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PAROLES DU DÉVELOPPEMENT LETTRE AUX DONATEURS « Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? ” « Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces pets qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Mahieu (25, 31-46). François et Anne-Sophie étaient volontaires en Inde du sud ; elle en tant qu’enseignante, lui comme chargé de projet en lien avec les entreprises. Récemment arrivés dans le pays, ils voyaient approcher Noël loin de leurs familles et de leurs amis… Le soir de Noël, un habitant les avait accueillis chez lui. RÉOUVERTURE DES MISSIONS AUX PHILIPPINES ! 2 NOUVEAUX PARTENAIRES AU GUATEMALA 35 VOLONTAIRES PRÊTS À PARTIR Directeur de la publication Guillaume Nicolas Relations donateurs Manon Lavergne 01 45 65 50 80 ISSN 2257-7920 La DCC, reconnue d’utilité publique, est habilitée à recevoir des legs, des donations et des assurances-vie. Crédit photo © DCC/ Seule la reproduction des textes est autorisée, avec mention d’origine. Délégaon Catholique pour la Coopéraon 106 rue du Bac 75 007 Paris Tél. : +33 (0)1 45 65 96 65 QUAND SOMMES-NOUS VENUS JUSQU’À TOI ? Noël 2020 ©DCC/Legrand D es écoliers attendent leur professeur de français… Mathilde part bientôt pour une mission de volontariat en tant que professeur de français à Antsirabe, à Madagascar. Après un long cheminement, accompagné d’une envie de découvrir d’autres cultures et de faire « l’expérience d’être étrangère », Mathilde a finalement sauté le pas en déposant sa candidature à la DCC pour effectuer une mission de volontariat internaonal. Après la formaon de la DCC, Mathilde s’est vu aribuer sa mission, à Madagascar, au sein d’une communauté composée majoritairement de paysans vivant de l’agriculture et de l’élevage. Mais avec la crise sanitaire, son départ a été retardé… « Sur place, dans le lycée Notre-Dame de l’Annonciaon, je serai chargée d’assurer les cours de français des secondes et la geson de la bibliothèque de l’établissement. Je suis déjà en lien avec le Père Parfait, qui est le directeur de l’école, et qui m’aend sur place car la rentrée a déjà eu lieu, mais pour le moment je ne peux pas décoller… ». Ses aentes alors qu’elle est sur le point de parr ? « Transmere aux jeunes des connaissances, et de mon côté découvrir un nouveau pays, apprendre à vivre autrement, vivre ma foi et ma spiritualité dans un autre contexte… ». J acqueline part pour le Cameroun en tant que médecin anesthésiste... Récemment retraitée, et habituée à voyager pour son travail, Jacqueline a choisi de se mere au service de son prochain avec une mission à Douala, au Cameroun. Elle doit gérer le centre de santé spécialisé en cardiologie, ophtalmologie et endocrinologie de Douala, où elle exercera également en tant que médecin. Faciliter l’accès aux soins, soulager les malades, améliorer leur qualité de vie sont autant d’enjeux de cee mission. Jacqueline aura une autre tâche essenelle : faire de la prévenon pour les maladies cardiovasculaires, le diabète, qui est la 5 ème cause de mortalité au Cameroun, et la cataracte qui provoque 48 % des cas de cécité. « En médecine, donner et transmere est normal. Pour moi, c’est une réalité évidente ; j’ai toujours eu en moi un senment de compassion mais aussi une volonté d’acon efficace. » M athilde et Adrien, jeunes mariés, avocate et acheteur, ont décidé de quitter leurs métiers respectifs pour rejoindre le Sénégal Oriental pour un volontariat d’un an. « Nous avons décidé de faire du volontariat notre premier projet de jeunes mariés car il nous paraissait important de fonder les bases de notre foyer sur des valeurs que cee expérience nous permera d’enrichir : les rencontres interculturelles, l’ouverture, le partage et le détachement des choses matérielles ». Ils partent tous deux en janvier pour Kédougou, où ils seront chargés de suivi scolaire au sein d’un internat accueillant des élèves de brousse. « Adrien assistera la communauté des frères Spiritains en les accompagnant lors de leurs visites des écoles de brousse, afin de veiller au bon respect des programmes scolaires et à la formaon des moniteurs. Mathilde sera aux côtés des sœurs de Saint Joseph d’Annecy pour assurer le suivi éducaf de jeunes filles de 6 à 20 ans : souen scolaire, présence aux temps de récréaon, acvité pastorale », nous précisent-ils. Il existe en tout 12 écoles de brousse, permeant d’apporter une éducaon à plus de 850 enfants, issus de familles à la situaon économique très difficile et habitant dans les zones les plus reculées de la région de Kédougou. L’objecf est mulple : apporter une éducaon à ces enfants, qui pourront devenir acteurs du développement local des villages, faire comprendre aux familles que l’école est une nécessité et sensibiliser sur les mariages forcés de mineurs. PORTRAITS DE QUATRE VOLONTAIRES SUR LE DÉPART 35 partenaires aendent un volontaire pour soutenir leur projet ©DCC/Seraphin ©DCC/Nauche ©DCC/Fourier-Planty

PORTRAITS DE QUATRE PAROLES DU DÉVELOPPEMENT …

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Page 1: PORTRAITS DE QUATRE PAROLES DU DÉVELOPPEMENT …

PAROLES DU DÉVELOPPEMENT LET TRE AUX DONATEURS

« Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? ” « Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Matthieu (25, 31-46).

François et Anne-Sophie étaient volontaires en Inde du sud ; elle en tant qu’enseignante, lui comme chargé de projet en lien avec les entreprises.

Récemment arrivés dans le pays, ils voyaient approcher Noël loin de leurs familles et de leurs amis… Le soir de Noël, un habitant les avait accueillis chez lui.

RÉOUVERTURE DES MISSIONS AUX PHILIPPINES ! 2 NOUVEAUX PARTENAIRES AU GUATEMALA 35 VOLONTAIRES PRÊTS À PARTIR

Directeur de la publicationGuillaume Nicolas

Relations donateursManon Lavergne 01 45 65 50 80

ISSN 2257-7920

La DCC, reconnue d’utilité publique, est habilitée à recevoir des legs, des donations et des assurances-vie.

Crédit photo © DCC/ Seule la reproduction des textes est autorisée, avec mention d’origine.

Délégation Catholique pour la Coopération

106 rue du Bac 75 007 Paris Tél. : +33 (0)1 45 65 96 65

QUAND SOMMES-NOUS VENUS JUSQU’À TOI ?

Noël 2020

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D es écol iers attendent leur professeur de f rançais… M athi lde par t b ientôt pour une miss ion de volontar iat en

tant que professeur de f rançais à Ants i rabe, à Madagascar. Après un long cheminement, accompagné d’une envie de découvrir d’autres cultures et de faire « l’expérience d’être étrangère », Mathilde a finalement sauté le pas en déposant sa candidature à la DCC pour effectuer une mission de volontariat international. Après la formation de la DCC, Mathilde s’est vu attribuer sa mission, à Madagascar, au sein d’une communauté composée majoritairement de paysans vivant de l’agriculture et de l’élevage. Mais avec la crise sanitaire, son départ a été retardé… « Sur place, dans le lycée Notre-Dame de l’Annonciation, je serai chargée d’assurer les cours de français des secondes et la gestion de la bibliothèque de l’établissement. Je suis déjà en lien avec le Père Parfait, qui est le directeur de l’école, et qui m’attend sur place car la rentrée a déjà eu lieu, mais pour le moment je ne peux pas décoller… ». Ses attentes alors qu’elle est sur le point de partir ? « Transmettre aux jeunes des connaissances, et de mon côté découvrir un nouveau pays, apprendre à vivre autrement, vivre ma foi et ma spiritualité dans un autre contexte… ».

J acquel ine par t pour le Cameroun en tant que médecin anesthésiste. . .

Récemment retraitée, et habituée à voyager pour son travail, Jacqueline a choisi de se mettre au service de son prochain avec une mission à Douala, au Cameroun. Elle doit gérer le centre de santé spécialisé en cardiologie, ophtalmologie et endocrinologie de Douala, où elle exercera également en tant que médecin. Faciliter l’accès aux soins, soulager les malades, améliorer leur qualité de vie sont autant d’enjeux de cette mission. Jacqueline aura une autre tâche essentielle : faire de la prévention pour les maladies cardiovasculaires, le diabète, qui est la 5ème cause de mortalité au Cameroun, et la cataracte qui provoque 48 % des cas de cécité. « En médecine, donner et transmettre est normal. Pour moi, c’est une réalité évidente ; j’ai toujours eu en moi un sentiment de compassion mais aussi une volonté d’action efficace. »

M athilde et Adr ien, jeunes mar iés, avocate et acheteur, ont décidé de quitter leurs métiers respec t i fs pour re joindre

le Sénégal Or iental pour un volontar iat d ’un an.

« Nous avons décidé de faire du volontariat notre premier projet de jeunes mariés car il nous paraissait important de fonder les bases de notre foyer sur des valeurs que cette expérience nous permettra d’enrichir : les rencontres interculturelles, l’ouverture, le partage et le détachement des choses matérielles ». Ils partent tous deux en janvier pour Kédougou, où ils seront chargés de suivi scolaire au sein d’un internat accueillant des élèves de brousse. « Adrien assistera la communauté des frères Spiritains en les accompagnant lors de leurs visites des écoles de brousse, afin de veiller au bon respect des programmes scolaires et à la formation des moniteurs. Mathilde sera aux côtés des sœurs de Saint Joseph d’Annecy pour assurer le suivi éducatif de jeunes filles de 6 à 20 ans : soutien scolaire, présence aux temps de récréation, activité pastorale », nous précisent-ils. Il existe en tout 12 écoles de brousse, permettant d’apporter une éducation à plus de 850 enfants, issus de familles à la situation économique très difficile et habitant dans les zones les plus reculées de la région de Kédougou. L’objectif est multiple : apporter une éducation à ces enfants, qui pourront devenir acteurs du développement local des villages, faire comprendre aux familles que l’école est une nécessité et sensibiliser sur les mariages forcés de mineurs.

PORTRAITS DE QUATRE VOLONTAIRES SUR LE DÉPART 35 partenaires attendent un volontaire pour soutenir leur projet

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DONNER POUR RECEVOIR

de solidarité avec les élèves du secondaire : peinture d’équipements d’associations caritatives, excavation de terre pour la construction de logements sociaux... Et pour sa dernière casquette, il contribue à de nombreuses activités à dimension sociale avec la paroisse, telles que des visites aux familles des quartiers défavorisés, temps récréatifs et éducatifs avec les enfants de ces quartiers, distribution de dons.

Et si nos volontaires donnent beaucoup d’eux-mêmes, ils reçoivent énormément en retour.

R égis, volontaire DCC, est animateur

depuis ju i l let 2019 dans un « colegio » , un ensemble scola i re Jésuite à Tucuarembo, pet i te v i l le de la pampa uruguayenne. I l revient pour nous sur son expér ience et sur ce qu’e l le a changé dans sa v is ion de la v ie.

Les sujets ne manquent pas pour nos volontaires quand ils partent en mission de solidarité internationale. La mission multifacette de Régis nous le montre bien.

Il est chargé de sensibiliser les enfants du primaire à la protection de l’environnement et de développer avec eux un potager, dont ils cuisinent ensemble les légumes récoltés. Il participe également au développement d’actions

SORTIR DE LA PAUVRE TÉ PAR LA FORMATION

Régis nous raconte : « Cette expérience est bouleversante et a changé jusqu’à ma vision de la vie. J’ai aiguisé mon regard critique sur la société de consommation et appris profiter davantage du temps présent, à miser plus sur les relations humaines que sur « la rentabilité du temps », ce qui semble être la règle dans cette petite ville tranquille située hors des grands axes commerciaux. Je sais que j’ai récolté de nombreux fruits de cette expérience. »

R omain a passé 1 an et 3 mois en miss ion

à K ampung Sawah, un bidonvi l le dans le nord de Jak ar ta , la capita le de l ’ I ndonésie. I l nous raconte son expér ience et comment l ’appor t d ’une formation profess ionnel le aux jeunes les plus démunis leur permet de changer le cours de leur v ie et de cel le de leur fami l le. Un atout essent ie l , et p lus par t icul ièrement en ces temps de pandémie, où les emplois même les plus précaires se réduisent drast iquement.

« Je suis arrivé à Kampung Sawah le 19 août 2019. Depuis, j’ai vu s’écrouler beaucoup de mes convictions et de mes préjugés. Je pensais y rencontrer la pauvreté, le désespoir

et la tristesse, j’y ai découvert la joie, la résilience et la richesse dans la simplicité.

Envoyé par la DCC, j’ai rejoint le mouvement Life Project 4 Youth (LP4Y) qui a fait de l’intégration sociale et professionnelle des jeunes adultes victimes d’exclusion et de pauvreté son combat. A Jakarta, c’est avec la gestion d’une entreprise de production d’eau potable que les jeunes adultes acquièrent l’expérience et les compétences qui font d’eux de futurs talents du monde du travail. Business, management, communication, anglais, Suite Office 360, nos entrepreneurs acquièrent en 9 mois les codes du monde professionnel. Un monde dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence, qu’ils finissent pourtant par intégrer avec succès à la fin du programme. Et l’intégration professionnelle, c’est la promesse d’une nouvelle vie pour les jeunes, leurs familles et leur communauté.

Khotimah, 17 ans, habite dans une cabane sur pilotis, au bord de la rivière qui longe le bidonville. Le torrent de Kampung Sawah est un égout à ciel ouvert. Khotimah est une étudiante brillante, qui gagne chaque année le concours d’échecs du collège, puis du

lycée. Mais les problèmes financiers de ses parents l’obligent à quitter l’école avant de valider son diplôme. Elle cherche donc un travail pour aider sa famille. Sauf que, quand on n’a ni qualification, ni réseau, ni expérience, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de paille. Alors elle reste à la maison pour aider sa mère, s’occuper de sa petite sœur, cuisiner, nettoyer… Jusqu’au jour où des jeunes de notre centre la recrutent dans la rue. Et c’est ainsi que commence sa formation, qui n’est pas toujours un long fleuve tranquille, mais qui va réveiller l’ambition et la volonté qui l’anime.

9 mois plus tard, elle est responsable de l’accueil des clients d’un luxueux hôtel du centre ville, coordonne 3 personnes ainsi que l’ensemble des réseaux sociaux du palace et parle couramment anglais. Avec un contrat, un salaire fixe, une assurance et des jours de congés, c’est sa famille entière qu’elle entraîne avec elle hors de la pauvreté et de l’exclusion.

Khotimah, Wahab, Katrin, Angel, chaque nom appelle une histoire héroïque. Et la liste est longue. J’ai passé 1 an et 3 mois à Kampung Sawah. Jamais je n’ai rencontré des gens aussi résilients et courageux. Malgré les inondations dévastatrices pendant la saison des pluies, les répercussions économiques redoutables de la COVID, ou encore la maladie et la faim, la joie de vivre et les sourires des citadins y sont plus forts que partout ailleurs. La générosité, le partage et la bienveillance sont les richesses qui permettent aux habitants de continuer de vivre. Ils ont la sagesse de voir le positif dans chaque évènement. Et les inondations deviennent des piscines olympiques.

Comme me l’expliquait Hadi, orphelin qui parcourt chaque matin en vélo 30 kilomètres pour venir au centre : « Romain, tu me dis que quand on a un problème, il faut trouver la solution. Mais je ne trouve pas de solutions. C’est que dans ma vie, Romain, je n’ai jamais eu de problème. »

Romain, Jakarta

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leurs projets plus encore avec la pandémie de la Covid-19.

« Ce stage « Partir » a dû se tenir 100% à distance. Cela a donc nécessité une adaptation rapide et efficace des modules de formation pour permettre aux 19 volontaires de profiter de 4 jours de formation. Ainsi, ils ont pu approfondir leurs connaissances sur leur pays de mission (géopolitique, sociétés et cultures, religions locales), et se

X avier Sarrat , Direc teur du ser v ice Recrutement

et Formation de la DCC, revient sur la formation, qui s ’est tenue du 26 au 29 oc tobre 2020, pour préparer de futurs volontaires à par t i r en miss ion dès que poss ible. En ef fet , nos par tenaires et les populat ions locales ont besoin d ’être soutenus dans

préparer individuellement au départ et à la vie de volontaire DCC (santé, sécurité, rencontre interculturelle, insertion locale, questions affectives, spiritualité...). Pour les accompagner, c’est une vingtaine d’intervenants qui se sont relayés : bénévoles et salariés de la DCC, experts des zones géographiques, prêtres, psychologues. Les retours sont unanimes et très positifs sur la qualité et le dynamisme des interventions, malgré la barrière des écrans ! Objectifs atteints pour la DCC : ils sont prêts à Partir ! »

LA DCC, RÉAC TIVE E T MOBILISÉE ©

DCC