Peillon sur le point de nommer son ex ?

D. F.

Le Canard enchaîné du mercredi 18 décembre 2013, p. 8.

LE ministre de l’Éducation nationale voulait rogner le traitement des profs deprépa, mais ils l’ont fait reculer en moins de dix jours. Au passage, ils ont

déterré un os dans ses nominations à l’Inspection générale de philosophie, cespostes bien payés et gratifiants. L’info tourne en boucle sur les forums internet deces enseignants en ébullition : le ministre est en mesure de bombarder, d’un jourà l’autre, son ex-épouse, Brigitte Sitbon-Peillon, inspectrice générale.

Chercheuse au CNRS et à l’École pratique des hautes études, cette spécialistede Bergson figure en effet, par un heureux hasard, parmi les trois candidats ad-missibles au poste d’inspecteur général de philo mis au concours par décret du17 septembre 2013.

L’un de ses deux rivaux est Frank Burbage, prof de khâgne au lycée Fénelon,également proche du ministre !

Parmi les dossiers de candidature, le tri des trois finalistes a été opéré par latrès officielle commission consultative de l’inspection générale, composée de 21membres. Mais sa composition a été renouvelée en mars 2013 par un décret dePeillon. Et le classement final des candidats qu’elle établit est consultatif et ne lieen rien le ministre : il peut faire son choix souverain.

En décembre 2012. Peillon avait déjà propulsé au tour extérieur une autre deses proches à l’Inspection générale de philo : Laurence Loeffel, prof de sciencesde l’éducation à la fac de Lille, qui a eu l’heur de soutenir une thèse sur un sujetvoisin de celle du ministre : la morale civique sous la IIIe République. Il venait déjàde la nommer au sein de la commission de trois membres chargée de refonder lamorale laïque à l’école.

Enfin, si un ministre ne peut plus nommer à sa guise son ex ou ses camaradesd’études, on se demande où va la morale républicaine !

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