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PLAN SECTORIEL DE
DEVELOPPEMENT DE LA
COMMUNE I DU DISTRICT
DE BAMAKO
JUIN 2007
REPUBLIQUE DU MALI
********
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES
COLLECTIVITES LOCALES
********
DISTRICT DE BAMAKO – COMMUNE I
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO a
Table des matières
Liste des Cartes
Liste des figures
Liste des tableaux
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 2
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AMBF Association Malienne pour le Bien être Familiale
AMRAD :
ANICT :
CAFO : Confédération des Associations Féminines et Organisations
CCDP :
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
DP : Diagnostic Participatif
FENVIP :
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
ISS : Interviews Semi Structurées
MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative
OCB : Organisation Communautaire de Base
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PNAEP : Plan National d’Accès à l’Eau Potable
PNIR : Programme National d’Infrastructure Rurale
PDSU : Programme de Développement Social et Urbain
PSD : Plan Sectoriel de Développement
SNV : Organisation Néerlandaise de Développement
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 3
1- INTRODUCTION
1- 1- PRINCIPES ET OBJECTIFS
Le plan stratégique sectoriel dont la pertinence réside dans son inscription au niveau des stratégies
nationales et internationales du secteur, se réfère aux principaux documents de politique et de
législation du secteur eau, assainissement et hygiène. Sur le plan de la vision stratégique
internationale, les objectifs du PSD concourent à l’atteinte des OMD qui vise dans son objectif n° 7,
la réduction de moitié d’ici 2015 de la proportion des individus privés d’accès à l’eau potable et
d’installations sanitaires améliorés.
A l’échelle nationale, le plan s’inscrit dans le contexte de la décentralisation. En effet, le Mali
a amorcé une étape décisive dans le cadre de la décentralisation, en installant les Collectivités
Territoriales dans un environnement juridique et législatif favorable à la prise en charge
entière de leurs affaires. En effet, parmi les compétences qui leur sont transférées, figure
l’élaboration du plan stratégique d’assainissement de leur commune respective (la loi du
98010 du 19 Juin 1998 définit dans son article 14, les compétences des collectivités
territoriales en matière d’environnement, notamment en matière d’assainissement et
d’hygiène publique). Les diverses études menées dans le secteur ont permis de déceler la
nécessité que constitue l’intégration entre l’assainissement, l’eau et l’hygiène publique. C’est
d’ailleurs ce qui justifie que le présent document soit essentiellement axé sur ces trois secteurs
considérés comme prioritaires par les autorités maliennes.
Le plan sectoriel constitue ainsi un document stratégique pour la définition de la vision
politique dans ce secteur. Il est un outil d’aide à la décision dans les secteurs de l’eau, de
l’assainissement et de l’hygiène. Cette vision est partagée par WaterAid qui intervient au Mali
depuis 2001. L’ONG WaterAid, dont la mission est de permettre aux populations les plus
pauvres du monde d’avoir accès à l’eau, l’assainissement et la promotion de l’hygiène,
contribue aussi fortement au développement des capacités du secteur, en vue de
l’augmentation de son financement. La démarche de WaterAid correspond à la volonté de
contribuer au recentrage du processus de développement en appuyant les Collectivités
Territoriales à mieux inscrire leurs démarches dans le cadre de la décentralisation et de la
bonne gouvernance ; d’autant plus que le PSD est un outil de négociation et de plaidoyer
capable d’influencer les politiques.
Ainsi, l’ONG WaterAid concourt à l’atteinte des objectifs visés dans le cadre du Plan
National d’Accès à l’Eau Potable qui est un document stratégique de réalisation des Objectifs
du Millénaire pour le Développement, en matière d’alimentation en eau potable et
assainissement.
Le PSD qui est un outil de coordination est la suite d’un Diagnostic Participatif entrepris avec
toutes les parties prenantes et/ou dépositaires d’enjeu dans le territoire de la commune de
Ansongo. Il traduit la vision consensuelle de ces différentes parties prenantes et dépositaires
d’enjeux, qui ont validé les résultats du DP et les orientations stratégiques définies à partir des
solutions que la commune a proposées et qu’elle souhaite opérationnaliser. La collectivité
territoriale a convenu de transcrire le PSD dans la perspective de convergence avec les
orientations politiques et stratégiques du Gouvernement du Mali qui reposent sur la référence
unique qui est le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 4
1.2 Stratégie et démarche
1.2.1 Stratégie mise en œuvre
La commune constitue l’espace d’intervention de WaterAid Mali. Il s’agit de la structure
décentralisée de base, celle qui est la plus proche des populations et appelée en conséquence à
leur assurer les conditions favorables d’un développement durable. Dans cette perspective
l’objectif majeur de WaterAid Mali est d’améliorer l’accès à l’eau potable, aux infrastructures
d’assainissement et de promouvoir les conditions générales d’hygiène. L’approche
participative, à travers l’application des outils de la MARP a été sollicitée pour atteindre cet
objectif majeur.
En effet le PSD a été élaboré dans une perspective de :
Cohérence avec les politiques de développement aussi bien nationales que
sectorielles : les activités proposées peuvent contribuer à l’approfondissement de la
décentralisation, à la mise en œuvre du PNAEP, et évidemment à la lutte contre la
pauvreté par la satisfaction des besoins jugés prioritaires des populations locales.
Synergie au niveau des actions proposées : la synergie peut se retrouver facilement
avec les autres actions de lutte contre la pauvreté, notamment celles inscrites au
niveau du CSLP.
Le Diagnostic Participatif réalisé a clairement montré que la cause sous-jacente de la pauvreté
est tributaire du manque d’accès aux services sociaux de base. Les groupes vulnérables,
notamment les couches les plus pauvres, sont encore les plus touchés parce qu’ils ont un accès
difficile, sinon nul aux ressources financières qui leur permettent d’avoir un accès correct aux
infrastructures et équipements sociaux de base.
Convergence pour plus de résultats palpables et durable afin de réduire la pauvreté :
cet effort de convergence et d’intégration des acteurs dans la stratégie de lutte contre
la pauvreté, est compris comme un préalable pour contribuer à l’atteinte des
objectifs du PNAEP.
1.2.2 Démarche adoptée
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 5
L'élaboration des PSD au niveau de la commune requiert non seulement une stratégie, mais
aussi une démarche axée principalement sur trois principes :
la gouvernance locale et l’action citoyenne à travers la mise en place de cellules au
niveau local et national. Il s’agit d’une mise en responsabilité de la population locale
qui trouve sa pertinence dans le fait qu’elle favorise l’émergence d’un capital social
parmi le groupe d’utilisateurs.
Le principe d’imputabilité à travers l’apprentissage dans le but de fournir aux
populations locales les moyens d’agir. En effet, le renforcement des capacités de
toutes les parties prenantes (agents de terrain) constitue un gage d’accroissement de la
capacité de contrôle et de participation aux prises de décisions, notamment dans la
gestion des affaires locales.
Le principe d’équité à travers la mise en œuvre du processus participatif qui donne
l’opportunité aux communautés d’analyser et de discuter de leur situation locale de
façon systématique, et éveille leur conscience sur les problèmes existants ainsi que les
solutions possibles.
La démarche de WaterAid, qui s’articule autour de cinq grandes phases, a été essentiellement
axée sur l’approche participative :
- les activités préparatoires,
- la collecte de données,
- le traitement des données et la réalisation des cartes thématiques (localisation des
points d’eau et accessibilité en termes de quantité et de distance, ainsi que la
localisation des infrastructures d’assainissement et le taux de fonctionnalité, etc.) ;
- la rédaction du plan,
- la validation du plan par les populations locales et la collectivité territoriale, ainsi
que la planification des actions retenues.
Les activités préparatoires
Les activités préparatoires ont concerné la prise de contact avec les autorités communales, les
services techniques, ainsi que les autorités locales et personnes ressources de la commune.
Cette rencontre visait leur participation effective dans tout le processus, d’autant plus que la
mission de prise de contact a permis a l’équipe de WaterAid d’expliciter les activités à mener
et de décliner les objectifs visés, ainsi que les résultats attendus. Ce processus a été clôturé par
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 6
l’organisation de l’atelier national de lancement des activités à mener dans le cadre de
l’élaboration des PSD au Mali.
Par ailleurs, dans le souci d’appliquer l’approche participative mais également d’intégrer la
cohérence dans l’exécution des activités de terrain, un atelier de mise à niveau des agents de
terrain a été organisé. Cet atelier a permis aux personnes chargées de la collecte de données de
se familiariser avec les outils d’enquête, notamment :
- les questionnaires à appliquer au niveau des ménages, des écoles et des centres de santé,
- les guides d’entretien et les principaux outils de la MARP.
En outre, la mise à niveau a concerné la rédaction des PSD, la présentation de l’action
citoyenne et du plaidoyer, ainsi que l’organisation matérielle et la mise en œuvre du travail de
terrain. Cette séance de mise à niveau a été l’occasion pour les participants de s’accorder sur
l’approche, la terminologie et les définitions des concepts à utiliser lors du diagnostic.
La collecte de données
La collecte de données a été réalisée à travers des enquêtes quantitatives et qualitatives. Les
résultats de cette phase ont permis d'identifier les potentialités ainsi que les contraintes qui
entravent le développement de la commune en matière d’accès à l’eau, aux infrastructures
d’assainissement et à l’hygiène.
Les enquêtes quantitatives : elles sont de trois ordres :
- Les enquêtes ménages : il s’agit d’une enquête quantitative avec l’administration d’un
questionnaire auprès des chefs de ménage. La totalité des localités de chaque
commune a été ciblé et des ménages choisis suivant un échantillonnage préalablement
opéré. Ainsi, 1306 ménages ont été enquêtés sur un total de 6808 que compte la
commune de Koro.
- Les enquêtes au niveau des centres de santé : le questionnaire est administré au personnel
de la structure sanitaire et permet de renseigner le niveau d’accès de la structure à l’eau
potable et à l’assainissement et également les conditions d’hygiène.
- Les enquêtes dans les écoles : elles permettent de cerner la scolarisation des enfants
selon le sexe, mais traite aussi de l’accessibilité de l’école par rapport aux points d’eau
potable et aux ouvrages d’assainissement. Le questionnaire aborde également le
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 7
niveau d’organisation de l’école par rapport à la prise en charge des problèmes
d’hygiène.
Les enquêtes qualitatives
Le diagnostic participatif constitue la composante essentielle du processus de participation.
Il a été mis en œuvre par les populations locales assistées par les équipes de WaterAid et de la
Cellule Locale. Des informations qualitatives ont été collectées à partir des outils MARP. En
outre, des entretiens, focus-group et assemblées villageoises ont été organisés avec différentes
cibles (élus locaux, personnes ressources, services techniques, etc.). Parmi les outils
spécifiques de la MARP utilisés, on peut noter :
Le profil historique pour recueillir les événements marquants (la vie des localités
et la formation des terroirs). Il est aussi un moyen pour les équipes MARP d'établir
des relations avec les notables et d'ouvrir des portes pour les interviews semi-
structurées (ISS).
Les Interview Semi-Structurées (ISS) qui sont le point focal de la MARP. Elles
apparaissent dans la manipulation de tous les outils. Les ISS en MARP remplacent
le questionnaire d’enquête classique par le "check-list" ou guide d'entretien
comprenant une liste de sujets, points, idées, questions-clés sur le thème à aborder.
Les cartes de terroirs qui sont des représentations schématiques visualisant un espace
donné, son occupation et son utilisation. Ces représentations graphiques ont été réalisées
par les populations locales pour expliquer les faits et les marques dans leur terroir.
Les cartes sociales qui sont des représentations schématiques permettant
d’apprécier le niveau d’équipement des villages.
Les diagrammes de Venn, de polarisation, permettent d'explorer les problèmes
organisationnels et de cerner les échanges avec l'extérieur.
Les arbres à problème pour analyser les contraintes et besoins identifiés et
dégager les idées d’action.
Les restitutions et la programmation
Les restitutions ont été des étapes de validation des données recueillies et des actions
retenues. En effet, une première séance de restitution des informations a été organisée dans le
but de valider les données collectées sur le terrain. Ont pris part à cette restitution, la cellule
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 8
locale, l’équipe de terrain, les services techniques, les personnes ressources de la commune,
entre autres.
La deuxième séance de restitution a permis de passer en revue les résultats du diagnostic, de
les discuter et les faire valider par les populations de la Commune 1. Elle a été également
l’occasion de procéder à la programmation des actions, afin d’aboutir au choix et à la
« priorisation » des actions. Les discussions lors de cette étape ont facilité l’identification des
Actions/Acteurs. Alors que l’analyse des actions a été déterminante en termes de faisabilité,
d’acceptabilité et d’impact sur le développement local et l’amélioration de l’accès à l’eau et
aux infrastructures d’assainissement, ainsi qu’aux conditions générales d’hygiène.
1.3 RAPPEL DU PLAN
Le PSD est structuré en deux parties :
La première partie présente les données générales sur la commune ;
La deuxième partie traite de la problématique de l’eau et de l’assainissement,
ainsi que des conditions générales d’hygiène ;
La partie annexe récapitule les tableaux d’indicateurs.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 9
INSERER CARTE LOCALISATION
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 10
PREMIERE PARTIE : DONNEES GENERALES
2.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE I
2.1.1 Généralités
L’aire cible de la présente étude est la commune I du district de Bamako. Pour rappel,
Bamako, la capitale du Mali, est localisé dans la partie sud-ouest du pays et constitue le centre
administratif renfermant un important port fluvial.
Le climat de la région de Bamako est de type soudanien, caractérisé par une saison pluvieuse
de juin à octobre et une saison sèche plus longue de novembre à mai. Le maximum de pluie se
situe en août et la pluviométrie moyenne annuelle s’élève à 900 mm par an. La température
moyenne annuelle est d'environ 27°C avec une insolation très forte de 2500 à 3000 heures.
La végétation est caractérisée par la savane arborée constituée d’espèces épineuses,
notamment les acacias, balanites, etc.
2.1.2 Site et situation
La commune I du district de Bamako est située sur la rive gauche du fleuve Niger au Nord Est
de Bamako. Elle s’étend sur une superficie de 35,5 km2. Composée de neuf (9) quartiers, elle
est limitée :
à l’Est par une portion de la limite Est du district de Bamako.
à l’Ouest par le cours du marigot de Korofina.
au Nord par une partie de la limite Nord du district de Bamako qui est comprise entre
la limite Est et le marigot de Korofina.
au Sud par le bout du lit du fleuve Niger compris entre les limites Est et Ouest de la
commune.
2.2 Le profil historique
D’après les informations reçues, l’occupation du district de Bamako remonterait à la
préhistoire comme l’ont confirmé les fouilles archéologiques de Magnambougou. Bamako,
originellement Bammâko (« marigot du caïman » en langue bambara) a été fondée à la fin
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 11
XVIème
siècle par les Niaré anciennement appelés Niakate, qui étaient des sarakolés. Niaréla,
le quartier des Niaré, est d’ailleurs l’un des plus anciens quartiers de Bamako.
Au fil de l’évolution de l’histoire, le processus d’implantation des populations s’est poursuivi
et aujourd’hui, Bamako renferme une population variée, composée des différentes ethnies
présentes au Mali mais aussi issues des pays limitrophes.
2.2 Démographie et ressources humaines
2.2.1 Poids et répartition de la population
La Commune I compte 230.863 habitants répartie dans les neufs (9) quartiers, soit une
moyenne de 25.651 habitants par quartier. L’analyse de la répartition des localités selon la
taille démographique, nous permet de distinguer les catégories suivantes :
- tout d’abord, le quartier de Banconi est le plus peuplé avec une population estimée à
74.629 habitants en 2007 ;
- Les quartiers de Boulkassoumbougou, Djelibougou, Doumanzana et Sikoroni ont une
population comprise entre 20.000 et 35.000 habitants ;
- Fadjiguila et Korofina Nord ont une population comprise entre 10 000 et 20 000
habitants ;
- Alors que deux quartiers ont une population inférieure à 10 000 habitants.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 12
Carte 2 : Catégorisation démographique des localités de la commune
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 13
2.2.2 Caractéristiques de la population
La répartition par âge de la population montre une importance de la tranche des plus de 15 ans
qui représente 59,2% de la population. Cette tranche d’âge prédomine dans toutes les localités
de la commune. D’ailleurs dans les quartiers de Boulkassoumbou et de Korofina Nord, les
plus de 15 ans représentent plus de 63% de la population.
L’analyse de la structure par sexe laisse apparaître une légère supériorité numérique des
personnes de sexe masculin qui représentent 50,7% de l’échantillon, tandis que les femmes
font 49,3%. Toutefois dans la proportion des plus de 15 ans, on note quasiment un équilibre
entre les deux sexes. Ceci se reflète d’ailleurs sur l’étude de la situation matrimoniale des
enquêtés qui sont majoritairement mariés (87,4%) avec comme principal répondant le chef de
famille de sexe masculin. Les veufs et les célibataires représentent un faible pourcentage.
La commune est majoritairement habitée par des personnes d’obédience musulmane. Les
enquêtes de terrain révèlent en effet que sur les 548 ménages de l’échantillon, 528 sont des
musulmans. Les autres religions sont faiblement représentées avec moins de 3% de l’effectif
pour les chrétiens et 1,6% pour les animistes.
L’étude de la composition ethnique des populations de la Commune 1 révèle qu’avec 32,1%
de l’échantillon, les bambaras constituent la principale ethnie de la zone car étant majoritaires
dans toutes les localités de la commune, à l’exception de Djélibougou1. D’ailleurs, dans les
quartiers de Banconi, de Korofina Sud, de Doumanzana et de Sotuba, ils représentent plus de
40% de la population. Les peulhs constituent le second groupe ethnique avec 14,7% de
l’échantillon. En outre, la commune I compte plusieurs minorités ethniques, comme le montre
d’ailleurs la figure ci-dessous.
Figure 1 : Répartition ethnique de la population de l’échantillon
1 Le quartier de Djélibougou est majoritairement habité par les peulhs qui constituent 13,7% de l’effectif alors
que les bambaras représentent 9,8%.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 14
4%
2%
32%
11%
15%
1%3%
11%
4%3%
2%
13%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
Non réponse
Forgerons
Bambara
Malinke
Peul
BozoDogon
Sarakhole
Sonrai
Senoufo
Bobo
Autres
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
2.2.3 Niveau d’instruction de la population
L’analyse des données portant sur la scolarisation des enfants âgés de 6 à 15 ans, montre que
d’une manière générale, le taux de scolarisation est satisfaisant dans la commune. En effet, sur
les 1930 enfants scolarisables2, 1718 sont inscrits à l’école, soit un taux de scolarisation de
89%. Sur cet effectif qui sont inscrits à l’école, 1678 sont déclarés réguliers à l’école, ainsi
98% des enfants scolarisés s’avèrent être réguliers à l’école.
L’étude de la composition des enfants âgés de 6 à 15 ans qui sont inscrits à l’école fait
ressortir qu’ils sont majoritairement composés de garçons (56%), alors que les filles qui sont à
l’école ne constituent que 44% de l’effectif total inscrit à l’école.
Tableau 1: Scolarisation des enfants de 6 à 15 ans
Quartiers Nombre de personnes âgées de 6-15ans Fréquence / inscrits et réguliers à l’école
Garçons Filles Total Garçons Filles Total
Banconi 227 181 408 52,9% 43,6% 96,6%
Boulkassoumbougou 125 103 228 49,1% 42,1% 91,2%
Djelibougou 58 57 115 42,6% 35,7% 78,3%
Doumanzana 182 98 280 41,1% 28,9% 70,0%
Fadjiguila 110 100 210 42,9% 37,6% 80,5%
Korofina nord 96 89 185 49,2% 40,5% 89,7%
Korofina sud 79 52 131 60,3% 39,7% 100,0%
Sikoroni 161 144 305 44,6% 43,0% 87,5%
2 Il s’agit de la proportion d’enfants en âge de fréquenter l’école élémentaire (6-15 ans)
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 15
Sotuba 44 24 68 57,4% 26,5% 83,8%
TOTAL 1082 848 1930 48,0% 38,9% 86,9%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
L’analyse du taux d’instruction selon le quartier révèle que dans les localités de Banconi, de
Korofina Nord et de Boulkassoumbougou, il dépasse 90%. Le quartier de Korofina Sud se
singularise ave un taux de scolarisation de 100%. Alors que les plus faibles taux se retrouvent
dans les quartiers de Doumanzana et de Djelibougou.
2.3 ACTIVITES ET RESSOURCES
Les populations de la commune I mènent plusieurs activités qui leur procurent des revenus.
Ces revenus leur permettent de faire face aux différents besoins quotidiens.
2.3.1 Activités des populations de la commune
La zone d’étude est une commune urbaine, d’où la prévalence des activités liées au secteur
tertiaire, notamment le commerce, l’artisanat et la prestation de services. Ils constituent à cet
effet, les principales occupations des populations de l’échantillon. Hormis le quartier de
Sotuba et dans une moindre mesure celui de Boulkassoumbougou, plus du quart des cibles de
l’enquête sont partout ailleurs constitués de fonctionnaires.
Figure 2 : Occupations principales des chefs de ménage de l’échantillon
2%
6%
2%
23%
20%
6%
22%
18%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
Non réponse
agriculteur
éleveur
fonctionnaire
commerçan
t
ména
gère
artisans/ouvriers
autres
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 16
Les quartiers de Fadjiguila, de Sotuba et de Banconi se singularisent par l’importance
numérique des artisans/ouvriers. Quant aux activités agropastorales, elles sont pratiquées un
peu partout dans la commune, avec néanmoins des zones de concentration agricole à Sotuba
et Doumanzana et pastorale à Korofina Sud.
2.3.2 Ressources des populations de la commune
Les ressources concernent aussi bien les revenus que les dépenses des ménages. Les revenus
proviennent essentiellement des activités économiques et permettent de prendre en charge les
principaux besoins des ménages.
Tableau 2 : Revenus et dépenses des ménages de l’échantillon
Quartiers Revenus annuels Dépenses annuelles
Banconi 152 912 615 840
Boulkassoumbougou 173 194 1 667 028
Djelibougou 187 441 1 191 996
Doumanzana 200 394 1 646 928
Fadjiguila 139 230 1 024 560
Korofina Nord 179 050 1 838 520
Korofina Sud 205 000 2 278 200
Sikoroni 157 850 831 372
Sotuba 115 950 1 280 604
Moyenne 167 891 1 375 005
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
Le revenu mensuel connaît de fortes variations suivant les ménages car il dépend des activités
pratiquées par le ménage, du nombre d’actifs dans le ménage et d’autres types de ressources
non spécifiées. Cependant, les revenus tels que présentés dans la base de données, ne sont pas
assez agrégés pour fournir la structure des revenus.
L’intérêt de l’approche par le revenu est qu’il permet de mesurer le niveau de vie à partir du
niveau de revenu du ménage, étant entendu que le revenu confère à son détenteur une certaine
capacité de consommation difficile à mesurer. D’une manière générale, les revenus déclarés
par les personnes de l’échantillon sont faibles avec une variation allant de 115.000 F à Sotuba
à 205.000 FCFA à Korofina Sud.
Ainsi, si l’on se base sur les critères préétablis, les ménages de l’échantillon de la Commune I
du district de Bamako ne disposent pas de revenus suffisants leur permettant d’aspirer à un
niveau de vie confortable. Quant aux dépenses annuelles, elles dépendent généralement de la
taille du ménage et des revenus. C’est pourquoi l’analyse des résultants de l’enquête de terrain
portant sur la dépense annuelle, a révélé d’importantes disparités entre les ménages, avec une
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 17
prévalence des ménages dont les montants mensuels des dépenses n’atteignent pas
100.000Fcfa.
Il convient de souligner que l’estimation des dépenses annuelles s’avère difficile pour certains
ménages ; c’est le cas dans 13 ménages de l’échantillon. La décomposition des postes de
dépenses permet de dire qu’ils sont essentiellement constitués de l’alimentation (29,4%), de la
santé (27%) et de scolarisation des enfants (22%). L’habillement et le loyer sont également
listés avec respectivement 13,7% et 4,2% des postes de dépense.
En ce qui concerne les types de dépenses, le diagnostic révèle que les populations consacrent
une bonne partie de leurs revenus à la satisfaction des besoins alimentaires. En effet,
l’alimentation représente 33,4% des dépenses mensuelles. Dans les villages de Korofina Nord
et de Sikoroni, par exemple, les dépenses alimentaires représentent plus de 40% du montant
total des dépenses mensuelles. Avec respectivement 27,5% et 17,7%, la santé et l’éducation
occupent une place non négligeable dans les dépenses mensuelles des ménages. Les autres
dépenses concernent le loyer, l’habillement, le transport et les cérémonies familiales.
Il convient de préciser que même si les revenus et les dépenses moyens des ménages sont les
indicateurs référentiels permettant d’apprécier le niveau de vie, ou plus généralement le niveau de
satisfaction des besoins, il s’avère difficile de considérer ces indicateurs socioéconomiques comme
des critères de base d’appréciation de la pauvreté. En effet, l’approche par les ressources présente
une certaine limite du fait du manque de fiabilité et de l’inexistence de données statistiques. . En
plus, compte tenu de l'importance du secteur informel et de la relative densité des réseaux de
solidarité, les revenus fixes sont peu importants par rapport à ceux que l'on peut qualifier de
variables.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 18
SYNTHESE DES DONNEES GENERALES DE LA COMMUNE
Sur le plan démographique, le diagnostic a révélé que la commune I du District de Bamako
compte 230.863 habitants pour une superficie de 35,5km², soit une densité de 5.494 habitants
au km². Ces fortes concentrations humaines sont visibles dans les quartiers situés dans la
partie centre-nord de la commune notamment, Banconi, Boulkassambougou et dans une
moindre mesure Sikoroni. Cette population majoritairement composée de personnes âgées de
plus 15 ans est musulmane à 97%. Majoritairement composée de Bambaras, cette population
regroupe une dizaine de groupes ethniques, gage de sa diversité. Le taux d’instruction de la
commune est assez élevé, mais la régularité des enfants à l’école demeure un problème
majeur dans ce domaine.
Les activités socioéconomiques des ménages de la commune restent dominées par le secteur
tertiaire avec la prévalence des commerçants, des ouvriers/artisans et des fonctionnaires.
Malgré le statut urbain de la commune, les activités primaires demeurent avec notamment la
présence de quelques agro-pasteurs. Cependant, les ressources tirées des activités
économiques sont d’une manière générale très faibles et ne permettent de prendre en charge
les dépenses des ménages. La synthèse des données générales de la commune a fait ressortir
trois enseignements majeurs :
l’existence de fortes densités de populations dans la majorité des quartiers de la
commune ;
le niveau acceptable d’inscription des enfants des deux sexes ;
la prédominance des activités du tertiaire et la faible capacité financière des ménages
de l’échantillon.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 19
DEUXIEME PARTIE : SITUATION DES SECTEURS DE L’EAU, DE
L’ASSAINISSEMENT ET DE L’HYGIENE
3.1 SITUATION EN EAU POTABLE
L’analyse de la situation en matière d’accès à l’eau nécessite de faire un état des lieux sur les
différentes sources d’approvisionnement en eau des populations et d’apprécier leur
accessibilité en terme de distance, de temps et de coût. L’étude qui porte sur les deux
principales saisons de l’année prendra également en compte la quantité et la qualité de l’eau
consommée par les ménages.
3.1.1 Accès à l’eau
Principales sources d’approvisionnement en eau
Afin d’apprécier les comportements dominants au niveau de notre échantillon en fonction de
la saison, l’analyse sera effectuée de manière comparative entre les saisons sèche et pluvieuse.
En saison sèche, les bornes fontaines et les branchements privés constituent les sources
d’approvisionnement en eau les plus utilisées par les populations. En effet, sur les 548
ménages de l’échantillon, 414 ont comme principale source d’approvisionnement en eau les
bornes fontaines tandis que 114 ménages utilisent les branchements privés. Les autres points
d’approvisionnement sont constitués par les puits modernes, les forages et les sources non
potables. Le recours aux sources d’eau non potable se justifie par d’une part l’éloignement
géographique des points d’eau modernes et d’autre part, l’incapacité du chef de ménage à
accéder financièrement à l’eau potable.
Tableau 3 : Sources d’approvisionnement en eau en saison sèche
Principales sources
d'approvisionnement en eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 8 1,4% 9 1,6%
Forage 5 0,9% 4 0,7%
Borne fontaine 414 74,1% 427 77,9%
Branchement privé 114 20,4% 107 19,5%
Puits modernes 16 2,9% 3 0,5%
Source non potable 2 0,4% 9 1,6%
TOTAL 559 100% 550 100% Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 20
La situation de l’approvisionnement en eau durant la saison pluvieuse est quasi identique, du
fait que les principales sources d’eau demeurent les bornes fontaines et les branchements
particuliers. La singularité est le délaissement des puits modernes et l’augmentation du
recours aux sources d’eau non potable. Le choix de ces points d’eau est motivé par la faible
capacité financière des ménages et l’éloignement géographique des sources
d’approvisionnement en eau potable.
Accessibilité des points d’eau
L’étude sera axée sur la distance qui sépare les sources d’approvisionnement en eau aux
ménages de l’échantillon. Il ressort des résultats des enquêtes ménages que la distance
moyenne que parcourent les ménages de la commune est de 270m avec une variation allant de
162m pour les ménages de Djelibougou à 370m au niveau de Korofina. Ceci permet de
soutenir que d’une manière générale les points d’approvisionnement en eau ne sont pas
éloignés des concessions.
Tableau 4 : Distance séparant les lieux d’habitation aux sources d’eau
Distance à la principale
source d'eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 103 18,80% 103 18,80%
moins de 500m 381 69,50% 386 70,40%
500m à 1km 55 10,00% 51 9,30%
plus de 1km 9 1,60% 8 1,50%
TOTAL 548 100% 548 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
Quelque soit la saison, les ménages de l’échantillon ne semblent pas être confrontés à des
difficultés d’accessibilité physique par rapport aux points d’eau, d’une manière générale. En
effet, sur les 548 ménages que compte l’échantillon, seuls huit sont situés à plus d’un km des
points d’eau (sept ménages de Korofina Nord et un ménage de Sotuba).
Cette situation justifie le fait que près de 65% des ménages de l’échantillon disent être
satisfaits de l’emplacement de leurs principaux points d’approvisionnement en eau potable.
Par contre, 19% des ménages de l’échantillon affirment ne pas être satisfait de l’emplacement
des points d’approvisionnement en eau du fait notamment de l’affluence constatée tout
autour.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 21
Tableau 5 : Temps mis pour la collecte de l’eau
Temps mis pour
la collecte de l'eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 100 18,2% 102 18,6%
Moins de 15mn 262 47,8% 283 51,6%
15mn à 30mn 124 22,6% 127 23,2%
plus de 30mn 62 11,3% 36 6,6%
TOTAL 548 100% 548 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
D’une manière générale, les points d’eau ne sont pas éloignés des habitations, c’est pourquoi,
le temps mis pour la collecte n’est pas très important. Les résultats de l’enquête révèlent que
47,8% des ménages mettent moins de 15mn pour la collecte de l’eau tandis 22,6% de
l’effectif font entre 15 et 30mn, par ailleurs, le temps de collecte dépasse parfois 30mn. C’est
le cas notamment dans 11,3% des ménages de l’échantillon.
Dans les villages de Djélibougou et de Sotuba par exemple, les populations font moins de
10mn pour la collecte de l’eau, alors qu’à Korofina Sud, la majorité des ménages enquêtés
font entre 15 et 30mn.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 22
CARTE 5 : DISTANCE A PARCOURIR
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 23
Sur le plan financier, le prix de l’eau varie en moyenne de 482.270 Fcfa en saison sèche à
389.455 Fcfa en saison pluvieuse. L’étude des montants moyens fait ressortir que le prix de
l’eau est plus élevé en saison sèche qu’en saison pluvieuse dans tous les quartiers. Trois
quartiers se singularisent par le prix excessif de l’eau, notamment en saison sèche, il s’agit de
Sikoroni, de Banconi, de Boulkassoumbougou et dans une moindre mesure de Djelibougou.
En ce qui concerne les modalités de paiement, le diagnostic a révélé la prévalence du
paiement au récipient et de la facturation mensuelle. Quant à la contribution forfaitaire,
quelque soit la périodicité, elle concerne deux cas dans les quartiers de Doumanzana et de
Korofina Nord.
Tableau 6 : Conditions d’accès à l’eau potable
Conditions d'accès En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 24 4,4% 39 7,1%
Payant au récipient 425 77,6% 399 72,8%
Contribution forfaitaire mensuelle 0 0,0% 1 0,2%
Contribution forfaitaire annuelle 0 0,0% 1 0,2%
facturation mensuelle (BP) 100 18,2% 109 19,9%
TOTAL 549 100% 549 100% Source : Enquêtes ménages 2007
Les résultats du diagnostic relatifs à la perception des populations sur le prix de l’eau
montrent qu’il n’est pas à la portée des populations cibles, ce qui est confirmé par 49% de
l’échantillon. C’est d’ailleurs ce qui explique que les populations ont majoritairement
demandé la revue à la baisse du prix de l’eau afin de leur permettre de pouvoir y accéder de
manière acceptable.
3.1.2 Couverture des besoins en eau
Le niveau de satisfaction des besoins en eau potable des populations de la Commune I du
District de Bamako sera apprécié à travers l’analyse de la consommation journalière moyenne
et du taux de couverture des besoins en eau des ménages de l’échantillon. Dans cette même
lancée, le taux de couverture en eau sera apprécié à travers la consommation journalière
moyenne probable par personne.
Consommation domestique en eau
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 24
La quantité d’eau consommée journalièrement connaît d’importantes variations car elle
dépend de plusieurs facteurs tels que la taille du ménage, la proximité du point d’eau, le prix
de l’eau et même la disponibilité de l’eau au niveau du point d’eau.
La consommation journalière moyenne a été calculée sur la base des résultats des enquêtes
ménages avec comme fondement les consommations journalières des ménages de
l’échantillon pour tous les usages domestiques (boisson, cuisine, toilette et lessive). L’étude a
révélé qu’elle est de l’ordre de 11 à 12 litres par personne et par jour au niveau de
l’échantillon d’enquête. Si l’on se réfère aux recommandations de l’OMS de l’ordre de 35
litres par personne et par jour, les populations de ces quartiers ont globalement un faible accès
à l’eau potable.
Tableau 7 : Quantité d’eau consommée par les ménages de l’échantillon
Quantité eau En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 11 2,0% 20 3,6%
Moins de 10 litres 11 2,0% 26 4,7%
De 10 à 35 litres 43 7,8% 72 13,1%
de 35 à 50 litres 100 18,2% 109 19,9%
de 50 à 100 litres 137 25,0% 135 24,6%
plus de 100 litres 246 44,9% 186 33,9%
TOTAL 548 100% 548 100% Source : Enquêtes ménages 2007
L’étude de la consommation domestique en eau fait ressortir les difficultés liées à
l’alimentation en eau potable. La faible quantité d’eau disponible par jour et par personne
démontre la nécessité que constitue la mise en place d’ouvrages hydrauliques accessible à
tous points de vue pour les populations de la Commune I du District de Bamako.
Niveau de satisfaction des besoins en eau
Selon les résultats des enquêtes, la consommation moyenne journalière par personne est
estimée à près de 11 litres. Ce faible taux de couverture3, qui est inférieure à la norme
recommandée par l’OMS (35l/personnes/jour), est dû certainement au manque d’ouvrages de
distribution modernes dans la plupart des quartiers de la commune.
3 Le taux de couverture des besoins a été déterminé sur la base du rapport entre la quantité d’eau potable disponible (nombre
de litres par personne et par jour) par rapport aux besoins de la population selon les normes OMS (estimée à 35 litres par personne et par jour).
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 25
L’appréciation du niveau de satisfaction des besoins en eau dépend aussi de la taille des
ménages, de l’accessibilité financière et de leur distance par rapport à la source
d’approvisionnement.
Ainsi, la couverture des besoins en eau des populations reste encore faible, malgré la relative
proximité des points d’eau par rapport aux lieux d’habitation. Cette situation peut être
imputable à la forte densité démographique qui explique en partie les fortes affluences au
niveau des points d’eau. En outre, la faible capacité financière des populations de
l’échantillon constitue un handicap pour un accès satisfaisant aux services sociaux de base,
notamment l’eau.
3.1.3 Les contraintes dans l’accès à l’eau
Selon la distance, le temps mis pour la collecte, le coût de l’eau et également d’autres
paramètres tels que la qualité de l’eau et sa disponibilité, la classification des contraintes par
quartier a pu être établie :
Sikoroni et Banconi, ont de très fortes contraintes pour accéder à l’eau potable.
Doumanzana, Boulkassoumbougou et Sotuba ont des contraintes fortes ;
Korofina Sud, Fadjiguila et Djélibougou ont des contraintes moyennes ;
Korofina Nord, le quartier administratif a la contrainte la plus faible ;
Les populations de la Commune 1 se trouvent confrontées à de réels problèmes d’accès à
l’eau potable. En effet l’accès à l’eau, reste l’une des principales contraintes soulevées par la
population notamment lors des entretiens de groupes de même que lors des enquêtes dans les
ménages. En effet, les populations ont déploré ce manque d’eau surtout en termes de
contraintes pour le développement d’activités génératrices de revenus et les répercussions sur
la santé, comme le montre l’encadré suivant :
C’est pourquoi la réalisation d'un château d'eau d’une très grande capacité, la réhabilitation et
l’extension du réseau d’adduction d’eau potable et la subvention des branchements
communautaires et privés constituent le meilleur moyen d’améliorer le niveau d’accès à l’eau
potable des populations de la Commune 1.
« Les problèmes posés par cette situation sont la surcharge de travail, l’impossibilité de développer
des activités génératrices de revenus et l’absence de salubrité. En outre, la pénibilité de l’exhaure
manuelle occasionne de multiples douleurs ressenties au niveau des membres et du dos ».
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 26
Carte : Contraintes en eau dans la Commune I
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 27
3.2 ACCES AUX INFRASTRUCTURES D’ASSAINISSEMENT ET CONDITIONS
D’HYGIENE
En matière de desserte, l’accès à l’assainissement s’apprécie à travers un taux de couverture
approprié qui signifie une évacuation hygiénique des excrétas. Il sera analysé à travers le taux
de latrinisation des ménages, ainsi que la typologie des ouvrages d’assainissement. Quant à
l’hygiène, son étude prendra en compte la qualité de l’eau consommée, le mode de stockage
de l’eau et la périodicité du nettoiement des ustensiles de conservation de l’eau, mais
également les comportements en matière d’hygiène collective et individuelle.
3.2.1 Accès et utilisation des infrastructures d’assainissement
L’étude du niveau d’assainissement sera axée sur l’analyse du système d’évacuation des
excrétas et des déchets solides et liquides.
Accès aux infrastructures d’assainissement
Sur 548 ménages que compte l’échantillon d’enquête, 956 lieux d’aisance familiaux ont été
répertoriés, soit en moyenne 1,74 lieu d’aisance par ménage ou 106 par quartier. Toutefois,
cette moyenne cache certaines disparités car le nombre de lieux d’aisance varie de 48 à
Sotuba à 174 à Boulkassoumbougou.
Dans l’ensemble, la quasi-totalité des ménages de l’échantillon (545/548) disposent de lieux
d’aisance familiaux. Près de la moitié des ménages visités compte 2 à 4 lieux d’aisance.
L’importance numérique des lieux d’aisance dans la Commune I laisse supposer que les
problèmes d’évacuation des excrétas ne se posent pas. Le statut urbain de la commune a
fortement contribué à l’atteinte de ce niveau d’assainissement
Les lieux d’aisance qui sont à 90% fonctionnels sont majoritairement composés de lieux
d’aisance ordinaires (58,9%) et de type traditionnels (25,9%). Les autres types de lieux
d’aisance sont faiblement représentés. Il convient de souligner que ces lieux d’aisance sont
d’une manière générale en bon état, ce qui est confirmé par 86,1% des ménages de
l’échantillon, alors que 12,2% soutiennent le contraire.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 28
Carte 1 : Taux de latrinisation dans la Commune I
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 29
Les projets qui ont appuyé la mise en place d’infrastructures d’assainissement ont inspiré 36
ménages sur les 548 que compte l’échantillon. Cependant, l’appui est très minime car seuls
trois chefs de ménages ont affirmé avoir bénéficié de l’appui d’un projet pour la construction
du lieu d’aisance. Cet appui est généralement de nature financière et technique.
Compte tenu de la prédominance de certains types de latrines que d’autres dans les quartiers,
il y a lieu de relativiser le taux de latrinisation des quartiers. Le tableau suivant a été réalisé de
manière participative lors de l’atelier de restitution et de programmation des actions de
développement.
Tableau : Taux de latrinisation des quartiers de la Commune 1
N° Villages Nombre de
ménages
Types de latrines
Traditionnelles Cimentées Dalles VIP
1 Banconi 23.621 0% 80% 15% 5%
2 Boulkassoumbougou 5.858 0% 35% 35% 30%
3 Djelibougou 5.896 0% 25% 30% 45%
4 Doumanzana 7.365 2% 20% 50% 28%
5 Fadjiguila 3.663 2% 80% 14% 4%
6 Korofina Nord 2.595 0% 3% 60% 37%
7 Korofina Sud 3.110 0% 80% 18% 2%
8 Sikoroni 7.804 3% 50% 40% 7%
9 Sotuba 897 2% 90% 7% 1%
Totaux 60.809 1% 51% 30% 18% Source : Enquêtes ménages 2007
Selon les participants à l’atelier de restitution et de programmation des actions de
développement, tous les ménages de la Commune disposent d’au moins une latrine. La
différence réside au niveau du type de latrines dont les ménages disposent. Seuls les quartiers
de Sikoroni, de Sotuba, de Fadjiguila et de Doumanzana ont des latines de type traditionnel.
Les latrines VIP existent dans les quartiers avec une dominance des quartiers de Djelibougou,
de Korofina Nord, de Boulkassoumbougou, et de Doumanzana.
Utilisation des infrastructures d’assainissement
Malgré l’importance numérique des lieux d’aisance au niveau des ménages, le taux
d’utilisation, de l’ordre de 72% pour la commune, est moyen. Ce taux qui varie de 55% à
Sotuba à 84% à Korofina Nord, est généralement imputable aux personnes âgées de 15 ans et
plus. Les femmes âgées de plus de 15 ans, sont les personnes utilisant le plus les lieux
d’aisance (80%). Ce pourcentage de fréquentation des lieux d’aisance laisse supposer que des
lieux de défécation non conforme aux principes d’assainissement sont aussi usités par les
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 30
populations de la commune. En somme, les contraintes en matière d’assainissement sont
liées :
à l’usage des latrines traditionnelles qui ne sont pas recommandées ;
à la nature du sol difficile à creuser, notamment dans la partie nord de la commune ;
et au manque de moyen pour construire des latrines appropriées.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 31
Carte : Taux de couverture en assainissement dans la Commune I
Gestion des déchets solides et liquides
Le diagnostic portant sur la situation en matière d’hygiène et d’assainissement a révélé que
certains comportements sont favorables à la dégradation du cadre de vie et à la prolifération
de maladies d’origine hydrique.
Tableau : Gestion des déchets solides et liquides
Déchets solides Fréquence Eaux usées Fréquence
Non réponse 2% Non réponse 1%
Dans la cour 8% Dans la cour 12%
Dans la rue 12% Dans la rue 62%
Dans les poubelles 75% Dans le caniveau 7%
Dans les fosses compostières 2% Puisard 16%
Autres 1% Fosse septique 2%
TOTAL 100% Autres 1%
TOTAL 100%
Source : Enquêtes ménages 2007
Le système de gestion des eaux usées au niveau des ménages de l’échantillon reste très
rudimentaire. En effet, l’analyse du tableau ci-dessus fait ressortir que les ménages de
l’échantillon déversent généralement les eaux usées aux alentours de leurs lieux d’habitation,
et dans une moindre mesure dans les puisards.
En ce qui concerne l’évacuation des ordures ménagères, les enquêtes ont montré que la
pratique la plus courante consiste à les jeter dans les poubelles (79,0%) ou dans les fosses
compostières. Toutefois, certaines pratiques non appropriées à un environnement salubre,
subsistent, notamment le déversement des ordures dans la rue ou dans la cour.
3.2.2 Conditions générales d’hygiène
L’étude des conditions d’hygiène sera axée sur la perception des populations sur la qualité de
l’eau consommée et les incidences pouvant découler de la consommation d’une eau de qualité
douteuse.
La qualité et l’hygiène de l’eau, la multiplicité des usages que l'homme en fait et les
comportements en matière de stockage et d’utilisation sont des facteurs déterminants dans la
transmission des maladies d’origine hydrique. Certaines sont dues à la présence de conditions
favorables au développement des vecteurs comme le paludisme et d’autres sont causées par
l’ingestion d’une eau polluée.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 33
Appréciation de la qualité de l’eau
Les populations de la commune ont une bonne appréciation de la qualité de l’eau. En effet,
sur les 548 ménages interrogés, 527 affirment être satisfait de la qualité de l’eau. La bonne
qualité de l’eau peut s’expliquer par la nature même des points d’approvisionnement en eau.
En effet, les enquêtes de terrain ont révélé que 96,3% des ménages s’approvisionnent à partir
de points de distributions modernes à savoir les bornes fontaines et les bornes privées.
Tableau : Appréciation de la qualité de l’eau consommée selon les saisons
Satisfait de la qualité de
l’eau consommée
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 15 3% 7 1,3%
Oui 527 96% 538 98,2%
Non 6 1% 3 0,5%
TOTAL 548 100% 548 100% Source : Enquêtes ménages 2007
Cependant, une faible proportion de ménages (6 sur les 548 ménages) estime que l’eau est de
mauvaise qualité car elle est trouble, colorée et contient parfois des impuretés. Il convient de
signaler que les ménages déclarant utiliser une eau de qualité douteuse sont localisés dans les
quartiers de Sikoroni et de Baconi.
Modes de stockage de l’eau
Les modes de transport et de stockage de l’eau au niveau des ménages ont une grande
influence sur la qualité de l’eau consommée par les populations. C’est ainsi que, les enquêtes
ont montré que majoritairement les récipients de transports et de stockage de l’eau sont
couverts. Egalement, les ustensiles de conservation de l’eau sont fréquemment nettoyés dans
88,9% des ménages visités. Ces pratiques constituent un excellent moyen de lutte contre la
dégradation de la qualité de l’eau qui peut être source de maladies d’origine hydrique.
Pratiques et comportements des ménages
Les bonnes pratiques des populations en matière d’hygiène peuvent s’apprécier aussi à travers
l’utilisation des latrines qui est effective dans 72% des ménages de l’échantillon. En plus, ces
latrines sont nettoyées tous les jours par les femmes qui sont aidées par les jeunes filles.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 34
En revanche, en matière d’hygiène corporelle, le diagnostic a révélé l’existence de
comportements propices à la dégradation des conditions de santé des populations. En effet,
dans la plupart des ménages visités, les populations ne se lavent pas les mains avec du savon
avant de manger.
En outre, dans l’essentiel des ménages, les femmes et les filles de moins de 15 ans ne se
lavent pas les mains avec du savon après nettoyage anal des enfants. Dans le même ordre
d’idée, il convient de souligner que le lavage des mains avec du savon après défécation n’est
pas une pratique courante dans l’essentiel des ménages de la commune.
Les enseignements tirés du diagnostic permettent de dire que les conditions d’hygiène et de
santé sont tributaires de la qualité de l’eau, de l’accès des populations aux infrastructures
d’hygiène et d’assainissement et du respect de la part des populations des règles d’hygiène.
Ainsi, l’analyse de la situation en matière d’hygiène et d’assainissement dans la commune,
montre l’existence de plusieurs pratiques et comportements qui contribuent à la dégradation
du cadre de vie et à la prolifération de maladies. En effet, le non respect des normes d’hygiène
et le déversement de déchets solides et liquides dans la rue, sont favorables à l’apparition de
maladies d’origine hydrique comme le paludisme, le choléra, la bilharziose, etc.
Tableau 8 : Maladies d’origine hydrique.
Maladies hydriques Effectifs Fréquence
Non réponse 27 3%
Diarrhées 285 27%
Gale 19 1,8%
Bilharziose 120 12%
Fièvre typhoïde 71 7%
Choléra 156 15%
Ver de guinée 24 2%
Trachome 5 0,5%
Paludisme 302 29%
Autres 31 3%
TOTAL 1040 100%
Source : Enquêtes ménages 2007
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 35
C’est pourquoi, il s’avère nécessaire d’organiser des séances de sensibilisation pour attirer
l’attention des populations sur l’importance du respect des règles d’hygiène. En outre, le
renforcement des infrastructures d’assainissement peut contribuer à l’amélioration du cadre de
vie des habitants de la commune.
3.3 DYNAMIQUE ACTUELLE DU JEU DES ACTEURS
Le processus de décentralisation ouvre la voie à une plus grande responsabilisation des
collectivités locales. La commune constitue une collectivité locale de base incontournable
pour toute stratégie participative de développement local.
3.3.1 Les acteurs institutionnels
Il s’agit des structures étatiques représentées par le préfet et les agents des services techniques
déconcentrés de l’Etat, etc.
Les services techniques de l’Etat, il s’agit des services déconcentrés, qui d’une
manière générale, jouent le rôle d’appui conseil et technique aux producteurs locaux
mais aussi au conseil communal qu’ils appuient dans la mise en œuvre des actions de
développement.
L’ANICT, cette agence étatique mise en place dans le cadre de la décentralisation
constitue un partenaire privilégié des collectivités territoriales. Le conseil communal
de la Commune 1 a bénéficié de son appui financier dans la mise en place de projets
locaux de développement.
Le conseil communal, est devenu à la faveur des lois de décentralisation, le principal
acteur du développement local. Le conseil communal élabore et met en œuvre avec la
participation des populations et l’appui de ses partenaires, ses actions de
développement socio-économique et culturel.
Le Conseil Communal de la Commune I est composé de 45 élus provenant des neuf quartiers.
Il compte 37 hommes et de 8 femmes (17,8%), dirigé par un bureau qui compte 6 membres
dont une femme qui est le maire. Les 45 conseillers sont répartis dans 9 commissions. Le
quartier Doumanzana est représenté au conseil par le plus grand nombre de conseillés, suivi
par celui de Djélibougou.
Figure 3 : Répartition des conseillers par quartier
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 36
0
2
4
6
8
10
12
Doum
anza
na
Ban
coni
Dje
libou
gou
Bou
lkas
soum
boug
ou
Kor
ofina N
ord
Fadjig
uila
Sikor
oni
Sot
uba
Kor
ofina S
ud
No
mb
re d
e c
on
seil
lers
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
Six partis politiques sont représentés au conseil communal et aucun d’entre eux n’a
la majorité. Dans un contexte pareil de répartition des conseillers, le principe qui veut
que le conseil distribue les actes de développement avec équité s’applique bien.
Doumanzana compte le plus grand effectif de conseiller sans être, selon les
enquêtes, le plus favorisé en matière d’actions de développement, d’ailleurs,
l’observation directe permet d’affirmer qu’il n’est pas le quartier le plus nanti.
Figure 4 : Répartition des conseillers par parti
0
2
4
6
8
10
12
RPM ADEMA CNID MPR G Ind. Kafolo G. Ind. Yéréko
No
mb
re d
e c
on
seil
lers
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
3.3.5 Les partenaires au développement
Les domaines d’intervention des partenaires au développement touchent tous les secteurs de
l’économie urbaine. Ainsi, les partenaires répertoriés dans la commune s’activent dans
l’hydraulique, l’hygiène/assainissement, la santé.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 37
Dans le secteur de l’hydraulique, JIGI/WaterAid (espoir) oriente ses actions vers la mise en
place d’ouvrages hydrauliques et la promotion de l’alimentation en eau potable.
Les autres partenaires porteurs de projets en appui à la commune sont :
- l’Association Malienne pour le Bien être Familiale,
- AMRAD,
- PSDU pour le développement social urbain,
- SNV Mali,
- Action contre la faim.
- Le mapping organisationnel
L’étude du mapping organisationnel de la Commune I du district de Bamako, fait ressortir
l’existence d’un tissu associatif assez étoffé et animé par des organisations de base variées. Il
ressort de l’étude que leur principal objectif est de développer des activités socioculturelles et
économiques dans leurs zones respectives. Plusieurs organisations de la société civile
collaborent avec la municipalité : CCDP, CAFO, FENVIP, GIE, associations féminines et des
jeunes. Le CCDP est une structure réunissant les mouvements associatifs, actifs dans la
commune. Il en de même de CAFO qui regroupe des mouvements féminins.
3.3.6 La gouvernance locale
L’appréciation des principes de bonne gouvernance sera faite à travers la municipalité et les
organisations communautaires de base.
Concernant la municipalité, le principe d’imputabilité qui stipule que la commune doit rendre
compte de ses actions, sera la base de l’analyse. Dans la pratique, l’information est
diffusée par les neuf commissions qui sont démembrées dans les quartiers, mais également
par voie d’affichage. Quant au contrôle citoyen, il se manifeste par le désir du citoyen de
connaître le niveau d’exécution des activités de la commune.
Le débat suivant entre l’animateur et les acteurs en matière d’assainissement, révèle le niveau
d’application des principes d’imputabilité et de contrôle citoyen.
Etes-vous informés de toutes les décisions prises par le conseil ?
- Réponse d’une participante : non. Mais je prends mes renseignements avec le
président de commission ou avec le chef de quartier. Il renvient à ces derniers d’aller
chercher l’information auprès du maire.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 38
Quel est le montant du budget de la commune ?
- Un participant : J’ai participé à l’élaboration du budget, mais j’ai oublié le montant.
Les citoyens participent-ils à l’élaboration du budget ?
- Une participante : je ne sais pas.
- Le coordonnateur des chefs de quartiers : Le Maire fait des affiches ; il invite tout
le monde en passant par les chefs de quartiers. Mais la population étant illettrée
majoritairement, elle oublie les dates.
- Une participante : Il n’y a pas de représentation des associations aux rencontres
tenues à la mairie. Puis, il n’y a pas d’assemblées de quartiers pour la restitution.
Quelles sont les propositions pour améliorer la diffusion de l’information ?
- Le 2e adjoint, représentant le maire : la réalité n’est pas un manque de diffusion
d’informations, mais un problème d’engagement de chacun. Le citoyen esquive les
réunions, se disant qu’il n’a rien à y gagner, du moins dans l’immédiat. Beaucoup de
citoyens déclarent ceci : « on vous fait confiance ».
- un participant : il existe des mairies secondaires (pour l’état civil) dans des quartiers.
- un participant : pour l’assainissement, il existe un contrat avec une radio.
- un participant : les hommes politiques se donnent beaucoup au moment des élections.
Après les élections, c’est fini. Si bien qu’on ne croit plus aux hommes politiques.
Il revient aux élus, de convoquer les délégués de quartiers et des responsables des OCB pour
les informer des tenues des sessions, puis des activités planifiées et de celles exécutées. A ces
derniers de procéder à la restitution au niveau de leur base respective. Par ailleurs, la
municipalité procède à l’affichage des comptes rendus de sessions et du budget afin
d’informer toute autre personne désireuse de connaître les activités de l’institution. En
définitive, les réponses ont été ainsi synthétisées :
- améliorer le niveau d’alphabétisation,
- réactiver le canal traditionnel par les chefs de quartiers (utilisation des crieurs
Traditionnels),
- faire recours aux chefs religieux.
Au niveau des organisations communautaires de base, elles sont d’une manière générale assez
structurées avec l’existence d’un bureau exécutif. Ce bureau est renouvelé tous les cinq ans.
Pour la gestion des fonds de la structure, un compte est ouvert au niveau d’une structure
financière de la place. Le retrait de l’argent se fait grâce à la présence du président, du
secrétaire et du trésorier.
En ce qui concerne les prises de décisions par le conseil communal, elles se font de manière
consensuelle ou par le biais du vote.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 39
SYNTHESE DE LA DEUXIEME PARTIE DU DIAGNOSTIC
Les contraintes majeures qui se posent dans le cadre de l’amélioration de l’accès à l’eau, à
l’assainissement et à la promotion de l’hygiène ont été identifiées par les populations lors du
diagnostic participatif. Elles ont trait :
Pour l’accès à l’eau :
- A l’insuffisance des points d’eau,
- A la cherté du prix de l’eau,
- aux longues distances à parcourir pour collecter l’eau.
Pour l’accès à l’assainissement :
- à la prédominance des lieux d’aisance dont les normes ne répondant pas aux
critères d’assainissement (lieux d’aisance ordinaires et de type traditionnel),
- au relatif faible taux d’utilisation des lieux d’aisance au niveau des personnes
âgées de moins de 15 ans,
- Au mode d’évacuation des eaux usées qui peut être un facteur de foisonnement
de vecteurs responsables de maladies d’origine hydrique.
Pour la promotion de l’hygiène :
- au niveau d’entretien des latrines qui influe négativement sur l’état des latrines,
- au faible pourcentage de personnes, quelque soit le sexe et l’âge, qui se lavent les
mains avec du savon avant de manger ou au sortir des toilettes ;
- à la faveur de la décentralisation de nombreux acteurs accompagnent la commune
dans ses actions de développement. Il reste que le citoyen n’est pas beaucoup impliqué
dans les affaires de la commune.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 40
CONCLUSION / RECOMMANDATIONS
Le développement local suppose à la fois l’existence d’un système éducatif, sanitaire, un
accès facile à l’eau potable et à un cadre de vie sain. Ainsi pour la promotion d’un
développement local durable en matière d’eau et d’assainissement, les axes prioritaires sont
les suivantes :
l’amélioration de l’accès à l’eau,
l’amélioration de l’assainissement et de l’hygiène,
la promotion de la gouvernance.
La Commune I du District de Bamako dispose de beaucoup de potentialités humaines. Dans
cette perspective, les populations locales ont défini un certain nombre d'actions prioritaires
tendant à l’amélioration de leurs conditions de vie au niveau de ces secteurs.
Dans le secteur de l’eau
Les contraintes identifiées par les populations concernent globalement :
l’insuffisance des points d’eau potable ;
l’absence d’espace pour l’implantation des forages ;
la méconnaissance de l’importance de l’eau potable ;
les problèmes de maintenance et de gestion des points d’eau.
Les actions prioritaires identifiées par les populations pour lever les contraintes qui pèsent sur
l’accès à l’eau potable sont principalement de trois ordres :
la réalisation de points d’eau en nombre suffisant et dont leur emplacement tiendrait
compte de la localisation des lieux d’habitation ;
le respect de la carte d’assainissement établie lors de la parcellarisation ;
le renforcement des séances de sensibilisation au niveau de tous les villages, à travers
notamment la diversification des outils de communication.
Dans le secteur de l’assainissement
L’assainissement qui englobe l’évacuation des excrétas ainsi que des déchets solides et
liquides, est confronté à diverses contraintes au niveau de la Commune I, qui ont trait, selon la
population à :
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 41
la méconnaissance des avantages liés à l’assainissement ;
l’absence d’un système approprié de chaîne de collecte des déchets solides (pré
collecte au niveau des ménages, décharges publiques, centre d’enfouissement
technique),
au manque de moyens ;
la dureté de la roche lors du creusement des latrines ;
la mauvaise gestion des ordures ménagères et des déchets liquides ;
la méconnaissance des règlements en matière d’assainissement ;
au manque d’entretien aux équipements existants, en particulier les latrines.
Les actions à mener pour résoudre ces contraintes tournent principalement autour :
du renforcement des séances de sensibilisation afin de promouvoir la généralisation
des lieux d’aisance améliorés mais également leur utilisation ;
du renforcement des capacités des différents acteurs de la commune pour une
meilleure connaissance des rôles et des responsabilités ;
de l’ouverture des routes ;
de la réhabilitation et l’application de la police sanitaire ;
du remplacement des charrettes à traction asine par des camionnettes ;
du rapprochement des décharges publiques des quartiers ;
de la distribution spatiale des poubelles plus régulièrement ;
de la mise en place d’un système de tarification dans la collecte des déchets ;
d’éviter le retour des tris à domicile ;
de la mise en place d’une voirie communale (pour les ordures et les caniveaux) ;
du renforcement de la synergie entre la mairie et les ONG.
Dans le secteur de l’hygiène :
Les contraintes entravant la promotion de l’hygiène sont de plusieurs ordres selon les
populations de la commune:
les contraintes socioculturelles ;
le manque de moyen ;
les difficultés d’accès à l’eau potable ;
l’indisponibilité du savon ;
la méconnaissance des avantages liés à l’hygiène.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 42
Les actions allant dans le sens de la levée des contraintes concernent globalement
l’animation/sensibilisation/formation des acteurs :
le renforcement de la communication pour le changement des comportements des
populations locales, notamment les enfants ;
le recours aux crieurs des quartiers et des chefs religieux pour la diffusion de
l’information ;
l’introduction ou renforcement des bonnes pratiques dans le milieu scolaire ;
et la mise en place de mesures d’accompagnement.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 43
ANNEXES
ANNEXE 1 : STATISTIQUES
Tableau 9 : Catégorisation des localités de la commune
Quartiers Pop 2007 Nombre de ménages
Banconi 74 629 23 621
Boulkassoumbougou 34 107 5 858
Djelibougou 26 104 5 896
Doumanzana 21 374 7 365
Fadjiguila 17 026 3 663
Korofina nord 17 038 2 595
Korofina sud 5 892 3 110
Sikoroni 31 030 7 804
Sotuba 3 663 897
TOTAUX 230 863 60 809
Tableau 10 : Répartition par âge et par sexe de la population
VILLAGES H+15ans F+15ans H-15ans F-15ans Total
Banconi 490 472 384 331 1677
Boulkassoumbougou 484 514 268 308 1574
Djelibougou 254 282 159 182 877
Doumanzana 386 337 248 239 1210
Fadjiguila 193 205 195 173 766
Korofina nord 330 298 169 143 940
Korofina sud 152 168 117 87 524
Sikoroni 421 401 334 349 1505
Sotuba 109 105 103 68 385
Effectif total 2819 2782 1977 1880 9458
Fréquence 29,8% 29,4% 20,9% 19,9% 100,0%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
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ANNEXE 2 : CONTEXTE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNELLE DE LA COMMUNE
Dans l’article 98 de la Constitution Malienne du 25 février 1992, il est dit que « les collectivités
s’administrent librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par la loi ». Ces
conditions de la libre administration sont fixées par la loi n° 93-008 du 11 février 1993, modifiées par
la loi n° 96-056 du 16 octobre 1996. Et aux dispositions de cette loi, au sommet de la hiérarchie
territoriale se trouve la Région, suivie du Cercle et la Commune qui est l’unité de base de la
décentralisation.
Ainsi, la loi n°96-059 du 04 novembre 1996 créa 682 nouvelles communes dont 644 rurales en
remplacement de 287 arrondissements. Depuis 1999, après les élections communales en milieu rural,
la politique de décentralisation est dans sa phase fonctionnelle. Actuellement, la République du Mali
compte 703 communes, dont 684 en milieu rural et 19 en milieu urbain.
Les Organes de la Commune : La Commune compte deux organes que sont le
Conseil Communal et le Bureau Communal.
Le Conseil communal (C.C)
Etant l’organe délibérant de la Commune, il est composé de membres élus dans les conditions fixées
par les dispositions des articles 4 et 5 du Code des Collectivités Territoriales. Avec un mandat de cinq
(5) ans, qui peut être prorogé de six (6) mois, le Conseil Communal est composé au minimum de onze
(11) membres, et de quarante cinq (45) au maximum. Deux principales attributions sont dévolues au
CC :
√ le pouvoir de décision : Il s’exerce sous forme de délibération dans les domaines qui relèvent
des affaires de la Commune conformément aux dispositions de l’article 14 du code des
collectivités territoriales. Les délibérations du CC ne sont exécutoires qu’après approbation de
l’Autorité de tutelle dans les matières énumérées dans l’article 15 du code des collectivités
territoriales.
√ et la compétence consultative : Celle-ci s’exerce sous forme d’avis et sous la forme requise
par les lois et règlement ou qu’il soit demandé par l’autorité de tutelle. Cette consultation est
obligatoire dans le cadre de la réalisation de projet d’aménagement ou d’équipement de l’Etat
ou de toute autre collectivité, d’un organisme public ou privé sur le territoire de la commune
ainsi qu’en ce qui concerne la fusion, la scission ou toute autre modification des limites de la
Commune.
Le Bureau Communal (B.C)
Le Bureau Communal, dirigé par le Maire qui est élu comme le président du Conseil Communal, est
l’organe exécutif de la commune. Le Maire est élu pour un mandat de 5 ans. Toutefois, son mandat
peut prendre fin par suite de démission, de révocation, de décès ou par cumul de fonction incompatible
avec celle de maire. Chargé de l’exécution des délibérations du conseil communal, le Maire exerce sa
fonction en référence aux attributions contenues dans l’article 44 du code des collectivités territoriales.
Entre autres, il s’agit de l’application de la politique d’aménagement, d’assainissement, et d’entretien
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 45
de la voirie communale. Dans l’administration de la commune, le Maire dispose de services dans les
domaines suivants :
- Administratif et juridique ;
- Financier et comptable ;
- Technique et information ;
- Social et communautaire.
La création d’autres services surtout en matière de développement économique, est laissée à
l’appréciation du conseil communal. Les agents techniques de l’Etat appuient aussi les populations
et le Conseil Communal dans la réalisation d’actions de développement.
Relations structurelles de la Commune
Il s’agit des relations internes et externes de la commune. En interne, ce sont les relations entre le
Maire et le Conseil Communal d’une part, et celles entre le Maire et les chefs de village/quartiers,
d’autre part.
Relations entre le Maire et le Conseil Communal
Le Maire gère par décision ou arrêté dans le cadre des dispositions du code des collectivités tandis que
le Conseil Communal exerce ses attributions par délibération. Cette dernière a une force exécutoire
pour le Maire qui, exerce l’ensemble des missions qui lui sont dévolues en sa qualité d’organe exécutif
sous le contrôle du Conseil Communal. Ce contrôle porte essentiellement sur l’exécution du budget
communal et l’application des délibérations du conseil.
Relations entre le Maire, les chefs de village, de quartier et de fraction
Selon l’article 61 du code des collectivités territoriales, « le village, la fraction et le quartier sont
reconnus en tant que tels par arrêté du représentant de l’Etat au niveau régional à la demande des
populations après avis du Conseil Communal ». Ces entités, dans l’article 62 sont administrées par un
chef de village, de quartier ou de fraction investie par le conseil de la communauté concernée. Ils sont
révoqués sur décision motivée du représentant de l’Etat au niveau du Cercle et après avis du Conseil
Communal concerné. Ces représentants investis par les populations locales, en collaboration avec le
Maire, participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des actions de développement social et
économique. A la demande du Maire, ils mobilisent les administrés pour toute activité d’intérêt
général. Aussi, le Maire peut-il leur confier des tâches spécifiques.
En ce qui concerne les relations structurelles externes de la commune, c’est l’ensemble des
relations de la Commune avec des acteurs institutionnels, étatiques ou encore avec des acteurs du
développement considérés comme des partenaires.
Relations intercommunales : Il s’agit simplement de la mise en place, par les communes intéressées,
de structures de coopération avec un organe de délibération. Cet organe sera composé de représentants
des communes membres de la structure et s’appuiera sur un secrétariat permanent. Quant aux
ressources, elles sont constituées essentiellement par les cotisations des communes et éventuellement
par les dotations de l’Etat Malien.
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE I DU DISTRICT DE BAMAKO 46
Relations entre la Commune et l’Etat : elles sont de deux ordres : celles dites de tutelle et celles de
concertation. Assurée par l’Autorité administrative du Cercle à savoir le Préfet, la relation de
tutelle est une relation définie dans le Code des Collectivités Territoriales. Elle consiste à faire
respecter la légalité dans la conduite des affaires de la commune par le Conseil Communal. Quant au
Sous-préfet qui est le représentant de l’Etat dans la Commune Rurale, il porte assistance et conseils au
Conseil Communal.
En ce qui concerne la relation de concertation entre la Commune et l’Etat, elle est soutendue par un
dispositif technique (appui à la maîtrise d’ouvrage) et financier. Ce dispositif est piloté par trois
principales structures que sont les Directions Régionales du Plan et de la Statistique (DRPS), le Centre
de Conseil Communal (CCC), et la Cellule Nationale de Coordination (CNC). A ces relations,
s’ajoutent celles de la Commune avec les partenaires au développement. Ce sont des relations de
partenariat de la Commune avec d’autres nations. Autrement dit, il s’agit de la Coopération
décentralisation qui permet aux communes d’améliorer le vécu de leurs citoyens à travers la réalisation
d’infrastructures socio-économiques, d’échanges d’expériences de développement ou encore de
raffermir les liens d’amitiés entre les peuples. Toutefois, la coopération décentralisée est soumise au
contrôle de l’Etat selon l’article 27 de la loi 93 008 du 11 février 1993.
Rôles des acteurs de l’Eau
Comme suite à la politique de décentralisation, l’Etat se consacre essentiellement à ses fonctions
d’élaboration des politiques générales, législatives et de régulation des différents services. Ce qui se
traduit aussi par un transfert des responsabilités opérationnelles au niveau des collectivités. Dans le
cadre législatif et réglementaire du secteur de l’eau au Mali, il a été adopté le 31 janvier 2002 le Code
de l’Eau qui définit le cadre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) dans le pays. En
somme, il s’agit des principes de gestion, de protection et d’alimentation de l’eau potable aux niveaux
national, régional et communal.
Tableau : Compétences en matière d’eau et d’assainissement
Acteurs Compétences
État
- Apporte une aide financière et prend en charge les investissements importants.
- Formule et applique la législation.
- Définit et met en application les normes relatives à la conception, la construction et à
l’utilisation des ouvrages.
Conseil municipal - Veille au bon fonctionnement des services en déléguant la responsabilité de la gestion des
ouvrages selon les circonstances
Usagers
- Peuvent assurer la gestion des services par le biais des associations d’usagers.
- Participent à la définition des conditions qui encadrent la gestion des services.
- Paient le service d’eau et veillent à l’utilisation rationnelle de l’eau dans des conditions
hygiéniques.
Opérateurs - Prennent en charge la fourniture et la distribution de l’eau, y compris le fonctionnement et
l’entretien des installations et la gestion financière du service.
Opérateurs privés
- Sont chargés de la construction et de l’utilisation des infrastructures hydrauliques (études de
faisabilité, construction, réparation, fourniture de pièces détachées, formation).
- Apportent un suivi managérial, technique et financier et ont un rôle d’appui-conseil.