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PREMIER SUR LA NATATION Magazine Numéro 117 | Avril 2010 | 5 Euros www.ffnatation.fr Face à la pression Rencontre Cesar Cielo, confidences d’un champion du monde page 18 > Événement La Nuit de l’Eau en images page 22 > Nat’course Qui pourra battre Alain Bernard ? page 28 > «France» 2010

PREMIER SUR LA NATATIONN°117 > Fédérer pour exceller Et aussi… 04 Brèves 07 Au four & au bassin 08 Le chiffre du mois 08 Agenda 09 A Lire 10 Vie fédérale 12 Actu - Meeting

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Face à lapression

RencontreCesar Cielo, confidences d’unchampion du monde page 18

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ÉvénementLa Nuit de l’Eau en imagespage 22

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Nat’courseQui pourra battre Alain Bernard ?page 28

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« France » 2010

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Page 2: PREMIER SUR LA NATATIONN°117 > Fédérer pour exceller Et aussi… 04 Brèves 07 Au four & au bassin 08 Le chiffre du mois 08 Agenda 09 A Lire 10 Vie fédérale 12 Actu - Meeting

Édito

Natation Magazine n°117 (Avril 2010) • Edité par la FFN, 148 avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél. : 01.40.31.17.70/Fax : 01.40.31.19.90 - www.ffnatation.fr • Numéro decommission paritaire 0909 G 8176 • Dépôt légal à parution • Directeur de la publication Francis Luyce • Rédacteur en chef Adrien Cadot ([email protected]) • Ont collaboréà ce numéro Laure Dansart ([email protected]), Guillaume Deutsch, Irina Kirchberg, Eric Huynh, Marylène Pia • Comité de rédaction Louis-Frédéric Doyez, David Rouger,Christian Donzé et la Direction technique Nationale • Photographies Agence DPPI • Maquette et réalisation Teebird Communication • Impression 3i Services, 156 chausséePierre Curie 59200 Tourcoing - Tél. : 03.20.94.40.62 • Régie publicitaire Horizons Natation, 148 avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél. : 01.40.31.40.35 • Vente au numéro5 euros • Publicités et petites annonces au journal et tarifs sur demande à [email protected]

SommaireN°117

www.ffnatation.fr

Fédérer pour exceller>

Et aussi…04 Brèves07 Au four & au bassin08 Le chiffre du mois08 Agenda09 A Lire10 Vie fédérale12 Actu - Meeting international de Nancy14 Actu - Championnats de France des jeunes de plongeon16 Actu - Sous l’eau, c’est beau22 Événement - La Nuit de l’Eau en images26 Maîtres - Championnats de France d’hiver27 Interview - Les maîtres « un exutoire au stress »32 Interview - Fred Bousquet : « Maintenant il faut confirmer »34 « France 2010 » - L’ombre d’un doute39 Pratique - Comment gérer la pression en compétition ?42 Découverte - Roland Fuentès, écrivain aquatique44 Un peu d’Histoire - La natation à l’école45 Mon club - Orléans Sport Aquatique46 Conseils - Comment préserver sa peau ?48 Ecol’eau - Les bons gestes pour économiser l’eau49 Quizz - Êtes-vous écol’eau ?50 Hors lignes - Chloé Willhelm

RencontreCesar Cielo, un Brésilien au sommet du sprintDouble champion du monde des 50 et 100 m nage libre à Rome, l’été dernier,le Brésilien Cesar Cielo a accepté de répondre aux questions de NatationMagazine en exclusivité. L’occasion de découvrir un athlète hors-normes, unpassionné de natation et jeune homme enjoué et charmeur.

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Magazine

DossierFace à la pressionQui n’a jamais été confronté à la pression ?Le stress en compétition n’a rien de honteuxou de scandaleux. Il s’agit simplement d’unmécanisme d’adaptation qu’il faut apprendreà maîtriser pour performer. Tentativesd’éclaircissement d’un sujet encore taboudans le sport de haut niveau.

Nat’courseQui pourra détrôner Alain Bernard ?Depuis la retraite de Laure Manaudou, AlainBernard est la star de la natation française.Une brillante réussite qui attise l’appétit deses rivaux tricolores. Ils sont en effet unepetite poignée à lorgner sur les lauriers duchampion, prêts à dégainer au moindre fauxpas du « grand requin blanc ».

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36

Fédérer c’est rassembler autour de projets et de valeurs. Exceller c’est(vouloir) atteindre la perfection. Fédérer pour exceller, telle est notreambition. Partager celle-ci c’est donner un sens commun à nos projets

pour qu’ils s’inscrivent dans le cadre de cette vision de l’excellence avec lavolonté de rester une grande nation de la natation.

Fédérer pour exceller c’est donc construire, développer cet incontournablelien pour répondre efficacement aux évolutions de notre sport et de nosinstitutions. C’est rendre toujours plus efficace, plus opérationnel, plusproductif l’ensemble de nos actions, considérant que ces dernières sont desmoments privilégiés d’échanges pour valoriser cette ambition fédératriceet mobilisatrice de nos succès futurs.

Et c’est dans un contexte d’exigences, multi-niveaux et multi-secteurs, quenous devons situer notre démarche. Celle qui nourrit, enrichit et développecet engagement passionné au regard des responsabilités qui nous incombent.

Ainsi, être acteur d’un mouvement fédéral c’est inscrire son action au regardde responsabilités qui toutes concourent à la construction du chemin versl’excellence. Dès lors, celui-ci pose l’identification des responsabilités àassumer pour chaque acteur pour atteindre les objectifs fixés.

C’est pourquoi nous posons trois niveaux de compétences. Celles exclusives,assumées par des acteurs-décideurs ; celles partagées qui s’appuient surune organisation fonctionnelle et opérationnelle favorisant l’émergence deréflexions autour d’orientations connues ; celles déléguées qui visent à rendreautonomes les acteurs dans leurs actions quotidiennes.

En effet, aujourd’hui, dans un contexte pouvant parfois prêter au pessimisme,même si, nous en conviendrons l’excellence ne peut se nourrir de cet état,il est de notre devoir de structurer nos modèles, nos représentations, nosorganisations pour mieux (se) responsabiliser.

Ainsi, fédérer pour exceller c’est également appréhender notre modèlefédéral comme interdépendant et respectueux des relations entre ces niveauxde responsabilités pour optimiser les engagements de chaque acteur.

On pourrait bien entendu avoir une autre vision de l’action responsable.Mais la définir ainsi, c’est garantir cette volonté d’unité permettant derenforcer durablement notre excellence, en créant du lien, du désir, de lamotivation.

C’est pourquoi, une Fédération perçue comme un ensemble est porteuse derepères, de valeurs, d’une culture qui permettent d’ajuster en permanencele curseur sur les plans humain, sportif et institutionnel.

Cette vision est une valeur ajoutée dans un environnement aujourd’hui deplus en plus mondialisé, médiatisé et où le rapport à l’argent est souventtrompeur. Ainsi, une fédération doit rester garante de cette nécessaireunion mobilisatrice d’énergies qui favorise la dynamique humaine, celle quin’a pas d’âges, pas de limites à ses projets et ses ambitions, celle qui fédèrepour exceller.

Christian Donzé,Directeur technique national

Frédérick Bousquet

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Brèves4

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Edifié pour accueillir les épreuvesde natation des Jeux Olympiquesde Pékin en août 2008, le Centrenational de natation, plus connusous le nom de « Water Cube »,rouvrira ses portes en juillet 2010après avoir été remodelé, a annoncéle gestionnaire du centre le 2 février.A l’issue des JO, le « Cube d’eau »avait été quelque peu laissé àl’abandon. Il aura fallu attendrede longs mois pour que la ville dePékin se décide enfin à l’adapterau grand public. Ainsi, la surfacedes zones ouvertes au public chi-nois augmentera de 20 %. Un parcaquatique comprenant des équipe-ments de ski nautique de niveaumondial va également voir le jour. Etsi les anciennes piscines destinées àla compétition n’ont pas été détruites,

Le « Cube d’eau » rouvrira en juillet(P

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Phelps ambassadeur desJO de la jeunesse

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Après un an et demi pause, Natalie Coughlin, triplechampionne olympique, a renoué avec la compétition le

4 mars à l’occasion du Grand Prix d’Austin (Etats-Unis).L’Américaine de 27 ans n’avait plus participé à une épreuvedepuis les Jeux Olympiques de Pékin (août 2008) où elle

avait empoché quatre médailles (or sur 100 m dos, argentavec le relais 4x100 m nage libre et bronze sur 100 m

nage libre et 200m 4 nages).

Coughlin de retour !

Michael Phelps, superstar de la natation mondiale,est devenu en février le premier ambassadeurofficiel des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ).Seize fois médaillé olympique, l’Américain, envisite à Vancouver pour se plonger dans l’ambiancedes Jeux d’hiver, apportera son soutien aux JOJen encourageant la participation des jeunes àtravers le monde. Pour Phelps, « les Jeux Olym-piques de la Jeunesse sont une excellente initiative,non seulement pour les athlètes qui vont y parti-ciper, mais aussi pour ceux que cet événementpoussera à faire du sport et à devenir plus actifs ».Le président du CIO, Jacques Rogge, a pour sa partdéclaré : « Nous sommes enchantés que Michaelsoutienne le lancement des Jeux de la Jeunesse.Les préparatifs de la toute première édition vontbon train et le CIO attend avec impatience d’ac-cueillir les 3 600 athlètes à Singapour cet été ».Les tout premiers Jeux Olympiques de la Jeunessese tiendront à Singapour du 14 au 26 août.

une partie des places temporaires ont été démolies pour élargir lacapacité d’accueil. En revanche, pas de changement de prix. Lebillet d’entrée au Centre national de natation restera toujoursfixé à 30 yuans lors de la réouverture.

> Menaces sur les Jeux du Commonwealth

Stéphanie Rice, l’Australiennechampionne olympique (3 médaillesd’or à Pékin) et plusieurs de sescompatriotes pourraient ne pasparticiper aux Jeux du Commowealthqui auront lieu en octobre, à NewDelhi (Inde). En effet, des dirigeantsdu groupe terroriste Al-Qaïda ontdéclaré « être prêts à commettredes attentats pendant la Coupe duMonde de Hockey sur Gazon, lesmatches de cricket et les Jeux duCommonwealth ». Des déclarationspubliées dans le Sydney MorningHerald et le Press Trust of Indiaque le ministre australien des Affaire étrangères, Steven Smith aconfirmé : « Ces menaces sontprises au sérieux, et la sécuritédevra être assurée pour qu’on nedéplore aucune victime. La partici-pation aux Jeux sera laissée à ladiscrétion de chaque athlète ».

> Adeline Martin accidentéeL’Antiboise Adeline Martin, spécialistedu 400 m 4 nages, 200 m brasse et200 m nage libre, a été victimed’un accident de scooter le 18 marsdernier. Elle souffre de trois fractures(tibia, fémur et péroné) mais devrait,selon son entraîneur Denis Auguin,sortir rapidement de l’hôpital pourêtre transférée dans un centre derééducation à Cagnes-sur-Mer.Grâce à sa bonne condition physique, elle ne devrait pas êtreéloignée des bassins plus de troismois. Toute l’équipe de NatationMagazine lui souhaite un promptrétablissement.

> Fin de saison pour FabreVictime d’un accident de ski le 29 janvier, la saison de MargauxFabre « semble fortement compro-mise », selon son entraîneur Richard Martinez. Dans sa chute,la nageuse de Canet 66, âgée de 17 ans, s’est fracturée la claviculeet deux côtes avec un pneumothorax.Elle a été opérée à Perpignandébut février. « Il faut essayer depositiver. On espère que cela luipermettra aussi de faire le point etqu’elle en profitera pour effectuerune remise à niveau sur le planscolaire, histoire d’aborder sereinement la saison prochaine »,explique son coach à Font-Romeu.La championne d’Europe junior du200 m nage libre ne défendra doncpas ses chances lors des « France »à Saint-Raphaël, qualificatifs pourles championnats d’Europe à Budapest.

> Water-polo : coupe de France des régions

La prochaine coupe de France desrégions de water-polo, pour les 13ans et moins, se tiendra à Cambraidu jeudi 8 au mercredi 14 juillet 2010.

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

7Brèves6

> Foster : encore un come-back ?

A 40 ans, le Britannique Mark Foster pourrait plonger une nouvelle fois pour les Jeux duCommonwealth qui auront lieu enInde au mois d’octobre. « Pourquoipas ? Je n’ai jamais nagé en Inde,ce serait amusant », a déclaré lespécialiste des compétitions enpetit bassin. Champion du monde1999 à Hong-Kong sur 50 m papillon et 50 m nage libre, puis en2004 sur 50 m nage libre à Indianapolis, Foster a pris sa retraite en 2006 à l’issue deschampionnats d’Europe à Budapest.Un premier retour avant les JO de2008 lui avait ouvert les portes del’équipe britannique dont il était leporte drapeau lors de la cérémonied’ouverture.

> Eau libre : les filles en trombe

Deux records nationaux fémininsdu 5 km indoor (14 et 15 ans) sonttombés le 21 février au cours de lajournée interrégionale Sud à Antibes (Alpes-Maritimes). LaMarseillaise Camille Amardeilh abattu le record de France du 5 km(15 ans) en 1h01’08’’16 tandis quedans le même temps Tiffany Pou(CN Antibes) s’offrait la référence14 ans en 1h02’55’’96.

> Meeting de Paris

Après deux éditions concluantes, leNeptune Club de France organisela troisième édition du « Meetingde Natation de la Ville de Paris »les samedi 5 et dimanche 6 juinprochain à la piscine George Vallerey(Paris). Ouvert à tous les nageurslicenciés dans une fédération européenne reconnue par la LEN,la compétition labellisée par laFFN se disputera en bassin olympique. Plus d’infos :[email protected].

> Le saviez-vous ?

La journée mondiale de l’eau a étécréée en 1992, par l’ONU. Tous les22 mars, elle est célébrée sur unthème différent. Si l’année 2009était consacrée aux eaux transfrontalières, 2010 s’ouvre surl’ère d’une eau propre pour unmonde sain. L’occasion de fairepasser des messages sur la qualitéde l’eau et son importance pour lesécosystèmes et le bien-être del’humanité, en encourageant lesgouvernements aussi bien que lesindividus à s’engager. Ainsi, depuistrois ans maintenant, la FFN etl’Unicef s’associent pour organiserla « Nuit de l’eau » et contribuer àcet événement citoyen.

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

> Synchros japonaises pas verniesLe Pays du soleil levant a interdit àleurs nageuses synchro de se vernirles ongles de manière trop voyanteou de se teindre les cheveux. Unenouvelle règle qui prévoit égalementd’interdire les piercings, laconsommation d’alcool ou encorede se rendre dans la chambre desautres athlètes dans l’enceinte descamps d’entraînements. La raison ?Eviter que les athlètes japonais neressemblent plus à des stars qu’àdes sportifs. Désormais, ceux quine respecteront pas ces règles debienséance s’exposeront à un bannissement à vie des compétitionssportives… c’est ce qui s’appelleêtre mené à la baguette !

> 2 200 euros la demi-heure de piscine !

Il arrive fréquemment que les nageurs utilisent le code de leurcarte bleue pour leur casier électronique de piscine. Pas étonnantdonc que Philippe, un Liégeois,fasse de même en allant nager àsa pause déjeuner, à 13h30. Unepetite demi-heure de natation plustard, il reprend ses affaires et retourne travailler. Le soir, en regardant ses comptes, surprise !2 200 euros ont été retirés de soncompte, à 13h32, 13h33, 13h34 et13h36… Le voleur, ayant sansdoute repéré le code, a profité del’absence de sa victime pour ouvrirle casier, volé les cartes bancaires,refermé le vestiaire, avant de seprécipiter au premier distributeurde billets. Un conseil : mieux vaututiliser la date de naissance de sagrand-mère !

> A l’Est, du nouveauLes trois premières pierres dufutur Centre d’entraînement à lanatation sportive de haut niveauont été posées le 26 février dernierà Mulhouse. Une construction quiprévoit un bassin en plein air et desinstallations couvertes que LionelHorter qualifie d’ « unique enFrance ». « C’est un nouveau challenge, une nouvelle vie pour le MON, pour Mulhouse mais aussipour la natation et tout le sportfrançais qui commence », a expliquéle président du MON, Laurent Horter.Un projet qui aura pour vocation de« détecter et former l’élite de la natation française dès 2011 ».

> InsoliteSelon un sondage conduit par la société Hurun, le voyage, la natationet le golf sont les trois loisirs favorisdes Chinois aisés. Deux ans aprèsles Jeux Olympiques de Pékin, leshuit médailles d’or de MichaelPhelps, très populaire dans l’Empiredu Milieu, ont donc fait des émules.

L’Australien Ian Thorpe, quintuple champion olympique de natation, a subiles conséquences de la crise économique mondiale, mais il espère parvenirà maintenir ses affaires à flot. Âgé de 27 ans, Thorpe, qui a pris sa retraitesportive en 2006, a expliqué avoir connu des problèmes de trésorerie aprèsavoir mis un terme à plusieurs contrats publicitaires lucratifs pour pouvoir seconcentrer sur ses études. « Durant ma carrière sportive, l’une de mes forces aété ma capacité à rebondir après un coup dur », a déclaré Thorpe début février, soulignantque sa banque l’avait aidé à restructurer ses affaires. Pour faire face, l’Australien, qui suitdes études de linguistique et de psychologie, a décidé de consacrer moins de temps à sesétudes pour pouvoir suivre davantage ses affaires et les œuvres de charité auxquelles ils’intéresse.

Thorpe au bord de la faillite ?

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Poêlée de calamars à la tomateQuantité : 4 personnesDifficulté : facileTemps de préparation : 5 minutesTemps de cuisson : 60 minutes

Ingrédients• Lamelles de calamars• Une boîte de tomates pelées épépinées• 3 oignons• 4 à 5 brins de persil frais• 1 brin de thym• 3 feuilles de lauriers• Sel fin• Poivre du moulin• 1 cuillère à soupe d’huile d’olive

RecetteEmincer l’oignon finement. Enfermer les aromates dans une gaze que vous refermez avec du filde cuisine (ne pas couper le fil trop près de la gaze et laisser un grand fil dépasser. Cela permettrade retirer plus facilement après cuisson). Mettre l’huile à chauffer dans une sauteuse. Faire suerles oignons, puis ajouter le reste des ingrédients. Porter à ébullition, puis baisser et couvrir au¾. Laisser mijoter pendant environ 1 heure en remuant régulièrement.

Conseil : cette sauce se conserve parfaitement au congélateur, n’hésitez pas à la préparer enplus grande quantité, vous en ressortirez un petit pot quand vous en aurez besoin.

Quand la sauce est chaude, y ajouter les lamelles de calamars et couvrir. Laisser ensuite cuireà feu doux pendant environ 10 minutes.

La recette du mois

Source : « Menus et recettes pour le sportif », Marie-Pierre Oliviéri (diététicienne du sport) et Stéphane Cascua (médecin dusport), Editions Amphora Sports, 190 pages, 18,50 €.

Au four & au bassin

Combinaisons : les temps sont durs en EspagneRafael Munoz, qui s’entraîne depuis plusieurssaisons au Cercle des Nageurs de Marseille, aaffirmé début janvier dans la presse espagnolequ’il ne redoutait pas le retrait des combinaisons.Munoz s’est même montré satisfait de sa préparationhivernale en grand bassin. Néanmoins, c’est bienavec quelques kilos en trop qu’il s’est présenté, finfévrier, aux championnats d’Espagne des Régionssur 50 m papillon. Recordman du monde de laspécialité sous le règne des combinaisons miracles(22’’43), le Marseillais d’adoption s’est adjugé lacourse en 24’’85, à plus de deux secondes de sameilleure performance. « Les résultats assez faibless’expliquent par le fait que l’on se trouve toujoursen période de préparation et beaucoup ne sontpas encore au point. Et jusqu’aux championnatsd’avril, il sera trop tôt pour tirer des conclusions »,a expliqué Toni Codina, directeur technique de la

Fédération catalane de natation. « On a trompéles nageurs, ce sont eux les victimes. Ce sport, cen’est pas comme l’athlétisme. La moyenne del’élite se compose de gens assez jeunes, souventpeu mûrs, qui vivent des sensations. Il s’agitmaintenant de leur apprendre à vivre avec dessensations bien différentes. »

Le 1er mai, l’agglomération du Grand Dijonouvrira sa nouvelle piscine olympique. Avec1 650 m² de surface d’eau, trois bassins(dont un de 50 mètres) et une fosse à plongéede 20 mètres de profondeur, c’est un centrenautique d’excellence qui voit le jour. Dotéégalement de 1 500 places spectateurs, lebassin olympique fait figure de mastodonte.« Dès l’ouverture, nous comptons organiserle plus vite possible un championnat deFrance », a déclaré Daniel Planche, présidentdu Comité régional. « Une très belle compéti-tion sur 8 jours. Et pourquoi pas une compéti-tion européenne, seuls 2 ou 3 stades en Francerépondent au cahier des charges de la LigueEuropéenne : capacité d’accueil du public,bassin d’échauffement et de récupération. »

Le nouveau film du maître del’animation Ben Stassen,« Les aventures de Samy »,sortira sur nos écrans le 11août. Les premières imagesde ce film en 3D, réalisé parl’un des papes de l’animationsont impressionnantes.Littéralement plongé dansl’univers de Samy, une petitetortue des mers, le spectateuraura l’occasion de découvrir

tous les océans de la planète. Car l’histoire de Samy dure50 ans : la durée du périple des tortues qui parcourent lemonde avant de retrouver la plage qui les a vues naître.Une histoire riche en suspense (Samy trouve et perdl’amour de sa vie), en rires (les tortues ne manquent pasd’humour) et en action (Samy et Ray, son meilleurs ami,vont devoir faire face à tous les dangers)… mais aussiune dimension écologique, puisque le film, initialementtitré « Around the world in 50 years » fait de Ray etSamy les observateurs privilégiés de la façon dontl’homme affecte la planète. On sait déjà qu’Olivia Ruizet Ely Semoun ont accepté de prêter leur voix. Une superstar française est pressentie pour la voix de Samy, maispour l’heure, chut… c’est un secret !

Equipement : Dijon a vu grand

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Cinéma : «Le voyage extraordinaire

de Samy»

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> Le Chiffre du mois

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

9Brèves8

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

À lire

L’année 2010 est lancée, il est désormais temps de mettre enœuvre vos bonnes résolutions. Ça tombe plutôt bien puisque lesEditions Amphora Sports proposent depuis juin 2009 « Le grandlivre des exercices de musculation ». Vaste programme pour ceuxdont le sport rime avec footing du dimanche matin ou piscine avecles enfants le mercredi après-midi. Vous trouverez néanmoinsdans cet ouvrage matière à suer et surtout de nombreux exercicesdestinés à remodeler votre corps. Avec clarté et précision, ThierryBredel détermine les positions adéquates, détaille les différentesétapes du mouvement, vous livre des conseils techniques et sou-ligne les erreurs à ne pas commettre. Vos résolutions 2010 n’ontqu’à bien se tenir !

LA LEÇON DE NATATION ET AUTRES NOUVELLESGraham SwiftEditions Gallimard18 €

Si vous ne connaissez pas encore Graham Swift, c’est le moment d’aborder son œuvre. Héritier à la fois deDickens et de Faulkner, cet auteur britannique donne dans ses romans une vision assez sombre de l’histoire etdes hommes. A l’image donc de « La leçon de natation et autres nouvelles » qui s’intéresse aux mouvementssouterrains qui agitent les familles et les couples. Les amateurs de littérature devraient également être emballéspar le style limpide et nerveux de Swift, mélange de cruauté perverse et de suspense haletant.

LE TIBÉTAINJean-Léo GrosÉditions JC Lattès384 pages, 6,50 €

Pékin, été 2008 : la Chine accueille avec fierté les JO d’été. Mais, avant la cérémonie d’ouverture, la sélectionchinoise est accusée de dopage. Machination politique, guerre économique ? L’empire du Milieu perd la face.Il ne lui reste qu’un recours : Mykio le Tibétain, jeune nageur surdoué, véritable homme poisson. Il refuse néanmoinsde défendre les couleurs de la Chine. Mais a-t-il vraiment le choix ? Avec « Le Tibétain » Jean-Léo Gros signeun roman haletant, qui plonge le lecteur dans les eaux froides des lacs tibétains, au cœur du pouvoir chinois,mais aussi dans la bouillonnante arène olympique.

BÉBÉ ET SON PREMIER SPORT, LA NATATIONJacques Bensimon-LepineEditeur Sodisports333 pages, 27 €

Le mois dernier nous vous avions présenté l’ouvrage de Claudie Pansu « Bébés Nageurs », véritable référenced’une activité en pleine expansion. Preuve supplémentaire de cet essor avec ce livre de Jacques Bensimon-Lepine :« Bébé et son premier sport, la natation ». Une nouvelle occasion pour les parents en quête d’informations dedécouvrir la genèse de l’activité, son organisation ainsi que sa démarche pédagogique. On y apprend notammentque la natation, mais est-il encore besoin de le rappeler, est un excellent moyen pour les nourrissons et lesenfants d’appréhender leur corps.

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Et aussi...

Coup de Coeur

Une info, une annonce,des questions ou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

AGENDA

> Le CIO ne cherche pas le NobelJacques Rogge, le président du CIO,a jugé incongrue la proposition debriguer le Prix Nobel de la paix. « On ne demande pas une récom-pense, même si on ne la refusepas non plus. Faire une campagnediplomatique ou une campagne delobbying ne correspond pas à l’espritde cette institution. Si quelquechose de ce genre arrive, très bien.Mais nous n’allons pas agir dansce sens », a répondu Jacques Rogge.Pas de lobbying, mais quoiqu’il ensoit, Willi Lemke, conseiller spécialdes Nations Unies pour le sport, a déclaré que le CIO serait un candidatsérieux pour le Prix Nobel. Le CIOprononce à chaque ouverture desJeux Olympiques, une Trêve Olym-pique, demandant la cessation deshostilités à travers le monde durant la durée des Jeux.

> Jeux Nationaux du Sport d’Entreprise

Après Clermont-Ferrand en 2004,Montpellier en 2006 et La Rochelleen 2008, la Fédération Françaisedu Sport d’Entreprise organise laquatrième édition des Jeux Nationaux du Sport d’Entreprise,du 12 au 16 mai 2010, à Ajaccio.Une compétition multisports quirassemble plus de 2 000 athlètesissus de 30 disciplines dont la natation. L’accueil des participantsest prévu dans un « village olym-pique » et l’organisation des compétitions répartie dans chacunedes communes de l’agglomération. Plus d’informations sur le site dela FFSE : www.ffse.fr.

> Magnini en formeLes 13 et 14 mars, à Berlin, FilippoMagnini a prouvé que le changementde réglementation liée aux combinai-sons lui serait peut-être favorable.L'Italien, ancien double championdu monde du 100 m (2005, 2007), asigné un convaincant 49’’32 dans unehiérarchie pour l'instant dominéepar le Brésilien Cesar Cielo, cham-pion du monde en titre (49"13).

> ErratumDans le dernier numéro de NatationMagazine, nous avons oublié dementionner le nom de la nageusesynchro illustrant l’article de la rubrique « Vie fédérale » page 10intitulé : « La synchro s’embellit ».Il s’agit de Judith Martin, du clubdes Nymphéas de la Malmaison,qui est également double championne de France N1 en duo.Toutes nos excuses.

Soit le temps à réaliser en séries du 100 m nagelibre des championnats de France de Saint-Raphaëlpour les sprinters qui ambitionnent de se qualifieraux Euros à Budapest, cet été. Une première étapeà franchir avant les demi-finales où les nageurstricolores devront cette fois s’acquitter d’un chronode 49’’10. En finale, comme l’a annoncé le directeurtechnique national Christian Donzé en octobre

2009 (cf. page 34), les candidats à l’aventure hongroisedevront impérativement se glisser dans le quatuor detête ! A l’heure où nous bouclons ce magazine, le mercredi24 mars, seuls quatre tricolores ont réussi à descendresous les 49’’64 demandés en séries des « France » 2010 :Fabien Gilot (49’’38), Frédérick Bousquet (49’’44), YannickAgnel (49’’55) et le champion olympique de l’épreuve reineAlain Bernard (49’’58). Sur la scène mondiale, EamonSullivan s’est montré le plus rapide en signant 48’’52 enfinale du 100 m des championnats d’Australie le 20 mars.Pour l’heure, il est le seul à être descendu sous les 49secondes. Autant dire que les prochains championnats deFrance de Saint-Raphaël s’annoncent corsés pour lescostauds de l’équipe de France !

Le grand livre des exercices de musculationThierry Bredel (en collaboration avec Didier Reiss et PascalPrévost)Éditions Amphora Sports (www.ed-amphora.fr)250 pages, 24,90 €

9-11 avrilNat’ course : ChampionnatsN2, Nîmes (Gard)

11-18 avrilNat’ course : Championnatsde France élite (50 mètres),Saint-Raphaël (Var)

20 avrilWater-polo : Sixième matchdes éliminatoires de la WorldLeague messieurs 2010(zone Europe), Montpellier

22-25 avrilNat’ course : Championnatsde France des jeunes (14-20 ans), Rennes (Ille-et-Vilaine)

28 avril-2 maiNat’ synchro : Championnatsopen du Canada, Charlottetown (Canada)

29 avril-2 maiPlongeon : Meeting international Lambertz

(A, B et juniors), Aix-la-Chapelle (Allemagne)

1er maiEau libre : Championnatsde France du 5 km indoor,Troyes (Aube)

1er – 2 maiNat’ course : Tournoi Multinations juniors, Novara (Italie)

2 maiEau libre : Cinquième étapede la coupe de France 2010,Sinnamary (Guyane)

2-5 maiNat’ synchro : Championnatsdu Japon open, Tokyo (Japon)

6-9 maiNat’ synchro : Championnatsde France toutes catégoriesnational, Sète (Hérault)

7-9 maiNat’ course : Championnatsde France individuels FFSU,Dijon (Côte-d’Or)

14-15 maiNat’ course : Coupe des régions minimes et cadetsJean-Pommat, Saint-Malo(Ille-et-Vilaine)

13-16 maiNat’ synchro : Championnatsopen juniors de Grèce,Athènes (Grèce)

20-23 maiNat’ synchro : Championnatsde France toutes catégoriesÉlite, Lyon (Rhône)

25-28 maiPlongeon : Championnat deGrande-Bretagne jeunesopen, lieu à déterminer

28-10 maiNat’ course : Championnatsinterrégionaux, lieux à désigner

49”64

NAT MAG N117:Mise en page 1 23/03/10 14:59 Page 9

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Vie fédérale10

Un p’tit coup de pouce ?

Bien souvent, la construction d’unéquipement aquatique débutepar le rêve d’une population. Les

sociologues parlent alors de « de-mande sociale » ; les économistesévoquent, eux, « un besoin réel ». Ilfaut surtout y déceler l’envie d’unecollectivité, le désir de création d’unnouvel espace de vie et de rencontre.Mais ce rêve, vous vous en doutez, n’arien d’aisé. Il ne peut se concrétisersans l’intervention de techniciensexpérimentés, rôdés à l’édificationd’une piscine. Bien sûr, on peut toujoursse débrouiller avec une pelle, despioches et de l’huile de coude, mais iln’est pas certain que le produit finicorresponde aux attentes initiales.Voilà pourquoi il est recommandé defaire appel à des professionnels !

Les responsables de l’aménagementdu territoire vont d’abord commencerpar étudier l’implantation de l’équipe-ment au sein du territoire et de lapopulation. Les architectes entrentensuite en action en imaginant unestructure adaptée aux exigencesd’utilisation et aux contraintes envi-ronnementales. Puis, les financeurs,acteurs et utilisateurs finalisent leprojet et bouclent le budget. Laconstruction est ensuite engagée,mais il faudra patienter plusieursmois avant de voir l’eau investir lesbassins. La construction d’une piscine,vous le constatez, mobilise et engagela responsabilité de nombreux acteurssociaux, politiques et économiques, dontla Fédération Française de Natation.En effet, depuis six ans maintenant, lafédération, avec l’aide de ses parte-naires techniques (cf. encadré) et lamobilisation de son service équipement(cf. encadré), édite « Les piscines : aideà la conception des maîtres d’ou-vrage ». Une publication dont le succèsne se dément pas puisque tous lesdeux ans ce sont près de 2 000 exem-plaires qui trouvent preneur. Un guide

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Tous les deux ans,2 000 exemplairesde l’ouvrage « Lespiscines : aide à la

conception des maîtres d’ouvrage »

sont écoulés.

”(P

h. F

FN)

Département ÉquipementBernard Boullé, Joachim Arphand, Hélène MargueritteTél. : 01 40 31 40 39E-mail : [email protected]

Les partenaires

techniques de la FFN

Myrthapoolswww.myrthapools.com

Baudin Chateauneufwww.baudinchateauneuf.com

BIO-UV SAwww.bio-uv.com

Bouygues Bâtiment Ile-de-Francewww.Bouygues-batment-ile-de-France.com

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EDFwww.collectivite.edf.fr

Futura Playwww.futuraplay.com

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Hsb France SASwww.hsb-france.fr

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Saunier et Associéswww.saunier-associes.com

Zeller France SASwww.zeller-france.fr

technique certes, mais surtout unevéritable mine d’informations et derenseignements destinée aux décideurs.Ouvrage pratique et pragmatique, labrochure présente les normes deconstruction, indique les principalesinnovations techniques et livre desclés essentielles sur les nouveauxprocédés en vogue. Bref, « Les pis-cines : aide à la conception des maîtresd’ouvrage » se veut à la fois un outild’aide à la décision et à la construction.Car construire une piscine n’a riend’un acte anodin. Il y a bien sûr lespelles, les pioches et l’huile de coude,mais à y regarder de plus près, cesoutils ne règlent que partiellement lesproblèmes que pose la constructiond’un équipement aquatique •

Adrien Cadot

NAT MAG N117:Mise en page 1 23/03/10 14:59 Page 11

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Actu12

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117 Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

13Meeting international

de Nancy 12-14 mars

A la piscine Alfred Nakache deNancy, l’espace de trois jours, lastar, ce fut lui. Hugues Duboscq

a attiré tous les regards. C’est que leHavrais est un oiseau rare. « Je faismoins de meetings, je n’ai plus vingtans ! », explique le brasseur avant son100 m brasse. « Faire moins de sorties,ça crée l’envie. Je retrouve le grandbassin depuis les Euros d’Istanbul enpetit bassin et c’est mon terrain dejeu préféré. Ce week-end est un bontest avant les championnats de Franceet bien sûr les championnats d’Eu-rope (*). » Une ambition que confirmesa domination sur ses trois coursesnancéiennes. 1’01’’21 sur 100 m, 28’’13sur 50 m (meilleure performancemondiale de l’année), puis 2’13’’05 sur200 m brasse, des chronos qui le font

terminer tout sourire.Après s’être extirpéde ses fans qui seprécipitent à chacunde ses passages, il tireun bilan plutôt réjouis-sant de sa compétitionet envisage l’avenirsereinement, commeà son habitude. « Mestemps sont bons, monniveau de forme estbon, je commencebien l’année ! Mainte-nant, j’ai hâte de pou-voir me mesurer àGiacomo Perez Dortona. » ChristosPaparrodopoulos, de son côté, nesemble pas surpris des performancesde son poulain. « Hugues est en

forme », confie sonentraîneur. « Ce queje souhaitais, c’étaitqu’il marque les es-prits. Je crois qu’il arempli sa mission ».Tout aussi spectacu-laire, fut la prestationdu Niçois YannickAgnel. Si peu dans lepublic connaissent lenom du double cham-pion d’Europe junior,celui-ci, du haut deses 2,01 mètres nepasse pas inaperçu.

Après avoir pris la tête des classe-ments européens sur le 400 m(3’52’’68) et claqué un 200 m nagelibre en 1’46’’83 qui le place devant

l’Allemand Paul Biedermann (1’47’’56),le jeune homme de 18 ans ne prendpourtant pas la grosse tête. « Je faismon petit bonhomme de chemin. Jesavais que j’étais attendu par lesautres nageurs, mais je n’ai pas depression », confie, humble et posé, legrand blond. « Ce meeting, c’estplutôt l’occasion de mettre la pressionaux autres ! Je ne suis pas là pourfaire des réglages. Je suis à fond, etje m’amuse ! » Alors « pour voir », ils’aligne aux séries du 100 m nagelibre devant des spectateurs cette foisbien acquis à sa cause. S’il déclareraforfait pour la finale, il termine en49’’55 (soit le 2e temps de la saison)sous l’œil ébahi de son coach, FabricePellerin. « Nous étions là pourgagner, profiter un maximum de cesoccasions trop rares de se frotter àla concurrence. C’est comme celaqu’on arrive à faire de très bonneschoses, comme Yannick vient de ledémontrer ».Des bonnes choses, il y en a aussi ducôté des filles. Si Alexianne Castelest venue « pour faire des réglageset voir comment on nage fatiguée »,Aurore Mongel, Camille Muffat,Diane Bui Duyet et Ophélie Cyrielle-Etienne sont bien présentes. « Meconfronter aux autres fillescomme la Néerlandaise IngeDekker, Etienne ou Mongel et degagner était essentiel », ex-plique Camille Muffat, victo-rieuse du 200 m en 1’58’’96.« Moins de 1’59’’ c’est vraimenttrès bien, même si je pensaisfaire mieux. Cette saison je suisvraiment régulière. » Mêmeconstat chez Diane Bui Duyet.« Je suis régulière à l’entraîne-ment et en compétition, ce quime laisse de bons espoirspour les épreuves qualifica-tives de Saint-Raphaël et lesEuros à Budapest. Mais monobjectif final, ce sont leschampionnats du monde à Dubaï. Ducoup, je suis partie pour me donner àfond », assure la vice-championned’Europe 2009, heureuse après untemps de 1’01’’44 sur 100 papillon et27’’41 sur 50 m papillon.A quatre semaines des championnatsde France qualificatifs pour les cham-pionnats d’Europe, les nageurs trico-lores ont donc profité du meetinginternational à Nancy pour s’échelonneret ajuster leur travail. FrédérickBousquet, qui attend avec impatiencede rencontrer Cielo, a enfin franchi labarre des 22 secondes sur 50 m,objectif qu’il s’était fixé sans y parvenirau meeting de Montpellier. « J’ai unesemaine de retard sur mes objectifs.Mais je suis content de ma progression,

je suis sur de bonnesbases. Même si j’au-rais aimé me mesurerà Alain (Bernard) ouAmaury (Leveaux), ily a un bon niveau, çapousse à y aller. »Enfin, sur la coursela plus attendue duweek-end et devantun publ ic chaudbouillant, le Marseillais s’est adjugéle 100 m en 50’’30. Moins bien que latranche des 48’’9 – 49’’5 escomptépar son entraîneur, Maxime Cornillier.« Mais c’est tout de même satisfaisant,

étant donné qu’il aune douleur dans ledos qui le gêne depuisquelques jours. Seschronos sont bons, etplus important, sessensations sont là. »C’est sûr, si Nancyn’est qu’un avant-goût, il devrait y avoirde l’ambiance aux

« France » de Saint-Raphaël •

A Nancy, Laure Dansart

(*) Les championnats d’Europe se tiendront àBudapest du 4 au 15 août 2010.

Comme souvent, le triple médaillé olympique debronze, HuguesDuboscq était attendu par unefoule d’admirateurset de fans. Cela nel’a pas empêché deprendre un maximum de repères dans l’optique des prochains championnats de France à Saint-Raphaël.

Dernier test avant

Saint-RaphaëlMes temps sont bons,mon niveau de formeest bon, je commence

bien l’année ! Maintenant, j’ai hâte

de pouvoir me mesurer à Giacomo

Perez Dortona. (Hugues Duboscq)

J’ai une semaine de retard sur mes

objectifs. Mais je suiscontent de ma

progression, je suissur de bonnes bases.(Frédérick Bousquet)

(Ph.

DP

PI/

Stép

hane

Kem

pina

ire)

NAT MAG N117:Mise en page 1 23/03/10 15:00 Page 13

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Actu14

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117 Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

15

Les 27 et 28 février, Angers a accueilli les championnats de Francedes jeunes de plongeon. L’occasion de faire le point sur les espoirsnaissants d’une discipline en plein renouveau. Première observation :

après une longue période d’arrêt due à une blessure au genou, FannyBouvet a signé son retour par deux succès individuels. La Rennaises’impose aux 1 m et 3 m en cadettes avec un score de 404 points qui luiouvre les portes du tournoi de qualification pour les Jeux Olympiques dela Jeunesse à Guadalajara (Mexique). Son duo avec Orianne Deneuvilleconstitue également une bonne nouvelle. La paire, nouvellementconstituée, manque encore d’expérience et de vécu mais elle laissed’ores et déjà entrevoir, aux dires des juges, « de belles possibilitéspour les prochaines échéances internationales ».Les Bretonnes s’appuient, en effet, sur la réglementation mondiale quiimpose trois groupes de plongeons dans l’épreuve junior. Si cette collabo-ration permet à Orianne, récemment arrivée de l’accro, de se familiariseravec les sensations et les appréhensions propres à la discipline, lesplongeuses préparent néanmoins leur avenir et réalisent déjà quatregroupes de plongeons sur les cinq imposés dans leur future catégoriesénior. La nouvelle recrue est ainsi tirée vers le haut par les qualités etl’expérience de sa collègue, et leur entraîneur Frédéric Pierre d’ajouter :« Ce travail de synchro est plus diversifié, il offre une bouffée d’oxygèneà Fanny ».Chez les plus jeunes, Gwendal Bisch est sans conteste la figure montantede la nouvelle génération. Vainqueur chez les benjamins aux deux hauteurs(1 et 3 mètres), il se surclasse à deux reprises avec succès en minime etcadet au 3 mètres. Preuve de sa précocité, Gwendal termine la compétitionavec les cadets, des concurrents de quatre ans ses aînés. C’est d’ailleurs

dans cette catégorie que son challenger, Pierre Cottignies, surclassé lui aussi,arrive à lui arracher la victoire au 1 mètre avec une série remarquablede plongeons. Chez les filles, la prometteuse poussine Caroline Lecœurréalise, elle aussi, une belle performance. A seulement 11 ans la plon-geuse récolte ainsi quatre titres nationaux. A noter également, le couragerécompensé d’Anaïs Jayet. Blessée en touchant la planche lors de l’épreuve,la jeune fille est remontée sur le tremplin pour décrocher l’argent au 3mètres. De bonnes nouvelles qui devront néanmoins être confirmées lors desépreuves du mois de juin. C’est seulement à cette période de l’année quel’on pourra établir le compte précis des forces vives du plongeon français.En effet, pour les championnats d’hiver, les clubs engagent tradition-nellement leurs plongeurs les plus aguerris. Le peu de participantschez les poussins, seulement 10 plongeurs engagés, ne constitue doncqu’une demie surprise. D’autant, et il faut le rappeler, que le plongeonest une discipline très individualisée ou les multiples répétitions etl’entraînement en petits groupes de trois ou quatre enfants sont lesconditions de la bonne évolution des plongeurs. D’autre part, le manquecruel de structures adaptées ne facilite pas le développement de l’écolefrançaise de plongeon et donc l’éclosion de jeunes talents. Les entraî-neurs et spectateurs présents s’accordaient cependant à souligner lehaut niveau de l’évènement angevin. Dans les gradins, David Lemasson,multiple champion de France et ancien international, ajoutait dans unsourire : « On sent que la relève est là ». Croisons les doigts pour quecette prédiction se vérifie lors des tournois printaniers, à commencer parcelui des Six Nations (Bourg-en-Bresse, 20-21 mars) •

A Angers, Irina Kirchberg

Place aux jeunes >>> Fiche pratique

Les figures du plongeonLes épreuves de plongeon échappent biensouvent au grand public. Difficile, dans cesconditions, de percevoir les différences entreles tremplins, les figures, les plongeons etles notes. Tentative de décryptage des us etcoutumes d’une discipline rigoureusementcodifiée.

Les tremplinsAux Jeux Olympiques, la compétition s’organiseautour des tremplins 3 et 10 mètres. Enrevanche, lors des championnats du monde,le 1 mètre entre en lice. Le haut vol s’effectued’une plate-forme en dur située à 10 mètresde hauteur. Comme pour le 1 et 3 mètres, ilse pratique également en synchronisé.L’important, dans ce cas là, est d’observer uneparfaite synchronisation.

Les plongeonsIl existe six catégories de plongeons. D’abord,les plongeons avant, lorsque l’athlète tournevers l’avant, et les sauts arrière, qui impliquentune rotation vers l’arrière. Ensuite, les plon-geons renversés, départ avant puis rotationarrière, et les sauts retournés, départ arrièrepuis rotation vers l’avant. Il y a également lesplongeons tire-bouchon, lorsque le sportifexécute une vrille corps tendu dans un desquatre groupes précédemment cités. Enfin, ily a le plongeon en équilibre, valable uniquementen haut vol (tremplin 10 mètres), qui peut seréaliser vers l’avant et l’arrière.

Les positionsAu nombre de quatre : tendue, le corps droitavec les bras alignés ou au-dessus de la tête,la position carpé, les jambes tendues, le corpsfermé sur les jambes et les bras sur le côté ousous les jambes. En position groupée, le corpsest ramassé, les mains sur les tibias et lesgenoux dans les épaules. Enfin, une positionest dite libre lorsqu’un plongeon ne peut pasêtre clairement placé dans l’une des troiscatégories précédentes.

La notationLes plongeons sont évalués par sept juges (ensolo) ou neuf (en synchronisé). Ils sont attentifsà quatre points particuliers : la position dedépart et l’envol, qui doit être propre et éner-gique, la réalisation du plongeon, fluide etéquilibrée, l’ouverture, c’est-à-dire lorsquel’athlète passe de la position plongeon à laposition d’entrée dans l’eau, et enfin, l’entréedans l’eau, impérativement verticale et sanséclaboussures.

Après une longue période d’arrêtdue à une blessure au genou,Fanny Bouvet a signé son retourpar deux succès individuels.

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Championnats de France des jeunes de plongeon

Angers, 27-28 février

NAT MAG N117:Mise en page 1 23/03/10 15:01 Page 15

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Actu16

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Sous l’eau, c’est beauIl y a encore quelques années, prendredes photos sous l’eau exigeait une arméede plongeurs, sans parler du labo ultramoderne nécessaire pour développer des clichés hasardeux. Désormais, lesappareils photos conçus pour aller sousl’eau tiennent dans votre poche demaillot de bain. Autre avantage pour leconsommateur : toutes les marques s’ymettent (de Panasonic à Canon en passant par Nikon ou Olympus). Unevraie révolution pour ceux qui ont toujours rêvé de pouvoir rapporter desimages de leur descente de rapide, deleur plus beau plongeon, ou tout simplement de leurs enfants à la piscine.Mais si ces appareils sont de plus en plusperformants, il convient néanmoins derespecter certaines règles.

1 Au plus près de l’actionLe maître mot sous l’eau : se rappro-cher, sinon les particules en suspen-sion seront plus visibles que le sujetde votre photo. La lumière du flashtraversera moins d’eau, les couleursnaturelles seront ainsi mieux respectées.

2 Respecter les couleurs naturelles

Plus on s’enfonce dans l’eau, plus lescouleurs chaudes disparaissent. Lasolution ? Utiliser un flash pour re-trouver les couleurs naturelles et serapprocher pour éviter l’absorption dela lumière émise. De plus, comme laluminosité diminue plus rapidementque la profondeur il faut prévoir unéclairage artificiel… ou un bon flash !

3 Un téléobjectif sous l’eau ?Le téléobjectif accentue les effets devoile. En effet, plus la distance entrel’objectif et le sujet augmente, plus lesrayons lumineux seront « abîmés ».En revanche, en se postant à quelquescentimètres du sujet et avec un boncoup de flash, les couleurs sontresplendissantes !

4 Privilégier un grand angleA cause de l’effet de grossissement del’eau, un grand angle à l’air libre setransformera en focale normale unefois immergé (un 28 mm terrestre

sous-marines ne vous satisfont pasau tirage, il est possible d’en corrigercertains points. Photoshop reste l’alliéfidèle de tout photographe. Il est ainsiaisé de corriger la dominance bleuede vos photos (en réglant la dominancedes couleurs), le flou (en augmentantl’accentuation du grain), la pâleur descouleurs (en jouant avec la saturation)…

Laure Dansart

TémoignagePhotographe attitré de la FédérationFrançaise de Natation, StéphaneKempinaire collabore aujourd’huiavec l’agence DPPI. Il nous livre sessecrets de fabrication !« Le meilleur conseil que je puissedonner pour réussir ses photos sous-marine, c’est d’abord de savoir plonger !Comme sur terre, le regard compte.Être capable de prendre du tempspour avoir « LA » bonne photo im-plique que l’on soit à l’aise sous l’eauet que l’on en connaisse les secrets.Cela évitera aussi les mauvaises photoscausées par une mauvaise stabilisation :on doit être capable de faire du surplace.Aujourd’hui, la plupart du matérielproposé au grand public comporte déjàles réglages adaptés à la prise de vuesous-marine. Prenez votre temps, soyezpatient, déclenchez au bon momentet ajoutez beaucoup d’expérience etvous pourrez être fier de vos photos ! »

Recueilli par L. D.

équivaut à un 40 mm sous l’eau).Ainsi, l’utilisation d’un grand angle,voire d’un fish-eye s’avère totalementadéquat. En plus, avec un pareilobjectif, vous n’avez plus à vous soucierde la mise au point !

5 Doucement...Sous l’eau, il ne faut pas manquer depatience. Vous l’aurez certainementcompris si vous faites de la plongée,les déplacements doivent s’effectueravec douceur. Cela vous évitera dephotographier un poisson qui s’enfuitou un jet de poussières. En restantdiscret, vous pourrez photographierdes merveilles !

6 3/4 de mise au pointA cause de l’effet de grossissement del’eau, la mesure de mise au point esttrompeuse. Vous devrez reporter seu-lement les ¾ de la distance mesurée.L’image « virtuelle » qui arrive àl’objectif se situe aux ¾ de la distanceréelle du sujet. Si vous estimez ladistance vous-même, reportez-ladirectement, car vos yeux sont égale-ment affectés par cet effet.

7 Dernière solution : la retoucheSi en dépit de ces conseils vos photos

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

19Rencontre18

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

n°1»Depuis 2009 et ses titres mondiaux sur 50 et 100 m nage libre, Cesar Cielo a prisune autre dimension. Celle d’un champion, d’une star emblématique, au Brésil biensûr, mais pas seulement. Depuis les championnats du monde de Rome en juillet2009, le Brésilien de 23 ans est l’une des têtes de gondoles de la planète natation,l’un des meilleurs sprinters et peut-être l’un des plus sérieux candidats aux couronnesmondiales et olympiques qui seront décernées en 2011 (Shanghai) et 2012 (Londres).Aux côtés d’Alain Bernard, de Fred Bousquet, d’Eamon Sullivan ou de Filippo Magnini et dans le sillage de Popov, VDH ou de son compatriote Gustavo Borges,l’empereur Cielo incarne sans doute l’avenir du sprint. Son règne est lancé et nousl’avons rencontré en exclusivité avant sa participation à l’Open EDF en juin prochain.

Tout faire pour rester

Cesar, où en es-tu dans ta prépa-ration pour les Pan Pacifiquesen août 2010 ? Tu es annoncé

à l’Open EDF en juin, y aura-t-ild’autres opportunités de te croiserdans les bassins européens cetteannée?L‘Open EDF est l’un de mes objectifscette année. Pour le reste, je n’ai pasencore fixé mon calendrier, peut-êtrele Mare Nostrum... Mon objectif en2010 ce sont les Pan Pacifiques àIrvine, aux Etats-Unis.

L’Open EDF constitue l’une des pre-mières confrontations entre les meil-leurs sprinteurs de la planète depuisla fin des combinaisons. Nager contreBernard, Bousquet, Sullivan,Nystrand ou Magnini, ça fait quoi ?C’est dans la confrontation que je

trouve ma motivation ! J’adore lacompétition et j’adore par dessus toutme mesurer aux meilleurs. La Francepossède de fantastiques nageurs, etles affronter c’est toujours excitant.

Tu as déclaré que « l’adaptation auxbermudas sera probablement trèsrapide ». Penses-tu que les chronosen 2010 seront proches de ceux dePopov et de VDH, qui nageaient avecdes maillots semblables à ceux quetu retrouves maintenant ? Et est-ceque les nageurs doivent aujourd’huiprouver que les temps réalisés encombinaison ne sont pas uniquementliés aux équipements ?Je ne pense pas que nous ayons quoique ce soit à prouver. En revanche, nousavons démontré que nous pouvionsnager plus vite avec les « combines » de

2009. Un champion est un champion,le temps est un critère secondaire.Selon moi, la place est ce qui est leplus important. On peut contester unchrono, parce qu’il a été réalisé avectel ou tel matériel, pas la place. L’His-toire retient les médailles, pas lestemps des courses.

Qu’est-ce qui va être le plus importantpour toi en 2010 ? Battre un record dumonde en bermuda ou gagner deuxmédailles d’or aux Pan Pacifiques ?Gagner a toujours été ma priorité. Jeveux être le meilleur, et peu importeles éléments extérieurs. Peu importesi je nage 46’’00 ou 48’’00, ce quicompte pour moi c’est la victoire.J’aime être numéro 1, et je vais toutfaire pour le rester, quelque soitl’équipement avec lequel je nage.

Tu as commencé à nager au Brésil auEsporte Clube Pinheiros (Sao Paulo),le même club que Gustavo Borges(double médaillé d’argent sur 100 maux JO de Barcelone puis sur 200 maux JO d’Atlanta, Ndlr). Peux-tu nousprésenter la natation brésilienne ?Nous avons de nombreux clubs denatation, mais nous n’étions pas trèsbien organisés jusqu’à maintenant. Leschoses évoluent dans le bon sens, etfranchement je crois que mes résultatsaident bien mon sport qui obtient unereconnaissance. Ma médaille d’or à

Pékin y est pour beaucoup. Ce n’est pasfacile d’être un nageur au Brésil, notreculture est basée sur le football. La si-tuation évolue et les Jeux Olympiquesconstituent une excellente vitrine. Nousmanquons également de piscines sus-ceptibles de recevoir du public pour degrandes compétitions, et de diffusiondans les médias. Cette année, j‘ai lancéles « Novos Cielos » pour soutenir entre15 et 20 enfants issus de milieux défa-vorisés qui ne pourraient pas avoiraccès à la natation. Le gouvernementbrésilien m’aide financièrement, etcomme je m’entraîne aux États-Unis,ce sont mes parents qui gèrent l’inten-dance au jour le jour.

En 2009, l’étape brésilienne de lacoupe du monde de natation à été an-nulée. La fédération brésilienne est-elle en mauvaise santé financière ?Pour la coupe du monde, je ne sais

pas ce qui s’est passé, mais je necrois pas que ce soit vraiment l’argentqui posait problème. La Fédérationbrésilienne est en train de vivre sesplus belles années, et c’est un peuune honte que nous ayons manquécet événement... Y compris pour notrepublic car nous sommes tout demême le troisième sport brésilien.

Pourtant, les plus grands talentsbrésiliens semblent obligés de s’ex-porter aux Etats-Unis : Gustavo Borgesa nagé pour Michigan, HenriqueBarbosa pour l’université de Californieet toi tu as choisi Auburn en Alabama.Pourquoi Auburn ?Auburn ? A cause de Fred Bousquet !Lorsque je suis arrivé pour la pre-mière fois à Auburn, il était recordmandu monde (du 50 m nage libre en petitbassin en mars 2004, Ndlr). Or, c’étaitce que je voulais faire. Je me suis dit :« C‘est là qu’il faut aller pour être lemeilleur ». Auburn est un endroit ouj’ai trouvé un équilibre entre un bonniveau universitaire et les meilleuresconditions d’entraînement.

L’éloignement avec le Brésil n’estpas trop difficile à vivre ?Auburn c’est un « trou perdu ». Il n’y apas grand chose à faire, mais c’estaussi un de ses atouts car je peux ainsime concentrer sur la natation et lesgrandes échéances. Pour occuper letemps on traine entre amis, on se faitdes parties de jeux vidéo... Je rentre auBrésil tous les deux mois environ, et jepasse le second semestre de l’année àSao Paulo.

Cesar, tu sembles très attaché à tescouleurs nationales…Oui, c‘est vraiment important pourmoi. Etre sur un podium, entendrel’hymne de mon pays, ce sont des ins-tants magiques. Réaliser ce rêve c’estexceptionnel et je compte bien le vivreà nouveau.

J’adore la compétition et

j’adore pardessus tout me

mesurer auxmeilleurs.

Cesar, et si tu étais…Un animal… Mon labrador « Toto ».C’est le chien le pluscool que je connaisse.En plus il nage supervite.

Un sport… N’importelequel, du momentque j’éprouve de lasatisfaction et de lajoie. Hormis la natation, je ne faisque des choses quime plaisent, je peuxme permettre ce luxe.Mais je fais attentionà ne pas me mettreen danger avec des activités trop acrobatiques.

Un livre… Les « self-help books ».J’adore apprendre etpuis c’est plus utilequ’un roman ou lespages jaunes (rires)…

Une boisson… La caipirinha (mais quependant les vacances).

Un plat… Toute lanourriture italienne...Les sushis aussi etles tapas.

Rome 2009 : finale mondiale de

l’épreuve reine. On attendait Bernard,

c’est finalement CesarCielo qui laisse parler

sa puissance et empoche les lauriers de

la victoire. Ave Cesar !

(Ph.

DP

PI/

Insi

defo

to)

Ce n’est pas facile d’êtreun nageur au Brésil, notreculture est basée sur lefootball. La situation évolue et les Jeux Olympiques constituentune excellente vitrine.

Comme aux Jeux Olympiques dePékin en 2008,Cesar n’a puretenir seslarmes sur lepodium du 100 m nagelibre des Mondiaux deRome.

(suite page 20)

(Ph.

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Rencontre20

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Tu dois donc être fier que Rio accueilleles Jeux Olympiques en 2016 ?Ce sera un superbe challenge pour leBrésil. Il faut aussi que nos politiciensprennent la mesure de l’événement.En termes de natation, nous avonsbesoin d’infrastructures et d’argentpour continuer à former les championsde demain.

Justement, le Brésil est le pays dufootball (Pelé, Ronaldinho, Kaka),

des sports automobiles (NelsonPiquet, Ayrton Senna et RubbensBarrichello), des tops model (GiseleBundchen) et des télénovelas… Est-cequ’il reste une place pour les nageursdans le paysage médiatique ?Bien sûr ! J’ai réalisé des milliers d’in-terviews et de prestations publiquesl’année dernière pour les médias locauxet internationaux. Mais je ne nage paspour être célèbre. Je veux simplementréussir ma carrière et remporter desvictoires prestigieuses.

Cesar Cielo en est persuadé, la France dispose de nageursexceptionnels. Pas étonnantqu’il est donc choisi de les affronter à l’Open EDF les 26 et 27 juin 2010.

Lorsque je vais venir pour les Jeuxde Rio en 2016, quels endroits merecommandes-tu ?Rio de Janeiro est une ville magnifique,il y a tant de choses à voir. Il faut ab-solument visiter Salvador, Recife et leNatal. Les plages sont merveilleuses.Et il faut que tu goûtes les recettes desrestaurants locaux. Tu vas découvrirdes saveurs qui n’existent nulle partailleurs dans le monde !

Et après ta carrière qu’as-tu prévude faire ?Je serais peut-être un businessman...En fait je ne sais pas trop, je ne suispas très doué pour faire des projetsaussi lointains. J’ai terminé mon cursusen Business International à l’universitéd’Auburn, désormais je suis nageurprofessionnel.

Depuis le début de ta carrière tu asénormément voyagé. Quelles sonttes destinations préférées ?C’est vrai que j’ai déjà beaucoupvoyagé, mais sans toujours prendre letemps de découvrir les lieux. J’aimebeaucoup l’Italie. J’ai profité deschampionnats du monde à Rome poury passer du temps l’an dernier avecma famille. J’aime aussi l’Espagne etparticulièrement Barcelone, car il y ade nombreux endroits pour sortir,s’amuser et faire la fête, et puisj’adore les tapas (rires)… J’ai aussipassé de superbes moments enFrance, notamment après le MareNostrum de Canet. Il faut dire que j’avaisun hôte de choix : Fred (Bousquet) etson père m’ont formidablement reçuet j‘ai passé d’excellents moments •

Entretien réalisé par Guillaume Deutsch le 16 février 2010.

Je ne nage paspour être

célèbre. Je veuxsimplement

réussir ma carrière et

remporter desvictoires

prestigieuses.

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Né le 10 janvier 1987

A Santa Baraba d’Oeste, Sao Paulo (Brésil)

Nageur professionnel depuis 2010

Palmarès

• Champion olympique 2008 sur 50 m nage libre et médaillé de bronze

sur 100 m

• Double champion du monde 2009 sur 50 et 100 m nage libre

• Recordman du monde sur 50 m (20’’91) et 100 m nage libre (46’’91)

• Meilleur performeur mondial sur 50 yards (18’’41) et 100 yards (40’’92)

Cesar Augusto Cielo Filho

Cielo vu par Bousquet« Cesar est quelqu’un de très gentil,quelqu’un avec qui j’apprécie énor-mément de m’entraîner. Le côtoyertous les jours à l’université d’Auburn(Etats-Unis) c’est vraiment un plaisir.C’est un athlète généreux, il n’est pasavare de conseils, de petits mots quipeuvent rassurer, faire plaisir. Encoreune fois, c’est un athlète d’une raregentillesse et d’un talent fou ! »

A.C.

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

23Événement22

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Le film de laNuit de l’Eau

(Photos : DPPI/Vincent Curutchet)

Site pilote de la Nuit de l’Eau 2010, la piscine parisienne Georges Vallerey a logiquement

octroyé une large place aux officiels, champions et people parrainant l’événement.

Pour autant, les enfants étaient au cœur de l’opération et lorsque les flashs se sont éteints,

ce sont bien les familles franciliennes qui ont pris possession d’un bassin transformé pour

l’occasion en vaste terrain de jeu aquatique.

Pour sa troisième édition, la Nuit de l’Eau a vu les choses engrand. Tapis rouge à la mode cannoise, people de premier plan,vedettes sportives et des fans bien décidés à décrocher un autographe ou une photo quoiqu’il en coûte. Une opérationconclue également par un record de dons, près de 160 000 eurosselon les premières estimations, au profit de l’Unicef et du Togo.L’occasion aussi de rappeler l’importance vitale de « l’or bleu »et la nécessité d’agir ensemble pour favoriser l’accès à l’eau potable. Reportage photo au cœur du site pilote de l’opération.

A.C. et L.D.

Partenaire de la Fédération Française de Natation et de l’équipe de France de nat’ synchro depuis le début

d’année 2010, la société « Make Up For Ever » avait dépêché à la piscine Georges Vallerey plusieurs de ses

expertes en maquillage pour proposer des créations originales. Un stand pris d’assaut, qui a remporté un

vif succès auprès de jeunes demoiselles conquises et enthousiastes.

Le site vitrine de la Nuit de l’Eau, statut oblige, a accueilli les différents dirigeants des entités engagées. Ainsi, Francis Luyce,

président de la Fédération Française de Natation, Jacques Hintzy, président d’Unicef France, Nory Kruchten, président de la Ligue

Européenne de Natation, ainsi qu’Alain Bernard, parrain de l’événement, l’ambassadeur du Togo et le directeur régional EDF

Île-de-France, Bruno Lannier, ont mis l’accent sur la solidarité et défendu conjointement la sauvegarde de « l’or bleu ».

A l’instar de l’édition 2009, les athlètes internationaux du club de monopalme Paris Palmes Olympique ont proposé au public une démonstration de leur discipline. L’occasionégalement de relever un challenge : couvrir le maximum de longueurs en 5 minutes pour recueillir des dons au profit de l’Unicef. Au final, les partenaires d’Andrey Burakov,champion du monde avec le 4x100 m russe, ont recueilli 750 euros et surtout, réussi leur opération séduction.

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117 Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Parrains de la Nuit de l’Eau et

ambassadeurs de l’équipe de

France de natation course, Coralie

Balmy, Hugues Duboscq, triple

médaillé olympique de bronze,

et Alain Bernard, champion

olympique du 100 m nage libre,

ont accueilli et rencontré leurs

supporters en ouverture des

festivités. Un grand bain de foule

avant de se jeter à l’eau pour le

« relais de solidarité des

personnalités », auquel participait

également Francis Luyce,

président de la Fédération française.

Il y avait du beau monde à Georges Vallerey pour lancer l’édition 2010 de laNuit de l’Eau. Le poil à gratter Laurent Baffie, l’animatrice Estelle Denis, les humoristes Pascal Sellem et Raphaël Mezrahi, le pilote Paul Belmondo, le mannequin Satya Oblette, le journaliste et animateur Denis Brogniard,Patrice Laffont et l’ancien judoka Thierry Rey se sont mobilisés pour animerla soirée sous la férule de la voix de la natation sur Eurosport ChristopheBureau. Certains n’ont pas hésité à se jeter à l’eau aux côtés des têtes d’affiche de la « Team EDF » Bernard, Duboscq et Balmy pour un relais solidaire. La soirée était chaude, on n’en attendait pas moins de Baffie etMezrahi…

25

Pour soutenir le projet d’aide aux enfants du Togo de l’Unicef, la

Toulousaine Coralie Balmy, le Havrais Hugues Duboscq et

l’Antibois Alain Bernard n’ont pas hésité à s’engager ! Que ce soit

dans le cadre du « relais de solidarité des personnalités » ou en se

mesurant aux nageurs en herbe, les champions tricolores avaient

à cœur de s’impliquer dans cette opération caritative. Et d’offrir

aux enfants par la même occasion des instants inoubliables : deux

d’entre eux ont d’ailleurs largement battu le champion olympiquesur 50 m nage libre !

Les bénévoles de l’Unicefétaient présents dans lesquelques 200 piscines quiont accueilli l’opération.Brochures, calendriers,agendas, données clés ontété distribués par ces missionnaires de l’eau,chacun ayant à cœur d’in-former sur l’importance desa préservation. Et cetteannée, la générosité auraété de mise, puisque queles dons de cette troisièmeédition dépassent les espé-rances des organisateurs.Selon les premières esti-mations, ils avoisineraientles 160 000 euros.

En ouverture des réjouissances, les nageuses de l’équipe de France (Megane Pichon, Chloé Kautzman, Maité Mejean,

Joannie Ciocciola, Maëva Charbonnier, Maëva Djennadi et Sara Labrousse) ont présenté une chorégraphie printanière

et parfaitement maîtrisée. Pour rappel, elle leur avait permis d’arracher la septième place aux Mondiaux de Rome,

l’été dernier. Un moment de grâce qui a époustouflé et ému le public et ouvert la Nuit de l’Eau en poésie.

Événement24

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Maîtres

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Lise, François, quelles professionsexercez-vous ?L. G. : Je suis ergothérapeute. A cetitre, j’interviens auprès de personnesen situation de handicap : enfants,adultes, personnes âgées... Et celaafin de leur redonner un maximumd’autonomie dans leur vie quotidienne.F. P. : Je suis producteur en grandescultures, ou plutôt je gère une exploi-tation agricole d’un peu plus de 175hectares. Pour diversifier mes revenus,j’ai installé des panneaux solaires surplusieurs toits de mon exploitation.

Vous êtes passionnés de natation.Depuis combien de temps nagez-vous ?L. G. : J’ai commencé à pratiquer lanatation en club à l’âge de 7 ans. J’ai

arrêté de nager à 18 ans pour meconsacrer à mes études. J’ai reprisl’entraînement depuis deux ans et jevais désormais 4 à 5 fois par semaineà la piscine.F. P. : Je nage depuis le début de lasaison, mais j’avais déjà nagé enUNSS il y a 25 ans. C’est lors d’undéjeuner chez un ami qui m’a parlé desmaîtres que j’ai décidé de reprendre.Je m’entraîne une à deux fois par se-maine en fonction des entraînementsde ma fille qui nage également.

En quoi votre métier influe-t-il survotre pratique sportive ? L. G. : Je pratique l’ergothérapie dansune halte garderie, je n’ai donc pas decontraintes particulières. Ma professionn’a pour l’instant jamais été un frein à

ma pratique sportive. En revanche, jem’appuie sur elle pour mettre enplace des activités autour de la bal-néothérapie.F. P. : En général, j’ai fini ma journéede travail à l’heure de l’entraînement.Mais au printemps et à l’automne, aumoment des semis et de la moisson,c’est parfois plus compliqué. Et avecles compétitions sur un week-end, onfait aussi entrer en jeu des considéra-tions familiales.

Que vous apporte la natation dansvotre vie quotidienne ? F. P. : Au départ, je nageais pour garderla forme, faire un peu d’exercice.Prise de conscience de la quarantaineen quelque sorte ! Mais c’est aussibien sûr un exutoire au stress : çam’aide à me changer les idées, à medétendre.L. G. : La natation me permet de medéfouler, de vider tout le stress accu-mulé pendant la journée. Et c’estaussi un moment d’introspection, caron passe beaucoup de temps « seul »quand on nage •

Recueilli par E. H.

Médecin, enseignant, maçon, infirmière, commerçant, commercialou retraité, on trouve de tout chez lesmaîtres. Mais comment allier passionsportive et vie professionnelle ? Lise Galtat (Neptune Club de France),C1 (25-29 ans), ergothérapeute, etFrançois Prulière (US Joigny), C4 (40-44 ans), agriculteur, ont acceptéde nous faire part de leur expérienceet de la manière dont ils organisentleur emploi du temps.

La natation mepermet de medéfouler, devider tout lestress accumulépendant la journée.

«Un exutoire au stress»

Ergothérapeute de profession, Lise Galtat se consacre 4 à 5 fois par semaine à la natation.Une vraie bouffée d’oxygène parfaitement compatible avec son activité professionnelle.

Après 25 ans« d’abstinence », François Prulière,agriculteur, a repris le chemin de la piscine endébut de saison. A raison de deuxséances hebdomadaires il peaufine sa technique et se décharge des tensions de la journée.

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Championnats de France d’hiver

Clermont-Ferrand, 11-14 mars

Les maîtres fontpeau neuve

Que retenir deschampionnats deFrance d’hiver2010 des maîtres ?D’abord qu’ils ontété les premiersdepuis longtempsà se disputersans combinaison.Ensuite, qu’ilsont accueilli environ 1 638 nageurs, soit 40 %de plus qu’en2009, mais sansretomber dansles excès de 2007où plus de 2 000nageurs s’étaiententassés à Angers.

• Une fréquentation maîtriséeLes 2 300 participants d’Angers, en2007, ne sont désormais plus qu’unsouvenir. Pour éviter tout déborde-ment, la Fédération Française deNatation avait donc fixé l’objectif departicipation pour les France d’hiver2010 à 1 500 nageurs (et 1 000 pourl’été). Des chiffres qui permettentsurtout de respecter un programmede 4 jours, sans aboutir à des journéestrop longues et éprouvantes pour lesconcurrents.

• Des performances… et desrecords

Si la natation course s’inquiète ouver-tement de l’absence de records dumonde depuis la disparition du poly-uréthane, le phénomène ne touche pasles maîtres. Après les deux marquesmondiales réalisées fin janvier lorsdes interclubs nationaux, deux nou-velles références sont tombées àClermont-Ferrand sous les coups debutoir de Judy Wilson (C9). La Britan-nique de Vichy signe 36’’66 sur 50 mpapillon et 1’23’’61 sur 100 m papillon.On notera également les deux recordsd’Europe de Christophe Starzec (Lagardère Paris Racing) en C8 sur 50 mbrasse (34’’24) et 100 m brasse(1’16’’04). Un retour fracassant au plus

haut niveau après une interruptionpour des soucis de santé. Des ennuis desanté, Jean Leemput (AAS Sarcelles)ne les compte plus. Pourtant, à bientôt96 ans, le Francilien a forcé l’admirationde ses congénères en prenant part àquatre épreuves (cf. encadré). Surtout,pour son retour, Jean a amélioré lesréférences continentales des 50 et100 m dos en 1’12’’83 et 2’43’’41ainsi que les records de France sur50 et 100 m nage libre. Autant direque « l’ancêtre » n’a rien perdu deson allant et de sa passion pour lanatation.Enfin, comment ne pas saluer égale-ment la démonstration de Jean-ClaudeLestideau qui s’adjuge à nouveau cinqtitres individuels. Comme d’habitude me direz-vous ? Non, car cette année,Jean-Claude était en dernière annéeC8 et ils étaient nombreux à vouloir lefaire chuter. Ainsi, Patrice Lehoucq,sur 100 m dos, possédait 3 secondesd’avance à l’engagement, mais c’estmal connaître le nageur Lestideaucapable de pulvériser son tempsd’engagement de 10 secondes pourenlever les lauriers de la victoire. Ilen est d’ailleurs à 140 titres et il y a fortà parier que la barre des 150 devraitêtre franchie l’hiver prochain à Angers •

A Clermont-Ferrand, Eric Huynh

Rencontre avec Jean Leemput

Le « jeune homme » de Sarcellesfête cette année ses 96 printemps.Enjoué et plein d’énergie, il seprête avec malice au jeu des médiasà la sortie de ses courses ou aubord du bassin. Rencontre avec unhomme attachant de simplicité etde modestie.

Jean, pour quelle raison avez-vousété si discret ces dernières années ?J’ai eu quelques ennuis de santé !Mais maintenant, cela va mieux, etje reviens avec plaisir !

Vous évoluez dans la catégorie C15(95-99 ans). Les sites fédéraux nesont d’ailleurs pas prévus pourafficher des résultats au-delà deC14…(Il coupe) Alors, il va falloir s’y mettre !Surtout que je n’en ai pas fini avecles maîtres. Mon rêve, ce serait unjour de disputer un 400 m nagelibre ! Peut-être dès les prochainschampionnats départementaux. Labrasse ou le dos ne m’attirent pas,mais nager un 400 m, ça oui !

En tissu ?L’abandon des combinaisons n’aurapas signifié, chez les maîtres en toutcas, l’arrêt des records : deux recordsdu monde, 12 marques européenneset 60 records de France ont en effetété battus lors de ces championnats.

Recueilli par E. H.

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

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> Frédérick BousquetCf. interview pages 32-33.

> Amaury LeveauxDepuis son installation à Paris enseptembre 2009, beaucoup l’atten-daient au tournant, persuadés de voirl’un des plus talentueux nageurs tri-colores se brûler les ailes dans lessoirées parisiennes. « Est-ce quequelqu’un m’a vu dans un magazinependant une soirée ? Je suis trèssollicité à ce niveau et à chaque fois,je dis non. Quand on se lève à 5heures, il est difficile de se couchertard », répond le vice-championolympique du 50 m. « Au Lagardère,la charge de travail est beaucoup plus

France 2010

Alain Bernard est champion olympique, champion d’Europeen titre et vice-champion du monde, mais surtout l’Antiboisde 26 ans est, notamment depuis la retraite de Laure Manaudou, la star de la natation française. Une brillanteréussite qui attise les convoitises et l’appétit de ses rivauxtricolores. Ils sont en effet une petite poignée à lorgneravidement sur les lauriers du champion, prêts à dégainerau moindre faux pas du « grand requin blanc » (il a unsquale tatoué sur la hanche gauche, Ndlr). Les enchèressont lancées : qui détrônera Alain Bernard ?

Adrien Cadot

importante qu’à Mulhouse. Je doisencaisser tout ça. Je n’ai quasimentplus de temps libre. » Pas de viréesnocturnes donc, mais un copieux pro-gramme d’entraînement pour bous-culer la hiérarchie. « On me parle àchaque fois d’Alain Bernard... Je medis qu’il faut que je le batte, commeça, il dégage. Pour l’instant, il estchampion olympique, on ne peut paslui enlever. Moi, je ne suis que vice-champion olympique », analyseAmaury. « Je ne nage pas pour domi-ner Alain Bernard. Peut-être que çame booste. C’est celui que tout lemonde veut battre. Moi ce que jeveux, c’est être premier. Je bossepour atteindre cet objectif. » Avec

Frédéric Vergnoux à la baguette, l’an-cien mulhousien est sans contestel’un des plus sérieux challengers duchampion olympique.

> Fabien Gilot2010 sera-t-elle l’année Gilot ? Vice-champion de France du 100 m nagelibre en 2006, 2007 et 2008, le Mar-seillais n’a jamais conquis le graalnational. Pourtant, le champion d’Eu-rope junior de l’épreuve reine (en2002, Ndlr) est l’un des sprintersvedette du collectif national. Puissant,athlétique et très technique il ne luimanque que la consécration indivi-duelle pour franchir un palier sup-plémentaire. Car à bientôt 26 ans, lenatif de Denain (Nord) est un pilierindiscutable du 4x100 m tricolore.Depuis 2003 et le bronze mondial àBarcelone, l’élève de Romain Barniera été de toutes les aventures du relais.Médaillé de bronze en 2007 aux Mon-diaux de Melbourne, vice-championolympique à Pékin en 2008, médailléde bronze aux Mondiaux italiens l’étédernier, Fabien dispose d’une colossaleexpérience sur la scène internationale.Charge à lui désormais d’en tirer profitpour détrôner l’empereur Bernard.« Le sprint français n’a jamais étéaussi fort. Avec Alain (Bernard), Fred(Bousquet) et Amaury (Leveaux),nous disposons d’un potentiel excep-tionnel. Pour moi c’est hyper moti-vant parce que si je les bats, celaveut dire que je ne suis pas très loinde l’élite mondiale. Il faut continuer àtravailler pour réduire cette marge quim’empêche d’accéder aux podiumsinternationaux. » Plus longiligne etélancé que ses rivaux français, leMarseillais devrait également moinssouffrir du retrait des combinaisons.

> Grégory MalletLe Marseillais reste sur une bonneannée 2009. Champion de France du200 m nage libre, Grégory a égalementdécroché le bronze avec le relais4x100 m aux Mondiaux de Rome. Unepremière récompense internationalequ’il a pris soin de savourer : « Vivrecette finale de l’intérieur, ça n’a étéque du bonheur ! Cela constitueaussi une expérience exceptionnelle,malgré la déception de la médaillede bronze. » Et s’il a renoncé auxEuros d’Istanbul en petit bassin endécembre 2009, c’est pour mieux

préparer son année 2010. « Cetteannée, j’ai décidé de passer mon Master2 en Management et Organisations duSport. Ce ne sera pas facile, mais jepense que ça créera un équilibre dansma vie, et me permettra de ne pas merenfermer que sur mon sport. » Pasquestion cependant de négliger la na-tation, le Phocéen reste un habituédes finales nationales du 100 m. Sur-tout, Grégory Mallet entend bienpoursuivre son aventure avec un re-lais 4x100 m ultra favori pour le titrecontinental cet été à Budapest.

> William MeynardC’est un peu le petit dernier de labande, mais pas le moins prometteur.A Marseille, William profite depuisplusieurs saisons de l’émulation col-lective et de l’expérience de FredBousquet, qui a toujours saluél’abnégation et la motivation de soncadet. A priori rien de surprenantdonc à le voir intégrer l’équipe deFrance pour les championnats dumonde à Rome. « L’intégra-tion a été facile, alors queje m’attendais à un petittemps d’adaptation. Lesanciens m’ont pris sousleur aile en prenant soinde m’expliquer les rouageset le fonctionnement dugroupe nat ional » ,déclare-t-il à l’époque.Néanmoins, le jeunesprinter traîne une cas-serole ; celle d’un na-geur Jaked, du nom dela combinaison italiennequi défraya la chroniqueen 2009. « Je fais abs-traction de ce genre deremarques », coupe lePhocéen. « Lors desderniers Mondiaux ona pu constater que lesnageurs Jaked netrustaient pas tousles podiums. La com-binaison n’a jamaisnagé toute seule. Le premier acteurde la performance reste le nageur ! »Il aura l’occasion de le prouver àSaint-Raphaël. Et même s’il aura desdifficultés à concurrencer les ténorstricolores, il aura certainement àcœur de gagner sa place pour lerelais 4x100 m.

Frédérick Bousqu

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Amaury Leveaux

Fabien Gilot

William Meynard

Grégory Mallet

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Qui aura la peau du squale ?

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

France 2010

> Boris SteimetzDe tous les challengers, Boris Steimetzest certainement celui qui connaît lemieux Alain Bernard. Logique puisquele Réunionnais s’entraîne au CN Antibesavec le champion olympique. Il le côtoiedonc quotidiennement sous la houlettede Denis Auguin. Pourtant, pas sûrque cet avantage se révèle déterminantà l’heure d’aborder les championnatsde France en grand bassin. Sélec-tionné pour les Jeux Olympiques dePékin en 2008 avec le relais 4x100 m(il ne disputera que les séries, Ndlr),Boris aura probablement du mal àbouleverser la hiérarchie. A Saint-Raphaël, le pote de Bernard chercheraplutôt à glaner une place dans le relaisqui s’envolera pour la Hongrie cet été.Dans cette perspective, il lui faudracontenir les assauts de Grégory Mallet,William Meynard et Yannick Agnel.

> Yannick AgnelLa nouvelle vague tricolore en natationse nomme Yannick Agnel. Le Français,triple champion d’Europe junior, asigné les 12, 13 et 14 mars à Nancy lameilleure performance mondiale dela saison sur 200 m (1’46’’83) et laseptième sur 400 m nage libre(3’52’’68). Sur 100 m nage libre(49’’55), le Nîmois a même dépasséde trois centièmes le temps qu’AlainBernard avait réalisé les 30 et 31janvier au Luxembourg (49’’58). Autantdire que le Niçois a du talent à revendre.Pas étonnant donc qu’il figure dansnotre liste des challengers d’AlainBernard même si son coach, FabricePellerin, tente de tempérer l’enthou-siasme que suscite son poulain : « C’esttoujours délicat pour un jeune aprèsavoir brillé chez les juniors de trans-former ça rapidement en toutes caté-gories avec d’autres bons nageurs.C’est pour cela que c’est un momentimportant. Si on se fie aux traits dematurité apparente qui sont lessiens, on peut vite oublier qu’il n’apas encore dix-huit ans. Il a deschoses à vivre, qui sont de son âge.Dans l’éventualité où il se qualifieraitcet été pour Budapest, il n’est pasexclu qu’il participe malgré tout àl’Euro juniors. » •

Boris Steimetz

Yannick Agnel

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Sprint : la référenceAlors que la saison en grand bassinreprend progressivement sesdroits, un constat s’impose : lesprint français est le plus perfor-mant de la planète natation. Loinde nous l’idée de publier destémoignages partisans, les chiffressuff isent à conf irmer cetteaffirmation. A l’heure actuelle, lessprinters tricolores trustent :

• le titre olympique du 100 m(Bernard à Pékin, août 2008)

• l’argent et le bronze olympique du 50 m (Leveaux &Bernard à Pékin, août 2008)

• le titre européen du 100 m(Bernard à Eindhoven, mars2008)

• l’argent et le bronze mondialdu 100 m (Bernard & Bousquetà Rome, juillet 2009)

• l’argent et le bronze mondialdu 50 m (Bousquet & Leveauxà Rome, juillet 2009)

• le titre européen du 50 m enpetit bassin (Bousquet à Istanbul,décembre 2009)

• le titre européen du 100 enpetit bassin (Leveaux à Istanbul,décembre 2009)

Au total, les Bleus n’ont laissééchapper que les couronnesmondiales des 50 et 100 m, auprofit du Brésilien Cielo, et lestitres olympiques et mondiaux du4x100 m nage libre.

A. C.

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

33

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

32 France 2010

«Maintenant il faut

confirmer» En 2009, Frédérick Bousquet a connu la plusfaste année de sa carrière : trois médailles auxchampionnats du monde de Rome, dont l’argentsur 50 m nage libre, un titre aux Euros d’Istanbul(petit bassin), sur 50 m, et un record du mondeaux « France » de Montpellier en avril 2009(20’’94, toujours sur 50 m). Après plusieurs saisons en demi-teinte, le Marseillais a démontré qu’il avait les nerfs pour se hisser au sommet du sprint international. Mais pas le temps de savourer, 2010 et son cortège dechallenges s’avance déjà. Cette année, le « tatoué » de l’équipe de France devra à la foisconfirmer son excellente saison 2009 et démontrer qu’il n’est pas seulement un sprinterestampillé « combinaison ». Entretien.

remporté de titres engrand championnat. Jesuis surtout curieux devoir ce que je vais par-venir à réaliser en 2010.J’ai l’impression que çafait longtemps que jen’ai pas pu m’exprimeren individuel sur unegrande compétition.Maintenant il fautconfirmer !

Dans cette perspective,ne craignez-vous que le retrait descombinaisons en polyuréthane voushandicape ?Il a fallu trouver de bonnes raisonspour prendre ce changement positive-ment. J’adore les combinaisons, mais

nager en bermuda, çane me déplaît pas nonplus étant donné quej’arrive également àbien nager. Si c’étaittout le contraire, j’au-rais de quoi faire latête, ce n’est pas lecas ! Finalement, jevais peut-être m’yretrouver, même si auniveau des sensations,ce sera moins agréableparce qu’il y a moins

de fluidité, moins de vitesse.

Les nageurs peuvent-ils battre desrecords du monde en bermuda ?Oui, je pense que les chronos peuventencore descendre.

Fred, que vous inspire votre année2009 ?Depuis plusieurs mois, je constateque les évènements s’enchaînent bien.Je m’aperçois que je parviens à avoirune certaine progression au niveau dela hiérarchie.

Et quel regard portez-vous sur votrenouvelle notoriété ?Je ne sais pas... Je n’ai pas l’impressiond’avoir de notoriété, je ne m’en souciepas vraiment.

Sur 50 m nage libre vous avez réaliséune année 2009 exceptionnelle.Êtes-vous le nouveau patron de ladistance ? Ce statut de favori sur 50 m je le prendsà la légère car je n’ai pas encore

Tout au long de votre carrière, vousvous êtes régulièrement illustré sur50 m nage libre. Qu’est-ce que cettecourse représente pour vous ?C’est ma course fétiche, car les en-chaînements se font tellement rapi-dement qu’il faut être proche de laperfection pour pouvoir gagner. C’est lacourse la plus excitante à mes yeux !

Et pourquoi ?Tout le monde ne peut pas s’alignersur 50 m. Même Phelps, aussi brillantsoit-il, ne peut pas rentrer dans lemonde du 50 m sans un travail spéci-fique. C’est quand même une catégorieà part, il faut disposer de certainesqualités naturelles pour participer àce genre d’épreuve.

Quelles sont les principales diffé-rences entre le 50 et le 100 m ?Je trouve que la chambre d’appel du50 m est plus détendue que celle du100 m nage libre. Il y a un peu plus derelâchement à l’approche du 50 m,comme pour les sprinters en athlé-tisme, alors que sur le 100 m onobserve davantage de concentration,ce qui rend la chambre d’appel un peuplus tendue.

Vous êtes en transe lorsque vousdisputez un 50 m ?Parfois oui, surtout quand le physiquerépond moins présent. Du coup, men-talement il faut être fort.

C’est grisant un 50 m ?C’est génial quand çase passe bien. Onressent une sensationde vitesse continue,puisqu’à aucun mo-ment la vitesse maxi-male ne ralentit. On nesubit jamais l’élémentaquatique, c’est uneexplosion permanente !

Et le 100 m, dans quelétat d’esprit serez-vous à l’heure del’aborder aux cham-pionnats de France de Saint-Raphaël ?Pour moi, le 100 m constituera tou-jours un bonus. Je ne suis pas le plusrapide, ni même le plus technique,mais je n’y vais pas pour faire de lafiguration.

Alain Bernard est-il l’homme àbattre ?Il est champion olympique et vice-champion du monde de la spécialité,mais il faut relativiser ! Quand ons’affronte, chacun sur notre plot audépart, on sait que l’on ne se fera pasde politesses. Pour autant, pas ques-tion de se nuire ou de se tirer dans lespattes.

Etes-vous ami avec Alain Bernard ?Oui nous sommes amis. On n’est pasextrêmement proches non plus, on

ne s’appelle pastoutes les semaines,mais lorsqu’on se re-trouve c’est comme sion ne s’était pas quit-tés. Il n’y a pas de dis-tance entre nous. Onrigole toujours autant,c’est un bon pote.

Le sprint français nes’est jamais aussibien porté. Le 4x100reste pourtant surdeux échecs succes-sifs (médaille d’argent

aux JO de Pékin et de bronze auxMondiaux de Rome, Ndlr). En tantque doyen du relais, comment comp-tez-vous mobiliser les troupes ? Est-ceune histoire de confiance ?Nous connaissons notre potentiel, il n’ya rien à remettre en cause. C’est da-vantage une question de culture. LesAméricains ont la culture du relais, ànous de nous en imprégner. Quant àmon statut, je ne me permettrai jamaisde donner des leçons. Le relais, c’estavant tout une aventure collective, maisje suis toujours là si quelqu’un a besoind’un conseil. Je serai content d’yrépondre et d’aider •

Propos recueillis par Adrien Cadot en juillet, août et décembre 2009.

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En 2009, le Marseillais a signé la meilleure saison de sa carrière avec trois médailles mondiales,un titre européen et un record du monde.

Si Fred Bousquet regrette les combinaisons, il entend bien confirmer ses performances2009 en bermuda, notamment sur le 50 m nage libre qui reste sa course de prédilection.

Ce statut de favorisur 50 m je le

prends à la légèrecar je n’ai pas

encore remporté detitres en grandchampionnat.

Tout le monde nepeut pas s’alignersur 50 m. Même

Phelps, aussi brillant soit-il, nepeut pas rentrer

dans le monde du 50 m sans un travail

spécifique.

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34 France 2010

L’ombre d’un doute« Quand il fait brouillard il faut

savoir le chemin par cœur ouavoir une guide », conseille un

proverbe moyenâgeux. Le brouillardprovoqué par les combinaisons en po-lyuréthane, on ne le dira jamais assez,a perturbé le paysage de la natationmondiale. Certains nageurs se sou-viendront peut-être du temps où ilsévoluaient en maillot de bain, mais lamajorité des athlètes contemporainsont presque exclusivement évoluéavec des équipements. Difficile poureux, dans ces conditions, de « savoirle chemin par cœur ». Pas étonnantalors que les nageurs français s’enremettent au DTN Christian Donzé,qui a pris soin d’anticiper le retraitdes combinaisons en dévoilant le 28octobre 2009 des critères de sélectionrenforcés pour les championnatsd’Europe à Budapest (9-15 août). Lestaff de l’équipe de France a, en effet,choisi d’imposer la règle des doublesminima à réaliser lors des « France »à Saint-Raphaël (13-18 avril), d’aborden séries, puis en demi-finales, avantde devoir se classer parmi les quatrepremiers en finale. « Le niveau chronométriquede 2009 sera très difficile àreproduire en 2010, tout lemonde le sait », lance enpréambule ChristianDonzé. « Les critères desélection

donc vu le jour ? « Nous avons prispour base de départ le niveau deperformance avant l’arrivée des com-binaisons à la fin des années 90, »poursuit Christian Donzé. « On sait quesur chaque olympiade, la progressionest de l’ordre de 0,8 %. Donnée quenous avons multipliée par deux. Nousavons ensuite fait le choix de prendrecomme référence les critères euro-péens. » Pas question de réduire ce-pendant les critères « new generation »à de simples données chronométriquesprécise le DTN : « Il y a des temps àfaire, mais il y a aussi la confrontation.L‘essence de notre sport c’est avanttout de gagner des titres et des mé-dailles. Une fois que nos nageurs aurontrépondu aux exigences chronomé-triques, ils n’auront plus qu’une seulechose à penser : être parmi les quatrepremiers. » C’est à ce prix qu’ilsdécrocheront leur ticket pourl’échéance européenne de l’année2010 à Budapest •

A. C.

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Nous avons prispour base des

critères de sélection le

niveau de performance

avant l’arrivéedes combinaisons

à la fin des années 90.

pour Budapest ne correspondent pasà un durcissement, il s’agit de revenirà un certain niveau d’exigence. Il nefaut pas oublier que la compétitionde haut niveau, c’est justement del’exigence. Cette exigence, nos nageursla vivent à l’entraînement et ils doiventla vivre dans nos compétitions, et no-tamment de sélection. » Il n’empêche,certains cadres de l’équipe de Francen’ont pas manqué de faire part de leurinquiétude concernant le niveau descritères de sélection décrété par laDTN. « C’est vrai que tout le mondes’interroge », reconnaît la brasseuseSophie de Ronchi. « On verra à Saint-Raphaël, mais cela crée un stress caron ne sait pas où l’on va. »« Je suis confiant », répond le directeurtechnique national, « car les critèresde sélection doivent permettre auxnageurs français de se présenter auxchampionnats d’Europe à un certainniveau chronométrique. Le choix aété difficile parce que les repères quel’on a sur les neuf dernières années,c’est avec la combinaison de premièregénération, puis avec le polyuréthane. »Comment les critères de sélection ont

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Face à la pressionLe 13 avril, l’élite de la natation tricolore a rendez-vous àSaint-Raphaël pour les championnats de France en grandbassin. Après des mois d’entraînements, les nageurs français vont se retrouver seuls face à la performance,face à une distance, mais surtout face à l’enjeu. Et il est de taille car outre la trentaine de titres nationauxqui seront distribués, il y aura aussi des places qualificatives pour les Euros de Budapest à décrocher (cf. page 34). Pas question donc de tergiverser, c’est lemoment d’être solide, déterminé et positif. C’est le moment de savoir gérer la pression.

« Sur le plot de départ j’avais lesjambes qui tremblaient. Quandle starter a dit : « A vos

marques », j’ai vu ma jambe gauchebouger toute seule. Je me suisdis : « Là, c’est mal barré ! ». Cen’était pas la première fois que celam’arrivait, mais pas à cette intensité »,se souvient Alain Bernard lorsqu’ilévoque sa finale olympique du 100 men août 2008. « Les périodes précé-dant une compétition ne sont jamaisévidentes à gérer », poursuit l’Antibois.« Il y a de la pression, de l’impa-tience, des doutes, tout cela est mêlé,vous êtes dans un drôle d’état. Maisj’aime de plus en plus ces moments

là. Avec le temps, j’ai appris à mecontrôler, à ne pas prendre les évé-nements à l’envers. »Le stress n’a rien de honteux ou descandaleux. Il s’agit simplement d’unmécanisme d’adaptation. « Au départ,c’est une réponse physiologique »,explique la sophrologue du sportMarylène Pia dans son livre « Gérer lapression en compétition » (cf. encadré).« Le système nerveux entre en action,les glandes médullo-surrénales pro-duisent de l’adrénaline. Notre corpsest prêt pour réagir. Cette réactionmobilise nos ressources, optimise notrevigilance. Il s’agit là d’une réponsepositive. Cependant cette réponse est

quelque fois excessive et pénalisante :cœur qui bat trop vite, respirationcourte, jambes qui tremblent… »D’autant plus pénalisante pour dessportifs de haut niveau qui ont besoinde tous leurs moyens pour s’exprimer.« Si le physique et la technique sontde même niveau entre deux protago-nistes, c’est le mental qui fait pencherla balance », note le professeurJérôme Palazzolo, psychiatre auCentre hospitalier Sainte-Marie deNice. « Dans la pratique, il n’existegénéralement pas de disparité tech-nique ou physique capitale entre deschampions confirmés (…) Ce qui faitla différence entre le vainqueur et levaincu ne peut provenir que de lavolonté, de la combativité et de la soifinsatiable de se dépasser. »Paradoxalement, tous les athlètes ontbesoin d’aborder une compétitionsous tension. Le stress, s’il estcontrôlé, s’avère un atout considérable.« Pour être performant, il est néces-saire d’avoir un certain niveau destress », confirme Marylène Pia.« Pour être performant, certainscompétiteurs ont besoin de se sentirboostés. Ils ont besoin de challenge,d’enjeu pour réussir. D’autres, aucontraire, ne s’expriment pleinementque s’il n’y a pas trop d’enjeu. Ils sontgénéralement meilleurs à l’entraîne-ment qu’en compétition. » Mais unchampion du monde de l’entraînementn’étoffera guère son palmarès. « Leplus dur, c’est de reproduire les bonnesperformances de l’entraînement encompétition », reconnaissait AmauryLeveaux en juillet 2009 pendant leschampionnats du monde de Rome.« Mais lorsque cela se produit, c’estgrisant, on sent que l’on ne s’est pasfait bouffer par la compétition. On saitque l’on a été fort. » C’est d’ailleursce que l’on a longtemps reproché ausprinter Frédérick Bousquet. Brillantsur la scène nationale, le Marseillaiss’est régulièrement cassé les dentsdans les grands rendez-vous. Pourtant,et c’est le plus étonnant, Bousquet atoujours été un redoutable compétiteuravec le 4x100 m. Ainsi, c’est lui qui

Pékin, 14 août 2008 :Alain Bernard face à

la pression. Le visagefermé les mains

jointes, le Françaiss’apprête à disputer

la finale olympique du100 m nage libre,

l’épreuve reine.

Aujourd’hui, il est évidentque l’on peut parvenir, endiscutant avec quelqu’un, à repousser ses limites, à

découvrir les blocages qu’il faut résoudre,

à progresser, à améliorerle mental.

(Cédric Pioline)

En dépit d’une expérience colossalesur la scène internationale, FranckEsposito a toujours souffert du stress,comme ici aux Jeux Olympiquesd’Athènes en 2004.

Le saviez-vous ?

Le mot « stress » vient du latin stringere

qui signifie tendu, raide, et de l’anglais

distress qui signifie détresse.

(Ph.

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« La pression je ne connais pas »,s’amusait souvent à répéter lebasketteur américain CharlesBarkley. « La pression c’est cequ’il y a dans les pneus ? » Unemanière insolite d’aborder lacompétition avec légèreté.

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Les pneus…

(suite page 38)

propulsa le relais tricolore sur la troi-sième marche du podium des Mon-diaux de Barcelone en 2003, signantalors un historique 47’’03 en départlancé. Mais depuis l’année 2009, lecompagnon de Laure Manaudou asemble-t-il enterré ses vieux démonspour s’offrir un record du monde sur50 m nage libre (20’’94) aux « France »de Montpellier, trois médailles auxchampionnats du monde à Rome etun titre européen en petit bassin sur50 m à Istanbul (cf. pages 32-33). Lestress n’a donc rien d’une malédictionéternelle, il peut être vaincu.Comment ? Via la préparation mentale.Les plus téméraires s’aventurerontseuls sur le terrain de la sagesse etde la maîtrise de ses émotions, maisil est tout de même recommandé des’attacher les services d’un préparateurmental compétent. Longtemps décriée

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

dans le milieu sportif français, la prépa-ration psychologique est aujourd’huien passe d’acquérir ses lettres de no-blesse. « Dans notre pays la préparationmentale ne se développe que depuisle début des années 90 », remarquaitAlain Vanger, maître de conférencesà Brest, en 2005. Même si la France aconnu certains précurseurs, notammentJean-Claude Killy, triple championolympique de ski en 1968, il a fallupatienter jusqu’à la fin du siècle dernierpour que l’image de « gourou » s’effaceprogressivement. « Aujourd’hui, il estévident que l’on peut parvenir, en dis-cutant avec quelqu’un, à repousserses limites, à découvrir les blocagesqu’il faut résoudre, à progresser, àaméliorer le mental (…) Ca m’inté-resse parce que je considère que toutpart du mental. C’est un peu la tour decontrôle de l’être humain », acquiescel’ancien tennisman Cédric Pioline. Despropos auxquels adhère le DTN dufootball Gérard Houiller : « Le mentalfait partie de la panoplie du gagneur.Savoir s’imposer comme un joueurau mental fort, maître de lui danstoutes les situations périlleuses,capable de se surpasser quand laperformance l’exige ».En natation, il a fallu combattre certainsclichés. « Au début, quand je disaisque je suivais une préparation men-tale, les gens me répondaient : « Maistu es fou ; tu as un problème ? » », té-moigne Franck Esposito en 2005. Maisun préparateur mental n’est pas unpsychologue, ni un psychothérapeute.La préparation mentale vise à rendrel’athlète autonome en compétition et àlui faire prendre conscience du plaisiret de la chance qu’il a d’évoluer auplus haut niveau. Trop souvent encorela performance est vécue comme an-goissante alors qu’elle devrait êtreenrichissante. « La pression est unesensation de malaise inextricable-ment liée à la motivation ou au désird’être ou de faire quelque chose deplus. C’est se braquer sur les résultats,vouloir intensément que quelque chosese produise… et sentir que l’on estpeut-être incapable d’y arriver. C’ests’efforcer de satisfaire les attentes desautres », observe le psychologue dusport Saul Miller. Souvent, le regarddes autres stresse et tend : l’athlèteveut satisfaire son entraîneur, aurisque de s’oublier. « J’ai toujourspensé que les joueurs les plus dan-gereux sont ceux qui prennent leurpied sur le court, qui se régalent àdonner cent pour cent d’eux-mêmesà chaque match », conclu le tennis-man américain Jimmy Connors quiconsidère que la meilleure réponse austress est le plaisir, tout simplement ! •

Adrien Cadot

Au début, quandje disais que je

suivais une préparation

mentale, lesgens me

répondaient :« Mais tu es fou ;

tu as un problème ? »

(Franck Esposito)

”Coralie Balmy en phase de concentration lors des championnats d’Europe 2008 en petit bassinà Rijeka. Comme Alain Bernard ou Franck Esposito, la néo-Antiboise a joint ses mains commepour conjurer le sort et s’attirer les bonnes grâces du dieu de la natation.

« Apprendre à gérer sonstress »,Jérôme Palazzolo &ChristophePinna, Chironéditeur, 128pages, 16 €.

« Gérer lapression encompétition »,Marylène Pia,Éditions AmphoraSports, 160 pages,24,90 €.

« Entraînementmental du sportif »,Hervé Le Deuff,Éditions AmphoraSports, 157pages, 16,70 €.

« Coaching du sportif », Jérôme Sordello (préface de Didier Deschamps), Éditions AmphoraSports, 159 pages, 19 €.

A lire

Fiche pratique

et vos épaules. Et laissez-vous aller àla détente… A la sensation agréablede récupération le temps de deux outrois respirations naturelles.

Dans les instants qui suivent, vousallez reprendre le même exercice enassociant à la phase d’inspirationvotre mot, phrase et/ou image :

> Vous inspirez lentement en formulantmentalement votre mot, phraseet/ou image.

> Vous vous imprégnerez de la sen-sation que cela génère.

> Vous expirez en approfondissantcette sensation.

> Vous reprenez deux ou trois respi-rations naturelles...

Vous pouvez enchaîner 3 fois le mêmemot ou image. Vous pouvez aussi en-chainer 3 mots « ressources » diffé-rents. Il est important que ces motsrenvoient à des sensations et/ou desimages positives

Cette technique est particulièrementutile dans les instants qui précèdentla compétition, une sorte de routine-détente. Elle est également utiledans les temps mort pour récupéreret/ou se recentrer •

Marylène Pia

Comment gérer la pressionen compétition ?1 Subissez-vous la pression ?Cochez la ou les cases qui vousconcernent…

Au tout début de la compétition,j’ai souvent des manifestationsphysiques de type : respirationcourte, cœur qui bat trop vite oujambes qui tremblent.Avant de commencer la compétition,j’ai le sentiment d’avoir déjà perduune partie de mon énergie enémotions ou cogitations.Dès qu’il y a de l’enjeu, je perdsune partie de mes moyens.Je suis plutôt impulsif en compé-tition.J’ai souvent des pensées parasitespendant la compétition.

Quel est votre profil stress ? Nousavons souvent une dominante. Il y aceux qui ont tendance à être impulsifs,impatients et, quelquefois, compro-mettent ainsi leur réussite. Il y a ceuxqui élaborent des scénarios négatifset, de fait, se pénalisent parfois toutseul. Il y a aussi les émotifs à qui ilarrive de perdre une partie de leursmoyens. Et puis, il y a ceux qui gèrentbien la pression, ceux qui ont durecul. En effet, ce n’est pas la compé-tition qui met la pression, c’est lafaçon dont nous la percevons ! Il estdonc possible d’agir, de progresser,chacun à son rythme.

2 Respirez pour vous détendre !Si l’on est tendu, inquiet ou sous pres-sion, on peut utiliser différentes tech-niques pour se détendre, la plus facileà utiliser : la respiration ! La respira-tion accompagne nos émotions. Su-perficielle, haute, saccadée : je suissous pression ! Ventrale, régulière :je suis détendu ! La respiration est aucentre de la maîtrise émotionnelle.En maîtrisant sa respiration, en prenantce point d’ancrage en soi, le compéti-teur retrouve une stabilité émotion-nelle. De même que, lorsque vous avezsoif : vous buvez, lorsque vous êtestendu : respirez ! Pour être efficace enquelques respirations le jour « J », il estindispensable d’avoir déjà travaillé enamont ce reflexe-détente.

Respir

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3 Quelle solution ?Pour contrôler son stress en compé-tition, il est nécessaire de s’entraîner.Tout d’abord, choisissez un mot, unephrase ou une image qui génère envous une sensation de détente. Unmot peut d’ailleurs être associé à uneimage.

Cet exercice respiratoire peut se fairedans la position assise, allongée oudebout. Il est préférable de fermer lesyeux, mais si vous le souhaitez, vouspouvez également avoir les yeux mi-clos. Vous prenez conscience de vosappuis, vous détendez votre visage,vos mâchoires. Vous relâchez vosépaules, vous laissez peser vosépaules, vos bras, vos mains.

Inspirez lentement par le nez en em-plissant en premier votre ventre, puisvotre poitrine. Expirez lentement, relâ-chez bien vos épaules et laissez-vousaller à la sensation de détente le tempsde deux ou trois respirations naturelles.

Recommencez encore une fois unerespiration profonde, mais sans excès.Inspirez lentement par le nez en em-plissant en premier votre ventre,puis votre poitrine. Essayez de retenirl’air une seconde ou deux et expirezlentement, relâchez bien votre visage

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Il y a interactionentre la respiration,les muscles etl’émotion. Pour réduire uneémotion, retrouverun état plus calme,on peut réguler sarespiration et relâcher ses muscles.

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

vous entrez dans lachambre d’appel !

Chut…

Haut lieu de concentration, préambule de la course, lachambre d’appel alimente l’imagination. Pour certains, elle est le théâtre de tentatives d’intox et de déstabilisation,pour d’autres elle donne le ton de l’affrontement à venir. A quelques jours des championnats de France de Saint-Raphaël, qualificatifs pour les Euros de Budapest,nous avons tenté de percer les secrets de cette alcôveinaccessible.

Laure Manaudou (au centre) et Coralie Balmy (en bas à droite) dans la chambre d’appel des championnats d’Europe 2007 de Debrecen (Hongrie)en petit bassin.

(Ph. DPPI/Amber)

Témoignage : Alain Bernard

« En chambre d’appel, j’arrive aujourd’hui à rester concentré et détendu. Mais cela n’a pas toujoursété le cas. Je me rappelle que j’étaisplus stressé. La confiance que j’aiaccumulée ces dernières annéesme permet d’être plus serein. En général, j’évite de regarder les autres nageurs directement. Lecôté intox ne m’intéresse pas. C’estdans l’eau que ça se règle, point.Ceux qui font ça avant le départ, cene sont pas les meilleurs en général. Bizarrement, c’est aux championnatsde France que l’atmosphère est laplus électrique. Aux Mondiaux ouaux championnats d’Europe, malgrél’enjeu, il y a une forme de respectentre les coureurs et puis, c’est l’objectif ultime. Alors qu’aux championnats de France, la tensionest palpable. Si on se rate, la saisonest finie. Et il y a en plus une telledensité que la moindre défaillancese paye cash. »

Propos recueillis par Frédéric Ragot

1 La course avant l’heure ?Pour le brasseur Hugues Duboscq,triple médaillé olympique de bronzeen 2004 et 2008, cela ne fait aucundoute : « C’est une étape obligatoire encompétition. C’est l’antichambre de lacourse qui commence à ce moment-là ». « Pour moi, c’est une étape im-portante », confiait Frédérick Bousqueten juillet 2009 lors des Mondiaux deRome. « Je rentre complètement dansma course. Je suis dans ma bulle,concentré sur les petites choses à nepas rater. » « La course débutelorsque vous êtes sur le plot de dé-part », tempère Roxana Maracineanu.« Mais tous les nageurs gardent unsouvenir particulier de la chambred’appel car c’est à cet instant quetout commence et que s’installe laréalité de la piscine et de ses bruits.Avant, tout le monde vous parle, vousencourage, mais après nous nesommes plus que huit. »

2 Intox ou recueillement ?« A cet instant, vous pouvez rencontrertoutes sortes de comportements, duplus calme au plus exubérant », ex-plique Xavier Marchand. « Certains seconcentrent et ne parlent à personne,d’autres discutent entre eux ou sautent

un peu partout. »Roxana Maracineanu,elle, utilisait la cham-bre d’appel pour jaugerses adversaires : « Jem’asseyais dans moncoin et j’observais lesautres nageuses. Jeprenais cela comme unjeu. » Franck Espositose souvient lui avoirassisté à de véritablestentatives de déstabi-lisation : « L’AllemandMichael Gross restait immobile sursa chaise, puis, soudainement, selevait en hurlant. C’était hyperimpressionnant et les jeunes nageursinexpérimentés avaient ensuite biendu mal à retrouver leur concentra-tion. » Dans le genre tordu, le TsarAlexander Popov n’hésitait pas àsaluer l’ensemble des nageurs de lachambre d’appel en fixant le regardde ses rivaux avec intensité. On imagine,là-aussi, l’impression que devaitdégager le multiple champion olym-pique, Pourtant, l’intox n’a pas coursdans toutes les disciplines. Ainsi,comme le confirme Hugues Duboscq,les brasseurs affichent davantagede solidarité que les crawleurs.

« En brasse, c’estassez décontracté. Oncontinue l’échauffe-ment à sec, on separle, on discute, il ya quelques blaguesqui fusent. Il n’y apas l’électricité quepeuvent décrire lessprinteurs crawleurs.Le sprint, c’est lacourse qui est regar-dée, attendue par toutle monde . C ’est

l’épreuve-reine, la course à enjeu. Enplus de la course en elle-même, il y ala pression de tout le monde autour.En brasse, c’est un peu comme ledemi-fond en athlétisme, cela passeau second plan. »

3 Victoire ou défaite ?« Je ne crois pas qu’une course segagne ou se perde en chambre d’ap-pel », indique Xavier Marchand,vice-champion du monde 1998 sur200 m 4 nages. « A mon avis, ce pas-sage obligé compte pour 30 à 40 %dans le résultat de l’épreuve. » Unpoint de vue que partage le HavraisHugues Duboscq : « La bonne perfor-mance, on ne peut pas savoir si on va

A cet instant, vouspouvez rencontrer

toutes sortes decomportements, du

plus calme au plus exubérant.

(Xavier Marchand)

la faire, en revanche,si on n’est pas dedans,on le sent. Cela marchedans un sens mais pasdans l’autre. Si on esttout mou, qu’on nes’est pas bien échauffé,on le ressent tout desuite. Mais ce n’est pasparce qu’on est trèsbien qu’on nage forcé-ment bien ». « Il y a desregards qui s’échan-gent », témoignait Franck Espositoen 2005, « on sent que ça va chauffer.Même si rien n’est joué, les nageursconnaissent les favoris, les outsiderset ceux qui auront du mal à montersur le podium. »

4 Stress ou détente ?« En 1998, avant ma finale du 200 m

dos aux championnats du monde dePerth, j’ai connu un moment très spé-cial », se souvient Roxana Maracineanu.« Je crois que c’est à cette occasionque j’ai été la plus détendue dans unechambre d’appel. » « Le plus souvent,je faisais en sorte de donner l’im-pression d’être calme et serein »,s’amusait Franck Esposito en 2005,« alors qu’en réalité je bouillonnais

à l’intérieur. Je croisqu’on a surtout envied’y être, de prendre ledépart pour toutlâcher. » De son côté,Xav ier Marchandconserve un souvenirspécial des JeuxOlympiques d’Atlantaen 1996 : « Comme jen’avais pas vraimentde chance de faire unpodium, j’ai eu l’op-

portunité d’observer ce qui se passaitautour de moi. Les JO, c’est vraimentun tout autre univers. C’était géant etstressant ! » Pas question pourHugues Duboscq de se laisser envahirpar le stress : « Dans la chambred’appel, je visualise la course,j’essaye de me concentrer sur lespoints importants dans la nage.Après, c’est le moment où les déssont jetés, où il ne faut pas se laisserembarquer par la pression négative.Tant mieux si on parvient à plaisanteravec les autres, cela permet d’éva-cuer toute cette mauvaise pression,comme ça on est plus relâché et onnage mieux. » •

Adrien Cadot

Il ne faut pas se laisser

embarquer par la pressionnégative.

(Hugues Duboscq)

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

43Découverte42

(Ph.

D. R

.)

Roland Fuentès, pourquoi avez-vouschoisi la natation comme trame defond de votre roman ?Je suis un ancien nageur. J’ai débutéla natation en compétition à 11 ansavant d’intégrer le Sports-Etudesd’Antibes à 15 ans. J’étais, à l’époque,dans le groupe de Michel Guizien. Jem’entraînais avec les brasseurs, etChristophe Kalfayan. Malheureuse-ment, j’ai dû interrompre brutalementma carrière en raison d’une successionde blessures articulaires. Cela resteracomme l’un des grands regrets de mavie. J’aurais aimé voir jusqu’où j’auraispu aller !

Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’uni-vers aquatique ?J’ai toujours habité à proximité de lamer. Nager, c’est ma passion ! Il y aun réel plaisir physique à glisser. Enplus, j’apprécie l’état d’esprit de cesport. Ce n’est pas « bling bling »,c’est sain et humain.

Et aujourd’hui, vousnagez encore ?Oui, je me remets régu-lièrement à l’eau pourquelques longueurs.J’ai même participé auxInterclubs en brasseavec le club de Bourg-en-Bresse il y aquelques années. Je nepeux plus m’entraînercomme avant, maisj’aime la sensation deglisse, le bien-être queprocure une bonneséance de natation. Celarestera toujours magrande passion, avec lalittérature (sourire).

A ce sujet, d’où vous vient cette passionpour la littérature ?Depuis que je suis tout petit, j’aimeraconter des histoires. A l’adoles-cence, j’ai hésité entre faire l’écoled’Angoulême pour la BD ou partir àAntibes pour la natation. Finalement,j’ai opté pour la natation mais j’ai

toujours été fascinépar les histoires, lesgrandes comme lespetites.

Et de quelle manièredevient-on écrivain ?Lorsque j’ai arrêté denager, j’ai commencédes études d’alle-mand. Je suis devenuprofesseur et j’ai en-seigné ensuite pendantneuf ans à mi-temps.Comme ça, j’avais dutemps pour écrire.Depuis trois ans, jesuis écrivain à pleintemps. Je vis ma pas-sion à fond, bien que

cela ne soit pas toujours facile finan-cièrement.

Comment s’organise vos journées detravail ?En général, j’écris de 8h30 à 16h30.Ensuite, je passe du temps en familleavant de m’y remettre le soir. Le grosdu boulot consiste à retravailler lespages produites dans la journée. Ilm’arrive de les réécrire 30 fois.Lorsque je suis satisfait de ma pro-duction, j’en confie un exemplaire àma femme qui le lit à haute voix. Elleme donne son avis et nous en parlons.J’ai publié mon premier ouvrage en2000 et depuis 16 ont vu le jour : 7adultes et 9 pour la jeunesse, dont« Tics olympiques ».

Plus spécifiquement,de quelle manièreavez-vous préparé« Tics olympiques » ?Ça fait longtemps queje voulais écrire sur lanatation. Même si jene fréquente plus lagrande famille de lanatation, c’est un uni-vers que je connaisbien. J’ai donc convoquémes souvenirs dejeunesse. J’ai aussienregistré toutes lesséries, demies et finalesdes Jeux Olympiquesde Pékin pour m’im-prégner de l’atmosphère. Enfin, pourvérifier mes sources et les chronos,j’ai acheté le journal l’Equipe tous lesjours des JO.

Dans « Tics olympiques », Julien, lehéros, règle ses problèmes de ticsen suivant la finale olympique d’AlainBernard sur 100 m. A titre personnel,quels souvenirs conservez-vous decette victoire ?J’ai enregistré la finale d’Alain, avantde la regarder en début de matinéechez moi avec l’une de mes filles.Honnêtement, je n’y croyais pas.C’était magique, d’autant qu’AlainBernard vient d’Aubagne, comme moi,et que nos familles étaient voisineslorsque nous étions enfants.

Votre livre est destiné aux enfants de10 ans et plus. Pourtant, vous n’avezpas hésité à multiplier les allusionstechniques et chronométriques. Neredoutez-vous pas de rebuter cer-tains lecteurs ?Avec cet ouvrage, j’aimerais que dejeunes lecteurs s’intéressent à la na-tation. C’est un sport magnifique,empli de poésie, qui demande unehaute exigence personnelle. Voyeztous ces nageurs qui s’entraînenttous les jours pour grignoterquelques centièmes de secondes. Demanière générale, je trouve que le

thème du haut niveausportif n’est que troprarement utilisé en lit-térature. Pourtant, il ya un réel plaisir de laperformance et du ré-sultat.

En passionné quevous êtes, quel regardportez-vous sur lapolémique des combi-naisons qui a polluéles saisons 2008 et2009 ?Les combinaisons ontbrouillé l’image de lanatation. Nos nageurs

ont des corps splendides, je n’ai pascompris pourquoi il fallait à tout prixles envelopper de polyuréthane. J’aiété ravi d’apprendre que la FINAinterdisait les « combines » au 1er janvier2010, même si la natation risque deperdre un peu d’impact médiatique.Dans « Tics olympiques » je n’ai paspu m’empêcher de lâcher une petitecritique sur les combinaisons carselon moi l’essence de ce sport cen’est pas la technologie.

Et selon vous justement, quelle estl’essence de la natation ?Le plaisir de glisser, la joie d’améliorerses chronos, de repousser ses limites.Le plaisir aussi d’évoluer dans ungroupe bien que ce soit un sport indi-viduel. Lorsque j’étais nageur, il y alongtemps maintenant (rires), j’aiparticulièrement apprécié les inter-clubs. Un week-end de festivités, deretrouvailles sur fond de perfor-mances. Ils constituaient alors lagrande fête de la famille natation.Voilà l’image que je veux conserver demon sport : une discipline réjouissanteet exigeante ! •

Recueilli par Adrien Cadot

« Je voulais écrire sur la natation »

Julien est bourré de tics. Le seul moment où il les oublie complètement,c’est lorsqu’il nage, au club d’Aubagne Natation, où s’est aussi entraînéAlain Bernard, son idole. Et c’est d’ailleurs en suivant le parcours de sonmodèle aux Jeux Olympiques de Pékin, jusqu’à son triomphe en finalede l’épreuve reine, que le héros de « Tics olympiques » va parvenir à régler son problème. Pour son seizième roman, Roland Fuentès amarié humour, natation et rage de vaincre. Un cocktail détonnant etétonnant à découvrir de toute urgence.

Roland FuentèsNé à Oran en 1971, RolandFuentès a passé son enfanceen Algérie et sa jeunesse enProvence. Après un sport-études (il se destinait à de-venir nageur de haut niveau),il s’oriente vers les languesétrangères et devient profes-seur d’allemand. Enseignantà mi-temps pendant dix ans,il consacre aujourd’hui sonactivité à écrire des nouvelles,des romans, et, depuisquelques temps, des livrespour enfants.

De manière générale, je trouve

que le thème duhaut niveau sportif

n’est que trop rarement utilisé

en littérature. Pourtant, il y a unréel plaisir de la

performance et durésultat.

Dans « Tics olympiques » je n’ai pas pu

m’empêcher de lâcher une petitecritique sur les

combinaisons carselon moi l’essencede ce sport ce n’estpas la technologie.

(Ph.

D. R

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

Certains destins ont parfois le don de sur-prendre ! Celui d’Annie Peudupin en est ladémonstration parfaite. « J’ai failli me noyer

plusieurs fois, j’ai développé une peur panique del’eau ». Pourtant, c’est bien elle qui a créé le ClubOrléans Aquatique en 2000. Une structure fondéepar une ancienne aquaphobe, on vous l’avait dit, ledestin est parfois surprenant ! « Nous recensons 500 licenciés », annonce AnniePeudepin en préambule. « Depuis 2000, le succèsdu club ne se dément pas. Nous avons déjà comptéplus de 700 licenciés, mais la fermeture de lapiscine du Palais des Sports pour cause de travauxa obligé certaines personnes à se tourner versd’autres structures. » Des défections certes, maisqui ne remettent pas en cause l’attachement deslicenciés. Car ici, on ne fait pas de compétition. Onnage pour s’améliorer ou simplement pour leplaisir. L’eau y est fédératrice, elle rassemble deslicenciés de 3 à 80 ans. « J’ai voulu un club pourtous, où l’on ne fasse pas de ségrégation, avecpour seul objectif l’amour de l’eau, le plaisir denager ».Le club orléanais propose de nombreuses activités :séances pour les aquaphobes, initiations à l’eaupour les enfants, séances d’aquagym en grand etpetit bassin et des préparations pour les adoles-cents à l’épreuve de natation du Baccalauréat. Maisce n’est pas tout, poursuit Annie Peudupin : « Nousavons accueilli des handicapés visuels ou auditifset des handicapés mentaux légers. Je me souviensd’un tétraplégique avec qui je me promenais dansle petit bassin car il avait peur de l’eau. Au bout dequatre ans, il nageait ! Un autre homme, qui nepouvait pas lever le bras plus haut que le coudenage maintenant le dos crawlé ! Notre philosophie,c’est prendre le temps, être à l’écoute, faire

progresser chacun à son rythme. On ne fait pas dedifférence entre les gens. »Une approche humaniste couplée d’un amour del’eau, cela peut surprendre venant de la part d’uneancienne aquaphobe. Annie Peudupin a appris ànager à 50 ans ! Preuve qu’il n’y a pas d’âge pour selancer des défis. Décidée à surmonter sa peur del’eau, Annie a d’abord demandé de l’aide à uneamie, puis à des MNS. C’est la révélation ! Anciennegymnaste, abandonnée pour cause d’opérations,c’est dans l’eau qu’elle va renouer avec le sport. Cedéclic décide Annie à créer des cours pour lesaquaphobes. « Mais ces séances ne suffisaientpas à la survie de l’association. J’ai donc commencépar des cours d’aquagym, pendant qu’une desanimatrices se formait pour pouvoir animer lescours de familiarisation avec l’eau », souligne-t-elle. « L’aquagym a eu un succès immédiat, maisplus globalement j’ai investi dans tous les créneaux,comme le midi par exemple. J’ai bouché les trous »,poursuit la dirigeante. « J’ai créé de nouvellesactivités à la demande. Des personnes venaient mevoir pour me demander si tel cours était possible,et c’est pour eux que j’ai amplifié l’offre. » « La majorité des gens viennent pour se détendreet s’entretenir. Nous nous adaptons, cherchons àaméliorer leur souffle, leur technique, au cas parcas. Si nous voyons qu’un nageur a des possibilitéspour la compétition, on lui suggère de s’inscriredans un autre club. Je me souviens d’une jeunefille qui avait de réelles capacités. J’en ai parléavec ses parents, avec elle. Mais elle nageait pourle plaisir juste comme ça. Elle est restée. » A 67ans, Annie est toujours aussi passionnée, mais elleespère maintenant trouver celui ou celle qui saurareprendre son « bébé » •

Laure Dansart

J’ai voulu un clubpour tous, où l’on ne fasse pas de ségrégation, avecpour seul objectifl’amour de l’eau, leplaisir de nager.

Le plaisir au Centre

Club Orléans Sport Aquatique

Présidente : Catherine Voisin

Adresse : 29, rue du Pot d’Argent 45000 Orléans

Tél. : 02 38 83 18 80

Mail : [email protected]

www.cluborleanssportaquatique.wordpress.com

L‘enseignement de la natation àl’école, en voilà un sujet studieux !Pourtant, l’histoire n’a pas été

sans heurts et les nombreuses évolu-tions, fruit d’une connaissance de plusen plus grande de l’activité mais aussides changements de la société et desconceptions éducatives, ont parfoisretardé l’implantation de la disciplinedans les manuels scolaires. Dès la findu XVIIIe siècle, la natation apparaîtdans la plupart des programmesd’éducation en raison de ses vertussanitaires et médicales. Le manque depersonnel qualifié, le déficit d’équipe-ments et l’absence de formation desmaîtres endiguent néanmoins sonessor.A la fin du XIXe siècle, les livres d’écolepréconisent un enseignement calqué

sur celui de l’armée : apprentissage desmouvements de la brasse à l’extérieurde l’eau avant la mise en situation. Lemanque d’installations oblige biensouvent les professeurs à réduire lescours de natation à la premièrephase. Ils se déroulent donc en sallede classe ou en cour de récréation etsont davantage assimilés à de la gym-nastique. Le plus gros changementintervient en fait au début du XXe

siècle. Paul Beulque fonde en 1904 leclub de natation et de water-polo desEnfants de Neptune de Tourcoing,l’année même où la piscine de la villeest construite. Passionné de water-polo, il entraîne avec succès l’équipe deFrance sacrée championne olympiqueen 1924. Parallèlement à ses fonctionsd’entraîneur, il exerce comme moniteurà la piscine de Tourcoing, pionnièredans l’enseignement de la natation.La méthode de Paul Beulque répond

La natation à l’école

“Publié en 1947, « Le précis de natation

scolaire » d’Emile Schoebelconstitue l’origine de

l’enseignement dispenséaujourd’hui à l’école.

Orléans Sport Aquatique

(Ph.

D.R

.)

parfaitement aux contraintes et auxobjectifs de l’époque. Avec l’aide d’unindustriel roubaisien, il imagine unappareil de suspension collectiveformé de câbles et de poulies grâceauquel les enfants sont maintenus àla surface de l’eau par une sangle (cf.illustration). La deuxième phase,celle de l’expérimentation dans l’eau,devient alors possible pour un grandnombre d’élèves et le maître peutfacilement superviser la séance.A partir des années 30, le sport étendson influence. L‘Ecole normale d’édu-cation physique qui forme les futursprofesseurs voit le jour en 1933. EmileSchoebel y est responsable de l’ensei-gnement de la natation et il va mettreen place une nouvelle méthode d’en-seignement qu’il expose dans « Leprécis de natation scolaire ». Publié en1947, cet ouvrage constitue l’origine del’enseignement dispensé aujourd’huià l’école. Pour autant, il faut de nou-veau patienter jusqu’aux années 70pour assister à la généralisation descours scolaires de natation. Uneimplantation en partie due au plan« 1 000 piscines » lancé par le Ministèrede la Jeunesse, des sports et desloisirs en 1969. Il permettra à la Francede se doter enfin d’équipements dignesde ce nom. Parallèlement, la vision dela natation évolue vers une conceptionunitaire. C’en est fini de la séparationentre la natation compétitive et cellepratiquée à l’école. Sous l’influencede différents auteurs et en particulierde Raymond Catteau, une nouvellepédagogie est proposée pour l’ensei-gnement de la natation. Elle ne quitteraalors plus les programmes scolaires ! •

Adrien Cadot

45Un peu d’histoire44(P

h. D

.R.)

(Ph.

D.R

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NAT MAG N117:Mise en page 1 23/03/10 15:06 Page 45

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Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117 Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

47Conseils46

Se rincer, pas se décaperAvant et après avoir nagé, les règleshygiéniques de bases préconisent unbon lavage au gel douche. Il sent bon, ilenlève l’odeur du chlore… mais un geldouche classique assèche également lapeau.

Conseil n°1 : Lavez-vous… maisoubliez les gels douches.

Conseil n°2 : A la place, privilégiezun savon surgras ou des syndets.Les pharmacies en regorgent alorsn’attendez plus !

Conseil n°3 : N’oubliez pas derincer, deux fois plutôt qu’une, voscheveux. Rien ne vaut un bon rinçagepour éliminer toute trace de chlore.Cela vous permettra aussi de lesgarder brillants.

Nina Roos, dermatologue,formatrice en dermatologie esthétique, connait la peausur le bout des ongles. Inutile de préciser que pourelle, préserver sa peau estd’une importance capitale.Heureusement, ce n’est pasla piscine qui aura la vôtre.

Quels sont les problèmes de peaupouvant être liés à la pratique de lanatation ?Dans les grandes lignes, ce sont lesproblèmes d’irritation et d’eczéma, ainsique les champignons et les verrues.C’est d’ailleurs le lot de tous lessportifs, mais la piscine peut favoriserleur transmission. Quant au chlore, ilaccentue les problèmes d’assèchementcutané.

Que faire pour y remédier ?Pour les champignons, il faut penserà vraiment bien se sécher les pieds,et porter des tongs. Les verrues, c’estplus compliqué, mais il existe des

chaussettes en latex qui permettentde les éviter, mais aussi de ne pas lespropager si on est porteur ! Concernantles problèmes de sécheresse cutanée,il faut tout faire pour ne pas accentuerl’effet irritant. C’est pourquoi, je conseilleles savons surgras, qui permettentd’éviter la dissolution des lipides de lacouche supérieure de l’épiderme. Lesoir, il faut penser à appliquer unecrème réparatrice.

La piscine est-elle un milieu hostilepour la peau ?Absolument pas ! Le chlore peut causerquelques petits désagréments auxpeaux fragiles et sèches, mais c’estminime. Les bébés et les enfants, quiont la peau plus fragiles, sont plussouvent exposés aux irritations ouproblèmes d’eczéma. Mais que ce soitpour la peau et les cheveux, il n’y apas de problèmes.

Certains adolescents pensent quela piscine élimine les boutons. Est-ce vrai ?Dans une certaine mesure oui, car lechlore a un effet asséchant. Donc pourlimiter l’expansion d’un bouton c’estvrai. Seulement, ce n’est pas la piscinequi les empêchera d’apparaître !

D’une manière générale, quels sontles bons gestes pour avoir une bellepeau ?D’abord, se préserver du soleil. Il estl’ennemi n°1 de la peau, surtout si ellessont claires. Il faut y penser en étélorsque les piscines sont découvertes.Ensuite, exfolier sa peau une fois parsemaine (et pas plus), avec un gant, unfilet, une crème « scrub ». Cela permetde la nettoyer et de la tonifier : onenlève ainsi les peaux mortes, et onenvoie par le même temps un signalqui lance le processus de la synthèsedu collagène. Je conseille égalementles crèmes à base d’urée qui sontidéales pour les peaux sèches. Ensuite,et ça tombe sous le sens, avoir une

S’hydrater !Qu’on se le dise, la crème hydratante n’arien d’un accessoire purement féminin !Les mecs, laissez votre orgueil au ves-tiaire, et sortez votre tube. Votre peaumérite aussi des soins attentionnés.

Conseil n°6 : S’hydrater avant d’allerse baigner est une fausse bonneidée, voire carrément une ineptie.D’abord cela pollue l’eau de la piscine,ensuite cela provoque l’apparitionde chloramines, et ça, vous savezque ce n’est pas bon.

Conseil n°7 : Si vous avez la peautrès sèche ou atopique, choisissezune crème « barrière », qui resterasur votre peau un maximum detemps (crème Exoméga d’Aderma,Bariederm d’Uriage, ou ExcipialProtect de Firing). Vous pouvezl’appliquer soit sur l’ensemble ducorps, soit uniquement sur la zoneà protéger, une demi-heure avant labaignade et après vous être lavé.

Conseil n°8 : N’oubliez pas votrebonnet de bain, il protège parfaite-ment les cheveux. Mais si vous avezles cheveux très secs, appliquez unmasque adapté, et surtout, rincezbien !

Conseil n°9 : Enfin, appliquez unecrème après la baignade pourréhydrater et régénérer votre peau.

« Une belle peau renvoiel’image de la santé»

Le chlore peut causer quelques petits désagrémentsaux peaux fragiles etsèches, maisc’est minime.

Tous les spécialistesvous le diront : il fautentretenir notre peau.Chaque jour, celle-ciest mise à rudeépreuve, notamment à la piscine, où c’estbien connu, le chlorel’attaque et l’assèche.Une question nous colle alors à la peau : comment la préserver ?

Comment préserver sa peau?

Bien se sécherA la piscine, on a trop souvent tendanceà s’habiller encore mouillé. Manque detemps, paresse, c’est en tout cas unemauvaise habitude qu’il est impératifde corriger. En effet, cela favorisel’apparition de mycoses ou de plaquesd’eczéma.

Conseil n°4 : Pensez à bien voussécher tout le corps avec une ser-viette sèche (pas celle que vous aveztrimballée partout dans le bassin).Votre crème hydratante n’en péné-trera que mieux.

Conseil n°5 : Essuyez soigneuse-ment vos pieds et vos orteils…C’est une zone sensible !

bonne hygiène de vie, mais ça, lessportifs l’ont en général déjà.

Pour finir, pouvez-vous nous en direun peu plus sur l’importance deprendre soin de sa peau ?La peau a de multiples fonctions. Ellea un rôle mécanique, de thermorégu-lation, mais aussi de protection vis-à-vis des microbes. C’est pourquoi ilfaut veiller à ne pas la « décaper », cequi lui ôte son rôle de barrière : ellelaisse s’échapper l’eau, et laisse ren-trer les microbes. Et puis, la peau,c’est ce qui nous met en rapport avecl’autre, ce qu’on soumet au regard.Avoir une belle peau renvoie l’imagede la santé, d’où la volonté des gensde la chouchouter ! •

Recueilli par Laure Dansart

Pour la dermatologue Nina Roos la piscinen’est pas un univers hostile pour la peau.C’est, au contraire, l’occasion de l’entretenir,de la préserver.

(Ph.

D. R

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(Ph.

Fot

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A C

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• A la maisonPréférez la douche au bain le plussouvent possible. Un bain consommeentre 150 et 200 litres d’eau alorsqu’une douche seulement 60 à 80 litres.En outre, les vertus fortifiantes de ladouche ne sont plus à démontrer.Lorsque vous faites la vaisselle,pensez à remplir les deux bacs d’eau(un pour le lavage, l’autre pour lerinçage) au lieu de laisser coulerl’eau. Quant à votre toilette, n’oubliezpas de stopper l’eau lorsque vousvous savonnez. Enfin, faites tourner lelave linge et le lave vaisselle unique-ment lorsqu’ils sont pleins ou alorsutilisez la fonction « demi-charge » sielle existe sur votre appareil, celaévitera de gaspiller plusieurs litresd’eau inutilement.

• Les fuitesUne chasse d’eau qui fuitc’est désagréable, mais celareprésente surtout un gas-pillage colossal de 600 litresd’eau par jour. Un robinetqui laisse passer un filetentraîne, lui, une perte de300 litres d’eau. Pensezdonc à vérifier l’état de vostuyauteries et robinetteries.Attention, si un robinet quicoule se repère facilement,des canalisations mal entre-tenues sont difficiles à détecter. Pourvous en rendre compte, notez leschiffres relevés au compteur un matinavant de partir et le soir à votre retour.Une différence entre les deux nombresindiquera une fuite invisible à réparer.

• Au jardinTout le monde n’a pas la chance deposséder un jardin, mais pour ceuxqui en ont un il convient de rappelercertains principes de base. Il est ainsirecommandé d’arroser le soir, justeavant la tombée de la nuit, lorsquel’évaporation est minimale. Il estaussi conseillé de biner régulièrementla terre pour la rendre plus meuble etfaciliter l’absorption de l’humidité dela nuit et de la rosée. N’arrosez pas lapelouse en été et ne la tondez pas.Elle reverdira dès les premièrespluies de l’automne et en ressortirafortifiée. Si vous en avez les moyens,investissez dans un système demicro-arrosage goutte à goutte basse

pression qui, par le biaisde tuyaux en plastiquetrès fins, laisse s’écoulerune infime quantitéd’eau régulièrement à labase des plantes. Préfé-rez l’arrosoir au jet sivotre jardin est assezréduit, car l’écoulementde l’eau est plus lentdonc la terre l’absorbeplus facilement. Enfin,et surtout, pensez à utiliserl’eau de pluie retenue à

cet effet dans une citerne ou un bidonpour arroser les plantes.

A. C.

(Ph.

Géo

)

Notre consommationLa consommation d’eau moyennepar jour et par personne s’établit àenviron 132 litres. Cela comprend laconsommation domestique maisaussi la consommation agricole etindustrielle. Si l’on ne prend que laconsommation domestique, on serend compte que chacun d’entrenous consomme en moyenne entre85 et 105 litres d’eau potable parjour :

35 litres - Hygiène corporelle (33%)35 litres - Chasse d’eau (33%)15 litres - Lessive (15%)7 litres - Vaisselle (7%)9 litres - Jardinage et arrosage des

plantes (9%)3 à 5 litres - Boisson et cuisine (3%)

La troisième édition de la Nuit de l’Eau vient des’achever (le samedi 20 mars), c’est le momentde prendre de bonnes résolutions. A la maisonou au jardin, il est facile de modifier ses habitudes pour réaliser des économies trèsprofitables pour l’environnement et le porte-monnaie.

Les bons gestes pour économiser

l’eau

En France, seulement 49% des eaux uséessont dépolluées avant de retourner dans le milieu

naturel. De plus cette « dépollution », constituée detraitements pouvant être physiques, chimiques et/ou

biologiques, ne permet pas de traiter tous les polluants. Ainsi, l’eau issue des stations d’épuration

n’est pas potable. Elle est juste traitée de manière à ne pas avoir trop de répercussion

sur le milieu naturel.

Le saviez-vous ?Le saviez-vous ?

Une chassed’eau qui fuit représente

un gaspillagede 600 litres

d’eau parjour.

Ecol’eau48

Natation Magazine | Avril 2010 | N° 117

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1.B(à l’année, cela correspond à environ 55 m3) ; 2.A (à titre indicatif, le bain en consomme 200 L) ; 3.Aet C(le matin comme le soir sont deux périodespropices à l’arrosage car l’évaporation y est minimale) ; 4.A(à titre indicatif, l’eau minérale en bouteille coûte 300 €/m3) ; 5.B(le débit moyen d’un robinet étantde 15 L/minute, si vous le laissez ouvert pendant 10 secondes vous laissez échapper 2,5 L) ; 6.B(vous consommez quasiment autant d’eau que pour un lavagepleine charge lorsque vous utilisez un lavage demie charge) ; 7.B(les lave-vaisselle sont aujourd’hui performants et arrivent à laver leur contenu avec une quantitéréduite d’eau : 10 à 15 L) ; 8.A(le bain et la douche sont de gros consommateurs d’eau puisqu’ils représentent 39 % des usages. Viennent ensuite les toilettesavec 20 % puis le lave-linge avec 12 %) ; 9.C(notamment pour l’irrigation) ; 10.C(elles y seront ensuite collectées par une société spécialisée qui les valoriserasoit par recyclage, soit par incinération).Réponses :

Quizz :Quelle est la consommation d’eau moyennepar jour et par habitant en France ? A - 20 LB - 150 LC - Plus de 400 L

Quelle est la consommation moyenne d’eaupendant une douche ?A - 60 LB - 100 LC - 200 L

A quelle(s) période(s) de la journéeest-il recommandé d’arroser sonjardin ?A - Le matinB - Le midiC - Le soir

En France, quel est le coûtmoyen d’un litre d’eau aurobinet ?A – 3 €/m3

B - 30 €/m3

C - 300 €/m3

Quelle est la quantitéd’eau qui s’échappede votre robinetlorsque vous le laissez ouvert pendant le brossagedes dents ?A - 1 LB - 2,5 LC - 5 L

Les lavages demie charge utilisent 2 foismoins d’eau que les lavages pleine charge ?A - VraiB - Faux

Laver sa vaisselle à la main consommemoins d’eau qu’un lave-vaisselle ?A - VraiB - Faux

Quel est le poste le plus consommateurd’eau à la maison ?

A - Le bain et la doucheB - La machine à laver

C - Les toilettes

Dans le monde, lequel de ces 3secteurs est le plus consommateur

d’eau douce ? A - L’industrie

B - Les particuliersC - L’agriculture

Quelle est la bonne solution pour éliminervos huiles de friture usagées ?A - Vous les récupérezdans une bouteille pourles confier à la collectedes déchets ménagersB - Vous les versez àl’évier pour qu’elles soient

traitées par une stationd’épuration

C - Vous les ramenez dansune déchetterie

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êtes-vous écol’eau ?

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Hors lignes50

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Dernier film vu ?Ça ne va pas être très original :« Avatar » de James Cameron !J’ai adoré. J’aime beaucoup lecinéma, j’essaie d’y aller le plussouvent possible. Je suis assezéclectique, tout m’intéresse.

Dernier livre lu ?Le dernier Guillaume Musso, « Etaprès ? ». J’ai lu ses précédents

livres et j’aime beaucoup sa manière d’écrire, c’est agréable.Je lis aussi des romans descience-fiction, j’ai lu la saga« Millenium », mais j’avoue quece sont surtout des lectures estivales, car durant l’annéescolaire je manque de temps !

Votre pêché mignon ?C’est difficile à dire, je suis vraiment

gourmande ! Les gâteaux à laframboise, mais il y a aussi lestartes au citron. Les tartes au citron, on va dire (rires)…

Un plat que vous ne pouvez pasavaler ?Je ne vois pas… mais je détestele café !

Votre passe-temps favori ?Prendre du temps pour découvrirde nouvelles choses, de nouvellesactivités, de nouvelles villes…J’adore voyager ! Dernièrement,je suis allée avec l’équipe deFrance à la Réunion, c’était magique !

A part la natation, quel sportappréciez-vous ?J’aime beaucoup les sportsd’acrobatie, notamment lecirque. J’ai pu en faire un peu,puisque qu’en tant que voltigeuse,nous nous entraînons sur trampoline. J’apprécie aussi lessports d’équipe et la danse.

Votre dernier fou rire ?En parlant de cirque, je suisallée voir le spectacle « Lecirque de demain » et j’ai trouvéplusieurs numéros hilarants.

Quelle personnalité aimeriez-vous rencontrer ?Gad Elmaleh, j’ai vu une émissionsur lui, il est vraiment fort commehumoriste et il a beaucoup dequalités.

Qu’aimerais-tu faire plus tard ?Je suis en première année dekiné, et j’espère exercer ce métierplus tard. J’ai passé le Beesan ily a deux ans, et cela me plairaiten parallèle, de pouvoir entraînerpour transmettre ma passion !

Si vous gagnez au loto, vousachetez quoi ?Encore une fois, je ne vais pasêtre très originale : je fais descadeaux à mes amis et à ma famille. Je prends le temps devoyager et je fais des dons à desassociations ! •

Recueilli par Laure Dansart

Chloé Willhelm

Le nom de Chloé Willhelm ne vous dit rien ? A l’heureactuelle, la demoiselle est pourtant considéréecomme la meilleure nageuse synchro française en solo ! Championne de France en 2008 et 2009 dela spécialité, septième aux championnats du mondeà Rome, l’été dernier, la Française de 20 ans mèneégalement de front des études en kinésithérapie. En attendant de la voir de nouveau s’illustrer lorsdes prochains championnats d’Europe à Budapest,en équipe et duo, Natation Magazine vous propose de découvrir cette étoile en devenir.

« J’aimeraisentraîner pour

transmettre ma passion »

(Ph.

DP

PI/

Julie

n C

rosn

ier)

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