Situé au Nord-Ouest du 4ème arrondissement, ce quartier est axé sur la colline de Saint-Charles à plus de 40 mètres d’altitude. Bordé à l’Ouest par la ligne de Chemin de fer Mar-seille-Paris, il est traversé du Sud au Nord par le boulevard des Chutes-Lavie qui jouxte le Canal de Marseille. Cette situation géographique nous amène à comprendre que ce quartier est lié au dévelop-pement de Marseille au XIXe siècle. Le quartier des Chutes-Lavie est le moins peuplé des 4ème et 5ème arrondissements avec 8141 habitants au dernier recensement. Si les moins de 20 ans ne représentent que 17,7% de la population, les plus de 60 ans composent près de 1/3 de cette population (31%). A proximité des entrepôts et fabriques nés au XIXe siècle, une population ouvrière s’est développée dans des appartements traditionnels de 1 à 2 étages. Une urbanisation moderne et récente à ses portes a durablement transformer ce quartier si proche du centre-ville et des voies de communication.

Les propriétaires d’un appartement viennent d’acheter l’appartement mitoyen. Doublant leur superficie habitable (la surface de leur appartement est maintenant de 105 m²), ils souhaitent repenser entièrement la fonctionnalité de leur habitat en fonction de leur mode de vie,de leur personnalité. Ce couple d’une cinquantaine d’année souhaite, pour sa retraite, un lieu de vie agréable,où on laisse le temps au temps. Ils souhaitent une cuisine qui soit un lieu de partage et de rencontre de leurs passions respectives. Elle aimerait cultiver et lui, passionné de cuisine,tout deux souhaiterait profiter d’un espace convivial et fonctionnel où ils pourraient cuisiner ensemble les produits produits dans leur propre jardin potager.

Au 7 impasse Guigou,les différents types

d’habitations sont en

confrontation directe.

L’impasse Guigou est une petite ruelle de village,étroite et saturée par les voitures.Elle ressemble aux petites

ruelles que l’on trouve dans les villages provençaux.

Malgré son encerclement urbain, il reste

dans cet ancien quartier ouvrier des jardins florissant. Cela doit être pris en compte

dans le projet.

La maison que nous avons à réaménager se situe dans le 4e Arrondis-sement de Marseille. Elle est située au milieu d’une petite impasse bordée, au Sud et à l’Est, par un ensemble de bâtiments d’habitat collectif. A l’Ouest une voie ferrée toute proche apporte nuisances sonores et visuelles au lieu. Enfin au Nord, l’avenue Alexander Fleming vient terminer cet encerclement urbain.

Au 7 Impasse Guigou, deux appartements à unifier

Emplacement de la maison

Ligne de chemin de fer Grands Ensembles

Ave Alexander Fleming

Un nouveau lieu de vie

Dans une zone au tissu urbain dense, il convient de créer au 7 impasse Guigou un espace particulier, en dehors du monde et de ses nuisances, une respiration au milieu de cette hyperactivitée, à l’image d’Epicure et de son école du Jardin.

Un QuartierLes Chutes-Lavie

Son implantation

Différentes typologies du quartier

Epicure et l’Ecole du Jardin Le Jardin est l’école philosophique ouverte aux hommes et aux femmes de toute condition, créée par Epicure (en 310 av J.C) a Athènes. Le philosophe y enseignait les moyens de parvenir à la paix de l’âme. L’épicurisme est axé sur la recherche d’un bonheur et d’une sagesse dont le but ultime est l’atteinte de l’ataraxie. L’épicurisme ne prône nullement la recherche effrénée du plaisir, comme beau-coup le pensent à tort. Il professe, au contraire, que pour éviter la souffrance il faut éviter les sources de plaisir qui ne sont ni naturelles ni nécessaires. L’ataraxie désigne la tranquillité de l’âme résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence. Dans ce projet,je souhaite créer un espace a l’image de cette Ecole du Jardin, un espace dédié aux plaisirs simples du corps, où la vie est tournée vers la contemplation de la Nature et le plaisir de ses bienfaits.

Les toitures sont réalisées en tuiles «Canal», liées au mortier, posées sur des carreaux de couvert ou des voliges

Echelle : 1/100Plan du 1er étage

Coupe C2Elévation côté rue

Elevations des quatre faces du bâtiment

Façade Est Façade Nord Façade Sud Façade Ouest

Elements structurels de plancher et de toiture

Les murs périphériques sont porteurs de la structure. Ce sont eux qui assurent la stabilité de l’ensemble de l’édifice. Ils sont en moellon, technique fréquemment utilisée à Marseille.

Le remplissage des mur se fait avec des pierres de tout-venant,des morceaux de tuile, de brique, et même du carrelage.

L’espace intérieur est très cloisonné

La mise en oeuvre des poutraisons et la toiture est une mise en oeuvre classique.Grâce a cela il est possible d’envisager, au niveau de la poutraison, le percement d’une trémie centrale entre le premier étage et les combles. La structure de la toiture permet quand à elle de pouvoir créer une ouverture conséquente sans affaiblir la cohésion générale de l’édifice.

La cohésion de l’édifice est assurée par la présence de

murs périphériques porteurs. Leur rôle structurel permet d’envisager une complète refonte des circulations intérieurs, une véritable

tabula rasa des différents niveaux.

Salles d’eau et sanitaires

Au 7 Impasse Guigou, un espace à décloisonner

Elevations des quatre faces du bâtiment et implantation de la végétation

Façade Est Façade Nord Façade Sud Façade Ouest

Au 7 Impasse Guigou, une maison de type marseillais

La présence de la végétation est un élément très important qu’il faut prendre en compte dans le déroulement du projet. L’implantation des arbres a une incidence sur l’ensoleillement intérieur. Mais cette implantation peut être aussi le prétexte a un travail des percées, des ouvertures créées dans l’enveloppe extérieure. Dans ce quartier ou coexiste des zones urbaines dense et des axes de circulations important, cette concentration de jardins ouvriers, sorte de poumons verts, est une valeur ajoutée qu’il faut exploiter, mettre en avant pour offrir a ce couple une vue atypique, comme un ailleurs rural au centre de cette urbanité.

Extrait cadastralExtrait du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U)

La façade du bâtiment est typique de l’habitat traditionnel marseillais. Elle reprend la trame du «trois fenêtres».

Comme on peut le voir sur le plan et la coupe C, une extension a été réalisée en façade coté jardin. Cette extension crée, au niveau R+1 une terrasse couverte, comme une extension de l’espace intérieur sur la surface du jardin. Cette petite terrasse, serre d’hiver ou cuisine d’été permet aux propriétaires de profiter de la vue ouverte par cette construction. En effet, les arbres qui la bordent ne sont pas assez grands pour boucher la vue. Néanmoins cette terrasse reste anecdotique, ne serait-ce que par sa superficie. Il est difficile d’y imaginer un véritable lieu dedans/dehors, autour duquel pourrait se développer des activités. Cet espace semble plus correspondre à une excroissance venue de l’intérieur du bâtiment. Il est donc important de le traiter en tant que tel.

Selon les dispositions du P.L.U ,la zone UD dans laquelle se situe notre intervention est une zone desservie partiellement par des équipements et dans laquelle des constructions ont déjà été édifiées. Elle présente un tissu urbain décousu et a pour vocation de recevoir principalement des constructions de faible densité.Dans cette optique, il convient ici de créer un nouvel espace non-intrusif, en accord avec ce qui l’entoure. De plus la réglementation interdit les nouvelles constructions de plus de 9 m ou ne dépassant pas la hauteur de l’existant. Il faudra en tenir compte dans le projet.

Au 7 Impasse Guigou, des espaces a qualifier

Orientation de l’axe principal de la maison en fonction de la course du soleil

L’espace principal est axé a l’Est pour bénéfi-cier des premiers rayons du soleil.

La chambre et les espaces sanitaires sont tournées vers l’Ouest, séparées de l’espace a vivre pour offrir un espace a part, privé.

Par la prise en compte des ces deux axes forts (transversal et longitudinal) je souhaite matérialiser l’encrage a la Terre,qui est une demande sous-jacente de celle exprimée dans le programme. Ces axes forts doivent être ressentis et matérialises dans l’ensemble du projet.

La création de fenêtres bandeaux ouvre l’espace, créant au sol un véritable cheminement du soleil.

Des découpes du plancher ouvrent l’es-pace et créent des liens lumineux entre le 1er étage et les combles.

La création d’une tropézienne aère les combles et permet une plus grande ouverture à la lumière, créant un nouvel espace adapté à la culture maraîchère.

Au niveau de la toiture, je conserve les ouverture zénithales. Associées à la tropézienne elles permettent d’offrir un maximum de lumière sans pour autant transformer l’appartement en serre tropicale!

Une baie connecte le 1er étage et les comble sur la façade Sud. Elle crée un rayon de lu-mière qui balaye les espaces au fur et a me-sure du déplacement du soleil.

Les baies et la pergola ouvrent l’espace intérieur, pour lier la vie intérieure et le déroulement du temps, la course du soleil. Par cette ouverture, l’intérieur vie grâce à l’extérieur, l’espace devient, animé, changeant.

Ébauches d’organisation

La course du Soleil imprime sa trace dans les espaces. Le Dehors envahit le Dedans. L’appartement devient alors intimement connecté a l’extérieur.

Au 7 Impasse Guigou, un Jardin d’Epicure

En ouvrant cette tropézienne au niveau de la toiture, je crée un espace de terrasse important, servant tour à tour d’espace de plantation et de contemplation. La terrasse existante devient alors réellement anecdotique. Il convient donc de changer son rôle. Prolongement de la cuisine, elle est appelée à devenir un jardin d’aromates.Pour ce faire je coupe la vue en aménagent uns structure en bois, servant de tuteurs aux aromates. La seule vue encore possible est une vue verticale, qui appelle à découvrir ce jardin suspendu que l’on discerne au dessus.

Un escalier, générateur d’espace et de lumière...

Par sa seule présence, l’escalier ouvre les volumes, relie tous les espaces .- Il est le vecteur de la lumière, celui qui distribue l’éclairage naturel dans toutes les pièces de l’appartement.- Il structure l’appartement en créant une frontière poreuse entre les différents espaces

Vision bouché Orienté vers le ciel

« Treille » Ronan et Erwan Bouroullec

Dans cette configuration, l’effet est accentué. L’axe de circulation central devient presque extérieur. C’est une coursive extérieure couverte.

Les percement, créés par le prolongement de l’escalier, ouvrent l’espace, libèrent le regard dans les deux sens de circulation

zoning des différents espaces organisés autour de l’escalier

Le percement créé par l’escalier offre la possibilité de donner un éclairage naturel à la chambre et à la salle de bains

Vue depuis le pied de l’escalier

Vue depuis le haut de l’escalier

Au 7 Impasse Guigou, un nouvel appartement

B

B

AA

C

CPlan du 1er étageEchelle: 1/100

Coupe AAEchelle : 1/200

Coupe BBEchelle : 1/200Coupe CC

Echelle : 1/200

Vue de la terrasse depuis l’escalier

Façades Est Façades Nord Façades Sud Façades Ouest

Au 7 Impasse Guigou, un nouvel appartement

Plan du 2ème étageEchelle : 1/100

Vue sur l’espace de Contemplation depuis le haut de l’escalier Vue depuis le pied de l’escalier. C’est l’élément central de l’appartement, le lien physique et lumineux.

Vue sur la zone de jour depuis l’entrée de la chambre. Les deux niveaux sont visibles. La trémie offre une vue sur l’extérieur et la treille potagère.

Au 7 Impasse Guigou, un nouvel appartement

La saillie créée par la trémie de l’escalier offre aux deux étages un apport lumineux changeant tout au long de la journée. Ces changements lumineux lient l’appartement au soleil,a sa course.

l’espace de contemplation est inondé de lumière le matin, comme pour mieux receuillir son énergie. Puis, avec l’avancement de la journée, il devient l’espace protégé des rayons de l’après-midi, pour offrir un espace de repos, de lecture adapté aux fins de journées de notre région.

La treille potagère bénéficie d’une exposition plein-Est. Elle reçoit les rayons de soleil matinaux directement. Les plantes bénéficies du meilleur ensoleillement, en évitant les rayons du soir, plus intenses.

Ensoleillement à 07h30 Ensoleillement à 13h30 Ensoleillement à 17h30

La lumiére pénetre dans la chambre par l’intermédiaire du fond de la bibliothèque située dans l’espace de contemplation. Le fond de cette bibliothèque est translucide. La chambre baigne dans une lumière diffuse

La treille est un prolongement du toit. Elle offre un espace pour créer un potager suspendu. La grande surface de la terrasse permet aussi d’y installer des pots de culture au sol.

La chambre profite d’un grand espace sous-pente.

Depuis la cuisine, on est en contact direct avec la treille potagère. Le jardin suspendu de la terrasse vient se terminer au pied des fourneaux.

Le séjour est en contact avec tout les espaces. L’escalier y aboutit en surgissant de la lumière qui provient du deuxième étage.