36
LA REVUE OFFICIELLE DE LA FONDATION ASSISTANCE AUX ANIMAUX La Portraits croisés Heureuses ânesses ! Voix Bêtes La des des En liberté, elles donnent des leçons de vie... P OUleS POndeUSe S N°256 Mars 2020 N OS AcTiONS Les récents sauvetages d’ animaux en détresse Pour en finir avec leur exploitation Opération Parrainage Parrainez les chats et chiens que que vous ne pouvez pas adopter Un dispensaire de la Fondation à Strasbourg ! NOUVEAU

Portraits croisés Heureuses ânesses

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Portraits croisés Heureuses ânesses

LA REVUE OFFICIELLE DE LAFONDATION ASSISTANCE AUX ANIMAUX

La

Portraits croisés

Heureusesânesses !

VoixBêtes

La

desdes

En liberté, ellesdonnent desleçons de vie...

POules POndeuses

N°256 Mars 2020

NOS ActiONSLes récents sauvetagesd’animaux en détresse

Pour en finir avec leur exploitation

Opération ParrainageParrainez les chats et chiens queque vous ne pouvez pas adopter

Un dispensaire de la Fondation à Strasbourg !

NOUVEAU

Page 2: Portraits croisés Heureuses ânesses

10

4

p.4 Les newsL’actualité de la protection animale, partout dans le monde.

p.3 L’éditoRejoignez l’opération Parrainage 2020de la Fondation Assistance aux Animaux.

p.10 ENQUÊtES & SAUVEtAGESLes sauvetages les plus récents : chaquejour la Fondation est sur le terrain.p.14 Paroles de bénévolesEn direct du refuge de Morainvilliers,dans les Yvelines (78).

p.34 Remerciements, dons & legsp.35 Spécial LivresNotre sélection de mars.

p.6 Un dispensaire à StrasbourgLa Fondation vient d’ouvrir un nouveaudispensaire en France.

p.16 POULES PONDEUSES

p.24 : Vos chiens au printempsBalades, soins, jeux : nos meilleursconseils pour les beaux jours.

p.28 chat & chien : bon à savoir Objectif : une relation harmonieusep.26 L’enfant et le chien

p.32 Les ânesses du séminaireDes équidés heureux et thérapeutes.

p.22 comportement félinApprenez à bien décrypter les diffé-rents comportements de vos chats !

Elles vivent l’enfer, enfermées jour etnuit dans des cages. Un dossier pouren finir avec l’inacceptable.

Sauvetages et bénévoles

La Voix des Bêtes

N°256

Fondation Assistance Aux Animaux 2

SommaireMars 2020

Dans l’enfer despoules pondeuses

30

Remerciements et livres

Dossier, santé et récit

26

16

La belle histoire

chat : décrypter soncomportement

La relation enfant-Animal.Nos conseils.

Les news

Sauvetages

22

La Voix des Bêtes estdésormais mensuelle !

14Des bénévoles passionnés

Un nouveau dispensaire6

Page 3: Portraits croisés Heureuses ânesses

Direction, Rédaction& Administration

23, avenue de la République75011 Paris

Directrice de la PublicationArlette-Laure Alessandri

Présidente de la Fondation Assistance aux Animaux

Rédactrice en chef Anne-Claire Chauvancy

JournalisteFrédérique Césaire

Maquette, réalisationStudio VDB

Dessins, illustrations Christophe Le SueurCrédits Photo p.16 à 20 :

©L214 Ethique et Animaux.©p.3, 4, 5, 22 à 31 : Adobe Stock

Photogravure et impressionGroupe Maury Imprimeur

ISNN : 2261-0057Dépot légal à parutionReproduction interdite

Les articles publiés n’engagent que leur auteur.

Ce numéro comporte un encart agrafé de 4 pages non paginées

La Voix des Bêtes est une revue mensuelle

Tous droits de reproduction réservés sauf autorisation écrite

préalable de La FAAA.©Fondation Assistance Aux Animaux

La reproduction totale oupartielle de tout matériel publié

dans la revue est interdite. Les avis ou conseils médicaux

ne remplacent pas la consultation d’un vétérinaire.

N°256Mars 2020

édito

3

Combien, parmi nos lecteurs,animés d’un profond amourpour les animaux, ne peuvent

cependant avoir auprès d’eux, fautede place, de temps ou de conditionsde travail, le compagnon familierqu’ils souhaitent avoir ? Beaucoupd’entre eux n’ont pas non plus l’occasion de participer aux actionsmenées par notre Fondation. Ils enressentent parfois un sentiment defrustration, voire de culpabilité, leurcœur les inclinant vers un contact direct avec les animaux.

Par ailleurs, dans les refuges, denombreux chiens et chats selanguissent derrière les grilles

d’un box dans l’attente d’une adop-tion hypothétique, à l’affût du moin-dre regard, en quête du moindregeste et parole amicale. Partant deces évidences, la Fondation Assis-tance aux Animaux a créé l’opérationParrainage afin de permettre à euxdont les aspirations caritativesrestent inemployées d’aider, et peutêtre de sauver, des animaux frappéspar un sort contraire.De part sa vocation même, un refugen’est qu’un lieu de transit destiné àhéberger des animaux abandonnésle temps de leur trouver un nouveaufoyer. Le refuge ne devrait jamaisêtre considéré comme une fin en soi. Il subvient aux besoins matériels, assurant logement, nourriture, soins

vétérinaires aux animaux qu’il héberge,mais sa structure ne lui permet pas de leurapporter en permanence la chaleur affec-tive dont ils sont tant privés.

Or, si les chatons, les chiots et leschiens de petite taille ne font quede brefs passages en refuge, les

chats adultes, les chiens âgées ou degrande taille, sont souvent condamnés,hélas, à y séjourner longtemps ; les plusmalchanceux, plusieurs années. Rejetésaprès avoir connu une vie de famille, cesanimaux sont victimes, du jour au lende-main, d’une réclusion dont ils ne com-prennent pas le sens. Dans leur solitude,ils attendent désespérément le retour dumaître ou l’arrivée de celui qui viendra leslibérer. L’approche de chaque visiteuréveille en eux un espoir aussitôt déçu. Saisissant un raccourci de la psychologiecanine, le Docteur Fernard Méry a écrit :  « Le bonheur, pour un chien, c’est peut-être d’être clochard sous le pont de la Concorde…tant qu’il est avec son maître ».Sous une indifférence trompeuse, le chata également un ardent besoin de l’amitiéhumaine.

Aussi, pour ces oubliés, la Fonda-tion Assistance aux Animauxpropose de parrainer un de

ces animaux abandonnés dont, outrele portrait, ils connaitraient le nom, le caractère, le passé, les raisons de sonabandon, dont ils recevraient des nou-velles, qu’il pourraient visiter et offrirquelques gâteries, mais surtout avec l’espoir que l’engagement moral qu’ils au-raient vis-à-vis de leur filleul les incite àrechercher sans relâche la famille d’accueilqui le tirerait de son cauchemar et lui redonnera gout à la vie.

La Voix des Bêtes

Robert Quémy

les plus vieux, les pas trèsbeaux, les sans espoirs,

mais les plus gentils...euxaussi, eux surtout, sont àadopter dans nos refuges.

ADOPtEz OU...PARRAiNEz !

Page 4: Portraits croisés Heureuses ânesses

4

Actualités

La chasse à la glu compte 8000 pratiquants danscinq départements du Sud de la France où elle estencore autorisée : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse. Leschasseurs enduisent de colle forte des baguettespour capturer des oiseaux destinés à servir de leurre,attirant par leurs appels ceux qui seront tirés par lasuite au fusil. Pratique cruelle contre laquelle la LPOse bat sans relâche mai sans succès juridiquejusqu’à présent. 4 espèces de grives et merles noirs

sont victimes de cettechasse et 20 000 indi-vidus ont été capturés endécembre dernier pourattirer par leur chant dés-espéré leurs congénèressous le feu des chas-seurs. Encore une “tra-dition” à jeter au feu !

©Chri

stoph

e Le S

ueur

Le 12 décembre dernier, les Britanniques appelésà élire un nouveau Parlement, se sont rendus dansles bureaux de vote du Royaume Uni, largementaccompagnés de leur animal familier. Une modequi perdure depuis plusieurs scrutins et qui rem-porte un franc succès. Il faisait un froid de canard,mais chiens et chats ont revêtu leur pull de Noëlpour faire la queue devant les bureaux de vote,créant une atmosphère détendue pour les Britan-niques patientant devant les urnes. L’exemple vientdu haut puisque le premier ministre Boris Johnsonest venu déposer son scrutin avec son chien Dilynet le maire de Londres, Sadiq Khan, avec sa chi-enne Luna. Le candidat libéral Ed Davey n’est pasvenu avec son cochon d’Inde, mais a posté saphoto sur Twitter, l’animal veillant sur la cocardejaune de son parti. Enfin des Britanniquesanonymes sont allés voter à cheval et même pourl’un d’entre eux, en traîneau tiré par deux rennes !

ils votent avec eux

Les incendies géants d’Australie ont causé lamort d’au moins 28 personnes, détruit des mil-lions d’hectares de forêts et décimé des cen-taines de millions d’animaux, on parle d’1,25milliard - chiffre terrible - dont les populations dekoalas, hôtes de bois enflammés. La vidéo d’unefemme enlevant sa chemise pour envelopper unkoala terrorisé accroché à son arbre calciné etl’arracher au brasier environnant a fait le tour duweb et malgré cela, la pauvre bête, trop sévère-ment brûlée a dû être euthanasiée... Le sort deskoalas, considérés comme une fierté na-tionale, émeut beaucoup les Australiens. Entant qu’espèce, les koalas sont désormais locale-ment en danger absolu, leur habitat naturel étanten grande partie en fumée et a minima 40% desces marsupiaux n’auraient pas survécu.

Le drame des KoalasDepuis plusieurs années, des associations de pro-tection des grenouilles organisent des véritablesponts aériens pour sauver les voyageurs coas-sants : des bénévoles se relaient en effet pourtransporter dans des seaux les grenouilles del’autre côté de la route afin qu’elles atteignent leurdestination sans dommage. Certains automo-bilistes s’arrêtent même pour jouer les passeursde grenouilles... Le taux de réussite de ces sauve-tages se révèlant toutefois trop fluctuant, le ConseilDépartemental des Côtes d’Armor a donc a in-stauré la fermeture d’un tronçon de la Départe-mentale 28 sur le territoire de Lamballe du 23décembre dernier au 2 mars, pour une migrationsécurisée des grenouilles. Bien que s’étendant sur800 mètres, l’itinéraire emprunté est toujours lemême, si bien que le dédier exclusivement auxgrenouilles et aux tritons s’est révélé facile et sûr.

La glu, une colle criminelle…

Déviation : Passage grenouilles

Fondation Assistance Aux Animaux

•Les news de la protection animale

Page 5: Portraits croisés Heureuses ânesses

Prisonniers dans leur pavillon au zoo allemand deKrefeld, des dizaines de singes ont péri dans l’incendiede leur habitat la nuit du 31 décembre dernier. Lescauses du sinistre - accidentelles ou criminelles - nesont pas connues pour l’instant mais les pompiers ontrecensé plus de 30 victimes des flammes. Cette catas-trophe, relayée sur la page Facebook du zoo, a provo-qué beaucoup d’émotion parmi les visiteurs habituelsde l’établissement. « Quelle tristesse incroyable, sedésole Andrea. Les amis qui sont morts m’accom-pagnent depuis ma petite enfance. C’est avec désespoir que j’ai appris la nouvelle ». Pour Vera,c’est la sidération : « Je me rends compte que je neverrai plus Léa, ma préférée, ni Massa ni Boma nonplus, et pas davantage ce petit coquin de Charlie. jen’ai pas de mots pour en parler » La Maison des Singes abritait des orangs-outangs, desouistitis et des chimpanzés qui ont tous péri. Seul leJardin des Gorilles a été épargné : Kidogo et sa famille,des vedettes en Allemagne, sont sains et saufs. La direction a décidé la fermeture temporaire du zooet déploré « l’effroyable tragédie ». Les zoos sont par-fois présentés par leurs amateurs comme le derniersanctuaire des animaux en voie de disparition : celuide Kerfeld n’a en tous cas pas su protéger ses pen-sionnaires d’une mort horrible. On en parle depuis longtemps, les lois

sont votées mais dans les faits, l’at-tente s’éternise… Tout le monde sem-ble d’accord pour adopter l’interdictiondes plastiques à usage unique et le Par-lement français s’est prononcé en faveurde cette mesure le 10 décembre dernier,mais il n’est pas prévu qu’elle entre envigueur avant… 2040 ! Une ambitionnettement en retard sur le calendrier eu-ropéen qui situe à l’horizon 2021 l’appli-cation des lois anti plastiques adoptéespar ses membres.

Les bons élèves ont déjà fait des gestesencourageants : l’Ecosse a banni lespailles en plastique en janvier 2018 etl’Italie ne fabrique ni ne vend plus de co-tons-tiges et de cosmétiques chargésde micro plastiques depuis janvier 2019.A partir de 2002, le Bangladesh a inter-dit la distribution gratuite de sacs quibouchent les systèmes de drainage etprovoquent des inondations. L’Inde asuivi, puis la Chine et le Kenya. LaFrance s’est alignée en 2016, soit 8 ansaprès la Chine ! L’impact du plastiquesur la faune sauvage est chaque jourplus pesant, mais les décisions propresà inverser la tendance, bien timidesdans leur mise en œuvre…

incendie au zoo

Guerre au plastiqueDe trop longs délais...

Appel à témoins insolite sur le site internet desGendarmes de l’Hérault à la fin de l’année 2019 : « Aperçu pour la dernière fois sur l’autoroute A9mardi 3 décembre, un individu, jusqu’alors inconnudes services de gendarmerie, a été pris en flagrantdélit de troubles à l’ordre public et à la circulation auniveau de l’aire de repos de Lespignan. Un peu avantson interpellation, l’instigateur sautillait fièrement par-dessus les glissières de sécurité centrales touten traversant chacune des voies de l’autoroute. » Les pelotons de gendarmerie ont été obligés de créerun bouchon mobile dans les deux sens « pour per-mettre la capture du malfrat par un patrouilleur ». Ah au fait ! Le malfrat en question est un bouc en divagation, qui a donc été mis en sécurité et dontles sauveteurs recherchent activement les proprié-taires, d’où l’appel à témoins plein d’humour…

5 La Voix des Bêtes

la France s’est alignéeen 2016, soit 8 ans

après la Chine !Alerte au bouc !

©Chri

stoph

e Le S

ueur

Page 6: Portraits croisés Heureuses ânesses

à Strasbourg, une adresse s’échange avec soulagement depuis quelquesmois : c’est celle du nouveau dispensaire ouvert par la Fondation Assistanceaux Animaux dans lequel les personnes aux moyens limités viennent fairesoigner leurs protégés. La Dr Gilles et son assistant Matthieu les accueillent5 jours par semaine, dispensant soins, conseils et leçons d’espoir à ceux quisouffraient jusqu’à présent de ne pouvoir offrir à leurs animaux le suivi-santérégulier dont ils ont besoin.

•L’éVÈNEMENt

Un dispensaire àStrasbourg !...

Pour les animaux malades

Page 7: Portraits croisés Heureuses ânesses

7

La propriétaire de Patchi,un joli chat de type MaineCoon d’à peine troismois, arrive un peugênée à la consultation

de l’après-midi. Sa situation finan-cière s’est détériorée et le dispen-saire est son unique espoir desoulager les maux de Patchi, quine mange guère, reste fluet et adu mal à respirer. « J’ai hésité àvenir, confie-t-elle. J’avais peur deprendre la place de quelqu’un quien aurait eu plus besoin que moi.» Matthieu la rassure : elle a bienfait d’amener son chat, il y a de laplace pour tous ceux qui en ontbesoin. On participe un peu si onpeut et sinon, c’est la gratuité to-tale qui est appliquée, aprèsune simple déclaration surl’honneur à l’accueil. PetitPatchi souffre d’un début decoryza, il a besoin d’antibio-tiques et de prendre dupoids. « D’ici 15 jours, il doitavoir gagné 400 grammes, »estime le Dr Gilles. Patchi etsa maîtresse repartent ras-surés, en confiance et prêts à re-venir pour le vaccin ou unpotentiel bobo. « Notre clientèle, ce sont des étu-diants, des demandeurs d’em-ploi, des travailleurs pauvres, desretraités aux faibles revenus, énu-mère Matthieu. Des gens qui ontconnu des revers aussi et dont lavie se retrouve bouleversée.Nous sommes là pour soigner,pas pour juger. Et notre credo,c’est que tous les animaux ontdroit à la santé : le manque demoyens ne doit pas empêcherleurs propriétaires de prendresoin d’eux correctement. »

Une majorité de chatsCe sont les chats les plus assidusau dispensaire, dont une vitrine aété végétalisée pour effacer lafroideur hospitalière des carreauxblancs : les appels à la stérilisa-tion pour éviter la prolifération ex-cessive commencent, semble-t-il,à être entendus. Il s’agit évidem-ment de réduire le nombre denaissances anarchiques quiconduisent à l’abandon pur etsimple ou à des tentatives decommerce low cost où l’animalacheté à bas prix finit dans la rue,

malade et maltraité. C’est le matin,sur rendez-vous, que minettes etminets abandonnent leur capacitéà se reproduire : on les rend le soirmême à leur propriétaire. La stérili-sation des chats, mais aussi deschiens est la clef de voûte des dis-pensaires : celui de Strasbourg estle sixième établissement ouvert parla Fondation Assistance aux Ani-maux et un septième sera bientôtmis en service à Brest. Paola, 27 ans, étudiante, a adoptéNoisette, trouvée sur un trottoir,abandonnée par ses précédentspropriétaires avec ses affaires : «On est bien accueilli, ce n’est pascher, c’est vraiment bien, » appré-cie-t-elle après la visite. Noisette

souffre d’une conjonctivite et degale aux oreilles, dont le traitement

prescrit par le Dr Gilles va promp-tement la débarrasser. Les équipements modernes et lebloc opératoire permettent lesopérations légères, mais pas lesinterventions lourdes qui doiventêtre pratiquées ailleurs. Le DrGilles et Matthieu aident les pro-priétaires à trouver des solutionsà l’extérieur quand c’est indispen-sable. En dehors des stérilisationset des vaccinations, la vétérinairepassionnée qu’est elle. pratiquedes caudectomies à la suite defractures de la queue, traite beau-coup de pyomètres, une affectiongynécologique douloureuse et ré-pandue, soigne les bobos en tousgenres et a même procédé à

l’amputation d’une patte surune perruche.

Une situation centrale« Mes patients sont le plussouvent des chats, suivis parles chiens, mais je vois aussides rats, des furets, des per-roquets. Je traite tous ceux

qui ont besoin d’être soulagés. »Et les consultations se suivent à

les chats sont les plus assidus au dispensaire,

suivis par les chiens, furets,perroquets. Tous ceux qui ont

besoin d’être soulagés.

La Voix des Bêtes

Page 8: Portraits croisés Heureuses ânesses

8

un rythme soutenu, parfois 30 dansl’après-midi, entre 13 h et 17 h.Chaque intervention des médias,chaque annonce sur les réseauxsociaux, chaque relais de l’informa-tion par les associations locales deprotection amène de nouveauxpropriétaires à faire suivre leursprotégé rue Adolphe Seyboth. «Nous sommes dans le quartier dela gare, précise Matthieu. Et en Al-

sace, tous les villages sont reliés àStrasbourg par des TER. Noussommes d’accès facile et on vientmême de loin pour consulter. UnMonsieur est arrivé de Metz aprèsavoir demandé « s’il avait droitalors qu’il habitait un départementvoisin ». D’autres ont fait le dépla-cement de Mulhouse ou de Col-mar. Ce dispensaire répond à unbesoin. »

Les clients chiens ont desprofils variés. Enormémentde toutous d’apparence Chi-huahuas, ces petits chiens àla mode que l’on se procure àbas prix auprès de gens quise fournissent dans les paysde l’Est. Les chiens nés dansdes fermes sordides et se-vrés trop tôt sont souvent ma-lades. Au dispensaire, on prêchepour une stérilisation rapide,assortie d’un suivi de santérégulier et les maîtres y sous-crivent volontiers. La plupartse sont fait arnaquer en ache-tant un animal sans papiers200 à 500 € et comprennentsur le tard que leur projet dedevenir éleveur amateur pourmettre du beurre dans lesépinards leur coûtera pluscher qu’il ne rapporte.

Suivi vétérinaireLes gens de la rue qui ontplutôt de gros chiens sontdes fidèles du dispensaire.Certains viennent même del’Allemagne limitrophe pourconsulter. La plupart dessans abri ont appris l’exis-tence de la structure auprès- entre autres - de l’associa-tion les Lousquetaires quifait des maraudes en villeafin de distribuer des cro-quettes aux compagnonschiens des SDF. Le dispensaire est devenuun partenaire où on peutvenir chercher de la nour-riture entreposée là parl’association. C’est l’occa-sion de parler là encorestérilisation et vaccination

et les maîtres se montrent en gé-néral volontaires pour interromprela chaîne de la reproduction anar-chique. Pour 25 €, ils peuvent égalementbénéficier du cours de comporte-ment des Lousquetaires, destinéà faciliter l’intégration des chiensdans l’espace public : il ne dure niune heure ni deux heures, ni troisséances. Il s’arrête tout simple-ment quand le chien a compris cequ’on attend de lui.

UN DiSPENSAiRE à StRASBOURG•

Fondation Assistance Aux Animaux

Page 9: Portraits croisés Heureuses ânesses

9 La Voix des Bêtes

Les associations qui ont des di-zaines de chats et de chiens àstériliser et soigner amènent éga-lement régulièrement leurs proté-gés. Même les personnes quin’ont pas d’animaux ou dont lesmoyens sont suffisants pour fré-quenter un praticien privé se ma-nifestent au dispensaire : ilsapportent des couvertures, desdraps pour ceux qui peuvent enavoir besoin, prennent des rensei-gnements qu’ils relaient auprèsde leurs voisins moins à l’aisequ’eux. Le dispensaire a trouvénaturellement sa place au milieudes acteurs de la protection ani-male locale. «Notre accessibilité a pour consé-quence qu’on voit peu d’animauxdans des états très dégradés, re-marque Matthieu. Les proprié-taires ne traînent pas avant devenir consulter, ce qui est forcé-ment bénéfique à l’animal. Ils sontavides de conseils, sont heureuxqu’on leur explique ce qu’on fait etpourquoi on le fait. Ils sentent queleur protégé est traité avec autantde compétence et d’égards ques’ils avaient consulté dans leprivé. Ils sont contents de pouvoirmalgré leurs faibles moyens offrirà leur compagnon l’assuranced’un suivi vétérinaire de qualité.Le bouche à oreille fonctionneénormément. »

Une nouvelle vie Et puis, il y a les sauvetages, telcelui de Chouchou, dont la maî-tresse réclamait l’euthanasie : « Ila 10 ans, il faut arrêter les soins »a-t-elle déclaré à la vétérinaire etson assistant médusés. Le grandrouquin souffrait de diarrhéeschroniques, était maigre et visible-ment pas du tout soigné, malgréles visites précédentes effectuéesau dispensaire. Après un ques-tionnaire prudent, on apprendqu’il vit dans un studio de 20 m2avec plusieurs autres chats et queleurs conditions d’existence sontà la limite de la maltraitance.Chouchou, condamné dans latête de sa propriétaire, n’est pra-tiquement pas nourri et ne reçoitaucun des médicaments qui luiont été prescrits.

« Nous lui avons dit de nous le lais-ser définitivement et de s’en aller,se souvient Matthieu. Le pauvreChouhou se promenait dans le dis-pensaire, se frottant partout, passauvage, et même très câlin. Onsoupçonnait une insuffisance ré-nale et c’est bien ce dont il souffrait,mais en aucun cas il n’étaitcondamné. Avec une nourriture ap-propriée, il avait encore une bellevie devant lui ! »

Un vétérinaire attentifHébergé exceptionnellement audispensaire, Chouchou a failli endevenir la mascotte, Bien soigné, ila repris du poil de la bête et sa to-lérance vis-à-vis des autres ani-maux a facilité son intégration. Unappel a été lancé pour offrir un « panier de retraite permanent » augrand rouquin affectueux et sa

bouille sympathique a provoquédes demandes d’adoption. ..Il a même conquis à distance desparents adoptifs domiciliés dansla Meuse. Et c’est avec un pince-ment de cœur que la Dr Gilles etMatthieu se sont séparés de lui,en consentant une adoption souscontrat senior chez un jeunehomme du voisinage. « Comme ça on aura l’occasionde le voir encore, disent-ils. Et onne se fait pas de souci pour le pla-cement : son nouveau proprié-taire nous envoie des photosrégulièrement et c’est lui qui ré-clame la visite de contrôle, pournous montrer à quel point Chou-chou est bien installé chez lui !Quant à son ancienne proprié-taire, nous la gardons à l’œil,puisqu’elle a encore des pension-naires pour lesquels nous nousinquiétons…»

©FAA

A« les associations de strasbourg et des alentours qui ont des

dizaines de chats et de chiens à stériliser et soigner amènent

également régulièrement leurs protégés »

Page 10: Portraits croisés Heureuses ânesses

10

chaque jour, des animaux sont découverts dans des situations dedétresse et de maltraitance parfois insoutenables. La FondationAssistance aux Animaux apporte aussitôt toute son aide à cesanimaux qui vivent l’enfer. Soignés, choyés, ces chats et chiensretrouvent le confort d’un de nos refuges avant, dans le meilleur descas, d’être adoptés par des familles aimantes et sérieuses.

C’est sûr qu’ils étaient attendrissants : pasencore sortis de l’enfance, l’œil triste,l’échine parcourue de frissons de froid, de

malaise et de mal-être, ils étaient à deux mois àpeine, déjà enrôlés dans la cohorte des chiots-mendiants qui passent leur journée sur un coin detrottoir -la Défense pour eux-, auxiliaires passifs etmisérables d’individus qui font la manche dans lesgrandes villes. Les chiots sont livrés chaque matin sur site parleurs propriétaires-naisseurs aux mendiants qui ont

une recette à honorer et récupérésle soir en sac à dos ou en caissede transport où ils passeront la nuitavant de reprendre du service lelendemain. Un trafic en bande or-ganisée avec l’objectif d’apitoyer lepassant pour l’inciter à grossir sonaumône, voire à acheter le chienpour mettre fin à sa vie de mi-sère…Les mendiants en effet n’hé-sitent pas à proposer aux âmessensibles l’acquisition du chiot pourplusieurs centaines d’euros, fauxpapiers vétérinaires à l’appui. Pour les sortir de la rue, des per-sonnes bienveillantes mettent sanssourciller la main au portefeuille,sans se douter que dès le lende-main, un autre esclave animal estlivré à la prise de service de sonfaux propriétaire.

Bisous des animaliersA la Défense, la Fondation Assis-tance aux Animaux a réussi à sai-

sir les deux petits forçats pour les conduire dans unde ses refuges. Il a fallu couper leurs colliers coususensemble pour limiter au maximum leurs mouve-ments afin de leur rendre l’autonomie dont ilsavaient toujours été privés jusqu’alors. Fatigués,déshydratés et dénutris, ils ont fait connaissanceavec les paniers à sieste, les repas correctementélaborés et servis avec amour et les bisous des ani-maliers en charge de leur bien-être. Eux sont sau-vés et trouveront prochainement une familled’accueil.

Fondation Assistance Aux Animaux

des sauvetage en série

enQuÊTes eT sAuVeTAGes

les chiots-mendiants de la défense

©FAA

A

Page 11: Portraits croisés Heureuses ânesses

11

Son propriétaire avait quittéson appartement après plu-sieurs loyers impayés. En fer-

mant la porte, il avait laissé derrièrelui sans état d’âme son chien Kenzo,attaché à la fenêtre de la salle debains, avec une laisse en ferraille quilui permettait à peine de se coucherau milieu de ses déjections. Et lepauvre Kenzo a attendu, sans fairede bruit, les secours qui ne venaientpas. C’est finalement le propriétairedes lieux venu inspecter son appar-tement vandalisé qui le trouve, trem-blant, amaigri et déshydraté ! Immédiatement pris en charge par lerefuge de la Fondation à Toulon,

Kenzo est soigné et remissur pattes rondement : lepauvre souffrait atrocementde la mâchoire, plusieurs deses crocs ayant été fractu-rés...Plainte a été déposée pourabandon volontaire et actesde cruauté contre son maîtrequi a été condamné à 750 €d’amende et trois ans d’in-terdiction de posséder unanimal. Depuis Kenzo a étéadopté et coule des joursheureux auprès d’un maîtrequi l’aime et qu’il aime.

épilogue heureux pour le pauvre Kenzo

La Voix des Bêtes

C’est une chienne fauve au regard ten-dre. Une fifille non stérilisée dont le maîtrea refusé la grossesse pourtant bien pré-visible quand on ne prend pas ses pré-

cautions en amont. Parvenue à son terme, elle amis au monde huitbébés noirs qui n’ontaucunement ému sonpropriétaire : bien aucontraire, il a décidéde les abandonnersur-le-champ, mamancomprise. C’est ainsique la pauvre chiennefragilisée par sa ges-tation et les nais-sances multiples s’estretrouvée à la rue,avec la charge de huitpetites vies à peinecommencées.Trouvant refuge sous un buisson, elle a installésa petite famille, la nourrissant de peu, elle quin’avait rien à manger, léchant et réchauffant sansrelâche les bébés sans défense, entièrement dé-pendants de leur courageuse maman. Un riverainheureusement s’émeut de la découvrir dans cesconditions et il la signale à la Fondation qui inter-vient immédiatement : la jeune maman a les mem-bres gelés, elle est déshydratée et pourtant, on voitbien qu’elle s’inquiète d’abord pour sa portéequand les secours viennent la prendre en charge :craintive, affolée, elle tourne autour des animaliers,

Athéna, mère-courage, et ses bébés : sauvés ! semble compter les bébés qui disparaissent un àun dans des couvertures bien chaudes. Et elle finitpar comprendre que pour elle comme pour lessiens qu’elle a su protéger pendant plusieurs jours,c’est la fin des ennuis, le moment de se laisser

aider par des humains quine veulent que son bon-heur. Au refuge de la Fondation,on l’a baptisée Athéna. Eton lui a installé un lit familialdans lequel elle prend soinsans plus d’inquiétude deses petits de jour en pluséveillés. Ils n’avaient que 5jours quand on les a ramas-sés dans leur buisson, etleurs chances de survieétaient proches de zéro.Leur maman s’arrondit tantelle fait honneur aux déli-

cieuses gamelles qui lui sont servies plusieurs foispar jour et elle a désormais tout le lait qu’il faut àmettre à disposition de ses bébés. Plainte pourabandon volontaire a été déposée contre le pro-priétaire indigne. Athéna ne veut quant à elle qu’ou-blier jusqu’à son existence. On lui a dit qu’une foisses bébés sevrés, elle aurait le droit d’avoir un vraimaître gentil, dans une vraie maison pour la vie.Elle y croit et en attendant ce jour de fête, elle pro-fite des animaliers et leur rend en bisous et regardstendres toute la bienveillance dont ils font preuve àson égard depuis son arrivée.

©FAA

A

©FAA

A

Page 12: Portraits croisés Heureuses ânesses

12Fondation Assistance Aux Animaux

Kaya a été achetée sur Le bonCoin, comme une commode dedeuxième main ou un enjoliveur

à remplacer. Elle a alors 4 mois, etlorsqu’elle arrive chez celui qui a jetéson dévolu sur elle, la petite chiennepit-bull est heureuse, frétillante, dési-reuse de jouer, d’aimer et d’être aimée.Elle n’a pas eu cette chance. Sa place,c’est attachée au radiateur de la cui-sine. Et l’éducation qu’elle reçoit necomporte qu’un seul message, la vio-lence. Se lève-t-elle pour signifier à son« maître » qu’elle est contente de levoir ? Une volée de coups s’abat surelle pour la renvoyer dans son coin.Aboie-t-elle pour participer à la vie dufoyer ? Même traitement dès le pre-mier couinement. Et quand elle selaisse aller, incapable de se retenir da-vantage faute d’avoir été sortie, voléede coups supplémentaire « pour luiapprendre la propreté ». Un « dres-sage » assumé par le « propriétaire »qui la bat sans vergogne aux yeux de

ses voisins, la baievitrée de son appar-tement béante.Grâce à une vidéofilmée par les loca-taires indignés, laFondation a pu réa-liser la saisie deKaya. En pension au re-fuge de la Fonda-tion enSeine-et-Marne,elle profite depuisde câlins, de sor-ties, de visites ami-cales et de la bonnenourriture. Elle dortavec ses jouets-doudous, maisreste méfiante, voire traumatisée, à cause de sa mauvaise expé-rience précédente ! Lorsqu’on s’approche, la pauvre Kaya baissela tête comme une coupable et se plaque au sol. Elle rejoindra viteune famille d’accueil toute disposée à lui montrer que la main del’Homme doit être synonyme d’amour.

Kaya sauvée par les voisins

Lili, c’est une chienne de 9 mois, à peinesortie de l’enfance, qui pour son mal-heur, vivait au quotidien à Dijon la vio-

lence de son propriétaire connu desservices de police et réputé dangereux. Sesvoisins, outrés de voir à quel point il se dé-chaînait sur la pauvre bête terrorisée ontalerté la Fondation, vidéo à l’appui de leurs

dires : Lili, sur le balcon est violemment proje-tée à terre, puis frappée à coups de pieds. Leslocataires ajoutent que lorsqu’elle demeure in-visible, tapie dans l’appartement, ils l’enten-dent gémir sous les coups. L’enquêteurintervient très vite aux côtés des forces de po-lice requises pour l’opération sauvetage.

Lili est roulée en boule dans un coin dusalon, ramassée sur elle-même, visible-ment traumatisée par la vie qu’on lui fait

mener. Elle n’ose même pas manifester de lajoie quand on l’aide à quitter les lieux où sonmartyre se répète jour après jour. Surprise detaille pour les sauveteurs : ils découvrent unautre chien, dont les voisins ignoraient jusqu’àl’existence (c’est dire qu’il ne sortait pas !), en-fermé dans une chambre, porteur de traces de

coups nombreux et répétés. Socrate gagne lui aussi son bil-let de sortie. Désormais domiciliés en Ile-de-France dans unrefuge de la Fondation, Lili et Socrate se remettent de leursémotions et entament avec beaucoup d’entrain leur nouvellevie. Mais oui, ça existe le paradis pour chiens… Plainte aété déposée pour actes de cruauté contre leur ancien pro-priétaire et bourreau.

enQuÊTes eT sAuVeTAGes •

le calvaire de lili et socrate a pris fin

©FAA

A

©FAA

A

Page 13: Portraits croisés Heureuses ânesses

13 La Voix des Bêtes

Voisins vigilantsEncore une fois ce sont les voisins, alertéspar les cris s’élevant à toute heure du jourou de la nuit du cabanon, qui ont donnél’alerte. Et c’est la réactivité des équipes de laFondation qui a permis le sauvetage des 12reclus. Depuis leur mise à l’écart, ils n’avaient

reçu aucune nourriture et ils dévoraient les excréments qui jonchaient le sol pour survivre. Lorsque la porte s’est ouverte sur leur calvaire, les enquêteurs ont reculé d’un pas. Ceux qui clignentdes yeux dans le réduit sont dans un état pitoyable, les pattes crottées, le poil humide d’urine aggloméréen touffes plus ou moins inextricables selon la race de l’animal. Un Cavalier King Charles hirsute fixe,interdit, ceux qui sont venus le délivrer. Un petit lévrier s’enroule autour de la main du sauveteur qui lesoulève, arquant son dos dont on peut compter chaque vertèbre. Un mini Spitz roux paraît frappé

de sidération quand on le soulève pour l’évacuer. On ne distingue ni la tête ni laqueue du caniche marron tant son poil est emmêlé, aggloméré en tapons et sale :aux endroits où les nœuds ont trop tiré sur la peau, celle-ci apparaît rose et glabre.Tel autre a des ongles si longs qu’il ne peut se déplacer sans aide. Un malheureuxa la mâchoire enflammée par un abcès et un croc, peut-être fêlé, rongé par une infection purulente.

Promenades à l’air libre !Tous sont rapatriés au refuge de la Fondation à Ville-vaudé où ils reçoivent les soins indispensables à leur sur-vie. Le vétérinaire confirme qu’ils n’auraient plus tenulongtemps dans ces conditions. Quelques jours à peinesans doute. Pour eux, on joue de la tondeuse, on manie

le coupe ongles et l’étrille, on évacue la crasse et la vermine dans desdouches délicieusement tièdes avec des shampoings parfumés. Les petitscorps amaigris reprennent une apparence familière sous des toisons dés-ormais soignées, chacun avale ses médicaments avec beaucoup de bonnevolonté. L’enfer est derrière eux, de même que l’indifférence cruelle de leurpropriétaire. A eux les promenades au grand air, la laisse et le collier, lessiestes au chaud dans une corbeille encoussinée qui sent bon la lessive,les courses-poursuite dans les parcs de détente, les repas variés et réguliers, les caresses, les visites debénévoles câjoleurs et affectueux. Au fur et à mesure qu’ils reprennent du poids et de la confiance,ils se rapprochent du moment où on leur cherchera un vrai foyer. Baptisée Mélodie, la désormais soyeusepetite femelle Cavalier King Charles, dont l’âge a été évalué à 4 ans, a mis les bouchées doubles pourêtre la première à briguer une adoption définitive. Elle vous attend à Villevaudé.

les 12 reclus du cabanon©F

AAA

©FAA

A

C’étaient ses chiens. Et il n’envoulait plus. Il s’en est désinté-ressé. Ils ne lui servaient plus à

rien peut être. Alors il les a rayés deson existence, et éloignés de sesyeux. Il les a enfermés dans un caba-non de jardin obscur. A douze dans 5m2. Et il les a oubliés. Pas nourris, pasabreuvés, pas sortis. Pour celui quileur devait assistance et protection,ils n’étaient rien, que des ombrespeut-être tout au fond du jardin.

Page 14: Portraits croisés Heureuses ânesses

14Fondation Assistance Aux Animaux

LUciE : « Ne jamais accepter la fatalité »

«La sociabilisation demande beaucoup de pa-tience, prévient Lucie. Certains chiens neveulent pas se laisser approcher. Ils ont peur,ils sont traumatisés par leurs expériences

passées avec les humains ou bie alors ils n’ont ja-mais vécu à leur contact direct. Nous, nous devonscréer un lien avec eux. Les plus méfiants devraientavoir un bénévole récurrent ou référent pour acqué-rir plus facilement les repères dont il manque cruel-lement. Plus ils iront bien, plus ils élargiront lechamp de leurs interlocuteurs. En tous cas, il fautprendre le temps avec chacun des chiens dont nousavons à nous occuper, aller à son rythme et c’estainsi qu’on a la joie de les voir évoluer, parfoisjusqu’à devenir complètement différents, suscepti-bles d’être adoptés. »

Travail de sociabilisationEt d’évoquer Abo, un Labrador trèspeureux, avec lequel il y a eu unénorme travail de socialisation. Lesefforts du chien et de son éducatricebénévole ont fini par payerpuisqu’Abo a fini par être adoptélors d’un Noël des Bêtes abandon-nées… « La maltraitance, c’est incompré-hensible pour moi. On a toujours lechoix au moins d’abandonnerquand on doit se séparer de sonanimal. L’abandon pour des raisonsvalables, il n’y en a pas beaucoup.Mais je préfère un abandon « propre» à une mise à mort cachée, lenteet cruelle. Quand des gens viennentabandonner en refuge, je cache lefait que ça me révolte à titre person-nel : je préfère ceux qui viennent àceux qui ne viennent pas ! »

Donner de son temps et de son coeur

PAROLES DE BéNéVOLES

ils ou elles sont bénévoles pour la Fondation Assistance aux Animaux. ilsaiment les animaux et font tout pour améliorer leur condition : dans nosrefuges, en enquêtant sur les cas de maltraitance ou en devenant familled’accueil. Leur patience, leur persévérance et leur connaissance du terrainfavorise les miracles de sociabilisation ou d’éducation tardive d’animauxen quête de repères. L’action des bénévoles préside aux adoptions réus-sies. à chaque numéro, la Fondation vous présente ses fidèles bénévoles.

« La sociabiliation ? De la patience ! »

Etudiante en histoire, licenciée en psychologie,peut-être future journaliste, Lucie se rend de-puis deux ans à Morainvilliers (78), tenir la patteaux chiens. Ce qui ne l’empêche pas de rendrevisite aux chats pour les câlins et les jeux quientretiennent la sociabilisation des félins quivivent en communauté. Le refuge de Morainvil-liers étant actuellement fermé pour travaux,elle s’organise avec d’autres bénévoles pourvisiter ses protégés à Charmentray et à Ville-vaudé. Objectif : rendre des chiens adoptablesen reprenant les bases de leur éducation, enles poussant à refaire confiance.  Propriétairede deux chiens, un chat et quelques poules,Lucie estime que les cas difficiles la motivent :elle ne s’incline jamais devant la fatalité…

Page 15: Portraits croisés Heureuses ânesses

15

Elle a rejoint il y a 3 ans l’équipe des béné-voles du refuge de Morainvilliers (Yvelines) etelle est aussi enquêtrice bénévole pour lecompte de la Fondation. Il lui arrive de fairefamille d’accueil et le dernier de ses chiensest un sauvetage difficile qu’elle a su mener àbien étape par étape. Elle effectue aussi despré et post visites en rapport avec des chiensrapatriés de la Réunion en France pour êtreadoptés…

«Je vais où mon cœur me porte, avoueNathalie. Les chiens sont toujourscontents de me voir et moi, ces visitesm’apaisent. Notre relation, c’est don-nant-donnant. Ils ont le plaisir de sortir,

je les promène, seuls ou par deux à l’extérieur,c’est un moment fort de leur journée. Et pour ceuxqui ne peuvent pas profiter de ces parenthèses

pour des raisons diverses et variées, le pro-gramme, c’est caresses et bisous dans les parcs.Et moi, j’ai le plaisir de leur faire plaisir, de leur

rendre un peu de leur vie. »Pas toujours facile d’assister les chiens de refuge.Nathalie se désole de voir les attentions des visi-teurs se porter en majorité sur les chiots et lesjeunes, au détriment des seniors qui attendent envain leur billet de sortie.

Quand le refuge devient paradisElle se montre particulièrement sensible aussi àl’accompagnement des pensionnaires maladesen phase terminale. « Il faut les accompagnerjusqu’au bout, être à la hauteur de leur courage.Quelquefois, on a des surprises : on croit bienfaire et on s’est trompé. Il faut avois l’humilité defaire marche arrière, ce qui importe, c’est le désiret le besoin de l’animal. J’ai voulu sortir de sonbox un Rottweiler atteint d’un cancer pour qu’ilpasse ses derniers moments dans la chaleur d’un

cocon familial. Mais il nes’habituait pas, il n’était pasà l’aise et j’ai compris qu’ilfallait le ramener au refugequi représentait pour lui samaison, son univers. Avant laFondation, il n’a jamais vécuen famille, il survivait dansune cage de transport aufond d’un jardin. Pour lui, lerefuge était devenu son para-dis et il s’y sentait bien. »

Placements durablesConnaître les pensionnaires,pour mieux les faire connaî-tre aux éventuels adoptants.« Nous avons avec leschiens un rapport différent decelui que les animaliers peu-vent tisser. Et c’est en addi-tionnant les informations quechacun recueille qu’ondonne aux adoptants l’imagela plus proche de la réalité ducaractère et des besoins del’animal en quête d’un foyer.L’objectif, c’est de réaliserdes placements harmonieuxqui seront durables. » Nathalie souffre du manquede considération généralisédes humains pour les ani-maux. Elle est végétarienne eta le cœur soulevé par la mal-traitance animale constante,les conditions d’élevage et

d’abattage sordides…

« Au programme : balades, caresses et bisous »

NAthALiE : « écouter le besoin de l’animal »

La Voix des Bêtes

Page 16: Portraits croisés Heureuses ânesses

Dans l’enferdes poules pondeuses

•le dOssIeR du MOIs©L

214 E

thiqu

e et A

nimau

x

Page 17: Portraits croisés Heureuses ânesses

Quel que soit le moded’élevage, les œufs defutures pondeuseséclosent dans d’im-

menses couvoirs. A l’éclosion, les poussins sonttriés. Pour produire des œufs, ilfaut des poules puisque les coqsne pondent pas. Inutiles à la fi-lière, ces derniers sont donc éli-minés par millions peu après lanaissance à l’aide de procédésplus ou moins légaux mais tou-jours cruels et inacceptables.Gazés, broyés vivants, jetés à lapoubelle comme de vulgairesdéchets, entassés les uns surles autres dans de grands sacsplastique que des employés vi-dent de leur air, parfois en s’age-nouillant dessus, provoquantécrasement et étouffement desnouveaux nés…

Les insoutenables vidéos ducalvaire de leur mort ont été ren-dues publiques provoquant unevive émotion des consomma-teurs qui se sont autant émusdes conditions de (sur)vie sor-dides des poules de batterie quedes méthodes inhumaines demise à mort pratiquées sur cesbébés d’à peine quelquesheures. Ces tueries sont-ellesinévitables si on veut produiredes œufs à grande échelle ?Force est de constater qu’ellessont une des conséquences dela forte demande du consom-mateur puisque 98% des Fran-çais consomment régulièrementdes œufs. Alors est-il possiblede produire toujours plus sanscruauté ? C’est en tout cas l’in-dignation de l’opinion publiquequi a poussé l’Etat à s’interrogersur des alternatives au broyage

La Voix des Bêtes

Elles sont 47 millions en France à survivre recluses dans des hangars obscurs et cachés du grand public. Elles subissent pour la majorité d’entreelles une existence misérable au cours de laquelle elles ne connaitront quela peur et la souffrance dont elles ne seront délivrées que par leur abattage,dans des conditions abominables. Elles, ce sont les poules pondeuses. ces petites victimes d’un système conçu sur le profit n’auront qu’une seulemission au cours de leur misérable existence : produire et mourir.

Page 18: Portraits croisés Heureuses ânesses

18Fondation Assistance Aux Animaux

L’ENFER DES POULES PONDEUSES•systématique des poussinsmâles. Sauf qu’en réalité, ce n’estpas aussi simple.

La cruelle loi du marchéSous la pression de la concur-rence et de la forte demande, dessouches de poules pondeuses

ont été créées afin de pousser aumaximum la productivité. Ainsi,alors que dans les années cin-quante, une poule pondait enmoyenne soixante œufs par an,aujourd’hui elle en pond jusqu’àun par jour soit six fois plus ! Unrythme infernal, insoutenable, im-posé par le souci de toujours pro-duire davantage pour répondre àla demande et rester concurren-tiel. Là où le bât blesse, c’est queles volailles sélectionnées pour lafilière œuf ne font pas de bonspoulets dits de chair. Les poussinsmâles ne correspondent doncpas aux critères pour être en-graissés et sont par conséquentsystématiquement « éliminés ».Pourtant, afin de répondre aux at-

tentes sociétales, des méthodes desexage des œufs avant éclosion ontété élaborées et sont en cours detest dans plusieurs pays euro-péens.

2 méthodes priment actuellement : - La méthode dite par spectroscopie,en cours de développement en Alle-

magne, qui consiste à projeter unrayon de lumière dans l’œuf aprèsavoir percé la coquille, et à distinguerl’ADN mâle ou femelle. Si l’œuf don-nera naissance à une femelle, il estrefermé avec un tissu biocompatibleen vue d’une future éclosion. Si c’estun mâle, il est détruit. - La France quant à elle a opté pourune méthode différente, et non inva-sive, sans nécessité de percer la coquille de l’œuf). La méthode s’ef-fectue par détection de substancesindicatrices du sexe à 9 jours d’incu-bation. Cette méthode serait actuellementen phase de test mais pas prête aêtre utilisée à grande échelle. Pen-dant ce temps donc, des millions depoussins mâles continuent être

broyés vivants dans des condi-tions abominables et en toute lé-galité .

Une vie de misèreMais au-delà de l’atrocité du sortréservé aux poussins mâles, lesconditions de vie des poules de

batterie sont loin d’être plus en-viable. Après avoir été sexées,les poussins femelles sont époin-tés à vif à l’aide d’un laser brûlantqui va venir sectionner le bout deleur bec. Le bec est un organetrès sensible et cette opérationest extrêmement douloureusepour le poussin. L’ébecquage permettra ensuitede parquer les poules par milliersdans des rangées de cage et delimiter les manifestations de com-portements anormaux tel que lepiquage ou le cannibalisme, quedéveloppent souvent les poulesfaute de pouvoir exprimer leursbesoins les plus élémentaires.

Elevées sans contact avec leur

Page 19: Portraits croisés Heureuses ânesses

mère ou un quelconqueadulte, les poussins ne pour-ront pas apprendre les com-portements inhérents à leurespèce. Ils resteront encagésde la sorte jusqu’à leurs 18 se-maines où, devenus prêts àproduire, ils rejoindront les éle-vages de ponte.Ces immenses hangars sansfenêtre peuvent contenir desdizaines de milliers de poules,encagées collectivement dansdes rangées superposées surdes dizaines de mètres delong et parfois aussi de haut.Tout y est automatisé : la dis-tribution d’eau et de nourriture,le tapis de ramassage desfientes, la lumière artificielle.Chaque cage peut contenir de10 à 50 poules contraintes dese supporter les unes les au-tres. Evidemment le minuscule espace vital dont elles disposent ne leur permet pas de s’étendre dans leur

entier, ni même de se déplacer sansgêner les autres. Le sol de la cage estincliné et grillagé pour laisser passerles excréments. Ainsi la plupart dutemps, leurs pattes sont blessées etévidemment jamais soignées.Dans ces conditions à rendre foun’importe qui, elles développent sou-vent des troubles du comportement

(stéréotypie et agressivité). Faute de lumière naturelle, elles se déplument et leurs os sont très fragiles : ailesou pattes fracturées sont fréquentes, tout comme la cohabitation avec des congénères mortes. Puis, aprèsun an de cette vie qui n’en est pas une, elles seront envoyées à l’abattoir.

Exploitées jusqu’au boutLorsqu’elles ne sont plus suffisamment productives, c’est-à-dire à 18 mois maximum, les poules sont ramas-sées puis entassées les unes sur les autres dans des caisses à volailles. Le ramassage est la plupart dutemps effectué par des travailleurs occasionnels et donc inexpérimentés. Il ne se fait pas en douceur et oc-casionne très souvent desblessures et fractures, notam-ment aux pattes. Certainesparviennent à s’échapper. Iln’est pas rare qu’elles soientalors laissées sur placejusqu’à ce qu’elles finissentpar mourir de faim et de soif.Les poules capturées sontensuite conduites à l’abattoir,lors de trajets pouvant êtretrès longs, puisque l’éleveurrecherchera l’abattoir lui re-prenant les poules au meil-leur prix (entre 15 et 30ctsd’euro pièce). Ce sera la pre-mière et la dernière fois deleur misérable existence oùelles verront la lumière dujour avant d’être plongées vi-vantes dans un bain d’eau

l’œuf 100% végétal, imitant le vrai à la perfection, est actuellement en phase de

commercialisation à petite échelle ©L21

4 Ethi

que e

t Anim

aux

©L21

4 Ethi

que e

t Anim

aux

Page 20: Portraits croisés Heureuses ânesses

20

électrifiée et d’être égorgées, dé-plumées, éviscérées, dépecées,puis pour la plupart de rejoindre,surgelées, l’Afrique où leur viandesera vendue à bas coût, ou encorede servir pour l’alimentation indus-trielle animale. En effet, le prix devente de ces poules abimées parune vie insupportable étant quasi

nul et le coût de destruction descarcasses étant de 10 à 15cts, laterrible loi du marché n’offre aucunautre débouché suffisammentrentable pour leurs éleveurs.

Une nouvelle vie pour lespoules ?Quoi que… Depuis quelques an-nées, profitant de l’émotion susci-tée par ces volailles fragiles etdéplumées, certains proposent àla vente leurs poules de réformes,arguant vouloir leur offrir une nou-velle vie après leur calvaire. Mais

il ne faut pas s’y méprendre : ceprocédé est avant tout extrême-ment avantageux pour eux. Sou-vent ces dernières sont revenduesà des particuliers ou des associa-tions entre 2€ et 5€ pièce, soitplus de 10 à 15 fois leur valeurmarchande ! Une véritable aubaine pour les

vendeurs qui s’offrent ainsi unetrès belle marge. Si pour celles qui seront rachetées,l’avenir sera incontestablementplus heureux, leur prix d’achat per-mettra néanmoins le rachat deplus nombreuses victimes quiviendront à leur tour prendre leurplace dans l’enfer de leur hangar.Pourtant, nul besoin de monnayerune vie pour la sauver… rien n’em-pêche les personnes ayant recoursà ce procédé de céder gracieuse-ment leurs poules ou en tout cas,pas au-delà de leur valeur mar-chande estimée.

La fin des œufs de poulesen cage ? Sous l’impulsion des associationsde protection animale dénonçantles conditions de vie abominablesdes poules pondeuses, et grâce àla mise en place du marquagedes œufs afin que le consomma-

teur soit informé sur leur prove-nance, il est incontestable ces 10dernières années, que la de-mande en œufs issus d’un moded’élevage alternatif (biologique,label rouge, plein air) censés favo-riser le bien-être de la poule, aaugmenté. En 2012, 30% desœufs étaient produits par despoules issues d’élevage alternatifcontre 42% en 2018.

Promesses et engage-ments non tenuesMalgré tout, la grosse majorité

L’ENFER DES POULES PONDEUSES•

Fondation Assistance Aux Animaux

« Face à la pression de l’opinion publique, d’aucuns ont pris les devants en tentant de proposer des

alternatives plus éthiques. »

©L21

4 Ethi

que e

t Anim

aux

Page 21: Portraits croisés Heureuses ânesses

21

des élevages depoules pondeuses(58%) sont encore au-jourd’hui des élevagesen cage. La France ac-cuse un grand retarden la matière puisquela plupart des pays eu-ropéens ont mis enplace des échéances aux termesdesquelles l’élevage en cage nesera plus autorisé, preuve s’il enétait besoin que cela est bel et bienpossible.« Je prends l’engagement qu’il soitinterdit d’ici 2022 de vendre desœufs pondus par des poules éle-vées en batterie » affirmait Emma-nuel Macron en février 2017. Maiscontrairement à ces parolespleines d’espoir, l’élevage en cagedes poules pondeuses n’a concrè-tement pas été interdit et n’est pasen passe de l’être. Seule la créa-tion de nouveaux élevages a étéinterdite en 2018, permettant ainsiaux élevages existants de conti-nuer leur activité. Une décisionubuesque puisque si on considèrecette pratique comme inacceptablepour tout nouvel élevage alorspourquoi ne pas fixer de date butoirpour interdire purement et simple-ment ce mode d’élevage ?

Des alternatives bien pluséthiques Face à la pression de l’opinion pu-blique sur cette question, d’aucunsont pris les devants en tentant deproposer des alternatives pluséthiques. C’est le cas de la sociétéPouleHouse qui commercialise de-puis 2017 dans 250 magasins bio-coop notamment des œufs « quine tuent pas la poule ». Sa promesse ? « Sauver » despoules pondeuses de l’abattoirpour leur offrir l’opportunité decontinuer à vivre paisiblementjusqu’à leur fin de vie, qui survientgénéralement entre 6 et 10 ans.Pour ce faire, Poulehouse a signédes contrats avec quatre agricul-teurs bio qui s’engagent à céderles poules consacrées au projet.Soit 9 000 en tout, qui représententune partie de leur production. Accueillis dans une ferme-refuge,les gallinacés y finissent leur vie

naturellement et en semi-liberté.Une alternative intéressante maispas toujours accessible (6€ laboite de 6 œufs) et qui n’épargnepas les poussins mâles éliminésà la naissance.Pour ceux qui le peuvent, pour-quoi ne pas adopter quelquespoules et leur offrir gîte, couvertet liberté contre quelques œufsfrais par semaine ? De nombreuses associationsproposent des poules à l’adop-tion, un bon moyen de faire leurbonheur, mais aussi le vôtre. At-tention toutefois à se renseignersur leurs besoins car contraire-ment aux idées reçues, hébergerdes poules nécessitent un certaintravail pour leur garantir de bellesconditions de vie.

L’oeuf végétal,solution ultime ?Enfin, une autre alternative seraitaussi purement et simplement

d’éliminer les œufsde notre consom-mation, en les rem-plaçant parexemple dans lespâtisseries par desbananes, de lacompote ou de lafécule de maïs quiont le même effetliant. A défaut, il y’a

aussi cette belle initiative made inFrance nées de deux étudiantes enbiologie industrielle : l’œuf100% végétal, imitant le vrai à laperfection, qui est actuellement enphase de commercialisation à pe-tite échelle (« le merveill’oeuf »)Quoi qu’il en soit, certains distribu-teurs, conscients que les œufs enbatterie sont de plus en plus bou-dés par les consommateurs, ont prisles devants en les faisant tout simple-ment disparaitre de leurs rayons.C’est notamment le cas de Mono-prix ou encore de Carrefour quis’est engagé à cesser de proposeren vente des œufs de poules éle-vées en cage sous leur marque àcompter de cette année. Peut-être donc que le sursautviendra des commerçants euxmême à défaut de provenir del’Etat. Pour la première fois, ce seraitalors le marché qui poserait les li-mites à ce que nous faisons endu-rer aux animaux.

La Voix des Bêtes

©Chri

stoph

e Le S

ueur

Page 22: Portraits croisés Heureuses ânesses

22Fondation Assistance Aux Animaux

comportement territorialLe chat a tendance à vivre seul et non en groupe.Les fratries ou regroupement de chats, sans for-cément de liens de sang, ne sont pas courants.Il arrive que des chats se regroupent autour d’uneressource, mais cela reste rare. Le chat possèdedifférents environnements : le domaine vital (es-pace utilisé quotidiennement, mais non protégé),le territoire (espace restreint, zone délimitée etdéfendue) et les champs territoriaux (présents ausein de ce territoire, qui auront chacun une fonc-tion pour un comportement spécifique comme lachasse ou le repos). Comme l’indique la compor-tementaliste féline AlbaneMartinelli : « Le chat vadonc communiquer avecses congénères pour dé-fendre ses espaces et gar-der ses ressources. Lepartage ne fait pas partiede son mode de vie. Celane veut pas dire qu’il nepeut pas vivre avec d’au-tres chats ni même pré-senter un comportementsocial. Il peut partager ceterritoire. Les domaines vi-taux des chats se croisentet forment des disques ir-réguliers qui se chevau-chent à certaines heures,en fonction des contratsque les chats ont établisensemble. Plus le do-maine vital est riche enressources, plus il peut yavoir de chats à l’intérieur.De plus, le chat naît avecdes comportements sociaux bien présents : à lanaissance avec les autres chatons, pour la repro-duction avec son partenaire…»

comportement agonistiqueLe chat est un animal de fuite qui privilégie sa sé-curité avant tout, ce qui explique son comporte-ment agonistique, c’est à dire de confrontation. Il

a tendance à fuir ou à intimider son adversaire pourque ce dernier parte et ne s’approche pas de lui.C’est pourquoi conflits et bagarres sont très impres-sionnants. Le chat met tout en oeuvre pour désta-biliser son adversaire et le pousser à s’écarter delui ou bien de la ressource convoitée (nourriture, ter-ritoire, femelle...).

comportement de prédationLa prédation est un comportement prédominantchez le chat, qui le caractérise bien car on parlesouvent de lui comme d’un chasseur redoutable. Laprédation fait partie de ses besoins physiologiques

et si ces derniers ne sontpas satisfaits, cela peut en-gendrer des troubles ducomportement. Même sitoutes les étapes de lachasse ne sont pas respec-tées, le félin trouve sonbonheur grâce à l’une dessept phases de chasse(embuscade, traque, at-taque, capture, mise àmort, transport ou inges-tion). Le chat peut secontenter de l’embuscadeet de la traque pour com-bler son besoin de préda-tion. « Ce comportement,explique Albane Martinelli,est très lié à celui du jeu,substitut de chasse. Leschats qui ont accès à l’ex-térieur et qui peuvent chas-ser auront moins tendanceà jouer. Cela ne veut pasdire qu’il faut les priver de

jouets et de séances de plumeau qui permettent àl’homme d’avoir une interaction agréable avec sonfélin et de créer des liens ! »

comportement de repos et de confortLorsque l’on pense à nos félins, nous avons en têtel’image du chat tranquillement endormi sur le ca-napé et passant ses journées à se prélasser dans

le chat présente un grand panel de comportements. Certains comportementsprédominent et d’autres sont plus discrets, mais c’est l’ensemble de ces com-portements qui font du chat un animal fascinant, sublimé par une personnalitépropre à chacun. Voici comment mieux comprendre et animal fascinant.

comportement félin

Bien décrypter les différentscomportements de votre chat

chaque chat a son propre caractère,même si les mêmes comportementsse retrouvent chez tous.

Page 23: Portraits croisés Heureuses ânesses

23

les endroits les plus confortables de la maison.En effet, le chat dort beaucoup mais cela dépendaussi de son rythme de vie. S’il est obligé dechasser pour se nourrir, il ne dormira que très peuentre deux séquences de chasse pour reprendredes forces. Il dormira en moyenne 9 heures. S’ilpeut sortir et avoir une activité régulière, il dormiraen moyenne 12 heures. À l’inverse, s’il s’ennuieet n’a aucune activité, il peut dormir entre 16heures et 20 heures par jour. Il ne tient qu’à sespropriétaires de lui donner une activité qui le ren-dra plus actif pour répondre à ses besoins phy-siologiques.

Les chats de race Le caractère si particulier des chats de race estdû à leur période de socialisation. Pendant lespremiers mois de la vie du chaton, la socialisationpermet au chat d’être doux, câlin, joueur et ma-nipulable, en un mot : sociable. La difficulté avecun chaton né dans la rue vient du fait que sa pé-riode de socialisation est faite par sa mère etsans la présence de l’homme. Le contact avec cedernier sera donc plus délicat. Il existe unenuance comportementale chez les chats deraces plus anciennes (Persan, British) par rapportaux races récentes (Bengal, Savannah). Lesraces anciennes ont été sélectionnées pour êtreplus calmes et vivre en maison. Les nouvellesraces sont plus vives et ont besoin de bien plusd’exercice. Néanmoins, ces observations ne sontpas absolues et il est possible de trouver deschats s’écartant des standards, chaque chat dis-posant de son propre caractère.

La Voix des Bêtes

Tendance récente, le chat est de plus pré-sent dans les foyers, prend peu à peu laplace du chien en étant câlin, attentif, tout

en demeurant indépendant. Cependant, le faitque le chat devienne plus demandeur d’atten-tion et de présence de son propriétaire engen-dre des comportements déviants comme desanxiétés de séparations. D’autres troubles ducomportement peuventêtre au contraire provo-qués par l’homme qui luiaussi, peut demandertrop d’attention. C’estainsi que peut apparaîtrele symptôme du chat ca-ressé-mordeur : un chat quine supporte pas lescontacts physiques avecles caresses.« Le chat, précise la com-portementaliste AlbaneMartinelli, est un animalcomplexe qui va bien au-delà de l’image d’un êtrecalme et indépendant. Ilnous reste beaucoup à ap-prendre sur lui. Il est impor-tant pour les propriétairesde comprendre au mieuxson fonctionnement et sesbesoins car l’interventionhumaine peut déréglerson environnement et causer de nombreuxproblèmes de cohabitation dans une maison.»

l’environnement et l’humain

Page 24: Portraits croisés Heureuses ânesses

24Fondation Assistance Aux Animaux

1. Puces, tiques, ténias : les parasitesLe printemps signifie un temps plus chaud et desjournées avec plus d’activité à l’extérieur. Il est doncindispensable de protéger votre chien contre lesmoustiques qui prolifèrent dès cette saison, de luttercontre les parasites externes tels que puces ettiques mais également contre les parasites internesà l’aide de vermifuges qui traitent les parasites du

tube digestif (A noter : l'âge et le poids de votre com-pagnon entrent en compte dans la façon dont il doitêtre traité). Attention !N’oubliez pas de vérifier le pe-lage de vos animaux de compagnie après les prome-nades dans les zones boisées ou herbeuses.

2. Les chenilles processionnairesAu printemps, les chenilles en procession conduites

cONSEiLS cANiNS

Les dangers du printempsLe beau temps et la douceur sont là, la vie reprend, les oiseaux chantentet nos chiens sont prêts à prrofiter de cette saison… Mais le printempsn’est pas sans danger pour eux. Un maître averti en valant deux, voiciles principaux dangers auxquels vous pouvez être confrontés.

Page 25: Portraits croisés Heureuses ânesses

25

par une femelle, quittent l'arbre pour aller s'enfouirdans le sol à quelques centimètres sous terre (5 à20 cm) dans un endroit ensoleillé. Les processionspeuvent se déplacer jusqu'à 40 m. Les chenilles pro-cessionnaires sont recouvertes de poils contenantune substance urticante et allergisante. Si un chienlèche ou touche les chenilles vivantes, mortes oubien des restants de nids avec leur museau, ils peu-vent souffrir de divers symptômes.Dans un premier temps, ils couinent car ils ont mal,se mettent à baver, la langue gonfle et présente destuméfactions avec un durcissement assez inquiétant.Sans soins, la langue peut virer au sombre voireviolet,et une nécrose peut se produire. Une partie dela langue peut tomber. Une action rapide du vétéri-naire est vitale !

3. Attention aux crapaudsLes crapauds sécrètent un poison qui peut présenterun risque d’empoisonnement grave chez le chien.Les crapauds ont un système de défense constituéde deux types de glandes qui sont situées sur tout lecorps. Ces glandes sécrètent du venin qui agit sur lecœur et sur le système nerveux de manière trèstoxique. Il affecte aussi la cavité buccale et l’estomac.Les symptômes sont : salivation excessive, vomis-sements, diarrhées, convulsions, tremblements.Consultez le véto sans attendre, il s’agit d’une urgence ! Les crapauds peuvent être mortels s'ilsont été léchés ou pris en gueule.

4. Les plantes toxiquesBelles sont les plantes, mais qu’elles soient en pots,en bouquet ou dans le jardin, elles sont nombreusesà êtres toxiques : hortensia, laurier-rose, lis, philo-dendron, rhododendron, muguet. Pour certaines cesont les feuilles, d’autres l’écorce, les fleurs, les baiesou les racines. Les symptômes de l’intoxication sontvariés (salivation excessive, vomissements, diarrhée,tremblements) et peuvent mettre du temps à appa-raître. Attention ! En cas de doute, ne faites pasvomir ni boire votre animal et conduisez le d’urgencechez le vétérinaire. Avec si possible un morceau dela plante en question.

5. Les allergiesTout comme chez l’humain, les chiens peuvent êtretouchés par les mêmes allergies saisonnières.Grattages fréquents, léchage excessif d’une mêmezone, perte de poils, éruptions cutanées sont autantde signes qui doivent inciter à consulter.A noter que la dermatite atopique (maladie chro-nique inflammatoire de la peau) est l’une des aller-gies cutanées les plus courantes chez les chiens,causée par l'hypersensibilité aux allergènes environ-nementaux (acariens, poussière, pollen), qui causentalors une réponse immunitaire excessive.

6. Attention aux flaquesCette période amène son lot de pluie et de flaquesd’eau. Ne laissez pas votre chien boire les eauxstagnantes ou boire dans des lacs. Cela peut en-traîner des troubles gastro-intestinaux ou des pro-

blèmes de santé plus graves comme la leptospirose,une infection bactérienne qui peut causer de gravesdommages aux reins et au foie.

7. Attention aux piscinesSi vous avez une piscine, les risques de noyadeconstituent un des dangers liés à la saison. Éloignezvos animaux de compagnie en entourant les piscinesd'une clôture ou d'une barrière. Ayez toujours un bold'eau fraîche à proximité pour éviter que votre louloune boive l’eau de la piscine, sel et chlore dans l'eaupouvant entraîner des problèmes d'estomac et desdéséquilibres métaboliques.

8. Attention à la surexpositionLes jours s'allongent et donc plus de risque de surex-position aux rayons du soleil et aux UV. Les chiensayant un pelage blanc et une peau claire autour dunez et des yeux sont plus sensibles aux cancers dela peau. Veillez à ne pas laisser les loulous qui aimentdormir trop lontemps près d'une fenêtre ou en pleineexposition lorsqu’ils sont à l’extérieur.

La Voix des Bêtes

A la sortie de l’hiver, ne vous attendez pas à ceque vos compagnons à quatre pattes soient dansleur meilleure performance physique. Neige etfroid disparaissent doucement et après plusieursmois moins actif, votre chien peut avoir pris dupoids, perdu du tonus musculaire et avoirquelques raideurs articulaires.Réintroduisez lentement ses activités de plein airpréférées par des petites séries afin d’éviter lesblessures.Pour les sportifs- Cani-cross, cani-VTT- L’agility- Le lancer de balle ou frisbeePour l’intellect- Le cache-cache d’objets.- Le pistagePour tous- Sorties et randonnées

Activité avec son chien au printemps

Page 26: Portraits croisés Heureuses ânesses

•SPéciAL cONSEiLS

Avant toute chose, les parents ont intérêt às’embarquer dans l’aventure en touteconnaissance de cause. Cela veut dire que

oui, l’enfant aura des responsabilités vis-à-vis del’animal qu’il souhaite accueillir, mais que non, il nefaudra pas compter sur lui pour l’entretien au jourle jour de ce nouveau venu. Les enfants ont de l’af-fection à donner, ils sont capables de participer auxsoins qu’exigent leur protégé, mais quiconque par-

tirait sur l’idée « il l’a voulu, il doit s’en occuper de Aà Z » courrait à la catastrophe : C’est l’adulte quireste le point d’encrage du dernier hôte de la mai-son.

Un animal collectifA cela plusieurs raisons. La première, et la plus évi-dente, c’est que l’animal est un être vivant sensible

Un chien et un enfant Les règles simples de cohabitationcorrectement initiée par des parents respectueux des droits des quatre pattes, la relation animal/enfant est une des plus riche qui soit, spécialement entre six et douze ans pour le petit humain. Aucune raison donc de ne pas accéder au « désird’animal » exprimé par une petit fille ou un petit garçon. Mais les droits et devoirsde chacun doivent être clairs, et résister au temps qui passe.

Page 27: Portraits croisés Heureuses ânesses

27

et qu’il n’a pas à essuyer les plâtres d’une situationoù il n’a nulle responsabilité. Introduire un animaldans une famille est un acte collectif, qui doit êtregéré par l’ensemble des membres de la maison-née. L’idéal est qu’il y ait partage de tâches commepour tous les autres membres du foyer. La secondeest qu’on ne peut pas demander à un enfant d’en-dosser les responsabilités et le savoir-faire d’unadulte.

Apprendre le respectL’enfant a voulu un animal, mais pas question de lelaisser développer une relation verticale tyrannique.L’animal n’est pas unsouffre-douleur, lepasse-temps d’un petitdespote. Il convient d’êtretrès ferme sur le compor-tement à observer. Descommandements incon-tournables doivent êtremis en place avantmême l’arrivée de l’animal. Expliquer que ce der-nier a droit au respect, qu’il a un rythme de vie dif-férent de celui d’un être humain, qu’il appartient àune autre espèce donc que la communication aveclui peut prendre des formes particulières. Tous lessévices (tirer la queue, se suspendre aux oreilles,frapper, serrer trop fort) sont interdits.Parce que lecomportement d’un chien n’est pas celui d’un hu-main, il importe aussi d’apprendre aux enfants à nepas déranger un chien lorsqu’il mange ou lorsqu’ildort. Pour éviter les risques de morsures bien sûr,mais aussi pour qu’il comprenne que l’animal adroit à un certain nombre d’égards, notamment àdes moments de tranquillité : il n’est pas un robotqui court, joue, câline à n’importe quelle heure. De même, on apprendra au chien à ne pas mordreson petit maître, à ne pas le renverser s’il est detaille imposante, à respecter ses jouets qui trainentdans sa chambre, sans les prendre pour des os debuffle à ronger. Les devoirs incombent aux deuxparties.

Des intérêts communsEnfin édifié sur de bonnes bases, notre couple ani-mal/enfant s’épanouit et chacun profite de cet étatde chose. Joyeux lurons par nature, l’enfant et l’ani-mal ont mille intérêts communs à partager : une soifillimitée de jeux, en privilégiant les activités qui pré-sentent un côté physique comme jouer au ballon,à cache-cache, faire la course, hurler à l’unisson,la liste n’est pas exhaustive ! La proximité est totale,ce qui explique que l’enfant a souvent tendance àchercher un refuge physique auprès de son préféréquand les choses vont mal pour lui.La chaleur du corps de l’animal, son air de partagervotre affliction et les petits coups de langues en-courageants qu’il ne manque pas de prodiguerpoussent les enfants à lui confier leurs gros cha-

grins. D’autant qu’ils sont sûrs de ne pas êtrecontredits… Avec le chien où le chat, on a toujoursraison contre papa, la maitresse ou encore la co-pine qui a préféré jouer avec une autre à la récré.L’animal ne parle pas avec des mots, mais il sym-pathise au sens premier du terme : c’est-à-dire qu’ilsouffre avec…

L’auxiliaire des psysC’est si vrai que les psychanalystes et psychiatresse penchent sur le phénomène. Les anglo-saxonsétudient depuis longtemps les interactions entrel’homme et l’animal. Ils ont notamment découvert

que leurs patients lesplus jeunes avaient danscertains cas du mal à ex-primer leur malaise de-vant eux : impossibilité dedialoguer, difficultés àfaire confiance à unadulte etc. De plus enplus nombreux sont ceux

qui introduisent un chien dans leur cabinet deconsultation depuis qu’ils ont découvert qu’il étaitun formidable moyen de rompre la glace. L’enfantpose des questions sur l’animal (comment s’ap-pelle-t-il ? Est ce qu’il s’ennuie ici ?) ce qui initie ledialogue et permet au professionnel d’amener l’en-fant perturbé sur le terrain qui l’intéresse. Ou alors,le jeune patient s’adresse directement au chienpour lui dire ce qu’il ne veut pas confier à son psy.De même, les enfants maltraités vont tout naturel-lement chercher refuge après d’un animal s’il y ena au foyer. Les enquêteurs spécialisés dans ce typed’affaire rapportent souvent des amitiés très fortes,mais aussi une entraide entre les enfants battus etle chien de la maison, par ailleurs souvent battuaussi.

La Voix des Bêtes

Il suffit de voir un chien et un enfant jouer ensem-ble pour comprendre la complicité qui les unit.Entre 6 et 12 ans, l’enfant édifie les bases de sapersonnalité, s’affranchit progressivement d’unerelation quasi exclusive avec desparents. Le binôme chien-enfantest au zénith de son entente.Rêver, folâtrer, chahuter, voilà ceque ces joyeux lurons réussissentsans répétition dès qu’ils sont enprésence les uns des autres.Ils s’entendent instinctivement dèslors que leur relation est orches-trée sous le signe du respect mu-tuel. Au contact de son chien,l’enfant apprend la vie et le chien,épanoui, entre à merveille dansson rôle de protecteur. Protéger,c’est pour lui une fonction atavique, qu’il exerceau bénéfice du petit d’homme.

Une complicité 100 % naturelle

édifié sur de bonnes bases, le binôme animal/enfant

s’épanouit et chacun profitede cet état de chose.

Page 28: Portraits croisés Heureuses ânesses

28Fondation Assistance Aux Animaux

BON à SAVOiRProblèmes...et solutions

Voici quelques-unes de vos nombreux questions que vous vous posez en termesde comportement, santé et alimentation de vos chiens et chats. 

Deux sortes d’herbe pour les chatsMon chat adore manger ou machouiller del’herbe. Mais je ne fais pas forcément bienla différence entre l’« herbe-aux-chats » etl’« herbe à chat » ?

En effet, il existe deux sortes d’herbe qui vontavoir deux rôles distincts. La première estl’« herbe-aux-chats » ou cataire. C’est une

plante qui a une essence particulière et un pou-voir hypnotique sur le chat. Elle ne sera pas in-gérée, mais il s’y frottera et se roulera dedans. La grande majorité des chats sont sensibles àcette odeur et entrent dans un état quasi secondà son contact. Mais cela pourra également lesrendre très excités, voire un peu agressifs. Nous retrouvons également ce phénomène avecla valériane ou le bois d’olivier. La seconde sorte d’herbe qu’il mangera est la

bien-nommée « herbe-à-chats ». On la trouve envente dans les animaleries et les jardineries. Ils’agit en fait de graminées, de pousses d’orge, deblé… L’« herbe-à-chats » aura un rôle purgatif en

aidant à la régurgitation de tous les poils avaléslors de sa toilette et qui ne sont pas digestes. En effet, les fibres de l’herbe vont aider à stimulerson transit, ce qui évitera une obstruction intesti-nale. Il est donc important d’en laisser à disposi-tion d’un chat surtout si ce dernier vit enappartement. L’ingestion d’herbe, notamment celle dujardin, est donc un comportement naturelmaisil faut cependant surveiller son chat car toutes lesherbes et plantes ne sont pas bonnes à manger(intoxication par les plantes) !

Page 29: Portraits croisés Heureuses ânesses

29

tirage de langue ! Premier contactdeux questions me turlupinent : pourquoimon chat me tire-t-il parfois la langue etpourquoi s’assoit-il toujours sur mon ordi-nateur ?

Plusieurs raisons à ce phénomène.Il faut tout d’abord écarter les causes médicales(en excluant l’inflammation des gencives) et nepas hésiter à consulter un vétérinaire. Ensuite, cela peut être consécutif à uneséquence de chasse intense où le chat va “souf-fler” une fois la proie obtenue et la langue peutêtre sortie à ce moment. Lors d’une phase derepos, ses muscles faciaux se décontractent :

ses pupilles peuvent se dilater, ses vibrissesbouger et le chat peut ainsi tirer la langue. Enfin,il se peut que le chat ait été stoppé dans son ac-tivité de toilettage et qu’il ait tout simplement ou-blié de rentrer sa langue !Côté ordinateur, la question que vous posevotre chat en agissant ainsi est : "Pourquoi de-vrais-je me fatiguer à miauler si le simple fait dem’asseoir sur ton clavier ou bien de s’allonger surtes bras suffit à attirer ton attention ?" En effet, votre chat est attentif à son environ-nement et à trouver un moyen d’avoir des ca-resses sans beaucoup d’efforts. Le chat peut secoucher sur un ordinateur portable (au risque desupprimer vos dossiers en cours ou de vousécrire un drôle de mail écrit dans un nouveau lan-gage) tout simplement parce qu’il apprécie lachaleur que dégage cet objet informatique !N’oublions pas que le chat, animal hédoniste,cherche avant tout son propre plaisir. !

Grand bonheur, un chiot arrive chez moi.J'ai déjà un chien, que faire pour que çase passe bien ?La première rencontre doit être faite dans un en-droit neutre (lieu que les deux chiens ne con-naissent pas). Il est important, lors de cetterencontre, que vous soyez vraiment détendu etque vous ne communiquiez pas vos inquiétudesaux chiens. Attention à bien respecter le statut dechaque chien afin d’éviter les sources de conflitliées aux ressources (chacun son couchage, cha-cun sa gamelle) ; ce n’est pas forcément le pre-mier chien arrivé qui a la primeur. Évitez les places en hauteur qui confèrent un

statut particulier aux chiens, et les lieux de pas-sage, qui l’amèneront à contrôler les accès. Pouréviter les attaques de vos meubles, donnez àvotre chiot des jouets solides comme du bois, letemps de son changement de dentition. De même,apprenez la séparation à votre chiot pour éviter decréer de l’hyper-attachement. Vous devrez égale-ment consacrer du temps à chacun de vos chiensde manière individuelle. On est souvent tenté deproposer des balades collectives, et il en faut biensûr, mais il est important de privilégier des tempsavec chacun de vos chiens, que ce soit pour unedépense physique, mentale ou olfactive.

« lors de cette première rencontre,

ne communiquez pasvos inquiétudes aux

chiens. »

La Voix des Bêtes

Page 30: Portraits croisés Heureuses ânesses

30Fondation Assistance Aux Animaux

BON à SAVOiRcomprendrevos animaux

Un chien en appartement ?

Mes enfants me réclament un chien. Maisnous sommes en appartement : je refusedonc, mais je culpabilise...

Tout d’abord, le fait d’être en appartement n’estpas incompatible avec le fait d’avoir un chien.Comme l'éducateur canin Levi Zohar l'indique, "ilest parfois préférable, en tous cas c'est une l'op-tion que je préfère, qu'un chien vive en apparte-ment plutôt qu'en jardin. La raison ? Elle est toutesimple et dans l'intérêt du chien : je sais qu’en ap-partement, vous êtes obligés de le sortir de l’en-ceinte de votre domicile, donc il aura le droit à desbalades régulières ! Dans un jardin, on laisse lechien vadrouiller mais pas se balader longuementhors de chez lui".

Prendre en compte l’aspect financier

Vous ne devez pas culpabiliser, car l’adoptiond’un animal n’est pas une décision à prendre à la

légère. Un chien ne doit pas être adopté “pour faireplaisir à l’enfant”, c’est l’erreur la plus fréquente etla plus dramatique pour l’animal. Ce n’est ni unepeluche, ni un jouet, et son arrivée dans votre viene doit pas se faire sur un coup de tête. Il faut seposer les bonnes questions et y réfléchir avec vosproches : vous pouvez par exemple lister tous leschangements que cela va engendrer. Vous devezregarder l’aspect financier bien entendu, enprenant en compte des dépenses engendrées :nourriture, vétérinaire, toilettage, garde, assurance- un animal au quotidien coûte cher ! L'aspect so-cial : le chien exige que vous puissiez le sortir auminimum 2 fois par jouret que vous lui consac-riez du temps et de l’at-tention. Il sera là pourune durée de vie com-prise entre entre 8 et15 ans. Il aura besoind’une éducation, d’uncadre de vie stable etde tout votre amour.

Page 31: Portraits croisés Heureuses ânesses

31

Ne vous inquiétez pas, les chiens même petitssont résistants. Peut-être que votre chien a untrop plein d’énergie à évacuer. N’hésitez pas àlui fournir une activité certes physique maisaussi intellectuelle (sous forme de jeux). En re-vanche, s’il montre de réels signes de fatigue,d’essoufflement ou tousse au moindre effort,consultez sans tarder votre vétérinaire.Pour la question de la "tristesse" de votrechien, disons que si votre animal vous sembleapathique sans aucune raison (ne joue plus,boude sa gamelle, reste dans son coin), il faut lefaire ausculter par un véto. Une fois le côté mé-dical écarté et pour remédier à la "déprime", ilvous faut identifier les causes (changement deshabitudes, perte ou ajout d’un membre de votreentourage, reprise du travail, changement d’en-vironnement ou/et de mobilier au domicile). Et ilvous faudra agir : votre chien a besoin de votreaffection et de celle de toute la famille pour sortirde son état. Câlins, jeux, promenades auront rai-son de sa mélancolie !

Solitaires et territoriaux, les chats n’apprécient pasforcément les grands rassemblements et les câlinsforcés. C’est pourquoi, lorsqu’un individu entre surle territoire d’un chat, il sera jaugé par ce dernier.Une personne allergique aux chats ou les appré-ciant peu a tendance à les ignorer, à ne pas les re-garder dans les yeux (signe d’agression pour lechat) et cherchera à les éviter. Le chat prendra celacomme un signe de courtoisie ! Voilà pourquoivotre chat s’approche de ces personnes en faisantun allo-marquage (dépôt de phéromones apai-santes grâce au frottement) pour exprimer soncontentement et ainsi « marquer » l’individu repérécomme étant quelqu’un d’agréable et faisant partie deson cercle familier.

énergie et ennui canin...Pâtée ou croquette ?

Mon chat refuse les croquettes, il n’aimeque la pâtée. Que faire ?Beaucoup de chats ont une préférence pour lapâtée qui est nettement plus appétente que lescroquettes. En effet, on y trouve de nombreux ex-hausteurs de goût (pas toujours naturels) et laprésence de gelée ou de sauce est appréciable.Cependant, la pâtée n’aide pas à l’élimination dutartre et à la bonne santé buccale contrairementaux croquettes (par le massage des gencives).

Objectif : une alimentation mixteD’un point de vue nutritionnel, les pâtées sontgorgées d’eau et donc moins riches. Il faudra une

quantité plus importante de pâtée pour fournirles apports nécessaires aux chats. Enfin, lapâtée a tendance à rendre les selles plus molleset plus odorantes et certains chats ont du mal àla digérer. En revanche, elle permet d’éviter ladéshydratation (grâce à sa teneur en eau), ainsique la constipation et les risques de cystites.L’idéal est d’arriver à une nourriture mixte :mélange de croquettes (à volonté) et de pâtées(une à deux fois par jour). « Et si votre chat joue encore les difficiles, vouspouvez, ainsi que la comportementaliste félin Albane Martinelli nous livre l'astuce, faire trem-per les croquettes avec de l’eau chaude (oudu lait spécialisé pour chat), les mettre un peu aumicro-ondes pour les rendre plus moelleuses etpleines de saveurs. Avec le temps, il vous faudrarenouveler l’opération en réduisant la quantitéd’eau et la durée de réchauffage. Vous pourrezintroduire dans les croquettes de petites frian-dises : quand votre compagnon en croquera une,il mangera des croquettes en même temps etcela lui ouvrira certainement l’appétit.»

le changement de vos habitudes

quotidiennes peuvent stresser

votre chien

Les attirances félines

La Voix des Bêtes

Pourquoi mon chat a tendance à aller versles gens qui n’apprécient pas les chats ?

J'ai un petit chien très actif. Il saute entous sens. son cœur ne va-t-il pas lâcher,à force d'être surexcité ? et puis, parfois,je le trouve triste. Que faire ?

Page 32: Portraits croisés Heureuses ânesses

32

L’écurie abrite aujourd’hui 2 ânesses et 5chevaux dont le religieux dit qu’il apprendd’eux chaque jour : leçon d’humilité et de to-lérance couchée sur papier et publiée chezFayard sous le titre « Détachez-les et ame-

nez-les moi. »

Une adoption sans hésiterLes chevaux, il en rêvait tout gosse quand il habitaitson sovkhoze caucasien. On le sait, les rêves d’en-fant ne se réalisent pas toujours et même s’ils vien-nent à éclore, ils ne sont pas forcément conformesà l’idée qu’on s’en faisait gamin… Et en s’installant

à Epinay il y a dix ans, le hiéromoine avait mis ensommeil ses projets de vie à l’ombre des chevauxde ses ancêtres. Or voici qu’il relit les Evangiles avant d’écrire sonhomélie des Rameaux il y a trois ans et quelqueslignes résonnent alors fortement en lui : Jésus en-voie deux de ses apôtres chercher un âne au vil-lage voisin afin de faire son entrée à Jérusalem,monté sur cette bête au doux regard. Le pèreAlexandre n’a plus de doute, il va adopter un âne.Ce sera une femelle, Daredare, qu’il va chercherdans le Nivernais et qui n’hésite pas une secondeà le faire tourner en bourrique ! Malgré une pluiebattante, la têtue refuse de gagner l’écurie, cam-

A Epinay-sous-Sénart, en Essonne, le recteur du séminaire orthodoxe russeen France, le père Alexandre Siniakov, a une délicieuse passion aux racinessans doute familiales : ce fils de cosaque de 38 ans est un amateur éclairéd’équidés. Au point que sous sa houlette, une première ânesse fait sarentrée au séminaire en 2016...

LA BELLE hiStOiRE•

Fondation Assistance Aux Animaux

Les ânesses du séminaire

Page 33: Portraits croisés Heureuses ânesses

La Voix des Bêtes

pant dans le pré où on l’a installée à son arrivée.Pis, elle braie comme une perdue lorsque son pro-priétaire prétend déserter le pâturage trempé. Cen’est qu’à minuit qu’elle consent à s’abriter sousun auvent qu’elle partage avec l’ecclésiastique : «C’est ainsi, couché sur la paille de-vant l’entrée de service de la cuisine,à côté de l’ânesse obstinément de-bout que j’ai passé ma première nuitd’apprenti cosaque, » note-t-il.

Obéissance libreDès lors, sa vie est bouleversée. Il luifaut apprendre, sans la contraindre,à Daredare « l’obéissance libre quijoue un rôle si déterminant dans lapratique monastique ». Et commepersonne ne doit vivre sans compa-gnie de son espèce, il trouve uneAdélaïde pour partager l’écurie deDaredare. Viennent ensuite compléter la familleéquine un trotteur réformé, une jument de trait, uncheval hyperactif et signe sans doute que Dieu ap-prouve son projet, un hongre tout droit venu duCaucase natal du prêtre. Celui-ci passe desheures à les nourrir, les bichonner, les soigner, lespromener, les éduquer. Une charge de travailénorme qui s’ajoute aux responsabilités de sonapostolat mais qu’il assure avec passion.

« Je double mes activités avec mes protégés d’uneprière constante, si bien que je ne diminue pas montemps spirituel quotidien. Ils m’apprennent la pa-tience, me rappellent qu’on peut se contenter depeu pour avancer, m’enseignent l’humilité et la co-

hérence. L’abri de mesânesses est devenupour moi un lieu deprière non moins sacréque les églises. »Une grande sérénité sedégage de celui quiparle à l’oreille de sesânesses et de ses che-vaux.

L’âme, c’est la vieLors des processions,Daredare marche àses côtés avant de re-

tourner chahuter avec ses compagnons d’écurie.Et comme le père Alexandre ignore si le paradis estouvert aux animaux, il se dit que puisque nous nevivons pas dans un univers exclusivement humain,Dieu a sûrement un projet pour ses créations ani-males… « Ils ont une âme, puisque l’âme, c’est lavie. Les animaux sont sensibles, vivants et intelli-gents, à leur manière. Ce n’est pas un hasard. »

Les ânesses du séminaire

33

« les ânes m’apprennentla patience, me rappellentqu’on peut se contenter

de peu pour avancer. Ils m’enseignent l’humilité

et la cohérence »

©Daniel Naberejny

Page 34: Portraits croisés Heureuses ânesses

34Fondation Assistance Aux Animaux

Nourrissage chats - À Saint-Nazaire (44) - recherchepersonnes fiables pour aider au nourrissage des chatslibres. Écrire sous ref. 256-2 au journal qui transmettra.

Location - Jeune retraitée cherche à louer maison aucalme, en campagne de préférence, avec jardin, dansle secteur de la lozère. Écrire sous la ref. 256-3

Garde - Couple, retraité, sérieux, garderait vos ani-maux à votre domicile contre logement sur place - sec-teur Var. Écrire sous la ref. 256-4 au journal quitransmettra

UN GRAND MERCI à tous ceux qui nous envoientdes couvertures usagées et propres. Elles sont immédiatement distribuées dans nos refuges.

Nous remercions les personnes qui ont eu commedernière pensée la souffrance animale. Nous demandons à tous les amis des animaux dese joindre à nous dans le souvenir de :

Mme BENEDIC Yvettedécédée le 24 juillet 2017à METZ (57004)

Madame PICON élianedécédée le 3 septembre 2017à POISSY (78300)

M. MALATIER Jacquesdécédé le 6 novembre 2017à CORBIE (80800)

M. THIERCELET Mariusdécédé le 24 avril 2017à LA CHATAIGNERAIE(85120)

Mme COURONNE Mariedécédée le 6 mai 2017à NICE (06000)

Mme BESSE Chantaldécédée le 29 mai 2017à MASSY (91300)

DONS & LEGSREMERciEMENtS•

- ASSURANCES VIE

Petites annoncesL’ennemi, c’est l’ennui ! La Fondation Assistanceaux animaux recherche pour les protégés de sesrefuges des couvertures, jouets, friandises, pa-niers... afin d’adoucir leur captivité. A envoyer ausiège social de la Fondation qui réparti dans sesrefuges. Ref 256-1

Page 35: Portraits croisés Heureuses ânesses

35

Notre sélection de mars avec nos coups de coeur : ouvragesengagés ou pratiques, il y en a toujours pour tous les goûts.

Les oiseaux peuplent nos bois, forêts, parcs etjardins, mais leur avenir est incertain. L'auteur,chercheur en biodiversité forestière, se veut pour-tant optimiste car, à travers le temps, les oiseauxont fait face aux contraintes de l’environnement :« Ils ont appris à creuser le bois, nager sousl’eau, à ne pas mourir de soif en mer » Reste queles plus fragiles ont du mal à survivre, à l'instardu moineau qui, contrairement aux pigeons etaux geais, disparaît des villes. Oiseaux, sentinelles de la nature, de Frédéric Archaux, 167 pages, 25 euros, Quae.

Ces rapaces nocturnes sont « tantôtcraints, tantôt révérés, sans jamais laisserindifférents». S’appuyant sur de mag-nifiques photos, l'ornithologue GuilhemLesaffe raconte l'histoire de ces chouetteset hiboux peuplant une grande diversité demilieux à travers les continents. Deschamps de neige nordiques au cœur desvilles, ils chassent toutes sortes de proieset font résonner leurs voix étonnantes. Enapprendre davantage sur eux est le pre-mier pas vers leur protection à long terme.

Chouettes et hiboux, de Guilhem Lesaf-fre,160 pages, 39.50 €. Glénat.

A l'heure des comportementalistes, LeviZohar se revendique éducateur canin bienveillant, justifiant le devoir d’éleverson chien, avec respect et douceur, pourqu'il puisse vivre en harmonie avec sesmaîtres. Ce livre de conseils démontre enquoi les comportements humains maladaptés conduisent leschiens à avoir des atti-tudes non désirées. lebut étant de connaîtreles interactions ma-jeures que chaquemaître doit éviter oumettre en place pourjouir d'une relationunique avec son chien.

Le romancier Bernard Werber propose un ouvrage didactique qui raconte la grande histoire du chat, des Égyptiens qui lesvénéraient jusqu'aux Américains qui les ont en-voyés< sans scrupule dans l'espace. Évoquantles atouts de ces félins (le rôle des mous-taches, la "technologie" de leurs coussinets,leur exceptionnelle vision), de nombreusesquestions sont ré-solues (commentles chats re-tombent-ils surleurs pattes ? à

quoi leur sert de ronronner ?" etc.). Etcomme, de l'avis même des scientifiquesanimaliers, une partie de la connaissancedu chat nous échappe, ce livre instructif re-connaît que le chat reste un être secret.

Encyclopédie du Savoir Relatif et Absoludes Chats, Bernard Werber, 160 p., 25 €Albin Michel

comprendre nos animaux

L'avenir des oiseaux

Livres• chouettes et hiboux

Bien éduquer son chien

La Voix des Bêtes

L'idée d’élever quelques poules chezsoi est judicieuse à la seule conditionque vous preniez soin d'elles, tant surle plan de leur santé que de leur bien-être. Ce guide est gorgé de conseils pra-tiques pour que vos poules soientheureuses près de vous. L'auteur liste 30races de poules détaillées dans desfiches illustrées et indique leur besoinen habitat, alimentation, hygiène et

soins. Sansoublier d'évo-quer la co-habitation despoules avecd'autres ani-maux de labasse-cour(oies, maisaussi ca-nards, paon,dinde...).

Poules. Guidecomplet de l'amateur, de H. Husson,256 pages., 24 €, Ulmer.

Un livre encyclopédiqueLES chAtS : cE QU’ON SAit Et cE QU’ON iGNORE

Protégeons les poules

Parlons chien, de LeviZohar et AgnieszkaHernes-Volmar, 120pages illustrées, 22 €.Ed. L'inné et L'Acquis

Page 36: Portraits croisés Heureuses ânesses

les plus vieux, les pas très beaux, les sans espoirs,

mais les plus gentils... Ils sont à à parrainer dans nos refuges.

Néro, 13 ans, ne veut qu'un panier douillet et beaucoupd'amour auprès d’un maître qui lui donnera l'attentiondont il a tant besoin. Refuge de Carros (06)

Titan, 14 ans, n'a jamais eu la chance d'évoluer en famille.Retiré d'un chenil clandestin, il est timide et a besoin depatience et de douceur. Refuge de Brignoles (83)

Buck,12 ans, Adorable et exclusif, il rêve de former

un duo maître chien avec une personne présente

pour lui. Refuge de Villevaudé (77)

Mum,12ans, drôle et espiègle, n'a jamais connu le bonheur d’unevie de famille. Offrez-lui cette chance ! Refuge de Morainvilliers (78)

Opération Parrainage2020 de la Fondation !

Siège national : 23, av. de la République 75011 Paris. tél. 01 39 49 18 18FONDAtiON ASSiStANcE AUX ANiMAUX

Si vous ne pouvez pas les adopter,Vous pouvez les parrainer !