4
MA NUIT AU CHATEAU Un été, ma sœur, mes parents et moi avions visité le Périgord et ses châteaux. Nous revenions d'une journée bien pénible car la pluie nous avait suivie. Comme la nuit tombait, nous dûmes trouver notre hôtel. Au bout de quelque temps nous y arrivâmes. C'était un château qui datait du moyen-âge, et qui avait été plusieurs fois rénové pour être transformé en hôtel. Il était assez petit, avec une grande porte d'entrée. Nous toquâmes trois grands coups. Un monsieur nous ouvrit. Il était maigre, vieux et s'aidait d'une canne pour marcher. Il nous tendit un petit trousseau de clés. Apparemment, nous étions les seuls clients. Je remarquais que qu'il ne manquait aucune clé au tableau. Il nous demanda de le suivre. Nous traversâmes alors un long couloir. Il y avait là, des peintures écaillées, des statues fissurées et des vieilles tapisseries aux couleurs passées. Nous montâmes un sombre escalier en colimaçon qui menait jusqu'à notre chambre. Elle était vieillotte et sentait le renfermé. Le monsieur nous laissa et nous déposâmes nos bagages. Fatigués par cette longue journée, nous nous couchâmes tôt et sans manger.

Perigord azelie

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Perigord azelie

MA NUIT AU CHATEAU

Un été, ma sœur, mes parents et moi avions visité le Périgord et ses châteaux. Nous revenions d'une journée bien pénible car la pluie nous avait suivie. Comme la nuit tombait, nous dûmes trouver notre hôtel. Au bout de quelque temps nous y arrivâmes.

C'était un château qui datait du moyen-âge, et qui avait été plusieurs fois rénové pour être transformé en hôtel. Il était assez petit, avec une grande porte d'entrée. Nous toquâmes trois grands coups.

Un monsieur nous ouvrit. Il était maigre, vieux et s'aidait d'une canne pour marcher. Il nous tendit un petit trousseau de clés. Apparemment, nous étions les seuls clients. Je remarquais que qu'il ne manquait aucune clé au tableau. Il nous demanda de le suivre. Nous traversâmes alors un long couloir.

Il y avait là, des peintures écaillées, des statues fissurées et des vieilles tapisseries aux couleurs passées. Nous montâmes un sombre escalier en colimaçon qui menait jusqu'à notre chambre. Elle était vieillotte et sentait le renfermé. Le monsieur nous laissa et nous déposâmes nos bagages. Fatigués par cette longue journée, nous nous couchâmes tôt et sans manger.

Page 2: Perigord azelie

Alors que les lumières s’éteignaient, je repensais aux statues croisées dans les couloirs du château. Certaines représentaient des divinités dont je ne connaissais pas le nom. Une en particulier m'impressionnait. Malgré sa structure en plâtre, des pierres semi-précieuses étaient incrustées dans ses yeux, ce qui la rendait encore plus effrayante.

Alors que le sommeil m'envahissait, je crus entendre des bruits de pas et des voix qui ne m'étaient pas familières. Je me levais et jetais un œil par le trou de la serrure de la porte de la chambre. Je crus voir des ombres bouger. Cela me provoquait une peur terrible, mais la gorge nouée, je trouvais le courage de coller mon oreille contre la porte. Le bruit avait disparu. Étonnée, je retournai me coucher et je m'endormis enfin.

Le lendemain, je fus surprise par le soleil de l'aube qui éblouissait mes mes yeux. Mes parents et ma sœur étaient déjà levés. Il faisait beau. Préparés pour une nouvelle journée, nous descendîmes vers la voiture pour la visite de nouveaux châteaux. Une fois nos ceintures attachées, je racontais à ma famille la nuit que j'avais passée, ces bruits que j'avais entendus et ces ombres que j'avais vues.

Mais j'étais apparemment la seule. A croire que j'avais rêvé. La suite de la journée se passa plutôt bien, jusqu'au moment ou nous dûmes rejoindre l'hôtel. Nous entrâmes puis allâmes dans notre chambre. Nous étions rassasiés par le repas que nous avions pris avant de retourner au logis. Alors nous nous couchâmes sans demander notre reste.

Page 3: Perigord azelie

Soudain, un orage éclata de toute sa puissance. Pourtant mes parents avaient réussi à s'endormir. Mes membres tremblaient d'horreur. La pluie roulait sur les vitres de plus en plus vite et de plus en plus fort. Et puis, j'entendis en bas, les mêmes bruits que la veille. Ma sœur était elle aussi réveillée. Nous prîmes la décision de descendre voir ce qu'il se passait. Nous ouvrîmes discrètement la porte. Soudain ? Après l'avoir franchie, elle se referma brusquement derrière nous. Était-ce un courant d'air ou un esprit maléfique ? Nous ne pouvions plus reculer car personne ne nous entendait à cause de l'orage. Il grondait de plus en plus fort.

Nous descendîmes le sombre escalier. Arrivées en bas, nous tressaillîmes. Nous avions pénétré dans le couloir ou étaient exposées les œuvres qui me semblaient malfaisantes. Je sentis ma sœur au bord du malaise. Plus âgée que moi, elle était cependant tétanisée de peur. Pour ma part, je regardais la statue qui m'avais troublé la veille. Les éclairs faisait briller ses yeux de rubis. Elle était encore plus terrifiante. Je ne savais plus ou j'étais.

Tout à coup, nous entendîmes des pas derrière nous. Paniquées, nous nous mimes à courir comme des folles pour nous échapper. Ma sœur trébucha. J'essayais de la relever mais les pas avançaient de plus en plus vite. Je poursuivis ma course pour me réfugier dans un placard. Je m'enfermais en essayant de reprendre mon souffle. Les pas ralentirent et je les entendais se diriger vers moi. La porte s'ouvrit et je fus éblouie par deux yeux rouges qui me fixaient dans l'obscurité. Je m'évanouis.

Page 4: Perigord azelie

Le lendemain matin, je me réveillais dans le lit de ma chambre. Tout était calme, le temps était redevenu beau. Ma sœur ne se souvenait de rien des événements de la nuit. Je ne savais plus quoi croire. Puis je me dis, c'est sur, c'est un affreux cauchemar. Mon imagination m'avais joué un tour. Cela ne pouvais pas exister.

Nous descendîmes à la réception de l'hôtel pour payer la note. Le monsieur qui nous avait reçu n'était plus là. C'était un jeune fille qui nous demanda si notre séjour s'était bien passé. Mes parents répondirent que oui. Puis nous quittâmes l’hôtel.

C'est dans la voiture que, pensant à la statue aux yeux de rubis, je me rendis compte qu'elle n'était plus à la même place qu'à mon arrivée, au moment ou nous avions quitté l’hôtel. Elle avait bougé, j'en étais sûre.