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DEC 2012 N° 32 Panorama 73 Avec la charité de proximité et l’amitié entre ses membres, la vie spirituelle est une des trois composantes de la vie dans la Société de Saint Vincent de Paul. Chaque année des vincentiens participent en janvier à la retraite en silence au Foyer de Charité de la Flatière et la quinzaine de la prière de la Savoie au mois d’octobre également. Le fonctionnement est simple : chaque département s’inscrit à l’avance pour une quinzaine dans l’année. Pendant cette durée, tous les bénévoles de ce département s’engagent à prier aux intentions de la SSVP, locale et nationale, au cours de rassemblements (messes, soirées de prière, chapelets organisés…) et également chez soi. Cette année a été marquée dans ce domaine par des événements, des temps forts : D’abord, dans notre Région Rhône Alpes, c’est à Chatillon sur Chalaronne que nous nous sommes rendus le 29 septembre. Ce village est évidemment cher aux Vincentiens puisque c’est là que Monsieur de Paul eut la révélation de son charisme : aller vers les plus pauvres. (On trouvera un peu plus loin dans ce numéro un reportage sur cette journée). Ensuite, la retraite nationale à notre Dame de la Salette les 12,13 et 14 octobre dernier à laquelle deux cents participants venus de toute la France participaient. L’année 2013 sera l’occasion de revivifier notre vie spirituelle puisqu’elle marquera : • le 180e Anniversaire de la fondation de la Société de Saint Vincent de Paul, • le bicentenaire de la naissance du Bienheureux Frédéric Ozanam • la Conclusion de Diaconia à Lourdes, la démarche des communautés et services caritatifs paroissiaux envers les pauvres, • sans omettre bien sûr l’année de la foi que le Saint Père a annoncée. Que d’actions de grâces pour les biens reçus, et d’intentions de prière pour les laissés-pour-compte et leurs amis ! Si vos dons et votre amitié nous sont précieux, nous savons aussi que vos prières nous accompagnent. Alain Begnez, Président de la Savoie Vincent de Paul croyait avoir trouvé « une bonne retirade » à Châtillon sur Chalaronne dont il fut pendant quelques mois le curé de cette Paroisse. Il y vécut le 23 août 1617, à 36 ans « un retournement dans sa vie de prêtre ». Ecoutant les dires de bonnes paroissiennes qui l’avaient informé de la maladie de toute une famille de paysans vivant dans la misère. Dans son homélie du dimanche, il suggéra aux paroissiens d’aller visiter cette famille. Vincent de Paul y alla lui aussi et constata la misère dans les campagnes au 17 siècle. Saisi au plus profond de son être, il découvrit là le Christ dans les pauvres et sa vocation de prêtre : « servir le Christ dans les pauvres ». Dans la chambre que l’on visite encore, il rédigea le soir même la Charte des Dames de la Charité et ne cessa toute sa vie de lutter contre toutes les misères et de créer des multiples œuvres de Charité. En ce 29 septembre 2012, nous étions une soixantaine de vincentiens de la région Rhône- Alpes dont près d’une vingtaine de la Savoie à nous retrouver à Châtillon sur Chalaronne. Sœur Thérèse Vlaminck, une des Filles de la Charité, nous accueillait à 10h sous la pluie à l’église Saint André. Après la messe qui fût concélébrée par le Curé de la paroisse et le père Charles Capet, notre aumônier, nous avons parcouru le marché très achalandé sous la magnifique halle en bois, visité la maison où habita Vincent de Paul et où résident encore 5 Filles de la Charité, puis regardé une vidéo sur l’Apôtre de la Charité. Après le déjeuner, la pluie cessant, Sœur Thérèse nous guida dans le quartier ancien de la ville où il reste de nombreuses maisons à colombage bien conservées. Place Saint Vincent de Paul, nous avons découvert une statue rappelant une des actions de Vincent de Paul, en particulier l’accueil des enfants abandonnés. Dans le Veil Hôpital, transformé en Centre culturel, l’Apothicairerie datant de 1789 nous surprend avec ses 120 pots en faïence tous décorés différemment ainsi que divers objets servant à fabriquer des potions, des cachets et autres médications. Dans la Tisanerie, nous admirons en particulier 2 très beaux tableaux peints recto verso. De retour dans sa maison religieuse, vidéo à l’appui, Sœur Thérèse nous fit un exposé très complet et très motivant sur ce retournement de Vincent de Paul et sur l’esprit vincentien, toujours vivant et actuel dans la démarche diaconale. A 17 h, malgré la pluie de la matinée, nous nous quittions heureux d’avoir marché quelques heures sur les pas de Saint Vincent de Paul et de continuer ses œuvres dans les 1000 Conférences Saint Vincent de Paul Rolande Lambert EDITO DU PRÉSIDENT Vie spirituelle « Sur les pas de Vincent de Paul » Société de Saint-Vincent-de-Paul

Panorama 73 n° 32

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Nouvelles des nos conférences

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Page 1: Panorama 73 n° 32

D e c

2012

n° 32 Panorama 73Avec la charité de proximité et l’amitié entre ses membres, la vie spirituelle est une des trois composantes de la vie dans la Société de Saint Vincent de Paul. Chaque année des vincentiens participent en janvier à la retraite en silence au Foyer de Charité de la Flatière et la quinzaine de la prière de la Savoie au mois d’octobre également. Le fonctionnement est simple : chaque département s’inscrit à l’avance pour une quinzaine dans l’année. Pendant cette durée, tous les bénévoles de ce département s’engagent à prier aux intentions de la SSVP, locale et nationale, au cours de rassemblements (messes, soirées de prière, chapelets organisés…) et également chez soi.

Cette année a été marquée dans ce domaine par des événements, des temps forts : D’abord, dans notre Région Rhône Alpes, c’est à Chatillon sur Chalaronne que nous nous sommes rendus le 29 septembre. Ce village est évidemment cher aux Vincentiens puisque c’est là que Monsieur de Paul eut la révélation de son charisme : aller vers les plus pauvres. (On trouvera un peu plus loin dans ce numéro un reportage sur cette journée).Ensuite, la retraite nationale à notre Dame de la Salette les 12,13 et 14 octobre dernier à laquelle deux cents participants venus de toute la France participaient.L’année 2013 sera l’occasion de revivifier notre vie spirituelle puisqu’elle marquera :

• le 180e Anniversaire de la fondation de la Société de Saint Vincent de Paul,

• le bicentenaire de la naissance du Bienheureux Frédéric Ozanam

• la Conclusion de Diaconia à Lourdes, la démarche des communautés et services caritatifs paroissiaux envers les pauvres,

• sans omettre bien sûr l’année de la foi que le Saint Père a annoncée.

Que d’actions de grâces pour les biens reçus, et d’intentions de prière pour les laissés-pour-compte et leurs amis ! Si vos dons et votre amitié nous sont précieux, nous savons aussi que vos prières nous accompagnent.

Alain Begnez, Président de la Savoie

Vincent de Paul croyait avoir trouvé « une bonne retirade » à Châtillon sur Chalaronne dont il fut pendant quelques mois le curé de cette Paroisse. Il y vécut le 23 août 1617, à 36 ans « un retournement dans sa vie de prêtre ».

Ecoutant les dires de bonnes paroissiennes qui l’avaient informé de la maladie de toute une famille de paysans vivant dans la misère. Dans son homélie du dimanche, il suggéra aux paroissiens d’aller visiter cette famille. Vincent de Paul y alla lui aussi et constata la misère dans les campagnes au 17 siècle. Saisi au plus profond de son être, il découvrit là le Christ dans les pauvres et sa vocation de prêtre : « servir le Christ dans les pauvres ». Dans la chambre que l’on visite encore, il rédigea le soir même la Charte des Dames de

la Charité et ne cessa toute sa vie de lutter contre toutes les misères et de créer des multiples œuvres de Charité.

En ce 29 septembre 2012, nous étions une soixantaine de vincentiens de la région Rhône-Alpes dont près d’une vingtaine de la Savoie à nous retrouver à Châtillon sur Chalaronne. Sœur Thérèse Vlaminck, une des Filles de la Charité, nous accueillait à 10h sous la pluie à l’église Saint André. Après la messe qui fût concélébrée par le Curé de la paroisse et le père Charles Capet, notre aumônier, nous avons parcouru le marché très achalandé sous la magnifique halle en bois, visité la maison où habita Vincent de Paul et où résident encore 5 Filles de la Charité, puis regardé une vidéo sur l’Apôtre de la Charité.

Après le déjeuner, la pluie cessant, Sœur Thérèse nous guida dans le quartier ancien de la ville où il reste de nombreuses maisons à colombage bien conservées. Place Saint Vincent de Paul, nous avons découvert une statue rappelant une des actions de Vincent de Paul, en particulier l’accueil des enfants abandonnés.

Dans le Veil Hôpital, transformé en Centre culturel, l’Apothicairerie datant de 1789 nous surprend avec ses 120 pots en faïence tous décorés différemment ainsi que divers objets servant à fabriquer des potions, des cachets et autres médications. Dans la Tisanerie, nous admirons en particulier 2 très beaux tableaux peints recto verso.

De retour dans sa maison religieuse, vidéo à l’appui, Sœur Thérèse nous fit un exposé très complet et très motivant sur ce retournement de Vincent de Paul et sur l’esprit vincentien, toujours vivant et actuel dans la démarche diaconale. A 17 h, malgré la pluie de la matinée, nous nous quittions heureux d’avoir marché quelques heures sur les pas de Saint Vincent de Paul et de continuer ses œuvres dans les 1000 Conférences Saint Vincent de Paulrolande Lambert

EDITO DU PRÉSIDENT

Vie spirituelle

« Sur les pas de Vincent de Paul »

Société de Saint-Vincent-de-Paul

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Dans le passé où les membres des familles vivaient assez près les uns des autres, il allait de soi que, lorsqu’on avait un parent ou un conjoint vieillissant, on s’en occupait soi-même. Mais peu à peu, la vie des familles s’est beaucoup modifiée avec le travail des femmes, des appartements trop exigus en ville pour accueillir, la dispersion trop lointaine des enfants, etc , l’entraide familiale est devenue plus difficile. Malgré les difficultés, 80% des personnes en perte d’autonomie ou dépendantes vivent encore à domicile. Si beaucoup bénéficient de l’aide des professionnels, assistantes sociales, auxiliaires de vie, la charge à supporter par la famille reste souvent très lourde.

Aider l’autre, c’est aussi se faire aider.Le Conseil Général a en charge plusieurs missions dans le domaine de la gérontologie : La gestion de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)

• L’attribution de l’aide sociale mais avec le recours sur succession

• L’autorisation, la tarification, le contrôle et le suivi des établissements et des services médico-sociaux

• L’agrément, la formation et le suivi des familles d’accueil

• Le pilotage de la coordination avec les Centres Locaux d’information et de coordination (CLIC)* qui proposent notamment :- L’information auprès du public- La mise en place d’actions de prévention de la perte d’autonomie

- Le soutien des aidants familiaux de personnes âgées

Les prestations pour le maintien à domicile des personnes âgées :• Des aides financières peuvent être

demandées auprès des caisses de retraite pour les personnes encore autonomes pour les actes de la vie quotidienne.

• Des aides ménagères au titre de l’aide sociale.

• Des actions de soutien, des groupes de parole, des ateliers…

• Des accueils de jour pour des accueils temporaires, des congés de soutien familial.

• Des allocations person nalisées d’auto­nomie (ADPA) peuvent être attribuées pour les personnes présentant une dépendance pour certains actes de la vie quotidienne. Elle est gérée et financée par le Conseil général. Aucun plafond de ressources mais une participation

financière en fonction des revenus mais avec reprise éventuelle sur les successions supérieures à 46 000 €.

• Des prestations personnalisées en nature permettent la prise en charge des aides nécessaires pour faire face à la perte d’autonomie (aide à domicile, portage de repas, téléalarme, frais d’hygiène, accueil de jour, aide technique, aménagement du logement, etc), sans aucun recours sur la succession, donation ou legs.

Le SSIAD (service hygiène et soin) Organise les soins médicaux journaliers. Votre médecin vous indiquera le plus proche. Voir aussi les associations « Bulle d’Air » et Savoie Alzheimer ( Tél : 04 79 60 31 48)

Consulter ce service départemental aux adresses ci-dessous :• Le CLIC* à Chambéry : 116 rue Ste Rose.

Tél 04 79 85 79 60• Le CLIC* à Aix les Bains : 17 av. du Petit

Port. Tél 04 79 34 32 00• Avant Pays Savoyard : La Tissandière, rue

du stade 73240 St Genix­sur­Guiers Tél : 04 76 31 60 42

Christiane magnin

*Centre local d’information et de coordination.

L’après- midi festif organisé le 31 mars 2012 (voir N° 31) au Champiteau avait laissé un petit bénéfice à notre Conférence de St Alban-Leysse. Nous avions donc décidé de le dépenser au profit des personnes que nous accompagnons.

Le ciel est bleu lorsque nous partons à 6 dans la voiture de la Présidente de notre Conférence. En plus d’Annaïk et de moi-même, il y a là quatre personnes que nous visitons, Alain, Fabio, Hassan et Jeanne. Nous prenons la direction du sanctuaire de la Salette que 3 d’entre nous ne connaissent pas.

Après un sympathique pique-nique pris dans une auberge de Corps, nous entamons la montée vers le sanctuaire. Un petit arrêt s’impose pour visiter le cimetière où reposent tous les pèlerins canadiens dont l’avion s’écrasa jadis sur les pentes de l’Obiou. Un peu plus haut, nous faisons un détour vers le hameau des Ablandins, où habitait alors Mélanie Calvat, l’une des 2 « voyants » de l’apparition de Marie. Récemment restaurée, sa maison va bientôt être ré-ouverte aux

visites. Là, nous rencontrons et bavardons avec un motard. Celui-ci n’est autre que le prêtre venu célébrer le « pélé » annuel des motards demain au sanctuaire !

L’après-midi nous voit parcourir les alentours du sanctuaire, jusqu’au col d’Hurtières pour certains, sous un vent très violent. La brume, le froid, envahissent bientôt l’espace et la traditionnelle procession aux flambeaux se déroule… à l’intérieur de la basilique.

Le lendemain matin, c’est le prêtre à la moto

qui, dans la salle de conférence, nous rappelle et développe le message de Marie reçu par Maximin et Mélanie le 13 septembre 1846. Une parole de Marie me posait problème. Il me semble alors comprendre que « le bras si pesant de son fils» dont parle la Vierge n’est pas un bras qui punit mais un bras qui intercède.

Dans la voiture, notre retour à St Alban, entrecoupé de chants, se passe dans la bonne humeur. Merci Seigneur. Georges Colombat.

Aider les Aidants familiaux

Pélérinage à la Salette

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A la retraite, le couple Batisttelli était venu vivre à Aix les Bains. Il a participé en 1999 à la fondation de la Conférence de Saint Vincent de Paul. François avait une parole forte. Membres de la Conférences, nous avons pu apprécier son dévouement et sa charité exceptionnelle dans le service des plus pauvres ; en particulier à l’égard des mères abandonnées et l’enfance en difficultés, avec un zèle parfois hors limite.

François participa aussi le 27 septembre 2002 au Colloque d’Annecy organisé par la SSVP (Isère Savoie et Haute Savoie) sur « Pauvretés et Souffrance psychique » ; il fit un exposé remarqué sur les pauvretés et l’échelle de la souffrance psychique, ainsi résumé :

La pauvreté la plus grave, viennent de dire les docteurs Xavier Emanuelli, (SAMU Social) et Sylvie Zucca, psychiatre hospitalier, c’est bien sûr celle des personnes qui sont dans la rue, les plus démunis, trop souvent « des enfants perdus » de la DASS.

Les Conférences de Saint Vincent de Paul rencontrent d’autres formes de pauvreté, apparues ou aggravées par la globalisation et la mondialisation… La pauvreté est multiforme, variable et relative et dépend aussi des cultures, des pays, des usages et coutumes ». Le ressenti de la pauvreté est subjectif. « Il diffère avec les degrés d’évolution des civilisations (primitives, moyenâgeuses, modernes et hyper-modernes) et avec l’inégalité foncière de la condition humaine ainsi qu’avec l’accélération des technologies et la complexité généralisée qui génèrent des inadaptations sociales, des dommages collatéraux, des précarités sociales, etc. Cela crée des contrastes et des différences, source de tensions, de conflits et forcément de flux migratoires et de revendications légitimes ».

« Comment définir la pauvreté ? Citons une liste de mots synonymes : indigence, misère, disette, dénuement, sécheresse, détresse, stérilité, famine, handicap,

solitude, désarroi, etc. Ce qui relie tous ces mots, c’est finalement le « manque » du nécessaire pour vivre dans un état de bien être décent.

Le malheur en est la cause : la précarité, l’exclusion, l’isolement et la solitude. Le prolétaire vit au jour le jour, sans réserve, sans sécurité. Le précaire dépend de l’accès aux droits sociaux et de la compassion d’autrui ; il est soumis à l’angoisse et la peur du lendemain. L’exclus est perçu comme indigne de la société. Il y a là une maltraitance sociale et un déficit de fraternité. L’isolé n’a plus de lien social par solitude, par maladie, par handicap, par vieillissement, etc… » N’exister pour personne, c’est la pire des pauvretés.

« Peut-on hiérarchiser les pauvretés? La pauvreté des moyens serait au bas de l’échelle à laquelle tente de répondre l’aide d’urgence effective, donner et faire avec. La pauvreté des liens serait au milieu de l’échelle à laquelle la visite sur le lieu de vie apporte de l’amitié d’un vis-à-vis, écho et miroir de soi. La pauvreté de l’être, existentielle et spirituelle, (stress, dépression, mésestime de soi) en haut de l’échelle de la souffrance psychique à laquelle répond l’accompagnement de longue durée (« être avec »).

Résumons : « Les pauvres, ce sont les sans avoirs, les sans savoirs, les sans liens, les sans réussites, les sans existences ; ils sont plus à plaindre qu’à craindre et plus à aimer qu’à rejeter. Rien n’est jamais acquis et ne sommes-nous pas tous vulnérables ! En cas d’épreuves, dans quel état de dignité et d’autonomie en sortirions-nous? Pour corriger tous ces manques, il faudrait raboter les montagnes et combler les précipices !

Pouvons-nous le faire ? Voulons-nous le faire ? Crispés sur nos avantages, oserons-nous le partage et la fraternité ?

Charles Trouverie

Lettre ouverte d’une petite fille qui essaye d’aider sa grand-mère Un bonjour amical à qui lira cette lettre

Je vous écris afin de vous présenter une requête, ou plutôt tout simplement afin de vous demander une aide. Je me présente : Je m’appelle Johanne et je suis la petite de fille d’une grand-mère de 84 ans. Anne-Marie, c’est ma grand-mère qui a été placée en maison de retraite au mois de janvier par ses trois enfants dont ma mère. Ce terme « placée », aussi froid soit-il, reflète bien la réalité du rapport que les gens d’aujourd’hui entretiennent avec les personnes âgées et c’est bien triste et douloureux.

Depuis qu’elle est rentrée à la maison, ma grand-mère est de plus en plus triste. A chaque visite, elle me dit : « Il faut que je m’y fasse ». Elle est physiquement handicapée mais elle a toute sa tête, ce qui n’est pas le cas des gens qui partagent son quotidien. Du coup, elle s’enferme dans sa chambre et ne veut plus que personne s’occupe d’elle. Elle est aussi têtue que moi, comme durant toute sa vie et aujourd’hui plus que jamais. Elle ne veut pas déranger. De fait, je me mets à sa place. Ses enfant ont choisi de la placer en maison… c’est bien que quelque chose d’elle les dérangeait la vieillesse, la mort. Vraiment, quelle société bizarre !

J’avoue que j’ai un lien fort avec ma grand-mère. C’est la seule adulte de la famille avec qui je peux parler de spiritualité, de la nécessité de retrouver la simplicité et de prendre soin de son âme. Chaque fois que je franchis la porte de la résidence, mon cœur se serre. Je sais qu’elle est dans sa chambre, chaque jour un peu plus anxieuse. Et que ses pensées tournent à 100 à l’heure dans sa tête.Voilà, je vous demande votre aide ; je suis déjà passée ce matin au sanctuaire de Myans mais j’étends ma demande. Je sais que la foi, la spiritualité et l’échange humain sont les dernières lumières qui restent à ma grand-mère. Je voulais donc vous demander si vous connaissiez des personnes chaleureuses qui souhaiteraient échanger avec ma grand-mère sur la religion, la foi, la spiritualité, l’amour. Je sais qu’elle assiste à la messe du vendredi à la résidence et qu’une fois tous les 15 jours une dame vient la voir pour parler. Mais les secondes passent tellement lentement dans la solitude d’une maison de retraite. S’il vous est possible de faire quelque chose, ce serait vraiment bien.

Je vous salue chaleureusement. Johanne

François Batistelli, est décédé à 86 ans

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Humour

SSVP France - Association caritative - 1933 Fondée par Frédéric Ozanam

Reconnue d’Utilité Publique - 1927ONG membre de EcOSOc de l’ONU

SSVP 73 conseil de Savoie344, Faubourg Montmélian7300 chambéry

Tél : 04 79 70 74 42Mail : [email protected] : www.ssvp.fr

À Béthanie* La première fois que je suis venue,C’était pour accompagner K.-SophiaQui me parlait de ce groupe convivialOù elle prenait des forces et de l’amitié.Après plusieurs années d’absence,Invitée par Myriam,Je me suis retrouvée au milieu du groupePour participer à la fête de Noël, Moment de chaleur et d’amitié.Aujourd’hui, j’y suis, j’y reste,Je reviendrai tous les mercredisEnsemble, on continueraDe parler, crier, prier, S’écouter,Servir le café à ceux qui arrivent,Dénouer, simplifier les problèmes compliqués,Écrire dans le journal « Paroles de Béthanie ».Pourquoi écrire ? Écrire, c’est tantôt crier, exprimer notre souffrance, tantôt partager nos rêves, nos joies, Écrire, c’est oser ouvrir son cœur aux autres, c’est prier. Écrire, cela peut-être un passage entre la souffrance et la solitudeEt… les éclats de rire joyeux et fraternels.Ces textes, ces paroles sorties du cœur, Ce sont ‘comme des cadeaux’, Que nous nous offrons les uns aux autres, Pour aller de commencements en recommencements.La vie est comme un beau collierOù se suivent perles noires et perles blanches.Cultivons ensemble nos perles intérieuresPour être un beau collier à offrir.Jacqueline

*Béthanie : un lieu d’accueil où renaître à la vieÀ Chambéry, est depuis 20 ans un lieu ouvert chaque mercredi après-midi au “Tout venant” (gens de la rue, famille mono-parentale, gens du voyage, personnes isolées, maltraitées, fragiles). Au hasard des rencontres et du moment, un Temps d’accueil, de pause, de dépôt… Le vendredi après-midi, un « Temps pour Dieu’, une heure de lecture, partage et prière sur l’Évangile, puis une collation autour d’une table fraternelle.

FlorilègeEn marche, ceux qui n’ont plus de courage,Le royaume de Dieu est à eux.

Jésus ( Mathieu 5.3)

Mon cœur tressaille de joie…Je me réjouis de ton secours.Le Seigneur fait vivre et mourirIl appauvrit et enrichit, Il abaisse et élève.De la poussière, il relève le faible,Du tas d’ordures, il tire le pauvrePour le faire asseoir avec les princes,Et lui donner la place d’honneur »

Cantique d’Anne 1 Samuel 2.1-2.8

« Les pauvres sont nos maîtres », Saint Vincent de Paul

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écrire

George et Simone racontent Des faits historiques et spirituels sur RCF Savoie Le 3e lundi du mois à 11h43 Rediffusion le samedi à 18h25De septembre 2012 à juin 2013

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D’une famille albanaiseAu début de l’hiver dernier, une psychologue du CMP d’Albertville, membre de la SSVP 38, alertait par mel la SSVP 73 de la situation indécente dans laquelle se trouvait une famille albanaise immigrée en France en 2009 avec 2 enfants vivant dans une pièce dans 12 m² d’un CHRS. La SSVP 73 est allé visiter les lieux. Il était évident qu’il fallait sortir de là cette famille albanaise, sans ressource.

Tombant du ciel, une famille aixoise informait la SSVP 73 qu’un logement de 50 m² en RC de leur villa venait de se libérer. « Il fait froid, auriez-vous une famille à loger ? ». La famille vint visiter l’appartement et les enfants n’en crûrent pas leurs yeux. « Sans papiers et sans ressources », cette famille ne pouvait pas louer elle-même l’appartement ni payer le loyer ni s’installer. La SSVP 73 a conclu un bail précaire avec la famille propriétaire ; elle a meublé et équipé l’appartement. Le loyer et les charges sont partagés entre la SSVP 73 et 38. Ils sont vêtus par Emmaüs et nourris par les colis de la Banque alimentaire.

Les enfants sont bien éduqués et de très bons élèves, le garçon en classe de 6°, et la fille en CM1. Ils parlent bien le français et aident les parents à le pratiquer. Ils grandissent et il faut aussi renouveler leurs affaires qui deviennent trop petites. Une bénévole paie les fournitures scolaires, la cantine et les déplacements. Les parents sont instruits : l’épouse est diplômée en

psychologie et en anglais ; le mari est diplômé en électricité, en menuiserie. Ensemble, ils exploitaient un commerce (épicerie, fruits, légumes) qui a été détruit par le feu par les mafieux qui les rançon-naient. Les enfants ont été terrorisés ; ils sont suivis par un psychologue. La mère, brulée au deux bras pour sauver les enfants, fit une fausse couche; elle est suivie par un psychiatre et a aujourd’hui une autorisation provisoire de séjour pour soins (APS).

Le père, blessé gravement de trois coups de couteau, est un homme fort qui souffre de son inactivité ; une souffrance psychi-que qui ruine le moral. Il vient de bénéficier d’une autorisation provisoire de séjour au titre d’APS accompagnant mais sans autorisation de travail. « Je n’ai pas besoin de vos aides ; je veux travailler pour faire vivre ma famille !» répète-t-il. Il rend des services à la SSVP pour les déménagements des pauvres, (préparation, emballage, remise en état) et pour les Collectes alimentaires.

La SSVP a demandé à la Préfecture de bien vouloir réviser leur dossier au titre du regroupement familial parce que la parentèle de l’épouse vit en Savoie, ses parents ainsi que son frère, des oncles et tantes, neveux et cousins, soit 27 personnes. Ce qui n’a pas été pris en compte par l’OFPRA et la Justice qui leur ont refusé le droit d’asile parce qu’ils n’étaient pas politiquement menacés de tortures ou de prisons mais par des

mafieux. Ils ont eu trop peur pour retourner dans leur patrie.

Trouver un travail, c’est la quadrature du cercle. Pour avoir une promesse d’embauche à durée indéterminée, l’employeur éventuel demandera une l’autorisation de travail préfectorale et la préfecture demande la promesse d’embauche. Engager un travailleur non autorisé est trop dangereux pour l’employeur, comme le travail au noir. Après avoir eu l’APS accompagnant, le Préfet accordera peut-être une dérogation si un employeur lui signe une promesse d’embauche, selon l’arrêté ministériel récent.Charles Trouverie

ConSeIL De SAvoIe

Appel à la solidarité344, Faubourg Montmélian

73000 Chambéry

"SSVP France

Fondée par Frédéric OzanamReconnue d’Utilité Publique

Appels au secours...

Page 6: Panorama 73 n° 32

Je soutiens la Société Saint-Vincent-de-Paul.

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Société de Saint-vincent-de-Paul - 344, Faubourg Montmélian - 73000 Chambéry - Tél : 04 79 70 74 42

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D’une maman abandonnéeUne maman vit avec 3 garçons de 8-10-13 ans, de 2 pères totalement absents, dans un appartement de 2 pièces. Elle assume la subsistance de sa petite famille en assurant des soins à domicile. Mais elle ne pouvait faire face aux frais d’entretien de son scooter indispensable pour se rendre au travail. La Conférence de Saint Vincent de Paul l’a aidée financièrement. Pendant la quinzaine de fermeture de l’aide alimentaire, elle palie en fournissant des colis. Que répondre à ces garçons fragilisés par l’adolescence, sur le rôle du père ? Le bénévole SSVP lui consacre du temps et l’écoute pour lui donner un éclairage extérieur. Après 2 échecs amoureux, cette femme de 40 ans, a besoin de parler. SSVP l’accompagne (être avec et espérer avec).

D’un jeune mendiantUne bénévole de notre Conférence avait repéré un jeune mendiant dans le porche de l’Eglise. Plusieurs contacts ont permis de tisser des liens, de comprendre, de dénouer une situation critique : A 27 ans, plus de travail depuis fin mai, il a passé l’été en camping sauvage (baie Ménard); il a échoué dans la caravane d’un compère dans un camping au Sierroz mais ce camping a fermé fin octobre ! Rejeté et sans abri ! L’urgence : le vêtir à Emmaüs, lui faire bénéficier de l’aide alimentaire. Dialoguer et lui donner premier repas chaud. Merci ! et avec quel sourire. Cela faisait plus d’un mois qu’il n’avait pas eu un repas complet. Il était réduit aux résidus des marchés et aux dons d’une boulangère compréhensive. Un espoir, un lien grâce à SSVP : une rencontre en présence de Dieu ce dimanche. Encore mendiant, mais… « Je suis resté et j’ai franchi la porte. J’ai assisté à la messe. Le prêche était beau (rôle de l ‘homme et de l’épouse). Je me suis réconcilié avec l’église d’aujourd’hui ». Il lui fallait en parler le mercredi suivant ! Echec amoureux, déchéance, dépendance, désœuvre-ment… Et si la vie pouvait s’ouvrir à un nouvel horizon ? Espoir, source d’énergie pour continuer la route. Jean François Pradal

Nos actions en 2011visiter 80 000 personnes à domicile, 72 000 person nes en institutions, 206 000 bénéfi ciaires de colis alimentaires.

Accueillir175 000 personnes accueillies, 87 000 nuitées d’urgence, 5 900 personnes sans domicile (SDF), 9 100 migrants, 35 000 familles démunies, 134 000 repas servis dans 29 restaurants, 5500 tonnes d’aliments distribuées.

Accompagner 25 000 personnes aidées financièrement, 300 foyers surendettés, avec suivis budgétaires, 1 000 enfants soutenus scolai re ment660 bénéficiaires d’aide éducative, 2 500 bénéficiaires d’une sorties loisirs, 880 personnes parties en vacances

Pour les faire renaître à la vie et faire briller un temps spirituel dans leur existence fracassée, nous avons besoin de vous : Soutenez-nous dans ces tâches quotidiennes. Et si vous avez un peu de temps, alors rejoignez-nous.

La SSvP a besoins de vous, de votre amour,d’un peu de votre temps, d’un peu de votre argent,Aidez nous à les aider.

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