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Projets Paysagers de Saint Avit et de Veaunes Proposition de protocoles d’aménagement Août 2009 Fabien Liagre – Agroof SARL

Projets de Saint Avit et de Veaunes - Agroof · L’institut souhaitait réaliser une étude « paysagère » du parcours, à associer aux exigences bien être des volailles et sanitaires

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Projets Paysagers de Saint Avit et de Veaunes Proposition de protocoles d’aménagement

Août 2009

Fabien Liagre – Agroof SARL

RESUME DE LA DEMANDE

L’ITAVI travaille actuellement sur 2 sites d’élevages en poules pondeuses avec parcours dans le nord Drôme. L’institut souhaitait réaliser une étude « paysagère » du parcours, à associer aux exigences bien être des volailles et sanitaires.

Dans la demande, l’ITAVI souhaite aborder le projet sous l’angle écologique en appuyant la valorisation économique du parcours (production de bois d’œuvre ou de bois énergie).

Les objectifs de ces travaux sont de proposer des aménagements paysagers des parcours et bâtiments de volailles respectant les besoins de l’élevage de volailles (bien être, état sanitaire, environnemental) et la valorisation possible de ces aménagements, qu’ils soient d’ordre esthétique paysagère, écologiques, et économiques.

Les deux sites sont :

• A Veaunes chez Mr Vichard (ferme pilote pondeuse plein air)

• A St Avit chez Mr Graillat (ferme pilote pondeuse Bio)

Agroof a proposé de réaliser une étude avec proposition de protocole pour étudier l’impact des arbres sur les performances du système d’élevage et sur la qualité du paysage. L’idée serait de pouvoir se servir de ces projets pour poursuivre de futures études.

L’étude comprend le détail des propositions techniques, depuis la préparation du sol jusqu’à la mise en place et le suivi des arbres. Il est détaillé les types de protection à mettre en place, au sol et autour des arbres, pour éviter les dégâts des volailles. Le budget total des projets a été évalué. Il comprend le coût des fournitures, le temps de travail prévisionnel et l’ensemble des opérations techniques, depuis la plantation jusqu’à l’exploitation des arbres (taille, élagage, formation, intervention sur les houppiers).

AGROFORESTERIE ET INTERET POUR L’ELEVEUR AVICOLE

De nombreuses initiatives dispersées existent sur l’efficacité de l’association arbres et espèces avicoles.

Dans les parcours arborés, l’effet positif de l’ombre procurée par des arbres, connu mais non quantifié par les éleveurs de Loué notamment, a été montré par Mirabito et al. (2000) sur le comportement de poulets label, Cette étude montre que 61% des poulets sortent du bâtiment lorsqu’il y a de l’ombre sur le parcours et 32% seulement sur un parcours nu. La présence favorable de zones couvertes sur la sortie des animaux a aussi été citée par Faure (1992). Les arbres favorisent l’occupation de la totalité du parcours, en améliorent l’esthétique par une moindre dégradation et diminuent les risques de contamination tout en valorisant les déjections (Franck, 1999). Des arbres âgés qui fournissent beaucoup d’ombre favorisent aussi le couchage des animaux et donc leur dispersion sur le parcours (Lubac, 2000). Enfin, les arbres constituent un repère physique sur les parcelles et guident le déplacement des volailles (Lubac, 2008).

D’autre part, dans les parcours arborés, les éleveurs constatent que les volailles gaspillent moins d’aliments et diversifient leur alimentation (graines, herbacées, insectes…). Pour les éleveurs viande, une conséquence directe est la fermeté de la viande avec un poids vif souvent plus important qu’en élevage en bâtiment standard.

En période de forte chaleur, la ferme expérimentale de l’oie (ASSELDOR) a montré que 96 % des oies choisissent l’ombre sous les noyers (Dubois, 2008). Lors des sécheresses dramatiques de 2006, on a observe des taux de mortalité très importants dans les élevages sans parcours ou avec parcours nus contrairement aux élevages avec parcours ombragés. Les éleveurs aidés par le Fond de Calamités Agricole en 2003 ont eu pour obligation de signer un contrat d’assurance présentant une garantie couvrant la mortalité par « coup de chaud » pour cheptel sous bâtiment.

Depuis 2008, l’unité EASM de l’INRA du Magneraud dispose d’une plateforme d’expérimentation sur les volailles avec parcours, comprenant 8 modules (dont 4 sont arborés). Un programme de recherche AlteraviBio «Recherches intégrées sur des systèmes d’élevage alternatifs en aviculture biologique» déposé dans le cadre de l’appel d’offres PSDR Grand Ouest a été accepté en 2008.

INTERET SOCIAL

Plusieurs enquêtes menées auprès des consommateurs montrent une attente très forte sur la qualité des produits (Mirabito et Magdelaine, 2002). Selon une enquête Eurobaromètre menée en France en 2006 : 70% des Français estiment que le niveau de bien‐être des poules pondeuses en élevage est mauvais, 76% se disent convaincus de pouvoir améliorer le bien‐être des animaux en achetant des produits garantissant de bonnes conditions d’élevage, 56% s’estiment prêts à payer plus cher des œufs produits dans des systèmes plus respectueux du bien‐être animal.

La perception positive des modes d’élevage des consommateurs est concentrée essentiellement sur l’accès à un parcours et l’élevage en lumière naturelle. La directive 1999/74/CE établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses prévoit l'interdiction dans l'Union de l'élevage des poules pondeuses en cages conventionnelles (dites «non aménagées») à compter du 1er janvier 2012. À partir de cette date, les poules pondeuses ne pourront être élevées que dans des cages aménagées ou selon d'autres systèmes comme l'élevage au sol ou en liberté.

Associer les arbres et les espèces avicoles est facteur d’amélioration et de promotion de l’image de ces productions non seulement auprès des consommateurs mais également auprès des agriculteurs eux‐mêmes. L’investissement réalisé dans les plantations est largement rentable au moment de la vente des produits mais également en matière de confort et de bien être de l’exploitant. Ces stratégies sont génératrices de nouveaux paysages favorables au développement économiques des territoires concernés dans le cadre des travaux de création et d’entretiens (générateurs d’emplois) mais également par le biais des activités touristiques.

INTERET ENVIRONNEMENTAL

Les intérêts environnementaux ont souvent été associés directement à la qualité paysagère des abords des exploitations, dont l’image positive a déjà été exploitée commercialement par des groupements de producteurs.

Mais au delà des aspects esthétiques, les arbres ont un rôle essentiel à jouer sur le contrôle de la qualité de l’eau (pollution des nappes phréatiques par l’azote et le phosphore) ainsi que sur la qualité biologique des sols.

En matière de biodiversité, les parcs arborés peuvent constituer des espaces particulièrement favorables tant du point de vue de son maintien que de son développement.

Par ailleurs en cas de besoin d’arrosage des plantations, celui‐ci peut –être réalisé directement par les eaux de pluies collectées depuis les toits de bâtiments.

Enfin, la plantation d’arbres sur parcours et autour des bâtiments a un impact en terme de séquestration de carbone et d’économie d’énergie (chaleur et climatisation des bâtiments).

INTERET ECONOMIQUE ET TECHNIQUE

L’installation d’arbres, en favorisant la répartition des animaux sur tout le parcours, peut diminuer l’investissement dans des solutions conventionnelles plus onéreuses (grillage, trottoir, caillebotis ou encore préau). Il s’agira ici de montrer comment l’investissement agroforestier contribue à réduire l’investissement des solutions habituelles. En outre, l’amélioration sanitaire des cheptels pourrait permettre de réduire les frais de traitement, voire d’augmenter la productivité.

Lors d‘épisode caniculaire, des constats ont mis évidence des mortalités, et une gestion plus simplifié dans les systèmes arborés, améliorant ainsi la performance économique des élevages.

D’un point de vue commercial, les producteurs peuvent bénéficier d'un avantage concurrentiel, au moins en terme d’image, en appliquant des normes plus strictes au bien‐être des animaux et en fournissant des produits de qualité, en comparaison avec les élevages conventionnels. De récentes enquêtes Eurobaromètre sur l'attitude des consommateurs à l'égard du bien‐être des animaux révèlent que la majorité des personnes interrogées est prête à payer plus cher pour des œufs issus de systèmes de production qui tiennent compte du bien‐être des animaux, ce qui est vérifié depuis 2006.

Mais de nombreuses questions techniques restent en suspend : quel type de paillage mettre en place au sol à la plantation des arbres compte tenu de la vigueur et de la pression du grattage des volailles ? Peut‐on imaginer l’installation d’arbres fourragers (fruits, feuilles, graines) compte‐tenu des questionnements notamment sur l’attrait éventuel des espèces sauvages indésirables ? Quel aménagement prévoir : bosquet, boqueteau, arbre isolé, haie, alignement d’arbre ? Quel choix d’essences, depuis les arbustes jusqu’aux arbres de haut jet ? Existe‐t‐il des essences répulsives pour les animaux, pour quelle opportunité d’utilisation ? Le comportement alimentaire va‐t‐il évoluer et de quelle manière ? Est‐ce souhaitable pour les élevages de pondeuses dont l’alimentation est strictement contrôlée notamment au niveau des oligo‐éléments et minéraux (qualité de l’œuf)? Est‐

ce que la rentabilité de l’exploitation augmente si la production de bois d’œuvre est incluse dans le système ?

INTERET SCIENTIFIQUE

Plusieurs études ont été réalisées pour mesurer l’impact des zones sur‐utilisées, notamment en bordure des bâtiments. Mais il reste de nombreuses zones « d’ombre » notamment pour évaluer les effets sur la qualité sanitaire des parcours (qualité des sols), les transferts de nutriments entre les fientes des animaux et les arbres (forestiers ou fruitiers), l’apport nutritionnel des arbres fourragers ou le comportement alimentaire en parcours et les conséquences sur la qualité de la production.

Au niveau du sol, les arbres peuvent contribuer au drainage des parcs à condition d’être bien protégés des griffes laboureuses des volailles. Ils contribuent également à limiter le lessivage de l’azote et du phosphore par un recyclage naturel des éléments entraînés en sous sol.

La forte accumulation de fientes aux abords des trappes et sur l’ensemble du parcours doit être suivie (conditions de survie des parasites tels que coccidies, œufs de capillaires et d’hérakidés, et des bactéries pathogènes telles que salmonelles, campylobacter, coliformes fécaux et streptocoques fécaux.

L’objectif est de limiter les risques de recontamination d’une volaille à l’autre, et de toxi‐infections alimentaires. Pour cela, il faut permettre une repousse de la végétation autour des bâtiments. Des solutions existent comme pratiquer des rotations de parcours, d’alterner le choix des portes d’ouverture des bâtiments, mais aussi de favoriser une plus grande dispersion des volailles. Il faut maintenant, avec rigueur, analyser les techniques développées pour en tirer tous les enseignements et proposer des solutions performantes.

L’impact des volailles et des conditions de parcours sur les arbres, forestiers ou fruitiers sera également étudié. La fertilisation, l’entretien au sol, peuvent effectivement bénéficier à l’arbre. Enfin, les débouchés économiques de l’arbre seront abordés, via la production de biomasse, de bois d’œuvre ou de fruits.

Enfin sera étudié la possibilité d’associer production avicole, production de bois d’œuvre, mais également production d’herbe sur le même espace.

PROTOCOLE DE BASE

Dans chacun des deux projets, le parcours sera divisé en deux : un parcours arboré et un parcours nu. Il s’agira de mesurer l’efficacité de l’association arbre élevage en comparaison avec un témoin parcours non arboré. Il n’est pas prévu d’installer un témoin arbre pur, sauf peut‐être dans le cas du projet Vichard (parcelle fourragère mais non parcourue par les volailles).

Ce dispositif de base permettra le cas échéant de réaliser de futures mesures ou observations sur les deux exploitations.

PROJET DE VEAUNES

VISITE PRELIMINAIRE

SITUATION GEOGRAPHIQUE

L’exploitation est nettement visible depuis la route départementale. Un aménagement paysager serait bien valorisé. Sur la photo aérienne, on voit clairement les deux parcelles. Les parcelles sont situées en plaine, pas de relief particulier à signaler. La parcelle 1 est plus grande en forme de L. Elle sera plantée mais sur la surface équivalente à la parcelle 2 qui restera comme parcelle témoin sans arbre.

OBJECTIFS ET CONTRAINTES

Après discussion avec Monsieur Vichard, il s’avère qu’il est demandeur sur l’impact que pourraient avoir des arbres en plein parcours. Il serait plutôt favorable à ne pas boiser le parcours pour différentes raisons :

• La principale crainte provient du fait que les poules sortiront plus loin sur la parcelle ce qui augmente le risque de prédation ou de perte. Il serait d’accord sur le fait qu’elles s’éloignent davantage des sorties du bâtiment mais pas à plus de 100 m environ…

• Sous parcours arborés, la volaille s’alimente différemment. Elles s’alimentent davantage et de manière plus diversifiée. Ce qui pourrait sembler un atout peut s’avérer défavorable pour un système d’élevage de poules pondeuses où les rations alimentaires sont strictement contrôlées (notamment pour le calcium intervenant dans la calcification des coquilles)… Il est guère envisageable que les poules ne consomment pas entièrement les compléments alimentaires proposées dans le bâtiment. En contrepartie, il sera intéressant de mesurer dans quelle mesure l’apport ombrager des arbres permet de limiter le halètement des poules (élimination de CO2 et diminution de la concentration d’ions CO2

3‐ en solution) ce qui pourrait améliorer l’épaisseur des coquilles.

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• La gestion de la chaleur semble plus aisée en bâtiment, tout comme la gestion globale de la production où le milieu confiné permet de mieux contrôler les différents facteurs de production.

Compte‐tenu de ces contraintes, l’exploitant serait ok pour planter une partie seulement du parcours, la partie aux abords du bâtiment. Le fond du parcours servirait comme aire de coupe fourragère.

Les objectifs seraient :

• Améliorer la qualité paysagère du site visible depuis la route départementale.

• Envisager une production de bois d’œuvre sur l’exploitation. Dans ce cadre, pourquoi ne pas envisager de planter la partie Est du parcours en séparant bien les deux parcelles par une haie.

• Une partie du parcours sera conservée sans arbre pour mesurer les effets à long terme du boisement sur la production.

CONDITIONS ‐ SOLS

Un sondage à la tarrière à été réalisé. Si les sols vers les bâtiments présentent un bon équilibre en limons et argile, en bas de parcelle (lieu où se situent les deux personnes sur la photo suivante) les sols sont clairement à tendance argileuse. La parcelle est bordée à l’Est par une zone humide. Plus on se rapproche des bâtiments, et plus la teneur en argile baisse (de 40 à 20 % environ). Ces sols sont sensibles à la battance. Il est déconseillé de décompacter en bas de parcelle avant toute plantation. On plantera directement à la bêche. En haut de parcelle, on pourra par contre se risquer à décompacter sur la ligne de plantation de la haie et des lignes d'arbres.

Vue de la parcelle 1 depuis le fond du parcours (Angle de vue vers l’Ouest). On aperçoit une ligne de mûriers (une douzaine), plantée en parallèle à la disposition des bâtiments.

Vue de la parcelle 1 depuis les bâtiments sur les mûriers. Les arbres seront plantés en alignement pour permettre le passage d’une barre de coupe.

PROPOSITION ET CALENDRIER

OPTION 1

Compte tenu des objectifs, il est proposé dans la première option de ne planter qu’un tiers de la parcelle 1. Soit 12 arbres au total.

Dans la parcelle, 2 nouvelles lignes d’arbres sont ajoutées à la ligne de mûriers (2 x 6 arbres : 6 chênes – pubescents ou pédonculés selon acidité du sol, 4 pommiers sauvages et 2 mûriers). La distance entre ligne est de 20 m pour permettre à la fois un espace de fauche et pour permettre un espace suffisant de déplacement des poules.

Les arbres sont protégés par des gaines de maille mixte 4 plis avec un piquet en châtaignier, ainsi que par un paillage de toile tressée au sol.

3 haies de composition d’essences champêtres sont plantées en U pour délimiter une nouvelle parcelle équivalente à la parcelle 2 en terme de profondeur. Les haies latérales mesurent environ 100 m de longueur et la haie du fond, environ 130 m avec 2 espaces d’une dizaine de mètres de part et d’autres pour laisser passer les machines. La longueur totale est de 330 m.

Structure de haie proposée :

• Arbres haut jet : Pommier sauvage, chêne pubescent (ou pédonculé selon acidité du sol), frêne commun, et merisier. Les arbres de haut jet sont disposés tous les 10 m soit 33 arbres au total.

• Arbres de cépées : charmes, frênes, robiniers, érables champêtres. Les cépées seront réalisées tous 66 arbres au total. En zone plus humide, on pourra ajouter quelques bouleaux pubescents, peupliers blancs et saules.

• 99 Arbustes et lianes : Aubépine, Groseiller à fleurs, Lilas, cornouiller sanguin, prunellier, troene commun, noisetier commun, chèvrefeuilles, viorne. 99 arbustes et lianes au total.

Chaque haie sera protégée par un grillage empêchant le passage des poules vers les arbres.

Le grillage à maille carrée de 5 cm sera maintenu par des piquets en bois de châtaignier.

OPTION 2

Dans cette option, on plante la partie Est du parcours avec des arbres à objectif bois d’œuvre, en tenant compte des caractéristiques du sol. 12 + 89 soit 101 arbres plantés en plein champ + 3 haies de bordure (idem que dans l’option 1).

Les essences supplémentaires sont :

Chênes pubescents : 30 ; Erables : 10 ; Cormiers : 5 ; Merisiers : 10 ; Peupliers : 12 ; Frênes : 22

CALENDRIER ET OPTIONS TECHNIQUES

Préparation du sol : fin d’été.

Plantation : de fin octobre à fin novembre (s’il ne gèle pas). On choisira des plants de 1 à 2 ans (une année de pépinière), de préférence en racines nues.

Protection : pour les arbres isolés, il est prévu d’installer un paillage en toile tissée au pied des arbres pour protéger le sol des coups de griffe (voir photo de couverture)(1m20 x 1m20). On installera des filets à mailles serrées avec un pieu (hauteur 1 m 20 au total). Pour les haies, on réalisera un paillage de bois déchiqueté et on protégera la haie par un grillage continu qui protégera complètement la haie.

Les arbres de plein champ seront taillés tous les ans pour mener des billes de 3 à 5 m minimum (6 m pour les peupliers). Dans les haies, il faudra prévoir les tailles de recépages (arbustes et cépées) ainsi que la taille et les élagages pour les arbres de haute tige (identiques aux arbres de plein champ).

DEVIS ESTIMATIF

INVESTISSEMENT INITIAL

Il faut prévoir une demie journée pour réaliser le piquetage. L’emplacement de chaque arbre isolé sera indiqué par des jalons colorés. Les haies seront marquées au sol et délimitées par des jalons colorés. Coût piquetage estimé: 200 € HT.

Coût de plantation arbres isolés

OPTION 1 : 12 arbres à planter

Prévoir un coût global de 9.50 € par arbre planté. Ce coût se décompose comme suit :

• Fourniture de protection et plant : 3.50 € de l’arbre (plant + toile tissée carrée d’1m20 + agrafes + protection + piquet châtaignier)

• Main d’œuvre pour la plantation : compter 50 arbres par jour pour une personne seule (piquetage + travail du sol manuel). Prix : 6 € par plant.

Total coût plantation arbres isolés : 114 € HT pour 12 arbres

OPTION 2 : 101 arbres à planter

Compte tenu du nombre d’arbre, on peut prévoir un travail de préparation du sol mécanisé (binage sur la ligne de plantation à l’été).

Prévoir un coût global de 9 € par arbre planté. Ce coût se décompose comme suit :

• Fourniture de protection et plant : 3.50 € de l’arbre (plant + toile tissée carrée d’1m20 + agrafes + protection + piquet châtaignier)

• Main d’œuvre pour la plantation : compter 100 arbres par jour pour une personne seule si le terrain est bien préparé (piquetage). Prix : 3.50 € par plant.

• Préparation du sol : 200 € par ha soit 2 € par arbre.

Total coût plantation arbres isolés : 909 € HT pour 101 arbres

Coût de plantation des 3 haies de bordure (330 m au total)

• Préparation mécanique du sol ‐ binage: 70 € HT au total (0.21 € par ml)

• Estimation coût fournitures : 6.04 € par mètre linéaire comprenant le coût des fournitures :

o Plastique biodégradable ‐1.10 m de largeur : 1.35 €/ml o Grillage avec agrafes et piquets châtaignier pour fixer le grillage : 2.94 €/ml o Filet anti rongeur (0.90 €) et filet arbres à bois d’oeuvre (2.10 €) : 0.75 €/ml o Les plants : 1 €/ml

• Main d’œuvre pour la plantation : 3 €/ml soit 990 € HT au total

Total estimé : 3053 € HT pour 330 m

Calcul de l’investissement total du projet :

o Piquetage : 200 €

o Plantation arbres isolés option 1: 114 €

o Plantation arbres isolés option 2 : 909 €

o Plantation haie bordure : 3053 €

TOTAL OPTION 1 : 3367 € HT soit 4027 € TTC.

TOTAL OPTION 2 : 4162 € HT soit 4978 € TTC.

COUT D’ENTRETIEN

L’entretien consiste à tailler les arbres et arbustes des haies, opération faisable par l’éleveur lui‐même.

Prévoir un passage annuel, estimé à moins d’une journée par an pour le projet. Soit 300 € HT par an lors des premières années, 450 € HT pour le dernier passage.

Opération Unité Vitesse d’exécution Période d’interventions

Désherbage au pied de l’arbre

Arbres/h 25 à 50 De l’année 1 à 5

Entretien ligne d’arbres H/100m 0,5 De l’année 1 à 10

Entretien protection Arbres/h 13 à 17 De l’année 1 à 5

Taille formation basse Arbres/h 25 à 50 Années 2 et 3

Taille formation haute Arbres/h 25 à 50 Années 4 et 5

Elagage 2 à 5 m Arbres/h 20 à 30 De l’année 4 à 8

Elagage 5 m à 8 m Arbres/h 12 à 16 De l’année 6 à 15

Quelques temps de travaux d’entretien de taille et d’élagage des arbres agroforestiers.

VALORISATION DU VOLET ARBRES

Sur ce type de terrain, il est possible d’entrevoir une production de bois d’œuvre intéressante (arbres isolés + arbres à bois d’oeuvre dans la haie).

Essence Durée d’exploitation Prix M3 (2009)

Merisier 40 à 50 ans 100 à 350 €

Cormier 50 ans 300 à 1000 €

Pommier sauvage 50 ans 100 à 350 €

Frêne 40 à 50 ans 80 à 250 €

Chêne pubescent 50 à 60 ans 120 à 200 €

Erable 40 à 50 ans 90 à 120 €

Peuplier 15 à 20 ans 40 à 50 €

Estimation de la valeur sur pied à la récolte des arbres :

Essence Volume exploitable Valeur estimée sur pied

Option 1 Option 2 Option 1 Option 2

Merisier 9 19 1 800 € 3 800 €

Cormier 5 2 000 €

Pommier sauvage 12 12 2 400 € 2 400 €

Frêne 8 30 1 200 € 4 500 €

Chêne pubescent 14 44 2 100 € 6 600 €

Erable 10 1 000 €

Peuplier 18 810 €

TOTAL 43 m3 138 m3 7 500 € 21 110 €

En souligné, ces espèces sont également présentes dans la haie. En option 1, le capital en bois d’oeuvre non actualisé estimé avant coupe est de 7 500 €. En option 2, il est de 21 110 €.

En règle générale, les dépenses et les recettes observées sur de longues périodes sont actualisées afin de prendre en compte la dépréciation liée au temps qui passe. On affecte alors un taux d’actualisation afin de pouvoir comparer les marges dégagées annuellement. Le taux d’actualisation utilisé ici est de 4 %. Par contre, nous n’avons pas comparé le scénario agroforestier au scénario agricole sans arbre. En effet, cela suppose de prendre en compte l’ensemble des interactions arbres cultures, qu’elles soient positives (valorisation, stress contrôlé, bien‐être, etc) ou négatives (prédations, alimentation déséquilibrée pour les pondeuses, etc). Le tableau suivant indique simplement l’échelonnement des recettes (bois d’œuvre + bois énergie) et dépenses brutes et actualisées pour le volet arbre (option 1 et 2).

La VAN finale est de ‐28 € pour l’option 1 et de 1674 € pour l’option 2.

Pour l’option 1, l’objectif de jouer sur les deux tableaux (arbres paysagers et arbres pour le bois d’œuvre) permet tout juste de compenser l’investissement de départ. Par contre, dans l’option 2, la centaine d’arbres à bois d’oeuvre planté en sus permet de dégager un revenu intéressant. Notons que le coût de l’investissement est élevé en élevage de volaille du fait de la protection à apporter aux jeunes plants (grillages pour les haies et toiles tissées pour les arbres isolés). Dans tous les cas, il est recommandé de bien mener les arbres pour dégager un capital intéressant en fin de rotation.

PROJET DE SAINT AVIT

VISITE PRELIMINAIRE

SITUATION GEOGRAPHIQUE

La parcelle est en forte pente, située à l’ouest du bâtiment, relativement cachée depuis la route du fait des habitations et bâtiments. Comme chez Mr Vichard, deux parcelles distinctes correspondent aux deux parties du bâtiment.

OBJECTIFS ET CONTRAINTES

Les objectifs de l’éleveur sont presqu’opposés à ceux du premier : dans ce projet, la finalité est de boiser le plus possible pour que les poules puissent explorer la plus grande surface possible.

Mais techniquement, le projet est plus difficile :

• Le sol est très sableux (plus de 85 % de sable – Les limons et argiles sont à proportion égale).

• A moins de 50 cm, présence d’une dalle impossible à franchir par les arbres. Il s’agit vraisemblablement d’une bande de marne assez courante dans la région de St Avit. L’épaisseur de cette couche est par contre irrégulière.

• Forte pente dès la sortie du bâtiment, avec forte érosion du fait du passage des volailles et de la nature du sol.

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Sur la photo de gauche, on peut voir la forte pente, qui sera difficile à planter avec une tarière. La

photo de droite est prise en haut de la pente.

Un premier projet de plantation d’arbres a été mis en place mais a été un échec. On peut toutefois souligner que le choix des essences était en partie inadapté (essences exotiques ne convenant pas à ce type de sol sableux : tulipier…). Malgré l’irrigation, les arbres ne se sont pas développés. Il est clair qu’un tel projet doit pouvoir se passer d’irrigation, y compris dans ce type de conditions difficiles. Il aurait mieux valu partir sur des essences plus locales et surtout plus rustiques. L’autre impératif sera de perforer la dalle pour pouvoir laisser les arbres s’enraciner en profondeur. A noter aux abords de l’exploitation, des noyers très bien développés qui semblent avoir pu récupérer une partie de l’eau ruisselant en surface de la dalle ou ayant pu perforer la dalle. L’utilisation d’une tarière ou d’une pelleteuse sera obligatoire pour la plantation (diamètre de 40 cm) mais son succès n’est pas évident. Le travail de trouaison pourra être mené par la coopérative COFORET. Dans tous les cas, il faudra envisager des essences très rustiques et des arbustes adaptés.

Il est essentiel de mesurer le risque de ce projet. Il est clair que la réussite en terme survie est assez faible et en tout cas, l’objectif de bois d’œuvre ne pourra constituer l’objectif prioritaire... Ici, seul l’aménagement paysager et le bien‐être de la volaille est visé. La production de bois d’œuvre devra être considérée comme un bonus.

En cas de mortalité, on remplacera bien évidemment par les arbres ayant le mieux poussé, très certainement le robinier. A noter que si la trouaison mécanique s’avérait difficile à mettre en œuvre, on changera le choix des essences en mettant en priorité des robiniers.

PROPOSITION ET CALENDRIER

Dans ce projet, on peut imaginer une plantation espacée de plein champ, associée avec des petits tronçons de haies pour guider la volaille vers le haut de la parcelle.

Le projet porte uniquement sur la parcelle 1. Les deux parcelles sont séparées par une clôture qu’on pourra boiser sous forme de haie.

La plantation à l’intérieur de la parcelle se fera sous forme d’arbres isolés et de petits tronçons de haie.

A. Structure de haie champêtre proposée (longueur 90 m) :

• 10 Arbres de haut jet tous les 9 m: 2 robiniers, 2 féviers, 1 chêne pubescent, 1 chêne rouge, 2 noyers communs, 2 cormiers.

• 20 Arbres de cépées : bouleau verruqueux, robiniers, érables champêtres, chênes rouges

• 30 Arbustes: prunellier, groseilliers, églantier, genêts, vigne

B. Haies de guidage, composées d’arbustes uniquement. 8 haies de 10 m, 80 espèces.

• Arbustes et lianes : lierre, vigne, prunellier, groseilliers, genêts, baguenaudiers, églantier, aubépine. 10 de chaque espèce.

C. Arbres de plein champ : 35 au total

• 4 Mûriers, 4 noyers (remplacés par des robiniers ou chênes si dalle infranchissable), 12 robiniers, 7 féviers, 5 chênes pubescents et 3 chênes rouges.

INVESTISSEMENT INITIAL

La haie champêtre et les haies de guidage seront protégées par un grillage. Elles seront paillées par du mulch de bois (bois déchiqueté).

Les arbres isolés seront protégés au sol par une toile tissée et un filet rigide de 120 cm.

Les plantations seront entretenues sur le même principe que chez Mr Vichard (taille et élagage des arbres de haut jet et recépage des arbres en cépées et des arbustes). Les robiniers pourront toutefois être menés en cépée, y compris en condition isolée. Un seul recépage pourra être réalisé après 5 années de pousse pour redonner une vigueur à la souche. Plusieurs brins repartiront mais qui pourront être éventuellement valorisés individuellement.

Il faut prévoir une demie journée pour réaliser le piquetage. Chaque arbre isolé sera indiqué par des jalons colorés. Les haies seront marquées au sol et délimitées par des jalons colorés. Coût piquetage : 200 € HT.

Coût de plantation arbres isolés

Prévoir un coût global de 11 € par arbre planté. Ce coût se décompose comme suit :

• Fourniture de protection et plant : 3.50 € de l’arbre (plant + toile tissée carrée d’1m20 + agrafes + protection + piquet châtaignier)

• Main d’œuvre pour la plantation : compter 150 à 200 arbres par jour pour une personne seule si le terrain est bien préparé (piquetage). Prix : 3.50 € par plant.

• Tractopelle : 4 € par trou.

Total coût plantation arbres isolés : 385 € HT pour 35 arbres

Coût de plantation haies de guidage et de bordure

Haie de guidage (80 m)

• Préparation mécanique du sol : 4 €/ml soit 320 € HT au total

• Estimation coût fourniture : 8.12 € par mètre linéaire comprenant le coût des fournitures (plastique protection sol biodégradable, grillage à mailles carrées de 5cm, fil de fer avec agrafe et piquets châtaignier pour fixer le grillage, et protection filet anti rongeur) ainsi que les plants. SOIT 80 € par haie de guidage de 10 m.

• Main d’œuvre pour la plantation : 3 €/ml soit 240 € HT au total

Total estimé : 8 haies (80 m) : 1210 € HT.

Haie de bordure (90 m)

• Préparation mécanique du sol : 4 €/ml soit 360 € HT au total

• Estimation coût fournitures : 6.04 € par mètre linéaire comprenant le coût des fournitures :

o Plastique biodégradable ‐1.10 m de largeur : 1.35 €/ml o Grillage avec agrafes et piquets châtaignier pour fixer le grillage : 2.94 €/ml o Filet anti rongeur (0.90 €) et filet arbres à bois d’oeuvre (2.10 €) : 0.75 €/ml o Les plants : 1 €/ml

• Main d’œuvre pour la plantation : 3 €/ml soit 270 € HT au total

Total estimé : 1173.60 € HT pour 90 m

Calcul de l’investissement total du projet

o Piquetage : 200 €

o Plantation arbres isolés : 385 €

o Plantation haies guidage : 1210 €

o Plantation haie bordure : 1173.60 €

TOTAL : 2969 € HT soit 3550 € TTC

COUT D’ENTRETIEN

Le coût d’entretien sera léger. L’entretien consiste à tailler les arbres et arbustes des haies.

Prévoir un passage annuel, estimé à moins d’une journée par an pour le projet. Soit 300 € HT par an.

Opération Unité Vitesse d’exécution Période d’interventions

Désherbage au pied de l’arbre

Arbres/h 25 à 50 De l’année 1 à 5

Entretien ligne d’arbres H/100m 0,5 De l’année 1 à 10

Entretien protection Arbres/h 13 à 17 De l’année 1 à 5

Taille formation basse Arbres/h 25 à 50 Années 2 et 3

Taille formation haute Arbres/h 25 à 50 Années 4 et 5

Elagage 2 à 5 m Arbres/h 20 à 30 De l’année 4 à 8

Elagage 5 m à 8 m Arbres/h 12 à 16 De l’année 6 à 15

Quelques temps de travaux d’entretien de taille et d’élagage des arbres agroforestiers.

VALORISATION DU VOLET ARBRES

La valorisation des arbres dans ce projet est aléatoire.

Au total, 35 arbres pourront être valorisable en bois d’œuvre. Il s’agit des noyers, chênes, robiniers et cormiers. Il est vraisemblable qu’il ne faudra pas attendre une récolte avant 50 ans.

La valeur de coupe des 35 arbres pourra alors être comprise entre 9 et 11 000 euros.

LES POINTS CLEFS DE L’AMENAGEMENT DES PARCOURS

IDENTIFIER LES OBJECTIFS DU PROJET DE PLANTATION

FAVORISER UNE UTILISATION ETENDUE DU PARCOURS

Pour des questions sanitaires, l’idéal est d’exploiter au mieux le parcours en favorisant une exploration totale de l’espace disponible par les volailles. Cela permet d’éviter notamment des zones de surpâturage ce qui limite l’accumulation de déjections source de pollution et de microorganismes pouvant avoir une incidence sur la santé animale ou sur les produits finis (parasites et bactéries).

La plantation espacée d’arbre permet aux volailles de sortir et s’éloigner davantage des bâtiments. Les arbres permettent de guider les volailles et constituent des repères de déplacement.

AMELIORER LE BIEN‐ETRE ANIMAL : TROUVER LE COMPROMIS

Les arbres apporteront également une ombre apprécié en cas de forte chaleur, une protection contre le vent et une protection contre les rapaces planant. On évitera par contre les arbres trop branchus permettant aux rapaces percheurs de se poser.

De même, le choix des essences peut être orienté en fonction de leur valeur fourragère. Certaines essences fruitières peuvent être intéressantes pour diversifier l’alimentation des volailles. On évitera néanmoins les essences toxiques comme les ifs, les cytises ou le houx…

Source : Arbre et Paysage du Gers

VALORISER LES DEBOUCHES DES ARBRES

On l’oublie trop souvent : planter des arbres est un bon calcul économique. A condition de soigner la mise en place et l’entretien des arbres. La valorisation économique des arbres est conséquente et peut apporter un capital évaluable à tout moment, faisant plus que rembourser la mise de départ…

Il faut savoir que des arbres pousseront plus vite en étant isolés (ensoleillement maximum) et entretenus par les volailles (désherbage contrôlé naturellement et amendement par les fientes). Au bout de 30 à 60 ans, il est concevable de vendre des arbres pour le bois d’oeuvre approchant voire dépassant le mètre cube, pouvant alors être valorisé jusqu’à près de 1000 € pour certaines essences recherchées. Mais cette valorisation ne pourra avoir lieu qu’à condition d’entretenir les arbres correctement pendant les 15 premières années (taille et élagage).

INSTALLER DES ARBRES FRUITIERS

Pourquoi ne pas installer des arbres fruitiers pour la cueillette familiale ou commerciale ? L'arbre fruitier est une solution très intéressante, notamment en associant dans le même parcours des arbres de plein vent (ombrage important) et de moyenne taille (gobelet sur lesquels les volailles peuvent se percher). En outre, les volailles améliorent la production fruitière car elles nettoient les arbres de bon nombre de parasites et apportent une fumure conséquente. Ne pas hésiter à planter quelques variétés locales, rares, pour défendre ces variétés et améliorer l’image de l’exploitation.

POUR UN AMENAGEMENT REUSSI

LE BON ARBRE A LA BONNE PLACE

De nombreux cas d’échec proviennent d’un mauvais choix d’essences. Pour prévenir ce risque, avant plantation, prévoir un diagnostic pédologique. Une à deux fosses par parcours permettront de :

• De mesurer la profondeur de sol exploitable par les racines des arbres.

• De caractériser les différents horizons pédologiques (structure, texture, importance de la matière organique, présence de cailloux, de racines, horizons compactés, horizons sableux). On pourra en déduire l’utilité d’un sous‐solage, pour fracturer des horizons difficiles à pénétrer, et augmenter ainsi la réserve en eau accessible.

• De repérer les signes d’hydromorphie du sol et de les caractériser (absence d’engorgement, engorgement temporaire, engorgement permanent).

Ce diagnostic sera complété par une analyse des sols (texture, pH).

SOIGNER LA PLANTATION

L’été précédent la plantation, prévoir le cas échéant un travail du sol en profondeur pour décompacter le sol. La plantation se fera en période hors gel ou trop humide, depuis l’automne jusqu’au début du printemps.

Pour une meilleure reprise des plants, on préfèrera les plants à racines nues. Au moment de la mise en terre, on habillera les racines, opération qui consiste à raccourcir les extrémités des racines par une taille nette. On veillera à bien étaler les racines lors de l’installation des plants dans les trous pour ne pas croquer ou enrouler les racines. Bien placer le collet au niveau du sol et tasser la terre autour des racines.

On choisissant les bonnes essences, il n’y a pas besoin d’irriguer les arbres. On peut envisager un apport d’appoint lors de deux premières années après la plantation en cas de sécheresse importante.

LA PROTECTION DES PLANTS

La principale difficulté d’une plantation en parcours consiste à protéger les plants des griffes et du grattage des volailles. Pour cela, prévoir un paillage au sol résistant (toile tissée) et une protection du tronc suffisante (filet à mailles résistantes et opaques). La toile tissée empêchera la concurrence de la végétation.

Les haies seront entièrement grillagées, pour empêcher le passage et le perchage des animaux, sur une hauteur de 120 cm minimum avec des tuteurs en bois.

LE SCHEMA DU PARCOURS

Le parcours comporte trois types d’éléments arborés : les haies de guidages aux abords du bâtiment, les arbres isolés et les haies de bordures.

Source : Chambre d’Agriculture de la Sarthe

1. Haies de guidage ‐ 2. Arbres isolés ‐ 3. Haie de bordure

Il faut favoriser la circulation des volailles dans le parc en limitant le sentiment de prédation. En effet, les animaux se déplaceront dans l'espace s’ils ont suffisamment d'abris proches où ils pourront se réfugier en cas d'attaque d'un prédateur. Sans abri, les volailles restent cantonnées au bâtiment d’élevage.

Les haies de guidage

Les haies de guidage, d’une dizaine de mètres, seront disposées en éventail pour essayer de faire sortir les volailles. 3 à 5 haies denses par bâtiment suffisent. On les disposera si possible en éventail pour ouvrir le champ de vision. Les plants seront disposés sur 1 lignes espacées de 1 m. Un grillage de protection est indispensable autour des haies de guidages. Elles sont aussi protégées par une toile tissée. On choisira des arbustes à croissance rapide, de taille basse et présentant des branches souples et fines pour éviter le perchage des animaux et pour parvenir rapidement à une haie stable et dense.

Les arbres isolés

Juste après les haies de guidages, on installe les premiers arbres isolés qui serviront de relais avec d’autres arbres ou d’autres éléments arborés (haies ou bosquets).

On plantera les arbres à une distance égale à une hauteur d’arbre adulte soit entre 15 et 20 mètres des bâtiments. Ne pas planter trop proche pour éviter le stationnement des volailles aux premiers arbres et ne pas planter trop loin (plus de 40 m) pour favoriser le déplacement. Les zones sans ombre ne doivent pas dépasser 10 m de longueur.

Les haies de bordure

Le deuxième type de haies concerne la bordure de l’exploitation. Elle a pour objectif de protéger les bâtiments et d’améliorer le paysage immédiat de l’exploitation. Néanmoins, cette haie servira également pour le guidage et la protection des volailles.

Cette haie ne doit pas être trop large et ne pas demander d’entretien excessif (planter sur une seule ligne).

UN SUIVI SOIGNE

Le succès du projet dépend en grande partie du soin apporté aux arbres. Viser un tronc de qualité permet de rentabiliser l’investissement et d’ouvrir le paysage. Il faudra pendant les premières années former, tailler et élaguer les arbres. Si les soins sont annuels, ils prennent peu de temps. Irréguliers, ils compliquent la tâche et dévalorise le bois (et le temps passé !).

La taille de formation a pour but de former l’axe du tronc. On supprime les fourches, qui divisent le tronc en deux, ou les très grosses branches, qui déséquilibrent le houppier. Les opérations de taille de formation commencent dès l’année suivant la plantation, ou dès que les jeunes arbres émergent du manchon de protection. Si une fourche s’est formée dans le manchon, il faut la supprimer en soulevant le manchon. Après avoir desserré les attaches, vous le ferez glisser le long du piquet pour dégager l’arbre jusqu’à atteindre la fourche à supprimer. Supprimez également toutes les ramifications qui se trouvent à l’intérieur du manchon.

L’élagage consiste à couper des branches pour obtenir un tronc sans défaut et avec le moins de nœuds possibles. L’élagage permet également de réduire l’encombrement de l’arbre et facilite le travail avec les machines. La règle d’or de l’élagage : on ne coupe que les branches qui dépassent un certain diamètre, en général de 2 à 3 cm. Toutes les petites branches sont laissées, car elles participent à la croissance. Elles limitent les rejets sur les plaies de taille, en jouant le rôle de tire‐sève. L’élagage déséquilibre en effet les arbres, et de nombreux bourgeons épicormiques peuvent se développer en gourmands sur le tronc si l’élagage est trop sévère.