60

PLAN rapport full version française 20/09/12 13:20 … que je suis une...Opérations des Nations Unies. Sa nomination intervient alors que Plan se prépare à lancer sa plus grande

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page1

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page2

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page3

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

4

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page4

5

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page5

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

6

Auteurs: Nous reconnaissons la diligence et la qualité du travail accompli par Education for Change et l’équipe de JakeGrout-Smith, Sophie Tanner, Clarie Postles et Helen O’Reilly, sincère gratitude à vous.

EditeursEva Iversen, Plan Bureau Régional Afrique de l’Ouest (WARO)Regis Nyamakanga, Plan Bureau Régional Afrique de l’Est et Australe (RESA)

La rédaction et la production de ce rapport ont reçu des contributions importantes de :

Alana Livesey, Gender Research –Assistante Campagne, Siége Plan International (IH )Alice Behrendt, Directrice Régionale du suivi et évaluation, Plan WAROEdith Wanjohi, Conseillère Régionale genre, Plan RESAOdette Houedakor, Conseillère Régionale genre, Plan WAROEmily Laurie, Plan International (IH)Florence Cissé, Spécialiste Régionale Média, Plan WAROGrace Ndungu, Spécialiste Régionale Web et Media Sociaux – Plan RESAGiorgiana Rosa, Policy Manager, Plan IHGodifri Mutindi, Conseiller éducation, Plan MozambiqueLili Harris, Assistante à la recherche, Plan Royaume UniLeslie VanSant, Consultante en Communication, Plan WARONathan Kennedy, Stagiaire, Plan WAROTcha Berei, Conseiller en éducation, Plan TogoYona Nestel, Conseiller Sénior en éducation, Plan Canada

Groupe ExécutifAdama Coulibaly, Directeur Régional, Plan WAROGezahegn Kebede, Directeur Régional, Plan RESAAmavi Akpamagbo, Directeur Régional Adjoint, Plan WAROLuther Anukur, Directrice Régionale Adjointe, Plan RESA

Mise en page par Polykrome-Dakar/SénégalImprimé par Polykrome-Dakar/Sénégal and Kul Graphics-Nairobi/KenyaTraduit en Français par Diversifia – Ouagadougou/Burkina Faso

ISBN: 978-92-9250-009-2

Sincères remerciements à tout le personnel des pays programme de Plan et des bureaux régionaux, ainsi qu’à toutes lespersonnes et organisations qui ont aidé à conduire la recherche dans 11 pays à travers l’Afrique, entre Novembre 2011 etMai 2012.

Merci à toutes les personnes, les communautés, et particulièrement les enfants qui ont bien voulu participer à la recherche.

Malgré tous les efforts pour garantir l’exactitude des informations contenues dans le présent document au moment del’impression, Plan ne saurait être tenu responsable en cas d’inexactitudes.

Les commentaires et opinions exprimés dans ce document ne reflètent pas nécessairement la politique officielle de Plan.

Des extraits du présent document peuvent être reproduits à des fins de recherche, de sensibilisation et d’éducation, àcondition que la source soit citée. Ce document ne peut être reproduit à d’autres fins sans l’accord préalable de Plan.

Remerciements

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page6

7

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012 A

lf B

erg

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page7

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

8

Avant-propos………………………………………………………………………...10Introduction………………………………………………….………………………13

La campagne mondiale de Plan “Parce que je suis une fille” ………….....……………………13

Le rapport………………………………………………………………………...……………………14

L’éducation des filles: un droit fondamental et un élément essentiel du développement....…14

La recherche……………………………………………………………………..……………………16

Le contexte……...…………………………………………………………………...19Le contexte politique…………………………………………………………....……………………19

L’état actuel de l’éducation des filles en Afrique……………………………..……………………20

Table des matières

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page8

9

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Quels sont les obstacles à l’accés et à la rétention des filles l’école?........25Les attitudes sexistes dans la société...……………………………………………………………25

Les coûts de l’éducation………..……………………………………………..……………………..27

Les rapports sexuels de nature transactionnelle…………………………...……………………...28

Les grossesses précoces……………………………………………………..……………………..29

Le mariage des enfants………………………………….………………….....……………………..31

Le travail des enfants…………………………………………………………..…………………….32

Les distances à parcourir pour aller à l’école………………………………..……………………..32

La qualité de l’éducation? La réalité dans les écoles…..…………………….35Les enseignants………………………………..……………………………...……………………..35

Les approches et matériels sexospécifiques………………………………...……………………..36

La violence dans les écoles…………..………………………………………..……………………37

Des défis complexes, des solutions intégrées……………..………………….41Recommandations politiques aux gouvernements nationaux………...…..45Références bibliographiques…………………………………...…………………48

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page9

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

L'année 2012 restera dans l'histoire commel'une des années les plus marquantes de la lutteau niveau mondial, contre l'inégalité des sexes,surtout en Afrique et en particulier dansl'histoire de Plan International.

2012 a été, en Afrique, une année importantepour les femmes. En avril, Joyce Banda estdevenue la toute première femme présidente duMalawi et la seconde présidente femme enexercice en Afrique. En juin, Fatou Bensouda, dela Gambie est devenue la première femmeafricaine Procureur Général de la Cour PénaleInternationale (CPI), avant cela elle était Procureuradjoint chargé de la Division des Poursuites de laCPI depuis 2004. On peut encore citer ZainabHawa Bangura de la Sierra Leone qui a éténommée en juin Représentante spéciale duSecrétaire Général des Nations Unies pour laquestion de la violence sexuelle dans les conflits.Enfin en juillet, le Dr Nkosazana Dhlamini-Zumad'Afrique du Sud est devenue la première femmePrésidente de la Commission de l'Union africaine,l’organe exécutif de l'Union africaine.

À Plan, en mars, Ellen Margrethe Løj a été lapremière femme nommée présidente duConseil International et de l'Assemblée desMembres, après avoir exercé pendant 4 ansau Libéria, en tant que Représentantespéciale du Secrétaire général des NationsUnies au Libéria et Coordonnatrice desOpérations des Nations Unies. Sa nominationintervient alors que Plan se prépare à lancersa plus grande campagne mondiale “Parceque je suis une fille”, qui vise à lutter contrel'inégalité des sexes.

La campagne “Parce que je suis une fille” dePlan est lancée le 11 octobre 2012, alors quele monde célèbre la première Journéeinternationale de la fille. Des millions de filles àtravers le monde font face à des défis énormes,tout simplement parce qu'elles sont des filles.Il s'agit notamment de la discrimination, de laviolence et du harcèlement sexuel, de niveauxélevés de pauvreté - et du manque d'éducation.La campagne “Parce que je suis une fille” dePlan aidera quatre millions de filles à obtenir uneéducation, les compétences et le soutien dont

elles ont besoin pour sortir de la pauvreté etaccéder à tout un monde de possibilités.

Cette première édition du rapport panafricain“Parce que je suis une fille” 2012 estl'aboutissement de recherches intensivesmenées dans 11 pays africains pour évaluer les«Progrès et obstacles à l'éducation des filles enAfrique.» Au cours de ses enquêtes, Plan atravaillé avec des enfants aussi bien scolarisésque non scolarisés, des parents, des éducateurs,des dirigeants et des décideurs au niveau desvillages et à l’échelle nationale, afin d'explorerce qui se cache derrière les statistiques del'éducation des filles - de la présence et del'impact des cadres stratégiques aux choix etdéfis quotidiens que rencontrent les filles, lesparents, les communautés et les enseignants,ce qui influe sur les possibilités et les capacitésd'éducation des filles. Ce rapport reflète ladétermination de Plan et son engagement àpromouvoir l'égalité de traitement ainsi que desopportunités pour les filles en Afrique.

Le rapport panafricain “Parce que je suis une fille”complète et est un sous-ensemble du rapportmondial 2012 “Parce que je suis une fille” sur lethème de l'éducation des filles, qui présentait lesdifficultés rencontrées par les filles, leurs familles,les communautés et les enseignants à traversl'Afrique, et la façon dont leur expérience del'enseignement en est influencée. Le rapportarrive à point nommé surtout maintenant que lesefforts pour parvenir à l'éducation pour tous d'icià 2015 attirent de plus en plus l’attention, toutparticulièrement en Afrique où il y a encore unlong chemin à faire pour assurer une éducationpour toutes les filles.

Un mot de remerciement doit donc êtreadressé à tous ceux qui sont à l’origine de laproduction de ce rapport.

Avant-propos

10

Adama Coulibaly,Directeur Régional, Plan,Afrique de l’Ouest

Gezahegn Kebede,Directeur Régional, Plan, Afrique de l’Est et Australe

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page10

Alf

Ber

g

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page11

Alf

Ber

g

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page12

La campagne de Plan International “Parce queje suis une fille” est une campagne de luttecontre l'inégalité des sexes, de promotion desdroits des filles et pour aider des millionsd’entre elles à sortir de la pauvreté. Partoutdans le monde, les filles sont confrontées àune double discrimination en raison de leursexe et de leur âge, les laissant au bas del'échelle sociale.

L'éducation des filles est la clé pour briser lecycle de la pauvreté et améliorer la vie des filles,des garçons et de toutes les personnes dansleurs communautés. La campagne mondiale“Parce que je suis une fille” de Plan aide quatremillions de filles à obtenir une éducation, descompétences et le soutien dont elles ont besoinpour sortir de la pauvreté et entrer dans unmonde qui leur offre des opportinutés. Voustrouverez plus d'informations sur la campagneen visitant le site:www.becauseiamagirl.org

Introduction

13

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

La campagne mondiale Parceque je suis une fille de Plan

Garçons et fillesallant à l’école – Togo

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page13

Le rapportLe rapport mondial annuel “Parce que je suisune fille” de Plan International dresse le tableaude la situation des filles dans le monde. Alorsque les femmes et les enfants sont souventreconnus comme des groupes ciblesspécifiques dans les processus de formulationdes politiques et de la planification, les droits etbesoins particuliers des filles sont souventignorés. Ces rapports fournissent des preuves,notamment les voix des filles elles-mêmes, surles raisons pour lesquelles les besoins des fillesexigent une attention particulière.

Ceci est le premier rapport panafricain “Parceque je suis une fille”, fait par le Bureau Régionalde Plan en Afrique de l’Est et Australe et leBureau Régional de l’Afrique de l'Ouest. Ilaccompagne et complète le rapport mondial“Parce que je suis une fille” 2012 surl'éducation des filles, il présente les difficultésrencontrées par les filles, leurs familles, lescommunautés et les enseignants à traversl'Afrique, et comment leur expérience del’éducation est affectée et influencée par lespolitiques, les pratiques culturelles et les valeurstraditionnelles.

L'éducation des filles : un droit fondamental et unélément essentiel dudéveloppementL'éducation est un droit humain fondamentalpour tous les enfants. Cela a été reconnu il y a60 ans dans la Déclaration Universelle desDroits de l'Homme, reconnue et acceptée parde nombreux gouvernements à travers lemonde. Cependant, des millions d'enfants enAfrique, en particulier les filles, sont toujoursprivés de leur droit à l'éducation et n’ont pasla possibilité d’accéder aux connaissances,compétences et capacités nécessaires qui leur

permettraient d’être autonomes et de jouer unrôle plus égalitaire dans la société. Cetteviolation des droits fondamentaux est injusteet doit être changée.

En plus d'être un droit intrinsèque de l'homme,la recherche a toujours démontré quel'éducation, en particulier l'éducation des filles,est l'un des moyens les plus efficaces dedéveloppement, non seulement pour les filleselles-mêmes, mais également pour leursfamilles, les communautés et la société engénéral. L'éducation des filles contribue àaméliorer la santé maternelle, réduire lamortalité infantile, améliorer la situationnutritionnelle des ménages, et augmenter laforce de travail potentielle et les possibilités decroissance économique.1 Surmonter lesobstacles à l'éducation des filles est doncessentiel pour s'attaquer aux causes profondesde la pauvreté.

Alors, pourquoi en Afrique les filles sont toujoursmoins nombreuses que les garçons à êtreinscrites et à rester à l'école?2 Pourquoi dans 47sur 54 pays africains, les filles ont moins de 50%de chances d’accéder au niveau secondaire? Etpourquoi, bien qu’étant à l'école, les fillescontinuent d'être victimes de discrimination etde violence, qui menacent de miner le pouvoirtransformateur de l'éducation qu'elles reçoivent?

L’objectif de Plan est de faire en sorte que lesfilles s'inscrivent et reçoivent au moins 9 ansd'enseignement de qualité dans unenvironnement communautaire sûr et favorable,afin qu’elles acquiérent les compétences dontelles ont besoin pour mener une vie saine etproductive. Comme le montre la Théorie duChangement “Parce que je suis une fille”, cecirequiert qu’on se concentre sur la manière desurmonter les obstacles à l’éducation des filles,et d’autonomiser les filles en développant leursqualités et leurs capacités:

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

14

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page14

15

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Théorie du Changement “Parce que je suis une fille”

Les Principaux Responsables Responsables pourparvenir à des changements dans l’appui

institutionnel pour le droit des filles (lois, politiques, services)

Les Garants de la Moralité pour obtenir l’appui desfamilles et de la communauté en faveur du droitdes filles (structures sociales dans lesquelles

les familles et les communautés agissent)

Les Titulaires de Droits pour obtenir desaméliorations dans la vie des filles

(position sociale et condition des filles)

Sous thème 1(Résultat) Les filles sont

scolarisées et achèvent desétudes primaires et

secondaires de qualité dansun environnement

communautaire sûr etfavorable.

Sous thème 1(Résultat) Les filles ont dutemps et de l'espace pour

devenir des citoyennesactives et pour développer

des réseaux sociaux desécurité et des

compétences de vie

Surmonter les barrières

Santé desadolescentes(grossesse)

Violencesexiste danset autour des

écoles

Les normessexospécifiquesnéfastes à la

maison etdans la

communauté

Le manquede bases

d'apprentissageprécoce

(certificats denaissance)

AtoutsMatériels(manuelsscolaires)

AtoutsFinanciers(formation

professionnelle)

Actifssociaux

(espacessécurisés etréseaux de

pairs)

QualitésPersonnelles(compétences

de vie)

Scolarisationformelle

Scolarisationnon

formelle

Acquérir des atouts

Groupescibles et

dimensionsdu

changement

ImpactLes filles sont

habilitées à jouir deleurs droits: elles

ont augmentéleurs compétencesfinancières et leurs

bienséconomiques ; leurposition sociale et

leur valeur sontreconnues dans la

société

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page15

La rechercheCe rapport s'appuie sur des enquêtes menéespar Plan, de novembre 2011 à mai 2012, dans11 pays d'Afrique subsaharienne: l'Éthiopie, leGhana, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Libéria, leMalawi, le Mali, le Sénégal, le Togo, l’Ougandaet le Zimbabwe. En travaillant avec les enfantsà la fois dans et en dehors de l'école, avec lesparents, les éducateurs, les dirigeants et lesdécideurs au niveau des villages et au niveaunational, cette recherche explore ce qui secache derrière les statistiques sur l'éducationdes filles: de la présence et de l'impact descadres stratégiques aux choix et défisquotidiens que rencontrent les filles, lesparents, les communautés et les enseignants,qui influent sur les possibilités d'éducation etles capacités des filles.

La recherche s'est déroulée sur 2-3 sites derecherche sélectionnés dans chaque pays.Ceux-ci couvrent à la fois les zones urbaines etles zones rurales, ainsi que les niveaux élevés,moyens et faibles de performance au coursde la scolarisation et de la progression auxniveaux primaire et secondaire. Les donnéesquantitatives et qualitatives ont été recueilliesà partir de ces sites en utilisant un éventail deméthodes :3

• Des entretiens approfondis avec 169informateurs clés à l’échelle nationale, localeet du district

• 142 groupes de discussion avec des groupesséparés de parents, pères et mères ainsi quegarçons et filles dans et hors de l'école

• Des questionnaires structurés soumis à 1922parents / chefs de ménages et 1911 enfants

• 15 études de cas approfondies avec des fillesdifférentes, à la fois dans et hors de l'école.

16

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Une petite fille au pré-scolaire – Togo

Sig

rid S

pinn

ox

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page16

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012 A

lf B

erg

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page17

Alf

Ber

g

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page18

Le contexte politiqueLe droit à l'éducation est inscrit dans les traitésinternationaux des droits de l'homme, et desengagements sur l'éducation des filles ont étépris dans un certain nombre d’accords et decadres internationaux et régionaux ratifiés parla majorité des états africains.

De nombreux états africains ont mis en placedes politiques nationales pour tenir leursengagements à l'égard de l’éducation desfilles dans ces cadres internationaux etrégionaux. Les politiques visant à rendrel'éducation primaire universelle et à supprimerles frais de scolarité sont courantes à traversle continent. Dans certains cas, l'éducationdes filles a été explicitement abordée dansdes politiques distinctes, telles que la Politiqued’Égalité des Sexes du Kenya en matièred'Éducation ainsi que la Politique Nationale duLiberia sur l'Éducation des Filles.

Malgré l'existence de telles politiques, lesenquêtes de Plan montrent que la sensibilisationdu public aux politiques et initiativesgouvernementales à l’égard de l'éducation desfilles demeure très faible. Au Ghana, seulement30% des parents interrogés étaient conscientsdes efforts du gouvernement pour soutenir

l'éducation secondaire des filles, tandis qu’auLibéria seulement 51% des parents étaient aucourant des politiques éducatives dugouvernement et des initiatives relatives auxfilles.4 Ceci a un impact inévitable sur l'efficacitédes politiques, en particulier là où les valeursfortement enracinées dans la communautéentrent en conflit avec les déclarations depolitique, comme sur la réadmission desécolières enceintes après l'accouchement.

Il y a également des inquiétudes tenaces sur lacapacité des gouvernements, à tous lesniveaux, à faire connaître, mettre en œuvre etsuivre les politiques en matière d'éducation.L'insuffisance des ressources est souvent citéepar les parties prenantes clés comme étant undéfi majeur expliquant cette situation.5

19

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Traités/engagements

Traités internationauxrelatifs aux droits del'homme comprenant ledroit fondamental àl'éducation

• La Convention des Nations Unies Relatives aux Droits del’Enfant (1989)

• Le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociauxet Culturels (1966)

• La Convention sur l’Élimination de Toutes les Formes deDiscrimination à l’Égard des Femmes (1979)

Engagementsinternationaux pourl'éducation des filles

• La Plateforme d’Action de Pékin (1995) • Le Cadre d’Action de Dakar pour l’Éducation pour Tous (EPT) (2000) • Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) (2000)

Engagements régionauxafricains essentiels pourl’éducation des filles

• La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (1986)• La Charte Africaine des Droits et du Bien-Être de l’Enfant (1999)• La Deuxième Décennie de l’Éducation pour l’Afrique (2006-2015)• Les Recommandations Issues des Conférences des Ministres de

l’Éducation de la CEDEAO (2002, 2004 et 2009)• La Conférence de l’ADEA avec les Ministres Africains de l’Éducation,

les agences de développement internationales, les chercheurs et lesexperts de l’éducation (2008)

Le contexte

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page19

Des études suggèrent que ces problèmes deressources sont actuellement exacerbés pardes contraintes financières mondiales qui fontpression sur les budgets de développement àlong terme favorables aux pauvres, au profit dedécisions budgétaires de court terme axéessur la croissance.6

Au-delà des ressources de base, la faiblesse desmécanismes de suivi et d'exécution n'est passeulement un obstacle à la mise en œuvre despolitiques et des initiatives d’appui à l'éducationdes filles, elle ne permet pas non plus d'assureraux filles une protection de base contre les abuset le harcèlement dans les écoles.7

L’état actuel de l’éducation desfilles en Afrique

La petite enfanceIl a été démontré que la protection et l’éducationde la petite enfance (PEPE) ont un impactimportant sur les possibilités et les chances deréussite dans la vie de tous les enfants, mais en

particulier des filles.8 Celles qui participent à desprogrammes de PEPE sont mieux préparéespour l'école primaire et sont plus susceptiblesde poursuivre leurs études plus longtemps etd’aller plus loin dans leur éducation.9 Bien queles inscriptions en maternelle aient atteint 4,6millions en Afrique subsaharienne au cours dela dernière décennie, ce taux qui représente17% reste le plus bas dans le monde.10 L'offrepublique d'éducation pré-primaire est trèslimitée et ce sont souvent les familles les pluspauvres, qui en bénéficieraient le plus, qui sontle moins en mesure d'y accéder.11

Enseignement PrimaireAvec la suppression des frais de scolarité dansde nombreux pays, la dernière décennie aconnu une augmentation rapide du taux descolarisation primaire

En Afrique subsaharienne, il y a eu environ 52millions d’inscriptions supplémentairesd'enfants à l’école primaire de 1999 à 2008, etau cours de la même période, le nombred’inscriptions des filles à l’école primaire estpassé de 54% à 74%. Malgré ces progrès, 29millions d'enfants ne sont toujours passcolarisés dans la région, 54% d'entre eux sontdes filles.12 La probabilité d'atteindre l'éducationprimaire universelle en Afrique d'ici 2015semble donc de plus en plus compromise.

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Les politiques éducatives publiques sont encore nonappliquées, sans un soutien budgétaire adéquatpour assurer leur mise en œuvre

Un éducateur au Zimbabwe

Sig

rid S

pinn

ox

Elèves en classe – Togo

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page20

21

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Les statistiques masquent égalementd'énormes disparités nationales ; en Éthiopie,par exemple, le taux de scolarisation des fillesa fait un bond, passant de 30% à 75% en dixans, tandis que dans d'autres pays, comme leNiger et l'Érythrée, ce taux reste bien endessous de 60%.13 Seuls 16 pays d'Afriquesubsaharienne ont atteint la parité entre lessexes dans l'enseignement primaire, et 17 paysont encore un indice de parité entre les sexesinférieur à 0,9.

La situation est pire dans les pays en conflit oùsont fortement concentrées les personnes lesmoins susceptibles d'atteindre les objectifsd'Éducation pour Tous.14

Indice de Parité entre les Sexes du Taux Brutde Scolarisation à l’école primaire, 1999 - 2010 Cependant, les chiffres sur les inscriptions etla parité ont des limites pour ce qui est de nous

Afrique Centrale

Afrique Australe

Afrique de l'Ouest

0,7

0,75

0,8

0,85

0,9

0,95

1

1,05

1999 2001 2003 2005 2007 2009

Afrique de l'Est

Afrique du Nord

Indice de Parité entre les Sexes du Taux Brut deScolarisation à l’école primaire, 1999 – 2010 15

donner une image fidèle de l'éducation desfilles. Ils ne peuvent pas nous dire combien defilles sont inscrites, combien de temps ellesrestent à l’école ou ce qu’elles y apprennent.

Les données nationales agrégées cachent denombreuses inégalités au niveau local ; lesfacteurs que sont la pauvreté, la localisation,l'origine ethnique, le handicap et les troublessociaux et politiques, associés à la discrimination,entre les sexes, rendent l’accès à l'éducation peuprobable pour de nombreuses filles.À moins que ces questions, liées entre elles, nesoient identifiées et traitées directement, il seraimpossible de faire de nouveaux progrès.

Seulement 7 enfants sur 10 qui commencentl'école primaire en Afrique sub-saharienne yrestent jusqu'à la dernière année du cycle. Lesfilles sont plus susceptibles d'abandonner,avec des taux d’abandon qui atteignent 59%en Éthiopie et 57% au Libéria.17 Les tauxd'abandon sont particulièrement élevés aucours de la première année étant donné que lasuppression des frais de scolarité a entraîné uneforte augmentation du nombre d'inscriptions,ce qui crée une importante surpopulation dessalles de classe et une éducation de mauvaisequalité. Dans de nombreux pays les tauxd’abandon augmentent également avec l'âgeétant donné que les pressions économiqueset sociales auxquelles les adolescentes ainsique leurs familles sont confrontées rendent lafréquentation scolaire non durable.18

classe

8,0

6,0

4,0

2,0

0,01 2 3 4 5

Garçons filles

Taux d’abandon scolaire (%) par classe auprimaire en Afrique subsaharienne 16

Enfants qui jouentOuganda

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page21

L’enseignement secondaireL’enseignement secondaire a lieu à un âge oùles filles sont particulièrement vulnérables étantdonné qu’elles entrent dans la puberté etatteignent un âge que certaines communautésjugent approprié pour la procréation, le mariageet le travail (à l'intérieur ou à l'extérieur de lamaison). Cela réduit considérablement leurschances de rester à l'école.20 Le taux depassage du primaire au secondaire en Afriquesub-saharienne est de 62% pour les filles, maisne serait que de 32% en Tanzanie.21

Certains pays ont déployé des efforts importantspour consolider et maintenir les progrès réalisésdans l'enseignement primaire. Des politiquesuniverselles de l'enseignement secondaire ontété mises en place en Ouganda et elles ont, parexemple, contribué à l'amélioration du taux depassage des filles et de la parité dans les écolessecondaires.22

Cependant, en Afrique subsaharienne moinsd'un quart des filles en âge d’être ausecondaire y sont inscrites.23 Les taux sontplus faibles de près d'un tiers dans les paystouchés par des conflits, et l'écart de paritéentre les sexes se creuse. Dans les quelquespays disposant de données sur le nombre defilles qui terminent au moins le premier cycledu secondaire, l'ampleur du défi devientévidente: 3% au Niger, 17% au Malawi, 25%en Éthiopie et 29% en Ouganda.25

La qualité de l’enseignementL'afflux d’élèves dans les écoles primaires acréé d’énormes défis sur le plan des ressourcespour les gouvernements qui tentent de faireface à la demande d'éducation. La pression quis’en est suivie sur les écoles sous-financées eten manque d’effectifs a eu des répercussionssur la qualité de l’enseignement qu’ellespeuvent fournir. Une crise de l'apprentissage adonc éclaté dans laquelle de nombreux enfantsquittent l'école primaire sans les compétencesde base en écriture, lecture et calcul.27 EnTanzanie, 20% des élèves sortants du primairene peuvent pas lire une phrase simple.28 EnOuganda, le taux est supérieur à 25%, et auMali plus de 90% des élèves de 2e année sontincapables de lire un seul mot de texte simpleet cohérent.29

L’éducation de mauvaise qualité a un impactplus négatif sur les filles que sur les garçons.Aux examens nationaux de fin d’étudesprimaires au Kenya, 29% des filles contre 50%des garçons ont obtenu une note égale ou

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

22

Afrique subsaharienne

Burkina Faso

Niger

Tanzanie

Burundi

Guinée

Garçons Filles

7060403020100 50

Passage du primaire au secondaire (%) 19

Olli

vier

Gira

rd

Membres d’un club de jeunes appuyé par Plan dansle village de Lokogohoue dans le Couffo, Bénin

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page22

23

supérieure à la note moyenne nationale ; auRwanda, seulement 38% des candidats ayantréussi les examens du primaire étaient desfilles, et en Tanzanie 43% des filles avaientréussi contre 56% des garçons.30

L’échec aux examens de fin d’année signifiesouvent que les enfants doivent redoublerl'année scolaire. Selon les enquêtes de Planplus de 70% des filles ont déclaré avoirredoublé au moins une année au Togo, enGuinée-Bissau et au Mali, et la principaleraison de ce redoublement était l’échec auxexamens.31 Le redoublement ne reflète passeulement l'absence d'apprentissage pourl'élève, mais également l'inefficacité dusystème d'éducation - un fait contre lequel onne peut lutter efficacement compte tenu des

budgets publics limités. La recherche suggèreque le redoublement est lié aux résultatsmédiocres et qu’il a un impact négatif sur lamotivation des élèves à poursuivre leursétudes. En tant que tel, il représente souventun indicateur fort de l’abandon de l’élève.32

Ceci est particulièrement le cas pour les fillesétant donné qu’au redoublement s’ajoutentd'autres pressions sociales et économiquesqui amènent les filles à abandonner l’écolependant l'adolescence.33

Une des principales motivations de scolarisationest l'acquisition des compétences de base enlecture et en écriture et l'amélioration desperspectives de carrière.34 Il y a par conséquentd'énormes implications pour l'accès et larétention des filles à l'éducation si elles-mêmesainsi que leurs parents ne pensent pas que cetteéducation peut les aider à atteindre ces objectifs.

La situation de nombreuses filles à traversl'Afrique exige donc une attention immédiate. Ily a encore beaucoup de travail à faire juste pourparvenir à scolariser les filles. Pourtant, lesinvestissements réalisés pour améliorer l'accèsseraient vains sans des efforts parallèles pourrelever les défis auxquels les filles font facepour rester et progresser à l'école. Tous cesinvestissements et efforts dépendent à leurtour du fait que l'éducation que les fillesreçoivent à l'école soit de qualité suffisante etassez pertinente pour qu’elles puissentbénéficier de son pouvoir transformateur.

Togo

Gui

née-

Bis

sau

Mal

i

Sén

égal

Gha

na

Oug

anda

Libe

ria

01020

304050607080

Garçons FillesPourcentage de garçons et defilles déclarant avoir redoublé

au moins une fois26

Rol

and

Gei

shei

mer

Une fille lisant un livredans une écoleappuyée par PlanGuinée Bissau

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page23

Alf

Ber

g

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page24

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Les facteurs qui influencent l’accès et larétention d’une fille à l'école sont complexes etdynamiques. Les enquêtes de Plan montrentque les contraintes que constituent la pauvreté,la localisation, les stéréotypes sexuels, lesnormes sociales, les coutumes et les pratiquespréjudiciables forment toutes un réseauchangeant et interconnecté, à travers lequelles filles, leurs familles et leurs communautésdoivent quotidiennement naviguer.35 Lesélèves, les enseignants et les parents ontparticulièrement mis en évidence la manièredont la pauvreté réside au cœur de bon nombrede défis constituant une entrave à l'accès desfilles à l’éducation ainsi que l'expériencequ’elles en ont. Les pressions de la pauvretéobligent les parents à constamment prendredes décisions sur la façon d'utiliser lesressources extrêmement limitées et lameilleure façon d’offrir un avenir sûr à leurfamille. Dans le contexte de la série de facteursétudiés ci-dessous, les choix faits signifientsouvent que les opportunités des filles et leurschances dans la vie sont très limitées.36

Les attitudes sexistesdans la sociétéBon nombre des préoccupations et descontraintes dans l'éducation des filles sontenracinées dans les inégalités entre sexesprofondément ancrées. Les conceptionsancrées concernant les rôles des filles commedispensatrices de soins, mères, épouses etménagères influent sur les perceptions de lavaleur de l'éducation des filles et les choix devie et de carrière qui leur sont disponibles.37

Quels sont les obstacles à l’accès et à la rétentiondes filles à l’école?

Les États ... prennent toutes les mesuresappropriées pour abolir les coutumes et lespratiques négatives, culturelles et sociales quisont au détriment du Bien-être, de la dignité,de la croissance et du développement normalde l'enfant, en particulier... les coutumes etpratiques qui constituent une discrimination àl’égard de certains enfants, pour des raisonsde sexe ou autres raisons.

Charte Africaine des Droits

et du Bien-Être de l’Enfant (Article 21)

Les gens ont encore des préjugés surl'éducation des filles et certains parentscroient toujours que l'éducation des fillesn'a pas de valeur et qu’elles ne peuvent pasréussir même si elles sont instruites.

Un père, Éthiopie

Jeune fille qui fait lestravaux ménagers auMozambique

Pla

n

25

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page25

Le changement de ces attitudes etcomportements est l'un des plus grands défisde l'éducation des filles et également l'un desplus complexes à aborder.

Même dans les zones où il y a une réactiongénéralement positive à l'éducation des filles,il subsiste encore une tendance des parents àprivilégier l'éducation des garçons par rapportà celle des filles. Au Mali 48% des parentsinterrogés ont déclaré qu'ils allaient maintenirleurs fils à l'école plutôt que leurs filles s’ilssont obligés de faire un choix, contreseulement 28% qui ont opté pour leurs filles.Dans la région Ashanti du Ghana, 50% ontopté pour laisser leurs fils à l'école, contreseulement 10% pour les filles.38

De nombreux parents font de tels choix en sedemandant dans quelle mesure l'éducationintègre ou menace les rôles traditionnels desfilles. En Éthiopie et au Kenya, les parents ontremarqué que les hommes se sentaientmenacés par les femmes instruites et, qu’ilsétaient réticents à les épouser, exceptélorsqu'ils ont été eux-mêmes instruits.39

De même, au Mali et au Sénégal, les parentsont exprimé leurs inquiétudes que leurs fillesne se marient pas si elles restent à l'école. Ilsétaient également incertains quant auxavantages qu'ils recevraient de l'éducation deleurs filles, étant donné que les garçonsétaient destinés à être le chef de la famille età prendre soin des parents, tandis que les fillesrejoindraient une autre famille par le mariage.40

De telles attitudes et perspectives en matièrede capacités des filles et de leurs rôles sontégalement reflétées dans les perceptions queles enfants eux-mêmes ont de l'éducation. AuMali, par exemple, les filles elles-mêmesfaisaient remarquer que les garçons étaientplus susceptibles de réussir dans leurs études,car étant plus intelligents qu’elles.41

Les attitudes des deux parents et des enfantsjouent un rôle important pour déterminer si, etpour combien de temps, les filles vont aller àl'école. Souvent, ces attitudes entraventactivement l'éducation des filles plutôt que dela soutenir. Les enquêtes de Plan indiquent,toutefois, que la sensibilisation et le plaidoyerde la communauté peuvent renforcer unecompréhension accrue de la valeur del'éducation des filles, avec des parentsimpliqués et prêts à s'engager dans unediscussion sur les défis que représentel'éducation des filles.42

L’extension des possibilités et la capacité desfilles à participer à et à parler de leurs propresexpériences est un élément clé d'une telletâche. Au Ghana, en Sierra Leone, au Libéria etau Togo, le projet Girls Making Media de Plan acréé des clubs pour les filles, chacun de cesclubs était supervisé par un journaliste adulteayant reçu une formation sur les questions desdroits de l'enfant et les questions de genre. Avecl'acquisition de compétences en réseautage,médias et plaidoyer, les membres du club ont eurecours à diverses formes de médias poursensibiliser sur les questions sexospécifiques,atteignant ainsi environ 600.000 personnes parla radio nationale et la radio de la communautéet, 400.000 personnes par la télévision nationaledans les quatre pays. Il a été démontré que ceprogramme a contribué à accroître l'estime desoi et la confiance des filles, ainsi qu’à changerles attitudes des communautés environnanteset des parents, les amenant à respecter lesopinions des filles et à leur permettre departiciper aux décisions communautaires.43

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

26 Elèves auMozambique

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page26

Les coûts de l’éducation De nombreux pays à travers l'Afrique ont despolitiques nationales déclarant que l'éducationprimaire est gratuite. La réalité pour les enfantset leurs parents est, toutefois, très différente.Bien que les frais de scolarité officiels aient étésupprimés, de nombreuses écoles continuentà facturer des frais tels que les frais d’inscriptionou d’examen. Tout ceci ajouté aux coûts desuniformes, des livres, du transport, desfournitures et d’autres ‘coûts cachés’ del'éducation, fait que la scolarisation des enfantsreste un investissement financier importantpour les familles. Ces coûts augmentent encoreau niveau du secondaire où ils sont souvent 3 à5 fois plus élevés qu’au primaire.45

Ces coûts financiers ont été cités à plusieursreprises par les parents, à travers les onze paysconcernés par les enquêtes de Plan, commeétant un des principaux facteurs expliquant lefait qu’ils ne scolarisent pas leurs enfants etqu’ils ne les maintiennent pas à l’école.46

Au Libéria, par exemple, 58% des parents ontindiqué les frais de scolarité comme la raisonprincipale pour laquelle ils n’inscrivent pas leursenfants. Les frais de scolarité et les fournituresscolaires / uniformes ont également été citéscomme la principale difficulté rencontrée àl'école par 36% et 38% des enfantsrespectivement.47 Pour les parents en Guinée-Bissau, les frais de scolarité semblent être enaugmentation, 89% d’entre eux signalent queles frais d'examen ont augmenté au cours descinq dernières années et 87% notent unehausse du coût des fournitures scolaires.48

Ces charges financières affectent les famillespauvres de manière disproportionnée. Lesparents pauvres sont souvent obligés deprendre des décisions économiques difficilescomme choisir quel enfant a plus de chancesde tirer profit des investissements limités qu'ilspeuvent faire dans l'éducation.49

Que les parents soient en faveur de l'éducationdes filles ou non, l'utilité immédiate d'une fillecomme gestionnaire de foyer, sa valeur en tantqu’épouse ou de ménagère et d’autres aspectssimilaires peuvent être considérés comme plusimportants que le rendement à long terme d’uninvestissement dans son éducation.

Cet équilibre continue d’être défavorable àl'éducation des filles au niveau du secondaire oùles coûts de l'éducation augmentent en mêmetemps que les filles commencent à êtreconsidérées comme aptes au mariage, à lamaternité et au travail. En raison de cetteinteraction entre les coûts et les rôles de genre,les filles sont souvent retirées de l'école aumoment même où l'éducation peut leur fournirles compétences et les atouts essentiels à leurautonomisation au cours de la période vulnérablede l'adolescence.50

Ma préférence va aux garçons, car il n'y aaucun avantage à envoyer les filles à l'école.La plupart d'entre elles n'ont pas réussi. Ellesne vont pas au-delà de la 4e année duprimaire. C'est un gaspillage de temps etd'argent pour nous.

Un père, Ouganda

27

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Les États…en particulier, ils s’engagent à : (a)fournir un enseignement de base gratuit etobligatoire; (b) encourager le développementde l’enseignement secondaire… et le rendreprogressivement gratuit et accessible à tous.

Charte Africaine des Droits

et du Bien-Être de l’Enfant (Article 11)

À cause de la crise, nos enfants sont souventcontraints d'abandonner l'école parce quenous n'allons pas voler pour les y envoyer ;ce qui nous aide c’est que parfois si nousélevons des animaux, nous pouvons alors envendre un pour obtenir assez d’argent pourinscrire nos enfants à l’école

Une mère, Guinée-Bissau

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page27

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

28

De nombreux pays ont lancé des initiativesvisant à réduire les frais de scolarité et à allégerainsi la charge financière pour les familles. AuZimbabwe, le Module d’Aide à l'Enseignementde base (BEAM) offre une aide financière auxenfants et aux familles qui ont du mal à faire faceaux coûts de l'éducation. En collaboration avecle Fonds de Transition pour l’éducation qui fournitla papeterie et les livres aux écoles primaires etsecondaires, cette initiative a permis uneaugmentation de la scolarisation, du taux derétention à l’école et une plus grande parité.51

Des programmes de bourses pour les étudessecondaires des enfants pauvres ont égalementété mis en place au Kenya et au Malawi, lapriorité étant accordée aux filles. De tellesinitiatives ont permis d'améliorer les taux depassage des filles au secondaire, en dépit du faitque des budgets limités et des problèmes decoordination entre différents bailleurs de fondsont diminué le nombre de filles susceptiblesd'être prises en charge de cette manière.52

Dans de nombreux pays, notamment la Guinée-Bissau, le Ghana et le Mali, les programmes decantines scolaires ont également donné desrésultats positifs dans le renforcement de lascolarisation et de la rétention des garçons etdes filles à l’école.53

Les rapports sexuels denature transactionnelleIl est difficile d'évaluer précisément combiend'enfants sont impliqués dans des relationssexuelles de nature transactionnelle - l'échangede services sexuels contre de l'argent et descadeaux - toutefois les enquêtes de Plancorroborent les données d'autres étudesindiquant que c’est une pratique répandue etcommunément admise parmi les filles en âged’être scolarisées et, dans une moindre mesure,les garçons.54

La pauvreté des ménages est souvent la raisonqui amène les filles et les garçons à avoir desrelations sexuelles de nature transactionnelle;les produits de première nécessité, maisinabordables, tels que le savon, la nourriture etles vêtements étaient les principaux élémentsque 91% des filles au Ghana cherchaient às’offrir à travers ces relations ; ce chiffres’élève à 74% au Libéria.57 Les articles de luxetels que les parfums et les téléphonesportables sont également des motivationscommunes. En outre, l'utilisation de l'argentdu sexe transactionnel pour couvrir les frais descolarité et le matériel scolaire est citéecomme un facteur essentiel de ces relationspar 41% des enfants en Guinée-Bissau, 50%au Sénégal, et 24% en Ouganda. 58

Au Kenya et au Malawi, les enseignants et lesresponsables de l'éducation ont déclaré que lesrelations sexuelles transactionnelles affectaientnégativement la participation des filles à l’écoleainsi que leurs performances scolaires, car ellesavaient tendance à être plus distraites et moinscapables de se concentrer en classe.

En Ouganda, 70% des filles et 33% desgarçons qui ont déclaré qu'ils étaientsexuellement actifs ont déclaré avoir reçu descadeaux ou de l'argent en échange de faveurssexuelles, et au Mali ces chiffres atteignent78% et 64% respectivement.55

Garçons Filles

100

80

60

40

40

0

Gha

na

Gui

née-

Bis

sau

Libe

ria

Mal

i

Séné

gal

Togo

Oug

anda

Pourcentage de garçons et de fillessexuellement actifs qui ont déclaré recevoirdes cadeaux ou de l’argent en échange de

rapports sexuels56

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page28

29

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Au Liberia, 47% des parents croient que lesexe transactionnel amène les filles àabandonner l'école.60

Tous les enfants impliqués dans ces relations, eten particulier les filles, s’exposent à des risquesconsidérables et se rendent très vulnérables.

Dans la grande majorité des cas, il existe undéséquilibre important du pouvoir entre lesfilles et les hommes ou les garçons aveclesquels elles ont ces rapports, et le risque decontracter le VIH et d'autres infectionssexuellement transmissibles est élevé. Lesgrossesses précoces et non désirées en sontégalement une conséquence fréquemmentcitée, lesquelles, ajoutées aux risques pour lasanté tant de la mère que de l'enfant, sontfortement liées à l'abandon scolaire des fillesdans de nombreux pays.62

Les grossesses précocesLes grossesses précoces sont courantes enAfrique subsaharienne, avec plus de 50% desfilles et des jeunes femmes devenant mèresavant l'âge de 20 ans. Des études ont montréqu'un certain nombre de facteurs rendent lesfilles des écoles primaires et secondairesvulnérables aux grossesses précoces,notamment la pauvreté, le manque d'accès auxservices et informations sur la santé sexuelle etreproductive, la prévalence de la violence sexuelleet du sexe transactionnel, les faibles niveauxd'éducation, et le mariage des enfants.64

Les États parties s’engagent à protégerl’enfant contre toutes les formes d’exploitationsexuelle et de violence sexuelle

Convention des Nations Unies

Relative aux Droits de l’Enfant (Article 34)

Dieu m'a donné une «boutique dans moncorps » pour que je travaille avec, afin que jepuisse survivre à la pauvreté ... pourquoi nepuis-je l'utiliser pour gagner ma vie?

Une fille, Kenya

Sig

rid S

pinn

ox

Les premiers signes que les filles avaientdes relations sexuelles transactionnellesétaient le peu de concentration qu’ellesmontraient en classe ; ensuite la jeune fillese faisait renvoyer de l'école. Une fois queles filles tombent enceintes, c'est la fin deleurs études.

Un élève, Ouganda

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page29

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

30

Pour la grande majorité des écolières, lagrossesse signifie la fin de leurs chances, déjàminces, d'éducation. Au Libéria 61% desenfants ont déclaré connaître au moins unefille qui était tombée enceinte dans les deuxdernières années scolaires, et seulement 5%ont déclaré que ces filles avaient repris leursétudes.65 En Ouganda, 57% des enfants ontidentifié la grossesse comme principalecause de l'abandon scolaire chez les filles, cechiffre s’élève à 58% en Guinée-Bissau et à62% au Libéria.66 Le manque de soutien dansles écoles, les attentes et les pressionssocioculturelles de la maternité, le manque deservices de garde d’enfants, la stigmatisationet l'intimidation par les camarades ont tous étédéclarés comme étant les raisons qui rendentimprobable le retour à l’école des jeunesmères après l'accouchement.67

De nombreux pays, dont le Malawi, le Kenya,le Ghana et le Libéria, ont modifié leurlégislation et politiques afin de reconnaîtreexplicitement le droit des jeunes fillesenceintes et des jeunes mères de rester àl'école. Toutefois, ces droits juridiques etpolitiques sont rarement mis en œuvre ouappliqués au niveau local . Les enquêtes dePlan ont également trouvé des rapportsfréquents de filles enceintes qui sont forcéesde se marier avec soit le père de l'enfant soitquelqu'un d'autre, même dans les cas où lagrossesse est le résultat de relationssexuelles forcées.69

Pour de nombreux parents, envoyer leurs fillesà l'école équivaut à les exposer à des risquesplus élevés de grossesse précoce: 84% desparents au Ghana et 91% en Ouganda ontidentifié la grossesse comme un inconvénientpour l'éducation des filles, citant les «petitsamis» et les autres élèves comme les principauxauteurs des grossesses des filles.70

Les enseignants ont un rôle important à jouer àcet égard, car ils peuvent sensibiliser sur lesrisques et les conséquences d'une grossesseprécoce dans les écoles, en éduquant sur lasanté sexuelle et reproductive et en

Les États...prennent toutes les mesuresappropriées pour veiller à ce que les filles quitombent enceintes avant d’avoir achevé leuréducation aient la possibilité de la poursuivrecompte tenu de leurs aptitudes individuelles.

Charte Africaine des Droits

et du Bien-Être de l’Enfant (Article 11)

Puisque personne ne prenait soin de moi, j'aireçu de l'argent et des cadeaux deshommes; pour leur plaire, je devais avoir desrelations sexuelles avec eux. C'est commeça que je suis tombée enceinte à l'école ...au début je voulais avorter, mais enessayant j'ai failli mourir... quant à l'hommeresponsable de ma grossesse, il ne prendpas soin de moi, il ne me donne de l'argentque pour ma facture d'hôpital. Je me senstrès triste de ne plus être à l’école, quand jevois mes amis vêtus de leurs uniformes,parfois je pleure. J'ai abandonné l'école àcause de cette grossesse et la vie m’esttellement insupportable.

Une fille, Ghana

Bien que certains cas nous aient étésignalés à nous et également à la police, lesaccusations ont été retirées, desdispositions compensatoires ont été prisesavec l'homme responsable, soit pour qu’ilépouse la collégienne enceinte ou pour qu’ilprenne en charge financièrement lesbesoins de l'enfant à naître

Un éducateur, Zimbabwe

Garçons et filles sont envoyés à l'école demanière égale, mais les parents sontdécouragés par les grossesses précocesendémiques chez les filles

Un parent, Ouganda

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page30

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

garantissant protection et sécurité aux fillesdans les écoles. Pourtant, il est à craindrequ'une minorité d'enseignants abusent de leurfonction d’agent de prise en charge: au Togo,au Mali et en Ouganda, les enseignants ontété identifiés par les enfants comme étant lesauteurs de grossesses des filles dans 17%,16% et 15% des cas respectivement.71 Lessyndicats et les associations d'enseignantsont un rôle crucial à jouer pour prévenir detels abus et pour renforcer les rôles positifsdes enseignants dans la lutte contre lesgrossesses précoces.

Un certain nombre d'initiatives ont réussi àsurmonter les obstacles à l'éducation quereprésentent les grossesses précoces. EnÉthiopie, les comités de réintégration d’élèvesayant abandonné l’école ont été établis avecdes représentants des élèves, des enseignants,des membres de l'administration scolaire,l'Association de parents d’élèves, le kebele

(district) et un enseignant issu de lacommunauté. Le comité examine les difficultésrencontrées par l'élève, et rend visite à sesparents ainsi qu’à l'élève elle-même, pour tenterde résoudre le problème et assurer son retourà l'école. Cette approche a contribué à la miseen œuvre de politiques nationales visant àpermettre le retour des filles à l'école aprèsl'accouchement.72

Au Mali, des mesures ont été prises afind’encourager les jeunes mères à retourner àl'école, elles sont notamment autorisées àquitter la classe pour allaiter leur enfant, ellesreçoivent des laissez-passer gratuits pour alleraux centres de santé, elles sont dispenséesde cours de sport et il est permis aux jeunesmères d’être en retard.73 Au Libéria, laréadmission des jeunes mères dans lesécoles est également encouragée par l’offrede services de garde d'enfants.74

Violet lave lesmarmites avant depréparer le dinerdans un villageRwanda

Alf

Ber

g

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page31

Le mariage des enfantsLe mariage des enfants est souvent à la foisune cause et une conséquence de lagrossesse précoce. Il est très répandu dans denombreuses régions d'Afrique avec 60% desfilles qui sont mariées avant l'âge de 18 ans auNiger, au Tchad et au Mali.75 Cela se reflèteégalement dans les cadres juridiques decertains pays, comme le Bénin et le Mali oùl'âge minimum de mariage pour les filles estde 15 ans (mais 18 pour les garçons).76 EnGuinée-Bissau, les parents ont déclaré quedes petites filles de 12 ans sont retirées del'école pour être mariées et au Togo certainesfilles sont promises en mariage dans la petiteenfance et mariées une fois qu'elles atteignentl'adolescence.77

Les mariages d’enfants et la promesse dejeunes filles et garçons en mariage sontinterdits et des mesures effectives, y comprisdes lois, sont prises pour spécifier que l'âgeminimal requis pour le mariage est de 18 anset pour rendre obligatoire l'enregistrement detous les mariages dans un registre officiel.

Charte Africaine des Droits et du Bien-Être del’Enfant (Article 21)

Lorsque le père retire l'enfant de l'écolepour le donner en mariage, l'enfant n'a plusaucune chance de retourner à l'école étantdonné que ses parents disent qu'ils doiventrespecter des traditions ancestrales

Inspecteur d’éducation, Guinée-Bissau

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Une adolescenteen compagnie deson enfant au Niger

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page32

La prévalence du mariage des enfants estétroitement liée à la pauvreté, les taux les plusélevés se produisant dans les pays ayant lesPIB les plus bas, les plus bas niveaux dedéveloppement et dans les zones d'instabilitéet de conflit.78 Souvent les parents pauvresmarient leurs filles en pensant que le mariageprotégera et fournira à leur enfant un avenirsûr.79 Cependant, comme la grossesseprécoce, le mariage des enfants a desrépercussions importantes sur l'éducation desfilles. 33% des enfants interrogés au Sénégalet 25% au Mali l’ont identifié comme unfacteur principal d’abandon de l’école par lesfilles, les parents, les enseignants et lesenfants ayant déclaré que le mariage conduit àde fortes pressions sociales, domestiques etéconomiques qui contraignent les filles àabandonner leurs études et à remplir des rôlesplus traditionnels d'épouses et de mères.80

Les impacts négatifs du mariage des enfantsne concernent pas seulement les filles demanière individuelle, mais également laprochaine génération. Les enfants de jeunesmères sans instruction ont moins de chancesde survivre à l'enfance, d’avoir un bon départdans leur éducation, de réussir à l'école, oude poursuivre au-delà des niveaux minimumsde l'éducation.81 Les filles de mères noninstruites sont particulièrement susceptiblesd'abandonner l'école, de se marier jeunes, etde perpétuer le cycle.82

Dans certaines communautés, la sensibilisationcommunautaire et les programmes desensibilisation commencent à briser ce cycle.En Sierra Leone, Plan a apporté son appui auxélèves pour que ces derniers sensibilisentactivement sur les questions du mariage desenfants, par des pièces de théâtre, l'éducationde leurs pairs et les médias. Les dirigeantscommunautaires et les organisations de lasociété civile ont également reçu uneassistance pour engager les communautés à

discuter de la question. Cela a conduit à uneréduction constatée des mariages d'enfants, àune augmentation de la rétention des filles àl'école, ainsi qu’à un nombre croissant dedéclarations de filles refusant de se marier tantqu'elles n'ont pas terminé leurs études.83

Le travail des enfantsPour de nombreux enfants à travers l'Afrique,trouver suffisamment de temps pour étudierest une lutte permanente face aux lourdescharges de travail nécessaires à leur survie etcelle de leurs familles. Ces charges sontsouvent réparties selon les rôles sexuésactuels: pour participer à la subsistance de lafamille, les garçons des zones rurales del'Éthiopie, par exemple, sont impliqués dans lestravaux d’élevage, les travaux agricoles, ous'engagent dans un petit commerce et d'autresactivités génératrices de revenus, tandis que lesfilles accomplissent d’importantes tâchesdomestiques telles que la cuisine, aller puiserde l'eau et s’occuper des frères et sœurs oumembres de leur famille qui sont malades.

En Guinée-Bissau, plus de 40% des fillesinterrogées ont déclaré qu'elles effectuaientplus de 5 heures de tâches ménagèreschaque jour, ce qui fait qu’il leur est difficile

33

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

L’enfant est protégé de toute formed’exploitation économique et de l’exerciced’un travail qui comporte probablement desdangers ou qui risque de perturberl’éducation de l’enfant ou de compromettresa santé ou son développement physique,mental, spirituel, moral et social

Charte Africaine des Droitset du Bien-Être de l’Enfant (Article 15)

Les enfants sont considérés comme des«moyens de rapporter de l’argent» et lesparents attendent d’eux qu’ils gagnent unrevenu pour la famille, ce qui peut nuire à leurassiduité scolaire et certains abandonnent.

Un enseignant, Éthiopie

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page33

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

34

d’être assidues à l'école, de se concentrer enclasse ou d’étudier à la maison. Enconséquence, de nombreuses jeunes filles etenseignants ont indiqué que la pression destâches ménagères est un facteur essentiel del'absence des filles à l'école et de l’abandonéventuel de leurs études.

Ces pressions sont exacerbées pour lesfamilles touchées par le VIH/SIDA, ce quireprésente, pour les filles et les femmes, unlourd fardeau de soins à dispenser. Dans desconditions de pauvreté, en particulier pourles enfants orphelins, le potentiel derémunération immédiate de leur travail estprivilégié au détriment des bénéfices à longterme de l'éducation. Les filles sont alorsconfrontées à une double charge de tâchesménagères et d’activités génératrices derevenus pour leur famille.

Pour certaines filles, la nécessité de gagner unrevenu implique d'être envoyées vers lescentres urbains pour trouver du travail, ce quiisole et rend les jeunes filles extrêmementvulnérables. À Jimma, Éthiopie, les parentsont noté la tendance des filles à migrer vers leMoyen-Orient à la recherche d'emplois, etaussi bien au Zimbabwe qu’en Éthiopie, lesparents et les éducateurs ont signalé des casoù les filles à la recherche de travail dans lesvilles ont été exposées à l'exploitation sexuelleet à l’industrie du sexe.

Dans ces circonstances, les chances, pour lesfilles, de poursuivre leurs études sontsérieusement compromises et des interventionsspécifiques sont nécessaires pour répondre àleurs besoins. Au Niger et en Guinée, Plan asoutenu les écoles «de la deuxième chance»pour les enfants et les jeunes qui n'ont pas étéscolarisés ou qui ont abandonné le systèmeformel. Ces écoles visent à fournir uneéducation de base qui permettra aux élèves deréintégrer le système formel ou de poursuivreune formation professionnelle.

Ces approches éducatives plus flexibles et nonformelles sont essentielles pour de nombreusesjeunes filles qui cherchent à sortir du cycle de lapauvreté et de l'exploitation.

Les distances à parcourir pouraller à l’écoleL'introduction de l'éducation primaire gratuitea conduit à une expansion rapide desinfrastructures scolaires dans de nombreuxpays afin de faire face à la hausse des taux descolarisation. Cependant, la demande dépassetoujours largement l'offre et les longuesdistances à parcourir pour atteindre l'école laplus proche reste l'une des principales raisonsdu manque d’assiduité selon 22% des enfantsau Togo, 21% en Ouganda et 26% en Guinée-Bissau.91 La situation est particulièrementcritique à l'école secondaire ; en Mauritanie etau Sénégal, la durée moyenne du trajet pourles élèves du secondaire est de 80 minutes.92

La question de la distance est particulièrementpréoccupante pour les filles en raison desconsidérations de sécurité et de sûreté sur cestrajets. En Éthiopie, les parents ont noté que lavulnérabilité des filles à la violence et aux abussexuels pendant le voyage a été un facteur cléde l’abandon de l’école par leurs filles. Ausecondaire, les possibilités dans les zonesrurales comprennent des internats ou deslocations de chambres, en ville. Ces deuxoptions impliquent, toutefois, des coûtssupplémentaires qui doivent être supportés parles budgets familiaux limités. Les parents ontégalement souligné les risques d'exploitationsexuelle et de violence auxquels les filles fontface en vivant seules dans les villes.93

De nombreux gouvernements et partenairesau développement investissent dans desprojets d'envergure de construction d'écoles.Un certain nombre d'approches innovatricesaident à faire en sorte que ceux-ci répondentaux besoins de chaque collectivité. Au Libéria

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page34

35

et au Sénégal, Plan travaille avec desComités Consultatifs et des Comités de Miseen Œuvre composés de membres de lacommunauté afin de s'assurer que lesactivités liées aux infrastructures sont baséessur les connaissances locales des besoinsgéographiques et qu’elles sont coordonnéesavec d'autres projets d'infrastructures dugouvernement.

Au Togo, en Guinée, au Ghana et au Libéria, lesprojets de construction d'écoles ont été placésdirectement sous les mécanismes de gestion

communautaire, offrant une meilleure durabilité,la responsabilisation des communautés,l’appropriation ainsi que le développement descapacités et des compétences des membres dela communauté.94

Dans le village ... il manque des écoles - nouspouvons voir au fait que les enfants doiventparcourir 7 à 12 km pour aller à l'école etdoivent donc arrêter l’école s'ils ne sont pashébergés en ville, pendant la semaine.

Un enseignant, Guinée-Bissau

Pla

n

Une fille qui lit dans sa chambre Mozambique

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page35

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page36

37

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Pour de nombreuses filles à travers l'Afrique,la seule entrée à l'école peut représenter uncombat. Cependant, le défi ne s'arrête pas là.Pour nous assurer que les filles connaissentl'expérience d'autonomisation et detransformation que l'éducation peut offrir, nousdevons également examiner l'expérience desfilles dans les écoles. Les mesures nationaleset internationales d'apprentissage n’arriventpas à nous donner une idée exacte de ce queles enfants apprennent et comment ils lefont.95 Nous savons cependant que les facteursliés aux milieux scolaires, à la protection del’enfant et aux enseignants ont un impact surles résultats d'apprentissage de tous lesenfants, mais surtout sur ceux des filles.96

Les enseignantsL'un des facteurs les plus importants dans lagarantie d’une éducation de qualité et derésultats d'apprentissage est d'avoir un

nombre suffisant d'enseignants qualifiés, biensoutenus et motivés. De nombreux pays ontdu mal à répondre à la demande croissanted’enseignants étant donné que le nombred’élèves inscrits a rapidement augmenté.Pour alléger cette pression, des enseignantsnon qualifiés ont été appelés en renfort, ilsn’avaient souvent aucune formation ou alorstrès peu. Pourtant, les effectifs des classesrestent élevés sur le continent et 1,1 milliond’enseignants sont encore requis enAfrique subsaharienne pour atteindre l'objectifd’éducation primaire universelle d'ici 2015.97

Les enseignantes sont particulièrement sous-représentées, en particulier au secondaire. EnAfrique subsaharienne, au primaire, 43% desenseignants sont des femmes et seulement29% au secondaire, ce chiffre descend jusqu’à7% au Togo et 4% au Liberia.98 Ces statistiquesmasquent encore plus les disparités locales,avec des difficultés à attirer et retenir lesenseignants de sexe féminin dans les régionsrurales en raison de problèmes de sécurité etde mobilité.99

La qualité de l’éducation?La réalité dans les écoles

Des initiatives spécifiques et un effortintense pour améliorer le pourcentage defemmes enseignantes dans l'enseignementsecondaire et supérieur sont nécessaires.

Biennale 2008 de l’ADEA consacréeà l’Éducation en Afrique

À l'école, j'ai un problème avec le fait queles salaires de nos enseignants ne soientpas payés à temps. Chaque fois que leurssalaires sont en retard, ils ne viennent pas àl’école, parfois pendant des mois ou dessemaines jusqu'à ce qu'ils soient payés.Donc je dois rester à la maison jusqu'à ceque les enseignants soient payés et prêts àreprendre leur travail.

Une élève, Liberia

Sig

rid S

pinn

ox

Des enseignants quireçoivent une formationpour améliorer la qualité

de l’enseignement – Togo

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page37

Il y a de nombreuses preuves de l'influencepositive que les enseignantes peuvent avoirsur la scolarisation des filles, leur rétention àl’école et les résultats d'apprentissage.100

Bien formées, soutenues et motivées, lesenseignantes peuvent agir comme des modèlesde fonction professionnelle pour les filles, enleur offrant une alternative aux rôles traditionnelsdes femmes dans la communauté. La présenced'enseignantes dans les écoles peut aussi aiderà créer un environnement d'apprentissage plus«accueillant pour les filles», dans lequel lesbesoins et points de vue des filles sont plussusceptibles d'être compris et traités.101

Ces impacts positifs peuvent être renforcéspar la représentation de femmes aux postesde décision - à la fois dans les écoles et àl’extérieur de ces écoles.102 Le gouvernementdu Kenya a introduit un objectif d'au moins30% de femmes représentées parmi lesemployés occupant des postes de directiondans le secteur public, notamment parmi lesdirecteurs d'école. Bien que le gouvernementait du mal à atteindre cet objectif, desstructures sont peu à peu construites pouraccroître la présence des femmes dans laprofession enseignante.103

De nombreux gouvernements et partenairesau développement sont impliqués dans l’offrede formation initiale, de formation continue etde formation à distance aux enseignants, cetteoffre privilégie les enseignantes et leur apporteun soutien supplémentaire.104

Des mesures incitatives, telles quel’hébergement et les allocations financières,ont également été mises en place pour attirerles enseignants dans les zones rurales.Pourtant, la demande soutenue et élevéed’enseignants, en particulier d’enseignantes,suggère qu’il faut rapidement multiplier detelles initiatives.

Des approches et matérielssexospécifiquesS'assurer qu'il y a suffisamment d'enseignantsdans les écoles est une étape importante. Ilest également important de s'assurer quel’enseignement qu’ils offrent est de bonnequalité et qu’il respecte l’égalité entre lessexes. À l'école, les filles sont souventvictimes de discrimination par les enseignantsqui, souvent inconsciemment, perpétuent lesnormes socioculturelles actuelles de l'inégalitéentre les sexes et accordent une plus grandevaleur à l’éducation des garçons.105

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

38Filles assises sous un arbre à l’heure de la pause pourétudier – Addis Ababa, Ethiopie

Pla

n

Objectif: éliminer les disparités entre lessexes et assurer l'égalité entre les sexes,l'autonomisation des filles et des femmes àtravers le système éducatif

La Seconde Décennie de l’Éducation en Afrique (2006-2015)

Les politiques du gouvernement duZimbabwe ont augmenté le taux descolarisation, cependant l'expérience desfilles dans l'éducation est unique et varieselon qu’elles sont dans des zones urbainesou des zones rurales - elles ont besoind'environnements scolaires favorables etdes modèles de fonction professionnelle.Telle est la réalité au Zimbabwe et en Afriqueen général

Directeur Pays d’une ONG, Zimbabwe

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page38

39

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Les pratiques pédagogiques doivent répondreaux besoins d'apprentissage individuels desfilles et doivent être mises en place dans unenvironnement d'apprentissage sûr et positif.Des rapports élèves /enseignant élevés et unencadrement inadéquat des enseignants en fontun défi, mais grâce à des systèmes de formationcontinue et l'amélioration des systèmes desoutien scolaire, les enseignants sont en train dedévelopper leurs capacités professionnelles. Lemodèle de Pédagogie Sensible au Genre duForum des éducatrices africaines (FAWE), offreune formation aux enseignants pour leurpermettre de prendre conscience dessexospécificités. Il apporte aux enseignants lescompétences et les connaissances pratiquespour comprendre et répondre aux besoinsspécifiques d'apprentissage des élèves et pourencourager la participation égale des filles et desgarçons en classe. Le modèle a été introduit dans13 pays africains et a conduit à une améliorationde la rétention, de la participation et de laperformance des filles à l'école ainsi qu’à unel'amélioration des relations entre les sexes.106

Il est également important d’offrir despossibilités de participation des filles et desfemmes dans la gouvernance et la gestion del'école, non seulement pour assurer unenvironnement scolaire favorable aux filles,mais également pour offrir aux filles et auxfemmes les compétences et les opportunitéspour leur propre émancipation. Les initiativescomprennent le renforcement des associationsde parents-enseignants et les structures departicipation des enfants, telles que desadministrations et conseils d’écoles soutenuspar Plan au Burkina Faso et au Sénégal.107

Les enquêtes ont également indiqué que lesrôles traditionnels et discriminatoires de genrepeuvent être renforcés par les programmesnationaux et locaux et le matériel pédagogique.Partout en Afrique, les partenaires audéveloppement et les gouvernementscollaborent à la révision des programmes etmanuels scolaires afin de s'assurer qu'ils sont

pertinents et qu’ils tiennent compte de lasexospécificité, qu’ils ne contiennent pas depréjugés sexistes ni de stéréotypes, et qu’ilstransmettent une image positive des jeunesfilles et des femmes.109

La violence dans les écoles Il est évident qu'une éducation de qualité peutcontribuer de manière significative à la protectiondes filles contre la violence et renforcer leurcapacité à résister aux abus.110 Les enseignantsjouent un rôle essentiel dans la protection desenfants à l'école et dans la communauté et cetteprotection est de plus en plus intégrée dans lesprogrammes de formation des enseignants.Cependant, les enquêtes indiquent que denombreux enfants, et en particulier les filles,sont toujours victimes de violences etd'exploitation par leurs camarades et leursenseignants au sein et autour des écoles.111

En République Démocratique du Congo, 46%des filles interrogées disaient qu’elles avaientdéjà été victimes de harcèlement sexuel,d’abus et de violence à l’école, et au Niger,88% des enseignants ont confirmé quecertains enseignants avaient des relationssexuelles avec des élèves dans leurs écoles.112

Les États…prennent des mesureslégislatives, administratives, sociales etéducatives pour protéger l’enfant contre touteforme de tortures, traitements inhumains etdégradants, et en particulier toute formed’atteinte ou d’abus physique ou mental, denégligence ou de mauvais traitements, ycompris des sévices sexuels lorsqu’il estconfié à la garde d’un parent, d’un tuteur légal,de l’autorité scolaire ou de toute autrepersonne ayant la garde de l’enfant.

Charte Africaine des Droits

et du Bien-Être de l’Enfant (Article 16)

J'ai eu un problème avec un professeur quivoulait sortir avec moi et j'ai refusé. Il retienttoujours des points sur mes notes parce queje n’ai pas voulu sortir avec lui.

Une élève, Mali

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page39

La nature de la violence subie par les filles etles garçons varie selon le contexte, maiscomprend des niveaux élevés de châtimentscorporels et de violence verbale, physique etsexuelle.114 Dans les enquêtes de Plan, lesenseignants ont été cités comme étant lesprincipaux auteurs de violence dans les écolespar plus de 80% des enfants de Guinée-Bissau,Sénégal, Ghana et au Togo. Au Ghana, enGuinée-Bissau, au Libéria, au Mali, au Sénégal eten Ouganda, les enfants ont déclaré qu'il y avaitune pratique selon laquelle certains enseignantscontraignaient les filles à des actes sexuels enéchange de bonnes notes.115 En Afrique del’Ouest, les enfants ont inventé l’expression‘moyennes sexuellement transmissibles’, pourdésigner cette pratique, en faisant un jeu demots avec l’acronyme MST (maladiessexuellement transmissibles).116

Des lois existent dans ces pays pour prévenir etréprimer la violence enseignant-élève, maissont rarement efficacement appliquées. AuMali, par exemple, les châtiments corporelssont interdits, mais seraient toujours unepratique très répandue. Les sanctions sontrarement appliquées aux enseignants de sexemasculin lorsqu’on constate qu’ils ont desrelations sexuelles avec des jeunes filles, à part

une mutation occasionnelle de l’enseignantdans une nouvelle école dans une autrerégion.117 De même, au Togo, il y a des lois etdes sanctions pour protéger les filles contre laviolence sexuelle exercée par des enseignants,mais le manque d'application se traduit par unsuivi rare des cas de violence sexuelle.118

En outre, la qualité ou l'absence desinfrastructures de base dans les écoleslaissent souvent les filles sans protection etvulnérables aux attaques. Des étudesindiquent que les filles aussi bien que lesenseignantes présentent des risques plusélevés de harcèlement et d'abus dans lesécoles sans latrines séparées, avec demauvaises installations d'eau et de mauvaisesconditions sanitaires, un mauvais éclairage etdes environnements peu sûrs.119

Les syndicats d'enseignants jouent un rôleimportant dans de nombreux pays dans la luttecontre la violence dans les écoles, à traversl'offre de formation pour les enseignants, lasensibilisation, le lobbying pour une législationplus stricte et le soutien apporté auxenseignants afin qu’ils puissent offrir desenvironnements scolaires plus sûrs aux enfantset en particulier aux filles.120

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

40

GarçonsFilles

Violence verbale

Violence sexuelle

Violence physique

Châtiment corporel

0% 5% 10% 15% 20%

Types de violence en milieu scolaire cités par les enfants en Ouganda 113

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page40

Apprendre Sans Peur : La campagne mondiale de Plan pour mettre unterme à la violence dans les écoles

En 2008, Plan a lancé sa campagne pionnière mondiale pour mettre un terme à la violence contreles enfants dans les écoles - Apprendre Sans Peur. La campagne, qui a mis l'accent sur lanécessité de mettre fin à la violence sexuelle, l'intimidation et les châtiments corporels, arencontré un formidable écho dans le monde entier. Plan travaille à tous les niveaux - mondial,régional, national et local - pour s'assurer que les écoles sans violence soient une priorité pourles gouvernements et toutes les personnes impliquées dans l'éducation et les droits des enfants.Le travail de plaidoyer et de la campagne Apprendre Sans Peur ont entraîné des résultats trèspositifs pour les enfants du monde entier:

• De nouvelles lois et politiques visant à protéger plus de 485 millions d’enfants contre laviolence scolaire ont été adoptées

• Près de 53 000 enseignants ont été formés à des méthodes pédagogiques non violentes• Plus de 30 000 écoles sont directement impliquées dans la campagne• Plan travaille avec des syndicats d’enseignants dans 20 pays, dans lesquels ils jouent un rôle

essentiel dans la diffusion des messages de la campagne.• 311501 personnes ont assisté à la sensibilisation sur les objectifs de la campagne, aidant ainsi

à changer les croyances et les attitudes sur la violence à l’égard des enfants.

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012 R

olan

d G

eish

eim

er

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page41

Mik

e G

oldw

ater

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page42

Les enquêtes de Plan ont montré queles obstacles à l'accès, la rétention, laparticipation et le rendement à l’écoledes filles sont complexes etdynamiques. Pour beaucoup de fillesen Afrique, la pauvreté associée auxattitudes envers le genre les exclutdes possibilités d'éducation quipourraient leur permettre de sortird'un cercle vicieux de pauvreté et devulnérabilité.

Pour relever les défis nombreux etinterdépendants de l'éducation desfilles qui ont été mis en évidence dansle présent rapport, il faudra apporterune réponse coordonnée et holistique,englobant à la fois le système éducatifet les facteurs contraignants dans lescommunautés et la société en général.Les parties prenantes, à tous les niveaux,doivent être engagées dans cette réponse: desindividus et des organisations de la sociétécivile travaillant sur le terrain aux décideursnationaux et internationaux.

Plan reconnaît que chacun de ces acteurs a sonpropre rôle à jouer pour veiller à ce que toutesles filles en Afrique aient non seulement lapossibilité d'aller à l'école, mais également lachance de recevoir une éducation qui leurdonnera les compétences et les atoutsessentiels pour déterminer et préserver sonpropre avenir. Au niveau gouvernemental, lesministères doivent travailler ensemble pourcoordonner les efforts de lutte contre lesbarrières sociales, économiques et politiques àl'éducation des filles qui recoupent plusieurs

secteurs. Les écoles doivent égalementassumer la responsabilité d’offrir unenvironnement sûr et respectant l’égalité dessexes, où les filles peuvent obtenir desqualifications et des compétences pour s’assurerl’avenir qu’elles auront choisi. Dans le mêmetemps, les filles doivent être habilitées à jouerun rôle actif dans la sécurisation de leur propreavenir et les communautés doivent êtreencouragées à participer et à soutenir leurpropre développement en modifiant leursattitudes culturelles et sociales envers lesfemmes. Les interventions des ONG et lesorganisations de la société civile ont un rôleessentiel à jouer pour soutenir et défendreces changements sociaux et économiques etpour promouvoir la responsabilisation de lacommunauté au niveau national.

Des défis complexes, dessolutions intégrées

43

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Lars

Sch

olty

ssyk

Fille dans une école appuyéepar Plan dans le village deGarplay – Nymba, Libéria

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page43

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

44

Les partenariats stratégiques de Plan:

Plan s’est engagé, à travers l'Afrique, dans un certain nombre de partenariats stratégiques avecdes organisations différentes afin de promouvoir une approche coordonnée et holistique del'éducation des filles. Ces partenariats permettent à Plan d’aborder les questions liées à l'éducationdes filles à partir d'un certain nombre de niveaux différents et à travers divers secteurs. Lespartenaires de Plan comprennent:

Forum Africain des Femmes Educationalistes (FAWE) : www.fawe.org

Qui travaille avec des enseignants, élèves, écoles et communautés pour transformer l’environnement dans lequel les

filles apprennent

FAWE est une organisation panafricaine dont la mission est de créer des attitudes, politiques etpratiques positives dans la société, qui favorisent l'équité pour les filles en termes d'accès, de rétention,de performance et de qualité, en influençant la transformation des systèmes éducatifs en Afrique. FAWE utilise des stratégies innovantes, telles que le lancement de centres d'excellence, lapromotion de l'apprentissage démocratique et les compétences en leadership dans le programmed'autonomisation des jeunes de Tuseme et la formation des enseignants en Pédagogie Sensibleau Genre.FAWE croit que l'autonomisation des filles et des femmes par l'éducation apporte d'immensesavantages non seulement au niveau individuel, mais également à la communauté et au pays.

Réseau Africain de Campagne pour l’Education pour tous (ANCEFA) : www.ancefa.org

Société civile travaillant à l’Éducation pour Tous

Comprenant des organisations de la société civile de 34 pays africains, ANCEFA (Réseau Africainde Campagne pour Éducation pour tous) est un réseau qui travaille à apporter une contributionefficace - et africaine - à l'EPT, le réseau fait campagne pour amener les gouvernements à faire del'éducation une priorité, accroître le financement de l'éducation, agir avec une plus granderesponsabilité en matière d'éducation et étendre l'accès à l'éducation.

Pour ANCEFA, il ne fait aucun doute qu'un manque d’éducation contribue à conduire les fillesdans un cycle de pauvreté, de manque de santé, d'analphabétisme et de sentimentd'impuissance. L'Afrique ne peut ignorer l'importance de l'éducation des filles pour s’assurer undéveloppement durable, c'est pourquoi ANCEFA plaide pour que les gouvernements africainsprévoient des fonds dans leurs budgets pour les filles.

Aide et Action : www.aide-et-action.org

Aide et Action œuvre pour un monde où la dignité est garantie pour tous - femmes, hommes etenfants - grâce à l'éducation qui conduit au développement humain. C'est pourquoi Aide et Actiona fait de l'éducation des filles et des femmes l'un de ses thèmes prioritaires. Comme les femmeset les filles sont les plus exclues de l'éducation, Aide et Action est convaincue que ledéveloppement et l'éducation de qualité pour tous dépendra dans une large mesure del'autonomisation des femmes.Pour atteindre ces objectifs, Aide et Action met en œuvre des stratégies qui mettent l'accent surle travail de terrain et le plaidoyer pour promouvoir le respect du droit des filles et des femmes àl'éducation, ainsi que la formation et l'entreprenariat pour les femmes.

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page44

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page45

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:20 Page46

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

Comme le montre ce rapport, la promotion dudroit des filles à l'éducation nécessiteral'engagement de tous. Avec la campagne“Parce que je suis une fille”, Plan souhaitecréer un mouvement social pour l'égalitéentre les sexes, et voir les gouvernementsnationaux prendre l'initiative, en tant quepremiers responsables chargés de garantir lerespect des droits de tous les enfants. Lesgouvernements devront engager des réformesde politiques et augmenter le financement afinde s'assurer que les politiques éducativesoffriront à toutes les filles une éducation dequalité. En plus de cela, les gouvernementsdoivent réaliser les réformes de politiques etjuridiques nécessaires pour éliminer lesfacteurs sociaux entravant l'accès des filles àl'éducation. Pour finir, les gouvernements sontencouragés à s'engager et à travailler avec lasociété civile afin de créer les changementssociaux nécessaires pour garantir le droit àl'éducation pour tous les garçons et les filles -à l'horizon 2015 et au-delà.

1. Entreprendre un examen de la question du genredes Plans Gouvernementaux du Secteur del'Éducation et soutenir des cadres juridiques etdes politiques pour s'assurer que toutes lesfilles terminent avec succès au moins 9 ansd'éducation de qualité, y compris soutenir desactions dans les domaines suivants:

a. Des milieux éducatifs favorables aux filles:i. Garantir des milieux éducatifs sûrs et favorables auxfilles en inspectant les écoles pour déterminersi elles sont assez accueillantes pour les filles;exiger que les écoles adoptent des politiquesqui font participer les élèves aux prises dedécision et qui renforcent la capacité desfilles à participer à la gouvernance scolaire;développer/renforcer et appliquer la législationconcernant la violence scolaire sexospécifique,notamment les codes de conduites obligatoiresà l’école et pour les enseignants, ainsi que lesmécanismes de responsabilisation et de suivi.ii. Assurer un nombre suffisant d’enseignants qualifiés,

motivés et outillés, particulièrement desenseignantes, en leur offrant des avantages ouen leur apportant plus d’aide afin de les attireret de les retenir; s’assurer que tous lesenseignants reçoivent un salaire décent et sontdans des conditions adéquates; renforcer lesprocessus de gestion et de gouvernance desenseignants. Une formation de qualité doit êtrefournie à tous les enseignants, cette formationdoit couvrir les droits de l’enfant, les méthodesde discipline positive, une éducation complètesur la santé sexuelle et reproductive, et desapproches pédagogiques sensibles au genre.

Recommandations depolitiques aux gouvernementsnationaux :

Eno

ck C

hiny

enze

Une élèveSud Soudan

47

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page47

48

iii. Examiner et réviser le matériel pédagogique et le

programme d’enseignement afin de s’assurer qu’ilssont exempts de stéréotypes et de préjugésliés au genre, et qu’ils répondent aux besoinsdes filles. iv. Renforcer l’éducation sexuelle et reproductive dans

son ensemble, en s’assurant qu’elle constitueune partie essentielle du programme d’étudeset qu’elle est comprise dans la formation desenseignants et dans la gestion de l’école.v. Développer des options souples et non formellesd’enseignement pour les jeunes mères etenfants exclus, notamment des dispositionspour la prise en charge des enfants, etrenforcer les systèmes permettant unetransition plus facile de l’éducation nonformelle à l’éducation formelle.

b. Les barrières socioculturelles à l’éducation des filles :i. Renforcer les campagnes d’information du service

public et le plaidoyer communautaire en matièred’éducation des filles et de normessexospécifiques dangereuses et complexes, enpartenariat avec les filles et les femmes, lesgarçons et les hommes, les communautés, lesparents et les autorités locales. Cette démarchedoit s’appuyer sur la recherche axée sur les

questions sensibles et les pratiques néfastestelles que le mariage des enfants et le sexe denature transactionnelle, ainsi que leurs impactssur l’éducation des filles (et des garçons).ii. Renforcer l’application des politiques visant à

permettre aux filles enceintes et aux jeunes mères de

rester à l’école.

iii. Prendre les mesures appropriées pour prévenir le

mariage des enfants, notamment par unemodification de la législation et des politiques,des mécanismes renforcés de suivi etd’application, et par la sensibilisation sur lesrisques et les dangers du mariage des enfantset sur l’éducation des filles.

C. La capacité du gouvernement à soutenirl’éducation des filles :i. S’assurer de l’efficacité de la diffusion et de la mise en

œuvre de la politique de l’éducation par des plansréalistes à tous les niveaux et qui prennent encompte les contraintes budgétaires. Lespolitiques doivent être soutenues par dessystèmes de suivi & évaluation bénéficiant deressources suffisantes, ainsi que par lerenforcement des mécanismes d’applicationdes politiques.

Une fille quifabrique du savon– Guinée Bissau

Pla

n

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page48

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012 P

lan

Petites filles quihabitent au Caire,en Egypte

ii. Contrôler et améliorer les résultats d’apprentissage

à travers le développement de systèmesd’apprentissage nationaux sensibles au genre,et à travers le suivi de l’apprentissage auxniveaux national et infranational en utilisantdes méthodes qui fournissent des donnéesventilées par sexe.

2. Améliorer le financement de l’éducation des filles :

a. Examiner les allocations budgétairesactuelles pour combler les lacunes definancement identifiées par l’examen dela question des sexes des Plans duSecteur de l’Éducation.

b. Affecter au moins 11.4%* du budgetnational à l’éducation pré primaire, primaireet au premier cycle du secondaire.

c. Financer au moins 9 ans+ d’éducationobligatoire et gratuite pour tous et éliminerprogressivement les autres obstaclesfinanciers que rencontrent les filles.

d. Protéger les budgets nationaux del’éducation contre les mesures d’austérité,

reconnaissant ainsi que l’éducation est à labase de la croissance économique.

e. Améliorer la planification et la gestion desressources allouées à l’éducation et assurerla transparence, la responsabilisation et unetolérance zéro de la corruption.

f. Renforcer la base d’imposition à tous lesniveaux afin de financer les augmentationsdu budget de l’éducation.

3. Aider au développement d’un cadre post OMDefficace qui maintient une forte priorité surl’éducation en tant qu’objectif et qui:

a. Adopte une approche d’égalité etcomprend des indicateurs de l’égalitédes sexes, à la fois quantitatifs etqualitatifs.

b. Redéfinit l’éducation de base pour yinclure l’éducation post-primaire.

c. Met l’accent sur la qualité del’apprentissage en plus de l’inscriptionet de l’accès à l’éducation.

* Il s'agit de la dépense budgétaire moyenne nationaledes pays à faible revenu en matière d'éducation.+ Couvrant à la fois l'enseignement primaire et lepassage vers le premier cycle de l'enseignementsecondaire

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page49

Paul

o B

lack

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page50

51

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

1 GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending thecrisis in girls' education, Oxford, UK, GlobalCampaign for Education & RESULTS EducationalFund

2 Ibid.3 Plan RESA (2012), ‘BIAAG. Girls’ access, retention

and completion of primary and secondary school:what are the influencing factors in RESA? Synthesisreport’; Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research:Overall report. Girls’ retention and performance inprimary and secondary education: makers andbreakers’

4 Ibid.5 Ibid.6 Plan International (2012), Because I am a Girl: the

state of the world’s girls 2012. Learning for Life,Woking, UK, Plan International

7 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’8 UNESCO (2007), Education for All Global Monitoring

Report 2007: Strong foundations: Early childhoodcare and education, Paris, France, UNESCO

9 GCE/RESULTS (2011), Make it Right10 UNESCO (2011), EFA Global Monitoring Report 201111 Ibid.12 Ibid.13 Ibid.14 Ibid.15 Figures calculated from UNESCO Institute of Statistics

data centrehttp://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx.Regional categorization of countries is from UN stats:http://unstats.un.org/unsd/methods/m49/m49regin.htm#africa.

16 Ibid. 17 UNESCO (2011), Regional overview, sub-Saharan

Africa, EFA Global Monitoring Report 2011, Paris,France, UNESCO

18 UNESCO (2011), EFA Global Monitoring Report 201119 Ibid.20 Plan International (2011), Global Advocacy Strategy.

Because I am a Girl: Global Campaign, Woking, UK,Plan International

21 UNESCO (2011), EFA Global Monitoring Report 201122 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Uganda

Country Report’23 UNESCO (2011), EFA Global Monitoring Report 201124 The Global Partnership for Education (2011),

‘Strategic Directions for the Global Partnership forEducation’, Washington DC, USA, Global Partnershipfor Education

25 Of 53 African countries, only 14 have statistics forcompletion in 2009, and only 11 in 2008. UNESCOInstitute for Statistics, Data centrehttp://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx.

26 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’27 Plan International (2012), Because I am a Girl 201228 Uwezo (2010), Are our children learning? Annual

learning assessment report, Tanzania 2010, Dar esSalaam, Tanzania, Uwezo

29 Brookings (2011), A Global Compact on Learning:Taking Action on Education in Developing Countries,Washington D.C., Brookings Institution, Centre forUniversal Education

30 Plan UK (2012), ‘Girl Friendly Teaching: Investigatingthe classroom practices that promote girls’ learning’,research paper for Plan UK

31 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’32 International (2012), Because I am a Girl 201233 Sabates,R. et al (2010), ‘School Drop Out: Patterns,

Causes, Changes and Policies’, Background paperprepared for the Education for All Global MonitoringReport 2011

34 Plan RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’; PlanWARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’

35 Ibid.36 Ibid.37 Ibid.38 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’39 Plan RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’40 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’41 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Mali

Country Report’42 RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’; Plan WARO

(2012), ‘BIAAG 2012 research’43 Behrendt, A. (2010), ‘Evaluation report: the impact of

Plan West Africa’s youth media work on girls’ andboys’ empowerment’; Plan West Africa; http://planchildrenmedia.org/ spip.php?page=library2&type=106&page_en_cours=mediaproject&id_article=1099&id_rubrique=2

44 Plan RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’; PlanWARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’

45 GCE/RESULTS (2011), Make it Right46 Plan RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’; Plan

WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’47 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Liberia

Country Report’48 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Guinea-

Bissau Country Report’49 Plan RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’; Plan

WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’50 Plan International (2012), Because I am a Girl 201251 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Zimbabwe Country

Report’52 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Malawi Country Report’;

Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Kenya Country Report’53 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’

Références bibliographiques

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page51

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

52

54 See for example, Luke, N. (2002), ‘Cross-generational and transactional sexual relations inSub-Saharan Africa: Prevalence of behavior andimplications for negotiating safer sexual practices’,Washington DC, USA, ICRW and PSI; Wamoyi, J.,Wight, D. et al (2010), ‘Transactional sex amongstyoung people in rural northern Tanzania: anethnography of young women’s motivations andnegotiation’, Reproductive Health Journal, 7(2).

55 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’56 Ibid.57 Ibid.58 Ibid.59 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Malawi Country Report’;

Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Kenya Country Report’60 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Liberia

Country Report’61 Plan WARO (2012), ‘Literature review: Girls’

retention and performance in primary and secondaryeducation: makers and breakers’

62 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; PlanRESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’

63 WHO (2007), Adolescent pregnancy – unmet needsand undone deeds, Geneva, Switzerland, WHO

64 Plan WARO (2012), ‘Literature review’65 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Liberia

Country Report’66 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’67 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; Plan

RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’68 Ibid.69 Ibid.70 Ibid.71 Ibid.72 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Ethiopia Country Report’73 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Malawi Country Report’74 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Liberia

Country Report’75 UNICEF (2005) Early Marriage: A Harmful Traditional

Practice. New York, USA, UNICEF76 Plan WARO (2012), ‘Literature review’77 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’78 UNFPA Child Marriage Factsheet (2005)

http://www.unfpa.org/swp/2005/presskit/factsheets/facts_child_marriage.html

79 Ibid.80 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; Plan

RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’81 UNICEF (2005) Early Marriage: A Harmful Traditional

Practice. New York, USA, UNICEF82 Ibid.83 Plan Sierra Leone (2011), ‘Country Programme

Progress Report 2011’84 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; Plan

RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’85 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Ethiopia Country Report’86 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; Plan

RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’

87 UNESCO (2009), The implications of HIV and AIDSon women’s unpaid labour burden, Paris, France,UNESCO

88 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; PlanRESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’

89 Ibid.90 Plan Niger (2011), ‘Country Programme Progress

Report 2011’; Plan Guinea (2011), ‘CountryProgramme Progress Report 2011’

91 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’92 UNESCO (2010), EFA Global Monitoring Report 2010:

Reaching the Marginalised93 Plan RESA (2012), ‘BIAAG: Ethiopia Country Report’94 Plan WARO (2012), ‘Education capacity statement’95 Plan International (2012), Because I am a Girl 201296 Plan UK (2012), ‘Girl Friendly Teaching’97 UNESCO (2011), EFA Global Monitoring Report 201198 Ibid.99 Ibid.100 Plan International (2012), Because I am a Girl 2012101 Ibid.102 Ibid.103 GCE/RESULTS (2011), Make it Right104 Plan International (2012), Because I am a Girl 2012105 Plan UK (2012), ‘Girl Friendly Teaching’106 FAWE (2009)

http://www.fawe.org/activities/interventions/GRP/index.php

107 Plan WARO (2012), ‘Education capacity statement’108 FAWE (2006), ‘Experiences in creating a conducive

environment for girls in schools’, Nairobi, Kenya,FAWE; DFID (2010), ‘Key messages from evidenceon gender equality’, London, UK, DFID.

109 Plan International (2012), Because I am a Girl 2012110 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Uganda

Country Report’111 GCE/RESULTS (2011), Make it Right112 UNICEF, Plan West Africa, Save the Children

Sweden West Africa and ActionAid (2010), Too oftenin silence: a report on school violence in West andCentral Africa

113 Ibid.114 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research’; Plan

RESA (2012), ‘BIAAG Synthesis report’115 Ibid.116 Plan International (2012), Because

I am a Girl 2012117 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Mali

Country Report’118 Plan WARO (2012), ‘BIAAG 2012 research: Togo

Country Report’119 Plan (2011), Global Advocacy Strategy120 Plan (2012), The campaign to stop violence in

schools: third progress report, Woking, UK, PlanInternational

121 Ibid.

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page52

Olli

vier

Gira

rd

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page53

54

Bureau Régional Afrique de l’Est et Australe (RESA) P.O. Box 14202 -00800,Nairobi,KenyaTel: + 254 020 2699186 / 020 2699187Fax: + 254 20 444 3474

Bureau Régional Afrique de l’Ouest (WARO)Immeuble Seydi Djamil, Av. Cheikh Anta Diop x Rue Leo FrobeniusDakar, SenegalPO Box: 21121Tel.: + 221 33 869 74 30Fax: + 221 33 825 84 67

Plan BéninCarre 647, Rue 395 Aupiais,Cadjehoun Cotonou,08 BP 699 Cotonou,BéninTel: + 229-21-30-39-51/ 213-06-497Fax: + 229-21-30-54-42

Plan Burkina FasoBP 1184OuagadougouBurkina FasoTel: + 226- 5037-8733 / + 226- 5037-8733 Fax: + 226-5037-8739

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page54

55

Plan CamerounOpposite German EmbassyBastos, PO Box 25236Messa, YaoundeCamerounTel: + 237-2221-5458 / +237-2221-5458 Fax: + 237-2221-5457

Plan Egypte53 Manial StreetManial, CairoEgypteTel: + 202-236-20025/57357, 0102334314/316/81Fax: + 202-23689042

Plan EthiopieGujeni Building, House #: 1069PO Box 5696Addis Ababa - EthiopieTel: + 251 11 4670175-82Fax: + 251 11 4161542

Plan GhanaNo. 10, Yiyiwa StreetAbelenkpeAccra-GhanaTel: + 233 (030) -2773370/ 2778039/ 2764405Fax: + 233 (030) -2776102

Plan GuinéeKissidougouQuartier SogbeConakryBP 518 Conakry, République de GuinéeTel: + 224 64 00 00 02 / + 224 64 00 00 02/

Plan Guinée-BissauAvenida Eduardo MondlaneCaixa Postal N 597Bissau, Guinée-BissauTel: + 245 32 02 528 Fax: + 245 32 02 545

Plan KenyaDennis Pritt RoadOpposite Silver Oak KindergartenP.O Box 25196, 00603 Nairobi - KenyaTel: + 254 20 3870215/6

Plan LibériaPO Box 1021Congo TownOld Sophie RoadMonrovia- Libéria Tel: + 231-777-12903 / + 231-777-12903 Fax: + 231-777-12904

Plan MalawiGuidance, Counseling and Youth Centre Building,Off M1 Road, between Area 30 Police and Kanengo,P.O Box 2053Lilongwe - MalawiTel: + 265 1 712 210 / + 265 1 712 210

+ 265 1 712 211 / + 265 1 712 211 Fax: + 265 1 712 212

Parce que je suis une fille - Rapport Afrique 2012

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page55

56

Plan MaliCountry OfficeHamdallaye, ACI-2000, Rue 286, BP1598 Tel: + 223-20-22-40-40 / + 223-20-22-40-40

+ 223-20-23-05-83 / + 223-20-23-05-83 Fax: + 223-20-22-81-43

Plan MozambiqueRua Justino Chemane No. 271Somerschield II, MaputoMozambiqueTel: + 258 21 485602/3/6Fax: + 258 21 485609

Plan NigerRue du Beli, BP 12247Plateau NiameyNigerTel: + 227 20-72-44-44/45Fax: + 227 20-72-44-91

Plan RwandaPlot Number 5719, NyarutaramaP.O Box 6211KigaliRwandaTel: + 250-0830-5392 / + 250-0830-5392

Plan SénégalRue 5XE, Point E DakarBP 15042SénégalTel: + 221-8653550Fax: + 221-8258868

Plan Sierra Leone6 Cantonment RoadOff Kingharman RoadPMB 245, FreetownSierra LeoneTel: + 232-22-234-080 / + 232-22-234-080 Fax: + 232-22-235-060

Plan Sud SoudanP.O. Box 182Hai-CinemaJubaSud SoudanTel: + 249-904-379332 / + 249-904-379332

Plan Soudan Building #334-Block #54Arkaweet, KhartoumTel: + 249 83 231905/231906 Fax: + 249 227041

Plan TanzaniePlot 96 Mikocheni Light, Industrial AreaOff News Bagamoyo Road, Next to TBC1Dar es Salaam, TanzanieTel: + 255 22 2773264

+ 255 22 2773264 Fax: + 255 22 2773256

Plan Togo175, Avenue des KondonaBP: 4385Lomé, TogoTel: + 228 22 26 78 36

+ 228 22 26 79 37Fax: + 228 22 26 22 89

Plan OugandaPlot 126 Luthuli AvenueBugolobiKampalaOugandaTel: + 256 414 305 000 / + 256 414 305 000 Fax: + 256 414 505 005

Plan ZambiePlot 87A Kabulonga Road,Kabulonga,Lusaka,ZambieTel: + 260-211-260074 / + 260-211-260074 Fax: + 260-211-260093

Plan Zimbabwe7 Lezard Avenue,Milton Park, Harare,P. O. Box HG 7232, Highlands,Harare, ZimbabweTel: + 263-4-791601- 4, 737070Fax: + 263-4-707902

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page56

Nat

halie

Klu

ever

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page57

58

À propos de Plan InternationalPlan est l’une des agences de développement les plus anciennes et les plus importantes aumonde. Fondée en 1937 pour porter secours aux enfants de la guerre civile espagnole, elle fêteses 75 années d’existence en 2012. Nous travaillons dans 68 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe,d’Océanie et d’Amérique Latine. Plan soutient directement plus de 1,5 millions d’enfants et leurfamille mais aussi, indirectement, 9 millions d’habitants des communautés associées. Nousprenons des engagements à long terme envers les enfants défavorisés et apportons notre soutienau plus grand nombre d’enfants possible en travaillant en partenariat et en association avec eux,leur famille, leur communauté, la société civile et le gouvernement, en développant des réseauxde relations fructueuses et en leur permettant de se faire entendre et reconnaître pour toutes lesquestions qui les concernent. Plan est une organisation indépendante, dépourvue de touteaffiliation religieuse, politique ou gouvernementale.

Notre vision : Un monde dans lequel tous les enfants peuvent atteindre leur plein potentiel au seinde sociétés qui respectent les droits et la dignité des personnes. Aujourd’hui des centaines demillions d’enfants sont toujours privés de leurs droits. Nous pensons que c’est totalementinacceptable. Notre stratégie indique la façon dont Plan va lutter contre ces injustices et s’efforcerd’aider tous les enfants à bénéficier de droits et d’opportunités.D’ici 2015, la stratégie de Plan se concentre sur un objectif : atteindre le plus grand nombred’enfants possible, et en particulier ceux qui sont exclus ou marginalisés, grâce à des programmesde qualité qui engendreront des bénéfices aux effets durables.La tâche ne sera pas simple, mais nous savons qu’elle est réalisable. Elle demandera de laconcentration, du dévouement et de la rigueur ; il nous faudra aussi évoluer en partant de ce quenous savons faire, et ne pas hésiter à moderniser des pratiques devenues moins efficaces. Notrestratégie se concentrera, par conséquent, sur les domaines qui sont les plus susceptibles de nousaider à atteindre notre unique objectif.

Notre objectif :• Accroître le nombre de soutiens individuels et institutionnels au sein des pays donateurs ;• Améliorer nos politiques, nos systèmes et nos procédés ;• Être plus stratégiques dans nos collaborations avec d’autres organisations.Un objectif plus large est aussi à prendre en compte. Au cours de la mise en oeuvre de cette stratégie,nous avons à coeur de devenir un seul Plan, une organisation plus efficace, plus performante etcollaborative, et dont tous les éléments individuels tendent vers un seul et même objectif.www.plan-international.org

Olli

vier

Gira

rd

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page58

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page59

Paul

o B

lack

Photo couvertureOllivier Girard

becauseiamagirl.orgISBN: 978-0-9565219-6-5

PLAN rapport_full version française 20/09/12 13:21 Page60