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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO JUIN 2007 REPUBLIQUE DU MALI ******** MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES COLLECTIVITES LOCALES ******** DISTRICT DE BAMAKO COMMUNE I

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PLAN SECTORIEL DE

DEVELOPPEMENT DE LA

COMMUNE I DU DISTRICT

DE BAMAKO

JUIN 2007

REPUBLIQUE DU MALI

********

MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES

COLLECTIVITES LOCALES

********

DISTRICT DE BAMAKO – COMMUNE I

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Table des matières

Liste des Cartes

Liste des figures

Liste des tableaux

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AMBF Association Malienne pour le Bien être Familiale

AMRAD :

ANICT :

CAFO : Confédération des Associations Féminines et Organisations

CCDP :

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

DP : Diagnostic Participatif

FENVIP :

GIE : Groupement d’Intérêt Economique

ISS : Interviews Semi Structurées

MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative

OCB : Organisation Communautaire de Base

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PNAEP : Plan National d’Accès à l’Eau Potable

PNIR : Programme National d’Infrastructure Rurale

PDSU : Programme de Développement Social et Urbain

PSD : Plan Sectoriel de Développement

SNV : Organisation Néerlandaise de Développement

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1- INTRODUCTION

1- 1- PRINCIPES ET OBJECTIFS

Le plan stratégique sectoriel dont la pertinence réside dans son inscription au niveau des stratégies

nationales et internationales du secteur, se réfère aux principaux documents de politique et de

législation du secteur eau, assainissement et hygiène. Sur le plan de la vision stratégique

internationale, les objectifs du PSD concourent à l’atteinte des OMD qui vise dans son objectif n° 7,

la réduction de moitié d’ici 2015 de la proportion des individus privés d’accès à l’eau potable et

d’installations sanitaires améliorés.

A l’échelle nationale, le plan s’inscrit dans le contexte de la décentralisation. En effet, le Mali

a amorcé une étape décisive dans le cadre de la décentralisation, en installant les Collectivités

Territoriales dans un environnement juridique et législatif favorable à la prise en charge

entière de leurs affaires. En effet, parmi les compétences qui leur sont transférées, figure

l’élaboration du plan stratégique d’assainissement de leur commune respective (la loi du

98010 du 19 Juin 1998 définit dans son article 14, les compétences des collectivités

territoriales en matière d’environnement, notamment en matière d’assainissement et

d’hygiène publique). Les diverses études menées dans le secteur ont permis de déceler la

nécessité que constitue l’intégration entre l’assainissement, l’eau et l’hygiène publique. C’est

d’ailleurs ce qui justifie que le présent document soit essentiellement axé sur ces trois secteurs

considérés comme prioritaires par les autorités maliennes.

Le plan sectoriel constitue ainsi un document stratégique pour la définition de la vision

politique dans ce secteur. Il est un outil d’aide à la décision dans les secteurs de l’eau, de

l’assainissement et de l’hygiène. Cette vision est partagée par WaterAid qui intervient au Mali

depuis 2001. L’ONG WaterAid, dont la mission est de permettre aux populations les plus

pauvres du monde d’avoir accès à l’eau, l’assainissement et la promotion de l’hygiène,

contribue aussi fortement au développement des capacités du secteur, en vue de

l’augmentation de son financement. La démarche de WaterAid correspond à la volonté de

contribuer au recentrage du processus de développement en appuyant les Collectivités

Territoriales à mieux inscrire leurs démarches dans le cadre de la décentralisation et de la

bonne gouvernance ; d’autant plus que le PSD est un outil de négociation et de plaidoyer

capable d’influencer les politiques.

Ainsi, l’ONG WaterAid concourt à l’atteinte des objectifs visés dans le cadre du Plan

National d’Accès à l’Eau Potable qui est un document stratégique de réalisation des Objectifs

du Millénaire pour le Développement, en matière d’alimentation en eau potable et

assainissement.

Le PSD qui est un outil de coordination est la suite d’un Diagnostic Participatif entrepris avec

toutes les parties prenantes et/ou dépositaires d’enjeu dans le territoire de la commune de

Ansongo. Il traduit la vision consensuelle de ces différentes parties prenantes et dépositaires

d’enjeux, qui ont validé les résultats du DP et les orientations stratégiques définies à partir des

solutions que la commune a proposées et qu’elle souhaite opérationnaliser. La collectivité

territoriale a convenu de transcrire le PSD dans la perspective de convergence avec les

orientations politiques et stratégiques du Gouvernement du Mali qui reposent sur la référence

unique qui est le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté.

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1.2 Stratégie et démarche

1.2.1 Stratégie mise en œuvre

La commune constitue l’espace d’intervention de WaterAid Mali. Il s’agit de la structure

décentralisée de base, celle qui est la plus proche des populations et appelée en conséquence à

leur assurer les conditions favorables d’un développement durable. Dans cette perspective

l’objectif majeur de WaterAid Mali est d’améliorer l’accès à l’eau potable, aux infrastructures

d’assainissement et de promouvoir les conditions générales d’hygiène. L’approche

participative, à travers l’application des outils de la MARP a été sollicitée pour atteindre cet

objectif majeur.

En effet le PSD a été élaboré dans une perspective de :

Cohérence avec les politiques de développement aussi bien nationales que

sectorielles : les activités proposées peuvent contribuer à l’approfondissement de la

décentralisation, à la mise en œuvre du PNAEP, et évidemment à la lutte contre la

pauvreté par la satisfaction des besoins jugés prioritaires des populations locales.

Synergie au niveau des actions proposées : la synergie peut se retrouver facilement

avec les autres actions de lutte contre la pauvreté, notamment celles inscrites au

niveau du CSLP.

Le Diagnostic Participatif réalisé a clairement montré que la cause sous-jacente de la pauvreté

est tributaire du manque d’accès aux services sociaux de base. Les groupes vulnérables,

notamment les couches les plus pauvres, sont encore les plus touchés parce qu’ils ont un accès

difficile, sinon nul aux ressources financières qui leur permettent d’avoir un accès correct aux

infrastructures et équipements sociaux de base.

Convergence pour plus de résultats palpables et durable afin de réduire la pauvreté :

cet effort de convergence et d’intégration des acteurs dans la stratégie de lutte contre

la pauvreté, est compris comme un préalable pour contribuer à l’atteinte des

objectifs du PNAEP.

1.2.2 Démarche adoptée

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L'élaboration des PSD au niveau de la commune requiert non seulement une stratégie, mais

aussi une démarche axée principalement sur trois principes :

la gouvernance locale et l’action citoyenne à travers la mise en place de cellules au

niveau local et national. Il s’agit d’une mise en responsabilité de la population locale

qui trouve sa pertinence dans le fait qu’elle favorise l’émergence d’un capital social

parmi le groupe d’utilisateurs.

Le principe d’imputabilité à travers l’apprentissage dans le but de fournir aux

populations locales les moyens d’agir. En effet, le renforcement des capacités de

toutes les parties prenantes (agents de terrain) constitue un gage d’accroissement de la

capacité de contrôle et de participation aux prises de décisions, notamment dans la

gestion des affaires locales.

Le principe d’équité à travers la mise en œuvre du processus participatif qui donne

l’opportunité aux communautés d’analyser et de discuter de leur situation locale de

façon systématique, et éveille leur conscience sur les problèmes existants ainsi que les

solutions possibles.

La démarche de WaterAid, qui s’articule autour de cinq grandes phases, a été essentiellement

axée sur l’approche participative :

- les activités préparatoires,

- la collecte de données,

- le traitement des données et la réalisation des cartes thématiques (localisation des

points d’eau et accessibilité en termes de quantité et de distance, ainsi que la

localisation des infrastructures d’assainissement et le taux de fonctionnalité, etc.) ;

- la rédaction du plan,

- la validation du plan par les populations locales et la collectivité territoriale, ainsi

que la planification des actions retenues.

Les activités préparatoires

Les activités préparatoires ont concerné la prise de contact avec les autorités communales, les

services techniques, ainsi que les autorités locales et personnes ressources de la commune.

Cette rencontre visait leur participation effective dans tout le processus, d’autant plus que la

mission de prise de contact a permis a l’équipe de WaterAid d’expliciter les activités à mener

et de décliner les objectifs visés, ainsi que les résultats attendus. Ce processus a été clôturé par

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l’organisation de l’atelier national de lancement des activités à mener dans le cadre de

l’élaboration des PSD au Mali.

Par ailleurs, dans le souci d’appliquer l’approche participative mais également d’intégrer la

cohérence dans l’exécution des activités de terrain, un atelier de mise à niveau des agents de

terrain a été organisé. Cet atelier a permis aux personnes chargées de la collecte de données de

se familiariser avec les outils d’enquête, notamment :

- les questionnaires à appliquer au niveau des ménages, des écoles et des centres de santé,

- les guides d’entretien et les principaux outils de la MARP.

En outre, la mise à niveau a concerné la rédaction des PSD, la présentation de l’action

citoyenne et du plaidoyer, ainsi que l’organisation matérielle et la mise en œuvre du travail de

terrain. Cette séance de mise à niveau a été l’occasion pour les participants de s’accorder sur

l’approche, la terminologie et les définitions des concepts à utiliser lors du diagnostic.

La collecte de données

La collecte de données a été réalisée à travers des enquêtes quantitatives et qualitatives. Les

résultats de cette phase ont permis d'identifier les potentialités ainsi que les contraintes qui

entravent le développement de la commune en matière d’accès à l’eau, aux infrastructures

d’assainissement et à l’hygiène.

Les enquêtes quantitatives : elles sont de trois ordres :

- Les enquêtes ménages : il s’agit d’une enquête quantitative avec l’administration d’un

questionnaire auprès des chefs de ménage. La totalité des localités de chaque

commune a été ciblé et des ménages choisis suivant un échantillonnage préalablement

opéré. Ainsi, 1306 ménages ont été enquêtés sur un total de 6808 que compte la

commune de Koro.

- Les enquêtes au niveau des centres de santé : le questionnaire est administré au personnel

de la structure sanitaire et permet de renseigner le niveau d’accès de la structure à l’eau

potable et à l’assainissement et également les conditions d’hygiène.

- Les enquêtes dans les écoles : elles permettent de cerner la scolarisation des enfants

selon le sexe, mais traite aussi de l’accessibilité de l’école par rapport aux points d’eau

potable et aux ouvrages d’assainissement. Le questionnaire aborde également le

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niveau d’organisation de l’école par rapport à la prise en charge des problèmes

d’hygiène.

Les enquêtes qualitatives

Le diagnostic participatif constitue la composante essentielle du processus de participation.

Il a été mis en œuvre par les populations locales assistées par les équipes de WaterAid et de la

Cellule Locale. Des informations qualitatives ont été collectées à partir des outils MARP. En

outre, des entretiens, focus-group et assemblées villageoises ont été organisés avec différentes

cibles (élus locaux, personnes ressources, services techniques, etc.). Parmi les outils

spécifiques de la MARP utilisés, on peut noter :

Le profil historique pour recueillir les événements marquants (la vie des localités

et la formation des terroirs). Il est aussi un moyen pour les équipes MARP d'établir

des relations avec les notables et d'ouvrir des portes pour les interviews semi-

structurées (ISS).

Les Interview Semi-Structurées (ISS) qui sont le point focal de la MARP. Elles

apparaissent dans la manipulation de tous les outils. Les ISS en MARP remplacent

le questionnaire d’enquête classique par le "check-list" ou guide d'entretien

comprenant une liste de sujets, points, idées, questions-clés sur le thème à aborder.

Les cartes de terroirs qui sont des représentations schématiques visualisant un espace

donné, son occupation et son utilisation. Ces représentations graphiques ont été réalisées

par les populations locales pour expliquer les faits et les marques dans leur terroir.

Les cartes sociales qui sont des représentations schématiques permettant

d’apprécier le niveau d’équipement des villages.

Les diagrammes de Venn, de polarisation, permettent d'explorer les problèmes

organisationnels et de cerner les échanges avec l'extérieur.

Les arbres à problème pour analyser les contraintes et besoins identifiés et

dégager les idées d’action.

Les restitutions et la programmation

Les restitutions ont été des étapes de validation des données recueillies et des actions

retenues. En effet, une première séance de restitution des informations a été organisée dans le

but de valider les données collectées sur le terrain. Ont pris part à cette restitution, la cellule

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locale, l’équipe de terrain, les services techniques, les personnes ressources de la commune,

entre autres.

La deuxième séance de restitution a permis de passer en revue les résultats du diagnostic, de

les discuter et les faire valider par les populations de la Commune 1. Elle a été également

l’occasion de procéder à la programmation des actions, afin d’aboutir au choix et à la

« priorisation » des actions. Les discussions lors de cette étape ont facilité l’identification des

Actions/Acteurs. Alors que l’analyse des actions a été déterminante en termes de faisabilité,

d’acceptabilité et d’impact sur le développement local et l’amélioration de l’accès à l’eau et

aux infrastructures d’assainissement, ainsi qu’aux conditions générales d’hygiène.

1.3 RAPPEL DU PLAN

Le PSD est structuré en deux parties :

La première partie présente les données générales sur la commune ;

La deuxième partie traite de la problématique de l’eau et de l’assainissement,

ainsi que des conditions générales d’hygiène ;

La partie annexe récapitule les tableaux d’indicateurs.

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INSERER CARTE LOCALISATION

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PREMIERE PARTIE : DONNEES GENERALES

2.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE I

2.1.1 Généralités

L’aire cible de la présente étude est la commune I du district de Bamako. Pour rappel,

Bamako, la capitale du Mali, est localisé dans la partie sud-ouest du pays et constitue le centre

administratif renfermant un important port fluvial.

Le climat de la région de Bamako est de type soudanien, caractérisé par une saison pluvieuse

de juin à octobre et une saison sèche plus longue de novembre à mai. Le maximum de pluie se

situe en août et la pluviométrie moyenne annuelle s’élève à 900 mm par an. La température

moyenne annuelle est d'environ 27°C avec une insolation très forte de 2500 à 3000 heures.

La végétation est caractérisée par la savane arborée constituée d’espèces épineuses,

notamment les acacias, balanites, etc.

2.1.2 Site et situation

La commune I du district de Bamako est située sur la rive gauche du fleuve Niger au Nord Est

de Bamako. Elle s’étend sur une superficie de 35,5 km2. Composée de neuf (9) quartiers, elle

est limitée :

à l’Est par une portion de la limite Est du district de Bamako.

à l’Ouest par le cours du marigot de Korofina.

au Nord par une partie de la limite Nord du district de Bamako qui est comprise entre

la limite Est et le marigot de Korofina.

au Sud par le bout du lit du fleuve Niger compris entre les limites Est et Ouest de la

commune.

2.2 Le profil historique

D’après les informations reçues, l’occupation du district de Bamako remonterait à la

préhistoire comme l’ont confirmé les fouilles archéologiques de Magnambougou. Bamako,

originellement Bammâko (« marigot du caïman » en langue bambara) a été fondée à la fin

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XVIème

siècle par les Niaré anciennement appelés Niakate, qui étaient des sarakolés. Niaréla,

le quartier des Niaré, est d’ailleurs l’un des plus anciens quartiers de Bamako.

Au fil de l’évolution de l’histoire, le processus d’implantation des populations s’est poursuivi

et aujourd’hui, Bamako renferme une population variée, composée des différentes ethnies

présentes au Mali mais aussi issues des pays limitrophes.

2.2 Démographie et ressources humaines

2.2.1 Poids et répartition de la population

La Commune I compte 230.863 habitants répartie dans les neufs (9) quartiers, soit une

moyenne de 25.651 habitants par quartier. L’analyse de la répartition des localités selon la

taille démographique, nous permet de distinguer les catégories suivantes :

- tout d’abord, le quartier de Banconi est le plus peuplé avec une population estimée à

74.629 habitants en 2007 ;

- Les quartiers de Boulkassoumbougou, Djelibougou, Doumanzana et Sikoroni ont une

population comprise entre 20.000 et 35.000 habitants ;

- Fadjiguila et Korofina Nord ont une population comprise entre 10 000 et 20 000

habitants ;

- Alors que deux quartiers ont une population inférieure à 10 000 habitants.

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Carte 2 : Catégorisation démographique des localités de la commune

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2.2.2 Caractéristiques de la population

La répartition par âge de la population montre une importance de la tranche des plus de 15 ans

qui représente 59,2% de la population. Cette tranche d’âge prédomine dans toutes les localités

de la commune. D’ailleurs dans les quartiers de Boulkassoumbou et de Korofina Nord, les

plus de 15 ans représentent plus de 63% de la population.

L’analyse de la structure par sexe laisse apparaître une légère supériorité numérique des

personnes de sexe masculin qui représentent 50,7% de l’échantillon, tandis que les femmes

font 49,3%. Toutefois dans la proportion des plus de 15 ans, on note quasiment un équilibre

entre les deux sexes. Ceci se reflète d’ailleurs sur l’étude de la situation matrimoniale des

enquêtés qui sont majoritairement mariés (87,4%) avec comme principal répondant le chef de

famille de sexe masculin. Les veufs et les célibataires représentent un faible pourcentage.

La commune est majoritairement habitée par des personnes d’obédience musulmane. Les

enquêtes de terrain révèlent en effet que sur les 548 ménages de l’échantillon, 528 sont des

musulmans. Les autres religions sont faiblement représentées avec moins de 3% de l’effectif

pour les chrétiens et 1,6% pour les animistes.

L’étude de la composition ethnique des populations de la Commune 1 révèle qu’avec 32,1%

de l’échantillon, les bambaras constituent la principale ethnie de la zone car étant majoritaires

dans toutes les localités de la commune, à l’exception de Djélibougou1. D’ailleurs, dans les

quartiers de Banconi, de Korofina Sud, de Doumanzana et de Sotuba, ils représentent plus de

40% de la population. Les peulhs constituent le second groupe ethnique avec 14,7% de

l’échantillon. En outre, la commune I compte plusieurs minorités ethniques, comme le montre

d’ailleurs la figure ci-dessous.

Figure 1 : Répartition ethnique de la population de l’échantillon

1 Le quartier de Djélibougou est majoritairement habité par les peulhs qui constituent 13,7% de l’effectif alors

que les bambaras représentent 9,8%.

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4%

2%

32%

11%

15%

1%3%

11%

4%3%

2%

13%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

Non réponse

Forgerons

Bambara

Malinke

Peul

BozoDogon

Sarakhole

Sonrai

Senoufo

Bobo

Autres

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

2.2.3 Niveau d’instruction de la population

L’analyse des données portant sur la scolarisation des enfants âgés de 6 à 15 ans, montre que

d’une manière générale, le taux de scolarisation est satisfaisant dans la commune. En effet, sur

les 1930 enfants scolarisables2, 1718 sont inscrits à l’école, soit un taux de scolarisation de

89%. Sur cet effectif qui sont inscrits à l’école, 1678 sont déclarés réguliers à l’école, ainsi

98% des enfants scolarisés s’avèrent être réguliers à l’école.

L’étude de la composition des enfants âgés de 6 à 15 ans qui sont inscrits à l’école fait

ressortir qu’ils sont majoritairement composés de garçons (56%), alors que les filles qui sont à

l’école ne constituent que 44% de l’effectif total inscrit à l’école.

Tableau 1: Scolarisation des enfants de 6 à 15 ans

Quartiers Nombre de personnes âgées de 6-15ans Fréquence / inscrits et réguliers à l’école

Garçons Filles Total Garçons Filles Total

Banconi 227 181 408 52,9% 43,6% 96,6%

Boulkassoumbougou 125 103 228 49,1% 42,1% 91,2%

Djelibougou 58 57 115 42,6% 35,7% 78,3%

Doumanzana 182 98 280 41,1% 28,9% 70,0%

Fadjiguila 110 100 210 42,9% 37,6% 80,5%

Korofina nord 96 89 185 49,2% 40,5% 89,7%

Korofina sud 79 52 131 60,3% 39,7% 100,0%

Sikoroni 161 144 305 44,6% 43,0% 87,5%

2 Il s’agit de la proportion d’enfants en âge de fréquenter l’école élémentaire (6-15 ans)

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Sotuba 44 24 68 57,4% 26,5% 83,8%

TOTAL 1082 848 1930 48,0% 38,9% 86,9%

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

L’analyse du taux d’instruction selon le quartier révèle que dans les localités de Banconi, de

Korofina Nord et de Boulkassoumbougou, il dépasse 90%. Le quartier de Korofina Sud se

singularise ave un taux de scolarisation de 100%. Alors que les plus faibles taux se retrouvent

dans les quartiers de Doumanzana et de Djelibougou.

2.3 ACTIVITES ET RESSOURCES

Les populations de la commune I mènent plusieurs activités qui leur procurent des revenus.

Ces revenus leur permettent de faire face aux différents besoins quotidiens.

2.3.1 Activités des populations de la commune

La zone d’étude est une commune urbaine, d’où la prévalence des activités liées au secteur

tertiaire, notamment le commerce, l’artisanat et la prestation de services. Ils constituent à cet

effet, les principales occupations des populations de l’échantillon. Hormis le quartier de

Sotuba et dans une moindre mesure celui de Boulkassoumbougou, plus du quart des cibles de

l’enquête sont partout ailleurs constitués de fonctionnaires.

Figure 2 : Occupations principales des chefs de ménage de l’échantillon

2%

6%

2%

23%

20%

6%

22%

18%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

Non réponse

agriculteur

éleveur

fonctionnaire

commerçan

t

ména

gère

artisans/ouvriers

autres

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

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Les quartiers de Fadjiguila, de Sotuba et de Banconi se singularisent par l’importance

numérique des artisans/ouvriers. Quant aux activités agropastorales, elles sont pratiquées un

peu partout dans la commune, avec néanmoins des zones de concentration agricole à Sotuba

et Doumanzana et pastorale à Korofina Sud.

2.3.2 Ressources des populations de la commune

Les ressources concernent aussi bien les revenus que les dépenses des ménages. Les revenus

proviennent essentiellement des activités économiques et permettent de prendre en charge les

principaux besoins des ménages.

Tableau 2 : Revenus et dépenses des ménages de l’échantillon

Quartiers Revenus annuels Dépenses annuelles

Banconi 152 912 615 840

Boulkassoumbougou 173 194 1 667 028

Djelibougou 187 441 1 191 996

Doumanzana 200 394 1 646 928

Fadjiguila 139 230 1 024 560

Korofina Nord 179 050 1 838 520

Korofina Sud 205 000 2 278 200

Sikoroni 157 850 831 372

Sotuba 115 950 1 280 604

Moyenne 167 891 1 375 005

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

Le revenu mensuel connaît de fortes variations suivant les ménages car il dépend des activités

pratiquées par le ménage, du nombre d’actifs dans le ménage et d’autres types de ressources

non spécifiées. Cependant, les revenus tels que présentés dans la base de données, ne sont pas

assez agrégés pour fournir la structure des revenus.

L’intérêt de l’approche par le revenu est qu’il permet de mesurer le niveau de vie à partir du

niveau de revenu du ménage, étant entendu que le revenu confère à son détenteur une certaine

capacité de consommation difficile à mesurer. D’une manière générale, les revenus déclarés

par les personnes de l’échantillon sont faibles avec une variation allant de 115.000 F à Sotuba

à 205.000 FCFA à Korofina Sud.

Ainsi, si l’on se base sur les critères préétablis, les ménages de l’échantillon de la Commune I

du district de Bamako ne disposent pas de revenus suffisants leur permettant d’aspirer à un

niveau de vie confortable. Quant aux dépenses annuelles, elles dépendent généralement de la

taille du ménage et des revenus. C’est pourquoi l’analyse des résultants de l’enquête de terrain

portant sur la dépense annuelle, a révélé d’importantes disparités entre les ménages, avec une

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prévalence des ménages dont les montants mensuels des dépenses n’atteignent pas

100.000Fcfa.

Il convient de souligner que l’estimation des dépenses annuelles s’avère difficile pour certains

ménages ; c’est le cas dans 13 ménages de l’échantillon. La décomposition des postes de

dépenses permet de dire qu’ils sont essentiellement constitués de l’alimentation (29,4%), de la

santé (27%) et de scolarisation des enfants (22%). L’habillement et le loyer sont également

listés avec respectivement 13,7% et 4,2% des postes de dépense.

En ce qui concerne les types de dépenses, le diagnostic révèle que les populations consacrent

une bonne partie de leurs revenus à la satisfaction des besoins alimentaires. En effet,

l’alimentation représente 33,4% des dépenses mensuelles. Dans les villages de Korofina Nord

et de Sikoroni, par exemple, les dépenses alimentaires représentent plus de 40% du montant

total des dépenses mensuelles. Avec respectivement 27,5% et 17,7%, la santé et l’éducation

occupent une place non négligeable dans les dépenses mensuelles des ménages. Les autres

dépenses concernent le loyer, l’habillement, le transport et les cérémonies familiales.

Il convient de préciser que même si les revenus et les dépenses moyens des ménages sont les

indicateurs référentiels permettant d’apprécier le niveau de vie, ou plus généralement le niveau de

satisfaction des besoins, il s’avère difficile de considérer ces indicateurs socioéconomiques comme

des critères de base d’appréciation de la pauvreté. En effet, l’approche par les ressources présente

une certaine limite du fait du manque de fiabilité et de l’inexistence de données statistiques. . En

plus, compte tenu de l'importance du secteur informel et de la relative densité des réseaux de

solidarité, les revenus fixes sont peu importants par rapport à ceux que l'on peut qualifier de

variables.

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 18

SYNTHESE DES DONNEES GENERALES DE LA COMMUNE

Sur le plan démographique, le diagnostic a révélé que la commune I du District de Bamako

compte 230.863 habitants pour une superficie de 35,5km², soit une densité de 5.494 habitants

au km². Ces fortes concentrations humaines sont visibles dans les quartiers situés dans la

partie centre-nord de la commune notamment, Banconi, Boulkassambougou et dans une

moindre mesure Sikoroni. Cette population majoritairement composée de personnes âgées de

plus 15 ans est musulmane à 97%. Majoritairement composée de Bambaras, cette population

regroupe une dizaine de groupes ethniques, gage de sa diversité. Le taux d’instruction de la

commune est assez élevé, mais la régularité des enfants à l’école demeure un problème

majeur dans ce domaine.

Les activités socioéconomiques des ménages de la commune restent dominées par le secteur

tertiaire avec la prévalence des commerçants, des ouvriers/artisans et des fonctionnaires.

Malgré le statut urbain de la commune, les activités primaires demeurent avec notamment la

présence de quelques agro-pasteurs. Cependant, les ressources tirées des activités

économiques sont d’une manière générale très faibles et ne permettent de prendre en charge

les dépenses des ménages. La synthèse des données générales de la commune a fait ressortir

trois enseignements majeurs :

l’existence de fortes densités de populations dans la majorité des quartiers de la

commune ;

le niveau acceptable d’inscription des enfants des deux sexes ;

la prédominance des activités du tertiaire et la faible capacité financière des ménages

de l’échantillon.

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DEUXIEME PARTIE : SITUATION DES SECTEURS DE L’EAU, DE

L’ASSAINISSEMENT ET DE L’HYGIENE

3.1 SITUATION EN EAU POTABLE

L’analyse de la situation en matière d’accès à l’eau nécessite de faire un état des lieux sur les

différentes sources d’approvisionnement en eau des populations et d’apprécier leur

accessibilité en terme de distance, de temps et de coût. L’étude qui porte sur les deux

principales saisons de l’année prendra également en compte la quantité et la qualité de l’eau

consommée par les ménages.

3.1.1 Accès à l’eau

Principales sources d’approvisionnement en eau

Afin d’apprécier les comportements dominants au niveau de notre échantillon en fonction de

la saison, l’analyse sera effectuée de manière comparative entre les saisons sèche et pluvieuse.

En saison sèche, les bornes fontaines et les branchements privés constituent les sources

d’approvisionnement en eau les plus utilisées par les populations. En effet, sur les 548

ménages de l’échantillon, 414 ont comme principale source d’approvisionnement en eau les

bornes fontaines tandis que 114 ménages utilisent les branchements privés. Les autres points

d’approvisionnement sont constitués par les puits modernes, les forages et les sources non

potables. Le recours aux sources d’eau non potable se justifie par d’une part l’éloignement

géographique des points d’eau modernes et d’autre part, l’incapacité du chef de ménage à

accéder financièrement à l’eau potable.

Tableau 3 : Sources d’approvisionnement en eau en saison sèche

Principales sources

d'approvisionnement en eau

En saison sèche En hivernage

Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence

Non réponse 8 1,4% 9 1,6%

Forage 5 0,9% 4 0,7%

Borne fontaine 414 74,1% 427 77,9%

Branchement privé 114 20,4% 107 19,5%

Puits modernes 16 2,9% 3 0,5%

Source non potable 2 0,4% 9 1,6%

TOTAL 559 100% 550 100% Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

.

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La situation de l’approvisionnement en eau durant la saison pluvieuse est quasi identique, du

fait que les principales sources d’eau demeurent les bornes fontaines et les branchements

particuliers. La singularité est le délaissement des puits modernes et l’augmentation du

recours aux sources d’eau non potable. Le choix de ces points d’eau est motivé par la faible

capacité financière des ménages et l’éloignement géographique des sources

d’approvisionnement en eau potable.

Accessibilité des points d’eau

L’étude sera axée sur la distance qui sépare les sources d’approvisionnement en eau aux

ménages de l’échantillon. Il ressort des résultats des enquêtes ménages que la distance

moyenne que parcourent les ménages de la commune est de 270m avec une variation allant de

162m pour les ménages de Djelibougou à 370m au niveau de Korofina. Ceci permet de

soutenir que d’une manière générale les points d’approvisionnement en eau ne sont pas

éloignés des concessions.

Tableau 4 : Distance séparant les lieux d’habitation aux sources d’eau

Distance à la principale

source d'eau

En saison sèche En hivernage

Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence

Non réponse 103 18,80% 103 18,80%

moins de 500m 381 69,50% 386 70,40%

500m à 1km 55 10,00% 51 9,30%

plus de 1km 9 1,60% 8 1,50%

TOTAL 548 100% 548 100%

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

Quelque soit la saison, les ménages de l’échantillon ne semblent pas être confrontés à des

difficultés d’accessibilité physique par rapport aux points d’eau, d’une manière générale. En

effet, sur les 548 ménages que compte l’échantillon, seuls huit sont situés à plus d’un km des

points d’eau (sept ménages de Korofina Nord et un ménage de Sotuba).

Cette situation justifie le fait que près de 65% des ménages de l’échantillon disent être

satisfaits de l’emplacement de leurs principaux points d’approvisionnement en eau potable.

Par contre, 19% des ménages de l’échantillon affirment ne pas être satisfait de l’emplacement

des points d’approvisionnement en eau du fait notamment de l’affluence constatée tout

autour.

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Tableau 5 : Temps mis pour la collecte de l’eau

Temps mis pour

la collecte de l'eau

En saison sèche En hivernage

Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence

Non réponse 100 18,2% 102 18,6%

Moins de 15mn 262 47,8% 283 51,6%

15mn à 30mn 124 22,6% 127 23,2%

plus de 30mn 62 11,3% 36 6,6%

TOTAL 548 100% 548 100%

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

D’une manière générale, les points d’eau ne sont pas éloignés des habitations, c’est pourquoi,

le temps mis pour la collecte n’est pas très important. Les résultats de l’enquête révèlent que

47,8% des ménages mettent moins de 15mn pour la collecte de l’eau tandis 22,6% de

l’effectif font entre 15 et 30mn, par ailleurs, le temps de collecte dépasse parfois 30mn. C’est

le cas notamment dans 11,3% des ménages de l’échantillon.

Dans les villages de Djélibougou et de Sotuba par exemple, les populations font moins de

10mn pour la collecte de l’eau, alors qu’à Korofina Sud, la majorité des ménages enquêtés

font entre 15 et 30mn.

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CARTE 5 : DISTANCE A PARCOURIR

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Sur le plan financier, le prix de l’eau varie en moyenne de 482.270 Fcfa en saison sèche à

389.455 Fcfa en saison pluvieuse. L’étude des montants moyens fait ressortir que le prix de

l’eau est plus élevé en saison sèche qu’en saison pluvieuse dans tous les quartiers. Trois

quartiers se singularisent par le prix excessif de l’eau, notamment en saison sèche, il s’agit de

Sikoroni, de Banconi, de Boulkassoumbougou et dans une moindre mesure de Djelibougou.

En ce qui concerne les modalités de paiement, le diagnostic a révélé la prévalence du

paiement au récipient et de la facturation mensuelle. Quant à la contribution forfaitaire,

quelque soit la périodicité, elle concerne deux cas dans les quartiers de Doumanzana et de

Korofina Nord.

Tableau 6 : Conditions d’accès à l’eau potable

Conditions d'accès En saison sèche En hivernage

Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence

Non réponse 24 4,4% 39 7,1%

Payant au récipient 425 77,6% 399 72,8%

Contribution forfaitaire mensuelle 0 0,0% 1 0,2%

Contribution forfaitaire annuelle 0 0,0% 1 0,2%

facturation mensuelle (BP) 100 18,2% 109 19,9%

TOTAL 549 100% 549 100% Source : Enquêtes ménages 2007

Les résultats du diagnostic relatifs à la perception des populations sur le prix de l’eau

montrent qu’il n’est pas à la portée des populations cibles, ce qui est confirmé par 49% de

l’échantillon. C’est d’ailleurs ce qui explique que les populations ont majoritairement

demandé la revue à la baisse du prix de l’eau afin de leur permettre de pouvoir y accéder de

manière acceptable.

3.1.2 Couverture des besoins en eau

Le niveau de satisfaction des besoins en eau potable des populations de la Commune I du

District de Bamako sera apprécié à travers l’analyse de la consommation journalière moyenne

et du taux de couverture des besoins en eau des ménages de l’échantillon. Dans cette même

lancée, le taux de couverture en eau sera apprécié à travers la consommation journalière

moyenne probable par personne.

Consommation domestique en eau

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La quantité d’eau consommée journalièrement connaît d’importantes variations car elle

dépend de plusieurs facteurs tels que la taille du ménage, la proximité du point d’eau, le prix

de l’eau et même la disponibilité de l’eau au niveau du point d’eau.

La consommation journalière moyenne a été calculée sur la base des résultats des enquêtes

ménages avec comme fondement les consommations journalières des ménages de

l’échantillon pour tous les usages domestiques (boisson, cuisine, toilette et lessive). L’étude a

révélé qu’elle est de l’ordre de 11 à 12 litres par personne et par jour au niveau de

l’échantillon d’enquête. Si l’on se réfère aux recommandations de l’OMS de l’ordre de 35

litres par personne et par jour, les populations de ces quartiers ont globalement un faible accès

à l’eau potable.

Tableau 7 : Quantité d’eau consommée par les ménages de l’échantillon

Quantité eau En saison sèche En hivernage

Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence

Non réponse 11 2,0% 20 3,6%

Moins de 10 litres 11 2,0% 26 4,7%

De 10 à 35 litres 43 7,8% 72 13,1%

de 35 à 50 litres 100 18,2% 109 19,9%

de 50 à 100 litres 137 25,0% 135 24,6%

plus de 100 litres 246 44,9% 186 33,9%

TOTAL 548 100% 548 100% Source : Enquêtes ménages 2007

L’étude de la consommation domestique en eau fait ressortir les difficultés liées à

l’alimentation en eau potable. La faible quantité d’eau disponible par jour et par personne

démontre la nécessité que constitue la mise en place d’ouvrages hydrauliques accessible à

tous points de vue pour les populations de la Commune I du District de Bamako.

Niveau de satisfaction des besoins en eau

Selon les résultats des enquêtes, la consommation moyenne journalière par personne est

estimée à près de 11 litres. Ce faible taux de couverture3, qui est inférieure à la norme

recommandée par l’OMS (35l/personnes/jour), est dû certainement au manque d’ouvrages de

distribution modernes dans la plupart des quartiers de la commune.

3 Le taux de couverture des besoins a été déterminé sur la base du rapport entre la quantité d’eau potable disponible (nombre

de litres par personne et par jour) par rapport aux besoins de la population selon les normes OMS (estimée à 35 litres par personne et par jour).

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L’appréciation du niveau de satisfaction des besoins en eau dépend aussi de la taille des

ménages, de l’accessibilité financière et de leur distance par rapport à la source

d’approvisionnement.

Ainsi, la couverture des besoins en eau des populations reste encore faible, malgré la relative

proximité des points d’eau par rapport aux lieux d’habitation. Cette situation peut être

imputable à la forte densité démographique qui explique en partie les fortes affluences au

niveau des points d’eau. En outre, la faible capacité financière des populations de

l’échantillon constitue un handicap pour un accès satisfaisant aux services sociaux de base,

notamment l’eau.

3.1.3 Les contraintes dans l’accès à l’eau

Selon la distance, le temps mis pour la collecte, le coût de l’eau et également d’autres

paramètres tels que la qualité de l’eau et sa disponibilité, la classification des contraintes par

quartier a pu être établie :

Sikoroni et Banconi, ont de très fortes contraintes pour accéder à l’eau potable.

Doumanzana, Boulkassoumbougou et Sotuba ont des contraintes fortes ;

Korofina Sud, Fadjiguila et Djélibougou ont des contraintes moyennes ;

Korofina Nord, le quartier administratif a la contrainte la plus faible ;

Les populations de la Commune 1 se trouvent confrontées à de réels problèmes d’accès à

l’eau potable. En effet l’accès à l’eau, reste l’une des principales contraintes soulevées par la

population notamment lors des entretiens de groupes de même que lors des enquêtes dans les

ménages. En effet, les populations ont déploré ce manque d’eau surtout en termes de

contraintes pour le développement d’activités génératrices de revenus et les répercussions sur

la santé, comme le montre l’encadré suivant :

C’est pourquoi la réalisation d'un château d'eau d’une très grande capacité, la réhabilitation et

l’extension du réseau d’adduction d’eau potable et la subvention des branchements

communautaires et privés constituent le meilleur moyen d’améliorer le niveau d’accès à l’eau

potable des populations de la Commune 1.

« Les problèmes posés par cette situation sont la surcharge de travail, l’impossibilité de développer

des activités génératrices de revenus et l’absence de salubrité. En outre, la pénibilité de l’exhaure

manuelle occasionne de multiples douleurs ressenties au niveau des membres et du dos ».

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Carte : Contraintes en eau dans la Commune I

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 27

3.2 ACCES AUX INFRASTRUCTURES D’ASSAINISSEMENT ET CONDITIONS

D’HYGIENE

En matière de desserte, l’accès à l’assainissement s’apprécie à travers un taux de couverture

approprié qui signifie une évacuation hygiénique des excrétas. Il sera analysé à travers le taux

de latrinisation des ménages, ainsi que la typologie des ouvrages d’assainissement. Quant à

l’hygiène, son étude prendra en compte la qualité de l’eau consommée, le mode de stockage

de l’eau et la périodicité du nettoiement des ustensiles de conservation de l’eau, mais

également les comportements en matière d’hygiène collective et individuelle.

3.2.1 Accès et utilisation des infrastructures d’assainissement

L’étude du niveau d’assainissement sera axée sur l’analyse du système d’évacuation des

excrétas et des déchets solides et liquides.

Accès aux infrastructures d’assainissement

Sur 548 ménages que compte l’échantillon d’enquête, 956 lieux d’aisance familiaux ont été

répertoriés, soit en moyenne 1,74 lieu d’aisance par ménage ou 106 par quartier. Toutefois,

cette moyenne cache certaines disparités car le nombre de lieux d’aisance varie de 48 à

Sotuba à 174 à Boulkassoumbougou.

Dans l’ensemble, la quasi-totalité des ménages de l’échantillon (545/548) disposent de lieux

d’aisance familiaux. Près de la moitié des ménages visités compte 2 à 4 lieux d’aisance.

L’importance numérique des lieux d’aisance dans la Commune I laisse supposer que les

problèmes d’évacuation des excrétas ne se posent pas. Le statut urbain de la commune a

fortement contribué à l’atteinte de ce niveau d’assainissement

Les lieux d’aisance qui sont à 90% fonctionnels sont majoritairement composés de lieux

d’aisance ordinaires (58,9%) et de type traditionnels (25,9%). Les autres types de lieux

d’aisance sont faiblement représentés. Il convient de souligner que ces lieux d’aisance sont

d’une manière générale en bon état, ce qui est confirmé par 86,1% des ménages de

l’échantillon, alors que 12,2% soutiennent le contraire.

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Carte 1 : Taux de latrinisation dans la Commune I

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 29

Les projets qui ont appuyé la mise en place d’infrastructures d’assainissement ont inspiré 36

ménages sur les 548 que compte l’échantillon. Cependant, l’appui est très minime car seuls

trois chefs de ménages ont affirmé avoir bénéficié de l’appui d’un projet pour la construction

du lieu d’aisance. Cet appui est généralement de nature financière et technique.

Compte tenu de la prédominance de certains types de latrines que d’autres dans les quartiers,

il y a lieu de relativiser le taux de latrinisation des quartiers. Le tableau suivant a été réalisé de

manière participative lors de l’atelier de restitution et de programmation des actions de

développement.

Tableau : Taux de latrinisation des quartiers de la Commune 1

N° Villages Nombre de

ménages

Types de latrines

Traditionnelles Cimentées Dalles VIP

1 Banconi 23.621 0% 80% 15% 5%

2 Boulkassoumbougou 5.858 0% 35% 35% 30%

3 Djelibougou 5.896 0% 25% 30% 45%

4 Doumanzana 7.365 2% 20% 50% 28%

5 Fadjiguila 3.663 2% 80% 14% 4%

6 Korofina Nord 2.595 0% 3% 60% 37%

7 Korofina Sud 3.110 0% 80% 18% 2%

8 Sikoroni 7.804 3% 50% 40% 7%

9 Sotuba 897 2% 90% 7% 1%

Totaux 60.809 1% 51% 30% 18% Source : Enquêtes ménages 2007

Selon les participants à l’atelier de restitution et de programmation des actions de

développement, tous les ménages de la Commune disposent d’au moins une latrine. La

différence réside au niveau du type de latrines dont les ménages disposent. Seuls les quartiers

de Sikoroni, de Sotuba, de Fadjiguila et de Doumanzana ont des latines de type traditionnel.

Les latrines VIP existent dans les quartiers avec une dominance des quartiers de Djelibougou,

de Korofina Nord, de Boulkassoumbougou, et de Doumanzana.

Utilisation des infrastructures d’assainissement

Malgré l’importance numérique des lieux d’aisance au niveau des ménages, le taux

d’utilisation, de l’ordre de 72% pour la commune, est moyen. Ce taux qui varie de 55% à

Sotuba à 84% à Korofina Nord, est généralement imputable aux personnes âgées de 15 ans et

plus. Les femmes âgées de plus de 15 ans, sont les personnes utilisant le plus les lieux

d’aisance (80%). Ce pourcentage de fréquentation des lieux d’aisance laisse supposer que des

lieux de défécation non conforme aux principes d’assainissement sont aussi usités par les

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 30

populations de la commune. En somme, les contraintes en matière d’assainissement sont

liées :

à l’usage des latrines traditionnelles qui ne sont pas recommandées ;

à la nature du sol difficile à creuser, notamment dans la partie nord de la commune ;

et au manque de moyen pour construire des latrines appropriées.

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Carte : Taux de couverture en assainissement dans la Commune I

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Gestion des déchets solides et liquides

Le diagnostic portant sur la situation en matière d’hygiène et d’assainissement a révélé que

certains comportements sont favorables à la dégradation du cadre de vie et à la prolifération

de maladies d’origine hydrique.

Tableau : Gestion des déchets solides et liquides

Déchets solides Fréquence Eaux usées Fréquence

Non réponse 2% Non réponse 1%

Dans la cour 8% Dans la cour 12%

Dans la rue 12% Dans la rue 62%

Dans les poubelles 75% Dans le caniveau 7%

Dans les fosses compostières 2% Puisard 16%

Autres 1% Fosse septique 2%

TOTAL 100% Autres 1%

TOTAL 100%

Source : Enquêtes ménages 2007

Le système de gestion des eaux usées au niveau des ménages de l’échantillon reste très

rudimentaire. En effet, l’analyse du tableau ci-dessus fait ressortir que les ménages de

l’échantillon déversent généralement les eaux usées aux alentours de leurs lieux d’habitation,

et dans une moindre mesure dans les puisards.

En ce qui concerne l’évacuation des ordures ménagères, les enquêtes ont montré que la

pratique la plus courante consiste à les jeter dans les poubelles (79,0%) ou dans les fosses

compostières. Toutefois, certaines pratiques non appropriées à un environnement salubre,

subsistent, notamment le déversement des ordures dans la rue ou dans la cour.

3.2.2 Conditions générales d’hygiène

L’étude des conditions d’hygiène sera axée sur la perception des populations sur la qualité de

l’eau consommée et les incidences pouvant découler de la consommation d’une eau de qualité

douteuse.

La qualité et l’hygiène de l’eau, la multiplicité des usages que l'homme en fait et les

comportements en matière de stockage et d’utilisation sont des facteurs déterminants dans la

transmission des maladies d’origine hydrique. Certaines sont dues à la présence de conditions

favorables au développement des vecteurs comme le paludisme et d’autres sont causées par

l’ingestion d’une eau polluée.

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 33

Appréciation de la qualité de l’eau

Les populations de la commune ont une bonne appréciation de la qualité de l’eau. En effet,

sur les 548 ménages interrogés, 527 affirment être satisfait de la qualité de l’eau. La bonne

qualité de l’eau peut s’expliquer par la nature même des points d’approvisionnement en eau.

En effet, les enquêtes de terrain ont révélé que 96,3% des ménages s’approvisionnent à partir

de points de distributions modernes à savoir les bornes fontaines et les bornes privées.

Tableau : Appréciation de la qualité de l’eau consommée selon les saisons

Satisfait de la qualité de

l’eau consommée

En saison sèche En hivernage

Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence

Non réponse 15 3% 7 1,3%

Oui 527 96% 538 98,2%

Non 6 1% 3 0,5%

TOTAL 548 100% 548 100% Source : Enquêtes ménages 2007

Cependant, une faible proportion de ménages (6 sur les 548 ménages) estime que l’eau est de

mauvaise qualité car elle est trouble, colorée et contient parfois des impuretés. Il convient de

signaler que les ménages déclarant utiliser une eau de qualité douteuse sont localisés dans les

quartiers de Sikoroni et de Baconi.

Modes de stockage de l’eau

Les modes de transport et de stockage de l’eau au niveau des ménages ont une grande

influence sur la qualité de l’eau consommée par les populations. C’est ainsi que, les enquêtes

ont montré que majoritairement les récipients de transports et de stockage de l’eau sont

couverts. Egalement, les ustensiles de conservation de l’eau sont fréquemment nettoyés dans

88,9% des ménages visités. Ces pratiques constituent un excellent moyen de lutte contre la

dégradation de la qualité de l’eau qui peut être source de maladies d’origine hydrique.

Pratiques et comportements des ménages

Les bonnes pratiques des populations en matière d’hygiène peuvent s’apprécier aussi à travers

l’utilisation des latrines qui est effective dans 72% des ménages de l’échantillon. En plus, ces

latrines sont nettoyées tous les jours par les femmes qui sont aidées par les jeunes filles.

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En revanche, en matière d’hygiène corporelle, le diagnostic a révélé l’existence de

comportements propices à la dégradation des conditions de santé des populations. En effet,

dans la plupart des ménages visités, les populations ne se lavent pas les mains avec du savon

avant de manger.

En outre, dans l’essentiel des ménages, les femmes et les filles de moins de 15 ans ne se

lavent pas les mains avec du savon après nettoyage anal des enfants. Dans le même ordre

d’idée, il convient de souligner que le lavage des mains avec du savon après défécation n’est

pas une pratique courante dans l’essentiel des ménages de la commune.

Les enseignements tirés du diagnostic permettent de dire que les conditions d’hygiène et de

santé sont tributaires de la qualité de l’eau, de l’accès des populations aux infrastructures

d’hygiène et d’assainissement et du respect de la part des populations des règles d’hygiène.

Ainsi, l’analyse de la situation en matière d’hygiène et d’assainissement dans la commune,

montre l’existence de plusieurs pratiques et comportements qui contribuent à la dégradation

du cadre de vie et à la prolifération de maladies. En effet, le non respect des normes d’hygiène

et le déversement de déchets solides et liquides dans la rue, sont favorables à l’apparition de

maladies d’origine hydrique comme le paludisme, le choléra, la bilharziose, etc.

Tableau 8 : Maladies d’origine hydrique.

Maladies hydriques Effectifs Fréquence

Non réponse 27 3%

Diarrhées 285 27%

Gale 19 1,8%

Bilharziose 120 12%

Fièvre typhoïde 71 7%

Choléra 156 15%

Ver de guinée 24 2%

Trachome 5 0,5%

Paludisme 302 29%

Autres 31 3%

TOTAL 1040 100%

Source : Enquêtes ménages 2007

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 35

C’est pourquoi, il s’avère nécessaire d’organiser des séances de sensibilisation pour attirer

l’attention des populations sur l’importance du respect des règles d’hygiène. En outre, le

renforcement des infrastructures d’assainissement peut contribuer à l’amélioration du cadre de

vie des habitants de la commune.

3.3 DYNAMIQUE ACTUELLE DU JEU DES ACTEURS

Le processus de décentralisation ouvre la voie à une plus grande responsabilisation des

collectivités locales. La commune constitue une collectivité locale de base incontournable

pour toute stratégie participative de développement local.

3.3.1 Les acteurs institutionnels

Il s’agit des structures étatiques représentées par le préfet et les agents des services techniques

déconcentrés de l’Etat, etc.

Les services techniques de l’Etat, il s’agit des services déconcentrés, qui d’une

manière générale, jouent le rôle d’appui conseil et technique aux producteurs locaux

mais aussi au conseil communal qu’ils appuient dans la mise en œuvre des actions de

développement.

L’ANICT, cette agence étatique mise en place dans le cadre de la décentralisation

constitue un partenaire privilégié des collectivités territoriales. Le conseil communal

de la Commune 1 a bénéficié de son appui financier dans la mise en place de projets

locaux de développement.

Le conseil communal, est devenu à la faveur des lois de décentralisation, le principal

acteur du développement local. Le conseil communal élabore et met en œuvre avec la

participation des populations et l’appui de ses partenaires, ses actions de

développement socio-économique et culturel.

Le Conseil Communal de la Commune I est composé de 45 élus provenant des neuf quartiers.

Il compte 37 hommes et de 8 femmes (17,8%), dirigé par un bureau qui compte 6 membres

dont une femme qui est le maire. Les 45 conseillers sont répartis dans 9 commissions. Le

quartier Doumanzana est représenté au conseil par le plus grand nombre de conseillés, suivi

par celui de Djélibougou.

Figure 3 : Répartition des conseillers par quartier

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0

2

4

6

8

10

12

Doum

anza

na

Ban

coni

Dje

libou

gou

Bou

lkas

soum

boug

ou

Kor

ofina N

ord

Fadjig

uila

Sikor

oni

Sot

uba

Kor

ofina S

ud

No

mb

re d

e c

on

seil

lers

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

Six partis politiques sont représentés au conseil communal et aucun d’entre eux n’a

la majorité. Dans un contexte pareil de répartition des conseillers, le principe qui veut

que le conseil distribue les actes de développement avec équité s’applique bien.

Doumanzana compte le plus grand effectif de conseiller sans être, selon les

enquêtes, le plus favorisé en matière d’actions de développement, d’ailleurs,

l’observation directe permet d’affirmer qu’il n’est pas le quartier le plus nanti.

Figure 4 : Répartition des conseillers par parti

0

2

4

6

8

10

12

RPM ADEMA CNID MPR G Ind. Kafolo G. Ind. Yéréko

No

mb

re d

e c

on

seil

lers

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

3.3.5 Les partenaires au développement

Les domaines d’intervention des partenaires au développement touchent tous les secteurs de

l’économie urbaine. Ainsi, les partenaires répertoriés dans la commune s’activent dans

l’hydraulique, l’hygiène/assainissement, la santé.

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 37

Dans le secteur de l’hydraulique, JIGI/WaterAid (espoir) oriente ses actions vers la mise en

place d’ouvrages hydrauliques et la promotion de l’alimentation en eau potable.

Les autres partenaires porteurs de projets en appui à la commune sont :

- l’Association Malienne pour le Bien être Familiale,

- AMRAD,

- PSDU pour le développement social urbain,

- SNV Mali,

- Action contre la faim.

- Le mapping organisationnel

L’étude du mapping organisationnel de la Commune I du district de Bamako, fait ressortir

l’existence d’un tissu associatif assez étoffé et animé par des organisations de base variées. Il

ressort de l’étude que leur principal objectif est de développer des activités socioculturelles et

économiques dans leurs zones respectives. Plusieurs organisations de la société civile

collaborent avec la municipalité : CCDP, CAFO, FENVIP, GIE, associations féminines et des

jeunes. Le CCDP est une structure réunissant les mouvements associatifs, actifs dans la

commune. Il en de même de CAFO qui regroupe des mouvements féminins.

3.3.6 La gouvernance locale

L’appréciation des principes de bonne gouvernance sera faite à travers la municipalité et les

organisations communautaires de base.

Concernant la municipalité, le principe d’imputabilité qui stipule que la commune doit rendre

compte de ses actions, sera la base de l’analyse. Dans la pratique, l’information est

diffusée par les neuf commissions qui sont démembrées dans les quartiers, mais également

par voie d’affichage. Quant au contrôle citoyen, il se manifeste par le désir du citoyen de

connaître le niveau d’exécution des activités de la commune.

Le débat suivant entre l’animateur et les acteurs en matière d’assainissement, révèle le niveau

d’application des principes d’imputabilité et de contrôle citoyen.

Etes-vous informés de toutes les décisions prises par le conseil ?

- Réponse d’une participante : non. Mais je prends mes renseignements avec le

président de commission ou avec le chef de quartier. Il renvient à ces derniers d’aller

chercher l’information auprès du maire.

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 38

Quel est le montant du budget de la commune ?

- Un participant : J’ai participé à l’élaboration du budget, mais j’ai oublié le montant.

Les citoyens participent-ils à l’élaboration du budget ?

- Une participante : je ne sais pas.

- Le coordonnateur des chefs de quartiers : Le Maire fait des affiches ; il invite tout

le monde en passant par les chefs de quartiers. Mais la population étant illettrée

majoritairement, elle oublie les dates.

- Une participante : Il n’y a pas de représentation des associations aux rencontres

tenues à la mairie. Puis, il n’y a pas d’assemblées de quartiers pour la restitution.

Quelles sont les propositions pour améliorer la diffusion de l’information ?

- Le 2e adjoint, représentant le maire : la réalité n’est pas un manque de diffusion

d’informations, mais un problème d’engagement de chacun. Le citoyen esquive les

réunions, se disant qu’il n’a rien à y gagner, du moins dans l’immédiat. Beaucoup de

citoyens déclarent ceci : « on vous fait confiance ».

- un participant : il existe des mairies secondaires (pour l’état civil) dans des quartiers.

- un participant : pour l’assainissement, il existe un contrat avec une radio.

- un participant : les hommes politiques se donnent beaucoup au moment des élections.

Après les élections, c’est fini. Si bien qu’on ne croit plus aux hommes politiques.

Il revient aux élus, de convoquer les délégués de quartiers et des responsables des OCB pour

les informer des tenues des sessions, puis des activités planifiées et de celles exécutées. A ces

derniers de procéder à la restitution au niveau de leur base respective. Par ailleurs, la

municipalité procède à l’affichage des comptes rendus de sessions et du budget afin

d’informer toute autre personne désireuse de connaître les activités de l’institution. En

définitive, les réponses ont été ainsi synthétisées :

- améliorer le niveau d’alphabétisation,

- réactiver le canal traditionnel par les chefs de quartiers (utilisation des crieurs

Traditionnels),

- faire recours aux chefs religieux.

Au niveau des organisations communautaires de base, elles sont d’une manière générale assez

structurées avec l’existence d’un bureau exécutif. Ce bureau est renouvelé tous les cinq ans.

Pour la gestion des fonds de la structure, un compte est ouvert au niveau d’une structure

financière de la place. Le retrait de l’argent se fait grâce à la présence du président, du

secrétaire et du trésorier.

En ce qui concerne les prises de décisions par le conseil communal, elles se font de manière

consensuelle ou par le biais du vote.

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SYNTHESE DE LA DEUXIEME PARTIE DU DIAGNOSTIC

Les contraintes majeures qui se posent dans le cadre de l’amélioration de l’accès à l’eau, à

l’assainissement et à la promotion de l’hygiène ont été identifiées par les populations lors du

diagnostic participatif. Elles ont trait :

Pour l’accès à l’eau :

- A l’insuffisance des points d’eau,

- A la cherté du prix de l’eau,

- aux longues distances à parcourir pour collecter l’eau.

Pour l’accès à l’assainissement :

- à la prédominance des lieux d’aisance dont les normes ne répondant pas aux

critères d’assainissement (lieux d’aisance ordinaires et de type traditionnel),

- au relatif faible taux d’utilisation des lieux d’aisance au niveau des personnes

âgées de moins de 15 ans,

- Au mode d’évacuation des eaux usées qui peut être un facteur de foisonnement

de vecteurs responsables de maladies d’origine hydrique.

Pour la promotion de l’hygiène :

- au niveau d’entretien des latrines qui influe négativement sur l’état des latrines,

- au faible pourcentage de personnes, quelque soit le sexe et l’âge, qui se lavent les

mains avec du savon avant de manger ou au sortir des toilettes ;

- à la faveur de la décentralisation de nombreux acteurs accompagnent la commune

dans ses actions de développement. Il reste que le citoyen n’est pas beaucoup impliqué

dans les affaires de la commune.

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 40

CONCLUSION / RECOMMANDATIONS

Le développement local suppose à la fois l’existence d’un système éducatif, sanitaire, un

accès facile à l’eau potable et à un cadre de vie sain. Ainsi pour la promotion d’un

développement local durable en matière d’eau et d’assainissement, les axes prioritaires sont

les suivantes :

l’amélioration de l’accès à l’eau,

l’amélioration de l’assainissement et de l’hygiène,

la promotion de la gouvernance.

La Commune I du District de Bamako dispose de beaucoup de potentialités humaines. Dans

cette perspective, les populations locales ont défini un certain nombre d'actions prioritaires

tendant à l’amélioration de leurs conditions de vie au niveau de ces secteurs.

Dans le secteur de l’eau

Les contraintes identifiées par les populations concernent globalement :

l’insuffisance des points d’eau potable ;

l’absence d’espace pour l’implantation des forages ;

la méconnaissance de l’importance de l’eau potable ;

les problèmes de maintenance et de gestion des points d’eau.

Les actions prioritaires identifiées par les populations pour lever les contraintes qui pèsent sur

l’accès à l’eau potable sont principalement de trois ordres :

la réalisation de points d’eau en nombre suffisant et dont leur emplacement tiendrait

compte de la localisation des lieux d’habitation ;

le respect de la carte d’assainissement établie lors de la parcellarisation ;

le renforcement des séances de sensibilisation au niveau de tous les villages, à travers

notamment la diversification des outils de communication.

Dans le secteur de l’assainissement

L’assainissement qui englobe l’évacuation des excrétas ainsi que des déchets solides et

liquides, est confronté à diverses contraintes au niveau de la Commune I, qui ont trait, selon la

population à :

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la méconnaissance des avantages liés à l’assainissement ;

l’absence d’un système approprié de chaîne de collecte des déchets solides (pré

collecte au niveau des ménages, décharges publiques, centre d’enfouissement

technique),

au manque de moyens ;

la dureté de la roche lors du creusement des latrines ;

la mauvaise gestion des ordures ménagères et des déchets liquides ;

la méconnaissance des règlements en matière d’assainissement ;

au manque d’entretien aux équipements existants, en particulier les latrines.

Les actions à mener pour résoudre ces contraintes tournent principalement autour :

du renforcement des séances de sensibilisation afin de promouvoir la généralisation

des lieux d’aisance améliorés mais également leur utilisation ;

du renforcement des capacités des différents acteurs de la commune pour une

meilleure connaissance des rôles et des responsabilités ;

de l’ouverture des routes ;

de la réhabilitation et l’application de la police sanitaire ;

du remplacement des charrettes à traction asine par des camionnettes ;

du rapprochement des décharges publiques des quartiers ;

de la distribution spatiale des poubelles plus régulièrement ;

de la mise en place d’un système de tarification dans la collecte des déchets ;

d’éviter le retour des tris à domicile ;

de la mise en place d’une voirie communale (pour les ordures et les caniveaux) ;

du renforcement de la synergie entre la mairie et les ONG.

Dans le secteur de l’hygiène :

Les contraintes entravant la promotion de l’hygiène sont de plusieurs ordres selon les

populations de la commune:

les contraintes socioculturelles ;

le manque de moyen ;

les difficultés d’accès à l’eau potable ;

l’indisponibilité du savon ;

la méconnaissance des avantages liés à l’hygiène.

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Les actions allant dans le sens de la levée des contraintes concernent globalement

l’animation/sensibilisation/formation des acteurs :

le renforcement de la communication pour le changement des comportements des

populations locales, notamment les enfants ;

le recours aux crieurs des quartiers et des chefs religieux pour la diffusion de

l’information ;

l’introduction ou renforcement des bonnes pratiques dans le milieu scolaire ;

et la mise en place de mesures d’accompagnement.

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ANNEXES

ANNEXE 1 : STATISTIQUES

Tableau 9 : Catégorisation des localités de la commune

Quartiers Pop 2007 Nombre de ménages

Banconi 74 629 23 621

Boulkassoumbougou 34 107 5 858

Djelibougou 26 104 5 896

Doumanzana 21 374 7 365

Fadjiguila 17 026 3 663

Korofina nord 17 038 2 595

Korofina sud 5 892 3 110

Sikoroni 31 030 7 804

Sotuba 3 663 897

TOTAUX 230 863 60 809

Tableau 10 : Répartition par âge et par sexe de la population

VILLAGES H+15ans F+15ans H-15ans F-15ans Total

Banconi 490 472 384 331 1677

Boulkassoumbougou 484 514 268 308 1574

Djelibougou 254 282 159 182 877

Doumanzana 386 337 248 239 1210

Fadjiguila 193 205 195 173 766

Korofina nord 330 298 169 143 940

Korofina sud 152 168 117 87 524

Sikoroni 421 401 334 349 1505

Sotuba 109 105 103 68 385

Effectif total 2819 2782 1977 1880 9458

Fréquence 29,8% 29,4% 20,9% 19,9% 100,0%

Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007

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ANNEXE 2 : CONTEXTE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNELLE DE LA COMMUNE

Dans l’article 98 de la Constitution Malienne du 25 février 1992, il est dit que « les collectivités

s’administrent librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par la loi ». Ces

conditions de la libre administration sont fixées par la loi n° 93-008 du 11 février 1993, modifiées par

la loi n° 96-056 du 16 octobre 1996. Et aux dispositions de cette loi, au sommet de la hiérarchie

territoriale se trouve la Région, suivie du Cercle et la Commune qui est l’unité de base de la

décentralisation.

Ainsi, la loi n°96-059 du 04 novembre 1996 créa 682 nouvelles communes dont 644 rurales en

remplacement de 287 arrondissements. Depuis 1999, après les élections communales en milieu rural,

la politique de décentralisation est dans sa phase fonctionnelle. Actuellement, la République du Mali

compte 703 communes, dont 684 en milieu rural et 19 en milieu urbain.

Les Organes de la Commune : La Commune compte deux organes que sont le

Conseil Communal et le Bureau Communal.

Le Conseil communal (C.C)

Etant l’organe délibérant de la Commune, il est composé de membres élus dans les conditions fixées

par les dispositions des articles 4 et 5 du Code des Collectivités Territoriales. Avec un mandat de cinq

(5) ans, qui peut être prorogé de six (6) mois, le Conseil Communal est composé au minimum de onze

(11) membres, et de quarante cinq (45) au maximum. Deux principales attributions sont dévolues au

CC :

√ le pouvoir de décision : Il s’exerce sous forme de délibération dans les domaines qui relèvent

des affaires de la Commune conformément aux dispositions de l’article 14 du code des

collectivités territoriales. Les délibérations du CC ne sont exécutoires qu’après approbation de

l’Autorité de tutelle dans les matières énumérées dans l’article 15 du code des collectivités

territoriales.

√ et la compétence consultative : Celle-ci s’exerce sous forme d’avis et sous la forme requise

par les lois et règlement ou qu’il soit demandé par l’autorité de tutelle. Cette consultation est

obligatoire dans le cadre de la réalisation de projet d’aménagement ou d’équipement de l’Etat

ou de toute autre collectivité, d’un organisme public ou privé sur le territoire de la commune

ainsi qu’en ce qui concerne la fusion, la scission ou toute autre modification des limites de la

Commune.

Le Bureau Communal (B.C)

Le Bureau Communal, dirigé par le Maire qui est élu comme le président du Conseil Communal, est

l’organe exécutif de la commune. Le Maire est élu pour un mandat de 5 ans. Toutefois, son mandat

peut prendre fin par suite de démission, de révocation, de décès ou par cumul de fonction incompatible

avec celle de maire. Chargé de l’exécution des délibérations du conseil communal, le Maire exerce sa

fonction en référence aux attributions contenues dans l’article 44 du code des collectivités territoriales.

Entre autres, il s’agit de l’application de la politique d’aménagement, d’assainissement, et d’entretien

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de la voirie communale. Dans l’administration de la commune, le Maire dispose de services dans les

domaines suivants :

- Administratif et juridique ;

- Financier et comptable ;

- Technique et information ;

- Social et communautaire.

La création d’autres services surtout en matière de développement économique, est laissée à

l’appréciation du conseil communal. Les agents techniques de l’Etat appuient aussi les populations

et le Conseil Communal dans la réalisation d’actions de développement.

Relations structurelles de la Commune

Il s’agit des relations internes et externes de la commune. En interne, ce sont les relations entre le

Maire et le Conseil Communal d’une part, et celles entre le Maire et les chefs de village/quartiers,

d’autre part.

Relations entre le Maire et le Conseil Communal

Le Maire gère par décision ou arrêté dans le cadre des dispositions du code des collectivités tandis que

le Conseil Communal exerce ses attributions par délibération. Cette dernière a une force exécutoire

pour le Maire qui, exerce l’ensemble des missions qui lui sont dévolues en sa qualité d’organe exécutif

sous le contrôle du Conseil Communal. Ce contrôle porte essentiellement sur l’exécution du budget

communal et l’application des délibérations du conseil.

Relations entre le Maire, les chefs de village, de quartier et de fraction

Selon l’article 61 du code des collectivités territoriales, « le village, la fraction et le quartier sont

reconnus en tant que tels par arrêté du représentant de l’Etat au niveau régional à la demande des

populations après avis du Conseil Communal ». Ces entités, dans l’article 62 sont administrées par un

chef de village, de quartier ou de fraction investie par le conseil de la communauté concernée. Ils sont

révoqués sur décision motivée du représentant de l’Etat au niveau du Cercle et après avis du Conseil

Communal concerné. Ces représentants investis par les populations locales, en collaboration avec le

Maire, participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des actions de développement social et

économique. A la demande du Maire, ils mobilisent les administrés pour toute activité d’intérêt

général. Aussi, le Maire peut-il leur confier des tâches spécifiques.

En ce qui concerne les relations structurelles externes de la commune, c’est l’ensemble des

relations de la Commune avec des acteurs institutionnels, étatiques ou encore avec des acteurs du

développement considérés comme des partenaires.

Relations intercommunales : Il s’agit simplement de la mise en place, par les communes intéressées,

de structures de coopération avec un organe de délibération. Cet organe sera composé de représentants

des communes membres de la structure et s’appuiera sur un secrétariat permanent. Quant aux

ressources, elles sont constituées essentiellement par les cotisations des communes et éventuellement

par les dotations de l’Etat Malien.

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PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 46

Relations entre la Commune et l’Etat : elles sont de deux ordres : celles dites de tutelle et celles de

concertation. Assurée par l’Autorité administrative du Cercle à savoir le Préfet, la relation de

tutelle est une relation définie dans le Code des Collectivités Territoriales. Elle consiste à faire

respecter la légalité dans la conduite des affaires de la commune par le Conseil Communal. Quant au

Sous-préfet qui est le représentant de l’Etat dans la Commune Rurale, il porte assistance et conseils au

Conseil Communal.

En ce qui concerne la relation de concertation entre la Commune et l’Etat, elle est soutendue par un

dispositif technique (appui à la maîtrise d’ouvrage) et financier. Ce dispositif est piloté par trois

principales structures que sont les Directions Régionales du Plan et de la Statistique (DRPS), le Centre

de Conseil Communal (CCC), et la Cellule Nationale de Coordination (CNC). A ces relations,

s’ajoutent celles de la Commune avec les partenaires au développement. Ce sont des relations de

partenariat de la Commune avec d’autres nations. Autrement dit, il s’agit de la Coopération

décentralisation qui permet aux communes d’améliorer le vécu de leurs citoyens à travers la réalisation

d’infrastructures socio-économiques, d’échanges d’expériences de développement ou encore de

raffermir les liens d’amitiés entre les peuples. Toutefois, la coopération décentralisée est soumise au

contrôle de l’Etat selon l’article 27 de la loi 93 008 du 11 février 1993.

Rôles des acteurs de l’Eau

Comme suite à la politique de décentralisation, l’Etat se consacre essentiellement à ses fonctions

d’élaboration des politiques générales, législatives et de régulation des différents services. Ce qui se

traduit aussi par un transfert des responsabilités opérationnelles au niveau des collectivités. Dans le

cadre législatif et réglementaire du secteur de l’eau au Mali, il a été adopté le 31 janvier 2002 le Code

de l’Eau qui définit le cadre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) dans le pays. En

somme, il s’agit des principes de gestion, de protection et d’alimentation de l’eau potable aux niveaux

national, régional et communal.

Tableau : Compétences en matière d’eau et d’assainissement

Acteurs Compétences

État

- Apporte une aide financière et prend en charge les investissements importants.

- Formule et applique la législation.

- Définit et met en application les normes relatives à la conception, la construction et à

l’utilisation des ouvrages.

Conseil municipal - Veille au bon fonctionnement des services en déléguant la responsabilité de la gestion des

ouvrages selon les circonstances

Usagers

- Peuvent assurer la gestion des services par le biais des associations d’usagers.

- Participent à la définition des conditions qui encadrent la gestion des services.

- Paient le service d’eau et veillent à l’utilisation rationnelle de l’eau dans des conditions

hygiéniques.

Opérateurs - Prennent en charge la fourniture et la distribution de l’eau, y compris le fonctionnement et

l’entretien des installations et la gestion financière du service.

Opérateurs privés

- Sont chargés de la construction et de l’utilisation des infrastructures hydrauliques (études de

faisabilité, construction, réparation, fourniture de pièces détachées, formation).

- Apportent un suivi managérial, technique et financier et ont un rôle d’appui-conseil.