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Horaire du Périscope
Mot de l’équipe
Le 25e anniversaire du Périscope
Hommage au bénévole de l’année
Vivre avec un conjoint dépressif
Témoignage d’un père
Le tourment des entendeurs de voix
Nouvelles du Périscope
Activités à venir
Axe de communication 2012-2013
Pour nous rejoindre par courriel :
l e . p e r i s c o p e @ c g o c a b l e . c a
ou sur notre site internet www.leperiscope.org
Le Périscope
1530, 6e Avenue, Grand-Mère (Québec) G9T 2K1
Téléphone : 819.729-1434
Télécopieur : 819.729-1372
Point de service
752, Boulevard St-Joseph, St-Tite (Québec)
Publication du Périscope
Association des familles et des proches des
personnes atteintes de maladie mentale
Centre-de-la-Mauricie / Mékinac
printemps 2013
Volume 21 Numéro 1
HORAIRE DU PÉRISCOPE
DU LUNDI AU VENDREDI
8H30 À 12H ET DE 13H À 16H30
L’ÉQUIPE DU JOURNAL
Recherche et rédaction
Joceline Marcouiller
Directrice
Marie-Élise Séguin
Intervenante
Lise Gaudet Madeleine Mercier Claire Provencher
Présidente Vice-présidente Trésorière
Raymonde Plante Diane Boucher René Lupien
Secrétaire Administratrice Administrateur
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CONSEIL D’ADMINISTRATION 2012-2013
Axe de communication du thème 2012-2013
C’est sous le thème «Le Périscope pour y voir clair» que nous aborderons l’année 2012-2013.
Le Périscope a choisi ce thème puisque nous sommes conscients que les familles qui
accompagnent un proche ayant une problématique en santé mentale vivent des émotions
intenses, ressentent parfois de l’épuisement et un sentiment d’impuissance. L’idéal de vie
espéré doit généralement être modifié, ce qui occasionne des situations déchirantes au sein des
familles et le Périscope est l’outil pour y voir clair.
L’image choisie représente une personne portant un chapeau à rebord qui indique que parfois "
l’émotion est à plein rebord ". Néanmoins, le chapeau est doté d’une ouverture qui laisse place
au périscope qui permet de saisir l’information et de s’attribuer des valeurs afin d’être en
mesure d’entreprendre une démarche personnelle éclairée.
«Le Périscope pour y voir clair» C’est être à la découverte de connaissances afin de faire des
choix judicieux pour soi.
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Mot de l’équipe Joceline Marcouiller
L’année 2013 débute sur une bonne note pour le Périscope. C’est avec
joie que nous ajoutons une personne à notre équipe de travail. Je tiens
à souhaiter la bienvenue à Amilie Houle, intervenante psychosociale.
Vous aurez la chance sous peu de la rencontrer et de faire de plus
amples connaissances. Pour notre association, l’année 2013 sera une
année de projets qui sauront certainement rejoindre vos besoins. Je
tiens d’ailleurs à vous remercier de répondre en si grand nombre au
formulaire d’évaluation car vos commentaires sont grandement
appréciés.
Avril 2013
Activité répit: Souper à la fondue Vendredi 5 avril 2013 à 18h00 au CAB de Grand-Mère Café rencontre: SIT Mercredi 10 avril 2013 à 19h00 au Périscope
Soupe Partage à Mékinac Lundi 22 avril 2013 à 17h30 au CAB de St-Tite
Mai 2013
Soupe Partage au Centre-de-la-Mauricie. Mercredi 1er mai 2013 à 17h30 au Périscope
Café rencontre Jeudi 16 mai 2013 à 19h00 au Périscope Thème: à définir
Juin 2013
Congrès de la FFAPAMM Vendredi 7 juin au samedi 8 juin 2013
Souper de fin de saison Vendredi 14 juin 2013 à 18h00: endroit à confirmer
Attention! Attention!
Activité d’autofinancement du Périscope
Le Périscope vous invite à une soirée de théâtre Jeudi, le 7 mars 2013 au Centre d’action bénévole de St-Tite à 19h00 heures. ET Jeudi, le 14 mars 2013 au Périscope à 19h00 heures. COÛT: 5.00$ par personne. Cette soirée a pour objectif de sensibiliser la population afin de vaincre les préjugés face à la maladie mentale. Sous forme de scénettes, les acteurs soulèveront diverses problématiques en santé mentale. Invitez votre famille et vos amis!
Activités à venir
Marie-Élise Séguin
Bonjour,
À l’approche du printemps nous avons souvent un regain d’énergie qui
amène soudainement des changements dans nos vies, dans notre façon
d’être envers les autres. Nous sommes plus souriant, l’avenir nous offre
un renouveau de l’espoir. Pour nous aussi au Périscope, il y a beaucoup de
nouveau et cela me donne un élan d’enthousiasme pour mon travail.
Amilie Houle
Bonjour à tous,
Il me fait un immense plaisir de faire partie de l’équipe du Périscope. Je tiens à
souligner toute la fierté que j’ai de venir compléter l’équipe extraordinaire que
forme Mme. Marcouiller et Mme. Séguin. Je vous invite donc à venir vous
entretenir avec moi, il me fera honneur de vous accompagner dans vos bons ou
moins bons moments. La vie nous réserve parfois des surprises et il m’importe de
vous apporter toute la compréhension et l’écoute dont vous aurez besoin.
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Le 25e anniversaire du Périscope Nouvelles du Périscope
La FFAPAMM nous offre un 26e congrès pour continuer d’outiller les membres de l’entourage
des personnes atteintes de maladie mentale. Le thème de cette année est « La voix aux
familles ». Le congrès aura lieu à l’Hôtel Clarion de Québec, du vendredi 7 juin à 13h00 au
samedi 8 juin 2013 vers 16h00. Nous vous transmettrons de plus amples informations sous peu.
Le café rencontre tenu le 28 novembre sur le thème « les entendeurs de voix » avec M. Gaétan
Legault nous a permis de vivre l’expérience d’entendre des voix. Les personnes présentes nous
ont confié avoir été surprises par cette sensation envahissante. M. Legault a expliqué
qu’entendre des voix n’est pas réservé qu’aux schizophrènes et que lorsque les voix se
manifestent, les personnes vivent trois phases soient: la stupéfaction, l’organisation et la
stabilisation. La stupéfaction: la personne a de la difficulté à dormir et à conserver son travail;
l’organisation: la personne essaie de trouver un moyen de fonctionner malgré les voix (c’est
souvent à cette étape qu'ils entrent dans le groupe des entendeurs de voix) et la stabilisation: la
personne est en mesure de fonctionner et d’avoir à nouveau un réseau social.
Le brunch de Noël du Périscope a eu lieu à l’Auberge Gouverneur de Shawinigan, dimanche le
8 décembre dernier. Le conseil d’administration et les employées ont profité de cette rencontre
pour offrir leurs meilleurs vœux en ce temps des fêtes.
Les ateliers de croissance personnelle qui ont eu lieu en janvier ont permis aux membres
participants de faire un bilan de leur degré d’estime de soi. Les rencontres bien structurées ont
permis d’expérimenter des techniques et astuces pour renforcir et augmenter l’estime
personnelle de chacun de façon rapide et positive.
Le café rencontre du 21 février offert par Monsieur Jean-Yves Ducharme a été un franc succès.
C’est avec simplicité que Monsieur Ducharme a livré son témoignage de père accompagnateur.
Il nous a partagé son cheminement à travers les épreuves qu’il a traversé avec ses proches.
Orateur fascinant et authentique, Monsieur Ducharme raconte les difficultés qu’il a eu à mettre
ses limites pour se choisir et se demander à chaque matin en se regardant dans le miroir « Et toi
Jean-Yves comment vas-tu ce matin ? ». En terminant son témoignage, il nous a proposé une
activité « Quand le temps tourne carré ». Il a amené chacune des personnes présentes à se
En 1988, l’organisme devient officiellement « Le Périscope ».
Le premier comité fut formé de huit membres fondateurs.
Aujourd’hui en 2013, c’est avec fierté que l’association souligne
ses 25 ans d’existence. À travers ces années, Le Périscope a su
développer ses services dans les régions desservies (04-17).
L’objectif de la mission est demeuré fidèle en soutenant les
membres de l’entourage des personnes atteintes de maladie
mentale. Chers membres, nous vous remercions de faire partie de
la vie du Périscope. Vous recevrez bientôt des informations en ce
qui concerne cette grande fête.
FFAPAMM
Retour sur les activités de l’hiver
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Un phénomène réel, selon un psychiatre
Non sans quelques bémols, le psychiatre Marc-André Roy prête foi à la possibilité que
des gens aient des hallucinations auditives sans pour autant avoir été diagnostiqués
schizophrènes.
« J’ai accueilli ça avec beaucoup de scepticisme. C’est très récemment que je me suis
convaincu de la véracité de ce phénomène. C’est un domaine de recherche très sérieux.
Il y a un phénomène réel de gens qui entendent des voix », affirme le médecin.
Le Dr Roy est chef de service au programme des troubles psychotiques au centre Robert
Giffard. Il est également professeur à la Faculté de médecine à l’Université Laval et un
des directeurs du Centre de recherche de l’Institut.
« Les études récentes que j’ai lues montrent qu’effectivement, on en arrive à la
conclusion que ces personnes n’ont pas de schizophrénie après avoir passé des entrevues
diagnostiquées rigoureuses, mais elles présentent certaines manifestations qui
ressemblent à de la schizophrénie », a-t-il nuancé.
Il souligne qu’un diagnostic de schizophrénie est posé lorsque la personne a un
problème de fonctionnement, que la performance au travail est altérée et qu’il y a une
souffrance importante pendant une période de six mois.
Traumatismes
Le médecin est d’avis qu’il y a un lien entre des traumatismes et le fait d’entendre des
voix comme il y a un lien, selon plusieurs études, entre la psychose et les traumatismes
vécus dans l’enfance.
Il est également possible que les gens continuent d’avoir des hallucinations auditives
après avoir été traités en psychiatrie. « Même avec les traitements les plus efficaces, il y
a des situations où ça va persister. Je comprends que des gens puissent faire le choix de
dire que les médicaments, c’est assez et que je vais essayer de travailler
psychologiquement. C’est tout à fait légitime comme choix », a-t-il poursuivi.
Le Dr Roy n’en reconnait pas moins l’utilité de la thérapie de groupe au Pavois. « Se
retrouver là-bas dans une ambiance agréable, j’ai bien de la misère à être contre ça. »
Source: La Presse 14 janvier 2013
Monsieur Denis Mercier On dit de lui qu`il est le « Lucky Luke » du marteau. Doué pour la
rénovation et le bricolage, Denis se fait l`ardant défenseur du trou
et de la fissure. Ainsi, Le Périscope est à l`abri des marques du
temps. Notre bénévole est un homme de cœur qui trouve toujours le
temps de s`impliquer auprès des siens et de sa communauté. Bon
vivant, il apporte souvent sa touche d’humour qui aide à
désamorcer des moments parfois pénibles à passer. Les attentions
sont le parfum de sa vie quotidienne; il sait donner sans se souvenir et
recevoir sans oublier. Merci Denis pour tes habiletés manuelles et ta
disponibilité.
HOMMAGE À NOTRE BÉNÉVOLE
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Pour faire suite au café rencontre du 28 novembre dernier concernant les entendeurs de
voix donné par M. Gaétan Legaut, un article a attiré notre attention et nous voulons
vous le partager car il est rempli d’espoir.
« On sait depuis longtemps que bien des gens atteints de schizophrénie ou qui ont des
troubles dissociatifs avec multiples personnalités entendent des voix. Mais au cours des
dernières années, on a découvert par les recherches d’un psychiatre des Pays-Bas qu’une
partie des personnes qui entendent des voix n’ont pas de problèmes psychiatriques » a
expliqué Myreille Saint-Onge, psychologue et professeure à l’école de service social de
l’Université Laval.
Avec la psychoéducatrice Brigitte Soucy, Mme Saint-Onge a rédigé un guide
d’animation et de formation de groupe pour aider les personnes qui ont des
hallucinations auditives à mieux vivre avec des voix.
Grande détresse
Selon la professeure, les gens qui entendent des voix vivent souvent une grande
détresse. « Si tu dis que tu entends des voix bizarres, on va dire que tu es bizarre. Donc,
on n’en parle pas de peur de se faire enfermer. C’est un sujet tabou », a-t-elle dit.
« Ces personnes sont terrifiées parce qu’elles entendent des voix. Vous vous ramassez
dans un coin et vous obéissez. La voix peut dire: « Si tu le dis, je te tue ». Ça rajoute à
la peur que la personne a déjà. Les réunions de groupe amènent à déconstruire cette peur
et être calme devant les voix », a-t-elle ajouté.
Elle déplore qu’on résume le phénomène des hallucinations auditives à des voix
mandatoires ou des ordres de tuer. « La majorité des voix ne sont pas mandatoires. Elles
peuvent être prédicatrices, conseillères, amicales, injurieuses. On commence à
décortiquer les fonctions des voix », a dit Mme Saint-Onge.
On estime qu’environ 4% des gens entendent des voix de façon régulière. Les personnes
qui entendent des voix moins souvent sont plus nombreuses. « Selon les études, 70% de
ces personnes ont vécu un traumatisme important. Les voix seraient une réaction pour se
protéger. Ce serait un mécanisme de défense », a avancé Brigitte Soucy.
À travers les différentes étapes de la vie, à travers les années, les chagrins, les épreuves et
les défis, le couple évolue, se module et se façonne. Relation privilégiée entre deux êtres,
le couple vit normalement des remises en questions, demande qu’on soigne les blessures
et qu’on règle les conflits. Vivre en couple implique nécessairement des discussions,
parfois quelques prises de becs, mais le fait de vivre en couple et de partager notre inti-
mité avec une personne qui nous est chère, nous assure une stabilité et un amour qui,
dans les mauvais jours, nous tiennent au chaud.
Quand la maladie mentale touche un des conjoints, cette chaleur et cet amour qu’on dé-
sire pour toujours sont nécessairement ébranlés. La dépression se caractérise par une per-
te d’intérêt face aux activités, aux sujets et aux gens qui nous intéressaient pourtant
avant. Nous ne traitons pas d’une déprime passagère qui passe après quelques jours. La
dépression dure dans le temps, dans l’intensité et amène les personnes atteintes à se com-
porter de façon différente qu’à l’habitude.
Sans vouloir faire la description exhaustive des symptômes qu’entrainent les troubles dé-
pressifs, il faut se rappeler que la dépression entraine des troubles de sommeil (insomnie
ou hypersomnie), des troubles de l’appétit et aussi des changements au niveau de la
sexualité. La dépression peut s’accompagner de lourds sentiments de culpabilité et de
honte et par une vision pessimiste de la vie. Tristesse, irritabilité, peur et angoisse
s’entremêlent chez la personne atteinte. Les personnes atteintes de dépression pleurent
plus souvent, ont du mal à se mettre en action, manquent d’énergie et sont souvent épui-
sées. Il arrive également que la dépression s’accompagne de délire ou de crise de pani-
que. De plus, certaines idées de mort ou idées suicidaires traversent l’esprit de la person-
ne atteinte d’une façon plus ou moins envahissante selon les personnes et les situations.
La dépression entraine une grande tristesse chez la personne qui en souffre et celle-ci res-
sent une baisse d’énergie, de motivation et d’intérêt. C’est toute la vie de la famille ou du
couple qui s’en ressent. La personne atteinte peut vivre une baisse d’intérêt pour son tra-
vail, ses enfants, ses amis et sa relation de couple. Les activités qui avant l’intéressaient
ne lui disent plus rien ou lui paraissent mornes. Le tout ayant pour effet que le conjoint
qui va bien peut se sentir abandonné ou rejeté. Le conjoint d’une personne dépressive
peut avoir l’impression d’être moins intéressant ou moins désirable aux yeux de la per-
sonne qu’il aime et il peut vivre de la colère ou de la crainte face à ces changements dont
il ne saisit pas tout de suite l’origine.
Vivre avec un conjoint dépressif Le tourment des « entendeurs de voix »
10 7
Comme le conjoint touché par un trouble dépressif peut avoir du mal à se remettre en
action et être très fatigué, il peut s’en suivre des charges parentales, économiques et
sociales plus grandes pour l’autre. On peut aisément imaginer que lorsque la dépression
n’est pas diagnostiquée ou soignée ou quand on ne comprend pas l’origine de tous ces
changements, cela peut créer des tensions dans le couple et une distance entre les
conjoints.
Il faut aussi savoir que le conjoint atteint, bien qu’il soit souvent conscient de ces charges
supplémentaires dévolues à l’autre, n’a pas l’énergie nécessaire pour renverser la
situation tout de suite et qu’il peut vivre énormément de culpabilité et un lourd sentiment
d’échec face à l’autre qui rame et tient la bateau à flot tout seul. Le conjoint dépressif,
déjà envahi par un lourd sentiment de culpabilité, peut vivre cette situation comme un
échec ou un signe de faiblesse et cela peut être difficile à vivre pour la personne atteinte
et à supporter par le conjoint qui va bien.
La dépression a également un impact sur la vie sociale et les habitudes de vie du couple.
Peuvent s’en suivre de l’isolement, une diminution des sorties et activités et de
l’incompréhension de la part des amis et de l’entourage familial.
Même si on aime notre conjoint, quand la maladie frappe, on peut vivre de la colère, de
l’impuissance ou même de l’incompréhension face aux symptômes qui viennent
nécessairement teinter notre vie. Pour bien accompagner notre conjoint dans ce moment
difficile, il faut bien comprendre la maladie, s’informer et trouver du soutien auprès
d’amis et de professionnels.
Accompagner notre conjoint à travers la dépression demande de garder espoir et de
transmettre cet espoir à l’autre. Cela demande au conjoint qui va bien de la patience, de
la flexibilité et de la douceur. Rien ne sert de trop pousser le conjoint dépressif, il faut
savoir y aller doucement et suivre le rythme de notre conjoint dépressif car il n’est pas
paresseux mais malade.
La dépression change certes le quotidien mais ne rend pas le conjoint atteint totalement
incapable non plus. Il faut se rappeler que personne ne sort gagnant de tout abandonner
pour soigner l’autre car les conjoints ne sont pas médecins ou thérapeutes. Il vaux mieux
pour tous d’éviter de verser dans la prise en charge et tout prendre sur ses épaules comme
conjoint qui va bien sans impliquer l’autre. Le conjoint atteint pourra s’impliquer à son
rythme, selon ses capacités et énergies, mais gagnera à participer à sa façon à la vie
quotidienne, comme il sortira gagnant de cette confiance en ses capacités que vous lui
démontrerez en le prenant comme il est.
Apprendre à demander de l’aide
Pour l’homme que je suis et comme la plupart des hommes, je croyais être en mesure de
gérer seul ma situation: je n’avais pas besoin d’aide. Aujourd’hui, avec du recul je peux
vous affirmer qu’il s’agissait d’une grave erreur. Heureusement pour moi, la vie m’a un
jour fait comprendre que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais le
contraire, le meilleur moyen de surmonter une situation difficile.
Je me considère comme un homme privilégié d’avoir eu la chance de rencontrer des
intervenants du Sillon, l’une des 42 associations-membres de la FFAPAMM. Grâce à
cette ressource, ma femme et moi avons changé notre perspective face à la maladie
mentale de notre fille. Nous avons appris à développer des modes de communication et
nous avons la chance de rencontrer des gens qui vivent des situations similaires à la
nôtre. Pouvoir partager, échanger, s’exprimer, ça peut paraître banal, sauf que ça
provoque un bien-être incommensurable.
Des services de soutien à votre portée
Mon message s’adresse à toutes les personnes qui ont un proche atteint de maladie
mentale, mais particulièrement aux hommes comme moi qui hésitent, s’isolent et
refusent toute forme d’aide. Ne vous laissez pas enfoncer dans vos problèmes, les
services de soutien sont à votre portée. Offrez-vous ce cadeau et donnez un coup de fil à
l’association la plus près de chez vous. Les personnes qui s’y impliquent et qui y
travaillent se démarquent par leur simplicité, leur respect et leur professionnalisme.
Grâce à eux et à ma volonté de vouloir remettre de l’équilibre dans
ma vie personnelle et familiale, le mal de vivre que je ressentais
s’est transformé en bien-être, voir en sérénité. Aujourd’hui, je
tiens à vous encourager à effectuer la démarche que j’ai osé faire,
puisque vous vous rendrez ainsi un service extraordinaire. Sans
prétention, je peux vous assurer que vous allez améliorer votre
qualité de vie, et ce, malgré l’incontournable destin qu’est la
maladie mentale.
Gaétan Turmel
Ambassadeur de la campagne de sensibilisation 2004
de la FFAPAMM.
Source: www.ffapamm.com
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Témoignage d’un père
« Personne ne peut s’imaginer à quel point la maladie mentale de ma fille m’a fait vivre
l’humiliation. J’ai pensé pouvoir régler seul mon problème, je n’y arrivais pas. Heureu-
sement pour moi, une association de familles et amis m’a secouru. »
Face au destin
En 1994, pendant que notre vie de famille se déroule comme pour la plupart des couples
de notre âge, où nos deux enfants grandissent comme tous les autres, voilà qu’arrivent
soudainement les premiers signes et symptômes d’une maladie mentale chez notre fille
alors âgée de 17 ans.
Au tout début, mon épouse et moi avons cru à un accident de parcours pensant que cette
mauvaise période allait être de courte durée et que notre fille s’en remettrait. Les mois
ont passé et les rechutes se sont chargées de nous ramener dans une réalité que nous n’a-
vions jamais imaginée: une maison imprégnée de stress et de tensions, des nuits d’in-
somnie interminables, des nœuds dans la gorge qui étouffent, le découragement qui t’en-
vahit, la solitude… un mal à l’âme qui s’installe chez les membres de la famille.
Vivre avec l’imprévisible
Pour notre couple, ce fut le début d’un deuil cruel. Nous n’avions aucune idée où cette
phase de notre vie allait nous mener. Ce qui était certain, c’est que nous allions devoir
apprendre à vivre avec l’imprévisible, mais comment et à quel prix? Avec son cœur de
mère, ma femme a pris les devants pour livrer le combat afin de mieux comprendre la
problématique. Comme pour la grande majorité des femmes, elle arrivait à exprimer ses
émotions et était ouverte à demander de l’aide.
Mais moi comme père, le conjoint, je n’arrivais pas à exprimer ma colère, mon désarroi,
ma peine, mon humiliation. Je préférais fuire le noyau familial qui était devenu trop
souffrant. Le temps que je consacrais habituellement à ma famille s’est transformé en
longues heures de travail, dans la pratique de sports, dans le bénévolat, des activités qui
sont devenues mes échappatoires...
On peut essayer, malgré la maladie, de maintenir un rythme de vie le plus habituel
possible et voir à aménager certains aspects de la vie à deux ou en famille, le temps que
la dépression soit soignée.
Mais le conjoint qui va bien ne doit pas nier ou cacher ce que la maladie lui fait vivre et
il faut trouver du support et de l’appui. Il ne faut pas garder ses émotions et ses ques-
tions pour soi, il faut en parler le plus ouvertement possible, avec son conjoint aussi, en
parlant toujours au « je » et en tentant de comprendre l’autre tout en ne s’oubliant pas.
Le dialogue doit être ouvert mais pas forcé. Et comme conjoint, il faut accepter que
l’être aimé ait des secrets qu’il ne révélera qu’à son thérapeute, et que cela ne nous
enlève rien.
Comme conjoint, il est bien de prendre soin de soi et des autres personnes qu’on aime.
Le conjoint sain en a non seulement besoin, mais il en a le droit. Tentez de poursuivre
au moins quelques unes de vos activités favorites, même si la charge de responsabilités à
la maison se fait plus lourde. Il peut être bon aussi de trouver une activité à partager
avec le conjoint atteint et qui vous permettra de passer de beaux moments de couple
malgré la maladie.
Accompagner la personne aimée vers la rémission de la dépression et le retour de jours
meilleurs est possible. Rester positif et solidaire et croire que cette étape permettra en
bout de ligne de réajuster le tir et de mieux gérer les émotions au quotidien est tout à
fait possible. La dépression se traite bien, la pharmacothérapie et la psychothérapie
conjuguées donnent d’excellents résultats. Voilà donc un bonne raison de ne pas perdre
espoir.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire :
Vivre avec une personne dépressive.
Du Docteur Brian Bexton aux éditions Bayard Canada
Le texte est tiré du site internet de l’alpabem.qc.ca