philo du luthéranisme

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/25/2019 philo du luthranisme

    1/4

    Revue Philosophique de Louvain

    Henry Corbin, Hamann philosophe du luthrianismemilienne Naert

    Citer ce document Cite this document :

    Naert milienne. Henry Corbin, Hamann philosophe du luthrianisme. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrime srie,

    tome 83, n60, 1985. pp. 629-631;

    http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2

    Document gnr le 25/05/2016

    http://www.persee.fr/collection/phlouhttp://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2http://www.persee.fr/author/auteur_phlou_1046http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2http://www.persee.fr/author/auteur_phlou_1046http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1985_num_83_60_6389_t1_0629_0000_2http://www.persee.fr/collection/phlouhttp://www.persee.fr/
  • 7/25/2019 philo du luthranisme

    2/4

    Philosophie

    contemporaine 629

    certaine manire de

    la

    science,

    celle-ci tant en crise, il est vident

    que

    la philosophie doit tre

    repense

    partir

    de

    ses

    propres racines.

    En

    partant

    d Aristote,

    Zubiri

    montre

    comment

    quelques

    courants

    philosophiques du

    moyen

    ge vont

    prparer

    la rvolution scientifique

    moderne. De Platon

    Lonard de

    Vinci il

    y

    a une primaut

    de

    la

    pense idaliste;

    avec Ockham

    c est la conception finaliste et concep-

    tualiste qui

    va

    faire son

    apparition.

    Ici,

    la

    ralit des signes consiste

    en leur existence dans l esprit de celui qui pense. Ceci

    amnera la

    position subjectiviste. Zubiri va

    alors dfinir la conception

    de

    la

    modernit comme le mcanisme mathmatique et idaliste fait

    partir d une

    thorie

    subjectiviste (Dans Essai d une

    thorie

    phnomnologique du

    jugement).

    Mais

    si

    les

    mathmatiques classiques

    ont

    t

    la

    base

    de

    la pense

    moderne,

    l volution actuelle

    des mathmatiques est

    la

    premire

    mettre en question ce modle. Ainsi donc,

    Zubiri

    dfinit

    la

    base de

    la philosophie moderne

    comme

    tant

    un

    nonc

    subjectiviste

    qui,

    par

    sa logique interne, devrait finir dans une position idaliste. Par contre,

    la

    base de

    l objectivisme

    se trouve

    dans

    les nouveaux problmes

    poss

    par les mathmatiques. Zubiri ne cessera

    de

    rpter

    que

    l axe

    principal

    de

    la

    philosophie

    et

    de

    la

    science moderne est

    la

    vision subjective de

    la connaissance.

    La

    philosophie

    de

    Zubiri

    reflte l influence des philosophies de

    Husserl

    et

    de

    Heidegger.

    Et

    c est

    partir

    d une discussion avec ces

    deux philosophes qu il va tre amen revoir

    toute

    l histoire

    de

    la

    philosophie,

    et

    surtout de

    la philosophie

    grecque.

    A partir

    de cette

    rflexion s ouvre

    le

    voie qui va

    le conduire

    au dveloppement

    de

    sa

    propre philosophie. Cette voie est

    la

    voie de

    la

    ralit comme

    quelque

    chose d originel, dont

    la structure

    doit

    tre analyse

    pour pouvoir

    arriver une vrit relle. A partir

    de

    l Zubiri va effectuer un processus

    de

    rationalisation

    croissante.

    En rsum, toute

    la philosophie

    zubirienne

    part

    d une rflexion

    profonde

    sur

    des sujets tels

    que la

    nouvelle

    conception

    de

    la conscience

    comme

    intentionnalit

    objective;

    l effondrement

    de

    la conscience pour

    en arriver

    un dvoilement de

    l tre;

    le

    dpassement final

    de

    l tre

    comme un

    moment de

    la ralit; et

    bien

    d autres.

    Xavier

    Zubiri, plus qu un philosophe espagnol, doit tre considr,

    plus juste titre,

    et

    mieux

    que

    Ortega y Gasset, comme le philosophe

    espagnol.

    Gustavo

    Giraldo-Restrepo.

    Henry

    Corbin, Hamann

    philosophe

    du luthrianisme.

    Un

    vol.

    de

    24 x 16 de 152 pp. Paris,

    L le

    verte-Berg international, 1985.

    Ce

    livre

    posthume

    d Henry Corbin

    prsente un

    long

    essai,

    rdig

  • 7/25/2019 philo du luthranisme

    3/4

    630

    Comptes

    rendus

    en

    1935,

    et trois textes

    traduits

    la

    mme

    poque

    Mtacritique

    sur

    le purisme de

    la Raison

    pure, Les Mages d Orient Bethlem,

    Aesthetica

    in

    nuce.

    Dans une admirable introduction, Jean Brun

    rappelle

    qui est

    Hamann (1730-1788) tout

    autre chose qu un

    original plus ou moins

    illumin, auteur de nombreux opuscules, de miettes, en apparence

    sans

    fil conducteur prcis, crivant de manire elliptique comme un

    grec et

    de

    manire allgorique comme un oriental .

    Ami

    et

    correspondant

    de

    Jacobi,

    de Herder, de Mendelssohn

    et

    surtout de

    Kant,

    Hamann avait voulu se

    mettre

    l cole de

    la

    parole de Dieu comme

    l avait dj

    fait

    Luther; ce Luther, qui

    il

    doit

    tellement qu il

    avoue

    que

    fort souvent il

    luthrise , a

    vu

    sa

    foi dfigure,

    Hamann eut

    pour

    ambition

    de

    la

    restaurer

    dans

    sa

    puret

    originelle

    (op.

    cit.,

    p.

    9).

    Si Hamann

    prenait plaisir

    comparer son

    uvre un archipel

    et exiger de

    son lecteur

    qu il st pratiquer l art

    du

    nageur, Henry

    Corbin nous

    facilite cet

    art.

    Si Hamann

    est

    le critique incessant de

    YAufklrung,

    il

    n est pas pour autant l homme

    du

    Sturm und Drang,

    le prcurseur de

    la philosophie romantique. Critiquer la philosophie

    des lumires, cela n impliquait nullement

    pour

    Hamann,

    l adhsion

    pure et

    simple aux

    puissances

    dmoniques; constamment

    nous

    le voyons

    se

    librer

    de ces antinomies idalisme-ralisme, rationalisme-irrationa-

    lisme, qui pour lui ne sont que des antinomies logiques, incapables

    de

    prsenter

    l unique

    et

    vritable

    paradoxe

    de

    l existence

    (op.

    cit.,

    p.

    16).

    S il

    fut un prcurseur,

    il

    fut surtout un solitaire

    en

    dpit de

    ses

    relations

    philosophiques, en dpit

    de

    la

    longue recension que Hegel lui consacra

    (Cf. Hegel, Les crits

    de

    Hamann, introduction, traduction,

    notes

    et

    index

    par Jacques Colette,

    Paris,

    Aubier,

    1981),

    en

    dpit de

    ses affinits

    d esprit

    avec

    Goethe et

    avec

    Kierkegaard

    surtout.

    Pour

    le

    Mage du Nord,

    au commencement, tout tait

    parole

    vivante. C est dans l audition

    de

    cette parole,

    toute

    conforme celle

    de

    Luther,

    que se

    dcouvre

    le

    sens

    historique de

    l existence. La raison

    humaine

    est langage, langage

    qui

    est

    le

    lieu

    d une

    dcision

    morale,

    d une situation thique.

    Chacun

    doit

    vivre

    de sa

    propre

    foi,

    la foi

    chrtienne

    vanglique

    et, en quelques

    pages,

    pour mieux dgager

    l essence

    de

    cette foi, Henry Corbin, la suite

    de

    Hamann, retrouve

    Hume,

    Kant

    et Jacobi qui,

    en des sens

    profondment

    diffrents, ont

    donn

    la

    notion de

    foi une signification nouvelle dans la philosophie

    moderne (op.

    cit., p. 44). Philologus

    crucis (III), L homme, le

    champ

    de Dieu, (IV),

    a philosophie prophtique (V) nous

    amnent

    au dernier paradoxe runissant dans

    la vrit

    historique le temps

    et

    l ternit, fondant l unit

    de

    l tre humain sur

    le prsent

    prophtique

    renfermant

    pass

    et

    avenir, non

    pas

    sur le prsent

    intemporel

    d une

    raison qui saisirait

    les

    vrits ternelles

    (op.

    cit., p. 82).

  • 7/25/2019 philo du luthranisme

    4/4

    Philosophie

    contemporaine 63

    Une figure hamannienne symbolise le seul rle positif que le

    luthrianisme assigne la philosophie.

    Si

    l tat et l glise sont Mose

    et

    Aaron,

    la

    philosophie c est

    leur

    sur

    Miriam,

    la

    prophtesse

    lpreuse. Car

    la philosophie

    ne prpare en aucune faon une supra-

    structure thologique (op.

    cit., p. 105). Rompant

    avec

    la

    notion

    aristotlicienne du temps, la

    reconnaissance de

    l historique est

    implique

    dans

    l hermneutique de Luther par une

    comprhension

    spirituelle

    qui n a rien voir avec une mtaphysique

    substantialiste.

    Grce

    ce

    beau texte

    d Henry Corbin,

    Hamann

    est dsormais

    prsent dans la littrature

    philosophique de langue franaise.

    milienne Naert.

    Danilo

    Castellano,

    a

    liber

    ta

    soggettiva.

    C.

    Fabro

    oltre moderno

    e anti-moderno

    (La

    Crisalide. Studi filosofici

    di critica sociale,

    1). Un

    vol. 20 x

    13,5

    de 187 pp. Naples, Edizioni scientifiche

    italiana,

    1984.

    Ni

    le

    titre,

    ni le

    sous-titre

    de

    ce petit

    livre

    n en rvlent tout

    l intrt c est la pense

    profonde

    et

    trs personnelle

    du P. Cornelio

    Fabro

    que

    l A. met en relief. Centrant

    sa

    rflexion sur

    le

    thme

    de

    la libert et

    de

    la responsabilit

    de l homme devant

    l option

    fond ment le entre le bien

    et

    le mal,

    il

    montre comment le

    P.

    Fabro, guid

    la

    fois par

    S.

    Thomas

    et Kierkegaard, accentue

    le rle de

    la

    volont

    et

    revalorise

    pleinement le

    sujet,

    la personne. Dans sa brve Conclusion

    (pp.

    135-138),

    il

    situe

    Fabro

    dans

    l histoire de

    la

    pense contemporaine

    ayant

    repens S. Thomas aprs

    avoir

    lu Heidegger,

    Fabro

    a rcupr,

    avec ce

    dernier,

    la primaut

    de

    l tre sur

    l essence;

    mais,

    dpassant

    Heidegger,

    il

    a mis en valeur Yacte d tre, possd en plnitude par

    le Crateur

    et

    particip

    par les cratures. Finalement l A. hsite

    ranger Fabro

    parmi

    les

    no-thomistes

    et voit plutt en lui

    un

    existenti liste

    thiste, toujours soucieux

    de

    fonder radicalement l tre et

    l agir

    de l homme, sa

    dignit,

    sa

    libert et

    sa sublime destine.

    Il

    serait plus exact et plus

    juste, mon avis, de voir

    en

    Fabro

    un thomiste ouvert l existentialisme, car, de l aveu de l A. lui-mme,

    Fabro doit S.

    Thomas

    les thses fondamentales

    de

    sa mtaphysique,

    en

    particulier sa doctrine de Y

    actus

    essendi

    et

    de

    la participation; il

    a montr que, du moins

    dans

    les

    crits

    de sa maturit,

    Thomas d Aquin

    entend par esse, non

    pas

    l existence (comme

    l ont

    compris

    la

    plupart

    des no-thomistes, y compris Maritain

    et

    Gilson), mais Yacte d tre

    (la perfection ontologique).

    Ceci me

    parat

    extrmement

    important

    et,

    de

    ce

    chef, le thomisme de Fabro est

    sans doute plus authentique

    que

    celui de Maritain

    et

    de Gilson.

    Outre ces

    vues

    intressantes sur

    la

    pense

    du P.

    Fabro, l A.

    nous

    offre une documentation prcieuse

    un

    bref rappel

    de

    la

    carrire

    du