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1 Projet 103 801 Décharge de Mbeubeuss : Analyse des impacts et amélioration des conditions de vie des populations de Diamalaye à Malika dans la banlieue de Dakar Troisième rapport semestriel Décembre 2007- Mai 2008 Général Intitulé du projet : Décharge de Mbeubeuss : Analyse des impacts et amélioration des conditions de vie des populations de Diamalaye à Malika dans la banlieue de Dakar Date de début : 25 octobre 2006 Fin du projet : 25 octobre 2010 Date de rapport : 15/06/2008 Introduction/Préambule La première année du projet a été marquée par la mise en place des instances majeures du projet et la conduite des activités de recherche. Ainsi, l’équipe de mise en œuvre a été mise sur pied et les contrats des différents chercheurs et animateurs sociaux ont été signés. Le cadre local de concertation qui regroupe une trentaine d’acteurs communautaires membres a aussi été institué par arrêté municipal et installé. Toutes les activités de recherche ont entamé leur mies en œuvre durant cette première année du projet. Durant ce troisième semestre, les activités de recherche sont arrivées à terme pour tous les volets, à l’exception de l’agriculture urbaine à travers notamment ses sous-composantes que sont i) l’élevage de porcs et de volailles et ii) le maraîchage. Aussi, le projet a entamé la seconde phase consacrée à la planification des projets pilotes et des politiques locales sur la base des résultats des recherches. Les activités réalisées durant ce semestre visent principalement les objectifs 1, 2, 4 et 5 du projet, à savoir : Identifier de façon participative les types et quantités de déchets, les matières récupérées ainsi que les polluants émis par la décharge de Mbeubeuss et évaluer les incidences sur la qualité des eaux souterraines, des sols, de l’air, le maraîchage et les élevages de volailles et porcs de Diamalaye en particulier, Malika et Keur Massar en général. Analyser de façon participative et sexo spécifique le profil socio-économique (incluant les activités et les emplois) des ménages de Diamalaye et de la communauté des récupérateurs, leurs perceptions sur les incidences de la décharge et les solutions apportées ou préconisées par ces communautés. Identifier et analyser, de façon participative, des options de solutions potentielles de développement des filières de maraîchage, d’élevages de volaille et de porcs à Malika, de récupération de déchets de Mbeubeuss et de filières de substitution prenant en compte la fermeture annoncée de la décharge. Identifier, concevoir, mettre en œuvre et évaluer avec les populations de Diamalaye, la communauté des récupérateurs et d’autres partenaires des projets pilotes viables d’infrastructures de base dans le quartier de Diamalaye et de développement des

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Projet 103 801 Décharge de Mbeubeuss : Analyse des impacts et amélioration des conditions de

vie des populations de Diamalaye à Malika dans la banlieue de Dakar

Troisième rapport semestriel Décembre 2007- Mai 2008

Général • Intitulé du projet : Décharge de Mbeubeuss : Analyse des impacts et amélioration des

conditions de vie des populations de Diamalaye à Malika dans la banlieue de Dakar

• Date de début : 25 octobre 2006

• Fin du projet : 25 octobre 2010

• Date de rapport : 15/06/2008

Introduction/Préambule La première année du projet a été marquée par la mise en place des instances majeures du projet et la conduite des activités de recherche. Ainsi, l’équipe de mise en œuvre a été mise sur pied et les contrats des différents chercheurs et animateurs sociaux ont été signés. Le cadre local de concertation qui regroupe une trentaine d’acteurs communautaires membres a aussi été institué par arrêté municipal et installé. Toutes les activités de recherche ont entamé leur mies en œuvre durant cette première année du projet. Durant ce troisième semestre, les activités de recherche sont arrivées à terme pour tous les volets, à l’exception de l’agriculture urbaine à travers notamment ses sous-composantes que sont i) l’élevage de porcs et de volailles et ii) le maraîchage. Aussi, le projet a entamé la seconde phase consacrée à la planification des projets pilotes et des politiques locales sur la base des résultats des recherches. Les activités réalisées durant ce semestre visent principalement les objectifs 1, 2, 4 et 5 du projet, à savoir :

• Identifier de façon participative les types et quantités de déchets, les matières récupérées ainsi que les polluants émis par la décharge de Mbeubeuss et évaluer les incidences sur la qualité des eaux souterraines, des sols, de l’air, le maraîchage et les élevages de volailles et porcs de Diamalaye en particulier, Malika et Keur Massar en général.

• Analyser de façon participative et sexo spécifique le profil socio-économique (incluant les activités et les emplois) des ménages de Diamalaye et de la communauté des récupérateurs, leurs perceptions sur les incidences de la décharge et les solutions apportées ou préconisées par ces communautés.

• Identifier et analyser, de façon participative, des options de solutions potentielles de développement des filières de maraîchage, d’élevages de volaille et de porcs à Malika, de récupération de déchets de Mbeubeuss et de filières de substitution prenant en compte la fermeture annoncée de la décharge.

• Identifier, concevoir, mettre en œuvre et évaluer avec les populations de Diamalaye, la communauté des récupérateurs et d’autres partenaires des projets pilotes viables d’infrastructures de base dans le quartier de Diamalaye et de développement des

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filières de maraîchage, d’élevages de volaille et de porcs à Malika et de récupération de déchets de Mbeubeuss.

Ce présent rapport du semestre couvrant la période de décembre 2007 au mois de mai 2008 présente i) la finalisation des activités de recherche avec la production des différents rapports intégrant les principaux résultats obtenus, ii) les réunions organisées par les instances du projet (équipe de mise en œuvre, cadre local de concertation), iii) l’adoption du plan de suivi/évaluation, iv) la planification et la mise en œuvre de quelques projets pilotes, v) les visites des délégations sur le site et à la coordination du projet, vi) les partenariats initiés, vii) les activités de communication et de réseautage, viii) les impacts du projet ainsi que ix) les principales difficultés rencontrées.

Situation du projet

A. Recherche

A.1. Activités de recherche et résultats Cette section fait le point sur le déroulement de la recherche dans chaque volet du projet et les résultats obtenus.

1. Caractérisation de la décharge Ce volet mis en œuvre par l’IAGU et l’APROSEN, comprend deux composantes : la caractérisation des déchets mise en œuvre durant le semestre précédent ainsi que les activités de comptage des flux de personnes, de matières entrant et sortant dans la décharge de Mbeubeuss, qui eurent lieu en Décembre 2007. La méthodologie de comptage proposée par l’APROSEN, a été commentée et validée en Novembre 2007 suite à une réunion tenue à l’IAGU avec la coordination du projet. Le comptage consiste à déterminer le flux des entrées et sorties des véhicules, de matières (terreau, ferraille, aliments de porcs, etc) et des personnes actives dans la décharge de Mbeubeuss. Il permet également de quantifier :

- les différents acteurs intervenant dans la décharge ;

- la répartition spatiale de ces acteurs dans la décharge ;

- les types d’emplois dans la décharge ;

- les salaires versés à chaque catégorie d’employé;

- la résidence et la région de provenance des acteurs ;

- la perception et l’impact de la décharge sur les acteurs ;

- le chiffre d’affaire moyen de chaque activité.

La campagne de comptage a duré 7 jours sous l’encadrement et la supervision de Mme Assane Guèye CISSE de l’APROSEN avec une équipe composée d’un ingénieur, superviseur des enquêtes ; d’un assistant technique opérationnel ; d’une stagiaire en année de maîtrise à l’UCAD et de seize enquêteurs répartis en huit (08) équipes en raison de deux personnes par équipe. Ces enquêteurs sont des récupérateurs membres de l’Association Bokk Diom.

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Les principaux résultats obtenus montrent :

• une fréquentation journalière moyenne de trois milles cinq cents personnes (3500).

• Un trafic de 359 camions à ciel ouvert dont 48 transportant des ordures ménagères solides et les autres du sable ; 225 bennes tasseuses dévolues aux ordures ménagères ; 52 charrettes ; 11 motocyclettes ; 4 bicyclettes ; et 10 véhicules particuliers.

• Les activités développées dans la décharge sont entre autres la récupération (avec la présence de plusieurs filières), la restauration, le commerce, l’artisanat, le ramassage de bois de chauffe, l’extraction de sable de mer et de dunes, la réparation mécanique.

• La masse financière moyenne journalière mobilisée par les acteurs exerçant dans

l’environnement de la décharge avoisine treize (13) millions de Francs CFA.

2. Caractérisation de l’état des ressources naturelles

Ce volet comporte les analyses de la qualité des eaux, du sol et de l’air de Mbeubeuss et environs afin de déterminer l’impact de la décharge sur la qualité de ces milieux. Il est mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs et est coordonné par le Dr Seydou NIANG de l’IFAN. Concernant les eaux, la dernière campagne d’échantillonnage et de prélèvement, correspondant, à la période froide et sèche a été réalisée au mois de Janvier sur les 37 points de prélèvements composés de 2 piézomètres, 26 puits, 8 céanes et 1 pompe « Diambar. Concernant la caractérisation des sols, l’analyse de certains paramètres notamment les métaux lourds, s’est déroulée durant ce semestre. Principaux résultats : L’équipe de ce volet a soumis un rapport de recherche consolidé intégrant les résultats des quatre campagnes réalisées pour l’analyse des eaux et les analyses des sols. En ce qui a trait à l’aptitude des eaux à la consommation humaine, il ressort de l’étude que sur le plan de l’acidité, 56% des points respectent les valeurs guides mais sur le plan des charges en matières organiques, aucun site ne les respecte. Il en est de même du point de vue de la contamination microbiologique, avec la présence avérée de Salmonelles dans les eaux. Enfin, du point de vue de la contamination par les métaux lourds, le plus présent est le plomb et il contamine 75% des points d’eau utilisés comme eau de boisson. Concernant l’aptitude des eaux à l’abreuvage des animaux, 45% des sites ne répondent pas aux standards de qualité minérale, 55% aux standards en termes de concentration en composés azotés. Par contre, 81 % respectent les valeurs guides pour la contamination aux métaux lourds. Pour ce qui concerne les eaux d’irrigation, 90% des sites utilisent une eau de qualité minérale « admissible à médiocre » selon la classification de Wilcox. Cela signifie un besoin d’attention particulière pour le type de sol et le type de légume afin d’assurer un rendement valable. Sur le plan microbiologique, 87% des sites ne répondent pas aux critères d’irrigation sans restriction de l’OMS. Sur le plan de la contamination par les métaux lourds, aucun site ne présente de danger. Cependant, le plomb reste un élément à surveiller.

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Il ressort également de l’étude que sur le plan de la contamination des ressources en eau, l’influence de la décharge se mesure en termes de localisation géographique et pas en termes de distance par rapport à la décharge. C’est ainsi que les tendances suivantes ont été notées :

• Dans la partie Nord de la décharge, l’influence de la décharge se fait Nord-Ouest/Sud-Est.

• Au milieu de la décharge, l’influence se fait dans les deux sens Sud-Est/Nord-Ouest et Nord –Ouest/Sud-Est, avec une prédominance du premier sens.

• Dans la partie Sud de la décharge, le même phénomène observé au milieu de la décharge se retrouve, mais cette fois avec prédominance du deuxième sens.

Résultats des analyses de sols : La décharge de Mbeubeuss se trouvant dans l’écosystème des Niayes, un cordon de dunes sableuses et de dépressions le long du littoral atlantique, on y retrouve les types de sols typiques, à savoir :

• Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés ou ferric arenosols selon la FAO-WBR sur les dunes

• Les sols hydromorphes ou gleysols dans les bas-fonds topographiques

• Les sols sulfatés acides salés ou salic to thionic fluvisols aux abords des anciens lacs salés où il y avait eu présence de mangroves dans le passé.

On trouve une dernière classe de sols nommés Anthroposols, non naturels dus à l’action de l’Homme. C’est un mélange de sable remanié des sols ferrugineux voisins et de déchets, avec un enrichissement organique provenant certainement des fréquents brûlis de déchets. 45 profils de sol ont été prélevés en juillet 2007 à 0-10cm et à 40-50cm dans un périmètre de 1km autour de la décharge de Mbeubeuss et analysés pour établir les concentrations en éléments majeurs et en trace (plomb, chrome, nickel, cuivre, zinc, arsenic, cadmium, étain et plomb) et évaluer la contamination éventuelle de sols par la présence de la décharge. Les sites exacts d’échantillonnage sont à proximité de points d’eaux analysés dans le cadre du même projet. Les résultats des analyses montrent une contamination élevée en métaux lourds (Cu, Cd, Zn, Sn et Pb) jusqu’à > 2000 mg/kg alors que les limites usuelles de risque pour la santé des hommes, animaux ou plantes de plusieurs législations sont de quelques centaines de mg/kg. Cependant, cette contamination est très localisée aux abords immédiats de la décharge, à une distance inférieure à 50m. Provoquée par les fréquents brûlages de déchets, elle diminue avec la profondeur du sol. Il ne semble pas y avoir d’important processus de transport de la contamination, le pH neutre à légèrement alcalin des sols proches de la décharge (anthroposols sur déchets) ne favorisant pas une mise en solution. Sur le plan bactériologique, les charges en coliformes fécaux les plus importantes ont été trouvées sur le transect B (transect passant par le centre de la décharge). On a trouvé également des salmonelles sur le transect le plus au Sud en prélèvement de surface sur un point situé à moins de 50 m de la décharge. Sur le plan parasitologique, des œufs d’ascaris ont été trouvés au niveau de tous les transects mais à une distance inférieure à 50 m de la décharge et en prélèvement de surface. Notons que dans le sol de référence, nous avons trouvé des œufs de Trichuris trichura. Les risques liés à l’utilisation des sols sont restreints à la zone du village des récupérateurs et aux anciens monticules de déchets revégétalisés au NW de la décharge où paissent du bétail.

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3. Agriculture urbaine Ce volet comprend l’élevage et le maraîchage.

3.1. L’élevage Ce volet comporte deux types d’enquêtes : les enquêtes transversales pour la caractérisation des élevages porcins et avicoles de la zone menées durant le semestre précédent et les enquêtes longitudinales de suivi des élevages avec l’analyse de la qualité des produits avicoles et porcins. Le suivi a été fait sur 54 des 90 élevages porcins et sur 39 fermes avicoles parmi les 66 recensées. Ces élevages ont été choisis parmi les fermes de référence de la typologie pour faire l’objet de suivi hebdomadaire. Au cours de ces visites, des informations techniques (performances zootechniques, problèmes sanitaires) et économiques (coût de production, recettes, gestion du cheptel) ont été collectées à l’aide de fiches de suivi. Par ailleurs, la croissance des animaux a été déterminée par pesée en fin de bande en aviculture et à la naissance des porcelets puis tous les 3 mois en élevage porcin. Des échantillons de viande de porcs, de volailles et d’œufs ont été prélevés dans certaines exploitations à des fins d’analyses bactériologiques et physicochimiques. Ainsi, 100 échantillons de poulets de chair, 1000 unités d’œufs et 26 échantillons de viande porcine ont été analysés. Certaines des analyses ont été effectuées par le laboratoire de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA). Les autres ont été effectuées par le laboratoire de recherche de l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaire grâce à un protocole de subvention pour l’achat des réactifs signés entre l’école et l’IAGU. Il a également été procédé au cours de semestre à l’analyse des données recueillies sur les performances économiques. Principaux résultats du suivi des élevages de porcs : Le suivi des élevages de porcs a permis de déterminer les pathologies les plus fréquentes. Elles sont par ordre d’importance la peste porcine africaine (PPA), la gale sarcoptique, les parasitoses autres que la gale et les colibacilloses. La PPA (109 cas) constitue un facteur limitant du développement de l’élevage dans cette zone. Concernant les analyses de la qualité de la viande de porcs, les résultats microbiologiques montrent que 85% des échantillons prélevés à Malika et 98% de ceux prélevés à Keur Massar sont impropres à la consommation à cause de contamination élevée par la flore mésophile aérobie totale et par les coliformes thermo-tolérants. Contre toute attente, même à Keur Massar où les conditions d’élevage sont très bonnes, la qualité microbiologique de la viande est tout aussi voire plus mauvaise qu’à Malika. Les analyses de la qualité de l’eau ont montré une forte pollution de celle-ci tant à Malika qu’à Keur Massar, particulièrement pendant l’hivernage. Cette forte pollution de l’eau de puits pourrait expliquer la mauvaise qualité de la viande de porc. Il est, cependant, à noter que les salmonelles présentes dans l’eau de puits n’ont pas été retrouvées dans la viande. Il est probable que les conditions d’abattage soient également un facteur détériorant de la qualité de la viande. Concernant l’analyse de la qualité chimique, le plomb et le cadmium n’ont pu être détectés dans les échantillons prélevés aussi bien à Malika qu’à Keur Massar. Quand au mercure, il est retrouvé dans 75% des échantillons de Malika analysés et dans la totalité des échantillons de

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Keur Massar. La teneur détectée en mercure dans ces échantillons (Malika et Keur Massar) est comprise entre 0,002 mg/kg et 0,012 mg/kg avec une moyenne de 0,0063 mg/Kg pour les échantillons de Malika et de 0,0055 mg/Kg pour ceux de Keur Massar. Ainsi, les teneurs détectées dans les différents échantillons peuvent donc être considérées comme insignifiantes et les échantillons propres à la consommation. Principaux résultats de l’analyse de la qualité des produits de l’aviculture : La comparaison de la qualité microbiologique des poulets sur la base de la distance les séparant de la décharge (inférieur à 1 km et supérieur à 1 km) montre que la contamination par les salmonelles et les staphylocoques, les fermes les plus éloignes de la décharge présentent des niveaux plus élevés. La prise en compte de l’eau de boisson comme facteur de variation met en évidence que la totalité des échantillons jugés non satisfaisants sur le plan bactériologique proviennent d’exploitation où le puits est la source d’eau. Pour la qualité chimique, la comparaison des poulets de chair en fonction de la distance à la décharge révèle une plus grande contamination au mercure à proximité de la décharge (28%) que dans les exploitations éloignées (11%). Pour les œufs de consommation, les analyses microbiologiques effectuées montrent qu’ils sont de bonne qualité. Sur les 174 œufs analysés, aucun cas d’œuf non satisfaisant n’ a été détecte. Des traces de mercure ont été observées dans 80% des échantillons à des concentrations inférieures aux normes définies pour la consommation. La rédaction du rapport de recherche du volet élevage est en cours.

3.2. Le maraîchage Ce volet de recherche comprend trois composantes principales : Les enquêtes auprès des producteurs maraîchers, la détermination de la valeur agronomique du terreau dont une série d’essais a été réalisée sur trois spéculations (tomate, navet chinois et laitue) et l’analyse de la qualité des produits cultivés dans la zone pour la recherche des contaminants bactériologiques et de deux métaux lourds que sont le plomb et cadmium. L’étude du profil socio-économique des maraîchers de la zone de Mbeubeuss s’est faite par des questionnaires et des focus group. Les questionnaires ont été administrés ont 250 maraîchers recensés et les données recueillies ont fait l’objet d’un traitement statistique. Le rapport d’analyse est en cours de correction. Les analyses de terreau effectuées dans le cadre du volet Caractérisation de l’environnement montrent des teneurs en métaux lourds élevés, ce qui prohibe toute utilisation maraîchère de cet amendement. Sur la base de ces résultats et face à la régression permanente des superficies maraîchères dans la zone, il a été convenu de procéder à une réorientation de ce volet vers l’étude des possibilités d’utilisation du terreau pour la culture ornementale et la foresterie urbaine.

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4. Socio-économie Un des objectifs de ce volet mis en œuvre par ENDA et la Fondation Paul Gérin Lajoie, est de déterminer le profil socio-économique des ménages de Diamalaye et des récupérateurs ainsi que leurs perceptions de la décharge et de ses impacts. Durant ce semestre, le traitement statistique complet des données recueillies lors des enquêtes quantitatives a été fait. Le rapport de traitement statistique a fait l’objet d’une réunion à l’IAGU entre l’expert statisticien, l’équipe socio-économie et la coordination du projet. Ce rapport statistique a servi de base à la rédaction du rapport de recherche de ce volet. Le rapport de recherche soumis par l’équipe sur la socio-économie des populations et des récupérateurs a montré certaines lacunes et insuffisances, notamment dans le traitement des données relatives aux revenus et à la pauvreté. Ainsi, la coordination a sollicité les services d’un socio-anthropologue pour compléter les données recueillies à travers notamment des entretiens individuels auprès des personnes ressources identifiées parmi les communautés cibles et la révision du rapport de recherche consolidé sur la base d’une meilleure utilisation des données quantitatives et qualitatives existantes. Un projet document portant sur la synthèse des résultats de la recherche est disponible.

B. Mise en œuvre, Gestion et suivi du projet

1. Animation sociale En plus de l’accompagnement des chercheurs sur le terrain, les animateurs sociaux se sont mobilisés pour l’organisation des forums. Durant ce semestre, quatre forums de restitution des résultats de la recherche ont été organisés auprès des différentes communautés : les maraîchers, les éleveurs de volaille, les éleveurs de porcs et les récupérateurs (cf. Activités de réseautage). Dans le cadre du projet pilote Eau, les animateurs sociaux ont aussi encadré les enquêteurs pour la constitution des demandes individuelles de branchements sociaux au réseau d’alimentation en eau potable et ont participé à l’animation des séances de mobilisation communautaire organisées au niveau du quartier de Diamalaye.

2. Cadre local de concertation Au cours du semestre précédent, il avait été observé une certaine léthargie au niveau du cadre local de concertation avec un taux de présence faible des membres aux différentes réunions. C’est ainsi qu’un sondage auprès des membres du CLC a été réalisé pour connaître les raisons de cette partielle désaffection. Ce sondage a permis d’interroger de manière individuelle les membres du CLC (23 personnes sur les 33 membres ont pu être jointes) sur le fonctionnement du cadre et leurs propositions pour un meilleur fonctionnement. Il ressort de ce sondage que l’absentéisme élevé était dû aux convocations tardives des réunions, au manque de sensibilisation des membres sur l’importance du cadre pour la réussite des activités du projet. A la suite de ce sondage, la composition du CLC a été revue. Il a été renforcé par de nouveaux membres identifiés lors des forums de restitution auprès des différentes communautés et lors de l’exercice participatif de design urbain organisé en octobre 2007 en partenariat avec l’école d’architecture de l’université de Laval. Le cadre local de concertation (CLC) a ainsi été porté à 44 membres. Les moyens de communication de son coordonnateur ont aussi été renforcés. Le nouvel arrêté municipal instituant ce cadre révisé est en cours de préparation.

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La première réunion de ce cadre local de concertation révisé a été tenue le 29 mars 2008 en présence de Salimata S. Wone assistante scientifique du coordinateur et de Marie Sophie Ndong de l’IAGU. Cette première réunion du cadre redynamisé a porté sur le rôle essentiel du CLC dans la deuxième phase du projet, à savoir la planification et la mise en œuvre des projets pilotes et des politiques locales et sur la mobilisation communautaire dans ce processus… Une deuxième réunion du cadre local de concertation s’est tenue le 26 avril en présence du maire de la commune de Malika pour informer les membres du CLC de la venue d’une équipe de tournage sur le projet pour la réalisation d’une vidéo qui sera présentée au Forum des Villes Ciblées d’Ottawa au Canada.

3. Cellule de mise en œuvre La cellule de mise en œuvre s’est réunie à l’IAGU le 13 décembre 2007 pour faire le point sur l’état d’avancement des différentes activités du projet et partager les commentaires de la coordination sur les rapports provisoires de recherche soumis par les différentes équipes. A la suite de la présentation des différents volets par les chercheurs, l’idée d’organiser un atelier interne de partage des résultats a été émise et approuvée. En effet, il est apparu au cours des discussions, la nécessité d’adapter un canevas commun de présentation des résultats de la recherche afin de faciliter leur appropriation par l’ensemble des équipes. Cet atelier interne a été planifié pour le mois de janvier 2008. Au préalable, chaque chercheur devra soumettre à la coordination un résumé de 5 pages de ses travaux articulé, entre autres, autour des points suivants : objectif de la recherche, méthodologie adoptée, résultats et idées de projet pilote. Une autre rencontre de l’équipe de mise en œuvre s’est tenue le 24 avril 2008 et a porté sur l’état d’avancement des activités, les idées de projet pilote et la préparation du forum d’apprentissage d’Ottawa. Au cours de cette réunion, les mécanismes de partage des résultats de la recherche ont été largement discutés. La coordination du projet et l’équipe de mise en œuvre en général font l’objet de nombreuses sollicitations de la part des media et de diverses institutions sur les résultats obtenus, en particulier ceux en liaison avec la qualité des eaux et la santé humaine. Ainsi, il a été retenu que les chercheurs transmettent à la coordination un résumé des résultats et la coordination se chargera d’élaborer un document succinct de synthèse de l’ensemble des résultats de la recherche. La dernière réunion du semestre s’est tenue le 20 mai 2008 et a essentiellement porté sur les analyses économiques. A la suite à la formation organisée en juillet 2007 sur l’analyse économique, il avait été retenu l’idée de compléter la recherche par l’étude des aspects économiques liés à la santé. Un questionnaire d’évaluation économique des coûts liés à la santé a été développé par Benoît Laplante, consultant contracté par le CRDI pour accompagner les équipes des villes ciblées. L’équipe Ecosanté a souhaité adapter le questionnaire au contexte national et local, notamment en ce qui concerne les pathologies et les modes d’utilisation de l’eau par les ménages. Les questionnaires ont été revus par l’équipe de mise en oeuvre. Cette réunion a également permis de discuter des modalités pratiques de la mise en œuvre de l’analyse économique. Les comptes rendus de ces réunions sont en joints en annexe.

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4. Plan opérationnel de suivi Un comité restreint regroupant la coordination et quelques chercheurs a été mis en place pour discuter et réviser le projet de plan opérationnel de suivi sur la base du guide proposé par le CRDI. Ce comité s’est réuni à l’IAGU le 5 mars 2008 et a proposé un plan de suivi qui a été validé par le reste de l’équipe. La coordination a entamé dès le mois de mai 2008 la collecte des données pour le suivi des indicateurs identifiés dans le plan de suivi.

C. Partenariats 1. Visite d’une délégation de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine

de Développement Le 3 Avril 2008, la coordination a reçu une délégation de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD) accompagnée du directeur technique de la CADAK. Cette visite entre dans le cadre du projet réhabilitation prochaine de la décharge de Mbeubeuss prévu par la CADAK. La Banque Mondiale et la BAD sont les principaux partenaires de l’Etat Sénégalais pour la construction de l’autoroute à péage Dakar Diamniadio. Dans ce cadre, la zone de recasement des populations déguerpies est prévue à Tivaouane peulh, zone située non loin de la décharge. Ainsi, les représentants de la Banque mondiale et de la BAD sont venus s’enquérir de l’avancement de nos travaux de recherche, en particulier sur la pollution des eaux et des sols, la dynamique socio-économique liée à la décharge et des possibilités d’utilisation de ses résultats dans le Plan d’Action et de Réinstallation (PAR). Les instances mises en place dans le cadre du projet tel le cadre de concertation local ont suscité un intérêt particulier. En effet, la réalisation d’un PAR nécessite une implication effective des communautés, le cadre local de concertation pourrait être utilisé comme moyen d’échange et de partage avec les populations locales. La délégation a également informé la coordination de la possibilité de cofinancer des projets d’accompagnement de la fermeture de la décharge, notamment pour la réinsertion des travailleurs de Mbeubeuss. Dans ce cadre, certains projets développés pourraient être soumis à ces guichets.

2. Contacts effectués par le conseiller technique du projet Au cours de l’atelier interne, il a été demandé au conseiller technique du projet, Dr Nguessan Mgbra, d’identifier les guichets de financement pour les projets d’investissement qui seront développés. Cette activité a été dévolue au conseiller technique dans le cadre d’un contrat liant la firme ECONOLER qui l’emploie avec l’IAGU. C’est ainsi que le Dr Mgbra a rencontré Mr Stephan Garnier de la Banque mondiale à Dakar qui s’occupe des questions environnementales et lui a fait une présentation des résultats disponibles du projet. Le Dr Mgbra a également effectué une visite à la Banque Africaine de Développement BAD) et a pu tenir une séance de travail avec l’équipe de la Facilité Eau (FAE). La FAE est une initiative du Conseil des Ministres africains chargés de l’eau visant à mobiliser des ressources financières pour le développement des ressources en eau en Afrique. Ces responsables ont montré un intérêt pour le projet parce que basé sur des résultats scientifiques clairs. A la suite de cette visite, il a été retenu que la coordination prépare un draft de document de projet sur l’amélioration de l’alimentation en eau des populations de Malika. Ce document qui

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serait renforcé par le conseiller technique devra être présenté selon les directives de la FAE, communiquées par le conseiller à la coordination du projet. Un draft incomplet de ce document de projet est déjà disponible et la coordination a planifié de s’attacher les services d’un consultant spécialisé en eau pour la mobilisation des données complémentaires et la finalisation du document de projet.

D. Communication et activités de réseautage

1. Forums de restitution auprès des communautés L’objectif général de ces forums était de restituer et de discuter avec les communautés les résultats provisoires de la recherche et de recueillir leurs idées de projet pilotes.

Quatre forums ont été organisés :

- Samedi 12 janvier : Forum des maraîchers ; - Samedi 19 janvier : Forum des éleveurs de porcs ; - Samedi 26 janvier : Forum des éleveurs de volailles ; - Vendredi 22 février 2008 : Forum des récupérateurs.

La mobilisation des communautés a été faite par les animateurs sociaux. Les forums se sont déroulés à Malika en présence d’un représentant du Maire, de la coordination du projet et animé par le chercheur concerné. Afin de renforcer les mécanismes d’animation et de partage, une exposition de photos des activités réalisées a été effectuée durant chaque forum. Au-delà de la restitution des résultats, les forums ont permis de mobiliser de l’information additionnelle auprès des communautés, de développer un autre mécanisme de participation et de de partenariat, de renforcer la mobilisation des communautés autour du projet, d’identifier d’autres personnes dynamiques et légitimes à impliquer dans les activités du CLC, de recueillir les propositions des communautés par rapport aux projets pilotes et d’améliorer le développement organisationnel des communautés. Par exemple, dans la suite du forum avec les éleveurs de volaille un comité a été mis sur pied pour l’organisation en groupements de ces éleveurs de volaille de Malika. Ce comité bénéficie de l’appui des animateurs sociaux. Il en est de même en ce qui concerne les maraîchers et des éleveurs de porcs. La synthèse des quatre forums organisés est jointe en annexe de ce rapport.

2. Réunion du conseil municipal Le 1er Février 2008, le maire de Malika a convoqué une session spéciale du conseil municipal consacrée au projet. Ce conseil a été présidé par le sous-préfet de Pikine et le Maire de Malika et a noté la présence de El Housseynou Ly et Salimata S. Wone représentants la coordination du projet, du Dr Seydou Niang en charge du volet environnement du volet environnement du projet et du Dr Cheikh Fall de l’équipe Ecosanté. Cette rencontre a permis à l’équipe du projet de partager les résultats provisoires disponibles et de répondre aux nombreuses interrogations des conseillers municipaux qui sont axées principalement sur la question de l’eau, le rétrécissement des périmètres maraîchers et les perspectives du projet quant à l’accompagnement des populations dans la création d’emplois et une meilleure gestion du cadre de vie.

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3. Atelier interne de partage résultats de la recherche et idées de projet pilote Un atelier de partage des résultats à mi-parcours a été organisé à Toubab Dialaw le 28 et le 29 février 2008. L’objectif général de l’atelier était est de partager les résultats provisoires et d’amener les participants à réfléchir, à échanger et à s’accorder sur les acquis de recherche et les idées forces qui vont structurer les projets pilotes. Cet atelier a noté la présence du Maire de Malika, de l’administrateur du programme au CRDI en charge du projet, du Dr Nguessan Mgbra, conseiller technique du projet et de l’ensemble de l’équipe de mise en œuvre. Au cours de cet atelier, les résultats de chaque équipe ont été largement discutés et il a été retenu d’appuyer le volet socio-économique pour une analyse plus poussée des données en particulier sur les aspects liés aux revenus et à la pauvreté. Il a également été retenu de faire une réorientation du volet maraîchage vers la culture ornementale et la foresterie urbaine à travers notamment la mise en place de pépinières dans le cadre des projets pilotes. Les possibilités d’utilisation du terreau de Mbeubeuss dans ces pépinières seront étudiées. Le rapport détaillé de l’atelier interne est disponible.

4. Séminaire d’Abidjan sur la gestion des déchets en Afrique Du 12 au 14 mai 2008, Mme Salimata S. Wone a pris part à l’atelier d’Abidjan sur la gestion des déchets en Afrique. Cet atelier était organisé par l’Université d’Abobo Adjamé d’Abidjan avec l’appui financier de la Fondation Volkswagen. Cette rencontre a regroupé les experts de plus de dix pays. Une session a été consacrée à la question des décharges en Afrique où l’expérience du projet de recherche/action sur Mbeubeuss à été présentée et a suscité un vif intérêt auprès des participants. En particulier, l’aspect pluri et transdisciplinaire de la recherche ainsi que le fait de disposer dans un futur proche de résultats scientifiques sur les impacts d’une décharge dans un quartier limitrophe en Afrique ont beaucoup retenu l’attention des participants.

5. Conférence Internationale sur le Renforcement de la compétitivité en aviculture semi-industrielle en Afrique

Cette rencontre s’est tenue à Dakar du 5 au 9 mai 2008. Trois communications ont été présentées par les étudiants encadrés par le professeur Ayao Missohou et dont les sujets de thèse sont rattachés au projet. Deux présentations ont porté sur la qualité des produits avicoles (viande et œufs) et la troisième sur la conduite des élevages. Les frais d’inscription des étudiants en thèse de médecine vétérinaire ont été pris en charge par le projet. Les résumés des communications sont joints en annexe.

6. Tournage pour le documentaire « Citoyen du monde »

L’équipe chargé de rédiger l’histoire institutionnelle du CRDI réalise, parallèlement à ses travaux, une série documentaire de six épisodes appelée « Citoyen du Monde » pour le radiodiffuseur public TFO et les Productions Rivard. La série se penche sur le Canada et le développement international, principalement du point de vue des chercheurs dans les pays en

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voie de développement. Le projet Mbeubeuss a été proposé et retenu pour faire partie de ce documentaire. Ainsi, l’équipe de tournage s’est rendu à Mbeubeuss en compagnie de la coordination du projet. L’interview du Dr Cissé, des représentants de la communauté et des récupérateurs a été effectuée sur le site. Ce documentaire devrait être disponible en 2009.

E. Autres activités menées par la coordination Au cours de ce semestre, la coordination du projet a tenu plusieurs séances de travail :

• Avec l’administrateur de programme du CRDI en charge du suivi du projet, le Dr François Gasengayiré, le 25 février 2008 pour faire le point sur l’état d’avancement de la recherche et des résultats disponibles, le programme de l’atelier interne et le forum d’apprentissage.

• Avec l’administrateur du programme au CRDI et le Dr Nguessan MGbra pour informer ce dernier de la situation du projet, des activités à venir et des attentes du projet en direction de sa firme Econoler.

• Avec Thierry Chassagnac, consultant international contracté par l’Agence de Développement Municipal (ADM) pour une mission d’expertise en vue de l’élaboration des Termes de Référence pour l’appel d’offre relatif aux « Etudes de l’opération de reconversion de la décharge de Mbeubeuss » et en présence du directeur technique de la CADAK, Mr Ibrahima Diagne et de Mr Adama Gueye, chargé de projet à l’ADM. Cette rencontre a porté essentiellement sur le déroulement de la recherche et les résultats obtenus. Le consultant a consulté sur place les rapports de recherche des volets environnement, caractérisation des déchets et comptage des flux de matières et personnes de la décharge de Mbeubeuss déjà disponibles.

F. Préparation du Forum Villes Ciblées d’Ottawa en juin 2008

En vue du forum d’apprentissage qui réunira l’ensemble des équipes des Villes Ciblées, la coordination a préparé divers supports pour la présentation du projet de l’équipe de Dakar :

• Une brochure (une version en français et une autre en anglais) présentant les composantes du projet, le déroulement des activités, les principaux résultats de recherche obtenus jusqu’à date ainsi que les idées de projets pilotes ;

• Deux posters de format A0 (en anglais et en français) munis de dispositifs d’accrochage;

• Une vidéo de 10 minutes en français sous-titré en anglais : le script du film a été rédigé par la coordination et transmis aux chercheurs pour commentaires. Pour les besoins du tournage du film, notamment au niveau de la plateforme, un contrat d’accompagnement et de facilitation a été signé entre la coordination et l’association Bokk Diom. Le tournage s’est déroulé pendant une semaine et il comprend des interviews avec les chercheurs, le Maire de Malika et des membres de la communauté. Cette vidéo a été réalisée par la firme sénégalaise TEXCOM.

• Un document a été préparé par la coordination sur comment la recherche participative et la gestion d’une équipe multi-intervenants ont été développées dans le cadre du projet.

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Ces différents supports ont fait l’objet d’échanges avec la cellule de mise en œuvre et l’administrateur du programme au CRDI et sont disponibles à l’IAGU pour servir dans d’autres évènements.

G. Projet pilote Eau Au semestre précédent, le projet avait commis un consultant pour faire l’état des lieux de l’alimentation en eau potable des quartiers de Diamalaye et Darou Salam suite aux résultats de l’analyse de l’eau montrant de teneurs élevées en divers polluants. Le rapport du consultant a été présenté aux communautés le 1er Décembre 2007 lors d’un forum organisé au quartier Diamalaye. Ce forum a fait l’objet d’une forte mobilisation de la part de la communauté avec une présence remarquée des femmes. Durant ce forum, le consultant a présenté les principaux résultats de son étude ainsi que les recommandations qu’il préconise. Ces dernières sont la réalisation de branchements sociaux pour l’ensemble des ménages et l’aménagement de bornes fontaines publiques. Deux étudiants résidents à Diamalaye ont été choisis par la coordination du projet en relation avec les animateurs sociaux pour constituer les dossiers de demande de branchements sociaux pour les quelques 180 ménages de Diamalaye.

Concernant les bornes fontaines, les communautés ont souhaité que le projet en aménage deux nouvelles et raccordent au réseau d’eau potable existant les deux autres antérieurement construites.

Un deuxième forum s’est tenu le 14 février 2008 pour informer les populations de l’état d’avancement des activités relatives à l’alimentation en eau potable de Diamalaye. Cette rencontre été l’occasion de présenter aux communautés le tâcheron pour aménager les deux nouvelles bornes fontaines. L’emplacement de ces deux bornes fontaines a été choisi par les populations suivant les critères de polarisation et en respect des contraintes techniques.

Le 10 mars 2008 s’est tenue chez le délégué de quartier de Diamalaye, en présence de quelques dignitaires du quartier, des représentants des femmes et des jeunes, une réunion pour la désignation des préposés à la gestion des bornes fontaines. Cette réunion a été initiée par les populations de Diamalaye elles mêmes. Deux critères principaux ont définis pour le choix des préposés : résider non loin de la borne fontaine implantée pour tenir compte des besoins d’urgence, intégrité et être une femme. Ainsi, quatre femmes ont été désignées pour faire office de fontainières.

Le 14 mars, une réunion élargie a été organisée à Diamalaye en présence de l’IAGU pour faire valider le choix des fontainières proposées et discuter des modalités de la mise en place des comités de gestion. A cet effet, El Housseynou Ly coordinateur des programmes à l’IAGU a suggéré les orientations que sont :

1. ce comité ne doit pas être trop lourd (pas plus de 10 membres) ; 2. les femmes doivent être bien représentées ; 3. inclure un représentant des Associations Sportives et Culturelles (des jeunes) et un

élu local; 4. établir des pénalités en cas de problèmes et donner un plein pouvoir au délégué de

quartier dans les circonstances exceptionnelles ; 5. le prix de la bassine d’eau devra être discuté et fixé, puisqu’il n’existe aucune législation

ni réglementation sur la question ; 6. au bout de 2 mois de fonctionnement, la gestion des Bornes Fontaines (BF) sera

évaluée afin de revoir au besoin leur mode de fonctionnement.

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Les comités ont été mis en place et la liste de leurs membres a été transmise à la coordination.

Par rapport à l’alimentation en eau des ménages de Diamalaye, les résultats ci-après sont obtenus :

• Les dossiers complets de demande de branchements sociaux ont été constitués.

• Deux bornes ont été aménagées par le projet.

• Les deux bornes fontaines existantes ont été améliorées.

• Les formalités administratives et financières pour l’adduction au réseau d’eau potable ont été faites.

• Deux des quatre bornes fontaines sont raccordées au réseau et sont fonctionnelles.

• Les comités de gestion des bornes fontaines ont été mis en place.

H. Impacts du projet A ce stade de mise en œuvre du projet, des impacts significatifs ont été obtenus. Des résultats majeurs de recherche ont été produits et sont rendus disponibles :

• Les formes de pollution des eaux souterraines et superficielles durant les saisons climatiques de l’année sont connues ainsi que l’hydrodynamisme des eaux sur le site.

• Les formes de pollution des sols et leur distance d’impact par rapport à la décharge sont connues.

• Le niveau de contamination du terreau aux métaux lourds est évalué et connu.

• Les flux de personnes et matières entrant et sortant de la décharge chaque jour sont connues.

• Les principales activités dans la décharge sont connues de même que les revenus financiers totaux mobilisés quotidiennement.

• Les résultats des analyses des eaux et des sols ont été utilisés pour l’élaboration des Termes de référence pour l’appel d’offres relatif aux « Etudes de l’opération de reconversion de la décharge de Mbeubeuss » commanditée par l’Agence de Développement Municipal (ADM).

Les communautés et les décideurs politiques locaux (le maire notamment) ont amélioré leur compréhension des impacts de la décharge sur l’environnement, les activités économiques et le cadre de vie de Diamalaye. Des idées pertinentes de projets pilotes visant à dynamiser les activités économiques des communautés affectées par la décharge ont été identifiées. L’eau potable est maintenant disponible pour les ménages du quartier Diamalaye et quatre emplois de fontainières ont été créés pour les femmes. Le partenariat entre les institutions impliquées dans le projet s’est renforcé. A preuve, le coordonnateur du projet, Dr Oumar Cissé a été invité par l’ISED à donner un cours à ses étudiants (Master de Santé publique) sur la gestion des déchets et sur les établissements humains dans le cadre du module : Environnement, Nutrition et santé de la reproduction. La visibilité du projet auprès des décideurs et de coopération internationale s’est beaucoup accru. Ainsi, l’ADM, l’APIX, le Ministère chargé de l’environnement et la CADAK au Sénégal, de même que la Banque mondiale et la Banque africaine de Développement se réfère souvent au

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projet et à ses résultats relativement à leurs initiatives respectives. L’engagement des autorités locales dans le projet s’est aussi renforcé à travers notamment la décision du maire de la commune de Malika d’inscrire dans son prochain budget un financement destiné au projet.

I. Difficultés / obstacles rencontrés La principale difficulté rencontrée au cours de ces six mois d’activités est liée au projet pilote portant sur l’alimentation en eau potable des ménages de Diamalaye. En effet, les dossiers de demande des branchements sociaux pour être valables nécessitent une autorisation des Services de l’Urbanisme. Dans ce cas, le Service départemental de l’Urbanisme de Pikine dont dépend Malika n’a pas autorisé les demandes de branchements car Diamalaye est un quartier irrégulier ne disposant pas de plan d lotissement approuvé. Ainsi, une dérogation spéciale du Ministre chargé de l’Urbanisme est requise pour autoriser le visa des services locaux de l’urbanisme et permettre donc les branchements sociaux des ménages de Diamalaye. Une lettre a été adressée au Maire de Malika pour l’informer de cette situation de blocage et solliciter son intervention auprès des autorités concernées. La seconde difficulté est liée au raccordement de deux bornes fontaines restantes. La SDE, société en charge de la distribution de l’eau potable au Sénégal, a fait part de dysfonctionnements et d’imperfections dans l’aménagement du réseau d’eau potable et donc des difficultés de mise en service des deux bornes fontaines. Depuis, elle dépêche régulièrement sur le site des équipes techniques pour évaluer ces imperfections et les corriger.

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Annexe 1 : Galerie Photos

Photo 1 et 2: Vue des participants à l’atelier interne

Photo 3 et 4 : Forum des éleveuses de porcs

Photo 5 : Briefing pour le tournage

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Annexe 2 : Compte rendu des réunions de la cellule de mise en œuvre

PV Réunion de l’équipe de mise en œuvre 13 Décembre 2007

Le Dr Oumar Cissé a introduit la réunion en présentant l’ordre du jour. Il a ensuite décrit les activités de la coordination dans le cadre du projet. Le projet pilote a été entamé dans le quartier de Diamalaye. Avec l’appui d’un consultant de la SDE, un état des lieux a été effectué qui a permis de déceler un réseau existant. IAGU a pris l’initiative d’installer les branchements sociaux et étendre le réseau là où il n’existe pas. Pour Darou Salam, le problème est plus complexe et va nécessiter une grande réflexion. L’électricité reste à l’étude. La prochaine année devrait être consacrée à des activités différentes. Des forums locaux, en l’occurrence pour l’élevage et le maraîchage sont prévus au courant du mois de janvier. Ces forums devront avoir lieu avant la consultation locale prévue toujours au courant de ce mois avec la participation du CRDI et d’autres bailleurs. La coordination souhaiterait aussi organiser une restitution des résultats pour les membres du conseil municipal. La question de l’analyse économique est toujours en discussion avec le CRDI. Si certains volets ont pu l’insérer dans leur enquête, elle est à revoir notamment pour le volet santé. Pour les rapports,

1- le volet maraîchage devrait rendre le rapport d’enquête aux producteurs avec une analyse du questionnaire et des résultats du focus group, les résultats de la détermination de la valeur agronomique du terreau, et les résultats de l’analyse comparative ;

2- l’APROSEN a déjà rendu les rapports des deux campagnes et est entrain d’exécuter la campagne de comptage ;

3- la socio-économie devrait fournir le rapport final sur l’étude socio-économique qui est la synthèse du rapport sur le focus group et de l’enquête socio-économique ;

4- le volet environnement a bouclé 2 campagnes eau et sol et une troisième est en cours : le rapport sur le sol est à compléter ;

5- l’équipe écosanté a rendu son premier rapport de prévalence ; 6- le volet élevage a terminé son étude transversale et va entamer l’étude longitudinale.

Tous les résultats de la recherche devraient être discutés autour d’un atelier interne afin de s’accorder avec toute l’équipe de mise en œuvre sur les résultats officiels à fournir. Cet atelier aura lieu en janvier et avant la consultation locale. M. Youga Niang a pris la parole pour faire le point des travaux du volet maraîchage. Il a reçu le rapport du statisticien sur les enquêtes des producteurs et félicite le consultant pour le travail réalisé. Ces prochaines semaines seront consacrées à la deuxième partie des essais en milieu paysan. Une comparaison du terreau sera effectuée avec les fientes de volailles puisque le rapport des enquêtes a révéler que les fientes de volaille constituent l’amendement le plus utilisé dans a zone de Mbeubeuss. L’échantillonnage pour comparaison des rendements sur plusieurs sites plus ou moins éloignés de la décharge sera effectué en insistant sur la même technicité, la même spéculation, la même conduite culturale. La seule variante doit être la distance à la décharge. La comparaison se fera par observation.

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M. Cissé a rappelé qu’il est prévu un forum pour les maraîchers au début du mois de janvier. Ce

forum servira de cadre pour la restitution des résultats préliminaires du volet mais aussi pour

l’élection de représentant des maraîchers dans le cadre local de concertation.

M. Seydou Niang a d’abord manifesté sa préoccupation sur le projet pilote EAU qui a déjà été entamé. L’alimentation en eau potable du quartier Diamalaye favorise une surexploitation de l’eau. En l’absence d’assainissement, les nappes phréatiques sont facilement contaminées par les eaux usées comme c’est le cas à Malika. Le mieux serait alors de combiner l’alimentation en eau à un réseau d’assainissement. Ensuite, il a donné l’état d’avancement des travaux du volet environnement. Deux campagnes (eau et sol) ont déjà été bouclées et les prélèvements de la troisième correspondant à l’après hivernage sont terminés. La quatrième et dernière campagne est envisagée en fin janvier ou février afin qu’elle coïncide bien avec la saison froide et humide. Les dispositions pour l’analyse de la qualité de l’air s’améliorent et les études pourraient démarrer en janvier. L’inquiétude majeure pour ces deux travaux est la période de recherche prévue pour un an qui sera alors dépassée. Enfin, M. Niang a affirmé qu’il adhère totalement à l’idée d’un atelier interne pour l’équipe de mise en œuvre. La force du projet est l’interdisciplinarité et cet atelier ne fera que renforcer l’esprit d’équipe qui règne déjà. Disposer des rapports des autres volets avant l’atelier serait un atout et permettrait de mieux préparer l’atelier.

Par rapport aux campagnes qui ont dépassé la période de recherche prévue, M. Cissé a

répondu qu’il est toujours possible de les considérer comme des activités de l’année 2007. Elles

étaient prévues au cours de l’année mais suite à des imprévus, elles n’ont pu se tenir. Pour la

problématique de l’eau, l’alimentation de Diamalaye en eau potable est une soupape de sécurité

pour la suite du projet. Ce projet pilote renforce la crédibilité du projet et donne de fait une

bonne assise pour la poursuite des activités. Darou Salam n’est pas écarté mais la recherche et

la consultation locale vont justifier les projets pilotes à venir y compris l’alimentation de Darou

Salam en eau potable en fonction des ressources disponibles.

Le partage des résultats devrait être continu et chaque membre devrait pouvoir disposer de tous les rapports (provisoires ou définitifs). M. Pape Mar Diallo a fait un état des lieux du projet pilote eau. A ce jour, sur les 168 ménages du quartier, 98 ont rempli dûment leurs dossiers pour les branchements sociaux et 14 n’ont pas encore été identifiés sur le terrain (pas de numéros sur les maisons). Pour le comptage, la formation devrait démarrer le 14 décembre et la campagne sera entamée la semaine prochaine. Concernant l’électricité, il existe des poteaux électriques à l’intérieur du quartier et un particulier a pu alimenter sa raccordé à l’électricité. Dans ce cadre, M. Cissé a rappelé que dans ce cadre, le raccordement à l’électricité dépend de la consultation locale même si c’est un vœu qui est émis depuis au moins deux ans. M. Amadou Diallo a affirmé avoir pris connaissances des résultats de l’enquête fourni par le statisticien. Le premier constat est que plusieurs éléments se recoupent entre les résultats du questionnaire et le focus group ; il n’y a pas de divergences dans les idées. Toutefois, il juge que le tissu social n’a pas été traité, et le rapport insiste essentiellement sur Diamalaye comme si Darou Salam n’a pas été enquêté. S’agissant de la problématique de l’eau, M. Diallo reste très pessimiste quant aux filtres d’eau qu’expérimente M. Seydou Niang. Il suggère donc de s’informer sur les projets qui ont déjà expérimentés des filtres. Il a aussi émis le souhait

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d’intégrer la socio-économie dans la mise en œuvre du projet pilote eau. L’équipe a été beaucoup sollicitée sur cette question lors de ses différents travaux notamment durant les focus group et devrait être en mesure de jouer un rôle dans sa mise en œuvre. Le partage de l’information doit être effectif. Selon M. Diallo c’est certainement cette absence du partage de l’information qui a conduit au malentendu sur le rapport de capitalisation d’ENDA sur la mise en place du réseau dans Diamalaye. Aujourd’hui, aucun membre du projet ne dispose de ce rapport qui aurait pu accélérer les démarches du projet pilote EAU. M. Diallo était au courant de l’existence d’un réseau d’eau à Diamalaye et l’a déjà mentionné lors de réunions de l’équipe de mise en œuvre.

Selon M. Cissé, l’IAGU ne devait même pas intervenir dans l’alimentation en eau potable du

quartier de Diamalaye au regard du protocole qui a été signe entre ENDA et la mairie de Malika.

ENDA a en charge la mise en place du réseau et la mairie s’occupe des branchements sociaux.

Si l’IAGU disposait de l’information sur l’existence d’un réseau à Diamalaye, il n’aurait pas

commis un consultant et ce projet serait déjà exécuté. L’enseignement à tirer de cette situation

selon le Colonel Cheikh Fall est que l’information sur l’eau n’a pas été partagée

convenablement. M. Cissé a relevé qu’une note sur les démarches du projet pilote eau sera

rédigée et transmise à l’ensemble de l’équipe. Pour l’équipe socio-économique, le statisticien a

rendu un pré-rapport qu’il faut exploiter avant la finalisation de l’étude socio-économique. Pour

cela, une rencontre entre les membres du volet socio-économique et le statisticien est

nécessaire afin de confronter les chiffres.

Le Colonel Fall a rappelé que le rapport préliminaire de prévalence a déjà été fourni. Pour la deuxième campagne, le questionnaire a été discuté et retraité avec l’insertion de questions complémentaires. La date prévue pour le démarrage de la prochaine campagne a été repoussée après consultation du service de la météorologie. La période la plus propice pour une campagne en saison froide et humide serait donc la première semaine du mois de janvier. Le volet écosanté met à la disposition de la socio- économie un staticien et d’un expert en genre dont l’apport pourrait être utile dans l’élaboration de l’étude socio- économique. Pour le partage de l’information M. Cheikh Fall a souligné que les informations ne sont pas secrètes mais sensibles. Puisque l’information n’est pas encore officielle, il serait nécessaire de sérier les niveaux d’information jusqu’à la notification des résultats officiels. Mme Fatou Diop a montré son intérêt par rapport à l’analyse de la qualité de l’air. Un bon nombre de groupements féminins de la zone de Malika s’adonne à la transformation des produits locaux et le séchage des produits se fait à l’air libre. En divers, Mme Salimata Wone a annoncé à l’intention des membres de l’équipe :

- la confection d’un panneau pour les locaux de l’IAGU et pour le bureau du projet à la mairie de Malika. Pour cela l’équipe est priée de mettre à la disposition de la coordination des photos utiles.

- un film documentaire de 12 minutes est prévu. Le volet écosanté a déjà filmé certaines activités à Malika.

La réunion s’est terminée par une synthèse de M. Ly et une présentation de Mme Louise Kandé, coordonnatrice de projets à la Fondation Paul Gérin Lajoie.

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PV réunion de l’équipe de mise en œuvre 24 avril 2008

La réunion a été filmée par l’équipe de tournage du documentaire sur le projet. Les rapports de recherché

Le Dr Oumar Cissé a introduit la séance par un rappel de la situation des rapports de recherche

dont la date de remise était prévue pour le 30 mars. A l’état actuel, les rapports des volets,

socio-économie, caractérisation de la décharge, environnement, maraîchage sont disponibles.

Seul le rapport du Pr Ayao Missohou du volet élevage n’est pas disponible en raison de son

congé pour cause de maladie.

Des résultats clairs ont été saisis après une première lecture de ces rapports : - Des informations stratégiques sur la caractérisation des déchets et le comptage des flux

entrants et sortants de la décharge sont désormais disponibles. La caractérisation des déchets a montré une prépondérance de près de 40% des matières fines sur les déchets transportés à Mbeubeuss. Le nombre de personnes évoluant dans la décharge est aujourd’hui chiffré à 3500 personnes au moment où des estimations ont fait état de 1000 intervenants dans la décharge et d’autres plus excessifs tournent autour de 20 000 personnes. La masse financière journalière mobilisée par les activités liées à la décharge est estimée à 12 500 000 francs ;

- Les tests du volet maraîchage ont montré une bonne performance agronomique du

terreau mais la présence de métaux lourds a été décelée dans le terreau ;

- Les résultats sur le sol sont clairs et montrent que jusqu’à une distance de 50m de la décharge, les sols sont contaminés par des métaux lourds. L’analyse de la qualité de l’eau donne indique une pollution des eaux. Il reste à préciser les liens entre cette pollution et la présence de la décharge.

- L’équipe socio-économique a livré des données conséquentes à travers les

rapports fournis : le rapport des focus group, le rapport d’enquête et le rapport statistique de Aliou Gaye. Ces données seront utilisées pour produire un rapport de recherche consolidé pour la socio-économie.

- Le rapport du volet élevage devrait être disponible d’ici quelques jours.

A la suite de cet exposé, le Pr Anta Tall Dia a attiré l’attention des membres de l’équipe sur trois

points :

• L’importance de l’étude socio-économique : elle s’est interrogée sur les modalités d’utilisation des éléments de la socio-économie. La socio-économie est un thème central et les données qui en découlent sont d’une importance majeure pour les autres composantes du volet. Le volet écosanté attend des informations essentielles de la socio-économie.

• Le partage de l’information qui est essentiel en milieu universitaire. Mme Dia, juge qu’au stade actuel de la recherche, il est possible de partager quelques informations notamment la méthodologie ou même un état des lieux sans que l’impact de la décharge ne soit mis en exergue.

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• Les attentes des populations. Durant la deuxième d’enquêtes, des réticences ont été observées chez les populations. Pour faire face à ce problème des réponses aux problèmes identifiés pourraient être apportées comme l’adaptation des interventions du médecin de district. Ces mesures pourraient aider à une redynamisation des populations.

Une large discussion s’est ouverte autour de ces trois points développés par le Pr Anta Tall Dia. L’étude socio-économique En réaction à l’inquiétude du Pr Anta Tal Dia sur l’étude socio-économique, le Dr Oumar Cissé a précisé que la coordination a jugé adéquat de solliciter l’appui d’un socio-anthropologue pour renforcer cette étude. Ce dernier aura en charge, sur la base de rapports fournis par l’équipe socio-économique d’étoffer d’avantage les données et de fournir un rapport consolidé de l’étude socio-économique. Un guide d’entretien sera par ailleurs conçu et administré en complément aux interviews semi-structurées réalisées. Les rencontres sur le site dureront une semaine et le document final devrait être disponible au bout d’un mois. Un accent particulier sera mis sur les revenus et les dépenses. Mme Diouma Gning a réaffirmé son intérêt au projet et admet avoir énormément appris à travers ce projet. Elle reconnaît les insuffisances évoquées mais souhaiterait participer à la consolidation de ce rapport socio-économique afin de « grandir encore dans la recherche ». Les problèmes rencontrés lors de la rédaction de ce rapport ont été soulevés comme la non différenciation des quartiers de Diamalaye et darou Salam dans le traitement statistique, les difficultés liées à la collecte des données sur les dépenses et revenus. Mme Gning a insisté sur les résultats obtenus sur l’éducation. Les enquêtes socio-économiques ont montré que le taux de scolarisation enregistré à Mbeubeuss ( environ 60 %) est inférieur au taux national estimé à environ 80 %. Ces populations sont laissées en rade par les politiques. Pour Mme Gning, la solution ne serait pas de construire des écoles puisque celles-ci existent déjà, mais de maintenir les enfants à l’école. En effet, les enfants abandonnent l’école pour se consacrer à des activités lucratives et pouvoir ainsi lutter contre la pauvreté. Il a été proposé de mettre en exergue cette information dans le rapport consolidé et de comparer les données de l’éducation dans ces quartiers à celles de la région. Le partage de l’information

Le Dr Oumar Cissé a mentionné que le problème qui se pose n’est pas en réalité le partage de l’information mais la forme du partage des résultats. Les résultats du projet sont très attendus et la diffusion des données demandent beaucoup de précautions. Il est important de s’accorder maintenant sur la forme de diffusion des documents au sein de l’équipe et sur la forme de partage des informations avec les décideurs, les communautés… Au stade actuel, des résultats jugés de taille peuvent être présentés sur 3 ou 4 pages qui pourraient être présentés au public au cours d’une conférence. Seydou Niang a estimé que les rapports provisoires disponibles pourraient alimenter les rapports finaux. Les résultats des rapports provisoires doivent être partagés au sein de l’équipe de chercheurs que les résultats des autres volets puissent être pris en compte dans les rapports finaux de chaque équipe. A ce propos, le Dr Oumar Cissé a attiré l’attention sur l’aspect « provisoire des rapports ». Ceux-ci ne peuvent en aucun cas être divulgué ni même être envoyé par le biais électronique à l’ensemble de l’équipe. M. Cissé a proposé de réaliser des photocopies des rapports provisoires qui seront transmis aux chercheurs.

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Mme Cissé a proposé qu’une synthèse des résultats de tous les volets soit faite par la coordination pour les chercheurs et ceux qui souhaiteraient des informations complémentaires se rapprocheraient de la coordination. Le Colonel Fall a attiré l’attention sur la sensibilité des résultats à l’heure actuelle du projet. Il a proposé de se réunir en atelier où chaque volet délivrera les informations essentielles issues de sa recherche. Ces informations seront réunies, examinées et synthétisées sur un document puis diffusées. Mme Fatou Diop a proposé d’intégrer le cadre local de concertation dans le partage des informations. A cet effet, les chercheurs disponibles prendront part à une réunion du cadre local de concertation pour expliquer leurs résultats. Les attentes des populations Concernant les attentes des populations par rapport au projet, M. Cissé a annoncé qu’un pas a été franchi avec la mise en place des bornes fontaines dans le quartier Diamalaye. Deux bornes fontaines ont été construites et raccordées au réseau de la SDE ainsi que les 2 autres bornes fontaines non fonctionnelles déjà en place à Diamalaye. Pape Mar a réaffirmé que les attentes sont certes encore fortes mais les populations de Diamalaye sont satisfaites de la réalisation des bornes fontaines par le projet.

I. Les projets pilotes

Toutes les idées de projets pilotes sont à présenter sous forme de fiches de projets. La

conception de la fiche du projet pilote est en cours. Il en sera de même pour les autres projets

pilotes. Ces fiches seront proposées aux bailleurs sur place pour un financement

complémentaire.

II. Le forum d’apprentissage

Du 16 au 20 juin se tiendra à Ottawa un forum d’apprentissage, organisé par le CRDI et qui verra la participation de tous les projets Villes-ciblées du CRDI. A cet effet, il a été proposé de réaliser un documentaire de 10 minutes et un poster. Le projet sera représenté à ce forum par M. Pape Mar Diallo, coordonnateur de l’association Bokk-jom, et M. Ibraima Diagne, directeur technique de la CADAK

III. Divers Au delà de ces questions, d’autres points ont été soulevés :

- M. Eyba Bâ a rappelé la tenue de la réunion du cadre local de concertation le 29 mars dernier. Le CLC a été restructuré et compte aujourd’hui 43 membres.

Le tournage du documentaire sur le projet s’est jusque là bien déroulé sur le site. Il faut toutefois faire attention à certaines déclarations durant le montage. L’allusion est faite à l’interview de Amadou Djité qui a fait des déclarations sur les performances du terreau.

M. Seydou Niang a posé la question sur la publication d’articles scientifiques. A ce sujet, M. Cissé affirme que le Pr Ayao Missohou a déjà soumis un article, mais il faudra définir la contribution des autres institutions dans ces articles. Deux (2) propositions ont été faites : mentionner les institutions dans les remerciements ou les citer comme co-auteurs.

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Le Pr Anta Tall Dia a noté que chacun pouvait soumettre un article dans son domaine de compétence mais l’aspect le plus novateur serait de publier des articles de manière « intégrée ».

Décisions prises :

Chaque chercheur soumettra une synthèse de 2 à 3 pages des résultats de son volet à la coordination au plus tard le 2 mai. La coordination en fera la synthèse qui sera discutée avec l’équipe le jeudi 8 Mai à l’IAGU.

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PV réunion de l’équipe de mise en œuvre du PURE 20 mai 2008

Le seul ordre du jour de cette réunion a été l’enquête économique de la composante Ecosanté. Le CRDI a manifesté un grand intérêt à la dimension économique dans le cadre de ce projet. Dans ce cadre, il a préposé un consultant dans tous les projets Villes-ciblées afin de les accompagner pour une prise en compte de la valeur économique des impacts de la décharge dans tous les composantes de la recherche. M. Benoît Laplante a animé une formation le 25 juillet 2007 dans les locaux de l’IAGU pour l’ensemble de l’équipe de mise en oeuvre. La liste des membres de l’équipe présents à la réunion est présentée en annexe.

1. Déroulement de la réunion Dans son introduction, le Dr Oumar Cissé a rappelé qu’à la fin de la formation en analyse économique, recommandations pour l’intégration des aspects économiques dans les volets de recherche (santé, maraîchage et élevage). Mais le volet Ecosanté a jugé utile disposer encore du temps afin d’étudier la faisabilité.

La principale contrainte aujourd’hui est que le contrat de M. Laplante arrive à expiration dans un

mois et l’enquête économique n’a pas encore été intégrée dans la composante Ecosanté.

Le Colonel Cheikh Fall a sommairement rappelé le contexte de l’élaboration de ce document. M. Laplante avait demandé d’intégrer l’aspect économique à la composante santé et a proposé pour cela un questionnaire. Mais cette équipe a jugé nécessaire d’étudier l’utilité de cet outil à travers ce document qui est aujourd’hui soumis à l’équipe de mise en oeuvre. L’interrogation première relevée par le Dr Oumar Cissé a été le contenu de l’étude. Le document tel que libellé semble se limiter à une collecte de données. Qu’en est il du traitement et de l’analyse de ces données ? Le Dr Cissé a encore précisé que M. Laplante a un rôle d’accompagnement dans l’analyse économique et ne peut traiter ou analyser les données. Le Pr Ayao Missohou a bénéficié de son appui lors des enquêtes du volet élevage et dans le traitement statistique des données. Selon le Colonel Fall, les données seront collectées, saisies, traitées et analysées. Une copie de la maquette de saisie sera par ailleurs transmise au CRDI et à M. Benoît Laplante. Pour M. Seydou Niang, l’enquête économique ne devrait être considéré comme un projet secondaire mais seulement comme un complément aux enquêtes réalisées dans le cadre de cette composante. M. Youga Niang s’interroge sur le temps limité du contrat de Benoît Laplante. M. Cissé a mentionné au moment où le CRDI a décidé d’inscrire l’aspect économique dans les différentes composantes de la recherche, le volet socio-économique avait déjà entamé ses enquêtes. Quelques aspects économiques étaient déjà inscrits dans ce questionnaire mais ceux liés à l’économie de la santé n’y figuraient pas. C’est ce qui explique ce nouveau projet qui entraînera un surcoût dans le budget du PURE. M. Amadou Diallo a jugé ce document très intéressant et permettra de renforcer l’étude socio-économique et ainsi pallier aux insuffisances notées dans cette étude notamment celles liées aux revenus et à la santé.

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Le Colonel Fall a aussi rappelé que l’économie de la santé ne figurait pas parmi les préoccupations de l’équipe au départ, l’objectif général étant d’améliorer la santé des populations riveraines à la décharge. Cette dimension est inscrite dans la recherche après sollicitation du CRDI et de la coordination. Le problème qui se pose est que l’ISED a longtemps pré-financé ses activités mais se retrouve avec des difficultés qui l’empêchent de le faire pour cette étude. Le Dr Oumar Cissé a soulevé quelques questions relatives surtout au questionnaire :

1. Quelle est la zone d’étude considérée ? Les villages de récupérateurs sont ils inclus dans cette zone d’étude ?

2. La maison de récupérateurs est-elle incluse parmi les structures sanitaires considérées ?

3. Peut on profiter de cette enquête pour compléter les insuffisances notées dans l’étude socio-économique notamment les revenus ?

4. Ne faut-il pas conserver la proposition de Laplante sur la question relative à l’âge ? Pourquoi le choix de ce type de tableau dans le questionnaire.

5. Par rapport au questionnaire proposé par Laplante vous avez reformulé certaines questions notamment sur le traitement de l’eau dans le questionnaire auprès des patients ( plusieurs types de traitement de l’eau proposés au lieu de la seule ébullition de l’eau considérée par B. Laplante). Pourquoi ces considérations n’ont pas été prises en compte dans l’enquête auprès des ménages ?

6. Ne faudrait- il pas mettre des intervalles pour la proportion du budget des structures sanitaires consacrée aux maladies liées à l’eau ?

Le Colonel Fall a apporté quelques précisions : considérées

1. La même zone d’étude que les autres enquêtes a été considéré, y compris les villages des récupérateurs ;

2. Les structures sanitaires ciblées sont : la maison communautaire des récupérateurs, la case de santé du dahra de Malika, le centre de santé de Malika et le centre de santé de Pikine ;

3. Les préoccupations sur les revenus peuvent être intégrées dans cette enquête ; 4. La question de l’âge tel que libellé par Laplante diminue les renseignements

nécessaires en épidémiologie. C’est dans un souci de prendre tous les âges que ce tableau a été établi ;

5. Le questionnaire de Laplante a beaucoup été corrigé. Des maladies qui n’existent pas au Sénégal ont été supprimées.

M. Amadou Diallo s’est interrogé sur l’absence des maladies respiratoires et des brûlures dans la liste des maladies citées. Youga Niang a demandé pourquoi le choix de l’année 2006. Concernant la mise en œuvre, le Colonel Fall a mentionné qu’elle dépend de la disponibilité des ressources. Dans ce sens, le Dr Oumar Cissé a noté que le projet peut prendre en charge les frais alloués aux enquêteurs.

2. Divers Mme Geneviève Gravel s’est présenté à l’équipe de mise en œuvre. Mme Gravel est stagiaire à l’ISED et travail sur la caractérisation des enfants sur la décharge et l’impact de la décharge sur le développement neurologique des enfants.

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Le Dr Oumar Cissé a exhorté l’équipe a encore développer les synergies entre les équipes. La contamination au mercure de certains élevages de volailles est une donnée qui intéresse d’autres composantes comme l’environnement et la santé. Les problèmes gynécologiques évoqués par l’équipe Ecosanté pourraient avoir une corrélation avec la contamination aux métaux lourds évoqués dans la caractérisation de l’environnement.

3. Principales conclusions

La présente étude est considérée comme un additif de la recherche de la composante écosanté au même titre que les enquêtes de prévalences, les enquêtes CAP menées par cette même équipe avec l’appui de Benoît Laplante. Le Colonel Fall et Mme Salimata Wone se concerteront pour l’étude financière du document. La formation des enquêteurs va démarrer le mercredi 28 mai

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Annexe 3 : Synthèse des forums Objectif général des forums : L’objectif général de ces forums était d’abord de restituer aux membres des communautés les résultats provisoires de la recherche. Les forums ont aussi été l’occasion de présenter les travaux à venir, et recueillir les avis, critiques, et suggestions et sur ces travaux déjà effectués et sur ceux à venir. Le forum est aussi l'occasion de recueillir des idées de projet pilote soumises par l’assemblée et 4 forums ont été organisés :

- Samedi 12 janvier 2008 : Forum des maraîchers ; - Samedi 19 janvier 2008 : Forum des éleveurs de porcs ; - Samedi 26 janvier 2008 : Forum des éleveurs de volailles ; - Vendredi 22 février 2008 : Forum des récupérateurs.

Déroulement Les forums sont organisés par les chercheurs en collaboration avec la coordination et les animateurs sociaux avec un support de photos grand format. Ils se sont déroulés en présence d’un représentant du maire, de la coordination et de des animateurs.

Forum des maraîchers Il s’est déroulé au foyer des jeunes de Malika et les différents intervenants ont insisté sur les problèmes du maraîchage de la zone: L’accès aux intrants et au matériel agricole : Les maraîchers disposent de peu de ressources. Les intrants sont chers : l’engrais est d’ailleurs peu ou pas utilisé dans la zone à cause du prix élevé. Il n’existe pas d’assistance de la part du gouvernement dans ce secteur. De plus le prix à la production est faible. Beaucoup d’enquêtes et de d’études ont été réalisées sur le maraîchage à Malika mais peu d’actions concrètes sur le terrain. L’accès aux crédits : Les maraîchers de Malika n’ont pas accès aux crédits. Cette situation découle seulement de la non existence de groupements ou d’associations formels de maraîchers à Malika. Comme l’a souligné Ablaye Sène, maraîcher mais aussi agent du PAMECAS, une organisation en GIE peut favoriser l’accès aux mutuelles et autres crédits. La cohabitation avec la décharge et la qualité des sols : De l’avis de Arona Dia, la présence de la décharge est responsable du déclin du maraîchage à Malika. Cheikh Diop affirme que le sol n’est plus apte à la culture. La salinité est élevée et les sols s’appauvrissent entraînant une diminution de la production. Le maraîchage n’a plus un grand avenir d’où la nécessité de donner dans le cadre de ce projet toute la vérité de la recherche et non donner de faux espoirs aux maraîchers. Néanmoins d’autres pensent qu’un sol pauvre a juste besoin d’être fertilisé par des amendements. Il existe différentes sortes d’amendements disponibles pour cette zone. Les amendements les plus utilisés sont la bouse de vache ou de cheval, les fientes de volailles mais aussi le fumier issu des filaos. Une fertilisation des sols peut donner des résultats probants au

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maraîchage. Par ailleurs, Messieurs Oumar Cissé et Seydou Niang ont souligné que ce présent projet n’a rien d’étatique. La présente initiative est un projet de recherche action qui vise à analyser les impacts de la décharge sur l’environnement, l’élevage, les populations riveraines mais aussi à améliorer les conditions de vie de ces populations. Les résultats de la recherche aideront donc à la formulation de politiques locales d’atténuation et de correction des impacts de la décharge mais aussi à l’identification et à la mise en oeuvre des projets pilotes. Le projet ne peut donc délivrer de faux résultats car il y va de sa crédibilité mais aussi de la crédibilité de toutes les institutions partenaires. La commercialisation : On observe une saturation du marché dû à la forte production. En effet, les maraîchers font les mêmes spéculations aux mêmes moments. L’écoulement des produits fait défaut et plusieurs maraîchers se retrouvent avec leurs produits pourris ou sont contraints de les vendre à des prix dérisoires à défaut de pouvoir les écouler.

Le désir de regroupement : Les maraîchers de Malika n’ont pas accès aux crédits puisque les banques et mutuelles ne les accordent qu’à des groupements ou association. Ce type de regroupement formel n’existe pas chez les maraîchers. En 1973, une association de maraîchers a été créée par Amadou Matar Djité mais faute de moyens cette association a disparu.

La diminution de l’espace maraîcher : Les difficultés que rencontre le maraîchage à Malika ont conduit à l’affaiblissement de l’activité dans la zone. Les parcelles sont vendues pour un usage d’habitat. Il semble difficile de lutter contre l’urbanisation à Malika face à la poussée démographique à Dakar. Amadou Matar Djité disposait de 4 ha pour le maraîchage depuis les années 70 mais n’a vendu jusque là que 1 ha suite à des ennuis financiers. Pour le petit producteur cela reste encore plus difficile car s’il n’arrive pas à refinancer l’activité par les revenus générés il n’aura plus d’autre choix que de vendre. .

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Forum des éleveurs de porcs Ce forum a mobilisé toutes les couches sociales du quartier chez le chef de quartier de Jaago. Les femmes, principale concernées dans l’élevage de porcs dans le quartier étaient fortement représentées. Il était présidé par Pape Mar Diallo avec une grande mobilisation des habitants du quertier Ndiago et une bonne ambiance communautaire. L’élevage de porcs est la principale activité des femmes de ce quartier. C’est un forum qui n’a pratiquement pas enregistré de questions mais a noté des contributions qui tournent essentiellement sur :

- les problèmes de moyens pour la conduite des animaux et les bâtiments d’élevage: dans son exposé, le Pr Ayao Missohou a mentionné les porcheries traditionnelles qu’on retrouve dans le quartier. Ces porcheries ne disposent pas de toits et par conséquent pas de protection contre la pluie et le froid. Un défaut de canalisation conduit à la formation de boue après la pluie, nuisible pour la santé des porcs et à l’origine d’odeur fétide, incommodant pour les riverains. Ces porcheries pourraient être améliorées ( comme il en existe dans le quartier), des porcheries bien entretenues, propres, avec un système d’évacuation de l’urine qui permet un bon développement de l’animal et amoindrit les risques de maladies.

- La peste porcine africaine : selon certains éleveurs le quartier Njaago a déjà connu la

peste porcine africaine. Selon Elisabeth Mendy, elle a ravagé la quasi totalité des porcheries en 1996. Ceci est le fait d’un mode de vie qui a évolué. En 1982, chaque maison disposait d’une porcherie avec un espace suffisant pour bien conduire les animaux. Aujourd’hui la population s’est considérablement accrue confinant les animaux dans un espace de plus en plus réduit.

- La délocalisation des porcheries :la discussion ouverte au terme de la présentation des

activités a principalement tourné autour de la délocalisation des porcheries. Les populations ont exprimé leurs craintes par rapport aux mesures d’accompagnement de cette délocalisation. Le principe du transfert des porcheries est acquis mais les conditions de ce transfert devraient être définies. Ces craintes sont surtout d’ordre sécuritaire, d’aménagement des bâtiments, de déplacements des éleveurs et des recycleurs, de suivi des exploitations et de commercialisation. A ce sujet, le Dr Oumar Cissé a recadrer le débat et fait savoir que le projet n’est pas là uniquement pour délocaliser mais pour lutter contre la pauvreté. Toutes les actions entreprises doivent aller dans le sens d’un amélioration des conditions de vie des populations et ne devraient donc pas être sources de conflit au sein des communautés. La formulation et la mise en œuvre des projets pilotes est participative et requiert une adhésion totale des bénéficiaires.

Idées de projets pilotes

Au cours des discussions, les éleveurs ont émis le souhait d’acquérir une formation sur la

conduite des animaux et sur les règles d’hygiène de base avec le concours des médecins

vétérinaires du projet.

Selon le Pr Ayao Missohou, les échanges obtenus avec un nombre d’éleveurs de porcs ont laissé apparaître l’idée d’une porcherie communautaire. Celle-ci devrait disposer de bâtiments améliorés et adaptés assurant une bonne protection de l’animal, et un bon suivi des

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exploitations. Dans ce cadre, un terrain a été octroyé par la mairie aux éleveurs de porcs pour abriter cette porcherie communautaire mais la visite du site a montré qu’il n’était pas adéquat. Des négociations sont en cours afin de trouver un site plus adapté. En vue de l’augmentation de la productivité, une race améliorée pourrait être introduite.

Forum des éleveurs de volailles Ce forum a eu lieu au foyer des jeunes de Malika. Les contributions enregistrées lors de ce forum ont tourné essentiellement sur les contraintes que connaissent les éleveurs de volailles à Malika :

- la mauvaise qualité des produits: plusieurs intervenants ont déploré la mauvaise qualité des poussins reçus. Ils reçoivent régulièrement des poussins d’âges différents dans une seule bande. Il n’existe pas de race légale et les couvoirs ne sont pas des meilleurs.

- le caractère informel des élevages :. la filière avicole n’est pas organisée dans la zone. Il

n’existe pas de structure pouvant fédérer les aviculteurs et prenant en charge certains problèmes rencontrés. Une organisation formelle aurait plus de poids pour faire face aux commandes non respectées, au prix des aliments trop cher, aux mauvaises souches…Pour les aviculteurs, tout est imposé : le prix de l’aliment des volailles, le prix des produits pharmaceutiques et même le prix à la vente des produits. Aujourd’hui, de jeunes aviculteurs ont pris conscience des problèmes et ont mis en place une association des petits éleveurs de Malika. Cette structure est récente et regroupe quelques aviculteurs. Le Président est Cheikh Fall et le Sécretaire général, Babacar Diouf. Un compte à été ouvert au nom de cette association à la PAMECAS de Malika.

- la commercialisation : organiser la commercialisation serait un atout important pour le

développement de l’activité. Il n’existe pas de filière organisée

- le financement : l’aviculture à Malika coûte chère. L’aliment pour la volaille coûte cher, les bâtiments ne sont généralement pas aux normes et le prix à la location est élevé. C’est ce qui explique le faible nombre de grands producteurs dans la zone. L’aviculture pourrait constituer un pôle de développement dans la localité si elle dispose de moyens conséquents

Les éleveurs de volailles se sont beaucoup intéressés aux travaux de l’équipe. Des questions relatives aux résultats trouvés ont été posées notamment sur la différence de poids entre les fermes proches de la décharge et les plus lointaines, la solution contre la présence des nitrates et du sel dans l’eau, les perspectives du projet pour les éleveurs de volailles.

En marge de ces réponses, le Pr Ayao Missohou a donné son avis sur certains points évoqués

par les intervenants. Pour la qualité des poussins, elle ne dépend pas de la souche mais de

l’ordre d’arrivée des œufs. Les premières éclosions donnent généralement les poussins les plus

vigoureux et les derniers nés sont plus vulnérables. Individuellement, il semble difficile de luter

contre les producteurs d’œufs. Un regroupement des éleveurs donnerait plus de crédibilité et

serait plus en mesure d’exiger une bonne qualité de poussins aux producteurs. De plus, cette

association peut disposer d’un dépôt d’aliments qui régulerait le prix des aliments ou tout au

plus le vendrait à un prix moins cher.

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Pour le financement, le projet ne peut financer individuellement les petits producteurs de Malika d’où l’urgence de se regrouper. Ensemble, les producteurs pourront définir les grands axes qui nécessitent un financement. La commercialisation notamment des poulets de chair dispose d’atouts considérables. Depuis quelques années et avec l’avènement de la grippe aviaire, les importations de poulets de chair ont été interdites. Le marché local n’est approvisionné qu’avec des produits locaux. Si malgré cette situation les produits locaux ne peuvent pas satisfaire la demande, le gouvernement peut encore ouvrir les frontières pour l’importation. Les aviculteurs se sont réjouis de la prise en compte de la qualité de la viande et des œufs dans l’étude. Au regard des suspicions qui se développent avec la présence de la décharge et des conséquences des problèmes de dioxines des œufs de Malika relatés par une bonne partie de la presse ces dernières années. Les résultats renseigneront sur la qualité des produits de Malika sur des bases scientifiques et donneront certainement plus de crédit à la filière. A l’issue de la rencontre, les éleveurs présents ont convenu de dynamiser cette association en place afin de maximiser le nombre d’adhérents et lui donner une bonne assise. Toutefois, nous avons pu constater que quelques aviculteurs sont encore sceptiques quant au pouvoir de cette association et émettent encore des réserves. Idées de projets pilotes

- Les éleveurs ont exprimé le besoin d’une formation aux pratiques de base de l’aviculture. Une bonne frange des éleveurs est jeune et ne dispose pas des rudiments pour une bonne pratique de l’aviculture.

.

- Ils ont aussi émis le vœu de disposer d’un dépôt d’aliments mais géré par le projet. La gestion serait semble t- il plus transparente et permettrait de pérenniser l’activité

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Forum des récupérateurs Malika, le 22 février 08

Ce dernier forum a eu lieu à la maison communautaire. La représentativité escomptée n’a pas été atteint du fait du Magal de Touba qui se préparait. Un bon nombre de récupérateurs s’était déjà déplacé pour cet événement. L’assemblée était constituée en majorité des récupérateurs mais comptait aussi des pelleurs, du représentant des camionneurs, du délégué de quartier de Diamalaye et de son adjoint, de l’équipe de l’APROSEN et de l’IAGU. Après une présentation des résultats de la typologie des déchets et des résultats sommaires de l’exercice de comptage, les différents intervenants ont accès leurs propos essentiellement sur les problèmes rencontrés dans la décharge avant de soulever quelques axes de projets pilotes. Manque d’organisation : notamment sur la plateforme. L’organisation de la plateforme est nécessaire afin d’améliorer les conditions d’exploitation sur la décharge. Le brûlage est excessif et incontrôlé et la fumée contribue à la dégradation de la santé et personne ne dispose de pouvoir pour contrôler ces brûlages. Ce manque d’organisation est à l’origine de plusieurs accidents de voiture parfois mortels relevés à Mbeubeuss

1.

Santé : La case de santé de la maison communautaire est d’un grand apport pour les récupérateurs mais gagnerait à être élargi. Des accidents de voiture ( camions ou pelles mécaniques ) ou blessures plus ou moins graves sont fréquents sur la plateforme et ne sont pas toujours pris en charge par le centre. Camion à ciel ouvert : Ils laissent échapper les ordures dans la ville, renforçant ainsi la saleté dans la ville. Les filets sont imposés pour les camions à ciel ouvert mais cette mesure n’est pas toujours respectée. Les différents axes de projet pilote qui ont été développé tournent autour :

- du retrait des enfants de 5 à 15ans de la décharge par le développement des activités du centre.

- d’une organisation de la plateforme : Initier une plateforme d’attente où seraient

déverser et étaler les ordures qui arrivent et une plateforme de production où la récupération pourrait avoir lieu en attendant que la précédente soit préparée pour la production. Ces 2 plateformes seront rotatives et celles en place pourraient être utilisées. Cette technique devrait permettre d’éviter le brûlage des ordures avant même que la récupération ne soit épuisée.

- de la modernisation de la récupération par une installation de sauterelles, ou de cribles,

pour une séparation des éléments par la taille mais aussi pour faciliter le tri.

- de l’organisation des filières : Chaque récupérateur se spécialise sur une matière et déclare sa filière. La récupération est mieux contrôlée et les acheteurs de produits recyclés facilement orientés.

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Annexe 4 : Résumés des communications présentées à la Conférence Internationale sur l’aviculture

Impact de la décharge de Mbeubeuss sur la productivité en aviculture dans la

localité de Malika. Mbodj M.1, Missohou A.1, Seydi Mg.2, Sylla K. B. S.2, Cissé O3. Seck Wone S3. Niang S4.

1Service de Zootechnie-Alimentaion, Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires, EISMV, BP 5077, Dakar, Sénégal

2Service d’Hygiène et Industriies des denrées Alimentaires d’Origine Animale 3Institut Africain de Gestion Urbaine, Liberté VI extension, BP7263, Dakar

4Laboratoire de Traitement des Eaux Usées, Département de Biologie Animale, Institut

Fondamental d’Afrique Noire Cheikh Anta Diop (IFAN Ch. A. Diop), BP 206, Dakar, Sénégal

La décharge de Mbeubeuss créée en 1968 à Malika au Sénégal connaît une forte expansion et atteint aujourd’hui une superficie de 170 ha. Comme toutes les décharges brutes, elle présente des risques potentiels de contamination pour les activités d’élevage qui l’entourent. Aussi, cette étude vise à analyser son impact sur la productivité, la santé et la qualité des produits animaux dans les élevages avicoles riverains. Elle a consisté à recenser, à géo-référencer et à caractériser les unités avicoles autour de la décharge au cours d’une enquête transversale qui a duré de janvier à avril 2007. Une étude longitudinale, qui s’est déroulée d’août 2007 à février 2008 a permis de suivre la productivité et la gestion des fermes avicoles (poulets de chair et pondeuses) de référence de la typologie situées à moins et à plus d’1 km de la décharge. 100 échantillons de poulets de chair, 1000 unités d’œufs de consommation ont fait l’objet d’analyses microbiologiques et physico-chimiques. Les 66 fermes avicoles recensées sont étalées sur une distance de 2,5 km. Les fermes les plus proches de la décharge, c'est-à-dire situées à moins de 0,5 km représentent 16,7% de l’échantillon. Entre 0,5 et 1 km de la décharge se trouvent 37,9% des fermes contre 45,5% pour celles situées à plus de 1 km. L’analyse typologique des unités avicoles à l’aide du logiciel SPAD a permis d’identifier trois types de ferme centrés autour du type de production (chair, pondeuse, mixte). Le type dominant (72,7% des enquêtés) regroupe de jeunes hommes de moins de 30 ans, nouvellement arrivés dans la filière chair (moins de 5 ans de métier) et pour qui cette activité, bien que de petite (moins de 250 poulets de chair par bande) constitue une importante source d’emplois et de revenus. La comparaison des paramètres zootechniques (poids à la vente, durée de la bande, consommation alimentaire, efficacité alimentaire) et sanitaires (prévalence de maladies déclarée par les éleveurs, taux de mortalité) n’a pas révélé de différence significative entre les fermes situées à moins et à plus d’1 km de la décharge de Mbeubeuss. Les données économiques différent significativement (p<0,05) en fonction de la location des fermes par rapport à la décharge avec des marges nettes monétaires de 384,3 FCFA (moins d’1 km de la décharge) et de 575,2 FCFA (plus d’un km de la décharge). Outre la distance, le niveau technique disparate des aviculteurs pourrait également constituer un facteur de variation de ce paramètre. Une différence hautement significative (p<0,001) de 4,5 j de l’âge des sujets en début de vente a été mise en évidence entre les fermes dont l’eau d’abreuvement provient du puits (38,4 j) et celles qui sont connectées au réseau urbain d’adduction d’eau 31,9 j). Le renforcement de capacité des acteurs de la filière et l’amélioration de la qualité de l’eau d’abreuvement dans les poulaillers pourrait contribuer à une productivité accrue des poulets de chair dans les élevages riverains de la décharge. Mots clés : Décharge de Mbeubeuss, santé, productivité, qualité de la viande, poulets de chair, œufs de consommation, contamination microbienne et microbiologique, sécurité alimentaire et des aliments, Sénégal

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Impact de la décharge de Mbeubeuss sur la qualité microbiologique et chimique

des volailles produites dans la localité de Malika. Zanga A. D.1, Missohou A.2, Seydi Mg.1, Sylla K. B. S.1, Cissé O3. Seck Wone S3. Niang S4.

1Service d’Hygiène et Industriies des denrées Alimentaires d’Origine Animale 2Service de Zootechnie-Alimentaion, Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires,

EISMV, BP 5077, Dakar, Sénégal 3Institut Africain de Gestion Urbaine, Liberté VI extension, BP7263, Dakar

4Laboratoire de Traitement des Eaux Usées, Département de Biologie Animale, Institut

Fondamental d’Afrique Noire Cheikh Anta Diop (IFAN Ch. A. Diop), BP 206, Dakar, Sénégal

Une étude sur l’impact de la décharge de M’beubeuss sur la qualité microbiologique et chimique des carcasses de poulets de chair produites dans la zone de Malika, a été menée au cours de la période d’octobre 2007 à avril 2008. Elle a porté sur un échantillon de 100 individus prélevés dans les fermes avoisinantes. La recherche des différents contaminants a été réalisée selon les méthodes normalisées françaises. Concernant la qualité microbiologique des échantillons, 98 % des carcasses sont contaminées par les micro-organismes aérobies à 30°C (54% à moins d’un km et 44% à plus d’un km de la décharge de Mbeubeuss); 93% par Escherichia coli (53 % et 40%, respectivement) ; 25% par Staphylococcus aureus (18% et 7%, respectivement) ; 94% par Clostridium perfringens (54% et 40 %, respectivement) ; 7% par Salmonella spp. (2% et 5 %). Par rapport aux normes microbiologiques, 89 des 100 échantillons de carcasses de poulets étudiées sont satisfaisants. Parmi les 11 carcasses non- conformes, 3 le sont pour excès d’Escherichia coli (tissus issus de fermes situées à moins de 1 km de la décharge) , 1 pour excès de Staphylococcus aureus (à plus de 1 km) et 7 pour présence de salmonella spp. (2 à moins de 1 km et 5 à plus de 1 km). S’agissant de la qualité chimique des poulets, 68% des carcasses sont contaminées par du mercure (40% à moins d’un km et 28 % à plus d’un km de la décharge), 0% par du plomb et 0 % par du cadmium. 20% des carcasses sont jugées non satisfaisantes à cause de cette contamination mercurielle. La prise en cause de la qualité de l’eau d’abreuvement dans la variation de la qualité microbiologique et chimique des poulets de chair indique que la totalité des échantillons jugés insatisfaisants sont issus de ferme où le puits constitue la source d’eau d’abreuvement des oiseaux. Mots-clés : Analyse d’impact – qualité microbiologique et chimique – carcasse – poulets de chair– décharge de M’beubeuss, Malika, Sénégal

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Impact de la Décharge de Mbeubeuss sur la qualité microbiologique et chimique des œufs de poules produits dans la localité de Malika

Sow F.1, Missohou A.2, Seydi Mg.1, Sylla K. B. S.1, Cissé O3. Seck Wone S3. Niang S4.

1Service d’Hygiène et Industriies des denrées Alimentaires d’Origine Animale 2Service de Zootechnie-Alimentaion, Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires,

EISMV, BP 5077, Dakar, Sénégal 3Institut Africain de Gestion Urbaine, Liberté VI extension, BP7263, Dakar

4Laboratoire de Traitement des Eaux Usées, Département de Biologie Animale, Institut

Fondamental d’Afrique Noire Cheikh Anta Diop (IFAN Ch. A. Diop), BP 206, Dakar, Sénégal

Une étude sur l’impact de la Décharge de Mbeubeuss sur la qualité microbiologique et chimique des œufs produits dans la localité de Malika a été menée au cours de la période de Janvier à Avril 2008. Elle a porté sur un échantillon de 1000 œufs prélevés dans les fermes avoisinantes situées d’une part à moins d’un kilomètre et d’autre part à plus d’un kilomètre de la décharge. Parmi ces 1000 œufs, 880 œufs répartis en 174 lots de 5 œufs sont destinés à l’appréciation du niveau de contamination bactérienne et 120 œufs pour l’appréciation de la qualité chimique. La recherche des différents contaminants a été réalisée selon les méthodes normalisées françaises. S’agissant de la qualité microbiologique, 14,37% des échantillons sont contaminés par la Flore Aérobie Mésophile Totale (F.A.M.T) à 30°C (7,47% des lots contaminés sont issus des fermes proches de la décharge contre 6,9% des lots proviennent de fermes situés à plus de 1 km de la décharge). Pour le reste des micro-organismes recherchés, à savoir, Escherichia Coli, Staphylococcus aureus, les coliformes thermotolérants, les Anaérobies Sulfito-Réducteurs, ainsi que les Salmonelles, 100% des lots ne sont pas contaminés. Pour la qualité chimique, 80% des échantillons sont contaminés par le mercure, dont les 40% sont issus de fermes proches de la décharge et 40% des fermes éloignées de la décharge. Les traces des autres métaux lourds (plomb, cadmium) n’ont pas été mises en évidence dans les échantillons étudiés. Sur la base des normes microbiologiques et chimiques, aucun œuf n’a été jugé de qualité non satisfaisante. Mots clés : Qualité- Décharge de Mbeubeuss - microbiologie - chimie – œufs-Malika-Sénégal.