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Revue de presse hebdomadaire Période couverte : du 1 er au 14 mars 2014 Sommaire : Articles sur les VMF Extension de Roland-Garros sur les serres d’Auteuil…………………………………………………………..…..p.2 G8 Patrimoine……………………………………………………….….…..p.6 Patrimoine………………………………………………………….………..p.8 Culture – Tourisme………………………………………………………..p.36 Architecture contemporaine – urbanisme……………….……………..p.49 Développement durable – Énergies renouvelables……...…………....p.53 Médias……………………………………………………..………………..p.61 Mécénat – Partenariats…………………………..………………………..p.67 1

Période couverte : du 1er au 14 mars 2014 - … · archéologique de Pompéi (Italie). Ce sont les conclusions d'une étude, publiée mardi 4 mars dans la revue . Environmental Research

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Revue de presse hebdomadaire

Période couverte : du 1er au 14 mars 2014

Sommaire : Articles sur les VMF

→ Extension de Roland-Garros sur les serres d’Auteuil…………………………………………………………..…..p.2

G8 Patrimoine……………………………………………………….….…..p.6 Patrimoine………………………………………………………….………..p.8 Culture – Tourisme………………………………………………………..p.36 Architecture contemporaine – urbanisme……………….……………..p.49 Développement durable – Énergies renouvelables……...…………....p.53 Médias……………………………………………………..………………..p.61 Mécénat – Partenariats…………………………..………………………..p.67

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Extension de Roland-Garros

sur les serres d’Auteuil

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Samaritaine et Serres d’Auteuil : dernières nouvelle des prétoires  

 1.  Les  immeubles  de  la  Samaritaine  sur  la  rue  de  Rivoli  en  cours  de  démolition  Photo  :  Didier  Rykner    

24/2/14 - Patrimoine - Paris, Samaritaine et Serres d’Auteuil - Le temps de la justice n’est décidément pas celui des démolisseurs. On se souvient du titre de notre article consacré à la décision stupéfiante (pour parler par euphémisme) de la juge des référés du Tribunal administratif de Paris qui avait conclu, le 8 juillet dernier, à l’irrecevabilité de la contestation par les associations des deux permis de construire concernant la Samaritaine. L’affaire passait en audience aujourd’hui devant le Conseil d’État. Et le rapporteur, expliquant notamment que la jurisprudence était constante, a démontré en quelques minutes que « le juge des référés a commis une erreur manifeste ». Notre analyse était donc bonne mais, malheureusement, notre conclusion, à savoir que cela revenait à donner le champ libre aux démolisseurs, était également juste. Les travaux ont commencé en décembre (voir ici) et se sont fortement accélérés ces derniers jours, comme par hasard. Désormais, toutes les maisons des XVIIe et XVIIIe siècles ont été détruites, et celles du XIXe, qui bordent la rue de Rivoli, sont largement démolies (ill. 1 et 2).

24 FÉVRIER 2014

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 2.  Les  immeubles  de  la  Samaritaine  en  cours  de  démolition  (coin  de  la  rue  de  la  Monnaie  et  de  la  rue  Baillet)  Photo  :  Didier  Rykner    

L’affaire est mise en délibéré et le jugement - qui ne fait aucun doute tant la démonstration du rapporteur était cinglante - devrait être rendu d’ici quinze jours, ce qui ouvrira la voie à une nouvelle audience en référé devant le tribunal administratif. Si le jugement devait cette fois annuler les permis de construire, cela aurait cependant pour effet de bloquer un chantier qui n’aurait jamais dû être autorisé par le ministère de la Culture et la Mairie de Paris, et d’empêcher, au moins pour plusieurs années, la construction de l’immeuble en verre dépoli qui doit s’inscrire comme une verrue au milieu des immeubles en pierre, à proximité immédiate du Louvre.

Pour les Serres d’Auteuil, les derniers jugements du tribunal administratif ont en revanche été désastreux. On se rappelle que la première convention d’occupation du domaine public conclue entre la Mairie de Paris et la Fédération Française de Tennis avait été annulée. Hélas, la seconde, qui présentaient des caractéristiques assez proches de la première, a pourtant été jugée conforme puisque la demande des associations a été rejetée par le tribunal administratif. Dans le même jugement, publié le 20 février, le tribunal a également rejeté le recours en annulation du permis de construire du centre national d’entraînement sur le stade Hébert (considérant que les deux chantiers sont indépendants), et le recours en annulation de la « révision simplifiée du PLU afin d’étendre, de rénover et de moderniser les stades Roland-Garros ».

C’est une bataille de perdue donc, mais les associations de protection du patrimoine restent plus que jamais mobilisées et font bien sûr appel de ces jugements. Dans un communiqué, elles « s’inquiètent de voir les intérêts d’une compétition sportive professionnelle durant une quinzaine de jours prendre le pas sur l’intérêt public et les espaces verts parisiens pourtant sanctuarisés par le législateur ». Il est effectivement incroyable de constater la manière dont, toutes tendances politiques confondues (à l’exception cependant des écologistes), les responsables politiques s’évertuent à vouloir détruire le jardin des Serres d’Auteuil dont nous rappelons qu’il est entièrement protégé au titre des monuments historiques.

 Didier  Rykner,  lundi  24  février  2014    

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5 MARS 2014

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G8 Patrimoine

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Les candidates ne se montrent pas loquaces en matière de patrimoine. EXTRAIT DE LA SUITE DE LA CONFERENCE DE PRESSE DE LA SPPEF PATRIMOINE, LE GRAND OUBLIÉ DE LA CAMPAGNE MUNICIPALE À PARIS ? Comme on pouvait le craindre, la campagne pour les élections municipales de Paris tourne à l’affrontement aussi médiatique que stérile entre les deux principales candidates. Il est question, presque quotidiennement, de sujets plus ou moins importants, plus ou moins sérieux, plus ou moins dans l’air du temps… Mais dès qu’il s’agit de patrimoine, les propos se font pour le moins rapides, les projets plus vagues. Les candidats ont peut-être oublié qu’ils ambitionnaient de diriger « la plus belle ville du monde » ?

Densification urbaine, destructions du patrimoine bâti, hypercentralisation des équipements, grignotage des espaces verts, traitement des espaces publics, agressions architecturo-commerciales, abus et dérogations en matière de droit d’urbanisme, rôle de la Commission du Vieux Paris… les sujets ne manquent pas ! Association nationale reconnue d’utilité publique, la SPPEF se propose de briser ce silence par la voix de son Président, Alexandre Gady, en faisant un état des lieux et des propositions avant qu’une discussion ne s’engage avec vous. Les choix patrimoniaux étant irréversibles, cette question doit être replacée au premier plan de la campagne municipale à Paris, sans esprit partisan.    

14 MARS 2014

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Patrimoine – Architecture

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Site internet de la Tribune de l’art - www.latribunedelart.com

 

   

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4 MARS 2014

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136  sites  du  patrimoine  mondial  de  l’UNESCO  potentiellement  menacés  par  le  réchauffement  climatique      POTSDAM  (ALLEMAGNE)  [06.03.14]  –  Deux  climatologues  ont  étudié  l’impact  du  réchauffement  climatique  sur  le  patrimoine  culturel  mondial.  Leurs  recherches  aboutissent  sur  une  menace  de  submersion  qui  toucherait  136  sites  classés  par  l’UNESCO  sur  700.    

 Si  les  changements  climatiques  alertent  la  communauté  scientifique  pour  son  impact  sur  l’environnement  et  les  populations,  l’étude  des  climatologues  Ben  Marzeion,  de  l’Université  d’Innsbruck,  et  Anders  Levermann,  du  Potsdam  Institute  for  Climate  Impact  Research,  alerte  également  des  conséquences  de  la  montée  du  niveau  de  la  mer  et  des  océans  sur  les  sites  du  patrimoine  mondial  de  l’UNESCO  comme  le  rapporte  le  Postdam  Institute.    L’augmentation  du  niveau  de  la  mer  et  des  océans  est  due  à  la  fonte  des  glaciers  du  Groenland  et  de  l’Antarctique,  principalement.  Cette  fonte  est  accélérée  par  la  présence  d’un  taux  de  dioxyde  de  carbone  de  plus  en  plus  important  dans  l’atmosphère.  La  glace  qui  normalement  fond  en  été  et  se  consolide  en  hiver  se  détériore  désormais  aussi  durant  les  saisons  froides.  Or,  la  glace  renvoie  une  partie  des  rayons  du  soleil,  alors  que  l’eau  absorbe  l’énergie  solaire.  Par  conséquent,  une  quantité  supérieure  de  CO2  est  dégagée,  entraînant  un  réchauffement  de  la  surface  de  la  terre  (boucle  de  rétroaction  positive).  Le  dioxyde  de  carbone  est  par  ailleurs  capable  de  se  stocker  dans  l’atmosphère  durant  un  certain  temps.      Ces  observations  ont  conduit  les  climatologues  à  envisager  l’étude  du  réchauffement  climatique  sur  une  période  longue  afin  d’en  appréhender  d’impact  pour  le  patrimoine  mondial.  Les  deux  scientifiques  analysent  l’impact  de  l’augmentation  de  la  température  pour  chaque  degré  sur  les  sites  du  patrimoine  mondial.  Les  climatologues  considèrent  les  différents  taux  de  l'élévation  du  niveau  de  la  mer  selon  les  régions.    Il  en  ressort  que,  dans  le  cas  où  la  température  n’augmente  que  d’un  degré  Celsius,  40  sites  classés  au  patrimoine  mondial  de  l’UNESCO  seront  menacés  de  submersion.  Avec  une  augmentation  de  la  température  de  trois  degrés,  environ  un  cinquième  du  patrimoine  culturel  mondial  sera  affecté  à  long  terme.  «  136  sites  seront  en  dessous  du  niveau  de  la  mer  dans  le  long  terme,  si  aucune  mesure  de  protection  n’est  prise  »,  précise  Ben  Marzeion,  ajoutant  que  «  le  fait  que  les  marées  et  tempêtes  pourraient  affecter  ces  sites  beaucoup  plus  

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tôt  n'a  pas  encore  été  pris  en  compte.  »    Parmi  les  sites  du  patrimoine  mondial  touchés  les  climatologues  citent  les  centres-­‐villes  historiques  de  Bruges,  de  Naples,  d’Istanbul  et  de  Saint-­‐Pétersbourg  et  un  certain  nombre  de  sites  en  Inde  et  en  Chine.    Marion  Le  Bec        Légende  photo    

La  Cathédrale  Saint-­‐Sauveur  dans  le  centre  historique  de  Saint-­‐Pétersbourg,  Russie  -­‐  ©  Photo  Dionysos  -­‐  2007  -­‐  Licence  CC  BY-­‐SA  3.0    

             

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Les sites du patrimoine de l’humanité seront-ils bientôt sous l’eau ?

L'élévation du niveau de la mer ne menace pas uniquement les régions côtières, l’agriculture et les habitants du littoral, mais également un cinquième du patrimoine mondial dont, parmi les plus célèbres monuments, la Statue de la Liberté à New York (Etats-Unis), l'opéra de Sydney (Australie), la Tour de Londres (Angleterre) ou encore le site archéologique de Pompéi (Italie).

Ce sont les conclusions d'une étude, publiée mardi 4 mars dans la revue Environmental Research Letters, qui a calculé combien de sites historiques de l'Unesco seraient touchés après 2 000 ans de montée des eaux.

Pour modéliser l'élévation du niveau des mers, les climatologues Ben Marzeion, de l'Institut de météorologie et de géophysique de l'université d'Innsbruck (Autriche), et Anders Levermann du Potsdam Institute for Climate Impact Research (Allemagne) se sont appuyés sur le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en septembre. Ce dernier a en effet étudié la physique des océans pour chaque degré de réchauffement maintenu pendant 2 000 ans. "C'est la période que mettent les océans profonds, les glaciers de montagne et les calottes glacières du Groenland et de l'Antarctique à réagir complètement à un niveau de réchauffement donné", explique Valérie Masson-Delmotte, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement.

D'ici 2 000 ans, le GIEC estime ainsi que les océans s'élèveront de 2,3 mètres si le réchauffement se maintient à 1°C supplémentaire par rapport à l'ère pré-industrielle – ce qui est quasiment le niveau actuel, de 0,85°C –, de 10 mètres pour 2°C supplémentaires (en raison de la déglaciation du Groenland) et de 15 mètres pour + 4°C – l'incertitude principale résidant dans l'ampleur et la rapidité de la fonte de l'Antarctique.

Ben Marzeion et Anders Levermann ont alors utilisé ces modèles physiques, qu'ils ont croisé avec les données de latitude, de longitude et d'altitude des sites référencés par l'Unesco afin de calculer, pour chaque degré de réchauffement, quel pourcentage de terres, d'habitants et de patrimoine serait en-dessous du niveau de la mer dans chaque pays.

6 MARS 2014

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Résultat : une augmentation de la température d’à peine 1°C maintenue pendant 2 000 ans menacerait 40 des 720 sites culturels inscrits sur la liste de l'Unesco, ainsi que 0,7 % des terres mondiales. En cas de hausse de la température de 3°C, ce nombre s’élèverait à 136 sites (soit 19 % de la liste) et 1,1 % des terres.

En Europe, les sites concernés par des réchauffements compris entre 1 et 3°C seraient donc la Tour de Londres et Pompéi, mais aussi la tour de Pise, Venise et Naples en Italie, Hambourg, Lübeck et Brême en Allemagne, l'abbaye et le palais de Westminster en Grande-Bretagne, Bruges en Belgique et Saint-Pétersbourg en Russie. En France, la liste du patrimoine menacé est également longue : le Mont-Saint-Michel, le Havre, le port de la Lune à Bordeaux, les arènes d'Arles et la cité médiévale de Saint-Emilion.

"De manière quasi-certaine, nous allons voir les premières conséquences de la montée des eaux sur ces sites au cours du XXIe siècle, assure Ben Marzeion au Guardian, d'autant que l'étude ne tient pas compte des tempêtes et des marées d’équinoxe qui peuvent davantage détériorer les monuments. Généralement, quand les gens parlent du changement climatique, il s'agit des conséquences économiques ou environnementales Nous voulions également analyser les implications culturelles."

"Dans le débat sur le changement climatique, on accorde beaucoup d'importance aux conséquences de très court terme. Cette étude est intéressante dans la mesure où elle permet de donner une valeur à la perte irréversible de patrimoine à long terme, en termes de vestiges historiques qui ont disparu et de zones qui ne sont plus habitables, estime Valérie Masson-Delmotte. Malgré sa marge d'erreur importante, ce rapport s'avère réaliste par rapport aux calculs de réchauffement et aux niveaux géologiques d'élévation du niveau des mers."

Les conséquences ne seraient évidemment pas seulement désastreuses pour les monuments historiques. En cas de hausse de 3°C, entre 3 et 12 pays dans le monde perdraient plus de la moitié de leur surface actuelle. De 25 à 36 pays perdraient un dixième de leur territoire, notamment des Etats insulaires de l’Océan Pacifique et des Caraïbes. Et 7 % de la population mondiale vit aujourd'hui dans une région qui se situera sous le niveau de la mer d'ici 2 000 ans.

Audrey Garric

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7 MARS 2014

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Blog de Benoit de Sagazan – Le Pèlerin http://blog.pelerin.info/patrimoine-en-blog

Comment une association défend le patrimoine de Rennes contre les projets de démolition RENNES

Vu sur Youtube cette vidéo très intéressante qui montre à quoi sert une association de de défense du patrimoine dans une grande ville. Édifiant ! contre ceux qu désirent démolir sans réfléchir :

Rencontre avec Michel Coignard, président de l’association Les Amis du Patrimoine Rennais :

Retrouvez ces actions sur le site de l’association : http://www.amispatrimoinerennais.org/

 

7 MARS 2014

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La  Cour  administrative  d’appel  de  Nantes  donne  tort  à  la  Fondation  du  Patrimoine    NANTES  [10.03.14]  –  La  Cour  administrative  d’appel  de  Nantes  a  confirmé  un  jugement  rendu  en  décembre  2012  qui  annulait  le  retrait  d’un  label,  attribué  par  la  Fondation  du  Patrimoine,  à  un  immeuble  privé.    

 Un  label  initialement  attribué  en  2001  par  la  Fondation  du  Patrimoine  à  un  immeuble  privé,  avait  été  retiré  par  elle-­‐même  en  2009,  en  raison  de  l’absence  de  justificatifs  produits  par  les  propriétaires  du  bien.  Un  jugement  du  Tribunal  administratif  de  Nantes,  rendu  en  décembre  2012  annulait  ce  retrait.  La  Fondation  du  Patrimoine  avait  alors  interjeté  appel  auprès  de  la  Cour  administrative  de  Nantes.  La  décision  rendue  le  20  février  2014  confirme  le  jugement  du  tribunal  et  déboute  ainsi  la  Fondation.    La  Fondation  basait  sa  décision  de  retrait  du  label  sur  une  exigence  de  production  des  factures  du  bénéficiaire,  comme  préalable  au  versement  de  la  subvention  promise.  Le  titre  accordé  par  la  fondation  permet  au  propriétaire  privé  détenteur  d'un  bien  immobilier,  présentant  un  intérêt  patrimonial  et  non  protégé  au  titre  des  monuments  historiques,  de  bénéficier  de  déductions  fiscales  pour  des  travaux  de  sauvegarde  ou  de  restauration.  Dans  le  cas  de  propriétaires  imposables,  le  label  permet  la  déduction  fiscale  du  montant  des  travaux  (sous  certaines  conditions)  et  l’attribution  d’une  subvention  à  hauteur  minimum  de  1%  du  montant  des  travaux  labellisés.  Dans  le  cas  de  propriétaires  non-­‐imposables,  la  fondation  accorde  une  subvention  pour  financer  les  travaux  de  restauration.    La  production  de  documents  justificatifs  semblait  donc  nécessaire  pour  l’organisme  à  l’octroi  de  droits.  La  Fondation  du  Patrimoine  s’appuyait  notamment  sur  une  décision  rendue  par  le  tribunal  d’instance  de  Cholet  en  2006  qui  envisageait  cette  exigence  comme  ni  abusive,  ni  injustifiée  mais  au  contraire,  indissociable  de  la  validité  de  l’attribution  du  label.    Requérante  devant  la  cour  de  Nantes,  la  Fondation  du  Patrimoine  demandait  l’annulation  de  la  décision  du  tribunal  notamment  en  raison  de  l’aval  obtenu  du  juge  judiciaire  en  2008,  qui  donnait  autorité  de  la  chose  jugée  à  la  décision  de  retrait  du  label  prise  en  2009.  Par  ailleurs,  la  notification  de  réclamation  des  pièces  justificatives  auprès  des  propriétaires  respectait  le  principe  du  contradictoire.  Son  argumentaire  se  fondait  principalement  sur  le  fait  que  la  subvention  accordée  était  attachée  à  l’octroi  du  label  et  que,  de  ce  fait,  la  défaillance  des  propriétaires  dans  la  production  de  justificatifs  permettant  cette  subvention,  entraînait  indubitablement  le  retrait  de  ce  label.    La  partie  défenderesse  -­‐  à  savoir  les  propriétaires  du  bien  immobilier  ayant  reçu  le  label  en  2001  -­‐  avait  été  reconnue  dans  son  bon  droit  en  2012  par  le  tribunal  administratif  de  Nantes.  Face  à  la  Fondation  du  Patrimoine,  elle  se  défendait  en  appel  de  ce  que  l’affaire  portée  devant  le  juge  judiciaire  n’avait  ni  la  même  cause,  ni  le  même  objet  puisque  saisi  d’une  demande  en  paiement  de  subvention.  En  l’espèce,  le  juge  judiciaire  n’avait  nullement  validé  la  décision  de  retrait  de  label  prise  par  la  fondation,  postérieure  d’une  année  au  jugement  alors  rendu.  En  outre,  les  notifications  faites  

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par  l’organisme  ne  mentionnaient  pas  un  éventuel  retrait  du  label.  Les  propriétaires  n’ayant  pu  se  défendre  de  cette  menace,  le  principe  du  contradictoire  n’a  pas  été  respecté  par  la  fondation.    Les  défendeurs  ont  également  fait  prévaloir  en  appel  que  l’octroi  du  label  est  une  décision  individuelle  créatrice  de  droit,  ce  qui  implique  que  son  retrait  est  enfermé  dans  un  délai  de  4  mois.  De  plus,  aucun  texte  ne  prévoit  le  retrait  de  ce  label  accordé  par  la  fondation.    S’agissant  de  l’autorité  de  chose  jugée  de  la  décision  du  juge  judiciaire  dont  se  prévalait  la  Fondation  du  Patrimoine,  la  CAA  de  Nantes  considère  qu’en  «  l’absence  d’identité  d’objet  avec  la  procédure  en  cours  concernant  le  retrait  du  label  »,  cette  autorité  «  ne  peut  être  retenue  ».  Le  juge  administratif  retient  par  ailleurs  que  la  Fondation  a  été  créée  par  une  loi  du  2  juillet  1996,  dont  le  statut  est  codifié  à  l’article  L.143-­‐1  du  code  du  patrimoine  et  en  fait  «  une  personne  morale  de  droit  privé  à  but  non-­‐lucratif,  soumise  au  règles  relatives  aux  fondations  reconnues  d’utilité  publique  ».    Le  juge  note  également  que  son  conseil  d’administration  est  notamment  composé  de  personnalités  désignées  par  l’Etat  et  siège  en  la  présence  d’un  commissaire  du  gouvernement.  Du  fait  de  la  mission  et  de  son  statut,  la  Cour  en  conclu  donc  que  la  Fondation  du  Patrimoine  est  «  investie  d’une  mission  de  service  public  et  dotée  de  prérogatives  de  puissance  publique  ».  Par  conséquent,  «  elle  constitue  un  organisme  chargé  de  la  gestion  d’un  service  public  administratif  ».  Au  regard  de  la  loi  de  1979  relative  à  la  motivation  des  décisions  administratives  et  de  2000,  relative  aux  droits  des  citoyens  dans  leurs  relations  avec  les  administrations,  le  juge  estime  que  la  décision  administrative  individuelle  défavorable  retirant  une  décision  créatrice  de  droit  aurait  dû  être  motivée,  mais  cette  motivation  n’aurait  même  dû  intervenir  qu'après  que  la  personne  intéressée  ait  été  mise  à  même  de  présenter  des  observations  écrites  et,  le  cas  échéant,  sur  sa  demande,  des  observations  orales.  Or,  la  fondation  n’a  jamais  notifié  aux  propriétaires  l’éventualité  d’un  retrait  de  label.  Le  tribunal  administratif  avait  donc  à  juste  titre  considéré  en  2012  que  les  dispositions  de  la  loi  de  2000  avaient  été  méconnues  et  que  la  décision  de  retrait  avait  été  prise  «  au  terme  d’une  procédure  irrégulière  »,  ce  qui  légitime  son  annulation.    La  Fondation  du  Patrimoine  a  donc  été  déboutée  de  sa  demande  par  la  CAA  de  Nantes.  La  décision  de  retrait  annulée,  les  propriétaires  sont  replacés  dans  la  situation  juridique  dont  il  bénéficiait  avant  2009.    Marion  Le  Bec    

Place  de  l'Edit  de  Nantes,  Cour  administrative  d'appel.  -­‐  ©  Photo  Jibi44  -­‐  2013  -­‐  Licence  CC  BY-­‐SA  3.0    

               

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   SSPEF.fr  Société  pour  la  Protection  des  Paysages  et  de  l’Esthétique  de  la  France    

 

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 Site internet de l’AJP : www.journalistes-patrimoine.org

  Quand les cloches de la cathédrale du Mans sont de retour. PATRIMOINE RELIGIEUX MAIS AUSSI INDUSTRIEL

A L’OCCASION DES PROCHAINES JOURNÉES MANS’ART, ZOOM SUR :

LES CLOCHES DE LA CATHÉDRALE

La cathédrale Saint-Julien du Mans va retrouver sa voix, son identité sonore, grâce à la restauration de son carillon. Ce travail met en œuvre des savoir-faire d’exception, que nous aurons l’occasion de découvrir lors des Journées Mans’Art.

Pourquoi les cloches de la cathédrale seront-elles déposées dans le bas-côté de la nef ?

Les cloches seront descendues - lourde besogne dont la précision exigera pas moins d’une semaine de manutention pour en assurer la descente sans risque de casse - et installées dans le bas-côté nord de la nef comme élément majeur, à la fois technique et artistique, et en même temps chargé de toute la poésie des vibrantes sonorités qui tous les jours rythment notre existence. Leur présentation dans la cathédrale, en coïncidence avec les Journées Mans’art, ne peut être fortuite et révèle une volonté forte du Ministère de la Culture et de ses services, d’en assurer une présentation, mettant en exergue le savoir-faire de l’entreprise * et la compétence de l’architecte.

Quel âge ont ces cloches, où ont-elles été fabriquées et quelles sont leurs caractéristiques ?

La refonte générale des cloches a pour origine la rupture du bourdon qui, le 21 mai "se brisa d’un seul coup", rappelle l’abbé Pichon en 1876. Dans le même temps on s’aperçut que le beffroi, structure de charpente portant les cloches, était impropre à assumer les efforts de sa fonction. Aussi fut-il refait en 1858 par M. Bollée. Le reste des cloches sont toutes datées des années 1811-1821 : bourdon de 6,7 t., 1 cloche de 2,5t., 1 de 1,7t., 1 de 1,23 t et une 6ème de 0,7 t. Il convient de rajouter une septième cloche, le timbre de l’horloge, fondue en 1609 sous l’égide de Mgr de Beaumanoir, avec la cloche donnée à la fin du XVe siècle par le cardinal Philippe de Luxembourg.

Les cloches actuelles ont été fondues au Mans par les ateliers Bollée.

En quoi la restauration des cloches et du carillon constitue-t-elle un événement important pour l’identité de la cathédrale ?

Une cathédrale est par essence un édifice cultuel, avant que d’être un monument culturel. Aussi les services du Ministère de la Culture, et au premier plan la DRAC et le STAP, se doivent-ils d’être attentifs à conjuguer, dans leurs missions d’entretien et de restauration, impératifs de conservation et de restauration d’une part, et demandes formelles en relations avec le culte, exprimées par le clergé affectataire d’autre part.

*C’est l’entreprise Bodet de Trémentines dans le Maine et Loire qui a en charge cette restauration.

Toutes les informations pour les Journées Mans’Art sont sur www.lesjourneesmansart.com

 

4 MARS 2014

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 Les cloches et le bourdon ; une refonte générale prête pour les Journées Mans’ Art LA CATHEDRALE SAINT-JULIEN DU MANS VA RETROUVER SA "VOIX" !

A L’OCCASION DES PROCHAINES JOURNEES MANS’ART, ZOOM SUR :

Les cloches de la cathédrale

Données recueillies par Anne-Marie Gresser, vice-présidente de l’Association « Les Journées Mans’Art, auprès de Nicolas Gautier, Architecte des Bâtiments de France de la Sarthe.

La cathédrale Saint-Julien du Mans va retrouver sa voix, son identité sonore, grâce à la restauration de son carillon. Ce travail met en œuvre des savoir-faire d’exception, que nous aurons l’occasion de découvrir lors des Journées Mans’Art.

Pourquoi les cloches de la cathédrale seront-elles déposées dans le bas-côté de la nef ?

Les cloches seront descendues - lourde besogne dont la précision exigera pas moins d’une semaine de manutention pour en assurer la descente sans risque de casse - et installées dans le bas-côté nord de la nef comme élément majeur, à la fois technique et artistique, et en même temps chargé de toute la poésie des vibrantes sonorités qui tous les jours rythment notre existence. Leur présentation dans la cathédrale, en coïncidence avec les Journées Mans’art, ne peut être fortuite et révèle une volonté forte du Ministère de la

14 MARS 2014

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Culture et de ses services, d’en assurer une présentation, mettant en exergue le savoir-faire de l’entreprise * et la compétence de l’architecte.

Quel âge ont ces cloches, où ont-elles été fabriquées et quelles sont leurs caractéristiques ?

La refonte générale des cloches a pour origine la rupture du bourdon qui, le 21 mai "se brisa d’un seul coup", rappelle l’abbé Pichon en 1876. Dans le même temps on s’aperçut que le beffroi, structure de charpente portant les cloches, était impropre à assumer les efforts de sa fonction. Aussi fut-il refait en 1858 par M. Bollée. Le reste des cloches sont toutes datées des années 1811-1821 : bourdon de 6,7 t., 1 cloche de 2,5t., 1 de 1,7t., 1 de 1,23 t et une 6ème de 0,7 t. Il convient de rajouter une septième cloche, le timbre de l’horloge, fondue en 1609 sous l’égide de Mgr de Beaumanoir, avec la cloche donnée à la fin du XVe siècle par le cardinal Philippe de Luxembourg. Les cloches actuelles ont été fondues au Mans par les ateliers Bollée.

En quoi la restauration des cloches et du carillon constitue-t-elle un événement important pour l’identité de la cathédrale ?

Une cathédrale est par essence un édifice cultuel, avant que d’être un monument culturel. Aussi les services du Ministère de la Culture, et au premier plan la DRAC et le STAP, se doivent-ils d’être attentifs à conjuguer, dans leurs missions d’entretien et de restauration, impératifs de conservation et de restauration d’une part, et demandes formelles en relations avec le culte, exprimées par le clergé affectataire d’autre part.

*C’est l’entreprise Bodet de Trémentines dans le Maine et Loire qui a en charge cette restauration.

Toutes les informations pour les Journées Mans’Art sont sur

www.lesjourneesmansart.com

     

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Encore un site emblématique reconverti LE CLASSEMENT DE L’USINE BERCHON DANS LES PYRENEES Demandé conjointement par la Municipalité et la Communauté de communes du Pays de Nay, le classement va permettre d’enclencher la reconversion de ce site emblématique du passé industriel de la ville. L’entreprise a été créée par Désiré Berchon en 1868, qui a inventé un métier à tisser les bérets : le métier Berchon.

En trente ans, l’entreprise passera d’une trentaine d’ouvriers à plus de trois cent, grâce au développement de la bonneterie et du tissu des Pyrénées. Depuis plusieurs années, des études sont menées sur le patrimoine industriel de la plaine de Nay. Cette dynamique a abouti, dans un premier temps, à l’ouverture du Musée de l’Industrie au sein de la Maison Carrée, première étape d’un « musée à ciel ouvert » qui comprendra plusieurs établissements et points de visite du territoire. La découverte de ce patrimoine industriel permettra de comprendre comment le territoire qui entoure Nay a pu être à la fois considéré comme le jardin du Béarn et son « Petit Manchester ». Autant de thématiques qui seront développées le long des chemins de randonnées, au coeur de la ville et peut-être un jour à l’intérieur même des usines Berchon où l’installation d’un centre d’interprétation du patrimoine fait partie des projets à l’étude.      

12 MARS 2014

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En plein Paris, l'église Sainte-Rita résiste à la démolition

o Par  Delphine  de  Mallevoüe    L'édifice, dédié au rite catholique gallican, doit être rasé pour céder la place à des logements sociaux et des parkings.

L'église  gallicane  Sainte  Rita  est  menacée  de  destruction  pour  construire  des  logements  sociaux,  à  Paris  dans  le  15e..  Crédits  photo  :  Sébastien  SORIANO/Le  Figaro    Riverains et passants sont sonnés. L'œil rond et la bouche bée, ils se pressent devant les avis légaux de démolition et les banderoles de contestation mises à la hâte sur les grilles du parvis. Leur église, en plein Paris, va être rasée d'un jour à l'autre. Bientôt deux ans que l'édifice voué à Sainte-Rita, patronne des causes désespérées, attend un miracle pour repousser les mâchoires des pelleteuses qui auront aussi la tâche d'y reconstruire un immeuble de logements sociaux et deux parkings.

Quoique dédiée au culte catholique gallican, où les messes sont célébrées en latin selon le rite de Saint-Pie V, cette paroisse du XVe arrondissement de Paris est très fréquentée et très populaire, notamment en raison de sa bénédiction annuelle des animaux qui attire foules et médias de toutes contrées. 300 baptêmes par an, 200 mariages, 70 enterrements, 18.000 à 20.000 ouailles comptées sur les registres, 250 paroissiens à la messe dominicale, 900 personnes le premier dimanche de novembre pour le célèbre rassemblement animalier. Des chiens, des chats mais encore des zèbres, des cochons, des lamas, des tortues, un chameau venant de Bourges chaque année, un collet pèlerinant avec sa maîtresse depuis le Jura en taxi - «parce qu'il est malade en train» - et autres rats, oiseaux et poissons, détaille amusé Mgr Dominique Philippe, archevêque catholique gallican de Paris et maître des lieux. Chinois, Américains et Japonais convertis s'y pressent aussi pour se marier depuis que la paroisse a fait l'objet d'un reportage diffusé hors frontières.

«C'est honteux, quel abus!, s'indigne Georgette, une riveraine qui n'est pas paroissienne. «C'est pas vrai?, s'écrie Lionel incrédule en passant devant les avis de démolition. Mais il y a des gens qui prient ici!» «Hallucinant!, se révolte la comédienne Danik Patisson, grande fidèle de la paroisse. Une chaleur très spéciale se dégage dans ce lieu, Rita est une sainte précieuse qui console et sauve de nombreux cœurs venus l'implorer.»

28 FÉVRIER 2014

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Un  défilé  continu  devant  l'église  

Depuis l'affichage des panneaux de démolition mardi, c'est un défilé continu devant l'église. François, qui vient de l'Oise chaque dimanche pour la messe «avec femme et chien», organise la résistance en distribuant tracts et appels à la mobilisation. Président de l'association de défense de Sainte-Rita, il a créé une page Facebook qui multiplie les «like», et lance des manifestations sur le marché du quartier pour tenter d'interpeller les consciences, à la veille de l'échéance électorale des municipales. Au cabinet du maire du XVe, Philippe Goujon (UMP), «on reçoit beaucoup de courriers inquiets sur le devenir de l'église». Après avoir émis deux avis défavorables au permis de construire, l'élu, «opposé à la destruction», vient de demander au conservateur général du patrimoine à la Drac Île-de-France de protéger l'édifice avec le label «patrimoine du XXe siècle».

Bernard, dans le quartier depuis 48 ans, ne décolère pas: «Ce n'est pas ma religion mais je défends le patrimoine et je ne peux accepter la vague scandaleuse de démolition des monuments publics qui déferle en France ces dernières années: églises, théâtres, cinémas… jusqu'où ira-t-on à la fin?» Édifice néogothique de 1900, Sainte-Rita n'est pas classée et ne pourra l'être, selon les experts du patrimoine. Ceux de la commission du Vieux Paris, sous la tutelle de la mairie de Paris, l'avaient jugée sans intérêt architectural lors de la décision de la Ville, en 2011, d'autoriser sa démolition.

«Le fruit de l'appel aux dons a été si maigre qu'on aurait seulement pu acheter une porte, et encore, chez Ikea…»

Mgr Philippe

Les ennuis de Sainte-Rita ont commencé il y a deux ans lorsque le propriétaire, la mystérieuse association cultuelle des Chapelles catholiques et apostoliques, a, sans courrier préalable d'information, assigné les occupants en justice devant le TGI de Paris pour les faire expulser. Avant de vendre l'église - toujours sans en aviser les occupants, selon leur avocat Me Jean-Marc Fédida - à un promoteur immobilier nantais, en novembre 2013. «Impossible de la racheter, il fallait 3,3 millions d'euros! explique Mgr Philippe. Le fruit de l'appel aux dons a été si maigre qu'«on aurait seulement pu acheter une porte, et encore, chez Ikea…», plaisante l'archevêque, pourtant très inquiet aujourd'hui de se retrouver à la rue.

Dans la nef, la pancarte «Cherchons un local à transformer en église sur Paris ou banlieue proche» n'a rien donné non plus, seulement «des propositions hors de prix» pour les locataires qui payaient 1000 modiques euros par mois depuis 1988. Les requérants demandant l'expulsion ont été déboutés l'année dernière. Mais une nouvelle assignation a été délivrée en décembre, cette fois par le promoteur. Décision le 11 mars prochain. Une procédure est par ailleurs en cours depuis août devant le tribunal administratif de Paris, sur requête de l'association de défense de Sainte-Rita, pour s'opposer au permis de démolir. En outre, elle pourrait saisir la justice au nom du principe fondamental de la liberté cultuelle, via un référé-liberté, car pour suivre ce rite particulier les fidèles devraient désormais se rendre à… Bordeaux. Une lettre à Manuel Valls, ministre de l'Intérieur et des Cultes, est en préparation.

           

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L'église Sainte Rita dans le 15e arrondissement sera-t-elle rasée ? L'église Sainte-Rita de rite gallican bien connue pour sa bénédiction annuelle d'animaux devrait être démolie pour céder la place à des logements sociaux et des parkings.

• Par  Isabelle  Audin  

 ©  Fernando  Malverne      Les  paroissiens,  réunis  pour  la  grand-­‐messe  dominicale,  ne  décolèrent  pas.  "Une  honte",  "un  scandale",  "on  gardera  notre  église,  ici  on  croit  au  miracle",  entend-­‐on  dans  la  nef  qui  accueille  une  centaine  de  fidèles,  certains  avec  leur  animal  de  compagnie.  L'église  est  l'une  des  rares  en  France  à  accepter  que  les  animaux  assistent  aux  offices.    Cela  fait  déjà  deux  ans  que  l'église  Sainte  Rita,  patronne  des  causes  désespérées,  est  l'objet  d'une  fervente  bataille  entre  promoteurs  immobiliers  et  ses  fidèles.    L'église  Sainte-­‐Rita  de  rite  gallican  devrait  être  démolie.  Faute  de  moyens  pour  l'entretenir,  l'association  culturelle  suisse,  l’Église  apostilique  de  Suisse,  propriétaire  des  murs  l'a  vendue.  Elle  laissera  place  à  une  trentaine  de  logements  sociaux.    L’Église  gallicane  de  Paris  souhaitait  racheter  l'édifice  mais  il  lui  aurait  fallu  récolter  plus  de  3  millions  d'euros.  Et  le  miracle  ne  s'est  pas  produit,  pas  de  généreux  donateurs  en  vue.    Pourtant,  cette  paroisse  située  dans  le  15e  arrondissement  est  très  populaire.  Les  messes  sont  très  fréquentées  en  raison  de  sa  particularité  :  la  bénédiction  annuelle  d'animaux  qui  attire  jusqu'à  900  fidèles,  mais  aussi  beaucoup  de  curieux  du  monde  entier.      Les  riverains  et  les  fidèles  sont  consternés.  L'église  de  style  néogothique  a  été  jugée  sans  intérêt  architectural  et  patrimonial  par  la  Commission  du  Vieux  Paris  chargée  de  donner  son  avis  sur  le  patrimoine  et  l'urbanisme  de  la  capitale  lors  des  demandes  de  permis  de  démolition.    Depuis  l'affichage  des  panneaux  de  démolition  mardi  dernier,  c'est  un  défilé  continu  devant  l'église.  "Sauvons  la  paroisse.  Oui  à  la  liberté  religieuse":  des  banderoles  ont  été  déployées  sur  les  grilles  de  l'édifice,  dans  le  XVe  arrondissement  de  la  capitale,  en  riposte  aux  avis  de  démolition  affichés  à  la  hâte  en  début  de  semaine.    

2 MARS 2014

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Les  ennuis  débutent  il  y  a  deux  ans.  Le  propriétaire  de  l'époque,  l'association  culturelle  des  Chapelles  catholiques  et  apostoliques,  entame  une  procédure  d'expulsion  des  occupants  avant  de  vendre  le  lieu  à  un  promoteur.    Mgr  Dominique  Philippe,  archevêque  catholique  gallican  de  Paris,  qui  officie  depuis  29  ans  dans  cette  paroisse  garde  espoir.  "J'ai  béni  des  zèbres,  des  dromadaires,  des  lamas,  des  tortues  et  même  un  bébé  tigre",  s'amuse  l'archevêque  qui  a  repris  en  1988  l'édifice,  alors  fermé  depuis  douze  ans."Un  couple  vient  exprès  de  Fos-­sur-­Mer  (Bouches-­du-­Rhône)  tous  les  dimanches.  Des  Chinois,  des  Américains,  des  Japonais  veulent  absolument  se  marier  chez  nous",  raconte-­‐t-­‐il.  Durant  l'office,  il  interpelle  les  fidèles  sur  la  menace  qui  pèse.  "Dieu  veut  que  nous  gardions  notre  église  et  que  nous  ne  soyons  pas  des  errants",  lance-­‐t-­‐il,  levant  les  mains  au  ciel.    Le  tribunal  administratif  de  Paris  doit  se  prononcer  le  11  mars  sur  la  requête  de  l'association  de  défense  de  Sainte-­‐Rita  qui  a  attaqué  les  permis  de  démolir  et  de  construire.    "Nous  allons  écrire  à  Manuel  Valls  (ministre  de  l'Intérieur  et  des  Cultes),  puis  éventuellement  déposer  un  référé-­liberté  au  nom  du  principe  de  la  liberté  religieuse",  assure  François  Lusinchi,  président  de  l'association.  "Si  ce  lieu  ferme,  les  paroissiens  qui  veulent  suivre  le  culte  catholique  gallican  devront  aller  à  Bordeaux  ou  en  Belgique",  déplore-­‐t-­‐il.    Le  maire  du  XVe  arrondissement,  Philippe  Goujon  (UMP),  a    saisi  la  direction  régionale  des  affaires  culturelles  (DRAC)  pour  qu'elle  attribue  au  bâtiment  le  label:  "Patrimoine  culturel  du  XXe  siècle".  "Détruire  une  église,  c'est  un  acte  d'une  violence  inouïe",  estime  l'édile.    En  attendant,  une  manifestation  de  soutien  qui  rassemblera  fidèles  et  animaux  est  prévue  le  15  mars  sur  le  parvis  de  l'Hôtel  de  Ville.    Reportage  de  Fernando  Malverne,  Nedim  Loncarevic  et  Mohamed  Chekkoumi  

Voir  la  vidéo  EGLISE  STE  RITA  MENACEE  DE  DESTRUCTION  PARIS  15EME    A  Paris,  deux  autres  églises  sont  menacées  de  destruction  :  

 L'église  Saint-­‐Joseph-­‐des-­‐Artisans  (Xe)  et  la  chapelle  de  l'hôpital  Saint-­‐Vincent-­‐de-­‐Paul  (XIVe).  

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Paris : promise à la démolition, « l'église des animaux » espère un « miracle » Rendue célèbre par la bénédiction annuelle d'animaux, l'église Sainte-Rita (Paris XVe) doit être prochainement détruite pour laisser place à une vingtaine de logements neufs. Mardi 11 mars prochain, le tribunal administratif de Paris se prononcera sur la requête d'une association de défense de l'église. S'il ne se fait guère d'illusions sur l'avenir de Sainte-Rita, monseigneur Dominique Philippe, archevêque catholique gallican, espère malgré tout « un miracle » qui permettrait de sauver son église. En attendant, il cherche tout de même un nouveau local. Voir la vidéo

     

10 MARS 2014

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Sainte-Rita, l'église des animaux, sera démolie et ses fidèles expulsés

 Sur  la  façade  ensoleillée  de  la  petite  église  catholique  gallicane  Sainte-­‐Rita  –  un  peu  défraîchie  depuis  sa  construction  en  1900  –  dans  le  15e  arrondissement  parisien,  la  bannière  fièrement  tendue  «  Non  à  la  démolition  de  la  paroisse  Sainte-­‐Rita  »  semble  défier  la  pancarte  de  permis  de  démolition  qui  jonche  le  parvis.  Pourtant,  ni  Sainte-­‐Rita,  patronne  des  causes  désespérées,  ni  la  mobilisation  active  des  fidèles  n'auront  pu  empêcher  la  décision  du  tribunal  administratif  de  Paris  qui  a  rejeté,  mardi  11  mars,  le  recours  déposé  par  l'association  de  défense  de  Sainte-­‐Rita  contre  la  démolition  et,  par  conséquent,  l'expulsion  des  paroissiens.  En  lieu  et  place  de  l'église  seront  construits  une  vingtaine  de  logements  sociaux  et  des  parkings.  Les  occupants  ont  six  mois,  à  compter  de  la  notification  du  jugement,  pour  quitter  les  lieux.  

Un drame pour les nombreux fidèles qui parcourent des centaines de kilomètres, chaque dimanche, accompagnés de leur chiens, chats, oiseaux, lapins ou furets pour se rendre à Sainte-Rita : la paroisse est l'une des rares, en France, à permettre la présence des animaux de compagnie durant l'office.

Mais elle est encore plus célèbre pour sa bénédiction de tous les animaux, chaque premier dimanche de novembre lors de la messe de Saint-François d'Assise, patron des bêtes, qui attire presque un millier de fidèles. Lamas, dromadaires, zèbres, perroquets, singes et même tigres y ont été bénis par Mgr Dominique Philippe, archevêque catholique gallican de Paris qui officie depuis vingt-neuf ans à Sainte-Rita, hors de l'autorité du Vatican. Le religieux a repris l'édifice en 1988, alors que celui-ci était fermé depuis douze ans.

« C'ÉTAIT LE BON TEMPS »

Dans sa longue robe écrue, l'homme sourit en se remémorant le passage de François Hollande et de Ségolène Royal, il y a de ça « presque dix ans, lorsqu'ils étaient encore ensemble », pour une messe des chats. « Ils disaient adorer les chats et venaient voir s'ils pouvaient en adopter », s'amuse Mgr Philippe. « C'était le bon temps ».

Car les ennuis ont commencé il y a deux ans lorsque le propriétaire de l'époque, l'association cultuelle des Chapelles catholiques et apostoliques, a entamé une procédure d'expulsion des occupants – demandant à la

11 MARS 2014

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justice de résilier le bail accordé à la communauté qui occupe l'église –, avant de vendre le lieu à un promoteur immobilier nantais, Loceane. Le bâtiment, non classé, est jugé sans intérêt patrimonial ou architectural par la commission du Vieux Paris, qui rend des avis sur le patrimoine et l'urbanisme de la capitale. Le permis de démolir est alors délivré.

« Nous nous interrogeons sur la recevabilité de la demande [d'expulsion] de l'association », a réagi lors de l'audience Me Jean-Marc Fedida, avocat de Sainte-Rita. « Nous demandons à ce que toute la clarté soit faite sur les conditions dans lesquelles elle continue à se prétendre propriétaire d'un bien immobilier pour lequel un promoteur a déposé et obtenu un permis de construire », a-t-il ajouté.

ENJEU DES MUNICIPALES

Le maire du 15e arrondissement, Philippe Goujon (UMP), candidat à sa propre succession aux municipales de mars, s'est toujours positionné contre la démolition, au nom de la protection du patrimoine culturel du quartier. « Cette église néogothique est un marqueur de l'identité du quartier, je ne comprends pas qu'on puisse vouloir y construire des logements sociaux à la place », déclare au Monde celui qui tâcle la politique « bétonneuse » de Mme Hidalgo dans le 15e. L'édile dit n'avoir reçu aucune réponse du maire de Paris, qu'il avait saisi sur le cas de Sainte-Rita. Il s'est ensuite adressé à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) pour qu'elle attribue au bâtiment le label: « Patrimoine culturel du XXe siècle ».

A l'occasion des municipales de mars, les autres candidats dans le 15e arrondissement se sont aussi prononcés sur la question. Le numéro deux sur la liste d'Anne Hidalgo, Claude Dargent, s'est déclaré, selon Paris Tribune, « favorable au principe d'une opération de logements sur cette parcelle là (…) Sainte Rita est une église qui relève d'un culte qui n'est pas l'église catholique (…) qui n'entre [donc] pas dans la loi de 1905 ».

APPEL À BILL GATES OU AU QATAR

L'enjeu électoral semble dépasser Mgr Dominique Philippe. Le religieux a toujours été conscient qu'il n'avait pas les moyens de réunir les 3,3 millions d'euros nécessaires au rachat des lieux. Résigné plutôt qu'irascible, il préfère préparer la suite et espère trouver les fonds pour acheter un local abordable sur Paris. « Rien d'accessible pour l'instant », déplore-t-il. De quoi commencer à sérieusement s'inquiéter pour le devenir des trente mariages prévus d'ici l'été. « Des américains, des japonais, des chinois veulent se marier chez nous. Que va-t-on faire ? », s'interroge-t-il. Sans compter la célèbre messe des motards, chaque été.

Mais la décision du tribunal n'arrêtera sûrement pas François Lusinchi, président de l'Association Paroisse Sainte-Rita qui, quelques heures avant son rendu, croyait encore en la possibilité de racheter la paroisse grâce à un large appel au don sur Internet. « Quelques personnes anonymes ont déjà envoyé des chèques de 500€ après avoir entendu parler de notre situation », s'étonne presque Mgr Dominique Philippe.

Si les dons ne suffisent pas, François Lusinchi assure qu'il fera appel à d'autres généreux donateurs : « Je me suis renseigné pour faire appel à la fondation de Bill Gates ou pour demander de l'aide au Qatar : ils ont racheté le PSG, ils peuvent bien racheter une église à 3 millions ». Pour ce paroissien qui parcourt 15 kilomètres chaque dimanche avec Venus, son caniche, pour assister à l'office, démolir Sainte-Rita et y établir un immeuble à la place reviendrait à « tuer toute l'âme du village qu'est la rue François-Bonvin », qui perdrait ainsi « son cachet ».

« Nous n'allons pas nous laisser faire et allons faire appel de la décision qui porte atteinte à notre liberté religieuse », a-t-il ensuite déclaré. Une manifestation de soutien qui rassemblera fidèles et animaux est prévue le 15 mars sur le parvis de l'Hôtel de ville.

• Camille Bordenet Journaliste au Monde

     

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Culture – Tourisme

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Un meuble royal pour Versailles o Par  Claire  Bommelaer  

 

La Fondation Edmond Safra a fait don au château de Versailles de cette commode en laque noire, bronze doré et marbre, ayant appartenu à Louis XV. Crédits photo : CHRISTIAN MILET/Château de Versailles La Fondation Safra a fait don au château d'une commode de Louis XV. Unique au monde, elle est estimée à 40 millions d'euros.

On n'imagine pas à quel point l'arrivée d'un meuble royal est une fête à Versailles. Il y a dix jours, il y avait foule pour assister à l'ouverture d'une lourde caisse venant d'Italie. À l'intérieur, une commode ayant appartenu à Louis XV, objet rare en marbre et en laque du Japon, estimée à plusieurs dizaines de millions d'euros. Un «meuble unique au monde», selon le conservateur en chef au château, Gérard Mabille.

La commode a fait son entrée à Versailles grâce à un don de la Fondation Edmond Safra. De fait, la direction du château n'aurait jamais pu l'acquérir avec ses propres deniers, alors qu'elle s'est lancée dans une lente politique de remeublement pour ses 1200 pièces. Le don, qualifié de «fabuleux» par Catherine Pégard, est donc une aubaine. À peine retiré de sa gangue de protection, le meuble a d'ailleurs été posé dans les appartements de Mesdames, au rez-de-chaussée. «Il permet de nourrir un peu plus le témoignage de la vie de cour à Versailles au XVIIIe siècle», explique Gérard Mabille.

Comme souvent pour les pièces de mobilier d'appartenance royale, la commode a une trajectoire mouvementée. C'est Antoine-Robert Gaudreaus, ébéniste du garde-meuble de la Couronne, qui la créa en 1744 pour la chambre de Louis XV au château de Choisy-le-Roi. Il utilisa, luxe suprême, des pans d'un ancien paravent en laque noir, lui-même cadeau du roi de Siam à Louis XIV. Cette curiosité, mélange de vernis noir, de bronze doré et de marbre fut ensuite transportée à Saint-Cloud. Elle y orna la chambre de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, puis celle de Marie-Antoinette.

Dispersée lors des ventes révolutionnaires, la commode disparut ensuite pendant près de deux cents ans, avant de réapparaître en 1987 à Venise. C'est là que la Fondation Oswald et Josa Finney, du nom de riches Anglais d'Alexandrie, la vendit à Edmond J. Safra, un grand banquier.

28 FÉVRIER 2014

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«L'affaire  de  la  commode»  

Mais les époux Safra eurent toutes les peines du monde à faire sortir leur bien d'Italie - le pays l'ayant classé abusivement «Trésor national». Lily Safra, femme du monde, s'en ouvrit un jour à Jean-Jacques Aillagon, alors président de Versailles. Ce dernier se rendit jusqu'à l'Élysée pour plaider la cause de cette œuvre française stockée depuis trente ans dans un entrepôt près de Venise. Ironie de l'histoire: c'est Catherine Pégard, alors conseillère de Nicolas Sarkozy, qui l'aida sur «l'affaire de la commode», devenue une sorte d'enjeu diplomatique et culturel.

«Tous les gouvernements successifs ont été mobilisés sur cette histoire», affirme aujourd'hui la présidente de Versailles. Est-ce le fait que la fondation ait clamé haut et fort son intention de faire don du meuble au château, plutôt que de le vendre, si elle parvenait à le récupérer? En tout cas, l'Italie finit par céder, sous les huées des spécialistes italiens du patrimoine. Et le prestigieux objet a donc fini par revenir en France. Émue, Lily Safra affirma, en ouvrant la caisse, qu'elle n'avait pas vu sa commode depuis dix-huit ans.

       

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Le  XVIIIe  siècle  retrouve  son  lustre  au  Louvre    Fermées  depuis  2005,  les  salles  des  objets  d’arts  du  Musée  du  Louvre  s’apprêtent  à  rouvrir  en  juin  et  offrir  aux  visiteurs  salons  reconstitués  et  «  period  rooms  ».    

 PARIS  -­‐  C’est  un  nouveau  parcours  de  près  de  2  100  m2  et  35  salles  que  le  Musée  du  Louvre  s’apprête  à  rouvrir  au  public  le  6  juin  prochain,  après  la  fermeture  en  2005  des  salles  XVIIIe  siècle  du  département  des  Objets  d’arts.  «  Le  projet  est  né  de  la  nécessité  de  rénover  des  salles  anciennes,  qui  ne  répondaient  plus  aux  normes  de  sécurité  et  dont  la  scénographie,  astucieuse  dans  les  années  1960,  était  dépassée  »,  explique  Jannic  Durand,  nouveau  directeur  du  département  des  Objets  d’arts  du  musée,  après  en  avoir  été  directeur  adjoint.  «  Le  projet  essaie  de  répondre  au  caractère  double  des  collections  :  des  chefs-­‐d’œuvre  somptuaires  issus  des  collections  royales  et  des  collections  d’amateurs  du  XIXe  et  XXe  siècle.  »    L’ancienne  muséographie  était  l’œuvre  de  Pierre  Verlet,  conservateur  au  musée  de  1945  à  1972.  Cette  partie  du  département  n’ayant  pas  bénéficié  des  travaux  du  Grand  Louvre,  le  projet  trouve  donc  ici  son  aboutissement  après  un  chantier  commencé  fin  2011  et  un  budget  de  26  millions  d’euros  provenant  essentiellement  des  fonds  du  Louvre  Atlanta  (à  hauteur  de  6,5  millions  d’euros)  et  du  mécénat.  Pour  le  financer,  le  musée  a  créé  le  Cercle  Cressent  rassemblant  collectionneurs  et  amateurs  d’art,  sous  l’égide  de  Maryvonne  Pinault.    Le  circuit  s’étend  sur  le  premier  étage  de  l’aile  nord  de  la  Cour  carrée  et  se  divise  en  trois  grandes  séquences  chronologiques,  de  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV  au  classicisme  du  style  Louis  XVI.  «  Il  s’agit  d’évoquer  l’évolution  du  style  et  du  goût,  avec  l’ambition  de  replacer  des  boiseries  longtemps  remisées  dans  les  réserves  »,  commente  Jacques  Garcia,  décorateur  en  charge  de  la  scénographie.    Reconstitution  de  décors  historiques  La  visite  commence  avec  la  restitution  du  Petit  Salon  de  l’hôtel  Le  Bas  de  Montargis,  constitué  dans  les  toutes  premières  années  du  XVIIIe  par  un  grand  financier  et  vendu  par  l’État  à  la  fin  du  XIXe.  La  totalité  des  lambris  subsistants  est  ici  restituée  dans  les  proportions  de  la  salle  originelle  :  le  trumeau  de  cheminée  était  resté  dans  les  réserves  du  Louvre  depuis  1898,  date  de  la  vente  de  l’édifice.  Il  a  fallu  restaurer  l’existant  et  restituer  les  parties  manquantes  :  parquets,  corniches,  plafonds,  cheminées,  meubles  d’étoffe…  L’artisanat  d’art  a  été  fortement  sollicité  sur  le  chantier.  Trois  pièces  de  l’hôtel  de  Villemaré  (également  nommé  hôtel  Dangé)  sont  ainsi  restituées,  dont  un  petit  salon  dont  les  accents  bleus  ont  été  redécouverts  lors  de  la  restauration.  Une  magnifique  coupole  peinte  sur  toile,  exécutée  en  1775  dans  un  pavillon  du  Palais  Bourbon  pour  le  Prince  de  Condé  a  été  restaurée,  après  avoir  été  conservée  en  morceaux  depuis  1846  :  on  y  découvre  un  décor  en  trompe-­‐l’œil  figurant  Vénus  et  sa  suite,  illustration  parfaite  des  décors  de  «  folies  »  caractéristique  de  la  période.  La  réinstallation  du  décor  de  la  chambre  de  parade  du  duc  de  Chevreuse  qui  ornait  l’hôtel  de  Luynes  a  été  rendue  possible  grâce  à  un  mécénat  de  3  millions  d’euros  de  la  Société  des  amis  du  Louvre,  qui  jusqu’alors,  n’avait  participé  qu’à  des  acquisitions.  Pour  présenter  les  objets,  pièces  d’orfèvrerie,  meubles  et  porcelaines,  Jacques  Garcia  a  conçu  dans  la  salle  du  Triomphe  de  Marie  de  Médicis  de  grandes  vitrines,  choisissant  une  présentation  monumentale  d’œuvres  d’exception.      

28 FÉVRIER 2014

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Les  period  rooms  reconstituées  bénéficieront  de  prêts  d’autres  départements  du  musée,  dont  des  panneaux  peints  de  Jean-­‐Baptiste  Oudry,  des  portraits  de  la  famille  royale  ou  encore  des  vestiges  déposés  par  le  département  des  Antiquités  grecques  pour  évoquer  le  goût  de  la  fin  du  XVIIIe  pour  les  antiques.  Une  galerie  d’orfèvrerie  présentera  une  table  de  5  mètres  de  long  dressée  avec  le  service  du  roi  Georges  III  d’Angleterre  réalisée  en  argent  par  Robert-­‐Joseph  Auguste  en  1778-­‐1780  :  en  2011  le  musée  a  fait  l’acquisition  de  deux  terrines  pour  3  millions  d’euros  afin  de  parfaire  l’ensemble  et  offrir  une  médiation  cohérente  sur  les  usages  de  la  table.    Si  le  vaste  projet  a  permis  la  restauration  des  pièces  d’orfèvrerie,  il  reste  encore  des  «  dossiers  »  à  ouvrir,  notamment  un  grand  chantier  des  collections  dans  les  tapisseries,  et  des  études  de  restauration  à  mener  sur  le  mobilier  de  l’ébéniste  Cressent,  dont  la  marqueterie  raffinée  pose  des  problèmes  techniques  complexes.    Francine  Guillou        Légende  photo    

Jean  Henri  Riesener,  Secrétaire  à  cylindre,  1784,  bâti  de  chêne  et  de  sapin,  placage  de  sycomore,  d'amarante  et  de  bois  de  rose,  marqueterie  de  bois  polychromes,  bronze  doré,  Musée  du  Louvre,  Paris.  ©  Photo  :  RMN/Martine  Beck-­‐Coppola    

         

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À Versailles, inauguration du salon de l’Abondance restauré Signature  :  Laura  La  Fata  

 

Plafond du salon d’Abondance, peint par René-Antoine Houasse en 1683 (©Didier Saulnier et Christian Milet).

Lundi  10  mars,  après  plus  d’une  année  de  restauration,  le  château  de  Versailles  a  inauguré  le  salon  de  l’Abondance,  l’une  des  six  pièces  du  Grand  Appartement  du  Roi.  

Il doit son appellation au plafond, peint en trompe-l'oeil par René-Antoine Houasse à la fin du XVIIe siècle, qui représente les trois divinités de la Magnanimité, de la Magnificence et du Génie de l'art autour d'une corne d'abondance emplie de médailles, allégories de la puissance bienfaitrice et des richesses du monarque. Le salon, qui, à l'origine, formait l'antichambre du cabinet des Médailles de Louis XIV, pièce renfermant les objets les plus précieux des collections royales, a été restauré par une équipe de seize personnes, avec l'aide du Centre de recherche et de restauration des musées de France. L'intervention, dont un constat d'état en 2011 a révélé la nécessité, visait à remettre en état le décor peint du plafond, mais aussi les stucs dorés, les marbres et le parquet du salon. L'opération s'est accompagnée d'un travail de réaménagement, avec notamment douze petites sculptures en marbre et en bronze issues des collections de Louis XIV. La restauration d'une autre pièce, la salle du Grand Couvert du Roi est prévue pour 2015. Pour Catherine Pégard, présidente de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, il s'agit d'« un fil qui se déroule désormais, de salon en salon, où les conservateurs du château de Versailles, relèvent le défi de faire revivre la vie de cour à travers restaurations et remeublement ».

     

12 MARS 2014

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Le Musée de la marine n'en finit pas de balloter La Rochelle | Par Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)

 C'est,  depuis  plus  d'une  décennie,  le  sujet  polémique  préféré  de  l'opposition  rochelaise.  Les  divisions  au  sein  de  la  majorité,  de  plus  en  plus  affirmées  à  l'approche  des  élections  municipales,  lui  ont  chipé  ce  monopole.  

Mais le réaménagement du Musée maritime de La Rochelle, l'un des derniers grands chantiers mené par le maire socialiste Maxime Bono, qui cédera son siège après trois mandats, continue de faire des vagues.

UN ÉCRIN QUI METTRAIT EN VALEUR LA FLOTTE PATRIMONIALE

De l'avis de tous, le passé maritime de la ville mérite pourtant un écrin qui mettrait en valeur la flotte patrimoniale réunissant le Manuel-Joël, dernier chalutier en bois rochelais, le remorqueur Saint-Gilles, ou encore le ketch légendaire de Bernard Moitessier, Joshua, autour de la grande frégate météorologique France 1, fleuron qui domine le bassin des Chalutiers, en face de l'Aquarium de La Rochelle.

Pour l'instant, le Musée maritime créé en 1988 se résume aux bateaux, sans espace à terre. L'ancienne halle à marée construite en 1956, où les chalutiers venaient dans le temps décharger leur pêche, a donc été choisie pour abriter un espace de plus de 10 000 m2. En 2003, la muséographie a été confiée à Emmanuel de Fontainieu, directeur du Centre international de la mer, au scénographe Philippe Délis et à l'architecte Eric Cordier.

Le fruit de leur réflexion avait de l'allure et de l'ambition, trop au goût de la droite locale, qui y voyait « un projet pharaonique », estimé à plus de 14 millions d'euros. La suite ne lui a pas donné tort : plombé par des difficultés financières, Philippe Délis a quitté la galère en cours de route et la mairie a dû réduire la voilure, allant même jusqu'à reprendre une partie de la halle à marée pour y créer… des studios de cinéma et de télévision.

5 MARS 2014

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UN NOUVEAU CHANTIER DE 9,5 MILLIONS D'EUROS

En 2010, l'architecte Patrick Bouchain, avec Patrick Schnepp, directeur du musée depuis sa création, reprend le projet. Celui-ci prévoit désormais de nouveaux espaces à terre dans la halle à marée et autour du slipway, la grande rampe qui servait à hisser les navires, classé aux Monuments historiques. Un site qui accueillera le centre d'interprétation chargé de raconter l'histoire maritime rochelaise.

Un nouveau chantier de 9,5 millions d'euros est lancé, dont les premiers éléments ont pris forme en février, telle que la Galerie des pavillons, sept cabanes surmontées de grands spis colorés, que les élus eux-mêmes comparent souvent à des « chips ».

Pour autant, la houle a repris de plus belle au sein du conseil municipal, où l'opposition continue de tirer à boulets rouges sur ce projet, dont elle dénonce « le coût exorbitant » et la démesure, à l'image du sémaphore de 32 mètres qui surplombera l'ensemble.

DÉPENSES SUPPLÉMENTAIRES ENGAGÉES DANS CE PROJET

En décembre 2013, elle a trouvé un allié des plus inattendus, en la personne de Jean-François Fountaine, qui brigue la succession de M. Bono à la mairie.

Exclu du Parti socialiste pour ne pas avoir respecté le résultat des primaires désignant Anne-Laure Jaumouillié comme candidate officielle du PS, celui qui avait fait campagne contre Ségolène Royal lors des législatives de 2012 a critiqué les dépenses supplémentaires engagées dans ce projet.

Ce qui n'a pas manqué d'entraîner une riposte du maire, Maxime Bono, entre stupéfaction et rire jaune : « Vous voulez peut-être que je vous rafraîchisse la mémoire ? » Une référence à la première version avortée du projet, dessinée par Emmanuel de Fontainieu, un proche de Jean-François Fountaine et qui figure d'ailleurs sur sa liste. « Jamais il n'a ouvert la bouche sur le sujet. Il se réveille à trois mois des élections », relève Dominique Morvant, candidate de l'UMP aux municipales.

Maxime Bono, lui, veut croire que son successeur mènera le chantier à son terme, tel qu'il a été déterminé par l'équipe municipale.

             

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7 MARS 2014

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L’UNESCO  dit  «  oui  aux  voyages,  non  au    trafic  »  des  biens  culturels  PARIS  [10.03.14]  –  L’UNESCO  lance  sa  première  campagne  de  sensibilisation  au  trafic  illicite  des  biens  culturels  dans  le  tourisme,  en  partenariat  avec  l’Organisation  Mondiale  du  Tourisme  (UNWTO)  et  le  Bureau  International  de  lutte  contre  les  drogues  et  le  crime  (UNODC).    

 C’est  lors  du  Salon  Mondial  du  tourisme  de  Berlin  (ITB  Berlin),  que  l’UNESCO  a  annoncé  le  lancement  de  sa  campagne  visant  à  prévenir  des  dommages  causés  au  patrimoine  lors  de  séjours  touristiques.  Cette  initiative  tend  à  endiguer  un  trafic  illicite  estimé  à  7  milliards  de  dollars  par  an.    D’envergure  internationale,  la  campagne,  lancée  par  l’UNESCO,  l’Organisation  Mondiale  du  Tourisme  et  le  Bureau  International  de  lutte  contre  les  drogues  et  le  crime,  s’appuie  sur  différents  réseaux  afin  de  diffuser  prospectus  ou  vidéo  clips.  Les  hôtels  Mariott  ont  d’ores  et  déjà  annoncé  leur  participation.  La  société  Sabre  Holdings  (Lastminute.com)  a  également  fait  part  de  son  soutien  pour  communiquer  les  supports  utilisés  pour  la  campagne.  Les  vidéo-­‐clips  seront  par  ailleurs  diffusés  dans  les  aéroports.    La  sensibilisation  doit  permettre  un  effet  direct  pour  un  tourisme  plus  responsable  mais  également  un  effet  indirect  sur  le  marché  illicite  des  biens  culturels  en  donnant  plus  de  visibilité  au  phénomène.    LeJournaldesArts.fr    

Irina  Bokova,  Directrice  générale  de  l'UNESCO  -­‐  ©  Photo  Rama  -­‐  2012  -­‐  Licence  CC  BY-­‐SA  2.0    

             

10 MARS 2014

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Urbanisme –

Architecture contemporaine

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A Paris, l'appétit foncier de la Fondation Cartier a du mal à passer Par Jean-Jacques Larrochelle

 

La question du maintien de la Fondation Cartier dans ses murs du boulevard Raspail nourrit, depuis quelques mois, la chronique électorale dans le 14e arrondissement de Paris. L'institution culturelle privée, qui organise expositions et événements dans son palais de verre, voudrait s'étendre sur une partie du site de l'ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul mitoyen, mais se heurte aux desiderata de la Mairie de Paris.

La parcelle en question permettrait à la Fondation d'installer une nouvelle salle d'exposition, un café, une boutique, un espace d'accueil et un parking. Et d'accroître la superficie de son Theatrum botanicum, imaginé par l'artiste autrichien Lothar Baumgarten : un jardin sauvage, « sans mauvaises herbes », dit son jardinier.

La Ville, qui négocie l'acquisition de l'emprise totale de 3,4 hectares avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), actuelle propriétaire des lieux, imposerait que puisse être traversé l'espace extérieur de 6 000 m2 que la Fondation souhaite investir.

LIEUX D'EXPOSITION D'ART CONTEMPORAIN LES PLUS PRISÉS DE LA CAPITALE

Devenue une sorte d'enclave infranchissable, l'extension empêcherait la création d'une liaison traversante entre le boulevard Denfert-Rochereau et la rue Boissonade, telle que prévue dans la révision du plan local d'urbanisme (PLU). « Cette fameuse parcelle, si elle était totalement privatisée, poserait un problème de circulation pour les futurs habitants du périmètre, reconnaît-on à la Mairie de Paris. Mais rien n'est encore tranché. »

6 MARS 2014

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La Fondation Cartier compte parmi les lieux d'exposition d'art contemporain les plus prisés de la capitale. Loin des 14 hectares du domaine du Montcel à Jouy-en-Josas (Yvelines) qu'elle occupait jusqu'en 1993, elle ne cache pas se sentir à l'étroit dans ses 5 000 m2 du boulevard Raspail.

Déjà, en 2011, son départ vers l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) avait été évoqué. Sans suite. Le projet d'installation d'un pôle des arts plastiques et visuels, le R4, sur le site des anciennes usines Renault rend désormais caduque cette hypothèse.

Le 6 février au soir, dans les locaux de l'Ecole spéciale d'architecture (ESA), sise face à la Fondation, trois des principales candidates à l'élection dans le 14e arrondissement, Célia Blauel (EE-LV), Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP-MoDem-UDI) et Carine Petit (PS), ont répondu à l'invitation lancée par l'Association du quartier Saint-Vincent-de-Paul (AQSVP14). Les réunions publiques étant interdites en période de campagne électorale, étaient seulement présents ses 200 adhérents.

« ACCORDER À CARTIER LES 6 000 M2 QU'ELLE RÉCLAME »

Créée en juin 2013, l'AQSVP14 veut être impliquée dans la concertation avant la transformation de l'ancien hôpital où des projets d'écoquartier sont notamment dans les cartons. Outre la perspective, pour ne pas dire le spectre, de logements sociaux jusqu'à présent quasi inexistants dans cette partie du 14e, le sort de la Fondation Cartier, a, bien évidemment, alimenté une bonne part des débats avec les candidates.

Si Célia Blauel a reconnu, a minima, que la fondation « sera dans la boucle » de son projet d'aménagement de Saint-Vincent-de-Paul, Nathalie Kosciusko-Morizet et surtout Carine Petit sont allées beaucoup plus loin. La première a indiqué qu'elle prévoyait « d'accorder à Cartier les 6 000 m2 qu'elle réclame », et est allée jusqu'à imaginer « des passerelles » qui permettraient de franchir, sans les fouler, les espaces privés du joaillier…

Après avoir clamé qu'elle était, « une fan de la Fondation », la candidate socialiste s'est, quant à elle, engagée « solennellement sur son maintien et son développement sur son site actuel ». Et répondra « à toutes ses exigences, jusqu'à une certaine limite tenable », mais n'en dira pas d'avantage.

Pour le vice-président de l'AQSVP14, François Schlumberger, « la fondation est localement un plus, au plan culturel, esthétique, mais aussi au niveau de la vie, tout simplement ». Sans parler « des visiteurs venus du monde entier qui donnent à notre quartier un petit air de vacances. »

« DONNER UN ACCÈS PUBLIC AUX ESPACES EXTÉRIEURS »

Très au fait de la vie locale de cette partie plutôt privilégiée du centre de Paris à un jet de pierre des grands cafés de Montparnasse, l'AQSVP14 craint que la Fondation ne quitte son siège du boulevard Raspail en cas de désaccord.

Dès le mois d'octobre 2013, elle s'inquiétait lorsque, dans une réunion ouverte, le maire (PS) du 14e, Pascal Cherki et son premier adjoint, chargé de l'urbanisme, Jean-Paul Millet, évoquaient en termes prudents le projet d'extension de la Fondation : salué officiellement par la Mairie, et certes « en cours d'élaboration par l'architecte Jean Nouvel , mais selon des modalités et à des conditions qui encore en débat ».

Le mois de décembre suivant, la crainte de l'association s'est transformée en inquiétude, sinon en frayeur. Selon elle, la Fondation Cartier envisagerait de quitter les rives du boulevard Raspail, faute de pouvoir s'étendre dans des conditions convenables. La Mairie de Paris voudrait lui imposer, dit-elle, « des exigences difficiles à accepter par un propriétaire privé ».

Soit « donner un accès public aux espaces extérieurs, et financer par le prix d'achat du terrain, des milliers de mètres carrés de logements sociaux en sus des surfaces ». Pour l'instant, la Fondation refuse de communiquer sur le sujet.

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7 MARS 2014

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Développement durable –

Energies renouvelables

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Château de Flers, Mont-Saint-Michel, château fort de Malbrouck... Sous la bannière indignée

du "paysage en péril", les antiéoliens montent au créneau sans imaginer un instant

que les machines à vent font elles aussi partie du patrimoine de l'humanité !

Enquête sur des activistes qui ne voient pas plus lom que le bout de leur jardin. PAR C A R O L E RAP

• L'été dernier, le château de Mal-brouck, monument historique duXV siecle appartenant au departe-ment de la Moselle s'm-vite au 13 h de TFT Eluslocaux et habitants s'alar-ment du démarrage d'unchantier de constructionde sept éoliennes à i kmdc la maîs en Allemagne,]uste de l'autre côte de la frontièreNon seulement les turbines vont

de pierre maîs elles seront éga-lement visibles par les visiteursdepuis le château lui-même Le

pres iden t du Consei lLes éoliennes géneral, Patrick Weiten,

Causent s'empare de l'affaire IIlin trouble manifeste son desaccordanormal de auprès du développeurVoisinage. allemand VSE ainsi qu'au

pres dei elus du Land dela Sarre Sans resultat II déposealors plainte auprès de la Commis-

être en covisibilite dvec les tours sion europeenne dans l'espnjr que

Chateau celle cl saisisse la Cour de justice dedc Malbrouck l'Union europeenneduXVsiede Quelques semaines plus tard aen Moselle l'autre bout de la France, c'est la

decision du tribunal de grandeinstance de Montpellier qui faitcouler beau coup d'encre Le 17 sep-tembre 2013, le TGI condamne laCompagnie du Vent « a démonteret à enlever dans un délai de quatremois » dix eoliennes a proximite deMonchel-bur-Canche dans le Pas-de-Calais, construites en 2006

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et 2007 dont certaines 3 3 3 kmd une propriete privee le chateaude Flers Ce jugement fonde surla « violation du droit de proprietecontraire a I article 544 du codecivil » précise que les eol iennes« sont directement la cause des nuisances d ordre esthétique auditif etvisuel les plus importantes subies parles epoux Wallecan proprietaires duchateau de Flers et leur causent untrouble anormal de voisinage » Lafiliale du groupe GDF Suez eslegalement condamnée a verser a titrede dommages ct intérêts la sommede 37 500 euros aux demandeursun couple qui a acquis en 1993 cechateau du XVII e siecle et dont ilcomptait faire « une residence hôtehère de luxe »Le ii novembre I Agence FrancePresse s appuie en partie sur cesdeux exemples pour lancer unedépêche commençant par « Unebataille sans précèdent pour la protection des paysages menaces parI avancée des parcs eoliens a lieu atravers la France des monuments etsites classes premiere destinationtouristique mondiale » L art iclecite également Richard Vamopoulos president de Tourcom deuxieme reseau français d'agencesdc vo)ages En tant que membredu collectif Pulse ( Pour un l i ttoral sans eolienne ) il exprimeson inquiétude de voir le tourismebaisser a cause d un projet offshoreau large des plages du Débarquement en Normandie II fait egalemen! allusion a « des etudes d impact selon lesquelles le nombre devisiteurs étrangers pourrait baisser dejo % a 50 % dans des sites abîmes »Le 12 novembre les propos de ladirectrice generale de I Unescosont repris en boucle par de nombreux medias enligne La dépêcheAFP a I origine de cette in formation affiche dcs les premiereslignes « L Unesco souhaite qu unequilibre soit trouve entre le devc

loppement des parcs eoliens et la protection du patrimoine » Au paragraphe suivant I AFP rappelle que« I Unesco voyant menace le MontSaint Michel a récemment exigeI etablissement d une zone d excluiion de 20 km autour de ce site classe

Les spcc allâtes du

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au patrimoine mondial depeihantmême sur place une mission ce quia i onstitue une premiere »

J U G E E I R R E C E V A B L E PAR LA

COMMISSION E U R O P E E N N E

Mont Saint Michel plages duD é b a r q u e m e n t c h a t e a u duXV siecle classe monument his

torique autant de lieux svmboliques qui frappent les espritsUne condamnation a demolir deseoliennes la aussi le symbole estfort De même que le risque devoir le tourisme chuter de 50 %Maîs qu en est il dans les faits 'Début novembre la plaintedéposée par le conseil general

UN DÉBAT SUBJECTIFLa defense du paysage > « C est un debat complètement subjectif II nyfl rten de scientifique a opposer Sauf a faire prendre conscience quûvaune utilite a installer des eolienne* », estime Manon Lellry du SER «Lepaysage est une vraie question Des machines hautes qu on voit de loince doit etre un projet de territoire » reconnaît Sonia Lioret de FEE Lesmembres de FEE ont ainsi élabore en 2013 une charte ethique danslaquelle figurent des « engagements de qualite paysagère » qui visent a« developper des projets intégrant les dimensions paysagères et architecturalesdu patrimoine en prenant notamment en compte les sites emblématiques »Ainsi que des engagements de concertation « avec I ensemble des acteurslocaux concernes par [nos] projet!, » « Des élus utilisent les projets eoliensde façon touristique la communaute de communes du pays de Saint-Seine en Bourgogne a réalise un logo avec une eolienne et un parcours derandonnées a pied ou a vélo au sein du parc eolien » relate Sonia LioretLes professionnels rappellent le sondage Ipsos réalise en France fin 2012pour le SER, selon lequel 83 % des personnes interrogées disent avoir« une bonne image » de I energie eolienne De plus, 68 % « accepteraient] installation d'eohennes dans leur commune » et 45 % I accepteraientmême « dans le champ de vision de leur domicile (a environ 500 m) » Maîspour Richard Vamopoulos president de Tourcom « tant que les gens neles ont pas vues, us ne se rendent pas compte »

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de Moselle au sujet du château deMalbrouck est jugée irrecevable parla Commission européenne. Selonle président du département cetteplainte s'appuyait en particulier surle fait que « le droit français imposedes règles à la fois pour la protectiondes édifices classes et pour la protec-tionfaunistique etfloristique dans unezone Natura 2000 ». Des élémentsnon retenus par la Commission, quin'a donc pas saisi la Courde justice européenne. Finjanvier, deux éoliennessurplombent déjà le châ-teau. Les visiteurs en sont-ils mécontents ? Fermédepuis mi-décembre, l'édifice nerouvre que mi-avril. « On n'aura plusla même perception de cet édifice histo-rique et culturel. Est-ce que cela aurades conséquences sur la fréquentationtouristique ? Je vous dirai ça l'annéeprochaine mais c'est mon sentiment.Ou alors les gens viendront beaucoupplus pour voir comment on sait mal-traiter un monument », lâche PatrickWeiten.À Flers, dans le Pas-de-Calais, leséoliennes incriminées ne sont pasencore près d'être démolies. LaCompagnie du Vent a fait appel etce dernier est suspensif. La nou-velle décision pourrait tomber « aumieux fin 2014 et plus normalement en2015 », selon Me Gilles Gassenbach,avocat de l'entreprise montpellié-

raine. D'autre part, une transactionfinancière reste toujours possible,à l'image de celle que la Compa-gnie du Vent avait conclue avec unriverain des éoliennes de Néviandans l'Aude, après que le même TGIde Montpellier l'eut condamnée àdémolir 4 turbines sur 21. En atten-dant, Me Philippe Bodereau, avocatdu couple Wallecan, se félicite dela décision. « Le TGI m'a suivi sur le

problème essentiel, la déna-« J'achète turation du paysage. J'achète

Un paysage un paysage et on le dénature.et OH le Parce qu'au nom de l'écologie

dénature. » on a le droit défaire tout ceque l'on veut ? Mais quelle

écologie ? Celle de la finance ? », s'en-flamme-t-il. Face à lui, Me Gassen-bach affûte ses arguments. Sur laforme, il entend remettre en causela compétence du TGI pour la démo-lition, décision qu'il estime releverdu tribunal administratif. S'il étaitsuivi en ce sens, aucun recours neserait possible puisque ceux-ci sontlimites à deux mois après l'obtentiondu permis dc construire. Sur le fond,l'avocat martèle que « le juge judi-ciaire n'a pas à donner son avis sur lecaractère esthétique ou non d'un parcéolien dans un paysage. C'est de l'excèsde pouvoir. » II réfute également lepréjudice auditif, « aucune mesureacoustique n'a été réalisée » ; ainsi quele préjudice lié au flash lumineux :« Dans le dossier aucun élément ne dit

que cela porte atteinte à la santé. » Lacour d'appel tranchera.Concernant les plages du Débar-quement et les « études d'impact »sur la chute du tourisme, RichardVainopoulos se montre moins caté-gorique que dans les propos reprispar l'AFP le u novembre. « No», il nes'agit pas d'études mais de discussionsavec mes correspondants. Tourcom estreprésenté dans So pays. » Ses agentsde voyage ont constaté une baisse dutourisme dans le Maçonnais maisil n'a « pas de chiffrage ». Et s'il a lesentiment que « la plage d'OmahaBeach va certainement perdre dumonde » à cause du projet offshorede Courseulles-sur-Mer (Calvados),c'est suite aux « contacts de [leurs]agents avec fleurs] clients locaux,canadiens, américains, qui viennentchaque année pour les commémora-tions sur les plages ». ll a donc pré-féré « réagir avant », en rejoignantIc collectif Pulse et en « participantfinancièrement », via son groupe, auxfrais d'avocat.

L U N E S C O V E U T U N " É Q U I L I B R E "Coïncidence troublante en termesde calendrier, la directrice généralede l'Unesco est interrogée par desjournalistes sur l'éolien le lendemainmême de la dépêche AFP : "Unebataille sans précédent pour la pro-tection des paysages, menacés parl'avancée des parcs éoliens". L'évé-

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SYSTEMES SOLAIRES HORS SERIE146 RUE DE L'UNIVERSITE75007 PARIS - 01 44 18 00 80

FEVRIER 14Parution Irrégulière

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nement du 12 novembre n'a pour-tant pas de lien direct avec ce sujetII s'agit d'une conférence de presse àl'issue de la réélection d'Irma Bokovaà la tête de F Unesco pour un nouveaumandat Maîs les medias profitent del'occasion pour rappeler la positionde l'Unesco au sujet du Mont-Samt-Michel Et pour questionner IrinaBokova sur ce thème Elle déclarealors • « Nous savons tres bien qu'il y abeaucoup dépressions surlepatrimoine[ .} On parle d'énergie renouvelablecomment équilibrer ces deux défis ? »Elle évoque également un « debat tresvif au sein du Comite du patrimoinemondial » de l'agence onusienne surl'impact des eoliennes A partir deces citations, des journaux vont titrer"Eoliennes et patrimoine l'Unescoveut 'un equilibre'" « Le Mont-SaintMichel fait l'objet d'une action très fortedes opposants pour grossir le trait, alorsque sur une vingtaine de projets, unpermis de construire obtenu en 2007pour seulement trois eoliennes a 22 kmdu site a finalement ete retire par leprefet en 2012 Et un permis pour quatreeoliennes a 26 km a été annule par letribunal administratif de Rennes enaoût 201} », relativise Marion Lettry,déléguée generale adjointe du Syndi-cat des energies renouvelables

UNE ÉMOTION NON FEINTE

II n'empêche Ces cas particulierssuscitent l'émotion Une émotionnon feinte pour les personnesdirectement concernées. Maîs cesexemples reflètent-ils une montee en

puissance des contestations fondéessur la defense des paysages fran-çais 3 Ou n'en sont-ils qu'un « miroirdéformant », comme le pense SoniaLioret, déléguée generale de FranceEnergie Eolienne, pour qui les mou-vements antiéohens seraient seule-ment « le fait d'une minorité [ ], bienorganisée », avec « un vrai pouvoir carune vraie exposition mediatique » 5

Seule certitude, le taux de recoursest eleve en aon, 42 % des permisde construire de parcs eoliens et desdecisions de creation deZones de developpementde l'eohen (les ZOE étaientencore en vigueur) étaientcontestés devant le tribunaladministratif Maîs en l'ab-sence d analyse typologiquede ces recours, difficile dedire quels sont les motifsjuridiques les plus utili-sés par les antiéohens « Je ne pensepas qu'il y ait une prédominance desfondements lies au paysage Les oppo-sants utilisent tous les arguments pourattaquer un projet », estime ManonLettry « Même si l'argument principalest celui de l'atteinte au paysage, ce n'estpas celui qui fait forcement moucheau tribunal car il est encore tres peuadmis en jurisprudence Le paysageest une notion trop vague », expliqueMe Tom Schneider, avocat au barreaude MontpellierEn effet, quand un paysage ou unedifice n'est pas protege par la loi(celle de 1913 relative aux monu-ments historiques et celle de 1930

« On paiedes avocats.

PlUSJBlirSSont devetlUSdes ViftUOSeS

dans leCombat

intégrée dans le code de l'environ-nement prévoient chacune deuxniveaux de protection selon que lessites sont inscrits ou classes), « ontombe dans des généralités, il n'y a pasde disposition particulière », confirmeAlexandre Gady, président de laSociete pour la protection des pay-sages et de l'esthétique de la France(SPPEF) C'est pourquoi cette assodation, active contre l'eohen depuis2001, intente des proces lorsque lesturbines concernent des sites protè-

ges Maîs dans le cas dessites inscrits, niveau pourlequel l'architecte des Bâti-ments de France émet unavis "simple", donc noncontraignant, AlexandreGady estime la tâche « tresdifficile » « Cela demandeune très forte mobilisation,de l'argent, un tres grand pro-

fessionnalisme , ce n'est pas un combatqu'on gagne sur le terrain judiciaireII faut discuter avec les gens, faire toutun travail de sensibilisation » Et sefédérer La SPPEF fait ainsi partiedu groupe informel GS Patrimoine,qui réunit des associations commeVieilles Maisons Françaises ou Rem-parts « On est tous contre l'eohen, ontravaille en tir groupé On joue aussiavec les deux fédérations [Vent deColere et Federation EnvironnementDurable, NDLR] et les associations decitoyens qui se créent au niveau localOn paie des avocats Plusieurs sontdevenus des virtuoses dans le combatantieolien » •

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La  vallée  du  Goyen  (Finistère)  menacée  par  les  éoliennes  ?  Les  riverains  de  la  vallée  du  Goyen,  les  propriétaires  du  moulin  Kerguerhent  en  tête,  multiplient  les  démarches  pour  protéger  leur  vallée  du  projet  d’implantation  de  trois  éoliennes  industrielles  à  Pouldergat.  Une  pétition  est  en  ligne  «  Non  aux  3  éoliennes  industrielles  dans  la  vallée  du  Goyen  »  et  une  enquête  publique  environnementale  est  en  cours  (jusqu’au  20  mars)  pour  la  modification  du  PLU.  

 

Le  Moulin  de  Kerguerhent    

 

Bâtisse   du   début   du   18ème   siècle   enceint   d’une   rivière   et   d’un   bief,   le   Moulin   Kerguerhent   a   porté   des  générations   de  meuniers   de   1702   à   1970.   Situé   au   cœur   de   la   vallée   verdoyante   du   Goyen   (Finistère),   à   la  lisière  des  trois  Pays  de  Douarnenez,  du  Pays  bigouden  et  du  Cap  Sizun,  le  Moulin  Kerguerhent  est  composé  de  quatre  bâtisses  dont  la  grange,  restaurée  de  manière  traditionnelle  et  écologique  en  matériaux  naturels,  s’est  muée  en  gîte  d’étape  et  de  séjours  en  2005  labellisé  «  Rando-­‐Accueil  »  et  «  Pêche  en  Finistère  »  .  En  2007,  les  propriétaires  sont  lauréats  du  challenge  «  Environnement  durable  »  mis  en  place  par  la  région  Bretagne.  

Ce  «  petit  havre  de  paix  »  est   très  prisé  des   randonneurs  du  GR  34  sentier  côtier  et  du  GR  34G  traversant   la  vallée  par  le  Moulin  :  le  «  Cap  sur  la  pointe  du  Raz  »  et  le  «  Tour  du  Cap  »,  créées  en  collaboration  avec  la  FFRP  (Fédération  Française  de  Randonnée  Pédestre),  les  acteurs  du  tourisme  et  les  hébergeurs  de  la  région.  Chaque  

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année,  le  moulin  ouvre  ses  portes  à  tous  les  visiteurs  lors  des  Journées  du  Patrimoine  de  Pays  et  des  Moulins,  qui  auront   lieu  cette  année   les  14  et  15   juin  2014  (Toutes   les   informations  sur   les   Journées  du  Patrimoine  de  Pays  et  des  Moulins  ici).  

Un  projet  menaçant  

 

Depuis   2012,   un   projet   d’implantation   de   trois   éoliennes   industrielles   de   99,5  mètres   de   haut   (au   bout   des  pâles)   par   la   Compagnie   du  Vent   préoccupe   les   propriétaires   du  Moulin   Kerguerhent   ainsi   que   les   riverains.  Prévues   à   seulement   520  mètres   du  Moulin,   au   lieu-­‐dit   Kerourien,   tous   craignent   des   pollutions   visuelles   et  sonores   nuisant   au   calme   caractéristique   du   site   :   «  Nous   craignons   que   l’activité   de   développement   d’un  tourisme   responsable  dans   lequel  nous   sommes  engagés  depuis  2005  ne   subisse   les   conséquences  estimées  par  nous  et  nos  voisins  préjudiciables,  de  l’implantation  de  ces  engins.  »  s’inquiètent  Armelle  et  Wilfrid  Garrec,  propriétaires  du  moulin.  

Les  Voisins  de  la  vallée  du  Goyen  :  «  préserver  le  bien  commun,  la  nature  et  le  patrimoine,  la  qualité  de  vie  dans  cette  vallée,  pour  nous  et  les  générations  à  venir  »  

 

Les  voisins  de  Kerourien  ont  créé  le  collectif  des  «  Voisins  de  la  vallée  du  Goyen  »  pour  informer  la  population.  Le  collectif  a  déposé  un  recours  gracieux  auprès  de  la  préfecture  en  2012  pour  obtenir  le  retrait  du  permis  de  construire  déposé  en  2010.  Le  recours  est  refusé  en  juin  2012  mais   le  dossier  est  présenté  devant  le  tribunal  administratif  de  Rennes  :  l’objectif  est  désormais  d’annuler  le  permis  de  construire  en  date  du  31  janvier  2012.  Par   ailleurs,   le   collectif   appelle   à   participer   à   l’  «  enquête   publique   environnementale   de   la   modification  numéro  1  du  PLU  »  en  mairie  de  Pouldegart  du  17  février  au  20  mars  2014.  

Afin   de   sensibiliser   et   de  mobiliser   les   habitants   contre   ce   projet,   le   collectif   a   également  mis   en   ligne   une  pétition  qui  a  déjà  recueilli  environ  500  signatures  :  «  Non  aux  3  éoliennes  dans  la  vallée  du  Goyen  ».  

En  savoir  plus  :    

• Signez  la  pétition  «  Non  aux  3  éoliennes  industrielles  dans  la  vallée  du  Goyen  »  • Consultez  le  site  du  Moulin  Kerguerhent  • Participez  à  l’enquête  publique  environnementale  de  la  modification  numéro  1  du  PLU    en  envoyant  

vos  commentaires  et  signature    à  :  [email protected]  en  précisant  :      »  enquête  publique  environnementale  de  la  modification  numéro  1  du  PLU  «    

 

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Puisieux-et-Clanlieu (02) : 170 personnes rassemblées au château contre les éoliennes Près  de  200  personnes  ont  répondu  à  l'appel  de  l'association  Thiérache  à  contre-­‐vent  qui  lutte  contre  les  compagnies  éoliennes  et  les  nuisances  causées  par  les  aérogénérateurs.    

Par  Gontran  Giraudeau  

 ©  France  3  Picardie  /  Benoît  Henrion    

L'Aisne  compte  près  de  cent  éoliennes  sur  un  total  d'environ  500  en  Picardie.      Voir  la  vidéo  

170  personnes  à  Puisieux-­‐et-­‐Clanlieu  contre  les  éoliennes      Intervenants  :  Valérie  Bernardeau,  propriétaire  du  château  de  Puisieux-­‐et-­‐Clanlieu  ;  Bernard  Datin,  client  ;  Bertrand  De  Miramon,  délégué  Picardie  Fédération  Environnement  Durable  /  reportage  :  Thibaut  Rysman,  Benoît  Henrion  et  Sébastien  Le  Fur    

         

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Médias

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Dans les entrailles du musée virtuel de Google Art  en  3D,  œuvres  en  gigapixel  exposées…  Avec  son  «  Lab  »  de  340  m  2  installé  dans  son  hôtel  particulier,  au  cœur  de  Paris,  Google  entend  innover.  Beaucoup  de  musées  ont  accepté  de  collaborer.  Mais  cet  instrument  de  lobbying  suscite  aussi  l’inquiétude  du  Louvre  à  la  rue  de  Valois.  

 L’inauguration  du  «  Lab  »  de  l’Institut  culturel  de  Google  s’est  tenue  le  10  décembre  2013  à  Paris,  en  l’absence  d’Aurélie  Filippetti  -­‐  SIPA  

Comme un air de Mountain View. Passée la cour pavée de l’hôtel particulier de Google, rue de Londres, à Paris, l’Institut culturel de Google propose une batterie de «  mugs  » à l’effigie du groupe, des fruits et des sodas. Une tonalité américaine vite dissipée par les panneaux lambrissés du «  lobby  », où défilent en boucle sur des écrans incrustés des sculptures de Canova et des estampes de Hokusai. Vocation officielle du lieu  : accélérer la numérisation des contenus culturels, avec l’assentiment des partenaires, et proposer un nouveau rapport aux œuvres, via l’écran. Entre les lignes, une deuxième fonction se dessine  : se légitimer auprès d’un secteur culturel souvent hostile à Google. «  Nous avons choisi Paris. Un carrefour culturel où nous recevons nos partenaires du monde entier. Une dizaine par semaine  » , s’enthousiasme Laurent Gaveau, directeur de l’Institut culturel de Google. Conservateurs, directeurs de musées, responsables Web, étudiants triés sur le volet  : le «  Lab  », comme on l’appelle ici, est un pôle de connexion. Fermé au public. «   Nous sommes un espace de R&D. Nos 25 ingénieurs rencontrent les acteurs de la culture. Nous voulons développer une nouvelle expérience d’immersion dans la culture  », argumente Laurent Gaveau. Démonstration autour de 48 écrans disposés au mur d’une grande pièce obscurcie. «  La Moisson  » de Bruegel l’Ancien (1565), tableau exposé au Metropolitan Museum of Art de New York, est ici reproduit en ultra-haute définition. «  Nous l’avons photographié au musée la nuit, pour éviter toute vibration, à l’aide d’une caméra maison  », précise Laurent Gaveau. La résolution dépasse le milliard de pixels (gigapixel). Avec un tel zoom, un détail de 2 cm2 occupe l’intégralité des 65 m2 du mur digital  ! «  On affiche en plein écran des moines se baignant dans le ruisseau, une partie de toile imperceptible à l’œil nu  », commente Laurent Gaveau. Plus facile que transporter sa loupe de poche au Met… La touche picturale, les carnations, la minutie de la composition se dévoilent. Voilà pour la culture «  patrimoniale  ». Google ne s’en contente pas. A l’étage du «  Lab  », un atelier de création. Un buste en résine, façon figurine de «  Star Wars  », sort de la planche d’impression en 3D. A côté, un laser affine la découpe. Deux outils qui donnent le ton de «  l’art digital  » que la firme promeut. «  Les nouvelles technologies sont un moyen et une matière. On peut concilier art et téléphonie mobile, créer avec l’écran  », résume Laurent Gaveau, qui s’apprête à recevoir ses six premiers «  artistes en résidence  ». Critère de cette première promotion  : être né après… 1989.

Le cadre feutré et intimiste du «  Lab  » est la tête de pont du «  Google Art Project  » , né en 2011. Un an plus tôt, en septembre 2010, après une réunion à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy, Eric Schmidt, le patron de Google, s’était engagé à créer un «  Institut culturel européen  » à Paris. Un geste aux allures de concession face aux accusations – déjà – de dumping fiscal de Google… Depuis, près de 400 établissements culturels, dont 93 musées internationaux, ont dit oui. Du Art Institute de Chicago à l’Israel Museum de Jérusalem, en passant par le musée du quai Branly. Le principe  : Google Art Project propose une visite virtuelle des musées partenaires, grâce à sa technologie «  Street view  » – un brin saccadée au moment de la navigation… Google offre un accès gratuit et instantané à 57.000 œuvres en haute résolution, la plupart des clichés étant fournis par les établissements eux-mêmes.4' MARS44''4

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Compléter  et  enrichir  les  visites  

Le «  plus  » de Google  ? Pour chaque musée, la firme photographie gracieusement une œuvre phare en gigapixel. Surtout, Google offre la puissance de son réseau, plus d’un milliard et demi d’utilisateurs dans le monde. «  Depuis que nous avons rejoint le Google Art Project, en mai 2013, nous avons doublé notre trafic, avec 12.000 visiteurs par mois. Les internautes passent, en moyenne, 3 minutes sur notre site, contre 8 minutes sur le site de Google…  » , nuance Hélène Fogel, chef de projet Web au musée d’art moderne du Havre. L’ambiguïté est là. Sur son site «  Cultural Institute  » – l’adresse URL du site français de Google est écrite en anglais – il faut glisser vers l’onglet du bas pour se voir proposer de rejoindre le site Internet du musée. La comparaison est peu flatteuse. Google est bien plus avancé que ses contributeurs dans la scénographie… «  Le Cirque  » de Georges Seurat (1890) apparaît en gigapixel sur le site Google. On zoome à loisir sur l’écuyère dressée sur sa monture. Ce qu’on ne parvient plus à faire sur le site Internet du musée d’Orsay, qui abrite pourtant l’œuvre du peintre néo-impressionniste…

Le virtuel risque-t-il de cannibaliser le réel  ? Le château de Versailles, première institution à rejoindre Google, en 2009 récuse l’attaque. «   Notre site a accueilli 8,5 millions d’internautes en 2012. Cela n’a pas empêché 7,5 millions de visiteurs de faire le déplacement  », soutient Catherine Pégard, directrice de l’établissement. «  Google Art Project ne remplace pas l’émotion devant une œuvre physique. Il complète, prépare, enrichit la visite  », plaide Laurent Gaveau. Un point de vue partagé par de nombreux établissements culturels français partenaires, passées en un an de 6 à 20… Qu’ils soient privés ou publics, Google valorise ses interlocuteurs. «  La tour Eiffel nous a demandé de faire évoluer nos visites virtuelles, en accordant plus de place à l’image, moins au texte. Nous construisons les parcours ensemble. Mais nous ne sommes pas conservateurs. Les musées ont la responsabilité du contenu éditorial  » , détaille Laurent Gaveau. Dans le contrat, c’est l’institution mère qui pose ses conditions. «   Aucune exclusivité n’est donnée à Google. Si demain nous voulons organiser une visite virtuelle avec Amazon ou Yahoo, rien ne nous en empêche  », soutenait fin janvier dans le «  Journal des Arts  » Alain Lombard, administrateur du musée d’Orsay.

Le ministère de la Culture se montre beaucoup plus circonspect. L’absence d’Aurélie Filippetti lors de l’ inauguration du «  Lab  » , le 10 décembre 2013, est dans toutes les mémoires. «   La ministre ne voulait pas servir de caution. Google souhaitait qu’elle fasse son discours en soirée. Dans les journaux télévisés de 20 heures, on aurait vu la ministre déambulant dans les allées, sans entendre ses propos…  », précise aujourd’hui son cabinet. A l’époque c’est Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique qui, au pied levé, avait été chargée de porter la fermeté du gouvernement en appelant «  Google, comme les grands acteurs de l’Internet  », à «  respecter strictement les lois de notre pays  »… L’incident est-il clos  ? La relance, le 4 février, de la polémique sur le demi-milliard d’euros que réclamerait le fisc à Google France n’est pas de nature à arrondir les angles.

Sur le fond, le projet culturel du géant américain ne convainc toujours pas, rue de Valois. Le volet pédagogique, d’abord. «   Il y a un risque de constituer un YouTube des musées, avec des produits d’appel en tête de gondole. La scénographie est plate. L’approche consumériste, pas scientifique. Cela explique sans doute les réticences du Louvre, qui n’a pas rejoint le projet. Il n’y a que 8 musées publics dans le Google Art Projet  », relève une conseillère d’Aurélie Filippetti. La question des données personnelles, ensuite. «   Pour constituer votre musée virtuel personnel, vous devez avoir un compte Gmail. C’est un environnement fermé. Le site de Google est un outil de captation de trafic.  » Ce que dément Google. «  Nous n’enregistrons pas les données des internautes. Elles sont traitées sur une plate-forme à part du moteur de recherche  », assure Laurent Gaveau. Mais l’amende de 150.000 euros infligée à Google par la CNIL , le 8 janvier, pour «  refus de rendre conforme au droit français sa politique de confidentialité de données sur Internet  », entretient le doute sur les agissements réels de la multinationale, en l’espèce.

Quelques  inquiétudes  

Autre point de litige  : la question des droits d’auteurs. Pour son Google Art Project, Google a résolu le problème en exposant sur Internet uniquement les œuvres tombées dans le domaine public. Soit 70 ans après la mort de l’auteur, dans l’Union européenne. Exit donc du site Google les tableaux de Matisse, Picasso et autres Nicolas de Staël… Beaucoup d’ayants droit restent sur leurs gardes. Le projet «  Google Book  » , en 2004, avait suscité une levée de boucliers des professionnels de l’édition, avant de se régler devant les prétoires, puis à l’amiable. L’Adami, qui gère les droits des artistes-interprètes, se gausse du Google Art Project. «  Google fait du mécénat, à l’américaine. Des dons, ni plus ni moins. Hors accords avec certains artistes célèbres, il faut en moyenne 100.000 clics pour qu’un de nos adhérents gagne 100 euros sur YouTube. C’est dérisoire  », persifle Bruno Boutleux, directeur général de l’Adami. D’autres ont pactisé. La SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) a tenu en janvier sa 2e édition de «  l’Académie SACD-YouTube  ». Dix jeunes artistes se sont partagé 100.000 euros, une bourse destinée à la «  création et la formation  ». «  Au contraire d’Apple, qu’on n’arrive jamais à attraper, Google cherche le contact. Il ne fuit pas  », note Pascal Rogard, directeur général de la SACD.

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Quid, enfin, de la monétisation de son audience culturelle  ? Le Google Art Project compte près de 12 millions de «  followers  », selon le moteur de recherche. Les Etats-Unis, la France et la Chine fournissent les premiers contingents d’internautes. Une manne potentielle… Mais le directeur du «  Lab  » jure la main sur le cœur que le projet n’a aucune finalité commerciale. Pas de vente de produits dérivés en vue, donc. Le contrat avec les établissements culturels ne le prévoit pas. Reste que l’idée ne déplairait pas forcément.«  Pourquoi pas, si Google nous renvoie un client numérique pertinent  ? Cela peut-être une bonne affaire  », glisse Roei Amit, directeur chargé du numérique à la Réunion des musées nationaux (RMN), qui regroupe 34 musées. Le catalogue de l’établissement public rattaché au ministère de la Culture contient 700.000 images. Autant de cartes postales en quête d’acheteurs… «  Resterait à s’entendre sur l’éventuel partage du revenu  », ajoute Roeit Amit. Un point sur lequel Google a su prouver qu’il se montrait coriace.

VIDEO    :  Dans  les  coulisses  de  l’Institut  culturel  de  Google  inShare2    Écrit  par  Geoffrey  MARAIN-­‐JORIS    Journaliste    [email protected]  

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Charente: les salles d'attente des médecins se mettent à la télé par Kevin ESTRADE

Une quinzaine de praticiens du pays angoumois viennent de se doter de Proxitélé, une télé qui propose aux patients des reportages inédits sur le patrimoine local.

 Dans  la  salle  d’attente  test  du  service  ophtalmologie  de  la  clinique  Saint-­Joseph,  Ludovic  Blanc  et  Dara  Ó  Baoill  présentent  Proxitélé..  PHOTO/Photo  Renaud  Joubert    

Fini les revues périmées dans les salles d’attente! Désormais la télévision s’immisce dans ces lieux où le temps paraît souvent trop long. Proxitélé - autrement dit télévision de proximité - vient d’arriver chez une quinzaine de médecins du pays angoumois. Le but: mettre le temps d’attente à profit en installant des télévisions sur lesquelles seront diffusés des reportages inédits et faits maison sur des sujets locaux.

A l’origine du projet, Dara Ó Baoill, 44 ans. Irlandais de naissance et Charentais de coeur, il a travaillé de nombreuses années pour la télévision irlandaise et a même réalisé des jeux télévisés. Depuis toujours attiré par la France, il saute le pas fin décembre 1999 et s’installe en Dordogne.

Des reportages courts sur le patrimoine local

En 2005, il déménage en Charente et s’installe à Trois-Palis. Il ouvre une franchise Cartridge World à Angoulême mais l’audiovisuel lui manque. Il tombe alors amoureux du patrimoine charentais et cherche un moyen de le mettre en valeur. C’est là que l’idée de Proxitélé émerge. Le déclic lui vient en discutant avec des amis: "De nombreuses personnes m’ont dit que si il y avait un écran avec des sujets locaux dans les salles d’attente, ce serait bien". Il va donc marier sa passion de l’audiovisuel avec son amour de la Charente. Proxitélé est née.

Dara Ó Baoill s’associe avec Ludovic Blanc, un informaticien de 50 ans. Ensemble, ils mettent en place la structure de Proxitélé. Leurs reportages sont plutôt courts, entre 3 et 6 minutes. De la fête médiévale de Dignac à la Coupe d’Europe des montgolfières de Mainfonds, ils brossent plusieurs pans du patrimoine local. L’ambition des deux entrepreneurs est "de rendre les Charentais fiers de leur patrimoine et d’en faire pourquoi pas, des ambassadeurs à l’extérieur".

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Une heure de programmes inédits par mois

Inutile d’attendre de tomber malade pour visionner leurs reportages puisqu’ils sont aussi disponibles en replay sur Facebook et sur Youtube. Chaque mois, Ludovic et Dara comptent réaliser environ une quinzaine de reportages, de quoi avoir environ une heure d’inédits par mois. Quant au choix des sujets, Proxitélé donne aux téléspectateurs et aux internautes la possibilité de proposer des idées via son site internet.

L’installation de l’écran de télévision ainsi que la mise à disposition des programmes sont gratuites. Le modèle économique se base sur un système de parrainages des vidéos par des entreprises. Sans être considéré comme de la publicité à proprement parler, il a l’avantage d’être autorisé par l’ordre des médecins contrairement à la publicité classique. Le Château de Mercerie à Magnac-Lavalette fait partie des joyaux architecturaux plébiscités par Proxitélé.

         

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Mécénat

Partenariats

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Mesures  d’urgence  et  appel  aux  dons  pour  la  sauvegarde  du  Château  des  Rohan  à  Pontivy    PONTIVY  (MORBIHAN)  [03.03.14]  –  Suite  aux  intempéries  qui  ont  fortement  touché  la  Bretagne  en  début  d’année  2014,  une  partie  des  remparts  du  Château  des  Rohan,  à  Pontivy,  s’est  effondrée.  Des  mesures  d’urgence  sont  actuellement  mises  en  place,  alors  qu’une  expertise  vient  d’être  lancée  pour  connaître  l’étendue  des  travaux  à  mener  pour  la  sauvegarde  de  ce  patrimoine.    

   

                       

 Le  7  février  2014,  une  partie  du  parement  extérieur  de  la  courtine  sud  du  Château  des  Rohan  s’est  effondrée,  entraînant  dans  sa  chute  une  pièce  de  stockage.  Les  fortes  pluies  ayant  considérablement  fragilisé  la  structure  du  bâtiment,  des  mesures  d’urgence  ont  été  prises  immédiatement.  Il  reste  maintenant  à  dresser  un  bilan  des  dommages  afin  de  lancer  un  chantier  de  restauration  qui  s’annonce  déjà  considérable.    

 La  ville  de  Pontivy  dispose  du  Château  en  raison  de  la  signature  d’un  bail  emphytéotique  en  1953  (date  de  son  classement  aux  monuments  historiques)  avec  la  famille  de  Rohan,  toujours  propriétaire  des  lieux,  ce  contrat  de  bail  obligeant  la  collectivité  à  assurer  l’entretien  et  la  préservation  du  site.  Lors  du  conseil  municipal  extraordinaire  qui  s’est  tenu  le  27  février  au  soir,  une  élue  a  proposé  au  maire  de  la  ville,  Henri  Le  Dorze,  de  demander  à  Josselin  de  Rohan  la  cession  du  château  dont  il  est  propriétaire  pour  1  euro  symbolique.  Le  maire  a  précisé  que  cette  question  ne  serait  pas  de  son  ressort  au  vu  de  l’imminence  du  changement  de  municipalité.  La  question  n’est  pour  le  moment  pas  de  savoir  à  qui  reviendra  le  patrimoine  dans  quelques  dizaines  d’années  mais  bien  de  le  préserver  au  moins  jusque-­‐là.    S’agissant  de  préservation,  la  question  était  de  savoir  comment  évaluer  l’ampleur  des  dégâts  et  donc  des  travaux  à  venir.  Depuis  2009,  le  monopole  des  architectes  en  chef  des  monuments  historiques  sur  les  travaux  de  restauration  des  immeubles  classés  a  été  remplacé  par  une  obligation  de  passer  

3 MARS 2014

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des  contrats  de  marché  public.  La  maîtrise  d'œuvre  des  travaux  de  restauration  sur  les  immeubles  classés  n'appartenant  pas  à  l'Etat  est  alors  assurée  soit  par  un  architecte  en  chef  des  monuments  historiques,  soit  par  un  architecte  ressortissant  d'un  Etat  membre  de  l'Union  européenne  ou  partie  à  l'accord  sur  l'Espace  économique  européen,  établi  dans  l'un  de  ces  Etats  et  présentant  les  conditions  requises  inscrites  à  l’article  R621-­‐28  du  Code  du  Patrimoine.  Toutefois,  l’article  35  du  code  des  Marchés  Publics  prévoit  un  contournement  de  l’appel  d’offre,  en  cas  «  d’urgence  impérieuse  »,  qui  permet  alors  de  nommer  directement  la  personne  compétente  pour  effectuer  cette  mission.  L’urgence  reconnue  en  l’espèce,  Marie-­‐Suzanne  de  Ponthaud  fut  désignée  afin  de  procéder  à  une  étude  préalable  à  la  réalisation  des  travaux  de  restauration.  Cette  expertise  devrait  être  rendue  en  juin,  ce  qui  permettra  d’évaluer  l’ampleur  des  travaux  et  de  lancer  une  souscription.  Pour  le  moment,  les  travaux  sont  évalués  entre  2  et  3  millions  d’euros,  pour  une  durée  de  deux  ans.      Fondé  sur  des  fossés  secs  et  non  des  douves,  l’humidité  de  ces  dernières  semaines  ont  entraîné  la  mobilité  des  sols  et  la  fragilisation  des  bâtiments.  Aussi,  après  l’effondrement  de  la  courtine  sud  du  château,  les  mesures  d’urgence  ont  été  difficiles  à  mettre  en  œuvre.  Le  11  février,  une  pièce  de  stockage  s’est  à  son  tour  effondrée,  ne  restant  en  suspension  que  son  plafond  en  béton.  Les  entreprises  chargées  de  procéder  aux  mesures  d’urgence  ont  ainsi  du  désolidariser  la  charpente  du  reste  du  château  afin  d’éviter  qu’elle  n’entraîne  d’autres  parties  du  bâtiment  dans  sa  chute.  Les  4  entreprises  locales  qui  sont  intervenues  ont  alors  installé  une  bâche  sur  l’espace  fragilisé,  des  tôles  sur  les  sols  et  ont  ceinturé  le  bâtiment  d’un  câble  d’acier.  Des  fissuromètres  ont  par  ailleurs  été  installés  dans  le  but  de  veiller  à  l’évolution  de  la  situation  et  anticiper  les  travaux  de  restauration.    Pour  financer  ce  chantier,  la  mairie  de  Pontivy  a  d’ores  et  déjà  fait  appel  à  la  Fondation  du  Patrimoine  qui  s’est  engagée  à  amorcer  une  campagne  d’appel  aux  dons,  en  collaboration  avec  une  association  locale,  les  Amis  de  Pontivy.  Même  si  des  soutiens  sont  annoncés  par  les  collectivités  locales  et  la  DRAC,  aucun  montant  n’est  pour  l’heure  annoncé  et  il  est  certain  que  la  municipalité  aura  la  majeure  partie  des  travaux  à  sa  charge.  Des  initiatives  sont  envisagées  à  l’exemple  du  mécénat  de  compétence  ou  du  produit-­‐partage  qui  implique  les  commerçants  et  leurs  clients  dans  le  financement  des  travaux.  Anne  Bocquet,  médiatrice  du  patrimoine,  précise  que  l’idée  lancée,  dès  le  premier  week-­‐end  après  l’effondrement,  d’organiser  une  collecte  de  fonds  a  suscité  l’engouement  des  habitants.      Des  associations  se  sont  déjà  manifestées  pour  proposer  une  aide  bénévole  tandis  que  l’Union  des  villes  d’art  et  d’histoire  de  Bretagne  a  également  envisagé  de  servir  d’intermédiaire  pour  mettre  en  contact  la  commune  avec  des  collectivités  ayant  subi  des  dommages  quasi-­‐similaires.  Certains  historiens  proposent  aussi  leur  expertise.      Le  Château  de  Pontivy  a  été  construit  au  tournant  du  XVIe  siècle  par  Jean  II  de  Rohan.  Bâti  en  schiste  et  en  granit  provenant  des  carrières  proches  de  Pontivy,  il  fait  partie  des  derniers  châteaux  forts  construits  en  Bretagne.    Marion  Le  Bec    

 Légendes  photos    

Château  des  Rohan  de  Pontivy  -­‐  ©  Photo  Chatsam  -­‐  2009  -­‐  Licence  CC  BY-­‐SA  3.0      Château  des  Rohan  de  Pontivy,  vue  des  parties  endommagées  suite  aux  intempéries  de  février  2014  -­‐  ©  Photo  Onylain18  -­‐  2014  -­‐  Licence  CC  BY-­‐SA  3.0      

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L’Eschap  à  la  rescousse  du  château  de  Pisy  (Yonne)  

5 MARS 2014

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