protected]

www.uqam.ca/aide-apprentissage

Chaire Raoul-Dandurand enétudes stratégiques etdiplomatiques«La réforme des Nations unies : lepassé et l'avenir d'une illusion», de12h30 à 14h.Conférenciers : Pierre de Senarclens,professeur, Université de Lausane,Christian Deblock, directeur duCentre Études internationales etMondialisation (UQAM).Pavillon Judith-Jasmin, Salle desBoiseries (J-2805).Renseignements :Guy-Joffroy Lord987-3000, poste [email protected]

www.dandurand.uqam.ca

Chaire de recherche du Canada enMondialisation, Citoyenneté etDémocratie«La raison populiste d'ErnestoLaclau», de 12h30 à 14h.Conférencier : Emilio de Ipola,professeur, Faculté des sciencessociales, Université de Buenos Aires.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-5020.Renseignements :Pierre-Paul St-Onge987-3000, poste [email protected]

www.chaire-mcd.ca

SVE-Les RéseauxsocioprofessionnelsActivités socio-culturelles : «5 à 7 annuel du Réseau étudesféministes», de 17h à 19h.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-1950.Renseignements :Marjolaine Despars987-3000, poste [email protected]

Chaire Raoul-Dandurand enétudes stratégiques etdiplomatiques«Réformer ou reformer ? Lapertinence des Nations unies 60 ansplus tard», de 18h30 à 20h30.Nombreux conférenciers.Pavillon Sherbrooke, Sallepolyvalente.Renseignements :Guy-Joffroy Lord987-3000, poste [email protected]

www.dandurand.uqam.ca

VENDREDI 7 OCTOBREDépartement de psychologieConférence : «Traumatisme etviolence sexuelle à l'adolescence»,de 9h30 à 11h30.Conférencier : Pascal Roman, pro-fesseur, Université Lumière-Lyon 2.Animateur : Louis Brunet,professeur, Département depsychologie, UQAM.Pavillon des Sciences de la gestion,salle R-R120.Renseignements :Louis Brunet987-3000, poste [email protected]

CIRST (Centre interuniversitairede recherche sur la science et latechnologie)«Savoirs et décisions en contexteenvironnemental : perspectives etenjeux dans les sciences sociales»,de 12h30 à 14h.Conférencier : Alain Rajotte,Observatoire de l'environnement etdu développement durable,Université de Sherbrooke.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-3235.Renseignements :Marie-Andrée Desgagnés987-3000, poste [email protected]

www.cirst.uqam.ca

MARDI 11 OCTOBRESVE-Section Aide et soutien à l'apprentissageAtelier : «Examens et stress», de12h30 à 14h, également les 12 et 13 octobre aux mêmes heures et le11 octobre de 18h à 19h30.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2180.Renseignements :Christian Bé[email protected]

www.uqam.ca/aide-apprentissage

UQAM GénérationsCafés-débats 50+ : «Ne pas se mêlerdes affaires des autres : discrétiondélicate ou indifférence égoïste?», de13h30 à 15h.Pavillon Maisonneuve, salle B-R200.Renseignements :Chantal [email protected]

www.generations.uqam.ca

Centre d'écoute et de référenceAtelier : «Formation en relationd'aide et en intervention de crise»,jusqu'au 16 octobre et les 22 et 23 octobre de 9h à 17h.Formatrices : Jacqueline Bélair,doctorante en psychologie, FrançoiseRoy, AQPS.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-3255.Renseignements :987-3000, poste [email protected]

www.ecoute.uqam.ca

MERCREDI 12 OCTOBREDépartement de stratégie des affaires«Board of Directors : StrategieProcesses and Changing Role», de13h à 14h.Conférencier : Kamal Bouzinad,MBA, doctorant.Pavillon des Sciences de la gestion,salle R-1575.

Renseignements :Mihaela Firsirotu987-3000, poste [email protected]

www.bombardierchair.ca

JEUDI 13 OCTOBREChaire Raoul-DandurandForum public : «L'utilisation desdonnées biométriques à des fins desécurité : questionnement sur lesenjeux éthiques», de 9h à 17h.Nombreux conférenciers.Grande Bibliothèque475, boulevard de Maisonneuve Est.Renseignements :Guy-Joffroy Lord987-3000, poste [email protected]

www.dandurand.uqam.ca

Centre d'écoute et de référence«Journée de dépistage de ladépression», de 9h à 18h.Niveau métro du pavillon Judith-Jasmin.Renseignements :987-3000, poste [email protected]

www.ecoute.uqam.ca

Département d'histoireCongrès : «L'historien MauriceSéguin (1918-1984) et la sociétéquébécoise», de 13h à 17h, sepoursuit le 14 octobre de 9h à 14h.Pavillon Athanase-David, salle D-R200.Renseignements :Robert comeau987-3000, poste 8427 [email protected]

www.unites.uqam.ca/chf

CRISES (Centre de recherche surles innovations sociales)«Cui Bono : Institutional Investors,Securities Analysts, and theShareholders Value Myth», de 14h à 16h.Conférencier : Frank Dobbin,professeur de sociologie, Université Harvard.Pavillon Saint-Denis, salle AB-2210.Renseignements :Hélène Gélinas987-3000, poste [email protected]

www.crises.uqam.ca

Chaire Raoul-Dandurand enétudes stratégiques etdiplomatiques«La pertinence des Nations unies 60ans plus tard», de 18h à 20h.Nombreux conférenciers.Pavillon Sherbrooke, Salle polyvalente.Renseignements :Guy-Joffroy Lord987-3000, poste [email protected]

www.dandurand.uqam.ca

VENDREDI 14 OCTOBRESVE-Section Aide et soutien à l'apprentissageAtelier de trois rencontres : «Lalecture efficace», se poursuit les 21 et 28 octobre de 9h30 à 11h30.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2110.Renseignements :Christian Bégin987-3000, poste [email protected]

www.uqam.ca/aide-apprentissage

UQAM GénérationsAtelier : «Introduction à laméditation Ch'an (Zen)», lesvendredis jusqu'au 18 novembre de10h à 12h.Animateur : Pierre Chapus.Pavillon Maisonneuve, salle B-R200.Renseignements :Chantal [email protected]

www.generations.uqam.ca

Chaire Raoul-Dandurand enétudes stratégiques etdiplomatiques et Chaire derecherche du Canada en étudesquébécoises et canadiennes(CRÉQC)«The Size of Nations in Times ofDemocracy and Globalization», de12h30 à 14h.Conférenciers : Enrico Spolaore,professeur, Université Tuft, Alain-G.Gagnon, titulaire, Chaire derecherche du Canada en études

québécoises et canadiennes, UQAM.Pavillon Judith-Jasmin, Salle desBoiseries (J-2805).Renseignements :Guy-Joffroy Lord987-3000, poste [email protected]

www.dandurand.uqam.ca /

www.creqc.uqam.ca

Formulaire WEBPour nous communiquer les coor-données de vos événements,veuillez utiliser le formulaire àl’adresse suivante : www.uqam.ca/

bref/form_calendrier.htm 10 joursavant la parution.Prochaines parutions :17 et 31 octobre 2005.

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12 / L’UQAM / le 3 octobre 2005

Émilie Heymans replonge dans les étudesAprès un été plutôt difficile, mar-qué par une décevante 4e place à latour de 10 mètres au Championnat dumonde FINA disputé devant les sienset par la fin (très médiatisée) de sonassociation avec l’entraîneur MichelLarouche, Émilie Heymans est de re-tour sur les bancs d’école. La plon-geuse de 24 ans a entamé son deuxiè-me trimestre à l’UQAM à titred’étudiante au baccalauréat en ges-tion et design de la mode, concen-tration commercialisation de la mode.

Attablée dans un café situé enface du Collège LaSalle, qui abrite l’É-cole supérieure de mode de Montréal,rue Sainte-Catherine, Émilie avoueque rien ne la prédestinait à desétudes en mode. Même si sa grand-mère confectionnait les vêtementsde ses enfants, elle ne lui a jamais ap-pris les rudiments de la couture.Rien non plus du côté des jeux deson enfance : sitôt reçue en cadeau,la machine à coudre version Barbies’est brisée et n’a jamais pu «pro-duire» un seul vêtement de poupée.

C’est plutôt pour briser la mono-tonie de l’entraînement à temps pleinauquel elle s’astreignait depuis lafin de ses études au collège André-Grasset qu’elle a décidé, en 2003, des’acheter une machine à coudre et desuivre des cours privés. «C’était unbon moyen de me détendre et de nepas penser uniquement au plon-geon», dit-elle. De fil en aiguille, ellea eu le goût de retourner aux étudeset elle s’est inscrite à l’UQAM. Toutcomme l’achat de la machine àcoudre, ce retour aux études est bé-néfique. «Ça me permet d’apprendre,de rencontrer des gens et de me

changer les idées.»Comme elle est inscrite à temps

partiel depuis l’hiver 2005, Émilien’a suivi que les cours d’introductionet de méthodologie. Il est tôt pourspéculer sur son avenir dans le do-maine de la mode. Elle souhaite ce-pendant que son baccalauréat puisselui permettre de posséder les basespour ouvrir une boutique si le cœurlui en dit. Mais ce scénario n’est paspour demain, puisque le plongeon oc-cupe encore beaucoup de place danssa vie.

La réalité sport-études«Ce que j’ai vécu cet été a été très dif-ficile psychologiquement, avoue-t-elle, mais j’ai eu beaucoup de sou-tien de la part de mon entourage, dema famille surtout, mais aussi degens qui m’arrêtaient dans la ruepour m’encourager.» Après quelquessemaines de repos, elle a donc reprisl’entraînement en septembre au seind’un nouveau club, celui de Pointe-Claire, sous la direction de Yihua Li,ancienne plongeuse de l’équipe olym-pique chinoise et médaillée d’argent

aux championnats du monde 1986.Elle a aussi embauché Bruny Surin àtitre d’agent.

Émilie s’entraîne chaque jour de lasemaine de 9h30 à 16h30. «Lorsquej’ai un cours à 18h, ça me fait desjournées passablement épuisantes.»Elle profite donc de la fin de semainepour récupérer, ce qui ne l’empêchepas de se divertir, l’important étant dene pas se fatiguer davantage qu’en se-maine, dit-elle en riant.

Elle affirme n’avoir jamais eu dedifficulté à combiner les études et leplongeon. «Au secondaire et au cégep,j’ai toujours eu l’aide des professeurset de l’administration pour rattraperles cours ou les périodes d’examensratés à cause des compétitions.» Il ensera vraisemblablement de même àl’UQAM, puisque le registrariat et lesresponsables de programme sont au-torisés à gérer avec souplesse les dos-siers des étudiants-athlètes.

Émilie se prépare donc pour lanouvelle saison de compétition quis’amorce en janvier, le prochain ren-dez-vous d’importance étant les 18e

Jeux du Commonwealth qui se dé-

rouleront à Melbourne, en Australie,du 16 au 26 mars prochain. À pluslong terme, elle espère participer auxJeux Olympiques de Pékin, en 2008.Pour celle qui plonge depuis l’âge de11 ans, ce pourrait être le chant ducygne. Elle aura alors 26 ans, un âgeauquel le corps des plongeuses est fa-tigué. Il ne faut pas oublier, souligne-t-elle, qu’au tremplin de 10 mètres, lesplongeuses entrent dans l’eau à unevitesse de 50 km/h. «Si je délaisse le10m, réfléchit-elle à haute voix, jecontinuerai peut-être au 3m, mais jen’en suis pas encore là dans mes dé-cisions.»

Rappelons qu’Émilie Heymans aété, entre autres, médaillée de bronzeà la tour de 10m en plongeon syn-chronisé aux Jeux Olympiquesd’Athènes en 2004, médaillée d’ar-gent dans la même discipline à Sydneyen 2000, médaillée d’or à la tour de10m en solo au Championnat dumonde à Barcelone en 2003 et triplemédaillée d’or (3m synchronisé, 10met 10m synchronisé) aux JeuxPanaméricains à Santo Domingo en2003 •

Émilie Heymans partage désormais son temps entre le plongeon et ses études en commercialisation de la mode à l’UQAM.

Photo : Nathalie St-Pierre

Nos étudiants-athlètesL’UQAM est fière de compter de nombreux étudiants-athlètes dans ses rangs.Certains s’illustrent sur la scène interuniversitaire au sein des Citadins (bas-ketball, badminton, golf, ski alpin et soccer), tandis que d’autres brillent in-dividuellement dans diverses disciplines sur la scène sportive locale, na-tionale ou internationale. À chaque parution, nous vous convions àdécouvrir l’une de ces personnalités.

Pierre-Etienne Caza

L’ESG sait compterL’École des sciences de la gestion(ESG) de l’UQAM a obtenu d’excel-lents résultats aux examens d’admis-sion de l’Ordre des comptables géné-raux licenciés (CGA) du Québec quiont eu lieu en juin 2005. En compta-bilité financière, France Fiset et RogerNajm se sont respectivement classésdeuxième et troisième, tandis qu’envérification, Valérie Labbé et ChantalTurcotte ont obtenu respectivement le

deuxième et le quatrième rang. Quantà Marc-Michel Isabelle, il s’est classéquatrième en finance. Cette excellen-te performance s’ajoute aux bons ré-sultats obtenus par les étudiants desciences comptables Yann Laverdureet Miriam Lynch-Gauthier, qui ontdécroché respectivement la deuxiè-me et la troisième place à l’Examennational d’admission CMA de juin2005.

Le ministre délégué à la culture duRoyaume-Uni, M. David Lammy, étaitde passage à l’UQAM pour s’enquérirdes recherches effectuées dans le do-maine du patrimoine des églises parles professeurs Luc Noppen et Lucie K.Morisset, ainsi que du colloque inter-national «Quel avenir pour quelles

églises ?» qui se tiendra à l’Universitédu 19 au 22 octobre prochains. Onaperçoit, dans l’ordre habituel, M. Clarence Epstein, directeur desprojets spéciaux au bureau du Pré-sident de l’Université Concordia, M.Luc Noppen, directeur de l’Institut dupatrimoine de l’UQAM et titulaire de

la Chaire de recherche du Canada enpatrimoine urbain, M. David Lammy,Mme Danielle Laberge, vice-rectrice àla Vie académique et vice-rectriceexécutive et Mme Lucie K. Morisset,professeure à l’École des sciences dela gestion.

Le patrimoine religieux suscite l’intérêt

Photo : Michel Giroux