16
DÉCEMBRE 2014 0,78 € TRIME S TRIEL N° 36 VIASANTÉ MUTUELLE LE MAGAZINE DE VOTRE MUTUELLE DOSSIER Burn-out QUAND LE TRAVAIL NOUS FAIT CRAQUER 5 HOSPITALISATION Couvrir les frais imprévus 10 LYMPHŒDÈME Une maladie contraignante 13 MUTUELLES Le poids de la règlementation 14 MÉDECIN ANESTHÉSISTE Endormir sans douleur PYR

PDF Mutualiste N°36

  • Upload
    vandan

  • View
    230

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: PDF Mutualiste N°36

D É C E M B R E 2 0 1 4 • 0 , 7 8 € T R I M E S T R I E LN ° 3 6

V I A S A N T É M U T U E L L E L E M A G A Z I N E D E V O T R E M U T U E L L E

DOSS

IER Burn-out

QUAND LE TRAVAIL NOUS FAIT CRAQUER

5 HOSPITALISATION Couvrir les frais imprévus

10 LYMPHŒDÈME Une maladie contraignante

13 MUTUELLES Le poids de la règlementation

14 MÉDECIN ANESTHÉSISTE Endormir sans douleur

PYR

Viasante_PYR_DEC14.indd 1 25/11/2014 12:02

Page 2: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 Page 3

www.viacampus.frRETROUVEZ-NOUS SUR

Mut

uelle

sou

mis

e au

livr

e II

du C

ode

de la

Mut

ualit

é, im

mat

ricul

ée s

ous

le n

° SI

REN

777

927

120

. Si

ège

soci

al :

Mut

uelle

VIA

SAN

TÉ -

PARI

S - 4

2 ru

e G

abrie

l Lam

é - 7

5012

. Doc

umen

t non

con

tract

uel à

car

actè

re p

ublic

itaire

. So

leïa

do C

om

munic

ation

BONNE NOUVELLEPOUR LA SANTEDE VOS ENFANTS ETUDIANTS

Remboursements Anti-stress Bien-être Prévention Coaching

www.viacampus.fr

Votre enfant est étudiant ou va devenir étudiant. Savez-vous que votre Mutuelle VIASANTÉ les couvre jusqu’à leurs 26 ans, mais qu’il est certainement souhaitable de compléter leur couverture santé par une garantie spécifi que à petit prix ? C’est tout l’intérêt de l’off re ViaCampus que nous venons de concevoir.

SES GARANTIES PROPOSENT :

DÉCOUVREZ-LES SUR

À PARTIR DE 3 €/mois

DES FORFAITS AUTOMÉDICATION DES REMBOURSEMENTS ADAPTÉS DES SERVICES «JEUNES»

Pour rembourser leurs médicaments achetés sans ordonnance (en cas de mal de gorge, mal de tête, rhume, stress, perte de tonus...).

Pour couvrir des frais spécifi ques peu ou pas remboursés par la Sécu et les garanties complémentaires (optique, dentaire, vaccins, contraception…).

Pour les aider à gérer leur stress, avoir un meilleur équilibre de vie, prévenir des situations à risques, préparer leur avenir.

ViaCampus-AP Mut-200x267.indd 1 14/11/14 14:48Viasante_AUD_DEC14.indd 2 25/11/2014 11:53

Page 3: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 3

courrier]

© S

hutt

erst

ock

DR

Taxées !

Améliorer l’accès aux soins, c’est le leitmotiv du ministère de la Santé dans son projetde loi de � nancement de la Sécurité sociale pour 2015. C’est aussi celui de la mutuelle,de ses délégués et de ses administrateurs.De plus en plus, les mutuelles doivent pallier le désengagement de la Sécurité sociale. « Le seul indicateur qui vaille est le montant du reste à charge, a rappelé le présidentde la Mutualité française, Etienne Caniard.Or, aujourd’hui, la base de remboursement de la Sécurité sociale s’avère trop souvent sans rapport avec les prix pratiqués,ce qui rend di� cile l’évaluationde ce reste à charge. Pour [le] diminuer,il faut donner une marge de manœuvreaux complémentaires. »Une marge grignotée par la haussedes taxes du gouvernement : elles sont passées de 1,75 à 13,27 % entre 2005 et 2012… La Mutualité française réclame donc une baisse de deux points de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) pour les contrats responsables (actuellement de 7 %), a� n d’alléger le poids croissant de la � scalité.Car la mutuelle, rappelons-le,est un organisme à but non lucratif, une large part des cotisationsdes adhérents étant reversée pourles prestations.

Olivier BenhamouPrésident de VIASANTÉ

Agents territoriaux« Je travaille dans une mairie et une collègue m’a parléde la garantie VIASANTÉ spéci� que aux agents des collectivités territoriales. J’aimerais en savoir plus. » Kevin M.

VIASANTÉ a créé une o� re labellisée, Collectivia, au pro� t des per-sonnes travaillant dans les collectivités territoriales. Grâce aux di� é rents niveaux de garanties qu’elle propose, vous pourrez béné-� cier d’une complémentaire santé de qualité, dont une partie des cotisations peut être prise en charge par votre employeur*.* Selon conditions.

Détails des garanties« Je suis adhérente à VIASANTÉ depuis de nombreuses annéeset je voudrais faire un point sur ma couverture actuellepour connaître le détail de ma garantie. Comment faire ? » Sophie M.

VIASANTÉ met à votre disposition toutes les informations qui vous sont nécessaires. Plusieurs moyens s’o� rent à vous. Depuis votre espace adhérent sur le site internet de la mutuelle, vous pouvez consulter le détail de votre garantie et cela, 24 heures sur 24. Vous pouvez également vous rendre dans n’importe quelle agence VIASANTÉ, quel que soit votre lieu de résidence. En� n, si vous ne pouvez pas vous déplacer, demandez par téléphone à l’un de nos conseillers de vous les adresser à votre domicile.

Le Mutualiste VIASANTÉ publication trimestrielle de la Mutuelle VIASANTÉ, régie par le livre II du Code de la Mutualité • N° SIREN 777 927 120 •42, rue Gabriel Lamé 75012 Paris • E-mail : [email protected] • Directeur de la publication : Jean-Pierre Artaud • Rédacteur en chef : Nathalie Salesses • Rédacteur en chef délégué : Jean-François Rebeyrol • Secrétaire générale de rédaction : Vanessa Pageot-Françoise • Rédaction locale : Françoise Delbos et Yves Mirales • Maquette, prépresse : Ciem • Impression : Maury Imprimeur • Tirage : 221 000 exemplaires • Commission paritaire : N° 0416 M 07 799 • Prix : 0,78 € • Abonnement : 4 numéros 3 € • N° 36, décembre 2014 • Dépôt légal à parution. La reproduction des articles de ce numéro est interdite, sauf autorisation expresse du rédacteur en chef. Le Mutualiste est une publication du Réseau des éditeurs de revues (RER) • Couverture : © Thinkstock.Ce numéro 36 du Mutualiste VIASANTÉ comprend une page spéciale (page 4) destinée aux lecteurs des départements suivants : Aude, Aveyron-Lot-Lozère-Paris, Cantal, Corrèze-Haute-Vienne, Dordogne, Pyrénées-Orientales.Ce numéro est accompagné, toutes éditions confondues, d’un supplément intitulé « Statuts de la mutuelle ».

www.viacampus.frRETROUVEZ-NOUS SUR

Mut

uelle

sou

mis

e au

livr

e II

du C

ode

de la

Mut

ualit

é, im

mat

ricul

ée s

ous

le n

° SI

REN

777

927

120

. Si

ège

soci

al :

Mut

uelle

VIA

SAN

TÉ -

PARI

S - 4

2 ru

e G

abrie

l Lam

é - 7

5012

. Doc

umen

t non

con

tract

uel à

car

actè

re p

ublic

itaire

. So

leïa

do C

om

munic

ation

BONNE NOUVELLEPOUR LA SANTEDE VOS ENFANTS ETUDIANTS

Remboursements Anti-stress Bien-être Prévention Coaching

www.viacampus.fr

Votre enfant est étudiant ou va devenir étudiant. Savez-vous que votre Mutuelle VIASANTÉ les couvre jusqu’à leurs 26 ans, mais qu’il est certainement souhaitable de compléter leur couverture santé par une garantie spécifi que à petit prix ? C’est tout l’intérêt de l’off re ViaCampus que nous venons de concevoir.

SES GARANTIES PROPOSENT :

DÉCOUVREZ-LES SUR

À PARTIR DE 3 €/mois

DES FORFAITS AUTOMÉDICATION DES REMBOURSEMENTS ADAPTÉS DES SERVICES «JEUNES»

Pour rembourser leurs médicaments achetés sans ordonnance (en cas de mal de gorge, mal de tête, rhume, stress, perte de tonus...).

Pour couvrir des frais spécifi ques peu ou pas remboursés par la Sécu et les garanties complémentaires (optique, dentaire, vaccins, contraception…).

Pour les aider à gérer leur stress, avoir un meilleur équilibre de vie, prévenir des situations à risques, préparer leur avenir.

ViaCampus-AP Mut-200x267.indd 1 14/11/14 14:48Viasante_AUD_DEC14.indd 3 25/11/2014 11:53

Page 4: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 Page 4

[actualités

Conférence santéLe sommeilComme toutes les autres fonctions physiologiques, le sommeil évolue avec l’âge, influencé par notre environnement et notre mode de vie. Philippe Rousseau, conférencier chronobiologiste, spécialiste en prévention santé, était invité à livrer les clefs d’une meilleure compréhension du sommeil et de nombreux conseils lors d’une conférence intitulée « Le sommeil, cet inconnu qui veille sur notre santé ». Celle-ci s’est tenue le 18 novembre au sein de la résidence Bleu Castillet à Perpignan. Cette action, destinée aux adhérents de plus de 50 ans, s’inscrit dans un cycle de conférences santé organisé par la mutuelle tout au long de l’année.

PréventionC’est le cœurAujourd’hui, 2,2 millions de Français sont traités pour des maladies cardiovasculaires. VIASANTÉ a inscrit dans son plan d’actions de prévention, des ateliers à destination de ses adhérents âgés de 55 à 65 ans. L’un d’entre eux avait lieu, cet automne, à Argelès- sur-Mer, sur une journée. Au programme de cet atelier : une présentation par un médecin des mécanismes physiologiques, des facteurs de risque et des complications des maladies cardiovasculaires. Une diététicienne a également dispensé des conseils d’hygiène alimentaire et des principes diététiques à connaître sur les graisses, les sucres et sels cachés. Après un repas pédagogique élaboré sur place, les participants étaient invités à une évaluation de leur forme physique via un test de marche.

© T

hink

stoc

k

Optique

Action solidairePour la mutuelle VIASANTÉ et ses magasins Optique VIASANTÉ, la solidarité n’est pas un vain mot. En lien avec les Lion’s de Castelnaudary, Périgueux et Perpignan, la mutuelle et les magasins Optique VIASANTÉ lancent, pour la deuxième année consécutive, l’opération « Un Noël solidaire ». Il s’agit de collecter vos anciennes lunettes destinées aux habitants de pays en voie de développement pour lesquels les soins oculaires sont inaccessibles.

Comment participer ?Pendant toute la durée de l’opération, vous êtes invité à déposer vos anciennes paires de lunettes dans toutes les agences de la mutuelle et dans les magasins Optique VIASANTÉ. Ce geste simple et solidaire permet de recycler vos montures et de venir en aide à des personnes afin qu’elles puissent mieux voir. Les lunettes ainsi

que vos vieux étuis, seront triés, nettoyés et arrangés si besoin, par des bénévoles et seront ensuite acheminés vers les régions sous-équipées. Là, des opticiens volontaires procèderont à l’ajustage des montures pour apporter ainsi le confort visuel qui manque à ces populations. Les lunettes solaires sont également récupérées, utiles pour protéger les yeux sensibles.

( Magasins Optique VIASANTÉ • Argelès-sur-Mer, Z.A 22, chemin de Palau, • Cabestany, Mas Guerido, 2 rue Aristide Bergès, • Castelnaudary, centre commercial O Castel, Zone En Matto, • Périgueux, 21 place Francheville, • Perpignan centre-ville, 7 boulevard Clemenceau, • Perpignan Château Roussillon, 88 chemin de la Roseraie • Prades, Z.C La Rocade - Super U. ©

Shu

tter

stoc

k

Viasante_PYR_DEC14.indd 4 25/11/2014 12:02

Page 5: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 Page 5

actualités]

Mélanie Griot, diététicienne.

Atelier alimentation enfant

« Manger équilibré n’est pas synonyme de repas compliqué et triste »Mélanie Griot, diététicienne, est au cœur des ateliers « alimentation enfant » portés par le programme prévention santé de VIASANTÉ. Elle transmet aux enfants le plaisir de repas équilibrés et savoureux.Le Mutualiste. – En quoi consistent ces ateliers nutrition pour les enfants ?u Mélanie Griot – Les ateliers se déroulent en trois temps. Tout d’abord, nous échangeons avec les enfants sur l’équilibre alimentaire et l’importance de chaque repas. Puis, nous réalisons ensemble une pâte à tartiner maison. Les enfants ont plaisir à cuisiner et comprennent que l’on peut réaliser des recettes à la fois savoureuses et équilibrées. Enfin, les parents sont invités à déguster cette pâte maison. C’est l’occasion d’échanger avec toute la famille. Les parents sont aussi demandeurs de repères sur l’équilibre nutritionnel et de recettes !

L. M. – Qu’est ce qui a changé dans les modes alimentaires ces dernières années ?u M.G. – Les parents n’ont plus de temps, ils « courent » toute la journée. Ils cuisinent de moins en moins et ne s’installent plus à table pour prendre leurs repas, le plateau télé a pris le relais… Pourtant, quand on discute avec les enfants, on se rend compte qu’ils apprécient les repas partagés en famille, avec des préparations maison plutôt qu’industrielles, autour d’une table et sans la télévision.

L. M. – Quelle est la place des parents dans l’éducation diététique ?u M.G. – Il est primordial que les parents montrent l’exemple. Les enfants ont le même comportement alimentaire que leurs parents. Si ceux-ci ne prennent pas de petit-déjeuner, les enfants n’en prendront pas. Par contre, si vous vous mettez à table, ensemble, dans un moment de partage, vous verrez que même les enfants qui ne prenaient pas de petit-déjeuner, mangeront avec plaisir et de manière saine.

L. M. – Comment profiter des acquis de ces ateliers, de retour à la maison ?u M.G. – Il est important de garder quatre repas par jour (avec le goûter) pour les enfants et de limiter le grignotage. Manger équilibré n’est pas synonyme de repas compliqué et triste. Cela veut dire déguster de tout en quantité raisonnable. Tous les enfants repartent de l’atelier avec un support reprenant les règles diététiques ainsi que des exemples de goûters équilibrés à refaire chez eux. Propos recueillis par Yves Mirales

A noter : des ateliers alimentation pour les enfants, Choupi Chef, sont régulièrement organisés. ( Renseignements et calendrier sur : [email protected] ou 05 65 73 59 65.

t Règlements, garanties

Où les trouver ?Le détail des modifications apportées à vos garanties et à vos règlements mutualistes sont disponibles soit sur le site internet de VIASANTÉ www.viasante.fr en consultant votre espace personnalisé, soit auprès de votre agence.

Garantie HospitalisationCouvrir les frais imprévusVIASANTÉ a conçu la garantie Premier Jour qui permet à ses adhérents de financer les imprévus liés à toute hos-pitalisation. Elle peut être souscrite en complément de sa garantie mutuelle, sans aucune formalité ni questionnaire médical pour une cotisation de 2,90 euros* par mois. Indemnité chirurgicale de 46 euros*, chambre particulière ou service ViAssistance sont, entre autres, les avantages de cette garantie.( Plus de renseignements dans votre agence VIASANTÉ.* Garantie Premier Jour Niveau 1, pour une personne de 60 ans. Tarifs 2015.Voir conditions en agence.

© S

hutt

erst

ock

DR

Viasante_AUD_DEC14.indd 5 25/11/2014 11:54

Page 6: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 6 LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 7

[dossier

« J’aimais beaucoup mon travail, con� e Eveline, une ancienne formatrice qui exer-çait dans un organisme professionnel. Mais quand la direction a été renouvelée, nos valeurs ont complètement changé : il fallait devenir plus rentable ». Et c’est là que le cauchemar a commencé pour cette femme de 61 ans qui a fini par faire un burn-out (lire l’encadré p. 7). En français, ce terme signi� e « se consu-mer ». Il a été utilisé pour la première fois dans les années 70 aux Etats-Unis

par Herbert Freudenberger. Au début,il touchait les professionnels très enga-gés travaillant dans le social comme les éducateurs ou les aides-soignants. Puis, en 2000, ce mal a commencé à être décrit chez les cadres surinvestis qui éprou-vaient petit à petit un fort sentiment d’échec. Aujourd’hui, plus aucun secteur n’est épargné. « La faute à l’organisation du travail, soutient Marie Pezé, docteur en psychologie, expert judiciaire et responsable du réseau de consultation

Phot

os ©

Thi

nkst

ock

Être très fatigué, irritable, angoissé, démotivé, surmené : autantde signes qui doivent vous alerter, car vous êtes peut-être en train de faire un burn-out, aussi connu sousle nom de syndrome d’épuisement professionnel. Selonune étude du cabinet Technologia, ce trouble menaçait en 2013près de 3 millionsde Français, soit 12,6 % des actifs, tous secteurs confondus…

Burn-out QUAND LE TRAVAILNOUS FAIT CRAQUER

RER_Dec2014-Dossier.indd 6 24/11/2014 14:59

Page 7: PDF Mutualiste N°36

)

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 7

Les di� érentes phasesqui font sombrer Le syndrome d’épuisement professionnel ne se manifeste pas brutalement. Son évolution est lente et progressive. Au début, ce sont des symptômes physiques qui apparaissent. Le tout premier est une grande fatigue. « C’est lorsque le lundi matin, vous arrivez au travail et que vous n’avez pas l’impression de vous être reposé après pourtant un week-end passé à dormir », explique Marie Pezé. S’ensuivent des troubles du sommeil, digestifs, musculo-squelettiques, des maux de tête, des problèmes de peau avant les manifestations émotionnelles : irritabilité, angoisse, sensibilité accrue (on passe

« Sou� rance et travail », comme le lean management qui chasse le gaspillage pour optimiser la productivité avec, entre autres, zéro temps morts, zéro stock ou zéro défaut. » Une transformation profonde du travail qui épuise physique-ment et psychiquement certains salariés puisqu’ils ont l’impression qu’il y a un décalage entre leur investissement et ce qu’ils reçoivent en retour. Pourtant, dans certains secteurs d'activités, les conditions ont toujours été difficiles, comme chez les agriculteurs. « Le travail était très dur physiquement, fatigant, mais il avait au moins un sens, tandis qu’aujourd’hui il peut être plus compli-qué de le trouver », fait remar-quer Valérie Langevin, docteur en psychologie du travail et expert à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).

Qui est le plus exposé ?Ce sont les per-sonnes passion-nées par leur emploi qui s’impliquent corps et âme pour di� érentes raisons : leur caractère, l’envie de réussir ou tout simplement la peur du licenciement. Car la crise

économique n’a rien arrangé. Il faut garder son travail à tout prix. « Ce n’est pas une fatalité, tient à rassurer Valérie Langevin, expert à l’INRS. Ce n’est pas parce qu’on est engagé que l’on va forcé-ment faire un burn-out. Heureusement ! Il faut qu’il y ait en plus des contraintes au niveau de l’organisation qui nous empêchent de faire notre métier comme on l’entend ». Cela concernera par exemple l’in� rmière qui voudrait passer plus de temps avec ses patients et qui ne le pourra pas parce que sa direction exige qu’elle fasse tant de soins dans une journée. Autres personnes à risque : les femmes. Selon une étude du cabinet Technologia réalisée en 2013, 21 % se

sentent « émotionnellement vidées par leur travail ». Les hommes sont quant à

eux, 11 %. Certains métiers sont éga-lement plus expo-

sés que d’autres. Selon la même enquête, le risque de burn-out est

élevé chez 23,5 % des agriculteurs,

19 % des cadres, 13,2 % des ouvriers

et 9,8 % des profes-sions intermédiaires

(officiers de police, in� rmières, etc.).

TémoignageJe me sens guérie mais j’ai encore des séquelles« Je suis quelqu’un de très sociable, tenace, assez idéaliste, se décrit Eveline, une ancienne formatrice en comptabilité qui travaillait depuis 27 ans dans un organisme professionnel. Et mon métier, je l’adorais. J’ai toujours voulu fairede l’accompagnement mais la dernière année avant mon burn-out en 2012, c’était horrible… Il y a eu du changement dans la direction, les marchés ont été ouverts à la concurrence. Alors être rentable, c’est ce qui préoccupait le plusnos responsables. On a vu passer trois nouveaux directeurs en trois ans, on a accueilli de plus en plus de stagiaires.Le discours de nos supérieurs était contradictoire : ils nous disaient que ce n’était pas grave si les élèves n’avaient pas leur diplôme mais ils exigeaient des résultats ! Petit à petit, j’ai sombré sans m’en rendre compte. J’étais fatiguée, tendue, je perdais la mémoire et, en cours, je doutais tout le temps de moi, c’est ça qui a été le plus terrible.Mes responsables ont vu que je n’allais pas bien mais n’ont rien fait… J’ai craqué en juin 2012. J’ai été en arrêt de travail pendant un an, puis j’ai été licenciée et, depuis mai dernier, je suis à la retraite. Aujourd’hui, après avoir fait un an de thérapie, ça va, je me sens guérie mais j’ai encore des séquelles, j’ai toujours mes problèmes de mémoire… »

RER_Dec2014-Dossier.indd 7 24/11/2014 14:59

Page 8: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 9 LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 8 LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 8

)

le déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle à cause notamment des nouvelles techno logies qui permettent d’être disponible 24 heures sur 24.

Arriver à se releverLe chemin est très long, alors il faut consulter dès les premiers symptômes.

« Mais le problème, c’est que les patients ne nous écoutent pas,

constate le docteur Philippe Marissal, vice-président du

s y n d i c a t d e s M é d e c i n s Généralistes de France (MG

France). Pour eux, s’ils sont par exemple très fatigués, c’est

parce qu’ils ont une carence en fer ». « Quelques-unes des femmes que j’ai en consultation, confie Marie Pezé, m’ont raconté qu’elles se sont rendu compte qu’elles n’allaient pas bien le soir où elles ont frappé leur enfant alors qu’il ne voulait pas aller au lit… ».

des rires aux pleurs sans aucune raison), perte du plaisir au travail, recours aux addictions légales ou illégales pour tenir, etc. La deuxième phase est la « déshumanisation », c’est-à-dire une prise de distance avec les autres. Le salarié devient alors cynique, froid, s’isole de plus en plus. « Le dernier volet se caractérise par la diminution de son accomplissement au travail, indique Valérie Langevin. Il pense avoir échoué et commence à douter de ses capacités ». Résultat ? On se sent anéanti. « On ne choisit pas sa sortie, insiste Marie Pezé. Un matin, on peut très bien ne plus arriver à se lever, avoir des idées suicidaires ou faire une crise cardiaque… »

Des causes multiplesPour Patrick Mesters, directeur du Euro-pean Institute for Intervention and Research on burn-out, la charge de travail ingérable, la perte de sens, l’absence de moyens alors que l’employé est surchargé et surtout le manque de reconnais-sance poussent petit à petit au burn-out. « Il est important d’être traité comme un être humain et non comme un moyen de rentabilité », lâche-t-il. Autres motifs : un poste mal défini (le salarié est amené à faire tout et n’importe quoi),un traitement inéquitable entre collègues, mais aussi

Les mères au foyer et les étudiantsne sont pas à l’abriLe surmenage et le stress chronique ne sont pas réservés aux seuls salariés, les mères de famille sont également touchées. A vouloir toujours être là, elles sont submergées par la fatigue et l’anxiété. En un mot, elles sont épuisées. « Elles imaginent qu’elles sont capables de tout faire, explique Marie Pezé, docteur en psychologie. Et c’est pire si elles sont isolées. » Côté étudiants, plus d’un jeune sur cinq pourrait faire un burn-out selon une enquête réalisée en juin 2014 par la Smerep. La raison ? La pression sociale, il faut être le meilleur. Et cela se traduit par un manque de sommeil, de con� ance en soi et du stress, beaucoup de stress…

Phot

os ©

Thi

nkst

ock

Chi� re clé

des Français ont l’impression que le nombre

de salariésen souffrance

au travaila augmenté.

v84 %

(source : Sondage Ipsosréalisé en 2012)

RER_Dec2014-Dossier.indd 8 24/11/2014 15:00

Page 9: PDF Mutualiste N°36

GESTION DU STRESS

« Reconnaître le stress positif de celui négatifafi n d’équilibrerson capital santé »Annie Fraison est spécialisée en ressources humaines, psychothérapie et sophrologie. Elle intervient depuis 20 ans auprès de VIASANTÉ, lors d’ateliers de gestiondu stress proposés aux adhérents.Le Mutualiste. – Y a-t-il différentes sortes de stress ?u Annie Fraison. – Bien sûr. Il y a des stress positifs, des stress négatifs,

le stress mental ou émotionnel et le stress physique. Il est nécessaire d’apprendre à reconnaître le stress positif de celui négatif a� n d’équilibrer son capital santé. Par contre, le « burn-out » (ou brûlure interne) décrit les symptômes de l’épuisement physiquede l’individu qui se trouve devant un mur quandil s’aperçoit que la tâche qu’il s’est � xé semble impossible à accomplir. Il ne s’agit pas d’une simple fatigue mais d’un état de désillusion émotionnelle. C’est pourquoi apprendre à rester zen, c’est maintenir un équilibre harmonieux favorable à un état de bien-être et de bonne santé grâceà une méthode naturelle.

L. M. – Que conseillez-vous ?u A. F. – Il est nécessaire de repérer les risques du stress négatifpour essayer de les corriger. Il convient alors de trouver l’équilibre entre vie a� ective, travail et loisirs. Le recours à la sophrologie ou à la psychosynthèse peut être une solution. Il s’agit d’outils qui favorisent une meilleure appréhension des tensions liées au changement des cycles de la vie.Les ateliers permettent de comprendre ce qu’est le stress, de l’identi� er, de faire de l’auto-évaluation, des exercices pratiques de sophrologie (respiration diurne et nocturne, règles d’hygiène,…) et d’échanger entre participants.

L. M. – Quels sont les publics visés par les ateliers que vous animez ?u A. F. – Actuellement, ce sont essentiellement les jeunes et les seniors qui sont concernés par les ateliers de VIASANTÉ. A l’avenir, en fonctionde l’intérêt manifesté, les publics pourront être élargis. Il est bon de préciser que les sophrologues qui interviennent dans le cadre de ces ateliers,sont adhérents à la Fédération française de sophrologie.

Propos recueillis par Yves Mirales

A noter : de nouveaux ateliers seront organisés au cours du premier semestre 2015sur les di� érents territoires de la mutuelle VIASANTÉ.( Renseignements : [email protected] ou 05 65 73 59 65.

A partir du moment où les troubles psychosociaux liés au travail sont diagnostiqués, la seule solution est un arrêt plus au moins long. « Pour que ces personnes s’en sortent, il faut leur apprendre à déconstruire ce qui leur est arrivé », précise-t-elle. Prendre en fait conscience que ce n’est pas de leur faute. Quand le salarié est guéri, il ne pourra reprendre son poste que s’il a été réa-ménagé, sinon mieux vaut chercher un nouvel emploi. Pour ne pas en arriver là, la prévention est primordiale. Certains pays tels que la Suède et le Danemark, l’ont bien compris et ont pris la décision de faire adopter le stress post-traumatique comme maladie professionnelle. Pour Patrick Mesters, le résultat est signi� catif : « La population active qui risque de faire un burn-out dans ces deux Etats avoisine les 6 % alors qu’en France, c’est 12,6 %. » Pauline Maisterra

En savoir plus• À lire : Burn-out : le détecteret le prévenir, Catherine Vasey, ed Jouvence (155 p, 7,70 €)Burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel, Christina Maslach et Michael P. Leiter,ed. Les Arènes (269 p, 21,80 €)• À consulter : Sou� rance-et-travail.com.Inrs.fr.Burnout-institute.org.

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 9

dossier]

Annie Fraisonest spécialiséeen ressources humaines, psychothérapieet sophrologie.

DR

Viasante_AUD_DEC14.indd 9 25/11/2014 11:54

Page 10: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 10

[santé

© Yuuuu – Fotolia

Le Mutualiste. – Qu’est-ce que le lym-phœdème ?Dr Sandrine Mestre-Godin. – C’est une partie d’un membre qui augmente de volume suite à une accumulation de liquide lymphatique. La grosseur peut être très variable. Il peut y avoir des dif-férences de deux jusqu’à une dizaine de centimètres entre, par exemple, deux jambes. Les œdèmes peuvent survenir un peu partout sur le corps : bras, jambe, visage et même au niveau génital.

L. M. – Est-ce que c’est une maladie douloureuse ?Dr S. M-G – Le lymphœdème n’est habi-tuellement pas douloureux même si au début, la lourdeur du bras au quotidien va donner au patient un sentiment de douleur. En revanche, s’il continue à souf-frir, c’est peut-être le signe d’une infec-tion de la peau ou d’une tendinite. Il faut donc consulter son médecin en urgence. Le lymphœdème est une maladie très contraignante. Par exemple, si le pied est atteint, le patient peut être gêné lors de la marche ou du chaussage.

L. M. – Quelles sont les personnes à risque ?Dr S. M-G – Vous allez le comprendre très vite puisqu’il existe deux types de lym-phœdèmes : un qu’on appelle secondaire qui est le plus fréquent et qui est causé

soit par une infection parasitaire, soit, et c’est le cas dans la plupart des situa-tions, en Europe, après le traitement d’un cancer. Une chirurgie importante associée à un curage ganglionnaire et à une radio-thérapie multiplie le risque de faire un lymphœdème car le tissu lymphatique sera lésé. Donc, si, par exemple, vous avez subi une mastectomie, un curage important et une radiothérapie, vous avez 20 à 30 % de risque de faire un lymphœ-dème au niveau du bras, selon les études. Et si, en plus, vous êtes en surpoids avant et pendant le traitement, cela accroît les risques. Le second type de lymphœdème qui est beaucoup plus rare est celui dit primaire. Il est d’origine génétique. Il peut apparaître dès la naissance ou plus tardi-vement comme durant l’adolescence.

L. M. – Pourquoi certains malades sont-ils diagnostiqués tardivement ?Dr S. M-G – Le lymphœdème primaire est une maladie rare et donc peu connue. L’œdème est initialement � uctuant c’est-à-dire qu’il peut apparaître et disparaître pendant plusieurs mois ou années, ce qui ne facilite pas le diagnostic. En revanche, le secondaire est plus facilement diagnos-tiqué, c’est une complication attendue.

L. M. – Quels sont les traitements ?Dr S. M-G – C’est le même pour les deux lymphœdèmes même si on l’adapte à

chaque patient : bandage multicouche, drainage lymphatique manuel (technique de massage qui stimule la circulation de la lymphe) et port de compression (bas ou manchon) au quotidien. Ce traitement est à vie. Si au départ, l’œdème est très volu-mineux, le malade subit ces soins mais de façon intensive pendant cinq jours minimum, ce qui va permettre de faire diminuer rapidement la grosseur. On lui apprend aussi à réaliser son bandage lui-même pour une prise en charge opti-male autonome. Puis, il va commencer son traitement d’entretien avec drainage et bandage multicouche chez le kiné, souvent une à deux fois par semaine. Même si les soins sont interrompus pen-dant quelques jours car le patient part en vacances par exemple, ce n’est pas grave mais il est très important que le bas de contention soit porté de façon régulière pour éviter la décompensation volu-métrique. Il n’existe en revanche aucun traitement chirurgical ni médica menteux qui permette de guérir du lymphœdème.

Propos recueillispar Pauline Maisterra

( Pour en savoir plus : Avml.fr (Association vivre mieux le lymphœdème).

Le lymphœdème

Une maladie peu connue mais si contraignante

Le docteur Sandrine Mestre Godin est médecin vasculaire à l’unité de lymphologie au CHU de Montpellier. Ce service qui existe depuis maintenant plus de 25 ans, est l’un des pionniers dans le traitement du lymphœdème.

14160_RER sante_P10.indd 10 24/11/2014 10:10

Page 11: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 11

santé]Des seniors épanouisGrâce au lien social, les personnes âgées vivent mieux, c’est ce quiressort du baromètre Santé 2010de l’Institut national de prévention

et d’éducation pourla santé (Inpes) qui a publié une photographiedes comportementsde santé des 55-85 ans.

Les seniorsont donc une vie sociale comparableà celle des

15-54 ans :82 % ont vu

un membrede leur famille

ou des amis au cours des huit

derniers jourset 52 % pratiquentdes activités

de groupe ou de loisirs. Les plus de 55 ans

qui ont côtoyéd’autres personnes,

ont le sentiment d’être également mieux

informés sur l’alcoolet la tabac (90 %),

le cancer (86 %)ou encore la maladie

d’Alzheimer (69 %).

Des produits nocifs pour bébé

Lingettes, lait, eaux nettoyantes,…le magazine 60 millions de consommateurs a testé 52 produits d’hygiène pour bébé. Son constat est consternant : plusde la moitié d’entre eux contiennentdes substances dangereuses pourles tout-petits comme des perturbateurs endocriniens (propylparabène), des agents conservateurs (phénoxyéthanol) ou encore des composés allergisants (hydrolysatde protéines de blé, diazolidinyl urée).

Phot

os ©

Thi

nkst

ock

Attention aux e� ets secondairesL’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) a reçu, depuis 2010, plus de 1 500 signalementsde personnes qui ont sou� ert d’e� ets indésirables suite à la consommation de compléments alimentairesou d’aliments enrichis. Résultats : 19,9 % d’entre elles se sont plaint de problèmes hépatiques,

18,4 % de troubles digestifs et 16 % d’allergies. En France, selon la dernière étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA) menée entre 2005 et 2007 par l’Anses,un enfant sur dix et un adulte sur cinq ont consommé au moins une fois dans l’annéedes compléments alimentaires ou des vitamines et minéraux sous forme médicamenteuse,

les femmes étant deux fois plus nombreuses que les hommes à en prendre.

Le Sidaction, ça continueIl est toujours possible de donner. Le 1er décembre dernier était la journée mondiale de lutte contre le Sida. De nombreuses manifestions ont eu lieu dans toute la France pour récolter le maximum de dons.Des dons primordiaux pour la recherche, l’aide aux malades

dans l’Hexagone mais aussi dans les pays en développement. Car comme le dit l’association : « avec 45 euros, vous permettez de sensibiliser cent personnes aux risques de transmission du Sida ». En France, 50 000 individus seraient porteurs

du virus sans le savoir ou sans suivi médical.

Drogues :un nouveau testRepérer plus rapidementles chau� eurs sous l’emprisede stupé� ants, c’est le butdu nouveau test salivairequi est expérimenté depuisle 1er décembre, dansune dizaine de départements comme les Alpes-Maritimesou encore la Gironde. Actuellement, pour véri� ersi un automobilistea consommé de la drogue,une prise de sang est nécessaire. Elle est réalisée à l’hôpital. Selon l’Observatoire national interministérielde la sécurité routière (ONISR), 21 % des accidents mortelsen 2013 étaient dus à l’usagede drogue.

Compléments alimentaires

RERDEC_brev_P11-12.indd 11 24/11/2014 10:23

Page 12: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 12

[santéPh

otos

© T

hink

stoc

k

Medicament.gouv.fr a la coteCela fait un an que le site Medicament.gouv.fr a été lancé et depuis, il a été consulté par plus de 900 000 personnes. Son succès : la richesse de sa base de données. En un seul clic, chaque internaute peut trouver toutes les informations qu’il souhaite sur un médicament : sa � che technique, des indi-cations thérapeutiques, la composition du pro-duit, son prix, son niveau de remboursement et si le médicament fait l’objet d’une surveillance renforcée.

Le chocolat au secours de la mémoireLes � avanols de cacao auraient un e� et béné� que sur la mémoire des plus de 50 ans, selon une étude de l’université de Columbia à New-York, publiée dans la revue britannique Nature Neuroscience. Ces molécules amélioreraient la fonction du gyrus denté, une région de l’hippocampe qui joue un rôle dans la mémorisation. Elles augmenteraient le � ux sanguin au niveau de cette zone et retarderaient ainsi le déclin de la mémoire lié à l’âge.

Le tourisme médicalUn Français sur 10 est prêt à se faire soigner à l’étranger, d’après une enquête LH2 pour le Collectif Inter-associatif sur la santé (Ciss). 2 % ont même déjà franchi le cap. Les soins envisagés par les per sonnes inter-rogées sont pour 67 %, le dentaire, 26 % l’ophtal mologie et pour 10 %, la chirurgie esthétique. La raison principale ? Financière : 66 % évo-quent un coût des soins inférieur à celui pratiqué en France. Les délais d’attente plus courts et l’inexistence de soins équivalents dans l’Hexa-gone sont les autres motivations invoquées.

Le décalage horaire, mauvais pour la ligneSelon une étude réalisée par l’Institut des sciences Weizmann, publiée dans la revue Cell, un décalage horaire important, par exemple lorsque vous prenez l’avion, aurait une incidence sur votre poids. Il perturberait la flore intestinale c’est-à-dire le fonctionnement des bactéries dans cette région. Elles sont des milliards à vivre dans l'intestin. Leur rôle est très important : elles permettent la digestion et vous protègent contre les bactéries pathogènes dues à votre nutrition.

Projet de loiLes principales mesuresDepuis plusieurs mois, le projet de loi de santé soutenu par Marisol Touraine fait débat. Sur la cinquantaine de mesures pré-sentées, voici les principales : la désignation d’un médecin traitant pour les enfants de moins de 16 ans, la lutte contre le tabagisme (paquets neutres, etc.), l’accès à la contraception d’urgence garanti pour les mineures sans condition auprès de l’in� rmière scolaire, la mise en place d’un numéro national unique qui permettra d’être mis en relation avec un médecinde garde quels que soient l’heure et le lieu. Mais aussi, la généralisation du tiers payant dès 2015 pour les béné� ciaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) et d’ici 2017 pour le reste de la population, la vaccination par les pharmaciens ainsi que l’instauration d’une action de groupe pour les patients victimes de dommages médicaux dus à leurs traitements.

RERDEC_brev_P11-12.indd 12 24/11/2014 10:14

Page 13: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 13

grand angle]

© D

avid

Mon

niau

x

Contrats mutuelle

Le poids de la réglementation 2015Plus que jamais, les mutuelles sont tributaires d’évolutions législatives. Quelles conséquences pour l’adhérent ?

Jusqu’où iront les pouvoirs publics en termes de pression � scale ? L’environ-

nement des mutuelles est lourdement impacté depuis plusieurs années par les gouvernements successifs. Le Mutualiste vous aide à mieux comprendre le contexte dans lequel évolue votre mutuelle.

Le contrat d’accès aux soinsLe contrat d’accès aux soins (CAS), négo-cié en 2012 entre l’Etat et les médecins de secteur 2 se fixe pour objectif de limiter l’inflation des dépassements

d’honoraires. Les médecins signataires du CAS (10 000 aujourd’hui) s’engagent à pratiquer davantage d’actes à des tarifs encadrés en échange du paie-ment d’une partie de leurs cotisations sociales par l’Assurance maladie. Ces nouvelles règles sont possibles grâce à un investissement � nancier important de la part des mutuelles qui participent largement aux frais résultants de ce dis-positif. L’ensemble des complémentaires santé verse à l’Assurance maladie une participation de 150 millions d’euros par

an. L’année dernière, votre mutuelle a dû s’acquitter d’une taxe de 2,50 € par personne protégée. En 2014, cette charge sera de 5 € et viendra donc peser sur les cotisations.

Les contrats responsablesDéfinis par la loi n° 2044-810 du 13 août 2004 suite à la réforme de l’Assurance maladie en 2004, les contrats responsables et solidaires ont pour vocation d’assurer une bonne couverture des dépenses de santé sans pour autant encourager aux dépenses

inutiles de la part du patient. Cela se tra-duit par une modulation des rembourse-ments par l’Assurance maladie obligatoire et par l’Assurance maladie complémen-taire en fonction du respect ou non, par le patient, du parcours de soins coordonnés qui impose en particulier de consulter son médecin traitant avant de se tourner vers un spécialiste. L’ensemble des mutuelles supporte une taxe sur les contrats respon-sables qui est passée de 3,5 % en 2004 à 7 % aujourd’hui et sur les contrats non responsables à 14 %.

La taxe de solidarité CMUDepuis le 1er janvier 2011, les mutuelles doivent payer la taxe de solidarité addi-tionnelle qui a remplacé la contribution CMU (couverture maladie universelle). Pour alimenter le fonds CMU créé en 1999, il a été institué à la charge des organismes complémentaires une contri-bution assise sur le montant des coti-sations. Etablie initialement à 1,75 % du chi� re d’a� aire, elle est passée à 2,5 % en 2006 puis 5,90 % en 2009 pour atteindre 6,27 % aujourd’hui.

Une recon� gurationdu contrat solidaireet responsableLa loi de Financement de la Sécurité sociale 2014 a prévu de renforcer les critères à remplir pour qu’un contrat complémentaire frais de santé soit considéré comme solidaire et responsable. Le décret n° 2014-1374 du 18 novembre 2014 détermine ainsi le nouveau cahier des charges des contrats dits « responsables ». Ce nouveau contrat responsable � xe des remboursements « plancher »et « plafond » pour les frais d’optique et les dépassements d’honoraires. Cette recon� guration du contrat responsable impacte de manière importante les prestationsde la mutuelle. Quoi qu’il en soit, faceà ces contraintes réglementaires, VIASANTÉ maintiendra sa logiquede maîtrise des cotisations.

Viasante_AUD_DEC14.indd 13 25/11/2014 11:54

Page 14: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 Page 14

[métier

Médecin anesthésiste

Endormir sans douleurDe la consultation pré-anesthésique à la salle de réveil en passant par le bloc opératoire, le médecin anesthésiste réanimateur est un maillon essentiel de l’équipe médicale, chirurgicale et urgentiste.

Le docteur Marie-Paule Chariot pendant une opérationde gastroplastie : « Le métier a gagné en efficacité et en maniabilitéavec l’arrivée de nouveaux produits anesthésiques et de nouvelles techniques médicales moins invasives. »

Adeline (1) est allongée sur la table d’opération,

un drap posé sur elle, le bras gauche perfusé. Marie-Paule Chariot, médecin anesthésiste réanimateur, vient la saluer. Adeline la reconnaît et aff iche un sourire timide qui dissimule mal son angoisse. « Vous allez voir, tout va très bien se passer, la rassure le docteur Chariot, vous allez vous endormir et je serai là à votre réveil. Ce sera exac-tement comme nous en avons discuté ».Pendant la consultation pré-opératoire, le médecin a évalué son état de santé (profil, type d’opération, antécédents médicaux) afin de choisir la technique d’anesthésie la plus appropriée. Pendant une heure et demie, le temps de la gastroplastie, le docteur Chariot ne quitte pas la patiente : elle surveille en permanence les moniteurs qui transmettent le rythme cardiaque, l’activité cérébrale, l’oxygénation, etc.Un métier qui a gagné en technicité, en sécurité et en poly-valence. Car l’anesthésiste réanimateur ne se limite pas

au bloc. Il est aussi très présent dans les services des urgences, de jour comme de nuit. De manière générale, on fait appel à lui dès qu’il y a besoin d’une anesthésie générale ou locale (péridurale, chirurgie du canal carpien ou de la cataracte, etc.)

Batailler contre la douleurToujours un œil fixé sur les moniteurs de contrôle et l’autre sur la patiente, le docteur Marie-Paule Chariot échange avec le chirurgien et les infirmiers présents. « En plus de trente ans de métier, j’ai vu évoluer la prise

en charge de la douleur, mieux prise en compte, y compris pour les enfants et nouveau-nés ». Car le maître mot est là : la douleur. C’est le propre de l’anes thésie : la supprimer pendant et après l’opération. Aujourd’hui, les produits sont dosés au plus juste : « Les patients appréhendent souvent l’opération car endormis, ils ne maîtrisent plus la situation. Tout peut alors se révéler anxiogène : une difficulté à respirer, un contact, une sensation… », remarque-t-elle.Entre deux opérations, elle court de service en service, de bloc en salle de réveil. Si elle défend toujours autant son métier avec passion, elle reconnaît que sa profession est très exigeante tant en terme d’astreinte horaire que de responsabilités. Le « zéro douleur » n’existe pas, ni le risque zéro. « C’est très difficile, humainement, quand un patient arrive en urgence et qu’il est trop tard pour le réanimer. Ce qui marque, ce n’est pas toutes les vies sauvées, mais les échecs… ». Vanessa Pageot-Françoise(1) Le prénom a été changé.

FormationAprès les six années d’études communes de médecine, l’étudiant doit effectuer cinq ans d’internat dans la spécialité anesthésie réanimation, soit 11 années de formation au total.( Plus d’informations sur le site de la Société française d’anesthésie et de réanimation : Sfar.org.

© P

ageo

t

RER_decembre-metier.indd 14 24/11/2014 10:24

Page 15: PDF Mutualiste N°36

LEMUTUALISTE DÉCEMBRE 2014 PAGE 15

vie pratique]

© TJ

ipé

– F

otol

ia

DR

Permis de conduireLe renouvellement est désormais payantVous avez perdu votre permis de conduire, il a été volé ou détruit ? Depuis le 1er septembre dernier, son renouvellement est payant.

Le timbre � scal vous en coûtera 25 euros. Ce dernier est disponible dans les bureaux de tabac ou dans les centres des � nances publiques. La première demande de permis et le renouvellement avec présentation de l’ancien permis de conduire ne sont pas soumis

à ce droit de timbre. Attention : certaines régions prévoient en plus une taxe (Corse, Limousin, Poitou-Charentes).

Défense du consommateurLes actions de groupe en� n possiblesDepuis le 1er octobre dernier, les consommateurs peuvent introduire une voie de recours collectif pour traiter les litiges de consommation. Pour encadrer cette pratique et éviter les dérives Outre-Atlantique, quinze associations de consommateurs ont été agréées par le gouvernement. Elles seront les seules à pouvoir menerune action de groupe en justice. La téléphonie, les fournisseurs d’énergie, les banques, le logement ou les assurances sont concernés. A savoir : seuls les dommages matériels seront pris en compte. ( Liste des associations agrééessur Economie.gouv.fr/dgccrf/Les-associations-de-consommateurs.

C’est l’augmentation moyenne du prix des timbres à compter du 1er janvier 2015.

Pour les particuliers, le prix du timbre de la lettre prioritaire passera de 66 à 76 centimes d’euro et celui de la lettre verte, de 61 à 68. À noter : les timbresà validité permanente achetés avant le 1er janvier 2015 à l’ancien tarif pourront toujours être utilisés après cette date.

Cadeaux en ligneAttention aux retards de livraisonPour ceux qui opteraient pour l’achat en ligne des cadeaux de � n d’année, soyez vigilants sur les clauses de livraison ! Le vendeur professionnel doit vous livrer le bien à la date ou dans le délai indiqué avant la conclusion du contrat. Faute d’indication ou à défaut d’accord avec vous, il doit vous livrer le bien au plus tard 30 jours après la conclusion de votre commande… Si le colis n’est toujours pas arrivé, vous pouvez enjoindre le vendeur de vous l’envoyer expressément soit par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, soit par écrit sur un autre support durable (courriel par exemple). Si malgré tout, la livraison n’a pas lieu, vous pouvez annuler votre commande de la même manière.

Handicap internationalSoutenez-les avec le sac à sapinUne bonne action à travers un objet utile : le sac à sapin d’Handicap International. Il protège le sol des aiguilles pendant les fêtes puis, en un seul geste, on l’emballe. En � bres de céréales non OGM produites en France, le sac est entièrement biodégradable et compostable ! En 2013, près de 500 000 ont été vendus a� n de � nancer des programmes de développement, de prévention et d’urgence dans plus de 60 pays dans le monde. Les partenaires de l’opération s’engagent à reverser au minimum 1,50 € sur les 5 que coûte ce sac. A retrouver dans la plupart des grandes surfaces, magasins de bricolage, jardineries ou pépiniéristes ou sur Boutique-handicap-international.com.

RERdec_viepratique_P15.indd 15 24/11/2014 10:39

Page 16: PDF Mutualiste N°36

Conformément à la loi Informatique et Libertés du 06/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès et de recti� cation pour toutes informations vous concernant.

DEMANDE DE RENSEIGNEMENT Oui je souhaite recevoir des informations sur la garantie 1er jour Hospitalisation Oui je souhaite être contacté(e) par un conseiller

Nom : Prénom :

N° Adhérent : Adresse :

Code postal : Ville : Profession :

Tél. : e-mail :

Coupon à nous retourner dans une enveloppe, sans l’affranchir à : MUTUELLE VIASANTÉ - Service Communication - Libre Réponse Autorisation N° 10002 – 66959 PERPIGNAN cedex 9

03/2

014

VOTRE SANTÉ A DE L’AVENIR

www.viasante.fr

Mut

uelle

sou

mis

e au

livr

e II

du C

ode

de la

Mut

ualit

é, im

mat

ricul

ée s

ous

le n

° SI

REN

777

927

120

. Si

ège

soci

al :

Mut

uelle

VIA

SAN

TÉ -

PARI

S - 4

2 ru

e G

abrie

l Lam

é - 7

5012

. Doc

umen

t non

con

tract

uel à

car

actè

re p

ublic

itaire

.So

leïa

do C

om

munic

ation.

AVEC MA MUTUELLE VIASANTÉ

Je soigne mon confort à l’hôpital

GARANTIE 1er JOURHOSPITALISATIONDÈS LE 1er JOUR D’HOSPITALISATION :• 17€ d’indemnités par jour en plus de vos remboursements santé

pour régler vos dépenses courantes,• une aide pratique pour organiser votre vie et celle de vos proches.

12/2

014

Viasante_AUD_DEC14.indd 16 25/11/2014 11:57