9
L e PH a RM a CI e N DE FRANCE www.lepharmacien.fr INVESTISSEMENT P. 46 CONSEIL P. 41 Contraception au féminin Croix verte : le prix de l’éclat BANC D’ESSAI P. 58 Les chaussettes de compression pour hommes N o 1239 AVRIL 2012 FRANÇOIS BAYROU, FRANÇOIS HOLLANDE, EVA JOLY, MARINE LE PEN, JEAN-LUC MÉLENCHON, NICOLAS SARKOZY… ILS ONT CHOISI LE PHARMACIEN DE FRANCE POUR RÉPONDRE AUX 10 QUESTIONS QUE VOUS LEUR AVEZ ADRESSÉES. DOSSIER SPÉCIAL DE 12 PAGES Spécial présidentielle ILS VOUS RÉPONDENT ILS VOUS RÉPONDENT DÉCRYPTAGE La bête noire des vétos

Pharmacien de France 1239 Avril 2012

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Pharmacien de France 1239 Avril 2012

Citation preview

Page 1: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

LePHaRMaCIeN

DEFRANCE

LePHaRMaCIeN

DEFRANCE

LePHaRMaCIeN

DEFRANCE

LePHaRMaCIeN

DEFRANCE

LePHaRMaCIeN

DEFRANCE

w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

INVESTISSEMENT P. 46CONSEIL P. 41

Contraception au féminin

Croix verte :le prix de l’éclat

BANC D’ESSAI P. 58

Les chaussettes de compression pour hommes

N o 1 2 3 9 AV R I L 2 0 1 2

FRANÇOIS BAYROU, FRANÇOIS HOLLANDE, EVA JOLY, MARINE LE PEN, JEAN-LUC MÉLENCHON, NICOLAS SARKOZY… ILS ONT CHOISI LE PHARMACIEN DE FRANCE

POUR RÉPONDRE AUX 10 QUESTIONS QUE VOUS LEUR AVEZ ADRESSÉES.

DOSSIER SPÉCIAL DE 12 PAGES

Spécial présidentielle

ILS VOUS RÉPONDENT

ILS VOUS RÉPONDENT

DÉCRYPTAGELa bête noire des vétos

Page 2: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCE

Avril 2012 I No 1239 I 1

GALLIA, C’EST AUSSI UNE GAMME COMPLÈTE POUR LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES DIGESTIFS

ANTI-RÉGURGITATIONS

• 3% de caroube pour une viscosité durable

• 20% de protéines acidifi ées pour optimiser la tolérance digestive

RÉGURGITATIONS SÉVÈRES OU PERSISTANTES

Gallia AR 1 & 2 pour prendre en charge les régurgitations sévères ou persistantesN°1 en pharmacie*

EXCLUSIVEMENT

EN PHARMACIE

* Panel Nielsen, PDM volume au CAM à P13 2011.Document réservé aux professionnels de santé.Le lait maternel est l’aliment idéal du nourrisson : il est le mieux adapté à ses besoins spécifi ques. Une bonne alimentation de la mère est importante pour la préparation et la poursuite de l’allaitement au sein. L’allaitement mixte peut gêner l’allaitement maternel et il est diffi cile de revenir sur le choix de ne pas allaiter. En cas d’utilisation d’un lait infantile, lorsque la mère ne peut ou ne souhaite pas allaiter, il importe de respecter scrupuleusement les indications de préparation et d’utilisation et de suivre l’avis du corps médical. Une utilisation incorrecte pourrait présenter un risque pour la santé de l’enfant. Les implications socio-économiques doivent être prises en considération dans le choix de la méthode d’allaitement. BSA - RCS Villefranche-Tarare 301 374 922.

NOUVEAU

FORMAT400G

GalliaGest Premium Remplace Gallia Digest Premium - Formule inchangée.Troubles digestifs bénins hauts et bas : rejets physiologiques, coliques, ballonnements, constipation.

Gallia Lactofi dus Constipation.

Gallia Diargal Diarrhées aiguës ou en cas d’intolérance au lactose.

Gallia GumilkRégurgitations sévères en alternative à Gallia AR, à ajouter à un lait infantile non épaissi.

GAL19_AP_Pharm_AR_230x297_070312.indd 1 08/03/12 09:01

L’Éditorial

No 1239 I 55e année I 06/04/12 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0212 T 81323 www.lepharmacien.fr

LE PHARMACIEN DE FRANCE13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09Tél. : 01 42 81 15 96Télécopie : 01 42 81 96 61

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric GarnierDIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel

RÉDACTEUR EN CHEF :Laurent Simon ([email protected])RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE :Anne-Laure Mercier ([email protected])RÉDACTRICE : Pauline Michel ([email protected]) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :Joséphine Volat ([email protected])ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Jacqueline Machu I Claire GrevotRÉALISATION : Rampazzo & Associéswww.rampazzo.com - blog.rampazzo.comCORRECTION : Francys GrametIMPRESSION : Lescure Théol 27120 DouainsILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina I Sebastian Scheffel Dessins : Martin Vidberg

DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz ([email protected]). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61

ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTCGuadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 €

Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323

ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUESLe Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

La nuit du 28 au 29 mars 2012 res-tera gravée dans l’histoire de la profession. Au bout de vingt

heures de négociations avec l’Assurance mala-die et son directeur Frédéric Van Roekeghem, la profession a enfin réussi à obtenir ce qu’elle espérait depuis plusieurs années. La nouvelle Convention que la FSPF et les autres syndicats viennent de boucler n’est pas un autre de ces rapports sans conséquences ; les pharmaciens sont à un tournant historique et ce texte leur permettra de le négocier dans les meilleures conditions. Je ne suis pas porté sur les petites et les grandes phrases qui ryth-ment la vie des politiques et des syndi-calistes ; la réalité se construit avec des actes. Mais s’il n’y avait que six mots à retenir, ce serait ceux-ci : les pharma-ciens vont changer de métier. Nous n’avions pas connu de changement aussi fondamental depuis le passage de la préparation à la spécialité.La maladie est connue : le marché du médica-ment entraîne dans sa spirale descendante un nombre de plus en plus important de confrères. Il fallait agir vite et, plutôt que d’ajuster ou moduler, comme certains le suggéraient, nous devions changer radicalement, projeter l’officine au-delà de ses limites naturelles. Je suis fier aujourd’hui de pouvoir vous dire qu’à force d’opiniâtreté, nous y sommes parvenus. Parmi toutes les nouveautés que contient la Convention, je n’en citerais qu’une : l’accompagnement thé-

rapeutique. C’est maintenant acté, les pharma-ciens pourront suivre les patients sous traitement anticoagulant dans le cadre officiel d’entretiens en face à face et être rémunérés 40 euros par an pour ce faire. Plus de comptoir entre le pro-fessionnel et le malade, cette nouvelle relation sera celle d’un soignant avec un soigné.Après deux lois et beaucoup de tergiversations, les nouvelles missions sont enfin devenues réa-lité. Et cela, sans heurter quiconque, sans délé-gation de tâches ou autres transferts de compétences, parfois si délétères pour les rela-tions entre professionnels, médecins en tête. Les pharmaciens ont devant eux un champ vierge d’intervention où ils pourront donner la pleine

mesure de leurs com-pétences. La place va me manquer pour par-ler de la rémunération à la performance sur les génériques et de l’introduction d’hono-raires dans notre rému nération, mesures pourtant également

inédites. Je ne retiens qu’une chose : pour la première fois peut-être de leur histoire, les pharmaciens sont réellement des professionnels de santé comme les autres. Je n’ai maintenant qu’une hâte : convaincre les Français, convaincre mes confrères, convaincre les futurs pharmaciens dans les facultés et leurs enseignants, que der-rière les paragraphes et les alinéas de cette Convention, votée à l’unanimité par la FSPF, se cache une nouvelle profession. À vous mainte-nant de la découvrir et de la faire vivre.

La révolution est en marche

“ S’il n’y avait que six mots à retenir : les pharmaciens vont changer de métier. ”

© M

IGUE

L M

EDIN

A

Philippe Gaertner

Président de la Fédération

des syndicats pharmaceutiques

de France

Page 3: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

EXPERT Solidité, confort,

effi cacité

INSTINCT COTON 3Respect de la peau,

confort, effi cacité

NOUVEAU

UNE OFFRE COMPLÈTE ET

INNOVANTE DE CLASSE 3

LA COMPRESSION MÉDICALE EN 3 DIMENSIONS

INSTINCT COTON 3Respect de la peau,

confort, effi cacité

NOUVEAU

INNOVANTE DE CLASSE 3

EXPERT UNE OFFRE

DIAPHANE 3Esthétique, confort, effi cacité

NOUVEAU

SIGV

ARIS

, DIA

PHAN

E, IN

STIN

CT CO

TON,

EXPE

RT ar

e reg

istere

d tra

dema

rks of

SIG

VARI

S &

Cie A

G, S

t Gall

en/S

witze

rland

, in

many

coun

tries

worl

dwide

. Créd

it Ph

otos :

Ian

Abela

. © Ja

nvier

201

2 Co

pyrig

ht by

SIG

VARI

S - S

t-Jus

t St-R

ambe

rt.

LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE avril 2012 Sommaire

Avril 2012 I No 1239 I 3

4 L’ACTU EN BREF11 LE KIOSQUE

12 SPÉCIAL PRÉSIDENTIELLE Les candidats vous répondent

36 PANORAMA40 CONSEIL

Les lendemains de la pilule

41 FICHE CONSEIL Contraception au féminin

44 INTERNATIONAL Allergies en pagaille

46 INVESTISSEMENT Le prix de l’éclat

48 INFORMATIQUE Le mail pour les nuls

50 SUBSTITUONS !51 EN BREF53 ÉCO&VOUS54 PRODUITS

58 BANC D’ESSAI Bien dans ses chaussettes

60 APERÇU Les livres et sites du mois

62 CULTURE 64 AUTO-MOTO

5812 41

Ce numéro comporte un encart jeté de 1 page Hebdo spécial Convention et un encart jeté « abonnement ».

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr

Actualité Santé Officine

Jusque dans les années 1970, le médicament vétérinaire était principalement distribué aux éleveurs par l’intermédiaire de vendeurs ambulants. Aujourd’hui, les vétérinaires détiennent plus de 78 % du marché. Les pharmaciens

délivreront-ils un jour ces produits à leur place ? C’est en tout cas le souhait de la jeune et active Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine. Analyse d’une lutte périlleuse, entre santé publique, maillage et intérêts commerciaux.

DÉCRYPTAGELa bête noire des vétos 30

Page 4: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité En bref

6 I No 1239 I Avril 2012

ILS L’ONT DIT

entrepriseDocMorris est à vendreLe distributeur pharmaceutique Celesio se sépare de sa filiale Doc-Morris spécialisée dans la vente de médicaments sur Internet. La cession devrait lui rapporter 100 millions d’euros. La société DocMorris avait fait parler d’elle en 2003 lorsque la Cour de justice des communautés européennes avait rendu l’arrêté « DocMorris » en faveur de la vente de médica-ment en ligne par les pharma-ciens. ❙

franchisesLa Sécu s’assoit sur 110 millionsC’est un article du Canard enchaîné qui a le premier pointé le problème. Depuis leur création les « partici-pations forfaitaires » (0,50 euro par médicament, 2 euros de transport sanitaire…) ne sont pas systéma-tiquement perçues par l’Assurance maladie. Estimation du Canard : 314 millions d’euros à récupérer depuis 2005 ! Contactée par Le Pari-sien, l’Assurance maladie estime, quant à elle, le manque à gagner à 110 millions d’euros. Des indus pas très rentables à récupérer vu la petitesse des sommes… L’Assu-rance maladie a malgré tout promis de partir à la chasse à ces « mini-fraudes » avec, notamment, un logiciel appelé Gerecre (Gestion de recouvrement des créances). ❙

Après sa nouvelle enquête, l’UFC- Que Choisir remet en question le monopole des pharmacies sur l’automédication.

«Une libéralisation, strictement encadrée, de la vente des médicaments sans ordonnance. » Cette proposition n’est

pas la énième tentative de Michel-Édouard Leclerc mais une idée d’Alain Bazot, le président de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Les résultats de l’enquête de son mensuel

(voir notre rubrique « Kiosque », p. 11) lui font en effet dire que « la défaillance majeure de la part des pharmaciens sur leur obligation de conseil les ramène à des commerçants comme les autres ». Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des phar-maciens, déplore les chiffres de l’enquête mais refuse de « laisser dire que tous les pharmaciens font mal leur travail ». Quoi qu’il en soit, Alain Bazot a déjà calculé qu’une telle mesure ferait économiser 270 millions d’euros aux patients en n’entraînant qu’une baisse des marges de 5 % au maximum. « Le remède au mal dont souffre l’automédication est connu, reste à connaître la volonté des politiques », conclut-il… ❙

automédication

Le monopole remis en cause

RUPTURES

La colère des grossistes-répartiteursLa Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) se dit « extrêmement hostile » au dernier projet de décret sur les ruptures.La dernière version du projet de ce décret a irrité la CSRP. Pour elle, le texte attribue la cause des ruptures aux expor-tations parallèles réalisées par certains grossistes-répartiteurs et « donne la main aux labora-toires pharmaceutiques sur le pilotage du système ». Ainsi, la mise en place de centres d’ap-pel d’urgence accessibles aux pharmaciens constitue à ses

yeux « la création d’un circuit parallèle qui va permettre [à l’industrie] d’atteindre directe-ment » les officinaux. La CSRP a réitéré sa proposition : « Sup-primez les quotas [fixés par les laboratoires sur la distribution des médicaments] et vous n’avez plus de problèmes ».

Interrogé par l’Agence de presse médicale, le Leem (Les Entreprises du médicament) n’a pas souhaité réagir. En revanche, le collectif d’asso-ciations de lutte contre le Sida TRT-5 se déclare « dans l’en-semble satisfait » et la FSPF estime que le texte permettra « aux pharmaciens d’être ras-surés sur leur capacité à mettre à disposition des patients tous les médicaments ». Le syndicat assure que « les pharmaciens ne se retourneront vers les labo-ratoires que s’ils n’ont pas pu avoir leur produit ».

« Les vrais blocages viennent de certains syndicats, de certains corps intermédiaires qui ont intérêt à l’immobilisme. »Nicolas Sarkozy, président de la République et candidat à la présidentielle, lors du meeting de Villepinte le 11 mars.

« La proximité est un mot magique […], mais n’est-ce pas aussi une forme de myopie ? »Gérard Mermet, sociologue et auteur de Francoscopie, à la journée du Peps (pharmaciens et professionnels de santé).

« Un malade comme moi coûte en moyenne 2 500 euros par mois. Qu’est-ce que les gens vont penser quand nous [patients en ALD, NDLR] serons 20 millions ? »Éric Salat, au Peps, représentant au collectif VIH + Hépatites chez TRT-5.

© M

IGUE

L M

EDIN

A

DR

© M

IGUE

L M

EDIN

A

© M

IGUE

L M

EDIN

A

Page 5: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

Avril 2012 I No 1239 I 7

LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE En bref Actualité

MACRO / ÉCO

réforme

Tous au régime alsacien ?Dans un rapport rendu fin février, les sénateurs se posent la question à voix haute de l’extension de la complémentaire obli-gatoire existant pour tous les salariés en Alsace-Moselle (voir Le Pharmacien de France, no 1238, p. 25). Déficits réduits, frais de gestion mesurés, bonne couverture des soins, les avantages ne manquent pas. Mais, comme le dit Patricia Schillinger, sénatrice PS : « Ne nous leurrons pas sur la possibilité de transposer tel quel, au niveau national, ce régime. » Outre les 1,5 % de cotisations supplémentaires que le régime impliquerait, on voit mal mutuelles et assurances privées applaudir la proposition. ❙

homologation

Les DM se défendentAuditionnés par les sénateurs sur la mise en place d’une procé-dure d’autorisation de mise sur le marché des dispositifs médicaux (DM) sur le modèle de celle du médicament, les industriels du secteur ont tenté de les dissuader de trop de rigueur. Le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales et l’Association pour la promotion de l’innovation des dispositifs médicaux ont ainsi évoqué un danger économique pour les entreprises, à cause de l’allongement des délais et l’envol des coûts d’homologation. Une autorisation de mise sur le marché pour un médicament revient en effet à plusieurs centaines de millions d’euros. ❙

REPÈRES

5 945médecins exercent en cumul retraite/activité libérale au 1er janvier selon les dernières statistiques de la Caisse autonome de retraite des médecins de France. Depuis son déplafonnement, le nombre de médecins utilisant le dispositif ne cesse de croître.

333millions d’euros

d’économies ont été réalisées en 2011 par l’Assurance maladie sur les dépenses de santé liées au médicament. En 2010, le score avait été de 345 millions d’euros.

27,4joursC’était le délai moyen d’obtention d’un rendez-vous pour un examen d’imagerie par résonance magnétique en 2011, selon l’Institut national du cancer. En 2010, il fallait attendre 29 jours.

91 %des Françaisse déclarent favorables à la légalisation de l’euthanasie active pour des patients atteints de maladies incurables et qui en feraient explicitement la demande, selon un sondage Harris Interactive pour le magazine Grazia.

MOBILITÉ DES PHARMACIENS EN 2011 (en nombre de mutations/1000 officines)Le nombre moyen de mutations en 2011 est de 58 pour 1 000 officines contre 48 pour 1 000 en 2010. Entre parenthèses sur la carte de France se trouve le nombre moyen de mutations par région en 2010. La reprise du marché s’explique par un nombre croissant de départs à la retraite.

CARTE DE FRANCE DES PRIX DE CESSION EN 2011 (en % du chiffre d’affaires TTC)Le prix d’une pharmacie en 2011 s’élève en moyenne à 84 % du chiffre d’affaires contre 86 % en 2010. Depuis 2008, le prix de cession est à la baisse. Le prix de cession moyen par région en 2010 se trouve entre parenthèses.

Le marché de l’officine en 2011

Source: Interfimo

moins de 50 mutations

de 50 à 55 mutations

de 56 à 60 mutations

plus de 60 mutations

moins de 79 %

de 79 à 83 %

de 84 à 88 %

plus de 88 %

Page 6: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCE

LePHaRMaCIeNDEFRANCE

36 I No 1239 I Avril 2012

INFO OU INTOXÀSAVOIR

U ne femme sous contra-ception hormonale serait davantage expo-

sée au virus de l’immunodéfi-cience humaine (VIH)... Depuis de nombreuses années, des études cliniques suggèrent sans le prouver que la contraception hormonale augmenterait la sus-ceptibilité au VIH en altérant la structure vaginale, les pertes cervicovaginales mais aussi la régulation des cytokines ou l’expression du récepteur CCR5, responsable de la diffusion virale dans l’organisme. En octobre dernier, un travail paru dans The Lancet Infectious Diseases montrait même que le risque d’être contaminée par le VIH et de le transmettre à son partenaire masculin était dou-blé… Inquiétant. Saisie du dos-

sier, l’Organisation mondiale de la santé continue à pencher en faveur d’une absence d’effet significatif. De nouvelles don-nées apportées au début du mois de mars à la Conference on Retroviruses & Opportunistic Infections à Seattle se montrent également rassurantes.

Même chez les VIH+Une étude américaine ayant suivi près de 5 000 femmes durant deux ans n’a pu associer la contraception orale à une augmentation du risque d’infec-tion par le VIH. Seuls les contra-ceptifs injectables présentaient un risque plus élevé mais restant non significatif. Une autre étude, menée en Ouganda, en est arri-vée à la même conclusion : la légère hausse de risque montrée avec la contraception orale était non significative. Quant aux femmes déjà infectées, une troisième étude n’a démontré aucune incidence sur la pro-

gression du Sida – décès, taux des CD4 –, que la contraception soit orale ou injectable. Il s’en est même fallu de peu statisti-quement pour que soit prouvée une baisse du risque ! Autant de résultats rassurants sur la contraception hormonale, qui n’augmente donc ni le risque de contracter le virus ni celui de le voir progresser chez une femme déjà séropositive. ❙

intox !

La pilule favorise-t-elle le VIH ?

vaccins

La guerre est déclaréeUn groupe d’étude sur la vaccination dirigé par les députés Olivier Jardé et Edwige Antier a rendu publiques dix recommandations. Selon eux, le vaccin ROR devrait être obligatoire pour « faire face aux récentes épidémies de rougeole » et ils préconisent un moratoire sur l’aluminium présent dans les vaccins, ainsi qu’une réévaluation annuelle du rapport bénéfice/risque du vaccin anti-HPV Gardasil. Ces propositions ont été désavouées par l’Assemblée nationale et ont suscité une vive opposition du côté de l’Académie de médecine et des sciences. Elle estime qu’un moratoire sur les adjuvants aluminiques risquerait d’entraîner l’arrêt de nombreuses vaccinations. ❙

❙ En réaction à plusieurs articles parus dans Le Parisien, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé rappelle qu’aucun lien entre des troubles de l’érection persistants et la prise de Propecia n’a été établi.

❙ Une étude néerlandaise publiée dans les Archives of General Psychiatry montre que la prise d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine est associée à un retard de croissance au niveau du périmètre crânien du fœtus. Le périmètre crânien est un facteur prédictif de troubles comportementaux et psychiatriques : cette étude soulève donc la question du traitement de la dépression pendant la grossesse.

❙ Une étude parue dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine suggère un risque accru de 62 % de développement de troubles endocriniens et métaboliques chez les enfants exposés in utero à des corticoïdes inhalés. Plus rassurant : aucune association n’a été trouvée avec les maladies infectieuses, immunitaires, neurologiques, respiratoires ou cutanées.

❙ Selon le suivi de l’étude Women’s Health Initiative publié dans The Lancet Oncology, un traitement hormonal substitutif à base d’estrogènes équins seuls pris pendant une durée médiane de 5,9 ans protège en partie les femmes hystérectomisées contre le cancer du sein même après arrêt du traitement : l’incidence des cancers du sein invasifs est réduite de 23 % environ à cinq ans.

❙ On se doutait que les statines pouvaient avoir un effet délétère chez les patients asthmatiques. Une étude américaine menée auprès de 117 922 adultes et présentée au congrès de l’American Academy of Asthma, Allergy and Immunology semble le confirmer : les statines prescrites en traitement de l’hyperlipidémie influencent de manière négative les mesures du contrôle de l’asthme (dispensation de broncho-dilatateurs d’action courte, passages aux urgences, hospitalisations pour asthme…).

La rumeur persiste : la contraception hormonale accroîtrait le risque de contamination.

publicité

Quand le ministère s’en mêleDans une lettre adressée au conseil de l’Ordre, la Direction générale de la santé demande aux officinaux de retirer les affiches pour Hemocheck, un test pour le dépistage du cancer colorectal. Son exploitant, le laboratoire Préventys, a en effet profité de la campagne 2012 de l’Institut national du cancer sur le dépistage du cancer colorectal pour relancer son produit : « Seul pro-blème, cette publicité plagie le programme natio-nal de dépistage en utilisant les mêmes termes et porte à confusion, souligne Jean-Yves Grall, directeur général de la santé. Aucune information scientifique ne démontre l’intérêt de l’utilisation de ce type de test en population. » ❙

© M

IGUE

L M

EDIN

A

Santé Panorama

Page 7: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

Avril 2012 I No 1239 I 39

LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE Panorama Santé

AGENDA

L’IMAGE DUMOIS

alcoologie

Le baclofène fédère ses troupes

L es bonnes nouvelles com-mencent à tomber pour le baclofène. Le 20 mars

dernier, dans Alcohol and Alco-holism, est parue une étude portant sur 132 patients dépen-dants à l’alcool et cherchant à évaluer les effets du myore-laxant sur le sevrage. Les résul-tats sont sans appel : à un an, 80 % étaient soit devenus abs-tinents, soit « raisonnables » et consommaient de l’alcool à faible dose. Un succès total, inédit même, dans le domaine de l’alcoologie. L’étude était certes menée en rétrospectif – a posteriori, donc –, mais va néanmoins servir d’amorce à un plus grand essai, coordonné par Philippe Jaury, investiga-teur principal de la première étude. Lancé incessamment, il sera composé classiquement d’un bras placébo, d’un bras baclofène et sera mené sur

300 patients qui recevront une dose croissante, de 90 à 300 mg, bien supérieures à celles utilisées légalement dans le cadre de l’AMM du produit. En double aveugle, randomisée et contre placebo, cette étude réunit tous les critères de qua-lité internationaux… et sera menée aux doses préconisées par Olivier Ameisen, le méde-cin français qui a popularisé cette molécule dans son livre Le Dernier Verre (éditions Denoël).

La charge de la preuveSes résultats viendront s’ajou-ter à un corpus encore peu fourni d’études internationales de bon niveau, dont les pre-mières datent du début des années 1990. La communauté des convaincus du baclofène grossit à vue d’œil en France : tribunes, lettre ouverte, pas-

sage au journal télévisé… Aubes, l’association des utili-sateurs de baclofène et sym-pathisants, revendique « mille dossiers de disparition de l’envie irrépressible de boire » et comp-terait près de 300 médecins officiellement sympathisants. Dans un communiqué adressé à François Hollande, l’associa-tion dénonce d’ailleurs le retard pris par le fameux essai de 300 patients, pourtant déjà voté dans le programme hospitalier de recherche clinique. Devant la multiplication des sites pro-posant la molécule, la média-tisation massive et les enjeux majeurs de santé publique –  l’alcoolisme provoque quelque 45 000 décès par an dans l’Hexagone – les autorités sanitaires ont pourtant intérêt à avancer vite avant que les offres exotiques, notamment sur Internet, se multiplient. ❙

12-13 mai. XVIe Congrès annuel d’allergologie de l’Association nationale de formation continue en allergologie / Hôtel Le Saint-Alexis, 44, route de Boucan Canot, 97434 Saint-Gilles-les-Bains (La Réunion). Renseignements et inscriptions : 02 62 57 28 23, [email protected]

18-20 juin. Conférence de la Fondation Mérieux : « Herpes virus infection and immunity » / Centre de conférence Les Pensières, 55, route d’Annecy, Vieille Route des Pensières, 74290 Veyrier-du-Lac. Renseignements et inscriptions (avant le 8 juin) : [email protected] ou www.fondation-merieux.org

19-21 juin. Eurocancer 2012 / Palais des congrès de Paris, place de la Porte-Maillot, 75017 Paris. Renseignements et inscriptions : 0800 940 883, [email protected] ou www.eurocancer.com

21-23 juin. 6e Congrès de médecine générale / Nice Acropolis, 1, esplanade Kennedy, 06302 Nice Cedex. Renseignements et inscriptions : 01 41 92 01 20, [email protected] ou www.congresmg.fr

Répondez !

« Faut être qui aujourd’hui pour être bien vu ? », « Doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l’euthanasie ? » et « Serez-vous le candidat de la fin du Sida ? » : trois slogans qui font le buzz depuis le début de l’année, trois associations qui tentent de pousser les candidats à la réflexion à l’approche d’un potentiel mandat présidentiel. La Fédération des aveugles et handicapés visuels de France, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité et Aides se devaient de saisir cette opportunité pour les patients et citoyens qu’elles représentent.

© T

BWA

AIDE

S

© F

OSTE

R-EP

A/CO

RBIS

© M

ELVI

LLE

Page 8: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

LA MOLÉCULE LE MARCHÉ

ROTATION GLOBALE : 10 boîtes par mois

MARGE PAR OFFICINE : 518 euros par an

DCI : répaglinide

PRINCEPS : Novonorm

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : inducteurs de la secrétion insulinique (glinides)

MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Aucune autre molécule dans la même classe pharmacologique.

INDICATIONS : Le répaglinide est utilisé dans les diabètes de type 2 non insulinodépendants quand la glycémie ne peut être contrôlée par régime alimentaire ou perte de poids. Le répaglinide est aussi indiqué en association avec la metformine chez les diabétiques de type 2 non équilibrés de façon satisfaisante par la metformine seule.

ASSOCIATION : NON

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : OUI

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI

MARCHÉ TOTAL : 43,4 millions d’euros par an (princeps + génériques)

MARGE TOTALE : 12,2 millions d’euros par an (princeps + génériques)

Données FSPF/Pharmastat

DCI : naratriptan

PRINCEPS : Naramig

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : Antimigraineux, agoniste sélectif des récepteurs 5HT-1

LA SORTIE DU MOIS

LePHaRMaCIeNDEFRANCE

LePHaRMaCIeNDEFRANCEOfficine

Un générique aux rayons XSubstituons !L’ANALYSE DU

50 I No 1239 I Avril 2012

PDM 40,7 %PDM 22,2 %

PDM 18,4 %PDM 4,8 %

PDM 6,0 %

DIFFICULTÉ À SUBSTITUERFAIBLE. Indication « facile », offre suffisante et risque de report de prescription quasi nul, le répaglinide est une molécule qui permet une substitution aisée.

DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFREFAIBLE. Tous les principaux génériqueurs proposent la molécule dans tous les dosages disponibles.

REPORT DE PRESCRIPTIONTRÈS FAIBLE. Le répaglinide est seul dans sa classe thérapeutique, le switch est donc improbable.

RISQUE DE « NS »FAIBLE. L’indication de diabète de type 2 suscite peu de réticence à la substitution de la part du médecin et / ou du patient.Les moyens

thérapeutiques à disposition dans le diabète de type 2 sont nombreux (biguanides, sulfamides, glitazones, insuline…). Parmi eux, le répaglinide représente une minorité de traitements, moins de 10 %. Sa relative confidentialité par rapport aux biguanides (metformine) explique peut-être ses chiffres de substitution en demi-teinte. En mars, la pénétration des génériques par rapport aux princeps atteignait 33,4 %. Un score modeste dix-huit mois après la chute du brevet, alors que la molécule ne présente pas de freins majeurs à la substitution.

Répaglinide

ZYDUS(non représenté)

PDM 0,8 %

ACTAVIS(non représenté)

PDM 0,02 %

EG(non représenté)

PDM 1,8 %

ARROW(non représenté)

PDM 2,2 %

TEVA(non représenté)

PDM 2,2 %

PDM : part de marché (génériques)

Page 9: Pharmacien de France 1239 Avril 2012

Pour vous abonner ou joindre la rédaction, une seule adresse : [email protected]

Testez la di� érence !

eTous les mois plus d’informations, plus d’analyses, plus de réactions

e L’HEBDO du Pharmacien de France Chaque semaine, un condensé de l’actualité par mail.

L’INTERVIEW Un entretien sans concession

ÉCO&VOUS Le panorama économique du mois

DÉCRYPTAGELe dossier du mois, où santé rime avec société

BANC D’ESSAIToutes les clés pour bien référencer

L’ACTU EN BREF Six pages d’infos à chaud

Toutes les clés pour bien référencer

PHAR8381_AUTOPROMO2011_23x29,7.indd 1 21/10/11 10:2552-APERCU [P].indd 53 21/12/11 14:14