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07 / 05 / 2010 N° 230 UMTEF 30, Avenue de la Résistance 93290 Tremblay En France 01 48 61 06 22 [email protected] Visitez notre nouveau site internet: www.mosquee-de-tremblay.com Date de parution 23 jumada al awwal 1431 On est souvent dur et intransigeant avec nous même, ce n’est pas une mau- vaise chose si c’est pour faire mieux. Actuellement à l’étranger dans un pays musulman, j’ai pu me rendre compte de la chance que nous avons en France et à Tremblay en particulier. Vous allez comprendre pour quoi et vous avez le droit de ne pas être d’accord avec moi. Evidement, là où je suis, j’entends l’appel à la prière cinq fois par jour, il y a aussi des minarets, il y a beaucoup d’étrangers et les femmes sont libres de s’habiller comme elles veulent, aucune n’est discriminée ni stigmatisée. Une chance que nous n’avons pas en France. Mais est ce que cela est synonyme pour les autochtones qui pratiquent, de plus d’implication dans la religion et d’assiduité dans la pratique. Pour les quelques jours de présence, j’ai pu remarquer qu’aux heures des prières il y a plus de monde dans le café qu’à la mosquée qui est pourtant, à quatre mètre à peine en face. J’ai eu l’occasion de rendre visite à plusieurs familles, j’ai discuté avec des enfants et des parents, j’ai écouté les uns et les autres lire le Coran, parler de la religion, et là aussi, j’ai pu mesurer la chance que nous avons à la mosquée de Tremblay en FRANCE. Je me trouve obligé de faire une comparaison entre nous, nos enfants qui fréquentent l’école arabe et l’école de Coran et les enfants que je rencontre ici. Permettez-moi de vous dire qu’il n y a rien à voir. Nous avons des enfants machaAllah, bien éduqués, sérieux au parcours scolaire réussi, leurs éducations et leurs connaissances religieuses n’ont rien à envier aux autres. Je regarde la prononciation parfaite des nombreuses sourates du Coran, le nombre de hizb appris, je me sens –sans ostenta- tions aucune- fier de nous, de nos enfants, de notre école et de notre mosquée. Je n’ai pas pu résister à montrer les photos et les quelques vidéos de notre mosquée. Je ne sais pas comment vous décrire l’étonnement et l’émerveillement des gens ici. Quand j’ai montré nos enfants entrain de lire le Coran c’était l’ébahissement. Par ailleurs, je note qu’ici les jeunes n’ont rien, pas de gymnases, pas de terrains pour jouer, peu d’infrastructures culturelles, sportives... Pour trouver du travail même avec des diplômes, c’est la débrouille, pas d’aides. Et pourtant, aucune violence. B.A. Editorial Parole de l'Imam al Ghazali "Dites à mes amis qui, me voyant mort, pleurent pour moi avec tant de douleur, Ne croyez pas que le cadavre que vous voyez est moi-même. Je vous dis que ce n’est pas moi. Je suis un esprit, ceci n’est rien que de la chair qui fut pendant un certain moment ma demeure et mon vêtement. Je suis un trésor maintenu caché par un talisman, entouré par de la poussière, qui lui servit de manteau. Je suis une perle, qui abandonna sa coquille désertifiée. C’était ma prison, où j’ai passé mon temps dans la peine. Je suis un oiseau, et ce corps est ma cage de laquelle je me suis envolé. J’ai passé mon chemin et vous êtes restés. Votre demeure n’était pas l’endroit où je suis supposé loger. Ne pensez pas que la mort est la mort, non, c'est la vie et c'est la plus belle des espérances" Abu Hamid al Ghazali

Parole de l'Imam al Ghazali - ddata.over-blog.comddata.over-blog.com/xxxyyy/1/65/63/81/n--230.pdf · Bismillah ar-raham ar-rahim « Lis au nom de ton Seigneur qui a créé Qui a créé

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07 / 05 / 2010

N° 230

UMTEF 30, Avenue de la Résistance 93290 Tremblay En France 01 48 61 06 22 [email protected]

Visitez notre nouveau site internet: www.mosquee-de-tremblay.com

Date de parution 23 jumada al awwal 1431

On est souvent dur et intransigeant avec nous même, ce n’est pas une mau-vaise chose si c’est pour faire mieux.

Actuellement à l’étranger dans un pays musulman, j’ai pu me rendre compte de la chance que nous avons en France et à Tremblay en particulier. Vous allez comprendre pour quoi et vous avez le droit de ne pas être d’accord avec moi.

Evidement, là où je suis, j’entends l’appel à la prière cinq fois par jour, il y a aussi des minarets, il y a beaucoup d’étrangers et les femmes sont libres de s’habiller comme elles veulent, aucune n’est discriminée ni stigmatisée. Une chance que nous n’avons pas en France. Mais est ce que cela est synonyme pour les autochtones qui pratiquent, de plus d’implication dans la religion et d’assiduité dans la pratique. Pour les quelques jours de présence, j’ai pu remarquer qu’aux heures des prières il y a plus de monde dans le café qu’à la mosquée qui est pourtant, à quatre mètre à peine en face.

J’ai eu l’occasion de rendre visite à plusieurs familles, j’ai discuté avec des enfants et des parents, j’ai écouté les uns et les autres lire le Coran, parler de la religion, et là aussi, j’ai pu mesurer la chance que nous avons à la mosquée de Tremblay en FRANCE. Je me trouve obligé de faire une comparaison entre nous, nos enfants qui fréquentent l’école arabe et l’école de Coran et les enfants que je rencontre ici.

Permettez-moi de vous dire qu’il n y a rien à voir. Nous avons des enfants machaAllah, bien éduqués, sérieux au parcours scolaire réussi, leurs éducations et leurs connaissances religieuses n’ont rien à envier aux autres. Je regarde la prononciation parfaite des nombreuses sourates du Coran, le nombre de hizb appris, je me sens –sans ostenta-tions aucune- fier de nous, de nos enfants, de notre école et de notre mosquée.

Je n’ai pas pu résister à montrer les photos et les quelques vidéos de notre mosquée. Je ne sais pas comment vous décrire l’étonnement et l’émerveillement des gens ici. Quand j’ai montré nos enfants entrain de lire le Coran c’était l’ébahissement.

Par ailleurs, je note qu’ici les jeunes n’ont rien, pas de gymnases, pas de terrains pour jouer, peu d’infrastructures culturelles, sportives... Pour trouver du travail même avec des diplômes, c’est la débrouille, pas d’aides. Et pourtant, aucune violence.

B.A.

Editorial

Parole de l'Imam

al Ghazali

"Dites à mes amis qui, me voyant mort, pleurent pour moi avec tant de douleur, Ne croyez pas que le cadavre que vous voyez est moi-même.

Je vous dis que ce n’est pas moi. Je suis un esprit, ceci n’est rien que de la chair qui fut pendant un certain moment ma demeure et mon vêtement.

Je suis un trésor maintenu caché par un talisman, entouré par de la poussière, qui lui servit de manteau.

Je suis une perle, qui abandonna sa coquille désertifiée. C’était ma prison, où j’ai passé mon temps dans la peine.

Je suis un oiseau, et ce corps est ma cage de laquelle je me suis envolé. J’ai passé mon chemin et vous êtes restés. Votre demeure n’était pas l’endroit où je suis supposé loger.

Ne pensez pas que la mort est la mort, non, c'est la vie et c'est la plus belle des espérances"

Abu Hamid al Ghazali

Difficile de les distinguer parmi la foule bigarrée et cosmopolite!

Les nouveaux convertis à l’islam sont plutôt discrets. Seule une

nouvelle lumière intérieure éclaire leur visage. L’acte de

conversion marque un temps fort dans la vie d’un individu. Il est

souvent précédé d’une recherche personnelle et concrétisé à la

suite d’un fort appel intérieur, de rencontres, de lectures ou

d’interrogations qui ont trouvé des réponses adéquates. Les

motivations de chacun sont très variées. Parmi les attraits de

l’islam, on retrouve dans les témoignages des critères communs :

La simplicité du système de croyance : il n’existe qu’un seul

Dieu Créateur et Mohammad (sws) est un être humain mandaté

par Lui pour transmettre le message divin par l’intermédiaire de

l’ange Gabriel. La vie du prophète est un modèle exemplaire.

La paix spirituelle et le sens de l’existence sur terre et dans

l’Au-delà.

L’appartenance à une communauté fraternelle.

La foi, basée sur la compréhension des bases et non sur une

acceptation aveugle.

La place, le respect et les droits de la femme dans la société.

Les principes moraux, applicables dans la vie quotidienne.

Les préceptes universels et intemporels.

Les deux tiers d’entre eux sont des femmes.

Leurs histoires individuelles sont toujours émouvantes. Elles

peuvent être parfois douloureuses (rapports avec les familles aux

croyances ancestrales ou d’autres confessions qui se sentent

« trahies »). Cependant, on ne relate aucun cas de reniement

parmi les convertis et encore moins de conversions forcées !

A titre d’exemple, voici le récit de NABEEL, parmi tant

d’autres, qui ont un jour prononcé la profession de foi islamique

« j’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Muhammad est

Son prophète » :

NABEEL SUBHI, égyptien

Nabeel était prêtre dans une église orthodoxe du Caire. Il a

commencé à étudier l’islam dans le but d’argumenter avec les

musulmans sur leur religion. Ses études durèrent 4 ans, à l’issue

desquelles il conclut à la grandeur du Saint Coran.

« Pendant des années j’ai entendu toutes sortes d’histoires inven-

tées sur le prophète Muhammad (sws). Mais le message qu'il a

délivré à l'humanité n’est ni sauvage ni barbare. J’ai trouvé dans

le Coran une grande logique, car il fait appel à la raison. »

Après sa conversion Nabeel reçut de nombreuses pressions pour

abjurer sa nouvelle foi. Sa famille l'a même jeté à la porte mais

sa profonde

convic-

tion et

l’aide de

Dieu lui ont

fait traver-

ser les

épreuves et

il demeure

encore

aujourd'hui

un fervent

musulman.

Convertis à l'Islam Les êtres humains ne sont Les êtres humains ne sont Les êtres humains ne sont Les êtres humains ne sont pas des anges!pas des anges!pas des anges!pas des anges!

Courrir, s'occuper, parler, aller, acheter, regarder,

dormir...Qui n'a jamais ressenti cette impression

d'un temps qui passe à s'éloigner, à oublier, à

négliger l'essentiel, le Vrai, l'Eternel Vivant, le

Perpétuel, l'Equitable, l'Audiant, le Subtil, le

Clément, le Guide, le Bienveillant, le Transcen-

dant...ALLAH...?

Toutes ces

heures loin de

la nostalgie de

sa présence

compatissante,

éducatrice,

rayonnante,

de sa lumière

prophéti-

que...MUHAMMAD... toutes ces heures, sont-elles

vraiment le lot de cette vie?

L'ami fidèle, le promis au paradis au côté du bien

aimé prophète (sws), Abu Bakr as Sadiqq, déjà,

se plaignait d'être traversé de sentiments contra-

dictoires : dans la présence du prophète (sws) il

semblait voir le monde éternel de l'au-delà mais

lorsqu'il s'éloignait de lui il disait être distrait par

sa famille, ses enfants, ses affaires. Il décida alors

de questionner le prophète (sws) lui exposant la

nature de ses doutes sur son faible état de

spiritualité! Ô pauvres de nous, musulmans du XXIe

siècle, privés de sa présence physique (sws)

et plein de suffisance! Le bien aimé d'Allah,

Muhammad (sws) donna à Abu Bakr cette réponse

bienveillante :

"Par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, si vous aviez le pouvoir de demeurer dans l'état spirituel où vous êtes en ma compagnie et dans le souvenir permanent de Dieu, les anges vous serreraient la main dans vos lits et sur les chemins. Mais il n'en est rien, il est une heure pour le souvenir, la dévotion et une heure pour le repos et la distraction" *. On comprend ainsi qu'il est dans la nature humaine

d'oublier et de se souvenir et que les hommes ne

sont pas des anges! Pourtant le prophète (sws)

enseignait aussi qu'au coeur de notre humanité et

dans les actes quotidiens, le souvenir d'Allah peut

s'exprimer. En formulant le "bismiLLAH" le geste

banal devient sacré. Il répétait de maintenir le

dialogue avec l'Infiniment Bon Qui aime la sincérité

des coeurs qui regrettent et reviennent à Lui, Qui

pardonne et purifie.

"Ya Allah, aide-moi à me souvenir de Toi, à Te re-mercier et à parfaire mon adoration à Ton egard"

* Hadith Boukhari et Muslim.

Amnesty condamne la décision des députés

sur le voile intégral

L'organisation Amnesty International a condamné jeudi la décision des députés belges d'interdire le port du voile islamique intégral dans l'espace public, qui constitue selon elle "un dangereux précédent". "Une interdiction totale de se couvrir le visage violerait les droits à la liberté d'expression et de religion des femmes qui portent la burqa ou le niqab", a déclaré John Dalhuisen, l'expert de l'organisation de défense des droits de l'homme sur la discrimination en Europe. Amnesty a appelé la chambre haute de Belgique, le Sénat, qui doit à présent se prononcer, à revenir sur cette décision. Selon M. Dalhuisen, il ne peut en effet "y avoir de justification à la restriction de la liberté d'expression et de religion".

ETRES DE LUMIÈRE

Parfois au détour d’une rue, à l’ombre d’une mosquée, plane

une atmosphère de sérénité comme un doux souffle apaisant

enveloppant le quartier. Un coq se prend à chanter. A-t-il vu

l’ange passer ?

Du cœur de l’édifice une harmonieuse psalmodie coule comme

un ruisseau…elle se pose un instant, l’homme reprend son

souffle et s’imprègne une nouvelle fois du dernier verset récité

« salaamoun qaoulan min rabbi rahim…Salâm ! Parole de la

part d’un Seigneur Très Miséricordieux » puis poursuit sa

lecture. Des êtres de lumière accompagnent sa récitation.

Certes, « Pas un groupe ne s’assoit pour se remémorer Dieu sans

que les anges ne l’entoure, que la Miséricorde ne le recouvre, que

la Paix ne descende sur lui et qu’Allah (swa) ne le mentionne à

ceux qui se trouvent auprès de Lui » (Muslim).

Le prophète Muhammad (r) vivait en intimité avec les anges.

Le plus majestueux d’entre eux, Jibril (Paix sur lui) a accompa-

gné le meilleur des êtres humains, le sceau des prophètes tout

au long de sa vie. C’est l’archange qu’Allah a choisit d’envoyer

au Messager (r) pour transmettre le Coran et expliquer l’islam.

Les premiers versets révélés résonnent :

Bismillah ar-raham ar-rahim

« Lis au nom de ton Seigneur qui a créé

Qui a créé l’homme d’une adhérence

Lis et ton Seigneur est le plus généreux

Qui a enseigné par le Calame

Qui a enseigné à l’homme ce qu’il ignorait »

La présence de l’archange Jibril (‘alayhi salam) auprès du

prophète (r) était si attendue qu’un jour rassoulAllah l’interro-

gea : « qu’est-ce qui t’empêche de nous rendre visite plus

souvent ? » Le Très Haut (swa) révéla alors la réponse en un

verset clair et explicite sur la position des anges.

Bismillah rahman rahim « Nous ne descendons du ciel que sur

ordre de Ton Seigneur, Il est le Maître du présent, du passé et

de l’avenir et il n’omet jamais rien » (Coran : Maryam/64)

« C’est à Lui qu’appartient les habitants des cieux et de la

terre. Ceux qui se trouvent auprès de Lui (les anges)

n’éprouvent en L’adorant ni orgueil ni lassitude. Ils procla-

ment Sa gloire et Sa pureté sans relâche de nuit comme de

jour» (Coran 21/19-20)

Le plus noble des anges a accompagné le prophète r lors de

son merveilleux voyage nocturne et lors de son ascension vers

« as sidrat al muntaha », un lieu situé dans les plus sphères où

Allah (swt) a montré à Son envoyé certains de Ses signes

grandioses et offert à sa communauté la prière musulmane.

Tout au long du parcours ascensionnel, l’ange Gabriel (‘alayhi

salam) était à ses côtés, le guidant à travers les sept cieux.

De même les êtres humains sont accompagnés par des anges.

Ils se relaient comme il est décrit dans le hadith

« Ils se succèdent autour de vous. Certains vous gardent la nuit

et certains vous gardent le jour. Ils se retrouvent à la prière de

l’aube et à celle de l’après-midi. Puis ceux qui vous ont gardés

durant la nuit remontent au ciel. Leur Seigneur leur demande :

« dans quel état avez-vous quitté Mes serviteurs ? » . Ils disent :

« nous les avons quittés en prière et nous sommes venus à eux

alors qu’ils priaient » (Boukhari, Muslim)

Ces êtres ont été créés de lumière mais d’une lumière plus

raffinée et plus subtile que celle que nous connaissons

(« nour » en arabe) mais seul Allah (swt) connaît leur vraie

nature. Par leurs caractéristiques, ils sont capables de se

déplacer rapidement et peuvent pénétrer dans tous les

domaines de l’existence. Ils s’infiltrent dans les cœurs des

prophètes et des saints pour leur apporter une inspiration.

Certains êtres humains élevés spirituellement peuvent sentir

leur présence et nul doute qu’à l’écoute du Coran ils accompa-

gnent la lecture du plus humble d’entre les humains.

Qu’Allah (swt) sur nos chemins guide nos cœurs ! Seigneur,

mets une lumière dans nos coeurs, une lumière sur notre langue,

une lumière dans nos oreilles, une lumière dans nos yeux, une

lumière à notre droite, une lumière à notre gauche, une lumière

au-dessus de nous, une lumière au-dessous de nous. Seigneur,

accorde-nous une lumière. Amine !

L’ÉLÉPHANT

Des Hindous avaient amené un éléphant ; ils l'exhibèrent dans une maison obscure. Plusieurs personnes entrèrent, une par une, dans le noir, afin de le voir. Ne pouvant le voir des yeux, ils le tâtèrent de la main.

L'un posa la mains sur sa trompe ; il dit : "Cette créature est telle un tuyau d'eau".L'autre lui touche l'oreille : elle lui apparut semblable à un éventail. Lui ayant saisi la jambe, un autre déclara : "L'éléphant a forme de pilier." Après lui avoir posé la main sur le dos, un autre dit : "En vérité, cet éléphant est comme un trône." De même, chaque fois que quelqu'un entendait une description de l'éléphant, il la comprenait d'après la partie qu'il avait touchée. Leurs affirmations variaient selon ce qu'ils avaient perçu. Si chacun d'eu avait été muni d'une lumière, leurs paroles n'auraient pas différé.

L'oeil de la perception est aussi limité que la paume de la main qui ne pouvait cerner la totalité (de l'éléphant). L'oeil de la mer est une chose, l'écume en est une autre ; délaisse l'écume et regarde avec l'oeil de la mer....L'eau a une Eau qui la pousse, l'esprit un Esprit qui l'appelle." (Rûmi)

C'est ainsi que discutant de Dieu, les gens se disputent.

Le voile oui, mais fashion

Tandis qu’en France on s’attaque maintenant au port du niqab au

volant, aux Etats-Unis la très grande tolérance à l’égard des signes,

insignes et uniformes religieux a aussi ses limites. Le nombre de

femmes musulmanes qui se plaignent de discriminations sur leur

lieu de travail a presque triplé depuis 2000, montrent les chiffres de

l’Equal Employment Opportunity Commission, l’agence fédérale

chargée d’enquêter et de mettre fin à ces injustices. Elles étaient

425 ainsi l’an dernier à dénoncer leur employeur. L’un des derniers

cas célèbres est celui de Hani Khan, employée pendant trois mois

comme vendeuse dans un magasin de vêtements de la marque

Hollister, puis renvoyée pour avoir refusé de laisser tomber son

hijab. Après avoir dénoncé publiquement son licenciement, la jeune

vendeuse s’est vue proposer une réembauche, mais en arrière-

boutique, à l’abri du regard des clients. Pour Hollister, le voile

islamique n'est manifestement pas assez fashion encore.

Forts et fiers de leur grande tolérance religieuse, les Américains

dénoncent régulièrement des guérillas françaises contre le voile islamique. La politique françai-

se est « digne des talibans » s'indignait ainsi un éditorial du New York Times en janvier dernier.

Mais les Etats-Unis sont loin d’être un havre de paix pour l’islam : 58% des Américains estiment

que les musulmans font face à de nombreuses discriminations, montrait en septembre dernier

une enquête du Pew Forum on Religion and Public Life. Ce qui ferait des musulmans le groupe le

plus « discriminé » aux Etats-Unis après les homosexuels (64% des Américains estiment

ceux-ci victimes de nombreuses discriminations).

Le CAIR (Council on American-Islamic Relations) recense aussi un nombre croissant de femmes

qui se plaignent de discriminations pour cause de hijab. Leurs problèmes ne surviennent

d’ailleurs pas seulement au travail, mais aussi dans les aéroports où le voile peut occasionner

des fouilles supplémentaires, dans les banques où les règles de sécurité obligent d’entrer à visa-

ge découvert… "La plupart des gens comprennent bien le besoin de sécurité, et les femmes mu-

sulmanes aussi veulent être sûres d’être en sécurité, affirme Khadija Athman, responsable des

droits civiques au CAIR, cité par USA Today. Mais dans le même temps, elles apprécieraient que

l'on prenne en compte leurs croyances religieuses."

Sujet récurrent dans les médias, ces discriminations pour convictions religieuses ne représen-

tent toutefois, aux Etats-Unis comme en France, qu’une petite partie des plaintes recensées par

les autorités ad hoc. Aux Etats-Unis, l’U.S. Equal Employment Opportunity Commission a compté

un total de 3386 affaires religieuses (toutes confessions confondues) en 2009, soit 3,6% seule-

ment des plaintes. En France, la HALDE a compté 303 réclamations de ce type en 2009, soit 3%

de ses dossiers. Les causes beaucoup plus fréquentes de discriminations sont l’origine (28,5%

des plaintes en France), suivie de la santé ou le handicap (18,5% des plaintes). Mathieu Dehlinger

Sois comme... Citation de Rumi

"Sois comme l’eau

courante pour la géné-

rosité et l’assistance.

Sois comme le soleil pour l’affection et la

miséricorde.

Sois comme la nuit pour la couverture des défauts

d’autrui.

Sois comme la mort pour la colère et la nervosité.

Sois comme la terre pour la modestie et l’humilité.

Sois comme la mer pour la tolérance.

Parais tel que tu es ou bien sois tel que tu parais."

L’apologue des peintres de Byzance et de Chine

« Un jour un sultan appela des peintres à son palais, les uns venant de Chine, les autres de Byzance. Les Chinois prétendaient être les meilleurs artistes ; les Grecs, de leur côté, revendiquaient la précellence de leur art. Le Sultan les chargea de décorer d’une fresque deux murs qui se faisaient face. Un rideau séparait les deux groupes de concurrents qui peignaient chacun une paroi sans savoir ce que faisaient leurs rivaux. Mais tandis que les Chinois employaient toutes sortes de peintures et déployaient de grands efforts, les Grecs se contentaient de polir et lisser sans relâche leur mur. Lorsque le rideau fut tiré, l’on put admirer les magnifiques fresques des peintres chinois se reflétant dans le mur opposé qui brillait comme un miroir. Or, tout ce que le sultan avait vu sur le mur des Chinois semblait beaucoup plus beau, reflété sur celui des

Grecs » (Rûmi « Anthologies du soufisme » Eva de Vitray Meyerovitch)

La pureté d’un miroir est sans nul doute le cœur qui reçoit d’innombrables images. C’est ainsi qu’en polissant et purifiant son cœur du désir, de la cupidité, de l’avarice et de la haine on reflète dans le miroir de son propre cœur l’infinie forme sans forme de l’Invisible, et c’est lumière !