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Morphologie (2009) 93, 98—100 91 E CONGRÈS DE L’ASSOCIATION DES MORPHOLOGISTES, BRUXELLES, 21—23 MAI 2009 Posters. Anatomie comparée. Enseignement de l’anatomie — techniques 1 L’éthogramme du Pan paniscus: le chimpanze pygmée ou bonobo R. Beya a,*,b , J.-P.Faure a,b , J.-P.Richer a,b , M. Scepi a,b , P. Rigouard a,b a Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine de Poitiers, 6, rue de La Milétrie, 86034 Poitiers cedex, France b Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine de Kinshasa, université de Kinshasa Kinshasa Xi Rdc * Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected] robert.beya@ch- larochelle.fr Selon la nouvelle classification phylogénétique du vivant, la super- famille des Hominoïdes comporte huit genres de singes dont deux genres de singes de la sous-famille des Hominidés : le genre pan (48 chromosomes, appartenant à la tribu des panines) et le genre Homo (46 chromosomes, appartenant à la tribu des hominines). Le terme Kivili-chimpenze (grand singe), issu de la langue tchiluba de la République démocratique du Congo (RDC), est à l’origine du mot Quimpezé (qui deviendra par la suite Chimpanzé) rapporté par le naturaliste Guy de La Brosse en 1638. Il existe deux espèces de chim- panzés : le chimpanzé commun (Pan troglodytes) et le chimpanzé nain (Pan paniscus). La répartition géographique du chimpanzé commun s’étend de la Sierra Leone et de la Guinée aux lacs Tanga- nyika et Victoria. Le Pan paniscus n’est présent que dans le bassin oriental de la RDC. La première description du Pan paniscus revient à Emst SCWARZ, en 1929, par la découverte d’un spécimen envoyé au musée de Tervuren et provenant de la ville de Bolobo, ce qui par déformation aboutira à nommer Bonobo, le chimpanzé nain (Pan paniscus). Les Bonobos ont pour particularité de vivre en groupes de centaines d’individus selon un modèle social matriarcal dans lequel seules les femelles Bonobos prennent les décisions pour l’ensemble de la communauté. A la puberté, le comportement des Bonobos se modifie selon le sexe : les femelles partent s’installer dans une autre communauté alors que les mâles restent à proximité de leur mère. Le comportement sexuel d’inceste n’existe pas chez les Bonobos ce qui n’empêche pas le principe d’accouplement avec différents par- tenaires dans le but de réguler les tensions entre les membres de la communauté et de monnayer les échanges alimentaires notamment la viande. Les Bonobos ont une organisation sociale structurée et ils participent ensemble à la chasse et aux partages de la nourriture. Leur lieu de vie se déroule principalement dans les arbres puisqu’ils y mangent la journée et ne passent jamais les nuits au sol car leurs nids sont construits en hauteur. Des études génétiques montrent une forte parenté entre l’Homme et le chimpanzé de l’ordre de 98 à 99 % ce qui peut expliquer que les Bonobos ont une marche bipède au sol (20 %). Ce patrimoine est fortement menacé avec la déforestation et des actions de protections sont nécessaires. 2 Évaluation des dissections : analyse des autoquestionnaires pour les étudiants (DCEM1) à la fin de l’enseignement O. Plaisant * , P.-J.Toussaint, R.Douard, P.Corlieu, A.Benhamou, S. Beaudoin, C. Latremouille, J.-M. Chevallier, F. Bargy, T.S. Vinh, V. Delmas Département d’anatomie, faculté de médecine, université Paris Descartes, 45, rue des Saint-Pères, 75006 Paris * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] Objectif.— Les dissections posent toujours la question de leur intérêt, de leur valeur pédagogique, de leur perception par les étu- diants. Chaque année nous réalisons une enquête à la fin des séances de dissection. L’objectif de cette étude est de faire le bilan de trois années d’évaluation des dissections. Matériel et méthodes.— Quatre cent sept étudiants passent l’examen de dissection au cours de l’année 2008—2009 mais 32 étudiants sont partis en ERASMUS. Huit séances (une par semaine) obligatoires de dissection de 2 heures par étudiant permettaient l’étude de tout le corps humain (4 pour les membres, 1 tête et cou, 2 pour le tronc, 1 pour le système nerveux). Un questionnaire lors de l’examen de dissection explore le nombre de séance suivi, les régions disséquées, l’utilité de la dissection dans l’apprentissage de l’anatomie, la perception de la salle de dissection et des sujets ana- tomiques. Les résultats de trois années ont été recueillis et analysés sur Excel. Résultats.— Sur les 375 étudiants (2008—2009) restant, 46 % des étu- diants ont assisté aux huit séances de dissection, 81 % à au moins six. Les grandes différences par rapport aux années précédentes étaient le relevé systématique des présences et l’attribution d’une note de présence à l’examen final. Ils préféraient disséquer eux-mêmes 1286-0115/$ – see front matter © 2009 Publi´ e par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.morpho.2009.10.004

Posters. Anatomie comparA e Enseignement de la anatomie a techniques

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Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine de Poitiers, 6, ruee La Milétrie, 86034 Poitiers cedex, FranceLaboratoire d’anatomie, faculté de médecine de Kinshasa,niversité de Kinshasa Kinshasa Xi RdcAuteur correspondant.dresses e-mail : [email protected] robert.beya@ch-

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elon la nouvelle classification phylogénétique du vivant, la super-amille des Hominoïdes comporte huit genres de singes dont deuxenres de singes de la sous-famille des Hominidés : le genre pan48 chromosomes, appartenant à la tribu des panines) et le genreomo (46 chromosomes, appartenant à la tribu des hominines). Leerme Kivili-chimpenze (grand singe), issu de la langue tchiluba dea République démocratique du Congo (RDC), est à l’origine du motuimpezé (qui deviendra par la suite Chimpanzé) rapporté par leaturaliste Guy de La Brosse en 1638. Il existe deux espèces de chim-anzés : le chimpanzé commun (Pan troglodytes) et le chimpanzéain (Pan paniscus). La répartition géographique du chimpanzéommun s’étend de la Sierra Leone et de la Guinée aux lacs Tanga-yika et Victoria. Le Pan paniscus n’est présent que dans le bassinriental de la RDC. La première description du Pan paniscus revientEmst SCWARZ, en 1929, par la découverte d’un spécimen envoyé

u musée de Tervuren et provenant de la ville de Bolobo, ce qui paréformation aboutira à nommer Bonobo, le chimpanzé nain (Pananiscus). Les Bonobos ont pour particularité de vivre en groupes deentaines d’individus selon un modèle social matriarcal dans lequeleules les femelles Bonobos prennent les décisions pour l’ensemblee la communauté. A la puberté, le comportement des Bonobos seodifie selon le sexe : les femelles partent s’installer dans une autre

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ui n’empêche pas le principe d’accouplement avec différents par-enaires dans le but de réguler les tensions entre les membres de laommunauté et de monnayer les échanges alimentaires notammenta viande. Les Bonobos ont une organisation sociale structurée et ilsarticipent ensemble à la chasse et aux partages de la nourriture.

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eur lieu de vie se déroule principalement dans les arbres puisqu’ilsmangent la journée et ne passent jamais les nuits au sol car leursids sont construits en hauteur. Des études génétiques montrent uneorte parenté entre l’Homme et le chimpanzé de l’ordre de 98 à 99 %e qui peut expliquer que les Bonobos ont une marche bipède au sol20 %). Ce patrimoine est fortement menacé avec la déforestationt des actions de protections sont nécessaires.

valuation des dissections : analyse desutoquestionnaires pour les étudiants (DCEM1) à lan de l’enseignement. Plaisant*, P.-J. Toussaint, R. Douard, P. Corlieu, A. Benhamou,. Beaudoin, C. Latremouille, J.-M. Chevallier, F. Bargy, T.S. Vinh,. Delmasépartement d’anatomie, faculté de médecine, université Parisescartes, 45, rue des Saint-Pères, 75006 ParisAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected]

bjectif.— Les dissections posent toujours la question de leurntérêt, de leur valeur pédagogique, de leur perception par les étu-iants. Chaque année nous réalisons une enquête à la fin des séancese dissection. L’objectif de cette étude est de faire le bilan de troisnnées d’évaluation des dissections.atériel et méthodes.— Quatre cent sept étudiants passent

’examen de dissection au cours de l’année 2008—2009 mais2 étudiants sont partis en ERASMUS. Huit séances (une par semaine)bligatoires de dissection de 2 heures par étudiant permettaient’étude de tout le corps humain (4 pour les membres, 1 tête et cou,pour le tronc, 1 pour le système nerveux). Un questionnaire lorse l’examen de dissection explore le nombre de séance suivi, leségions disséquées, l’utilité de la dissection dans l’apprentissage de’anatomie, la perception de la salle de dissection et des sujets ana-omiques. Les résultats de trois années ont été recueillis et analysésur Excel.

ésultats.— Sur les 375 étudiants (2008—2009) restant, 46 % des étu-iants ont assisté aux huit séances de dissection, 81 % à au moins six.es grandes différences par rapport aux années précédentes étaiente relevé systématique des présences et l’attribution d’une notee présence à l’examen final. Ils préféraient disséquer eux-mêmes

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mais encadrés. Ils considéraient que les dissections étaient utilespour l’apprentissage de l’anatomie. Le premier contact avec la sallede dissection était défini par les termes de curiosité et d’angoisse.Les changements sur trois années ont été évalués et analysés.Conclusion.— La dissection apparaît comme un élément utile dans laformation anatomique. C’est aussi la première confrontation avec lamort. À la même époque de leur cursus, les étudiants commencentles stages hospitaliers et passent ce rituel initiatique que peuventreprésenter les dissections. Comme Arraez-Aybar et al. (2008), nouspourrions conclure que « The practice of anatomy allows the studentto learn how to face up to and adapt his or her emotional reactionsand attitudes; this gives human cadaver dissection great impor-tance as an educational strategy and as a professional trainingtool in technical and emotional skills training » (Medical Education2008;42(6):563—71).

3Une cire composite de tramond : membresupérieur des musées Delmas, Orfila et RouviereA.-C. Buthiaux, P. Le Floch-Prigent*

Laboratoires d’anatomie, UFR de médecine Paris, Île-deFrance-ouest et MP5 (Pr V. Delmas) 45, rue des Saints-Pères,75270 Paris cedex 06* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Nous avons étudié le cire no 797.6 des musées Delmas-Orfila et Rou-vière, laboratoire d’anatomie MP5 de l’université Descartes. Elle aété réalisée à la fin du 19e siècle par Tramond et représente « lemembre supérieur avec ses nerfs et ses artère ».Objectifs.— Vérifier la véracité anatomique de cette pièce, main-tenir une trace accessible d’un travail accompli il y a plus de centans.Matériel et méthodes.— La pièce a été observée, mesurée puisphotographiée. Nous avons utilisé un appareil photographiquenumérique, un trépied photo, un mètre ruban et un ordinateur.La pièce a été installée verticalement devant un fond noir et surun socle permettant une rotation de 360◦. La prise de photos enrotation s’est opérée tous les 5 soient 72 photos pour une rotationcomplète de 360◦. Des photos d’ensemble avec échelle et de détaildu mécanisme de rotation intrinsèque de la base ainsi que de sonestampillage et signature, ont été pratiquées.Résultats.— Nous avons décrit les éléments reconnaissables surcette pièce : os, muscles artères et nerfs. Sur un squelette natureldu membre supérieur, incluant les vertèbres C3 à T4, sont repré-sentés les muscles en cire. Certains sont sectionnés de manièreà mettre en évidence les trajets des artères et des nerfs, consti-tués de fils. Les artères sont injectées de plâtre et sur-modelées encire. La comparaison avec les ouvrages classiques d’anatomie a étéentreprise. Le mécanisme de rotation de la base a été étudié et latechnique de construction reconstituée. La pièce est à taille réelle,composite, c’est-à-dire sur un véritable squelette humain et trèsexact sur le plan anatomique.Conclusion.— Cette cire anatomique de Tramond constitue un outilpédagogique d’apprentissage non seulement par sa bonne conser-vation mais aussi par son enregistrement en rotation sur 360◦ etson introduction informatique en consultation libre sur le site dulaboratoire. L’arrêt sur chaque image et l’agrandissement y estpossible.

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Cire anatomique des régions antérieures du cou etinférolatérale de la face (collections Spitzner,musées Delmas-Orfila-Rouvière)P. Le Floch-Prigent*, K. Martinello

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aboratoires d’anatomie, UFR de médecine Paris-Ouest, UVSQ etP5 (Pr V.DELMAS), Paris DescartesAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected]

ntroduction.— L’observation et la photographie d’une cire anato-ique de dissection antérieure du cou et de la partie inférolatérale

auche de la face ont précédé la mise en ligne des photographiesériées en rotation pour le musée virtuel d’anatomie de l’universitéaris Descartes.atériel et méthode.— Nous avons utilisé la cire 23 de la collection

pitzner (1222 DOR, SRA 1995), un appareil photographique numé-ique (5 méga-pixels), un support rotatif gradué et un mètre. Laièce a été mesurée, photographiée sous ses angles les plus inté-essants, puis tous les 5 degrés selon une rotation verticale.ésultats.— La pièce, en haut relief, mesurait 36 cm de haut et7 cm de large. Sur la face antérieure du cou ont été observés : clavi-ules, muscles trapèze, splénius de la tête, élévateur de la scapulaauche (g.), scalènes postérieur, moyen, antérieur g., sternocléi-omastoïdiens, thyrohyoïdiens, ventre antérieur des digastriques,lande thyroïde, trachée, cartilage thyroïde, glandes submandibu-aires et leurs canaux excréteurs ; ainsi que les artères scapulairesostérieures, carotides communes, carotides interne et externe g.,ubclavière g., le tronc thyrocervical, les veines jugulaires externest antérieures, brachiocéphalique g., thyroïdienne inférieure g. etubclavière g.. Sur la partie inférolatérale g. du cou étaient repré-entés la mandibule, le m. masséter, la glande parotide avec sonanal excréteur, l’artère et la veine faciales.iscussion.— Cette cire a été réalisée avec une rigueur morpho-

ogique respectant bien l’anatomie. Elle ne représente pas les m.ternohyoïdiens, omohyoïdiens, les lymphatiques ni les nerfs. Elleet en évidence les éléments principaux et leurs rapports.onclusion.— Cette cire est proche de la perfection anatomiquevec une bonne esthétique générale. Elle pourrait être réalisée surn vrai squelette et d’après une dissection réelle.

tude de la quantité quotidienne de formol inhaléear un technicien d’anatomie en activité. Fontaine*, J.-L. Bourrigaud, P. Mercieraboratoire d’anatomie, faculté de médecine, rueaute-de-reculée, 49045 AngersAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected]

bjectif.— Le formol utilisé en solution aqueuse a longtempsté utilisé en sciences de la vie et de la terre pour la conser-ation d’organes et d’organismes destinés à la dissection ou à’observation. Cette substance présente pour l’homme une toxicitéigüe et pouvant être chronique (effet génotoxique, cancérogènet autres impacts possibles sur la reproduction). Le formaldé-yde est reconnu comme produit CMR, cancérogène, classé groupepour le Centre International de la Recherche pour le cancer (CIR).epuis l’arrêté du 13 juillet 2006, dès l’instant que du formaldéhydest libéré dans l’atmosphère, quelle que soit la concentration, leécret CMR de février 2001 doit être appliqué. Ce décret a pourut d’établir les règles de prévention des risques cancérogènes,utagènes et toxiques pour la reproduction. Lorsque les produits

lassés CMR sont manipulés au sein d’une entreprise, l’employeur seoit de recenser les salariés exposés, établir une fiche d’expositionour chacun d’eux et faire mesurer les niveaux d’exposition dans’atmosphère des lieux de travail.

atériel et méthode.— Suite à la formalisation de notre docu-ent unique (= évaluation des risques professionnels), une dizaine’étudiants formés par la CNAM en hygiène et sécurité, sous’autorité de la CNAM, sous couvert de notre ingénieur sécuritéygiène, ont mesuré le niveau d’exposition au formol sur une

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00 91e Congrès

urée de 8 heures, ainsi que sur des courtes durées de 15 minutes,ans notre laboratoire. Ainsi, le personnel technique a été équipé’appareils, constitués de filtres et de cartouches imprégnés d’unéactif de dérivation qui permettra de déterminer la concentrationn aldéhyde dans l’atmosphère.

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’association des morphologistes, Bruxelles, 21—23 mai 2009

ésultats et conclusion.— Suite à cette démarche, une misen place d’actions et de mesures préventives permettra deéduire ou d’éliminer ce risque chimique. Nous vous pro-osons donc, de donner les mesures chiffrées de cettetude.