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PENDANT LE CHANTIER, LA VIE CONTINUE N°09 L’essentiel Le chantier est une étape nécessaire pour réaliser le projet qui va améliorer la qualité du site à terme. Cependant, un chantier sur l’espace public peut être très perturbant pour les usagers (en particulier pour les personnes vulnérables) et pour tous les modes de déplacements (y compris à pied et en vélo). Il sera mieux accepté si l’usager a bien compris les bénéfices générés par cette opération, s’il peut constater que tout est mis en oeuvre pour prendre en considération la vie quotidienne, s’il peut à tout moment signaler un problème à une personne identifiée comme responsable et s’il peut obtenir une réponse adaptée à son besoin. Ainsi, pour un bon déroulement du chantier, les usagers sont associés en amont, les prestations nécessaires à un chantier exemplaire sont anticipées, décrites et chiffrées précisément et la durée du chantier est justifiée. L’entreprise, choisie aussi en fonction de ces critères, s’organise pour protéger ses ouvriers, les usagers, les activités et les patrimoines (en particulier arbres et espaces plantés). Elle prévoit du personnel pour vérifier les protections, assure la propreté et la sécurité sur les lieux et aux alentours et tient à jour sur place toutes les informations essentielles aux usagers.. Pour le porteur de projet, le chantier est la phase où tout le travail se concrétise pour modeler l’espace public et améliorer la vie quotidienne des usagers. Cependant, sur le terrain, la vie continue et les usagers ont parfois du mal à se frayer un passage entre les barrières ou les tranchées, à endurer le bruit et la poussière. Le chantier doit permettre de maintenir au mieux les usages et de fournir des infor- mations sur d’éventuelles interruptions d’accès. Pour mener l’opération à bien, il faut : 1. évoquer le chantier et ses contraintes avec les usa- gers à l’amont du projet pour trouver des pistes d’amé- lioration, 2. lors de la consultation des entreprises, décrire et chif- frer des préconisations claires et précises pour le maintien ou la gestion des circulations des modes actifs, sur l’accessibilité, et sur les mesures de pré- servation des patrimoines, en particulier des arbres conservés, 3. imposer et faire respecter ces préconisations sur le chantier. Un préalable judicieux lors de la consultation : deman- der aux entreprises leurs solutions chiffrées, spécifiques au projet, pour améliorer le bien-être de tous pendant le chantier. Il est nécessaire de prévoir un budget spécifique pour financer ces solutions qui demanderont aux entre- prises du temps et des ressources humaines et matérielles supplémentaires. CETTE FICHE VOUS SERA UTILE POUR En synergie avec les fiches PIÉTONS N°01, USAGES N°07, PATRIMOINES N°15 I. Anticiper le chantier dès la conception du projet II. Mener une concertation et informer avant et pendant le chantier III. Prévoir les étapes nécessaires au bon déroulement du chantier 1) Coordonner tous les intervenants 2) Décrire précisément le chantier et en chiffrer les contraintes dès la phase de consultation des entreprises 3) Noter et valoriser le descriptif et le coût de la « gestion du chantier » dans l’analyse des offres IV. Protéger les personnes, la vie locale et les patrimoines 1) Prise en compte des personnes à mobilité restreinte et des personnes vulnérables 2) Organisation spatiale et temporelle, gestion des usages, de la sécurité et du patrimoine Grenoble

PENDANT LE CHANTIER, LA VIE CONTINUE

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Page 1: PENDANT LE CHANTIER, LA VIE CONTINUE

PENDANT LE CHANTIER, LA VIE CONTINUE

N°09

L’essentielLe chantier est une étape nécessaire pour réaliser le projet qui va améliorer la qualité du site à terme. Cependant, un chantier sur l’espace public peut être très perturbant pour les usagers (en particulier pour les personnes vulnérables) et pour tous les modes de déplacements (y compris à pied et en vélo).Il sera mieux accepté si l’usager a bien compris les bénéfices générés par cette opération, s’il peut constater que tout est mis en oeuvre pour prendre en considération la vie quotidienne, s’il peut à tout moment signaler un problème à une personne identifiée comme responsable et s’il peut obtenir une réponse adaptée à son besoin.Ainsi, pour un bon déroulement du chantier, les usagers sont associés en amont, les prestations nécessaires à un chantier exemplaire sont anticipées, décrites et chiffrées précisément et la durée du chantier est justifiée.L’entreprise, choisie aussi en fonction de ces critères, s’organise pour protéger ses ouvriers, les usagers, les activités et les patrimoines (en particulier arbres et espaces plantés). Elle prévoit du personnel pour vérifier les protections, assure la propreté et la sécurité sur les lieux et aux alentours et tient à jour sur place toutes les informations essentielles aux usagers..

Pour le porteur de projet, le chantier est la phase où tout le travail se concrétise pour modeler l’espace public et améliorer la vie quotidienne des usagers. Cependant, sur le terrain, la vie continue et les usagers ont parfois du mal à se frayer un passage entre les barrières ou les tranchées, à endurer le bruit et la poussière. Le chantier doit permettre de maintenir au mieux les usages et de fournir des infor-mations sur d’éventuelles interruptions d’accès.

Pour mener l’opération à bien, il faut :1. évoquer le chantier et ses contraintes avec les usa-

gers à l’amont du projet pour trouver des pistes d’amé-lioration,

2. lors de la consultation des entreprises, décrire et chif-frer des préconisations claires et précises pour le

maintien ou la gestion des circulations des modes actifs, sur l’accessibilité, et sur les mesures de pré-servation des patrimoines, en particulier des arbres conservés,

3. imposer et faire respecter ces préconisations sur le chantier.

Un préalable judicieux lors de la consultation : deman-der aux entreprises leurs solutions chiffrées, spécifiques au projet, pour améliorer le bien-être de tous pendant le chantier. Il est nécessaire de prévoir un budget spécifique pour financer ces solutions qui demanderont aux entre-prises du temps et des ressources humaines et matérielles supplémentaires.

CETTE FICHE VOUS SERA UTILE POUR

En synergie avec les fiches PIÉTONS N°01, USAGES N°07, PATRIMOINES N°15

I. Anticiper le chantier dès la conception du projetII. Mener une concertation et informer avant et pendant le chantierIII. Prévoir les étapes nécessaires au bon déroulement du chantier

1) Coordonner tous les intervenants2) Décrire précisément le chantier et en chiffrer les contraintes dès la phase de consultation des entreprises3) Noter et valoriser le descriptif et le coût de la « gestion du chantier » dans l’analyse des offres

IV. Protéger les personnes, la vie locale et les patrimoines1) Prise en compte des personnes à mobilité restreinte et des personnes vulnérables2) Organisation spatiale et temporelle, gestion des usages, de la sécurité et du patrimoine

Grenoble

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?Le saviez-vous ?

• Les engins de chantier ont des limites sonores admissibles (article R. 1334-36 du Code de la santé publique).

• Le diagnostic d’accessibilité de la voirie et des espaces publics réalisé en 2013 a montré que les obstacles temporaires liés aux chantiers représentaient plus d’un tiers des obstacles recensés.

• Le volume des branches d’un arbre correspond au volume des racines dans le sol. Pour que l’arbre soit bien protégé, la zone interdite au chantier doit donc couvrir toute la surface à l’aplomb des branches.

I. ANTICIPER LE CHANTIER DÈS LA CONCEPTION DU PROJET

Pour être réalistes et adaptées, toutes les démarches liées au chantier doivent avoir lieu sur le terrain et non en salle.Si possible, prévoir plusieurs étapes et les adapter en fonction des projets.

• Dialoguer avec les commerçants pour comprendre leur fonctionnement et leurs impératifs et s’entendre sur une organisation soutenable pour eux et le chantier : fermeture complète et déviation pour un chantier court, maintien de la circulation alternée…

• Concerter avec les usagers dès les premières phases du projet. Présenter les différentes conséquences (durée, organisation du chantier…) de chacun des scénarios et recenser les éventuels besoins spécifiques des usagers.

• Imposer et vérifier le relevé exhaustif des végétaux par le géomètre (troncs, racines hors sol, largeur de la cou-ronne…). Définir les besoins spécifiques de chaque arbre ou zone de végétation, puis les modules de protection et les mesures de prévention nécessaires (taille), pour les faire chiffrer par l’entreprise qui aura la responsabilité de les installer et de les contrôler tout au long du chantier.

• Réfléchir au phasage du chantier et aux itinéraires de report de déplacements (modes actifs et autres) dès la phase d’avant-projet.

• Déterminer la zone du chantier, préciser les zones à ac-cès restreint et les zones interdites au public. Prévoir la gestion des accès occasionnels dans la zone de chantier.

• Prévoir le fléchage et la matérialisation des accès pour les commerces et les riverains.

• Coordonner le projet avec les autres travaux programmés sur l’espace public (assainissement, réseaux divers…) le plus en amont possible. Il existe à la Métropole un logiciel qui recense tous les travaux à venir sur un espace don-né : penser à inscrire le projet dans ce logiciel.

II. MENER UNE CONCERTATION ET INFORMER AVANT ET PENDANT LE CHANTIER

Le niveau d’information dépend de la complexité du chan-tier. Néanmoins, quel que soit le chantier, il est important d’expliquer les fondements et les modalités d’un projet.

• Informer en AMONT du projetConcertation lors du programme et lors de l’AVP pour détailler les contraintes liées au chantier et trouver le mode opératoire optimum en lien avec les usagers et les acteurs concernés. Informer sur la complexité du chan-tier (qui peut engendrer des modifications dans les dé-lais de travaux initialement prévus).

• Informer sur le site AVANT le chantier• Projets courts (1 semaine) et aux impacts limités

Installer sur la zone de chantier un panneau avec un texte court qui explique et valorise le projet.Les logos des financeurs doivent apparaître sur le panneau (Métro + commune…). Les répartitions finan-cières doivent plutôt figurer dans le journal communal.

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Je prends en compte l’accessibilité• Je communique les informations bien en amont du début du chantier. Je prévois une information sur le site du projet,

mais je la relaie aussi auprès des associations et des usagers : une rue bloquée peut gêner l’accès des personnels de soins (infirmiers, kinés…).

• Pendant le chantier, je prévois au moins un cheminement piéton d’1 m de large (avec des zones de croisement) avec pente et ressauts les plus faibles possibles. Tous les cheminements doivent être continus, signalés de manière simple et lisible (pictogrammes). Il faut aussi flécher un chemin alternatif à la zone de chantier, plus confortable. Enfin, il sera opportun d’aider les personnes âgées ou en situation de handicap à contourner le chantier.

• Je pense à maintenir l’accessibilité, même pendant les petits chantiers, souvent moins bien préparés.• Je propose à toute personne handicapée des promenades de réappropriation des lieux après chantier avec des profes-

sionnels de la locomotion.• Je prévois un budget de parachèvement de l’aménagement pour rectifier tous les problèmes qui pourraient subsister

après la fin des travaux, y compris ceux liés à l’accessibilité.

• Projets à fort impact sur la vie locale - Informer les riverains sur les lieux publics, dans les

journaux communaux… - Informer l’ensemble des habitants via le site internet

de la Métropole et le site de la mairie.

- Transmettre une information précise et lisible du lieu et des dates de réalisation du chantier (textes et cartes). Communiquer sur les caractéristiques du chantier et clarifier son éventuelle complexité.

- Présenter des images du futur aménagement pour que les gens puissent se projeter, comprendre les améliora-tions attendues et, de ce fait, mieux accepter les nui-sances du chantier (illustrations avant et après projet, vues à hauteur d’homme et implantées sur le site, pour bénéficier d’un point de vue en situation).

- Implanter le panneau de chantier avant le début des travaux (pas le jour même ou la veille). Ce panneau doit être visible et lisible par tous et don-ner plusieurs informations.

· QUOI : valorisation du projet. · COMMENT : réponse apportée et impacts.· QUI FAIT QUOI : logos de la Métropole et de la com-

mune, financeurs + entreprises.· QUAND : dates de début et de fin de chantier, durée

en mois et jours.· CONTACT du référent : interlocuteur spécifique avec

un numéro de téléphone et un mail.

· SENSIBILISATION des citoyens à la surveillance : « vous constatez un problème, n’hésitez pas à nous contacter ».

· RAPPEL DE LA LOI : arrêté et informations règlemen-taires.

La maîtrise d’œuvre est responsable de la mise à jour régulière du panneau de chantier, qui est essentielle (pour signaler par exemple une modification des dates des travaux). La MO doit aussi retirer le panneau quand le chantier prend fin.

- Faire un constat d’huissier avant le démarrage des tra-vaux (constat de l’état des façades, des chaussées…).

• Informer et communiquer PENDANT le chantier• Les panneaux d’information sont visibles par tous et

bien fixés pour résister aux aléas de la météo.

• Ils n’encombrent pas les trottoirs et doivent stricte-ment respecter la libre circulation des piétons (largeur du passage : 1,20 m minimum) et des cyclistes (itiné-raire identifié, rappel picto vélo jaune sur la chaus-sée…).

• La communication pour orienter et informer les usagers doit être claire et esthétique : utiliser par exemple les palissades de chantier pour guider la circulation des piétons, les murs extérieurs de la cabane de chantier pour informer sur les travaux en cours ou sur d’autres événements programmés en ville…

Grenoble

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1. COORDONNER TOUS LES INTERVENANTS

La préparation en amont du chantier conditionne sa réussite et permet de diminuer l’impact des travaux en prenant en compte l’intérêt des usagers du site. Des prestations précises, associées à un chiffrage cohérent sur une durée adaptée, garantiront un chantier à impact minimum dans l’intérêt de tous.

• J’adapte les horaires des travaux générant le plus de poussières et de bruit en fonction du contexte (éviter les sorties d’écoles et l’heure du déjeuner devant les restaurants par exemple).

• J‘offre aux entreprises la possibilité de travailler proprement. Je ne leur impose pas seulement des contraintes.

• Je mets l’accent sur la préservation des végétaux et surtout des arbres pendant la phase de chantier. Les arbres ne sont pas « jetables », leur durée de vie est bien supérieure à celle de nos aménagements.

Je contribue à la protection de la santé et de l’environnement

• La maîtrise d’ouvrage (MO) (qui associe la Métropole et la commune) suit le chantier et en particulier le respect des coûts et des délais. - Elle est responsable in fine de la sécurité des biens et

des personnes.- Elle désigne le conducteur d’opération.- Elle édite l’arrêté de chantier.- Elle valide d’éventuelles modifications entraînant des

changements d’usage, de délais ou de coûts.

• La maîtrise d’œuvre (MŒ) réalise les études et dirige les travaux.- Elle produit tout au long du chantier des comptes ren-

dus attestant de l’avancement des travaux, des déci-sions prises et des validations liées, de la sécurité, de la propreté et de la vie du chantier.

- Elle vérifie le contenu (charte graphique et indications) et la pose du panneau chantier (selon les chantiers, le service communication [MO] peut composer le pan-neau avec les informations de l’entreprise, transmises par le MŒ).

- Elle coordonne les travaux.- Elle valide le plan d’installation de chantier et vérifie

qu’il soit bien visible pour les usagers (affichage sur la cabane de chantier, les grilles autour du chantier, les zones d’affichage municipales…).

• L’entreprise réalise les travaux.- Elle est responsable de son chantier, de ses ouvriers et

des ouvrages créés.- Elle désigne un référent de chantier : le chef de chan-

tier est en interaction avec les usagers, il gère les de-mandes propres au chantier en collaboration avec la MŒ.

- Elle s’assure de la sécurité et du respect du plan d’ins-tallation (liaisons piétonnes, marquage, piquetage, clôtures, accès livraison à maîtriser, protection des patrimoines et en particulier des arbres selon préconi-sations, gestion des imprévus, accès d’urgence…).

- Elle est responsable de la propreté du chantier et de ses abords.

- Elle réalise, met en place et suit le panneau de chantier.- Elle garantit l’accessibilité pour tous, le maintien des

cheminements piétons, vélos et autres véhicules (elle prévoit le matériel adapté, la sensibilisation et le coût lié).

• Le coordonnateur sécurité et protection de la santé (SPS) contrôle la sécurité des riverains et des ouvriers sur les chantiers complexes ou conséquents.

• Les usagers vivent le chantier et peuvent intervenir. - Alerter sur un problème de sécurité, de nuisance ou de

propreté. - Signaler les problèmes d’accès ou les besoins particuliers

(déménagement, livraison, PMR…). - Aider le chantier par leur connaissance des lieux et leurs

contacts (accès à l’eau, aux sanitaires…).

III. PRÉVOIR LES ÉTAPES NÉCESSAIRES AU BON DÉROULEMENT DU CHANTIER

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2. DÉCRIRE PRÉCISEMENT LE CHANTIER ET EN CHIFFRER LES CONTRAINTES DÈS LA PHASE DE CONSULTATION DES ENTREPRISES

• Organisation du chantier- Définir la mission de l’agent affecté aux relations avec les usagers et au suivi du chantier, en prévoir le finan-cement. Préciser le temps qui sera consacré par le MOE (suivi de chantier…) et la MO (réunions de chantier).

- Adapter les horaires et le planning des travaux (congés scolaires, week-end…). Ils doivent prendre en compte l’environnement du chantier (arrêt des travaux au mo-ment du déjeuner s’il y a un restaurant à proximité…).

• Accès et circulation- Prévoir des zones de stationnement pour les véhicules

(hors engins) liés au chantier en dehors de la zone de travaux : entreprises, ouvriers, bureau d’études ou maître d’ouvrage… Ne pas aggraver la situation des usagers par un afflux de véhicules liés au chantier : organiser les stationnements, covoiturer, utiliser les transports en commun…

- Prévoir les conditions de circulation : points d’accès, trajets, vitesse…

- Prévoir les accès occasionnels (livraisons, PMR…).

• Matériels et matériaux- Organiser la surveillance des niveaux sonores et vibra-

toires des matériels utilisés : certains peuvent être interdits car leur puissance acoustique est prohibée (groupes électrogènes, matériels de perforation…).

- Prévoir l’implantation des cabanes de chantier, des zones de tri, des zones de stockage des matériaux ou des engins, dans le chantier ou à proximité immédiate (sécurisation et organisation éventuelle des liaisons avec la zone de chantier, gestion des poussières et des pollutions, contrôle du tri…).

• Mesures de protection- Prévoir des mesures de protection contre les bruits et

les poussières.

- Prévoir des mesures de protection du patrimoine exis-tant, notamment du patrimoine végétal.

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3. NOTER ET VALORISER LES SOLUTIONS CHIFFRÉES APPORTÉES PAR L’ENTREPRISE POUR LA « GESTION DU CHANTIER » DANS L’ANALYSE DES OFFRES

Être en particulier vigilant sur les points suivants :

• plan d’installation de chantier (itinéraires proposés, mode de protection des végétaux, gestion des déchets, stockage…) ;

• planning et phasage des travaux. Être objectif sur le temps qu’il faut pour faire les choses, c’est le travail à

faire et non la date de réception qui doit guider le plan-ning. Ne pas faire l’impasse sur les délais de préparation du chantier et son contrôle ;

• descriptif de la mission de relation aux usagers et de sui-vi de chantier, avec chiffrage adapté.

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IV. PROTÉGER LES PERSONNES, LA VIE LOCALE ET LES PATRIMOINES

1. PRISE EN COMPE DES PERSONNES À MOBILITÉ RESTREINTE ET DES PERSONNES VULNÉRABLES (ENFANTS, PER-SONNES ÂGÉES…)

Il est essentiel de préserver un cheminement accessible à tous. La prise en compte des personnes à mobilité ré-duite doit être effective pendant toute la durée du chan-tier (PMR, femmes enceintes, personnes âgées, personnes avec poussette…). Une personne référente est désignée et disponible pour répondre aux demandes, suivre la propreté et la sécurité sur le chantier et veiller à certains points sensibles.

• Conserver au moins un trottoir confortable et accessible afin de maintenir le cheminement piéton sécurisé (adap-ter le phasage travaux en conséquence) :- passage minimum de 1,20 m de large hors tout (à adap-

ter aux usagers sur le site) et de 2,20 m de haut sans obstacle ;

- hauteur portée à 2,50 m en cas de présence d’un écha-faudage.

Il faut imaginer « dérouler un tapis rouge » continu,

visible et repérable avec des zones de transfert sur d’autres cheminements. Une attention particulière doit être accordée aux carrefours ou aux noeuds de complexi-té du chantier.

• Adapter la protection et la continuité des cheminements à l’avancement du chantier.

• Si nécessaire, dévier le cheminement piéton hors du chantier vers un passage accessible et sécurisé, aménagé sur la chaussée ou sur le trottoir opposé. L’obligation de traverser doit être indiquée (visuellement et physique-ment pour les personnes malvoyantes) le plus en amont possible.

• Expliquer et anticiper les jours où l’accessibilité ne peut être assurée pour des raisons de sécurité inhérentes aux travaux à réaliser. Proposer dans ce cas des solutions adé-quates pour les personnes à mobilité restreinte.

2. ORGANISATION SPATIALE ET TEMPORELLE, GESTION DES USAGES, DE LA SÉCURITÉ ET DU PATRIMOINE

• Préserver les activités et les usages : commerces, ar-tisans, travailleurs…Le chantier ne vient pas pénaliser la vie locale, il vient l’améliorer (cadre de vie, dynamisme…). Les usagers vont récupérer plus que ce qu’ils perdent : il est important de parler du gain au niveau des USAGES.

• Prendre en compte la spécificité des commercesLes chantiers peuvent fragiliser les commerces alors même que conserver ceux-ci dans les centres villes et les centres bourgs est essentiel. Il est important de prendre en compte les enjeux propres aux commerçants et de mener avec eux des réunions aux phases avant-projet, fin d’avant-projet et avant le chantier, pour les aider à limiter au mieux les impacts du chantier :

- mettre en place des enquêtes de circulation pour esti-mer le trafic existant ;

- étudier l’impact des différents phasages sur le temps de parcours de tous les usagers, tous modes confon-dus.

• Limiter les nuisancesLa réduction des nuisances environnementales (en assurant la propreté, en diminuant les poussières, en gérant les déchets, en protégeant l’environnement et

le patrimoine) a pour objectif de minimiser l’impact des chantiers sur leur environnement.

- Agir sur les horaires de chantier (en fonction des usa-gers / du contexte).

- Limiter les nuisances sonores : utilisation de ma-tériel adapté (comme le matériel électrique, moins bruyant), mise en place de palissades fermées, ins-tallation de murs anti-bruit temporaires…

- Limiter les poussières générées par le chantier (arro-sage, limitation des travaux générant de la poussière par grand vent…) et adapter les horaires des travaux en fonction de la fréquentation.

- Bien identifier les contraintes des usagers en amont et les prendre en compte.

- Faciliter la gestion de la propreté générale des chan-tiers : ne pas imposer que des contraintes aux entre-prises, leur donner les moyens de travailler propre-ment (propreté = images de marque de l’entreprise / responsabilité de l’entreprise).

! Attention à ne pas reporter tous les chantiers com-plexes en été car les entreprises ne peuvent tout gérer : c’est aussi leur période de congé !

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• Maintenir les circulations (VL et modes actifs), les livraisons et les stationnementsLa présence d’un chantier peut modifier un itinéraire et perturber une logique de déplacement. Cette transfor-mation de l’environnement peut générer des difficultés majeures pour certains usagers.

• Pour sécuriser les déplacements aux abords de la zone de travaux, les entreprises, en lien avec la MOE s’en-gagent :- à informer les usagers en amont pour leur permettre

de modifier leurs déplacements ou d’envisager d’autres modes de transport ;

- à signaler les déviations pour les piétons et les cycles (panneaux, marquage au sol…) ;

- à installer des clôtures (fixes de préférence) dès l’ar-rivée de matériels et des matériaux. Les entreprises sont responsables de la mise en place, du maintien et de l’adaptation de ces installations (continuité des clôtures, alignement, stabilité…), même en dehors des heures d’activités du chantier. Elles garantissent le maintien des protections des arbres et de la végé-tation ;

- à afficher, sur place, un numéro d’appel en cas de pro-blème le week-end.

• Élaborer des plans de déviation tous modes :- penser à des plans de déviation piétons et vélos,

pas seulement voitures (possibilité d’implanter des bandes de guidage jaunes pour piétons, des picto-grammes vélo jaunes sur chaussée…) ;

- ne pas traiter la circulation que sur les points durs. Réfléchir aux nouveaux plans de circulation à une échelle plus large, pour dévier les usagers le plus en amont possible du chantier (sachant tout de même que l’usager va toujours au plus court) ;

- mettre en place des limitations de vitesse adaptées et des radars pédagogiques à l’approche du chantier ;

- prévoir une signalétique permettant aux usagers piétons et cycles de repérer les cheminements tem-poraires (attirer leur attention sur la déviation). Les panneaux et leur piétement doivent être positionnés en dehors du cheminement ;

- travailler sur la signalétique pour indiquer les nou-veaux arrêts de transports en commun.

• Protéger les patrimoines et l’environnementLa réglementation actuelle de protection des éléments patrimoniaux, notamment du patrimoine arboré, ne fonctionne pas : trop souvent, les arbres ne survivent pas au chantier.

Améliorer la prise en compte des végétaux est possible.• En phase de conception :

- le problème réside déjà dans la conception de la pro-tection. Implanter une bordure à 30 cm du pied de l’arbre posera toujours des problèmes ;

- le problème se pose aussi pour les limites. On peut aisément les tracer sur un plan, mais elles sont plus faciles à franchir dans la réalité, d’où l’importance de mettre en place une limite physique (barrière). Un contrôle régulier du chantier est alors nécessaire.

• En phase de consultation des entreprises :- dans le DCE, indiquer les contraintes et les points

durs et préciser les pénalités encourues ;

- indiquer la procédure prévue en cas d’atteinte à l’arbre (racines coupées, charpentière abimée…) ;

- penser à l’élagage préventif, cela évitera de casser des branches pendant le chantier.

• En phase de chantier :- le MO, et non l’entreprise, fixe le périmètre de pro-

tection ;

- la protection des troncs est déjà bien prise en compte, celle des racines et du houppier est plus complexe ;

- le marquage et le plan de marque des arbres à abattre doivent être compréhensibles par tous ;

- la valeur écologique de l’arbre mais aussi le montant de la pénalité en cas d’abattage doivent être claire-ment établis ;

- attention au tonnage des engins qui ont accès à l’en-tourage proche des arbres (des engins trop lourds peuvent tasser et compacter le sol).

! Attention : les précautions liées à l’état sanitaire des arbres durant le chantier sont importantes : ainsi, si on travaille à proximité de platanes, des mesures sanitaires seront prises pour éviter la propagation du chancre co-loré. Les mesures indispensables doivent être anticipées et décrites et leur coût chiffré par les entreprises.

Page 8: PENDANT LE CHANTIER, LA VIE CONTINUE

Extrait du compte rendu de la visite sur la commune de Meylan, le 20 mai 2016.Visite organisée dans le cadre des groupes de travail politiques pour l’élaboration du Guide des espaces publics et de la voirie.

le mot des communes

BIBLIOGRAPHIE

• Règlement intercommunal de voirie – Grenoble-Alpes Métropole• Communication : chantiers de la Métropole – Grenoble-Alpes Métropole

EXPERTS DE LA MÉTROPOLE

• Service Conservation du domaine public • Service Conduite d’opération

Pour en savoir plus

« La nature est omniprésente sur le quartier des Béalières. Elle a constitué l’ossature du projet d’aménagement. La rigueur dans la gestion du chantier a contribué au respect de cet environnement :

- les îlots résidentiels et les espaces publics (places, cheminements, espaces de liaisons…) sont venus s’insérer dans la trame végétale d’origine. Cette dernière a dicté l’orientation du plan d’aménagement ;

- les béals sont des petits ruisseaux qui ont donné leur nom au quartier. Ils sont repré-sentatifs de l’histoire des lieux. Présents à l’origine, ils ont été protégés, avec toute leur végétation de berge, derrière des barrières fixes de 3 m de haut pendant toute la durée des chantiers. Une fois les chantiers terminés et les barrières retirées, la nature était présente et les constructions intégrées au milieu de cet écrin de biodiversité. »

Extrait des comptes rendus des comités techniques des 16 octobre 2015 et 5 février 2016.Comités organisés dans le cadre de l’élaboration du Guide des espaces publics et de la voirie.

le mot des techniciens

« Il est essentiel de bien accompagner le changement :

- expliquer le projet et les raisons du changement, accompagner le chantier. Transformer cette période difficile en moment de convivialité,

- imaginer les modalités de participation des habitants au chantier. »