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Dans ce numéro 2 3 4 5 6-7-8 9-10 11-12 13 14 15 Horaire du Périscope Mot de l’équipe Le 25e anniversaire du Périscope Hommage au bénévole de l’année Vivre avec un conjoint dépressif Témoignage d’un père Le tourment des entendeurs de voix Nouvelles du Périscope Activités à venir Axe de communication 2012-2013 Pour nous rejoindre par courriel : [email protected] ou sur notre site internet www.leperiscope.org Le Périscope 1530, 6e Avenue, Grand-Mère (Québec) G9T 2K1 Téléphone : 819.729-1434 Télécopieur : 819.729-1372 Point de service 752, Boulevard St-Joseph, St-Tite (Québec) Publication du Périscope Association des familles et des proches des personnes atteintes de maladie mentale Centre-de-la-Mauricie / Mékinac printemps 2013 Volume 21 Numéro 1

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Dans ce numéro

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5

6-7-8

9-10

11-12

13

14

15

Horaire du Périscope

Mot de l’équipe

Le 25e anniversaire du Périscope

Hommage au bénévole de l’année

Vivre avec un conjoint dépressif

Témoignage d’un père

Le tourment des entendeurs de voix

Nouvelles du Périscope

Activités à venir

Axe de communication 2012-2013

Pour nous rejoindre par courriel :

l e . p e r i s c o p e @ c g o c a b l e . c a

ou sur notre site internet www.leperiscope.org

Le Périscope

1530, 6e Avenue, Grand-Mère (Québec) G9T 2K1

Téléphone : 819.729-1434

Télécopieur : 819.729-1372

Point de service

752, Boulevard St-Joseph, St-Tite (Québec)

Publication du Périscope

Association des familles et des proches des

personnes atteintes de maladie mentale

Centre-de-la-Mauricie / Mékinac

printemps 2013

Volume 21 Numéro 1

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HORAIRE DU PÉRISCOPE

DU LUNDI AU VENDREDI

8H30 À 12H ET DE 13H À 16H30

L’ÉQUIPE DU JOURNAL

Recherche et rédaction

Joceline Marcouiller

Directrice

Marie-Élise Séguin

Intervenante

Lise Gaudet Madeleine Mercier Claire Provencher

Présidente Vice-présidente Trésorière

Raymonde Plante Diane Boucher René Lupien

Secrétaire Administratrice Administrateur

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CONSEIL D’ADMINISTRATION 2012-2013

Axe de communication du thème 2012-2013

C’est sous le thème «Le Périscope pour y voir clair» que nous aborderons l’année 2012-2013.

Le Périscope a choisi ce thème puisque nous sommes conscients que les familles qui

accompagnent un proche ayant une problématique en santé mentale vivent des émotions

intenses, ressentent parfois de l’épuisement et un sentiment d’impuissance. L’idéal de vie

espéré doit généralement être modifié, ce qui occasionne des situations déchirantes au sein des

familles et le Périscope est l’outil pour y voir clair.

L’image choisie représente une personne portant un chapeau à rebord qui indique que parfois "

l’émotion est à plein rebord ". Néanmoins, le chapeau est doté d’une ouverture qui laisse place

au périscope qui permet de saisir l’information et de s’attribuer des valeurs afin d’être en

mesure d’entreprendre une démarche personnelle éclairée.

«Le Périscope pour y voir clair» C’est être à la découverte de connaissances afin de faire des

choix judicieux pour soi.

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Mot de l’équipe Joceline Marcouiller

L’année 2013 débute sur une bonne note pour le Périscope. C’est avec

joie que nous ajoutons une personne à notre équipe de travail. Je tiens

à souhaiter la bienvenue à Amilie Houle, intervenante psychosociale.

Vous aurez la chance sous peu de la rencontrer et de faire de plus

amples connaissances. Pour notre association, l’année 2013 sera une

année de projets qui sauront certainement rejoindre vos besoins. Je

tiens d’ailleurs à vous remercier de répondre en si grand nombre au

formulaire d’évaluation car vos commentaires sont grandement

appréciés.

Avril 2013

Activité répit: Souper à la fondue Vendredi 5 avril 2013 à 18h00 au CAB de Grand-Mère Café rencontre: SIT Mercredi 10 avril 2013 à 19h00 au Périscope

Soupe Partage à Mékinac Lundi 22 avril 2013 à 17h30 au CAB de St-Tite

Mai 2013

Soupe Partage au Centre-de-la-Mauricie. Mercredi 1er mai 2013 à 17h30 au Périscope

Café rencontre Jeudi 16 mai 2013 à 19h00 au Périscope Thème: à définir

Juin 2013

Congrès de la FFAPAMM Vendredi 7 juin au samedi 8 juin 2013

Souper de fin de saison Vendredi 14 juin 2013 à 18h00: endroit à confirmer

Attention! Attention!

Activité d’autofinancement du Périscope

Le Périscope vous invite à une soirée de théâtre Jeudi, le 7 mars 2013 au Centre d’action bénévole de St-Tite à 19h00 heures. ET Jeudi, le 14 mars 2013 au Périscope à 19h00 heures. COÛT: 5.00$ par personne. Cette soirée a pour objectif de sensibiliser la population afin de vaincre les préjugés face à la maladie mentale. Sous forme de scénettes, les acteurs soulèveront diverses problématiques en santé mentale. Invitez votre famille et vos amis!

Activités à venir

Marie-Élise Séguin

Bonjour,

À l’approche du printemps nous avons souvent un regain d’énergie qui

amène soudainement des changements dans nos vies, dans notre façon

d’être envers les autres. Nous sommes plus souriant, l’avenir nous offre

un renouveau de l’espoir. Pour nous aussi au Périscope, il y a beaucoup de

nouveau et cela me donne un élan d’enthousiasme pour mon travail.

Amilie Houle

Bonjour à tous,

Il me fait un immense plaisir de faire partie de l’équipe du Périscope. Je tiens à

souligner toute la fierté que j’ai de venir compléter l’équipe extraordinaire que

forme Mme. Marcouiller et Mme. Séguin. Je vous invite donc à venir vous

entretenir avec moi, il me fera honneur de vous accompagner dans vos bons ou

moins bons moments. La vie nous réserve parfois des surprises et il m’importe de

vous apporter toute la compréhension et l’écoute dont vous aurez besoin.

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Le 25e anniversaire du Périscope Nouvelles du Périscope

La FFAPAMM nous offre un 26e congrès pour continuer d’outiller les membres de l’entourage

des personnes atteintes de maladie mentale. Le thème de cette année est « La voix aux

familles ». Le congrès aura lieu à l’Hôtel Clarion de Québec, du vendredi 7 juin à 13h00 au

samedi 8 juin 2013 vers 16h00. Nous vous transmettrons de plus amples informations sous peu.

Le café rencontre tenu le 28 novembre sur le thème « les entendeurs de voix » avec M. Gaétan

Legault nous a permis de vivre l’expérience d’entendre des voix. Les personnes présentes nous

ont confié avoir été surprises par cette sensation envahissante. M. Legault a expliqué

qu’entendre des voix n’est pas réservé qu’aux schizophrènes et que lorsque les voix se

manifestent, les personnes vivent trois phases soient: la stupéfaction, l’organisation et la

stabilisation. La stupéfaction: la personne a de la difficulté à dormir et à conserver son travail;

l’organisation: la personne essaie de trouver un moyen de fonctionner malgré les voix (c’est

souvent à cette étape qu'ils entrent dans le groupe des entendeurs de voix) et la stabilisation: la

personne est en mesure de fonctionner et d’avoir à nouveau un réseau social.

Le brunch de Noël du Périscope a eu lieu à l’Auberge Gouverneur de Shawinigan, dimanche le

8 décembre dernier. Le conseil d’administration et les employées ont profité de cette rencontre

pour offrir leurs meilleurs vœux en ce temps des fêtes.

Les ateliers de croissance personnelle qui ont eu lieu en janvier ont permis aux membres

participants de faire un bilan de leur degré d’estime de soi. Les rencontres bien structurées ont

permis d’expérimenter des techniques et astuces pour renforcir et augmenter l’estime

personnelle de chacun de façon rapide et positive.

Le café rencontre du 21 février offert par Monsieur Jean-Yves Ducharme a été un franc succès.

C’est avec simplicité que Monsieur Ducharme a livré son témoignage de père accompagnateur.

Il nous a partagé son cheminement à travers les épreuves qu’il a traversé avec ses proches.

Orateur fascinant et authentique, Monsieur Ducharme raconte les difficultés qu’il a eu à mettre

ses limites pour se choisir et se demander à chaque matin en se regardant dans le miroir « Et toi

Jean-Yves comment vas-tu ce matin ? ». En terminant son témoignage, il nous a proposé une

activité « Quand le temps tourne carré ». Il a amené chacune des personnes présentes à se

En 1988, l’organisme devient officiellement « Le Périscope ».

Le premier comité fut formé de huit membres fondateurs.

Aujourd’hui en 2013, c’est avec fierté que l’association souligne

ses 25 ans d’existence. À travers ces années, Le Périscope a su

développer ses services dans les régions desservies (04-17).

L’objectif de la mission est demeuré fidèle en soutenant les

membres de l’entourage des personnes atteintes de maladie

mentale. Chers membres, nous vous remercions de faire partie de

la vie du Périscope. Vous recevrez bientôt des informations en ce

qui concerne cette grande fête.

FFAPAMM

Retour sur les activités de l’hiver

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Un phénomène réel, selon un psychiatre

Non sans quelques bémols, le psychiatre Marc-André Roy prête foi à la possibilité que

des gens aient des hallucinations auditives sans pour autant avoir été diagnostiqués

schizophrènes.

« J’ai accueilli ça avec beaucoup de scepticisme. C’est très récemment que je me suis

convaincu de la véracité de ce phénomène. C’est un domaine de recherche très sérieux.

Il y a un phénomène réel de gens qui entendent des voix », affirme le médecin.

Le Dr Roy est chef de service au programme des troubles psychotiques au centre Robert

Giffard. Il est également professeur à la Faculté de médecine à l’Université Laval et un

des directeurs du Centre de recherche de l’Institut.

« Les études récentes que j’ai lues montrent qu’effectivement, on en arrive à la

conclusion que ces personnes n’ont pas de schizophrénie après avoir passé des entrevues

diagnostiquées rigoureuses, mais elles présentent certaines manifestations qui

ressemblent à de la schizophrénie », a-t-il nuancé.

Il souligne qu’un diagnostic de schizophrénie est posé lorsque la personne a un

problème de fonctionnement, que la performance au travail est altérée et qu’il y a une

souffrance importante pendant une période de six mois.

Traumatismes

Le médecin est d’avis qu’il y a un lien entre des traumatismes et le fait d’entendre des

voix comme il y a un lien, selon plusieurs études, entre la psychose et les traumatismes

vécus dans l’enfance.

Il est également possible que les gens continuent d’avoir des hallucinations auditives

après avoir été traités en psychiatrie. « Même avec les traitements les plus efficaces, il y

a des situations où ça va persister. Je comprends que des gens puissent faire le choix de

dire que les médicaments, c’est assez et que je vais essayer de travailler

psychologiquement. C’est tout à fait légitime comme choix », a-t-il poursuivi.

Le Dr Roy n’en reconnait pas moins l’utilité de la thérapie de groupe au Pavois. « Se

retrouver là-bas dans une ambiance agréable, j’ai bien de la misère à être contre ça. »

Source: La Presse 14 janvier 2013

Monsieur Denis Mercier On dit de lui qu`il est le « Lucky Luke » du marteau. Doué pour la

rénovation et le bricolage, Denis se fait l`ardant défenseur du trou

et de la fissure. Ainsi, Le Périscope est à l`abri des marques du

temps. Notre bénévole est un homme de cœur qui trouve toujours le

temps de s`impliquer auprès des siens et de sa communauté. Bon

vivant, il apporte souvent sa touche d’humour qui aide à

désamorcer des moments parfois pénibles à passer. Les attentions

sont le parfum de sa vie quotidienne; il sait donner sans se souvenir et

recevoir sans oublier. Merci Denis pour tes habiletés manuelles et ta

disponibilité.

HOMMAGE À NOTRE BÉNÉVOLE

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Pour faire suite au café rencontre du 28 novembre dernier concernant les entendeurs de

voix donné par M. Gaétan Legaut, un article a attiré notre attention et nous voulons

vous le partager car il est rempli d’espoir.

« On sait depuis longtemps que bien des gens atteints de schizophrénie ou qui ont des

troubles dissociatifs avec multiples personnalités entendent des voix. Mais au cours des

dernières années, on a découvert par les recherches d’un psychiatre des Pays-Bas qu’une

partie des personnes qui entendent des voix n’ont pas de problèmes psychiatriques » a

expliqué Myreille Saint-Onge, psychologue et professeure à l’école de service social de

l’Université Laval.

Avec la psychoéducatrice Brigitte Soucy, Mme Saint-Onge a rédigé un guide

d’animation et de formation de groupe pour aider les personnes qui ont des

hallucinations auditives à mieux vivre avec des voix.

Grande détresse

Selon la professeure, les gens qui entendent des voix vivent souvent une grande

détresse. « Si tu dis que tu entends des voix bizarres, on va dire que tu es bizarre. Donc,

on n’en parle pas de peur de se faire enfermer. C’est un sujet tabou », a-t-elle dit.

« Ces personnes sont terrifiées parce qu’elles entendent des voix. Vous vous ramassez

dans un coin et vous obéissez. La voix peut dire: « Si tu le dis, je te tue ». Ça rajoute à

la peur que la personne a déjà. Les réunions de groupe amènent à déconstruire cette peur

et être calme devant les voix », a-t-elle ajouté.

Elle déplore qu’on résume le phénomène des hallucinations auditives à des voix

mandatoires ou des ordres de tuer. « La majorité des voix ne sont pas mandatoires. Elles

peuvent être prédicatrices, conseillères, amicales, injurieuses. On commence à

décortiquer les fonctions des voix », a dit Mme Saint-Onge.

On estime qu’environ 4% des gens entendent des voix de façon régulière. Les personnes

qui entendent des voix moins souvent sont plus nombreuses. « Selon les études, 70% de

ces personnes ont vécu un traumatisme important. Les voix seraient une réaction pour se

protéger. Ce serait un mécanisme de défense », a avancé Brigitte Soucy.

À travers les différentes étapes de la vie, à travers les années, les chagrins, les épreuves et

les défis, le couple évolue, se module et se façonne. Relation privilégiée entre deux êtres,

le couple vit normalement des remises en questions, demande qu’on soigne les blessures

et qu’on règle les conflits. Vivre en couple implique nécessairement des discussions,

parfois quelques prises de becs, mais le fait de vivre en couple et de partager notre inti-

mité avec une personne qui nous est chère, nous assure une stabilité et un amour qui,

dans les mauvais jours, nous tiennent au chaud.

Quand la maladie mentale touche un des conjoints, cette chaleur et cet amour qu’on dé-

sire pour toujours sont nécessairement ébranlés. La dépression se caractérise par une per-

te d’intérêt face aux activités, aux sujets et aux gens qui nous intéressaient pourtant

avant. Nous ne traitons pas d’une déprime passagère qui passe après quelques jours. La

dépression dure dans le temps, dans l’intensité et amène les personnes atteintes à se com-

porter de façon différente qu’à l’habitude.

Sans vouloir faire la description exhaustive des symptômes qu’entrainent les troubles dé-

pressifs, il faut se rappeler que la dépression entraine des troubles de sommeil (insomnie

ou hypersomnie), des troubles de l’appétit et aussi des changements au niveau de la

sexualité. La dépression peut s’accompagner de lourds sentiments de culpabilité et de

honte et par une vision pessimiste de la vie. Tristesse, irritabilité, peur et angoisse

s’entremêlent chez la personne atteinte. Les personnes atteintes de dépression pleurent

plus souvent, ont du mal à se mettre en action, manquent d’énergie et sont souvent épui-

sées. Il arrive également que la dépression s’accompagne de délire ou de crise de pani-

que. De plus, certaines idées de mort ou idées suicidaires traversent l’esprit de la person-

ne atteinte d’une façon plus ou moins envahissante selon les personnes et les situations.

La dépression entraine une grande tristesse chez la personne qui en souffre et celle-ci res-

sent une baisse d’énergie, de motivation et d’intérêt. C’est toute la vie de la famille ou du

couple qui s’en ressent. La personne atteinte peut vivre une baisse d’intérêt pour son tra-

vail, ses enfants, ses amis et sa relation de couple. Les activités qui avant l’intéressaient

ne lui disent plus rien ou lui paraissent mornes. Le tout ayant pour effet que le conjoint

qui va bien peut se sentir abandonné ou rejeté. Le conjoint d’une personne dépressive

peut avoir l’impression d’être moins intéressant ou moins désirable aux yeux de la per-

sonne qu’il aime et il peut vivre de la colère ou de la crainte face à ces changements dont

il ne saisit pas tout de suite l’origine.

Vivre avec un conjoint dépressif Le tourment des « entendeurs de voix »

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Comme le conjoint touché par un trouble dépressif peut avoir du mal à se remettre en

action et être très fatigué, il peut s’en suivre des charges parentales, économiques et

sociales plus grandes pour l’autre. On peut aisément imaginer que lorsque la dépression

n’est pas diagnostiquée ou soignée ou quand on ne comprend pas l’origine de tous ces

changements, cela peut créer des tensions dans le couple et une distance entre les

conjoints.

Il faut aussi savoir que le conjoint atteint, bien qu’il soit souvent conscient de ces charges

supplémentaires dévolues à l’autre, n’a pas l’énergie nécessaire pour renverser la

situation tout de suite et qu’il peut vivre énormément de culpabilité et un lourd sentiment

d’échec face à l’autre qui rame et tient la bateau à flot tout seul. Le conjoint dépressif,

déjà envahi par un lourd sentiment de culpabilité, peut vivre cette situation comme un

échec ou un signe de faiblesse et cela peut être difficile à vivre pour la personne atteinte

et à supporter par le conjoint qui va bien.

La dépression a également un impact sur la vie sociale et les habitudes de vie du couple.

Peuvent s’en suivre de l’isolement, une diminution des sorties et activités et de

l’incompréhension de la part des amis et de l’entourage familial.

Même si on aime notre conjoint, quand la maladie frappe, on peut vivre de la colère, de

l’impuissance ou même de l’incompréhension face aux symptômes qui viennent

nécessairement teinter notre vie. Pour bien accompagner notre conjoint dans ce moment

difficile, il faut bien comprendre la maladie, s’informer et trouver du soutien auprès

d’amis et de professionnels.

Accompagner notre conjoint à travers la dépression demande de garder espoir et de

transmettre cet espoir à l’autre. Cela demande au conjoint qui va bien de la patience, de

la flexibilité et de la douceur. Rien ne sert de trop pousser le conjoint dépressif, il faut

savoir y aller doucement et suivre le rythme de notre conjoint dépressif car il n’est pas

paresseux mais malade.

La dépression change certes le quotidien mais ne rend pas le conjoint atteint totalement

incapable non plus. Il faut se rappeler que personne ne sort gagnant de tout abandonner

pour soigner l’autre car les conjoints ne sont pas médecins ou thérapeutes. Il vaux mieux

pour tous d’éviter de verser dans la prise en charge et tout prendre sur ses épaules comme

conjoint qui va bien sans impliquer l’autre. Le conjoint atteint pourra s’impliquer à son

rythme, selon ses capacités et énergies, mais gagnera à participer à sa façon à la vie

quotidienne, comme il sortira gagnant de cette confiance en ses capacités que vous lui

démontrerez en le prenant comme il est.

Apprendre à demander de l’aide

Pour l’homme que je suis et comme la plupart des hommes, je croyais être en mesure de

gérer seul ma situation: je n’avais pas besoin d’aide. Aujourd’hui, avec du recul je peux

vous affirmer qu’il s’agissait d’une grave erreur. Heureusement pour moi, la vie m’a un

jour fait comprendre que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais le

contraire, le meilleur moyen de surmonter une situation difficile.

Je me considère comme un homme privilégié d’avoir eu la chance de rencontrer des

intervenants du Sillon, l’une des 42 associations-membres de la FFAPAMM. Grâce à

cette ressource, ma femme et moi avons changé notre perspective face à la maladie

mentale de notre fille. Nous avons appris à développer des modes de communication et

nous avons la chance de rencontrer des gens qui vivent des situations similaires à la

nôtre. Pouvoir partager, échanger, s’exprimer, ça peut paraître banal, sauf que ça

provoque un bien-être incommensurable.

Des services de soutien à votre portée

Mon message s’adresse à toutes les personnes qui ont un proche atteint de maladie

mentale, mais particulièrement aux hommes comme moi qui hésitent, s’isolent et

refusent toute forme d’aide. Ne vous laissez pas enfoncer dans vos problèmes, les

services de soutien sont à votre portée. Offrez-vous ce cadeau et donnez un coup de fil à

l’association la plus près de chez vous. Les personnes qui s’y impliquent et qui y

travaillent se démarquent par leur simplicité, leur respect et leur professionnalisme.

Grâce à eux et à ma volonté de vouloir remettre de l’équilibre dans

ma vie personnelle et familiale, le mal de vivre que je ressentais

s’est transformé en bien-être, voir en sérénité. Aujourd’hui, je

tiens à vous encourager à effectuer la démarche que j’ai osé faire,

puisque vous vous rendrez ainsi un service extraordinaire. Sans

prétention, je peux vous assurer que vous allez améliorer votre

qualité de vie, et ce, malgré l’incontournable destin qu’est la

maladie mentale.

Gaétan Turmel

Ambassadeur de la campagne de sensibilisation 2004

de la FFAPAMM.

Source: www.ffapamm.com

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Témoignage d’un père

« Personne ne peut s’imaginer à quel point la maladie mentale de ma fille m’a fait vivre

l’humiliation. J’ai pensé pouvoir régler seul mon problème, je n’y arrivais pas. Heureu-

sement pour moi, une association de familles et amis m’a secouru. »

Face au destin

En 1994, pendant que notre vie de famille se déroule comme pour la plupart des couples

de notre âge, où nos deux enfants grandissent comme tous les autres, voilà qu’arrivent

soudainement les premiers signes et symptômes d’une maladie mentale chez notre fille

alors âgée de 17 ans.

Au tout début, mon épouse et moi avons cru à un accident de parcours pensant que cette

mauvaise période allait être de courte durée et que notre fille s’en remettrait. Les mois

ont passé et les rechutes se sont chargées de nous ramener dans une réalité que nous n’a-

vions jamais imaginée: une maison imprégnée de stress et de tensions, des nuits d’in-

somnie interminables, des nœuds dans la gorge qui étouffent, le découragement qui t’en-

vahit, la solitude… un mal à l’âme qui s’installe chez les membres de la famille.

Vivre avec l’imprévisible

Pour notre couple, ce fut le début d’un deuil cruel. Nous n’avions aucune idée où cette

phase de notre vie allait nous mener. Ce qui était certain, c’est que nous allions devoir

apprendre à vivre avec l’imprévisible, mais comment et à quel prix? Avec son cœur de

mère, ma femme a pris les devants pour livrer le combat afin de mieux comprendre la

problématique. Comme pour la grande majorité des femmes, elle arrivait à exprimer ses

émotions et était ouverte à demander de l’aide.

Mais moi comme père, le conjoint, je n’arrivais pas à exprimer ma colère, mon désarroi,

ma peine, mon humiliation. Je préférais fuire le noyau familial qui était devenu trop

souffrant. Le temps que je consacrais habituellement à ma famille s’est transformé en

longues heures de travail, dans la pratique de sports, dans le bénévolat, des activités qui

sont devenues mes échappatoires...

On peut essayer, malgré la maladie, de maintenir un rythme de vie le plus habituel

possible et voir à aménager certains aspects de la vie à deux ou en famille, le temps que

la dépression soit soignée.

Mais le conjoint qui va bien ne doit pas nier ou cacher ce que la maladie lui fait vivre et

il faut trouver du support et de l’appui. Il ne faut pas garder ses émotions et ses ques-

tions pour soi, il faut en parler le plus ouvertement possible, avec son conjoint aussi, en

parlant toujours au « je » et en tentant de comprendre l’autre tout en ne s’oubliant pas.

Le dialogue doit être ouvert mais pas forcé. Et comme conjoint, il faut accepter que

l’être aimé ait des secrets qu’il ne révélera qu’à son thérapeute, et que cela ne nous

enlève rien.

Comme conjoint, il est bien de prendre soin de soi et des autres personnes qu’on aime.

Le conjoint sain en a non seulement besoin, mais il en a le droit. Tentez de poursuivre

au moins quelques unes de vos activités favorites, même si la charge de responsabilités à

la maison se fait plus lourde. Il peut être bon aussi de trouver une activité à partager

avec le conjoint atteint et qui vous permettra de passer de beaux moments de couple

malgré la maladie.

Accompagner la personne aimée vers la rémission de la dépression et le retour de jours

meilleurs est possible. Rester positif et solidaire et croire que cette étape permettra en

bout de ligne de réajuster le tir et de mieux gérer les émotions au quotidien est tout à

fait possible. La dépression se traite bien, la pharmacothérapie et la psychothérapie

conjuguées donnent d’excellents résultats. Voilà donc un bonne raison de ne pas perdre

espoir.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire :

Vivre avec une personne dépressive.

Du Docteur Brian Bexton aux éditions Bayard Canada

Le texte est tiré du site internet de l’alpabem.qc.ca