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1 T hierry Pirotte et Francis Veyckemans récidivent et vien- nent de "commettre" un très beau chapitre de synthèse sur l'anesthésie locale chez l'enfant. Ce texte complet et perti- nent comme à leur habitude est très "clinically focused" et vous sera très utile en pratique. Il paraît dans un livre consacré à l'anesthésie et l'analgésie en chirurgie dermatologique. Les dif- férents thèmes repris : Prenez le temps nécessaire à lire ces pages. Ce sera un investissement à return positif garanti ! the pediatric patient - implications regarding local anesthesia *** acute toxicity of local anesthetics in children (neurologic, cardiovascular, prevention, treatment) local anesthesia in pediatric dermatologic surgery (topical [ 7 pages ! ], infiltration, ionophoresis, peripheral, additional sedation, ...) N'allez pas chercher loin les pépites que vous avez dans votre jardin (ou votre service !) Dans le numéro 45 d'AnesthWeekly (27juin 2007), on attirait l'attention sur les embolies gazeuses à base de CO2. Un petit rappel sur la position du pa- tient lors du massage lors d'un arrêt sur embolie était repris dans AW_58 (10 oct '07). Cette semaine, Gaëtan Dangelser a attiré mon attention sur un très bon article de revue paru en janvier 2007 dans Anes- thesiology et qui fait le tour de la problématique de l'embolie gazeuse à base d'air (EPA). C'est un incident fréquent. De nombreuses voies veineuses centrales sont mises en place mais également retirées à l'étage. Ce moment du retrait présente un risque d'embolie qui doit être systématiquement prévenu. Bien sûr, la plupart des embolies gazeuses n'ont pas le volume nécessaire pour entraîner un collapsus hémodynamique. Cependant, des études animales ont montré que les EPA augmentent la perméabilité microvasculaire. Les microbulles formées dans le flux turbu- lent précipitent l'aggrégation plaquettaire et la libération des facteurs plaquettaires. Ceux-ci, à leur tour, entraînent un syndrome inflammatoire systémique. Ces effets physi- ques et chimiques causent des dégâts au réseau capillaire pulmonaire qui peuvent conduire à l'oedème pulmonaire. Toute EPA, même minime, est à éviter. Thierry PIROTTE, Francis VEYKEMANS Local anesthesia for children. in Anesthesia and analgesia in dermatologic surgery. Marwali Harahap, Adel R. Abadir, Eds INFORMA healthcare, New York London 2008; chap. 7: 133-162. J.L.S. J.L.S. Marek A. MIRSKI, Abhijit Vijay LELE, Lunei FITZSIMMONS, Thomas J.K. TOUNG - Diagnosis and treatment of vascular air embolism. Anesthesiology 2007; 106: 164-177. Nr 83 - 16 avril 2008

Prenez le temps nécessaire à lire ces pages. Ce sera un ... · un très bon article de revue paru en janvier 2007 dans Anes- ... Diagnosis and treatment of vascular air embolism

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T hierry Pirotte et Francis Veyckemans récidivent et vien-nent de "commettre" un très beau chapitre de synthèse

sur l'anesthésie locale chez l'enfant. Ce texte complet et perti-nent comme à leur habitude est très "clinically focused" et vous sera très utile en pratique. Il paraît dans un livre consacré à

l'anesthésie et l'analgésie en chirurgie dermatologique. Les dif-férents thèmes repris :

Prenez le temps nécessaire à lire ces pages. Ce sera un investissement à return positif garanti !

— the pediatric patient - implications regarding local anesthesia ***

— acute toxicity of local anesthetics in children (neurologic, cardiovascular, prevention, treatment)

— local anesthesia in pediatric dermatologic surgery (topical [ 7 pages ! ], infiltration, ionophoresis, peripheral, additional sedation, ...)

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Dans le numéro 45 d'AnesthWeekly (27juin 2007), on attirait l'attention sur les embolies gazeuses à base de CO2. Un petit rappel sur la position du pa-tient lors du massage lors d'un arrêt sur embolie était repris dans AW_58 (10 oct '07). Cette semaine, Gaëtan Dangelser a attiré mon attention sur un très bon article de revue paru en janvier 2007 dans Anes-thesiology et qui fait le tour de la problématique de l'embolie gazeuse à base d'air (EPA). C'est un incident fréquent. De nombreuses voies veineuses centrales sont mises en place mais également retirées à l'étage. Ce moment du retrait présente un risque d'embolie qui doit être systématiquement prévenu. Bien sûr, la plupart des embolies gazeuses n'ont pas le volume nécessaire pour entraîner un collapsus hémodynamique. Cependant, des études animales ont montré que les EPA augmentent la perméabilité microvasculaire. Les microbulles formées dans le flux turbu-lent précipitent l'aggrégation plaquettaire et la libération des facteurs plaquettaires. Ceux-ci, à leur tour, entraînent un syndrome inflammatoire systémique. Ces effets physi-ques et chimiques causent des dégâts au réseau capillaire pulmonaire qui peuvent conduire à l'oedème pulmonaire. Toute EPA, même minime, est à éviter.

Thierry PIROTTE, Francis VEYKEMANS — Local anesthesia for children. in Anesthesia and analgesia in dermatologic surgery. Marwali Harahap, Adel R. Abadir, Eds INFORMA healthcare, New York London 2008; chap. 7: 133-162.

J.L.S.

J.L.S.

Marek A. MIRSKI, Abhijit Vijay LELE, Lunei FITZSIMMONS, Thomas J.K. TOUNG - Diagnosis and treatment of vascular air embolism. Anesthesiology 2007; 106: 164-177.

Nr 83 - 16 avril 2008

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Plusieurs numéros d'AW ont repris des éléments soit techniques soit anatomiques sur le bloc cervical superficiel

(AW_16 - 10 dec '06 / AW_18 - 20 dec '06 / AW_76 - 20 fev '08). Il m'est apparu qu'une feuille de synthèse de la technique ne serait pas superflue.

J'en ai réalisé une que je vous joins en page 3. Elle emprunte des photos au site de la Société new-yorkaise d'anesthésie régionale (N.Y.S.O.R.A.), site très riche que je vous recommande chaudement.

La technique prévoit de prendre le tubercule de Chassaignac comme repère inférieur.

Mais en fait, comment le repèrer ? Qu'est-ce qui fait qu'on perçoive une différence de structure ?

AnesthWeekly est une newsletter du service d’Anesthésie des Cliniques Universitaires Saint Luc. Ed. Resp.: J.L. Scholtes - 2008

Tous à vos starting blocks !! Qui sera le(la) premier(e) à dire à quoi pourrait bien correspondre

cet enregistrement de pulse-oxymètre. Cliché enregistré dans

notre Q.O. Ce n'est pas à mettre en relation avec une interférence lumineuse comme décrit en 2000 par Brown-

low dans Anaesthesia. Fin 2007, Andreas K. a décrit ce type de tracé

dans le B.M.J.

QUIZZ

J'ai opté de reprendre le chapitre que Léo Testut et An-dré Latarjet ont consacré à la 6ème vertèbre cervicale (9ème ed. 1948 - p. 66): "Cette vertèbre, quoi qu'en disent certains auteurs, n'offre aucune particularité bien sensible qui, sur un rachis non arti-culé, permette de la distinguer des 3 vertèbres situées au-dessus. Peut-être en y regardant de près, trouve-t-on sur son apophyse transverse, le tubercule antérieur un peu plus déve-loppé, la gouttière un peu plus large; mais ces différences, on en conviendra, sont loin d'être nettes. Par contre, sur le sque-lette monté ou simplement sur une colonne articulée, le tu-bercule en question paraît plus saillant; il constitue même, en médecine opératoire, un excellent point de repère pour lier l'artère carotide primitive. Ainsi l'a-t-on appelé tubercule carotidien ou tubercule de Chassaignac, du nom du chirurgien qui, le premier, attira sur lui l'attention. En réalité, le déve-loppement tout particulier qu'il présente (ou plutôt qu'il paraît présenter) est dû à deux causes extrinsèques: la pre-mière, c'est qu'au-dessous de la 6ème vertèbre cervicale le rachis s'infléchit et se porte notablement en arrière; la se-conde, c'est que l'apophyse transverse de la 7ème (que cette inflexion de la colonne place en retrait par rapport à la 6ème) est, par surcroît, dénuée de tubercule antérieur, et que son sommet s'efface sur le passage de l'artère vertébrale."

J.L.S.

(Jocker: DRAP DROP DRIP)

voir tableau en page 3

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Tableau synthétique établi selon les clichés du site www.nysora.com (ce site de la société new-yorkaise d'anesthésie régionale est un must)