10
LOUBATIÈRES PAYS DE FOIX HAUTE ARIÈGE photographies d’Alain Baschenis Regards sur un patrimoine textes de Jacques Azema, Michel Sébastien, Patrice Teisseire-Dufour Préface de Claudine Pailhès

Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Pays de montagne et terre de frontière, le haut bassin de l’Ariège offre et a toujours offert une unité et une singularité tant dans le paysage que dans l’histoire et dans les activités humaines. Un paysage de hautes montagnes et de forêts, de sources cachées, de lacs, de cascades et de torrents, un paysage de grottes surtout, habité du souvenir des comtes et des seigneurs, des moines et des hérétiques, des marchands et des brigands, des Maures de l’outre-monts et des bergers des cimes, voici forcément une terre de légendes. La géographie, l’eau, l’histoire, les grottes préhistoriques ou à concrétions… sont autant de thèmes abordés par les meilleurs spécialistes dans cet ouvrage abondamment illustré. Découvrons donc au fil des pages l’histoire et la légende dont le paysage se souvient…

Citation preview

Page 1: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

LOUBATIÈRES

PAYS DE FOIX HAUTE ARIÈGE

photographies d’Alain Baschenis

Regards sur un patrimoine

textes de Jacques Azema, Michel Sébastien,Patrice Teisseire-Dufour

Préface de Claudine Pailhès

Page 2: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

I N T R O D U C T I O N P A Y S D E F O I X – H A U T E - A R I È G E8

Page 3: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

Pays de montagne et terre de frontière, le hautbassin de l’Ariège offre et a toujours offert une unitéet une singularité tant dans le paysage que dansl’histoire et dans les activités humaines.

Le chaînon du Plantaurel ferme la plaine de labasse Ariège et la zone de coteaux qui constituentla limite du sud toulousain. La rivière d’Ariège l’apercé au sud de Saint-Jean-de-Verges, offrant auxhommes de la plaine le seul accès vers la montagne:c’est le Pas de la Barre. Aujourd’hui encore, en arri-vant par la « quatre voies », on est forcément frappépar cette trouée, qui fut naturelle et que la main del’homme a élargie en tranchant dans la roche pourfaire passer sa route. De l’autre côté du Pas, senti-nelle et gardien immuable, se dresse le château deFoix dont on comprend aisément l’extraordinaireatout stratégique: nul ne pouvait accéder aux valléessans passer à son pied.

Le comté de Foix s’est établi de Saverdun aux Pyrénées, de part etd’autre donc de cette ligne rocheuse. La fonction de limite de cette lignen’en fut pas pour autant effacée. La réalité géographique avait généréune réalité historique : jusqu’à la fin du XIIIe siècle, les comtes de Foix neprêtèrent aucun hommage pour le pays qui s’étendait au sud du Pas dela Barre. Ils dominèrent ici sans partage et bénéficièrent toujours de la

R E G A R D S S U R U N P A T R I M O I N E P R É F A C E 9

L’HISTOIRE ET LA LÉGENDE DONT LE PAYSAGE SE SOUVIENT…

Diable jouant de la cornemuse.Dessin d’une couverture de registre

d’un notaire d’Ax-les-Thermes, XVIe siècle. (ADA 5E 2304)

Page de gauche : Foix et le montFourcat enneigé depuis la croix

du Saint-Sauveur.

Page suivante : Vue de la vallée de Saurat et ses Quiés depuis

le Troucadou.

Page 4: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine
Page 5: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

1 1

fidélité de leurs villes et de leurs vassaux, qui, du haut deleurs nids d’aigle de Lordat, de Rabat, de Château-Verdunou de Miglos, tenaient pour eux les vallées de l’Ariège etdu Vicdessos et leurs versants.

Par-delà ces vallées, l’isolement entre des crêtes monta-gneuses, des gorges profondes, des cols longtemps ennei-gés ont créé des terroirs en marge, de petits groupes devillages dont le statut féodal et juridique est resté horsnormes et dont la mouvance, jamais réellement contes-tée est restée floue : c’est le cas du Donnezan et du paysd’Aillou, c’est le cas aussi de l’Andorre.

La haute Ariège n’est pourtant pas un pays fermé :elle est traversée par une des plus grandes et des plusanciennes voies de franchissement des Pyrénées. D’oùune activité incessante sur la grand’route du Toulousainau Puymorens, d’où aussi la fortune marchande des villesde Foix, de Tarascon et d’Ax.

Grande voie de passage mais solidement tenue par sescomtes, la haute Ariège resta relativement à l’abri desviolences de l’histoire. Simon de Montfort s’essaya bienà des opérations sur Foix et sur Montgailhard, mais cefut sans lendemain. Le château de Foix ne céda qu’unefois, en 1272, il fallut pour cela un roi en personne et toutl’ost de France levé pour punir un comte batailleur etprovocateur. Les guerres de religion, au XVIe siècle, agitè-rent Foix et Tarascon, les violences y furent réelles maissans commune mesure avec celles qui dévastèrent le baspays. À l’abri des invasions, mais aussi des incursions deshommes de l’Église, du roi, de l’État, le haut pays de Foixfut évidemment un refuge : un refuge pour les catharesaux XIIIe et XIVe siècles, un refuge plus tard pour tous ceux

Page 6: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

qui franchirent la frontière pour fuir lespersécutions, des protestants du règne deLouis XIV aux Évadés de France en passantpar les émigrés de la Révolution, les carlistespuis les républicains espagnols.

Par-delà les aléas de l’histoire, c’est dansces vallées et sur ces montagnes que s’estdéveloppée une économie originale, fondéesur l’exploitation des ressources naturelles :immenses terrains de pacage, forêt, mine-rai et force hydraulique des rivières. C’estdonc ici le pays des bergers d’estives parcou-rant tout l’été les montagnes frontalières etle pays des mineurs et des forgeurs qui firentde l’Ariège le département le plus indus-trialisé des Pyrénées. Une tradition toujoursvivace aujourd’hui avec les usines électro-métallurgiques, les carrières de talc et lesgrands barrages hydroélectriques.

Tout cela, au fil des siècles, s’est inscritdans le paysage. Au fil des millénaires,même, puisque la montagne a ici offert auxpeuples paléolithiques les grottes qu’ilspeuplèrent de chevaux, de bisons et debouquetins, en ce qui reste pour nous demystérieux messages qui nous relient à eux.Préservée des guerres de religion, la hautevallée a conservé un magnifique ensembled’églises romanes auxquelles la montagneoffre un cadre grandiose. Les châteaux,

P R É F A C E P A Y S D E F O I X – H A U T E - A R I È G E1 2

Le village de Mijanès, en Donnezan.

Page 7: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

R E G A R D S S U R U N P A T R I M O I N E P R É F A C E 1 3

Aux abords de l’étang supérieur du Picot.

Page 8: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine
Page 9: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

La vallée de Siguer dans le Vicdessos.

Page de gauche : Lettrine, cadastrede Foix, 1525. (ADA 1EDT CC27)

R E G A R D S S U R U N P A T R I M O I N E P R É F A C E 1 5

leurs contemporains, ont eu moins dechance ; démantelés sur ordre deRichelieu, ils ne sont plus que ruinesmais leur silhouette fantastique s’an-cre toujours au sommet des pics verti-gineux qui surplombent les vallées.

Un paysage de hautes montagneset de forêts, de sources cachées, delacs, de cascades et de torrents, unpaysage de grottes surtout, habité du souvenir des comtes et des sei-gneurs, des moines et des hérétiques,des marchands et des brigands, desMaures de l’outre-monts et des ber-gers des cimes, voici forcément uneterre de légendes. Charlemagne àSabart, Roland à Bédeilhac, Pyrèneprécédant à Lombrives des catharesemmurés et des brigands massacrés,les encantadas de Montorgueil etCalamès et leur pont de cristal, le diable faisant se lever les tempêtes surles lacs noirs du Saint-Barthélemy, le Graal mis à l’abri dans les grottesdu Sabartès, autant que l’histoire et que la géographie tout cela est l’âmedu haut pays de Foix.

Découvrons donc au fil des pages l’histoire et la légende dont le paysagese souvient…

Claudine Pailhès,directrice des Archives départementales de l’Ariège.

Page 10: Pays de Foix–Haute-Ariège, regards sur un patrimoine

ISBN 978-2-86266-604-4

29€w

ww

.loub

atie

res.

fr