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, ~ INTERNATIONALE .3 , ~ quatre jeunes gens qui avaient occupe mercredi les burelliux bruxellois 'de l'hebdomadaire allemaml «Der Spiegel », se sont UD moment montres au balcon de l'immeuble (au centre). Non armes, Hs se sont laisse apprehender sans resistance (a d'roite). Des tireurs d'elite de la I bripde Diane avaient pris position sur des toits voisins. : Lr- gendarmerie deloge sans malles occupants des hureaux hruxellois du journal «Der Spiegel» Quatre personnes, deux hommes ci deux femmes, ont fait irruption mercredi vers 14 heures dans les bureaux bruxellois de l'hebdoma- daire ouest-allemand «Der Spie- Cel,., situes au sixieme etage de la resldence «Roncevaux., 45, boulevard Charlemagne, a une centaine de metres du siege de la C.E.E. Apres avoi' evacue les trois eapleyes presents a ce moment-la dallll les locaux, Hs ont exige que le «Spiegel. publie un commu- nique reprenant les revendications des ',prisonniers appartenant a la « Fraction Armee Rouge» (Rote Armee Fraktion - R.A.F.) actuel- lement detenus en Allemagne fe- derale ainsi que la liberation im- mediate de l'un de ces prison- niers: Gunther Sonnenberg. Vers 15 heures, la direc'tion du « Spiegel. a Hambourg faisait savoir aux autorites belges qu'elle ne donnerait pas suite a••x exi- gences des occupants. Aussitöt \la brigade Diane de la gendarmerie etait requise pour evacuer les bureaux du journal allemand. A ce moment-la, on savait deja que les quatre occuilants n'etaient proba- blement pl\!S armes puisqu'Hs s'ebient montres bras en l'air an balcon. Vers 17 h 15, Hs etaient emmenes sans avoir oppose de resistance. 11 s'agit de Marie-Rose Levaux, 31 ans, BeIge, habitant a Ixelles; P. Celman, 21 ans, et Herman Padt, 29 ans, tous deux Hollandais, habitant Amsterdam, ainsi que Christine Lucas, 27 ans, de nationalite franc;aise. Deux heures de l'apres-midi. Boulevard CharJemagne, a deux pas des CommunautE!s europeen- nes. Un immeuole moderne de nenf etages «Le Roncevaux» a proximite du square Ambiorix. Au sixieme etage, 1e bureau.- bruxe1:lois du magazine Der Spie- gel, ou se trouvent une sec-retaire, une femme de menage et un vi- siteur. Le chef du bureau, Hans Gerhal'a Stephani, est absent, couvra,nt la session du Pa'111ement europeen a St,rasboUirg. « Quatre jeunes gens äges d'une vingtaine d'annees ont fait bruta- lement irrnpti·,m. Leur chef, une jeune fHle parlant un fran<;ais sans accent, nous a ordonne en hurlant de quittel' l'immeuble. Les gaq;ons, style punk aux che- V€UxcoÜrts,s'exp'rimaient eux en aLlemand" a decIan! GunhHd Fricke, la secrt!tairre. Les occupants jeHent UD t'ract qui tombe directement dansles maim des polide1'set gendarmes qui ont boucle le quartier. Des affiches sont coHees aux vitres proclamant: • Rassemblement des prisonniers de R.A.F. (Rote Armee Fraktion) - Oceurpe'. Ils exigent la publication du communique dans le Spiegel. Le magazine hambourgeois re- fuse, et autorise, lapo~ice beIge a donner l'assaut. Celle-ci a appre- hende Bur 100 lieux un homme qui photographiait .l<es occup,ants et quietait visiblement en con~ct avec eux. Un, jouil'naIiste alle- mC\nd,'correspondant a -BruxeU,es de·la Frankfurter AUiJemeine (con- servateuq,o)s'est declC\reetonne par cette ac'bjon : le Spiege! est 'un magazine de' g,auche; ,Je me.de- rnandepourquoi Hs n'on,t pas' oe- cüpe' pllitöt mon bureau. » Les commer<;ants des environs eux sont ulceres: • 11, y a ,une semaine c'etaient les agricuHeurs. Avant <;a,les pecheürs. Tout cela est bien mauvais pour les aHai- res" nous a declare un libraire. Par mesure de &ecurite, et en vue 'd'une intervention en force, La police et La gendarmerie iIIlte'r- disent tüute circulaJtion bou1eva·rd Char[emagne et commencent a die- ployer hommes et materie>!. Les opera.tions sont dirigeoo par le commissai,re en chef de la police de Bruxelles, ]VI:. Püels. Vers 15 h 15, la brigade Diaue arrive sur les lieux. Des tireurs d'roites sur un bätiment fünt face au «Ronce,vaux ». Vers 16 h 40, les quatre occu- pants apparaissent au balcon, Ie- vant leur,s mains et aft'irmant qu'iJls ne sont pas armes. La police en aoute car des temoins ont a-ffirme que I'une des femmes availt un sac BUirl'epaule. Une dizaine de genda,rmes armes donnent ras- saut sans rencontlrer de resistance. Les quatre occup,ants ont alors He arpprehendes et conduits, me- nottes aux poignets, dans deux vehicules d'intervention de la gen- darmerie. SATURNIN GOMEZ et MARC ROZEN

Presse sur l'occupation du Spiegel - socialhistoryportal.org · qui ont boucle le quartier. Des affiches sont coHees aux vitres proclamant: • Rassemblement des prisonniers de R.A.F

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~ quatre jeunes gens qui avaient occupe mercredi les burelliux bruxellois 'de l'hebdomadaire allemaml «Der Spiegel », se sont UD momentmontres au balcon de l'immeuble (au centre). Non armes, Hs se sont laisse apprehender sans resistance (a d'roite). Des tireurs d'elite de la

I bripde Diane avaient pris position sur des toits voisins.

:Lr- gendarmerie deloge sans malles occupantsdes hureaux hruxellois du journal «Der Spiegel»

Quatre personnes, deux hommesci deux femmes, ont fait irruptionmercredi vers 14 heures dans lesbureaux bruxellois de l'hebdoma­daire ouest-allemand «Der Spie­Cel,., situes au sixieme etage dela resldence «Roncevaux., 45,boulevard Charlemagne, a unecentaine de metres du siege dela C.E.E.

Apres avoi' evacue les troiseapleyes presents a ce moment-ladallll les locaux, Hs ont exige quele «Spiegel. publie un commu­nique reprenant les revendicationsdes ',prisonniers appartenant a la« Fraction Armee Rouge» (RoteArmee Fraktion - R.A.F.) actuel­lement detenus en Allemagne fe­derale ainsi que la liberation im­mediate de l'un de ces prison­niers: Gunther Sonnenberg.

Vers 15 heures, la direc'tion du« Spiegel. a Hambourg faisaitsavoir aux autorites belges qu'ellene donnerait pas suite a••x exi­gences des occupants. Aussitöt \ labrigade Diane de la gendarmerieetait requise pour evacuer lesbureaux du journal allemand. A cemoment-la, on savait deja que lesquatre occuilants n'etaient proba-

blement pl\!S armes puisqu'Hss'ebient montres bras en l'air anbalcon. Vers 17 h 15, Hs etaientemmenes sans avoir oppose deresistance. 11 s'agit de Marie-RoseLevaux, 31 ans, BeIge, habitant aIxelles; P. Celman, 21 ans, etHerman Padt, 29 ans, tous deuxHollandais, habitant Amsterdam,ainsi que Christine Lucas, 27 ans,de nationalite franc;aise.

Deux heures de l'apres-midi.Boulevard CharJemagne, a deuxpas des CommunautE!s europeen­nes. Un immeuole moderne denenf etages «Le Roncevaux» aproximite du square Ambiorix.

Au sixieme etage, 1e bureau.­bruxe1:loisdu magazine Der Spie­gel, ou se trouvent une sec-retaire,une femme de menage et un vi­siteur. Le chef du bureau, HansGerhal'a Stephani, est absent,couvra,nt la session du Pa'111ementeuropeen a St,rasboUirg.

« Quatre jeunes gens äges d'unevingtaine d'annees ont fait bruta­lement irrnpti·,m. Leur chef, unejeune fHle parlant un fran<;aissans accent, nous a ordonne enhurlant de quittel' l'immeuble.

Les gaq;ons, style punk aux che­V€UxcoÜrts,s'exp'rimaient eux enaLlemand" a decIan! GunhHdFricke, la secrt!tairre.

Les occupants jeHent UD t'ractqui tombe directement danslesmaim des polide1'set gendarmesqui ont boucle le quartier. Desaffiches sont coHees aux vitresproclamant: • Rassemblement desprisonniers de R.A.F. (Rote ArmeeFraktion) - Oceurpe'. Ils exigentla publication du communiquedans le Spiegel.

Le magazine hambourgeois re­fuse, et autorise, lapo~ice beIge adonner l'assaut. Celle-ci a appre­hende Bur 100 lieux un homme quiphotographiait .l<es occup,ants etquietait visiblement en con~ctavec eux. Un, jouil'naIiste alle­mC\nd,'correspondant a -BruxeU,esde·la Frankfurter AUiJemeine (con­servateuq,o)s'est declC\reetonne parcette ac'bjon : le Spiege! est 'unmagazine de' g,auche; ,Je me.de­rnandepourquoi Hs n'on,t pas' oe­cüpe' pllitöt mon bureau. »

Les commer<;ants des environseux sont ulceres: • 11,y a ,unesemaine c'etaient les agricuHeurs.Avant <;a,les pecheürs. Tout cela

est bien mauvais pour les aHai­res" nous a declare un libraire.

Par mesure de &ecurite, et envue 'd'une intervention en force,La police et La gendarmerie iIIlte'r­disent tüute circulaJtion bou1eva·rdChar[emagne et commencent a die­ployer hommes et materie>!. Lesopera.tions sont dirigeoo par lecommissai,re en chef de la policede Bruxelles, ]VI:. Püels. Vers15 h 15, la brigade Diaue arrivesur les lieux. Des tireurs d'roitessur un bätiment fünt face au«Ronce,vaux ».

Vers 16 h 40, les quatre occu­pants apparaissent au balcon, Ie­vant leur,s mains et aft'irmantqu'iJls ne sont pas armes. La policeen aoute car des temoins onta-ffirme que I'une des femmes availtun sac BUirl'epaule. Une dizainede genda,rmes armes donnent ras­saut sans rencontlrer de resistance.Les quatre occup,ants ont alorsHe arpprehendes et conduits, me­nottes aux poignets, dans deuxvehicules d'intervention de la gen­darmerie.

SATURNIN GOMEZet MARC ROZEN

• Boulevard Charlemagne a Bruxelles, des policiers sur les toits pro­ches da I'immeuble du -.Spiegel ••. IIs n'ont, finalement, pas dü inter-

ven'r. Lc.. Crk'- 7 I f1 ( a1 I

Les locaux bruxelloisdu «Spiegel» occupes

quelques heuresC'etait une action de solidariteavec les prisonniers grevistes

de la faim en AllemagneCinq personnes, dont deux

femmes, ont fait irruption, mer­credi vers 14 heures, dans lesbureaux bruxellois du journalouest-allemand «Der Spiegel»,45, boulevard Charlemagne. Lestrois employes presents a cemoment dans les locaux ont puquitter les lieux.

Les occupants menac;aientdene pas quitter les bureaux tantque «Der Spiegel» n'aurait paspublie un communique repre­nant les revendications des pri­sonniers de la «Rote ArmeeFraktion» actuellement detenusen Allemagne federale.

Dans un communique, les oc­cupants disaient lutter ensembleavec les prisonniers de la R.A.F.qui font la greve de la faim et dela soif en Allemagne federale. IIsdeclaraient avoir choisi le bu­rf:iau de «Der Spiegel» car «cejournal transmet la politique duS.D.P.en detournant les buts dela greve de la faim dans le cadrede la guerre psychologiqu€'pour planifier les assassinides prisonniers en greve».

«Nous resteront ici jusqu'a la

publication integrale de notrecommunique dans le numero du«Spiegel» de cette semaine.Nous revendiquons un traite­ment pour les prisonniers de laR.A.F.qui corresponde aux con­ditions minimales des conven­tions de Geneve pour les prison­niers de guerre, c'est-a-dire leurregroupement en groupes cal=a­bles d'interaction, au minimum15, le contröle de ces conditionsde detention par une commis­sion internationale independan­te et la liberation immediate deGunter Sonnenberg", disait en­core le communique.

L'occupation des locaux s'estterminee vers 17 h 20. Apres I

que les occupants, qui etaientau nombre de quatre, soit deuxhommes et deux femmes, aientfait quelques apparitions a la'terrasse de la redaction deI'hebdomadaire, les forces deI'ordre ont pu se menager unacces aux bureaux. Les quatreoccupants ont alors ete appre­hendes et conduits, menottesaux poignets, d:lns les vehiculesd'intervention de la gendarme­rie.

Gu(U lt ,\h. A'Z.

'u/~/3A

Declarationdes

occupants duIISpiegel" ä

Bruxelles

annonc;:ait la fin de la greve. Oe fait, h:,,,,

prisonniers avaient dei ci decide deouisplusieurs jours de suspendre leur mou­vement. A I'exterieur, la replique etaitimmediate : attentats dans toute I'Alle­magne, guerilla dans les rues de BerIin­Quest. Quatre ans apres le traumatis­me de Stammheim, le mouvement re­volutionnaire offensif prend, outre­Rhin, un nouveau depart.

I'mformer du developpement de la situationdans I'appartement. Apres, les gens pou­vaient encore nous telephoner, mais nousne pouvions plus les joindre. Pour rendrepublic I'assaut qui se preparait et rendreclaire la surdetermination de leur operation,nous nous sommes rendus sur la terrassequi donnait sur la rue, nous avons repete lebut de notre action et la seule conditionspour nous pour quitter les locaux.

//s etaient prets a tirer

Par tout I'appareil de guerre qu'ilsavaient deploye, il etait evident que leshauts responsables, bien qu'ils savaient depar notre comportement que nous n'etionspas armes, avaient donne au commandodans I'immeuble des directives d'interven­tions contre une action de la guerilla. Pen­dant toute I'execution de I'operation, lecommando etait convaincu que nousetions armes.

Quand nous avons vu par I'ceil de la por­te le commando en position de tir et qu'undes leurs parlant allemand nous a don neI'ultimatum de sortir mains en I'air, nousetions certains qu'ils tireraient. Nous etionsalors arrives au point culminant ou nousavions optimalise nos possibilites, notreforce. Notre decision a ete de terminer I'oc­cupation et d'ouvrir la porte. Une cinquan­taine de porcs de la brigade anti-terroristeassiegeaient tout I'espace du palier, des as­censeurs et de la cage d'escalier, et hur­laient de sortir un a un les mains en I'air, IIs

_ Le8avril1981

des militants hol­landais, belges et

lranc;:ais occupent les locauxdu (( Spiegel)) ci Bruxelles. Dans le

me me temps, quinze detenus politiquesouest-allemands poursuivaient une greve de la

faim afin d'obtenir des conditions decentes de de-tention. Depuis, run d'entre eux, Sigburd Debus, est mort.

Simultanement, Ie B.K.A., relaye par la grande presse europeenne

Dans la confrontation actuelle, dans Les tireurs d'elite de tout I'appareil re­laquelle l'Etat essaye d'assassiner pressif avaient pris position sur les toits desles prisonniers de la R.A.F. en les immeubles voisins. Les hauts responsables

laissant mourir dans leur greve de la faim, des instances competentes, tels le substitutnous avons occupe le bureau du Spiegel a du procureur du roi Oebruyne, I'administra­Bruxelles. Nous sommes entres dans le bu- teur general de la surete publique Raes, lereau en disant aux personnes qui s'y trou- chef du ministere de l'lnterieur, le generalvaient de quitter les lieux. Ensuite, nous Sokay, le responsable superieur de la sec­avons bloque la porte et rnis un caliquot a le tion anti-terroriste etaient concentres surfenetre avec la phrase: « Occupe - Ras- les lieux. Le « groupe d'interventionsemblement des prisonniers de la R.A. F. en Oiane» et des centaines de flics des autresgreve de la faim ». Nous avons immediate- unites de la gendarmerie s'etaient places enment envoye notre communique par telex position d'assaut, deux ambulances etaientau siege du Spiegel a Hambourg, et a stationnees devant I'entree de I'immeuble,toutes sortes de journaux et d'agences de l'environnement immediat etait ceinture,presse importants. En meme temps, nous les appartement a proximite du bureau duavons telephone pour informer de notre ac- Spiegel etaient evacues. Notre action ation et de nos revendications a tous les rendu clair que I'appareil repressof mis enjournaux nationaux et ades journaux inter: ceuvre par la R. F.A. en Europe occidentalenationaux. Parallelement, des camarades a est deja operationnel ici. Oe la meme ma-I'exterieur ont fait de meme. Apres un niere que les commandos d'interventionquart d'heure, la rue etait bourree de jour- B.B.E. en Hollande, le G.I.G.N. en Francenalistes de la presse ecrite, parlee et tele- et le groupe Oiane en Belgique sont formesvisee. L'Etat a reagi acette occupation de et entraines par le G.S.G. 9 de la R.F.A.,la meme maniere qu'envers les prison- tous les hauts niveaux de decisions sontniers : il a concentre un appareil contre-in- standardises. Le telex que nous avonssurrectior:mel comme contre une action de utilise pour diffuser notre communiquela guerilla, et est intervenu avec le calcul de dans plusieurs pays occidentaux a ete cou-nous abattre. Partout Oll les etres humains pe au moment ou nous etions en commu-commencent a resister, I'extermination de nication avec I'Agence Tass. Ensuite, lenos vies est deliberement calculee. En utili- reseau telephonique international etait cou-.sant la guerre psychologique - un d'entre pe. Entre-temps, la brigade Oiane avait prisnous aurait participe a I'enlevement de position sur la terrasse arriere de I'appar-Schleyer, nous aurions des otages, nous tement, au sixieme etage de I'immeuble,serions armes - l'Etat a justifie la mise en alors qu'elle attendait, pour donnerplace d'un enorme appareil militaire autour I'assaut, I'ordre ecrit d' Allemagne. Nousde notre action. avons alors retelephone a la presse pour

L 'interrogatoireFinalement, nous etions emmenes dans

deux voitures blindees puissamment- ~cortees jusqu'a la section anti-terrariste,

quatrieme etage de la centrale de la gen­darmerie rue de Louvain. Sur la porte de ce"4partement etaient inscrits les noms des

sponsables du service « InformationsTerrorisme }) : Carre et Van Butsele.

Pendant des heures, par des pravoca­tions et des humiliations continuelles, lesagents de ce service n'ont pas cessed'essayer de casser la cohesion du groupe.Avant leurs tentatives d'identification,nous avons ete forces de rester deboutspendant des heures, immobiles face aumur. IIs repondaient systematiquement achacun de nos mouvements par des mena­ces, des coups et en resserrant encore plusles menottes. Pendant tout le temps de no­tre arrestation, il y avait I'interdiction strictede parler ensemble ou meme de nous re­garder. Pour nous empecher de communi­quer, les flics ont essaye de nous faire duchantage en tenant par la barbe celui a quiI'un de nous s'adressait et en menayant deI,,; casser la gueule. Chaque fois que nous

ns emmenes dans des cachots, nouSetlons separes. Quand, apres tou-t cela, ilsClnt compris que nous continuions a resis-

en tant que groupe, ils nous ont rela­cnes 24 heures apres notre arrestation. Desnotre arrestation, leur seul objectif etait denous presenter desolidarises et reniant no­tre action. Comme ils n'ont pas pu attein­dre ce but, ils ont voulu anticiper sur lacontinuite de notre lutte en prison, en em­pechant que la mobilisation qu'elle auraitsuscitee ne s'elargisse et transporte dansnos pays la resistance qui se developpe enR.F.A. a partir de I'orientation qu'est pournous le combat des prisonniers de laR.A.F. Cest pour cela qu'ils nous ont rela­ches. La force que transportait notre actionet que nous tirions d'elle n'a pas permis auxporcs de casser notre graupe. Notre actionest aussi un premier pas concret dans la re­sistance ici que nous voulons developperau niveau europeen.

Elle arenforce encore la cohesion dugroupe, et nous avions la meme volonte alutter sur le terrain de la taule. Ensembleavec les prisonniers de la R.A. F. contre leurtorture par isolation totale, pour leur ras-

IJIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII1111111111111111111111111111111111111I!lOUS ont menotte et plaques brutalement semblement, ensemble avec tous ceux qUI C'est parce que nous refusons cet appa-au mur. La maniere dont nous etions alors decident de ne pas se laisser encercler par reil omni-present qui nous etouffe quo-fouilles avait pour but de trouver sur nous les plans d'integration de la social-demo- tidiennement, cette militarisation de la so-des armes. Tandis que I'un d'entre nous cratie. Des actions teiles que celle que nous ciete qui nous contröle et nous met sur fi-s'etait presente comme etant le dernier a avons menee sont la possibilite de casser ches constamment, et parce que nous re-sortir, il etait emmene en otage dans cette politique d'encerclement. Cela signi- fusons aussi de nous engager dans des lut-I'appartement, revolver sur la nuque. IIs fie aussi en finir avec la pacification neces- tes eparpillees, isolees, divisees sur des ter-I'utilisaient comme bouclier pour fouiller saire au fonctionnement des quartiers rains canalises et determines par l'Etat, queune a une toutes les pieces, le fon;:ant a generaux de I'O.T.A.N. et de la commu- nous nous sommes retrouves ensemble.ouvrir les portes derriere lesquelles ils naute europeenne ici en Belgique, pour la- Cet isolement. cette negation de nous-etaient convaincus de trouver des gens ar- quelle tout cet appareil militaire a ete de- memes, de tout iltre humain, ne peuventmeso ploye contre nous. etre brises que lo'rsque chacun et chacune

Pendant tout le temps de I'operation, Ceci ouvre donc les possibilites pour les de nous men,e celte lutte avec les autres.notre camarade etait entoure de tueurs en gens de se reconnaitre dans le combat re- Desor~als, , I aHaire de chacun ne cesseconstante position de tir. Plus d'une fois, volutionnaire, ce qui est la fin de ce projet. plus d etre I aHa/re de tous parce que, ,con-ils ont montre qu'ils etaient prets a I'abat- A partir de ce moment, la confrontation est cretement, nous serans tous massacres outre Cetait clair pour nous tous qu'au t nous serons tous Ilbres. Pour nous, la Ilbe-m~indre faux geste de notre part, ils au- ouver e. " , ration, la collectivite, se developpent dansraient sans hesitation ouvert le feu sur Contre / eparpll/ement des tuttes la confrontatlon ~ la lutte- parce que

nous. Nous sommes venus ensemble, militants c'est Jaque nous rencontrans et reconn~is-d B I ' d F et de Hollande sons nos prapres forces et faiblesses. C est

e e glque, e rance "'bi d" f I btt '. I't' est la meme pour Impossl e estlmer notre orce - a su -parce que ce e rea I e , '" d h ,. d' I t.jectlvlte e c acun, c est-a- Ire e graupenoustoll<;

lJlIt'uie HL'!J(!iI//""id)/(.' I'1.0

Avril 1981

Venceremos

III

est un projet soCiaJ-democrate deconstituer des groupes restreints de pri­sonniers politiques en maintenant enoutre les memes conditions de deten­tion dans les memes Q.H.S. et en impo­sant le modele americain de Marion,qui presuppose qu'if pourrait y intro­duire une teile pression psychologiqueque le groupe s'autodetruise. Ces pro-­jets d'extermination et la guerre psy­chologique ont atteint aujourd'hui unenouvelle qualite qui repond a la rlouvellequalite de la resistance. Pour no,us, re­slster ici, c'est la force de chacun dansson engagement avec les autres. Lespnsonniers de la R.A.F. n'arretent pasleur greve de la faim, nous, nous res­tons ici Jusqu'a la publication integralede notre communique dans le numerodu Spiegel de cette semalne. Nous re­vendlquons un traitement pour les pn­50nnlers de la R.A.F. qui correspondeaux conditions minimales des conven­tlons de Geneve pour les prisonniers deguerre, c'est-8-dire, leur regroupemer

en groupes capa bles d'interaction - a[,~minimum de quinze. Le controle de ces ~conditions de detention par une corT'mission Internationale independante ella liberation immediate de Günter Son­nenberQ.

Communique passe sur les telexsu "Spiegel"

Nous, militants de 8elglque, de Hol­ande et de France occupons aujour­'hui le 8 avril 1981 le bureau de laedaction du Spiegel 8 Bruxelles. Avecette action, nous luttons ensemblevec les prisonniers de la R.A.F. en gre­e de la faim et de la soif et exprimons

notre solidarite avec les camarades enR.F.A. qui pour leur soutien 8 la grevede la faim, sont systematiquementcriminalises avec I'accusation de « pro­pagande pour une organisation terro­riste». Ce bureau de redaction est,avec son chef Stefani, le bureau duSpiegel competent pour imposer la poli­tioue europeenne de Reagan I Schmidt,par ses connections ICI 8 Bruxelles avecI'O.T.A.N. et la communaute europeen­neo Ainsl donc, le Spiegel transmet lapolltique du S.P.O., en detournant lesbuts de la greve de la falm dans laguerre psychologique, pour planifier lesassassinats des prisonniers en greve.Cette guerre psychologique, dont lesmethodes sont elaborees et appllqueesdepuis I'existence anti-imperialiste enR. F.A., VI se 8 son extermination et a

- dans une discussion sans pratique. Celaveut dire que la liberation de chacune et dechacun ne peut avoir lieu avant que nouscommencions 8 lutter ou apres avoirgagne, mais dans la lutte et par la lutte. Oecette maniere, nous voulons developperune resistance effective avec nos proprespossibilites, et dans cette resistance nousvenons ensemble avec chacune et chacunqui a decide de lutter. Et aussi, ensembleavec les camarades qui ont ete faits prison­niers dans cette lutte et qui continuent enprison. Pour nous, lutter avec eux pour lasatisfaction de leurs revendications est unepartie integrante de la resistance en Europeoccidentale, et avec cela, nous voulonsqu'ils aient la possibilite de continuer 8lutter ensemble.

Nous ne les « soutenons » pas. Nous lut­tons avec eux. Pour mener notre action,nous avons trouve notre orientation dans lecombat que menent les prisonniers de laR.A. F. pour la liberation des EHreshumains. Nous prenons leur lutte en tantque moment pour developper nous-memesnotre resistance ici.

Angleterre•• lende •.•.•ains d' erneutes

Oe nouveaux affrontements ont eclatependant le week-end dans differents quar­tiers du sud et de I'est de Londres pendantle week-end pascal. Mecontents de la fer­meture avant I'heure des jardins d'attrac­tion, plusieurs centaines de jeunes Noirsont suivi I'exemple de Brixton, notamment8 Finsbury-Park dans le nord de Londres.Encore quinze policiers ont ete blesses etune centaine de jeunes arretes. Sur la cotesud, les affrontements ont pris un tour dif­ferent, opposant des skin-heads se reven­diquant de divers groupes fascistes 8d'autres jeunes. Toujours 18, les fachos,quand il s'agit de faire diversion.

Le Black Youth Defense Committee,le Comite de defense des quelques 200 per­sonnes arretees apres les quatre journeesd'emeutes de la semaine derniere a contri­bue 8 faire tomber la tension en annulant lerassemblement prevu ce week-end pascal aBrixton. La presence policiere se fait pour­tant lourdement sentir, les cars de la

Special Patrol Group stationnent dans lesprincipaux carrefours. Paradoxalernent,malgre le retour au calme, ce deploiementde force est I'aveu d'un echec: celui de latentative de banalisatlOn des patrouilles depolice dans les rues de B'rixton, qui avaitpermis I'arrestation de 200 suspects en unesemaine 11 j. Les « plain clothes» ou poli­ciers en civil, ne sont plus prets a s'aventu­[er seuls apres la derouillee qu'ils ont'pris lors des affrontements. Les flics noirsrisquent 8 tout moment le Iynchage, com­me ce fut le cas lors de la grande manif dela communaute noire le 2 mars dernier. Au­jourd'hui, ils rasent les murs. Ne parionspas des « specials », ces benevoles de lapolice qui font les bons offices dans lesquartiers. Le fosse s'accrolt, au grand damdes propositions de derniere heure de re­forme et de democratisation de la police,malgre les concessions de I' Etat en la ma­tiere {reactivation de la Commission pourl'Egalite Raciale, enquete sur les exactions

policlere dans les commissarlats,promesses de repression de la presse in­citant a la haine raciale ... l. Les « Commu­nity officers » charges de I'hypothetiqueliaison entre la police et la communauten'ont plus aucune fonction. Les travaillisteset les communistes anglais ont beau s'enmorfondre, les relais du consensus socialsautent les uns apres les autres.

Oepuis les reductions drastiques des de-,penses publiques imposees par Thatcher etle Fonds Monetaire International, les An­glais ont pris I'habitude de voir substituer lanotion de « Welfare » (bien-etre sociallpar celle de « Warfare ». Pourquoi s'eton­ner des lors du c1imat actuel de guerre civi­le ?

Mogniss

111 Le vendredi 3 avril, la police declenchait sa« campagne contre le crime a Brixton » dont lenom de code etait « Swamp 81 » (maisonset ca­fes fouilles, 1000 personnesinterpellees... )

14 - Gueull3 HI3i.JtfUl/hlLhllri!