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    Philo : questions 1

    Les grands courants de laphilosophie contemporaine

    Jean-Michel LONGNEAUX

    Expliquez ce qu'est l'idalisme et expliquez ses deux

    versions en y attachant chaque fois le nom d'un philosophe.Pour comprendre l'idalisme, il faut le confronter dans un premier temps avec le concept

    de ralisme.Le ralisme est la thorie qui affirme que les choses sont telles qu'elles sont, de manirevidente, thorie du sens commun. C'est--dire que l'on peroit le monde tel qu'il est. "Lesobjets immdiats de notre connaissance sont les objets rels qui existent indpendamment denous" => porte plus pratique car nous aide vivre sans devoir s'inquiter en permanence.

    L'idalisme propose une autre vision du monde. C'est une thorie qui affirme que l'on peroitles choses d'un certain point de vue, travers nos sens (et pas telles qu'elles sont en soi). "Lesobjets immdiats de notre connaissance ne sont pas des objets rels qui existentindpendamment de nous mais n'en sont que des reprsentations" => plus thorique carsuppose un questionnement et une recherche de vrit. A partir du moment o on adhre cette thorie, se posent deux questions :

    1 Est-ce que la chose que je perois effectivement correspond la ralit, une chosequi existe indpendamment de moi?

    2 mes perceptions, y-a-t-il un monde qui existe indpendamment de moi?Kant (1724-1804) est un idaliste modr, en ce sens qu'il ne remet pas en question

    l'existence du monde mais qu'il se pose la question de la correspondance entre monde rel et

    monde effectivement peru.Hegel(1770-1831) pratique un idalisme radicalis, ce qui signifie qu'il se pose la question

    de l'existence d'un monde indpendamment de nos perceptions.

    Pourquoi, selon Kant, les sciences triomphent et la

    mtaphysique choue?Kant tente tout d'abord une analyse de la connaissance. 2 tapes :1 L'esthtique transcendentale : comprendre les conditions de possibilit de l'exprience

    sensible (ce que l'on peroit), sans les jugements (interprtation, sens), qui sont les deuxcomposantes d'un phnomne.

    L'exprience sensible, la sensation, est un compose d'un contenu (X qui s'impose moi,la chose en soi, le noumne; toujours contingent => vient du monde) et d'un espace et d'untemps (formes a priori, ne sont pas contingentes, on ne peut jamais en faire abstraction =>viennent de moi).

    PHENOMENE

    Espace+ Contenu

    Temps

    SUJET MONDE

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    Philo : questions 2

    2 L'entendement = l'analytique transcendantale : ensemble des jugements, mettre du sens,essayer de comprendre.

    ENTENDEMENTIci, contenu =

    ensemble de l'expriencesensible

    La causalit est une catgorie qui permet de juger, vient de l'entendement, pas del'exprience. En effet, on ne "voit" pas la causalit, bien que l'on peroive une succession defaits.

    L'existence ne se dduit pas non plus de l'exprience des sens. Les mirages et leshallucinations en sont une belle preuve. La causalit et l'existence sont deuxjugements que l'on tire de notre entendement. Tout

    tre humain a donc en lui les notions de causalit et d'existence (sauf problme). Le phnomne du monde, c'est donc l'exprience sensible et les jugements.

    Notions de monde, de moi et de DieuLe monde englobe toutes les choses qui nous sont extrieures. Cependant, personne ne l'a

    jamais vu en entier sur base de son exprience sensible. Si l'ide de monde ne me vient pas del'extrieur, c'est qu'elle vient de moi. En plus de l'exprience sensible de l'entendement, nous sommes dous de raison qui

    contient cette notion de monde.Le moi englobe l'ensemble de mon vcu. Je sais bien qui je suis, j'ai vcu mon histoire.Cependant, on ne vit pas perptuellement la synthse de nos expriences passes, prsentes

    voire futures. Nous vivons l'instant prsent, dans la ralit de la vie. Cette ide de moi vientgalement de la raison.Dieu est l'origine du monde et de moi, le dbut, la cause premire. Mais qui n'a jamais vuDieu? Cette ide non plus n'est pas issue de notre exprience sensible alors qu'elle est prsente

    partout dans le monde, dans toutes les cultures, sous diverses formes.

    Pour rendre compte de l'ensemble de notre exprience, il faut articuler ces trois niveaux :1 L'exprience sensible avec le temps et l'espace = phnomne2 Le jugement de cette exprience sensible = le sens que je lui donne3 La cause de cette exprience

    C'est alors que nous pouvons rpondre la question du triomphe des sciences par rapport lamtaphysique.La Science ne fait rien d'autre que d'exploiter l'exprience sensible, soit le premier niveau, etutilise le second, l'entendement, pour effectuer un tri entre ces observations. Tout le monde

    peut se mettre d'accord sur les sciences car tout le monde peut exploiter l'exprience sensiblequi s'impose tous et la manire de la comprendre est universelle tous les hommes, soit lacausalit et l'espace et le temps.La mtaphysique, par contre, utilise notre manire de connaitre, l'entendement mais l'objectifde cette tude n'est pas l'exprience sensible mais le monde, moi et Dieu qui ne sont que desides tires de notre raison, sans ralit en soi, ni vrifiables ou observables universellement.

    Causalit

    + ContenuExistence

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    Philo : questions 3

    Pourquoi, selon Hegel, la vie de l'Esprit absolu se dploie-t-

    elle ncessairement selon le mouvement de la dialectique?Hegel (1770-1831)Le Sujet absolu est un sujet en dehors du monde, une sorte de divinit qui ne dpend de

    rien mais dont tout dpend, il n'est pas relatif.Son rapport au Monde ne se construit pas comme un face face, sinon il ne sera plus

    absolu car il ne sera plus tout. Cette relation n'est donc pas une relation de transcendance,mais d'immanence. L'histoire du Monde, c'est le Sujet absolu lui-mme. Rapport intrieur.

    Cela revient aussi dire que le Sujet absolu est la causede la cration du monde. Audpart, il est seul, il ne dpend de rien et le Monde n'existe pas encore. Mais bien que le Sujetabsolu soit tout, il s'ignore. En effet, d'aprs Kant, la connaissance se construit partir del'exprience sensible dans l'espace et dans le temps. Mais il n'existe encore ni espace, nitemps, ni Monde d'o tirer l'exprience sensible, car le Sujet absolu est toujours seul. Ilmanque quelque chose, ngativit. Le manque suggre toujours un dsir. Il va vouloircombler ce manque de connaissance.

    L'histoire du Monde n'est en fait qu'une tentative du Sujet absolu de s'objectiver dans letemps et dans l'espace pour apprendre se connaitre.Pour s'objectiver, le Sujet absolu va devoirs'alinerdans autre chose que lui-mme. Mais

    il n'est pas cette autre chose, il ne doit pas se laisser hypnotiser dans l'histoire du monde quin'est que son reflet. Il doit prendre conscience qu'il ne contemple que ce reflet.

    La dialectique rythme la vie de l'Esprit absolu. Le sujet absolu (thse) s'aline dansl'Histoire du Monde (antithse) et s'y confronte (synthse). C'est par ce mouvement qu'il

    prend connaissance de lui-mme, qu'il apprend se connaitre.

    Exposez chacune des dialectiques hgliennes, partant de

    l'tre pour aboutir la philosophie.

    L'tre est ce pourquoi les choses existent mais n'est rien en particulier, on ne peut le cerner.Quand on essaie de le penser, l'tre n'est rien, il est qqch d'a priori. L'tre se confronte alorsavec le non-tre et au final, la seule chose qui existe, c'est le devenir puisque tout esttemporel.

    Ce devenir abstrait , illimit se confronte avec un devenir fini, concrtis, d'une choseparticulire, pour aboutir l'individu. Cet individu est habit par l'infini mais vit dans leconcret. Il est une manifestation de l'infini dans le fini, mais toujours en devenir.

    L'homme libre qu'est cet individu se confronte ensuite avec le droitqui est l pour rgulerses liberts, qui organise la confrontation entre tous les hommes libres. La synthse de cetterencontre est la morale, qui rend le droit juste, donc au service des hommes libres, et qui leur

    permet d'identifier leur libert la loi, car adhrent un mme systme de valeurs.Les deux endroits o l'on vit cette morale sont la famille et la socit civile. La premire

    est le lieu originaire, qui dfend des intrts privs. La seconde est l'extrieur et est le lieu dela comptition entre diffrents intrts, entre domins et dominants. L'invention humaine quitente d'harmoniser ces deux ples est l'Etat, le peuple tout entier.

    Toutefois, l'Etat ne suffit pas nous combler, nous avons besoin d'autres panouissements :l'art et la religion.Tout d'abord, l'artest la synthse de l'intuition, de l'exprience esthtique subjective et de lamatire, contrainte objective pour raliser notre uvre d'art. Le danger de l'art est l'idoltried'une pseudo synthse parfaite entre esprit et matire.Ensuite, la religion synthtise du mieux qu'elle peut la fois, la pit, l'exprience mystique et

    les rites, les dogmes, l'histoire crite.

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    Philo : questions 4

    Enfin, la synthse de l'art et de la religion est le point final cette dialectique, c'est donc laphilosophie. En effet, elle comprend et critique ces deux ples. Elle est le lieu de rencontre, lepoint de confusion entrepenseretpenses.

    Selon Hegel, la synthse de la vie de l'Esprit Absolu avec l'Histoire du monde est donc laphilosophie.

    On dit galement que la pense de Hegel est totalitaire, en ce sens qu'il affirme qu'il apens le principal et que puisque tout fonctionne sur le principe de la dialectique, on ne vitque la rptition de ce qui est dj arriv.

    Quelle est la critique formule par Feuerbach l'encontre de

    la religion?Feuerbach (1804-1872), hglien de gauche.D'aprs lui et en application de l'enseignement de Kant, la religion est le moyen le plus

    lev que l'homme ait invent pourse mettre distance pour mieux se contempler.Au dpart, l'homme concret ne se connait pas. Il veut ensuite trouver une manire de

    s'objectiver dans son antithse, c'est--dire l'infini, Dieu.On remarque d'ailleurs que Dieu n'a que des caractristiques humaines et ce, dans toutes

    les cultures. On en vient s'aliner dans cette figure divine, mais la religion est une alinationncessaire. Le danger serait de s'y aliner totalement et oublier que Dieu n'est que notre reflet.

    En conclusion, l'homme, pour se connaitre, s'objective via Dieu et cette synthse estl'homme divin, ce qui veut dire qu'il n'y a que des hommes ayant des qualits, celles qu'il avaitattribues Dieu.

    L'homme attribue des qualits Dieu qu'il s'attribuera ensuite dans cette recherche deconnaissance de lui-mme.

    Qu'est-ce que l'infrastructure et la superstructure selon

    Marx, et quel(s) lien(s) tablit-il entre elles?Selon Marx (1818-1883) l'infrastructure est la ralit concrte, c'est--dire les conditionsconomiques et la lutte des classes entre proltaires et propritaires. La superstructure n'estque leur reflet, des piphnomnes, un jeu d'abstraction de ces rapports concrets entreindividus, donc les discours que l'on tient dessus via les sciences humaines, la philosophie, lareligion ou encore la politique.

    Marx prtend galement que tout ces discours, ces idologies sont aveugles et aveuglentles gens quant la cause, la lutte des classes et quant l'objectif, dfendre leur vision deschoses pour dfendre leur propre intrt. Ceux qui tiennent ces discours ont un intrt ce quela lutte des classes continue puisqu'ils tiennent le haut du pav.

    Il sont aussi alinants car le ralit concrte va chercher sa cause, son explication, des

    rponses ces questions dans ces discours, dans l'abstrait, et elle s'y rfugie en les faisantpasser pour vrai.

    Les idologies entretiennent la coupure entre ce qui est l'homme rellement et ce qu'ilprtend tre, alors que la superstructure n'est qu'une manation de l'infrastructure.

    Le systme qui articule infrastructure (thse de cette dialectique) et superstructure(antithse) n'est rien d'autre que le capitalisme (synthse) car il russit ce que les proltairess'identifient aux discours dominants de la religion, de la philosophie et de la politiquecapitaliste allant dans l'intrt des bourgeois.

    Exposez chacune des alinations selon Marx.Tout d'abord, posons la question de la religion. Marx s'indignait de voir comment les tats

    europens se rattachaient au christianisme pour tout (religion d'tat, officielle). Ils justifiaientleurs dcisions, leurs lois, en courant Dieu. Ils s'alinaient donc, puisque c'est homme qui

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    cre la loi, pas Dieu. Ils expliquaient leur politique concrte (infrastructure) par le discourschrtien (superstructure). Cette relation homme-Dieu alinante rend l'homme infrieur Dieuet la religion instaure alors une relation de dpendance. L'homme s'aline en se privant de sesqualits propres pour les attribuer Dieu. La religion n'est qu'une autre manire de projeterl'homme pour mieux le penser. Si l'on projette cette alination dans l'homme, on observera

    une sparation, une division dans l'tre humain au quotidien. Au niveau politique, sparationentre l'tat et lui en tant que citoyen; dans sa vie de tous les jours, il pense ne pas tre matrede son destin. La religion ne rend donc pas l'homme libre mais va idaliser la soumission ducitoyen l'Etat, et ainsi justifier la domination de l'Etat en instaurant cette soumission Dieu.

    La philosophie, prsent, ou loi du salut, reproduit aussi une alination : celle de l'hommeconcret dans ses ides. Il s'y projette, s'y aline. L'homme n'est donc plus qu'une moiti de lui-mme, son me, en oubliant qu'il forme un tout avec son corps.

    Enfin, la politique. L'homme concret veut matriser son destin, mais la politique le projettedans une organisation abstraite, l'aline. Il devient alors un citoyen soumis au pouvoirtatique. Alination invitable entre dominants et domins, de par le systme, car il estimpossible que tout le monde participe aux prises de dcisions. C'est le pouvoir qui spare

    alors les gens entre eux au sein d'une mme socit. Il n'est plus que soumis aux lois, alorsque les autres les dictent pour lui, ou l'inverse si on est au pouvoir. L'homme n'est nouveau

    plus unifi. Jeux idologiques : ces trois discours prtendent dire la vrit alors qu'ils ne font

    qu'aliner les hommes pour dfendre les intrts des plus puissants. L'alination socialequi en ressort est cette coupure entre individus libres et soumis l'Etat, entre

    propritaires et proltaires, entre ceux qui ont de l'argent et ceux qui n'ont que la forcede leurs bras. Cette alination s'enracine jusqu'au plus profond de l'conomie de cesystme capitaliste.

    Quelle(s) critique(s) peut-on adresser la philosophie de

    Marx?La pense marxienne a t un relatif chec pourtrois grandes raisons.La premire d'entre elles est le fait qu'il critique les idologies qu'il prtend mensongres et

    alinantes, alors qu'en disant a, lui aussi a construit une thorie, une philosophie de par toutecette rflexion. Il a construit une pense partir de la condition sociale que l'on occupe, ce quiest bien une idologie en soi. Alors, est-elle aussi mensongre et alinante?

    Deuximement, comment amener les ouvriers la rvolution partir de cette idologie quin'aboutit rien sinon la rvolution? Quelle suite y donner? Cette question a fait grand dbatau sein des partis gauchistes. Application de la praxis?

    Enfin, la question du Mal chez Marx et chez Hegel fait aussi problme. D'aprs eux, c'est

    la dialectique, le jeu des oppositions qui amne la synthse, et le prix payer est le Mal (lescamps de concentration par exemple). Pourtant, ils affirment que le Mal ne se justifiejamais

    Quelle est la thse gnrale de l'Ecole de Francfort, et

    pourquoi ce mouvement a-t-il t conduit un certain

    pessimisme?Suite l'chec des rvolutions socialistes en Europe et sous l'impulsion de Max

    Horkheimer (1895-1973), l'Ecole de Francfort (1923-1973) a d'abord l'ambition de renouveleret d'largir le marxisme par la psychanalyse, la psychologie sociale, la sociologie ou encore

    l'esthtique. Dans ces rangs, on retrouve aussi Thodor Adorno (1903-1969), Herbert Marcuse(1898-1979), et Walter Benjamin (1892-1940).

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    Ils sont d'accord avec le fait que la socit est soumise au pouvoir et que tous les moyenssont bons pour s'en emparer (religion, discours, organisation politique,). A la racine, ceshommes de pouvoir obissent la raison instrumentale pour dominer la morale. La raisonveut alors donner du sens tout pourviter le chaos. Au niveau politique, cela se traduit parla bureaucratie. Au XXme sicle, cette raison est peu peu devenue totalitaire : elle

    s'impose de plus en plus et on parvient de moins en moins y chapper, contre la libert! Entant que marxistes, veulent une rvolution pour en sortir mais ne trouvent aucune solution.C'est parce qu'ils pensent qu'il n'y a aucun chappatoire possible cette raison totalitaire quel'on dit que cette cole est pessimiste. Voici les quelques alternatives que certains d'entre euxont voulu exploiter :

    D'aprs Adorno, c'est l'Art contemporain qui nous sauvera de cette raison omniprsente.En effet, il essaie de sortir de la figuration, de reprsenter des choses qui ont du sens. Il nousouvre une nouvelle porte sur le monde : celle du beau sans raison. D'aprs lui, l'art figuratifn'est qu'une reprsentation de la raison au dtriment de l'motion. Cependant, cette

    perspective esthtique n'est pas la solution, car mme les uvres contemporaines sontrcupres par le systme via la commercialisation qui est une raison commerciale. L'art est

    alors devenu un bien commercial.Marcuse, qui surfe sur la vague de mai 68, choisit d'abolir la domination de la raison grce

    la sexualit libre, pour s'opposer la sexualit de pouvoir o le sexe n'a de sens que dans lemariage, en vue d'avoir des enfants. Il rsume cela un une phrase : "la jouissance en pure

    perte". Le sexe n'a donc plus d'autre raison que le plaisir, sans autres attributions raisonnables.Cependant, comme on le sait, cette sexualit libre a aussi t rcupre par le systme qui

    produit et vend des magazines pornographiques, qui encourage l'utilisation de prservatif,avec l'organisation campagnes de publicit et tout l'argent qui en rsulte.

    Walter Benjamin tait juif, lui, et disait que bien que la raison soit toujours dominante, il ya toujours une possibilit pour l'imprvu. Dans son cas, c'tait la venue du Messie. C'est

    pourquoi on appelle cette thorie le messianisme. C'est une conception du temps assezparticulire, en discontinuit, l'inverse du temps de la prvision, bien rgl. Il ne reste alorsplus que la foi en la survenance de cet vnement pour lutter contre la raison omniprsente.

    NB lire les notices biographiques du syllabus pp 24-25.

    Exposez ce que l'on entend par positivisme juridique, droit

    naturel moderne et droit naturel ancien, et les critiques

    adresses chacun de ces courants.Ces trois courants philosophiques tentent de rpondre la question du juste, question

    centrale en politique pour prendre des dcisions, place des valeurs.Le positivisme juridique est la vision dominante dans notre socit europenne. D'aprs

    cette doctrine, une dcision est juste car est voulue par la majorit, aprs toute une discussion,une argumentation bien ficele.La notion de juste est donc sujette volution en fonction de la fluctuation des majorits ou deses prfrences au niveau individuel.Les valeurs sont rduites des faits que l'on peut observer en fonction de l'opinion de lamajorit d'un pays. Or si les valeurs ne sont que des faits, il n'existe donc pas de valeurtranscendante, au dessus de la mle. Pas de hirarchie, de supriorit entre valeurs. Celasignifie aussi qu'on ne peut plus contrler les valeurs par rapport d'autres de rfrences(p.ex. les valeurs nazies, nfastes et destructrices mais porte par une majorit en Allemagne un moment donn). Rien n'est donc plus impos aux autres car ma valeur n'est pas meilleureque la sienne.

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    A titre individuel, les valeurs ne sont plus que des prfrences, des sensibilits subjectives, etpas des vrits dmontrables. On ne peut donc pas dire qqn qu'il a raison on tort de prfrertelle ou telle valeur, pas d'argumentation possible.Puisque l'argumentationestinutile, la seule solution pour imposer son systme de valeurs estd'aller au combat, de s'interposer physiquement; conflit, engagement. Le pluralisme n'est

    qu'en surface, ce n'est qu'un relativisme ambiantpourcalmer les extrmismes individuels.Le rel problme de cette doctrine, c'est que les valeurs sont historiques. Cela nous mne unrelativisme ambiant qui aboutit un nihilisme (personne n'a ni raison, ni tort) o touts'quivaut, tout s'annule, il n'existe pas de valeurs transcendantes

    Le droit naturel moderne ensuite, prne justement un systme de valeurs universelles tous les hommes. Ces valeurs sont universelles car tous les hommes sont dous de raison ets'il rflchit correctement, raisonnablement, il sera forc de constater que ces valeurs sontsuprieures aux autres.A la base de cette doctrine, on retrouve donc une argumentation rationnelle pour dmontrer latranscendance de ces valeurs.Un premier problme se pose quant l'historicit de la raison. En effet, la raison se construit

    partir d'expriences que l'on tire forcment du pass, donc des gnrations prcdentes. Larflexion demande du temps et volue (ex: justification rationnelle de l'esclavage). Comme vu

    prcdemment, l'historicit amne invitablement un relativisme (il n'existe pas une et uneseule vrit), voire un nihilismeLe second problme a t soulev par l'anthropologie : en effet, c'est une illusion de croire quetous les hommes normaux ont la mme faon de raisonner; il n'existe pas de raisonuniverselle.Dans ce courant de pense, on retrouve Hobbes (1588-1679) qui affirmait que la libertsignifiait la guerre contre tous et que la raison intervenait comme rgulateur par la crationd'un consensus, d'un contrat, la base d'un pouvoir fort. Habermas ( - ) issu de l'Ecole deFrancfort critiquait la raison instrumentale au profit de la raison communicationnelle qui agitchaque fois qu'il faut prendre une dcision, grce ses rgles a priori. Son critre du justetait donc pour lui plus un critre formel (comment prend-on une dcision) qu'un critre decontenu (est-ce raisonnable de penser cela?) dans le but de dboucher sur des consensus.Quant Rawls ( - ), il prtend que pour prendre une dcision juste, il faut mettre un " voiled'ignorance" (ignorer notre place sociale) et mettre ses prfrence de ct pour ne faire queraisonner. Cette dcision devrait normalement nous rendre tous libres et le systme devrait

    pouvoir nous profiter tant en tant que riche (m'enrichir), qu'en tant que pauvre (vivredcemment). Mais est-ce que tout le monde justement cette capacit calculer ses intrts(encore q de l'universalit de la raison)?

    Le droit naturel ancien dnonce les limites de la raison, quelle qu'elle soit, car bien

    qu'elle puisse le meilleur, elle produit aussi le pire. Le critre qu'ils veulent dgagers'imposeraittant tous les hommes, qu' la raison elle-mme.En effet, si la justification vient de la raison, on aboutit un humanisme (homme au centre)anti-juridique (car peut se retourner contre les valeurs). Pour les iusnaturalistes anciens, lecritre de rfrence vient du dessus, de Dieu en l'occurrence (St Thomas d'Aquin, - ), pourarriver unjuridisme (justice) antihumaniste (l'homme est soumis aux valeurs).Une autre transcendance qui ne serait pas Dieu viendrait de nous mme car nous avons lacapacit de remettre en question toute invention humaine, nous avons la possibilit de

    prendre du recul.En fait, il n'existe aucune loi au monde qui serait l'incarnation du Juste, bien qu'elle essayeratoujours de l'atteindre mais sans jamais y parvenir. Le juste est le dsir de justice que nous

    n'arriveront jamais concrtiser, ce dcalage entre son dsir et sa ralisation. Ce qui esttranscendant, c'est justement ce dsir de justice.

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    Philo : questions 8

    Le droit naturel ancien remet aussi en question la dmocratie au nom de la justice. En effet, sitous les individus sont sages et donc soucieux du bien de tous, pourquoi un seul serait au

    pouvoir? Tous doivent rgner. Dans ce cas, la dmocratie est juste. Mais si on a affaire unesocit avec moiti de sages et moiti d'gostes, ceux qui doivent rgner pour le bien de toussont les sages. Alors, le systme le plus juste serait une oligarchie (ceux qui ont ce dsir de

    justice sont les plus mme de rgner). Enfin, si un seul est sage face tout le reste de lasocit qui est goste, le systme le plus juste serait la dictature. La dmocratie n'est donc pasla meilleure ralisation politique de la justice. Elles sont multiples et toujourspartielles.Les critiques adresser cette doctrine est qu'actuellement, on ne peut plus imposer unmodle juridique partir de Dieu car tout le monde n'a pas la foi. Ensuite, commentreconnaitre dans la vie de tous les jours unsage d'un goste? Qui peut nous dire ce qu'est cedsir de Justice? Comment faire avec les charlatans?Lo Strauss ( - ) et Villey ( - ), nothomiste, appartiennent ce mouvement.

    La vie n'est que souffrance selon Schopenhauer. Pourquoi et

    quelle issue possible?

    Schopenhauer (1788-1860) est un philosophe de la vie, en ce sens qu'il va l'encontre desspculations abstraites de Hegel pour se recentrer sur la vie concrte des individus.

    Il a d'abord t influenc par Hegel et en retient la ruse de la raison. Schopenhauerinterprte cette loi comme tant le vouloir vivre qui anime tout tre vivant et en tire deuxconsquences :

    1 au niveau de l'interaction entre individus : en voulant toujours vivre plus, les tresvivants entrent alors en comptition avec les autres, on assiste une relle "entre-mangerie" etla vie est alors impitoyable;

    2 au niveau individuel : ce vouloir vivre se manifeste sous la forme du dsir, or le dsirvoue l'tre humain au malheur car si l'on dsir qqch, cela signifie que l'on a pas ce qqch. Le

    dsir est manque qui est souffrance. Aprs avoir atteint son but, le dsir devient ennui, doncon souffrira encore. La vie n'est donc que souffrance.Il y voit trois solutions possibles.

    La premire serait l'exprience esthtique, l'art, car nous suspend du temps, du monde, de lavie relle, tente de nous tirer du rel vers le sublime. Son inconvnient majeur est satemporalit, cela ne fonctionne que le temps de l'motion.La seconde est lapiti, base de la morale, qui fait que l'on souffre de la souffrance des autres.On a alors l'impression d'chapper sa propre existence, mais mme inconvnient que l'art :momentan.Enfin, l'ascse serait la dernire solution. Cela consiste en un travail sur soi pour se librer du

    dsir, car le suicide ne serait que lchet. Voici la seule issue possible selon Schopenhauer.S'en suit une rflexion sur l'amour et la sexualit : "Le seul bonheur, c'est de n'tre pas n".

    Exposez la critique nietzschenne de la science.Nietzche ( - ) est un hritier de Schopenhauer mais verra sa thorie du vouloir vivre d'une

    manire beaucoup plus positive. Il l'appellera la volont de puissance et dira que non, cela nenous conduit pas au malheur (voir Schopenhauersupra) mais est justement la base de notre

    bonheur. Si l'on en vient souffrir de cette vie affirmative, c'est bien parce que l'on en a peur.On en a peur car elle est fondamentalement changeante et l'imprvisibilit fait toujours peur.D'o une minorit de forts qui continuent jouer le jeu de la vie affirmative et une majorit defaibles qui refusent le changement et se rfugient dans ce qui est stable et rassurant, c'est--

    dire la science ou la morale chrtienne.

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    Philo : questions 9

    La science affirme un ensemble de vrits stables, ces vrits tant l'adquation parfaiteentre la chose dont on parle et le discours qui en parle. D'o le fait que l'on doitdire la vrit

    puisqu'on la croit possible. Mais Nietzsche dit que la vrit en soi est absurde. La vrithumaine n'est pas un adquation mais est une mtaphore de mtaphore. Rappel de la thseidaliste : la premire mtaphore passe par nos sens, la seconde par le langage. Les sens

    traduisent une premire fois la chose en soi, et le langage n'est qu'une nouvelle traduction denos sens. Le langage ne dit donc pas adquatement ce que l'on ressent, mais en les traduisant,les transforme.Illustrations de cette inadquation du langage avec nos sensations : il existe plusieurs langues,donc pas une seule manire de dire la mme chose; tout langage suppose grammaire, lois quisont en dcalage avec la ralit (une chaise n'est pas fminine dans la ralit); les universaux(= un seul mot qui dcrit une catgorie de choses semblables) regroupent plusieurssingularits; le langage est tjs commun, ce qui veut dire qu'on nie tjs sa propre perception

    pour rpter les chose comme les autres le disent.De plus, la peur est l'origine du langage, on veut se faire comprendre pour notre scurit,

    pour s'organiser, pour mieux vivre. Ce n'est que lorsque l'on oublie que le langage est une

    double mtaphore que l'on en vient croire que la vrit existe alors qu'elle n'est queconvention.

    Quelles sont les trois tapes de la morale selon Nietzsche?La morale judo-chrtienne a construit un monde bipolaire stable, qui est l'expression

    d'une vie de souffrance. 3 tapes :1 Le ressentiment : (histoire de l'agneau) tout d'abord, on dfinit le Mal comme ce qu'on a

    envie d'tre ou envie d'avoir mais qu'on ne peut obtenir. Ensuite, pour pouvoir s'accepter soi-mme, dire oui soi-mme, on a eu besoin de dire non qqch d'autre, de le salir. On convertitalors notre faiblesse, notre incapacit en un choix libre, en une vertu. Le ressentimentest lefait de dtester l'autre car on l'envie, mais on en est incapable; on dteste alors la vie, on latrouve mal faite. Le Mal, c'est l'autre et le Bien, c'est soi (ex: tuer c'est mal, parce que perso, jesuis incapable de tuer, bien que parfois j'en ai eu envie).

    2 La mauvaise conscience : mme si l'on se persuade que l'on est bon, on souffre toujours.Les prtres nous donnent la rponse en disant "vous souffrez car vous avez pch", vous tesfondamentalement vici et ce pch se transmet de gnration en gnration. Ensuite vient StPaul qui nous dit que le Christ est venu racheter nos pchs, donc que l'on a une dette enversDieu dsormais. Pascal disait "le moi est hassable" car nous sommes la cause de la mort duChrist, cause et en plus d'tre un pcheur. Mais dsormais, y il a un sens notre souffrance.

    3 L'idal asctique : Soit la vie devient irrespirable car le malheur a tjs le dernier mot, soitnotre vie prpare une autre vie, celle dans le royaume de Dieu; esprance pour viter

    l'absurde. On fuit notre existence terrestre en esprant une autre vie confortable.Selon Nietzsche, toutes les penses qui sont dans un bipolarisme se basent sur la moralechrtienne, qui hait la vie, est dans l'esprance mais est rassurante.

    Une fois la mort de Dieu advenue, que deviennent la

    connaissance et la morale selon Nietzsche?D'un point de vue historique, le nihilisme s'organise en deux temps.

    Lors du premier temps, la morale prend la place. En fait, elle est discute, la science merge,mais le nihilisme, le ressentiment de la morale chrtienne persiste. Ce nihilisme nait donc dece refuge derrire des certitudes.Dans un second temps, on parle du nihilisme radicalis. Une question domine : l'origine de la

    morale, de notre exigence de vrit. On dcouvre alors que ce ne sont que des illusions. Oncommence alors har la vie, le monde s'effondre autour de nous; crise, dsarroi total.

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    Philo : questions 10

    Nietzsche appelle a l'instant de minuit, ou la mort de Dieu. C'est le triomphe de l'athisme,car absence totale de Dieu, de valeurs, de repres, de certitudes (NB: les athes qui ne croient

    pas en Dieu mais en la Vrit sont des croyants qui s'ignorent car on remplac Dieu par laVrit; ici, on ne parle pas du mme athisme).La seule issue possible est de retrouver la vie affirmative.

    A. - le chameau : "tu dois", reoit des ordres sinon est perdu- le lion : "je veux"; rebelle contre la morale, contre les conventions maiscontinue se comprendre suivant ce qu'il rejette. Ce qui veut dire qu'il dpendencore de la morale.- l'enfant : il ne se comprend pas par rapport aux normes extrieures (ne lesconnait pas encore) mais par rapport sa vie propre.

    B. Nouveaux rapports la morale et la vrit :- la vrit : dans notre vie, on peut tmoigner de notre vcu =perspectivisme;c'est--dire que tout vrit est relative, que je n'ai plus besoin des autres pour penserce que je pense, que je n'ai plus besoin de leur approbation. Cela nous apprend donctant la libert que l'humilit. L'artdevient suprieur la science car il incarne le

    juste rapport la vrit puisque personne n'est dupe, tout le monde sait que c'estune uvre d'art et pas une vrit absolue, alors que la science prtend nous apporterLA vrit, gnrale et universelle, elle est trompeuse.- conception du Bien et du Mal : le Bien devient tout ce qui a contribu

    positivement affirmer qui nous sommes, c'est--dire la vie (et pas le Bienconfortable du chrtien); leMalest toute exprience tellement intense qu'on arrive

    plus s'affirmer, se porter. Morale propre chaque individu, pas impose.C. L'ternel retour. D'un point de vue ontologique (essence des choses), il dsigne la

    volont de puissance car c'est l'ternel retour du mme, puisque la vie veut lechangement mais c'est toujours ma vie. Paradoxe de la vie : vie = chgmt perptuelmais = tjs la mme vie. D'un point de vue thique, l'ternel retour est le jugementque l'on porte sur sa vie, pour savoir si on est bien dans l'affirmation de la vie. Parexemple, on ne peut pas dire "plus jamais", ce serai nier la vie, l'imprvu; mais ondoit vouloir revivre notre vie exactement comme on l'a vcue.

    Exposez les trois topiques freudiennesTopique n1 : psychisme humain : conscience + inconscience. Premire observation sous

    hypnose, o on lve un voile, o on fait sauter la censure. Juste avant la censure qui spare laconscience de l'inconscience, on trouve la pr-conscience (souvenirs,). D'aprs Freud ( - ),ce sont toujours les questions autour de la sexualit qui sont refoules (passage de laconscience l'inconscience), ou du moins, principalement.

    Topique n2 : le a et le moi, et entre les deux, le surmoi. Freud a connu Nietzsche quiparlait de la volont de puissance et qui s'est inspir de Schopenhauer. Ce dernier affirmaitque le vouloir vivre se manifeste via la sexualit pour qu'il se perptue. D'aprs Freud, le fondde la vie humaine est la pulsion sexuelle qui se manifeste ds l'enfance ("l'enfant est un

    pervers polymorphe"), car cette pulsion sexuelle veut se satisfaire de n'importe quellemanire, sans limite. Le a est cette force de vie, cette recherche de plaisirs via la libido. Maisnous sommes aussi des tres dous de conscience, nous sommes entre la recherche de plaisiret notre vie consciente, le Moi. Dans le concret, on est tellement compliqus qu'on ne peut pastoujours atteindre le a, qu'on arrive pas toujours satisfaire nos envies car il y a une barrire,nomme surmoi, qui censure, qui se dresse entre nous et notre dsir. Ce surmoi est bienillustr par notre ducation, les conventions apprises pour vivre en socit. Lasublimation est

    ce passage du a vers le moi, la force sexuelle se sublime, se dvie pour tre admise dans lasocit, nouvelle forme socialement acceptable et accepte.

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    Philo : questions 11

    Topique n3 : ErosetThanatos. On a beau aider les gens, il y en a qui s'enferment dansleurs souffrances. A cot d'Eros, la force de vie, on retrouve une force morbide, destructrice,Thanatos. Chez certains patients qui ont subi des traumatismes graves, Freud observe queThanatos prend le pas sur Eros (anciens soldats, rescaps des camps de la mort,).

    Quelle est la critique que Popper adresse la psychanalyse?Popper ( - ), philosophe des sciences, a dfini les sciences comme suit : "une science estune science pourvu que sa proposition se prsente comme une proposition rfutable car on

    peut l'exprimenter, et non comme une multiplication l'infini de cette proprit". D'aprscette dfinition, il exclut donc la psychanalyse des sciences car ses propositions sont toujoursvraies, mais invrifiables. Les psychanalystes ont toujours raison, quoi qu'il se passe. Unexemple : d'aprs les psychanalystes, tout le monde passe par des angoisses de castration et 3stades bien particuliers. Si quelqu'un affirme qu'il n'a pas ces angoisses et qu'il n'est pas pass

    par ces trois stades, les psychanalystes le justifient en disant qu'il refoule cette angoisse, maisqu'il y est bien pass!

    Comment Ricur montre-t-il que la conscience et nonl'inconscient est le centre de gravit de la vie du sujet?

    Ricur ( - ), dans Le volontaire et l'involontaire (1948), tente de dfendre la liberthumaine en dmontrant que tout se joue bien dans la conscience du sujet, et que soninconscient ne lui dicte pas sa vie.

    D'aprs les psychanalystes, l'esprit humain ne se rduit pas nos penses, nos choixconscient, il n'est pas 100% transparent. La question est de savoir si la conscience humaine estune illusion, est uniquement le jouet de l'inconscient. La thse psychanalytique avait oprune rvolution copernicienne dans cette direction, car tout le monde croyait que la consciencetait le centre de gravit de notre vie. D'aprs eux, en analysant les rves notamment,

    l'inconscient produit le sens latent auquel nous renvoie notre rve, ou alors qui garde lammoire d'un sens latent refoul et il travestit ce qui nous est cach pour tromper la censure(voir topique n1). L'inconscient conditionnerait donc la conscience, ce qui voudrait dire qu'ila galement quasi toutes les facults que possde la conscience, la seule diffrence prs quenous n'en sommes pas conscients.

    Ricur n'est pas d'accord avec cette vision des choses, et leur rpond ceci :1 les actes de penser, raconter, se souvenir, ruser, mentir, ne sont que des pouvoirs, des

    facults propres la consciences et non de l'inconscient, de par l'exprience. D'aprs lui, lespsychanalystesprojettentl'inconscient partir de la conscience, sans se baser sur l'exprience.

    2 si le sujet arrte de faire toutes ces actions (supra), il ne lui reste alors que desimpressions informes. Si la conscience est mise entre parenthses, il ne reste que le contenu,

    des impressions brutes, sans sens, Conclusion : l'inconscient n'est que cet ensemble decontenus.3 ces impressions brutes, chaotiques, cherchent devenir ce pour quoi elles sont faites,

    c'est--dire atteindre la conscience (devenir souvenir, image, paroles,). Ce qui veut direqu'il n'existe pas de souvenirs inconscients, refouls, mais uniquement des impressions quicherchent devenirces souvenirs.

    4 il n'existe pas de sens latent, cach, que l'inconscient travestit pour passer dans laconscience. Par contre, il existe une sorte de chaos, qui n'a aucun sens, et qui cherche enavoir en tentant de redevenir conscient. Dans la pratique, c'est le psychanalyste qui tente dedonner du sens aux souvenirs brouillons de son patient; le sens est donc construit par aprs.

    5 l'inconscient n'est pas dot de facults similaires la conscience. Cependant ses

    impressions brutes, en voulant redevenir conscientes, nous influencent. L'inconscient continuedonc bien influencer la conscience.

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    Philo : questions 12

    Aprs cette dernire affirmation, Ricur tente une dernire fois de replacer la libert de laconscience au centre de la vie du sujet. Il prend pour preuves : premirement que le but de la

    psychanalyse est d'aider le patient se librer de son inconscient, donc de recentrer laconscient; deuximement, que le moyen utilis par la psychanalyse est d'utiliser la consciencedu patient ou d'un tiers, non d'agir sur l'inconscient. Tout se passe donc bien au niveau de la

    conscience.En conclusion, l'inconscient n'est pas quelque chose de structur en nous et qui nousinfluencerai, mais c'est plutt quelque chose en nous qui appelle tre structur, semanifester, de telle sorte que le centre de la vie soit bien la conscience. De plus, Ricuradmet qu'il est facilement dmontrable que la libert absolue n'existe pas. Pour mieux dcrirela libert humaine, il en parlerait comme d'une capacit que l'tre humain a de vouloir partirde qqch d'involontaire. La libert existe donc bien, mais si comme le montrent certaines

    pathologies, elle peut toujours tre perdue. "S'il faut penser l'homme comme libert, il faut lepenser en tant que cogito bless".

    Pourquoi selon Girard toute socit a-t-elle besoin d'un bouc

    missaire?Ren Girard ( - ) commence par rflchir sur la racine de la vie humaine. Il constate que

    cette racine de la vie humaine est le dsir. Le problme est que ce dsir n'existe, ne fonctionnejamais seul. Il est toujours mimtique : "je dsire cela car l'autre le dsire aussi", c'est autrenous dit que cela est dsirable => triangle amoureux.

    Dans un systme pareil, toute socit dbouche alors ncessairement sur la violence, cause de cette concurrence, cette comptition due au fait qu'une seule chose est convoite parau moins deux personnes. La violence est alors le fond de la vie sociale.

    Mais lorsque la violence est trop prsente, la socit va devoir s'en dcharger, et c'est icique le rle du bouc missaire prend tout son sens. Dans toute socit, pour reconstruire la

    communaut, pour ressouder les liens entre tous ses membres qui se font violence, un"meurtre fondateur" va tre commis. La socit dcharge toute sa violence contre le Boucmissaire. On peut d'ailleurs observer que pour maintenir cette stabilit, on rpte les rituelssimilaires au meurtre fondateur (gorge un agneau,) et/ou la socit prvoit la dsignationd'un nouveau Bouc missaire (chef d'Etat sera responsable de tous les problmes de socit

    p.ex.). Ceci est une loi universelle de la nature humaine. On calme la violence mais en laperptuant.

    Comment faire alors pour sortir de ce cycle? Image du Christ qui dnonce ce cycle infernalet qui endosse le rle du Bouc missaire.

    Girard critique les trois penseurs du soupon pour avoir t victimes de ce cycle deviolence, mais qui l'on perptu :

    - Marx : mimtisme autour des proltaires Bouc missaire (rel) = Bourgeois- Nietzsche : mimtisme = retrouver la volont de puissance BE (symbolique) = mortde Dieu.

    - Freud : mimtisme = l'enfant dsire sa mre BE = le pre

    Exposez les trois modes de pense que l'esprit humain

    traverse successivement selon A. Comte.Auguste Comte ( - ) est un philosophe des sciences qui est positiviste, en raison des trois

    stades de la connaissance qu'il tablit. Il pense au dpart que pour avoir la paix sociale, il fauttrouver une vrit dmontre pour tous. Voici les 3 stades de la connaissance selon lui :

    1 Le thologique ou l'anthropomorphique (Feuerbach) : dans ce mode de pense, onprojette sur la nature toute la vie humaine.

    o Ftichisme : les objets de la nature sont anims d'mes.

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    Philo : questions 13

    o Polythisme : cette nature existe et est en mouvement par des divinits caches.o Monothisme : un seul Dieu agit sur la nature, qui gouverne le monde soit

    directement, soit par l'intervention de puissances.Puisqu'on ne peut rien prouver partir de a, une nouvelle volution s'opre.2 Le mtaphysique : on se dgage des superstitions pour recourir des abstractions (me,

    regard, force de gravit, valeurs, "la socit", "la nature a horreur du vide,).o Idalistes ralistes : dfendent l'existence des ides, des abstractions mais qui

    sont relles, c--d communes tous (Platon). Elles s'imposent nous.o Nominalistes : les ides gnrales ne sont que des noms, cres de toutes

    pices. Ce qui existe rellement, ce sont les ralits singulires, individuelles.Le reste n'est qu'inventions a posteriori (Aristote).

    3 Le positivisme : apoge de la connaissance, o on se contente uniquement des faitsobservables, les lois gnrales sont issues uniquement des ces faits objectifs. Ce stade serautilis comme norme de rfrence pour juger les autres cultures "infrieures".

    Fin XIXme sicle, sur quels points les nouvelles dcouvertes

    scientifiques (en gomtrie, en math et en physique)

    remettent-elles en cause le paradigme newtonien?Premirement, comprenons bien ce qu'est le paradigme de Newton. Les Arabes, tout

    d'abord, avaient une toute autre vision des mathmatiques qu'Aristote. Ce dernier prnait lathorie de l'hylmorphisme pour expliquer tous les phnomnes du monde. Cette doctrineconsidre que toute ralit est constitue d'une matire et d'une forme. Au dpart, la forme(essence des choses) est en puissance, est comme enferme dans la matire. Petit petit, laforme travaille la matire pour tre en acte, pour se manifester pleinement. Le mondeexpliqu de cette manire paraissait quelque peu magique! Les Arabes avaient une toute autrefaon de voir les choses : leurs mathmatiques se contentaient uniquement d'expliquer des

    choses visibles en les mesurant d'aprs des formules. Ils prfrent donc la quantit laqualit. Newton s'inspire de leur manire de voir les choses et va imposer son paradigme, sonmodle scientifique comme tant LA rgle pour toutes les sciences passes, prsentes etfutures qui assurera la cohrence de la communaut scientifique. Quatre proprits ce

    paradigme :1- Monisme: Il n'existe qu'un seul univers, ce qui veut dire que les lois sont universelles.2- Le dterminisme (cause => effet) est le seul principe d'explication. Cela permettra en

    quelques sortes de remonter dans le temps et de deviner ce qu'il se passera demain.3- Matrialisme; Tout est constitu de matire.4- Empirisme: Le critre est l'exprience commune, la reproduction l'infini partout et par

    tous.Une doctrine scientifique, une philosophie se fait gardienne de ce paradigme : le

    positivisme. Son auteur cl est bien-sr Auguste Comte, et sa philosophie devait nous menertout droit vers le progrs et le bonheur universel. Elle affirme que :

    1- Le savoir scientifique valide est le savoir scientifique selon Newton.2- Toute forme de spculation, de mtaphysique est rejeter.3- Le critre de rfrence est l'exprience sensible commune, mais qui se base sur des

    hypothses, confirmes ou infirmes par l'exprience, par les observations.

    Comte et la communaut scientifique tout entire essayrent sans cesse de retrouver lesprincipes fondamentaux pour unifier le savoir scientifique. Mais plus on tente d'atteindre cette

    Vrit absolue, plus on s'en loigne. Quelques tapes dans l'histoire des sciences remettronsces dernires compltement en question, et encore plus l'ide d'une Vrit absolue.

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    Philo : questions 14

    La gomtrie, pour commencer, se basait sur 5 postulats (cf. syllabus) et les gomtres sedisent qu'ils vont les dmontrer par l'absurde (affirmer le contraire et montrer que c'est faux).Le problme, c'est que lorsqu'ils tentent de dmontrer le 5 postulat par l'absurde, ils n'yarrivent pas! Ils crent une nouvelle dimension qui affirme le contraire Cela amne laconclusion que la gomtrie euclidienne n'est pas si vidente qu'elle n'y parait. La gomtrie

    est donc vraie, non pas par notre exprience sensible, mais parce que l'on est cohrent parrapport au point de dpart qu'on s'est donn. Ces points de dpart sont totalement arbitraires etne sont pas des vidences naturelles, observables par l'exprience sensible! Comment ds lorsaffirmer qu'il existe une et une seule vrit en gomtrie?

    Les mathmatiques fonctionnent un peu de la mme faon, partir d'axiomes vidents,indmontrables. Mais ce qui arrive quand on essaye de dmontrer ces axiomes suppossvidents, on se rencontre qu'ils sont indmontrables (cf. syllabus avec cette phrase est fausse).C'est ce qu'on appelle le principe d'incompltude. Les maths aussi ne font plus que ledveloppement d'une vrit de cohrence et non d'adquation.

    La physique, enfin, nous apprend avec Einstein qu'il n'existe pas une seul espace ni unseul temps. Cela dpend de la place que l'on occupe dans l'univers. On appelle cela la

    relativit restreinte, cause de la vitesse de la lumire. La relativit gnrale affirme quel'univers n'est pas vide mais qu'il est dform, un peu comme un matelas, en fonction de lamasse des corps qui le composent. Les rayons lumineux suivent ces dformations dans leursdplacements. Avec Hubble, on dcouvre enfin que l'univers n'est pas homogne mais qu'ilest en mouvement, en continuelle expansion depuis le Big Bang.En physique quantique (de l'infiniment petit) prsent, on constate que selon la manireemploye pour interroger la matire, les cantas qui la composent, on obtient deux rponsesdiffrentes. Soit cette matire est inerte, on a alors affaire des particules. Mais on sait qu'ellen'est pas inerte, qu'elle est en mouvement continuel, l alors on observe plus que des ondes.C'est le principe d'incertitude, car on ne sait pas dire d'o vient ni o va cette particule, on nesait pas non plus comment elle se dveloppe, sinon par des calculs probabilistes. Einsteinaffirme alors qu'un canta peut se trouver deux endroits en mme temps car aucuneexactitude de ces calculs. Les physiciens arrivent la quadruple conclusion que :

    1 il n'existe pas d'univers un, fixe et stable, ce qui fait que l'on retombe dans le problmed'Aristote o il existe deux mondes, avec des rgles diffrentes : le monde de l'infinimentgrand et ce lui de l'infiniment petit.2 ce n'est plus la matire qui est la base car elle est compose de particules enmouvement donc d'nergie.3 les probabilits prennent le pas sur la causalit.4 le recours l'exprience sensible est FINI, place la cohrence

    Les derniers vnements chocs venant branler le monde scientifique sont bien-sr les

    deux guerres mondiales successives. Elles dmontrent que la science qui s'exprime via latechnique peut engendrer de graves catastrophes au dtriment du progrs et du bonheuruniversel. Le positivisme d'A. Comte et le paradigme de Newton en prennent encore un coup.La place de la Vrit redevient une question centrale dans le monde scientifique, tout comme

    pour les positivistes acharns qui tentent de dfendre bec et ongles cette doctrine. On essaieaussi de se retourner sur l'histoire des sciences, voir si elles ont toujours men vers le progrs,mais une nouvelle notion vient s'ajouter la science : l'thique.

    Suite la crise des sciences, fin XIXme sicle, quel type

    de vrit peut-on encore prtendre?Suite cette grave crise, tout en acceptant la vrit de cohrence au lieu de la vrit

    d'adquation, deux nouveaux courants scientifiques ont tent de rpondre cette question :

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    Philo : questions 15

    1- Le pragmatisme : doctrine qui affirme qu'est tenu pour vrai d'un point de vuescientifique, toute proposition qui est efficace sur le terrain, en pratique.

    2- Le conventionnalisme : doctrine qui affirme qu'est tenu pour vrai d'un point de vuescientifique, toute proposition qui reoit l'aval de la communaut des scientifiques.

    Exposez la critique de l'induction.L'induction est le passage du particulier au gnral : on induit un concept, une loi gnrale

    partir d'une multitude de faits atomiques.Popper est nopositiviste car accepte qu'une proposition soit scientifique si elle se

    confronte l'exprience mais il critique l'induction comme base de la construction de laconnaissance scientifique. Ce n'est pas parce que l'on trouve mille exemples identiques quel'on peut en tirer une loi gnrale. On n'est jamais l'abri d'une exception. Selon lui, le

    principe de la science ne doit plus tre de consolider une vrit, mais de la falsifier, dechercher les exemples qui infirment une loi gnrale "arbitraire". La science doit ds lorss'noncer en termes falsifiables. Les vrits scientifiques sont toujours provisoires, et tantqu'on ne trouve pas d'expriences contradictoires, cette thorie n'est qu'une vrisimilitude, un

    semblant de vrit.

    Que veut dire Wittgenstein quand il crit : "La philosophie

    signifiera l'indicible en reprsentant le dicible" ?Dans le Tractatus logico-philosophicus (1913-1918), Ludwig Wittgenstein (1889-1951) se

    donne pour objectif de mettre jour la structure logique du langage afin d'utilisercorrectement ce langage. Pour comprendre cet aphorisme, "le philosophie signifiera l'indicibleet reprsentant le dicible", analysons d'abord quelques autres aphorismes prsents galementdans le Tractatus.

    1- "Toute proposition lmentaire est toujours dcomposable en sens simple". Dans une

    proposition lmentaire, on distingue deux choses : l'argument(ce dont je parle, monide) et lafonction propositionnelle (ce que je dit, les mots que je prononce).2- "Le langage n'est qu'une copie du monde" et " le langage est la copie du monde". Ces

    aphorismes rglent les conditions de possibilit d'une langage qui dit le rel. Lespropositions atomiques, particulires, correspondent toujours un fait atomique,indpendant; les propositions gnrales des faits gnraux; enfin la totalits de toutesles propositions correspondent alors la totalit du monde. Le monde n'existe que parle langage, donc. Il n'apparait que si on a les mots pour le dcrire. Le langage faitrellement exister le monde dans notre esprit. En conclusion, le langage n'est pasqu'une copie du monde, mais il EST le monde, il le rend visible, il est sa manifestation.

    3- "Ce dont on ne peut parler, il faut se taire son propos". D'un point de vue

    nopositiviste, le langage ne peut parler que des faits du monde, que nous voyons, quenous pouvons exprimenter. Si ce n'est pas le cas, ce que nous disons n'est paspertinent. Cependant il existe toute une srie de concepts qu'on ne peut exprimentercomme la libert, le devoir, Dieu, les motions, Toutes cs choses ne veulent alorsrien dire, elles sont insenses. On rejette alors le mtaphysique et la philosophie.

    4- Un srie d'aphorismes dcoulent de ce dernier :- "la philosophie limite le domaine discutable des sciences de la nature"- "la philosophie doit dlimiter le concevable et de la sorte l'inconcevable de

    l'intrieur"- "la philosophie signifiera l'indicible en reprsentant le dicible"

    Selon Wittgenstein, la philosophie peut donc dlimiter le langage et donc le monde. Le

    langage forme un ensemble qui correspond au monde. L'esprit ne peut s'empcherd'imaginer ce qu'il y a au-del de cet ensemble, un impensable, un indicible. C'est parce

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    Philo : questions 16

    que il y a des limites (le dicible), qu'on veut les franchir (indicible). La philo, en nousmontrant ces limites, nous invite aussi la franchir, elle nous dit de manire tacite,implicite, qu'il y a quelque chose au-del.

    En conclusion du Tractus, on se rend alors compte qu'on ne peut pas rester positiviste,qu'on ne peut pas se limiter un monde de faits. Wittgenstein critique alors le courant dans

    lequel il croyait s'inscrire.

    Caractrisez et illustrez, l'aide des recherches de deux

    scientifiques au moins, le paradigme de la complexit.Le paradigme de la complexit, ou la postmodernit, tourne autour du principe de la

    ngentropie. Le rel s'organise partir d'une complexit croissante et alatoire, c'est--diretrangre au dterminisme. C'est donc l'auto-organisation des systmes ouverts (les tresvivants p.ex.) qui s'impose. Le temps est crateur. On met l'accent sur le nouveau, surl'imprvisible. Donc un systme n'est pas vou mourir de lui-mme, mais il va gnrerquelque chose de nouveau, d'imprvisible, qui va s'tendre et crer un nouvel quilibre. Lemonde n'est plus rgi par un enchainement linaire de causes et d'effets, mais c'est la crationde nouveauts en permanence qui le fait voluer.

    En physique, Ilya Prigogine (1917-2003) dcouvre ce que l'on va appeler les structuresdissipatives de la matire. Contre la vision d'une matire inerte, Prigogine affirme que lamatire est doue de spontanit, de potentialit. Elle porte des possibilits ignores qui

    peuvent s'actualiser l'occasion de fluctuations insignifiantes se produisant dans descirconstances opportunes. Ces fluctuations envahissent alors tout le systme (crant un tat

    provisoire de dsordre) et engendrent un rgime de fonctionnement nouveau (nouvel ordre).En tant que ces potentialits sont ignores, il y a imprvisibilit de la nature. La nature a uneactivit novatrice (>< monde rgi par lois universelles) // volution cratrice de Bergson. Letemps est alors crateur. Il s'agit d'tablir une nouvelle alliance avec une nature devenue

    incertaine.En biologie, Henri Atlan (1931-) entreprend d'introduire les thories de l'information enbiologie, ce qui supprime toute interprtation mcaniste, nergtique et vitaliste du vivant.L'information est vue comme principe organisationnel du vivant. Ds lors, la duplication del'ADN peut-tre conue comme la copie d'une message, copie qui toutefois n'est pas l'abrides perturbations alatoires. Il y a alors erreur de copie. La plupart du temps, l'erreurentrainela dgradation dans l'organisation du vivant. Mais il arrive que cette erreur provoque unaccroissement de complexit organisationnelle. En d'autres termes, introduire un dsordre

    peut tre source d'un nouvel ordre.

    Distinguez l'thique des convictions et l'thique de la

    responsabilit.Prendre une dcision sur base de l'thique des convictions, c'est faire un choix entre

    plusieurs valeurs, tout en sachant que pour certaines valeurs, aucune transgression n'estpossible. Kant : "une action est bonne pourvu qu'elle rponde au respect de la norme, pourvuque cette norme soit universalisable". Les valeurs sont universelles.

    L'thique de la responsabilit met l'accent sur les consquences des dcisions, quitte transgresser certaines valeurs. Cette thique est dite utilitariste. Jonas : principe de

    prcaution; quand on rflchi un problme, on doit rflchir en fonction des gnrationsfutures. Ethique sans retour, pas de remerciement des gnrations futures qui en on bnfici.Jonas prne donc une thique du lointain contre une thique du prochain (la charit p. ex.).

    Dbat l'poque de Kant : un ami est poursuivi est demande qui tu le caches. Tu le fais.Les brigands voient que tu l'as cach et te demandent o il est. Parce que dire la vrit est unevaleur universelle, tu leur dis. Pourtant, trahison de ton ami! Kant dit alors "si on commence

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    Philo : questions 17

    en terme de csq, on ne sais jamais tout prvoir", les dcisions sont fragiles. L'ami aurait pus'chapper par derrire, ou si tu leur avait rien dit, ils l'auraient sans doute trouv et tu. Sitout le monde respectait ces normes universelles, prvisibilit des comportements, stabilit.

    A contrario, il existe des recherches scientifiques qui semblent immorales et inutiles, maisqui pourraient avoir des csq trs positives qu'on a pas su prvoir.

    Dans le dbat thique, les concepts de "vie", d'"autonomie"

    et de "justice" peuvent avoir plusieurs sens. Lesquels?*Tout le monde veut dfendre la vie, mais une fois qu'il faut la dfinir, deux visions

    s'opposent :- Les vitalistes : dfendent la vie biologique tout prix, la vie en gnral.- Leurs opposants : dfendent la vie humaine, personnelle, habite, qui a du sens.

    *Tout le monde est aussi d'accord pour respecter l'autonomie de la personne, c'est--direla capacit qu'elle a de se dterminer elle-mme, sans contrainte. 2 dbats :

    1) Est-ce que l'autonomie existe ou n'est-elle qu'illusion (dterminisme)? Spinoza : "secroire libre, c'est vivre dans l'ignorance des causes qui nous poussent agir".

    2) Parmi les partisans de l'autonomie :- Anglo-saxons libraux : les individus sont des sujets autonomes, seuls prendre

    et assumer leurs dcisions.- Europens < Kant : autonomie est la capacit de dcider par nous-mmes mais

    ces dcisions ne doivent pas viser mes intrts seuls mais aussi ceux de tous lesautres; vaut pour moi et tous les autres; capacit dcider en tenant compte desautres; "je ne peux pas penser mon autonomie sans les autres"= intersubjectivit.

    *Enfin, comment redistribuer les techniques hrites des sciences de manirejuste?3 ides de lajustice s'opposent :

    - Justice commutative : tout le monde droit aux mmes soins, galit entre tous(vieux ou jeunes, fumeurs, alcooliques,).- Justice distributive : redistribution des ressources en fonction des mrites, des

    qualits des individus. Slection voire discrimination.- Laisser faire le hasard : 1erarriv, 1erservi. Ne pas intervenir.

    Face ce pluralisme, diffrents auteurs proposeront des mthodes de rflexion pourtrancher entre l'une ou l'autre manire de voir les choses.

    Exposez comment le courant du pragmatisme aborde la

    question du dterminisme et de l'indterminisme.Le critre de "vrit" selon le pragmatisme est l'apport de bonheursuite une action, on

    value ce qu'il apporte au genre humain. La vrit en soi est inconnaissable, n'est qu'illusion etc'est pour cela aussi qu'ils rejettent toute mtaphysique (comme les nopositivistes).

    Au niveau du dterminisme ou non de l'homme, ces penseurs se demandent ce qui est leplus utile de croire. Sachant que le genre humain a besoin de se sentir responsable, valoris, lethorie du dterminisme ne lui apporte pas a. Il prfre se croire libre pour vivre mieux. Lecourant du pragmatisme soutient donc la thorie de l'indterminisme, tout en gardant bien l'ide que la vrit n'est qu'illusion.

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    Philo : questions 18

    Le personnalisme est une philosophie de l'ambigut.

    Expliquez.Mounier (1905-1950) est le fondateur de cette pense. On la dit de l'ambigut d'aprs

    l'inspiration qu'elle tire de la dialectique hglienne. La ralit est compose d'oppositions enpermanence et il faut composer avec pour dfinir notre personnalit :

    - Toute action implique un raisonnement thique : mditation >< instinct- Intersubjectivit, dimension communautaire : collectivisme >< solicisme- Le spirituel est la qute de sens, mais attention ne pas se dsincarner,

    Ce qui aide l'individu jongler entre deux ples pour dfinir sa personnalit, c'estl'ducation. Ce processus n'est pas inn chez l'homme, il faut lui apprendre devenir homme.

    Qu'est-ce que l'hylmorphisme et qui en est l'auteur?L'hylmorphisme est la doctrine qui affirme que toute ralit est dote d'une nature

    (morphe) qu'il faut dployer car la matire est une chape de plomb pour cette nature qu'il fautlibrer. Plonge dans la matire, la forme est en puissance, mais elle tend toujours plus

    devenir en acte. Son auteur est Aristote.Selon les nothomistes, le Mal est tout ce qui nous empche d'tre nous-mmes, d'atteindrenotre vraie nature, de nous dployer, de devenir en acte.

    Qu'est-ce qu'un tre humain pour les nothomistes? Quelles

    consquences en tirent-ils sur le plan de la sexualit?Le nothomisme est la philosophie qui revisite la pense de Saint Thomas d'Aquin (1225-

    1234), son fondateur est Jacques Maritain (1882-1973).Il part d'un constat : toute ralit a deux proprits, l'essence et l'existence. Dieu tant la

    cause premire, c'est lui qui donne toutes les ralits l'existence qui n'est que le pouvoird'exister. Dieu dfinit galement l'essence de chaque individu (notre histoire ne peut modifier

    notre essence, si je suis n humain, je mourrai humain). Puisque Dieu nous a donn cettenature humaine, nous sommes soumis des lois communes qui s'imposent nous. Il fautessayer d'accomplir, de s'panouir en tant qu'individu et de faire avec cette "matire" qui nousest donne, selon la thorie de l'hylmorphisme (supra).

    L'homme en tant qu'animal est pouss se reproduire. Mais en tant qu'homme, il a lacapacit de connaitre, de poser des questions, il ne sait pas vivre seul (animal socio-politique),il est aussi un animal religieux (ouverture la spiritualit au sens large).

    Au niveau de la sexualit, l'homme doit allier plaisir et reproduction, on ne peut isoler l'unde l'autre. Notre essence donne par Dieu = animal (reproduction) et "supriorit" (plaisir).On ne peut aller l'encontre de notre essence premire.

    Quelle est l'objection que Maine de Biran adresse Condillac?

    Maine de Biran (-) s'inscrit dans le courant de pense spiritualiste. Ce courant se distanciedes philosophies trop spculatives de Hegel et Kant car elles ne tiennent pas assez compte duvcu des gens. Ils s'opposent aussi aux positivistes qui prnent une Vrit absolue, ce qui estnaf car chaque tre vivant se construit sa propre ralit. L'exprience humaine est toujours

    subjective, ne peut se comprendre sans esprit, ce qui demande un travail d'introspectionMaine de Biran s'oppose Condillac (1714-1796) propos de la construction de la

    connaissance partir de l'exprience sensible. D'aprs Condillac, les sens ne suffisent pas dmontrer que ce qu'on voit, respire, gote, est NOTRE corps, si ce n'est le toucher. On

    sens que l'on touche quelque chose, en mme temps que l'on sent qu'on est touch

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    Philo : questions 19

    physiquement. La connaissance commence donc non par la vue, mais par le toucher. Nousavons donc un corps touch, un corps objet au dpart.

    Maine de Biran se demande alors, si la connaissance du corps commence bien par letoucher, comment on fait pour bouger sa main ou son bras pour toucher son corps dont on a

    pas encore conscience? Si on ne connait pas encore son corps, commence faire pour le

    dplacer? Il conclut alors que l'on a une conscience pralable de notre corps pour pouvoir ledplacer (ouvrir les yeux, la bouche, bouger ses membres,).Avant que le corps objet n'existe pour moi, le corps existe dj mais de manire subjective,

    sous la forme d'un ressenti, d'un affect. Observons les enfants d'environ 2 ans dont laconscience objective de leur corps est peine dveloppe (commence se reconnatre dans lemiroir,) mais qui parlent et marchent dj! Le corps n'est donc pas qu'un objet, mais noussommes notre corps. Le point de dpart de tout objet est une vie subjective, vcue traversl'effort.

    Exposez les analyses de Nabert propos de l'chec, la faute

    et la solitude.

    Nabert (1881-1960), spiritualiste galement.La faute est un acte, dans le monde, qui commet le mal. C'est donc parce que je suis

    permable au mal que j'ai pu commettre une faute. Cependant, mme si je ne commet aucunefaute, cette permabilit au mal est toujours prsente. La faute est l'expression du mal dans lemonde, il n'est pas prsent uniquement dans le monde (ex: penser qqch de mal). Toutefois,l'ide d'tre faillible nous est insupportable, on ne se contente pas d'un acte mauvais. Pq donc?Simplement parce que je le juge la lumire d'un pralable : l'ide de Bien. Mais celui qui necommet QUE le bien aura encore cette ide de mal, et tout le bien qu'il commet ne lui semble

    pas suffisant. Il tend vers un bien idal, absolu, il y aura toujours un dcalage avec cette idede Moi pur.

    L'chec est un projet qui choue. Si nous sommes capables d'chouer, nous sommesfondamentalement en chec, en dcalage avec nous-mmes, avec ce que nous voulons faire.L'abstraction qui nous habite ici est l'ide de russite plnire. Comme pour le Bien, mme si

    je russis tout ce que j'entreprends, je ne m'en contenterai jamais, je referai de nouveauxprojets.

    La solitude est une exprience dans le monde qui nous isole du reste des autres. Noussommes fondamentalement une solitude car nous sommes seuls tre soi. Si cette solitudenous semble insupportable longue chance, c'est que l'on a ce prrequis d'Amour fou quel'on vit avec les autres. Cependant, on ne sera jamais en fusion totale avec les autres, on estfondamentalement seul.

    Nabert en conclut de ces analyses que la relation entre le Moi pur et le Moi concret est

    sens unique : le Moi pur est le plus intime de ce que j'arrive tre, le plus fidle ce que jeveux tre, ce qui m'anime au plus profond, mais le Moi concret n'arrive jamais tre lahauteur du Moi pur. D'un point de vue religieux, on pourrait exprimer cette ide par ceci :"Dieu est moi, mais je ne suis pas Dieu".

    Quelles sont les critiques que Bergson adresse aux partisans

    du dterminisme?Bergson (1849-1941) est un penseur juif lev Paris, spiritualiste galement. Il est en lien

    aussi avec la psychologie et les sciences, et s'interroge sur la libert comme possibilitd'action.

    Selon lui, il existe deux modes de connaissance :- L'exprience sensible , objectivante. Tout est objectif, mme le temps qui est

    spatialis.

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    Philo : questions 20

    - L'intuition , subjective. C'est le fait de se sentir immdiatement, o seul leprsent compte. Cela s'apparente au corps subjectif de Maine de Biran. D'aprsBergson, c'est le seul mode de connaissance pour dcrire le vcu car ne peuttre objectiv sans tre dform. Ici, il n'y a pas d'espace, mais on ressent letemps. Le temps rel ne se laisse percevoir que de cette manire.

    Tout le monde admet qu'on a toujours tendance devenir dterministe au dpart, que lalibert n'est qu'une illusion car l'tre humain est soumis la rgle de la causalit dgage parles sciences. Mais Bergson dfend la libert humaine car dans cette approche-l on oublie levcu, l'intuition or l'tre humain ne peut-tre objectiv de cette manire! 4 objectionsadresses aux dterministes :

    1- Pour comprendre un acte, les dterministes en parlent toujours comme s'il taitaccompli, fini. Ce n'est qu'aprs qu'ils en recherchent les causes. Mais ils sontincapables de comprendre l'acte en train de s'accomplir. De plus, ces causes ne sontque des effets, des consquences. En effet, ces causes ne vont commencer existerqu'une fois le geste accompli. Avant, elles n'avaient pas de rel sens, on ne s'en

    proccupait pas. Dsormais, elles deviennent des explications, des thories pour

    expliquer l'acte. Les dterministes effectuent une projection mentale dans le pass pourlui donner un effet futur. L'interprtation n'est qu'un effet de l'acte pos. Si on fait le

    processus en sens inverse, donc si on prend les causes qui pourraient pousser quelqu'unau suicide, on se rend compte qu'on ne pourra jamais prdire 100% que cette

    personne se suicidera ou pas. Aucune prdiction possible partir des simples causes.Les statistiques, les causes labores aprs les suicides accomplis ne pourront jamais

    prvoir les suivants.2- Maintenant, si un acte est en train de s'accomplir, peut-on prvoir qu'il va se raliser

    jusqu'au bout? Deux possibilits : 1) on est spectateur, on observe de l'extrieur demanire objective : dans ce cas, on ne pourra jamais rien prvoir car on ne le vit pas, onne sait pas dire si telle ou telle motivation l'emportera considrant son vcu; 2) onessaie de ressentir ce qu'il ressent, mais pour tre sr de ne rien rater, il faut vivre toutcela exactement comme lui, sa mme vie, son mme vcu, sa place : ce moment-l,

    je ne suis plus la personne qui essaie de prvoir son comportement, mais celui qui sedemande s'il va agir ou non. A partir de ces deux approches, on se rend compte que laquestion de dpart n'est plus pertinente. Prvoir les comportements est donc absurde.

    3- Vouloir soumettre les actions de l'homme la causalit, vouloir qu'il soit dtermin,c'est partir du principe que tel individu revivant la mme chose, dans les mmescirconstances, refera exactement la mme chose, rptition l'infini. Mais on sait

    pertinemment bien que l'tre humain ne reste jamais le mme, qu'il change et volue depar ses expriences, son vcu.

    4- Quand les dterministes tentent de comprendre le vcu d'une personne, il lespatialisent. Or le vcu relve de l'intuition, o seul le moment prsent, le tempsressenti compte et l'espace n'existe pas. Certains partisans de la libert fonctionnentaussi ainsi, et vont dire que la personne va choisir librement X au lieu de Y. On appellea la libert d'indiffrence car on ne tient pas compte des causes. Cette thorie est navecar facilement dtruite par les dterministes. Ils diront que si on a choisi X ou Y, c'estqu'il y a ncessairement des causes qui l'y ont pouss, mme inconsciemment.L'alternative est alors illusoire. Si on suit Bergson et qu'on ne spatialise par le vcu, ilexistera bien une libert. Devant un dilemme, la personne ne sera pas devant deux

    possibilit en mme temps. Il va commencer aborder mentalement X en laissanttomber Y un moment. Sur base de cette premire rflexion, il abordera alors la seconde

    possibilit. Mais il ne retourne pas zro, en arrire, neutre car de par la premirerflexion, son exprience, son vcu a t transform. Ce n'est qu'aprs la deuxime

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    Philo : questions 21

    rflexion, aprs avoir encore t transform, qu'il prendra sa dcision. Il n'y a pasd'arrt sur image, mais l'individu vit sans cesse ces "causes". Le vcu n'est pasobjectivable, spatialisable.

    En conclusion de la rflexion de Bergson, la libert n'est comprhensible que si onexamine le vcu rel comme dure, comme intuition. La libert s'atteste dans le vcu lorsque

    l'on pouse tellement les dterminismes qui nous poussent, qu'on ne vit plus commedtermin. On adhre tellement son histoire, sa culture, qu'on le revendique, qu'on s'yidentifie. C'est quand on ne subi plus ces contraintes qu'on est enfin libre : "la libert, c'est ledterminisme assum".

    Selon Kierkegaard, en quoi consiste le dsespoir de l'esthte

    et de l'thicien (approche synchronique)?Kierkegaard (1813-1855), prcurseur de l'existentialisme essaie de dcrire l'existence,

    l'exprience concrte des gens dansLes stades sur le chemin de la vie.Le stade esthtique est le fait de vivre selon ses dsirs, pure libert, aucun engagement,

    mais tout essayer! C'est l'illustration mme de Don Juan, ou de l'acteur.Le stade thique est celui de l'homme mari. Il n'aimera pas une fille diffrente chaque

    jour, mais il aimera la mme diffremment chaque jour. Il est soumis des contraintes, ilrespecte ses engagements pris. Il vit dans la contrainte d'tre soi.

    Esthte; Etre; dsespoir du fini par manque d'infini il ne supporte pas les engagements,il lui manque une inscription dans le rel.

    Action; dsespoir du possible par manque de ncessaire il n'a pas decontraintes, que des possibilits

    Ethicien;Etre; dsespoir du fini par manque d'infini pas de rves, pas de libertAction; dsespoir du ncessaire par manque de possible pas d'imprvisible

    dans da vie, seulement des contraintes;

    L'tre humain est donc dchir entre le fini/ncessaire et l'infini/possibleCaractrisez le stade religieux selon Kierkegaard.

    Une fois pass par les stades de l'esthte et de l'thicien, on comprend parfois que pourne pas devoir supporter ces 2 contradictions, il faut se comprendre, se reconcilier avec soi-mme et avec cette part d'Absolu prsente en nous. Aux yeux de tout le monde, ce saut dansle religieux parat absurde, incomprhensible car la foi est par dfinition irrationnelle. (cfr lesacrifice d'Isaac par Abraham) Par consquent ce saut ne peut se faire que dans l'angoisse, enl'absence de certitude. On se condamne une vie de solitude, mais on comprend enfin notreinsatisfaction avec assez de dtachement pour ne plus en souffrir.

    Expliquez les trois rductions successives opres en

    phnomnologie.Husserl; crateur de la phnomnologie, il veut revenir aux phnomnes, aux choses

    telles qu'elles apparaissent dans notre vie. Il s'agit de s'opposer l'abstraction croissante de lascience et aux disputes philosophiques des neo-hgeliens et no-kantiens. Il faut revenir auvcu, et cela par 3 rductions; -premire rduction; oublier tout ce que culture, science,..nousenseignent.-deuxime rduction; (rduction idtique); ne retenir du phnomne quel'essentiel, ce qui est universalisable. Cette phnomnologie reste nave, car elle est raliste.Les objets apparaissent toujours pour une conscience.-troisime rduction; (phnomnologie

    intentionnelle); dcrire les actes de conscience; la perception, l'intention, l'horizon du mondeet la mmorisation.

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    Philo : questions 22

    Opposez les proprits phnomnologiques d'un fait et d'un

    vnement.La phnomnologie transcendantale va dcrire les conditions de possibilit d'apparition des

    objets et du vcu. Un fait est un objet et un vnement est un vcu;

    objets; apparaissent distancese donnent de manire mdiatese laissent percevoir par esquissessont donc douteux et contingents

    vcu; est 'en nous', 'est' nousse donne immdiatementse donne en entier

    n'est donc jamais douteux ni contingent.

    Objets et vcu, fait et vnement sont donc en opposition parfaite. Aujourd'hui on essaie detout connatre comme des objets, mme le vcu et au dtriment de celui-ci.

    Quelle est l'objection que l'hermneutique adresse la

    phnomnologie?L'hermneutique, originairement la science de l'intreprtation des textes bibliques, est uncourant qui s'est dvelopp dans le sillage de la phenomnologie et lui oppose principalementle fait qu'il n'y a jamais de phnomnes purs, dpourvus de toute interprtation. Mme

    involontairement on va interprter les phnomnes.