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Percnoptère info n° 10/11 - LPO Mission Rapaces - décembre 2009 Sommaire Impliqué depuis le retour de l’espèce dans l’Aude à la fin des années 90, j’ai pu mesurer les limites des nombreuses actions de suivi et de protection entreprises par les uns et les autres quand celles-ci sont confrontées à des cas de mortalité. La population audoise, qui compte 3 couples, a connu plusieurs cas de mortalité dont la majorité ont fait l’objet d’enquêtes, d’autopsies et d’analyses. En faisant le bilan de ces différents cas, il semble que le seul empoisonnement avéré ne visait pas intentionnellement les rapaces. Les cas d’intoxications sont très probablement la conséquence de l’utilisation de produits sanitaires ou phytosanitaires dans des pratiques courantes autorisées ou non. Reste, toutefois, 3 cas de mortalité de poussins dont les résultats d’analyses n’ont rien révélés, un cas de variole sur un adulte et, pour finir ce triste tableau, une percussion d’un adulte avec une improbable antenne radio de véhicule ! Le Vautour percnoptère, de part son mode alimentaire, est particulièrement exposé aux effets néfastes liés aux différentes pratiques humaines. Cette vulnérabilité est encore accrue quant il s’agit d’utilisations irresponsables de poisons pour l’élimination de prédateurs ou «du chien du voisin», dont les effets sont susceptibles d’entraîner des empoisonnements en chaîne sur de nombreuses espèces. Si grâce aux nombreuses actions menées, par les uns et les autres en faveur des Vautours percnoptères, nous avons pu remédier en partie à un certain nombre de difficultés que rencontre l’espèce, il nous reste quasiment tout à faire concernant les problèmes sanitaires au sens le plus large. Il serait illusoire de penser que ce type de situation soit réservé à des particularités locales: la simple utilisation de poison par une seule personne à un endroit donné est en mesure de mettre à bas des années de travail et d’espoir ! Face à cette problématique, la LPO Aude a entrepris, en relation avec le réseau « Vigilance-poison », au niveau national, une démarche auprès de l’ONCFS et de la DDEA afin de faire un état de la situation et des moyens disponibles pour y remédier. Une réunion de concertation a ainsi été programmée avec tous les organismes départementaux concernés afin d’établir un plan d’actions à la hauteur de l’enjeu, qui dépasse amplement la seule protection des Vautours percnoptères. Il apparaît que si l’emploi des produits chimiques, s’accompagne encore trop souvent d’une méconnaissance des risques, voire de la pure inconscience ou de la bêtise…, il nous appartient d’alerter l’opinion par la diffusion d’informations, la sensibilisation des acteurs et la programmation de plans d’actions concertés... Yves Roullaud LPO Aude Rappel du suivi de la reproduction en 2008 et perspectives 2 Le difénacoum fait son retour 4 Nidification dans les Alpilles 5 Bilan synthétique de la reproduction en 2009 6 Equarrissage naturel: un assouplissement de la règlementation 8 Point d’information sur la Cotisation Vo- lontaire Obligatoire 9 International Un plan d’actions international 10 Sensibilisation Convention pour la protection du Vautour perc- noptère 12 Publications 13 Un nouveau sentier de découverte dans les Hautes-Pyrénées 14 Des nouvelles de l’Hérault 15 Placettes d’alimentation 16 Du nouveau sur les sites Internet 16 Appel à contribution 16 Percnoptère Info n°10/11 - décembre 2009 - 1

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Bulletin de liaison des acteurs de la conservation du vautour percnoptère en France

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Percnoptère info n° 10/11 - LPO Mission Rapaces - décembre 2009

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Sommaire

Impliqué depuis le retour de l’espèce dans l’Aude à la fin des années 90, j’ai pu mesurer les limites des nombreuses actions de suivi et de protection entreprises par les uns et les autres quand celles-ci sont confrontées à des cas de mortalité. La population audoise, qui compte 3 couples, a connu plusieurs cas de mortalité dont la majorité ont fait l’objet d’enquêtes, d’autopsies et d’analyses. En faisant le bilan de ces différents cas, il semble que le seul empoisonnement avéré ne visait pas intentionnellement les rapaces. Les cas d’intoxications sont très probablement la conséquence de l’utilisation de produits sanitaires ou phytosanitaires dans des pratiques courantes autorisées ou non. Reste, toutefois, 3 cas de mortalité de poussins dont les résultats d’analyses n’ont rien révélés, un cas de variole sur un adulte et, pour finir ce triste tableau, une percussion d’un adulte avec une improbable antenne radio de véhicule ! Le Vautour percnoptère, de part son mode alimentaire, est particulièrement exposé aux effets néfastes liés aux différentes pratiques humaines. Cette vulnérabilité est encore accrue quant il s’agit d’utilisations irresponsables de poisons pour l’élimination de prédateurs ou «du chien du voisin», dont les effets sont susceptibles d’entraîner des empoisonnements en chaîne sur de nombreuses espèces. Si grâce aux nombreuses actions menées, par les uns et les autres en faveur des Vautours percnoptères, nous avons pu remédier en partie à un certain nombre de difficultés que rencontre l’espèce, il nous reste quasiment tout à faire concernant les problèmes sanitaires au sens le plus large. Il serait illusoire de penser que ce type de situation soit réservé à des particularités locales: la simple utilisation de poison par une seule personne à un endroit donné est en mesure de mettre à bas des années de travail et d’espoir ! Face à cette problématique, la LPO Aude a entrepris, en relation avec le réseau « Vigilance-poison », au niveau national, une démarche auprès de l’ONCFS et de la DDEA afin de faire un état de la situation et des moyens disponibles pour y remédier. Une réunion de concertation a ainsi été programmée avec tous les organismes départementaux concernés afin d’établir un plan d’actions à la hauteur de l’enjeu, qui dépasse amplement la seule protection des Vautours percnoptères. Il apparaît que si l’emploi des produits chimiques, s’accompagne encore trop souvent d’une méconnaissance des risques, voire de la pure inconscience ou de la bêtise…, il nous appartient d’alerter l’opinion par la diffusion d’informations, la sensibilisation des acteurs et la programmation de plans d’actions concertés...

Yves RoullaudLPO Aude

Rappeldusuividelareproductionen2008etperspectives 2

Ledifénacoumfaitsonretour 4 Nidification dans les Alpilles 5

Bilan synthétique de la reproduction en2009 6

Equarrissagenaturel:unassouplissementdelarèglementation 8

Point d’information sur la Cotisation Vo-lontaireObligatoire 9

International Un plan d’actions international 10

SensibilisationConvention pour la protection du Vautour perc-noptère 12Publications 13Un nouveau sentier de découverte dans les Hautes-Pyrénées 14Des nouvelles de l’Hérault 15 Placettes d’alimentation 16 Du nouveau sur les sites Internet 16 Appel à contribution 16

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Rappel du suivi de la reproduction du Vautour

percnoptère en France, en 2008 et perspectives

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En 2008, le suivi des couples reproducteurs de Vautours perc-noptères laissait apparaître que la population française voyait ses effectifs, globalement, tou-jours progresser. Grâce aux ef-forts consacrés, ce nécrophage migrateur regagnait du terrain en France. En l’espace de 9 ans, l’espèce enregistrait une pro-gression de 22 %. En 2008, elle comptait 86 couples contre en-viron 70 en 1999. Les résultats de sa reproduction en France, ces dernières années, repré-sentaient une lueur d’espoir.

La population du Sud-est

Dans le Sud-est de la France, le programme de baguage/marquage, initié par Max Gal-lardo depuis 1997, révélait une stabilisation de la progression des effectifs de Vautours per-cnoptères avec 20 couples territoriaux, 15 couples repro-ducteurs et 14 jeunes à l’envol.

La population du Sud-est (20 couples territoriaux) démon-trait donc une tendance de progression moindre (particu-lièrement ces cinq dernières années où les effectifs os-cillent entre 17 et 20 couples). En 2008, le noyau originel de Basse-Provence (Vaucluse) en-registrait le recrutement d’un nouveau couple reproducteur (7 couples reproducteurs en 2006; 5 couples reproducteurs en 2007, 6 couples reproduc-teurs en 2008) et confirmait ainsi son importance pour la population du Sud-est médi-terranéen. Parallèlement nous relevions l’arrivée de nouveaux couples et individus (Baron-nies, Diois, ou encore Verdon). Nous constations donc de l’ex-tension de l’aire de présence du Vautour percnoptère sur des sites historiques jusqu’alors abandonnés et dans des zones auparavant marginales. On no-tait également en 2008, et sur

l’ensemble de la population du Sud-est, des paramètres de reproduction en légère hausse.

La population des Pyrénées

Parallèlement sur l’ensemble du massif Pyrénéen, 66 cou-ples étaient recensés dont 54 couples reproducteurs qui ont produit 53 jeunes à l’envol.Le nombre de couples recen-sés en 2008 confirmait une évolution positive de la popula-tion de Vautours percnoptères dans les Pyrénées françaises.

L’année 2008 se révélait particu-lièrement productive avec 53 jeu-nes à l’envol contre, en moyen-ne, 43 jeunes/an depuis 2003.

Globalement, la distribution évoluait peu, elle restait pour l’essentiel occidentale (57% de ses effectifs sont dans le département des Pyrénées-Atlantiques). Avec le canton-

Récapitulatif de la reproduction dans le Sud-est de la France d’après Max Gallardo

Récapitulatif de la reproduction dans les Pyrénées d’après Erick Kobierzycki

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Rappel du suivi de la reproduction du Vautour

percnoptère en France, en 2008 et perspectives

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nement renouvelé une nou-velle année d’un couple dans les Pyrénées-Orientales et de 3 couples dans le département de l’Aude, nous pouvions confirmer une distribution/représentati-vité de l’espèce sur l’ensemble des départements du versant nord du massif des Pyrénées avec néanmoins des effectifs plus limités dans la partie la plus orientale. En 2008, les opérations de baguage étaient concentrées sur la seule zone du Parc National des Pyrénées. En effet, le baguage n’avait pas pu être programmé dans le département de l’Aude (inacces-sibilité de l’aire) et les autres dé-partements orientaux (Mise en œuvre du réseau de bagueurs en cours). Ainsi, 10 jeunes avaient été bagués en Ossau et Aspe. De plus, un jeune oiseau récupéré fin septembre 2007 et qui avait passé l’hiver et le printemps 2008 au centre de soins Hegalaldia, avait été ba-gué puis relâché sur un dortoir du Pays Basque. Par ailleurs, les deux dortoirs du Pays Basque, distants de 7 km, avaient à nou-veau fait l’objet de suivis dans les Pyrénées françaises en 2008.

Vers un second plan d’actions national

Ce constat d’évolution plutôt fa-vorable de la population françai-se du Vautour percnoptère doit être mis en parallèle du statut très préoccupant de ses popu-lations dans l’ensemble de son aire de distribution endémique. Dans ce contexte, il importe de poursuivre les actions engagées lors du premier Plan National de Restauration en faveur du Vautour percnoptère. Ainsi, le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) a conclu le 06 janvier 2009, lors de la pré-sentation des résultats du PNR (5 ans d’exercice), par la LPO, de l’absolue nécessité de program-mer un second plan d’actions national et ceci, considérant :• d’une part les résultats excep-tionnels du premier plan d’actions, • et d’autre part le sta-

tut très préoccupant de l’es-pèce à l’échelle mondiale.De plus, le CNPN a approuvé la suggestion que le second plan d’actions conduise à la pour-suite des efforts déjà engagés sur l’édification d’un réseau de placettes d’alimentation en faveur de l’espèce mais également qu’il permette la réalisation d’un programme de suivi du Vautour percnoptère lors de ses étapes migratoires et d’hivernage en Afrique… Par ailleurs, outre, les résultats particulièrement satisfaisants du premier plan national de restauration et du programme LIFE qui y était associé, ce qui est aussi remarquable c’est la dynamique qui s’y est ex-primée, entres autres par :• le recrutement de surveillants, • l’implication d’acteurs locaux, • la diffusion d’informations, • la création d’évènements,• et la mise à disposition de compétences et d’outils. Non seulement, le premier plan a proposé un cadre opportun aux opérateurs qui ont pu, entre autres convenir avec des usa-gers de l’espace (tels que les pratiquants de sports de pleine nature) de la mise en œuvre d’accords contractuels,…, mais également il a permis de conso-lider le réseau qui œuvre pour l’espèce. Ce réseau s’étend au-delà de nos frontières puisqu’il rassemble différents experts européens impliqués dans la conservation de l’espèce et, plus globalement, des rapaces nécrophages. Il apparaît donc primordial que le prochain plan national d’actions propose un cadre d’actions qui préserve l’enthousiasme et le dynamisme du réseau qui œuvre pour la sauvegarde du Vautour perc-noptère sur l’ensemble de son aire de répartition en France. Il devra permettre de poursuivre les actions engagées, d’exploiter les bénéfices et les enseigne-ments du précédent plan en veillant à une dotation équitable des ressources et des moyens, en fonction des différentes problématiques territoriales.

Récapitulatif de la reproduction dans le Sud-est de la France d’après Max Gallardo

Récapitulatif de la reproduction dans les Pyrénées d’après Erick Kobierzycki

Ainsi, le Ministère de l’Ecologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM), en charge des plans d’actions, a mandaté en août 2009, à l’occa-sion d’un appel d’offre, un bu-reau d’études pour la rédaction du second plan d’actions. Selon le prévisionnel du MEEDDM, ce nouveau plan d’actions devrait être rédigé, dans sa version définitive pour la fin avril 2010.

Pour finir, l’instauration d’un Plan d’Actions International (cf. article « Un plan d’actions international pour le Vautour percnoptère ») devrait per-mettre de compléter le dispo-sitif national par l’assurance d’une plus grande cohérence des actions déployées en Eu-rope en faveur de l’espèce. Il constituera un axe multilaté-ral de collaboration internatio-nale propice à faire valoir les enseignements des différents programmes de conservation de l’espèce et, espérons le, à stopper les phénomènes de régression du Vautour perc-noptère en Europe et au-delà…

Pascal Orabi, LPO Mission Rapaces

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Le difénacoum fait son retourAttention, la Directive 2009/70/CE de la Commission Européen-ne, du 25 juin 2009, classe le difénacoum, pesticide coumari-nique à action anticoagulante, dans les produits phytophar-maceutiques ! Cette directive autorise donc le difénacoum en usage phytosanitaire ex-térieur (en caisses d’appâts contre le surmulot) avec pour date d’effet le 1er juillet 2010. Le difénacoum, avec une DL50 de 1,8mg/kg, est très toxique pour les organismes aquati-ques, les mammifères et les oiseaux. L’accoutumance des micromammifères aux anticoa-gulants a conduit à l’homolo-gation de produits de plus en plus toxiques et l’utilisation du difénacoum comme de la bro-madiolone ou pire encore le brodifacoum, en plein champ laisse dubitatif quant aux conséquences sur la faune sau-vage non ciblée ! Nos craintes ne se limitent pas à l’usage en extérieur du difénacoum, mais également du brodifcoum car, en février 2009, les vingt sept états membres de l’Union Euro-péenne ont évoqué la révision du statut de ce dernier produit, encore plus toxique, en vue également de son inscription à l’annexe 1 de cette directive. Son éventuelle inscription signi-fierait qu’il pourrait aussi être autorisé en usage extérieur.

L’usage de ces rodenticides toxiques pour réguler les po-pulations de micromammifè-res « cibles » et jugés nuisibles sur les terres agricoles accroît donc simultanément les risques d’empoisonnement secondaire de la faune sauvage. Différen-tes études démontrent que les rapaces, souvent charognards, se retrouvent contaminés par

ces anticoagulants en consom-mant des proies mortes empoi-sonnées. Dans les années 80, l’utilisation de la bromadiolone pour la lutte contre le campa-gnol terrestre a d’ailleurs failli causer l’extinction des Milans royaux et seuls des plans de conservation drastiques ont pu éviter cette tragédie. La bromadiolone a d’ailleurs été retirée de la liste des substan-ces autorisées au niveau euro-péen, et les produits à base de bromadiolone ne seront plus autorisés en extérieur à partir de 2011. L’utilisation en ex-térieur du Difénacoum et du bromadifacoum, en remplace-ment de la bromadiolone, aura donc des conséquences iné-vitables sur la faune sauvage et notamment sur les popula-tions de rapaces nécrophages.

La LPO a donc attiré l’atten-tion des ministres de l’Agri-culture et de l’Environnement pour interdire définitivement le difénacoum, mais égale-

ment la bromadiolone et le brodifacoum en usage exté-rieur. Elle a été rejointe par FNE pour obtenir cette inter-diction d’usage de ces toxiques anticoagulants dans la nature.

Alors que 2010 sera l’année de la biodiversité et que la loi Grenelle I a fixé l’objectif de réduction de 50% des pestici-des, il est urgent de mettre en place des plans de suppression progressifs de tous les anticoa-gulants encore utilisés dans la nature, en les remplaçant par des méthodes alternatives non chimiques, comme cela a été réalisé avec succès dans le cas du ragondin et du rat musqué.

Pascal Orabi, LPO Mission Rapaces

Vautours percnoptères morts à l’aire. juillet 06 Photo. LPO Grands Causses

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Nidification dans les Alpilles: l’espoir retrouvé!

Couple des Alpilles sur une placette des Alpilles Photo. CEEP

Le couple a été contacté à de nombreuses reprises sur un char-nier des Alpilles, ce qui souligne la pertinence de ces apports.

Cécile PonchonCEEP

En 1987, le massif des Alpilles comptait 6 couples territo-riaux de vautours percnoptè-res. En 2001, plus qu’un seul couple fréquentait les lieux, soit un effondrement de l’or-dre de 90% de la population locale en l’espace de 14 ans. 2004 aura été la dernière an-née de reproduction aboutie. La fréquentation depuis 2007 d’une placette d’alimentation des Alpilles, mise en place durant le programme LIFE « Restauration du vautour percnoptère dans le Sud-est de la France », par deux individus appariés avait redonné de l’espoir aux observateurs et amoureux des vautours. En 2008, enfin, la nidification de l’espèce est confirmée avec l’envol d’un jeune en août, après 3 ans d’échec systématique. En 2009, pour la deuxième année consécutive, le couple des Al-pilles a donné un jeune à l’envol. Il a été bagué le 10 juillet par Max Gallardo en présence d’élus locaux et d’agents ONF afin de les sensibiliser à l’importance des placettes d’alimentation pour le maintien de l’espèce.

Baguage du jeune des Alpilles en 2009Photo. CEEP

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Bilan synthétique du suivi de la reproduction du

Vautour percnoptère en France, en 2009En 2009, les premiers ré-sultats du suivi des cou-ples reproducteurs de Vau-tours percnoptères laissent apparaître un bilan mitigé.La population française voit ses effectifs décroître avec 82 cou-ples territoriaux, 67 couples reproducteurs et 50 jeunes à l’envol. Ce bilan confirme nos craintes de progression néga-tive de la population française de Vautours percnoptères et ceci dans le contexte de ré-gression généralisée de ses ef-fectifs dans le monde, depuis ces 40 dernières années. Ainsi si ces dernières années, nous constations une évolution po-sitive des effectifs de Vautours percnoptères en France de plus de 15% en 6 ans (86 couples en 2008 contre 76 en 2003) ou de 42% en 10 ans (61 couples en 1998), il est à craindre que 2009 marque un changement dans la dynamique de la po-pulation française de l’espèce…

Dans le Sud-est de la France, le programme de baguage/marquage, initié par Max Gal-lardo, révèle une légère baisse des effectifs de couples terri-toriaux (17 en 2009 contre 20 en 2008) et une amélioration du succès de reproduction (17 couples reproducteurs et 16 jeunes à l’envol en 2009 contre 17 couples reproducteurs et 15 couples à l’envol en 2008). La population du Sud-est confirme donc une tendance de progres-sion moindre (particulièrement ces sept dernières années où les effectifs oscillent entre 17 et 20 couples). Le nombre d’oiseaux erratiques non ter-ritoriaux qui, chaque année, était en progression présente désormais une courbe plutôt régressive avec en corollaire une baisse des observations du Vautour percnoptère sur certains sites historiques ou plus récemment prospectés par l’espèce (Baronnies, Gard).

Évolution des effectifs de la population française

Photo. David Fajardo

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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Couples territoriauxCouples reproducteursCouples producteursJeunes à l'envol

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Bilan synthétique du suivi de la reproduction du

Vautour percnoptère en France, en 2009

Synthèse des données de la saison 2009 de reproduction du Vautour percnoptère dans le Sud-est de la France et dans les Pyrénées d’après les bilans de Max Gallardo et d’Erick Kobierzycki

Dans les Pyrénées, la popula-tion voit ses effectifs décroître avec 65 couples territoriaux, 51 couples reproducteurs et 34 jeunes à l’envol. Le nombre de couples recensés en 2009 apparaît relativement stable et globalement, la distribu-tion évolue peu. En effet, la population de Vautours perc-noptères reste pour l’essentiel occidentale (55% de ses effec-tifs sont dans le département des Pyrénées-Atlantiques).

Par ailleurs, contrairement au

Sud-est de la France, nous constatons dans les Pyré-nées, une décroissance in-quiétante de tous les pa-ramètres de reproduction. Outre la survenue d’évènements climatiques et stochastique, ces derniers résultats trés miti-gés suggèrent la persistance de sources de nuisances et de per-turbations qu’il convient d’iden-tifier et de juguler urgemment.Le caractère impérieux des ré-ponses à apporter tient dans le fait que l’espèce se trouve dans une logique de population à fai-

ble effectif où toute disparition d’individus peut devenir drama-tique pour la survie de l’espèce

Pascal Orabi, LPO Mission Rapaces

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Equarrissage naturel: un assouplissement de la règlementation

L’évolution catastrophique des populations de vautours en Europe et dans le monde, im-plique que les questions de sauvegarde de ces éléments de la biodiversité soient por-tées à une échelle biogéogra-phique car l’intégrité et la pé-rennité de ce patrimoine sont intimement liées à la nature des choix faits dans chaque pays, quant à la nature et l’in-tensité des actions engagées par les pouvoirs publics mais également la société civile. La première dimension est, sans nul doute, celle de la réponse législative et réglementaire à apporter à la question « no-tre patrimoine est-il ou non en danger ou en risque de l’être », et donc à la prise, ou non, d’une décision administrative en ma-tière de protection de la nature.

C’est en réponse à la situation très préoccupante des popula-tions de vautours en Espagne que la SEO, la LPO et BirdLife ont décidé d’allier leurs efforts. Rappelons succinctement, que suite à la fermeture ac-célérée des aires d’alimenta-tion de rapaces nécrophages (muladares) dans différen-tes autonomies espagnoles, la plupart des populations de ces oiseaux ont payé un lourd tribu, vicitime de la faim...

La SEO, la LPO et BirdLife ont, en conséquence, proposé l’amendement de l’article 23 du règlement (CE) n°1774/2002 qui après son entrée en vi-gueur le 1er mai 2003 a fait l’objet d’un rapport d’évalua-tion de la Commission des Communautés Européennes. Ce rapport, daté du 10 juin 2008, proposait l’examen des résultats du règlement (CE) n°1774/2002 et des modifica-tions de ses articles constitutifs.

Ce règlement n°1774/2002 de la Commission Européenne est

une réponse de la Commission des Communautés Européen-nes aux crises d’épizooties (fiè-vre aphteuse, encéphalopathies spongiformes transmissibles telles que l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), pes-te porcine, …) qui ont marqué l’Europe ces dernières années.

Il permet à la Commission Européenne de garantir:

• un niveau de sécurité élevé dans l’ensemble de la chaîne de production et de distribu-tion: «de la ferme à la table». • un niveau de traçabilité éle-vé pour les consommateurs.• la compétitivité des filiè-res d’élevages européens et ainsi de préserver les échanges commerciaux in-tra- extra communautaires.

Ce règlement prévoit, entres autres questions, des déroga-tions permettant le nourrissage, à partir de matières de catégorie 1* , des oiseaux nécrophages protégés, menacés et vivants dans leurs habitats naturels.

Les propositions d’amendement ainsi présentées visaient une meilleure gestion des cadavres en optimisant leur utilisation par un plus grand nombre de nécrophages (toutes espèces confondues) et en conséquen-ce de permettre une plus gran-de accessibilité des ressources alimentaires produites locale-ment pour la faune sauvage.

Ainsi le nouveau règlement (CE) n° 1069/2009 du Parle-ment et du Conseil Européen, du 21 octobre 2009, abroge le règlement (CE) n°1774/2002. Il prévoit désormais non seu-lement, la possibilité d’utiliser des matières de catégorie 1 pour l’alimentation des espè-ces d’oiseaux nécrophages me-nacées d’extinction ou proté-gées mais également d’autres

*Sous produits animaux présentant un risque : • à l’égard du prion,• un risque inconnu• un risque lié à l’utilisation de subs-tances interdites ou à des contamina-tions de l’environnement

espèces de nécrophages tels que les mammifères mena-cés qui, comme l’Ours brun ou encore le Loup, peuvent être nécrophages et dont la législa-tion ne prévoyait, jusqu’alors, aucune dérogation particulière.Les mesures d’application auto-risant désormais l’utilisation de ces matières de catégorie 1 pour nourrir des animaux dans les régimes pastoraux extensifs ou pour nourrir d’autres espè-ces carnivores, comme l’Ours et le Loup s’inscrivent dans les objectifs de la Communauté en matière de promotion de la biodiversité, tels qu’ils sont énoncés dans la communica-tion de la Commission du 22 mai 2006 intitulée «Enrayer la diminution de la biodiversité à l’horizon 2010 et au-delà».

En revanche, la proposi-tion d’insertion, par la SEO,d’un article qui prévoit que la collecte des cadavres issus des élevages ne soit pas assurée dans certains périmètres Na-tura 2000, n’a pas été retenue.

Ce nouveau règlement entre en vigueur le vingtième jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l’Union européenne. Il est applicable à partir du 4 mars 2011, et rendu obligatoire dans tous ses élé-ments et directement applicable dans tous les États membres.

Espèrons que cet assouplisse-ment offrira de plus grandes possibilités à la SEO pour faire évoluer le cadre règlementaire de l’équarrissage en Espagne.

Pascal Orabi, LPO Mission Rapaces

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Point d’information sur la Cotisation Volontaire Obligatoire

La Cotisation Volontaire Obli-gatoire (CVO) imposée aux éleveurs de petits ruminants succite des interrogations sur son caractère obligatoire et sur l’éventuelle incidence qu’elle aurait sur la décision des éle-veurs à adhérer aux program-mes de ravitaillement des pla-cettes d’alimentation en faveur des rapaces nécrophages. Même si le niveau de cotisa-tion apparaît négligeable en 2009, il risque de devenir plus contraignant au gré des années pour les éleveurs qui adhèrent aux programmes de ravitaille-ment des placettes d’alimen-tation. En effet, il est à crain-dre d’assister, dès 2010, à une démobilisation des éleveurs volontaires mais également au renoncement des éleveurs qui souhaitaient y adhérer. Dans cette configuration, la LPO a questionné le minis-tère sur la faisabilité, à partir de 2010, d’une minoration de la CVO pour les éleveurs qui participent aux programmes de conservation des rapa-

ces nécrophages protégés et qui bénéficient donc chez eux d’un système de traitement des cadavres reconnu par ar-rêté préfectoral. Il apparaît : 1. que le montant de la CVO sera effectivement revu à la hausse dès 2010 mais très certainement pas chaque an-née et surtout, il semble qu’à terme le montant n’excède pas 30% du coût de l’équarrissa-ge (contre 15% aujourd’hui).2. qu’il appartient aux instan-ces professionnelles (Inter-bev-Cniel-Anicap) de décider d’établir, dans un nouvel ac-cord interprofessionnel, des montants de CVO différents d’un éleveur à l’autre ou d’une région à l’autre. Mais il est à craindre que cela ne créé un précédent et après que chaque éleveur fasse valoir sa situa-tion particulière pour justifier un montant moindre de coti-sation. D’ores et déjà, dans l’Aveyron, la Lozère et la Drô-me des éleveurs ont adressé un courrier aux représentants

Photo. David Fajardo

de la profession afin d’obte-nir des minorations de coûts…3. que si une minoration de la CVO devait se faire il faudrait que les éleveurs concernés fassent remonter leur doléance auprès de leurs instances nationales.Le paiement de la CVO reste de toute manière la priorité car elle leur garantit un coût mu-tualisé et aussi/surtout la prise en charge de la majeure par-tie du coût par les abatteurs via la taxe d’abattage. Un éle-veur qui refuserait de payer la CVO devrait s’acquitter de la totalité du montant facturé di-rectement par l’équarrisseur.

Pascal Orabi, LPO Mission Rapaces

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Percnoptère info n° 10/11 - LPO Mission Rapaces - décembre 2009

InternationalUn plan d’actions international

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Le Vautour percnoptère (Neoph-ron percnopterus percnopterus) est une espèce globalement menacée sur l’ensemble de son aire de répartition et plus enco-re sur son territoire en Europe et ses frontières.

Sur une période de référence de 40 années, l’espèce a subi en Europe un déclin supérieur à 50%. Sa régression est im-pressionnante, surtout dans le Sud-est (Bulgarie, Grèce, Ita-lie, Roumanie, Yougoslavie…). Il a disparu de Bosnie Herzé-govine, de Croatie, de Serbie, probablement de Moldavie, du Monténégro, de Roumanie mais également d’Autriche. Il connaît un large déclin de ses popu-lations en Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Bulgarie, Grèce, Italie (avec 8-10 couples re-producteurs), Macédoine et en Turquie. Son statut est indéter-miné en Géorgie, en Russie, et en Ukraine.

Dans ce contexte, seule la po-pulation française de Vautours percnoptères enregistre une évolution plus positive de ses effectifs (6,6% de 2003 à 2009 et ~33% de 1998 à 2009).Ces derniers résultats, malgré des résultats de suivis de la reproduction en 2009 plus mi-tigés, font figure d’exception dans un paysage particulière-ment préoccupant. L’Espagne qui accueillait, jusqu’alors, le bastion des populations (1300 couples en 2008. Source SEO) de Vautours percnoptères d’Eu-rope de l’ouest, enregistre une chute de ses effectifs. Il apparait que ces populations ibériques entretiennent des liens étroits avec les Vautours percnoptères résidants en France. Cette situation de régression généralisée laisse présager d’un avenir plutôt incertain pour l’es-pèce! En effet, le Vautour per-

l’Ibérie, des Balkans, d’Anato-lie et du Moyen-Orient, jusqu’à l’est du Caucase, l’Asie Centrale et le sud du Pakistan.

Ce plan d’actions est mis en œuvre grâce au soutien de la Commission Européenne. Sa ré-daction a été confiée à BirdLife international (dont la LPO est le représentant français) qui s’est alors appuyé sur les connais-sances et expériences de ses correspondants dans chaque pays concerné.

L’objectif principal de ce plan d’actions international est de contribuer à l’amélioration de son statut de conservation sur l’ensemble de son aire de dis-tribution afin qu’à terme (2018) il ne soit plus considéré comme une espèce en danger mais bé-néficie d’un statut favorable et voit ses populations croître d’ici 2015. Ce plan prévoit une série d’ac-tions en réponse des menaces qui pèsent sur l’espèce. Il am-bitionne notamment:

• la proscription d’utilisation des appâts empoisonnés employés contre les espèces considérées comme nuisibles et les mammi-fères prédateurs,• la réduction des risques d’em-poisonnement (dépôts de dé-chets allochtones, décharges d’ordures…),• la réduction des risques d’in-toxication par le plomb causée par la consommation de carcas-ses contaminées,• la réduction des risques de mortalité induits par les réseaux électriques et éoliens, • la réforme de règlements communautaires limitant les possibilités aux vautours de se nourrir des matières carnées produites localement,• la promotion du pastoralisme traditionnel et extensif avec à

cnoptère accuse une baisse de ses effectifs dans ses différen-tes aires de présence endémi-ques, non seulement en Euro-pe, mais également en Afrique et en Asie (Moyen Orient 20%, Afrique 25%, Asie Centrale 20%, Asie 90%). Ainsi, en Inde, il a subi un déclin catastrophi-que et extrêmement rapide ces dernières années. En Afrique, il s’est considérablement raréfié dans de nombreuses régions et a quasiment disparu d’Afri-que Australe. Cette situation en Afrique pèse également sur l’espèce européenne qui est mi-gratrice et y séjourne en hiver où elle doit faire face à des me-naces considérables. L’espèce est aujourd’hui considérée en danger sur la Liste Rouge (mai 2007) de l’UICN (Union Mon-diale pour la Nature).Les menaces qui pèsent sur le Vautour percnoptère sont diver-ses et interagissent probable-ment comme une conjonction d’évènements déterminants. Afin de mettre un terme à cette situation très préoccupante un plan d’actions européen a été rédigé.

Ce plan d’actions concerne les populations de Vautours perc-noptères (Neophron percnop-terus percnopterus) qui séjour-nent en période nuptiale dans les pays de l’Union Européenne (9 pays concernés : Bulgarie, Chypre, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Espagne, Autriche compris). De plus, il intègre les différents territoires de présence de l’espèce expo-sés aux mêmes problémati-ques de conservation. Il s’agit entre autres des pays qui ont signifié leur volonté d’adhésion à la communauté européenne (Croatie, Macédoine, Turquie) mais plus globalement de la région méditerranéenne, de

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terme le déploiement de nou-veaux troupeaux,• la réduction des risques de dérangement et de perturba-tion des sites et aires de re-production par une meilleure organisation des activités éco-nomiques de proximité,• une plus grande compréhen-sion des évènements qui ryth-ment le parcours migratoire des Vautours percnoptères et lors de leurs séjours postnup-tiaux enAfrique, par la mise en

férents territoires de présence et ainsi d’y remédier avec une plus grande efficience.

Pascal Orabi, LPO Mission Rapaces

œuvre d’un programme euro-péen de suivi télémétrique…

Ainsi, ce plan d’actions inter-national constitue un cadre op-portun pour assurer une plus grande cohérence des actions engagées en faveur de l’espèce en Europe. Il doit permettre, également, une plus grande sy-nergie des efforts déployés pour mieux évaluer/appréhender les menaces qui pèsent sur le Vau-tour percnoptère dans ses dif-

Arborescence des menaces - P. Orabi

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SensibilisationConventions pour la protection du Vautour percnoptère

le Vautour percnoptère. L’ac-cord, alors convenu, prévoyait la saisie d’observations de rapaces remarquables, par les parapen-tistes, sur un site web spéciale-ment conçu. Ainsi en 2009, les parapentistes ont largement contribué à la découverte d’un nouveau site de nidification en

En juin 2007, une convention locale a été signée entre l’Etat, la LPO, les communes de Arbas, Chein dessus et Herran, la ligue régionale de la FFVL (Fédération Française de Vol Libre) et les clubs et écoles locales d’Arbas, de vol libre. Elle prévoit pour la vallée de l’Arbas, ce site majeur de pratique du vol libre du dé-partement de la Haute-Garon-ne, la prise en compte, dans les parcours de vol des libéristes, de la période de reproduction du Vautour percnoptère et des zones de sensibilité de l’espèce. Ainsi cette convention donne lieu à l’échange d’informations sur les phases de nidification du couple de V. percnoptères et à la participation de la LPO, par des opérations de sensibilisation, aux manifestations sportives locales. Une évaluation, après une an-née de fonctionnement, a été réalisée en présence de l’en-semble des parties prenantes. Il en a ressorti une volonté de la part des parapentistes d’aller plus loin dans ce partenariat à l’occasion duquel plusieurs ac-tions ont été mises en œuvre, dont notamment :• la rédaction d’un article dans « Vol passion magazine » de la FFVL, diffusé au 15000 adhé-rents, • le développement d’un volet d’éducation et de sensibilisa-tion à l’environnement dans le cursus fédéral de formation des accompagnateurs de clubs et des brevets d’éducateurs spor-tifs (option : parapente). Par ailleurs, en 2005, des pre-miers contacts ont été éga-lement initiés avec les repré-sentants du parapente sur une commune de l’Ariège, où niche

Ariège. Rappelons également qu’en 2004, une charte pour une pratique durable des sports de nature avait été signée notam-ment par la FFVL, comité dépar-temental 65.

Visuel du poster conçu par l’ensemble des partenaires

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interests at heart. To make the situation even more complex, vultures fly where they choose and cross administrative boundaries at will. Problems may be detected locally, but the solutions nee-ded are often global and the generation of useful informa-tion and its free circulation are the first steps towards success in conservation. Our desire is thus that this monograph will contribute in some way du-ring this period of vertiginous world change to strengthen and maintain the age-old re-lationship between vultures and humans that forms such an intrinsic part of the fabric of the agro-pastoral societies of southern Europe.

D’autresarticles:• Lead Bullet Fragments in Ve-nison from Rifle-Killed Deer: Potential for Human Dietary ExposureEd. Baohong Zhang, East Caro-lina University, United States of America(april 2009), vol 4. • Effectiveness of Action to Re-duce Exposure of Free-Ranging California Condors in Arizona and Utah to Leadfrom Spent Ammunition Ed. Tom Pizzari, Univer-sity of Oxford, United Kin-gdom, (decembre 24, 2008). • Europa abre la puerta que harà posible alimentar a los buitres. Quercus 280, P 58 (ju-nio 2009).• Too Sanitary for Vultures. Science, VOL 326 (30 october 2009).

Buitres, muladares y legislación

sanitaria : perspectivas de un

conflicto y sus consecuencias des-

delabiologíadelaconservación.

MUNIBESuplemento -Gehigarria

29, 2009. S.C. Aranzadi. Z.E. Do-

nostia/SanSebastián,P.552,

Presentation

This work brings together in-vestigations and interpreta-tions by numerous authors of common problems and situa-tions. The aim of this work is to put an end to the compart-mentalisation that separates science from management in the context of the overlapping and interrelated problems that affect a series of scavenger species that enjoy a close eco-logical relationship with and dependence on human activi-ties.

On an overcrowded planet such as ours, on which the conflicts between the natural world and the interests of our own species are increasing exponentially, the taking of correct decisions in the conservation of the natu-ral world must be based on the best possible available informa-tion. However, it is obvious that this is not sufficient: success in conservation and management depends on implementing the solutions to the problems that are identified. Past experience has taught us that the final re-sult is not always satisfactory because some of the links of the complex chain of problem-solving can break, be it becau-se the scientific investigation in the first place was of poor quality or because the admi-nistration concerned has other

Publications

C’est dans ce cadre qu’en 2009, lors du Championnat de France, ce comité a contacté la LPO et le Parc national des Pyrénées pour intégrer dans tous les parcours de vol du Championnat les zo-nes de sensibilité du Gypaète barbu, du Vautour percnoptère, du Faucon pèlerin et de l’Aigle royal. En complément un flyer de sensibilisation « Ascendan-ces durables et biodiversité » a été distribué aux compéti-teurs. Ces quelques exemples illus-trent bien l’importance des accords concertés avec les ac-teurs locaux, pour la préserva-tion d’une espèce. Ces accords aboutissent, le plus souvent, rapidement (si les conditions du partenariat sont réunies = reconnaissance des enjeux mutuels, confiance réciproque, échanges régulières d’informa-tions, actions concrètes réali-sées en commun, évaluation et projets d’avenir) à une appro-priation des actions en faveur de la biodiversité par les différents protagonistes impliqués.

Gwénaëlle PletLPO Mission Rapaces

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Pas à plumes, un nouveau sentier de découverte des rapaces dans les Hautes-Pyrénées

Né de la volonté de la com-munauté de communes du Val d’Azun de mettre en valeur les richesses ornithologiques de son territoire, un sentier sur les rapaces et un sentier sur les passereaux ont été réali-sés au Col du Soulor. Conçus par la LPO antenne Pyrénées Vivantes, ils viennent étoffer la liste des sites aménagés par la LPO sur la thématique de la biodiversité des Pyrénées et ils participent ainsi à développer l’écotourisme de ce massif.Sous le Pic du Gabizos, le col du Soulor est un col touristique à forte activité pastorale l’été et dédié au ski de fond l’hiver. Ce col est également un haut lieu de l’observation ornithologique : que ce soit pour les migrations automnales ou pour l’observa-tion des grands rapaces, ce site se révèle d’une grande riches-se, souvent méconnue par le grand public. L’observation de l’Aigle royal, du Gypaète bar-bu ou du Vautour percnoptère est fréquente, celle du Vautour fauve est quasi permanente.

Pourtant, la plupart des tou-ristes qui s’arrêtaient au Col profitaient, jusqu’alors, du pa-norama sans en apprécier tou-tes les richesses. Ils disposent désormais d’outils orignaux et ludiques pour appréhender le monde des rapaces pyrénéens. Pris dans une ascendance fic-tive, les visiteurs vont de sil-houette en silhouette mesurer leur propre taille à l’envergure des grands rapaces, ils appren-nent à identifier la silhouette qui les survole, ils découvrent les techniques de vol, l’alimen-tation ou les migrations tout en s’amusant. Ce parcours didacti-que a bénéficié également, du-rant l’été 2009, d’un program-me d’animations thématiques sur les oiseaux. De plus, la LPO prévoit également la program-mation d’opérations de sensibi-lisation des professionnels du tourisme mais également d’ini-tier une gestion écologique du site. Ces premières initiatives augu-rent sans aucun doute la mise en place d’une véritable démar-

che d’écotourisme sur ce terri-toire particulièrement riche en biodiversité.

Gwénaëlle PletLPO Mission Rapaces

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Illustration de la signalétique – G. Plet

Illustration de la signalétique – G. Plet

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Pas à plumes, un nouveau sentier de découverte des rapaces dans les Hautes-Pyrénées

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Un poème... et des nouvelles de l’Hérault

Dessin de Rosalie Moreau (10 ans) réalisé à l’occasion d’un travail pédagogique à l’école primaire de saint Bauzille de Putois

Marionnette du Vautour percnoptère – Stand du CPN « des blaireaux de la garri-gue », 13ème rencontres internationales des clubs CPN en Normandie

Vive le percno A Voulpiac il y aUne famille de vautours percnoptèreTout le monde s’y intéresseOù nichent-ils ?Un ou plusieurs bébés ?Réponse espérée.Plusieurs bébés sont nés : 2Espérons vraiment qu’ils viendront l’an suivantRestons zen, ils nichent dans la falaise orangéeComment je pourrai oublierNotre oiseau préféréOu ne pas m’en occuperPendant quelques annéesTrès peu probableEt j’y penseraiRéservez votre placeEt venez voir le grand, le beau, le fort, le vautour per-cnoptère. Poème d’Aryane Burdin

CPN « des blaireaux de la garrigue ».Association Goupil connexion

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Mission Rapaces de la LPO, 62 rue Bargue, 75015 ParisTél : 01 53 58 58 38 - Fax : 01 53 58 58 39 - Mail : [email protected] - www.lpo.fr

Conception, réalisation : Pascal Orabi, et Yvan Tariel. Maquette d’après la tomate bleue Photo de couverture : Dimitri Marguerat.

Autres photos: David Fajardo, Gwénaëlle Plet, Goupil ConnexionCette lettre d’information est éditée par la Mission Rapaces de la LPO

dans le cadre de sa mission de coordination technique du plan d’actions national en faveur du Vautour percnoptère.

Reproduction interdite, quel que soit le procédé, sans autorisation écrite de l’éditeur.

Ce cahier technique est des-tiné à tous ceux qui souhaitent créer une placette, que ce soit pour le vautour percnoptère ou tout autre rapace nécrophage menacé. En vingt fiches, il explique la réglementation, les démarches administratives, les matériels et coûts... Les premières éditions, réali-sée dès 2004, sont en cours d’actualisation. La nouvelle édition devrait être disponi-ble dans le premier semestre 2010.Pour recevoir un exemplaire, vous pourrez contacter la LPO Mission rapaces.

LPO Mission Rapaces62 rue Bargue, 75015 Paris

[email protected]

Du nouveau sur les sites Internet

Sur les sites web :• http://vautours.lpo.fr/equarrissage/equarrissage.html;• http://milan-royal.lpo.fr/actualites/Equarrissage.pdf; • http://percnoptere.lpo.fr/equarrissage/equarrissage.html;• http://gypaete.lpo.fr/equarrissage/equarrissage.html.…la LPO Mission Rapaces a consacré une page à la probléma-tique équarrissage. Il s’agit d’une page de vulgarisation mais également d’information technique sur les aspects législatifs, réglementaires et les actions entreprises/actualités.

Pascal Orabi

Appel à articles et à illustrations Afin de permettre une meilleu-re diffusion des informations sur le Vautour percnoptère, nous avons besoin de vos contriutions pour documenter le site web consacré à l’espèce (http://percnoptere.lpo.fr ) et le bulletin «Percnoptère Info».

Aussi nous vous remercions de nous transmettre vos proposi-tions d’articles, ainsi que vos illustrations ( photographies et dessins). Alors à vos plumes et merci pour votre aide.

LPO Mission Rapaces

Placette d’alimentationUne nouvelle édition du cahier technique