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BÉNÉDICTIONS

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« Seigneur, daigne bénir ton serviteur et ta servante iciprésents » : de nombreux livres proposent des prières, mais fort peu offrent à leurs lecteurs de dire des béné-dictions. Celles contenues dans cet ouvrage ne sont pas réservées aux prêtres, loin de là. Elles ouvrent à tous unchemin pour traverser les épreuves et chacun pourra facilement retrouver la ou les bénédictions qui corres-pondent à sa situation ou à celles de ses proches.

Ce livre sera porteur de grandes lumières et de grandesgrâces, si l’on veut bien y entrer comme on commenceun pèlerinage !

*****

L’auteur, Bernard-Marie, o.f.s. (tiers-ordre franciscain), est docteur en théologie et diplômé de langues bibliques. Il a rédigé de nombreux ouvrages, notamment Prières pour les causes difficiles et désespérées ; La langue de Jésus (l’araméen dans le N.T.) ; Le Cinquième Évangiled’après les agrapha. Il a récemment révisé le Nouveau Testament et les 150 Psaumes de la bible Crampon-1923.

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DU MÊME AUTEUR

Prier le Rosaire avec la Bible, éd. Saint-Paul, Paris, 1978, 6e éd. 2002

L’islam et la miséricorde, éd. Autrement, Paris, 2002

La langue de Jésus, l’araméen dans le N.T., éd. Pierre Téqui, Paris, 3e éd. 2002

L’humble de Dieu, Joseph de Nazareth, éd. Parole et Silence, Paris, 2003

Psaumes de tempête – pour ceux qui n’en peuvent plus, éd. Parole & Silence, Paris, 2004

Le Nouveau Testament (révision de la traduction Crampon-1923, avec de nouvelles annotations et introductions), éd. Pierre Téqui, Paris, 2004

Les tentations de la Vierge Marie, éd. Cerf, Paris, 2006

Les 150 Psaumes de David, éd. Pierre Téqui, Paris, 2007

Sept regards sur François d’Assise, éd. Lethielleux/Parole & Silence, Paris, 2009

Toutes les prières de François d’Assise, éd. Salvator, Paris, 2010

Le Cinquième Évangile, d’après les agrapha et quelques mystiques, 1997, nlle éd. revue et augmentée aux éd. Salvator, Paris, 2010

Le Rosaire des humbles, éd. Mame-Chalet, Paris, 2e éd. 2010

L’Ange de Tobie, 1985, 8e éd. aux éd. Saint-Paul, Paris, 2011

Prières pour les causes difficiles ou désespérées, éd. Mame-Chalet, Paris, rééd. 2012

Questions insolites sur la foi catholique, éd. Salvator, Paris, 2012

Neuvaines pour les jours difficiles, éd. Salvator, Paris, 3e éd. revue 2013

BÉNÉDICTIONS


BERNARD-MARIE, o.f.s.docteur en théologie


BÉNÉDICTIONS


BERNARD-MARIE, o.f.s.docteur en théologie


© Éditions Mame, Paris, 2015ISBN : 9782728917068

MDS : 531 285

Nihil obstat : Paris, le 10 octobre 2014 P. Sicard, cens. dep.

Imprimatur : Paris, le 10 octobre 2014 Mgr M. Vidal, v.é.

Avertissement : Tous les textes bibliques du présent ouvrage ont été traduits par l’auteur à partir des langues originales. On peut joindre ce dernier à l’adresse électronique suivante : [email protected]

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« Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous ! »Ps 129, 8

« Qu’on se bénisse mutuellement dans le Seigneur ! »Ps 72, 17

« Bénissez, car c’est à cela que vous avez été appelés ! »1P 3, 9

Introduction

Pratique différente selon que l’on est prêtre ou laïc

Dans l’Église catholique, la bénédiction liturgique faite au nom du Christ lui-même (in persona Christi) est normalement réservée aux seuls prêtres et diacres. Ce ministère peut être aussi validement exercé par des laïcs dans certains cas relativement rares, par exemple par des parents envers leurs enfants. Nous en parlerons en temps voulu, mais c’est une autre forme de bénédiction qui sera présentée tout au long de ces pages. Il ne s’agira pas de formulations proprement liturgiques, donc réservées au seul clergé, mais d’un certain nombre d’in-vocations de bénédiction que l’Église encourage à prononcer tout au long des jours, notamment dans les périodes les plus difficiles de l’existence. Le prêtre dit : « Je (moi et surtout le Christ qui m’a consacré comme son ministre) te bénis au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! » En revanche, tout laïc peut dire :


6 Bénédictions pour traverser l’épreuve

« Seigneur, daigne bénir telle personne que je te confie ! » Il ne s’agit pas alors d’un acte liturgique proprement dit, mais d’une simple invocation priante et suppliante. Est-ce à dire qu’elle serait une bénédic-tion de deuxième ordre ? Certainement pas. Elle est pleinement la bénédiction qui convient aux fidèles laïcs. Non seulement Dieu en tient compte, mais Il l’inspire et l’exauce d’une façon ou d’une autre, car Il écoute toute prière, surtout celle des petits, des humbles et des souffrants.

Tout fidèle un peu pratiquant sait qu’il existe toutes sortes de formulations possibles pour implorer l’aide de Dieu, du simple cri aux longues litanies. Certaines prières proviennent directement de la Bible, notamment des psaumes, d’autres de la tradition ecclésiale. Bien sûr, on connaît l’Eucharistie et la liturgie des Heures, la bénédiction du Saint-Sacrement, les litanies, le rosaire, les neuvaines, les oraisons jaculatoires, les triduums, etc. En revanche, en dehors du judaïsme, peu connaissent et pratiquent régulièrement la prière de bénédiction. On pense qu’elle est exceptionnelle et de toute façon réservée aux prêtres. Nous venons de voir que l’invoca-tion de bénédiction est à la portée de tous et correspond à un désir de l’Esprit Saint lui-même. Saint Pierre le rappelle avec force aux premiers chrétiens : « Bénissez, car c’est à cela que vous avez été appelés ! » (1P 3, 9). Il ne s’adressait pas alors à des consacrés, mais « aux voya-


7INTRODUCTION

geurs de passage dispersés en Asie Mineure, en Galatie, en Cappadoce, en Bithynie » (1P 1, 1). C’est dans cet antique et beau sillage que nous placerons notre barque.

Signification du mot bénir

Généralement, on comprend ce que signifie le fait d’invoquer, de demander, de rendre grâces, mais pas toujours ce que recèle le mot bénir. Il vient du latin benedicere, littéralement : dire du bien (sur quelqu’un ou quelque chose au profit de quelqu’un). Le terme grec lui est voisin : eulogeô, dire du bien, louer, rendre grâces. Quand Dieu bénit quelqu’un, le Bien qu’Il dit (dicere), parce que c’est Lui qui le dit, devient dès à présent réalité bienfaisante et semence de vie éternelle. En hébreu, le verbe correspondant est le mot baroukh, la bénédiction comme telle étant la berakha (à ne pas confondre avec sa traduction populaire et profane de chance). En s’inspirant de nombreux exemples bibli-ques, on pourrait dire que l’acte de bénir met ou remet le bénéficiaire d’une bénédiction dans le Souffle divin, dans la RouaH du Seigneur, qui n’est que vie, bonheur et plénitude. C’est donc un acte éminemment salvateur qui, pour le chrétien, passe nécessairement par le Cœur ouvert du Ressuscité. C’est de ce Cœur que jaillit toute forme de bien pour l’humanité souffrante et pécheresse. C’est donc auprès de ce Cœur sacré que nous viendrons recueillir le sang et l’eau de toute bénédiction. C’est vers Lui que nous serons perpétuellement tournés au long



de ces prières bénissantes. Nous ne doutons pas qu’Il saura prodiguer ses grâces à ceux qui imploreront sa bénédiction avec amour, sinon in persona Christi, comme seul peut le faire le clergé ordonné : « Je te bénis… je te pardonne… », mais du moins humble-ment par invocation déprécative : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! » (Nb 6, 24), ou bien : « Daigne, Seigneur, me délivrer ! » (Ps 40, 14).

Structure d’une bénédiction classique

À l’exception d’un unique emprunt au rituel romain (cf. chap. 7), les prières de bénédiction qui vont suivre sont de notre main ainsi que toutes les traductions bibliques. Leur structure habituelle s’apparente à celle des Bénédictions officielles du rituel. On y reconnaît cinq moments bien identifiables : après une introduc-tion et un chant psalmique, on propose un passage de la Parole de Dieu accompagné d’une prière d’intercession qui parfois provient d’un saint ou d’un docteur de l’Église. Ensuite, on est invité à entrer dans la bénédic-tion proprement dite où se trouve formulé ou du moins suggéré le secours concret qu’on espère.

Comment procéder pratiquement

Ces bénédictions sont à réciter soit individuelle-ment, soit « à deux ou trois » (Mt 18, 20) à l’occasion de différentes épreuves de la vie. Certains des cas


9INTRODUCTION

mentionnés se recoupent, d’autres sont vraiment spéci-fiques. Comment procéder pratiquement ? Une fois que, dans la liste finale, on aura repéré l’épreuve qui nous concerne plus personnellement, on suivra toutes les indications du chapitre, mais en veillant, au préa-lable, à se mettre dans la sainte Présence de Dieu. Une bénédiction n’est pas une formule magique, mais une prière à réciter au moins autant avec le cœur qu’avec les lèvres. Faut-il ne réciter qu’une fois la prière indiquée ou la répéter plusieurs fois chaque jour et durant plusieurs jours ? Tout dépend de l’attrait de chacun, car le Seigneur encourage aussi bien à prier brièvement – « Ne rabâchez pas » (Mt 6, 7) – que longuement, avec une certaine insistance – « Priez sans cesse » (Th 5, 17 ; cf. Lc 11, 8). Nous suggérons de prier la bénédiction proposée à chaque grande étape de la journée (matin, midi, soir, ou à l’un de ces moments), et cela durant quelques jours. Par exemple, sur une semaine du lundi au dimanche. Ou bien sur neuf jours comme une neuvaine. Ou encore entre deux grandes périodes litur-giques : de l’Avent à Noël, ou de Noël à la Présentation de Jésus au Temple (2 février), ou de la Présentation au premier dimanche de Carême, ou du Mercredi des cendres à Pâques, ou de Pâques à Pentecôte, ou de Pentecôte à la Transfiguration (6 août) ou l’Assomption de Notre-Dame (15 août), ou de la Transfiguration ou Assomption à la Croix glorieuse (14 septembre), ou de la Croix glorieuse à la Toussaint (1er novembre).



Savoir également remercier

Toute prière de demande se doit d’envisager l’exau-cement sous une forme ou sous une autre (Mc 11, 24). Or, quand Dieu donne, il faut aussi savoir remercier, rendre grâces, devenir soi-même quelque peu ce que l’on a prié. Se convertir chaque jour, c’est précisément faire passer dans le concret de sa vie ce qui nous pousse à prier. Dans ces pages, nous avons beaucoup supplié Dieu de bénir et de sauver, mais apprenons aussi à Le bénir, Le louer, Le remercier pour tous ses dons connus et inconnus. C’est le sens de notre Cantique final d’ac-tion de grâces librement composé à partir du livre de Daniel. C’est bien ce à quoi encourageait le cardinal Daneels en 1985 lorsqu’il déclarait : « Dieu est trop peu béni et loué pour lui-même. Qui est heureux à cause de Lui ? Et qui le Lui dit spontanément et dans la joie ? »

De la bénédiction structurée à la bénédiction jaculatoire

À cette pertinente remarque du cardinal Daneels et dans le sillage du Magnificat de la Vierge Marie (Lc 1, 46-47), nous voudrions rappeler qu’il existe de par le monde des hommes et des femmes qui, poussés par l’Esprit, se sont faits les apôtres de la bénédiction tournée vers tous sans exception. S’ils rencontrent sur leur route un être en souffrance, aussitôt, ils implorent intérieurement sur lui la bénédiction salvatrice du


11INTRODUCTION

Seigneur. S’ils assistent à un événement digne de louer le Créateur, aussitôt ils Le bénissent intérieurement pour ses bontés. En conclusion, et comme un encoura-gement à nos amis lecteurs, qu’il nous soit permis de citer ici le Père spirituel de notre propre Père spirituel (l’abbé Pel), le chanoine Antoine Crozier (1850-1916), grand ami du Père de Foucauld. Voici ce qu’il recommandait à ses dirigés de l’époque : « Dès que vous voyagez, pensez à implorer la bénédiction de Dieu sur tous ceux que vous croisez, petits et grands. Dès que quelqu’un vous fera quelque bien, ne serait-ce qu’un sourire ou une porte retenue, remerciez non seulement des lèvres, mais surtout en recommandant dans votre cœur cette personne à la divine Providence. Devenez en quelque sorte de vivantes bénédictions, d’invisibles étincelles de l’amour du Bon Dieu ! » (confié par l’abbé Pel à l’auteur en juillet 1963, dans le Hohwald alsacien).

Bernard-Marie, o.f.s.


Sommaire des bénédictions

1. Tentation dans la foi ..................................... 13 2. Après un péché grave .................................... 19 3. Dans une grande solitude ............................. 26 4. Sans travail ni ressources ............................... 31 5. Pour un ménage malheureux ........................ 37 6. Dans la séparation ........................................ 43 7. Naissance imprévue ou difficile .................... 48 8. Enfant malade ou malheureux ...................... 54 9. Pour une grave addiction .............................. 5910. Pour une santé mauvaise ............................... 6611. Pour se décentrer .......................................... 7212. Dans le harcèlement ou la persécution .......... 7813. Après un grave échec personnel .................... 8414. Dans le désespoir .......................................... 9015. Risque de cataclysme ou d’accident .............. 9716. Persécution ou possession ............................. 10517. À l’approche de la mort ................................ 11218. Dans l’épreuve d’un deuil ............................. 117


1Bénédiction d’une personne

tentée dans sa foi

Le présent ouvrage ne trouve sa pleine justification que dans la foi, celle qui vise le Dieu de Jésus Christ, le Dieu d’amour qui voit tout, y compris « dans le secret » (Mt 6, 6). On peut certes prier sans percevoir le moindre ressenti de foi, uniquement avec la fine pointe de sa volonté comme le faisait la jeune Thérèse de l’Enfant-Jésus la dernière année de sa vie : « Je chante simplement, disait-elle, ce que je veux croire » (MsC, 7v°). Néan-moins, pour la plupart des croyants, la grande épreuve spirituelle n’est pas tant la disparition de toute foi que son affaiblissement. Ce n’est pas tant « la nuit du néant » (id., 6v°), mais au moins la nuit de la foi, l’aridité spiri-tuelle, le doute lancinant sur la réalité de ce que confesse le Credo catholique. On ne croit plus beaucoup en un Dieu à la fois Père et tout-puissant ; on n’est plus certain de rien et, comme le disait encore Thérèse de l’Enfant-Jésus, « c’est le raisonnement des pires matérialistes qui s’impose à mon esprit » (DE, annexes, 10.8.7).

La bénédiction qui suit peut aussi bien concerner le priant lui-même qu’un de ses proches dont il conviendra



alors de citer le prénom aux endroits signalés (N.). Pour mieux soutenir son attention, l’intercesseur pourra éven-tuellement exposer près de la croix une photo de son protégé. Si cette bénédiction se célèbre à deux, on alter-nera la récitation ; sinon, le priant dira tout lui-même en marquant de brefs temps de silence entre les parties.

OUVERTURE

Notre secours est dans le Nom du Seigneur,R/ qui a fait le ciel et la terre.

Seigneur, écoute notre prière,R/ et que notre cri parvienne jusqu’à toi.

Que le Dieu de toute bonté nous bénisse,R/ et qu’il nous donne sa paix.

R/ Amen.

PSAUME ET CANTIQUE DE MÉDITATION

Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme ; mon Dieu, en toi j’ai mis ma confiance. Que je ne sois pas déçu ! Que mes ennemis ne se réjouissent pas !

Aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu. Ceux-là le seront qui te sont infidèles.


15TENTATION DANS LA FOI

Seigneur, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers. Conduis-moi dans la vérité et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut. Tout le jour, j’espère en toi ! […]

Les angoisses de mon cœur se sont accrues : tire-moi de mes tourments ! Vois ma misère et ma peine, et enlève tous mes péchés. Vois le nombre de mes ennemis, de quelle haine on me hait. Garde mon âme et sauve-moi !

Ps 25, 1-5 ; 17-20

Les saints eux-mêmes ont connu la souffrance des nuits spirituelles qui se prolongent durant des semaines, des mois, parfois même des années (comme chez Mère Teresa). Aujourd’hui, mettons nos pas dans ceux de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui a composé le poème suivant, « Ma joie », en janvier 1897. Il chante la foi aimante dans la nuit de l’exil. Que ce cantique d’une âme dans les épines vienne raffermir une confiance défaillante sur un chemin devenu trop obscur !

Lorsque le Ciel bleu devient sombre Et qu’il semble me délaisser, Ma joie, c’est de rester dans l’ombre, De me cacher, de m’abaisser. (str. 3a)



Ma joie, c’est la Volonté sainte De Jésus, mon unique amour. Ainsi, je vis sans nulle crainte, J’aime autant la nuit que le jour. (str. 3b)

Si parfois je verse des larmes, Ma joie, c’est de les bien cacher. Oh ! que la souffrance a de charmes Quand de fleurs on sait la voiler ! (str. 5a)

Je veux bien souffrir sans le dire Pour que Jésus soit consolé. Ma joie, c’est de le voir sourire Lorsque mon cœur est exilé. (str. 5b)

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Poème « Ma joie », janv. 1897

LECTURE DE LA PAROLE DE DIEU

Écoutons la parole de Dieu dans l’évangile selon saint Matthieu.

La barque [des disciples] était au milieu de la mer, agitée par les vagues, car le vent était contraire. Or, à la quatrième veille de la nuit [vers 4 heures du matin], Jésus vint vers eux en marchant sur l’eau. Les disciples furent bouleversés et s’écrièrent : « C’est un fantôme ! » et ils poussèrent des cris de peur. Mais aussitôt Jésus leur parla, disant : « Confiance ! C’est moi, n’ayez pas peur ! » Alors Pierre lui dit : « Seigneur, si c’est bien


17TENTATION DANS LA FOI

toi, donne-moi l’ordre de venir à toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Alors Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux. Mais voyant la violence du vent, il eut peur et commença à s’enfoncer. Pous-sant un cri, il dit : « Seigneur, sauve-moi ! » Alors aussitôt, Jésus étendant la main le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu douté ? »

Mt 14, 24-31

PRIÈRE D’INTERCESSION

Le Seigneur Jésus a donné à tous ceux qui acceptent de le suivre la force de croire, même au cœur de la tempête et des nuits les plus noires. Nous l’invoquons à présent :

Apprends-nous, Seigneur, à croire en toi, même quand les doutes nous assaillent de toutes parts.

R/ Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau et un esprit nouveau.

Vois notre misère et viens en aide à notre peu de foi !

Par ton Église sainte, tu nous as plongés dans les eaux du baptême et tu nous as sauvés de l’emprise du péché. R/



Tu nous as fait passer par bien des épreuves et à présent nous sommes accablés sous le fardeau. R/

Nous aspirons à ton invisible lumière, car nos yeux de chair sont aveuglés et notre esprit humain est enténébré. R/

Allume en nous, sinon la foi forte des martyrs, du moins l’humble confiance des tout-petits. R/

BÉNÉDICTION PROPREMENT DITE

Seigneur notre Dieu, toi qui peux tout, toi qui es venu chercher et sauver ce qui était perdu, toi qui as soutenu l’espérance du bon larron au seuil de la mort, regarde notre foi blessée, chancelante et devenue comme un corps mort.

Envoie sur nous ton Esprit de lumière et de force, et secours notre foi.

Que ta grâce nous renouvelle et fasse de nous des témoins de ta miséricorde !

Seigneur, viens bénir ton enfant N. et lui redonner foi en toi,

+ au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (Ici, on se signe.)

R/ Amen.


2Bénédiction d’une personne

ayant commis un péché grave et doutant du pardon divin

Il existe certains péchés que l’Église considère comme graves, parce que menaçant directement l’avenir surnaturel bienheureux de la personne. Ce danger, saint Jean le désigne sous l’appellation de « seconde mort » (Ap 20, 14). Les racines de ce genre de péchés sont souvent dénoncées par les prophètes et les saints tout au long de l’histoire humaine. Ce sont essentiellement l’amour excessif de soi, l’indifférence, le mépris ou la haine durable de Dieu et du prochain, la cupidité, l’or-gueil, la luxure, toute atteinte grave à la vie humaine et à sa dignité, le refus de pardonner (à soi-même comme à autrui), l’acceptation des tentations de désespoir et de mort.

Si la personne pécheresse le peut canoniquement et si elle en a le désir sincère et ne l’a encore jamais fait, elle ira trouver un prêtre et se confessera de ses péchés graves. Après quoi, si elle doute encore d’avoir été pardonnée par Dieu, elle cultivera en elle les vertus de



confiance et d’espérance, se faisant éventuellement aider par un serviteur ou une servante de Dieu choi-si(e), par exemple, dans une famille monastique proche.

Si cette personne pour différentes raisons, qui doivent être sérieuses, ne peut s’approcher du sacrement de réconciliation, en attendant de pouvoir le faire, elle devra humblement entrer dans un cheminement de conversion et de pénitence. Si l’occasion s’en présente avec suffisamment de garantie de discrétion, elle pourra mettre en pratique ce conseil de saint François d’Assise : « Si les frères ne peuvent trouver de prêtre, ils se confes-seront à l’un de leurs frères ainsi que le recommande l’apôtre saint Jacques : “Confessez-vous l’un à l’autre vos péchés” (Jc 5, 16). Ils ne doivent cependant pas s’abstenir de recourir dès que possible à un prêtre, car c’est à lui seulement qu’a été accordé le pouvoir de lier et de délier » (1Reg 20, 5-6).

Parmi les exercices spirituels favorisant l’heureux mouvement de conversion et de retour en grâce auprès de Dieu, on placera en premier l’exercice régulier et indissociable de la prière et de la charité : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire » (Mt 25, 35).

Enfin, dans le trésor des prières possibles, on pourra intégrer la célébration qui suit. On pourra la dire chaque jour jusqu’à la prochaine confession. Si cette dernière n’est pas envisageable dans le court terme, on pourra adopter un rythme « de croisière », par exemple une fois


21APRÈS UN PÉCHÉ GRAVE

par semaine le dimanche (jour du Seigneur), ou le samedi (jour marial), ou le vendredi (jour de pénitence).

OUVERTURE

Notre secours est dans le Nom du Seigneur,R/ qui a fait le ciel et la terre.

Seigneur, écoute notre prière,R/ et que notre cri parvienne jusqu’à toi.

Que le Dieu de toute bonté nous bénisse,R/ et qu’il nous donne sa paix.

R/ Amen.

PSAUME

Saint Augustin, grand pécheur pardonné, citait ainsi saint Paul : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28), et il ajoutait : « Oui, même leurs péchés ! » (Soliloques, I, 28). Quant à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, elle était persuadée qu’elle aurait pu commettre toutes sortes de péchés graves si Dieu ne l’avait pas spécialement protégée. Et, soutenue par sa folle espérance (Ms B, 5v°), elle osait affirmer : « Le péché mortel ne m’enlèverait pas la confiance » (CJ, 20.7.3). Plaçons-nous donc, autant que faire se peut, dans cette même attitude de totale confiance. On pourra prier le « Miserere » qui suit, psaume traditionnel de pénitence, avec les bras levés vers le ciel ou croisés sur la poitrine.



Pitié pour moi, mon Dieu, toi qui nous aimes ; dans ta grande miséricorde, efface mes torts. Lave-moi tout entier de ma faute, et de tout péché, purifie-moi.

Oui, je reconnais tous mes torts, et j’ai toujours mon péché devant moi. Contre toi, et toi seul, j’ai péché ; ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Tu peux donc parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire. Oui, je suis né pécheur, et pécheur j’étais dès le sein maternel.

Tu désires que la vérité soit en moi ; apprends-moi donc ta sagesse. Toi-même purifie-moi et je serai purifié ; lave-moi et je serai plus blanc que neige.

Rends-moi la joie des jours de fête, et qu’ils dansent les os que tu broyas. Ne regarde plus mes péchés, et toutes mes fautes, efface-les.

Crée-moi un cœur pur, ô mon Dieu, et redonne-moi volonté et courage. Ne m’éloigne pas de ta Présence, ne me reprends pas ton Esprit Saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé, et que ton Esprit généreux me soutienne.



Alors je pourrai enseigner tes voies aux pécheurs, et vers toi reviendront les égarés.

Purifie-moi du sang versé, mon Dieu sauveur, et que ma voix chante ta justice. Oui, Seigneur, ouvre mes lèvres et que ma bouche publie ta louange.

Si je t’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, et tu n’acceptes pas d’holocauste. Le sacrifice qui te plaît, c’est un esprit humilié. Un cœur brisé et broyé, ô mon Dieu, tu ne le repousses pas.

Ps 51, 2-19

LECTURE DE LA PAROLE DE DIEU

Écoutons la parole de Dieu dans l’évangile selon saint Jean.

S’étant assis dans le Temple, Jésus se mit à ensei-gner. Alors, des scribes et des pharisiens lui amenèrent une femme surprise en flagrant délit d’adultère. L’ayant fait avancer, ils demandèrent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en train de pécher. Or Moïse dans la Loi a ordonné de lapider de telles femmes [Lv 20, 10]. Toi donc, qu’en dis-tu ? » Ils l’interrogeaient ainsi pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’étant baissé, se mit à écrire du doigt dans la poussière du sol.



Comme ils insistaient, il se redressa et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette en premier la pierre. » Se baissant à nouveau, il se remit à écrire sur le sol. À ces mots, tous se retirèrent un par un, les plus âgés d’abord et jusqu’aux derniers.

Bientôt, Jésus se retrouva seul avec la femme restée au milieu. Il se redressa et ne voyant plus que la femme, il lui demanda : « Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Alors Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Jn 8, 2-11

PRIÈRE D’INTERCESSION

Seigneur Dieu, toi qui es toute justice, bonté et pardon,R/ aie pitié de nous et bénis-nous.

Seigneur Jésus Christ, toi qui viens chercher et sauver ce qui est perdu,R/ aie pitié de nous et bénis-nous.

Esprit Saint du Père et du Fils, toi qui es notre défenseur,R/ aie pitié de nous et bénis-nous.



BÉNÉDICTION PROPREMENT DITE

(à partir du Psaume 130, 1-7 )

Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur. Seigneur, écoute ma voix. Que ton oreille se fasse attentive aux cris de ma prière.

Seigneur, si tu gardes le souvenir des fautes, qui donc pourra subsister devant toi ? Mais c’est auprès de toi que se trouve le pardon qui permet qu’on te loue.

De toute mon âme, j’espère en toi Seigneur. J’attends ta parole et j’aspire à ta venue. Près de toi, Seigneur, est la miséricorde, près de toi abonde la rédemption.

Et moi N., tout pécheur (ou pécheresse) que je sois, daigne me purifier et me bénir, + au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (On se signe.)

R/ Amen.


Table des matières

Introduction ........................................................ 5Sommaire des Bénédictions ................................. 121. Bénédiction d’une personne tentée dans sa foi 132. Bénédiction d’une personne ayant commis

un péché grave et doutant du pardon divin..... 193. Bénédiction d’une personne souffrant

de grande solitude .......................................... 264. Bénédiction d’une personne sans travail

ni ressources ................................................... 315. Bénédiction d’un conjoint malheureux

en ménage ...................................................... 376. Bénédiction d’une personne frappée

d’une séparation ............................................. 437. Bénédiction d’une mère devant faire face

à une naissance imprévue ou difficile...................... 488. Bénédiction d’un enfant malade

ou malheureux ............................................... 549. Bénédiction d’une personne souffrant

d’une grave addiction ..................................... 5910. Bénédiction d’une personne souffrant

d’une mauvaise santé .................................... 6611. Bénédiction d’une personne ayant du mal

à se décentrer et à s’ouvrir au vrai dialogue ... 72



12. Bénédiction d’une personne souffrant de harcèlement ou de persécution ouverte .... 78

13. Bénédiction d’une personne ayant subi un grave échec dans sa vie personnelle .......... 84

14. Bénédiction d’une personne tentée de désespoir et de suicide ................................................. 90

15. Bénédiction d’une personne risquant de subir un cataclysme ou un grave accident ................... 97

16. Bénédiction d’une personne souffrant de persécution ou de possession pouvant être diabolique .............................................. 105

17. Bénédiction d’une personne diminuée ou proche de son trépas ................................ 112

18. Bénédiction d’une personne accablée d’un deuil ..................................................... 117

Cantique d’action de grâces ................................. 123Conclusion .......................................................... 125

Mis en pages par Text’Oh.Achevé d’imprimer par la Sepec

en janvier 2015.N° d’édition : 15054.

Dépôt légal : janvier 2015.


BÉNÉDICTIONS


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« Seigneur, daigne bénir ton serviteur et ta servante ici présents » : de nombreux livres proposent des prières, mais fort peu offrent à leurs lecteurs de dire des béné-dictions. Celles contenues dans cet ouvrage ne sont pas réservées aux prêtres, loin de là. Elles ouvrent à tous un chemin pour traverser les épreuves et chacun pourra facilement retrouver la ou les bénédictions qui corres-pondent à sa situation ou à celles de ses proches.

Ce livre sera porteur de grandes lumières et de grandes grâces, si l’on veut bien y entrer comme on commence un pèlerinage !

*****

L’auteur, Bernard-Marie, o.f.s. (tiers-ordre franciscain), est docteur en théologie et diplômé de langues bibliques. Il a rédigé de nombreux ouvrages, notamment Prières pour les causes difficiles et désespérées ; La langue de Jésus (l’araméen dans le N.T.) ; Le Cinquième Évangile d’après les agrapha. Il a récemment révisé le Nouveau Testament et les 150 Psaumes de la bible Crampon-1923.

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BÉNÉDICTIONS


Benedictions_COUV2.indd Toutes les pages 15/12/14 14:37

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pour traverser L’ÉPREUVE - static.fnac-static.com · bénédiction n’est pas une formule magique, mais une prière à réciter au moins autant avec le cœur qu’avec les lèvres