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Novembre 2012
République du Bénin Ministère de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles
Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans le système des Aires
Protégées (PIFSAP) PROJET N° : 00076343
COMMUNE : ZANGNANADO ARRONDISSEMENT : BANAME VILLAGE : GBATEZOUNME PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION SIMPLIFIE
DE LA FORET SACREE DE AGONZOUN
AVANT PROPOS/REMERCIEMENTS
Le Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS) de la forêt sacrée d’Agonzoun dans le
village Gbatèzounmè, arrondissement de Banamè a été élaboré par le cabinet d’étude SETEM-
BENIN avec l’appui technique de :
- Colonel Théophile KAKPO, Directeur Général des Forêts et des Ressources Naturelles,
(DGFRN)
- Mr Evariste ALOHOU, Coordonnateur du projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans
le Système des Aires Protégées (PIFSAP)
- Lieutenant Paul KIKI, Responsable Suivi/Evaluation
- Des cadres de la Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles :
Commandant Séko N’GOYE, Chef Service Aménagement des Forêts et de la
Protection de la Nature
Dr Laurent DJODJOUWIN
Capitaine Sylvain AKINDELE, Chef Division Aménagement et Gestion des
Forêts Naturelles ;
Capitaine Huges AKPONA
Capitaine Melkior KOUCHADE
Lieutenant Laetitia HOUNDELO
Lieutenant Gilles HOUNGBEDJI
Lieutenant Holmès ZOHOUN
Lieutenant Abel HINSON
- Des cadres du secteur Privé :
Mr. Vincent ATEGUI, Directeur, superviseur de la mission
Colonel Richard AYICHEDJI, Chef de mission
Mr. Evrard Landry KOUHOUNDE, Assistant chef de mission
L’équipe du Cabinet d’étude SETEM-BENIN, remercie très sincèrement :
Mr Symphorien MISSEGBETCHE, Maire de la commune de Zangnanado
Mr Alain HOUNSOU, SG de la mairie de Zangnanado
Mr Méthode HOUNGBEME, Chef d’arrondissement de Banamè
Messieurs les gestionnaires de la forêt sacrée Agonzoun
Nos remerciements vont aussi au chef de village de Gbatèzounmè, aux chefs de culte
traditionnel et à la toute population du village abritant la forêt sacrée pour leur disponibilité
et leur contribution active.
-
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
AG : Assemblée Générale
AaGR : Activités alternatives Génératrices de Revenus
CLGFS : Comité Local de Gestion de la Forêt Sacrée
CCSI : Comité Communal de Coordination et du Suivi de l’Intégration de la forêt sacrée
DBH : Diamètre de Base à Hauteur d’homme
DGFRN : Direction Générale des Forêts et Ressources Naturelles
EIE : Etude d’Impact Environnemental
FS : Forêt Sacrée
GF : Groupement de Femmes
GRAAP : Groupe de Recherche et d’Appui à l’Autopromotion Paysanne
IEC : Information Éducation et Communication
IMF : Institution de Micro Finance
ISS : Interviews Semi- Structurées
OCB : Organisations Communautaires à la Base
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAGS : Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifié
PDC : Plan de Développement Communal
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
PGES : Plan de Gestion Environnementale et Sociale
PIFSAP : Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans les Aires Protégées
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
5
QUELQUES DEFINITIONS
Domaine forestiers de l’état : Au terme de l’article 10 de la loi 93-009 du 2 juillet 1993, le
domaine forestier de l’état est structuré en domaine classé et en domaine protégé.
Domaine classé de l’état : Le domaine classé de l’Etat comprend les forêts classées, les
périmètres de reboisement, les parcs nationaux et autres aires protégées telles que les
zones cynégétiques, les réserves partielles ou totales, les reboisements effectués par l’Etat
dans le domaine protégé en vue de la protection de l’environnement.
Domaine protégé de l’Etat : Il comprend les forêts protégées constituées par le reste des
forêts du domaine forestier de l’Etat n’ayant pas fait l’objet d’un acte de classement.
Droit d’usage : Les droits d’usages sont ceux pour lesquels des personnes physiques ou
morales jouissent à titre temporaire ou définitif des produits de la forêt en vue de satisfaire
un besoin individuel ou collectif (art.23, Loi N 93-009).
Forêt : terrains comportant une couverture végétale arbustive ou arborée à l’exception des
cultures agricoles et susceptibles :
- soit de produire du bois ou des produits forestiers ligneux et non ligneux,
- soit d’abriter la faune sauvage et autres ressources biologiques,
- soit de remplir des fonctions récréatives, culturelles et scientifiques
- soit d’exercer des effets bénéfiques sur le sol, le climat ou le régime des eaux.
Ce sont des terrains qui étaient couverts de forêts récemment coupées à blanc ou
incendiées, mais qui seront soumis à la régénération naturelle ou reboisés artificiellement.
Forêt artificielle : Les terrains plantés de mains d’homme en espèces végétales ne
donnant pas de produits agricoles (art 3, Loi N°93-009).
Forêt naturelle : Les forêts dans lesquelles il n’y a aucune action d’aménagement sylvicole
(art 3, Loi N°93-OO9).
Forêt semi naturelles : Forêts naturelles aménagées (art 3, Loi N°93-009).
6
Forêt Sacrée
C’est un écosystème de petite superficie qui est maintenu même dans une zone où les
forêts n’existent plus depuis très longtemps par les populations locales, pour diverses
raisons ayant un caractère sacré et que les populations respectent beaucoup.
C’est donc, un lieu par excellence de conservation de la diversité biologique. Il est interdit
de défricher ces forêts. C’est ce qui justifie d’ailleurs leur maintien.
Les forêts sacrées quelle que soit la diversité de leurs origines et des mythologies dont elles
se réclament satisfont à une même exigence. Elles cachent aux profanes leur contenu.
Les forêts sacrées remplissent des rôles très variés et il est souvent difficile d’adopter une
typologie précise car la même forêt peut faire objet de multiples cultes par différents
groupes religieux. Cependant, on peut distinguer en gros trois grands types de forêts
sacrées:
Les forêts Vodoun
Elles regroupent les forêts sacrées qui abritent en leur sein un vodoun (ou plusieurs) et qui
font objet de rituels et d’adoration de la part des populations. Ce sont les « vodounzoun »
qui signifient littéralement en fon « forêt du vodoun », « vodoun » signifie dieu et « zoun »
signifie forêt. Elles sont constituées des forêts de Sakpata, Xevioso, Dan, Aydoxwèdo, Lègba,
Monlou, Hoho, Lissa etc. Ces forêts servent souvent de lieu de bénédiction ou parfois
d’intronisation des rois selon certaines localités.
Les forêts des sociétés secrètes
Ces forêts sont entretenues par des groupes d’individus unis par un pacte. Les sociétés
secrètes n’ont pas de rapport propre avec la notion de divinité ou du surnaturel. Même si
au sein de ces forêts on rencontre des pratiques proches des forêts vodoun, nous
considérons que ces « vodoun » représentent le symbole d’une alliance entre membre
d’une même organisation secrète. Il s’agit des forêts Oro, Kouvito (revenants), Zangbéto,
Masque Guèlèdè etc.
Les forêts cimetières
Elles regroupent les forêts qui cachent les tombeaux physiques ou mythiques des gens
ayant subit une mort brutale (généralement par la foudre ou noyade) ou accidentelle, les
dignitaires ou les fils d’une collectivité. Elles reçoivent des sacrifices (ou non) qui sont ceux
7
de l’ancêtre ou du défunt. Ces forêts marquent des espaces inoccupés. La disparition
éventuelle de ces forêts peut être considérée comme le symbole d’une rupture de la famille
avec ses origines, du village avec ses fondateurs.
Parcelle : C’est une subdivision de la série.
Plan d’aménagement : Document dans lequel est décrite la structuration spatiale, à
réaliser dans une période donnée, d’une forêt en fonction d’un ou de plusieurs objectifs
définis (conservation, écotourisme, production, protection, transhumance, agroforesterie,
ou autres).
Plan d’aménagement participatif : outil d’aménagement et de gestion participative
impliquant les communautés locales et les Communes dans la gestion des forêts du
domaine forestier permanent. Celles-ci sont amenées, suivant un cheminement technique,
à identifier les activités d’aménagement qui constituent réellement des priorités et à
participer directement à la gestion et à l’exploitation rationnelle des ressources forestières.
Le plan ainsi élaboré est perçu par la plupart des membres de la société comme la
meilleure alternative pour une exploration durable des ressources en question.
Plan de gestion : Document qui décrit la méthodologie à suivre, les rôles des différents
intervenants ainsi que le calendrier et les sources de financement pour réaliser le plan
d’aménagement.
Plantation : terrain recouvert d’une formation végétale à base d’arbres ou d’arbustes
plantés de mains d’homme.
Révolution : La révolution est l’âge d’exploitabilité du bois. Cet âge varie d’une essence à
une autre.
Rotation : La rotation ou cycle de coupe est la durée nécessaire à la reconstitution, après
une coupe, d’un matériel exploitable suffisant à partir du peuplement rémanent. Elle
détermine la période entre deux passages successifs sur une même parcelle.
Série agro forestière : Ce sont des parties de la forêt occupées (de manière légale ou
illégale) par les champs, les jachères, les plantations privées de diverses essences et les
habitations des paysans installées de manière illégale ou sous autorisation. Elle comprend
donc :
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Une sous série de cultures ou portion du domaine forestier où les populations
exercent illégalement ou sous autorisation les activités agricoles ;
Et une sous série d’habitation regroupant les parties du domaine classé ou sont
installées les habitations définitives ou semi définitives de superficie supérieure à
1ha. Leur nombre est si important qu’il n’est plus envisageable de les déplacer.
Série de production : Une partie de la forêt sacrée devant bénéficier des activités de
reboisement en plein. Les gestionnaires ou autres personnes autorisées peuvent y prélever
des produits forestiers pour la consommation locale et non à but commercial.
Série de protection : Dans le cas du présent PAGS, la série de protection sous entend la
protection uniquement du noyau de la FS de toutes sortes de prélèvement de produits
forestiers. Mais, on peut y faire des activités d’enrichissement. C’est l’espace sensible dont
la dégradation causerait des dangers à la sacralisation de la forêt et qui joue le rôle de
protection ou de maintien de la diversité biologique, ainsi que des ressources naturelles et
culturelles associées et gérées par des moyens efficaces (noyaux centraux).
Série de service : Dans ce cadre du présent PAPF, la série de service est une partie de la
forêt classée réservée à l’emprise des pistes et aux zones occupées par les infrastructures
socio communautaires ou d’aménagement de la forêt classée.
Village ou hameau limitrophe : village ou hameau dont les limites/frontières territoriales
sont communes aux limites de la forêt classée.
Village ou hameau riverain : sont considérés comme villages ou hameaux riverains, tous
les villages qui exercent une pression (utilisation) sur les ressources naturelles à l’intérieur
de la forêt mais qui en contrepartie doivent participer à des activités de protection de la
forêt et des ressources naturelles, ceci aussi bien à l’intérieur (plantations, surveillance,
pare-feu, feux précoces, etc.….) qu’à l’extérieur (création de pépinières, plantations dans les
terroirs,…) de la Forêt.
Zonage : Le découpage de la forêt en séries ou zones auxquelles on attribue des activités
spécifiques et les conditions d’utilisation de la forêt dans chacune d’elles. Le zonage permet
de planifier dans l’espace les objectifs de l’aménagement.
Zones de parcours par le bétail : Zones de forêt ouvertes au parcours des troupeaux
transhumants pour les besoins de pâturage ou pour aller à des points d’eau.
9
Zone périphérique : Zone en dehors de la Forêt Classée et qui englobe les terroirs de tous
les villages et hameaux riverains de la forêt.
Zone tampon : L’article11 de la loi2002-016 du 18 octobre 2004 portant régime de la
faune en République du Bénin défini la zone tampon comme la bande du domaine forestier
protégé qui ceinture les aires protégées.
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SYNTHESE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE UTILISEE
La démarche suivie dans le cadre de l’élaboration de ce PAGS a été systématique,
participative et itérative. Elle est axée sur quatre principales étapes que sont :
1- Préparation
2- Collecte de données et synthèse documentaire
3- Organisation de l’atelier communale d’élaboration du PAGS
4- Restitution et validation
A chacune de ces étapes, différentes méthodes et outils de collecte de données, d’analyse,
de planification et de programmation ont été utilisés. On peut citer entre autres : des
entretiens structurés ou semi-structurés individuels et en focus groups, des travaux de
groupes, des séances en plénière, l’arbre des problèmes, l’analyse systémique, etc.
Préparation.
Le démarrage du processus a été précédé par une formation sur la démarche
méthodologique de réalisation des PAGS, organisée par le PIFSAP à Adjohoun du 14 au 18
mai 2012, Cette formation a été organisée au profit des représentants des gestionnaires des
forêts sacrées, des autorités communales, des services techniques, des responsables
communaux de l’administration forestière et des ONG prestataires. En suite un calendrier
des missions d’élaboration des PAGS est établi et a permis de prendre rendez-vous avec les
autorités communales de Zangnanado, le Chef d’Arrondissement (CA) de Banamè.
Aussi une séance de planification de la mission a été faite à la mairie de Zangnanado, avec
les gestionnaires, les élus locaux, quelques agents de la mairie et les agents de
l’administration forestière déconcentrée.
Collecte de données et synthèse documentaire
C’est la phase active d’élaboration du document. Elle a consisté à une synthèse
documentaire sur la connaissance du milieu physique et humain de la commune de
Zangnanado . Ensuite, la séance de collecte de données auprès des gestionnaires a pu être
organisée dans le village de Gbatèzounmè. Une analyse participative est faite des données
ainsi recueillies permettant d’aboutir sur les objectifs de l’aménagement et les approches
de solutions pour une meilleure protection et conservation des ressources de la forêt
11
sacrée. Enfin le dispositif organisationnel à mettre en place pour une gestion efficace de la
Forêt est discuté et constitué.
Organisation de l’atelier d’élaboration du PAGS
Avec l’appui technique des consultants de SETEM, les gestionnaires ont pu :
- Identifier les ressources de la forêt sacrée, les types d’usage, les usagers, les
problèmes qui s’y posent, les causes et les approches de solution.
- Définir les objectifs de l’aménagement, ainsi que les enjeux
- Identifier les activités potentielles et définir les coûts
- Planification des activités
- Identification des sources de financement
- Définition des séries
- Définition des règles de gestion
- Etc.
Restitution et validation.
Une restitution des résultats des travaux de l’atelier d’élaboration du PAGS est faite en
assemblée générale des gestionnaires et autres parties prenantes de la gestion de la forêt
sacrée. Un représentant des participants à l’atelier présentent les activités planifiées, les
coûts, le zonage de la forêt sacrée, etc.
Ensuite, les amendements, suggestions et observations des participants à la restitution sont
recueillis par les experts, pour être pris en compte avant la validation à la mairie de
Zangnanado du document de PAGS.
Le schéma ci-dessous, fait la synthèse de la démarche.
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LES GRANDES ETAPES DE LA MISSION
Rencontre d'échanges, de mobilisation des acteurs et de planification de la mission
Organisation d’AG de collecte de données auprès des gestionnaires de chaque FS. (Historique de la FS, les ressources disponibles, les problèmes liés à chaque ressource, identification des acteurs liés à chaque ressources, les usages de la ressources, la structuration
Organisation des activités techniques d'élaboration du PAGS (Analyse des fonctionnements et dysfonctionnements du systèmes d’exploitation des ressources de la FS, les problèmes liés à chaque ressource et les causes, les usages et les acteurs, analyser les enjeux de la FS, identifier les objectifs de l’aménagement, les activités, planifier les activités et les résultats, faire la planification des activités sur cinq ans, définir le coût de chaque activité et sortir le budget, Faire le zonage, etc. )
Organisation de séances de restitution du contenu du PAGS aux acteurs et collecte de données complémentaires (Choix du lieu de la restitution, procéder à la restitution et prise de note des amendements et observations)
Intégrations des observations et amendement, rédaction et validation du PAGS de la Forêt sacrée (Rédaction du rapport suivant le plan donné par PIFSAP)
13
RESUME DU PLAN Les forêts sacrées sont des écosystèmes de petite superficie qui sont des lieux par
excellence de conservation de la diversité biologique.
Située dans le village de Gbatèzounmè dans l’arrondissement de Banamè, la forêt sacrée de
Agonzoun est à une distance de 21,2 km de la mairie de Zangnanado suivant l’itinéraire
Zangnanado-Don tan-Banamè. Elle est accessible en toute saison par une piste carrossable.
La ruelle qui mène vers l’entrée de la forêt se trouve aujourd’hui dans un état de
dégradation avancé sur une distance d’environ 700 mètres due à l’érosion pluviale.
Cette forêt est dans un environnement de culture et de plantation. D’une superficie de 54ha
79a 87ca (547987.5000 m2), elle est un écosystème appartenant à la zone agro-écologique
cotonnière du Centre-Bénin.
Quelle que soit la diversité de leurs origines et les mythologies dont elles se réclament, les
forêts sacrées se sont révélées comme un outil important de conservation durable de la
biodiversité.
Malheureusement, le pouvoir de la chefferie traditionnelle et des prêtres des divinités
présentes dans ces forêts ont considérablement baissé de sorte que les forêts sacrées sont,
depuis quelques années d’ne manière ou d’une autre, soumises à une dégradation sévère
Les facteurs potentiels qui participent à cette dégradation sont :
La destruction des gros arbres, perte de la biodiversité ;
L’extension des champs riverains à la forêt sacrée;
Les feux de végétation tardifs ;
Etc.
Le présent Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifié (PAGS) de la forêt sacrée de
Agonzoun, initié par le Projet d’Intégration des forêts Sacrées aux Aires Protégées
(PIFSAP), reste un nouveau outil de décision qui aidera à inverser cette tendance de
dégradation.
En effet, ce plan est le résultat d’une démarche participative, prenant en compte la majorité
des aspirations profondes des gestionnaires de la forêt sacrée. Il est élaboré sur la base du
diagnostic et de l’analyse des outils socio-économiques et technique en tenant compte de
l’objectif de l’aménagement de la FS.
14
Les ressources disponibles dans la FS sont : les gros arbres, les animaux comme le guib, les
reptiles, les escargots, les oiseaux, les agoutis, les rats, etc. et les divinités. Le principal
objectif assigné à la forêt sacrée de Agonzoun est la conservation intégrale de ce
patrimoine légué par les ancêtres.
Les activités planifiées à ce titre sont :
La réalisation des travaux de reboisement en plein ;
La réalisation d’un pare-feu de 15 à 20 m de large puis entretenu chaque année ;
La réalisation dans la mesure du possible des poteaux avec barbelets pour délimiter
la FS ;
Elaborer et mettre en œuvre d'un plan d'IEC ;
Elaborer et mettre en œuvre d'un plan de renforcement de capacité au profit des
membres du CLGFS ;
L’aménagement de la piste d’accès sur un linéaire de 1Km ;
La promotion des activités alternatives génératrices de revenus au profit des
chasseurs et ouvriers de bois du village ;
Pour réaliser toutes ces activités un budget prévisionnel de 27.550.000 F cfa devra être
mobilisé. Les potentielles sources de financement identifiées sont la Mairie, le PIFSAP, les
bénéficiaires et autres partenaires.
La mise en œuvre de ces activités sera conduit par le Comité Local de Gestion de la Forêt
Sacrée, composée de :
Président : KOSSOU Roger
Secrétaire en charge de l’organisation, de l’information et de la formation :
GOUMABOU Valentin
Trésorier : HOUNGBEME Gaston
Responsable chargé des activités d’aménagement forestier : YEHOUNME Fulbert
Responsable chargé des activités culturelles et cultuelles : ATINDEOU Joseph
Il urge de rappeler que ce plan, bien que servant de guide pour toutes les actions à mener
dans la forêt sacrée, reste flexible pour faciliter en cas de besoin, les éventuels arbitrages
que nécessiterait sa mise en œuvre, laquelle reste un défi à relever par tous les acteurs
impliqués.
15
SOMMAIRE AVANT PROPOS/REMERCIEMENTS ......................................................................................................... 2
SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................................ 4
QUELQUES DEFINITIONS ........................................................................................................................... 5
SYNTHESE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE UTILISEE ............................................................ 10
RESUME DU PLAN ....................................................................................................................................... 13
SOMMAIRE ................................................................................................................................................. 15
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 18
1. ETAT ACTUEL DE LA FORET SACREE AGONZOUN ........................................................................... 20
1.1- Renseignements administratifs ...................................................................................................... 20
1.2. Délimitation de la FS ...................................................................................................................... 22
1.3. Historique de la forêt sacrée ........................................................................................................ 24
1.4 Le milieu humain ............................................................................................................................ 24
1.5 Analyse des enjeux que représente la FS ...................................................................................... 25
1.5.1- Enjeux écologiques ..................................................................................................................... 25
1.5.2- Enjeux socio-culturel ou cultuels .............................................................................................. 25
1.6- Evaluation des ressources de la FS ................................................................................................ 25
1.7 Degré de menace ............................................................................................................................. 28
1.7.1 Analyse du dispositif institutionnel de gestion de la FS de Agonzoun ............................. 28
2. DEFINITION DES OBJECTIFS DE L’AMENAGEMENT DE LA FS .......................................................... 31
Les Objectifs pour la forêt se résument comme suit : ........................................................................ 31
3. ZONAGE DE LA FS ........................................................................................................................... 31
4. ELABORATION DU PLAN DE GESTION DE LA FS .............................................................................. 31
4.1. ........................................................ Définition participative des résultats attendus de chaque série ................................................................................................................................................................ 31
4.2. ........................................................... Définition consensuelle des règles de gestion de chaque série ................................................................................................................................................................ 33
4.3 Définition des coûts des activités .................................................................................................. 33
4.4. Tableau synthèse du plan de gestion ............................................................................................. 33
5. DISPOSITIF DE GESTION .................................................................................................................. 35
6. ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE ............................... 36
7. ELABORATION D’UN SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN ........ 38
7.1. Indicateur et situation de référence ............................................................................................... 38
7.2- Suivi de la conservation ................................................................................................................. 38
7.3- Suivi autres activités productrices ................................................................................................ 38
16
8. ELABORATION DU COUT DE LA MISE EN ŒUVRE .......................................................................... 38
DU PLAN SIMPLE DE GESTION .................................................................................................................... 38
8.1- Evaluation des charges .................................................................................................................. 38
CONCLUSION .............................................................................................................................................. 41
ANNEXES ..................................................................................................................................................... 42
17
Liste des tableaux
Tableau 1: Caractéristiques structurales et la régénération naturelle de la forêt sacrée ..................... 26
Tableau 2: Récapitulatif des problèmes liés à chaque ressource de la FS Agonzoun ............................ 30
Tableau 3 récapitule les séries d’aménagement et les résultats attendus. ........................................... 31
Tableau 4 : Règles de gestion par série .................................................................................................. 33
Tableau 5: Plan d’action pour l’aménagement de la forêt sacrée de Agonzoun ................................... 34
Tableau 6 :Rôles des parties-prenantes ................................................................................................. 35
Tableau 7 : Point des constats et mesures correctives suggérées pour la mise en œuvre des actions
d’atténuation des impacts identifiés ................................................................................... 37
Tableau 8 : Caractéristiques structurales de la FS Agonzoun ................................................................... .
Tableau 9: COÛT DES ACTIVITES DU PLAN D’ACTION (BUDGET) DE LA FORET SACRE DE AGONZOUN 39
Liste des Figures
Figure 1 : Localisation de la FS Agonzoun dans la commune de Zangnanado ....................................... 21
Figure 2 : Limites de la FS Agonzoun ...................................................................................................... 23
18
INTRODUCTION
Le Bénin abrite un grand nombre de forêts sacrées qui font l’objet de conservation par les
communautés depuis des siècles. Selon l’inventaire mené par Sokpon et Agbo en 1999, le
Bénin compte environ 2940 forêts sacrées s’étendant sur une superficie de 18.360 ha.
Environ 70% de ces forêts sont de moins d’un hectare, 18% s’étendent sur une superficie
comprise entre 1ha et 5 ha et 12% sont plus vastes que 5 ha. Les principaux types
physionomiques qui les constituent sont les forêts semi-décidues et les forêts sèches semi-
décidues au nord et au centre du Bénin, les forêts denses et les forêts semi-humides au sud
et le long de la côte et des cours d’eau.
Certains projets et programmes forestiers ont commencé par mettre en œuvre des activités
de restauration de ces reliques de forêts dans certaines parties du Bénin.
Les forêts sacrées se sont révélées comme un outil important de conservation durable de la
biodiversité. En effet, elles constituent une sorte de pépinière sur site et des réservoirs
génétiques. Certaines espèces de faune et de flore retrouvées dans les forêts sacrées ou
dans leurs voisinages sont des espèces menacées et/ou en danger. Entre autres éléments
de biodiversité présents dans les forêts sacrées, on distingue de nombreuses plantes
médicinales, de gros arbres considérés comme sacrés, plusieurs arbres fruitiers qui attirent
l’avifaune et autres animaux sauvages.
La pertinence de la conservation des forêts sacrées ne réside pas forcément dans leur taille
mais plutôt dans leur valeur en tant que refuge pour la faune sauvage et les espèces
végétales. Leur importance potentielle en tant que forêts-reliques et en tant que jardins
botaniques pour les plantes médicinales largement utilisées au Bénin n’est plus à
démontrer.
Les principaux facteurs qui ont permis la protection effective des forêts sacrées contre
toute forme de destruction sont essentiellement la crainte des divinités que ces forêts
abritent, les rituels qui sont rattachés à ces forêts, la force de système de sanction
communautaire ainsi que leurs multiples utilités culturelles et cultuelles.
Malheureusement, le pouvoir des chefs traditionnels et des prêtres du vodoun dans ces
forêts ont considérablement baissé de sorte que les forêts sacrées sont, depuis quelques
années, soumises à l’exploitation anarchique et à d’autres facteurs de destruction. Il est
devenu impérieux de développer d’autres moyens de protection de ces forêts pour
renforcer les approches traditionnelles afin de sauvegarder et de restaurer leur potentiel
en biodiversité.
19
A ce titre, le Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans les Aires Protégées (PIFSAP) se
propose de faire intégrer un certain nombre des dites forêts dont celle d’Agonzoun dans le
système des aires protégées du Bénin. C’est un processus qui impliquera plusieurs acteurs
et entraînera une modification du niveau de prise de décision sur ces forêts et
particulièrement le renforcement progressif du privilège dont disposent les chefs de cultes
traditionnels en ce qui concerne le droit de "propriété" ou le droit de protection de ces
forêts en vue d’une gestion durable de leurs ressources.
En outre, le projet a prévu mettre en œuvre certaines activités clés comme l’élaboration de
plans de conservation des ressources naturelles de ces forêts sacrées, la création et le
maintien des institutions locales de gestion des forêts avec le mandat et la capacité de
conserver les ressources de la biodiversité des forêts sacrées, la réalisation de plantations,
le promotion de l’ethno-tourisme ou de l’éco-tourisme, la domestication et la propagation
dans des jardins d’espèces rares et précieuses, l’établissement de corridor pour une liaison
entre forêts classées et forêts sacrées, l’implantation de ceinture d’arbres autour des forêts
sacrées. Il apparaît donc que l’atteinte de ces objectifs requiert que la mise en œuvre des
activités se fonde sur un processus participatif et multi-acteurs pouvant garantir la pleine
adhésion des diverses parties prenantes.
20
1. ETAT ACTUEL DE LA FORET SACREE AGONZOUN 1.1- Renseignements administratifs
Située dans le village de Gbatèzounmè dans l’arrondissement de Banamè, la forêt sacrée,
objet de cette étude est une forêt héritée des ancêtres. La forêt, appelée FS Agonzoun est à
une distance de 21,2 km de la mairie de Zangnanado suivant l’itinéraire Zangnanado-Don
tan-Banamè. Elle est accessible en toute saison par une piste carrossable. La ruelle qui
mène vers l’entrée de la forêt se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation avancé sur
une distance d’environ 700 mètres due à l’érosion pluviale.
C’est un écosystème appartenant à la zone agro-écologique cotonnière du Centre-Bénin. La
forêt sacrée de Agonzoun, comme toute la commune est située sur le plateau de
Zangnanado, le plus petit des plateaux de la dépression de la LAMA et abrite d’importantes
ressources forestières.
La figure suivante montre la localisation de la forêt sacrée de Agonzoun.
21
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Banamè
Zigon
422000
422000
424000
424000
426000
426000
8100
00810000
8120
00812000
F sacree.shp
Forêt denseForêt galerieForêt claire et savane boiséeSavane arborée et arbustivePlantationCultures et jachèresAgglomération
Route bituméeRoute principale en terre Piste Chemin de fer
Cours d'eau permanentCours d'eau temporaire
0 0.3 0.6 0.9Km
Echelle :
DEPARTEMENT DU ZOU
COMMUNE DE ZANGNANADO
VILLAGE DE GBANAME Forêt sacrée Zigon S
N
EO
Réalisation : Daniel TOSOU, Juillet 2012
Source Image SPOT 2010
Figure 1 : Localisation de la FS Agonzoun dans la commune de Zangnanado
ARRONDISSEMENT DE BANAME VILLAGE GBATEZOUNME : FORET SACREE AGONZOUN
22
1.2. Délimitation de la FS
La forêt sacrée de Agonzoun est située dans le village Gbatèzounmè de l’arrondissement de
Banamè. Elle s’étend sur une grande superficie dont une partie occupée par les divinités.
Cette forêt est située dans un environnement de culture et de plantation. D’une superficie
de 54ha 79a 87ca (547987.5000 m2), la forêt sacrée Agonzoun est limitée au Nord par un
domaine agricole appartenant à KOSSOUHO Basile et à HOUNDENOUKON Ganhi, à l’Est par
les domaines appartenant à ADOGUIN Eugène, KOSSOUHO Marcel, KOSSOUHO Barthélémy
et GNONHOUE Joseph, au Sud par les migrants agricoles venus de Covè (AKPATCHI Victor
et TCHIKA Basile) et à l’Ouest par une forêt d’utilité publique.
La figure suivante illustre les limites de la forêt sacrée de Agonzoun
23
423400
423400
423600
423600
423800
423800
424000
424000
424200
424200
424400
424400
424600
424600
424800
424800
425000
425000
425200
425200
8100
00810000
8102
00810200
8104
00810400
8106
00810600
8108
00810800
8110
00811000
8112
00811200
8114
00811400
8116
00811600
Echelle :
0 0.2 0.4 0.6Km
LES LIMITE DE LA FORET SACREE ZIGONVILLAGE DE GBANAME
COMMUNE DE ZANGNANADO
S
N
EO
Réalisation : Daniel TOSOU, Juillet 2012
Source Image SPOT 2010
S = 54 Ha 79 a 87 ca
Figure 2 : Limites de la FS Agonzoun
ARRONDISSEMENT DE BANAME LES LIMITES DE LA FORET SACREE AGONZOUN
24
1.3. Historique de la forêt sacrée
L’histoire de la création de la forêt sacrée Agonzoun remonte de la guerre entre Adjognon,
roi de Agon et Guézo, roi d’Abomey. Le roi d’Agon fut décapité et ses deux fils en complicité
avec les femmes du roi d’Abomey ont décidé de s’enfuir avec la tête de leur père. Ainsi dans
leur fuite ils se sont arrêtés dans un village appelé Gbatèzounmè au pied d’un arbre au quel
ils accrochèrent la tête de leur père. Le lendemain, l’arbre s’est transformé en une
termitière et dès lors ce fut un endroit cher et sacré au peuple Agon, car il marque la
présence de « Agonhossou » roi de Agon, d’où le nom « Agonzoun » qui veut dire la forêt du
peuple Agon.
La forêt sacrée est sous la responsabilité du chef de culte de la divinité Agonhossou entouré
de tous autres les chefs du culte Vodoun du village, voir de l’arrondissement.
Outre la divinité agonhossou, il y a plusieurs divinités au sein de la forêt telles que le
assangni, le tohossou, le sakpata, le tohio, le nonhio, etc.
Il existerait au cœur de la forêt un arbre qui après avoir le toucher trois fois, sortent des
poulets blancs que personne ne peut attraper.
La période d’empiètement du site n’est que le jour de la fête nationale du vodoun, le 10
janvier ou à des occasions exceptionnelles de sacrifice dans la forêt sacrée.
Il fut un jour, un cultivateur venu du village Doga à la recherche de terre fertile a aménagé
une partie de la forêt pour y cultiver du maïs. Le jour de la récolte, il invita des amis à
l’aider mais à leur grande surprise ce champ de maïs est transformé en une forêt dense et
le laborieux cultivateur s’enfuit à jamais. Dès lors, les populations riveraines ont compris
que la forêt Agonzoun n’est pas une forêt comme les autres.
Il existe plusieurs interdits dans la forêt dont les plus importants se résument comme suit:
o Interdit de pratiquer la chasse dans la forêt ;
o Interdit de faire le champ dans la forêt ;
o Ne pas couper ni bois de feu, ni du bois d’œuvre dans la forêt ;
o Ne pas y couper des feuilles et plantes médicinales ;
Ces interdits permettent ainsi de protéger la forêt sacrée afin d’assurer sa conservation. .
1.4 Le milieu humain
La population de Gbatèzounmè est dominée par deux grands groupes ethniques. Elle est
majoritairement composée des Mahi qui représentent 90,5% et des Yoruba et assimilés qui
25
font 8,1%. Tout comme la commune, on y retrouve aussi trois grandes catégories de
religions: les religions chrétiennes (47,2%), les religions traditionnelles (30,5%) et l’islam
(2,8%).
La population du village Gbatèzounmè qui abrite la forêt sacrée comprend au dernier
recensement (RGPH3) réalisé en 2002, un effectif de 2069 habitants soit 5,62 % de la
population de la commune de Zangnanado.
Cette population majoritairement agricole, exerce une pression sur la forêt sacrée de part
leur activité à la recherche de terre fertiles.
Sur le plan de l’organisation sociale, on remarque que les institutions traditionnelles sont
en parfaite harmonie avec les institutions modernes mises en place par l’administration
communale. Il n’existe donc aucun conflit pouvant entraver la mise en œuvre de ce plan et
l’homogénéité linguistique constitue un atout remarquable.
De nos jours certains fidèles désacralisent les lieux sacrés, notamment les forêts et se ruent
sur les ressources forestières.
1.5 Analyse des enjeux que représente la FS
1.5.1- Enjeux écologiques
La diversité biologique de la forêt sacrée de Agonzoun est un véritable potentiel
écologique à conserver. On y dénombre 74 espèces ligneuses réparties dans 39 familles
avec une densité de 210 tiges à l’hectare. La faune aviaire est riche de six (6) espèces
réparties dans trois (03) familles, des reptiles, des batraciens et des mollusques. Il
s’agira dans ce plan d’aménagement et de gestion simplifiée de la forêt sacrée, de
mettre en place un mécanisme efficace pour les préserver.
1.5.2- Enjeux socio-culturel ou cultuels
La présence des différentes divinités dans la FS témoignent de la richesse culturelle et
cultuelle des populations riveraines.
1.6- Evaluation des ressources de la FS
La FS de Agonzoun regorge deux types de ressources : les ressources floristiques et les
ressources fauniques.
26
1.6.1 Diversité Floristique ou Végétation
La forêt sacrée de Agonzoun est une forêt dense avec des espèces ligneuses telles que : le
néré (Parkia bigblobosa), le Prosopis (Prosopis africana) ou « kaké » en fon et Anogeissus
leiocarpus appelé « Hlinhon » en fon. Il existe aussi des savanes arborées peuplées de
baobab (Adansonia digitata). Dans cette mosaïque de savanes, de jachères et de champs, on
retrouve des pieds isolés d’essences forestières comme le fromager (Ceiba pentandra), le
faux iroko (Antiaris africana), et le vrai iroko (Milicia excelsa). Ces essences constituent les
indices des formations forestières anciennes réduites à l’état d’îlots de forêts sacrées.
Selon les résultats d’inventaire (PIFSAP, 2012), C’est une forêt dense à Milletia thonningii,
Celtis prantlii, Ceiba pentandra, Anogeisus leiocarpa et Rothmania urcelliformis
Le tableau 1 présente les Caractéristiques structurales et la régénération naturelle de la
forêt sacrée.
Tableau 1: Caractéristiques structurales et la régénération naturelle de la forêt sacrée Caractéristiques structurales
Forêt sacrée Agonzoun
Composition floristique - richesse spécifique 74espèces ligneuses ; - 25 espèces (dbh ≥ 10 cm );
Diversité des familles - 39 familles - richesse spécifique 1 à 8 (rubiaceae, araceae, papilionaceae, asclepiadacea , caesalpiniaceae , Euphorbiaceae) - plus de 75 % des familles sont mono spécifiques
Profils structuraux (dbh≥10 cm)
- strate arborée supérieure à 15 m (Albizia glaberrima, Ceiba pentandra) - strate sous arborée/ arbustive de 4 à 10 m : espèces de la strate haute mais dominées par, Hildegardia barteri, Lannea barteri ; Pterocarpus erinaceus
Densité du peuplement - 210 tiges /ha ; - espèces à effectifs plus élevés : Hildegardia barteri, Lannea barteri ; Pterocarpus erinaceus
Régénération naturelle -27 espèces, 354 plantules, gaulis et perchis ; Holarrhena floribunda, Anogeissus leiocarpa, Antiaris toxicaria Ont une régénération plus active et une contribution importante
Source : résultats d’inventaire (PIFSAP, 2012)
27
1.6.2 Diversité faunique
Elle est faite de :
Mammifères : La diversité est dominée par Tantale (Chlorocebus aethiops tantalus), patas
(Erythrocebus patas), mona (Cercopithecus mona), guib harnaché (Tragelaphus scriptus),
sitatunga (Tragelaphus spekei), potamochère (Potamochoerus porcus), aulacode
(Crocodylus niloticus), varan (Varanus niloticus), loutre, mangouste (Crossarchus obscurus),
genette (Genetta genetta), python de séba (Python sebae), naja (Naja melanoleuca, Naja
nigricollis), vipère (Bitis arietans), écureuil (Xerus erythropus)
Faune aviaire : Elle est riche de six (6) espèces réparties dans trois (03) familles recensées
aux abords immédiats et dans la forêt sacrée). Toutes les familles ont une contribution
respective de deux espèces chacune. Aucune espèce migratrice n’a été recensée ni dans la
forêt sacrée ni aux abords immédiats.
Reptiles : La diversité des reptiles est dominée par la présence des serpents comme le
Naja (Naja nigricaulis), les pythons (Python sebae, Python royal), la vipère (Bitis arietans),
Les couleuvres brune et verte ont été signalées. On y rencontre aussi d’autres reptiles
comme le varan d’eau (Varanus niloticus), le crocodile nain (Osteolemus sp) des
margoullarts (Agama spp) et des salamandres et des caméléons (Chamaeleo spp).etc.
Les varans (Varanus spp) et les caméléons (Chamaeleo spp) comme la plupart des autres
espèces rencontrées dans les forêts sacrées sont des espèces ménacées.
Les forêts sacrées sont donc des refuges pour ces espèces. sont des espèces ménacées..
Batraciens : Ils sont dominés par des Crapauds (Buffo regularis) et des grenouilles
(Discoglossus rostratus et des rainettes
Ichtyofaune : Du fait de la contiguïté de la forêt sacrée avec le marécage, la diversité des
poissons serait composée en partie d’espèces rencontrées dans le marécage. Elle est
dominée par des poissons chats (Clarias et Chrysistys Proptopterus, Malapterirus
electricus), et les ciclidés (Tilapia, Hemichromis) etc.
Mollusque : gastéropodes : escargot géant, (Achatina, spp) et des limaces
Entomofaune: Elle est assez diversifiée 27 espèces avec une plus grande représentation
des Orthoptères /Caélifères (Atractomorpha sp. Grillons, Aiolopus simulatix, Gastrimargus
28
africanus, Conocephalus sp, Homorocoryphus vicinus, Coccinella septempunctata, Platynaspis
ferruginea, Cylindrothorax melanocephalus Mylabri variabilis, Lagria hirta, Glischrochilus
quadrisignatus, Analeptes trifasciata, Phryneta aurocincta, Apate sp, Zoographus regalis
En dehors des ressources floristiques et fauniques, il existe la divinité qui constitue une
richesse pour la population et c’est là même réside l’originalité de la forêt. Elle est
pénétrable par une piste carrossable qui est dans un état dégradé.
1.7 Degré de menace
Selon la population la FS avec une superficie de plus de 100ha mais actuellement sa
délimitation a donné une superficie de 54ha 79a 87ca. Cette réduction est due à son
exploitation abusive et la pénétration des espaces de culture. On constate que les
propriétaires des champs voisins à la FS étendent peu à peu leur champ à la recherche de
terre agricoles plus fertiles.
Les espèces fauniques qui restent encore ne sont que des reptiles, les mollusques, les
oiseaux et des petits gibiers contrairement dans le passé où l’on rencontre les animaux
sauvages comme les antilopes, les lions, etc.
Tous ces grands animaux ont disparu à cause de la chasse abusive qui se faisait dans la
forêt.
1.7.1 Analyse du dispositif institutionnel de gestion de la FS de Agonzoun
La gestion de la forêt sacrée de Agonzoun, située dans le village de Gbatèzounmè n’ est pas
axée sur une organisation formelle. Seuls les chefs de cultes des différentes divinités qui
s’y trouvent à leur tête le chef de la divinité Agonhossou veillent sur la forêt.
En tenant compte de la structuration de l’organisation villageoise, il a été mis en place un
Comité Local de Gestion de la Forêt Sacrée (CLGFS) formel dont la composition est
présentée comme suit :
29
BUREAU DU COMITE LOCAL DE GESTION DE LA FORET SACREE
Président : KOSSOU Roger Secrétaire en charge de l’organisation, de l’information et de la formation
: GOUMABOU Valentin
Trésorier
: HOUNGBEME Gaston
Responsable chargé des activités d’aménagement forestier
: YEHOUNME Fulbert
Responsable chargé des activités culturelles et cultuelles
: ATINDEHOU Joseph
1.8 Analyse des problèmes par ressources
La forêt sacrée Agonzoun a beaucoup de ressources telles que la diversité floristique
(produits non ligneux et ligneux), la diversité faunique et la divinité.
Ces différentes ressources sont menacées vue la pression anthropique observée en
témoigne les unités d’occupations qui constituent les limites de la forêt sacrée.
Le tableau 2 montre ces ressources énumérées et les problèmes auxquels elles sont
confrontées.
Tableau 2: Récapitulatif des problèmes liés à chaque ressource de la FS Agonzoun
Ressources Usages Usagers Problèmes Causes Solutions
Bois d'œuvre ( Atigan)
Construction et Fabrication de meubles
Populations locales et Gestionnaire
Destruction progressive de la FS Disparition des animaux Rareté des pluies
Pauvreté et manque de bois
Reboisement, sanctionner davantage les exploitants, trouver autres activités génératrices de revenus aux exploitants, assurer la surveillance
espèces fauniques (oiseaux et petits gibiers)
alimentation et commercialisation
Chasseurs locaux
Raréfaction des espèces fauniques
Recherche de l'argent
Interdiction stricte de la chasse dans la FS, trouver autres activités génératrices de revenus aux chasseurs
La divinité
Adoration
Adeptes
Difficultés d’accès
Etat dégradé de la voie d’accès
Réhabilitation de la voie d’accès
Plantes médicinale
Phytothérapie (Usage des feuilles, écorces et racines de certaines espèces pour la santé)
Populations locales
disparition des espèces végétales
Mauvaise santé
faire des apports en plantes médicinales dans la FS
31
2. DEFINITION DES OBJECTIFS DE L’AMENAGEMENT DE LA FS
Les Objectifs pour la forêt se résument comme suit :
Conservation et protection : Le principal objectif assigné à la forêt
sacrée est la conservation de ce patrimoine légué par les ancêtres.
3. ZONAGE DE LA FS La forêt sacrée comprend deux séries à savoir la série de conservation/protection et celle
de production.
La série de conservation concerne la protection du noyau central actuellement, soit 24ha
79a 87ca.
4. ELABORATION DU PLAN DE GESTION DE LA FS 4.1. Définition participative des résultats attendus de chaque série
Tableau 3 récapitule les séries d’aménagement et les résultats attendus.
Série Objectifs Résultats attendus Activités
Protection / conservation
Sécuriser la forêt dense de la
forêt sacrée par des activités d’enrichissement et d’IEC;
Sécuriser les espèces fauniques de la FS
Une campagne d’information de sensibilisation est
organisée au profit des personnes riveraines à la forêt ;
Un mécanisme de protection de la forêt sacrée est défini de façon participative avec la population
Un système de sécurisation des espèces fauniques de la forêt sacrée est clairement élaboré.
Les activités de reconversion des chasseurs et autres exploitants sont identifiées et appuyées.
Elaboration d'un plan de sensibilisation à l'endroit des populations
Réalisation de pare feu
Réalisation des poteaux entourés de barbelets
Promotion des AaGR
33
4.2. Définition consensuelle des règles de gestion de chaque série
Les règles de gestion de la série de protection restent en cohérence avec les interdictions par rapport à l’usage des ressources de la forêt sacrée
Tableau 4 : Règles de gestion par série Type de série Superficie
(ha, a et ca) Règles de gestion
Protection /conservation
24ha 79a 87ca Eviter les prélèvements de ressources faunique ; Eviter de labourer aux alentours de la FS; Interdiction de certaines pratiques : chasse ou collecte de produits ligneux et non ligneux. Enrichissement des trouées ou des zones d’exploitation frauduleuse avec des essences autochtones Enrichissement, (Milicia 10.000 plants écartement 10x10 ; Khaya senegalensis 5.000 plants) écartement de 10x10 Plantation Cesalpinia bonduc 10000 plants écartement 10x10 Plantation de diverses essences (20000) à écartement de 5x5 la troisième année et le Khaya senegalensis pour la bordure périmétrale; essence, nombre à introduire et écartement, superficie à enrichir par an) ; Par exemple Khaya senegalensis, Milicia excelsa, Caesalpinia bonduc, Gmelina arborea Entretien des plants, protection contre les feux (ouverture de pare feux, allumage des feux de renvoi) , Surveillance contre les feux ; Prélèvement des plantes médicinales sur demande et accompagné par un fidèle désigné par le chef de culte.
4.3 Définition des coûts des activités
Les coûts prévisionnels de mise en œuvre du plan sont estimés en tenant compte des prix
sur le marché local. Les charges liées aux reboisements concernent l’acquisition des plants
à raison de 500F/plants pout toutes espèces confondues.
Les coûts des infrastructures sont fixés en se basant sur les réalisations antérieures et ceux
liés aux renforcements de capacité et l’appui aux promoteurs ont été faits sur forfaits.
Au total, il faut mobiliser environ 27.550.000 F Cfa pour conduire les activités
d’aménagement prévues. Signalons que les coûts estimés sont pour mémoire.
4.4. Tableau synthèse du plan de gestion
Tableau 5: Plan d’action pour l’aménagement de la forêt sacrée de Agonzoun
N° Résultats Activités et sous-activité Indicateurs Période
Responsable Partenaire A1 A2 A3 A4 A5 1
L'intégrité physique de la FS de Agonzoun est
retrouvée
Faire le Reboisement Environ 80.000plants: espèces locales X X X X Population
/CLGFS Commune/ PIFSAP
Réaliser le pare-feu 15 à 20 métres de large le long de la FS X X X
X Population/CLGFS Commune/ PIFSAP
Faire la délimitation de la forêt sacrée avec des matériaux définitifs
planter de gros arbres tout autour de la FS X X X X Population/CLGFS Commune/ PIFSAP
Grosses bornes X PIFSAP Commune
2
Renforcement des capacités
organisationnelles et techniques du comité de gestion de la FS de Agonzoun est assuré
Formation des membres du comité de Gestion de la FS
thèmes: Gestion durable de la FS, technique de reboisement
X X PIFSAP/ CLGFS Commune
Elaboration d'un plan de sensibilisation à l'endroit des populations
plusieurs séances d'IEC sont organisées X X X X X CLGFS/Population PIFSAP/commune
3 les AGR sont promues et appuyées promotion de l'élévage des
volailles
10 chasseurs, 20 ouvriers de bois X X X
Promoteurs
PIFSAP
promotion de l'élévage des porcs
10 chasseurs, 20 ouvriers de bois X X X
promotion de l'élévage des lapins
10 chasseurs, 20 ouvriers de bois X X X
commerce de petits divers 10 femmes X X X octroi de crédits agricoles 20 agriculteurs X X
35
5. DISPOSITIF DE GESTION Dans la forêt sacrée de Agonzoun, l’exploitation du bois est interdite par les chefs de culte.
L’aspiration des gestionnaires est de poursuivre cette interdiction dans le plan actuel
d’aménagement et de gestion de la FS toute forme d’exploitation aussi bien des produits
ligneux et on ligneux. L’objectif ici est de conserver véritablement la forêt car l’enjeu est
purement écologique.
Les différentes parties prenantes dans la mise en œuvre du PAGS de la Forêt Sacrée et leurs
rôles sont présentées dans le tableau ci- dessous
Tableau 6 : Rôles des parties-prenantes
5.1. Gestion des Produits Forestiers
Les produits ligneux
L’exploitation forestière portant sur les produits ligneux est interdite.
Les produits forestiers non ligneux
Le Comité de Local Gestion de la FS assurera la gestion des plantes médicinales et autres
produits forestiers non ligneux de la Forêt Sacrée.
Partie prenante
Rôles
Pendant la durée d'application de l'aménagement
Conservateurs ou CGLFS
Veillez à la réglementation des prélèvements et aux interdictions de toutes d’exploitations frauduleuses et anarchiques des ressources.
Veillez au paiement et l’utilisation efficiente des fonds issus de l’exploitation des ressources non ligneuses.
Commune Appui financier et matériel et échange avec les conservateurs pour assurer la conservation durable de la forêt
Populations Se conformer aux règles fixées par le conservateur et participer à la surveillance de la forêt pour une meilleure gestion.
PIFSAP Appui technique, financier. Conseils, et interventions s’il le faut.
36
6. ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
Les éléments du plan d’aménagement de la FS de Agonzoun pour lesquels un plan de
gestion environnementale et sociale est nécessaire sont respectivement :
1. Restauration du couvert végétal ;
2. Renforcement de capacité et sensibilisation en vue d’un changement de
comportement pour une bonne gestion de la FS ;
3. Développement des AaGR ;
Tableau 7 : Point des constats et mesures correctives suggérées pour la mise en œuvre des actions d’atténuation des impacts identifiés
Activités Types d'Impacts Mesures de renforcement et/ou d'atténuation
Responsables de l'exécution
Responsables du suivi
Indicateurs de suivi
Réalisation
des activités
de
reboisement
Amélioration de la diversité
floristique de la forêt sacrée
Restauration du couvert
végétal
Restauration du potentiel
forestier de la forêt sacrée
Tenir compte des espèces locales dans les
plants pour le reboisement
Entretenir les plants
CCSI/ PIFSAP CGLFS Les espèces locales sont disponibles
dans la FS
Renforcement
de capacité et
sensibilisation
Développement de
comportements favorables à la
protection de la FS
Elaborer un plan d’IEC et de formation CCSI/ PIFSAP CGLFS Dix thèmes d’IEC et de formation
sont développés et mis en œuvre
Appui à la
réalisation
des AaGR
Amélioration des revenus des
promoteurs identifiés Appui techniques et financiers aux
promoteurs
CCSI/ PIFSAP CGLFS Changement de comportement vis-
à-vis des activités de destruction de
la FS
38
7. ELABORATION D’UN SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN
7.1. Indicateur et situation de référence
Selon les autorités locales, la forêt sacrée de Agonzoun couvre une superficie 54ha 79a
87ca. C’est une forêt dense constituée de Milletia thonningii, Celtis prantlii, Ceiba
pentandra, Anogeisus leiocarpa et Rothmania urcelliformis
Elle est caractérisée par 74espèces ligneuses qui constitue une richesse spécifique répartie
en 39 familles. La densité de la forêt est de 210 tiges /ha et les espèces à effectifs plus
élevés sont Hildegardia barteri, Lannea barteri et Pterocarpus erinaceus. Les epèces comme
Holarrhena floribunda, Anogeissus leiocarpa, Antiaris toxicaria Ont une régénération plus
active et une contribution importante
Au niveau de cette forêt sacrée, il n’existe pas un comité local formel pour assurer sa
gestion durable.
7.2- Suivi de la conservation
Une prévision de reboisement en plein et une délimitation de la FS est projetée, soit au
total 80.000 plants proposés. Aussi, 15 à 20 mètres de large pour la réalisation du pare-feu
aux alentours de la FS chaque année et la clôture de la FS en matériaux définitifs
notamment les grillages ou les fils de fer barbelés. Ces indicateurs mis en cohérence avec la
Matrice de Planification des Actions (MPA) serviront de repère pour le suivi de la
conservation qui sera assuré par le CLGFS et les conservateurs tels que le roi et le chef de
culte.
7.3- Suivi autres activités productrices
Il est essentiellement lié à la définition et la mise en œuvre d’un plan d’IEC et de formation.
Il sera aussi question de procéder à un aménagement de la voie d’accès de la FS.
8. ELABORATION DU COUT DE LA MISE EN ŒUVRE
DU PLAN SIMPLE DE GESTION Le coût de mise en œuvre du PAGS est défini à partir des activités identifiées et projetées
dans le temps. C’est une prévision budgétaire dont les sources potentielles de financement
sont : le PIFSAP, la Mairie de Zangnanado et les communautés bénéficiaires.
8.1- Evaluation des charges
Le Tableau suivant en fait la synthèse :
Tableau 9: COÛT DES ACTIVITES DU PLAN D’ACTION (BUDGET) DE LA FORET SACRE DE AGONZOUN
N° Résultat Activités/sous activités
Intrants et /ou Indicateur
Coût des activités Répartition des coûts
A 1 A2 A3 A4 A5 Commune PIFSAP Autres partenaires
1
L'intégrité physique de la FS de Agonzoun est retrouvée
Faire le Reboisement
Environ 1.000plants/an des espèces locales
800.000 500.000 500.000 500.000 500.000 4% 95% 1%
Réalisation du pare-feu
15 à 20 mètres de large le long de la FS
2.200.000 900.000 700.000 400.000 10% 85% 5%
Faire la délimitation de la forêt sacrée avec des matériaux définitifs
planter de gros arbres tout autour de la FS
100.000 100.000 100.000 100.000 15% 75% 10%
Grosses bornes 1000.000 10% 90% 0%
2
Renforcement des capacités organisationnelles et techniques du comité de gestion de la FS de Agonzoun est assuré
Formation des membres du comité de Gestion de la FS
thèmes: Gestion durable de la FS, technique de reboisement, etc.
600.000 600.000 0% 100% 0%
Elaboration d'un plan de sensibilisation à l'endroit des populations
populations /CLGFS 90.000 90.000 90.000 90.000 90.000 30% 60% 10%
3 les AGR sont promues et appuyées
promotion de l'élevage des volailles
10 chasseurs, 20 ouvriers de bois 1.000.000 1.000.000 1.000.000 10% 90% 0%
promotion de l'élevage des porcs
10 chasseurs, 20 ouvriers de bois 2.000.000 2.000.000 2.000.000 10% 90% 0%
N° Résultat Activités/sous activités
Intrants et /ou Indicateur
Coût des activités Répartition des coûts
A 1 A2 A3 A4 A5 Commune PIFSAP Autres partenaires
promotion de l'élevage des lapins
10 chasseurs, 20 ouvriers de bois 1.500.000 1.500.000 1.500.000 10% 90% 0%
commerce de petits divers 10 femmes 500.000 500.000 10% 90% 0%
octroi de crédits agricoles 20 agriculteurs 1.500.000 1.500.000 10% 90% 0%
COÛT TOTAL 990.000 10.990.000 6090.000 8490.000 990.000 27.550.000
41
CONCLUSION La commune de Zangnanado, contrairement aux territoires voisins de Kétou, Djidja et
Dassa-Zoumè où on note la présence de forêts classées de l’Etat, n’abrite actuellement que
de rares îlots de forêts sacrées. Les forêts sacrées apparaissent aujourd’hui comme des
reliques forestières qui témoignent de l’existence passée des formations végétales dans la
zone.
Vue la pression que fait que l’homme sur son milieu naturel où il en tire tout ce qui lui est
nécessaire pour sa survie quotidienne, cause de la destruction massive des forêts, il serait
utile de veiller à leur conservation comme le cas de la FS d’Agonzoun.
La réalisation de ce PAGS notamment des séries d’aménagement proposées permettra
d’assurer l’intégrité physique de la FS Agonzoun et de le maintenir pour les générations
futures.
42
ANNEXES
43
Annexe 1 : Carte participante
44
Annexe2 : Demande de reconnaissance de la forêt sacrée de Agonzoun
45
Annexe 3 : Liste de présence
