4
RENCONTRE AVEC MARIE-MONIQUE ROBIN Lundi 28 novembre à 20h15 De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. VOST. Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan… Dheepan est le prénom du héros qui donne son titre à ce film qui claque comme une arme à double Programme du 16 au 29 novembre 2016 À L’AFFICHE > PLANÉTARIUM de Rebecca Zlotowski > LA FILLE DE BREST d’Emmanuelle Bercot > UNE VIE de Stéphane Brizé > LOUISE EN HIVER de Jean-François Laguionie > RÉPARER LES VIVANTS de Katell Quillévéré > MAMAN A TORT de Marc Fitoussi > MADEMOISELLE de Park Chan-wook > LA MORT DE LOUIS XIV d’Albert Serra > LA SOCIALE de Gilles Perret > MOI, DANIEL BLAKE de Ken Loach > MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras > ON REVIENT DE LOIN de Pierre Carles et Nina Faure > TA’ANG de Wang Bing SOIRÉES SPÉCIALES > MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven > FOOD COOP de Tom Boothe > QU’EST-CE QU’ON ATTEND ? de M.M. Robin > CAUSE COMMUNE de Sophie Averty > FESTIVAL FENÊTRES SUR COURTS De Stéphane Brizé. France. 2016. 1h59. Avec Judith Chemla, Jean-Pierre Darrous- sin, Yolande Moreau… Le Bleu des villes, Je ne suis pas là pour être ai- mé, Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps, La Loi du marché… chacun des films de Stéphane Brizé nous est un moment précieux qui vient raviver le désir de ce cinéma rare et sen- sible habité de personnages fragiles et attachants, qui forment d'un film à l'autre une sorte de chaîne continue d'une humanité a priori banale et pourtant sublime… Le point de départ est évidemment ici le roman éponyme de Guy de Maupassant. Adapta- tion libre qui s'éloigne de l'oeuvre initiale pour mieux en traduire l'essence même. Superbe. Jeanne (Judith Chemla, splendide) est ce que l'on appelle une belle personne, une belle âme. Non seulement elle a une grâce, une élégance innées, mais la bienveillance du regard qu'elle pose sur la nature, les autres, la vie semble la prédisposer au bonheur. Nous sommes en 1819 lorsqu'elle sort du couvent où elle a reçu une éducation qui l'a ou- verte aux arts, à la nature, et rentre chez elle pour retrouver des parents aimants : un père passionné par le jardinage dans un rapport à la terre qu'elle partage, une mère dont on découvrira plus tard qu'elle cultivait une nostalgie secrète pour un amour inavoué. Tout n'est ici que beauté, calme et volupté et la caméra capte les frémissements de la lumière en concordance avec la réceptivité des personnages à la beauté des paysages. Cette tendresse sans contrainte qui baigne la vie de Jeanne se traduit dans le choix de son futur époux : ses parents lui conseillent d'écouter d'abord son coeur. Mais que peut savoir un coeur si neuf qui n'a connu que ce que la vie a de plus doux, préservé de toute trahison ou mensonge ? Julien de Lamare est d'ailleurs plutôt joli garçon, il plait aussi aux parents de Jeanne qui lui lèguent pour son mariage un coquet château. La jeune épouse quitte donc la maison familiale et s'y ins- talle avec son légitime époux. Les premiers mo- ments sont heureux, mais l'idylle prend vite du plomb dans l'aile quand elle fait l'expérience de la pingrerie d'un homme égoïste, qui s'avère de plus infidèle et abuse de sa servante qu'il ne tarde pas à engrosser, malgré elle, mettant fin ainsi à la lon- gue et forte amitié qui la liait à Jeanne. Jeanne est incitée au pardon par le curé du coin, et la vie du couple continue malgré la tromperie et la dédain de Julien, mais les moments de réconci- liation ne dureront guère, jusqu'à ce qu'une nou- velle idylle avec une voisine mariée trop belle et imprudente soit la cause d'un basculement du des- tin de Jeanne… C'est l'histoire d'une vie. Celle d'une femme trop préservée et dont les illusions s'effritent peu à peu et qui va, malgré tout, s'inventer une nouvelle force pour entrevoir à nouveau, sinon le bonheur, au moins le côté lumineux de la vie… D’Emmanuelle Bercot. France. 2016. 2h08. Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel… Ce film est le récit d'un combat exaltant et captivant. Et pourtant, sur le papier, c'était perdu d’avance. Une lutte à armes absolument inégales entre un médecin d'une petite équipe d'un petit hôpital de province et une armée d’experts en tout genre. Le docteur Irène Frachon, pneumologue, contre l'omnipotent laboratoire Servier ; l'enjeu : un médicament qui est en fait un poison mortel, le Médiator 150 g. Passionnant par son sujet, édifiant par ce qu’il dénonce, bouleversant d'humanité, La Fille de Brest avance au rythme haletant d'un film à suspense, dégageant une formidable force de conviction et d'émotion. Emmanuelle Bercot place les êtres au coeur de la terrible machine à broyer de l'humain qu'elle dépeint, une machine de guerre qui avance tête baissée avec pour seul ligne de mire le profit, et tant pis pour les dommages collatéraux. 2007. Pneumologue au CHU de Brest, le docteur Irène Frachon relève au cours de ses consultations un nombre préoccupant de pathologies cardiaques non expliquées. Sans être une chercheuse, Irène est un excellent médecin et elle veut comprendre. Irène est de surcroît une sorte de force de la nature, tendance pitbull joyeux, et lorsque commence à se faire jour le lien entre les accidents cardiaques et la prescription du Médiator, elle n’est pas du genre à lâcher l’affaire. La suite, on la connaît mais peut-être pas si bien que ça : le scandale révélé d'un médicament prescrit depuis 1976 malgré sa dangerosité déjà repérée, les morts advenues ou à venir, l’affrontement inégal entre une poignée de médecins intègres et une armada d’individus sans foi ni loi (praticiens, scientifiques, avocats et autres membres de divers comités à l’éthique douteuse) prêts à tous les cynismes pour préserver les intérêts de la main qui les nourrit. Politique, le film l’est sans aucun doute, en ce qu’il dénonce avec force les liens incestueux entre les agences sanitaires nationales et les gros labos… Irène Frachon est le visage de la résistance autant que la voix des victimes. Fenêtres sur courts reprend ses quartiers au cinéma Eldorado du 13 au 19 novembre ! Plus d’informations sur notre site

Programme du 16 au 29 novembre 2016 - Cinéma Eldorado€¦ · Avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d’Assumçao… « C’est une joie, et c’est une souffrance. » C’est peut-être

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Programme du 16 au 29 novembre 2016 - Cinéma Eldorado€¦ · Avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d’Assumçao… « C’est une joie, et c’est une souffrance. » C’est peut-être

RENCONTRE AVEC MARIE-MONIQUE ROBIN Lundi 28 novembre à 20h15

De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. VOST. Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan…

Dheepan est le prénom du héros qui donne son titre à ce film qui claque comme une arme à double

Programme du 16 au 29 novembre 2016

À L’AFFICHE

> PLANÉTARIUM de Rebecca Zlotowski

> LA FILLE DE BREST d’Emmanuelle Bercot

> UNE VIE de Stéphane Brizé

> LOUISE EN HIVER de Jean-François Laguionie

> RÉPARER LES VIVANTS de Katell Quillévéré

> MAMAN A TORT de Marc Fitoussi

> MADEMOISELLE de Park Chan-wook

> LA MORT DE LOUIS XIV d’Albert Serra

> LA SOCIALE de Gilles Perret

> MOI, DANIEL BLAKE de Ken Loach

> MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras

> ON REVIENT DE LOIN de Pierre Carles et Nina Faure

> TA’ANG de Wang Bing

SOIRÉES SPÉCIALES

> MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven > FOOD COOP de Tom Boothe > QU’EST-CE QU’ON ATTEND ? de M.M. Robin > CAUSE COMMUNE de Sophie Averty > FESTIVAL FENÊTRES SUR COURTS

De Stéphane Brizé. France. 2016. 1h59. Avec Judith Chemla, Jean-Pierre Darrous-sin, Yolande Moreau… Le Bleu des villes, Je ne suis pas là pour être ai-mé, Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps, La Loi du marché… chacun des films de Stéphane Brizé nous est un moment précieux qui vient raviver le désir de ce cinéma rare et sen-sible habité de personnages fragiles et attachants, qui forment d'un film à l'autre une sorte de chaîne continue d'une humanité a priori banale et pourtant sublime… Le point de départ est évidemment ici le roman éponyme de Guy de Maupassant. Adapta-tion libre qui s'éloigne de l'œuvre initiale pour mieux en traduire l'essence même. Superbe. Jeanne (Judith Chemla, splendide) est ce que l'on appelle une belle personne, une belle âme. Non seulement elle a une grâce, une élégance innées, mais la bienveillance du regard qu'elle pose sur la nature, les autres, la vie semble la prédisposer au bonheur. Nous sommes en 1819 lorsqu'elle sort du couvent où elle a reçu une éducation qui l'a ou-verte aux arts, à la nature, et rentre chez elle pour retrouver des parents aimants : un père passionné par le jardinage dans un rapport à la terre qu'elle partage, une mère dont on découvrira plus tard qu'elle cultivait une nostalgie secrète pour un amour inavoué. Tout n'est ici que beauté, calme et volupté et la caméra capte les frémissements de la lumière en concordance avec la réceptivité des personnages à la beauté des paysages. Cette tendresse sans contrainte qui baigne la vie de Jeanne se traduit dans le choix de son futur époux : ses parents lui conseillent d'écouter

d'abord son cœur. Mais que peut savoir un cœur si neuf qui n'a connu que ce que la vie a de plus doux, préservé de toute trahison ou mensonge ? Julien de Lamare est d'ailleurs plutôt joli garçon, il plait aussi aux parents de Jeanne qui lui lèguent pour son mariage un coquet château. La jeune épouse quitte donc la maison familiale et s'y ins-talle avec son légitime époux. Les premiers mo-ments sont heureux, mais l'idylle prend vite du plomb dans l'aile quand elle fait l'expérience de la pingrerie d'un homme égoïste, qui s'avère de plus infidèle et abuse de sa servante qu'il ne tarde pas à engrosser, malgré elle, mettant fin ainsi à la lon-gue et forte amitié qui la liait à Jeanne. Jeanne est incitée au pardon par le curé du coin, et la vie du couple continue malgré la tromperie et la dédain de Julien, mais les moments de réconci-liation ne dureront guère, jusqu'à ce qu'une nou-velle idylle avec une voisine mariée trop belle et imprudente soit la cause d'un basculement du des-tin de Jeanne… C'est l'histoire d'une vie. Celle d'une femme trop préservée et dont les illusions s'effritent peu à peu et qui va, malgré tout, s'inventer une nouvelle force pour entrevoir à nouveau, sinon le bonheur, au moins le côté lumineux de la vie… �

D’Emmanuelle Bercot. France. 2016. 2h08. Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel… Ce film est le récit d'un combat exaltant et captivant. Et pourtant, sur le papier, c'était perdu d’avance. Une lutte à armes absolument inégales entre un médecin d'une petite équipe d'un petit hôpital de province et une armée d’experts en tout genre. Le docteur Irène Frachon, pneumologue, contre l'omnipotent laboratoire Servier ; l'enjeu : un médicament qui est en fait un poison mortel, le Médiator 150 g. Passionnant par son sujet, édifiant par ce qu’il dénonce, bouleversant d'humanité, La Fille de Brest avance au rythme haletant d'un film à suspense, dégageant une formidable force de conviction et d'émotion. Emmanuelle Bercot place les êtres au cœur de la terrible machine à broyer de l'humain qu'elle dépeint, une machine de guerre qui avance tête baissée avec pour seul ligne de mire le profit, et tant pis pour les dommages collatéraux. 2007. Pneumologue au CHU de Brest, le docteur Irène Frachon relève au cours de ses consultations un nombre préoccupant de pathologies cardiaques non expliquées. Sans être une chercheuse, Irène est un excellent médecin et elle veut comprendre. Irène est de surcroît une sorte de force de la nature, tendance pitbull joyeux, et lorsque commence à se faire jour le lien

entre les accidents cardiaques et la prescription du Médiator, elle n’est pas du genre à lâcher l’affaire. La suite, on la connaît mais peut-être pas si bien que ça : le scandale révélé d'un médicament prescrit depuis 1976 malgré sa dangerosité déjà repérée, les morts advenues ou à venir, l’affrontement inégal entre une poignée de médecins intègres et une armada d’individus sans foi ni loi (praticiens, scientifiques, avocats et autres membres de divers comités à l’éthique douteuse) prêts à tous les cynismes pour préserver les intérêts de la main qui les nourrit. Politique, le film l’est sans aucun doute, en ce qu’il dénonce avec force les liens incestueux entre les agences sanitaires nationales et les gros labos… Irène Frachon est le visage de la résistance autant que la voix des victimes. �

Fenêtres sur courts reprend ses quartiers au cinéma Eldorado

du 13 au 19 novembre !

Plus d’informations sur notre site

Page 2: Programme du 16 au 29 novembre 2016 - Cinéma Eldorado€¦ · Avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d’Assumçao… « C’est une joie, et c’est une souffrance. » C’est peut-être

De Ken Loach. G-B. 2016. 1h39. VOST. Avec Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan… ~ Palme d’Or ~

Toujours combatif, Ken Loach raconte ici la lutte de Daniel Blake, un charpentier sans emploi contre les injustices d'une administration inhu-maine. Pour sa deuxième Palme d'or le cinéaste a gardé intacts sa colère, son empathie, son huma-nisme. On le retrouve partout dans ce drame so-cial, portrait d'un indigné décidé à se battre jusqu'à son dernier souffle. Combat inégal : d'un côté, un charpentier veuf et sexagénaire de Newcastle. De l'autre, une administration à demi privatisée, ren-

due folle et perverse par sa chasse aux prétendus « assistés »... �

De Jean-François Laguinoie. France. 2016. 1h15. Avec les voix de Dominique Frot, Diane Dassigny, Antony Hickling…

À la fin de l'été, Louise voit le dernier train de la saison, qui dessert la petite station balnéaire de Biligen partir sans elle. La ville est désertée. Le

temps rapidement se dégrade, les grandes ma-rées d'équinoxe surviennent condamnant mainte-nant électricité et moyens de communication. Fra-gile et coquette, bien moins armée que Robinson, Louise ne devrait pas survivre à l'hiver. Mais elle n'a pas peur et considère son abandon comme un pari. Elle va apprivoiser les éléments naturels et la solitude. Ses souvenirs profitent de l'occasion pour s'inviter dans l'aventure. Le nouveau film de Jean-François Laguionie, un des très grands noms de l'animation française (on ne citera que son dernier film en date, le très beau Le Tableau) est une merveille de délicatesse sen-sible, de poésie tendre, de mélancolie douce, tant dans son écriture que dans son dessin. Un bon-heur rare, à ne pas laisser passer ! �

TOUJOURS À L’AFFICHE

MAMAN A TORT De Marc Fitoussi. France. Belgique. 2016. 1h50. Avec Jeanne Jestin, Emilie Dequenne...

Anouk, en stage d’observation, découvre la face cachée de l'entreprise, celle de sa mère, un monde bien plus compliqué qu'elle ne l'imaginait… Mené rondement, souvent drôle et terriblement lucide, habité par des actrices superbes, ce film est d'une formidable pertinence : en confrontant l'ingénuité d'une gamine à un monde qui a un peu oublié les valeurs morales, Fitoussi nous immerge simultané-ment dans la complexité des rapports mère-fille à un moment où de multiples bouleversements vien-nent signer la fin de l'enfance. �

RÉPARER LES VIVANTS De Katell Quillévéré. France. 2016. 1h43. Avec Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner… Tout commence dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machi-nes dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie… �

MA VIE DE COURGETTE De Claude Barras. France. 2016. 1h06. Avec Gaspard Schlatter, Sixtine Murat… Courgette est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer d’enfants. Simon, Ahmed, et les autres : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres... �

LA SOCIALE De Gilles Perret. France. 2016. 1h24. Il y a 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la Répu-blique. Un vieux rêve séculaire émanant des peu-ples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour. Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humaniste qui soit se nommait Am-broise Croizat. Qui le connait aujourd’hui ? �

LA MORT DE LOUIS XIV D’Albert Serra. France. Espagne. 2016. 1h45. Avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d’Assumçao… « C’est une joie, et c’est une souffrance. » C’est peut-être cette phrase du Dernier Métro, qui tradui-rait le mieux le sentiment que procure la vision de ce film. Le cinéaste filme Jean-Pierre Léaud dans le rôle du Roi-Soleil arrivé au seuil de son existence, alors que la gangrène le ronge de l’intérieur. Ce mythe de la jeunesse éternelle, à jamais attaché au personnage d’Antoine Doinel, est aujourd’hui un vieillard. Et ce film inouï est son requiem. �

ON REVIENT DE LOIN De P. Carles & Nina Faure. France. 2016. 1h41. Depuis 2007 en Équateur, le gouvernement de Rafael Correa a refusé de payer une partie de la dette publique, récupéré la souveraineté sur ses ressources naturelles face aux multinationales. Grâce à des politiques de redistribution, la pauvreté et les inégalités ont baissé fortement tandis que la classe moyenne a doublé en huit ans. Pierre Car-les, Nina Faure et leur équipe débarquent tout feu tout flamme dans ce nouvel Eldorado... �

TA'ANG « Un peuple en exil entre Chine et Birmanie » De Wang Bing. Hong-Kong. 2016. 2h27. VOST. Les Ta'angs, minorité ethnique birmane, sont au cœur d'une guerre civile à la frontière chinoise. Depuis 2015, de violents conflits ont contraint des milliers de personnes à s'exiler en Chine. Ta'ang raconte l'histoire de ces réfugiés qui espèrent un jour rentrer chez eux. Wang Bing suit leur exil sur les routes chinoises, s'immisce dans les groupes et écoute leurs questionnements… �

De Rebecca Zlotowski. France. 2016. 1h48. VOST. Avec Natalie Portman, Lily-Rose Depp, Emmanuel Salinger…

Rebecca Zlotowski s’est inspirée de la vie des sœurs Fox, trois sœurs spirites américaines qui ont inventé le spiritisme à la fin du XIXe. L’autre source d’inspiration de la cinéaste, c’est le destin du producteur de cinéma Bernard Natan. D’origine roumaine, parti de rien, il avait en 1929 racheté Pathé Cinéma. Il a aussi importé le cinéma sonore en France. Il fut victime d’une cabale antisémite, déchu de sa nationalité et livré en 42 aux oc-cupants nazis. La réalisatrice s’empare de ces deux histoires pour en faire un grand film roma-nesque ainsi qu’une formidable réflexion sur la force d’attraction du cinéma. Dans le Paris de la fin des années trente, deux jeunes médiums américaines, Kate et Laura Bar-low, défraient la chronique en proposant dans les soirées mondaines des séances de spiritisme. Fasciné par leur don, un célèbre producteur de cinéma, André Korben, les engage pour tourner dans un film follement ambitieux, qui devrait révo-lutionner le cinéma de l’époque. Korben, d’abord sceptique quant au don de spirite des sœurs Bar-

low, décide de faire une séance privée et ainsi savoir à quoi s’en tenir. L’expérience va tellement le bouleverser qu’il prend immédiatement sous son aile les deux femmes. Mais plus fou encore, il dé-cide qu’il doit être possible de filmer ce qu’il a vé-cu, de capturer l’image d’un fantôme. Entraînant la plus jeune dans un projet scientifique d’enregistre-ment des phénomènes paranormaux, il s’appuie sur l’aînée pour en saisir la nature à l’image, et projette de faire d’elle une star. Incarné par le trop rare Emmanuel Salinger, particulièrement émou-vant dans ce rôle d’aventurier rêveur qui voulait, avec le cinéma, révéler l’existence des fantômes, Korben est l’image romantique du producteur comme on n'en fait plus ou presque, de ceux qui sacrifient tout pour qu’un film voie le jour. �

De Park Chan-wook. Corée. 2016. 2h25. VOST. Avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Jung-woo Ha…

Corée. Années 1930, pendant la colonisation japo-naise. Le récit démarre comme un petit film d’arna-que et évolue avec grâce en passion amoureuse lesbienne. Mais le tout, façon Park Chan-wook. Le réalisateur sud-coréen, adapte ici le roman britan-nique Du bout des doigts de Sarah Waters, dans lequel un faussaire fomente l’internement et la spoliation d’une riche héritière avec l’aide d’une pickpocket embauchée comme servante de l’aris-tocrate. Si Mademoiselle emprunte ce postulat de

départ, il prend ensuite toutes les libertés qui s’im-posent pour être « un pur Park Chan-wook ». C’est-à-dire un jeu de mensonges, de manipula-tions et de perversités mis en scène avec une pré-cision presque pathologique. �

Page 3: Programme du 16 au 29 novembre 2016 - Cinéma Eldorado€¦ · Avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d’Assumçao… « C’est une joie, et c’est une souffrance. » C’est peut-être

QU’EST-CE QU’ON ATTEND ? Documentaire de Marie-Monique Robin. France. 2016. 1h59.

Qu’est ce qu’on attend ? raconte comment une petite ville d’Alsace de 2 200 habitants s’est lancée dans la démarche de transition vers l’après-pétrole en décidant de réduire son empreinte écologique. À l’initiative de la municipalité, Ungersheim a lancé en 2009 un programme de démocratie participa-tive, baptisé « 21 actions pour le 21e siècle » qui englobe tous les aspects de la vie quotidienne : l’alimentation, l’énergie, les transports, l’habitat, l’argent, le travail et l’école. « L’autonomie » est le maître mot du programme qui vise à relocaliser la production alimentaire pour réduire la dépendance au pétrole, à promouvoir la sobriété énergétique et

le développement des énergies renouvelables, et à soutenir l’économie locale grâce à une monnaie complémentaire. En 2015, toutes les actions du programme de transition avaient été accomplies, sauf une : l’installation d’une épicerie coopérative, prévue pour 2016. Le résultat est d’ores et déjà spectaculaire : depuis 2005, la commune n’a pas augmenté ses impôts locaux, elle a économisé 120 000 euros en frais de fonctionnement et réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 600 ton-nes par an et elle a créé une centaine d’emplois. Qu’est ce qu’on attend ? �

Assemblée dijonnaise du mouvement social

Quelque chose a fleuri au printemps, à Dijon comme dans d’autres villes, malgré le passage en force de la loi Travail. Nous sommes nombreux à vouloir continuer et agréger de nouvelles forces, de nouvelles idées. Retrouvons-nous pour échanger et imaginer des actions collectives !

« Tout est dans le coup droit »

Assemblée ouverte à tous les citoyens Lundi 21 novembre à 20h00 à l’Eldo

� Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

� Groupes (scolaires...) : 4€

� Carte Culture Étudiant : 3€50

� Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

� Cartes d’abonnement 10 places : 52€

� Tarif réduit : 6,50€

� Tarif Plein : 8€

Les courts-métrages

Du 16 au 22 novembre

Portraits de voyage, Japon: Hojo Jutsu de Bastien Dubois / 3'

Du 23 au 29 novembre

Le robot des étoiles de Jérôme Debusschère / 5'

Mardi 29 novembre à 20h15 Séance suivie d’une discussion avec

Myriam N’CHO & Jeanne GANTIER protagonistes du film

Soirée organisée dans le cadre du Festival Mi-grant’Scène en partenariat avec La Cimade

CAUSE COMMUNE Documentaire de Sophie Averty. France. 2013. 59 min.

Fin 2009, une quarantaine de familles roms, indé-sirables à Nantes, tractant des caravanes hors d’âge, arrivent à Indre, une petite commune des bords de Loire. Dès le lendemain, le maire Jean-Luc Le Drenn décide de mettre un terme à ce qu’il appelle « la politique de la patate chaude », en

refusant de les expulser à son tour. Grâce à l’en-gagement sans faille d’une poignée de citoyens et d’élus mobilisés par ce combat collectif et politi-que, les familles resteront 18 mois, avant qu’une solution digne et pérenne soit trouvée. �

~SÉANCES SPÉCIALES ~

Du 14 au 18 novembre de 18h à 20h Le documentaire, un art d’avant-garde

en présence de Patrick Leboutte essayiste, critique de cinéma

MERCREDI 16 Sur la route... : quand le cinéma franchit les frontières. Impatience de Charles Dekeukeleire Ils attrapèrent le bac de Carl Dreyer Le Pain et la rue d’Abbas Kiarostami VW Voyou de Jean Rouch

JEUDI 17 L’Ordre de Jean-Daniel Pollet Dimanche d’Edmond Bernhard Les Amis du plaisir de Luc De Heusch

VENDREDI 18 Juste avant la guerre d’Yvan Petit, en présence du réalisateur Les Gros Mots du baron du collectif Sans Canal Fixe

Programme complet disponible à l’Eldo ou sur notre site internet

MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven. Turquie. 2015. 1h33. VOST. Güneş Nezihe Şensoy…

Carte blanche lycéens Jeudi 24 novembre à 20h00

C'est le début de l'été. Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères rem-

placent l’école et les mariages commencent à s’ar-ranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées. �

Vendredi 25 novembre à 20h30 Rencontre avec le réalisateur

Soirée proposée en collaboration avec les Jour-nées de l’économie autrement, organisées par la Revue Alternatives Économiques les 25 et 26

novembre à Dijon, La ruche qui dit oui-Lamartine et Slow Food Bourgogne

FOOD COOP Documentaire de Tom Boothe. 2016. France/USA. 1h37. VOST.

En pleine crise économique, dans l’ombre de Wall Street, une institution qui représente une autre tradition américaine est en pleine croissance. C’est la coopérative alimentaire de Park Slope, un su-permarché autogéré où 16 000 membres travail-lent 3 heures par mois pour avoir le droit d’y ache-ter les meilleurs produits alimentaires dans la ville de New York aux prix on ne peut moins chers. Food Coop est la joyeuse description du travail et

du fonctionnement de ce supermarché collaboratif de Brooklyn. L’enjeu de ce type d’organisation collective et d’auto-gestion est immense, il s’agit, rien de moins que de lutter contre l’emprise des concentrations industrielles qui provoquent mal-bouffe et mal-être, en créant un système vertueux de l’intérieur même du système capitaliste. Espé-rons qu’un projet similaire voie le jour à Dijon pro-chainement… �

Lundi 28 novembre à 20h15 Rencontre avec la réalisatrice

Atelier Cinéma Spécial Montage et étalonnage

Première approche du cinéma en découvrant son histoire et en pratiquant…

Samedi 26 novembre de 9h à 12h

animé par Aurélio Savini (CinéDV)

Page 4: Programme du 16 au 29 novembre 2016 - Cinéma Eldorado€¦ · Avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d’Assumçao… « C’est une joie, et c’est une souffrance. » C’est peut-être

Mer

16

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Daniel Blake

14h00 Courgette

16h00 Planetarium

16h00 Réparer les v...

15h30 Maman a tort

18h00 La sociale

18h00 Maman a tort

20h00 Planetarium

20h00 Daniel Blake

21h00 Mademoiselle

22h00 La mort de Louis...

22h00 Réparer les v...

Jeu

17

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Daniel Blake

14h00 Maman a tort

16h00 Planetarium

16h00 Réparer les v...

16h00 Maman a tort

18h00 Courgette

18h00 La sociale

20h00 Planetarium

20h30 Daniel Blake

22h00 La mort de Louis...

Ven

18

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Daniel Blake

14h00 Maman a tort

16h00 Planetarium

16h00 Réparer les v...

16h00 Daniel Blake

18h00 Courgette

18h00 Daniel Blake

20h00 Planetarium

20h30 Maman a tort

22h00 La mort de Louis...

Sam

19

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Daniel Blake

14h00 Courgette

16h00 Planetarium

16h00 Réparer les v...

15h30 Maman a tort

18h00 La sociale

18h00 Maman a tort

17h30 Mademoiselle

20h00 Daniel Blake

20h00 Planetarium

22h00 La mort de Louis...

22h00 Réparer les v…

22h00 Daniel Blake

Dim

20

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Courgette

14h00 Daniel Blake

16h00 Planetarium

15h30 Maman a tort

16h00 Réparer les v...

18h00 Planetarium

18h00 Maman a tort

18h00 Daniel Blake

20h00 La sociale

20h00 Daniel Blake

20h00 Mademoiselle

Lun

21

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Courgette

14h00 Daniel Blake

16h00 Planetarium

15h30 Maman a tort

16h00 Réparer les v...

18h00 La sociale

17h30 Mademoiselle

18h00 Daniel Blake

20h00 Planetarium

20h00 Maman a tort

22h00 La mort de Louis...

22h00 Réparer les v...

Mar

22

12h00 La sociale

12h00 On revient de loin

11h30 Mademoiselle

14h00 Planetarium

14h00 Daniel Blake

16h00 Planetarium

16h00 Réparer les v...

15h30 Maman a tort

18h00 La sociale

18h00 La mort de Louis...●

18h00 Daniel Blake

20h00 Maman a tort

20h00 Daniel Blake

20h00 Mademoiselle

22h00 Planetarium

22h00 Réparer les v...

Mer

23

12h00 Maman a tort

12h00 Réparer les v.

12h00 Louise en hiver

14h00 La fille de Brest

14h00 Planétarium

14h00 Une vie

16h15 Courgette

16h00 Planétarium

16h15 Louise en hiver

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Planétarium

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort

22h00 Mademoiselle

22h00 Daniel Blake

Jeu

24

12h00 Maman a tort

12h00 Réparer les v.

12h00 Louise en hiver

14h00 La fille de Brest

14h00 Planétarium

14h00 Une vie

16h15 Courgette

16h00 Planétarium

16h15 Louise en hiver

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort

22h00 Planétarium

Ven

25

12h00 Maman a tort

12h00 Réparer les v.

12h00 Louise en hiver

14h00 La fille de Brest

14h00 Planétarium

14h00 Une vie

16h15 Louise en hiver

16h00 Planétarium

16h15 La sociale

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort

22h00 Planétarium

Sam

26

9h30 Ta’ang 12h Louise...

14h00 La fille de Brest

14h00 Planétarium

14h00 Une vie

16h15 Courgette

16h00 Planétarium

16h15 Louise en hiver

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Planétarium

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort

22h00 Mademoiselle

22h00 Daniel Blake

Dim

27

12h00 Maman a tort

12h00 On revient de loin●

12h00 Louise en hiver

14h00 La fille de Brest

14h00 Planétarium

14h00 Une vie

16h15 Louise en hiver

16h00 Planétarium

16h15 La sociale

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Planétarium

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort

22h00 Mademoiselle●

22h00 Daniel Blake

Lun

28

12h00 Maman a tort

12h00 Réparer les v.●

12h00 Louise en hiver

14h00 La fille de Brest

14h00 Planétarium

14h00 Une vie

16h15 Louise en hiver

16h00 Planétarium

16h15 La sociale

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort

22h00 Planétarium

Mar

29

12h00 Maman a tort

12h00 Planétarium

12h00 Louise en hiver

14h00 La fille de Brest

14h00 Une vie

16h15 Louise en hiver

16h00 Planétarium

16h15 La sociale ●

17h40 La fille de Brest

18h00 Daniel Blake

17h50 Une vie

20h00 La fille de Brest

20h00 Une vie

22h10 Maman a tort ●

22h00 Planétarium

PROCHAINEMENT : Ma’Rosa de Brillante Mendoza (30 nov.) - L’Ornithologue de João Pedro Rodrigues (30 nov., rencontre avec le réalisateur le 7 déc.) - L’ultima spiaggia de Thanos Anastopoulos & et Davide Del Degan (7 déc.) - Alice Comedies de walt Disney (7 déc.) - À jamais de Benoît Jacquot (Rencontre avec le réalisateur le 2 déc. à 20h15, sortie le 7 déc.) - Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (14 déc.) - Paterson de Jim Jarmusch (21 déc.) - La Prunelle de mes yeux d’Axelle Ropert (21 déc) - Neruda de Pablo Larraín (4 jan.)…

Les ● in

diqu

ent le d

ernier p

assage d

’un film

Les

● in

diqu

ent le d

ernier p

assage d

’un film

Cinéma ELDORADO / 21 Rue Alfred de Musset 21000 DIJ ON Pour se rendre à l’Eldo : Lignes 5 et 12 arrêt Alfred de Musset / Station Vélodi www.cinema-eldorado.fr / e-mail : [email protected] / @CinmaEldorado & CinemaEldorado