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Petites histoires de science Paul Caro

Petites histoires de science

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Petites histoires de science. Paul Caro. La science, source de récits. - PowerPoint PPT Presentation

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Petites histoires de science

Paul Caro

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La science, source de récits

• Dès le début de son apparition au XVIIème siècle la science moderne a alimenté d’abord les conversations, la forme la plus courante de la communication à l’époque (voir Molière …), puis a fourni des éléments d’intrigue aux romans fantastiques (Cyrano de Bergerac 1656) puis à la vulgarisation scientifique (Fontenelle 1686).

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Bèlise : Je m'accommode assez pour moi des petits corps; Mais le vide à souffrir me semble difficile Et je goûte bien mieux la matière subtile

Trissotin : Descartes, pour l'aimant , donne fort dans mon sensArmande : J'aime ses tourbillons

Philaminte : moi, ses mondes tombants

Les femmes savantes : Acte III, scène 2

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Par exemple pour la télévision …

• S’il n’y a pas beaucoup d’émissions de vulgarisation scientifique à la télévision de nombreux programmes sont construits sur des scénarios qui font appel à des éléments scientifiques et techniques, souvent fantaisistes, mais clairement reconnaissables comme « savants ». C’est le cas par exemple de beaucoup de « mangas » ou autres dessins animés.

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Bons ou mauvais …

• Dans ces productions les « bons » comme les « mauvais » utilisent des appareils et des savoirs scientifiques et techniques. L’impression globale est que le savoir est associé au pouvoir dont l’usage est « bon » ou « mauvais » et peut comporter une certaine violence ...

• Les enfants peuvent être influencés très tôt par ces spectacles …

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Décors et atmosphère …

• Le décor scientifique de choix est le laboratoire avec ses savants en blouse blanche et ses appareils de verrerie avec des bulles dans les liquides, mais on trouve aussi des robots, des lasers, des cadrans, des tuyaux, des fusées, …toute une mythologie. L’origine littéraire de ces fictions est ancienne.

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« From Faust to Strangelove » …

• Le savant lui même est souvent un méchant, enclin à fabriquer (ou à fréquenter) des monstres, cf. « Frankestein » de Mary Shelley (1817), ou un rêveur obsédé, (le Balthazar de « La recherche de l’absolu » de Balzac, 1834). Le « bon » savant (l’archétype est Pasteur) se rencontre aussi, mais moins souvent dans la romance. Les savants deviendront des héros positifs avec Jules Verne.

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Du reportage au fantastique

• Dans la littérature contemporaine, écrits et films, bandes dessinées, jeux vidéo, la frontière est floue entre les bases scientifiques réelles, l’extrapolation du fantastique ou du merveilleux, et la science-fiction. Si bien que la différence peut être difficile à faire. (voir par exemple le roman « La Proie » de Michael Crichton)

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Les thèmes scientifiques et techniques diffusés par les médias grand public sont quasiment uniquement ceux qui sont susceptibles de se mettre en récits.

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Les récits sont construits sur le principe des contes merveilleux ou du folklore, essentiellement destinés à engendrer l’émotion. Ils ont, bien sûr, aussi un contenu informatif.

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Un vocabulaire poétique• La science a introduit dans la culture

contemporaine des mots qui recouvrent des images poétiques de la description scientifique du monde. Par exemple :

• Trous noirs, fractales, Big Bang, chaos, matière noire, quanta, dinosaures, électron libre, attracteur étrange, vide, non-équilibre,…

• Ces mots constituent des marqueurs qui ponctuent le discours et lui conférent une authenticité « scientifique ».

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Le récit de science

• On rencontre le récit de science dans de multiples publications : des textes courts dans les journaux ou les revues hebdomadaires à l’occasion de chroniques spécialisées, dans des revues mensuelles à vocation scientifiques (comme La Recherche, Sciences et Avenir, Science et Vie, etc …) enfin dans des livres souvent écrits par des scientifiques. La production éditoriale française est très abondante.

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Les procédés littéraires utilisés sont multiples :

• des héros, humains, surhumains, animaux• des «démons» cachés, maléfiques ou bénéfiques• des décors particuliers (le désert...)• des circonstances exceptionnelles : catastrophes,

cataclysmes...• des monstres (dinosaures...)• des récits de création (astrophysique, préhistoire)• Etc....

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Le voyage de Gulliver

• Parmi les procédés les plus classiques de la vulgarisation, le voyage de Gulliver est l’un des plus efficaces et des plus appréciés, car il permet le voyage vers l’infiniment grand (l’espace), vers l’infiniment petit (les mondes microscopiques) ou à travers le temps (les dinosaures ...)

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Le récit «romanesque» est reçu comme tel avec plaisir,

mais il peut provoquer l’angoisse si l’on se sent concerné (affaires touchant à la nourriture) dans son corps.

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Les gens s’intéressent :

• aux questions qui touchent au corps,• aux questions qui se rapportent à

l’environnement,• aux nouvelles machines, surtout celles qui

servent à communiquer.

Et pas du tout aux disciplines académiques : physique, chimie, mathématiques...

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Le progrès, c’est l’invention de «prothèses» ...

• Depuis deux siècles l’humanité a :• maîtrisé la combustion• domestiqué le photon• domestiqué l’électron• et à partir de ces conquêtes fondamentales, par

la mise en oeuvre de matériaux, elle s’est fabriqué des «instruments», et des objets de la vie quotidienne, qui sont des prothèses, extensions du corps humain

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Le contrôle de l’information scientifique et technique

• L'accès à l’information est un problème politique, économique, stratégique aussi bien que technique

• Or, l’information scientifique est diffusée essentiellement par des sources anglo saxonnes

• revues hebdomadaires comme «Science» et «Nature», banques de données

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D’où viennent les informations scientifiques ?

• Les chercheurs publient leurs travaux dans des revues scientifiques professionnelles. Celles-ci ne sont en général pas lisibles pour des non-spécialistes …(et sont difficiles d’accès …) Mais il existe des revues pluridisciplinaires dont les éditeurs peuvent accompagner de commentaires les travaux qui leur paraissent les plus importants.

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Science (USA) et Nature (UK)

• Ces deux revues hebdomadaires publiées en anglais, sont très appréciées des chercheurs, elles ne publient que des travaux de premier plan. Ce sont ces revues que les journalistes scientifiques utilisent la plupart du temps pour trouver des idées d’articles et construire des histoires de science comportant des récits attractifs.

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Un exemple : le boa géant de Colombie

• Un article de Nature du 5 février 2009 annonce la découverte dans le nord est de la Colombie de restes fossiles d’un boa géant qui bat tous les records de taille et de grosseur. Un monstre parfait en somme …Mais cette découverte pose aussi la question de la température de la forêt tropicale il y a 60 millions d’années pendant une période de fort effet de serre …

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LETTERSGiant boid snake from the Palaeocene neotropics

reveals hotter past equatorial temperaturesJonathan I. Bloch, Alexander K. Hastings, Jason R. Bourque, Edwin A. Cadena,

Fabiany A. Herrera, P. David Polly & Carlos A. JaramilloThe largest extant snakes live in the tropics of South America andSoutheast Asia where high temperatures facilitate the evolution of

large body sizes among air-breathing animals whose body temperaturesare dependant on ambient environmental temperatures (poikilothermy)

Very little is known about ancient tropical terrestrialecosystems, limiting our understanding of the evolution of giant

snakes and their relationship to climate in the past. Here we describea boid snake from the oldest known neotropical rainforest faunafrom the Cerrejon Formation (58–60 Myr ago) in northeastern

Colombia. We estimate a body length of 13m and a mass of1,135 kg, making it the largest known snake. The maximum size

of poikilothermic animals at a given temperature is limited bymetabolicrate, and a snake of this size would require a minimum mean

annual temperature of 30–34 °C to survive. This estimate is consistentwith hypotheses of hot Palaeocene neotropics with high concentrations

of atmospheric CO2 based on climate models.

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Comment fixer l’intérêt du lecteur

• Cette histoire de boa permet aisément de fixer l’attention, le serpent a la fonction du monstre des mythologies, surtout s’il est énorme, le lieu de la découverte est exotique (le paradigme du désert), et la question scientifique qui en découle est d’actualité : comment se réchauffent les tropiques en cas de réchauffement global ? Une question que les simulations ne traitent pas bien.

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Proc. Natl. Acad. Sci. USAVol. 91, pp. 1248-1250, February 1994

GeophysicsImpact melting of frozen oceans on the early Earth: Implications

for the origin of lifeJ. L. BADA*, C. BIGHAM*, AND S. L. MILLERt

*Scripps Institution of Oceanography, University of California at San Diego, La Jolla, CA 92093-0212; and Department of Chemistry, University of Californiaat San Diego, La Jolla, CA 92093-0317

Contributed by S. L. Miller, September 7, 1993ABSTRACT Without sufficient greenhouse gases in the

atmosphere, the early Earth would have become a permanentlyfrozen planet because the young Sun was less luminous than it

is today. Several resolutions to this faint young Sun-frozenEarth paradox have been proposed, with an atmosphere rich inCO2 being the one generally favored. However, these models

assume that there were no mechanisms for melting a oncefrozen ocean. Here we show that bolide impacts between about3.6 and 4.0 billion years ago could have episodically melted anice-covered early ocean. Thaw-freeze cycles associated withbolide impacts could have been important for the initiation ofabiotic reactions that gave rise to the first living organisms.

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Une recette de base

• Dans cette histoire on trouve une explication des origines, mais aussi un mécanisme qui fait appel aux catastrophes (impacts de météorites) pour faire évoluer une Terre totalement noyée dans la glace (une image de science fiction). D’autres articles montrent l’importance de la vie dans les glaces actuelles (bactéries, virus)

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Construire des histoires de science

• De petites histoires de science peuvent être aisément construites par des enseignants. Il est peut-être plus intéressant de le faire à partir de sources originales actuelles, mais il est toujours nécessaire de croiser plusieurs sources et de remonter la bibliographie dans le temps pour voir quelle est l’origine des recherches décrites. Cela permet de présenter ce qui se passe sur le « front » de la science en train de se faire … En dépit des obstacles à l’accès à l’information scientifique dressés par les éditeurs, l’internet est un bon outil de travail.