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1 1 Juillet 2010 Pourquoi s’engager dans un projet collaboratif de Recherche et Développement ? Les entreprises témoignent. Ce guide est issu de la collaboration entre : l’Ecole de Management Strasbourg Laboratoire Humans and Management in Society : Tatia Randrianirina et Pr. Gilles Lambert ; la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aisne ; l’Agence Régionale de l’Innovation Picardie.

Pourquoi s’engager dans un projet collaboratif de recherche et développement

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Guide réalisé en collaboration avec l’Ecole de management de Strasbourg, l’ARI de Picardie et la CCIT de l’Aisne.

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Juillet 2010

Pourquoi s’engager dans un projet collaboratif

de Recherche et Développement ?

Les entreprises témoignent.

Ce guide est issu de la collaboration entre :

l’Ecole de Management Strasbourg Laboratoire Humans and Management in Society :Tatia Randrianirina et Pr. Gilles Lambert ;

la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aisne ;

l’Agence Régionale de l’Innovation Picardie.

Les témoignages ont été recueillis entre juillet 2008 et février 2009dans le cadre des travaux de recherche menés par MadameRandrianirina. Ils visent à identifier les changements induits dans lesystème de management des PME, consécutivement à leurparticipation à des projets collaboratifs labellisés par un pôle decompétitivité ou financés par l’Union Européenne.

Nous remercions Madame Randrianirina, son directeur de thèse leProfesseur G. Lambert, et l’Ecole de Management Strasbourg, de nousavoir associés à son travail, et de nous avoir fait partager les retoursd’expériences des entreprises, sans lesquels ce guide n’aurait puexister.

Lors de l’élaboration de ce guide, nous avons veillé à n’ajouter auxtémoignages des entreprises que ce qui nous semblait strictementnécessaire. Nous n’avons pas visé l’exhaustivité.

AVIS JURIDIQUE

Le présent document n’a aucune vocation à se substituer aux textes de loiapplicables à son objet ou à proposer des solutions à reproduire sansconsultation d’un spécialiste ou des règlementations applicables, chaquesituation et chaque entité ayant ses propres problématiques, son proprecontexte et chaque projet collaboratif étant différent.

Son objet est d’apporter un éclairage, un retour d’expérience sur la pratiquedes projets collaboratifs en faisant un recueil des expériences vécues par lesentreprises qui ont bien voulu témoigner. Bien entendu, le contenu du présentrecueil n’engage en aucun cas ni les rédacteurs ni les entreprises ayant acceptéde témoigner.

Seules les règles applicables aux différents types de projets font foi.

� PRÉAMBULE

Le mot de la Directrice du Laboratoire Humans and Management inSociety de l’Ecole de Management Strasbourg

« Eurêka ! s’exclame Archimède à la découverte de la « poussée » qui porte son

nom. C’est également le souhait de toute entreprise engagée dans des activités

de R&D. Les innovations techniques, technologiques, de process et/ou de services

issus des R&D concourent à leur croissance. Toutefois, l’organisation, la

structure, les modes de coordination (…) devraient être en adéquation avec ces

innovations. Les résultats des recherches menées en science de gestion participent

activement à l’accompagnement des entreprises afin que les problématiques

organisationnelles ne soient pas des obstacles et contribuent effectivement à la

valeur globale de l'entreprise.» Pr. Isabelle BARTH

Le mot du Président de la CCI de l’Aisne

« Les économistes s’accordent aujourd’hui sur le fait que l’avenir de l’économie

européenne passe nécessairement par le renforcement de sa compétitivité, elle-

même étroitement liée à la dynamique de son tissu industriel. Certains vont

même jusqu’à évoquer la nécessité de réindustrialiser les territoires européens.

Pour faire face à ce défi, l’innovation est reconnue comme étant l’un des facteurs

stratégiques qui permettra à ces industries de renouer avec la croissance et la

compétitivité. Il s’agira alors de consolider notre avantage technologique dans

les domaines d’avenir. Cela suppose que nos PME collaborent plus étroitement

avec les pôles d’excellence européens dans des projets de développement

innovants. » Serge RENAUD

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SOMMAIRE

Introduction 3

1. Quels sont les pré-requis ? 5

2. Comment se préparer au mieuxpour se donner les meilleures chances de réussir ? 6

3. Dans la mise en œuvre du projet, quels sont les éléments clés pour une coopération réussie ? 7

4. Quelles sont les résultats et les perspectives ? 9

5. Quels sont les écueils à éviter ? 13

6. Pour finir, quelques recommandations 14

Annexe 1. Glossaire 15

Annexe 2. Vos contacts en région 17

Annexe 3. Coordonnées des entreprises interviewées 20

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Une PME qui s’engage dans une démarche de Recherche etDéveloppement se trouve en présence de différentes options :

• Soit circonscrire la recherche dans l’entreprise elle-même,

• Soit externaliser l’activité de R&D en faisant appel à des prestataires,

• Soit coopérer dans le cadre d’un projet collaboratif. Ces projets

peuvent être financés à l’échelon régional, national ou européen.

Ce guide vous livre les témoignages des entreprises qui ont participé à des

projets collaboratifs à l’échelon national ou européen. Son objectif est

de vous faire partager de façon concise leur retour d’expérience avant de vous

lancer dans une démarche de ce type.

� LES QUESTIONS SUIVANTES SERONT SUCCESSIVEMENT TRAITÉES :

• Quels sont les pré-requis?

• Comment se préparer au mieux pour se donner les meilleures

chances de réussir ?

• Dans la mise en œuvre du projet, quels sont les éléments clés pour

une coopération réussie ?

• Quels sont les résultats et les perspectives?

• Quels sont les difficultés et les écueils à éviter ?3

Introduction

� Dans ce guide, un projet collaboratif de R et D sous-entend :

soit la participation d’une entreprise à un projet européen, leProgramme Cadre de Recherche et DéveloppementEuropéen « PCRD » étant le programme de référence en matièrede recherche en Europe. Il permet la mise en réseau et le travail

commun entre entreprises, laboratoires de recherche, universités…

soit la participation d’une entreprise à un projet développé dansle cadre d’un pôle de compétitivité. En Picardie, le Pôle decompétitivité mondial Industrie Agro-ressources « IAR » a lancé ily a 2 ans l’initiative « Mettez des agro-ressources dans votre

entreprise ! » qui vise à développer des procédés innovants à base de produitsvégétaux.

Dans le cadre particulier d’un projet collaboratif, vous pouvez bénéficier desubventions publiques sous conditions. Vous vous associez le temps d’unprojet, généralement de trois ans, avec des objectifs de recherche convenusentre vous et vos partenaires.

� Les entreprises interviewées

Pour compléter ces propos introductifs, il nous semble important de vouspréciser le profil des principales entreprises qui nous ont fait partager leursexpériences :

DELTACAD : une entreprise d’informatique scientifique d’une vingtainede personnes, créée en 1994 par des anciens cadres et salariés suite àune restructuration.

FINAXO : l’entreprise travaille dans le secteur de la fabrication dematériels de traitement des eaux et des déchets avec une trentained’employés. Elle renaît suite à la faillite d’une ancienne entreprise, créede nouvelles activités tout en se servant des anciens outils industriels etmise beaucoup sur la recherche et développement.

STRACO : ayant une expertise dans la technologie vibro-acoustique,créée en 1986, elle était à l’époque la seule et l’unique entreprise opérantdans son domaine d’activité. Elle a participé à de nombreux projetscollaboratifs européens et aussi nationaux.

Confidentiel 1 : avec une centaine de salariés, cette entreprise, crééeen 1964, opère dans le secteur de l’alimentation. La R&D est son moteurde croissance.

Confidentiel 2 : créée en 1984, cette PME d’une centaine de salariés,se concentre sur les valorisations des sous-produits ou coproduits issusde l’agriculture. Elle mise sur les activités de recherche et développementen menant des projets de R&D tant au niveau national qu’international.

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1. Quels sont les pré-requis ?

Une bonne connaissance de votre offre de compétences.

Une vision claire de ce que vous souhaitez obtenir à la fin du projetet des moyens que vous souhaitez y investir.

STRACO « Il faut vraiment identifier ses compétences et l’intérêt departiciper à un projet européen en dehors des aspects financiers.

Se connaître soi-même, connaître sa « feuille de route technologique », savoiroù aller, identifier les partenaires qui ont besoin de vos compétences, lesrencontrer, discuter avec eux et élaborer le projet ensemble.»

Une mise à disposition de fonds propres à titre de participation auprojet collaboratif.

FINAXO « C’est notre capacité d’autofinancement, qui nous a permis definancer 50% de notre recherche. (…) Il faut comprendre que

malheureusement sans disponibilité, sans fonds propres, sans capitauximportants, on ne peut rien faire. (…) Et il faut ajouter qu’il faut ensuite cinqans minimum pour rentabiliser une découverte scientifique. Il s’agit donc d’uninvestissement important. (…) Il est évident qu’on ne peut avec peu de fondsréussir à avoir une société de taille nationale, européenne voireinternationale. »

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2. Comment se préparer au mieux pour se donner les meilleures chances de réussir ?

En constituant un consortium équilibré avec des partenaires auxcompétences complémentaires.

En rédigeant un accord de consortium clair sur les objectifscommuns, les attributions de chacun, et le partage de la propriétéintellectuelle.

FINAXO « Nous sommes partis du postulat que le projet devait bénéficierà tous.»

Confidentiel 1 « L’accord de consortium prévoit la confidentialité, lesprogrammes des trois années de recherche, les financements de

recherche, le développement sur 10 ans et le partage des royalties. (…) Nousavons planifié aussi la stratégie de communication et de protection desbrevets.»

En s’adjoignant les compétences d’un coordinateur de projet quisache gérer une équipe, et ce, dès le montage du projet.

FINAXO « L’un des facteurs clés de succès, c’est l’entente entre leshommes. (…) Je pense qu’il faut un très bon coordinateur. »

Pour chaque partenaire : une implication conforme à ses capacitéset ses attentes.

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3. Dans la mise en œuvre du projet, quels sont les éléments clés pour une coopération réussie ?

La confiance réciproque dans les compétences de chaque partenaire.

Le respect mutuel en acceptant les différences.

Confidentiel 2 « Dans les projets européens, la gestion de la différenceculturelle ne pose pas de problème. Chacun sait la culture de l’autre et

chacun s’adapte. Chacun explique ses différences et affirme sa propreculture. »

DELTACAD « On peut faire des comparaisons entre ce que nospartenaires développent dans leurs pays et ce qui se passe en France.

Cette expérience est avantageuse pour nous. (…) Pour gérer cette différence,c’est un plaisir de s’adapter. »

L’honnêteté intellectuelle tout au long du projet.

Confidentiel 2 « L’honnêteté intellectuelle est très importante car le projetrepose sur cela pour avancer et pour obtenir les résultats espérés. Le

respect mutuel aussi. Il existe une vraie reconnaissance de la différence. »

Confidentiel 1 « L’un des facteurs clés de succès de la collaboration estavant tout la confiance réciproque dans les compétences scientifiques.(…)

Au fur et à mesure de l’avancée du projet, la confiance s’installe parce que lecahier des charges a été respecté par tous et les résultats espérés ont étéobtenus. »

Faire la différence entre les objectifs individuels et les objectifscommuns.

Développer un partenariat gagnant-gagnant et une forte relationinterpersonnelle.

Confidentiel 3 «La réussite du projet est l’objectif commun de l’ensembledes partenaires. C’est la valeur que nous partageons. Par ailleurs, la

poursuite d’actions communes nous incite à confronter, croiser nosconnaissances et les solutions pour résoudre la problématique posée. Des liensse créent alors nécessairement (…). Il est clair qu’il faut savoir se compléterdans les idées. »

DELTACAD « Chaque partenaire est arrivé avec ses difficultés internes.Nous avions la volonté de produire un résultat tangible vis à vis de la

Commission Européenne et par ailleurs utile pour les entreprises participantesau projet. L’objectif global était partagé. C’est le coté « gagnant-gagnant». »

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S’adjoindre les compétences d’un coordinateur de projet qui sachegérer une équipe, faire avancer les travaux selon le cahier descharges, produire les documents administratifs et financiers.

Savoir s’adapter : il est nécessaire que l’organisation en place soitflexible face aux aléas qui peuvent survenir tout au long de la vie duprojet.

Exprimer clairement les difficultés rencontrées et les solutionner endialoguant.

Résoudre à l’amiable les conflits.

FINAXO « Il faut toujours négocier, il faut toujours parler, il faut toujoursexpliquer, il faut toujours rappeler les objectifs. Il faut toujours les

rapporter à la mesure des difficultés. Il ne faut pas exagérer, il ne faut paspaniquer. Le propre d’un bon chef d’entreprise et de projet, c’est de resterextrêmement calme et lucide. »

DELTACAD « J’ai toujours entretenu des échanges cordiaux lors dediscussions techniques et financières, dans l’optique de trouver des

compromis et des solutions acceptables par tous. »

Confidentiel 2 « Les conflits apparaissent généralement entre les équipeset portent sur les réalisations scientifiques. Lorsque par exemple certains

partenaires n’ont pas réalisé correctement leurs travaux, ou décident toutsimplement de ne pas le faire. C’est le coordinateur qui résout à l’amiable leproblème, d’abord par le dialogue. La solution ultime consiste à remplacer lepartenaire par un nouveau.»

NB : le projet collaboratif se caractérise notamment par le fait qu’il n’y a pasde lien hiérarchique entre les entités participantes. La gestion des conflits doitêtre adaptée à cette spécificité.

Accepter que la R&D soit une démarche « d’essai-erreur.»

FINAXO « L’on s’est rendu compte à un moment donné que l’on setrompait grâce à cet essai. (…) Pour faire de la recherche, il faut être

humble. (…) A chaque fois que l’on se trouvait devant une impasse, mais pasun butoir, il fallait prendre des décisions. On a toujours su les prendre et on atoujours avancé. Et il est vrai qu’il s’agissait parfois de décision difficile, parceque le programme prenait du retard. Il faut savoir gérer ces aléas.»

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4. Quelles sont les résultats et les perspectives ?

les objectifs contractualisés sont atteints et cela s’accompagne d’unsuccès commercial du nouveau produit, service ou process (4a.)

les objectifs contractualisés n’ont été que partiellement atteints,cependant, des bénéfices indirects sont identifiés (4b.)

A noter que si les objectifs contractualisés sont atteints mais le succèscommercial est modéré : un problème d’adéquation de l’offre et la demandesur le marché peut expliquer ce succès en demi-teinte. Néanmoins, l’entreprisebénéficiera également de résultats indirects.

Certains programmes interviennent sur la phase très amont des projets deR&D, si bien que le délai entre la fin du projet et la mise sur le marché peutêtre très long.

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a . Si le consortium a atteint les objectifs fixés :

Production de nouvelles connaissances, nouveaux process ounouvelles technologies sources de valeur ajoutée pour améliorer lacompétitivité de l’entreprise.

Confidentiel 2 « Les principaux avantages de la participation aux projetsde coopération européenne sont : (…)

• une forte valorisation scientifique à travers les résultats et lespublications ;• l’aboutissement du programme de démonstration.

Les niveaux de connaissances scientifiques, techniques ou technologiques ontbénéficié d’un enrichissement important. Nous avons un champ deconnaissances et de compétences plus élargies, plus ouvertes, pour avancerdavantage. Les acquis seront utilisés après le projet grâce à la mise au pointde nouveaux process, de nouvelles méthodologies de travail.»

Création d’emplois grâce à la mise en place de nouveaux services,produits ou procédés.

FINAXO « L’entreprise avait déjà une structure avec un président, unservice financier, un service technique et un service commercial. Le

développement d’un nouveau procédé a conduit à la création d’un nouveaudépartement que l’on appelle « matières organiques » avec un responsabletechnique et un responsable commercial. »

DELTACAD « Un de nos produits est entièrement issu d’un projeteuropéen. Deux personnes ont été recrutées à la suite de l’élaboration

de ce nouveau produit. Deux à trois personnes développent encore unenouvelle version du produit, une autre personne en assure la vente (…).Undépartement commercial a été créé. On a ainsi développé une activitésupplémentaire grâce à un projet européen.»

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b . Si les objectifs fixés n’ont été que partiellement atteints :

Les résultats obtenus peuvent ne pas être conformes aux objectifs initiaux.Toutefois, des résultats indirects ou dérivés sont enregistrés parl’ensemble des entreprises tels que :

La mise en place d’une organisation par projet dans l’entreprise.

Confidentiel 2 « Le respect des échéances, le respect des règlements, lerespect des procédures, la communication avec les partenaires, la

résolution des problèmes et des conflits : l’ensemble concourt au bonfonctionnement d’une organisation par projet ! »

DELTACAD « Notre entreprise fonctionne maintenant « en mode projet ».La culture du projet s’est installée au sein de l’entreprise et s’est mise en

oeuvre au fur et à mesure de nos différentes participations à des projetseuropéens mais aussi suite aux différents projets élaborés avec nos clients. Audépart, nous fonctionnions plus par domaine de compétences et non pas parprojet clairement identifié, plus par fonction et par équipe.»

L’élargissement des domaines d’application de son cœur de métier,la pénétration de nouveaux marchés, la meilleure adéquation duproduit aux utilisateurs.

DELTACAD « Nous avons des connaissances physiques, desconnaissances informatiques, mais nous ne connaissions pas par

exemple vraiment le métier de la fonderie, ni celui de l’emboutissageautomobile. Le fait qu’il y ait des utilisateurs dans le projet, nous a aidés àmettre au point un logiciel bien ciblé. »

La reconnaissance de l’expertise de l’entreprise au niveau européenen bénéficiant de la notoriété et de l’image de marque du projeteuropéen ou du pôle de compétitivité.

STRACO « Nous sommes plutôt sollicités par des sociétés étrangères quepar les sociétés françaises pour participer à de nouveaux projets de

coopération. (…) Il y a là un avantage, et c’est logique car nous avons déjàl’expérience des projets européens. Quand une société allemande a besoind’une PME française pour monter un dossier et si nous sommes dans notredomaine de compétences, nous sommes presque systématiquement sollicités.Notre notoriété est désormais une réalité à l’échelon international. »

La mise en place d’un réseau durable.

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La mise en place de centres de compétences et parfois de bases dedonnées.

STRACO « Les diverses participations à des projets européens nous ontpermis de construire un véritable réseau de partenaires. (…) Nous avons

notre réseau national ; puis à travers les projets européens, celui-ci est devenueuropéen ; puis au travers de la distribution à l’international, celui-ci est devenumondial. »

DELTACAD « Le projet européen a permis de contacter une trentaine depersonnes de plus dans notre domaine : soit des chercheurs, soit des

utilisateurs potentiels dont notamment 5 universités et 5 industriels. Ce qui n’estpas négligeable car il s’agit parfois de grandes entreprises industrielles. »

Confidentiel 2 « Les principaux avantages de la participation aux projetsde coopération européenne sont :

la multiplication des contacts,la création de centres de compétences où l’on peut identifier qui fait quoi, oùet dans quels domaines d’activités et la constitution de réseaux.Actuellement, cela permet de nouer plus facilement des contacts à l’étranger.De plus, les réseaux gardent des relations. Et c’est formidable parce que notreréseau est aujourd’hui devenu européen. »

Une méthodologie de veille plus réactive.

Confidentiel 2 « Les changements dans l’organisation suite à l’implicationde l’entreprise dans un projet européen, se situent notamment au niveau

des manières de travailler. Le plus positif étant la recherche des informations.Celle-ci est beaucoup plus rapide car facilitée par les réseaux. »

Amélioration des compétences des collaborateurs mais aussi de leurattractivité vis-à-vis de l’exterieur : savoir gérer ses ressources humainesen conséquence.

STRACO « Comme nous sommes une société de transfert detechnologies, il y a eu aussi des transferts humains. J’ai eu des ingénieurs

qui sont partis chez mes clients et la réciproque est aussi vraie. Il faudrait mêmefavoriser la réciprocité dans le transfert humain ! C’est un point très positif maisà condition de savoir le gérer vis-à-vis de la concurrence. Cela m’intéresseplutôt de voir un ingénieur issu de mon entreprise devenir mon interlocuteurchez mon futur client que d’avoir comme interlocuteur un ingénieur que je neconnais pas du tout. Au moins, il est au fait des vraies compétences del’entreprise et cela pourrait être un excellent levier de pénétration de marchés. »

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5. Quels sont les difficultés et écueils à éviter ?

Les difficultés liées à la mise en œuvre du Crédit d’ImpôtRecherche.

Créé en 1983, le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est un mécanisme d’incitationfiscale aux activités de recherche-développement des entreprises. Sontéligibles aux dépenses de R&D celles dédiées aux recherches fondamentales,appliquée, au développement expérimental et d’autres dépenses définies parle code général des impôts. Les 30 à 50% du montant de ces dépenseséligibles peuvent faire l’objet du CIR qui se calcule sur une année civile et nonfiscale. Pour plus d’informations : contacter la DRRT Picardie (voir annexe 2).

Confidentiel 4 « Il existe parfois un problème d’interprétation du créditd’impôt recherche au niveau des services fiscaux. (…) »

Le montant important de l’investissement humain mesuréen homme-jour.

L’insuffisance du niveau de protection de la propriétéindustrielle et de la confidentialité.

Confidentiel 5 «La France est reconnue dans le monde et ailleurs commeétant une source d’innovateurs, de créateurs ... Par contre, nous sommes

en retard s’agissant des problèmes de confidentialité. Pourquoi ? Lorsque l’onregarde les dossiers envoyés par certaines institutions publiques ou privées,l’on peut constater qu’ils circulent sans verrous de sécurité, notamment viainternet. Tout le monde peut avoir accès à des dossiers expertisés et estimésintéressants.»

Se désintéresser des négociations menant à l’accord deconsortium

Confidentiel 1 « EUREKA prévoit un modèle de consortium unique, danslequel les travaux de chacun sont étroitement liés et toutes les décisions

sont prises à l’unanimité. Tout départ ou toute exclusion de partenaires doitégalement être décidé à l’unanimité. »

NB : Eureka, comme de nombreux programmes, fait obligation aux groupesde partenaires financés, d’établir un accord de consortium afin de fixer lesmodalités de fonctionnement du partenariat (structures, mode de décision,propriété, communication…). En général, les partenaires sont libres de définirles modalités qui leur conviennent. Celles-ci seront mises en œuvre durant ladurée du projet (soit 3 voire 4 ans). Il est ainsi fortement conseillé de vérifieren amont que vous êtes en accord avec les règles fixées.

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6. Pour finir, quelques recommandations

En complément des témoignages d’entreprises, il paraît important d’attirervotre attention sur les éléments suivants :

Les projets évoqués ici sont des projets de Recherche et Développement, cesont donc par définition des projets risqués. C’est pour cette raison que leconsortium bénéficie de subventions.

Parfois, le non aboutissement du scenario prévu dans le projet est unapprentissage. Il permet d’exclure des pistes, d’identifier les points de blocageet de faire avancer l’état des connaissances dans un secteur ou sur un projetdonné (selon le caractère appliqué des travaux menés).

Enfin, les programmes concernés ici peuvent prendre en charge de nombreuxaspects des projets (études préalables, dépenses liées à la propriétéintellectuelle…), encore faut-il avoir une bonne connaissance des règlesapplicables afin de les prévoir dans le montage du projet. Pour cela, adressez-vous aux personnes ressources (cf. rubrique contact ci-après).

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ANNEXES

ANNEXE 1 - GLOSSAIRE

1. Programmes européens :http://ec.europa.eu/grants/index_fr.htm

EUREKA : est une initiative intergouvernementale de soutien à lacoopération technologique européenne. Ce programme de coopérationeuropéenne privilégie l’approche « bottom up » où les entreprises elles-mêmesfont des propositions de projets de R&D plus orientés « marchés ». Peuventêtre subventionnés les projets innovants et les initiatives stratégiques ou« clusters ».Pour plus d’informations : http://www.eurekanetwork.org/ http://www.industrie.gouv.fr/enjeux/innovation/europe/eureka.html

PCRD : Programme Cadre de Recherche et de Développement, outilfinancier de l’Union Européenne, soutient les activités de R&D amont. Ilfinance des projets sur des thématiques décidées et jugées stratégiques parla Commission Européenne, les Pays membres et les experts scientifiques,pour faire face aux défis sociaux, économiques, environnementaux etindustriels. Le 7ème PCRD dure sept ans (2007-2013).Pour plus d’informations : http://cordis.europa.eu/home_fr.html

Programme Life +: spécialement dédié au développement des projetsrelatifs à la préservation de l’Environnement. Il permet d’agir sur laconservation de la nature et de la biodiversité par son programme « Life+Nature » ; sur l’évolution de la politique environnementale et de lagouvernance avec « Life + Politique environnementale et gouvernance » etsur la diffusion des connaissances et les communications de prévention avec« Life + Information et Communication » Pour plus d’informations : http://ec.europa.eu/environment/life/

CIP : un programme cadre destiné à soutenir la compétitivité et l’innovationdes PME. Trois sous-programmes le caractérisent : • « Programme pour l’innovation et l’Esprit d’Entreprise » (PIE) a pour vocationde faciliter l’accès au crédit, propose des services à titre gracieux pouraméliorer la compétitivité et le soutien à l’innovation,• « Technologie de l’Information et des Communications » (TIC) se donnepour objectif la vulgarisation des TIC auprès des entreprises ou institutionspubliques,• « Energie Intelligente pour l’Europe » (EIE) finance des projets en matièreénergétique.

Pour plus d’informations : http://ec.europa.eu/cip/index_fr.htm

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2. Fonds structurels(Fonds européen de développement régional - FEDER, et Fonds socialeuropéen - FSE, et le Fonds de cohésion)

Leur objectif est de renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale,en réduisant les disparités. Chaque région ou État membre a développé, enaccord avec la Commission et en partenariat avec toutes les parties prenantesprivées et publiques concernées, des programmes opérationnels couvrant lapériode 2007-2013. Ces programmes opérationnels définissent les prioritésqui feront l’objet de financements (notamment : la recherche, l’innovation etles entreprises).Ces trois fonds soutiennent trois objectifs: « Convergence », « Compétitivitérégionale et emploi », et « Coopération territoriale européenne » (Interreg A,B, et C).La gestion des Fonds structurels est confiée aux organismes régionaux ounationaux. Vos interlocuteurs pour ces projets sont donc en région. (SGAR,DIRECCTE, DRRT, Conseil Régional).

Source : Brochure (en français) « Practical guide to EU funding opportunitiesfor research and innovation » à télécharger sur le site Eurosfaire :http://www.eurosfaire.prd.fr/7pc/bibliotheque/consulter.php?id=1110

3. Les « pôles de compétitivité » et les projets « pôles »

Un pôle de compétitivité rassemble sur un territoire donné, des entreprises,des laboratoires de recherche et des établissements de formation pourdévelopper des synergies et des coopérations.D’autres partenaires dont les pouvoirs publics, nationaux et locaux, ainsi quedes services aux membres du pôle sont associés.L’enjeu est de s’appuyer sur les synergies et des projets collaboratifs innovantspour permettre aux entreprises impliquées de prendre une position de premierplan dans leurs domaines en France et à l’international.À partir d’une vision partagée par les différents acteurs, chaque pôle decompétitivité élabore sa propre stratégie à cinq ans, ce qui lui permet de :

• concrétiser des partenariats entre les différents acteurs ayant descompétences reconnues et complémentaires ;

• bâtir des projets collaboratifs stratégiques de R&D qui peuventbénéficier d’aides publiques, notamment auprès du fonds uniqueinterministériel (FUI) ;

• promouvoir un environnement global favorable à l’innovation et aux acteursdu pôle en conduisant des actions d’animation, de mutualisation oud’accompagnement des membres du pôle sur des thématiques telles que laformation et les ressources humaines, la propriété industrielle, le financementprivé, le développement à l’international, etc.

Source : Brochure « Les pôles de compéttitivité en France » :http://www.industrie.gouv.fr/poles-competitivite/brochure.pdf NB : La Picardie participe à 3 pôles de compétitivité : IAR, i-trans et up-TEX(voir Annexe II domaines et contact).

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ANNEXE 2 – VOS CONTACTS EN RÉGION

Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aisne (CCI de l’Aisne)Espace Jean BOUIN - 02 100 Saint Quentin

Les missions imparties à la CCI de l’Aisne sont les suivantes :• Représenter les entreprises de l’Aisne auprès des pouvoirs publics, traduireles besoins et exprimer leurs avis ;• Conseiller les responsables d’entreprises dans leurs différents domainesd’activités ;• Informer les chefs d’entreprise sur leur environnement, centraliser donnéeset documentations économiques ;• Favoriser et accompagner le développement économique.

Contact : Catherine Macadré, Chargée de mission [email protected] - Tel. 03 23 04 39 96

Agence Régionale de l’Innovation Picardie (ARI Picardie)20 avenue Paul CLAUDEL - 80000 AMIENSSite France Télécom – Bâtiment Dumas

L’ARI Picardie accompagne les entreprises pour structurer leurs projets,transformer leurs idées en innovations. L’ARI Picardie intervient à tous lesstades de la vie des entreprises et à toutes les étapes des projets innovants,du concept à l’accès au marché. Plus d’informations :http://www.aripicardie.org

Contact : Chloé LALLICH, Responsable Europe & Projets [email protected] – Tél. 03 22 97 95 62

Pôle de Compétitivité Industries & Agro-Ressources (Pôle IAR)50-52 bd Brossolette - BP05 - 02930 LAON CEDEX

Le pôle IAR a vocation à fédérer les acteurs de la recherche, del’enseignement, de l’industrie et du monde agricole de Champagne-Ardenneet de Picardie autour d’un axe commun : les valorisations nonalimentaires du végétal. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le Pôle deCompétitivité IAR a défini quatre domaines d’actions stratégiques regroupéssous le concept de la bioraffinerie : les Bioénergies, les Agromatériaux,les Biomolécules et les Ingrédients & Actifs. Ces axes stratégiques sontau cœur des enjeux du développement actuels et futurs : augmentationdurable des prix des matières premières et de l’énergie non renouvelable,compétitivité internationale, développement durable, protection del’environnement, santé et sécurité des consommateurs. Le pôle a pour objectifd’être La référence européenne des valorisations industrielles des agro-ressources à l’horizon 2015. Pour plus d’informations : http://www.iar-pole.com/

Contact : Christophe LUGUEL, Responsable des Affaires Internationales. E-mail : [email protected] Tél: +33(6)73.41.41.63

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Pôle de compétitivité I-TransRésidence la Dodenne5 rue Gustave Crauk59300 VALENCIENNES

UTC - Centre de Recherche RoyallieuDirection à la RechercheBP 2052960205 COMPIEGNE Cedex

Pôle de compétitivité à vocation mondiale pour répondre aux enjeuxinternationaux des transports innovants. Il réunit les principaux acteurs del’industrie, de la recherche et de la formation dans le domaine duferroviaire et des systèmes de transports terrestres innovants présents dansle Nord-Pas de Calais et en Picardie.Plus d’informations: http://www.i-trans.org

Contact : Damien BARATTE, Coordinateur de Projets.E-mail : [email protected] - Tél. : 03 44 23 73 04

Pôle de compétitivité UP tex40, rue Eugène Jacquet - SP15 - 59708 MARCQ-EN-BAROEUL

L’objectif du pôle UP-tex est de promouvoir le textile en tant matériaux avancédans tous les métiers en recherche de performances nouvelles. Le textile peuty pourvoir car, matériau souple et fonctionnalisable, il amène des solutionsinnovantes, respectueuses de l’environnement. L’objectif du pôle UP-tex àl’horizon 2015 est d’être identifié comme la référence européenne dans lesdomaines des Matériaux Textiles Avancés, des Technologies de laPerception d’un Produit par les Sens et de la Customisation de Masse.Plus d’information : http://www.up-tex.fr

Contact en Picardie :Virginie LAMARCHE, Responsable projets AgroRessources & Fibres. E-Mail : [email protected] - Tél. portable : +33 6 42 11 14 60

Contact en Nord Pas de Calais :Isabelle ZELLER, Directrice du pôleE-mail : [email protected] - Tél. : +33 3 20 99 23 10

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Enterprise Europe Network (E.E.N) PicardieCRCI Picardie – 36 Rue des Otages – 80 000 Amiens

Réseau européen d’accompagnement des PME dans leurs démarchesd’internationalisation et d’accès à l’innovation. Le réseau Entreprise Europerassemble plus de 500 structures membres, principalement dans les 27 paysde l’Union européenne et dans les pays candidats. Ses services :• Information communautaire ;• Recherche de partenaires européens commerciaux et technologiques ;• Innovation et transfert de technologie en Europe ;• Programmes de financements européens ;• Interface entre les PME et la Commission européenne.

Contact : Emilie MARCELET, Chargée de mission R et D, et Innovation. E-mail : [email protected] - Tel: 03 22 82 80 68

OSEO Picardie18 Rue Cormont - BP 70302 - 80003 Amiens Cedex 1

OSEO a pour mission de soutenir l’innovation et la croissance des PME, enpartageant avec elles les risques lors des phases clés de leur cycle de vie.OSEO apporte des solutions adaptées pour combler les lacunes du marchéou permettre un effet de levier maximum auprès des principales sources definancement : création, innovation, développement, exportation, reprise-transmission...

Contact:Nathalie CARMONA,Déléguée Innovation.E-mail : [email protected] - Tel: 03 22 53 10 80

Délégation Régionale à la Recherche et à la Technologie(DRRT Picardie)44 rue Alexandre Dumas – 80 000 Amiens

Contact : Marc André FLINIAUX, Délégué RégionalEmail : [email protected] Tel. 03 22 33 84 55 - Portable : 06 77 18 31 58.

Conseil Régional de Picardie 11 Mail Albert 1er – 80 000 Amiens

1.Coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale.

Les chargés de mission du Conseil régional de Picardie sont en charge del’animation et du suivi des programmes de coopération territoriale européenne.Ils sont chargés de :

1) Promouvoir les programmes de coopération européenne ; 2) Favoriser l’émergence et le développement des projets portés par lesacteurs picards et la Région Picardie ; 3) Contribuer au suivi du programme et des projets approuvés.

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• Programme INTERREG IV A France-Wallonie-Vlaanderen• Programme INTERREG IV B des 2 mers • Programme INTERREG IV B Europe du Nord Ouest

Pour ces 3 programmes, contact : Anick Michon, animateur régional.E-mail : [email protected] - Tél. : +33 3 22 97 28 86.

• Programme INTERREG IV A France Manche Angleterre

Pour ce programme, contact : Guillaume LECOQUE, animateur régionalE-mail : [email protected] - Tél : +33 3 22 97 37 40

2. Coopération interrégionale de la région et dispositifs de soutien aux acteurs picards.

Le chargé de mission est chargé:

- d’assurer la conception des projets et la mise en œuvre opérationnelle descoopérations menées avec les régions partenaires de la Picardie (Land deThuringe en Allemagne et Région de Trencin en Slovaquie) ;

- d’assurer la coordination des projets européens réalisés dans le cadre descoopérations avec les Régions partenaires ;

- d’assurer le suivi animation du dispositif de soutien des projets européens.

Pour ce programme, contact : Guillaume LECOQUE, animateur régional. E-mail : [email protected] - Tél : +33 3 22 97 37 40

3. Délégation de la Picardie auprès de l’Union Européenne.

Responsable : Romain NIVELLE E-mail : [email protected] - Tél. : +32 2 234 56 31

Chargée de mission Europe : Elodie RICHARDEmail : [email protected] - Tél. : +32 2 234 56 32.

ANNEXE 3COORDONNÉES DES ENTREPRISES INTERVIEWÉES

DELTACAD : http://www.deltacad.fr

FINAXO : http://www.finaxo.fr

STRACO : Contact : Mr Mohamed-Ali HAMDIProfessor at UTC (France)Laboratory Roberval of Mechanics Acoustics and MaterialsOffice : +33 3 44 30 43 61 or 60 (Secretary).

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