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Parlons poissons Guide pour les journalistes et les médias Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Mis en oeuvre conjointement avec Union européenne Financé par Working Paper 030

Parlons poissons - Food and Agriculture Organization · 2017. 11. 28. · Parlons poissons Guide pour les journalistes et les médias Organisation des Nations Unies pour l’alimentation

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  • Parlons poissonsGuide pour les journalistes et les médias

    Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

    Mis en oeuvre conjointement avec

    Unioneuropéenne

    Financé par

    WorkingPaper

    030

  • Cette publication a été réalisée avec l’aide de la Commission de l’océan Indien. Les contenus de cette publication n’engagent que la seule responsabilité de l’auteur et la Commission de l’océan Indien ne saurait être tenue pour responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations contenues dans ce document.

    Des extraits de la présente publication, à l’exclusion des photographies, peuvent être reproduits sans autorisation, à condition qu’il soit fait mention de la source.

    © 2014 Commission de l'océan Indien

    Commission de l’océan IndienBlue Tower5ème étage, rue de l'InstitutEbène, MauriceTél : +230 402 6100Fax: +230 466 [email protected] www.smartfish-coi.org

    CREDITSConcept et structure : Toky RasoloarimananaGraphique : Shirley Chan Auteur : Claire Artwood, rédacteur en chef de “Intrafish magazine”Dessin : Pov

    “ Cette publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’auteur et ne peut aucunement être prises pour le compte des vues de l’Union européenne ”

  • Parlons poissonsGuide pour les journalistes et les médias

    SF/ 2014/ 30

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    SOMMAIRE

    Préface

    Le role des médias

    Le programme SmartFish

    Le monde de la pêche

    La pêche en Afrique

    Sujets d'intérêts

    Glossaire

    Contacts

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  • 6 Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

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    Saviez-vous qu’au large des côtes malgaches, de grands navires de haute mer pêchent le homard à des profondeurs pouvant atteindre 800 m ; que la population de perches du Nil du lac Victoria se partage entre trois pays et qu’une des plus grosses conserveries de thon au monde se trouve aux Seychelles ? Bienvenue dans le monde merveilleux de la pêche en Afrique, un secteur d'activité alliant politique, économie, industrie, technologie et conserverie.

    À travers ce Guide des médias, La Commission de l'océan Indien souhaite vous présenter la réalité de la pêche de la région de l'Afrique orientale et australe et de l'océan Indien (la région AfOA-OI) et éveiller votre intérêt pour le sujet. Le but du présent guide est de vous permettre de rendre compte de la pêche dans votre pays ou sous-région de façon éclairée et en toute assurance, afin que vos lecteurs, auditeurs ou spectateurs puissent mieux comprendre les pêches diverses et dynamiques des régions dans lesquelles ils vivent.

    Ce Guide s'intéresse d'abord à la pêche au niveau global ; plus précisément au rôle majeur joué par le secteur sur le plan économique mondial. S’ensuit une brève description de l’industrie de la pêche de la région AfOA-OI. Bien qu’il n’ait pas été possible de fournir des informations exhaustives sur le secteur halieutique de tous les pays, cette vue d’ensemble devrait vous permettre de mieux comprendre les différentes pêches pratiquées dans la région et certains des facteurs clés ayant une influence ou un impact sur cette activité.

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    Nous avons inclus des sujets susceptibles de vous intéresser ainsi que des recommandations pour la préparation des rapports y afférent. Le glossaire des termes de la pêche devrait vous permettre de naviguer dans ce monde à votre aise et de produire d'excellents rapports sur le sujet.

    Il existe une mine d’informations et d’innombrables histoires à raconter, bon nombre d’entre elles sont d’ailleurs des récits prometteurs d’entreprise, d’aventure et de découverte humaine, de développement de nouvelles technologies et d’utilisation judicieuse de ressources naturelles. Nous espérons que ce Guide des médias vous incitera à raconter ces histoires de pêche qui se déroulent tous les jours dans vos communautés, pays ou régions.

    Monsieur Harijhons Léon Martial RAZAKA

    Chargé de mission, responsable du volet "croissance bleue et verte" de la

    Commission de l'océan Indien

  • 8 Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    Le rôle des médias

    Si l’on considère que les médias sont au service de la société – en fournissant aux individus les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées sur les problématiques du jour – ils sont alors en mesure de jouer un rôle extrêmement important dans le domaine de la pêche.

    Cela est particulièrement vrai compte tenu de la tendance mondiale de cogestion des pêches. La cogestion implique les pêcheurs, les communautés de pêche et d’autres intervenants dans la gestion des pêches, attribuant aux citoyens ordinaires un rôle plus actif que jamais dans les processus d’évaluation, de planification, de contrôle et de gestion des pêches. Les médias peuvent donc participer à cette cogestion des pêches en fournissant aux intervenants des informations sûres et précises, utiles à la prise de décision.

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    Des rapports fiables et objectifs sur la vie des pêcheurs, le commerce de la pêche et la gestion des pêches peuvent influencer les débats actuels et même entraîner des changements au niveau des politiques et de la gouvernance. Toutefois, le vieil adage selon lequel « dans toute histoire, il y a toujours deux sons de cloche » est particulièrement vrai lorsqu’il est question de pêche. En effet, les histoires de pêche contiennent presque toujours divers éléments de science, d’économie, de conservation et d’industrie qui peuvent se retrouver en position de conflit.

    Comme en témoignent les pages de ce Guide des médias, les pêches pratiquées dans la région AfOA-OI sont nombreuses et variées, avec des activités couvrant l'ensemble de la société, des communautés locales à la scène internationale. Il y a donc énormément d'histoires à écrire et raconter, certaines à forte valeur humaine avec de réelles implications en termes de politique et de gouvernance locales, régionales, voire internationales.

  • 10 Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    LE PROgRAMME SMARTFISh La gouvernance et la gestion des pêcheries et de l’aquaculture ont une incidence sur la sécurité alimentaire, les avantages sociaux, le commerce régional et la croissance économique. La Commission de l’océan Indien (COI), le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté est-africaine (EAC) et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont élaboré des stratégies régionales

    Soudan

    SudSoudan

    Ethiopie

    Érythrée

    Djibouti

    Somalie

    Republique démocratique

    du CongoTanzanie

    KenyaOuganda

    Zambie

    Zimbabwe

    Swaziland

    MadagascarMaurice

    archipel des Comores

    Seychelles

    Réunion

    RwandaBurundi

    MalawiMozambique

    Afrique du sud

    OCÉAN INDIEN

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    visant à assurer la promotion de pêcheries responsables, développer l’aquaculture, développer le commerce du poisson, et améliorer la sécurité alimentaire.

    SmartFish appuie la mise en œuvre de ces stratégies halieutiques régionales par le biais d’activités de renforcement des capacités et d’interventions connexes destinées précisément à : • Mettre en œuvre des méthodes durables de gestion des

    pêches à l’échelle régionale ;• Initier un cadre de gouvernance pour une pêche durable

    régionale ;• Mettre sur pied des mécanismes de suivi, de contrôle

    et de surveillance efficaces à l’intention des ressources halieutiques transfrontières ;

    • Élaborer des stratégies commerciales régionales et mettre en œuvre des initiatives commerciales régionales ;

    • Contribuer à la sécurité alimentaire en diversifiant les moyens de subsistance et en réduisant les pertes poste-capture.

    SmartFish est financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par la COI conjointement avec l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en partenariat avec le COMESA, l’EAC et l’IGAD et en collaboration avec la SADC. Une collaboration efficace avec l’ensemble des autorités nationales compétentes et les organisations de pêche régionales a été établie. Par ailleurs, le Programme bénéficie d’un appui technique de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du consortium Agrotec SpA (groupe de sociétés privées qui fournit de l’assistance technique au Programme).

  • 12 Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    Le monde de la pêche

    Aux quatre coins du monde, la pêche procure aux hommes de la nourriture, des emplois, une activité économique et dans beaucoup de cas, un loisir et un moyen de relaxation aisément accessibles. Le secteur touche toute la planète et ces cinq dernières décennies ont vu des avancées technologiques et des améliorations au niveau de la distribution entraîner une augmentation considérable de l’offre mondiale de poisson.

    La pêche mondiale en quelques chiffres

    • La production des pêches de capture et l’aquaculture ont fourni au monde 154 millions de tonnes métriques (tm) de poissons en 2011 ;

    • Sur le total des captures, au moins 131 millions de tonnes métriques ont été utilisés pour la consommation ;

    • Les produits halieutiques figurent parmi les denrées alimentaires les plus vendues, représentant approximativement 10 % du total des aliments exportés.

    La quantité de poissons consommés varie en fonction des régions du monde

    • En Asie, en moyenne, une personne mange environ 21 kg de poissons par an ; (On appelle cela la « consommation par habitant ».)

    • En Afrique, la consommation par habitant est approximative-ment de 9 kg par an ;

    • En Chine, une hausse importante de la production aquacole montre que le poisson figure maintenant plus souvent au menu des habitants.

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    L’aquaculture (exploitation piscicole) produit 12 fois plus de poissons qu’en 1980

    • L'aquaculture a produit 60 millions de tonnes métriques de poissons, chiffrés à environ 119 milliards USD, en 2010 ;

    • En Afrique, l’aquaculture s’est rapidement développée, les productions les plus importantes se trouvant en Égypte, au Nigéria et au Ghana ;

    • Le secteur est en expansion en Ouganda, au Kenya, au Zimbabwe et en Zambie.

    En 2010, les eaux intérieures (rivières, lacs et réservoirs) ont contribué 11,2 millions de tonnes métriques au total mondial des captures

    • La FAO considère que la production en eaux intérieures est nettement sous-estimée.

    La pêche, l’aquaculture et les activités connexes procurent un moyen d’existence à entre 660 et 820 millions de personnes à travers le monde

    • L’emploi dans l'aquaculture croît plus rapidement que l'emploi dans l'agriculture ;

    • En règle générale, l’emploi stagne ou recule dans le secteur de la pêche de capture (surtout en Europe) tandis qu'il progresse dans celui de l'aquaculture ;

    • Le secteur de la pêche génère de nombreux emplois dans des domaines connexes tels que la transformation, le conditionnement, la commercialisation, la distribution, la fabrication d’engins de pêche, la construction de navires, la fabrication d’équipements, etc.

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    Selon les estimations de la FAO, 29,9 % des stocks de poissons sont surexploités (surpêche) et requièrent des plans rigoureux de gestion pour rétablir tout leur potentiel biologique et écologique

    • Presque tous les stocks des dix principales espèces sont déjà pleinement exploités ;

    • Un tiers des espèces de thonidés est surexploité.

    En résumé, la situation mondiale des pêches de capture empire et il devient urgent de mettre en place des plans de gestion efficaces pour restaurer les stocks surexploités. Selon la FAO, la situation est alarmante pour certains poissons, grands migrateurs, en particulier ceux exploités exclusivement ou partiellement dans les zones de haute mer (hors des juridictions nationales).

    Les données sur la pêche mondiale ont été extraites de Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture (SOFIA), une publication de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le document SOFIA fournit une vue d’ensemble objective et globale des pêches de capture et de l’aquaculture. Publié tous les deux ans, il est disponible pour téléchargement à l’adresse http://www.fao.org/fishery/sofia/en

    Production mondiale de la pêche de capture et de l’aquaculture

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    La pêche en Afrique

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    LA PÊChE DANS LA RÉgION DE L’AFRIquE ORIENTALE ET AuSTRALE ET DE L’OCÉAN INDIEN

    Les pays de la région de l'Afrique orientale et australe et de l'océan Indien (AfOA-OI)1 produisent collectivement presque 1,9 million de tonnes métriques de poissons – soit 23 % de la production halieutique africaine – annuellement.

    Une des spécificités de la production halieutique dans la région est qu'elle se constitue majoritairement de prises en eau douce et eaux intérieures plutôt que de captures marines. Bien que la contribution de l’aquaculture à la production totale soit minime (environ 220 000 tonnes métriques par an), les exploitations piscicoles sont en plein essor et la région AfOA-OI possède un énorme potentiel de croissance dans le domaine.

    La région AfOA-OI est riche en lacs, rivières et habitats marins, ce qui signifie que les pêches pratiquées dans la région sont extrêmement variées. Elles vont de la pêche à petite échelle (artisanale) de diverses espèces telles que les petites sardines, le tilapia et autres, dont la pratique est courante dans beaucoup de lacs régionaux, aux pêches industrielles complexes de thonidés et de crustacés de haute valeur tels que les crevettes, crabes et homards.

    Pour donner un large aperçu du secteur de la pêche dans la région AfOA-OI, il a été nécessaire de décrire les pêches pratiquées dans quatre sous-régions, notamment l'Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique, les îles de l’océan Indien et l’Afrique australe. Bien qu’il n’ait pas été possible de fournir une analyse détaillée par pays,

    1 Les 20 pays qui participent au programme sont le Burundi, les Comores, Djibouti, la République démocratique du Congo, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, le Swaziland, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe. (En tant que membres de la SADC, le Mozambique et l’Afrique du Sud y sont aussi impliqués et La Réunion y participe en tant que membre de la COI).

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    l'aperçu met en lumière certaines des caractéristiques, tendances et problématiques propres à chaque sous-région. Une liste d’URL et autres références est également fournie pour permettre aux lecteurs de facilement trouver des informations supplémentaires sur les pêches de chaque pays de la région.

    LA PÊChE EN AFRIquE DE L’EST ET EN RDC

    Pays : le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC).

    Alors que le Kenya et la Tanzanie ont des zones côtières assez étendues (536 et 1 424 kilomètres respectivement), le littoral

    est relativement limité en RDC (37 km longeant l’océan Atlantique) et l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda sont des pays enclavés ayant des degrés variables d’accès à des eaux intérieures. L’Ouganda est le producteur numéro un de la région, avec des chiffres nationaux de capture de 400 000 tonnes métriques (2009) et le taux de consommation moyenne par habitant le plus élevé (15,6 kg).

    En Ouganda, le lac Victoria est de loin le plus gros contributeur aux pêches de capture, mais la pêche locale est également soutenue par d'autres lacs (par ex. les lacs George, Édouard, Albert et Kyoga) et un vaste réseau de ruisseaux et rivières. Les principales espèces capturées en Ouganda sont la perche du Nil, le tilapia et le Mukene.

    L'industrie de l’aquaculture de l’Ouganda est également la plus importante de toute la région d’Afrique orientale, avec une

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    production moyenne de 76 654 tonnes métriques pour une valeur de 144 805 000 USD (2009). La production aquacole est surtout une production de subsistance mais une production plus intense, ciblant le marché régional urbain, est en cours. Le poisson-chat africain (Clarias gariepinus), une espèce capable de tolérer des conditions environnementales extrêmes, et le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) sont les ressources les plus exploitées en aquaculture.

    Au Kenya et en Tanzanie, ce sont également les pêches en eaux intérieures qui apportent la plus grosse contribution (90 % et 85 % respectivement) au total des captures annuel. Au Kenya, la majorité des prises nationales proviennent du lac Victoria qui a fourni 108 934 tonnes métriques de poissons en 2009, composés d'Omena (Rastrineobola argentea, un petit pélagique semblable au vairon, également appelé Mukene en Ouganda et Dagaa en Tanzanie), de perches du Nil et de tilapias. Bien que le Kenya partage le lac Victoria (le deuxième plus grand lac au monde) avec l'Ouganda et la Tanzanie, celui-ci n’est pas la plus grande masse d’eau du pays. Le plus grand lac du Kenya est le lac Turkana, situé au nord, qui produit également une quantité importante de tilapias et de perches du Nil.

    Dans les deux pays, on distingue deux types de pêche maritime : l'artisanal et l'industriel. La pêche artisanale se pratique dans les eaux territoriales (à moins de 12 milles marins de la côte) et la pêche industrielle est une activité généralement menée en haute mer, au-delà de la limitation de 12 milles. Les eaux du large sont exploitées par les chalutiers crevettiers (pêchant les crevettes en eaux peu profondes) et les flottes étrangères visant les thons et espèces apparentées, les aiguilles de mer (telles que le marlin et le voilier) et les requins pélagiques.

    Les pêcheurs artisans côtiers ciblent principalement les ressources démersales et utilisent un large éventail d'engins qui vont des harpons, aux lignes et hameçons, en passant par les pièges et filets. Les espèces démersales communes incluent la carangue, le mérou,

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    le vivaneau, l’empereur et le poisson-perroquet. Les poissons pélagiques, tels que les grands maquereaux, le thazard, le Mahi-Mahi et le thazard bâtard sont ciblés alors que les petits pélagiques sont souvent capturés la nuit, à l’aide de sennes coulissantes et de filets maillants. La majeure partie des prises de petits pélagiques se constitue de carangidae, c’est-à-dire de carangues, de pompanos, de chinchards et de comètes. Au Kenya comme en Tanzanie, ces poissons sont des aliments de base qui peuvent également être utilisés comme appât, notamment pour la pêche au thon à la canne.

    La RDC peut être généralement décrite comme étant un pays qui dispose de ressources halieutiques en eaux intérieures importantes ; pour preuve le fleuve Congo. Il est également le principal moteur de la demande de poisson. En effet, la majorité des pays de la région exportent du poisson vers la RDC ; l’Ouganda, la Tanzanie, la Zambie, le Rwanda et le Burundi étant les plus gros exportateurs. La RDC compte une population variée ; alors que la demande pour des produits de la pêche à prix élevé est forte dans les zones urbaines (à Kinshasa par exemple), dans les zones rurales, notamment à l’est du pays, aux frontières de la région AfOA, ce sont les produits les moins coûteux qui sont les plus recherchés. Cette forte demande pour des produits à bas prix favorise la pêche illicite en Ouganda car les pêcheurs capturent des perches du Nil juvéniles pour le marché congolais, mais ce faisant détruisent le potentiel du secteur, surtout sur le lac Victoria.

    La pêche au Burundi est surtout pratiquée sur le lac Tanganyika que le pays partage avec la RDC, la Tanzanie et la Zambie. Deux types d’activité de pêche sont menés sur le lac : la pêche dans la zone riveraine qui se caractérise par la pêche de sardines à l’aide de carrelets et dans certains endroits du lac, d’hameçons, de lignes, de palangres, de filets maillants et de lamparas et la pêche au-delà de la zone riveraine qui inclut les carrelets artisanaux et les opérations industrielles de pêche à la senne coulissante basées en Zambie. La majorité des poissons pêchés dans le lac sont vendus frais sur un marché dominé par la demande provenant

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    de la capitale, Bujumbura. Bien qu’à ce jour, il n’y ait pas eu de développement notable au Burundi au niveau de l’aquaculture, la culture en petit étang existe dans de nombreux endroits et la politique gouvernementale encourage l’expansion du secteur.

    Au Rwanda, pays enclavé, les activités de pêche se limitent, dans une large mesure, aux lacs Kivu, Cohoha et Mugesera et sont menées à travers des coopératives ou associations de pêcheurs. Malgré un niveau de production très bas, les Rwandais consomment beaucoup de poissons et en importent un volume qui représente plus de la moitié de leur production locale, principalement de la Tanzanie et de l’Ouganda. Les pêches lacustres au Rwanda sont toutes artisanales et la majorité des poissons sont consommés frais. Une récente collaboration avec l’Ouganda a permis le développement rapide d’installations aquacoles dans le pays.

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    LE LAC VICTORIALe lac Victoria est le plus grand et le plus important plan d’eau africain avec une surface d’eau totale de 68 800 km2. Les ressources halieutiques du lac contribuent de manière substantielle aux économies des États riverains que sont le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. L’introduction de la perche du Nil (Lates niloticus) dans le lac Victoria dans les années 1950 est l’un des exemples les plus cités quand il s’agit de démontrer à quel point les espèces exotiques envahissantes peuvent être dangereuses pour les écosystèmes mais a engendré une importante activité de pêche commerciale. En 1980, 4 439 tonnes métriques de perches du Nil y ont été pêchées ; une décennie plus tard, plus de 338 115 tonnes métriques étaient débarquées ; et entre les années 2000 et 2010, la capture annuelle moyenne s’élevait à 253 404 tonnes métriques.

    Les perches du Nil s’attrapent à l’aide de filets maillants, de lignes à main et parfois, de palangres. Les poissons débarqués sont transportés vers des sites de débarquement où ils sont pesés et achetés par des transformateurs ou commerçants locaux (traditionnellement des femmes). Ceux achetés par les habitants de la région sont généralement grossièrement tranchés et fumés et séchés alors que ceux achetés par les transformateurs de poisson sont pour la plupart découpés en filets pour être vendus sur le marché européen.

    Les ressources biologiques du lac Victoria se partagent entre le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, et l’Organisation des pêches du lac Victoria (LVFO) fournit à ces pays une plateforme pour les gérer de manière collaborative. Toutefois, un certain nombre de problèmes menacent sérieusement l’intégrité écologique du lac et sa capacité à soutenir durablement cette industrie de la pêche de perches du Nil. Ils sont résumés ci-après :

    • Malgré des initiatives diverses pour gérer les ressources, aucun impact positif n’a clairement été constaté ;

    • La surexploitation des perches du Nil, conséquence de la pêche clandestine et du commerce illicite transfrontalier de poissons, a sérieusement compromis l’activité, à tel point que l’industrie risque de s’effondrer ;

    • La jacinthe d’eau étouffe les baies et anses abritées ;• La pollution causée par plusieurs activités agricoles et industrielles

    détériore la qualité de l’eau.

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    PECHE ARTISANALEAlors que les pêches industrielles, telles que celles ciblant les thonidés et les crustacés (crevettes et homards), approvisionnent les marchés mondiaux, pour la majeure partie des pays de la région AfOA-OI, la pêche est une activité artisanale qui contribue à la sécurité alimentaire et à l’économie locale. Le terme « pêche artisanale » désigne la pêche traditionnelle pratiquée par des ménages de pêcheurs (par opposition à des sociétés commerciales) qui utilisent des quantités relativement faibles de capital et d'énergie, des navires de pêche relativement petits (voire aucun), effectuent de courtes sorties de pêche, à proximité du rivage, et travaillent principalement pour la consommation locale. La pêche artisanale est parfois appelée pêche à petite échelle et peut être vivrière ou marchande. Par exemple, bien que les pêcheurs ramènent en effet du poisson chez eux pour nourrir leurs familles, en cas de demande et de prix correct, ils vendront leurs prises. Dans la région AfOA-OI, les petits pêcheurs utilisent typiquement de petites embarcations, telles que des canoës et des pirogues, et des lignes à main, des pièges, des filets (à la senne, épervier, maillant), des petits chaluts et des harpons pour prendre des espèces pélagiques et démersales ainsi que des bêches de mer, des homards, des crabes, des crevettes, des bivalves et des pieuvres.Un certain nombre de facteurs limitent le développement de la pêche artisanale, incluant un manque d’infrastructures et de soutien financier pour moderniser les embarcations et engins de pêche. Malgré cela, l’effort de pêche a considérablement augmenté lors des dernières décennies car la population a augmenté et la demande de poisson et de produits de la mer aussi, au niveau local comme au niveau international.Les pêcheurs artisans sont de loin les plus nombreux dans la région.

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    LA PÊChE DANS LA CORNE DE L’AFRIquE

    Pays : Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Somalie, Soudan et Soudan du Sud.

    Bien que les données disponibles soient peu nombreuses et dans certains cas, obsolètes, la production halieutique de la région est riche. On y retrouve des pêches maritimes de gros et petits poissons pélagiques et certaines

    pêches démersales et récifales de haute valeur. La pêche en eau douce cible principalement les tilapias, poissons chats, perches du Nil, cyprinidés (carpes) dans les lacs, étangs saisonniers et rivières.

    La Somalie dispose, pour sa part, de ressources à peine exploitées en gros et petits pélagiques. La FAO estime que son stock de poissons pélagiques peut à lui seul soutenir une capture annuelle durable d’environ 200 000 tonnes métriques, mais la faiblesse de la gouvernance, l’absence d’infrastructures et le fléau qu’est la piraterie, ainsi qu’un climat gouvernemental instable, ont entravé les efforts de développement du secteur. De plus, développer les activités de pêche au thon et au maquereau pourrait revêtir une grande importance pour l’économie somalienne sur le long terme.

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    Comme au Kenya et en Tanzanie, la pêche somalienne comprend deux secteurs distincts – une activité artisanale menée dans les zones côtières, représentant 60 % des prises, et une activité industrielle.

    S’agissant du secteur industriel, la Somalie a octroyé des licences à des navires de pêche de plusieurs pays, autorisant la capture de poissons démersaux et de crustacés dans ses eaux. Toutefois, il semblerait que de nombreux autres navires étrangers opèrent illégalement dans la ZEE du pays. La pêche côtière fournit des poissons récifaux de haute valeur et des homards aux marchés du Moyen-Orient et au-delà.

    À Djibouti, aucune activité de pêche n’est pratiquée à grande échelle. On y trouve surtout de la pêche à petite échelle, mais agrémentée de certains processus industriels et de quelques exportations. La demande djiboutienne de poisson ne peut être satisfaite par les prises actuelles et il est communément admis que les ressources du territoire sont sous-exploitées. La pêche à la ligne d’espèces démersales et récifales y est courante. Des filets maillants et éperviers sont également utilisés à cette fin. Les homards sont capturés par des plongeurs locaux mais l’effort de pêche est en général faible.

    En Érythrée, les pêcheurs artisanaux ciblent des poissons récifaux tels que les vivaneaux, les mérous, les empereurs, les aprions verdâtres, les carangues et les carangues australiennes, qui représentent 64 % du total des captures. Les poissons pélagiques tels que les maquereaux, les barracudas et les thonidés, représentent environ 20 % des prises, les crevettes approximativement 5 % et d’autres poissons constituent les 11 % restants. Les requins et mulets sont salés, puis séchés in situ sur la plage, mais les poissons de qualité supérieure sont préparés pour l’exportation.

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    Il est généralement considéré que les ressources halieutiques érythréennes sont sous-utilisées; des agences donatrices sont récemment intervenues pour améliorer la capacité de transformation et de gestion du pays.

    L’Éthiopie est un pays enclavé qui dépend entièrement de ses plans d’eau intérieurs pour son approvisionnement en poissons. La pêche artisanale y est prédominante, impliquant approximativement 15 000 pêcheurs qui utilisent filets, pièges, lignes et hameçons pour pêcher la perche du Nil, le tilapia et le poisson-chat. Les principales étendues d’eau du pays incluent le lac Tana, situé au nord, qui fournit des tilapias majoritairement pour la consommation domestique, avec quelques exportations vers le Soudan du Sud. L’Éthiopie partage le lac Tana avec le Kenya dont l’activité de pêche produit des tilapias et des perches du Nil. Les plus petits lacs et rivières augmentent la capacité de production du pays.

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    LA PIRATERIE

    La piraterie au large des côtes somaliennes constitue une menace pour le transport maritime international depuis le début du XXIe siècle. Toutefois, les incidents de piraterie ont augmenté de façon spectaculaire entre 2005 et 2009, entravant la livraison de cargaisons et représentant pour le secteur de la navigation une perte d’environ 6,6 à 6,9 milliards USD par an en termes de commerce mondial.

    Il est établi que la piraterie a freiné le développement de la pêche industrielle en Somalie ; mais elle a également eu un impact majeur sur les îles de l’océan Indien qui dépendent fortement de cette pêche industrielle. Par exemple, aux Seychelles, on estime que la piraterie est la cause d’une baisse de PIB de 4 %.

    La piraterie a entraîné un déplacement de l’effort de pêche, les flottilles de palangriers asiatiques navigant plus à l’est et au sud-est ; les flottilles européennes des senneurs à senne coulissante s’étant déplacées vers l’est en 2009 mais s’étant depuis accommodées de la menace posée par les pirates.

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    Le Soudan du Sud dispose d’un capital halieutique abondant dans une zone appelée le Südd. Le Südd s’étend sur plus de 40 000 km² en périodes d’inondation et, combiné aux lacs du pays, au Nil, à ses affluents et aux plaines d’inondation, constitue une surface totale disponible pour la pêche de capture pouvant atteindre 80 000 km². Toutefois la pêche demeure une activité très saisonnière avec deux tiers des prises débarqués pendant la saison des pluies, de mai à septembre (la période la moins appropriée pour sécher le poisson).

    La FAO estime qu’une capture durable de 150 000 à 300 000 tonnes métriques de poissons par an au Soudan du Sud est possible, mais une partie importante des prises se perd faute d’installations de conservation et de transformation et de moyens de transport appropriés.

    L’aquaculture en est encore à ses débuts au Soudan du Sud et attire déjà de gros investisseurs, séduits par cette opportunité dans ce nouveau pays.

    Au Soudan, le Nil et ses affluents, et les eaux territoriales du Soudan dans la mer Rouge sont au centre des activités de pêche de capture. Ces étendues peuvent atteindre 91 600 km2 et incluent un plateau de 22 300 km2. Des mollusques sauvages ainsi que diverses espèces de poissons ont été capturés dans ces eaux. Les pêcheurs artisans utilisent des engins et techniques traditionnels pour pêcher dans les zones côtières et riveraines. La pêche commerciale y est, depuis quelques années, en pleine expansion et il y a déjà eu jusqu’à 30 chalutiers en opération dans ses eaux, après obtention de licences de l’administration nationale. Actuellement, la majeure partie des poissons capturés sont consommés lorsqu'ils sont frais et il n’existe aucune exportation officielle de produits de la mer.

    Le Soudan, comme le Soudan du Sud, importe une quantité importante de poissons d'autres pays de la région des Grands Lacs, principalement du Kenya et de l’Ouganda.

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    LA PÊChE DANS LES îLES DE L’OCÉAN INDIEN

    Pays : Comores, Madagascar, Maurice, Réunion (France) et Seychelles.

    Les îles de l’océan Indien ont des Zones économiques exclusives vastes – 3,8 millions de km2, par rapport à leurs superficies terrestres (586 250 km2).

    L’importance du secteur de la pêche pour ces nations insulaires ne peut être minimisée. En 2009, les exportations de poisson représentaient plus de 30 % des exportations agricoles à Madagascar, à Maurice et aux Seychelles. Aux Seychelles, les poissons et produits de la mer représentent plus de 50 % du total des exportations. Dans la région, les produits de la mer exportés sont principalement le thon entier congelé ou frais, les conserves de thon, les petits poissons pélagiques tels que les maquereaux et les sardines, et les crustacés (surtout les crevettes et les langoustes). Aux Seychelles, le secteur halieutique est la principale source de devises. Le pays possède la deuxième plus grande usine de transformation de thon au monde, avec des exportations de conserves de thon qui représentent 87 % des exportations du pays vers l’étranger. 88 % de tous les thonidés capturés par les flottes de l'océan Indien ouest sont pris en charge par les Seychelles.

    À Maurice, le poisson joue un rôle important dans l'alimentation locale ; il est la source d’un quart des apports en protéine de l’habitant. Les activités de pêche incluent la pêche artisanale pratiquée autour de l’île par environ 2 500 pêcheurs, la pêche démersale en haute mer qui cible le poisson empereur (Lethrinus mahsena) dans les

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    bancs du plateau des Mascareignes situé à environ 500 km au nord de l'île et la pêche au thon, la première pêche industrielle du pays. Le transbordement au port de thonidés est une activité économique importante, les palangriers transbordant principalement du thon germon à Port-Louis. Quelques navires mauriciens sont impliqués dans la pêche au thon mais Maurice délivre également des licences aux palangriers et senneurs étrangers pour la capture des poissons. Les transbordements, opérations de soutage, réparations et entretiens de navires génèrent un revenu considérable pour le pays.

    Aux Seychelles, la pêche industrielle se divise en deux catégories principales : une flottille de senneurs qui comprend majoritairement des navires français et espagnols pêchant en vertu d’un accord avec l’Union européenne, et une flottille de palangriers constituée pour la plupart de navires taïwanais et japonais.

    Les Seychelles possèdent également un secteur de pêche artisanale important qui cible les vivaneaux, les aprions verdâtres, les mérous, les poissons empereurs et les carangues australiennes. Les engins utilisés sont les lignes à main et les pièges. Les homards et bêches de mer sont capturés par les plongeurs. Une activité de pêche au requin s’est aussi développée en raison de la forte demande d'ailerons.

    À Madagascar, le secteur de la pêche est tout aussi important, la pêche de capture et l’aquaculture représentant 7 % du PIB national. Dans de nombreuses communautés rurales, la pêche joue un rôle prépondérant dans la création de l’emploi, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté. La contribution des pêcheurs artisans à la production halieutique est d'approximativement 60 %; ils pêchent des poissons pélagiques et des poissons démersaux tels que les empereurs, les vivaneaux et les mérous. Les navires européens opèrent en vertu de l’accord de partenariat sur le thon conclu avec l’UE. Madagascar a également un accord de pêche avec le Japon. Cinq espèces de crevettes sont pêchées par des chalutiers d’une

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    longueur maximale de 40 m. Les prises sont exportées et sont une source précieuse de devises.

    L’Aquaculture est en pleine expansion à Madagascar. Bien que des études sur les élevages de crabes de palétuvier, de bêches de mer, d’algues bleu-vert, d’huîtres et d’anguilles aient été réalisées, l’élevage de crevettes est de loin l’activité aquacole la plus importante. Cinq sociétés ont produit 8 547 tonnes métriques de crevettes destinées à l'exportation en 2008. Toutefois, la production malgache de crevettes a chuté durant ces dernières années en raison de la concurrence asiatique et d’épidémies qui ont affecté plusieurs cultures.

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    LA PÊCHE AU THONLes thonidés constituent l'une des espèces marines les plus importantes au monde sur le plan économique. La demande globale de thon a augmenté depuis les années 1990 et la production est désormais estimée à 6 millions de tonnes métriques par an.

    La région ouest de l’océan Indien est l’une des pêcheries de listaos les plus importantes et une principale zone de pêche d’albacores et de thons obèses. Les îles de l’océan Indien jouent un rôle de premier plan dans la production de ces espèces.

    La majorité des thonidés pêchés dans la région est capturée par des flottilles étrangères en vertu d'accords d’accès avec des pays de la région. La flottille palangrière est pour la plupart constituée de navires taïwanais, japonais et coréens, alors que les navires immatriculés en Europe (espagnols, français, italiens) capturent les thonidés et espèces apparentées à l’aide de sennes coulissantes.

    Bien que les accords de pêche avec les États étrangers soient une importante source de revenu pour le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique, Maurice, les Seychelles, les Comores et Madagascar, ils posent également de nombreux problèmes. Le contenu des accords d’accès conclus avec l’Union européenne sont accessibles au grand public mais celui des accords conclus avec le Japon, Taïwan et la Corée ne l’est pas. Les citoyens de ces pays n'ont donc aucune idée du nombre de navires étrangers autorisés dans leurs eaux, des termes et restrictions convenues, du revenu généré et de ce qu'il est fait de ce revenu. Le manque de transparence signifie aussi qu’il n’est pas certain que les droits de licence versés par les flottes de pêche lointaine soient proportionnels à la valeur des prises débarquées.

    Un autre problème réside dans le fait que les pays de la région ne disposent pas des moyens techniques requis pour surveiller et contrôler les activités de pêche dans leurs ZEE de manière efficace. On estime donc que la pêche thonière est particulièrement vulnérable aux activités illicites, non réglementées et non déclarées (INN).

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    LA PÊChE EN AFRIquE AuSTRALE

    Pays : Malawi, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.

    Ces pays sont des territoires enclavés dont la production halieutique est, en général, faible.

    La production aquacole est également assez peu élevée mais il existe un potentiel de développement car les conditions climatiques y sont adaptées et les réservoirs d’eau nombreux.

    Les captures dans les eaux intérieures du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe se

    composent en général de tilapias et espèces similaires, mais une quantité importante de cyprinidés (carpes) est également pêchée au Malawi, incluant plusieurs poissons colorés du lac Malawi destinés au commerce international d’espèces d'aquarium.

    Le Swaziland produit une faible quantité de poissons d'élevage (seulement 73 tonnes métriques en 2009), mais la production aquacole est en pleine expansion en Zambie avec des chiffres qui ont plus que doublé entre 2000 et 2009. La production aquacole zambienne est demeurée stable avec un certain nombre de petits exploitants et un gros investisseur dont la culture produit approximativement 8 000 tonnes métriques de poissons annuellement. Ce même investisseur étend actuellement ses opérations à l’Ouganda et en Zambie. Tous les pays produisent principalement des tilapias et autres cichlidés, mais la carpe, le barbeau, le saumon et la truite sont également élevés.

    INDIAN OCEAN

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    Swaziland

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    Defaux V & Hjort, A. 2012. Regional Market Assessment (supply and demand). Smartfish report SF/2012/5. Port Louis, Maurice. Programme Smartfish COI. Disponible à l’adresse : http://www.smartfish-coi.org

    Hempel, E & Larsen, B. 2012. Trade assessment study. SmartFish report SF/2012/6. Port Louis, Maurice. Programme Smartfish COI. Disponible à l’adresse :http://www.smartfish-coi.org

    Mbendo, J. 2012. Developing regional minimum terms and conditions for granting tuna fishing access in the Western Indian Ocean. Report of the WWF Coastal East Africa Initiative. Disponible à l’adresse : http://wwf.panda.org

    UNDP-GEF. 2012. Transboundary Diagnostic Analysis of the Large Marine Ecosystems of the Western Indian Ocean. Volume 1. Joint report of the ASCLME and SWIOFP projects. Disponible à l’adresse : http://www.asclme.org/TDA

    Le Programme ACP Fish II de l’Union européenne. http://www.acpfish2-eu.org/

    PROFILS DE PAYS DE LA FAO Les profils des pêches et de l'aquaculture par pays de la FAO fournissent une vue d’ensemble des activités et des tendances des pêches et de l’aquaculture dans chaque pays de la région AfOA-OI.http://www.fao.org/fishery/countryprofiles/search/en

    Références et autres lectures

    Les élevages de poissons-chats commencent également à se répandre dans la région.

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    Sujets d'intérêts

    1. Le Code de conduite pour une pêche responsable

    En 1995, la Conférence de la FAO a adopté le Code de conduite pour une pêche responsable (le CCPR) dans le but de promouvoir une exploitation durable des ressources halieutiques mondiales à travers la gestion et la conservation responsable des pêches. Bien que le CCPR ait été initialement élaboré pour les pêches maritimes et plus particulièrement les pêches en haute mer, il est également applicable aux pêches en eaux intérieures.

    Le CCPR est complété par des Directives techniques qui fournissent aux pays des instructions détaillées pour la mise en œuvre des dispositions spécifiques du CCPR. Des plans d’action internationaux (PAI) ont également été élaborés pour régler des problèmes internationaux spécifiques. À ce jour, quatre PAI ont été élaborés, notamment le PAI-requins ; le PAI-oiseaux de

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    mer; le PAI-capacité ; et le PAI-INN. Les PAI recommandent des bonnes pratiques pour faire face à des défis précis tels que :

    • la gestion des ressources mondiales en requins ; • la réduction des captures et de la mortalité des oiseaux de

    mer pendant les activités de pêche ;• l'adaptation des capacités de pêche pour éviter la surpêche; • l’élimination de la pêche illicite, non réglementée et non

    déclarée (INN).

    C’est surtout le PAI-INN qui a retenu l’attention de la communauté internationale car la pêche INN est l’un des principaux facteurs de la pêche non durable.

    Les PAI sont des instruments volontaires et les pays sont encouragés à élaborer leurs propres plans d’action nationaux (PAN) pour appuyer la mise en œuvre des PAI.

    Idées de sujets :

    Une façon d’aborder le sujet du CCPR est de s’intéresser aux PAI. Ont-ils été déclinés en plans d’action nationaux (PAN) ? Si oui, est-ce que cela a entraîné l'adoption de nouvelles politiques et/ou d’une nouvelle législation qui ont amélioré la gestion des ressources en requins, diminué les prises accessoires d'oiseaux de mer, permis d’éviter la surpêche en réduisant la capacité de pêche ou éliminé la pêche INN ?

    Un autre point à soulever concerne le degré d’application des recommandations du CCPR par le pays ou la région ; existe-t-il un fossé entre l’engagement national en faveur des instruments internationaux et la gestion des pêches sur le terrain ? Est-ce que des plans de gestion des pêches sont élaborés au niveau national en adoptant une approche de précaution et à l’aide d’un processus participatif ? Est-ce que les plans ont des liens clairs en termes d’écosystème, des points de référence établis et des objectifs à long-terme ?

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    Pour en savoir plus :

    Pitcher, T.J.; Kalikoski, D.; Pramod, G. & Short, K. 2008. Safe conduct? Twelve years fishing under the UN code. Gland, Switzerland. WWF International. Disponible à l’adresse : http://awsassets.panda.org/downloads/un_code.pdf

    Le Code de conduite pour une pêche responsable - http://www.fao.org/fishery/code/fr

    2. La pêche artisanale ou pêche à petite échelle

    La FAO décrit la pêche artisanale comme suit : « la pêche traditionnelle pratiquée par des ménages de pêcheurs (par opposition à des sociétés commerciales) qui utilisent des quantités relativement faibles de capital et d'énergie, des navires de pêche relativement petits (voire aucun), effectuent de courtes sorties de pêche, à proximité du rivage, et travaillent principalement pour la consommation locale. »

    L'importance de la pêche artisanale pour la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la prévention de la pauvreté est de mieux en mieux appréciée. Toutefois, sa non-inclusion dans les politiques de développement nationales et régionales de nombreux pays limite sa potentielle contribution. Depuis 2003, le Comité des pêches de la FAO (COFI) encourage les initiatives visant à améliorer le profil des, et comprendre les défis et opportunités associés aux, communautés de pêche à petite échelle en eaux intérieures et marines.

    Idées de sujets :

    Quelle est la situation de la pêche artisanale dans votre pays ou

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    région ? Existent-ils des conflits entre la pêche artisanale et la pêche industrielle ou entre les pêcheurs artisans locaux et les pêcheurs étrangers ? Est-ce que les artisans ou petits pêcheurs partagent la responsabilité et l’autorité pour la gestion des pêches et des ressources côtières ou sont-ils en majeure partie exclus des plans de gestion ? Sont-ils soumis à des dispositions ou des

    mesures de gestion particulières en fonction des droits, zones, saisons et engins de pêche ou sont-ils tous logés à la même enseigne ?

    Pour en savoir plus :

    FAO - http://www.fao.org/fishery/topic/14753/en

    SmartFish – publications et rapports sur les pêches artisanales dans la région AfOA-OI - http://www.smartfish-coi.org

    World Fish Centre – articles et documentation sur divers aspects des pêches artisanales - www.worldfishcenter.org

    Le Collectif international d'appui aux travailleurs de la pêche (CITP) – documentation on issues pertaining to small-scale fisheries worldwide – http://www.icsf.net

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    3. Les pertes post-capture de poissons

    Un de défis auquel les artisans ou petits pêcheurs doivent faire face est le taux élevé de pertes post-capture (PPC). Bien que les PPC fassent partie intégrante de toute chaîne de distribution de poissons, elles peuvent être particulièrement élevées dans le secteur de la pêche artisanale, diminuant consi-dérablement le revenu des ménages et contribuant à l’insécurité alimentaire du fait du gaspillage de cette protéine précieuse.

    La cause la plus fréquente de PPC est la dégradation biochimique et microbiologique des poissons après leur mort. Plusieurs facteurs ont une incidence sur le taux de poissons frais avariés :

    • Le temps écoulé entre la mort et l’utilisation finale ou la consommation. Même réfrigérés avec de la glace, les poissons s’abîment graduellement avec le temps ; la qualité des poissons transformés se détériore également avec le temps en fonction des systèmes de stockage et de conditionnement utilisés ;

    • Des températures ambiantes élevées créent des conditions favorables à la dégradation, alors que les températures plus basses ralentissent l’action des bactéries et diminuent le taux de prises avariées ;

    • De mauvaises pratiques de manipulation exposent les prises à une contamination microbienne constante et croissante, ce qui accélère la détérioration du poisson. De telles pratiques incluent des navires, engins, caisses de poissons et paniers sales ; ne pas laver le poisson ; laver le poisson dans de l'eau sale ; poser le poisson sur des surfaces sales ; et abîmer le poisson physiquement en marchant dessus ou le lançant.

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    Outre la dégradation, les PPC peuvent également être causées par :

    • le rejet de prises accessoires à la mer parce que les poissons sont trop petits, ne sont pas ceux ciblés ou n’ont pas de valeur suffisante sur le marché pour être vendus pour une raison quelconque ;

    • de mauvaises techniques de transformation qui abîment le poisson ;

    • la prédation animale et les invasions d’insectes ; • un conditionnement et des méthodes de stockage inadéquats ; • la dynamique du marché, soit les fluctuations de la demande

    et de l’offre de poissons et de produits de la mer - parfois il est tout simplement impossible de vendre le poisson débarqué !

    Idées de sujets :

    Est-ce que les PPC sont un sujet de préoccupation pour la pêche artisanale de votre pays ? Que fait votre gouvernement pour régler le problème ? Que font les pêcheurs à leur niveau pour régler le problème ?

    Pour en savoir plus :

    FAO – une série de rapports techniques sur les pertes de produits alimentaires après récolte et comment les réduire ou les éliminer – http://www.fao.org

    Kabahenda, M.K.; Omony, P. & Husken, S.M.C. 2009. Post-harvest handling of low-value fish products and threats to nutritional quality: a review of practices in the Lake Victoria region. The World Fish Centre. Rapport sur le projet, 1975. Disponible à : http://www.worldfishcenter.org/resource_centre/WF_3373.pdf

    En savoir plus au sujet de la campagne « Clean fish, better life », du Programme Smartfish. www.smartfish-coi.org

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    4. La cogestion des pêches

    La cogestion des pêches est un accord de partenariat qui répartit la responsabilité de la gestion des pêches entre le gouvernement, la communauté locale (pêcheurs), les agents externes (organisations non-gouvernementales, instituts de recherche) et parfois, d’autres intervenants (propriétaires de bateaux, marchands de poissons, industrie du tourisme).

    Des cadres de cogestion sont généralement mis en place quand d’autres types de gestion ont échoué. Un bon exemple est le lac Tanganyika où les approches de gestion traditionnelles n’ont réussi à restreindre ni la pêche INN, ni les pratiques de pêche destructrices. Tous les États riverains (le Burundi, la RDC, la Tanzanie et la Zambie) ont donc adopté des cadres de cogestion mais le degré de développement, d'efficacité et de délégation de la gestion au niveau local, varie considérablement, allant de simples consultations (souvent) à de véritables partenariats (rare).

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    Idées de sujets :

    La cogestion communautaire est considérée comme la seule solution pour la grande majorité des activités de pêche mondiales et permet, de manière efficace, de préserver les ressources aquatiques et donc les moyens de subsistance des communautés qui en dépendent. Qu’en est-il de la mise en œuvre de la cogestion communautaire dans votre pays ? Si le cadre est déjà en place, est-il efficace ? Que pensent les communautés de ce concept de cogestion ? Est-ce que cela leur convient à elles, ainsi qu’à leurs activités de pêche ?

    Pour en savoir plus :

    FAO – une série de rapports et d’études de cas sur la mise en œuvre des approches de cogestion dans le monde de la pêche – http://www.fao.org

    Gutiérrez, N.L.; Hilborn, R. & Omar, D. 2011. Co-Management holds promise of sustainable fisheries worldwide. 2011. Leadership, social capital and incentives promote successful fisheries. Nature 470, 385-389.

    Article de magazine disponible à l’adresse : http://www.nature.com/nature/journal/v470/n7334/full/nature09689

    Analyse en langage courant de “Co-management holds promise of sustainable fisheries worldwide” Disponible à l’adresse : http://www.sciencedaily.com/releases/2011/01/110105131741.htm

    Le Collectif international d'appui aux travailleurs de la pêche (ICSF) – une grande variété de dossiers et d’articles sur la gestion de pêches équitables et durables – http://www.icsf.net

    5. La pêche illicite, non réglementée et non déclarée (pêche INN)

    Une opération de pêche est jugée illicite lorsqu’elle va à l’encontre des lois applicables à l’activité. Il peut s'agir d'opérations menées

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    dans les eaux relevant de la juridiction d'un État côtier ou en haute mer, dans les zones réglementées par les organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP). La pêche non déclarée désigne toute activité de pêche qui n'a pas été déclarée, ou l’a été de façon fallacieuse, à l'autorité nationale compétente ou à l’ORGP. La pêche non réglementée qualifie pour sa part toute activité de pêche menée par des navires sans nationalité, ou tout navire battant pavillon d'un État non partie à l’ORGP régissant la zone de pêche ou l’espèce cible concernées (appelé « pavillon de complaisance »).

    On estime que jusqu'à 30 % du total des captures est attribuable à la pêche INN dans certaines régions. La pêche illicite coûte aux économies mondiales entre 10 et 23 milliards USD annuellement.

    La pêche INN n'est pas pratiquée uniquement en haute mer ou dans des eaux partagées, mais également sur les lacs ou à l'intérieur des zones économiques exclusives qui ne sont pas contrôlé et réglementé de manière efficace. Elle prospère en raison de son grand intérêt économique : il existe de nombreuses espèces de poissons de haute valeur et tout autant de moyens pour les pêcheurs de contourner la réglementation en matière de la pêche et donc, augmenter leurs bénéfices. Par exemple, les pêcheurs peuvent facilement sous-déclarer des captures et rejeter à la mer les poissons de faible valeur commerciale. Ils peuvent également transborder des captures en mer ou déclarer des prises comme étant d'une espèce alors qu’ils en ont débarqué une autre.

    La pêche INN et les pratiques malhonnêtes compromettent les efforts entrepris pour assurer une pêche durable à long terme et promouvoir des écosystèmes plus sains et résilients. Les pays en développement ayant souvent des capacités techniques limitées font les frais de cette pêche INN qui sape leurs efforts restreints pour gérer les activités de pêche, les prive de revenus et nuit à leurs initiatives pour garantir la sécurité alimentaire, éradiquer la pauvreté

  • 43

    et préserver les moyens de subsistance de manière durable.

    Idées de sujets :

    La problématique de la pêche INN peut être abordée de plusieurs manières. Il peut s'agir d'un problème local (des pêcheurs qui utilisent des engins interdits tels que des filets moustiquaires) ou d'un problème d’ordre national ou régional (incluant le non-respect des zones de pêche artisanale par les navires de pêche traquant des bancs de poissons). C’est un sujet sur lequel il faut attirer beaucoup d’attention car la pêche INN sape les efforts de gestion des pêches et affecte la sécurité alimentaire dans les communautés qui dépendent fortement du poisson pour se nourrir et vivre. La pêche INN dégrade également les écosystèmes marins et constitue une menace pour les espèces vulnérables. Quelques bonnes nouvelles sont toutefois à partager en matière de pêche INN : certains gouvernements et ORGP ont fait des progrès remarquables et sont parvenu à réduire, même supprimer la pêche INN.

    Pour en savoir plus :

    FAO: Stopping Illegal, Unreported and Unregulated fishing - http://www.fao.org/docrep/005/Y3554E/y3554e01.htm

    Stop Illegal Fishing – organisation engage dans la lutte contre la pêche INN en Afrique - http://www.stopillegalfishing.com/sif.php

    SmartFish – rapports exhaustifs sur la prévention de la pêche INN sur le lac Victoria et le lac Tanganyika – disponible à http://www.smartfish-coi.org

    Wikipedia – informations bien détaillees sur de nombreux aspects de la pêche INN : - https://en.wikipedia.org/wiki/Illegal,unreported_and_unregulated_fishing

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    6. Défis environnementaux et leur impact sur la pêche

    L’impact environnemental de la pêche est double : • Certains problèmes affectent la disponibilité des poissons

    pour capture, tels que les pêches excessives et les effets du changement climatique (par ex. la diminution du nombre de zones humides, le blanchissement des coraux, la modification des mouvements migratoires, etc.) ;

    • D’autres problèmes affectent l’environnement lui-même, tels que les prises accessoires et l’utilisation de méthodes destructrices.

    Quatre menaces sérieuses pèsent sur la pêche durable à long terme dans la région de l’océan Indien ouest, notamment :• la dégradation de la qualité de l’eau ;• la modification des habitats et communautés ;

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    • une baisse des ressources biologiques marines ; • les changements climatiques.Les plans d’eau intérieurs, comme les lacs Victoria et Tanganyika, subissent également des pressions anthropiques, par exemple la pollution et la surpêche. Mais, les prélèvements et adductions d’eau, les projets hydroélectriques, l’assèchement des zones humides et l'envasement résultant de l’utilisation des terres peuvent également sérieusement affecter les ressources halieutiques intérieures, et ce indépendamment du taux d’exploitation. Idées de sujets :

    Quelques exemples de problématiques environnementales propres à la région AfOA-OI : - La capture de crevettes s’accompagne d’une quantité

    élevée de prises accessoires de jeunes et petits poissons qui sont souvent rejetés ;

    - Des pratiques de pêche destructrices, telles que la pêche à la dynamite, ont complètement détruit le milieu sous-marin, réduisant les récifs coralliens à l’état de gravats ;

    - Les cinq espèces de tortues présentes dans la région de l’océan Indien ouest sont menacées par la pêche artisanale et industrielle ; les pêcheurs malgaches pêchent des milliers de tortues vertes tous les ans alors que la pêche à la palangre de pélagiques pratiquée par l'Afrique du Sud constitue une menace pour les tortues caouanne et luth ;

    - Les prises de requins (grand poisson prédateur essentiel pour préserver l’équilibre des écosystèmes) déclarées par les pays de la région de l’océan Indien ouest sont considérables : environ 175 000 tonnes métriques par an. Or, les plans de gestion sont quasi-inexistants ;

    - L’impact du chalutage sur les fonds marins est un sujet de préoccupation.

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    Pour en savoir plus

    L’Analyse diagnostique transfrontalière publiée par le projet Grands écosystèmes marins d'Agulhas et de Somalie (ASCLME) et le projet de pêche du Sud-ouest de l'océan Indien (SWIOFP) fournit une analyse concise et à jour de l’impact des problématiques environnementales sur le milieu marin et côtier de neufs pays de la région de l'océan Indien ouest. Elle est disponible pour téléchargement à l’adresse : http://www.asclme.org/TDA.

    Le Marine Stewardship Council (Conseil pour la bonne gestion des mers) fournit un certain nombre d’études de cas sur la gestion des impacts de la pêche, incluant l'utilisation de la technologie et l'élimination des pratiques de pêche destructrices. Disponible à l’adresse http://www.msc.org/healthy-oceans/the-oceans-today/environmental-impact

    Un article succinct traitant de certains des impacts environnementaux typiques de la pêche, incluant les prises accessoires et rejets ; les impacts sur les espèces associées et dépendantes ; les pertes d’engins et la pêche fantôme. Disponible à l’adresse : http://www.fao.org/docrep/006/y4773e/y4773e05.htm

    7. Aires marines protégées

    Les aires marines protégées (AMP) sont des zones du littoral ou des espaces marins légalement mis en réserve pour préserver et protéger la biodiversité et les ressources marines. Les AMP fournissent divers degrés de protection. Par exemple, elles peuvent avoir pour objectif la préservation d’un habitat spécifique (un récif corallien ou une forêt de mangroves), d'une espèce ou d’une sous-population (poissons reproducteurs ou juvéniles). Au sein des AMP, les activités d’extraction sont strictement réglementées ou interdites.

  • 47

    Des études scientifiques indiquent que, lorsqu’elles sont gérées de manière efficace, les AMP peuvent permettre de rétablir les stocks de poissons exploités et protéger la biodiversité. Par exemple, des recherches sur les populations halieutiques d’une AMP sud-africaine ont établi que non seulement, elle contenait plus de poissons que les zones de pêche attenantes, mais que les poissons protégés étaient également plus gros et plus féconds (pondaient davantage d'œufs qui étaient aussi de meilleure qualité). D'autres études ont démontré que même les espèces migratoires peuvent bénéficier des AMP ; malgré une forte mobilité, elles peuvent profiter pendant de longues périodes de cette protection contre toute activité de pêche. Il semblerait également que les bénéfices des AMP s’étendent aux zones non protégées voisines qui voient leurs stocks de poissons se reconstituer.

    Il est estimé qu’actuellement, moins de 0,1 % de l’océan est ainsi protégé, ce qui indique que nous sommes beaucoup moins conscients de l’importance de la conservation marine que de celle des espaces terrestres.

    À l’ouest de l’océan Indien, les AMP ont attiré l’attention des gouvernements et des donateurs lors de la dernière décennie. Bien que leur vocation première ait été l’interdiction de la pêche, avec peu ou pas de considération de la part des défenseurs de l’environnement pour leur dimension sociale, les AMP ont graduellement évolué en un phénomène plus inclusif, avec une prise de conscience de leur impact sur les moyens de subsistance locaux et de leur rôle en tant qu'outil de gestion des pêches.

    Les États membres se sont mobilisés pour créer un réseau d’AMP pour faciliter les échanges de bonnes pratiques et d’expériences entre les gestionnaires et les personnes concernées.

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    Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    Idées de sujets :

    Il existe des parcs et des réserves marins dans tous les pays situés à l'ouest de l'océan Indien. Protègent-ils la biodiversité et les ressources marines de manière efficace ? Quelle est l’attitude adoptée par les promoteurs d’AMP envers les communautés de pêche ? Est-ce que les AMP attirent des touristes et contribuent au développement économique au niveau local ? Si oui, est-ce un tourisme bénéfique ?

    Pour en savoir plus

    Aires marines protégées de l’ouest de l’océan Indien : http://wiomsa.org/mpatoolkit/Themesheets/MPA_details.pdf

    Aires marines protégées du Kenya : http://www.kws.org/parks/conservation_areas/coastal.html

    Parcs et réserves marines de Tanzanie : http://www.marineparks.go.tz

    Domingue, G; Payet, R & Jivan Shah, N. Marine Protected Areas in the Republic of Seychelles. Disponible à l’adresse : http://gridnairobi.unep.org/chm/EAFDocuments/Seychelles/SEYmpa_report_1-09.pdf

    Réserves marines de l’Afrique du Sud : http://www.wwf.org.za/what_we_do/marine/mpas/our_mpa_s

    Réseau AMP de la COI : http://environment.ioconline.org/marine-protected-areas/the-network.html

  • 49

    8. Les femmes et la pêche

    Les femmes occupent une place centrale dans le secteur de la pêche. Bien que la capture du poisson en eaux intérieures, côtières et en haute mer demeure une activité presqu’exclusivement masculine, les femmes jouent un rôle majeur dans la transformation post-capture et la commercialisation. Par exemple, 70 à 87 % des travailleurs de la pêche impliqués dans les pêches du lac Victoria sont des femmes. Dans certains pays, les femmes ramassent des mollusques, attrapent des crustacés et utilisent des épuisettes pour capturer des poissons dans les zones de pêche côtières.

    Malgré le rôle clé joué par les femmes dans plusieurs parties de monde, les stéréotypes sur les rôles de chaque sexe persistent. L’emploi systématique de la forme masculine des noms descriptifs tels que « pêcheurs », bien qu’ancré dans la culture occidentale, a tendance à occulter le rôle des femmes dans le secteur. Il est donc nécessaire d'opter délibérément pour des mots tenant compte de la dimension de genre comme « pêcheuse », « travailleuse de la pêche » ou « marchande de poisson » lorsque cela est possible.

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    Des termes qui soulignent que, bien qu'il y ait une division du travail entre hommes et femmes dans le domaine de la pêche, ils sont tous impliqués.

    Les femmes soutiennent et complémentent les efforts de pêche des hommes et subviennent à leurs besoins d’innombrables manières ; parfois, cela passe inaperçu et souvent elles ne reçoivent pas grand-chose en retour. De plus, elles sont rarement impliquées dans les prises de décision associées à la pêche au niveau du ménage, de la communauté, national ou régional.

    Idées de sujets :

    Prenez conscience des rôles joués par les femmes et soyez-y sensibles, particulièrement dans le secteur de la pêche artisanale. Incluez l’expérience des femmes dans vos histoires de pêche.

    Pour en savoir plus

    Worldfish Centre - organisation internationale à but non lucratif qui réalise des études sur les enjeux hommes-femmes dans le secteur de la pêche - - www.worldfishcenter.org

    FAO – ressources sur les enjeux hommes-femmes dans le secteur de la pêche - http://www.fao.org/fishery/topic/16605/en

    WikiGender – informations actuelles sur les enjeux hommes-femmes dans le secteur de la pêche - http://www.wikigender.org/index.php/Gender_and_Fisheries

    “Women in Fisheries” site Web du Collectif international d'appui aux travailleurs de la pêche (CITP) – http://wif.icsf.net/

  • 51

    9. Le VIh/SIDA et la pêche

    Selon la FAO, lors de la dernière décennie, il est devenu évident que le taux de prévalence du VIH est plus élevé chez les pêcheurs que chez les individus de la population générale dans de nombreux pays en développement.

    Cette vulnérabilité au VIH/SIDA est due à un certain nombre de facteurs en interaction, incluant la forte mobilité des pêcheurs, le temps qu'ils passent loin de chez eux, la disponibilité de sexe commercial dans beaucoup de ports et des sous-cultures de prise de risque et de comportement viril parmi les pêcheurs. Les travailleuses de la pêche sont particulièrement vulnérables au VIH/SIDA parce qu’elles ne connaissent pas les pratiques de sexe plus sûres, parce que la loi régissant les droits des femmes est

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    mal appliquée et que les rôles traditionnellement associés aux deux sexes ainsi qu’un faible niveau d’instruction restreignent leur participation aux structures et processus de gestion communautaires. Dans certains pays, des mesures ont été prises, par exemple des services de santé mobiles sont mis à disposition des pêcheurs migrants en Tanzanie et en République démocratique du Congo, et un appui nutritionnel et de vie positive est fourni aux orphelins et personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la région du lac Victoria, en Ouganda. Ces initiatives sont importantes mais de petite envergure. Vu l’ampleur des impacts de l’épidémie, il reste encore beaucoup à faire.

    Idées de sujets :

    Concentrez-vous sur les communautés de pêche - existent-il des initiatives pour prévenir le VIH/SIDA, limiter ses impacts et prendre soin des personnes vivant avec cette maladie dans les communautés de pêche de votre pays ? Que peut-on faire de plus pour souligner le problème et l'impact du VIH/SIDA sur les communautés de pêche ?

    Concentrez-vous sur le secteur de la pêche industrielle – que font les entreprises de pêche pour éduquer leurs travailleurs sur le VIH/SIDA ? Est-ce qu’elles viennent en aide à ceux de leurs employés qui vivent avec le VIH/SIDA ?

    Concentrez-vous sur le gouvernement – est-ce que les gouvernements travaillent sur des stratégies pour réduire l'impact de la maladie sur les industries de la pêche et les communautés de pêche ?

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    Pour en savoir plus Publications de la FAO sur le VIh/SIDA et la pêche :

    La prédisposition et la vulnérabilité au VIH/SIDA des communautés de petits pêcheurs en Ouganda Disponible à l’adresse http://www.fao.org/sd/dim_pe3/pe3_040101_fr.htm

    Faire face au VIH/SIDA dans le secteur de la pêche : ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/ae502e/ae502e06.pdf

    Autres sources d’information :

    ONUSIDA: http://www.unaids.org

  • 54 Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    glossaire

    Les définitions de quelques termes fréquemment utilisés dans le domaine de la pêche et de la gestion des pêches. Pour un glossaire terminologique plus complet, consultez la page http://www.fao.org/fi/glossary

    Activité de pêche/Pêche – une activité de pêche est une opération effectuée dans le but d’exploiter des stocks de poissons. Il peut s’agir de capture de poissons à l’état sauvage ou élevés en aquaculture. Toute activité de pêche requiert généralement : de la main-d’œuvre, des types ou espèces de poissons, une étendue d’eau, une méthode de pêche, une catégorie d’embarcations/de navires et un but.

    Aires marines protégées (AMP) – une zone géographique clairement délimitée, reconnue, dédiée et gérée à l’aide de moyens légaux ou autres pour préserver la nature sur le long terme et bénéficier des services écosystémiques et valeurs culturelles associés. Les AMP sont gérées de plusieurs manières, y compris mais pas uniquement, comme des réserves marines où aucune extraction n’est permise.

    Aquaculture – élevage d’organismes aquatiques tels que les poissons, les crustacés, les mollusques, et de plantes aquatiques telles que les algues. La culture peut se faire en eau douce ou dans l’eau de mer. L’aquaculture marine est parfois appelée « mariculture ».

    Artisanale - la pêche traditionnelle pratiquée par des ménages de pêcheurs (par opposition à des sociétés commerciales) qui utilisent des quantités relativement faibles de capital et d’énergie, des navires de pêche relativement petits (voire aucun), effectuent de courtes sorties de pêche, à proximité du rivage, et travaillent principalement pour la consommation locale.

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    Code de conduite pour une pêche responsable (le CCPR) – une guide volontaire élaboré par la FAO pour fournir un ensemble de principes visant à assurer le développement d’activités durables de pêche et d’aquaculture.

    Cogestion – accords de partenariat pour une gestion des pêches et des ressources côtières à responsabilité et autorité partagées entre des parties prenantes clés et le gouvernement, avec divers degrés de partage des pouvoirs.

    Eaux intérieures – surface d’eau existant à l’intérieur des terres incluant les lacs, les étangs, les ruisseaux, les rivières, les cours d’eau naturels et artificiels et les réservoirs, ainsi que les lagons côtiers et les masses d’eau artificielles.

    Écosystème – système relativement autonome qui contient des plantes, des animaux (dont les humains), des microorganismes et des composants non biologiques. Le terme désigne également les interactions entre ces éléments.

    Espèces exotiques envahissantes – une espèce exotique ou non indigène qui a été introduite. Une espèce apportée par l’homme, délibérément ou pas, dans une région où elle n’est pas

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    naturellement présente.

    Espèces migratoires – espèces à vaste répartition géo-graphique, évoluant à l’intérieur comme à l’extérieur de la zone de 200 milles et qui migrent sur des distances variables mais importantes d’un océan à l’autre pour se nourrir et reproduire. La gestion des espèces migratoires requiert une coopération en-tre les États côtiers et les États pêchant la ressource concernée.

    gestion des pêches – un processus intégré pour optimiser les bénéfices qui découlent des captures de poissons. Le processus consiste à utiliser l’information, la consultation et la prise de décision pour attribuer les ressources, formuler des politiques et mettre en œuvre et appliquer la réglementation applicable aux activités de pêche.

    habitat – le milieu dans lequel évoluent les poissons et autres ressources marines biologiques, incluant tout ce qui les entoure et affecte leur vie, par ex. la qualité de l’eau, la végétation de fond et les espèces associées.

    haute mer – les eaux au-delà des zones sous juridiction nationales.

    ORgP – Organisation régionale de gestion des pêches. Une organisation qui a pour mission de gérer de manière durable les ressources halieutiques d’une région particulière, ou des espèces hautement migratrices.

    Palangre – un engin de pêche créé en fixant, à intervalles réguliers, de courtes lignes terminées par des hameçons sur une ligne plus longue. Les palangres sont posées sur le fond marin ou suspendues à l’horizontal à une profondeur prédéterminée à l’aide de flotteurs. La ligne-mère peut faire jusqu’à 150 km de long et comporter plusieurs milliers d’hameçons (par ex. pour la pêche au thon).

    Pêche de capture – désigne toutes sortes de captures de ressources naturellement disponibles dans les milieux marins

  • 57

    et en eau douce. De manière générale, la pêche de capture peut être catégorisée ainsi : pêche industrielle, pêche à petite échelle/artisanale ou pêche récréative.

    Pêche démersale – pêche ciblant les poissons qui évoluent près des fonds marins contrairement à la pêche pélagique qui cible les poissons nageant dans la colonne d’eau d’une mer ou d’un lac.

    Pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) – La pêche illicite est pratiquée par les navires contrevenant aux lois d’un pays ou d’une zone de pêche. La pêche non déclarée désigne les prises non déclarées, ou déclarées de façon fallacieuse, aux autorités nationales compétentes ou aux organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP). La pêche non réglementée est pratiquée par des navires sans nationalité, ou battant pavillon d’États non parties aux organisations de pêche compétentes et qui, par conséquent, ne se considèrent pas soumis à leurs règles.

    Pêche industrielle – pêche à grande échelle exercée à des fins commerciales.

    Pêche à petite échelle – ce terme implique l’utilisation d’engins et d’embarcations relativement petits pour pêcher. Souvent utilisé de manière interchangeable avec le terme « pêche artisanale ».

    Poisson pélagique – poisson qui évolue la plupart du temps dans la colonne d’eau, ayant très peu de contact avec le fond marin duquel il n’est pas dépendant.

    Prise accessoire - prise (d’une ou de plusieurs espèces) effectuée en ciblant une autre espèce. Par exemple, une grande quantité de petits poissons, de requins et de raies et de nombreuses tortues sont capturées par des chalutiers crevettiers.

    Production halieutique – dans le contexte de la Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture (SOFIA), la production halieutique désigne la quantité de poissons pris par les humains en exerçant des activités de pêche de capture et d’aquaculture.

    Sécurité alimentaire – la disponibilité de grandes et suffisantes

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    quantités de nourriture, l’accès à des aliments appropriés en quantités suffisantes, et la consommation et l’utilisation adéquate d’aliments de base et préparés.

    Senne coulissante – filet caractérisé par la présence d’une coulisse à son extrémité inférieure. La coulisse permet de fermer le filet comme une bourse et donc, d’y retenir tous les poissons capturés. Les sennes coulissantes peuvent être très larges.

    Suivi, contrôle et surveillance (SCS) – le processus général utilisé pour garantir l’application des lois, des règles et de la réglementation.

    Surpêche – il y a surpêche lorsque la quantité des captures est supérieure à la valeur de rendement maximal durable (RMD) d’une ressource. (En théorie, le RMD est la plus grande quantité de prises que l’on peut extraire d’un stock sans affecter le processus de reproduction.)

    Tm – signifie tonnes métriques. 1 000 kg = 1 tonne.

    utilisation durable – exploitation de ressources naturelles de sorte à ne pas mettre en danger la ressource ou la biodiversité sur le long terme, préservant ainsi sa capacité à satisfaire les besoins actuels sans pour autant compromettre celle des futures générations à satisfaire les leurs.

    ZEE – Zone économique exclusive. Zone placée sous une juridiction nationale (pouvant s’étendre jusqu’à 200 milles marins) déclarée conformément aux dispositions de la Convention des Nations-unies de 1982 sur le droit de la mer. Les États côtiers ont le droit d’explorer et d’exploiter, ainsi que la responsabilité de préserver et de gérer, les ressources biologiques et non biologiques de leur ZEE.

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    Contacts

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    Organisations Contacts Courriels

    Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    ARChIPEL DES COMORESService de Communication de la Vice Présidence en charge de la Pêche

    [email protected]

    Société COMPECHE [email protected]

    Syndicat National pour le Developpement de laPêche au Comores

    [email protected]

    AIDE [email protected]

    DEMOCRATIquE REPuBLIquE DE CONgOBiodiversity and wetlands exploitation, Unit of research in agriculture

    Auguste CHOCHA MANDA

    Institut pédagogique de Bukavu

    Prof. KANINGINI MWENIMALI

    [email protected]

    Université de KinshasaProf. MUTAMBWE SHANGO

    [email protected]

    Université de Kinshasa Prof. TAKOY [email protected]

    Développement de la Pêche, Direction des Pêches

    Claude RUHIMBASA

    [email protected]

    Réseau National des femmes du secteur de la Pêche

    [email protected]

    EThIOPIEINSTITuTIONS PuBLIquES

    Bahir Dar Fisheries Research Center

    Alayu Yalew, Director of Bahir Dar Fisheries Research Center

    [email protected]

    National Fish and Aquatic Living Resources Research Center

    Yared Tigabu [email protected]

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    Organisations Contacts Courriels

    Oromiya Livestock Development and Health Agency, Oromiya Regional State

    Bulbula Regassa, Senior Fishery Expert

    [email protected]

    Livestock Development and Health Agency, Amhara Regional State

    Chalachew Aragw, Senior Fishery Expert

    [email protected]

    Agriculture Bureau, SNNP Regional State

    Laloto Sadore, Senior Fishery Expert

    [email protected]

    KENYA

    Ministry of FisheriesProf. Micheni Ntiba, Permanent Secretary

    [email protected]

    Ministry of FisheriesProf. Charles Ngugi, Fisheries Secretary

    [email protected]

    Ministry of FisheriesLucy Obungu, Director of Marine

    [email protected]

    Ministry of FisheriesGodfrey Monor, Director of Aquaculture

    [email protected]

    Ministry of FisheriesOkumu Makogola, Director of Quality Control

    [email protected]

    Ministry of FisheriesRaphael M.Muiruri , Director of Inland

    [email protected]

    Ministry of Fisheries

    Nicholas Ntheketha, Assistant Director of Fisheries

    [email protected]

    Ministry of FisheriesBarbara Mwaka, Principal Fisheries Officer

    [email protected]

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    CTS

    Organisations Contacts Courriels

    Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias

    Kenya Marine and Fisheries Research Institute

    Dr.Johnstone Kazungu, Director

    [email protected]

    Kenya Marine and Fisheries Research Institute

    Dr. Renison Ruwa, Deputy Director

    [email protected]

    Kenya Coastal Development Project (KCDP)

    Dr. Jackline Uku, Project Coordinator

    [email protected]

    National Environment Management Authority

    James Kamula, senior Marine Officer

    [email protected]

    National Environment Management Authority

    Stephen Katua, Deputy Director

    [email protected]

    Kenya Wildlife ServiceDr. Omar Said, Senior Researcher

    [email protected]

    Kenya Wildlife ServiceArthur Tuda, Senior Warden

    [email protected]

    INSTITuTIONS ACADEMIquES

    Pwani UniversityProf. Mwakio Tole, Deputy Principal

    [email protected]

    Pwani UniversityDr. Maarifa Mwakumanya, Senior Lecturer

    [email protected]

    Mombasa Polytechnic University

    Dr. Saeed Mwaguni, Lecturer

    [email protected]

    University of NairobiDr. Dorcas Sigana, Lecturer

    [email protected]

    Egerton UniversityDr. Nzila Kitaka, Lecturer

    [email protected]

    Moi UniversityJulius Manyala, Lecturer

    [email protected]

    Linnaeus UniversityAndrew Wamukota, PhD candidate

    [email protected]

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    Organisations Contacts Courriels

    Linnaeus UniversityInnocent Wanyonyi, PhD candidate

    [email protected]

    McQuarie UniversityJoseph Maina, PhD candidate

    [email protected]

    ONg

    World Wildlife Fund (WWF)

    Sam Weru,Country Conservation Manager

    [email protected]

    African Nature Organisation

    Dishon Murage, Coordinator Marine Programmes

    [email protected]

    CORDIO.East AfricaDr. David Obura, Director

    [email protected]

    CORDIO.East AfricaDr. Melita Samoilys, Director

    [email protected]

    Wildlife conservation Society (WCS)

    Dr.Nyawira Muthiga, Director Kenya Marine Program

    [email protected]

    Wildlife conservation Society (WCS)

    Dr.Tim McClanahan, Senior Researcher

    [email protected]

    Kwetu Training CentreMercy Mbogho, Executive Officer

    [email protected]

    COMREDWilliam Nyaga, Coordinator

    [email protected]

    COMREDJoseph Tunje, Director

    [email protected]

    Eco-EthicsDr. Bernard Okeyo, D