Cours Le temps F. Wolff Doc. 3

Chap. 1: Les trois voies contemporaines de la philosophie du temps

Introduction : 1/ Enjeux généraux et restriction aux questions théorétiques. [J. Lagneau : « L'étendue est la marque de ma puissance. Le temps est la marque de mon impuissance. » (Cours sur la perception. Célèbres leçons et fragments, 1898, PUF, 1950, p. 62).] 2/ Les trois sources de toute analyse du temps : conscience ; langage ; expérimentation. 3/ Les cinq grands problèmes philosophiques vivants : existence du temps ; objectivité ; indépendance (substantialisme Newton, Kant ; vs. relationnisme : Platon (Timée, 37-38), Aristote (Phys. IV, 12, nombre du mouvement), Lucrèce (I, 460 sq.), Leibniz) ; réalité ; connaissabilité ; Questions annexes : le commencement du temps ; le mode d’existence temporelle des objets physiques : tridimentionnalisme et quadridimensionnalisme ; la flèche du temps (≠ cours du temps- 4/ Situation générale de la philosophie contemporaine Conséquences pour la philosophie de la perte de ses objets de connaissance. Les deux objets-monde : conscience et langage. A/ « La philosophie servante de la physique » ? I/ Réinterprétations philosophiques des notions temporelles de la physique Références : Hans Reichenbach, The direction of time, University of California Press (1956) Adolf Grunbaum ; Philosophical Problems of Space and Time, Reidel, 1973. H. Minkowski et le concept d’espace-temps. Thibault Damour : Si Einstein m'était conté, Éditions du Cherche-midi, 2005. Albert Einstein« Si nous placions un organisme vivant dans une boîte … on pourrait s'arranger pour que cet organisme, après un temps de vol aussi long que voulu, puisse retourner à son endroit d'origine, à peine altéré, tandis que les organismes correspondants, qui sont restés dans leur position initiale auraient depuis longtemps cédé la place à de nouvelles générations. Car pour l'organisme en mouvement, la grande durée du voyage était un court instant, à condition que le mouvement ait été effectué quasiment à la vitesse de la lumière ». Voir aussi Voir : Elie During : “Langevin ou le pardoxe introuvable”. Revue de métaphysique et de morale 2014 - n° 4, Marc Lachièze-Rey (« La disparition du temps en relativité » in Revue de métaphysique et de morale (voir biblio). Hermann Weyl : « Le monde objectif tout simplement est ; il n’advient pas. C’est seulement au regard de ma conscience, avançant en rampant le long de la ligne d’univers de mon corps, qu’une section de ce monde vient à la vie dans l’espace comme une image fugace, qui change continuellement dans le temps ». (Philosophy of Mathematical dans Natural Science, Princeton, 1949, p. 116 ; cité par E. Klein, Le facteur temps ne sonne jamais deux fois). Thibault Damour : « De même que la notion de température n’a aucun sens si l’on considère un système constitué d’un petit nombre de particules, de même il est probable que la notion d’écoulement du temps n’a de sens que pour certains systèmes complexes, qui évoluent hors de l’équilibre thermodynamique, et qui gèrent d’une certaine façon les informations accumulées dans leur mémoire » (in Thibault Damour, Jean-Claude Carrière, Entretiens sur la multitude du monde, Editions Odile Jacob, 2002, p. 52. ; cité par E. Klein). Voir Carlo Rovelli, « Et si le temps n'existait pas ? - Un peu de science subversive », Dunod, 2012 ; ou Julian Julian Barbour, The End of Time, Oxford, Oxford University Press, 1999. Trad. partielle disponible en pdf. Trois présupposés philosophiques : 1/ il n’y a pas une conception physique du temps. 2/ Inversion des points de vue métaphysique et physique 3/ Revient-il à la philosophie de ne traiter que du « temps pour nous » ? (≠ temps du monde).