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1 République du Bénin Ministère Chargé de la Gestion des Changements Climatiques du Reboisement et de la Protection des Ressources Naturelles et Forestières Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans le système des Aires Protégées (PIFSAP) PROJET N° : 00076343 COMMUNE : ABOMEY-CALAVI ARRONDISSEMENT : ZINVIE VILLAGE : LANZOUNON PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE GESTION SIMPLIFIÉ DE LA FORÊT SACRÉE DE BAHAZOUN Présenté par Institut d’Application des Méthodes de Développement (IAMD) Code postal: BP 253 Allada ; Tél : (229) 21.10.04.42 ; 95.56.25.89 ; 97.01.15.70 Courriel : [email protected] Septembre 2013 IAMD

PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE GESTION …dgfrn-bj.org/pifsap/planAmenagement/1399149676.pdf · ... leur disponibilité tout au long du ... Produits Forestiers Non Ligneux ... soit de

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République du Bénin Ministère Chargé de la Gestion des Changements Climatiques

du Reboisement et de la Protection des Ressources Naturelles et Forestières

Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles

Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans le système des Aires Protégées (PIFSAP)

PROJET N° : 00076343

COMMUNE : ABOMEY-CALAVI ARRONDISSEMENT : ZINVIE VILLAGE : LANZOUNON

PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE GESTION SIMPLIFIÉ DE LA FORÊT SACRÉE DE BAHAZOUN

Présenté par

Institut d’Application des Méthodes de Développement (IAMD)

Code postal: BP 253 Allada ; Tél : (229) 21.10.04.42 ; 95.56.25.89 ; 97.01.15.70 Courriel : [email protected]

Septembre 2013

IAMD

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Présentation de l’ONG

L’Institut d’Application des Méthodes de Développement (IAMD-ONG est une Organisation Non Gouvernementale Béninoise (association régie par la loi de 1901). Il est né en Octobre 1997, enregistré sous le numéro MISAT98/074/MISAT/DC/SG/DAI/SAAP-ASSOC et publié au JORB n°10 du 15 mai 1998.

Mission de l’ONG: Contribuer à la réduction de la pauvreté en milieu rural et périurbain

Objectif: Accompagner les communautés locales dans le développement de comportement d’auto prise en charge à travers les structures organisées et les élus locaux

Domaines d’expertise

Appui à l’entreprenariat agricole

Planification locale et appui à la décentralisation

Intermédiation sociale, organisation locale et gestion des conflits

Gestion durable des Ressources Naturelles (sol, eau et forêt) et Aménagement des bas-fonds

Siège : Porto-Novo (département de l’Ouémé) ; 2 antennes : Allada (Atlantique), Bohicon (Zou).

Equipements dont dispose l’IAMD-Bénin

03 Véhicules tout terrain : 1 TOYOTA 4X4 PRADO, 1 TOYOTA 4x4 4 RUNNERS et 1 NISSAN 4x4 PATHFINDER ;

17 motos : 8 motos cross KASEA tout terrain et 9 motos simples ;

8 ordinateurs : 6 ordinateurs de tables avec accessoires et 2 ordinateurs portables ;

1 Photocopieur ;

Moyens de Communication : Téléphone et internet ;

Mobiliers de bureau.

Noms prénoms et adresses des Responsables

Mr GANDONOU Basile Marius : Directeur Exécutif, Tél : 90.90.92.91 et 97.01.15.70

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PREFACE

Dans les pays à faible couvert forestier comme le bénin, l’intérêt de conserver les ilots de forets a très tôt préoccupe le gouvernement et les organismes de protection de la nature dans la mesure où ces forets sont par excellence, les lieux de conservation de la diversité biologique originelle et de développement de services écosystémiques.

Les forêts sacrées, longtemps signalées au Bénin sont des ilots forestiers fragmentés qui abrite une ou plusieurs divinités que les populations vénérèrent depuis des siècles.

La pertinence de sauvegarder ces forêt sacrées réside donc dans leur importance potentielle en tant que forêts-reliques et en tant que pépinière génétiques et jardins de plantes médicinales, largement utilisées au Bénin.

L’aménagement et la gestion harmonieuse de ces forets sacrées, patrimoines naturels, reste un enjeu fondamental face à la pression anthropique exercée sur les ressources de ces forets sacrées liée à l’affaiblissement du pouvoir traditionnelle, à la propension des religions monothéistes et à l’agriculture extensive.

Il devient impérieuse de développer une stratégie de protection et de gestion afin de renforcer le modèle traditionnel de gestion pour une meilleure conservation de leur potentiel en biodiversité.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le Projet d’Intégration des Forets Sacrées dans le systèmes des aires protégées (PIFSAP) qui vise à l’utilisation durable de la biodiversité d’importance mondiale, existant dans les forets sacrées du Bénin en les intégrant au système formel des aires protégés par le renforcement du cadre juridique et institutionnel et par la promotion d’une projection communautaire de ces forêts sacrées.

Le plan d’aménagement participatif que voici est le résultat d’un processus consensuel entre les différents acteurs des forêts sacrées. C’est également le résultat d’une synergie d’effort du Gouvernement représenté par l’Administration Forestière, les partenaires au développement (le PNUD et le GEF), les Communes, les populations riveraines, les Organisations Non Gouvernementales.

Tous les acteurs locaux notamment les gestionnaires conservateurs des forêts sacrées sont invités au respect et à la mise en œuvre de ce plan sur cinq (5) ans, pour une meilleure conservation de la forêt sacrée de Bahazoun.

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i. REMERCIEMENTS

Les Plans d’Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS) de la forêt sacrée Bahazoun de la Commune d’Abomey-Calavi est élaboré par le prestataire Institut d’Application des Méthodes de Développement (IAMD ONG, BP : 253 Allada ; Email : [email protected]; Organisation Non Gouvernementale) et financé par le Fonds pour l’Environnement Mondiale (FEM ou GEF), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Gouvernement du Bénin. Nos remerciements au Directeur National du Projet, Colonel Théophile KAKPO, Directeur Général des Forêts et des Ressources Naturelles, et à l’unité de coordination dont Monsieur Evariste ALOHOU, Coordonnateur du Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans le Système des Aires Protégées du Bénin (PIFSAP). Nous tenons également à présenter nos sincères remerciements à tous ceux de près ou de loin ont participé à ce processus d’élaboration de cet outil notamment le Maire de la commune d’Abomey-Calavi, les cadres de cette mairie, les élus locaux, les dignitaires, gestionnaires de la forêt sacrée Bahazoun, le Roi, et les chefs féticheurs pour leur mobilisation constante, leur disponibilité tout au long du processus d’élaboration de ces PAGS.

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ii. SIGLES ET ACRONYMES

AG : Assemblée Générale

AaGR : Activités alternatives Génératrices de Revenus

CCSI : Comité Communal de Coordination et du Suivi de l’Intégration de la forêt sacrée

CLFS : Comité Local de gestion de la Forêt sacrée

CQ : Chef Quartier

CV : Chef Village

DBH : Diamètre de Base à Hauteur d’homme

DGFRN : Direction Générale des Forêts et Ressources Naturelles

EIE : Etude d’Impact Environnemental

FS : Forêt Sacrée

GF : Groupement de Femmes

GRAAP : Groupe de Recherche et d’Appui à l’Autopromotion Paysanne

IAMD : Institut d’Application des Méthodes de développement

IEC : Information Éducation et Communication

IMF : Institution de Micro Finance

ISS : Interviews Semi- Structurées

MEHU : Ministère de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme

OCB : Organisations Communautaires à la Base

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAGS : Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifié

PDC : Plan de Développement Communal

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PGES : Plan de Gestion Environnementale et Sociale

PIFSAP : Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans les Aires Protégées

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RSCEPN : Responsable de la Section Communale, de l’Environnement et de la Protection de la Nature

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

UICN : Union Mondiale pour la Protection de la Nature

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iii. DEFINITION DE QUELQUES TERMES

Domaine forestier de l’état : Au terme de l’article 10 de la loi 93-009 du 2 juillet 1993, le domaine forestier de l’état est structuré en domaine classé et en domaine protégé.

Domaine classé de l’état : Le domaine classé de l’Etat comprend les forêts classées, les périmètres de reboisement, les parcs nationaux et autres aires protégées telles que les zones cynégétiques, les réserves partielles ou totales, les reboisements effectués par l’Etat dans le domaine protégé en vue de la protection de l’environnement.

Domaine protégé de l’Etat : Il comprend les forêts protégées constituées par le reste des forêts du domaine forestier de l’Etat n’ayant pas fait l’objet d’un acte de classement.

Droit d’usage : Les droits d’usages sont ceux pour lesquels des personnes physiques ou morales jouissent à titre temporaire ou définitif des produits de la forêt en vue de satisfaire un besoin individuel ou collectif (art.23, Loi N 93-009).

Ecosystème : C’est un milieu relativement homogène et stable dans lequel l’ensemble des êtres vivants entretient des relations alimentaires et territoriales entre eux-mêmes et avec le milieu. Il désigne une unité écologique de base formée par le milieu et les organismes animaux, végétaux et bactériens qui y vivent.

Environnement : c’est l'ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines. C’est l’ensemble des éléments naturels et artificiels ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres vivants et que ceux-ci peuvent modifier (ABE, 1999).

Forêt : terrains comportant une couverture végétale arbustive ou arborée à l’exception des cultures agricoles et susceptibles :

soit de produire du bois ou des produits forestiers ligneux et non ligneux,

soit d’abriter la faune sauvage et autres ressources biologiques,

soit de remplir des fonctions récréatives, culturelles et scientifiques

soit d’exercer des effets bénéfiques sur le sol, le climat ou le régime des eaux.

Ce sont des terrains qui étaient couverts de forêts récemment coupées à blanc ou incendiées, mais qui seront soumis à la régénération naturelle ou reboisés artificiellement.

Forêt artificielle : Les terrains plantés de mains d’homme en espèces végétales ne donnant pas de produits agricoles (art 3, Loi N°93-009).

Forêt naturelle : Les forêts dans lesquelles il n’y a aucune action d’aménagement sylvicole (art 3, Loi N°93-009).

Forêt semi naturelles : Forêts naturelles aménagées (art 3, Loi N°93-009).

Forêt Sacrée : C’est un écosystème de petite superficie qui est maintenu même dans une zone où les forêts n’existent plus depuis très longtemps par les populations locales, pour diverses raisons ayant un caractère sacré et que les populations respectent beaucoup.

C’est donc, un lieu par excellence de conservation de la diversité biologique. Il est interdit de défricher ces forêts. C’est ce qui justifie d’ailleurs leur maintien.

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Les forêts sacrées quelle que soit la diversité de leurs origines et des mythologies dont elles se réclament satisfont à une même exigence : Elles cachent aux profanes leur contenu.

Les forêts sacrées remplissent des rôles très variés et il est souvent difficile d’adopter une typologie précise car la même forêt peut faire objet de multiples cultes par différents groupes religieux.

Impact : Dans une approche systémique, l'impact implique l'action d'un système `source' sur un système `cible'. Le système `source' peut être une activité humaine et le système cible est, quant à lui, une composante de l'environnement, c’est-à-dire, homme, faune, flore, écosystème (KARSENLY et MARIE, cités par JESSET et al., 1990).

Plan d’aménagement : Document dans lequel est décrite la structuration spatiale, à réaliser dans une période donnée, d’une forêt en fonction d’un ou de plusieurs objectifs définis (conservation, écotourisme, production, protection, transhumance, agroforesterie, ou autres).

Plan d’aménagement participatif : outil d’aménagement et de gestion participative impliquant les communautés locales et les Communes dans la gestion des forêts du domaine forestier permanent. Celles-ci sont amenées, suivant un cheminement technique, à identifier les activités d’aménagement qui constituent réellement des priorités et à participer directement à la gestion et à l’exploitation rationnelle des ressources forestières.

Le plan ainsi élaboré est perçu par la plupart des membres de la société comme la meilleure alternative pour une exploration durable des ressources en question.

Plan de gestion : Document qui décrit la méthodologie à suivre, les rôles des différents intervenants ainsi que le calendrier et les sources de financement pour réaliser le plan d’aménagement.

Plantation : terrain recouvert d’une formation végétale à base d’arbres ou d’arbustes plantés de mains d’homme.

Série agro forestière : Ce sont des parties de la forêt occupées (de manière légale ou illégale) par les champs, les jachères, les plantations privées de diverses essences et les habitations des paysans installées de manière illégale ou sous autorisation. Elle comprend donc :

Une sous série de cultures ou portion du domaine forestier où les populations exercent illégalement ou sous autorisation les activités agricoles ;

Et une sous série d’habitation regroupant les parties du domaine classé ou sont installées les habitations définitives ou semi définitives de superficie supérieure à 1ha. Leur nombre est si important qu’il n’est plus envisageable de les déplacer.

Série de production : Une partie de la forêt sacrée devant bénéficier des activités de reboisement en plein. Les gestionnaires ou autres personnes autorisées peuvent y prélever des produits forestiers pour la consommation locale et non à but commercial.

Série de protection : Dans le cas du présent PAGS, la série de protection sous entend la protection uniquement du noyau de la FS de toutes de prélèvement de produits forestiers. Mais, on peut y faire des activités d’enrichissement. C’est l’espace sensible dont la dégradation causerait des dangers à la sacralisation de la forêt et qui joue le rôle de protection ou de maintien de la

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diversité biologique, ainsi que des ressources naturelles et culturelles associées et gérées par des moyens efficaces (noyaux centraux).

Série de service : Dans le cas du présent PAGS, la série de service est une partie de la forêt sacrée réservée à l’emprise des pistes et aux zones occupées par les lieux de culte, de sites mémoriaux, de sites culturels et autres.

Village ou hameau limitrophe : village ou hameau dont les limites/frontières territoriales sont communes aux limites de la forêt.

Village ou hameau riverain : sont considérés comme villages ou hameaux riverains, tous les villages qui exercent une pression (utilisation) sur les ressources naturelles à l’intérieur de la forêt mais qui en contrepartie doivent participer à des activités de protection de la forêt et des ressources naturelles, ceci aussi bien à l’intérieur (plantations, surveillance, pare-feu, feux précoces, etc.….) qu’à l’extérieur (création de pépinières, plantations dans les terroirs,…) de la forêt.

Zonage : Le découpage de la forêt en séries ou zones auxquelles on attribue des activités spécifiques et les conditions d’utilisation de la forêt dans chacune d’elles. Le zonage permet de planifier dans l’espace les objectifs de l’aménagement.

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iv. SYNTHESE DE L’APPROCHE METHODOLOGIQUE UTILISEE

La démarche suivie dans le cadre de l’élaboration de ce PAGS a été systématique, participative et itérative. Elle est axée sur trois principales étapes que sont :

1- Préparation

2- Collecte de données et synthèse documentaire

3- Organisation de l’atelier communale d’élaboration du PAGS

4- Restitution et validation

A chacune de ces étapes, différentes méthodes et outils de collecte de données, d’analyse, de planification et de programmation ont été utilisés. On peut citer entre autres : des entretiens structurés ou semi-structurés individuels et en focus groups, des travaux de groupes, des séances en plénière, l’arbre des problèmes, l’analyse systémique, etc.

Préparation.

La présente mission s’appuie sur la démarche méthodologique d’élaboration des PAGS issues de l’atelier de formation des experts en Aménagement des forêts sacrées, organisée par le PIFSAP à Adjohoun du 14 au 18 mai 2012 et les directives spécifiques de la coordination de PIFSAP dans le cadre de la présente mission..

La préparation a commencé par l’élaboration des outils de collecte de données, la prise de rendez-vous avec la mairie de Abomey-Calavi, l’administration forestière de la commune, les gestionnaires et la tenue d’une séance de planification de la mission au niveau de la mairie de Abomey-Calavi, avec les acteurs précédemment cités.

Collecte de données et synthèse documentaire

C’est la phase active d’élaboration du document. Elle a consisté à une synthèse documentaire sur la connaissance des milieux physique et humain de la commune de Abomey-Calavi et de l’arrondissement de Zinvié. Ensuite, la séance de collecte de données auprès des gestionnaires a pu être organisée à Lanzounon. Une analyse participative est faite des données ainsi recueillies permettant d’aboutir sur les objectifs de l’aménagement et les approches de solutions pour une meilleure protection et conservation des ressources de la forêt sacrée. Enfin le dispositif organisationnel à mettre en place pour une gestion efficace de la Forêt est discuté et installé.

Organisation de l’atelier d’élaboration du PAGS

Avec l’appui technique des consultants de IAMD, du RSCEPN et autres agents forestiers, du Chef du village de Lanzounon, les gestionnaires ont pu :

Identifier les ressources de la forêt sacrée, les types d’usage, les usagers, les problèmes qui s’y posent, les causes et les approches de solution.

Définir les objectifs de l’aménagement, ainsi que les enjeux

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Identifier les activités potentielles et définir les coûts

Planification des activités

Identification des sources de financement

Définition des séries

Définition des règles de gestion

Etc.

Restitution et validation.

Une restitution des résultats des travaux de l’atelier d’élaboration du PAGS est faite en assemblée générale des gestionnaires et autres parties prenantes de la gestion de la forêt sacrée. Un représentant des participants à l’atelier présentent les activités planifiées, les coûts, le zonage de la forêt sacrée, etc.

Ensuite, les amendements, suggestions et observations des participants à la restitution sont recueillis par les experts, pour être pris en compte avant la validation à la mairie de Abomey-Calavi du document de PAGS.

Le schéma ci-dessous, fait la synthèse de la démarche

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LES GRANDES ETAPES DE LA MISSION

Rencontre d'échanges, de mobilisation des acteurs et de planification de la mission Lieu : Salle de conférence de la mairie

Organisation d’AG de collecte de données auprès des gestionnaires de chaque FS. (Historique de la FS, les ressources disponibles, les problèmes liés à chaque ressource, identification des acteurs liés à chaque ressources, les usages de la ressources, la structuration des gestionnaires, Elaboration de la carte participante, etc.) Lieu : Village abritant la FS

Organisation des activités techniques d'élaboration du PAGS (Analyse des fonctionnements et dysfonctionnements du systèmes d’exploitation des ressources de la FS, les problèmes liés à chaque ressource et les causes, les usages et les acteurs, analyser les enjeux de la FS, identifier les objectifs de l’aménagement, les activités, planifier les activités et les résultats, faire la planification des activités sur cinq ans, définir le coût de chaque activité et sortir le budget, Faire le zonage, etc. ) Lieu : Salle de conférence de la mairie

Organisation de séances de restitution du contenu du PAGS aux acteurs et collecte de données complémentaires (Choix du lieu de la restitution, procéder à la restitution et prise de note des amendements et observations) Lieu : Village abritant la FS

Intégrations des observations et amendement, rédaction et validation du PAGS de la Forêt sacrée (Rédaction du rapport suivant le plan donné par PIFSAP)

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v. RESUME DU PLAN

La politique de gestion des forêts au Bénin vise l’amélioration des conditions de vie des populations en favorisant le développement durable par une gestion rationnelle et durable des ressources forestières.

Outil principal du gestionnaire de forêt, le plan d'aménagement forestier est un document de planification qui consigne les règles et principes de gestion de l’écosystème qui permettent de concilier les rôles écologiques et objectifs attendus de sa gestion. Dans le cas des forêts sacrées et pour en faciliter l'appropriation par les acteurs non forestiers, il est simplifié pour laisser place au Plan d'Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS). C’est ce qui justifie le présent document conçu pour une bonne gestion de la Forêt Sacrée de Bahazoun dans la Commune de Abomey-Calavi.

D’une superficie de 43ha, la forêt sacrée de Bahazoun est située dans la Commune de Abomey-Calavi, arrondissement de Zinvié et dans le village de Lanzounon.

La grande faune a pratiquement disparu de cette forêt. C’est une forêt relativement bien conservée. De plus, l’analyse des enjeux liés à sa conservation révèle la possibilité de conservation de la biodiversité, de pérennisation des rites liés aux divinités présentes et qui constituent l’épine dorsale religieuse de la forêt sacrée, Dans le cadre de son aménagement, deux (02) séries ont été retenues à savoir : une série de conservation ou de protection des ressources et une série de service. La série de protection concerne la conservation intégrale. L’exploitation du bois et la chasse sont interdites. Toutefois, l’exploitation de plantes médicinales pourrait être accordée avec l’autorisation du Comité Villageois de Gestion.

Il est prévu une clôture vivante pour ceinturer la forêt sacrée et le reboisement des parties dégradées et des trouées. De même, en raison des fréquentes et multiples entrées pour l’exploitation abusive et incontrôlée des ressources, il est envisagé un système de gardiennage ou de surveillance de la forêt. Les différentes activités d’aménagement et de conservation sont déclinées dans le plan de gestion.

Le coût prévisionnel de l’aménagement proposé est de 9840000 FCFA.

Le cadre institutionnel dans lequel évolueront les différents acteurs impliqués dans la gestion de la forêt a été décrit. Ce cadre institutionnel tient compte des principes de la Gouvernance par les communautés locales, et associe toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre du PAGS à savoir : le maître d’ouvrage (le Comité Villageois de Gestion). L’appui légal (la Mairie de Abomey-Calavi), les maîtres d’œuvre (initiés et les populations riveraines) ; et l’organe d’habilitation (PIFSAP). Ces parties prenantes se partagent les responsabilités de mise en œuvre des dispositions du PAGS, de suivi évaluation et de contrôle. En outre les mesures d'atténuation des effets négatifs et maximisation des effets positifs de la mise en œuvre du PAGS sont proposées à travers un plan de gestion environnementale et sociale.

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Liste des tableaux Tableau 1: Récapitulatif de l’analyse des dysfonctionnements dans l’usage des ressources ............ 25 Tableau 2: Synthèse des objectifs, résultats et activités de chaque série............................................. 27 Tableau 3: Règles de gestion de chaque série ......................................................................................... 28 Tableau 4: Plan d’action pour l’aménagement de la forêt sacrée de Bahazoun ................................ 30 Tableau 5: Plan de gestion environnemental et social .......................................................................... 32 Tableau 6: Synthèse de la situation de référence.................................................................................... 34 Tableau 7: Activités de conservation et ses indicateurs de suivi-évaluation ...................................... 34 Tableau 8: Evaluation du coût des charges brutes ................................................................................ 36 Liste des figures Figure 1: Cadre institutionnel de gestion des forêts sacrées ................................................................ 16 Figure 2: Carte participative de situation de la forêt sacrée de Bahazoun ........................................ 18 Figure 3: Variation annuelle de la pluviométrie d’Abomey-Calavi de 1979 à 2008 .......................... 19 Figure 4 : Variation des températures minima, maxima et moyenne d’Abomey-Calavi de 1979 à 2008 .............................................................................................................................................................. 20 Figure 5: Structure diamétrique de la forêt “Bahazoun ........................................................................ 23 Figure 6: Acteurs et sources de pressions en relation avec les usages des ressources de la forêt ... 24 Figure 7: Diagramme de dysfonctionnement de la forêt sacrée de Bahazoun .................................. 25

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Table des matières i. REMERCIEMENTS ................................................................................................................ 4 ii. SIGLES ET ACRONYMES ...................................................................................................... 5 iii. DEFINITION DE QUELQUES TERMES ............................................................................ 6 iv. SYNTHESE DE L’APPROCHE METHODOLOGIQUE UTILISEE .................................. 9 v. RESUME DU PLAN............................................................................................................... 12 I. INTRODUCTION ................................................................................................................. 15

1.1. Contexte et justification du plan d’aménagement .................................................................................... 15 1.2. Cadre juridique et institutionnel de gestion de la forêt ............................................................................ 15 1.3. Présentation du PIFSAP............................................................................................................................... 16

II. ETAT ACTUEL DE LA FORET SACREE ........................................................................... 17 2.1. Renseignements administratifs .................................................................................................................... 17

2.1.1. Présentation de Forêt sacrée ............................................................................................................... 17 2.1.2. Délimitation de la Forêt Sacrée .......................................................................................................... 17 2.1.3 Historique de la forêt sacrée .................................................................................................................. 19

2.2. Données sur le milieu physique ................................................................................................................... 19 2.2.1. Climat ..................................................................................................................................................... 19 2.2.2. Relief et sols ......................................................................................................................................... 20 2.2.3. Végétation .............................................................................................................................................. 20

2.3. Données sur le milieu humain ..................................................................................................................... 21 2.4. Analyse des enjeux que représente la FS .................................................................................................... 21

2.4.1 Enjeux Ecologiques .................................................................................................................................. 21 2.4.3 Enjeux Economiques ............................................................................................................................... 22

2.5. Evaluation des ressources de la Forêt Sacrée ............................................................................................ 22 2.6. Degré de menace (évolution et superficie de la forêt) ............................................................................ 23 2.7. Analyse institutionnelle ................................................................................................................................. 23 2.8. Analyse des problèmes par ressources ....................................................................................................... 24

III. DEFINITION DES OBJECTIFS DE L’AMENAGEMENT DE LA FORET SACREE .... 26 IV. ZONAGE DE LA FS ............................................................................................................... 27 V. ELABORATION DU PLAN DE GESTION DE LA FS ....................................................... 27

5.1. Définition participative des résultats attendus de chaque série .............................................................. 27 5.2. Définition consensuelle des règles de gestion de chaque série ............................................................... 28 5.3. Tableau synthèse du plan de gestion .......................................................................................................... 28

VI. DISPOSITIF DE GESTION .................................................................................................. 32 6.1. Comité de gestion .......................................................................................................................................... 32 6.2. Gestion des produits forestiers ligneux ...................................................................................................... 32 6.3. Gestion des Produits Forestiers Non Ligneux ......................................................................................... 32

VII. ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE32 VIII.ELABORATION D’UN SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN ........................................................................................................................ 33

8.1 Indicateurs et situation de référence.............................................................................................................. 34 8.2. Suivi de la conservation .................................................................................................................................. 34 8.3. Suivi éco tourisme ........................................................................................................................................... 34

IX. ELABORATION DU COUT DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN SIMPLE DE GESTION ....................................................................................................................................... 34

9.1. Evaluation des charges .................................................................................................................................. 34 9.2. Evaluation des produits ................................................................................................................................ 38

X. CONCLUSION DU PAGS ..................................................................................................... 38 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................... 39 ANNEXES ...................................................................................................................................... 40

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I. INTRODUCTION

1.1. Contexte et justification du plan d’aménagement

Le Bénin abrite un grand nombre de forêts sacrées, qui au fil des années, se sont révélées comme des forêts reliques très important, puisqu’elles ont pu conserver durablement un potentiel très élevé de biodiversité. Beaucoup d’espèces menacées ou en voie de disparition s’y trouvent. La pertinence de leur conservation, ne réside donc pas forcément dans leur taille mais plutôt dans leur valeur en tant que refuge pour la faune sauvage et les espèces végétales, leur importance potentielle en tant que forêts-reliques et en tant que jardins botaniques pour les plantes médicinales largement utilisées au Bénin.

En signant un accord de partenariat avec le Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans le système des Aires Protégées (PIFSAP), la commune de Abomey-Calavi a voulu valoriser le potentiel forestier et touristique des forêts sacrées dont elle regorge. A cet effet, trois forêts sacrées ont été identifiées pour bénéficier d’un Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS).

L’élaboration du PAGS de la forêt sacrée de Bahazoun s’inscrit dans ce contexte global et reste en cohérence avec les ambitions actuelles du conseil communal de Abomey-Calavi liées à la sauvegarde de ses patrimoines forestier et touristique.

1.2. Cadre juridique et institutionnel de gestion de la forêt

Le Bénin s’est doté d’un arsenal juridique pour la bonne gestion de ses ressources naturelles.

On peut dire que la loi n° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin est la première loi garantissant la bonne gestion de la diversité biologique dans la mesure où elle stipule en son article 27 : « Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement ».

On peut entre autres citer :

la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin, le Bénin a opté pour une gestion décentralisée de son territoire. Au terme de cette loi, la commune est devenue une collectivité territoriale dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. La loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin est la clé de voute s’agissant des compétences et des modalités d’exercice des compétences des communes en matière de forêts. Selon l’article 94 alinéa 11, la commune a des compétences propres en matière des « forêts de protection crées et aménagées de toute pièce ». Elle peut alors de sa propre initiative, créer et gérer des « plantations » et des « espaces verts » et tout aménagement public visant à l’amélioration du cadre de vie. Pour la création de ces forêts

1 Article 94 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin « La commune a la charge de la création, de

l’entretien des plantations, des espaces verts et de tout aménagement public visant à l’amélioration du cadre de vie.

Elle veille à la protection des ressources naturelles, notamment des forêts, des sols de la faune, des ressources hydrauliques, des nappes phréatiques et

contribue à leur meilleure utilisation. Elle est consultée sur tout aménagement relatif aux sites miniers se trouvant sur son territoire »

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communales et la mise en place du domaine forestier communal, la Mairie peut le faire par action :

Ainsi, la compétence de la Mairie et la procédure sont clairement définies en matière de responsabilité au niveau des « plantations » et ce n’est qu’une interprétation qui peut amener à conclure que la Mairie a une compétence au niveau des forêts préexistantes. Sauf une révision de la loi portant 93-009 portants régimes des forêts en République du Bénin, la décentralisation n’a pas donné aux communes une compétence exclusive pour la gestion des forêts préexistantes comme les forêts sacrées.

L’arrêté interministériel N° 021/MEHU/MDGLAT/DC/SGM/DGFRN/SA du 16 novembre 2012, portant cadre de gestion communautaire des forêts sacrées fixe les principes et les conditions de protection, de gestion des forêts sacrées en mettant en œuvre des mesures de conservation, de mise en valeur et d’utilisation durable des ressources forestières du domaine sacré.

Concernant le cadre institutionnel, la gestion des forêts sacrées est réglementée suivant les parties prenantes définies dans l’arrêté interministériel N° 021/MEHU/MDGLAT/DC/SGM/DGFRN/SA du 16 novembre 2012.

Figure 1: Cadre institutionnel de gestion des forêts sacrées

1.3. Présentation du PIFSAP

La maitrise du taux actuel de perte de biodiversité et la gestion durable des forêts sacrées imposent de développer des activités pour leur intégration dans le système des aires protégées du Bénin, comme des aires communautaires.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement Béninois, à travers le Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (MEHU) a sollicité l’appui technique et financier du Programme des

Nation Unies pour le Développement (PNUD) et du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) pour élaborer le « Projet d’Intégration des Forêts Sacrées (comme aires communautaires) dans le Système des Aires Protégées du Bénin (PIFSAP)».

17

Le Projet s’inscrit dans les priorités définies dans les documents de politiques et stratégies nationales, notamment la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP III), les Orientations Stratégiques de Développement (OSD), les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et les politiques et stratégies retenues au niveau du Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (MEHU), le Programme national pour la Gestion durable des Ressources Naturelles (PNGDRN).

Le PIFSAP vise à améliorer l’utilisation durable de la biodiversité d’importance mondiale existant dans et autour des Forêts Sacrées du Bénin en les intégrant au système formel des aires protégés (AP). il s’agira pour le PIFSAP de contribuer au renforcement du cadre juridique et institutionnel et à la promotion d’une cogestion communautaire de ces Forêts Sacrées.

II. ETAT ACTUEL DE LA FORET SACREE

2.1. Renseignements administratifs

2.1.1. Présentation de Forêt sacrée

La forêt sacrée Bahazoun est située dans la Commune d’Abomey-Calavi, arrondissement de Zinvié et dans le village Lanzounon. La commune d’Abomey Calavi, située dans la partie sud de la République du Bénin et du département de l’Atlantique, est limitée au nord par la commune de Zè, au sud par l’océan Atlantique, à l’est par les communes de Sô-Ava et de Cotonou et à l’ouest par les communes de Tori-Bossito et de Ouidah.

2.1.2. Délimitation de la Forêt Sacrée

La forêt sacrée Bahazoun couvre une superficie d’environ 43 ha et est limitée au Nord par le village Fandji, au Sud par le village Takli, à l’Est par le village Kinto et à l’Ouest par le village Lanzounon.

La figure ci-dessous montre les limites de la forêt sacrée de Bahazoun.

18

Figure 2: Carte participative de situation de la forêt sacrée de Bahazoun

Les familles limitrophes de cette forêt sont :

- La famille Gbessoukpa au Nord,

- la famille Houèva au sud,

- à l’Est la famille Houèva et

- à l’Ouest toujours la famille Houèva.

Deux grandes familles sont limitrophes de cette forêt. La famille Houèva entoure pratique la forêt de Bahazoun.

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2.1.3 Historique de la forêt sacrée

Le nom Bahazoun vient du mot «Ba» qui désigne un moyen de capture des poissons pendant la saison pluvieuse et pendant la crue. Cette technique de capture des poissons se faisait par les ancêtres des populations actuelles. Au fil des années, la forêt a pris de l’importance pour les populations, vu qu’elles en tirent assez de profits mais notons que cette forêt n’est pas sacrée.

La forêt n’est pas sacrée mais communautaire ; les causes de l’importance de cette forêt sont le prélèvement du bois mort et d’œuvre dans la forêt, son caractère remarquable de forêt dense dans la région. On note l’absence de divinité dans cette forêt et elle appartient à la collectivité Houèva qui est composée de trois grandes familles (Houdjla, Gbègbèssa et Houngando).

Toute personne, sur autorisation de la communauté, peut rentrer dans la forêt et il n’existe pas d’adeptes qui y séjournent, de plus aucun sacrifice, ni rites ne s’y déroulent. Il n’existe pas non plus de chef féticheur pour la forêt.

Au nombre des interdits liés à la gestion de la forêt et édictés par les gestionnaires, on peut citer :

- L’interdiction de prélever le bois vert, - L’accès à la forêt ne se fait pas en dehors de la période décidée par la communauté,

période au cours de la quelle, on peut y avoir accès pour le prélèvement de divers produits.

2.2. Données sur le milieu physique

2.2.1. Climat Le climat est de type sub-équatorial marqué par deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.

Figure 3: Variation annuelle de la pluviométrie d’Abomey-Calavi de 1979 à 2008

La grande saison des pluies s’étend de mi-mars à mi-juillet et la petite saison d’octobre à novembre. La grande et la petite saison sèche s’étendent respectivement de décembre à mars et d’août à septembre. La pluviométrie annuelle est de 1281,51 mm en moyenne.

La température moyenne journalière oscille faiblement autour de 270C.

20

Figure 4 : Variation des températures minima, maxima et moyenne d’Abomey-Calavi de 1979 à 2008

Le mois de mars est le plus chaud où on enregistre une température de 29,250C ; alors que la période juillet-août est celle où les températures sont les plus basses (en moyenne 260C).

2.2.2. Relief et sols

La forêt sacrée de Bahazoun, comme la commune de Abomey-Calavi a un relief peu accidenté.

La plus grande partie du territoire de la commune d’Abomey-Calavi est occupée par des sols ferrugineux tropicaux et des sols sablonneux peu propices à l’agriculture. Les sols hydromorphes très inondables n’occupent qu’une petite partie au nord du territoire. Les terres cultivables sont estimées à 464,5 Km2.

La forêt sacrée de Bahazoun est établie sur un sol ferrugineux tropical.

2.2.3. Végétation

La forêt sacrée "Bahazoun" est une forêt riveraine. Elle est structurée en trois strates : la strate arborée, la strate arbustive et la strate herbacée.

La strate arborée a une hauteur de 10 à 20 m et un recouvrement de 50 à 80%. Elle est dominée par Hura crepitans et Cola gigantea. La strate arbustive, haute de 3 à 6 m, a un recouvrement de 50%. On y recense divers taxons dont Napolaenaea vogelii, Drypetes floribunda, Barteria nigritana, Dracaena arborea, Trichilia prieuriana, etc. Le sous-bois est compris entre 0 et 3m de hauteur et son recouvrement est de 60%. Il renferme les espèces telles que Agelaea pentagyna, Deinbollia pinnata, Petiveria alliacea, Chassalia kolly, Psychotria vogeliana.

21

2.3. Données sur le milieu humain

Le recensement général de la population en 2002 indique pour l’arrondissement de Zinvié dont relève administrativement la forêt sacrée de Bahazoun 2836 ménages pour un nombre total de 13212 habitants dont 6278 hommes contre 6934 femmes. La taille moyenne des ménages à l’échelle de l’arrondissement est de 4,7. On compte 1 597 ménages agricoles pour une population de 8311 sujets. 6220 sujets de cette population ont plus de 18 ans.

Les Aïzo sont majoritaires autour de la forêt sacrée.

On distingue deux sortes de religions, les religions traditionnelles et les religions étrangères.

La population riveraine de la forêt sacrée de Bahazoun pratique essentiellement les religions traditionnelles.

L’agriculture est la principale activité économique que pratiquent les populations riveraines de la forêt sacrée.

2.4. Analyse des enjeux que représente la FS

Aujourd’hui, les principes de base de l’aménagement forestier au Bénin impliquent la prise en compte de la multifonctionnalité de la forêt. Au-delà de la protection de la biodiversité et d’une simple valorisation (limitée à la mesure commerciale des essences exploitées et donc à leurs valeurs monétaire et financière) sans valeur ajoutée, on est passé dorénavant à une valorisation économique, sociale, scientifique, culturel et politique de toute la forêt et de toutes ses composantes. Cette vision multifonctionnelle a engendré une élévation de la chaîne de valeurs de la forêt et une diversification des enjeux.

Les enjeux actuels de la forêt se mesurent à travers son rôle dans les équilibres écologiques, la conservation de la biodiversité et la régulation climatique.

2.4.1 Enjeux Ecologiques

La forêt Bahazoun est une forêt communautaire et non une forêt sacrée. Elle n’abrite aucune divinité, ne connaît aucun rite ni sacrifice destinés à implorer les faveurs des éléments. Aucun adepte n’y séjourne pour cause initiatique.

Aucun comité de gestion n’encadre sa destinée ; aucun propriétaire déclaré ne s’investit pour sa conservation. Elle appartient à la communauté.

Cette communauté en apparence a développé une certaine conscience conservationniste de cette ressource. En effet, les oppositions ou soulèvement ou encore contestations exprimés face aux agents d’aliénation parmi lesquels on cite certains zélés du gouvernement révolutionnaire et le sieur Kpadonou Agbocan Sossou et son accolite Bruno Ahoton en sont les preuves.

22

La forêt est donc une partie de cette conscience de la communauté. Ainsi, elle constitue un gage de préservation de cette ressource et en fait une singularité dans le contexte de Zinvié, arrondissement en développement d’une commune urbaine, la deuxième plus grande du pays.

Cette conscience a pu permettre une relative conservation de la biodiversité. En effet, aucune espèce végétale n’a disparu de la forêt. Toutefois, le phacochère y a disparu.

Pour cette forêt, il s’agit d’organiser au mieux la communauté et de renforcer cette conscience environnementale en faveur de la biodiversité par une prise en charge des couches montantes afin de la pérenniser.

Deux espèces de la liste rouge nationale sont présentes dans cette forêt. Ce fait relève l’enjeu de conservation et gestion durable de cet écosystème.

2.4.2 Enjeux Socio Culturels et cultuels

La forêt Bahazoun n’est le lieu d’aucune divinité, elle est sacrée par rapport à l’importance qu’elle avait depuis les temps immémoriaux. Située dans un arrondissement en développement constant du fait de la croissance démographique avec son cortège de pression sur les ressources naturelles de toutes sortes et de nuisances environnemental, la forêt Bahazoun a un rôle environnemental certain a joué pour la population. Les fonctions écosystémiques d’une forêt notamment sa capacité à purifier l’air ambiant et à réguler le régime climatique devrait constituer un levier pour les décideurs afin de prendre les mesures nécessaires pour la conservation de cette forêt. Préservant une bonne partie de sa diversité, elle constitue un support didactique et d’éducation pour la jeunesse, chose plutôt rare dans notre contexte.

2.4.3 Enjeux Economiques

Les ressources animales et végétales de cette forêt sont exploitées par la population. Elle joue donc un rôle économique non négligeable pour une population rurale et pauvre. En effet, on y prélève du bois mort pour la cuission des aliments, du gibier et des plantes médicinales. Sa contribution au développement des ménages ne fait donc aucun doute. Sa préservation est donc un devoir citoyen afin de permettre aux populations de bénéficier de ces services.

Elle a un potentiel écotouristique, source de revenus pour la Commune, à promouvoir et à valoriser.

2.5. Evaluation des ressources de la Forêt Sacrée

La forêt sacrée "Bahazoun" renferme 48 espèces réparties dans 24 familles (Annexe 2). Les familles les plus riches en espèces sont : Leguminosae, Rubiaceae et Sapindaceae (5 espèces, soit 10,42% chacune), Apocynaceae (4 espèces, soit 8,33%), Euphorbiaceae et Sterculiaceae (3 espèces, soit 6,25%). Parmi les familles restantes, 5 ont chacune 2 espèces et 13 sont monospécifiques.

Le spectre biologique de la forêt sacrée "Bahazoun" est nettement dominé par les microphanérophytes qui font 43,75. Ensuite, viennent les mésophanérophytes (27,08%), les nanophanérophytes (22,92%) et les mégaphanérophytes (6,25%).

23

• Caractéristiques structurales du peuplement ligneux

Au total, 9 espèces ont un dbh ≥ 10 cm. L’indice de Shannon de ce peuplement est de 2,20 bits et l’équitabilité de Pielou de 0,78. La surface terrière est de 29,12 m2/ha, avec la plus importante aire basale obtenue chez Hura crepitans (6 m2/ha, soit 14,40%). La densité est de 502 tiges/ha avec une forte contribution de Mimusops kummel (23,62%). La répartition par classe de diamètres montre une structure typique en J-renversé caractéristique des forêts naturelles tropicales (figure 14). Elle indique une bonne régénération naturelle et un recrutement régulier des ligneux. Dans cette forêt sacrée, il y a la régénération naturelle avec la présence de quelques gros arbres. La régénération compte 5 espèces. Elle comporte en moyenne 3,70 tige/m2. L’espèce la plus abondante est Dialium guineense (1,27 tiges/m2).

Figure 5: Structure diamétrique de la forêt “Bahazoun

2.6. Degré de menace (évolution et superficie de la forêt)

Les formes d’utilisation de cette forêt sont les coupes de bois et l’exploitation agricole. Ces formes d’exploitation sont si intenses qu’elles risquent d’accentuer la dégradation. De ce fait, l’emprise de la forêt est sous la menace persistante d’une régression permanente.

2.7. Analyse institutionnelle

Plusieurs acteurs sont impliqués à divers niveaux dans la gestion de la forêt Bahazoun. Au nombre de ceux-ci, on peut citer la commune, l’inspection forestière Atlantique Littoral. La

0

10

20

30

40

50

60

1 2 3 4 515 35

Den

sité

rela

tive

(%)

55 65

Centres de classe de diamètres

45

24

commune d’Abomey-Calavi dans son Plan de Développement Communal (PDC) a accordé une place de choix à la conservation et à la valorisation des forêts sacrées à des fins touristiques. La communauté et la famille Houéva jouent un rôle appréciable dans la gestion de cette forêt.

2.8. Analyse des problèmes par ressources

La pression pour cause de terres pour les activités agricoles, la recherche de bois pour les divers besoins, la chasse du gibier constituent les facteurs menaçant l’intégrité biologique de cet écosystème. Les ressources exploitées de la forêt sont les produits forestiers non ligneux y compris les plantes médicinales (PFNL) et ligneux dont les bois d’œuvre et de service.

La figure ci-dessous montre les divers usages et pressions qui s’exercent sur la forêt. Elle montre qu’aucune ressource n’est épargnée par l’exploitation.

Figure 6: Acteurs et sources de pressions en relation avec les usages des ressources de la forêt

Les problèmes, causes et conséquences liées à l’exploitation peu rationnelle des ressources de la forêt sacrée sont analysées à travers la figure ci-dessous.

La première colonne pose le problème central, la deuxième pose les causes de ce problème et la troisième énumère les conséquences probables de ces facteurs causaux.

Il est évident que du fait de la croissance incontrôlée de la population de la Commune, donc du quartier où est la forêt, il s’en est suivi corrélativement un accroissement des besoins vitaux à satisfaire au détriment de l’équilibre et de la santé écologique de la forêt. Ces causes justifient l’état actuel de la forêt qui est marqué par une régression considérable de son emprise. De la trentaine d’hectares, nous sommes à moins de cinq hectares de nos jours.

25

Figure 7: Diagramme de dysfonctionnement de la forêt sacrée de Bahazoun

Par ressource, le tableau ci-dessous résume l’analyse des problèmes identifiés.

Tableau 1: Récapitulatif de l’analyse des dysfonctionnements dans l’usage des ressources

Ressources Usages Usagers Problèmes Causes Solutions

Arbres

Bois de feu, bois d'œuvre, perches de construction, cure-dents Hommes et

femmes

Perte du potentiel ligneux de la FS

Disparition de certaines espèces floristiques

Prélèvement anarchique de bois extension de l’agglomération dans le domaine de la FS Extension des champs Vente des domaines de la FS

Feu de végétation

Enrichir les trouées ; Réaliser chaque année des pare-feu Récupérer l’essentiel du domaine de la FS

Régression de la forêt dans tous ses compartiments

Croissance démographique

Pauvreté ambiante

Ignorance , Place du Vodoun dans la société

Faiblesse du pouvoir des gestionnaires et manque de coopération entre les institutions

Erosion et perte de biodiversité : disparition d’espèces végétales et animales Régression de l’emprise de la forêt Destruction de l’habitat des espèces Contribution au réchauffement climatique Diminution de la capacité de séquestration de carbone de l’écosystème Enfoncement dans la pauvreté

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Ressources Usages Usagers Problèmes Causes Solutions et fauniques Absence de comité de

surveillance de la FS manque de sensibilisation

Animaux alimentaire et commercial

Chasseurs et population riveraine

Disparition de certaines espèces animales

Chasse non réglementée

Elaborer une fiche technique de sensibilisation des populations, notamment les chasseurs

Plantes médicinale

Traitement de diverses maladies

Population Riveraine

Rareté de certaines plantes médicinales

Fort taux de prélèvement et feu de végétation

Elaborer une fiche technique de sensibilisation des populations et introduction des plantes en voie de disparition dans un jardin botanique

III. DEFINITION DES OBJECTIFS DE L’AMENAGEMENT DE LA FORET SACREE

La forêt sacrée ou site naturel sacré est un espace terrestre ou marin qui a une importance spirituelle spéciale pour des peuples ou communauté (UICN, 2012). Selon la nomenclature de l’UICN, les forêts sacrées appartiennent à la catégorie IV.

Au regard du niveau élevé de la biodiversité de la forêt sacrée de Bahazoun et des pratiques périodiques des cérémonies, les gestionnaires ont pu identifier deux objectifs à travers ce plan d’aménagement et de gestion simplifié : De façon spécifique, il s’agira de :

- prévenir les éventuelles pressions sur la forêt sacrée;

- conserver la biodiversité ;

- restaurer le couvert,

- exploiter durablement les ressources.

Le premier objectif vise à restaurer le couvert végétal et sécuriser les limites actuelles de la forêt sacrée, par actions d’enrichissement de la superficie actuelle de la FS et de reboisement de plantation de délimitation.

27

IV. ZONAGE DE LA FS

Les séries d’aménagement sont définies à partir des types d’occupation du sol et des pratiques cultuelles et cultuelles dans la forêt sacrée, auxquels sont affectés des vocations ou objectifs de gestion. La forêt sacrée de Bahazoun de Abomey-Calavi a été donc divisée en deux séries : la série de Protection et la série de Service.

La série de conservation (04 ha environ) prend en compte la restauration du potentiel forestier de la superficie actuelle de la FS en plus des terres récupérées. Elle est constituée de la totalité de la partie couverte par la végétation dans la forêt. Le but de cette série est d’assurer la fonction écosystémique de la forêt. Pour cela, aucune exploitation majeure ne sera tolérée. On n’acceptera que l’exploitation non commercial et réglementaire des plantes médicinales ou de quelques produits forestiers non ligneux.

La superficie affichée pour cette série est un objectif à atteindre dans le futur.

La série de production est réservée à la production de bois de service et occupe 0,1 ha environ.

La série de Service est constituée de l’espace réservé au culte. Cette série fait environ 0,1 ha environ. Constituée des temples des différentes divinités qu’abrite la forêt son but est d’assurer la durabilité de la fonction religieuse de la forêt sacrée.

V. ELABORATION DU PLAN DE GESTION DE LA FS

5.1. Définition participative des résultats attendus de chaque série

Pour chacune des deux séries définies sur la figure ci-dessus, des objectifs et des résultats ont été identifiés et des activités définies. La synthèse est récapitulée dans le tableau ci-dessous.

Tableau 2: Synthèse des objectifs, résultats et activités de chaque série.

Série Objectifs Résultats à atteindre Activités

Série de conservation

Rendre visible les limites de la forêt

La forêt est délimitée et ses limites matérialisées et connues du public.

Délimiter la forêt avec des bornes et sécuriser ses limites.

Restaurer le couvert

Les trouées et parties dégradées dans la forêt sont reboisées avec des essences autochtones

Enrichissement par les essences autochtones

Valoriser le potentiel éco- touristique

Le potentiel écotouristique

- favoriser l’écotourisme en ouvrant le site avec l’autorisation des collectivités au publique de tout genre (élèves, étudiants, touristes, etc.)

28

Série Objectifs Résultats à atteindre Activités

Série de service

de la forêt est promu et valorisé.

- Aménager les voies de circulation,

- Mettre une plaque à l’entrée, - Installer des effigies des diverses

divinités Aménager les pistes

Les différents sentiers sont aménagés.

Aménagement des sentiers

5.2. Définition consensuelle des règles de gestion de chaque série

Toutes les activités de mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion simplifié s’effectuent dans le cadre des règles bien définies ci-dessous. La synthèse de ces règles est résumée dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3: Règles de gestion de chaque série

Type de série Règles de gestion

Série de conservation

- Prélèvement de tout bois interdit,

- Abattage des arbres interdit;

- Chasse du gibier interdite sous quelque forme que ce soit;

- Prélever les plantes médicinales et les produits forestiers non ligneux dans la forêt sacrée sous l’autorisation et l’encadrement du régent.

Série de culte

- Inscrire sur une plaque les interdits liés aux divinités : on rentre pas dans la forêt habillé, pas de chapeau, pas de cigarette, on appelle pas de l’intérieur de la forêt quelqu’un qui se situe hors des limites

Eviter les pratiques susceptibles de dégrader la piste menant au Hohozoun

5.3. Tableau synthèse du plan de gestion

La synthèse du plan d’activités pour l’aménagement et la gestion de la forêt Bahazoun se trouve dans le tableau ci-dessous

Les différentes activités à mener pour restaurer la forêt Bahazoun:

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1) Aménagement des sentiers au sein de la forêt.

2) Reboisement de la forêt au niveau des trouées.

3) Réalisation du suivi écologique

4) Installation de cabines de surveillance de la forêt afin de limiter ou lutter contre les couples anarchiques de bois.

5) Développement de l’écotourisme autour de la forêt afin de générer assez de revenu pour sa gestion et sa conservation :

6) Former les populations riveraines en apiculture pour tirer profit de la forêt.

Le plan de gestion établi à partir des activités définies sur la base des problèmes soulevés par le diagnostic de départ se présente comme suit

Tableau 4: Plan d’action pour l’aménagement de la forêt sacrée de Bahazoun

Activités /sous-activités Indicateurs Année de réalisation

Responsables Partenaires Observations An1 An2 An3 An4 An5

Résultat 1 : Les limites de la forêt sont matérialisées

Délimitation et matérialisation des limites de la forêt par des bornes posées aux points sommets

Etat du périmètre de la forêt

Comité de gestion

PIFSAP Mairie

Résultat 2 : Les trouées et parties dégradées dans la forêt sont reboisées avec des essences autochtones

Prospection

Nombre de plants de Khaya senegalensis, Milicia excelsa, Ceiba pentandra, Triplochiton scleroxylon, Irvingia gabonensis etc…. mis en terre dans la forêt pour récupérer les espaces ouverts

Comité villageois de gestion

PIFSAP Mairie

Les travaux sont supervisés par le RSCEPN

Achat des plants

Matérialisation et nettoyage

Piquetage (confection, et matérialisation)

Transport et distribution des plants

Plantation (trouaison et mise en terre)

Entretien des plants mis en terre

Nombre d’entretiens effectués/an

Comité villageois de gestion

PIFSAP, Mairie,

Les travaux sont supervisés par le

Activités /sous-activités Indicateurs Année de réalisation

Responsables Partenaires Observations An1 An2 An3 An4 An5

RSCEPN

Résultat 3 : Les aménagements éco-touristiques sont faits

Aménagement du circuit pédestre à l’intérieur de la forêt

Etat des sentiers existant dans la forêt

Comité de gestion

PIFSAP, Mairie,

Confection d’une plaque pour information sur les potentialités de la forêt

Présence d’une plaque d’informations sur les différents centres d’intérêt de la forêt

Comité de gestion

PIFSAP, Mairie,

Formation des guides écotouristiques

Nombre de guides écotouristiques formés

Résultat 4 : La forêt est exploitée durablement

Formation et équipement d’apiculteurs pour exercer dans la forêt

Nombre d’apiculteurs formés et équipés

Comité de gestion

PIFSAP, Mairie

Résultat 5 : la mise en œuvre du plan est suivie

Construction de 4 cabines de surveillance

Nombre de cabines de surveillance construites

Comité de gestion

PIFSAP, Mairie

Résultat 6 : la mise en œuvre du plan est suivie

Suivi la mise en œuvre des activités

Nombre de mission de suivi effectuée par semestre

PIFSAP

Comité de gestion, Mairie (ONG)

32

VI. DISPOSITIF DE GESTION

6.1. Comité de gestion

Le comité a été mis en place en prenant en compte toutes les parties prenantes et acteurs qui ont un lien directs ou indirect à la forêt sacrée. La démarche s’est aussi inspirée de l’ancien comité mis en place par le Chef traditionnel. Les membres de ce comité désignés par la cour royal se présentent en annexe.

Parmi ces membres identifiés par le roi, un comité Exécutif dont les membres sont annexés au présent plan a été installé.

Le Comité Local de gestion de la forêt sacrée, a notamment pour responsabilités de : (i) assurer la cohérence des interventions et leur complémentarité spatiale et temporelle ; (ii) établir les priorités d’une part et des investissements structurants d’autre part en relation avec la mairie et l’administration forestière. Cette structure veille à la mise en œuvre effective des activités prévisionnelles du plan de la FS.

6.2. Gestion des produits forestiers ligneux

Conformément aux nouvelles règles mise en place par le comité villageois de la forêt sacrée, le prélèvement des produits ligneux est interdit à tout le monde. Il en est de même pour le ramassage de bois mort. Toutefois, en cas d’abondance de bois mort (surtout en périphérie de la forêt), les modalités de leur ramassage seront définies de commun accord avec les initiés et les dignitaires.

6.3. Gestion des Produits Forestiers Non Ligneux

Le prélèvement d’organes de plantes pour usage médicinale, de fruits ou autres produits non ligneux est assujetti à une autorisation préalable du Comité Villageois de Gestion. Leur exploitation à des fins commerciales est formellement interdite. Elle ne se limitera qu’aux besoins élémentaires des populations riveraines. Les initiés assureront la gestion des produits forestiers non ligneux.

VII. ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE

Le plan de gestion environnemental et social qui est défini permettra juste d’identifier pour chaque activité, les impacts probables qu’elle va générer pendant l’exécution du PAGS et d’envisager quelques mesures d’atténuation ou de renforcement. Le tableau suivant résume le plan de gestion environnemental et social proposé.

Tableau 5: Plan de gestion environnemental et social

N° Activités Impact Mesure de renforcement ou d’atténuation

1 Elaboration et mise en œuvre d'un plan de sensibilisation

Développement de comportements favorables à la protection de la FS

Elaborer des fiches techniques de sensibilisation sur la base des thèmes identifiés

Bien identifiés les cibles et Définir une méthode efficace de mobilisation

33

N° Activités Impact Mesure de renforcement ou d’atténuation

2

Elaboration et mise en œuvre d'un plan de formation des gestionnaires

Appropriation des techniques de restauration de la FS

Elaborer les manuels pédagogiques de formation adaptés aux cibles.

Bien identifiés les cibles potentiels et définir une approche efficace de mobilisation

3 Reboisement de la Forêt Sacrée (FS)

Augmentation de la diversité biologique

Varier les essences autochtones à mettre à terre Sélectionner les essences adaptées aux conditions écologiques

Exécution des travaux de reboisement de la FS

Reboisement des trouées de la FS et des jachères récupérés Amélioration de la diversité biologique de la FS

Faire le reboisement en plein des trouées suivant les normes, surveiller et entretenir les plants, remplacer les plants qui n’auraient pas survécus.

4 Enrichissement de la forêt sacrée et entretien des plants

Amélioration de la diversité biologique de la FS

Faire l’enrichissement de la FS suivant les normes, surveiller et entretenir les plants, remplacer les plants qui n’auraient pas survécus.

5 Exécution des travaux de pare-feu et de feu précoces

Protection de la FS

Risque de brûler la FS ou les champs ou plantations des riverains de la FS

Exécuter régulièrement les pare-feux conformément aux prescriptions techniques en la matière

Surveiller l’évolution du feu pendant l’exécution

Informer les riverains de la date de l’exécution de l’activité

6 Exécution des travaux d’aménagement du lieu de culte

Destruction de jeunes plants ou de certaines espèces

Eviter de détruire les plants pendant les travaux. Eviter tout prélèvement d’arbre dans la FS

VIII. ELABORATION D’UN SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DE LA MISE EN

ŒUVRE DU PLAN

Un système de Suivi-Evaluation lié à chaque rubrique d’activité du plan est nécessaire pour s’assurer de la bonne application du PAGS. Il est intimement lié au système de planification.

Le système sera élaboré et mis en œuvre par la CLFS, assisté des agents forestiers et de la mairie.

Le suivi interne est animé par les acteurs responsables directs des activités et le Suivi externe est assuré périodiquement par la mairie et l’administration déconcentrée de la DGFRN. Les coûts de réalisation du suivi sont à la charge de chaque acteur.

L’évaluation annuelle d’exécution du PAGS sera effectuée par la mairie, l’administration déconcentrée de la DGFRN et la coordination de PIFSAP.

Des contrôles d’avancement de la mise en œuvre du PAGS seront organisés chaque six mois par le RSCPEN.

Une évaluation à mi-parcours d’exécution du PAGS soit à la troisième année de la durée d’aménagement, sera organisée

34

8.1 Indicateurs et situation de référence

Présenter la situation de référence suivant les indicateurs définis dans la matrice de planification est très indispensable au suivi et à l’évaluation ultérieure du PAGS. Le tableau ci-dessous faire la synthèse des indicateurs et de la situation de référence.

Tableau 6: Synthèse de la situation de référence

Indicateurs Situation de référence Niveau d’organisation et de fonctionnellement des gestionnaires

Organisation traditionnelle et non formelle, fonctionnement non réglementé

Capacité de conservation des ressources de la forêt sacrée Faible capacité de conservation des gestionnaires

Superficie de la FS 6ha 87a 15ca Empiétement sur le domaine de la FS Non respect des limites de la FS par les riverains.

8.2. Suivi de la conservation

Tableau 7: Activités de conservation et ses indicateurs de suivi-évaluation

Activités Indicateurs Matérialisation des limites de la FS Visibilité des limites de la FS Enrichissement des trouées situées à l’intérieur de la FS

Environ 04 ha reboisé et / ou enrichi

Enrichissement de la FS Le site de la FS est enrichi avec les espèces identifiées Renforcement de la capacité technique de conduite des activités de reboisement

95 % des gestionnaires sont formés sur trois thèmes au moins

8.3. Suivi éco tourisme

La forêt sacrée Bahazoun, présente un grand intérêt éco-touristique. Sa richesse floristique joue et les divinités présentes, son histoire font de ce site un patrimoine unique à conserver et valoriser dans un programme de promotion écotouristique.

La capacité des gestionnaires à conduire et guider des visites est un indicateur de suivi de cette promotion. Le nombre de documents de tourisme de la Commune de Abomey-Calavi qui fait la promotion de ce site en est un autre.

IX. ELABORATION DU COUT DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN SIMPLE DE GESTION

9.1. Evaluation des charges

Les charges prévisionnelles sont établies à partir des travaux planifiés. Les recettes doivent couvrir les charges d’aménagement.

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Mobilisation des ressources financières

Chaque année, le CLFS se réunie pour élaborer et valider le Plan de Travail Annuel (PTA). Le PTA est extrait chaque fois de la planification prévisionnelle sur cinq ans. A cette réunion, les membres du CLFS expriment leurs besoins et adressent à cet effet, une correspondance au maire, qui est le premier responsable de la mobilisation des fonds de mise en œuvre du plan.

Procédure des dépenses des fonds mis à disposition

Le maire est l’ordonnateur du budget de mise en œuvre du plan. Le suivi de la gestion se fait par le Comité Communal de Coordination et du Suivi de l’Intégration des forêts sacrées (CCSI), assisté de l’administration forestière et de la coordination de PIFSAP. Chaque année, un contrat est signé entre la mairie et les gestionnaires pour la mise en œuvre des activités.

Les dépenses prévisionnelles prennent en compte les charges liées aux activités ci – après :

• Les travaux de renforcement de capacités des acteurs

• Les travaux de reboisement

• Les travaux de restauration de la biodiversité végétale et faunique et d’entretien de la FS

• Les actions d’appui à la promotion des AGR

Le tableau ci-dessous fait la synthèse des charges prévisionnelles du présent PAGS.

Tableau 8: Evaluation du coût des charges brutes

ACTIVITES UNITES

COÛTS UNITAIRES (FCFA)

COUTS

An 1 An 2 An 3 An 4 An 5

1 Résultat 1 : Les limites de la forêt sont matérialisées 750 000 - - - -

1.1

Délimitation et matérialisation des limites de la forêt par des bornes posées aux points sommets

- 15000 750000 - - - -

2

Résultat 2 : Les trouées et parties dégradées dans la forêt sont reboisées avec des essences autochtones

1 745 000 1 895 000 300000 150000 -

2.1 Achat, transport et distribution de plants nb 500 1200000 1200000 - - -

2.2 Matérialisation et nettoyage des layons et placettes HJ/ha 1000 50000 50000 - - -

2.3 Piquetage (confection, distribution et piquetage) nb 75 180000 180000 - - -

2.4 Plantation (trouaison et mise en terre) nb 100 240000 240000 - - -

2.5 Entretiens HJ/ha 1500 75000 225000 300000 150000 -

3 Résultat 3 : Les aménagements éco-touristiques sont réalisés - 1 100 000 - - -

3.1 Aménagement du circuit pédestre à l’intérieur de la forêt ml 10000 - 500000 - - -

3.2

Confection d’une plaque pour Information sur les potentialités de la forêt 1 150000

- 150000 - - -

3.3 Formation des guides écotouristiques 3 100000 300000

4 Résultat 4 : La forêt est exploitée durablement - 1500000 - - -

4.1

Formation et équipement d’apiculteurs pour exercer dans la forêt

nb 150000

1500000 - - -

5 La forêt est surveillée durablement 1200000

5.1 Construction de cabines de surveillance nb 300000 1200000

6 Résultat 5 : la mise en œuvre du plan est suivie 240000 240000 240000 240000 240000

6.1 Réalisation des missions de suivi nb 120000 240000 240000 240000 240000 240000 TOTAL CHARGES 2735000 5935000 540000 390000 240000

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9.2. Evaluation des produits

Comme nous l’avons précédemment signalé, toutes les activités prévues dans le cadre du présent PAGS ne génèrent à court et moyen terme de ressource financière. A ce titre, on ne saurait évaluer les produits.

X. CONCLUSION DU PAGS

La forêt Bahazoun située dans la commune de Abomey-Calavi pourrait être mieux valorisée à des fins touristiques mais elle est sujette à d’énormes pressions foncières d’où la nécessité de la ceinturer par une clôture. Cela limitera les coupes anarchiques de bois et le braconnage abusif.

L’état de dégradation de la forêt exige une récupération par reboisement des trouées. Pour limiter les incursions destructrices, il est envisagé un système de gardiennage de la forêt avec la construction de cabines de surveillance.

Les populations riveraines ont exprimé la volonté de collaborer pour sa conservation et sa gestion ; elles ont également formulé le vœu de se faire former en apiculture afin de mieux tirer profit de la forêt.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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AGBO V. & N. SOKPON, 1998; Forêts sacrées et patrimoine vital au Bénin. Rapport

Technique final du Projet CRDI n° 95-8170. Université National du Bénin, Faculté des Sciences Agronomiques, 104 p.

AGO E.E., 2000; Sacralisation et niveau de maturation des forêts denses semi- decidues du plateau Adja au Sud ouest du Bénin. Thèse pour l’obtention du diplôme d’ingénieur agronome. Faculté des Sciences Agronomiques. Abomey-Calavi, Bénin.

AUBRÉVILLE A., 1937, Les forêts du Dahomey et du Togo. In Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'A. O. F., ) Paris, Larose, 1-112

CHEVALIER A., 1933 ; Les bois sacrés des Noirs, sanctuaires de la nature." Compte

Rendu de la Société de Biogéographie; p. 37.

MAMA V. J., 1985 ; Forêts fétiches; modèle de la conservation de la nature en

République Populaire du Bénin". In Surveillance des écosystèmes forestiers et pastoraux, Ministère du Développement rural et de l'action coopérative. Projet de la surveillance continue de la couverture forestière tropicale, Cotonou. pp. 20-24.

OFOUMON D., 1997 ; Les forêts sacrées en Afrique. Biodiversité, sociodiversité et aires protégées, Ecodécision n° 23, Montréal, UNESCO, 12-14

PIFSAP 2013 ; Potentiel en diversité biologique de 19 Forêts Sacrées des départements De l’Atlantique, Littoral, Mono, Couffo, Zou, Collines, Alibori et du Borgou Au Benin ; Cotonou, 163 p

SOKPON N., A. AMETEPE & V. AGBO, 1998; Forêts sacrées et conservation de la biodiversité au Bénin : 1. cas du pays Adja au Sud-Ouest du Bénin. Annales des sciences agronomiques du Bénin.

SOUZA S. DE, V. ADJAKIDJE, A. AKOEGNINOU & J.P. PROFIZI, 1984 ; Contribution a l'étude de la couverture végétale de la zone guinéenne du Bénin. Travaux du laboratoire de Biologie Végétale, UNB, Cotonou, 30 p.

IBO J., 2005 ; Contribution des organisations non gouvernementales écologistes à l’aménagement des forêts sacrées en Côte d’Ivoire : l’expérience de la Croix Verte », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 6 Numéro 1 | mai 2005, mis en ligne le 01 mai 2005, consulté le 23 novembre 2012. URL : http://vertigo.revues.org/2813 ; DOI : 10.4000/vertigo.2813

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ANNEXES

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Annexe 1 : Aperçu systématique des espèces de mammifère recensées dans les forêts de Avogbè et Bahazoun et leur statut migratoire

Rs= 6 et NF = 3

Noms scientifiques Noms français Famille Statut migratoire

Xerus erythropus Ecureuil fouisseur Sciuridae R

Cricetomys gambianus Cricétome Muridae R

Arvicanthis niloticus Rat roussard Muridae R

Mastomys natalensis Rat à mamelles multiples Muridae R

Eidolon helvum Chauve souris Megadermatidae R

Rousettus aegyptiacus Chauve souris Megadermatidae R

Source : PIFSAP, 2013

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Annexe 2 : Faune aviaire de la FS Rs = 67 ; NF = 25 N° Ardeidae

1 Ardea melanocephala Héron mélanocephale R/M 2 Egretta garzetta Aigrette garzette R/M/P 3 Bulbucus ibis Héron Garde-bœufs R/M

Anatidae 4 Dendrocygna viduata Dendrocygne veuf R/M

Accipitridae 5 Elanus caeruleus Elanion blanc R 6 Milvus migrans Milan noir M/P/R 7 Haliaeetus vocifer Pigargue vocifer P

8 Kaupifalco monogrammicus Buse unibande R

9 Accipiter badius Epervier shikra R/M Phasianidae

10 Francolin bicalcaratus Francolin à double éperon R Rallidae

11 Sarothrura pulchra Râle perlé R 12 Amauromis flavirostra Râle à bec jaune R

Jacanidae 13 Actophilornis africanus Jacana à poitrine doré R

Columbidae

14 Streptopelia semitorquata Tourterelle à collier R

15 Streptopelia vinacea Tourterelle vineuse R

16 Streptopelia senegalensis Tourterelle maillée R

17 Turtur afer Tourtelette améthystine R 18 Turtur tympanistria Tourtelette tambourette R

Cuculidae 19 Clamator levaillantii Coucou de Levaillant M 20 Cuculus gularis Coucou africain M 21 Chrysococcyx klass Coucou de Klass M/R 22 Ceuthmochares aereus Malcoha à bec jaune R 23 Centropus grillii Coucal noir M/R 24 Centropus senegalensis Coucal du Sénégal R

Caprimulgidae

25 Macrodipterix longipennis Engoulevent à balancier M

Apodidae 26 Telacanthura ussheri Martinet d'Ussher R 27 Cypsiurus parvus Martinet des palmes R 28 Apus apus Martinet noir P 29 Apus affinis Martinet des maisons R

Alcedinidae 30 Ispidina picta Martin-chasseur pygmée R 31 Halcyon senegalensis Martin-chasseur du sénégal M/R

Meropidae

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32 Merops pusillus Guêpier nain R 33 Merops albicollis Guêpier à gorge blanche M

Coraciidae 34 Coracias cyanogaster Rollier à ventre bleu R/M

Hirundinidae 35 Hirundo rustica Hirondelle des cheminées P 36 Hirundo smithii Hirondelle à longs brins R/M 37 Hirundo semirufa Hirondelle à ventre roux R/M 38 Hirundo senegalensis Hirondelle des mosquées R/M 39 Hirundo abyssinica Hirondelle à gorge striée R/M

Motacillidae 40 Anthus leucophrys Pipit à dos uni R 41 Macronyx croceus Sentinelle à gorge jaune R 42 Motacilla aguimp Bergeronnette pie R

Pycnonotidae 43 Pycnonotus barbatus Bulbul des jardins R 44 Andropadus virens Bulbul verdâtre R

Turdidae 45 Saxicola rubetra Traquer tarier P 46 Turdus pelios Grive grisâtre R

Sylviidae 47 Hippolais pallida Hypolaïs pâle R 48 Cisticola anonymus Cisticole babillarde R 49 Cisticola brachypterus Cisticole à ailes courtes 50 Prinia subflava Prinia commune R 51 Hylia prasina Hylia verte R

Nectariniidae 52 Anthreptes collaris Souimanga à collier R 53 Cyanomitra obscura Souimanga olivâtre R

Laniidae 54 Corvinella corvina Corvinell à bec jaune R

Malaconotidae 55 Tchagra senegala Tchagra à tête noire R

Corvidae 56 Corvus albus Corbeau pie R

Ploceidae 57 Ploceus aurantius Tisserin orangé 58 Ploceus nigerrimus Tisserin noir de Vieillot R 59 Ploceus cucullatus Tisserin gendarme R 60 Ploceus melanocephalus Tisserin à tête noire R 61 Euplectes hordeaceus Euplecte monseigneur R 62 Euplectes franciscanus Euplecte franciscain

Estrildidae 63 Nigrita canicapilla Nigrette à calotte grise R 64 Lonchura cucullata Capucin nonnette R 65 Lonchura bicolor Capucin bicolore R

Viduidae 66 Vidua chalybeata Combassou du sénégal R 67 Vidua macroura Veuve dominicaine R

Source : PIFSAP, 2013