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Presses Universitaires du Mirail Prêter et emprunter. Pratiques de crédit au Mexique, (Edition espagnole sous le titre Prestar y pedir prestado. Relaciones sociales y crédito en Mexico del siglo XVI al XIX by Marie Noëlle CHAMOUX; Danièle DEHOUVE; Cécile GOUY-GILBERT; Marielle PEPIN LEHALLEUR Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 64 (1995), pp. 222-224 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853272 . Accessed: 16/06/2014 06:17 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.141 on Mon, 16 Jun 2014 06:17:38 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Prêter et emprunter. Pratiques de crédit au Mexique, (Edition espagnole sous le titre Prestar y pedir prestado. Relaciones sociales y crédito en Mexico del siglo XVI al XIXby Marie

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Presses Universitaires du Mirail

Prêter et emprunter. Pratiques de crédit au Mexique, (Edition espagnole sous le titre Prestar ypedir prestado. Relaciones sociales y crédito en Mexico del siglo XVI al XIX by Marie NoëlleCHAMOUX; Danièle DEHOUVE; Cécile GOUY-GILBERT; Marielle PEPIN LEHALLEURReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 64 (1995), pp. 222-224Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853272 .

Accessed: 16/06/2014 06:17

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monde dans la plus pure tradition positiviste. C'est ainsi un surprenant mélange que nous offre l'histoire des relations entre Napoléon III et le Mexique, où l'archaïsme le plus désuet le dispute à un esprit de progrès clairement affirmé. A ce titre, il n'est pas sans intérêt de souligner que c'est précisément à l'occasion de cette expédition mexicaine que se déroulèrent les premiers pas de ce qui allait devenir l'américanisme français. A quelque chose défaite est bonne. . .

Michel BERTRAND

Marie Noëlle CHAMOUX, Daniele DEHOUVE, Cécile GOUY- GILBERT, Marielle PEPIN LEHALLEUR (coord.), Prêter et emprunter. Pratiques de crédit au Mexique, Editions de la maison des sciences de l'homme, Paris, 1993, 252 pp. (Edition espagnole sous le titre Prestar y pedir prestado. Relaciones sociales y crédito en Mexico del siglo XVI al XIX, CE.M.C.A./CI.E.S.A.S., Mexico, 1993)

L'originalité du livre tiré de la table ronde tenue en mars 1990 à Paris est sans doute ce qui attire d'emblée l'attention du lecteur. Particularité d'autant plus remarquable que le thème sur lequel se sont penchés les participants n'a rien, lui, de très nouveau. Si l'importance du crédit dans la société et l'économie coloniales tout particulièrement a déjà été soulignée, les réflexions antérieures avaient généralement plutôt porté sur le phénomène à partir des institutions socio-économiques sources de crédits 1 . L'objectif est ici déplacé pour tenter d'appréhender le crédit à

partir de ses acteurs, prêteurs ou surtout emprunteurs. Pour ce faire, et ce n'est pas là la moindre des originalités, le livre

réunit quinze contributions d'historiens et d'anthropologues. Tous, à

partir d'approches ou de méthodes qui leur sont spécifiques, offrent au lecteur des analyses et des conclusions complémentaires. Le résultat obtenu devient alors un modèle de pluridisciplinarité réussie et un

exemple de l'intérêt de cette démarche quand elle ne se fourvoie pas dans une juxtaposition frileuse d'approches disciplinaires incapables de

dialoguer entre elles.

Pour mener à bien leurs réflexions communes, les auteurs orientent leurs travaux dans trois perspectives complémentaires et souvent novatrices. Il est d'abord important de signaler le choix fait de la très

longue durée. En se proposant de réfléchir sur 500 ans de pratiques de

1 Dans cette perspective, le travail de L. Greenow sur les prêteurs de Nouvelle-Galice reste peut-être un modèle du genre.

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crédit, les auteurs dessinent une réelle mise en perspective de cette activité aussi ancienne que les sociétés humaines. Ce faisant, ils permettent d'établir des comparaisons entre les diverses formes utilisées. A terme, cette orientation de travail débouche tout particulièrement sur une relativisation des clivages entre moyens de crédits perçus comme «archaïques «et ceux présentés comme plus «modernes». Ainsi, la permanence de certains de ces «archaïsmes» dans l'économie contemporaine montre que la présence de telles pratiques jugées dépassées ne sont pas antinomiques avec l'existence d'une économie plus moderne. En retour, c'est tout naturellement à une saine et utile réévaluation de nos jugements sur les économies coloniale et post-coloniale que les auteurs nous invitent. Quitte parfois à retrouver la «modernité» là où on ne l'attendait peut-être pas. Tel est notamment le cas avec les textes de T. Calvo pour la Guadalajara du XVIIo siècle, G. von Wobeser pour l'agriculture commerciale durant la période coloniale, S. Lecoin pour les haciendas de la région d'Atlixco au XIXo siècle ou de J. Durand pour les migrants d'aujourd'hui et leurs dollars.

Au-delà de cette mise en perspective, les auteurs s'efforcent à un utile repérage des formes et des pratiques de crédit utilisées dans l'aire géographique mexicaine. Ainsi en est-il avec les textes présentés par J. P. Berthe et D. Dehouve pour la période coloniale, qui tous deux s'efforcent de retrouver, tout particulièrement à partir d'un manuel notarial pour Jean-Pierre Berthe, les réglementations et les pratiques sociales alors en vigueur. Dans un second texte, D. Dehouve s'attache aussi à l'étude du fonctionnement du crédit au XVIIIo siècle à l'échelle villageoise, pour les populations indigènes de Nouvelle-Espagne. O. Hoffmann aborde quant à elle pour le XIXo siècle le rôle des hypothèques chez les propriétaires fonciers de la région de Veracruz. Enfin, dans deux textes complémentaires, M. Pépin Lehalleur se propose de réfléchir sur les diverses formes d'accès au crédit dans le Mexique rural d'aujourd'hui.

Enfin, et c'est là peut-être que réside surtout l'originalité de l'ouvrage, les auteurs se sont essayé à cerner le fonctionnement du crédit en dehors, ou plus exactement au-delà, des seules pratiques de crédits perçues en termes exclusivement économiques ou financiers. On ne s'étonnera pas que cette réflexion soit en priorité celle menée par des anthropologues, tels F. Lartigue, M.N. Chamoux, C. Gouy-Gilbert et M. Goloubinoff. Tous s'efforcent, dans des contextes certes différents, de retrouver le contenu humain et social derrière l'échange économique réalisé. Il est cependant indispensable de préciser que cette interrogation anthropologique se retrouve au coeur de la plupart des contributions de l'ouvrage, quelle que soit la tranche chronologique abordée. C'est dire que ce livre propose à ses

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lecteurs, par-delà les spécificités des disciplines représentées, une véritable anthropologie du crédit au Mexique depuis 500 ans.

Michel BERTRAND

Clara E. LIDA (compilación de), Una inmigración privilegiada. Comerciantes, empresarios y profesionales españoles en México en los siglos XIX y XX, Madrid, Alianza América, 1994, 237 pp.

La variabilité des flux migratoires, leur dépendance de phénomènes économiques et politiques n'est plus à souligner. Il est cependant une constante qu'il convient ici de mentionner dans la mesure où elle justifie la publication même de ce recueil : l'existence d'un courant migratoire constant bien que variant en intensité de l'Espagne vers l'Amérique. Une émigration qui a concerné essentiellement des régions comme le Rio de la Piata, le Brésil et Cuba. Plus discrète dans ses modalités, l'émigration espagnole vers le Mexique n'a pas vraiment attiré l'attention des spécialistes de la question : dans le meilleur des cas, les études réalisées laissent de côté la période récente.

Le premier avantage que présente ce recueil précis et documenté est donc de prendre en considération la totalité de la période qui suit

l'Indépendance, ce qui lui permet par ailleurs de dégager la spécificité de cette émigration en faveur du Mexique. L'une des originalités de

l'immigration espagnole au Mexique ne réside pas tant dans sa

composition récente -des Républicains contraints à l'exil- mais bel et bien dans les transformations subies par ce groupe devenu en terre américaine un «groupe privilégié», et en son habileté à occuper une position économique de choix.

Les relations diplomatiques elles-mêmes, fondement obligé de ce type d'études, furent marquées par des irrégularités notoires : ainsi de 1857 à 1874, en raison des réclamations formulées par l'Espagne à la suite des

guerres d'Indépendance, des dettes contractées à l'occasion d'emprunts forcés, ou des conflits internationaux du moment. Toutes choses qui découragèrent incontestablement la présence d'immigrants. Dans le dernier tiers du XIXe siècle, les relations se consolidèrent, en particulier sous le Porfiriat : le Mexique présente alors un solde migratoire positif pour ce qui est de l'immigration espagnole du moins. La recrudescence des tensions après la Révolution de 1910 ne prit fin qu'en 1915, avec la reconnaissance par l'Espagne du gouvernement constitutionnaliste de Carranza. Le Mexique redevint alors tout naturellement la destination de nombreux emigrants espagnols. En 1939, à la suite de la victoire

franquiste, le Mexique interrompt ses relations diplomatiques avec le

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