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Prise en charge de l’asthmatique en officine
par Jean-Michel Refalo
Docteur en Pharmacie
www.pharmaguideur.fr
Plan :
1. L’asthme
2. Son traitement
3. Principales interactions médicament.
4. Modes d’emplois
5. Les conseils à donner aux patients
L’asthme
• Maladie inflammatoire chronique des voies aériennes entraînant une obstruction bronchique plus ou moins importante Toux, essoufflement, oppression bronchique
• Maladie d’origine génétique mais aggravée par de nombreux facteurs
• Deux grandes périodes de prévalence : enfance : maladie chronique la plus fréquente après 50 ans : plus fréquemment les femmes
Physiopathologie
• 2 causes à l’obstruction bronchique : inflammation bronchique : toujours présente constriction bronchique : réponse exagérée
• L’asthme est une maladie bronchique chronique, avec des épisodes aigus brutaux : « la crise d’asthme » souvent nocturne déclenchées par des circonstances particulières
effort exposition à des allergènes ou à des irritants infection voies aériennes supérieures : rhinite, rhinopharyngite
l’enchainement de crises d’asthme peut entrainer un état d’exacerbation puis l’état de mal asthmatique
Asthme et Allergie
• Allergie est toujours présente dans asthme de l’enfant et du jeune adulte, moins par la suite
• Le plus fréquent : pneumallergènes = acariens, moisissures, pollens, phanères d’animaux… ou allergènes professionnels
• Parfois aussi des allergènes alimentaires surtout chez le jeune enfant : lait de vache, œufs, poissons…
• Toujours faire enquête allergologique avec interrogatoires tests cutanés
Asthme et affections voies aériennes supp.
• Rhinites, rhino sinusites… sont fréquentes chez l’asthmatique
• Affections ORL sont une cause majeure de déséquilibre de la maladie asthmatique
• Les traiter améliorera la prise en charge de la maladie asthmatique
• Triade de Widal : syndrome associant asthme + polypose nasosinusienne + intolérance à l’aspirine dans ce cas éviter toute prise aspirine ou AINS
risque crise d’asthme très sévère
Asthme et irritants
La sévérité de l’asthme est aggravé par :
• Tabac, y compris le tabagisme passif
• Irritants chimiques inhalés, qu’ils soient d’origine professionnelle ou domestique
• Pollution de l’air : gaz d’échappement domestique : colles, produits ménagers…
• Donc : lutter contre tous ces agents
Asthme et médicaments
La sévérité de l’asthme est aggravé par :
• Bétabloquants toutes voies
d’administration même les collyres
• Aspirine et AINS même en l’absence
de triade de Widal
Asthme et facteurs hormonaux
Implication certaine mais le mécanisme précis est encore mal connu, quelques faits :
• A la puberté, l’asthme de l’enfant est généralement amélioré mais rarement guérison totale
• Chez la femme : aggravation menstruelle de l’asthme
• L’asthme d’apparition tardive est plus fréquent chez la femme à la ménopause
Asthme et facteurs psychologiques
• Souvent évoqués, parfois exagérés…
• On considère aujourd’hui que les facteurs psychologiques ne provoquent pas de crise d’asthme, mais ils peuvent jouer sur : la sévérité des crises la fréquence des crises
• Par ailleurs, l’asthme peut avoir des effets psychologiquement néfastes au patient : quand sa qualité de vie se dégrade
Asthme et reflux gastro-oesophagien
• Le reflux gastro – oesophagien est fréquemment associé à l’asthme
• Il pourrait aggraver la crise d’asthme chez certains patients
Sévérité de l’asthme
• Le traitement médicamenteux sera déterminé par l’évaluation de la sévérité de l’asthme
• Evaluation selon la clinique : fréquence des crises, consommation béta-2 stimulants…
• Et aussi exploration fonctionnelle respiratoire• Détermine plusieurs niveaux d’asthme :
asthme intermittent asthme persistant :
légermodérésévère
Facteurs de risque d’asthme aigu grave
• Age : avant 4 ans et à l’adolescence• Antécédents d’hospitalisation en réanimation ou
soins intensifs• Trouble ventilatoire : débit expiration pulmonaire
inférieur à 60% de la normale• Intolérance aux AINS• Non-compliance et corticophobie• Incompréhension et mauvaise utilisation• Environnement défavorable (pollution…)• Difficultés d’accès aux soins
Evolution de l’asthme
• Maladie variable, souvent imprévisible car existent multiples facteurs aggravants
• Certains malades ont disparition des symptômes pendant de longues périodes puis réapparition quand change d’environnement : Ex
: déménagement ce malade aura tendance à arrêter tout traitement et
tout suivi médical en fait la guérison totale est très rare
• Donc : toujours continuer le suivi médical mesure du souffle au moins 1 fois par an
Traitement de l’asthme
• Dépend de la gravité de l’asthme et de la fréquence des crises
• Principalement 2 classes de médicaments: Béta-2 mimétiques Corticoïdes
• Voie inhalée sera préférée : action plus rapide permet doses moindres
(nous n’étudierons pas le traitement de l’asthme aigu grave Urgence)
Les Béta-2 stimulants à courte durée d’action
• Se fixent sur les récepteurs Béta-2 des fibres musculaires lisses des bronches relaxation et dilatation bronchique
• Risque d’effets indésirables cardiaques par stimulation des récepteurs Béta cardiaques (tachycardie, palpitations…) pour éviter : doses moindres et voie inhalée
• Béta-2 stimulants à courte durée d’action : Salbutamol (Ventoline®) Terbutaline (Bricanyl®)
Les corticoïdes inhalés
• Instaurés dès que les Béta-2 stimulants sont utilisés plus d’une fois par semaine
• Ils sont un traitement de fond de l’asthme, ils luttent contre l’inflammation bronchique : inhibition et redistribution des cellules inflammatoires inhibition de la vasodilatation inflammatoire et des
sécrétions glandulaires restauration de la sensibilité des récepteurs Béta-2
• Béclométasone (Bécotide®, Beconase® etc…)• Budesonide (Pulmicort®)• Fluticasone (Flixotide®)
Le Cromoglycate de sodium (Intal® , Cromal®)
• Il est efficace dans asthme léger à modéré
• Mode d’action : inhibe de façon préventive la libération des
médiateurs de l’inflammation quand les cellules inflammatoire sont activées
• Donc sera utilisé à la place des corticoïdes inhalés, notamment : en cas d’effets indésirables chez l’enfant
Les Béta-2 stimulants à longue durée d’action
• Ils ne remplacent pas les Béta-2 stimulants à courte durée d’action
• Ils sont utilisés pour répondre à un asthme nocturne ou du petit matin : Salmeterol (Serevent®) Formoterol (Foradil®)
• Ils peuvent aussi être utilisés associés aux corticoïdes inhalés quand une faible dose de ceux-ci ne suffit pas à équilibrer le patient asth. : Fluticasone + Salmeterol (Seretide®) Budesonide + Formoterol (Symbicort®)
Inhibiteurs de leucotriènes
• Les leucotriènes sont sécrétés par les mastocytes et les éosinophiles et ont un puissant effet inflammatoire, dans asthme: broncho constriction sécrétion de mucus perméabilité vasculaire
• Utilisation des inhibiteurs de leucotriènes : prévention de l’asthme d’effort association au traitement inhalé béta2-stimulants et
corticoïdes quand celui-ci n’a pas été suffisant
• Montélukast (Singulair®) poso.adulte : 1 cpr à 10mg le soir
Les bronchodilatateurs par voie orale
• Les Béta-2 mimétiques en cpr LP pour : patient qui n’arrive pas à utiliser forme inhalée ou traitement de l’asthme nocturne
• Théophylline (Dilatrane®, Theostat® etc…) le plus ancien des antiasthmatiques mais
métabolisation hépatique variable selon patients marge thérapeutique faible, risque tachycardie,
vomissements, excitabilité… à éviter si épilepsie posologie adulte : 7 à 12 mg / Kg / Jour posologie maximum : 800 mg / jour
Autres traitements
• Ketotifène (Zaditen®) per os anti-inflammatoire et anti-histaminique H1
• Béta-2 stimulants en nébulisation / en inj. que si les doses habituelles par voie inhalée
n’ont pas permis de contrôler les symptômes risque plus important d’effets indésirables
(céphalées, tremblements, nervosité, anxiété…)
• Les corticoïdes par voie orale dernier recours si échec de tous les autres
Principales interactions médicamenteuses
• Traitement inhalés : Budesonide : risque de surdosage si associé
au Kétoconazole (Ketoderm®) Formoterol (et autres béta-2 stim.) : risque
perte d’activité si associé aux bétabloquants
• Théophylline : risque de surdosage si associée Erythromycine risque de perte d’activité avec le Millepertuis
Mode d’emploiAérosol-doseur
1. Agiter l’appareil et enlever le capuchon2. Vider les poumons en expirant profondément3. Présenter l’embout buccal à l’entrée de la bouche, le
fond de la cartouche métallique étant dirigé vers le haut, puis refermer la bouche sur l’embout buccal
4. Commencer à inspirer tout en appuyant sur la cartouche métallique, puis continuer à inspirer lentement et profondément
5. Retirer l’embout buccal et, bouche fermée, retenir la respiration pendant au moins 10 secondes
6. Nettoyer l’embout buccal après chaque utilisation7. Nettoyer l’aérosol-doseur une fois par semaine
Mode d’emploichambre d’inhalation
• L’utilisation de l’aérosol doseur n’est pas facile
• 50% des malades l’utilisent mal
• La chambre d’inhalation est une solution, surtout pour l’enfant et le nourrisson
Mode d’emploiinhalateur pdr (disque)
• Faire pivoter le couvercle en mettant le pouce dans l’encoche ce qui fait apparaître l’embout buccal
• Pousser le levier vers l’extérieur jusqu’au déclic : la dose est prête a être inhalée
• Hors de l’appareil : expirer à fond• Placer l’embout buccal entre les lèvres et
inspirer à fond par la bouche• Retenir la respiration pendant 10
secondes• Refermer le couvercle qui pivote et
referme l’embout buccal• Compteur de doses
Mode d’emploiinhalateur pdr (turbuhaler)
• C’est un autre système d’inhalateur poudre, par un laboratoire différent
Mode d’emploiautohaler
• Agiter l’appareil, enlever le capuchon• Soulever le levier• Hors de l’appareil : expirer à fond• Présenter l’embout buccal à l’entrée de
la bouche, le fond de la cartouche métallique étant dirigé vers le haut
• Inspirer profondément ce qui libère la dose de médicament qui est ainsi inhalée
• Bloquer la respiration pendant au moins 5 secondes
• Rabaisser le levier, remettre capuchon
Conseils au patient :sur sa maladie
• Lui recommander d’avoir toujours sur lui son bronchodilatateur en aérosol, pour traitement immédiat de la crise d’asthme expliquer au patient et à son entourage la conduite à tenir en cas
de crise et le mode d’emploi des médicaments
• Bien rincer bouche après inhalation corticoïdes pour éviter effets indésirables : enrouement, voie rauque, irritation
de la gorge, voire candidose buccale
• Indiquer quels sont les traitements de la crise et les traitements de fond tout en lui rappelant l’importance du traitement de fond si pris en même temps : prendre d’abord le bronchodilatateur
• Lui conseiller la vaccination antigrippale annuelle
Conseils au patient :prévention des crises
• Eliminer les irritants et allergènes : Tabac à proscrire de même tabagisme passif Acariens : entretien rigoureux de la literie et traiter
tapis, moquettes, rideaux…• A la maison :
ménage fréquent et soigneux, passer l’aspirateur avec fenêtres ouvertes
maintenir température entre 18°C et 20°C et taux d’humidité inférieur à 50%
éviter moquettes : plutôt revêtements lisses et lavables problème des animaux de compagnie: poils, plumes...
• Enfant asthmatique : limiter les peluches à deux et les laver tous les deux mois
Conseils au patient :pratique d’un sport
• La pratique d’un sport est recommandée à l’asthmatique
• mais il faut éviter l’asthme d’effort : s’échauffer progressivement en respirant par le nez toujours avoir son bronchodilatateur sur soi
l’utiliser 10 à 15 minutes avant l’exercice et pendant l’exercice si besoin
• La plongée sous-marine avec bouteille est contre – indiquée pour l’asthmatique
• L’équitation est déconseillée (risque d’allergie)
PHARMA GUIDEUR
EURL au capital de 8 000 €SIRET 483 013 066 000 12 APE 804COrganisme de formation professionnelle
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