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PANORAMA DE PRESSE
20/03/2015 10h39
CCE SNCF - Quotidien
Panorama réalisé avec Pressedd
SOMMAIRE
VIE ECONOMIQUE ET SOCIALE(8 articles)
vendredi 20 mars 2015
A Bruxelles, la Grèce suscite un mini-sommet de crise (859 mots)
La Grèce s'est invitée au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens,jeudi 19 mars à Bruxelles. Ou plutôt impos…
Page 7
vendredi 20 mars 2015
Grèce : Syriza a un projet de changement (1121 mots)
Qu'y a-t-il de nouveau dans l'élection du gouvernement de Syriza en Grèce ? Onpeut penser que c'est d'abord la victoire d'…
Page 9
vendredi 20 mars 2015
La reprise, sans (328 mots)
FRANÇOIS HOLLANDE en est convaincu. « Une reprise s’annonce », affirmeainsi le président dans une interview au bimensuel « Society …
Page 11
vendredi 20 mars 2015
L’embellie, tout le monde ne la voit pas encore (401 mots)
DANS LA CONJONCTURE actuelle, certains secteurs et entreprises tirent mieuxleur épingle du jeu que d’autres. C’est le cas principal…
Page 12
vendredi 20 mars 2015
Temps de travail, seuils sociaux, compte pénibilité… Le Sénatimprime sa marque sur le volet social du projet de loi Macron(1931 mots)
La commission spéciale du Sénat a poursuivi hier l'examen du projet de loi pourla croissance, l'activité et l'égalité des …
Page 13
vendredi 20 mars 2015
Loi Macron Au Sénat, un amendement qui permettrait dedéroger aux 35 heures (180 mots)
La loi Macron continue d'attaquer le Code du travail et de donner encore plus dedroits aux employeurs. Le Sénat veut perme…
Page 16
vendredi 20 mars 2015
Retraites : l'écart risque de se creuser un peu plus entre lepublic et le privé (921 mots)
SOCIAL La tension monte entre les partenaires sociaux alors que se tient cevendredi le deuxième round des négociati…
Page 17
vendredi 20 mars 2015
L'État pourrait économiser un milliard en fin d'année (576 mots)
«Sous la réserve expresse de l'augmentation de la cotisation, FO rechercheratoutes les possibilités d'assurer la pérennité de la r…
Page 19
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE(1 article)
vendredi 20 mars 2015
Mais en fait, quelles sont les compétences des départements ?(780 mots)
Le premier tour des élections départementales aura lieu dans trois jours. Mais quiconnaît vraiment les compétences des dép…
Page 21
POLITIQUE DES TRANSPORTS(1 article)
vendredi 20 mars 2015
La circulation alternée recalée (562 mots)
CIRCULEZ, y a rien à voir ! La préfecture de police de Paris a retoqué, hier soir, lademande de la mairie de Paris d’instaurer la c…
Page 24
TRANSPORT FERROVIAIRE(3 articles)
vendredi 20 mars 2015
Face à la concurrence du bus, Deutsche Bahn étend son offreferroviaire (609 mots)
Grèves de cheminots à répétition, prix de l'essence en chute qui favorise l'usagede la vo…
Page 27
vendredi 20 mars 2015
Deutsche Bahn : La compagnie ferroviaire allemande a échouéà atteindre ses objectifs financiers pour 2014 en raison degrèves et de la concurrence accrue sur les liaisons longuedistance et dans la l (237 mots)
Deutsche Bahn : La compagnie ferroviaire allemande a échoué à atteindre sesobjectifs financiers pour 2014 en raison de grè…
Page 28
vendredi 20 mars 2015
450 postes de conducteurs de train en Ile-de-France (150 mots)
450 conducteurs de train en Ile-de-France. C’est ce que recherche la SNCFTransilien pour …
Page 29
INDUSTRIE FERROVIAIRE(1 article)
vendredi 20 mars 201509 : 02
Faiveley décroche un contrat de plus de 45 M EUR à Singapour(284 mots)
Paris, 20 mars 2015 (AFP) -L'équipementier ferroviaire Faiveley Transport aannoncé vendredi avoir conclu un contrat avec S…
Page 31
TRANSPORT URBAIN ET MOBILITÉ(1 article)
vendredi 20 mars 2015
Pourquoi Uber veut être omniprésent dans votre smarphone(436 mots)
Uber a tout d'un google du transport. MOSA'AB…
Page 33
TRANSPORT ROUTIER(2 articles)
vendredi 20 mars 2015
Combattre la fatalité (541 mots)
Fallait-il tenter de sauver en 2014 le groupe de messagerie Mory Ducros ? Lanouvelle société MoryGlobal, née du plan de r…
Page 35
vendredi 20 mars 2015
A MoryGlobal, on veut « partir dignement »(311 mots)
ILS ONT IMPROVISÉ un brasero, histoire de rester au chaud. A côté, unequinzaine de salariés du transporteur routier MoryGlobal se t…
Page 36
TRANSPORT FLUVIAL ET MARITIME(1 article)
vendredi 20 mars 2015
La Corse met la pression sur le dossier SNCM (465 mots)
Paul Giacobbi, président de la Collectivité territoriale de Corse. Après Bruxelles,la Cors…
Page 38
TRANSPORT AÉRIEN(1 article)
vendredi 20 mars 2015
Air France-KLM, le comité de nomination acte la reconductionde Juniac (254 mots)
Stabilité de la gouvernance en vue à Air France-KLM et Air France. Mardi, les troismembres du comité de nomination d'Air F…
Page 40
LIVRES – BIBLIOTHÈQUES(2 articles)
vendredi 20 mars 2015
« La France est une nation de lecteurs et doit le rester »Vincent Monadé (1875 mots)
Le Centre national du livre (CNL) bouge beaucoup ces temps-ci, où en êtes-vous ?…
Page 42
vendredi 20 au jeudi 26mars 2015
Le livre en « streaming » se heurte au pouvoir de l'éditeur(618 mots)
Cyberlibris, Publie.net, YouScribe, Izneo, Youboox ou encore Kindle Unlimitedsont hors-la-loi en France ! « Les offres d'a…
Page 45
VIE ECONOMIQUE ETSOCIALE
6
A Bruxelles, la Grèce suscite un mini-sommet de crise
Athènes souhaite parvenir, jeudi 19 mars, à un « accord politique » visant à débloquer auplus vite une partie de l'aide financière
vendredi 20 mars 2015Page 31
859 mots
LE MONDE ECO ET ENTREPRISE
La Grèce s'est invitée au sommet des
chefs d'Etat et de gouvernement eu-
ropéens, jeudi 19 mars à Bruxelles.
Ou plutôt imposée. A la demande du
premier ministre grec, Alexis Tsipras,
un mini-sommet aura lieu dans la
soirée, en marge du rendez-vous eu-
ropéen. Y participeront le président
français, François Hollande, la chan-
celière allemande, Angela Merkel, le
président de la Banque centrale eu-
ropéenne (BCE), Mario Draghi, celui
de la Commission européenne, Jean-
Claude Juncker, et celui de
l'Eurogroupe (réunion des dix-neuf
pays de l'union monétaire), Jerœn
Dijsselblœm.
Cette réunion de crise survient alors
que la Grèce est financièrement aux
abois et que les relations du nouveau
gouvernement grec avec ses parte-
naires européens et principaux
créanciers se sont détériorées.
L'objectif de M. Tsipras est de parve-
nir à un « accord politique ».Il veut
obtenir des créanciers du pays – la
BCE, la Commission européenne, le
Fonds monétaire international (FMI)
–, qu'ils acceptent de libérer au plus
vite une partie des prêts restant à
verser dans le cadre du deuxième
plan d'aide dont bénéfice le pays (en-
viron 7 milliards d'euros).
Les principaux créanciers de la Grèce
ne devraient toutefois faire aucune
concession. Ils devraient rappeler à
M. Tsipras qu'un accord a été trouvé
lors de l'Eurogroupe du 20 février :
la Grèce s'est engagée à mettre en
œuvre un train de réformes – il
concerne notamment la fiscalité, la
modernisation de l'administration, la
lutte contre la corruption – en
échange de la prolongation du plan
d'aide. Or, aujourd'hui, ces créanciers
estiment que les choses ne vont pas
assez vite : tant qu'une partie au
moins de l'accord du 20 février
n'aura pas été achevée, pas d'argent
pour Athènes, donc.
Les Européens ont d'ailleurs hésité
avant d'accepter cette réunion avec
M. Tsipras. Ils ne veulent pas lui per-
mettre de « contourner » le niveau
technique, pour tenter un accord po-
litique.
Les prochains jours seront cruciaux.
Car, si les négociations n'avancent
pas de manière substantielle, la si-
tuation de la Grèce pourrait devenir
critique.
Eviter une faillite
Elle est d'ores et déjà « dangereuse
»,a assuré, jeudi matin, le président
du Parlement européen, Martin
Schulz, sur la radio Deutschlandfunk.
« Sur le court terme, 2 ou 3 milliards
d'euros sont nécessaires pour assumer
les engagements existants »et éviter
une faillite, a-t-il indiqué.
Le gouvernement Tsipras a en tout
cas fait voter, mercredi, sa « loi hu-
manitaire », visant à aider les Grecs
les plus touchés par la crise – une
aide au logement à 30 000 foyers,
une autre, alimentaire, à 300 000
personnes. Ces mesures coûteraient
quelques centaines de millions
d'euros, qu'il faut trouver. Par
ailleurs, l'Etat grec doit faire face,
vendredi, à une échéance de plus de
2 milliards d'euros de rembourse-
ments d'emprunts, et le gouverne-
ment doit payer salaires et retraites
fin mars. Mercredi, Athènes a annon-
cé avoir levé 1,3 milliard d'euros en
bons du Trésor à trois mois. Et la BCE
a relevé de 400 millions d'euros le
plafond de son financement
d'urgence des banques grecques.
Plusieurs sources européennes haut
placées estiment que l'Etat grec est
menacé d'un défaut partiel dans les
semaines qui viennent, en avril ou en
mai. Or, compte tenu de
l'exaspération des partenaires de la
Grèce, il n'est pas certain que ceux-
ci feront un geste, à ce moment-là,
pour verser de l'argent en urgence.
Dans un tel cas de figure, une pa-
nique des épargnants pourrait suivre.
L'Etat grec, pour éviter que son sys-
tème bancaire ne tombe en quelques
heures, devrait mettre en place un
contrôle des capitaux.
Preuve que l'inquiétude gagne : le
ton s'est durci à Bruxelles ces der-
nières heures, et ce type de scénario
catastrophe commence à être évo-
qué. Mercredi, le ministre des fi-
nances allemand, Wolfgang
Schäuble, a estimé que « le temps est
compté pour la Grèce ». " Je reste in-
quiet, je ne suis pas satisfait des pro-
grès réalisés au cours des derniers
jours et je voudrais que les uns et les
autres se ressaisissent ", a lancé, à
Bruxelles le même jour, M. Juncker.
↑ 7
M. Dijsselblœm a, lui, fait valoir, "
qu'un pays qui a des problèmes n'a pas
forcément à sortir de l'euro « . »
Rappelez-vous le cas de Chypre ", a-t-
il lancé, qui avait dû décréter, du jour
au lendemain, en mars 2013, un sé-
vère contrôle des capitaux pour évi-
ter leur fuite du pays.« Toutes sortes
de scénarios sont imaginables », a
ajouté M. Dijsselblœm.
Cécile Ducourtieux ■
Tous droits réservés Le Monde 2015
927EB5C6585a3A0070FA53466A0ED1D07896600C933E335C462B913
Parution : Quotidienne
Diffusion : 273 111 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 2 023 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 8
LA DESTITUTION DES ÉLITES LOCALES ET L'ACCUSATION DE L'EUROPE OFFICIELLE
Grèce : Syriza a un projet de changement
vendredi 20 mars 2015Page 15
1121 mots
Q u'y a-t-il de nouveau dans
l'élection du gouvernement de
Syriza en Grèce ? On peut penser que
c'est d'abord la victoire d'une large
part de la société sur elle-même et
sur sa peur traditionnelle de vivre
sans maîtres. Cela s'appelle la
conquête de la liberté.
Syriza semble exprimer une certaine
prise de conscience collective au su-
jet des mécanismes internes qui ont
construit jusqu'ici la dépendance in-
terne comme externe : l'allégeance
comme signification et pratique so-
ciales largement partagées par la so-
ciété. Allégeance à la tradition, à
l'église, aux pouvoirs locaux, aux oli-
garchies financières et aux puis-
sances étrangères. Tant il est vrai que
les humiliations infligées aux Grecs
par l'Europe ne sont pas un fait nou-
veau.
En dépit des mythologies sur le « ber-
ceau de la civilisation », la Grèce est,
à l'instar des pays colonisés, un cas
de figure de la manière dont la mo-
dernité occidentale a mis sous tutelle
les sociétés traditionnelles : une ra-
tionalité et des pratiques écono-
miques inintelligibles par les popula-
tions locales, un endettement dispro-
portionné eu égard à la production
locale, les interventions militaires,
l'instauration des élites locales sans
projet national, reposant leur pou-
voir sur leur alliance avec les puis-
sances étrangères. La fascination des
populations pour les « civilisés » a
fait le reste (1).
L'enjeu des élections a été donc
double. En premier lieu, la destitu-
tion des élites politiques et écono-
miques locales guidées par un seul
projet, leurs propres intérêts finan-
ciers. En deuxième lieu, la remise en
question des politiques européennes
qui ont ruiné le pays, et pas seule-
ment sur les cinq dernières années.
A l'instar de ce qui se passe dans
d'autres pays récipiendaires de
« l'aide au développement » occiden-
tale, les fonds européens ont tué la
créativité interne. Depuis son adhé-
sion à l'UE, le pays s'est condamné à
consommer les produits de ses parte-
naires, en premier lieu allemands et
français, qui l'ont littéralement inon-
dé, entraînant une croissance de la
consommation inédite et la corrup-
tion.
La riposte européenne. La réponse de
l'Europe officielle apparaît comme
une répétition des automatismes du
passé : le rapport de force avec l'arme
financière. Sans surprise les posi-
tions les plus intransigeantes vis-à-
vis de ce peuple « irresponsable » et
« corrompu » viennent de ceux qui
ont beaucoup à se reprocher en la
matière. Outre le refus de
l'Allemagne d'assumer la responsabi-
lité des dettes nazies vis-à-vis du
pays, les scandales de corruption ré-
pétés par les entreprises allemandes
en Grèce exaspèrent les ressenti-
ments vis-à-vis de ces donneurs illé-
gitimes de leçons.
Le refus de l'Eurogroupe de discuter
les arguments politiques de Syriza et
son retranchement dans une logique
punitive est un des symptômes des
impasses d'une Union européenne
privée de projet politique et guidée
par l'irrationalité de ses élites (2). En
effet, l'indifférence des dirigeants
européens à tirer les conclusions des
leçons du passé et des impasses du
présent est surprenante. Parmi les
questions enfouies sous les ava-
lanches des chiffres, on peut sortir
celle du changement. Question cru-
ciale pour l'Europe qui s'efforce, sans
succès, depuis des siècles à transfor-
mer les autres sociétés à son image.
Comment change une société ? Peut-
on la changer de l'extérieur et d'en
haut ? Les interventions occidentales
dans les quatre coins du monde
donnent la réponse : on ne peut pas
changer une société de l'extérieur.
On peut seulement la détruire. La
transformation d'une société dépend
de sa propre décision et volonté, de
ses désirs, de ses fantasmes, de ses
compétences. Elle requiert un projet
issu de l'intérieur et une masse si-
gnificative d'acteurs qui veulent le
mettre en œuvre.
Dans un projet de transformation, les
investissements psychiques des ac-
teurs sont déterminants.
L'Allemagne, entre autres, en est la
preuve, elle qui, grâce à la volonté et
la discipline de sa population, s'est
reconstruite après s'être détruite par-
la guerre. Mais elle est aussi la preuve
de la difficulté du changement, si
celui-ci n'est pas posé comme projet
explicite. Le désir de domination des
autres et de punition des hérétiques
n'est pas remis en question en Alle-
magne, en dépit des drames que cela
a causés par le passé et continue de
causer dans le présent.
A l'instar des autres sociétés, la Grèce
ne changera que de l'intérieur. Avec
son expérience, avec la remise en
question de ses passions, avec ses
↑ 9
compétences, avec des acteurs qui
sont prêts à s'engager. Syriza a un
projet de changement qui semble
être pour le moment partagé par une
partie de la société : la fin de
l'évasion fiscale, la rationalisation de
l'administration, le développement
de la production locale, l'instauration
d'un état de droit, la protection de
faibles, le refus des ultimatums de
ses partenaires, sont autant de pro-
jets qui ont une chance de réussir.
Si les réformes imposées depuis cinq
ans par l'Union européenne à la
Grèce n'ont pas eu les résultats at-
tendus, c'est qu'elles n'ont pas trouvé
écho dans les têtes ni dans les âmes
de ceux qui étaient supposés les
mettre en œuvre. Par ailleurs, la
transformation d'une société n'est ja-
mais radicale. Elle se situe dans la
continuité avec l'ordre social insti-
tué. Et elle requiert du temps. Les
« réformes radicales » que veut impo-
ser l'Eurogroupe n'ont aucune
chance de réussir.
La Grèce ne changera pas du jour au
lendemain. Il est peu probable qu'elle
se transformera à l'image des pays du
Nord. C'est à elle de décider la direc-
tion des changements à venir et à en
assumer la responsabilité et les diffi-
cultés. Et ça prendra du temps. C'est
précisément ce que demande le nou-
veau gouvernement grec en sollici-
tant le desserrement des liens de la
dette.
(1) Lire l'article « Pourquoi l'Europe
ne comprend pas la crise grecque »,
paru dans le Débat, Gallimard,
septembre-octobre 2012, n° 171. (2)
« La raison délirante de l'Europe, un
nouveau fascisme mou ? », de
Laurent de Sutter, Libération, 10 fé-
vrier. . ■
Tous droits réservés L'Humanité 2015
307ED5E553Ba4D05005B5736490CA14870F65B0A73423BF78ECF049
Parution : Quotidienne
Diffusion : 38 184 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 345 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 10
La reprise, sans
Croissance. François Hollande a-t-il raison de croire à une reprise économique ?Des clignotants sont effectivement au vert… grâce à un contexte internationalfavorable.
vendredi 20 mars 2015Édition(s) : Paris, Oise, Seine et Marne Sud, Seine et Marne Nord,
Yvelines…Page 2
328 mots
FAIT DU JOUR—ECONOMIE
F RANÇOIS HOLLANDE en est
convaincu. « Une reprise
s’annonce », affirme ainsi le pré-
sident dans une interview au bimen-
suel « Society ». Un discours résolu-
ment positif, à deux jours d’un pre-
mier tour des départementales que
les sondages prédisent catastro-
phique pour le PS : « Les conditions
économiques s’améliorent. Alors, si
j’arrive à faire passer l’idée que ça va
mieux, ça ira encore mieux. » Le
gouvernement le sait : son problème
est de redonner confiance. Pour cela,
François Hollande a décidé de
s’avancer à nouveau sur le terrain des
promesses économiques. La tâche
n’est pas des plus aisées, chômage
oblige.
Des clignotants passés
au vert
Persuader les Français de
l’imminence du retour de la crois-
sance, c’est toute une histoire. Car
cette incantation n’est pas la pre-
mière du genre (voir ci-contre). Et les
Français n’ont toujours rien vu venir.
Cette fois, le gouvernement met en
avant des données objectives.
Comme l’optimisme de
l’Organisation de coopération et de
développement économiques
(OCDE), qui aligne désormais les cli-
gnotants au vert pour la zone euro :
une croissance tirée par les Etats-
Unis perceptible dans d’autres pays,
de fortes liquidités, des prix du pé-
trole à la baisse, la dépréciation de
l’euro, le programme inédit de rachat
de dettes publiques de la BCE… Si la
France retrouve des couleurs, c’est
avant tout grâce à un vent de reprise
qui vient de l’extérieur. En attendant
les effets escomptés du fameux pacte
de responsabilité censé donner de
l’air aux entreprises françaises.
La Commission européenne a relevé
ses projections de croissance du PIB
français à 1 % en 2015, au lieu de
0,7 %. Certains économistes tablent
même sur 1,5 % de croissance cette
année, de quoi commencer à faire
baisser le chômage. C’est le pari du
ministre de l’Emploi. Il y a deux
jours, François Rebsamen a ressusci-
té la promesse de… l’inversion de la
courbe du chômage. Mais, cette fois,
fin 2015. Une prophétie aux allures
de déjà-vu. ■
par Catherine Gasté
Tous droits réservés Le Parisien 2015
9171754b502aa207208d5ad6a30821ea76163b03137033f3928577f
Parution : Quotidienne
Diffusion : 229 637 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 2 451 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 11
L’embellie, tout le monde ne la voit pas encore
vendredi 20 mars 2015Édition(s) : Paris, Oise, Seine et Marne Sud, Seine et Marne Nord,
Yvelines…Page 3
401 mots
FAIT DU JOUR—FAIT DU JOUR
D ANS LA CONJONCTURE
actuelle, certains secteurs et
entreprises tirent mieux leur épingle
du jeu que d’autres. C’est le cas prin-
cipalement dans l’aérien, le luxe ou
l’automobile (lire ci-dessous). La
baisse de l’euro par rapport au dollar
va accentuer leur compétitivité et
améliorer leurs marges bénéficiaires.
En revanche, le BTP et l’hôtellerie-
restauration souffrent toujours. Re-
vue de détail.
Ceux qui gagnent
L’aérien . Si les avions livrés sont
payés en dollars, la chute de l’euro
améliore la compétitivité et donc les
marges des constructeurs. C’est le
cas pour Airbus par rapport à
l’américain Boeing. Le constructeur
européen a enregistré un bénéfice en
hausse de 59 % en 2014, avec près de
1 500 commandes. Le meilleur cru de
son histoire. Ces derniers mois, il a
en outre recruté 1 000 personnes en
plus. Dassault (460 M€ de résultats
en 2013) pourrait également bénéfi-
cier de la baisse de l’euro après sa
vente ferme de 24 Rafale à l’Egypte,
confortant les quelque 50 000 em-
plois liés à cet avion militaire.
Le luxe. Ce secteur bénéficie à plein
de la multiplication du nombre de
milliardaires dans le monde. Un seul
exemple : l’année dernière, le lea-
deur mondial, le français LVMH, a
réalisé un bénéfice de 6 Mds€, contre
près de 4 Mds€ l’année précédente !
Les banques . Elles ont renoué avec
les bénéfices, laissant la crise finan-
cière de 2008 bien loin derrière elles.
Ainsi, malgré son énorme amende
américaine (d’un montant record de
6,6 Mds€), BNP Paribas affichait-elle
en 2014 un résultat net de 507 M€.
Ses concurrentes n’étaient pas en
reste, avec des bénéfices respectifs de
5,2 Mds€, 2,9 Mds€ et 1,3 Md€ pour
Crédit agricole, Société générale et
Natixis. Concurrencés par les
banques en ligne, les réseaux tradi-
tionnels revoient cependant leur mo-
dèle économique, taillant dans les ef-
fectifs, les embauches ne compen-
sant pas les départs à la retraite. En
2013, le secteur comptait
367 000 emplois, soit 5 000 per-
sonnes en moins.
Ceux qui perdent
L’hôtellerie-restauration. En 2014,
8 000 entreprises de ce secteur ont
mis la clé sous la porte, selon l’Umih,
avec notamment 2 200 emplois en
moins pour le seul secteur de
l’hébergement. « C’est la première
fois depuis très longtemps que ce
secteur ne crée pas d’emplois »,
précise-t-on à l’Umih, constatant un
léger frémissement ce mois-ci.
Le BTP. Il n’est pas au mieux de sa
forme. Depuis 2007, selon le Medef,
on construit 133 000 logements de
moins chaque année. Et les quelque
350 000 logements mis en chantier
en 2014 sont bien loin de l’objectif
des 500 000 fixé par François Hol-
lande. En l’espace de sept ans, le sec-
teur a perdu autour de 100 000 em-
plois. ■
par B.m.
Tous droits réservés Le Parisien 2015
fa7aa5bb5ffaf20780b256664a0471de7986820ed3a03b4a8be3faa
Parution : Quotidienne
Diffusion : 229 637 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
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LA COMMISSION SPÉCIALE DU SÉNAT A POURSUIVI HIER L'EXAMEN DU PROJET DE LOI P
Temps de travail, seuils sociaux, compte pénibilité… Le Sénat imprime samarque sur le volet social du projet de loi Macron
N° 10569vendredi 20 mars 2015
1931 mots
EVÉNEMENTS ET PERSPECTIVES— [AUCUNE]
La commission spéciale du Sénat a
poursuivi hier l'examen du projet de
loi pour la croissance, l'activité et
l'égalité des chances économiques,
dit projet de loi Macron, et a, comme
attendu, apporté plusieurs modifica-
tions majeures au volet social du
texte.
Le Sénat veut permettre aux entre-
prises de négocier le temps de travail
en créant des accords « offensifs »
permettant des dérogations aux 35
heures, a indiqué hier le président
(UDI-UC) de la commission spéciale
Vincent CAPO-CANELLAS. « La com-
mission a adopté un amendement as-
souplissant les conditions de conclu-
sion des accords de maintien de
l'emploi, les accords, » défensifs « ,
tout en créant des accords » offensifs
« pour développer l'emploi dans les
entreprises », a-t-il indiqué. « Ces
deux accords relèveraient d'un ré-
gime juridique unique dérogatoire au
droit commun afin de supprimer les
nombreux verrous législatifs et
d'apporter une véritable flexibilité
interne aux entreprises », a-t-il ajou-
té. L'amendement supprime une sé-
rie d'obligations qui freinent le déve-
loppement des accords dits défensifs,
comme la clause relative aux « graves
difficultés économiques conjonctu-
relles » et la durée maximale de ces
accords, deux ans, a-t-il précisé.
Seuils sociaux : obligation d'avoir un
délégué du personnel à partir de 21
salariés au lieu de 11
La commission spéciale a en outre
adopté un amendement de la rappor-
teure (UMP) Catherine DEROCHE
afin de « lisser les effets de seuil dont
sont victimes les entreprises qui se
développent en raison de la forte
hausse de leurs obligations en ma-
tière sociale lorsqu'elles passent de
dix à onze salariés mais surtout de
quarante-neuf à cinquante ». En
conséquence, l'amendement élève le
seuil à partir duquel la mise en place
de délégués du personnel devient
obligatoire, de onze à vingt et un sa-
lariés. Une période de 3 ans, à comp-
ter du franchissement d'un seuil est
en outre instituée, pendant laquelle
les entreprises en croissance seraient
exonérées « de l'application des obli-
gations auxquelles le droit commun
les soumet en matière de représenta-
tion et de consultation du personnel
(délégué syndical, délégués du per-
sonnel, comité d'entreprise, comité
d'hygiène, de sécurité et des condi-
tions de travail) ».
Simplification du compte personnel
de pénibilité
La commission a aussi simplifié le
compte personnel de pénibilité
« pour le rendre applicable tant pour
le salarié que pour l'entreprise », a
indiqué M. CAPO-CANELLAS. Un
amendement de la rapporteure, Mme
DEROCHE, a donc été adopté afin de
supprimer la fiche individuelle retra-
çant l'exposition de chaque salarié
aux facteurs de pénibilité. « Elle
constitue une tâche bureaucratique
que la très grande majorité des entre-
prises, dès lors qu'elles ne disposent
pas d'un service des ressources hu-
maines dédié, ne sont pas en capacité
de remplir, en particulier pour les
plus petites d'entre elles », justifie
l'exposé des motifs. L'amendement
simplifie aussi les facteurs de péni-
bilité, ne retenant que le travail de
nuit, le travail en équipes successives
alternantes et le travail en milieu hy-
perbare, « qui sont les trois facteurs
dont l'exposition est facile à mesu-
rer ». « Tant que le gouvernement ne
sera pas parvenu à recueillir
l'approbation des partenaires sociaux
sur des modalités de mesure plus
simples de l'exposition aux autres
facteurs (…) (manutention manuelle
de charges, postures pénibles, vibra-
tions mécaniques, agents chimiques
dangereux, températures extrêmes,
bruit, travail répétitif) et que le légis-
lateur aura été en mesure de les ap-
précier, ils ne pourront pas entrer en
vigueur », indique l'exposé des mo-
tifs.
Notons que les sénateurs ont en
outre supprimé, via un amendement
de la rapporteure (UMP) Mme DE-
ROCHE, l'habilitation demandée par
le gouvernement à réformer par or-
donnance les pouvoirs de
l'inspection du travail.
Travail dominical : les commerces de
moins de 11 salariés situés en zone
touristique exonérés des obligations
d'accord collectif et de contreparties
aux salariés
En ce qui concerne le travail du di-
manche, la commission spéciale a
exonéré, via un amendement de la
rapporteure (UMP) Mme DEROCHE,
les commerces de moins de onze sa-
lariés situés dans les zones touris-
tiques de l'obligation d'être couverts
par un accord collectif et d'offrir des
contreparties aux salariés. Par
ailleurs, en cas de blocage de dia-
logue social, la décision d'ouvrir de-
vra être approuvée par la majorité
des salariés concernés à l'occasion
d'un référendum. Selon l'exposé des
motifs, « en l'état actuel du droit, ces
↑ 13
commerces sont libres d'ouvrir 52 di-
manches par an sans qu'aucune obli-
gation sociale ne pèse sur eux. Les
petits commerçants indépendants,
qui assurent l'essentiel de
l'animation des centres-villes des
communes touristiques, pourraient
connaître d'importantes difficultés si
l'ouverture dominicale était condi-
tionnée à la fixation de contrepar-
ties ».
Un amendement de Mme DEROCHE
a en outre été adopté afin de « ré-
tablir la possibilité, subsidiaire, pour
les commerces situés dans les zones
touristiques internationales, les
zones touristiques et les zones com-
merciales d'ouvrir le dimanche s'ils
ne sont pas couverts par un accord
collectif offrant des contreparties
aux salariés ». « La décision de
l'employeur sera soumise aux mêmes
obligations de contrepartie que les
accords, que ce soit sur le plan sala-
rial ou en matière de compensation
des charges induites par la garde des
enfants. Elle devra être approuvée,
lors d'un référendum, par la majorité
des salariés concernés », précise
l'exposé des motifs.
Les sénateurs sont en outre revenu à
la rédaction initiale du projet de loi
concernant les « modalités
d'ouverture des commerces de détail
alimentaire situés dans les zones
touristiques internationales et dans
les gares caractérisées par une af-
fluence exceptionnelle de passagers,
et dont la liste sera déterminée par
arrêté ». « Il semble plus judicieux de
maintenir le régime existant pour la
période allant jusqu'à 13 heures,
c'est-à-dire une journée de repos
compensateur offerte aux salariés
tous les quinze jours », argumente la
rapporteure.
Notons que la commission spéciale a
par ailleurs supprimé la disposition
ajoutée lors de l'examen du texte à
l'Assemblée nationale, selon laquelle
les grandes surfaces alimentaires de-
vraient, si elles étaient ouvertes trois
jours fériés dans l'année, déduire ces
ouvertures des « dimanches du
maire ». Autres dispositions suppri-
mées : celle imposant aux grandes
surfaces alimentaires de majorer de
30 % la rémunération des salariés
privés du repos dominical, et celle se-
lon laquelle le conseil municipal doit
débattre, lorsqu'il est consulté sur la
détermination des « dimanches du
maire », de l'ouverture des biblio-
thèques.
A noter également, l'adoption d'un
amendement de la rapporteure vi-
sant à rétablir « à trente-six mois,
comme dans le projet de loi initial,
la durée de la période de transition
accordée aux commerces situés dans
les zones touristiques et les zones
commerciales instituées par ce texte
afin de se mettre en conformité avec
les nouvelles obligations sociales
qu'il impose ».
Des amendements UMP, UDI et PS
ont en outre été adoptés afin de sup-
primer une disposition introduite via
un amendement socialiste à
l'Assemblée nationale, qui prévoyait
d'autoriser les préfets dans les dépar-
tements d'Outre-mer, à remplacer
certains jours fériés nationaux par
des jours fériés locaux.
Suppression de la peine
d'emprisonnement pour le délit
d'entrave à une institution représen-
tative du personnel
Les députés avaient supprimé la
peine de prison d'un an associé au
délit d'entrave, en la maintenant tou-
tefois lorsque l'employeur refuse
l'élection d'un comité d'entreprise ou
de délégués du personnel, ou qu'il li-
cencie illégalement un représentant
du personnel (cf. « BQ » du 16 fé-
vrier). Les sénateurs sont allés plus
loin hier, en adoptant un amende-
ment de la rapporteure (UMP) Mme
DEROCHE, qui supprime cette peine
d'emprisonnement d'un an pour
l'entrave à la constitution d'une ins-
titution représentative du personnel
(IRP), « tout en doublant le montant
de l'amende prévu dans le texte, qui
passe ainsi à 15 000 euros (soit quatre
fois plus que le droit actuel, et deux
fois plus que pour l'amende prévue
dans le texte en cas d'entrave au
fonctionnement d'une IRP) ».
« Règle d'or » de SNCF Réseau
La loi du 4 août 2014 portant réforme
ferroviaire avait institué une « règle
d'or » pour SNCF Réseau (précédem-
ment Réseau ferré de France (RFF) ),
visant à ce que le gestionnaire
d'infrastructure ne s'endette pas au-
delà du raisonnable pour construire
de nouvelles lignes, et que les inves-
tissements soient analysés en fonc-
tion de différents ratios. En cas de
dépassement du seuil plafond défini
pour chaque ratio, ces investisse-
ments doivent être intégralement fi-
nancés par l'Etat, les collectivités ter-
ritoriales ou tout autre demandeur.
L'article 51 du projet de loi Macron
prévoit qu'un seul ratio sera utilisé,
celui du rapport entre la dette finan-
cière et la marge opérationnelle.
Pour l'année 2014, un tel ratio
s'établit environ à 18. Les sénateurs
ont adopté hier un amendement de
la rapporteure Mme ESTROSI-SAS-
SONE proposant que le niveau pla-
fond maximal de ce ratio soit fixé à
25.
Une nouvelle rédaction pour l'article
facilitant les prêts de trésorerie entre
entreprises
Lors de l'examen du texte à
l'Assemblée nationale, un amende-
ment (UDI) avait été adopté afin
d'autoriser les entreprises à prêter de
l'argent à des fournisseurs ou des
sous-traitants en difficulté de tréso-
rerie. La commission spéciale a adop-
té hier l'amendement de l'un des rap-
porteurs (UMP), Mme Dominique
ESTROSI-SASSONE, afin de sécuriser
le dispositif. Celui-ci prévoit que :
seules les micro-entreprises, les PME
et les ETI pourront être emprun-
teurs ; qu'une convention de prêt,
soumise au régime des conventions
réglementées sera conclue entre les
deux parties ; que le prêteur sera li-
mité dans sa capacité de prêt et
l'emprunteur dans sa capacité
↑ 14
d'emprunt. « Cette rédaction résulte
d'un premier échange de vues entre
votre rapporteur, la Banque de
France et le gouvernement. Elle est
probablement appelée à être amen-
dée lors de l'examen du projet de loi
en séance publique », a indiqué la
rapporteure dans l'exposé des motifs.
Les sénateurs ont par ailleurs suppri-
mé, via un amendement de Mme
ESTROSI-SASSONE, l'article pré-
voyant que toute privatisation d'une
société par l'Etat « s'accompagne des
garanties nécessaires à la préserva-
tion des intérêts essentiels de la Na-
tion dans les domaines concernés ».
Cette disposition, crée « par son im-
précision (…), une insécurité juri-
dique susceptible de compromettre
toutes les opérations de cession »,
précise l'exposé des motifs. ■
Tous droits réservés Bulletin Quotidien 2015
A47BD5C252EaEC02C0B259066D0FF1F178261106C38D31CA8F45CDA
Parution : Quotidienne
↑ 15
Loi Macron Au Sénat, un amendement qui permettrait de déroger aux 35 heures
vendredi 20 mars 2015Page 10
180 mots
SOCIAL-ECO
L a loi Macron continue d'attaquer
le Code du travail et de donner
encore plus de droits aux em-
ployeurs. Le Sénat veut permettre
aux entreprises de négocier le temps
de travail en créant des accords « of-
fensifs », octroyant des dérogations
aux 35 heures, a précisé hier le pré-
sident de la commission spéciale sur
ce texte, Vincent Capo-Canellas
(UDI-UC), à l'AFP. « La commission
a adopté un amendement assouplis-
sant les conditions de conclusion des
accords de maintien de l'emploi, les
accords défensifs , tout en créant des
accords offensifs pour développer
l'emploi dans les entreprises », a dé-
claré l'élu. Un amendement supprime
ainsi la clause limitant ces accords
aux « graves difficultés économiques
conjoncturelles » et leur durée à deux
ans. Il s'agit de faire sauter « les nom-
breux verrous législatifs et d'apporter
une véritable flexibilité interne aux
entreprises ». Réduisant encore plus
la protection des salariés. C. R.■
Tous droits réservés L'Humanité 2015
1F7C65B8523a220D205A57766909E13670F6700183D7360FB2579AD
Parution : Quotidienne
Diffusion : 38 184 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 345 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 16
Retraites : l'écart risque de se creuser un peu plus entre le public et le privé
Le système de décote des pensions complémentaires avancé par le patronat ne toucherait pasles fonctionnaires.
N° 21963vendredi 20 mars 2015
Page 23921 mots
ÉCONOMIE
SOCIAL La tension monte entre les
partenaires sociaux alors que se tient
ce vendredi le deuxième round des
négociations sur les retraites com-
plémentaires du privé. Syndicats et
patronat, qui gèrent les régimes
Agirc (cadres) et Arrco (tous salariés),
ont peu de temps pour tomber
d'accord. La caisse des cadres n'aura
plus un sou de réserve en 2018, et
celle des salariés en 2027. Il leur faut
donc trouver plusieurs milliards
d'économies d'ici là. Et les discus-
sions, qui s'achèveront en juin, pour-
raient bien créer une inégalité de
plus entre public et privé, en termes
de conditions de départ à la retraite.
Le patronat a en effet découvert son
jeu il y a trois semaines, en envoyant
aux syndicats ses nouvelles proposi-
tions, que Le Figaro a révélées (nos
éditions du 5 mars). Son objectif :
trouver 7 milliards d'économies pour
ramener les régimes à l'équilibre en
2020. Il propose notamment de geler
les pensions jusqu'en 2018, de rabo-
ter les pensions de réversion versées
aux conjoints survivants et de faire
baisser la rentabilité des cotisations
versées par les salariés.
Surtout, le patronat suggère aux syn-
dicats d'inciter les salariés à repous-
ser leur départ à la retraite. Com-
ment ? En instaurant un « abattement
temporaire dégressif »entre 62 et 67
ans. En clair, un salarié qui veut par-
tir à la retraite à 62 ans verrait sa
pension amputée. Plus il partirait
tard, moins sa décote serait impor-
tante, et elle disparaîtrait à 67 ans.
Problème, les fonctionnaires, qui ne
sont affiliés ni à l'Agirc ni à l'Arrco,
ne seraient pas concernés et pour-
raient donc continuer à partir à la re-
traite sans décote à 62 ans.
Iniquité entre salariés et
fonctionnaires
Les syndicats, à l'exception de la
CGT, ne rejettent pas le principe
même de la décote, même s'ils
tiquent sur la date d'application pro-
posée par le patronat - qu'ils jugent
très rapide (janvier 2017) - et la vi-
gueur des coups de rabot envisagés
(entre 20 % et 40 %). Ce mécanisme
a donc toutes les chances de voir le
jour, moyennant quelques ajuste-
ments. « Sous la réserve expresse de
l'augmentation de la cotisation, FO re-
cherchera toutes les possibilités
d'assurer la pérennité de la retraite
complémentaire », indique par
exemple Philippe Pihet, « M. Re-
traite » de FO.
Ce système de décote dégressive est
un moyen habile de repousser l'âge
de départ sans toucher aux sacro-
saintes « bornes d'âge », qui régissent
le système de retraite français : 62
ans pour ceux qui ont tous leurs tri-
mestres, 67 ans au plus tard pour les
autres. Toutefois, un tel mécanisme
créerait une grande iniquité entre sa-
lariés et fonctionnaires. Alors que les
âges de départ entre public et privé
sont aujourd'hui en voie
d'alignement, à la suite des réformes
menées sous la majorité précédente,
les salariés seraient obligés de facto
de partir à 67 ans pour bénéficier
d'une retraite pleine et entière,
contre 62 ans pour les fonction-
naires. Et ce, dans les dix prochaines
années.
Le patronat doit trouver 7 milliardsd'économies pour ramener les régimes
à l'équilibre en 2020. Photo :CHARLES PLATIAU/REUTERS
Cette différence de traitement pour-
rait être difficilement acceptée par
les Français, ce dont les partenaires
sociaux ont pleinement conscience.
À tel point que certains craignent dé-
jà que le gouvernement ne les laisse
jouer « les poissons pilotes »sur le su-
jet. Ce ne serait pas nouveau. En
2013, pour sauver une première fois
les régimes de la faillite programmée,
les partenaires sociaux avaient gelé
les pensions complémentaires, une
mesure que le gouvernement s'était
empressé de généraliser aux retraites
de base.
L'exécutif ne s'est pour l'instant pas
exprimé sur le sujet. La ministre des
Affaires sociales, Marisol Touraine,
s'est juste bornée à exprimer « sa
confiance dans la capacité des parte-
naires sociaux à prendre les décisions
qui seront nécessaires ». Il
n'empêche : si un système de décote
est adopté, le gouvernement se re-
trouvera dans quelques années face
à une situation de grave inégalité de
↑ 17
traitement face à la retraite entre pu-
blic et privé.
Mais ce n'est pas ce qui le préoccupe
le plus à court terme. Il tient surtout
à ce que les partenaires sociaux dé-
gagent 2 milliards d'économies à ho-
rizon 2017 grâce à l'Agirc et à l'Arrco.
Le gouvernement l'a promis à
Bruxelles dans le cadre du plan de ri-
gueur. Et ce, sans en avoir parlé en
amont aux partenaires sociaux… ■
par Guillaume Gui-
chard £@guillaume_gui
Tous droits réservés 2015 Le Figaro
8275c5d7535a6d0b400c50f65c0451ff7a26b80be3a2309f06cb4ae
Parution : Quotidienne
Diffusion : 314 144 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 1 445 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 18
L'État pourrait économiser un milliard en fin d'année
ENCADRÉS DE L'ARTICLE
N° 21963vendredi 20 mars 2015
Page 23576 mots
ÉCONOMIE
Une bonne surprise pourrait
agrémenter la fin de l'année du
gouver-nement. En effet, le fonds de
roule-ment de la « caisse » de retraite
des fonctionnaires de l'État devrait
être excédentaire de l'ordre d'un mil-
liard au 31 décembre. C'est ce qui res-
sort des travaux du rappor-teur spé-
cial de la mission budgétaire « ré-
gimes sociaux de retraite » du Sénat,
le socialiste Jean-Claude Boulard,
publiés à l'automne 2014, mais pas-
sés totalement inaperçu.
Les retraites des fonctionnaires, qui
pèsent 57,6 milliards d'euros, sont fi-
nancées par un « compte d'affectation
spécial pensions ». Ce dernier est
abondé par les cotisations salariés
des agents de la fonction publique et,
surtout, par les contributions em-
ployeurs de l'État. Ce dernier se doit
en effet d'assurer l'équilibre financier
du système, en majorant sa cotisa-
tion selon les besoins. À tel point
qu'elle se monte pour 2015 à… 74,28
%.
Réserves excédentaires
Or les dépenses ont cette année
toutes les chances d'être moins éle-
vées que prévues. Par conséquent, les
réserves de la caisse, qui doivent
s'élever normalement à 1 milliard,
atteindraient 2,2 milliards fin 2015.
Ce niveau, écrit le sénateur socia-
liste, « apparaît disproportionné au re-
gard des besoins ». Bercy explique,
rapporte l'élu, que cette situation
« résulte de la conjonction de plusieurs
événements qui ont amélioré la situa-
tion financière du compte d'affectation,
entre le moment où les taux de cotisa-
tion pour 2015 ont été déterminés pour
les travaux de la procédure budgétaire
(printemps 2014) »et fin 2014,
lorsque le budget a été présenté puis
voté. Les prévisions d'inflation ont
été revues à la baisse, tout comme
celles des départs à la retraite des
fonctionnaires.
« Les taux des contributions em-
ployeurs de l'État pourraient être revus
à la baisse en fin d'année, si les prévi-
sions en matière d'inflation et de com-
portements de départs à la retraite se
confirment », estime ainsi Jean-
Claude Boulard. Un ajustement qui
permettrait d'alléger le poids des dé-
penses de pensions dans le budget
général. Le gouvernement avait pro-
cédé à cette manœuvre fin 2013, dé-
gageant 968 millions d'euros.
Le secrétariat d'État au Budget se
montre aujourd'hui très prudent et
fait passer le message qu'il n'y aura
pas de cagnotte en fin d'année. De
deux choses l'une. Si la contribution
de l'État est effectivement abaissée
fin 2015, cela allégera d'autant la
pression budgétaire sur les minis-
tères. À moins que, solution la plus
probable, Bercy ne gèle en contrepar-
tie davantage de cré-dits pour ré-
duire le déficit. ■
par G. G.
« Sous la réserve expresse de l'augmentation de la cotisation, FO recherchera toutes les possibilités d'assurer la pé-
rennité de la retraite complémentaire » PHILIPPE PIHET, LE « M. RETRAITE » DE FO“
Tous droits réservés 2015 Le Figaro
9e77452f5c1a9a0ed0205de6ae0301307f26280353643b65905e7ac
Parution : Quotidienne
Diffusion : 314 144 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 1 445 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 19
AMÉNAGEMENT DUTERRITOIRE
↑ 20
Mais en fait, quelles sont les compétences des départements ?Alors que le premier tour des élections départementales aura lieu dimanche, peu d'électeursconnaissent les compétences réelles des départements, notamment dans le domaine social. Tourd'horizon.
N° 5672vendredi 20 mars 2015
Page 11780 mots
FOCUS
L e premier tour des élections
départementales aura lieu dans
trois jours. Mais qui connaît vraiment
les compétences des départements,
leur action ? A en croire les sondages,
une minorité de Français
s'intéressent à cette élection (lien :
www.liberation.fr/politiques/2015/
03/14/departementales-l-
abstention-devrait-etre-elevee-
dimanche-prochain-prevoit-l-
ifop_1220600) et ils sont également
peu nombreux à connaître les attri-
butions des ex-conseils généraux
(devenus départementaux), sauf en
zone rurale où les habitants sont net-
tement plus sensibilisés à l'action dé-
partementale.
Il faut dire que rien n'est fait pour
les éclairer. Le projet de loi portant
la « nouvelle organisation territoriale
de la République » (NOTRe), (lien :
www.latribune.fr/actualites/econo-
mie/france/20150303trib275960faa/
nouvelles-competences-
territoriales-le-projet-de-loi-
derape-par-rapport-aux-objectifs-
initiaux.html) qui va fixer les nou-
velles attributions des métropoles,
régions, département et communes,
est en plein examen par le Parle-
ment. Son adoption n'interviendra
pas avant juin. Soit près de trois mois
après les…élections départemen-
tales. Et que dire encore quand Fran-
çois Hollande annonce début 2014
que les départements vont être sup-
primés. Son Premier ministre, Ma-
nuel Valls, précisant même qu'il n'y
aura plus de départements après
2021. Mais, quelques mois plus tard,
le même annonce que, finalement, la
plupart des départements vont sub-
sister…(lien : www.latribune.fr/ac-
tualites/economie/france/20141113-
trib7f0acc14a/les-departements-
vont-ils-vraiment-disparaitre.html)
Compliqué !
Le département a surtout des com-
pétences sociales
Une chose est sûre, avec la loi
NOTRe, les départements, à l'instar
d'ailleurs des régions, vont perdre
leur clause de compétence générale.
Ils ne pourront donc pas intervenir
dans tous les domaines. En tout état
de cause, pour l'instant, une loi du
27 janvier 2014 a désigné les dépar-
tements comme « chef de file en ma-
tière d'aide sociale, d'autonomie des
personnes et de solidarité des terri-
toires ».A ce titre, les départements
sont compétents pour tout ce qui
concerne l'enfance (protection infan-
tile et maternelle, adoption, soutien
aux familles, etc.), les personnes
handicapées, les personnes âgées
(dont l'allocation personnalisée au-
tonomie ou APA), les prestations lé-
gales d'aide sociale (notamment la
gestion du revenu de solidarité active
ou RSA).Les départements sont aussi
responsables de l'entretien, la
construction et l'équipement des col-
lèges. Initialement la loi NOTRe pré-
voyait de transmettre cette compé-
tence sur les collèges aux régions.
Mais, finalement, elle devrait rester
dans les mains du département. Il en
va d'ailleurs de même de la voirie.
Seuls les transports (notamment sco-
laires) seraient à l'avenir confiés aux
régions. Enfin, les départements as-
surant également la gestion de
100.000 agents techniciens, ouvriers
et de service (TOS).
33,9 milliards d'euros de dépenses
sociales
On le voit, les compétences des dé-
partements portent principalement
sur les questions sociales. A cet
égard, une étude publiée par la Drees
(services des statistiques du minis-
tère des Affaires sociales) en février
a dressé un bilan des des dépenses
sociales des départements. En 2013,
globalement, les conseils généraux
ont dépensé 33,9 milliards d'euros au
titre de l'aide sociale, soit une pro-
gression de 2% par rapport à 2012.
Les dépenses liées au revenu de so-
lidarité active (RSA socle et RSA ac-
tivité), représentent 30% du total et
sont en augmentation de 7% par rap-
port à 2012. Le RSA contribue aux
deux tiers de la croissance des dé-
penses totales d'aide sociale. Ce qui
commence à sérieusement peser sur
les finances des départements qui
souhaiteraient que leurs charges so-
↑ 21
ciales soient imputées sur le budget
de l'Etat. Manuel Vall a assuré à
l'Assemblée des départements de
France (ADF) qu'un chantier serait
ouvert pour « trouver une solution pé-
renne pour assurer le financement du
RSA par la solidarité nationale ». Par
ailleurs, dans le cadre de la future loi
NOTRe, les compétences écono-
miques vont essentiellement revenir
aux régions. Ce qui signifie que les
départements ne pourront plus ac-
corder d'aides aux entreprises. Ce-
pendant, un délai est laissé aux dé-
partements jusqu'au 31 décembre
2016 « pour poursuivre la mise en
œuvre de leurs actions de développe-
ment économique ». On se demande
comment les électeurs de dimanche
prochain peuvent être réellement au
courant de toutes ces subtilités. ■
par Jean-Christophe Chanut
Tous droits réservés La Tribune 2015
517E0522557aDE06505B58C63306D1087076270FE3773FAF9A42EE6
Parution : Quotidienne
↑ 22
POLITIQUE DESTRANSPORTS
↑ 23
La circulation alternée recalée
POLLUTION. Pour réduire les émissions de particules qui étouffentl’Ile-de-France depuis plusieurs jours, la maire de Paris a réclamé hier augouvernement de réduire le trafic routier. Elle n’a pas obtenu gain de cause.
vendredi 20 mars 2015Édition(s) : Paris, Oise, Seine et Marne Sud, Seine et Marne Nord,
Yvelines…Page 13
562 mots
SOCIÉTÉ—FAITS DIVERS
C IRCULEZ, y a rien à voir ! La
préfecture de police de Paris a
retoqué, hier soir, la demande de la
mairie de Paris d’instaurer la circula-
tion alternée pour aujourd’hui dans
la capitale et les villes limitrophes.
Une mesure qui aurait interdit de
sortie les véhicules arborant des
plaques d’immatriculation impaires.
En fin de matinée, Anne Hidalgo
avait pourtant réclamé au gouverne-
ment d’agir pour réduire les émis-
sions de particules fines — des mi-
cropolluants ultratoxiques émis no-
tamment par le trafic routier — qui
étouffent l’Ile-de-France et une
grande partie du nord du pays depuis
le début de la semaine. L’association
Airparif prévoit d’ailleurs de nouveau
le dépassement du seuil
d’information pour les particules
PM 10 aujourd’hui. Un palier au-delà
duquel les risques sanitaires pour les
personnes fragiles sont très impor-
tants. Il y a un an, le 17 mars 2014, la
mise en place de la circulation alter-
née avait pourtant permis de réduire
de 15 % les émissions de PM 10.
Alors, pourquoi n’a-t-elle pas été
adoptée cette fois-ci ?
La mairie de Paris à
l’écart
Critiquée par les internautes pour
son inaction, la maire de Paris était
pourtant obligée d’attendre deux
jours de pollution « vérifiée » avant
de pouvoir demander la mise en
œuvre de la circulation alternée à la
préfecture. Et encore… cette de-
mande ne pouvait aboutir que si Air-
parif prévoyait, en même temps,
deux jours de pollution supplémen-
taires, comme c’était le cas cette
fois-ci. Mais les élus n’ont pas leur
mot à dire. Le préfet s’appuie sur un
collège d’experts, notamment com-
posé des directeurs régional et inter-
départemental de l’équipement et de
l’aménagement d’Ile-de-France, du
laboratoire central de la préfecture
de police ou encore d’Airparif pour
prendre sa décision. Le 25 sep-
tembre, ils avaient déjà rejeté la
même requête. « Mais la situation
n’était pas autant dégradée »,
s’inquiète Christophe Najdovski, ad-
joint au maire de Paris (EELV) chargé
des transports.
Un flou juridique
L’arrêté interpréfectoral du 7 juillet
2014 autorise bien la mise en place
de la circulation alternée « en cas
d’épisode de pollution relatif au di-
oxyde d’azote ou aux particules
PM 10 prolongé », mais sans préciser
la durée exacte au-delà de laquelle
des restrictions du trafic routier
s’imposent. L’an passé, la circulation
alternée avait été mise en place
après… dix jours de pollution. Cette
fois-ci, la préfecture a préféré
prendre des « mesures d’urgence
fondées […] sur le principe de pro-
gressivité ». La limitation de vitesse
sera ainsi rabaissée de 20 km/h jus-
qu’à minuit, ce soir, sur les auto-
routes, les nationales et les départe-
mentales franciliennes. Si la situa-
tion devait se dégrader ou perdurer
ce week-end, « le préfet de police au-
ra recours à partir de lundi aux autres
mesures d’urgence possibles et, en
particulier, à la circulation alter-
née », a précisé la préfecture. Dans
ce cas-là, le 23 mars, seuls les véhi-
cules impairs seront autorisés.
Une décision
impopulaire
A quelques jours des élections dépar-
tementales (lire ci-dessous), le gou-
vernement n’a certainement pas en-
vie de se mettre les conducteurs à
dos. Selon une étude de l’Agence de
l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie, seuls 43 % des Franciliens
estimaient l’an passé que la circula-
tion alternée était efficace contre la
pollution. Hier, l’association 40 Mil-
lions d’automobilistes s’est empres-
sée de critiquer l’éventuelle circula-
tion alternée : « Une fois de plus, on
cherche à culpabiliser
l’automobiliste […] en faisant peser
sur lui toutes les mesures de restric-
tion. »■
↑ 24
TRANSPORT FERROVIAIRE
↑ 26
Face à la concurrence du bus, Deutsche Bahn étend son offre ferroviaireLa compagnie ferroviaire publique allemande veut étendre son réseau de 25 % d'ici à 2030.Face àla concurrence du bus, elle lance « la plus grande offensive commerciale de son histoire ».
N° 21902vendredi 20 mars 2015
Page 21609 mots
INDUSTRIE & SERVICES—TRANSPORTS
Grèves de cheminots à répétition,
prix de l'essence en chute qui favo-
rise l'usage de la voiture, coût de
l'électricité en hausse qui pèse sur
ses marges, et surtout, concurrence
massive du covoiturage et de
l'autocar : face à des « bouleverse-
ments profonds », Deutsche Bahn
(DB) a annoncé une complète refonte
de son offre qui correspond à un vi-
rage à 180 degrés par rapport à sa
stratégie antérieure. « Il s'agit de la
plus grosse offensive commerciale de
l'histoire » du groupe, affirme même
Ulrich Homburg, membre du direc-
toire de la compagnie ferroviaire al-
lemande.
Après avoir passé les dernières an-
nées à supprimer des liaisons pour
réduire ses coûts, au grand dam des
usagers, DB veut revenir aux fonda-
mentaux. D'ici à 2030, l'opérateur
ferroviaire veut accroître de 25 % son
offre de trajets longue distance en
train en Allemagne. Concrètement,
plus de 150 trajets supplémentaires
devraient être proposés par jour et,
dès 2016, certains temps de trajet
considérablement réduits, avec 190
nouvelles liaisons directes entre les
50 principales villes allemandes. Les
villes de plus de 100.000 habitants
devront être connectées en moins de
deux heures.
Réservation de siège
gratuite
Outre cette extension du réseau,
Deutsche Bahn veut soigner le
confort de ses clients. Ainsi, l'accès
wi-fi sera disponible gratuitement en
deuxième classe dès 2016, comme
c'est déjà le cas dans les autocars de
longue distance de la compagnie
MeinFernbus. Par ailleurs, la réserva-
tion de siège sur les trains de grande
ligne, qui coûte aujourd'hui 4,50 eu-
ros, sera gratuite. Enfin, le prix éco-
nomique débutera à 19 euros et non
plus 29, comme c'est le cas actuelle-
ment.
Avec cette offensive, Deutsche Bahn
veut gagner 50 millions de clients
supplémentaires d'ici à 2030. Il en
compte 130 millions actuellement. A
plus court terme, DB veut surtout ré-
pondre à la déferlante massive de
l'autocar de longue distance, que son
homologue français SNCF va lui aussi
vivre avec la loi Macron. Deux ans
après l'ouverture du marché, les bus
de longue distance ont transporté
l'an dernier 19,6 millions de passa-
gers outre-Rhin, après 8,2 millions
en 2013.
Cette concurrence bon marché a coû-
té quelque 120 millions d'euros à
Deutsche Bahn en 2014. Le groupe
public a par ailleurs souffert des
grèves de cheminots et
d'intempéries. Au final, avec aussi la
société de logistique Schenker qu'il
contrôle, il a vu son bénéfice opéra-
tionnel ajusté reculer de 6 % sur un
an, à 2,1 milliards d'euros, pour un
chiffre d'affaires en hausse de 1,5 %,
à 39,7 milliards. Hier, à l'occasion de
la présentation des résultats, son pa-
tron, Rüdiger Grube, a définitive-
ment enterré son objectif de chiffre
d'affaires de 70 milliards d'euros en
2020, pour le ramener à 50 milliards.
Reste à connaître l'impact financier
de cette nouvelle offensive. La com-
pagnie veut développer sa flotte de
trains et investir au total 12 milliards
d'euros d'ici à 2030.Dès cette année,
l'endettement devrait « sensible-
ment » augmenter, pour la première
fois depuis 2010, et passer de 16,2 à
17,5 milliards d'euros. Pour atténuer
le choc financier et se battre à armes
égales avec l'autocar, Deutsche Bahn
aimerait notamment payer moins
cher son électricité verte, qui assure
déjà 40 % de ses besoins.
Correspondant à Berlin ■
par Thibaut Madelin
Tous droits réservés Les Echos 2015
D777C5F1583a6B0D405A5C366001F1347C967C0623763E3E8F3AAE8
Parution : Quotidienne
Diffusion : 125 172 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 558 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 27
Deutsche Bahn : La compagnie ferroviaire allemande a échoué à atteindre sesobjectifs financiers pour 2014 en raison de grèves et de la concurrence accruesur les liaisons longue distance et dans la l
N° 23319vendredi 20 mars 2015
Page 28237 mots
LA VIE DES AFFAIRES EN QUELQUES LIGNES—DANS LES SOCIÉTÉS- LES AFFAIRES
Deutsche Bahn : La compagnie
ferroviaire allemande a échoué à at-
teindre ses objectifs financiers pour
2014 en raison de grèves et de la
concurrence accrue sur les liaisons
longue distance et dans la logistique,
mais entend se rattraper en 2015.
L'année 2014 a été « mitigée » et
« dans l'ensemble moins bonne
qu'attendu », a constaté M. Richard
LUTZ, directeur financier de
Deutsche Bahn, lors de la conférence
annuelle du groupe à Berlin. Le bé-
néfice net a certes bondi de 52 % en
2014 par rapport à 2013, année par-
ticulièrement mauvaise pour la com-
pagnie à cause de plusieurs événe-
ments climatiques. Il s'est établi à
988 millions d'euros seulement, soit
moins que le chiffre de 1,1 milliard
encore visé par l'entreprise en juillet.
La Deutsche Bahn a également fait
moins bien que ce qu'elle escomptait
en termes de chiffre d'affaires, en dé-
pit d'un nouveau record de passagers
(2,03 milliards) à attribuer surtout au
dynamisme de ses liaisons locales et
régionales. Ses recettes ont légère-
ment progressé (±1,5 %) à 39,7 mil-
liards d'euros, contre 40,5 milliards
visés. ■
Tous droits réservés Correspondance Economique 2015
EF7E858C525a6A05708758C6E20C412878C6AF0BE3DE33F7B4EC543
Parution : Quotidienne
↑ 28
CHIFFRE
450 postes de conducteurs de train en Ile-de-France
vendredi 20 mars 2015Édition(s) : Oise
Page 41150 mots
DÉPARTEMENTALES—ILE-DE-FRANCE
450 conducteurs de train en Ile-de-
France. C’est ce que recherche la
SNCF Transilien pour remplacer des
départs à la retraite et faire face aux
nouveaux besoins générés par un tra-
fic en hausse. Deux types de postes
sont à pourvoir : des conducteurs de
ligne, pouvant manœuvrer des trains
de fret ou de voyageurs, et des
conducteurs de manœuvres chargés
de déplacer des trains sans voyageurs
des voies de garage jusqu’aux gares
ou des trains de fret sur de moyennes
distances. « Pour postuler, il faut
avoir obtenu un bac S, ES avec ex-
périence, bac professionnel ou tech-
nologique dans les domaines tech-
niques (électrique, électrotechnique,
électronique, mécanique), BEP ou
CAP dans des domaines équiva-
lents », précise la direction de Tran-
silien. La SNCF assure la formation
des personnes recrutées : elle est ré-
munérée et dure 180 jours pour un
conducteur de ligne et 84 jours pour
un conducteur de manœuvres. ■
(LP/Julian Colling.)
Dépôt de candidatures
sur www.sncf.com.
Tous droits réservés Le Parisien 2015
9779453d524a9509906a5b56880fe15a78e6c00bf3bc3079ebc7658
Parution : Quotidienne
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Audience : 2 451 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 29
INDUSTRIE FERROVIAIRE
↑ 30
Faiveley décroche un contrat de plus de 45 M EUR à Singapour
vendredi 20 mars 2015 09 : 02284 mots
TRANSPORTS-INDUSTRIE-ÉNERGIE-SINGAPOUR-CONTRAT
Paris, 20 mars 2015 (AFP) -L'équipementier ferroviaire Faiveley Transport a
annoncé vendredi avoir conclu un contrat avec Singapore Rail Engineering, fi-
liale de l'opérateur SMRT à Singapour, pour fournir des systèmes de chauffage,
ventilation et climatisation ainsi que d'alimentation électrique auxiliaire sur
85 trains.
Le contrat, d'un montant de plus de 45 millions d'euros, permettra de moder-
niser les trains de première et deuxième génération C651 (Siemens) et C151
(Kawasaki Heavy), précise Faiveley Transport dans un communiqué.
Les livraisons doivent débuter mi-2016 et s'échelonner jusqu'à début 2020.
« Ce projet est un contrat important décerné par un nouveau client. Faiveley
Transport lui a démontré son expertise mondiale en matière de climatisation
et de gestion de l'énergie. Notre proposition répond à un cahier des charges
exigeant, et offre une solution innovante à valeur ajoutée visant à optimiser
l'espace disponible, le poids et la consommation d'énergie », a déclaré Olivier
Ravit, président de la division « Energy & Comfort » de Faiveley Transport, cité
dans le communiqué.
A la fin de l'année 2014, le carnet de commandes de Faiveley, présent dans 24
pays mais dont l'Europe reste le principal marché, affichait une croissance de
2,5% par rapport à la même époque en 2013, et atteignait 1,7 milliards d'euros.
Dans la zone Asie-Pacifique, une solide performance en Inde et en Chine a
compensé la fin de projets en Russie et le chiffre d'affaires a augmenté de 21%.
jra/fga/aje
FAIVELEY TRANSPORT
SIEMENS
KAWASAKI HEAVY INDUSTRIES ■
Tous droits réservés AFP Economie 2015
3272D5FF5D0a4702E0C95AD6460341DD7156540CC36A33682939D3C↑ 31
TRANSPORT URBAIN ETMOBILITÉ
↑ 32
Pourquoi Uber veut être omniprésent dans votre smarphone
Le groupe rend possible la commande de véhicules avec chauffeur à partir d'autresapplications que la sienne.
N° 21963vendredi 20 mars 2015
Page 26436 mots
ENTREPRISES
Uber a tout d'ungoogle du trans-
port. Photo :MOSA'AB ELSHA-
MY/AP
MOBILE En allemand, le préfixe
« über » désigne ce qui va au-delà, ce
qui dépasse les limites. Dans les nou-
velles technologies, l'application
Uber veut avoir le même sens.
L'entreprise de véhicules de tourisme
avec chauffeur pourrait bien étendre
sa domination en envahissant un
nouveau terrain : les autres applica-
tions de votre téléphone. Uber a an-
noncé un nouveau partenariat à des-
tination des éditeurs d'applications.
Ceux qui s'associeront au programme
pourront intégrer la commande de
véhicules à leur application.
Jusqu'à présent, il fallait passer par
l'application Uber pour héler virtuel-
lement un chauffeur affilié à la socié-
té. Dans le futur, vous pourrez peut-
être faire la même chose depuis Face-
book ou Google Maps.
L'amélioration technique, anodine
en apparence, est pleine de pro-
messes pour Uber. Chaque nouvelle
application partenaire sera un nou-
veau levier de croissance.
Sur les forums Internet, les idées
fusent déjà. Une application de réveil
qui commanderait automatiquement
un trajet au petit matin. Une appli-
cation de ren-contre comme Tinder
pourrait commander simultanément
deux trajets pour le même point de
rendez-vous. Tout cela, sans passer
une seule fois par l'application
d'Uber.
Nombreuses
controverses
On évoque même une application
pour créer des embouteillages à la
demande. Cela sera probablement in-
terdit par la société, mais cela montre
à quel point les mondes numérique
et physique peuvent s'intriquer avec
Uber.
L'entreprise, qui surclasse déjà ses
compétiteurs, continuerait ainsi de
s'accaparer le marché des véhicules
de tourisme avec chauffeurs.
Malgré de nombreuses controverses,
Uber domine les débats dans la quasi-
totalité des marchés où elle est im-
plantée. Elle constitue une menace
de plus en plus pressante pour les
services traditionnels de taxi.
Valorisé 41 milliards de dollars alors
qu'il n'est pas encore entré en
Bourse, Uber a tout d'un Google du
transport. À l'image du moteur de re-
cherche, l'entreprise se diversifie à
un rythme effréné. Elle lance dans
des villes triées sur le volet des ser-
vices de coursier, de déménagement
ou de livraison de nourriture, tous
estampillés Uber : UberCargo, Uber-
Rush, UberEats… Et comme le verbe
anglais « to Google », popularisé au
début des années 2000, « to Uber »
fleurit déjà sur les lèvres des adeptes
de la marque. ■
par Jules Darmanin £@JulesDrmnn
Tous droits réservés 2015 Le Figaro
e877356a5e0aa60c70f15e86e70dc14e7aa6ce09f3fd30eef2b8e9a
Parution : Quotidienne
Diffusion : 314 144 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 1 445 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 33
TRANSPORT ROUTIER
↑ 34
Combattre la fatalité
vendredi 20 mars 2015Page 27
541 mots
LE MONDE ECO ET ENTREPRISE
Fallait-il tenter de sauver en 2014 le
groupe de messagerie Mory Ducros ?
La nouvelle société MoryGlobal, née
du plan de reprise validé par le tri-
bunal de commerce en février 2014,
devrait être mise en liquidation judi-
ciaire le 31 mars… sauf rebondisse-
ment de dernière minute. Mais on ne
voit plus très bien d'où pourrait jaillir
une étincelle d'espoir.
La plupart des 2 200 salariés que
compte l'affaire de transport de colis
devraient perdre leur emploi, car
seules quelques agences locales
pourraient être rachetées par des
concurrents.
A quoi ont donc servi les 17,5 mil-
lions d'euros injectés par l'Etat en
2014 ? Cet argent public investi pour
viabiliser un projet qui, déjà, laissait
sur le carreau 2 800 des 5 000 salariés
que comptait l'ex-Mory Ducros
n'aura donc pas fait long feu.
Sur le papier, et surtout après coup,
les choses paraissent claires. Cela fait
des années que le secteur français de
la messagerie souffre de surcapaci-
tés. Après l'emballement des années
2003-2007, les réductions d'effectifs
s'abattent sur la plupart des acteurs.
Mory Ducros est lui-même né en
2012 du mariage de deux entreprises
en difficulté. Dans une conjoncture
aussi déplorable, point de miracle, et
le dépôt de bilan intervient en no-
vembre 2013. La question d'une li-
quidation se pose alors que les opé-
rateurs du secteur ont d'autres préoc-
cupations que de se lancer dans des
offres de reprise.
Mais l'Etat va tout faire pour éviter le
drame social et la fermeture pure et
simple d'une entreprise de 5 000 sa-
lariés. Le plan de sauvetage est hors
du commun. Ce n'est autre que le
fonds Arcole Industries géré par An-
dré Lebrun, l'actionnaire qui a amené
la société à la faillite, qui va être au-
torisé par le tribunal à la reprendre. A
la clé, les 2 800 licenciements déci-
dés sont financés par l'Association de
garantie des salaires (AGS), un fonds
interprofessionnel, et des capitaux
frais sont injectés par la puissance
publique.
« On vous l'avait bien dit »
Le propriétaire d'une entreprise est
donc parvenu à faire supporter par la
collectivité nationale le coût de la re-
structuration et du sauvetage de son
affaire. C'est un fait.
Mais le gouvernement n'est-il pas
dans son rôle lorsque l'enjeu se
compte en milliers d'emplois (sans
compter les sous-traitants) ? Cet
Etat, souvent si décrié par les entre-
preneurs, a choisi d'aider une entre-
prise dont plusieurs protagonistes-
clés (le management, les syndicats,
les actionnaires) croyaient en ses ca-
pacités de redressement. Devant
l'échec aujourd'hui constaté, chacun
se rejette la responsabilité.
Le drame social aura donc bien lieu.
Certains jubilent sur l'air du « On
vous l'avait bien dit ». Ce n'est pas
une raison pour baisser les bras
d'emblée lorsqu'un prochain dossier
similaire se présentera à un tribunal
de commerce. Etat comme entrepre-
neurs partagent ici un même combat,
un même refus de la fatalité.
Jean-Baptiste Jacquin ■
Tous droits réservés Le Monde 2015
4F77B52051AaA00A90275A56810741B87DF68505C3D03A167AB0E1B
Parution : Quotidienne
Diffusion : 273 111 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 2 023 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 35
LA COURNEUVE
A MoryGlobal, on veut « partir dignement »
vendredi 20 mars 2015Édition(s) : Seine St Denis
Page 44311 mots
DÉPARTEMENTALES—SEINE-SAINT-DENIS
I LS ONT IMPROVISÉ un brasero,
histoire de rester au chaud. A cô-
té, une quinzaine de salariés du
transporteur routier MoryGlobal se
tiennent assis sur des chaises ou des
bancs, au centre de distribution de
La Courneuve. Depuis hier matin, la
cinquantaine d’employés du site sont
en grève. Ce qu’ils veulent, c’est
« partir dignement », lâche Adi
Mustapha, délégué du personnel et
responsable de l’exploitation du site
de La Courneuve.
Leur employeur va demander le pla-
cement de l’entreprise en liquidation
judiciaire au 31 mars, et les salariés
veulent la mise en place d’un plan de
sauvegarde de l’emploi « à la même
hauteur » que celui de leurs col-
lègues, l’an dernier. Adi Mustapha
parle du placement en redressement
judiciaire, en février 2014, de Mory
Ducros, l’entreprise à laquelle Mory-
Global a succédé. 2 800 salariés sur
5 000 avaient été licenciés. Ils étaient
partis avec « 587 € par année de pré-
sence, avec un plafond de vingt-
cinq ans, soit un maximum de
14 500 € ». Aujourd’hui, « la
meilleure des offres » de reprise de
MoryGlobal, indique-t-on du côté de
la CFDT, « ne préserve que 125 em-
plois sur 2 200, avec un plan de sau-
vegarde de l’emploi inexistant ».
Sur le site de La Courneuve, les voix
sont désabusées. « On se fait encore
avoir », glisse l’un des salariés.
Alors, ce que veulent lui et les autres,
c’est que « le gouvernement
s’implique », reprend Adi Mustapha.
Selon les salariés, la vente du patri-
moine immobilier de leur employeur
permettrait de mettre en place le
plan de sauvegarde de l’emploi qu’ils
évoquent.
Devant le centre de distribution de
La Courneuve, ni le brasero ni les
chaises ne devraient s’en aller tout
de suite. Le mouvement devrait être
« illimité jusqu’à ce que l’Etat rentre
dans la danse », promettent les gré-
vistes. La possibilité de mener
d’autres actions, avec des salariés
d’autres sites MoryGlobal en France,
est évoquée. Les salariés de La Cour-
neuve ne sont pas les seuls en grève :
hier, 28 des 50 sites du groupe
étaient dans la même situation. ■
La Courneuve, hier après-midi. Une cin-quantaine de salariés du centre de distri-
bution du transporteur routier sont engrève. Leur employeur va demander la li-
quidation au 31 mars.
par Nicolas Hasson-Fauré
Tous droits réservés Le Parisien 2015
f97575a95c6a8b01c0165036f60dc13a7b968209833a308927b25cf
Parution : Quotidienne
Diffusion : 229 637 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 2 451 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 36
TRANSPORT FLUVIAL ETMARITIME
↑ 37
La Corse met la pression sur le dossier SNCMLe président de l'exécutif corse veut mettre la rémunération mensuelle de la compagnie sous sé-questre.Une façon de placer chacune des parties face à ses responsabilités.
N° 21902vendredi 20 mars 2015
Page 21465 mots
INDUSTRIE & SERVICES—MARITIME
Paul Giacobbi, président de la
Collectivité territoriale de Corse.
Après Bruxelles, la Corse ! Tandis que
les administrateurs de la SNCM, pla-
cée en redressement judiciaire, et les
trois repreneurs déclarés sont déjà
suspendus à la décision de Bruxelles
de maintenir ou non les amendes vi-
sant à faire rembourser par la com-
pagnie maritime des aides publiques
illégales, voilà que Paul Giacobbi, le
président de la Collectivité territo-
riale de Corse (CTC), brandit une
nouvelle menace. Dans un courrier
daté du 5 mars, révélé par plusieurs
médias locaux et spécialisés et que
« Les Echos » ont pu consulter, le
président de l'exécutif corse annonce
aux administrateurs judiciaires qu'il
cessera de régler à la fin de ce mois
les sommes dues à la SNCM au titre
de son contrat de service public.
Une subvention vitale
Cette subvention, qui fonde
l'essentiel de l'équilibre économique
de la compagnie, se monte à 96 mil-
lions d'euros par an, payés mois par
mois pour maintenir à flot sa trésore-
rie. Il s'agit pour l'homme fort de l'île
de Beauté « de préserver les intérêts »
de la CTC en cessant les versements
« jusqu'à concurrence du rembourse-
ment des aides jugées illégales », soit
pour ce qui concerne la Corse 198
millions d'euros.
Mi-janvier, une première tentative
de soustraire la CTC au paiement de
la délégation de service public (DSP)
avait été rejetée par le tribunal ad-
ministratif de Bastia. Cette fois, Paul
Giacobbi s'appuie sur la jurispru-
dence Deggendorf qui a jugé impos-
sible, en 1997, d'attribuer un contrat
public à une entreprise soumise au
remboursement d'aides jugées illé-
gales. Les administrateurs ont
contesté son point de vue par retour
de courrier cette semaine, sans ap-
porter d'éléments contradictoires. Si
elle s'exécute, la Collectivité de Corse
pourrait précipiter la mise en liqui-
dation de la SNCM en asséchant sa
trésorerie avant la saison touristique,
susceptible de la renflouer.
Paul Giacobbi, président de la Collecti-vité territoriale de Corse. Photo : Pho-
to Pascal Pochard-Casabianca/AFP
Dans le cas contraire, les éventuels
repreneurs de la compagnie devront
de toute façon tenir compte d'un
autre recours en annulation examiné
hier par le tribunal administratif de
Bastia à la demande de Corsica Fer-
ries. Dans ses conclusions, présen-
tées hier, le rapporteur public préco-
nise la résiliation de la DSP
2014-2023 au 1er avril 2016, suivant
de près les doutes exprimés fin 2013
par la Commission européenne sur
l'impartialité de l'appel d'offres.
L'affaire a été mise en délibéré.
De son côté, le tribunal de commerce
de Marseille a demandé aux candi-
dats repreneurs des garanties ban-
caires supplémentaires.
Correspondant à Marseille ■
par Paul Molga
Tous droits réservés Les Echos 2015
BA74654B580a6A0720D45EE65D00B19A7186840FD3873371ADF5A20
Parution : Quotidienne
Diffusion : 125 172 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 558 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 38
TRANSPORT AÉRIEN
↑ 39
Air France-KLM, le comité de nomination acte la reconduction de JuniacMardi, le comité de nomination d'Air France-KLM a acté sa décision de proposer au conseild'administration la reconduction d'Alexandre de Juniac à la tête du groupe. Le conseil se réuniravendredi. S'il devrait évoquer ce jour là une implication plus grande d'Alexandre de Juniac dansles affaires d'Air France, cela ne passera pas par une modification de la gouvernance. Frédéric Ga-gey devrait donc rester PDG d'Air France.
N° 5672vendredi 20 mars 2015
Page 62254 mots
ENTREPRISES
S tabilité de la gouvernance en
vue à Air France-KLM et Air
France. Mardi, les trois membres du
comité de nomination d'Air France-
KLM, Jean-François Dehecq, Jean-
Dominique Comolli, et Cornelis Van
Lede, ont, selon des sources concor-
dantes, acté de proposer au conseil
d'administration d'Air France-KLM
qui se réunira vendredi 20 mars, de
renouveler le mandat d'Alexandre de
Juniac à la tête du groupe.
Alors qu'ils devraient, toujours selon
les mêmes sources, évoquer au
conseil une implication plus grande
d'Alexandre de Juniac dans la gestion
d'Air France (lien : www.latribune.fr/
entreprises-finance/services/
transport-logistique/juniac-
reconduit-pdg-d-air-france-klm-
avec-une-emprise-renforcee-sur-
air-france-461102.html), cela ne pas-
sera pas par une modification de la
gouvernance. L'actuel PDG d'Air
France Frédéric Gagey conservera ses
fonctions.
Tensions sociales
« Compte tenu de la réaction des sa-
lariés et des syndicats, le conseil
n'entend pas les heurter », ex-
plique une source. « Il faut mener à
bien les réformes rapidement, cela
nécessite une stabilité de la gouver-
nance », nuance une autre. Reste
que la tension est forte du côté de
certains syndicats, en particulier
au SNPL, hostile à la reconduction
d'Alexandre de Juniac
Selon des sources syndicales, ce der-
nier sont à l'origine du boycott de la
réunion prévue par la direction lundi
dernier qui devait lancer les négocia-
tions sociales. ■
par Fabrice Gliszczynski
Tous droits réservés La Tribune 2015
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Parution : Quotidienne
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LIVRES – BIBLIOTHÈQUES
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« La France est une nation de lecteurs et doit le rester » Vincent MonadéLe Salon du livre s'ouvre dans une ambiance marquée par les effets de la crise, avec une baisse duchiffre d'affaires et du nombre d'éditeurs. Mais la lecture reste un loisir très aimé des Français.Vincent Monadé, président du Centre national du livre, nous donne ses raisons de se battre etd'espérer.
vendredi 20 mars 2015Page 16
1875 mots
Le Centre national du livre (CNL)
bouge beaucoup ces temps-ci, où
en êtes-vous ?
Vincent Monadé Nous venons de vo-
ter la réforme des dispositifs d'aide,
qui les simplifie et permet d'y faire
entrer les éditeurs et les auteurs pu-
rement numériques. Ils ne pouvaient
prétendre à des aides, même en tra-
duction, et le pourront du moment
qu'ils respectent, a minima, les
usages de la profession en termes de
contrat d'édition. Surtout, nous
avons entamé une réorientation du
CNL vers le grand public. Le premier
pas en sera la Fête du livre pour la
jeunesse, que nous allons lancer en
juillet 2015, du 17 au 31, pour une
période de trois ans, à la suite de quoi
nous en évaluerons les résultats.
C'est une fête innovante, en été, pen-
dant les vacances, au moment où les
gens ont du temps pour lire, pour
échanger avec leurs enfants. Je veux
donner, à l'occasion de cette mani-
festation, une priorité forte aux
jeunes qui ne partent pas en va-
cances, c'est le cas d'un Français sur
deux, on le sait.
Il faut que le livre leur soit proposé
dans les centres aérés, les bases de
plein air et de loisirs. Nous serons at-
tentifs aux zones urbaines dites
« sensibles », à la France rurale, aux
« territoires blancs de la culture ». Ce
sera une fête d'ampleur nationale,
qui a vocation à s'amplifier et qui au-
ra pour axe principal la rencontre de
l'auteur et des lecteurs.
Et en dehors de cette période ?
Vincent Monadé Nous allons lancer
une campagne de communication
nationale sur le plaisir de lire. On
constate que la lecture est en recul,
mais on ne vend pas assez le plaisir
de l'immersion, de l'évasion, du rêve.
Une campagne de communication
sur un sujet d'intérêt public doit
s'imposer sur la durée, s'ancrer dans
les esprits à long terme, sur les trois
ans que nous nous sommes donnés.
Elle ne sera pas limitée au temps de
la Fête, mais aura des moments forts
à la rentrée, à l'approche des va-
cances, des fêtes.
Quelles sont aujourd'hui les
grandes questions où s'implique le
CNL ?
Vincent Monadé Le plus urgent est la
défense du droit d'auteur. La ministre
nous a réunis pour nous dire qu'elle
comptait sur nous pour appuyer son
travail de lobbying auprès de l'Union
européenne et j'ai réuni des auteurs
de l'écrit pour les mobiliser contre
cette directive DADVSI (1), qui per-
mettrait un détricotage complet du
droit d'auteur. Nous avons aussi le
devoir d'être extrêmement vigilants
sur le Traité transatlantique de libre-
échange. Pour l'instant, l'exception
culturelle, que nous avons réussi à
sauvegarder dans le mandat de né-
gociation, concerne nommément les
services audiovisuels mais ne dit rien
du livre.
Quel est l'enjeu ?
Vincent Monadé Il y a évidemment
un enjeu sur la différence entre co-
pyright et droit d'auteur. Ensuite, un
« accord de protection des investisse-
ments » pourrait amener à ce que des
opérateurs américains ayant investi
en France dans le domaine du livre
puissent considérer que la loi sur le
prix unique du livre est attentatoire à
la liberté du commerce. Et si tout ça
se plaide ce que, j'espère, nous ne -
verrons jamais devant un organisme
privé d'arbitrage, il y a un vrai risque
de mise en cause de la loi Lang. Et il y
a un enjeu sur le numérique, le droit
d'auteur et ses exceptions, comme les
bibliothèques. Mais ce qui est urgent,
c'est la directive DADVSI. Il y a eu un
rapport parlementaire européen sur
le sujet et il faut vraiment aider les
auteurs à faire entendre leur voix à
Bruxelles.
Mais ce traité, même si les négo-
ciations sont opaques, devra être
ratifié état par état.
Vincent Monadé DADVSI, c'est une
coélaboration Commission-Parle-
ment. Si le Parlement européen la
vote, elle s'appliquera. Pour le traité,
il faut l'accord de chaque chef de
gouvernement puis une ratification
par le Parlement européen, suivie
d'une ratification par chacun des Par-
lements nationaux. Les occasions de
le mettre en échec ne manqueront
pas. Je vois que même le secrétaire
d'état au commerce extérieur, Mat-
thias Fekl, met en garde contre cer-
tains problèmes. En tant que citoyen,
je n'ai pas plus envie de voir les droits
↑ 42
d'auteur détruits que de manger du
poulet javellisé ou du bœuf aux hor-
mones.
Quel bilan tirez-vous de l'action
du CNL ?
Vincent Monadé Sur la librairie, le bi-
lan est bon. La mise en œuvre du plan
librairie, qui a été décidé par la pré-
cédente ministre, a été mon premier
chantier. Il nous a permis, par
exemple, d'atténuer les effets de la
« catastrophe Chapitre », de tendre
un filet de sécurité pour que le réseau
ne disparaisse pas. Il nous a permis
d'aider quelques grandes librairies en
transition, en reprise, en gros tra-
vaux. C'est le cas de Rouen, de Mon-
treuil. L'enjeu selon moi n'est pas
d'ouvrir de nouvelles librairies, mais
de sécuriser le réseau existant. En
plus de ce plan, le CNL met deux mil-
lions d'euros de soutien annuel à la
librairie, accompagne la campagne
de communication des libraires en
décembre, dans l'organisation des
Rencontres nationales de la librairie,
qui auront lieu à Lille, et suit les tra-
vaux préparatoires à la création d'un
observatoire de la librairie. Nous or-
ganiserons au Salon du livre la pré-
sentation de cet observatoire.
Où en est-on sur le numérique ?
(2)
Vincent Monadé Nous avons beau-
coup avancé sur le prêt numérique
en bibliothèque. Les éditeurs testent
différents modèles de licence. Les au-
teurs participent aux réunions. Nous
avons financé l'expérimentation et
nous sommes prêts à participer à la
mise en place, dans la mesure de nos
moyens, peut-être par le finance-
ment de briques technologiques. Les
libraires sont dans la boucle puisque
c'est à eux que les bibliothèques
achètent leurs livres. Ce système me
paraît vertueux, plus que ne le serait
un détricotage du droit d'auteur cor-
rigé en catastrophe par une « excep-
tion bibliothèque ». Il faut que la
France ait son système, comme les
états-Unis ou le Canada ont le leur.
L'essentiel est de disposer d'une ex-
périence française, d'un système qui
fonctionne et de dire à la Commis-
sion : « Vous ne pouvez pas le dé-
monter. »
Et pour la vente en ligne par les li-
braires ?
Vincent Monadé Le problème est le
même. Il y a un opérateur allemand
qui fonctionne, qui est passé devant
Amazon, qui est implanté en Espagne
et en Belgique, et en France nous
sommes en retard. Le rôle du CNL est
d'accompagner une solution inter-
professionnelle forte, à condition
qu'elle existe. Mais, pour l'instant, on
est dans le flou, alors qu'il y a ur-
gence à trouver une solution qui
fonctionne, qui soit efficace et pé-
renne. S'il faut créer un géant euro-
péen en face d'un géant américain,
allons-y.
Quels moyens avez-vous ?
Vincent Monadé Le CNL tire ses res-
sources de deux taxes, sur les photo-
copieurs et sur le chiffre d'affaires de
l'édition. La taxe sur la reprographie
n'a pas vocation à progresser, pour
des raisons techniques évidentes, et
la ministre de la Culture a demandé
une étude sur de nouvelles pistes.
Mais il faut sécuriser nos finance-
ments, d'autant qu'on nous sollicite
de plus en plus. Quant à la taxe sur
le chiffre d'affaires des éditeurs, elle
est acceptée par tous, elle est fonc-
tion de la santé de l'économie, on n'y
touchera pas, surtout en période de
crise.
Comment se répartissent vos in-
terventions ?
Vincent Monadé Il y a eu une grande
augmentation des aides à la librairie,
qui passent en quelques années de
5 % à 14 % de nos interventions. Les
aides à l'édition restent stables, à 46
%, et les aides aux auteurs à 16 %.
Ce qui a baissé, c'est l'aide aux bi-
bliothèques, mais elles sont sanctua-
risées si on tient compte de l'aide à
la Bibliothèque nationale de France,
qui relève plutôt du patrimoine. Elles
sont réorientées vers les publics em-
pêchés, personnes hospitalisées, les
prisons, et vers les communes ru-
rales. Mais il faut tenir compte que,
depuis la réforme du CNL, nous
sommes plus engagés dans le soutien
à l'économie du livre, le ministère
gardant un rôle fort d'aide à la
conservation et à la communication.
Comment voyez-vous l'explosion
de la vie littéraire ?
Vincent Monadé On dénombre plus
de 500 événements, rencontres, lec-
tures, festivals. C'est très positif. Le
CNL en soutient 97. Nous avons pris
la décision, qui a fait l'objet d'un mo-
ratoire d'un an, de conditionner
notre aide à la rémunération des au-
teurs intervenants (je ne parle pas
des simples dédicaces). Mais c'est
une question de justice élémentaire.
Ça ne gênera pas les petites struc-
tures ?
Vincent Monadé Le CNL ne subven-
tionne qu'un cinquième des événe-
ments, en général les plus impor-
tants. Il n'a d'exigence que pour
ceux-là. Certains accueillent cent ou
deux cents écrivains. Peut-être
doivent-ils en inviter moins, diver-
sifier leurs sources de financement.
Et personne n'est obligé de demander
une aide au CNL. Mais c'est une ques-
tion de principe. Il ne viendrait pas à
l'esprit d'un organisateur de festival
de musique de ne pas payer les musi-
ciens. Or on trouve cela normal pour
les écrivains. Nous espérons qu'un
mouvement vertueux s'enclenchera.
J'ajoute que je veux rouvrir le dossier
du paiement en droits d'auteur de
↑ 43
tout écrivain intervenant sur son
œuvre, ce qui soulagerait les organi-
sateurs.
Comment se porte le livre, en fin
de compte ?
Vincent Monadé Moins bien que
nous ne le voudrions, mieux que
d'autres secteurs de la culture. Le
livre résiste bien à la crise. Et il a de
l'avenir. Notre ambition, en étant at-
tentif à ce qui est fragile, est de lui
trouver de nouveaux lecteurs en nous
tournant vers le grand public. Nous
vivons une crise mondiale. « L'ancien
monde est déjà disparu, le nouveau
monde n'est pas encore là, et dans
cet entre-deux les monstres appa-
raissent », disait Gramsci. Le livre et
les écrivains sont des éléments capi-
taux dans la résistance aux monstres,
nous en avons eu récemment la
preuve. La France est une nation de
lecteurs et doit le rester.
(1) Droit d'auteur et droits voisins
dans la société de l'information. (2)
L'entretien a été réalisé avant la déci-
sion de la Cour européenne de justice
condamnant la position française de
TVA unique sur le livre imprimé. ■
Entretien réalisé par Alain Nicolas
Tous droits réservés L'Humanité 2015
2872F5B05AFa8C0D40DF5166AE0B514B7A461601135035EF0284EB9
Parution : Quotidienne
Diffusion : 38 184 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014
Audience : 345 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 44
Le livre en « streaming » se heurte au pouvoir de l'éditeur
S'ADAPTERNombreux sont les éditeurs considérant que l'offre d'abonnement à des livres numériques détruitde la valeur en cannibalisant les ventes des livres papier.
vendredi 20 au jeudi 26 mars 2015Page 6
618 mots
L'ÉVÉNEMENT
C yberlibris, Publie.net,
YouScribe, Izneo, Youboox ou
encore Kindle Unlimited sont hors-
la-loi en France ! «Les offres
d'abonnement dont le prix n'est pas fixé
par l'éditeur contreviennent aux dispo-
sitions législatives», conclut ainsi Lau-
rence Engel, la médiatrice du livre,
son avis rendu le 19 février à Fleur
Pellerin, ministre de la Culture et de
la communication. En janvier, le Syn-
dicat national de l'édition (SNE) -
sorte de « Medef du livre » qui re-
groupe 650 maisons d'édition en
France pour un chiffre d'affaires de
2,6 milliards d'euros en 2014 - avait
fait connaître à la médiatrice du livre
son analyse juridique qui a préfiguré
l'avis : « Les offres d'abonnement
multi-éditeur, dont les prix ne sont pas
fixés par les éditeurs eux-mêmes, ne
sont pas légales». Car depuis la « loi
Lang » d'août 1981 sur le « prix
unique du livre », étendue aux livres
numériques par une loi de mai 2011,
les éditeurs détiennent en France le
pouvoir exclusif de fixer les prix de
leurs livres.
Or le prix de vente des services de
lecture par abonnement n'est pas
établi par l'éditeur. Ces offres
d'abonnement sont donc illégales.
Mais pas toutes. Il y a en effet au
moins quatre exceptions à la règle :
les offres d'abonnement proposant
des catalogues d'e-books d'éditeurs
étrangers (avec plus de 700 000 titres,
dont 20 000 en français, Kindle Unli-
mited enfreint donc partiellement la
loi française…) ; celles proposant des
abonnements à des e-lecteurs situés
en dehors de France (c'est le propre
de l'Internet, sans frontières ni ligne
Maginot…) ; celles émanant d'un
seul éditeur ou groupement
d'éditeurs (comme Izneo, la plate-
forme numérique de BD du groupe
Média- Participations, ou ePoints,
l'offre d'abonnement du groupe La
Martinière/ Le Seuil, et bientôt Ama-
zon sur le point de lancer en France
sa propre maison d'édition Amazon
Publishing…) ; enfin celles destinées
à un usage collectif et proposées dans
un but professionnel, de recherche
ou d'enseignement supérieur (article
2 de la loi de 2011).
CONCILIER LA LOI ET LES PLATES-
FORMES… ILLICITES
L'avis « Engel » ne fait pas pour au-
tant loi. Le plus dur reste à faire : une
concertation est maintenant en cours
au sein de la filière française du livre
dans le cadre d'une « procédure de
conciliation », afin de remettre
toutes ces plates-formes dans le droit
chemin réglementaire sans pour au-
tant changer la loi. Quatrième édi-
teur français, derrière Hachette
Livres (filiale de Lagardère), Editis
(ex-partie de Vivendi Universal Pu-
blishing), et Madrigall (holding de
Gallimard et Flammarion), Média
Participations illustre le dilemme au-
quel sont confrontés certains édi-
teurs. Ce groupe dirigé par Vincent
Montagne - qui est aussi président du
SNE - croit au potentiel de la lecture
par abonnement, comme le montre
sa plate-forme Izneo, lancée dès
2011. Il est aussi présent sur la plate-
forme Youboox lancée en 2012, avec
ses éditions Dargaud, Dupuis, Le
Lombard ou encore Fleurus, et mène
des expérimentations sur Kindle Un-
limited d'Amazon (lire l'entretien, ci-
contre). Un ancien président du SNE
de 1991 à 2010, Serge Eyrolles, des
éditions professionnelles et tech-
niques éponymes, se retrouve lui
aussi à braver la « loi Lang » en étant
présent sur Youboox. Nombreux sont
les éditeurs membres du SNE à être
hostiles aux offres d'abonnement ju-
gées illégales mais aussi destruc-
trices de valeur par cannibalisation
des ventes de livres papier. ■
par C. De L.
Tous droits réservés La Tribune Hebdomadaire 2015
927BE59A5DCa9C02D03F5F267F0661F67F964E05230430B49D9715A
Parution : Hebdomadaire
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