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Persona 1 - Alice Alice a 26 ans. Il y a trois ans, elle entreprit un voyage d’étude dans une ville européen. Pendant cette expérience, elle a l’occasion de visiter divers musées et plusieurs monuments. Ces visites alimentent sont intérêt pour l’art. C’est pourquoi, une fois rentrée en Suisse, elle change de formation et s’inscrit aux Beaux-Arts. Malheureusement, elle ne réussit pas ses examens d’admission. Cet événement change sa vision de l’art : elle devient plus critique… elle veut comprendre. Alice décide ainsi de s’inscrire en histoire de l’art. Elle suit donc les cours avec un but précis : comprendre l’art. Comprendre comment les artistes peuvent représenter le monde à une époque déterminée, comment ils arrivent à traduire en images et en couleurs ce qu’ils ont dans leur tête. Elle s’intéresse aux théories sous-jacentes un artiste et le style qu’il représente. La manière d’apprendre d’Alice se divise en deux étapes. Dans un premier temps, elle se base sur un ouvrage général, où chaque chapitre présente un mouvement artistique. Elle le lit, regarde les images qui accompagne le texte et fait un petit résumé. Le va-et- vient entre ces trois sources lui permet de comprendre. Parfois, elle complète ses lectures par des livres sur les mythes, les saints ou les techniques artistiques. Selon elle, la recherche systématique des images abordées au cours n’est pas fondamentale. Dans un deuxième temps, elle utilise un grand tableau en papier de 4-5 mètres de longueur, où elle regroupe le contenu étudié précédemment. Sur ce papier, elle trace la ligne du temps (ligne horizontale) et elle indique chaque artiste traité au cours. En fonction des mouvements artistiques, les artistes seront représentés par des couleurs différentes. Ensuite, elle ajoute les œuvres plus importantes de chaque artiste et leur datation. Les événements historiques (les guerres, les papes, les représentants du pouvoir politique, etc.) et le contexte géographique complètent le schéma. Ces éléments sont indiqués sur une ligne verticale. Le contenu est condensé sous forme de mots-clés. Pour étudier, Alice reconstruit toute l’information à partir de ces mots. Suite à sa manière d’apprendre, Alice atteint trois buts. Premièrement, elle condense la masse énorme de contenu demandé en histoire de l’art. Cela lui évite également de se perdre dans les détails ; elle est obligée de se focaliser sur les aspects centraux. Deuxièmement, le schéma permet de tisser des liens. Liens qui non seulement l’aident dans la phase de mémorisation, mais ils mettent aussi en évidence les influences entre artistes. La continuité en histoire de l’art est ainsi représentée. Pour finir, étudier sur le tableau aide Alice à comprendre le style de l’artiste et à comprendre les divers mouvements artistiques. Lors de ses moments d’étude, elle préfère travailler seule. Hors contexte universitaire, elle apprend beaucoup des visites aux musées, aux églises et dans les villes. Pendant ces moments, elle essaie de se mettre un peu à la preuve sur les aspects appris à l’université. Selon Alice,voyager est important en histoire de l’art. « J’ai besoin d’avoir une vue d’ensemble. Il faut que je vois tout pour pouvoir me dire dans ma tête: Ah, dans cette période il y a cet artiste, qui a utilisé cette technique et a été influencé par tel autre artiste. »

Persona 1 - Alice Alice a 26 ans. Il y a trois ans, elle entreprit un voyage détude dans une ville européen. Pendant cette expérience, elle a loccasion

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Persona 1 - Alice

Alice a 26 ans. Il y a trois ans, elle entreprit un voyage d’étude dans une ville européen. Pendant cette expérience, elle a l’occasion de visiter divers musées et plusieurs monuments. Ces visites alimentent sont intérêt pour l’art. C’est pourquoi, une fois rentrée en Suisse, elle change de formation et s’inscrit aux Beaux-Arts. Malheureusement, elle ne réussit pas ses examens d’admission. Cet événement change sa vision de l’art : elle devient plus critique… elle veut comprendre. Alice décide ainsi de s’inscrire en histoire de l’art.

Elle suit donc les cours avec un but précis : comprendre l’art. Comprendre comment les artistes peuvent représenter le monde à une époque déterminée, comment ils arrivent à traduire en images et en couleurs ce qu’ils ont dans leur tête. Elle s’intéresse aux théories sous-jacentes un artiste et le style qu’il représente.

La manière d’apprendre d’Alice se divise en deux étapes. Dans un premier temps, elle se base sur un ouvrage général, où chaque chapitre présente un mouvement artistique. Elle le lit, regarde les images qui accompagne le texte et fait un petit résumé. Le va-et-vient entre ces trois sources lui permet de comprendre. Parfois, elle complète ses lectures par des livres sur les mythes, les saints ou les techniques artistiques. Selon elle, la recherche systématique des images abordées au cours n’est pas fondamentale. Dans un deuxième temps, elle utilise un grand tableau en papier de 4-5 mètres de longueur, où elle regroupe le contenu étudié précédemment. Sur ce papier, elle trace la ligne du temps (ligne horizontale) et elle indique chaque artiste traité au cours. En fonction des mouvements artistiques, les artistes seront représentés par des couleurs différentes. Ensuite, elle ajoute les œuvres plus importantes de chaque artiste et leur datation. Les événements historiques (les guerres, les papes, les représentants du pouvoir politique, etc.) et le contexte géographique complètent le schéma. Ces éléments sont indiqués sur une ligne verticale. Le contenu est condensé sous forme de mots-clés. Pour étudier, Alice reconstruit toute l’information à partir de ces mots.

Suite à sa manière d’apprendre, Alice atteint trois buts. Premièrement, elle condense la masse énorme de contenu demandé en histoire de l’art. Cela lui évite également de se perdre dans les détails ; elle est obligée de se focaliser sur les aspects centraux. Deuxièmement, le schéma permet de tisser des liens. Liens qui non seulement l’aident dans la phase de mémorisation, mais ils mettent aussi en évidence les influences entre artistes. La continuité en histoire de l’art est ainsi représentée. Pour finir, étudier sur le tableau aide Alice à comprendre le style de l’artiste et à comprendre les divers mouvements artistiques. Lors de ses moments d’étude, elle préfère travailler seule.

Hors contexte universitaire, elle apprend beaucoup des visites aux musées, aux églises et dans les villes. Pendant ces moments, elle essaie de se mettre un peu à la preuve sur les aspects appris à l’université. Selon Alice,voyager est important en histoire de l’art.

« J’ai besoin d’avoir une vue d’ensemble. Il faut que je vois tout pour pouvoir me dire dans ma tête: Ah, dans cette période il y a cet artiste, qui a utilisé cette technique et a été influencé par tel autre artiste. »

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Persona 2 - VéroniqueVéronique a 30 ans. Elle a déjà suivi une formation aux Beaux-Arts, où elle a eu l’occasion de se confronter à différentes techniques artistiques. Pendant quelques années, elle a également travaillé dans le domaine de la peinture. Les deux expériences lui ont permis de développer davantage une pratique de l’art.

Son but principal est la formation de l’œil. Elle veut former son regard à partir des images. Développer sa capacité d’être en face d’une œuvre. Il est inutile de tout connaître par cœur. Selon elle, il faut apprendre à reconnaître un tableau jamais traité dans le cours. Il faut exercer le sens d’analyse. Entrer en contact avec l’œuvre ; apprendre à regarder, même les petites choses. Pour atteindre ce but, elle trouve indispensable approfondir les aspects théoriques dans le domaine de l’art. Un bagage nécessaire si on veut alimenter correctement notre regard.

Son étude de l’histoire de l’art s’étale sur plusieurs étapes. D’abord, Véronique prend les notes de chaque cours et les images correspondantes (entre 10-15) et essaie de comprendre la description et l’analyse données par le professeur. Elle travaille toujours le texte et l’image en parallèle. Ensuite, derrière chaque image, elle écrit par mots-clé tout ce qu’elle pourrait dire sur les caractéristiques de l’œuvre. Ce travail est réalisé après chaque cours. A ce propos, elle souligne l’importance d’aller chercher immédiatement les images à la bibliothèque (des images qui seront scannées et déposées dans un dossier de son ordinateur portable). Cette recherche, faite par groupe de 4 étudiantes, offre une bonne occasion pour regarder d’autres images de l’artiste étudié, ainsi que de lire déjà quelques notions autour de la thématique abordée.

Pour chaque cours Véronique construit deux types de fiches : une pour le contexte historique (les personnes au pouvoir, les commanditaires, etc.) ou le mouvement artistique et l’autre pour l’artiste et ses œuvres. Cette étape se réalise plutôt deux mois avant les examens. Une fois les fiches terminées, elle prend celles correspondantes à un cours et les étale par terre. Autour d’une fiche elle ajoute les images correspondantes. Par exemple, elle pose « le néo-classique » et par la suite tous « les artistes » de cette période avec leurs tableaux. Elle affirme avoir besoin de voir (images), lire (fiches) et comprendre pour pouvoir entraîner son œil. Pour finir, elle lit un ouvrage général d’histoire de l’art qui favorise une vision plus globale des différents éléments appris. Pour s’exercer, elle reprend image par image (stockées précédemment dans l’ordinateur) et répète à haute voix ce qu’elle a étudié. D’autres fois, elle explique à des amis ou à des parents qui ont peu de connaissance dans le domaine de l’art. Elle a eu l’occasion de pratiquer cet exercice même pendant des visites et elle a trouvé ces moments très utiles pour apprendre. Le travail important fait avec les images (rigoureusement à couleur) lui garantit un bon exercice de sa capacité à regarder les œuvres d’art. En particulier, elle améliore sa compétence à reconnaître des œuvres qui ne sont pas traitées en classe. Néanmoins, elle aimerait exercer davantage la description à travers des activités en classe ou la lecture d’ouvrages qui s’occupent spécifiquement de cette dimension.

Pour former son œil, apprendre hors université est essentiel. Véronique incite la visite régulière à des musées. A son avis, regarder un tableaux en directe est complètement différent ; on le sent, on a un rapport spécial ; l’œuvre est entourée d’une espèce d’aura. Elle conseille de lire les textes qui accompagnent l’exposition et écouter les guides, si possible Au même titre, la visite à des villes de valeur artistique est fondamentale. Elle conclut en soulignant que même quand elle marche à Genève, elle a pris l’habitude d’observer les édifices, de regarder. Exercer l’œil est un travail qui se fait tous les jours, peu à peu.

« J’aimerais bien développer cette capacité de regarder, d’être en face de l’œuvre. »« Je répète encore, il faut voyager, voir, exercer, utiliser l’œil tous les jours. »

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Persona 3 - Léa

Léa a 23 ans. Elle fait assez régulièrement des visites aux musées en compagnie de sa mère. Toutefois, ce n’est pas l’œuvre d’art en elle-même qui l’intéresse, mais plutôt le côté historique de l’art : pourquoi une œuvre est née, pourquoi dans telle époque, quelle est la vie de l’artiste, son lieu de travail, ses contacts, la situation sociale dans laquelle il s’est formé (pouvoir politique et religieux, etc.).

Selon elle la composante historique est la base de l’histoire de l’art. Elle prend plus de place que la pratique. Pour devenir un historien de l’art, tu n’as pas besoin d’être initié à la réalisation artistique. Elle affirme que la plupart des historiens de l’art refusent un peu le côté pratique.

Léa enregistre tous les cours donnés par les professeurs. Ce fait lui permet non seulement de regarder plus attentivement les images projetées, mais aussi de compléter ses notes une fois qu’elle révise le cours. Pour ce dernier aspect, elle s’appuie parfois sur des encyclopédies ou des dictionnaires des mythes. Léa n’oublie pas de rechercher les images (projetées au cours) dans des ouvrages à la bibliothèque. Elle retient ce moment une étape importante dans son étude.

Sa stratégie d’apprentissage se divise en deux parties. La première partie sert à l’étude des différents artistes et de leurs œuvres. Pour ce faire, Léa prépare des fiches-résumé pour chaque artiste (sous forme de points ou de petites phrases), où elle indique son lieu de naissance, son parcours formatif, le contexte historique et sociale où il s’insère, etc. Ensuite, elle lit plusieurs fois ces fiches. Une fois le contenu appris, elle l’applique aux images : elle regarde un tableau et répète dans sa tête ce qu’elle a retenu dans ses lectures précédentes. Elle travaille séparément le texte et les images.

Dans un deuxième partie d’étude, Léa s’occupe de la description. Ainsi, elle apprend une technique pour décrire. Cette technique peut s’appliquer à plus ou moins toutes les images (même s’il existe des différences en fonction des périodes médiéval, moderne et contemporaine). Pour un tableau il faut ainsi traiter de l’espace, des formes, des couleurs, de l’iconographie et de l’état de conservation. Pendant ces apprentissages elle travaille seule.

Vu son grand intérêt pour l’histoire, Léa s’appuie également sur des documentaires ou des dvd sur les artistes. Ces deux sources fournissent une bonne introduction à un sujet et, parfois, elles permettent d’avoir assez rapidement une idée générale du contexte qui a vu naître et se développer un artiste. A son avis, cette deuxième tâche serait difficilement réalisable par le biais des ouvrages, qui souvent rentrent immédiatement dans les détails. Il est plus efficace de s’imaginer la situation de vie à Sienne en 1300 à travers un document vidéo. En outre, cette vision globale d’une époque historique peut se retrouver dans certains sites Internet.

En conclusion, elle avoue être un peu perdue quand il s’agit d’apprendre et d’organiser le matériel d’étude. A ce propos, elle demande d’être encadrée davantage par les professeurs ou les assistants. En ce sens, elle suggère l’utilisation d’un polycopié avec le contenu de base à traiter; une espèce de grille sur laquelle greffer l’information complémentaire donnée au cours.

« Le côté historique est la base de l’histoire de l’art. » « C’était une étude séparée. D’un côté j’apprenais la partie écrite. De l’autre côté, la partie des images.  »