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PROTOCOLES DES SOINS DE SANTÉ PRÉVENTIFS · 2020. 1. 20. · cathealthy .ca Protocoles de soins de santé préventifs Soins félins | 4 Encore plus que la plupart des autres espèces,

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PROTOCOLES DES SOINS DE SANTÉ PRÉVENTIFSHIVER 2018

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TABLE DES MATIÈRES

Besoins des chats en matière de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 04

Le déplacement vers la clinique vétérinaire : un défi en soi . . . . . . . . . . . 05

Questions à poser : les antécédents médicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 07

Évaluation nutritionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 09

Examen physique complet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Vaccination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Maîtrise des parasites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Dépistage des rétrovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Stérilisation chirurgicale : le plus tôt possible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Dentisterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Rôle de l’assurance pour animaux de compagnie dans la prestation des soins de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Soin du pelage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

Soin des griffes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Soins préventifs et dépistage des maladies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Évaluation et prise en charge de la douleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Soins à la maison, observance et suivi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Identification et immatriculation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Maladies zoonotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

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Selon les statistiques pour l’année 2012 de la Fédération des sociétés canadiennes d’assistance aux animaux, 37 % des ménages canadiens possèdent un ou plusieurs chats, ce qui représente un total de 10,2 millions de ces félins au pays. Cette population de chats de famille croît de 3,6 % par année, soit à un rythme plus rapide que celui des ménages canadiens.

Cette situation présente une grave discordance, alors que nombre de chats, pourtant considérés comme membres à part entière de la famille, ne reçoivent pas de soins de santé préventifs adéquats. Le problème serait en partie attribuable au fait que leurs propriétaires ne sont pas conscients des besoins de leur animal. De plus, pour bien des propriétaires, le stress causé par le transport de leur félin à l’hôpital vétérinaire et par la consultation médicale elle-même les dissuade de lui fournir des soins de santé préventifs. Par conséquent, la profession vétérinaire au Canada doit axer ses efforts sur la prestation de soins au plus grand nombre de chats; elle doit également faire connaître à leurs propriétaires les avantages des soins préventifs, qui contribuent à augmenter la longévité et la qualité de vie. Par ailleurs, une part inavouée du problème réside dans le fait que de nombreux prestataires de soins vétérinaires estiment que les chats ont un comportement imprévisible comparativement aux chiens, et ne sont pas à l’aise quand ils les manipulent. En outre, les problèmes médicaux félins sont perçus comme étant plus difficiles à diagnostiquer et à traiter que ceux des chiens.

Tous les membres de la profession vétérinaire, ainsi que tous les autres groupes de défense des animaux, notamment les groupes militant pour le bien-être des animaux, les services animaliers municipaux, les responsables de la santé publique et l’industrie des animaux de compagnie, y compris les services de détail, doivent transmettre un message cohérent sur les avantages des soins de santé préventifs.

Les protocoles de soins de santé préventifs conçus par Soins félins sont basés, dans la mesure du possible, sur des études publiées, ainsi que sur le consensus de six diplômées canadiennes en médecine vétérinaire et spécialistes certifiées en médecine féline par l’American Board of Veterinary Practitioners. Nous avons ainsi tenté de créer une ressource concise, pratique, réaliste, accessible et conviviale qui sera utilisée tous les jours en clinique vétérinaire.

Nous espérons que ces protocoles aideront les équipes vétérinaires à offrir à leurs patients félins les soins de santé préventifs dont ils ont grand besoin et à aider les propriétaires de chats à mieux comprendre la nécessité de ces soins, de sorte que chats et chiens reçoivent enfin le même niveau de soins vétérinaires

Comment mettre en œuvre ces protocoles

1. Nommez un chargé de projet. Choisissez quelqu’un qui comprend les chats, qui démontre un intérêt pour la médecine féline et qui est prêt à encadrer les autres membres de l’équipe vétérinaire. Le chargé de projet proposera des changements aux procédures et aux comportements du personnel, ainsi qu’aux installations et à l’équipement, dans le but d’intégrer les protocoles dans votre clinique.

2. Établissez un plan d’action. Planifiez des réunions de l’équipe des soins vétérinaires pour évaluer les progrès et apporter des ajustements au plan initial.

3. Encouragez la réussite au moyen de séances de formation. Vous gagnerez à utiliser des jeux de rôle ou des séances de questions et réponses, de la manière la plus interactive possible, pour favoriser l’apprentissage et la compréhension des protocoles. Les membres de l’équipe doivent bien comprendre l’importance de ces recommandations pour optimiser la qualité de vie et la longévité des patients félins de la clinique.

4. Choisissez deux ou trois changements sur lesquels vous concentrer d’abord plutôt que d’essayer d’appliquer toutes les recommandations en même temps. Des progrès graduels sont plus efficaces.

5. Tenez des réunions périodiques. Discutez des meilleures approches pour la mise en œuvre des protocoles, examinez les progrès qui ont été accomplis et trouvez des solutions aux problèmes.

Ce document contient des protocoles généraux sur une grande variété de sujets. Comme toujours, il revient au médecin vétérinaire d’adapter les plans de soins préventifs aux besoins de chaque patient.

Ressources

La promotion de soins de santé complets pour les chats est assurément l’une des plus grandes faiblesses de la profession vétérinaire. L’objectif de l’étude Bayer Veterinary Care Usage Study est d’améliorer les soins vétérinaires offerts aux animaux de compagnie en déterminant les motifs sous-jacents à la baisse du nombre de visites, et d’aider ensuite les médecins vétérinaires à renverser cette tendance.

Bayer Veterinary Care Usage Study: Feline Findings [en anglais] : cathealthy.ca/BayerStudy

INTRODUCTIONPlusieurs chats de famille ne reçoivent pas de soins de santé préventifs adéquats.

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Encore plus que la plupart des autres espèces, les chats ont besoin de soins de santé préventifs périodiques; d’une part, parce qu’ils sont des maîtres dans l’art du camouflage, y compris de leurs malaises, et d’autre part parce que leurs signes de maladie sont difficilement perceptibles. Il existe une méprise répandue selon laquelle les chats seraient des créatures indépendantes et autosuffisantes, alors que, en fait, ils ne sont qu’autonomes. De plus, comme un grand nombre de chats sont gardés à l’intérieur comme animaux de compagnie, on croit à tort qu’ils sont exempts de tout risque de maladie. La nature solitaire des chats et le fait qu’ils aient évolué en présence de prédateurs les poussent instinctivement à l’autodéfense, ce qui représente un défi pour les équipes de soins vétérinaires et les propriétaires voulant leur prodiguer des soins.

Il est donc essentiel que l’équipe vétérinaire transmette un message cohérent : les chats ont besoin de soins de santé préventifs ainsi que d’un suivi régulier des maladies existantes. Il est également important d’offrir du soutien aux propriétaires, puisque nous comptons sur eux pour la mise en œuvre de nos recommandations.

Tous les membres des équipes de soins vétérinaires devraient savoir que les signes suivants sont autant de motifs pour consulter un médecin vétérinaire* et devraient en informer les clients :

1 . Comportement d’élimination inapproprié ou modifié

2 . Changements dans les interactions sociales

3 . Changements dans les activités

4 . Changements dans les habitudes de sommeil

5 . Changements dans la consommation de nourriture et d’eau

6 . Perte ou gain de poids inexpliqués

7 . Changements dans le toilettage

8 . Changements dans le comportement

9 . Changements dans la vocalisation

10 . Changements dans la mastication et mauvaise haleine

* Adapté de Have We Seen Your Cat Lately (voir sous Ressources).

BESOINS DES CHATS EN MATIÈRE DE SOINS DE SANTÉ

RESSOURCES

Pour savoir si votre chat est malade [vidéo en anglais] : https://www.youtube.com/watch?v=wsYg5GeaSHU&list =PLZAPyjXcW3-Et3rPKvWhNV1dkUn0NVbr6&index=14

One of These Cats is Sick [en anglais] : • Conseils sur le transport des chats à la

clinique vétérinaire

• Idées fausses sur la santé des chats

Have We Seen Your Cat Lately [en anglais] : Cathealthy.ca/haveweseen

• Signes subtils de maladie

• Visite à la clinique vétérinaire : conseils

pour éviter le stress

• L’importance des examens de santé

• Maladies courantes chez les félins

CATalyst Council [en anglais] :cathealthy.ca/catalystcouncil• Outils conviviaux pour l’examen des chats dans

les cliniques vétérinaires

• Ressources pour les propriétaires de chats,

y compris des vidéos de démonstration

Relevant resource On Cathealthy site: Soins Félins dans votre clinique – Accueillir les chats

http://www.cathealthy.ca/cat-healthy-clinics/?lang=fr

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LE DÉPLACEMENT VERS LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE : UN DÉFI EN SOI

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L’un des principaux facteurs qui empêchent les chats de bénéficier de soins de santé est le stress associé à la difficile tâche qui consiste à les attraper, à les mettre en cage et à les transporter à l’hôpital vétérinaire. Ainsi, la première étape dans la prestation des soins est d’informer les gens sur la manière de rendre le déplacement plus agréable. Le premier contact à cet égard se fait lorsque le propriétaire de l’animal téléphone à la clinique vétérinaire. Le préposé doit alors lui poser plusieurs questions clés avant de fixer le rendez-vous :

1 . Avez-vous une cage de transport pour chats?

• Tous les chats devraient être amenés à clinique vétérinaire dans une cage de transport. Si vous n’en avez pas, nous pouvons vous en prêter une (voir l’encadré ci-dessous).

• Chaque chat devrait être transporté dans sa propre cage afin de garantir un confinement sûr.

• Les meilleures cages de transport sont faites d’un matériau robuste et rigide, s’ouvrent par le haut et l’avant, et se démontent facilement. Ainsi, le chat peut rester au fond de la cage pendant la majeure partie de l’examen, ce qui se révèle parfois plus confortable et rassurant pour lui que la table d’examen.

• Assurez-vous d’immobiliser la cage sur le plancher devant la banquette arrière du véhicule. Il n’est pas sécuritaire de déposer la cage sur le siège avant, car le coussin gonflable pourrait blesser un chat, même dans une cage de transport. De plus, en cas d’impact ou de freinage brusque, une cage déposée librement sur un siège peut se transformer en « missile » et une ceinture de sécurité peut sectionner la cage.

• Lors du transport, assurez-vous que la cage est stable et en position horizontale pour assurer le confort de votre chat.

• Couvrez la cage avec une serviette de bain, par exemple, pour réduire les stimulations visuelles qui pourraient effrayer le chat.

• Pour obtenir des conseils supplémentaires, consultez le document AAFP/ISFM Feline Friendly Handling Guidelines (voir sous Ressources).

2 . Avez-vous de la difficulté à faire entrer votre chat dans sa cage de transport? Est-ce que la visite à la clinique vétérinaire vous stresse?

Vous pouvez faire de la cage de transport un lieu réconfortant plutôt que stressant pour votre chat. Voici quelques façons d’y arriver :

• Laissez la cage de transport dans une pièce où le chat passe beaucoup de temps.

• Nourrissez le chat dans la cage ou près de celle-ci.

• Placez-y de la literie aux odeurs familières ou quelques-uns de vos vêtements, avec des gâteries, de l’herbe à chats (cataire) et des jouets.

• Vaporisez des phéromones faciales synthétiques (par exemple, FeliwayMC) dans la cage de 10 à 15 minutes avant votre déplacement.

• Déplacez-vous régulièrement avec votre chaton sur de courts trajets (5 – 15 minutes), ailleurs qu’à la clinique vétérinaire.

• Certains chats sont sujets au mal des transports. Vous pouvez limiter cette expérience désagréable en ne donnant aucune nourriture à votre chat quelques heures avant le déplacement, sans toutefois le priver d’eau. Si cela n’est pas efficace, vous pouvez lui administrer un médicament contre le mal des transports sur prescription de votre vétérinaire, notamment le maropitant ou le dimenhydrinate.

• Si votre chat a vécu des expériences négatives, vous pourriez demander à votre vétérinaire de lui prescrire de la gabapentine ou de la trazodone afin de réduire son anxiété avant la visite à la clinique.

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RESSOURCESLe prêt de cages de transport pour chatsLe prêt de cages de transport se révèle très pratique. Il peut s’agir de cages neuves, ou encore, de cages données par des propriétaires. Il faut simplement les désinfecter et les étiqueter (nom et coordonnées de la clinique vétérinaire). On peut aussi y placer une serviette propre et douce afin d’offrir plus de confort et d’adhérence à l’animal, et le tour est joué.

Pour obtenir des conseils supplémentaires :Vidéos pour dresser votre chat [en anglais] : https://www.yourcat.co.uk/cat-advice/train-your-cat-series/ • L’entraînement de votre chat à la cage de transport,

parties 1 et 2

Vidéo sur la visite à la clinique vétérinaire : conseils pour un déplacement sans stress [en anglais] : http://www.haveweseenyourcatlately.com/ Visiting_Your_Vet.html

AAFP/ISFM Feline Friendly Handling Guidelines [en anglais] : cathealthy.ca/catvetshandling

Cats and Carriers: Friends not Foes (vidéo) [en anglais] : http://catalystcouncil.org/resources/health_welfare/cat_carrier_video/

Utilisation de FeliwayMC pour réduire le stress lors de déplacements et dans d’autres situations [en anglais] : http://www.feliway.com/ca_en

Vous trouverez ces produits à votre animalerie locale :Cage de transport pour chat NavigatorMC Vous trouverez ces produits à votre animalerie locale :• Cage de transport pour chat NavigatorMC • ThundershirtMC pour chats

LE DÉPLACEMENT VERS LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE : UN DÉFI EN SOI

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Pour obtenir l’information voulue, il vaut souvent mieux poser des questions ouvertes — celles qui commencent par qui, comment, quoi, quand, où et pourquoi — afin de susciter une réponse descriptive, que des questions fermées auxquelles on peut répondre par oui ou non. Si vous posez une question fermée pour amorcer la conversation, faites-la suivre d’une question ouverte. À titre d’exemple, des questions comme « y a-t-il eu des changements dans les selles de Minet? » ou « avez-vous constaté quelque chose d’inhabituel dans les selles de Minet? » ne permettent pas de préciser si Minet a toujours des selles molles ou dures, ou encore s’il fait ses selles à l’extérieur. Une réponse négative doit être suivie d’une question comme « pouvez-vous décrire les selles de Minet? ». Voici des questions ouvertes que vous devriez poser :

1 . Quelles sont vos préoccupations aujourd’hui?

Commencez toujours par déterminer les inquiétudes du client et les objectifs de sa visite. Le motif initial du rendez-vous pourrait ne pas être le seul problème qui préoccupe le client.

2 . Combien de temps votre chat passe-t-il à l’extérieur? Est-il souvent en contact avec d’autres animaux?

Une partie importante de l’évaluation des risques consiste à définir le mode de vie du chat. Les clients peuvent considérer leur chat comme un animal d’intérieur peu exposé aux maladies. Mais en posant les bonnes questions, il est possible que vous appreniez que le chat accompagne le propriétaire dans ses déplacements, qu’il séjourne en pension, qu’il rencontre d’autres chats dans l’immeuble ou qu’il sort sur le balcon. Cela vous permettra de déterminer les vaccins dont l’animal a besoin. La provenance du chat (par exemple, a-t-il été adopté à la suite d’une catastrophe naturelle dans une autre région?) et les antécédents de voyages sont des éléments importants de l’anamnèse, afin d’en arriver à dresser une liste pour le diagnostic différentiel des maladies infectieuses.

De plus, si le chat vit uniquement à l’intérieur, vous voudrez poser des questions sur les améliorations à apporter pour satisfaire à ses besoins en matière d’environnement. Consultez à cet égard le document Optimizing an Indoor Lifestyle for Cats (voir la rubrique Ressources).

3 . Qui vit avec vous et votre chat? Y a-t-il d’autres animaux de compagnie dans la maison?

Le fait de savoir si des enfants ou des personnes immunodéprimées vivent dans la maison ou y viennent en visite vous aidera à évaluer le risque de zoonose. Des changements dans la composition de la maisonnée (par exemple, un nouveau bébé ou un étudiant quittant la maison pour l’université) peuvent causer du stress et même des signes cliniques de maladie chez un animal.

4 . Votre chat urine-t-il ou défèque-t-il parfois hors de son bac à litière, dans la maison?

Voici une question cruciale qui doit ouvrir la porte à un échange plus poussé si la réponse est « oui ». Trop souvent, cette situation n’est pas portée à l’attention du vétérinaire, à moins qu’elle ne soit devenue intolérable pour le client. Or, la reconnaissance précoce de ce problème permet au vétérinaire de poser un diagnostic approprié et au client de faire les changements nécessaires dans l’environnement du chat afin d’éviter davantage de frustrations, la fragilisation du lien entre l’humain et l’animal et l’abandon dans un refuge, voire même l’euthanasie.

5 . Avez-vous remarqué des changements dans le comportement ou le tempérament de votre chat? Avez-vous des questions ou des préoccupations au sujet du comportement de votre chat?

Cette question doit suivre la précédente. Car les problèmes de comportement sont souvent négligés en médecine féline et peuvent inciter un propriétaire à faire euthanasier son animal de compagnie ou à l’abandonner dans un refuge. Souvent, les propriétaires ignorent que les vétérinaires peuvent leur offrir des conseils en matière de comportement ou que les problèmes de comportement peuvent être d’origine médicale. Par exemple, chez les chats âgés, de nombreux changements sont attribués à tort à la vieillesse alors que les causes peuvent en être la maladie, la douleur ou la détresse sociale. Pour obtenir plus de renseignements, consultez les documents de l’AAFP référencés dans la rubrique Ressources.

QUESTIONS À POSER : LES ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX

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6 . Où sont situés la nourriture, l’eau et le bac à litière du chat? Combien y en a-t-il?

Le nombre et l’emplacement des ressources clés (bols de nourriture, bols d’eau, bacs à litière, jouets, perchoirs et lieux de repos et de sommeil) sont des facteurs importants pour la qualité de vie et le bien-être du chat, ainsi que pour l’évaluation des problèmes liés à son comportement. Les besoins à cet égard sont fonction du nombre de chats à la maison, de la présence d’autres animaux de compagnie, ainsi que des menaces perçues. Il peut être très utile de demander au client de dessiner un plan montrant l’emplacement de ces ressources. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consultez les lignes directrices de l’AAFP/ISFM sur l’environnement et les autres conseils suggérés dans la rubrique Ressources.

7 . Quels aliments votre chat mange-t-il? Quelle quantité de nourriture lui donnez-vous, à quelle fréquence? Quel type de gâterie lui donnez-vous?

Consultez la section Évaluation nutritionnelle.

8 . Avez-vous une assurance pour animaux de compagnie pour votre chat?

Plusieurs compagnies offrent différentes catégories de régimes d’assurance pour les chats. Ces régimes peuvent se révéler très utiles en cas d’urgence ou de problème de santé. Le fait de savoir que l’assurance couvre une partie des coûts peut permettre au propriétaire d’envisager le diagnostic et le plan de traitement.

9 . Votre chat porte-t-il des pièces d’identification?

Tous les chats devraient avoir à la fois une identification permanente (par exemple, une puce électronique ou un tatouage) et une pièce d’identification visuelle (par exemple, un collier cassable et une médaille d’identité). Les puces électroniques et les tatouages ne sont utiles que si les coordonnées du propriétaire sont enregistrées dans une base de données et gardées à jour. Lors des visites de soins préventifs, l’équipe vétérinaire peut rappeler aux propriétaires la nécessité de tenir leurs coordonnées à jour. Le moment idéal pour l’implantation d’une puce électronique ou le tatouage est pendant l’anesthésie de l’animal, à l’occasion de la stérilisation ou d’une autre procédure courante comme des soins dentaires, mais on peut aussi insérer les puces électroniques sans sédation ni anesthésie générale. La puce doit être lue lors de chaque visite annuelle pour en vérifier l’emplacement et le fonctionnement. C’est également le bon moment pour s’assurer que les coordonnées du propriétaire sont à jour dans la base de données des puces électroniques.

QUESTIONS TO ASK: THE MEDICAL HISTORY

RESSOURCESTableau de cotation fécale (Nestle Purina), à la page 13 du guide suivant : Diagnosis and Management of Gastrointestinal Disease [en anglais] Diagnosis and Management of Gastrointestinal Disease: https://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc= s&source=web&cd=1&ved=0ahUKEwjl8dWV2drZAhUD-Q60KHftcBKgQFggpMAA&url=https%3A%2F%2Fwww.purina.it%2Fveterinari%2Fsystem%2Ffiles_force%2F1_Diagnosing_Gastrointestinal_disease.pdf%3Fdown-load%3D1&usg=AOvVaw3ThCQO20xa9MKImyectVy-

Fecal Scoring System (Waltham) [en anglais] :https://www.waltham.com/dyn/_assets/_pdfs/ resources/FaecesQuality2.pdf

Optimizing an Indoor Lifestyle for Cats (Dr Margie Scherk), Veterinary Focus, Vol 26(2), 2016 [en anglais]; accessible par l’entremise de l’International Veterinary Information Service (inscription gratuite) : http://www.ivis.org/journals/vetfocus/26_2/en/toc.asp

AAFP Practice Guidelines (accessibles gratuitement) [en anglais] : http://www.catvets.com/guidelines/practice-guidelines• Diagnosing and Solving House-Soiling Behavior in Cats• Environmental Needs • Feline Behavior

10 . Comment décririez-vous les excréments de votre chat?

Comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, il faut déterminer et consigner la qualité, la consistance, la quantité, la couleur et la fréquence des selles de chaque chat (même si la consultation ne concerne pas des problèmes gastro-intestinaux). Il est très utile, à cette fin, d’utiliser un tableau de cotation fécale comme en offrent différentes compagnies d’aliments pour animaux. L’important est que la clinique choisisse un seul système qui sera utilisé par tous les membres de l’équipe, par souci de cohérence. Les chats dont la cote fécale est anormale doivent être examinés. Par exemple, des selles molles chroniques peuvent être un signe de maladie sous-jacente, tandis que de petites selles dures chroniques peuvent être dues à la déshydratation.

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Protocoles de soins de santé préventifs Soins félins | 9cathealthy.ca

On devrait effectuer une évaluation nutritionnelle pour tous les chats, à chaque visite. Les principaux renseignements devant être obtenus sont le type d’aliments, la marque, la quantité servie, la fréquence des repas et la quantité consommée par l’animal, de même que le type et les quantités de tout supplément ou gâterie s’ajoutant aux repas. Ces renseignements sont utiles pour déterminer dans quelle mesure le programme nutritionnel est approprié en fonction du stade de vie de l’animal, de son état de santé, de son poids et de son état corporel et musculaire. On peut sauver du temps et effectuer une évaluation plus précise en confiant au personnel de la réception la responsabilité de préparer le client en lui demandant d’apporter ces informations (par exemple, en prenant des photos des aliments et en mesurant la taille du bol). On peut également désigner un membre du personnel qui effectuera les appels de suivi nécessaires après les visites pour obtenir les détails qui manquent.

À chaque rendez-vous, révisez et répétez l’évaluation nutritionnelle et faites une recommandation qui inclut une formule alimentaire précise, la quantité à servir (en volume ou en poids), ainsi que la fréquence des repas. Le tableau 1 fournit de l’information sur l’apport calorique quotidien recommandé pour les chats. Notez ces renseignements dans le dossier médical et faites-en part au client verbalement et par écrit (voir le fichier PDF pour le tableau).

Besoins énergétiques quotidiens (BEQ) – Maintien (kcal/jour) :Adulte normal, stérilisé = 1,2 x BERAdulte intact = 1,4 x BERAdulte sujet à l’obésité = 1,0 x BER

Adulte devant perdre du poids = 0,8 x BERChatons en croissance = 2,5 x BER

Tableau 1 : Besoins énergétiques au repos (BER) pour un poids corporel idéalPour une note d’état corporel de 2,5/5 à 3,5/5 ou de 5/9

Poids corporel (lb) Poids corporel (kg) kcal/jour

1 0,45 39

2 0,91 65

3 1,36 88

4 1,82 110

5 2,27 130

6 2,73 149

7 3,18 167

8 3,64 184

9 4,09 201

10 4,55 218

15 6,82 295

20 9,09 366

25 11,36 433

ÉVALUATION NUTRITIONNELLE

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BER = Besoins énergétiques au repos : l’énergie requise pour un individu normal au repos dans un environnement thermoneutre, en fonction de son poids corporel.

BEQ = Besoins énergétiques quotidiens : la dépense énergétique moyenne quotidienne d’un animal, en fonction de son stade de vie et de son niveau d’activité (travail, lactation, gestation, croissance).

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ÉVALUATION NUTRITIONNELLE

• La méthode qui consiste à fournir plusieurs petits repas au cours de la journée est recommandée parce qu’elle peut faciliter un meilleur contrôle de l’apport calorique, tout en permettant au chat d’exprimer un comportement alimentaire normal.

• La ration quotidienne totale doit être soigneusement mesurée; il est plus précis de peser les aliments secs sur une balance de cuisine que de les mesurer au volume.

• Les aliments en conserve offrent plusieurs avantages, dont un apport hydrique accru et souvent, une densité calorique par volume plus faible.

• L’offre excessive de gâteries et l’utilisation des aliments (ou des gâteries) pour remplacer d’autres types d’interactions avec le chat encouragent un apport énergétique excessif. Les collations devraient être restreintes à moins de 10 % de l’apport calorique quotidien total.

• La stérilisation chirurgicale prédispose les chats à la prise de poids pour plusieurs raisons. Les chats mâles et femelles stérilisés voient leur métabolisme de base chuter de 20 à 25 % par rapport aux chats intacts du même âge. Lorsqu’un chat reçoit son congé après une stérilisation, de nouvelles recommandations alimentaires doivent être calculées et expliquées au client :

- Lui offrir des aliments moins riches en calories (s’il ne s’agit pas d’un chaton en croissance) ou restreindre la quantité de l’aliment habituel à 75 % de la ration qu’il recevait précédemment. Les changements doivent s’échelonner sur une période d’une à deux semaines pour améliorer les chances de succès.

- Prévoir une évaluation du poids et de la note d’état corporel de 4 à 5 mois après la chirurgie pour s’assurer du maintien d’un poids et d’un état corporel idéaux.

• L’information nutritionnelle est généralement offerte par le fabricant de la formule; les fabricants d’aliments de première qualité fournissent des renseignements nutritionnels complets au personnel des cliniques vétérinaires. Si on utilise les rations recommandées par le fabricant, il peut en résulter un apport calorique excessif puisque ces recommandions sont fondées sur des plages de poids et des besoins caloriques moyens.

Poids santé et prévention de l’obésité

• La surveillance du poids, de l’état corporel et de l’état musculaire constitue un élément essentiel des soins de santé préventifs. Il est important de vérifier l’apport énergétique pour prévenir l’obésité et assurer le maintien d’un poids corporel idéal. Certains chats peuvent présenter des besoins énergétiques de 50 % supérieurs ou inférieurs à la moyenne. Le besoin énergétique quotidien réel d’un chat individuel est l’apport calorique nécessaire pour maintenir une note d’état corporel idéale (de 2,5 à 3,5 sur une échelle à 5 paliers, ou 5 sur une échelle à 9 paliers) et un poids stable.

• L’état corporel peut être déterminé par différentes méthodes. Les échelles de note d’état corporel à 5 ou 9 paliers et l’indice de masse grasse sont trois méthodes courantes pour ce faire. Pour les chats dont on sait qu’ils excèdent leur poids idéal, l’évaluation du gras corporel au moyen de l’indice de masse grasse ou de mesures morphométriques peut aider à estimer le poids corporel idéal. Une fois ce renseignement obtenu, l’apport alimentaire convenant au patient peut être calculé. Le poids corporel idéal de tous les chats, et pas seulement des chats obèses, devrait figurer dans le dossier médical du patient aux fins de référence future.

• Plutôt que de noter simplement si le poids est stable, en hausse ou en baisse, il est utile de calculer aussi le pourcentage de variation du poids. Cette donnée facilite le repérage des changements insidieux et contribue potentiellement à la prévention de l’obésité future ou à la détection précoce des maladies.

• Dans certains états pathologiques chroniques (p. ex., néoplasie, insuffisance cardiaque congestive, néphropathie chronique), le poids optimal peut être plus élevé que le « poids idéal ».

Choix alimentaires, information nutritionnelle et gain pondéral

• De nos jours, les aliments pour animaux de compagnie sont plus appétents qu’autrefois et les aliments pour chat présentent d’importantes variations de la valeur calorique. Le fait d’offrir des aliments très savoureux et hautement énergétiques en quantité illimitée encourage un apport calorique excessif. Un chat devrait aimer ce qu’il mange, mais pas nécessairement l’adorer.

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• L’état musculaire devrait aussi être évalué (voir Tableau des notes d’état musculaire de la WSAVA, dans la rubrique Ressources). Un patient qui présente une perte musculaire pourrait souffrir d’une affection catabolique (p. ex., néoplasie, néphropathie avec perte de protéines ou entéropathie), d’une incapacité à absorber efficacement les protéines alimentaires (p. ex., maladie intestinale) ou pourrait avoir besoin d’une ration plus protéinée. Même un individu obèse peut présenter une perte musculaire, de sorte que le poids et la NÉC seuls ne suffisent pas à évaluer l’état corporel.

Gestion nutritionnelle

Tant sur le plan anatomique que physiologique, le chat domestique est adapté pour manger entre 10 et 20 repas pendant le jour et la nuit, ce qui reflète son comportement naturel de prédateur. Le fait de recevoir deux repas par jour ou d’avoir un bol toujours plein à sa portée n’a rien de naturel pour un chat. En fait, les occasions d’exprimer un comportement de chasseur comblent un besoin fondamental pour le chat. Ainsi, si on lui permet de « chasser » pour obtenir sa ration ou de « travailler » avec un jouet d’alimentation, il profitera d’une stimulation mentale bénéfique. Vous trouverez des exemples de jouets d’alimentation sous Ressources.

Dans les situations de stress, de nombreux chats refuseront un nouvel aliment. Dans d’autres circonstances, le même chat pourra se montrer audacieux et choisir un nouvel aliment plutôt que sa formule habituelle. Un nouvel aliment sera plus susceptible d’être accepté s’il est offert à la maison qu’à la clinique. La substitution d’une formule alimentaire par une autre peut être compliquée; on trouve des conseils sur la transition aux nouvelles formules dans la brochure A Simple Guide to Feeding Your Cat de Hill’s Pet Nutrition (voir sous Ressources).

Après un changement de formule, il faut un rendez-vous de suivi (tout comme après toute autre recommandation médicale) pour vérifier comment le patient répond à la formule recommandée. D’une certaine manière, lorsque vous recommandez une nouvelle formule, vous effectuez une étude nutritionnelle à laquelle participe un seul chat!

ÉVALUATION NUTRITIONNELLE

RESSOURCESHill’s Pet Nutrition - A Simple Guide to Feeding Your Cat [en anglais] :Cathealthy.ca/Hillsbrochure

Protocole de poids santé Hill’s – Indice de poids corporel et mesures morphométriques :• Savvy Cat Owner’s Guide: Nutrition on the Internet

http://www.wsava.org/WSAVA/media/Documents/Committee%20Resources/Global%20Nutrition%20Committee/The-savvy-cat-owners-guide-French.pdf

• Directives d’évaluation nutritionnelle WSAVA : http://www.wsava.org/sites/default/files/Global

Nutritional Assessment Guidelines - French_1.pdf

World Small Animal Veterinary Association [en anglais] :Cathealthy.ca/Hillsweightprotocol

World Small Animal Veterinary Association – Global Nutrition Toolkit [en anglais] :http://www.wsava.org/guidelines/global- nutrition-guidelines• Tableau des notes d’état corporel chez le chat

• Tableau des notes d’état musculaire chez le chat

• Besoins caloriques chez le chat

• Court formulaire d’antécédents nutritionnels

• Liste de vérification nutritionnelle

Pet Nutrition Alliance [en anglais] :• Nutritional Calculator for Cats:

https://www.yourcat.co.uk/cat-advice/ train-your-cat-series/

• Outils et ressources : http://petnutritionalliance.org/

AAHA Nutritional Assessment Guidelines for Dogs and Cats [en anglais] : https://www.aaha.org/professional/resources/ feline_life_stage.aspx

Puzzles et jouets pour l’alimentation (dans les animaleries) : • Système d’alimentation NoBowl

• Système d’alimentation et jouet Multivet

• Centre d’activité Cat Activity Fun Board de Trixie Pet

• Balles Go! Cat! Go! Play-N-Treat Balls

• Jouet interactif distributeur de nourriture FUNkitty Egg-Cersizer

• Distributeur de nourriture interactif Aikiou Stimulo

• Labyrinthe d’alimentation Catit Design Senses

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L’examen physique complet est d’une importance capitale, aussi bien pour les soins préventifs que pour le diagnostic des maladies. En présence d’un chat malade, les résultats de l’examen ainsi que les antécédents médicaux devraient servir de base pour dresser une liste de problèmes et de diagnostics différentiels, après quoi des tests diagnostiques appropriés permettront de circonscrire le problème.

Chaque chat devrait être examiné au moins une fois par année. Après l’âge de huit ans, il est recommandé d’effectuer deux examens par année puisque les maladies liées à l’âge sont plus fréquentes et que des changements peuvent survenir plus rapidement.

Voici les points clés de l’examen physique du chat :

• Observez le comportement et le tempérament du chat avant de le prendre et pendant que vous le manipulez, et observez aussi les interactions entre le chat et son propriétaire.

• Si le chat peut se déplacer en toute sécurité dans la salle d’examen, assurez-vous de noter tout problème tel qu’une raideur, une réticence à sauter sur une chaise ou une table (ou à en descendre), des hésitations dans les mouvements, une boiterie, etc.

• En plus de peser le chat à chaque visite (même si l’objet de la visite n’est pas de nature médicale, comme la taille des griffes), déterminez toujours l’indice d’état corporel et évaluez l’état de la masse musculaire. Calculez et consignez le pourcentage de variation du poids. Notez si le chat présente un poids idéal et dans la négative, prévoyez discuter de ce problème avec le client.

• Une liste de contrôle systématique devrait être utilisée pour effectuer un examen physique complet et le consigner au dossier médical du patient. Pendant l’examen, le fait de placer le chat de telle sorte qu’il ne soit pas face à vous peut contribuer à réduire son stress.

• N’oubliez pas d’évaluer la douleur – vous pouvez utiliser une échelle de 0 à 10, où 0 signifie une absence de douleur et 10, une douleur d’intensité maximale.

• Évaluez toujours l’état d’hydratation du chat en examinant l’élasticité de sa peau (en gardant à l’esprit que cette donnée peut être imprécise chez les chats très jeunes ou très âgés), l’humidité des muqueuses et la consistance des selles.

• N’oubliez pas d’inclure la palpation de la thyroïde et un examen buccal (y compris sous la langue), pour tous les chats. La tension artérielle devrait être évaluée chez tous les chats âgés de plus de 6 ans et chez tous les patients malades (voir Soins préventifs et dépistage des maladies).

• Si possible, toutes les interventions diagnostiques ou médicales devraient être effectuées avant que le chat ne soit remis en sécurité dans sa cage de transport afin de réduire le plus possible le stress causé par des visites répétées inutiles.

RESSOURCESAAFP/ISFM Feline-Friendly Handling Guidelines [en anglais] : Cathealthy.ca/catvetshandling

Photo courtesy of Bayer

EXAMEN PHYSIQUE COMPLET

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Les vaccins ne sont plus considérés comme la pierre angulaire de l’examen annuel. Les examens périodiques devraient être fondés sur la nécessité d’un examen physique complet plutôt que sur la seule vaccination. Le message concernant les rappels est important; voici donc une suggestion de formulation :

Il est temps de procéder à un examen physique complet de Minet et à une consultation au sujet de son alimentation et de son comportement. Les chats tendent à camoufler leurs problèmes de santé. Ce rendez-vous est une occasion de détecter des éléments qui pourraient autrement passer inaperçus et devenir plus difficiles et coûteux à traiter plus tard. Nous profiterons aussi de ce rendez-vous pour passer en revue les besoins de Minet en fait de vaccins et de contrôle des puces et des parasites internes. Nos recommandations seront fondées sur ses besoins individuels. Nous pourrions aussi recommander des analyses de sang et d’urine pour vérifier son état de santé, afin de nous assurer d’une détection précoce des maladies.

Les décisions concernant la vaccination devraient être prises en fonction de l’évaluation des risques, et adaptées à chaque patient. Comme c’est toujours le cas avec l’utilisation de lignes directrices sur la prise en charge des patients, le praticien doit adapter ses recommandations de manière à répondre au mieux aux besoins de ses propres patients. Pour évaluer le risque, on doit tenir compte des renseignements sur le chat, de son environnement, des agents infectieux auxquels le chat sera réalistement exposé, ainsi que du risque de zoonose :

• Facteurs liés au patient : La prévalence de la plupart des maladies infectieuses est particulièrement élevée chez les chatons, surtout avant l’âge de six mois; les chatons sont donc une population cible importante de la vaccination.

• Anticorps d’origine maternelle : Les anticorps d’origine maternelle fournissent aux chatons une importante protection contre la maladie en début de vie. Par contre, ils peuvent également interférer avec la réponse aux vaccins. Les taux d’anticorps maternels varient selon les individus, de sorte que l’âge auquel un chaton pourra être en mesure de répondre pleinement à la vaccination varie également. Dans certains cas, ce pourrait être à compter de la 16e semaine seulement.

• Chats vieillissants : Au fur et à mesure que les chats vieillissent, l’immunité préalablement établie est atténuée par l’immunosénescence. Par conséquent, même si un chat a bien reçu tous les vaccins requis à un plus jeune âge, la vaccination ne devrait pas être négligée à ce stade de sa vie.

• Environnement : Le risque d’exposition aux maladies infectieuses est influencé par la densité de la population et la possibilité d’une exposition à des agents infectieux par l’entremise d’autres chats. Les chats qui vivent dans un foyer qui compte plusieurs chats, ceux qui séjournent dans des pensions et ceux qui sortent à l’extérieur présentent un risque plus élevé d’infection que les chats qui vivent dans un foyer ne comportant qu’un ou deux chats d’intérieur. Toutefois, les « chats d’intérieur » ne sont pas entièrement à l’abri d’une exposition à des maladies infectieuses au cours de leur vie et ont aussi besoin de protection.

• Emplacement : Les maladies infectieuses varient selon les régions; les risques d’exposition diffèrent donc considérablement selon l’endroit où vit le chat. Par ailleurs, l’évaluation du risque de maladie infectieuse chez un chat doit aussi tenir compte des projets de séjours loin de la maison.

• Agents infectieux : Les variables associées à l’agent infectieux lui-même, telles que la virulence, la souche en cause, la dose provocatrice et la stabilité de l’environnement influencent les conséquences de l’infection et peuvent être difficiles à évaluer. Pour obtenir des renseignements utiles, consultez les fiches d’information sur les maladies de l’AAFP (voir sous Ressources).

• Réglementation gouvernementale : La rage est considérée comme une maladie endémique dans la majeure partie du Canada et de nombreuses municipalités ont adopté des lois qui rendent la vaccination contre la rage obligatoire pour tous les chats (d’intérieur et d’extérieur). Les vétérinaires devraient être au courant des règlements locaux et provinciaux et les respecter.

VACCINATION06

RESSOURCES World Small Animal Veterinary Association Vaccination Guidelines [en anglais] : Cathealthy.ca/WSAVAvaccination

European Advisory Board on Cat Diseases - Recommendations on the Prevention and Management of Feline Infectious Diseases [en anglais] : Cathealthy.ca/ABCDvets

AAFP Feline Vaccination Advisory Panel Report [en anglais] : https://www.catvets.com/guidelines/ practice-guidelines• Lignes directrices sur la vaccination des chats• Fiches d’information sur les maladies

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VACCINATION

Plusieurs organisations ont revu et mis à jour leurs directives en matière de vaccination des chats; toutes recommandent de vacciner davantage de chats, mais de vacciner chaque chat moins souvent que dans le passé (voir sous Ressources).

En s’appuyant sur ces directives publiées qui concernent à la fois les chats d’intérieur et d’extérieur, notre comité recommande la série suivante de vaccins pour les chats appartenant à un propriétaire :

VACCIN PRIMOVACCINATION CHEZ LES CHATONS

PRIMOVACCINATION : CHATS ADULTES ET CHATONS DE PLUS DE 16 SEMAINES

RAPPELS REMARQUES

Panleucopénie féline, herpèsvirus (type 1), calicivirus

Administrer la première dose dès l’âge de 4 à 6 semaines, suivie d’une dose de rappel toutes les 3 à 4 semaines jusqu’à l’âge de 16 semaines au moins (lorsque le risque d’interférence par les anticorps d’origine maternelle est minime).

Administrer la première dose suivie d’un rappel de 3 à 4 semaines plus tard.

Administrer une dose de rappel un an après la série initiale, suivie d’un rappel tous les trois ans, à moins qu’un risque de maladie particulièrement élevé n’exige des intervalles plus rapprochés entre les vaccinations.

Des vaccins à virus tué et à virus vivant modifié sont offerts au Canada. Tous les vaccins doivent être administrés conformément aux instructions du fabricant.

Rage

Administrer une dose unique, à compter de l’âge de 12 semaines seulement.

Administrer une dose unique.

Administrer une dose de rappel un an après la vaccination initiale, puis de nouveau tous les ans ou tous les 3 ans, selon les directives du fabricant.

Recommandé pour :

1) Tous les chats qui ont accès à l’extérieur (même un accès restreint tel qu’un balcon ou un espace clôturé) et les chats d’intérieur dans les régions où il existe un risque d’exposition à la rage par l’intermédiaire des chauves-souris.

2) Tous les chats, si des règlements locaux, municipaux ou provinciaux l’exigent.

3) Les chats qui voyagent dans d’autres pays. Le choix du produit (vaccin à virus tué vs recombinant) peut être tributaire des exigences du pays de destination.

Virus de la leucémie féline (FeLV)

Administrer la première dose dès l’âge de 8 semaines, suivie d’une dose de rappel de 3 à 4 semaines plus tard.

Administrer la première dose, suivie d’une dose de rappel de 3 à 4 semaines plus tard.

Administrer une dose de rappel un an après la série initiale, suivie d’un rappel :

• tous les ans pour les chats à risque élevé;

• tous les 2 ans pour les chats à risque faible;

La revaccination n’est pas nécessaire pour les chats qui ne sont pas exposés (chat d’intérieur vivant dans un foyer à un seul chat, ou chat d’intérieur vivant dans un foyer à plusieurs chats et dont chacun présente un statut négatif au test de dépistage du FeLV).

Les chats devraient subir un test de dépistage du FeLV et du FIV avant la vaccination.

Tous les chatons devraient être vaccinés (même s’ils sont destinés à rester à l’intérieur), car c’est le groupe d’âge le plus à risque d’une infection à FeLV et, malgré les meilleures intentions d’un propriétaire, le statut du foyer et l’exposition à d’autres chats peuvent changer.

Les chats à faible risque comprennent ceux qui séjournent dans une pension où les chats sont hébergés séparément; ceux ayant un accès limité à l’extérieur (espaces clôturés) où le risque de contact avec un autre chat est minime; ou ceux qui restent à l’intérieur, mais dont les congénères partageant le même logis vont à l’extérieur.

Les chats à risque élevé comprennent ceux qui sont libres de se promener ou qui ont été vus en consultation à la clinique vétérinaire pour des abcès (preuve d’une bagarre de chats).

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VACCINATION

Les vaccins suivants ne sont pas considérés comme nécessaires chez la plupart des chats :

Péritonite infectieuse féline (PIF) : À ce jour, il n’y a pas suffisamment de preuves que le vaccin induit une protection pertinente d’un point de vue clinique, et l’utilisation du vaccin n’est pas recommandée.

Virus de l’immunodéficience féline (FIV) : Le vaccin contre le FIV n’est plus offert en Amérique du Nord depuis 2015, mais il y a deux points importants à noter au sujet des chats qui ont été vaccinés par ce produit précédemment. Tout d’abord, il peut ne pas fournir une protection complète contre toutes les souches sauvages en raison de la nature très changeante du virus, ce qui conduit à un faux sentiment de sécurité. Ensuite, certains chats peuvent obtenir un résultat positif au test de dépistage des anticorps anti-FIV pendant 4 ans ou plus après la dernière administration du vaccin. Les méthodes classiques de dépistage du FIV sont basées sur la détection d’anticorps. Les trousses de dépistage du commerce ciblent différents anticorps; si certains tests distinguent les anticorps induits par la vaccination de ceux qui résultent d’une infection naturelle, d’autres tests ne peuvent faire cette distinction. Il peut donc être nécessaire d’effectuer un test de dépistage supplémentaire par ACP chez les animaux positifs afin d’établir la distinction entre ces deux populations, ce qui implique des coûts, des délais et du stress supplémentaires.

Sarcome félin au point d’injection

Le sarcome félin au point d’injection est une tumeur rare, mais dévastatrice, qui a été associée à la vaccination ainsi qu’à d’autres produits injectés (par exemple le lufenuron, les micropuces, les médicaments à action prolongée). Les théories actuelles suggèrent que la cause est complexe et multifactorielle, et qu’elle implique la nature de la réponse inflammatoire chez certains sujets qui peuvent être génétiquement prédisposés au développement de tumeurs. Comme ces tumeurs peuvent se développer des mois, voire des années après la vaccination, il est très difficile d’en déterminer la cause et l’effet. Selon les résultats d’une étude, les chats atteints de sarcomes dans un membre postérieur étaient significativement moins susceptibles d’avoir reçu des vaccins antirabiques recombinants que des vaccins inactivés. Nous recommandons donc d’éviter les vaccins inactivés dans la mesure du possible et lorsque c’est approprié. Toutefois, il est important de noter qu’aucun vaccin n’est sans risque.

Même s’il est possible que nous ne puissions jamais être en mesure de prévenir totalement le sarcome félin au point d’injection, l’examen des données disponibles nous permet de faire les recommandations suivantes afin d’en réduire le risque :

• Espacer les rappels chez les chats adultes, dans la mesure où on le juge approprié.

• Choisir le vaccin en fonction de l’évaluation des risques de maladie.

• Lors de l’administration d’un vaccin, les praticiens doivent choisir un point d’injection où une intervention chirurgicale pourrait être plus efficace advenant le développement d’un sarcome. Les vaccins ne devraient pas être administrés dans la région intrascapulaire. Le choix d’une région fixe pour chaque type de vaccin et la consignation de cette information dans le dossier médical s’avèrent essentiels à la fois pour la planification chirurgicale et pour l’identification de la cause. Les points d’injection suivants sont recommandés pour l’administration des vaccins :

- Vaccins FVRCP : au niveau du coude droit ou sous de celui-ci

- Vaccins contre le FeLV : au niveau du genou gauche ou sous celui-ci

- Vaccins contre la rage : au niveau du genou droit ou sous celui-ci

L’administration de vaccins devrait être effectuée le plus près possible de l’articulation (au niveau de celle-ci ou au-dessous). Lorsque le vaccin est administré plus haut sur le membre, l’excision chirurgicale d’un sarcome devient plus complexe et invasive.

RÉFÉRENCES fournies sur demande.

Vaccination contre la rageAvec l’autorisation du Dre Liz O’Brien

Administration du vaccin FVRCPAvec l’autorisation du Dre Liz O’Brien

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L’instauration de mesures efficaces d’élimination et de prévention des ectoparasites et des endoparasites est essentielle pour favoriser à la fois la santé du chat et la sécurité du public, de même que pour préserver le lien entre les animaux de compagnie et les humains. S’il est acquis que la prévention et le traitement des parasites du chien de la famille sont importants, la santé du chat de la famille ne doit pas non plus être négligée.

Évaluation du risqueUn programme sur mesure de maîtrise des parasites devrait être instauré pour tous les chats, peu importe qu’ils fréquentent l’extérieur ou non. Il est reconnu que des facteurs géographiques et saisonniers, de même que le mode de vie, influencent le risque d’infection parasitaire; le programme de prévention clinique doit donc être adapté aux besoins individuels des patients, selon leur situation géographique respective. Dans certaines régions du Canada, le risque d’infection parasitaire peut varier selon les saisons. Toutefois, dans les environnements de grande densité comme les immeubles résidentiels et les foyers où vivent plusieurs animaux, le risque de propagation des parasites peut subsister toute l’année. Bien souvent, on croit à tort que les chats d’intérieur ne sont pas exposés au risque d’infection parasitaire; or, ils peuvent y être exposés par le contact avec des vêtements, des meubles, des souliers et des plantes d’intérieur – sans compter le risque de transmission de parasites aux animaux d’intérieur par ceux qui fréquentent l’extérieur. Les chats d’intérieur et d’extérieur qui chassent et ingèrent des rongeurs sont exposés aux infections par des cestodes et des nématodes.

Le protocole clinique de prévention des parasites devrait tenir compte des éléments suivants :

• L’âge du chat

• Le cycle biologique et la période de prépatence du parasite en question

• La prévalence environnementale et géographique des parasites

• Le risque relatif d’exposition de chaque chat

• Le nombre et l’espèce des animaux de la maisonnée

• Le mécanisme d’action du produit choisi, avec une attention particulière à sa durée d’action et aux stades biologiques des parasites ciblés

In addition, client factors that may increase an individual’s susceptibility should be evaluated (see Zoonotic Diseases).

Ectoparasites (parasites externes)PucesSelon le mode de vie et la région où vit le chat, celui-ci peut courir le risque d’une infestation de puces. Il sera particulièrement à risque s’il sort dehors, s’il partage un foyer avec d’autres animaux qui vont à l’extérieur, ou s’il vit dans un environnement où les animaux de compagnie sont nombreux, un immeuble résidentiel par exemple. Dans ces cas, il est fortement recommandé d’utiliser à longueur d’année un produit antipuces à administration mensuelle prescrit par un vétérinaire.

Les médecins vétérinaires ont un rôle important à jouer pour renseigner les propriétaires au sujet du cycle biologique de la puce chez le chien et le chat, ainsi que sur l’utilisation appropriée des produits recommandés. Les risques associés à l’utilisation de produits topiques en vente libre, notamment les poudres, les aérosols, les produits pour application locale et les colliers antipuces, doivent être expliqués au client en raison du grand nombre de cas de toxicoses causées par les pyréthrines et la perméthrine. Compte tenu du cycle biologique de la puce, une durée de traitement minimale de trois mois est recommandée pour la maîtrise d’une infestation de puces existante.

Le diagnostic d’une infestation de puces chez un chat peut être difficile. À cause de leur toilettage si minutieux, il est fréquent qu’on ne trouve sur eux aucune puce adulte, ni même d’excréments de puces lorsqu’on les peigne à la recherche de signes d’une infection. En conséquence, il convient d’amorcer un traitement si on soupçonne la présence de puces ou d’une dermatite par allergie aux piqûres de puces, que des puces ou des excréments aient été observés ou non. Si on le juge approprié, un produit topique homologué doit être utilisé selon les recommandations du fabricant

Tiques Au Canada, la distribution des tiques varie selon la région géographique et les espèces de tiques. Même si les chats sont moins susceptibles que les chiens de contracter des maladies transmises par les tiques, les vétérinaires devraient néanmoins expliquer les risques pour les chats. Les propriétaires doivent être informés de la nécessité de faire des vérifications régulières pour déceler la présence de tiques, et de la manière appropriée de les retirer. Par ailleurs, plusieurs produits contre les tiques, en vente libre ou délivrés sur ordonnance vétérinaire, sont conçus pour les chiens et contiennent des ingrédients toxiques et potentiellement mortels pour les chats; il est donc crucial d’informer le propriétaire des risques associés à l’utilisation de ces produits pour chiens chez un chat.

MAÎTRISE DES PARASITES07

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Poux et acariens Les chatons et les chats nouvellement adoptés devraient être examinés à la recherche d’une infection par des acariens de l’oreille (Otodectes cynotis). Les patients présentant du prurit, des croûtes, une excoriation et une alopécie devraient également faire l’objet d’un dépistage de poux (Felicola subrostratus), d’acariens ou mites (Cheyletiella spp, Notoedres cati et autres) et de démodex (Demodex cati ou D. gatoi). Les épreuves diagnostiques appropriées incluent les grattages cutanés, le peignage (peigne fin), les trichogrammes, les prélèvements à l’aide de ruban d’acétate et les coproscopies. Un traitement approprié devrait être établi en fonction de la disponibilité des produits approuvés, des données publiées et du diagnostic précis. Le risque de contagion devrait être évalué chez les chats et les chiens qui auraient été en contact avec un individu infesté et ceux-ci devraient être traités de façon appropriée.

Endoparasites (parasites internes) Épreuves de laboratoire pour les endoparasites Une analyse des selles est recommandée dans le cadre de tout examen prophylactique afin de vérifier que le chat reçoit bien sa dose mensuelle de médicament préventif et de diagnostiquer certains endoparasites non couverts par les vermifuges préventifs à large spectre. Chez le chaton, ces analyses peuvent être coordonnées à l’administration des vaccins, de sorte que de deux à quatre analyses soient effectuées au cours de la première année de vie.

Les techniques de flottation fécale par centrifugation, avec du sulfate de zinc ou avec une solution sucrée modifiée de Sheather (plutôt que la flottation fécale par sédimentation), sont considérées comme les épreuves les plus fiables de dépistage en clinique de la plupart des parasites intestinaux (particulièrement pour les nématodes). La taille idéale de l’échantillon est de 1 gramme (soit un cube de 1,27 cm [0,5 po] de côté) de selles formées (ou 2 grammes si les selles sont molles). La sensibilité de ces épreuves peut cependant être faible, alors des laboratoires externes devraient être consultés pour obtenir des recommandations et des techniques susceptibles d’améliorer les taux de mise en évidence.

Les techniques de préparation à l’état frais des échantillons fécaux sont également utiles, notamment pour la détection d’organismes tels que Giardia et Tritrichomonas. Un petit échantillon (à peu près de la taille d’un grain de riz), fraîchement recueilli ou prélevé, est requis.

Infections à nématode Les infections à nématode (Toxocara cati, Toxascaris leonina) sont courantes chez les chats et les chatons. Elles peuvent être contractées par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, ou d’un hôte paraténique infecté. L’infection transmammaire est également possible, mais l’infection transplacentaire n’a pas été signalée. La période de prépatence rapportée pour T. cati est de 8 semaines, mais elle peut être aussi courte que 3 semaines selon le mode d’infection (par exemple, par l’ingestion d’un œuf ou d’un hôte paraténique, ou en cas d’infection transmammaire).

MAÎTRISE DES PARASITES

Protocoles recommandés pour la prévention des endoparasites, selon le stade de vie du chat Chatons âgés de moins de 6 mois• Les chatons constituent un groupe d’âge vulnérable aux

endoparasitoses.

• Tous les chatons devraient recevoir un traitement anthelminthique à l’âge de 2, 4, 6 et 8 semaines afin de s’assurer d’une prompte élimination de Toxocara spp transmis par la mère, puis un traitement mensuel jusqu’à l’âge de 6 mois.

• Autrement, dès l’arrivée du chaton à la maison, celui-ci devrait recevoir au moins trois traitements anthelminthiques adulticides, espacés de deux semaines. La fréquence initiale de vermifugation est réduite si le produit utilisé présente une activité adulticide et larvicide.

• Après cette vermifugation initiale, le chaton devrait être traité mensuellement avec un parasiticide à large spectre jusqu’à l’âge de 6 mois.

• Les chattes allaitantes devraient être traitées en même temps que leurs chatons afin de prévenir les infections patentes.

• Tous les chatons devraient faire l’objet d’au moins une vermifugation par un produit efficace contre les cestodes.

Cats over 6 months of age• À compter de l’âge de 6 mois, entreprendre

l’administration (saisonnière ou à longueur d’année) d’un parasiticide à large spectre, selon le risque d’infection par des parasites internes et externes.

• La prévention du ver du cœur devrait être recommandée pour les chats vivant dans des zones d’endémicité et pour ceux qui voyagent dans ces régions.

• À cause du taux élevé de faux négatifs générés par les analyses fécales de routine effectuées en clinique pour la détection de parasites, différents groupes de spécialistes recommandent de procéder à une vermifugation de deux à quatre fois par année si le chat ne reçoit pas de traitement mensuel régulier (voir sous Ressources).

De façon similaire, la période de prépatence rapportée pour T. leonina varie, mais on considère généralement qu’elle est de 7 à 10 semaines. )

Les infections à ankylostome (Ancylostoma spp) sont peu fréquentes chez les chats. Elles surviennent par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, ou d’un hôte paraténique infecté, ou encore par migration larvaire transdermique. L’infection transmammaire n’a pas été rapportée chez les chats. La période de prépatence varie de 19 à 28 jours. Toxascaris leonina et A. braziliense (rare au Canada) peuvent aussi infecter les chiens, ce dont il faut tenir compte dans les foyers qui comptent plusieurs animaux.

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Protocoles de soins de santé préventifs Soins félins | 18cathealthy.ca

RESSOURCESCanadian Guidelines for the Treatment of Parasites in Dogs and Cats [en anglais] : https://www.catvets.com/ guidelines/practice-guidelines

Worms & Germs Blog: Promoting Safe Pet Ownership [en anglais] : Cathealthy.ca/wormsandgerms

The Companion Animal Parasite Council [en anglais] : Cathealthy.ca/CAPCvet

Current Feline Guidelines for the Prevention, Diagnosis and Management of Heartworm Infection in Cats [en anglais] :heartwormsociety.org/pdf/2014-AHS- Feline-Guidelines.pdf

European Scientific Counsel on Companion Animal Parasites [en anglais] : https://www.esccap.org/uploads/docs/kbinj8j0_0687_ESCCAP_General_ Recommendations_update_v4.pdf

National Center for Infectious Diseases: Healthy Pets Healthy People [en anglais] : Cathealthy.ca/healthypets

How to perform fecal centrifugation and why this technique is best [en anglais] : https://www.capcvet.org/articles/why-fecal-centrifugation-is-better/

Les infections à trichure (Trichuris felis) sont rares chez les chats en Amérique du Nord. Une infection à Eucoleus (Capillaria) ærophila devrait être soupçonnée lorsque des œufs comportant des « bouchons » aux deux pôles sont décelés à la coproscopie.

On trouve des données sur la prévalence de parasites dans différentes régions du Canada dans les Lignes directrices canadiennes pour le traitement des parasites chez les chiens et les chats (voir sous Ressources).

Infections à cestodes La cestodose est souvent diagnostiquée par l’observation de segments de cestodes dans la région périnéale ou les fèces, ou encore sur la literie du chat, mais ces signes ne sont pas toujours observables. En conséquence, la possibilité d’une infection à cestodes doit être déterminée en fonction des facteurs de risques respectifs de chaque patient. L’examen réalisé à chaque visite d’évaluation préventive doit comprendre la recherche de puces, et le propriétaire doit être questionné à propos des habitudes de chasse de son animal. Comme les produits n’ont pas tous une activité à large spectre contre toutes les espèces de cestodes, il est important de déterminer quelle est l’espèce en cause, le cas échéant. Par exemple, le fenbendazole n’éliminera pas une infection à cestode secondaire à l’ingestion de puces (Dipylidium caninum).

Seuls les individus infectés (et non les animaux avec lesquels ils sont en contact) doivent être traités, parce que les cestodes ont besoin d’un hôte intermédiaire. Il convient de noter si une exposition à des hôtes intermédiaires courants (puces dans la maison ou accès à des rongeurs, par exemple) pourrait avoir eu lieu, car la possibilité d’une infection des autres animaux de la maisonnée se trouverait alors accrue. Il n’est pas nécessaire de procéder à des traitements répétés contre les cestodes dans les cas où la source d’infection a été éliminée avec succès. Lorsque des expositions répétées surviennent, comme chez les chats qui mangent des rongeurs, un programme de traitements vermifuges réguliers contre Tænia tæniæformis est recommandé. De le même manière, si les puces ne sont pas maîtrisées adéquatement, des traitements répétés seront nécessaires contre D. caninum. Tous les chatons devraient faire l’objet d’au moins une vermifugation par un produit efficace contre les cestodes dans leur série initiale de vermifugations. Chez les chats adultes, la nécessité d’un traitement périodique devrait être établie en fonction des facteurs de risque.

Protozooses intestinalesVer du cœur chez les chats Le chat est un hôte partiellement adapté pour le parasite Dirofilaria immitis, le responsable de la maladie du ver du cœur. Pour cette raison, le chat est considéré plus résistant que le chien à l’infection par le parasite au stade adulte. Les données de recherche récentes indiquent qu’entre 3 et 10 vers adultes se développeront chez approximativement 75 % des chats infectés expérimentalement avec 100 larves de stade L3. Ces données se comparent à 60 vers adultes chez 100 % des chiens infectés expérimentalement. Toutefois, les chats peuvent contracter une maladie pulmonaire grave causée par des vers du cœur immatures; la présence de vers adultes n’est donc pas nécessaire pour que

l’infection entraîne des changements pathologiques et des signes cliniques. Dans tout environnement naturel où des moustiques vecteurs du parasite sont présents, le risque de piqûre est considéré comme étant le même chez les chats et les chiens. Bien que certaines espèces de moustiques montrent une préférence pour les chiens, le moustique le plus répandu dans les centres urbains, Culex spp, se nourrit autant sur les chats que sur les chiens, sans préférence. En outre, les chats n’ont pas à sortir à l’extérieur pour être exposés aux moustiques infectés.

Parce que le chat est un hôte partiellement adapté chez lequel aucune ou très peu de larves de ver du cœur atteindront le stade adulte, le diagnostic de l’infection est difficile à établir. Les chats infectés peuvent ne présenter que des signes cliniques transitoires (des vomissements ou de la toux, par exemple) ou mourir de l’infection sans qu’un diagnostic n’ait été posé. Il est donc recommandé que les chats vivant (ou voyageant) dans des zones d’endémicité reçoivent des médicaments préventifs mensuels débutant dans le mois précédant le début de l’exposition aux moustiques, et se poursuivant jusqu’à un mois après la fin de l’exposition. En raison du faible risque de développement de vers adultes, il n’est pas nécessaire de procéder à un test de dépistage avant l’administration de la prophylaxie.

On devrait envisager l’exécution d’un test de dépistage de l’exposition au ver du cœur (anticorps) ou de l’infection par le parasite adulte (antigènes) dans les zones d’endémicité ou lorsque le patient présente des signes évocateurs de l’infection par le ver du cœur, et ce, même si l’interprétation des résultats est souvent difficile et que l’infection peut ne pas être décelée.

MAÎTRISE DES PARASITES

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Le virus de la leucémie féline (FeLV) et le virus de l’immunodéficience féline (FIV) sont parmi les maladies infectieuses les plus courantes chez les chats, bien que la prévalence dans la population générale de chats varie selon l’emplacement géographique et les facteurs de risque. Des données complètes sur la séroprévalence des infections rétrovirales et sur les facteurs de risque chez les chats au Canada ont été publiées en 2009. La séroprévalence du FeLV à l’échelle nationale est de 3,4 % tandis que celle du FIV est de 4,3 %, mais il existe des variations géographiques. Bien que ces virus soient présents dans l’ensemble du Canada, la prévalence la plus élevée du FeLV a été enregistrée en Nouvelle-Écosse, au Québec et au Manitoba, tandis que le FIV est particulièrement prévalent à Terre-Neuve, au Québec et en Saskatchewan.

De manière générale, le statut rétroviral de tous les chats devrait être connu. Des directives en matière de dépistage des rétrovirus chez les chats au Canada ont été publiées (voir les figures 1 à 3 et les Ressources). Les trousses de dépistage en clinique vétérinaire offrent une sensibilité et une spécificité adéquate pour les deux virus. Il s’agit d’essais par la méthode immuno-enzymatique (ELISA) qui détectent la présence d’anticorps anti-FIV et d’antigènes du FeLV.

À qui s’adresse le dépistage du FeLV et du FIV?Le dépistage du FeLV et du FIV s’adresse aux catégories de chats suivantes :

a) Les chats à risque : tous les chats malades, les chats qui présentent des morsures ou des maladies buccales, les chats ayant une exposition connue à un chat infecté par un rétrovirus, les chats vivant dans un environnement comptant plusieurs chats dont le statut n’est pas connu. Les chats malades devraient être testés indépendamment d’un résultat négatif antérieur au dépistage du FeLV ou du FIV.

b) Les chats et chatons nouvellement acquis.

c) Les chats sur le point d’être vaccinés contre le FeLV ou le FIV.

d) Les chats pouvant être continuellement exposés à l’infection (p. ex., les chats qui vont dehors) devraient être soumis au dépistage annuel du FeLV et du FIV au moyen d’un test effectué sur place ou dans un laboratoire sous-traitant. Des considérations spéciales s’appliquent aux chats vaccinés contre le FIV (voir ci-dessous).

e) Il arrive que les chats des refuges ne soient pas soumis au dépistage avant leur adoption, bien que ce soit la norme dans certains refuges et groupes de secours. Si le dépistage a été effectué, les résultats devraient être fournis au nouveau propriétaire. En l’absence de dépistage préalable, le nouveau propriétaire doit être avisé que les tests sont requis dès que possible.

RESSOURCES

Levy J, Crawford C, Hartmann K, et al. 2008 American Association of Feline Practitioners’ Feline Retrovirus Management Guidelines. J Feline Med Surg 2008;10:300-316 Accès gratuit à : Cathealthy.ca/catvetsretrovirus

Little S, Sears W, Lachtara J, et al. Seroprevalence of feline leukemia virus and feline immunodeficiency virus infection among cats in Canada. Can Vet J 2009;50:644-648.Accès gratuit à : Cathealthy.ca/seroprevalence

Little S, Bienzle D, Carioto L, et al. Feline leukemia virus and feline immunodeficiency virus in Canada: recommendations for testing and management. Can Vet J 2011;52:849-855.Accès gratuit à : Cathealthy.ca/felineleukemia

Westman, ME, Malik, R, Hall, E, Sheehy, PA and Norris, MJ. Determining the Feline Immunodeficiency Virus (FIV) status of FIV-vaccinated cats using point-of-care antibody kits. Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases 2015;42:43-52.Accès gratuit à : http://www.sciencedirect.com/ science/article/pii/S0147957115000569

DÉPISTAGE DES RÉTROVIRUS08

Figure 1 : Algorithme du dépistage du FeLV chez tous les chats et chatons (le vaccin contre le FeLV n’interfère pas avec les tests)

Dépistage du FeLV : tous les chats et chatons

Test IFA

Positif

Positif

Négatif

Négatif

Les résultats positifs devraient être confirmés

Infection au FeLV

Idéalement, confirmer après 30 jours par un autre test ELISA

Confirmer après 60 jours par ELISA et IFA ou ACP validé

Essai antigénique ELISA

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Figure 2 : Algorithme du dépistage du FIV chez les chatons de moins de 6 mois (non vaccinés contre le FIV)

DÉPISTAGE DES RÉTROVIRUS

Figure 3 : Algorithme du dépistage du FIV chez les chats de plus de 6 mois

Positif Positif

Positif

Négatif Négatif

Négatif

Anticorps maternels ou infection naturelle; tester de nouveau à

intervalles de 30 jours

Chaton maintenant > 6 mois infecté par le FIV

Test ACP validé pour confirmer l’infection

Transfert de Western pour confirmer

l’infection

Non vacciné

contre le FIV

Vacciné contre le FIV

Statut vaccinal anti-FIV inconnu

Idéalement, confirmer par un autre test après 60 jours

Idéalement, confirmer par un autre test après 60 jours

Considérer comme non infecté

Photo, avec l’autorisation de PetsecurePhoto, avec l’autorisation de Bayer Photo, avec l’autorisation de HillsPhoto, avec l’autorisation d’IDEXX

Recommandations pour les tests de suivi

Un seul résultat négatif au dépistage du FIV et/ou du FeLV n’exclut pas la possibilité d’une infection durant toute la vie de l’animal. Il existe de nombreuses situations pouvant entraîner un changement de statut. Notamment :

• Exposition récente. Il peut s’écouler des mois avant qu’un patient ne développe des taux détectables d’anticorps anti-FIV après une exposition. Il est recommandé de répéter le test au moins 60 jours après l’obtention d’un premier résultat négatif et/ou l’exposition potentielle la plus récente. Dans le cas du virus de la leucémie féline, le test devrait être répété au moins 30 jours après l’obtention d’un premier résultat négatif.

• Faux résultats, négatifs ou positifs. Une manipulation inappropriée des échantillons ou une exécution incorrecte du test peuvent donner lieu à un résultat erroné.

• Nouvelle exposition. Chez les chats qui sont continuellement à risque d’une exposition, on ne peut présumer de l’absence d’infection à vie sur la base d’un seul test ELISA. Il est recommandé de procéder à des tests périodiques.

Préoccupations au sujet des vaccins contre le FIV et des résultats

Depuis 2015, la vaccination contre le FIV n’est plus offerte au Canada, ni aux États-Unis. Le vaccin reste offert en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les chats vaccinés contre le FIV peuvent se révéler séropositifs aux tests de détection des anticorps à cause de l’immunité qui peut perdurer plusieurs années après la dernière vaccination. Il est donc utile de connaître les antécédents de vaccination du chat, mais en cas d’incertitude, certains tests réalisés en clinique et des tests ACP de laboratoire peuvent aider à déterminer si un chat est véritablement infecté ou s’il a été vacciné antérieurement.

Test de dépistage des anticorps Test de dépistage des anticorps

Test de dépistage des anticorps

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Bien que l’âge de la stérilisation chirurgicale se situe traditionnellement entre cinq et sept mois, plus de 90 % des refuges qui ont répondu au sondage statistique de la Fédération des sociétés canadiennes d’assistance aux animaux stérilisent les animaux sous leurs soins avant leur adoption afin d’aider à résoudre la crise de la surpopulation de chats qui sévit au Canada. La stérilisation mâle ou femelle à l’âge de 5 mois ou avant et la stérilisation pédiatrique effectuée entre 6 et 16 semaines présentent des avantages importants et sont approuvées par l’Association canadienne des médecins vétérinaires. Plusieurs études à long terme ont confirmé que la stérilisation pédiatrique n’est pas associée à un risque accru de maladie, de rétrécissement du diamètre de l’urètre ou de problèmes de comportement; elles ont également recensé certains avantages, notamment :

• Contrôle efficace de la population

• Exécution plus généralisée lorsqu’elle se situe avant l’adoption ou la vente

• Interventions chirurgicales plus faciles (moins de saignements, meilleure visualisation des organes, exécution plus rapide) et temps de récupération plus courts que chez les chats plus âgés

• Plus petites incisions entraînant moins d’inflammation et de douleur pendant la cicatrisation

• Taux de complication postopératoire inférieurs

• Évitement du stress et des coûts associés à la stérilisation d’une femelle en œstrus, en gestation ou atteinte de pyométrite

• Réduction des problèmes de comportement (vagabondage, marquage, batailles)

• Réduction du risque d’adénocarcinome mammaire (de 91 % lorsque les femelles sont stérilisées avant l’âge de 6 mois)

STÉRILISATION CHIRURGICALE : LE PLUS TÔT POSSIBLE

09

Considérations sur l’anesthésie et la chirurgie

Les patients pédiatriques ont des besoins périopératoires, anesthésiques et chirurgicaux particuliers. Les agents anesthésiants dont nous disposons aujourd’hui sont sûrs pour les chatons dès l’âge de 6 semaines. Divers protocoles médicamenteux concernant l’anesthésie et l’analgésie chez les patients pédiatriques sont présentés dans la littérature. Les chats dont le poids est inférieur à 2 kg présentent un risque plus élevé de complications anesthésiques en raison de facteurs tels que l’hypothermie, l’hypoglycémie, un poids inapproprié et des doses inexactes de médicaments. Les trois premières heures suivant la chirurgie constituent la période où le risque est le plus élevé. Il est important de réduire le stress et l’anxiété avant la stérilisation pédiatrique; la meilleure pratique en ce sens est d’héberger ensemble les chatons d’une même portée avant et après l’intervention, dans une cage pourvue de literie chaude et confortable et où les chatons peuvent se cacher de leur fratrie. On peut prévenir l’hypothermie en réduisant le contact avec les surfaces froides, en restreignant l’exposition des cavités corporelles, en fournissant pendant la période périopératoire un contact soigneusement protégé avec un système d’eau chaude circulante ou des contenants chauffés (tels que des bouteilles d’eau, des sacs de riz ou des disques chauffants, tous étroitement surveillés), et en réduisant au minimum le volume de désinfectant préchirurgical. La courte durée de la chirurgie et l’inversion de l’anesthésie une fois l’intervention terminée contribuent aussi à réduire l’hypothermie. Une attention particulière à l’hémostase est également de mise dans toutes les chirurgies pédiatriques.

L’hypoglycémie peut être évitée ou réduite par la restriction du jeûne postopératoire à une période de 2 à 4 heures, par l’évitement de l’excitation préopératoire et par un apport alimentaire immédiatement après le réveil de l’anesthésie.

Le patient doit être surveillé étroitement pendant l’anesthésie, avec une attention particulière à la fréquence respiratoire et au débit cardiaque.

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Puisque l’anesthésie et l’intervention chirurgicale n’affectent pas la réponse à la vaccination, les chatons peuvent être vaccinés en même temps que la chirurgie élective, au besoin, mais de préférence pendant la période de récupération. Les âges suggérés pour la stérilisation chirurgicale, selon diverses situations, sont les suivants :

Chaton en foyer privé : Souvent acquis à l’âge d’environ huit semaines, il devrait recevoir sa première série de vaccins avant l’opération chirurgicale; planifier l’intervention après la dernière vaccination, approximativement à l’âge de 16 semaines.

Chaton provenant d’un refuge : Souvent acquis à l’âge d’environ huit semaines; planifier l’intervention après la dernière vaccination, approximativement à l’âge de 16 semaines; certains organismes s’assurent que l’intervention soit effectuée avant le placement du chat dans un nouveau foyer. Le fait d’encourager les refuges et organismes de secours à utiliser la liste de vérification pour l’adoption de Soins Félins aide à renseigner les clients au sujet des vaccins requis, du traitement des parasites et des tests de dépistage des maladies qui doivent être effectués au cours de la première année, et par la suite.

Chaton domestique retourné à l’état sauvage : S’il est attrapé avant l’âge de sept semaines, il peut être placé dans un foyer et traité comme un chaton provenant d’un refuge; s’il fait partie d’un programme « capturer, stériliser et retourner à l’habitat », la stérilisation chirurgicale et la vaccination peuvent avoir lieu dès l’âge de six à sept semaines. Il est recommandé d’apposer une marque auriculaire aux chats avant de les retourner dans leur colonie.

STÉRILISATION CHIRURGICALE : LE PLUS TÔT POSSIBLE

RESSOURCES

Feline Update Information provenant du Feline Centre (Langford Veterinary Services, Université de Bristol, Royaume-Uni) et de Zoetis [en anglais] : Cathealthy.ca/felinecentre

• Vidéo d’instructions sur la stérilisation précoce, de Cats Protection charity

• Lien vers une application iTunes pour calculer les doses de médicaments d’un protocole anesthésique fréquemment utilisé

• Principes de stérilisation précoce

The Cat Group Policy Statement : Timing of neutering [en anglais] : Cathealthy.ca/thecatgroup

Association canadienne des médecins vétérinaires Énoncé de position sur la stérilisation des chiens et des chats : Cathealthy.ca/CVMA

« L’ACMV suggère que, dans la plupart des cas, les chats mâles et femelles soient stérilisés avant l’âge de cinq mois. »

Humane Alliance Vidéo éducative sur la stérilisation pédiatrique [en anglais] : Cathealthy.ca/humanealliance

PetSmart Charities https://www.petsmartcharities.org/what-we-do/ spay-neuter

Cathealthy .ca Adoption Checklist [en anglais] : www.cathealthy.ca/wp-content/uploads/2018/03/ Cat-Healthy-New-Owner-Checklist.pdf

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Chez les chats tout autant que chez les humains et les chiens, la rétention de particules d’aliments entre les dents peut entraîner le développement de plaque, de tartre, de gingivite et de maladie parodontale. En l’absence de soins réguliers à la maison et à la clinique vétérinaire, des maladies dentaires feront leur apparition. En plus du tartre et de la gingivite, les chats sont aussi sujets à d’autres problèmes, comme la résorption dentaire et la gingivo-stomatite chronique.

Les soins dentaires à la maison

La question de la santé buccodentaire devrait être abordée à toutes les visites de prévention. La discussion sur les soins à apporter à la maison devrait notamment porter sur le brossage ou l’essuyage quotidien des dents du chat. Les produits recommandés tels que les croquettes et gâteries thérapeutiques devraient avoir fait l’objet d’une vérification par le Veterinary Oral Health Council (VOHC) quant aux allégations de réduction de la plaque et du tartre. Il est recommandé d’encourager les clients à établir, de concert avec le vétérinaire, un protocole de soins usuels à la maison qui inclut un brossage quotidien et l’utilisation d’au moins un produit vérifié par le VOHC. Cependant, les soins quotidiens à la maison ne devraient pas débuter en présence de problèmes buccodentaires existants, puisque cela aurait pour effet de retarder les traitements appropriés et causer de la douleur. Les programmes de soins à la maison sont à utiliser de préférence chez les jeunes chats qui présentent une bonne santé buccodentaire, ou après une évaluation et des traitements dentaires chez les chats plus âgés. L’utilisation de gâteries et de formules dentaires devrait être intégrée dans le programme nutritionnel du patient afin d’éviter un apport calorique excessif.

Suggestions pour les soins à la maison

• Brosse à dents : divers types de brosses à dents devraient être offerts, puisque l’acceptation de ces différents produits varie d’un chat à l’autre.

• Gaze : des carrés de gaze de 5 cm de côté, enroulés autour d’un doigt, peuvent être une approche plus facilement acceptée pour essuyer quotidiennement la plaque sur les dents du chat.

• Échantillons de dentifrice pour animaux : bien que l’enlèvement mécanique de la plaque dentaire soit essentiel pour prévenir les maladies, un dentifrice peut contribuer au nettoyage et peut aussi encourager le chat à mastiquer la brosse à dents.

• Dépliant sur les soins dentaires

• Petit échantillon de croquettes dentaires approuvées par le VOHC

Les soins dentaires à la clinique

Les propriétaires doivent être conscients du fait que les soins dentaires préventifs, tout comme le brossage de leurs propres dents, contribueront à retarder l’apparition de maladies dentaires mais ne peuvent les empêcher complètement. Une évaluation périodique sous anesthésie réalisée dans le cadre d’une évaluation complète de la santé buccale, ainsi que des radiographies dentaires complètes, sont des éléments clés du repérage des maladies. Les clients doivent comprendre que ces procédures aident aussi à détecter la résorption dentaire, qui peut être cachée sous la gencive.

L’examen exhaustif de la cavité buccale devrait faire partie de tout examen physique. Chez la plupart des chats, cet examen de la cavité buccale et de la dentition peut être réalisé chez le patient éveillé. Certains chats, cependant, peuvent y être réticents. Outre une réticence générale à être manipulé, cette attitude peut aussi être associée directement à la présence d’une douleur buccale ou d’une douleur arthritique. Le client devrait être informé que des analgésiques, une sédation ou une anesthésie peuvent être nécessaires pour la réalisation d’un examen de base. Le détartrage manuel des dents chez un chat éveillé ou conscient n’est pas recommandé et ne peut remplacer une évaluation exhaustive de la santé buccale et la mise en œuvre d’un plan de traitement complet sous anesthésie générale. Le détartrage manuel peut occasionner un trauma chez le chat ou le vétérinaire, ne répond pas aux besoins dentaires et peut faussement laisser croire au client qu’aucun autre soin n’est requis.

• Présence/absence de chaque dent

• Présence et identification de dents fracturées

• Degré de tartre et de gingivite

• Présence de dents mobiles

• Présence de lésions visibles associées à la résorption dentaire

• Zones d’inflammation ou d’enflure, masses

• Odeurs buccales et leur source, si possible

DENTISTERIE10

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Le patient doit être informé que l’examen buccal chez le patient éveillé ne fournit pas d’information quant aux aspects suivants :

• Maladie des racines dentaires

• Maladie subgingivale, y compris les poches

• Certaines dents mobiles

• Lésions de résorption cachées par les structures buccales et gingivales

• Resorptive lesions concealed by oral and gingival structures

• Masses, inflammation ou autres lésions cachées par les structures buccales et gingivales

Tous les résultats de l’examen doivent être dûment consignés dans le dossier médical. Un plan de traitement et une estimation des coûts doivent être élaborés et présentés en détail au client.

Il va de la responsabilité du vétérinaire de soulager la douleur immédiate du patient. Des analgésiques devraient être prescrits le jour même du diagnostic d’une affection dentaire douloureuse. Le client comprendra d’autant mieux le statut précaire du patient si le clinicien l’encourage à permettre l’exécution d’épreuves diagnostiques le jour même du diagnostic et à prendre rendez-vous pour l’intervention chirurgicale avant de quitter la clinique vétérinaire.

Évaluation complète de la santé buccodentaire et traitement

Une fois le patient sous anesthésie, une évaluation détaillée doit être effectuée. Celle-ci doit inclure l’évaluation de chaque dent à la recherche de maladie visible ou palpable, ainsi qu’une évaluation de chaque dent par radiographie dentaire. En l’absence de radiographie, les maladies sous-gingivales ne pourront être repérées alors qu’elles peuvent être très importantes. C’est pourquoi la radiographie buccale complète doit faire partie de tout examen de dentisterie féline. Toutes les observations doivent être notées sur un tableau dentaire standardisé au moyen de la nomenclature d’usage. Les dents nécessitant une extraction chirurgicale ou d’autres traitements doivent être notées. Toutes les dents qui présentent des signes pathologiques doivent faire l’objet d’un traitement approprié ou être référées à un spécialiste. Une fois les soins requis terminés (ou en l’absence de dents malades), un nettoyage professionnel est effectué. Celui-ci doit inclure un détartrage et un polissage par un vétérinaire ou un technicien vétérinaire agréé.

Prise en charge de la douleur en chirurgie dentaire

Les lésions buccales du chat sont douloureuses. Cette douleur persiste même pendant l’anesthésie générale. Le patient doit recevoir un programme analgésique multimodal équilibré en plus de l’anesthésie, de manière à réduire ou à éliminer la douleur existante et à réduire la douleur pendant et après la chirurgie. Cette approche devrait inclure la prescription d’un analgésique dès le jour du diagnostic. La perfusion d’agents analgésiques tout au long du continuum d’évaluation et de traitement peut améliorer le statut anesthésique et le réveil chez les patients nécessitant une extraction. Le patient devrait

être anesthésié par blocage nerveux avant l’intervention chirurgicale. Immédiatement après l’intervention et pendant une ou deux semaines par la suite, il devrait bénéficier d’une analgésie multimodale composée (si approprié) d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, de narcotiques et d’autres médicaments indiqués pour la prise en charge de la douleur, comme la gabapentine.

Au cours des jours suivant la chirurgie, il est vital d’effectuer un suivi téléphonique auprès du client pour s’assurer du rétablissement approprié, de l’observance de la médication et de la consommation alimentaire suffisante. Un rendez-vous de suivi devrait être prévu 2 semaines après l’intervention. Selon la nature de la pathologie dentaire diagnostiquée, un programme de soins dentaires appropriés à la maison doit être recommandé au client. Un tel plan ne doit cependant jamais être mis en œuvre en présence de douleur ou de problèmes buccodentaires. Il vaut mieux attendre que la maladie ait été traitée et que la santé buccale soit rétablie.

L’utilisation d’antibiotiques en dentisterie

Le chat domestique héberge plus de 200 espèces de bactéries dans sa cavité buccale. La présence de tartre et de gingivite, bien qu’elle résulte de l’activité de ces bactéries, ne constitue pas une indication pour l’usage d’antibiotiques. Sauf en présence d’abcès, l’administration d’analgésiques et la prompte exécution des soins dentaires requis sont la voie thérapeutique appropriée. L’extraction des dents malades et le retrait de la plaque et du tartre réduisent tout besoin perçu d’antibiotiques, dont l’utilisation peut perturber la flore buccale ou gastro-intestinale normale et n’apporte vraisemblablement pas d’avantages à long terme au patient, surtout si on néglige de traiter la source des problèmes. Si l’extraction des dents malades suffit à éliminer les risques d’infection, le recours aux antibiotiques devrait être considéré superflu et être évité.

Résistance aux soins dentaires

Certains propriétaires hésitent à offrir des soins dentaires à leur animal pour diverses raisons. En voici quelques exemples :

• La peur de l’anesthésie, particulièrement chez les chats âgés. Les vétérinaires doivent reconnaître les préoccupations des propriétaires concernant l’anesthésie et y répondre, mais ne devraient pas recommander des soins dentaires non optimums.

• L’incapacité ou le refus de payer les coûts associés au processus d’évaluation et de traitement. À cet effet, une relation vétérinaire-client-patient bien établie peut se révéler bénéfique pour la compréhension et l’acceptation de ces coûts. Certaines cliniques choisissent d’offrir des plans de paiement ou un financement par des tiers afin d’accélérer l’exécution des soins chirurgicaux requis.

• L’incapacité de reconnaître que le chat souffre de la précarité de sa santé dentaire. Une relation vétérinaire-client-patient bien établie crée le lien de confiance nécessaire pour surmonter cette objection. En outre, l’utilisation immédiate d’analgésiques avant la chirurgie dentaire améliore la compréhension du client et sa reconnaissance de la douleur du patient.

DENTISTERIE

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PROBLÈMES DENTAIRES PARTICULIERSRésorption dentaire

La résorption dentaire (RD) a aussi été désignée sous les appellations de lésion du collet ou de lésion de résorptions odontoclastiques félines (FORL) au cours des 20 dernières années. Quelle que soit la terminologie adoptée, la cause en demeure incertaine. À l’heure actuelle, la résorption dentaire est définie par 5 types de pathologie dentaire ou 3 types de changements radiographiques. Ces classifications sont établies par l’American Veterinary Dental College.

Les types de résorption dentaire fondés sur l’apparence radiographique

RD Type 1 : transparence radiologique focale ou multifocale, le reste de la dent présentant une opacité normale et un espace ligamentaire parodontal normal.

RD Type 2 : diminution ou disparition de l’espace ligamentaire parodontal à certains endroits et réduction de l’opacité d’une partie de la dent.

RD Type 3 : des éléments des types 1 et 2 sont présents sur une même dent. Le ligament parodontal présente des portions normales alors qu’une perte ou un rétrécissement affecte d’autres portions. La dent présente des zones de transparence radiologique multifocale et une réduction de l’opacité à d’autres endroits.

Quel que soit le type de lésion, la maladie est évolutive et douloureuse. L’extraction de la dent touchée est la seule approche thérapeutique rationnelle. La radiographie de toutes les dents est essentielle. Les couronnes touchées peuvent comporter des racines dentaires atteintes, ce qui constitue une information critique quand on planifie l’extraction chirurgicale. La radiographie permettra aussi de repérer le développement de la maladie dans une racine dentaire sans qu’elle ne soit visible sur la couronne. Ces dents devront aussi être extraites. L’amputation de la couronne n’est recommandée que dans certaines situations spécifiques.

Les chats chez lesquels la résorption dentaire a été diagnostiquée présentent un risque accru de développer d’autres lésions ultérieurement. Le praticien doit donc procéder régulièrement à l’évaluation complète de la santé buccodentaire, y compris des radiographies dentaires annuelles, de manière à permettre le repérage et l’extraction précoces des dents touchées.

Il n’existe pas de consensus universel sur la prévention de la résorption dentaire. Une bonne hygiène dentaire reste essentielle pour contrer les autres types d’affections dentaires, mais son rôle dans la prévention de la résorption n’est pas évident.

Stomatite chronique féline

La présence d’une inflammation buccale ne correspondant pas au degré observé de plaque et de tartre peut être un signe de stomatite chronique, ou gingivostomatite chronique féline (GSCF). L’inflammation associée à cette maladie s’étend souvent au-delà de la gencive et peut toucher les tissus buccaux avoisinants, y compris la partie arrière de la gueule, la gorge et sous la langue. La stomatite chronique résulte d’une réponse immunitaire locale anormale, bien que l’origine de cette anomalie soit inconnue. La biopsie gingivale aide à différencier la stomatite féline des autres affections buccodentaires, et particulièrement de la néoplasie, dans certains cas. L’efficacité temporaire de médicaments (antibiotiques ou corticostéroïdes) est possible, et le détartrage peut aussi atténuer l’intensité de la maladie pendant de courtes périodes. En conséquence, l’extraction de toutes les dents et racines est considérée comme le traitement approprié dans les cas graves, bien que le taux de réponse ne soit pas de 100 % chez tous les patients. Le retard dans la mise en œuvre de cette procédure peut par ailleurs en réduire le taux de succès, puisque la réponse inflammatoire continue de s’aggraver. Il est nécessaire, lorsqu’on procède à l’extraction chirurgicale complète des dents chez un patient atteint de stomatite chronique, de radiographier entièrement la gueule afin de repérer les anomalies dentaires avant l’extraction et de localiser et retirer les fragments racinaires après l’extraction. L’amputation de la couronne n’est recommandée que dans certaines situations spécifiques. Les patients atteints de stomatite chronique devraient subir des tests de détection du virus de l’immunodéficience féline et du virus de la leucémie féline.

DENTISTERIE

RESSOURCES

http://www.toothvet.ca/PDFfiles/home_care.pdf [en anglais]

http://www.toothvet.ca/PDFfiles/tr_cats.pdf [en anglais]

http://www.toothvet.ca/PDFfiles/fcgs_1p.pdf [en anglais]

http://www.vohc.org/accepted_products.htm [en anglais]

https://www.avdc.org/Nomenclature/Nomen-Teeth.html [en anglais]

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Une assurance pour animaux de compagnie peut s’avérer très utile en cas d’urgence ou de problème de santé important, mais moins de 2 pour cent des propriétaires de chat canadiens ont acquis ce type d’assurance. Les chatons et les jeunes chats sont généralement en bonne santé, mais une assurance maladie peut cependant être nécessaire en cas de blessure accidentelle ou d’incidents imprévus, tels qu’une intoxication, une infection virale, une obstruction intestinale résultant de l’ingestion d’un corps étranger ou d’un liquide, obstructif ou non.

Les chats vivent souvent bien au-delà de 15 ans, voire jusqu’à 20 ans. Or, plus le chat vieillit, plus il est susceptible de souffrir d’une maladie chronique. La prévalence du diabète sucré, de l’hyperthyroïdie, de l’arthrite et de la maladie rénale chronique augmente chez les chats âgés. Alors que le diagnostic initial de ces affections puisse lui-même être coûteux, le traitement et le suivi continus de ces problèmes qui peuvent être traités risquent de mettre à mal le budget de certaines familles sans l’aide d’une assurance maladie. Ces défis peuvent être une source continue de frustration pour l’équipe vétérinaire et pour le client, et entraînent parfois des compromis dans les soins de santé offerts au patient. Un régime d’assurance maladie pour animaux de compagnie permet aux clients de prendre des décisions en fonction de ce qui est vraiment le mieux pour leur chat bien-aimé.

Plusieurs compagnies d’assurance offrent maintenant une période d’essai gratuite et de nombreux refuges incluent une période d’assurance à l’essai lorsque des chats sont adoptés. Bien qu’une offre variée soit bénéfique et que la concurrence contribue à restreindre les coûts, la diversité des programmes et des régimes offerts par les différentes compagnies d’assurance est souvent source de confusion et de difficulté pour les clients et les membres de l’équipe vétérinaire.

Nous avons créé à l’intention des membres de l’équipe vétérinaire une liste d’éléments importants qu’ils peuvent remettre aux clients pour les aider à évaluer les régimes d’assurance pour animaux de compagnie. Un assureur sérieux devrait :

1 . Exiger une relation continue entre le médecin vétérinaire, le client et le patient.

2 . Informer le consommateur si une couverture des soins préventifs est offerte en plus de la couverture pour les blessures et les maladies.

3 . Offrir aux clients la liberté de choisir leur propre médecin vétérinaire, y compris les spécialistes et les installations de soins d’urgence et de soins intensifs.

4 . Ne jamais tenter d’influencer ou d’interférer avec la grille tarifaire de la clinique vétérinaire.

5 . Établir clairement les limites de la police, la tarification, et toute couverture facultative qui pourrait être offerte au titulaire de police, ainsi que les éventuels délais relatifs aux ajouts ou à la modification de la police.

6 . Être transparent sur la façon dont les conditions générales de la police s’appliquent concrètement à la couverture et au remboursement, y compris les obligations financières du titulaire de police telles que la coassurance, les franchises et les exclusions.

7 . Expliquer clairement le processus de remboursement des frais, la façon dont le remboursement est déterminé et les délais de versement des remboursements au titulaire de police.

8 . Disposer d’agents d’assurance agréés pour conseiller le propriétaire de l’animal sur les options de couverture et pour l’aider à décider quel type et quel degré de couverture sont les plus avantageux pour réduire le fardeau financier associé aux soins de santé de son animal.

9 . N’offrir que des polices approuvées par les organismes provinciaux de réglementation et respectant les normes éthiques de l’industrie de l’assurance maladie pour animaux de compagnie.

10 . Être secondé par un médecin vétérinaire agréé pour la souscription et les décisions relatives aux demandes.

RÔLE DE L’ASSURANCE POUR ANIMAUX DE COMPAGNIE DANS LA PRESTATION DES SOINS DE SANTÉ

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Toilettage et soin du pelage

Le maintien de la santé de la peau et du pelage par un toilettage exhaustif et régulier constitue une saine portion des activités quotidiennes normales du chat. Les chats consacrent jusqu’à 25 pour cent de leur temps d’éveil à leur toilette. Une piètre santé du pelage peut résulter d’une réduction du toilettage, d’un salissage (par des substances externes, de l’urine ou des excréments) ou encore d’une maladie, infectieuse ou non. Cela peut se produire chez tous les types de chats, qu’ils aient les poils longs ou courts.

Un pelage en mauvais état signale la nécessité d’un examen puisqu’il peut être le reflet de problèmes de santé tels qu’une maladie dentaire, une affection douloureuse (l’arthrite, par exemple), n’importe quelle maladie créant de l’inconfort, une déshydratation, une nutrition inadéquate ou l’obésité. Une anamnèse et un examen physique complets, y compris l’obtention de données appropriées (hémogramme complet, biochimie sérique, analyse complète des urines [et T4 totale pour les chats âgés]) sont essentiels pour en investiguer la cause.

En plus du diagnostic et du traitement de la cause sous-jacente, l’administration d’analgésiques devrait aussi être envisagée chez les patients qui souffrent de problèmes potentiellement douloureux (voir Évaluation et prise en charge de la douleur).

Un pelage souillé par des substances externes peut nécessiter une attention vétérinaire spéciale, surtout si les agents en cause comprennent des substances toxiques ou non solubles dans l’eau. Le souillage par de l’urine ou des excréments justifie une investigation parce qu’un état pathologique pourrait en être la cause (p. ex., constipation, diarrhée, polyurie, strangurie, etc.). Les chats qui ont des problèmes de mobilité, y compris ceux qui ont de la difficulté à marcher ou ne peuvent se tenir debout, peuvent être incapables d’utiliser une litière, de sorte que des matières fécales ou de l’urine pourraient salir leur fourrure.

Des parasites externes tels que les puces, les acariens et les poux peuvent être diagnostiqués au moment de l’examen physique ou après l’examen cytologique des poils (voir Maîtrise des parasites). Les puces sont souvent difficiles à repérer chez les chats en raison de leur toilettage minutieux. Ainsi, le fait de ne pas apercevoir de puces ou leurs excréments ne signifie pas qu’il n’y en a pas. Un traitement empirique est indiqué si on soupçonne fortement leur présence.

RESSOURCES

Soins Félins – Maîtrise des parasites : See section 7 of this document

Soins Félins –Évaluation et prise en charge de la douleur : See section 15 of this document

Algorithme sur les boules de poils (Clinicians Brief) [en anglais]

SOIN DU PELAGE12

Soins réguliers du pelage

Un brossage fréquent permettra non seulement de retirer les poils morts, mais aussi, potentiellement de resserrer les liens entre le client et son animal. Certains chats sont heureux de se faire brosser, mais ce n’est pas toujours le cas. Un chat qui se met soudainement à craindre le brossage peut être malade ou ressentir de la douleur sur une région du corps. Le vétérinaire devrait être en mesure de faire des recommandations individualisées au sujet des peignes et des brosses appropriés. La plupart des peignes atteignent la peau plus facilement que les brosses et ne produisent pas d’électricité statique.

Le rasage peut être indiqué chez les chats qui ont des problèmes chroniques de poils emmêlés ou qui souffrent de pathologies contribuant au mauvais état du pelage. Il serait utile que les cliniques vétérinaires songent à offrir des services de toilettage de base liés à la santé, ou à tout le moins qu’elles puissent recommander des studios de toilettage fiables pour les chats. Les rasages complets ou les coupes « lion » sont relativement faciles à réaliser, bien que le patient puisse avoir besoin d’un médicament analgésique ou sédatif. On ne devrait jamais immobiliser un chat par des mesures de contention physiques pour effectuer un toilettage (voir Évaluation et prise en charge de la douleur).

Le vomissement chronique de boules de poils justifie une investigation diagnostique axée sur la recherche d’affections gastro-intestinales ou abdominales. Les chats sont normalement capables de digérer et d’éliminer les poils ingérés. L’alopécie, la douleur et le stress (favorisant un toilettage excessif) sont d’autres causes possibles de vomissement de boules de poils.

Références fournies sur demande.

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Comportement griffeur et soin des griffes chez le chat

Chez le chat, l’utilisation des griffes est un comportement naturel qui a principalement deux utilités. La première est l’affûtage des griffes par l’élimination de l’extrémité usée de l’ongle, de manière à renouveler et à affûter la griffe. La deuxième est le marquage. Les chats se frottent contre des surfaces et griffent des zones de leur environnement pour transmettre des messages chimiques et visuels. Les coussinets digitaux peuvent être utilisés pour marquer certaines surfaces avec des phéromones sans exposer les griffes. Lorsque les griffes sont exposées, les griffures laissent également une marque visuelle qui avise les autres animaux de la présence d’un chat ou de sa revendication du territoire. Par ailleurs, il semble aussi que l’utilisation des griffes soit une activité agréable pour les chats.

Soins Félins s’appose à l’amputation partielle des doigts – la phalangectomie – non urgente et non thérapeutique (aussi appelée onychectomie, onyxectomie ou couramment, dégriffage) chez les chats domestiques. À la lumière du risque de complications postopératoires immédiates et des données émergentes concernant certains problèmes de santé à long terme, il est important que les équipes vétérinaires – et plus encore les vétérinaires eux-mêmes – discutent de la question et recommandent des solutions de rechange à la phalangectomie. Ils doivent en outre aider les clients à comprendre en quoi consiste exactement l’intervention chirurgicale, puisque le « dégriffage » nécessite en fait l’amputation de la dernière phalange (P3) de chaque doigt. Le vétérinaire devrait expliquer les risques chirurgicaux, de même que les conséquences néfastes potentielles à court et à long terme.

Préoccupations et risques associés à la chirurgie

• Dommages aux tissus collatéraux, y compris les coussinets digitaux, la P2, les nerfs et les vaisseaux sanguins

• Prévention et prise en charge insuffisantes de la douleur

• Hémorragie

• Brûlure des tissus (par les techniques au laser)

• Garrot peropératoire entraînant un apport sanguin réduit dans les membres et des dommages nerveux

Préoccupations et risques postopératoires à court terme

• Hémorragie

• Infection du site chirurgical

• Désunion des sutures

• Restes de P3 laissés en place

• Réactions au fil de suture ou à l’adhésif utilisés pour refermer les plaies

• Restes de bandage adhésif causant une enflure sous-cutanée ou de l’inconfort

• Irrigation sanguine réduite par les bandages

• Douleur postopératoire résultant de la chirurgie en général et/ou associée à l’une ou l’autre des complications ci-dessus

SOIN DES GRIFFES 13

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Préoccupations postopératoires à long terme

• Arthrite

• Ostéomyélite

• Douleur associée aux restes de P3

• Repousse des restes de P3

• Restes de bandage adhésif causant de la douleur et de l’inflammation

• Rétraction tendineuse

• Douleur du membre fantôme / douleur chronique des amputés

• Altération de la démarche

• Douleur postopératoire chronique associée à l’une ou l’autre des complications ci-dessus

Tous les praticiens croient offrir la méthode chirurgicale et le protocole analgésique les meilleurs qui soient. Néanmoins, les complications postopératoires sont fréquentes et tendent à être sous-estimées. La douleur résiduelle peut donner lieu à une douleur neuropathique chronique difficile à traiter.

Prise en charge de la douleur chirurgicale

Quelle que soit la méthode chirurgicale utilisée (laser, scalpel, guillotine, etc.), la phalangectomie est une intervention douloureuse. Si elle doit être effectuée, elle requiert des techniques d’analgésie appropriées et efficaces avant, pendant et après l’intervention. Il est important de noter que la phalangectomie au laser ne prévient pas la douleur chirurgicale. En témoignent deux études portant sur la douleur postopératoire associée à la phalangectomie au scalpel ou au laser chez des chats, alors qu’aucune de ces études n’a pu conclure à une réduction à long terme (plus de 2 à 5 jours) de la douleur chez les patients opérés par la technique du laser, et qu’en aucun temps, aucun de ces patients n’a été considéré exempt de douleur (Holmberg et al, 2006, Robinson et al, 2007, Wilson and Pascoe, 2016). La prise en charge multimodale de la douleur est indiquée et est bien tolérée chez les chats. Par exemple, le protocole analgésique devrait inclure un blocage nerveux local, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des narcotiques et de la gabapentine. La prise en charge de la douleur doit débuter avant la chirurgie et perdurer aussi longtemps que nécessaire après l’intervention pour réduire le risque d’apparition d’une douleur neuropathique. Des lignes directrices sur la prise en charge de la douleur (voir sous Ressources) sont offertes aux praticiens afin de favoriser l’élaboration de protocoles analgésiques appropriés.

Tendinectomie

La tendinectomie digitale a déjà été recommandée en tant que solution de rechange à la phalangectomie. Elle consiste à couper le tendon fléchisseur profond de chaque doigt, ou à en retirer une petite portion; il est ensuite impossible pour le chat d’exposer ses griffes, ce qui élimine toute possibilité de griffade. Toutefois, cette intervention prive le chat de la capacité d’éliminer la pointe de ses griffes, qui restent en santé et continuent de pousser. Les griffes se mettent alors à épaissir et deviennent douloureuses et difficiles à tailler, et prédisposées à pousser dans les coussinets digitaux. Pour ces raisons, la tendinectomie n’est PAS recommandée.

Soutien du comportement normal du chat griffeur : Vivre en harmonie avec un chat… et ses griffes

Afin de réduire l’effet destructeur du griffage (« faire ses griffes »), un membre de l’équipe vétérinaire devrait procéder à une démonstration de la taille des griffes dès qu’il en a l’occasion, y compris la description de l’équipement approprié. Certaines cliniques offrent la taille des griffes gratuitement ou à coût réduit à leurs patients afin d’améliorer le soin des griffes. Le propriétaire devrait apprendre l’anatomie de base de la griffe (par exemple, où se situe la pulpe), savoir comment exposer doucement la griffe pour la tailler et savoir comment utiliser le coupe-griffes. La fréquence de la taille des griffes dépend de l’âge du chat et de la longueur de griffe enlevée chaque fois; mais en général, il faut tailler les griffes d’un chat toutes les quatre à six semaines. Des couvre-griffes en vinyle (Soft PawsMC, par exemple) peuvent être une option souhaitable pour certains clients.

L’équipe vétérinaire devrait également discuter du comportement du chat griffeur et offrir des conseils sur la façon de modifier l’environnement. Pour favoriser l’expression naturelle de ce comportement, il est utile de fournir une surface qui convient à cette activité. Les préférences des chats varient quant au type de surface, alors l’idéal est d’avoir plusieurs options sous la main. En général, les chats préfèrent les structures hautes et solides qui sont couvertes de matériaux tels que du tapis, du sisal ou de l’écorce naturelle. Nous recommandons les structures telles qu’un « arbre à chat », qui permet au chat de grimper et de rester perché. Si l’arbre à chat est placé devant une fenêtre, celui-ci pourra surveiller les activités des animaux extérieurs. Des unités verticales installées sur un mur fournissent aussi d’excellents griffoirs. Certains chats, notamment les chats âgés ou arthritiques, peuvent cependant préférer les surfaces horizontales. Il peut s’agir de tapis ras, de fibre de sisal, ou même de carton. Les griffoirs devraient être placés dans une pièce où la famille passe du temps, ainsi qu’à un endroit plus privé pour le chat. Si on les installe uniquement à des endroits à l’écart de la famille, il est probable que le chat les ignorera. Dans tous les cas, le fait d’encourager le jeu sur le griffoir et autour de celui-ci en augmentera l’utilisation. On peut aussi y placer de l’herbe à chat (frais, séché ou vaporisé) pour en accroître l’intérêt.

SOIN DES GRIFFES

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Griffage de surfaces inappropriées

Il n’est généralement pas facile de décourager le chat de griffer des surfaces inappropriées. Il n’est pas recommandé de le punir, puisque cela risquerait de causer – ou d’aggraver – de l’anxiété, ce qui ne ferait qu’accroître le comportement qu’on souhaite éliminer. L’installation d’un ruban à double face adhésive, de papier d’aluminium, de plastique ou de housses sur les meubles peut réduire le griffage sur ces surfaces. L’endroit précis où le chat griffe le mobilier peut aider à comprendre quelle est la menace qui incite le chat à renforcer ses marques territoriales. Cela peut aussi aider à déterminer les meilleurs endroits où placer des griffoirs ou d’autres surfaces acceptables.

Il peut arriver que le griffage inapproprié s’aggrave plutôt que de s’atténuer. Le vétérinaire devrait discuter des causes potentielles avec le client afin de tenter de régler les causes sous-jacentes. En voici des exemples probables :

• Tension sociale avec les autres chats de la maisonnée

• Chats d’extérieur qui marquent sur le périmètre de la maison

• Nouveau chat ou autre animal dans la maison

• Anxiété résultant de la disponibilité de ressources (litière, aliments, eau, lit, endroits où se percher, jouets, etc.)

• Anxiété résultant de changements dans la maisonnée (horaires, personnes, mobilier, etc.)

• Maladie

Personnes immunodéprimées vivant avec des chats

Dans certains cas, le dégriffage est demandé pour protéger une personne immunodéprimée des griffures et des maladies connexes. Le centre de prévention des maladies des États-Unis (United States Center for Disease Control, ou CDC) ne recommande pas la phalangectomie comme moyen de prévenir les maladies, même dans de tels cas. Il recommande plutôt que les chats qui vivent avec une personne immunodéprimée soient gardés à l’intérieur et qu’ils reçoivent régulièrement un médicament pour la prévention des infestations de puces, de manière à réduire le risque d’exposition à Bartonella spp (bartonellose, ou maladie des griffures de chat). Le CDC recommande aussi aux personnes immunodéprimées de ne pas jouer directement avec les jeunes chats. Cette précaution devrait s’étendre à tous les jeux dans lesquels on utilise les mains ou les pieds pour jouer avec des chats de tout âge, afin d’éviter tout risque de griffure ou de morsure. On devrait toujours éviter les jeux agressifs avec tous les chats, puisqu’ils peuvent accroître le risque d’agression ludique et de blessure aux humains.

Les mêmes recommandations pourraient s’appliquer aux patients sous traitement anticoagulant. Des soins vétérinaires périodiques, y compris la taille des griffes, la prévention des parasites et des soins dentaires appropriés sont autant de moyens de réduire le risque de transmission de maladie infectieuse aux personnes immunodéprimées qui vivent avec des chats.

Références fournies sur demande .

SOIN DES GRIFFES

RESSOURCES

Énoncé de position de l’ACMV sur la phalangectomie :https://www.canadianveterinarians.net/documents/ partial-digital-amputation-onychectomy-or- declawing-of-the-domestic-felid-position-statement

Énoncé de position de l’AVMA sur la phalangectomie [en anglais] :https://www.avma.org/KB/Policies/Pages/ Declawing-of-Domestic-Cats.aspx

Mills KE, von Keyserlingk MA, Niel L. A review of medically unnecessary surgeries in dogs and cats. J Am Vet Med Assoc 2016; 248(2):162-171.

AAFP/AAHA 2015 Pain Management Guidelines [en anglais] : https://www.aaha.org/public_documents/professional/guidelines/2015_aaha_aafp_pain_management_ guidelines_for_dogs_and_cats.pdf

Soins Félins – Prise en charge de la douleur : http://www.cathealthy.ca/wp-content/uploads/2014/07/CatHealthyProtocols_141.pdf

Centers for Disease Control – Bartonella Information [en anglais] : http://www.cdc.gov/bartonella/veterinarians/

Vidéos sur la taille des griffes [en anglais] :Proclaw Veterinarians of Canada: www.proclawvets.ca/learn/trimming-your-cats-claws/

Partners in Animal Health [en anglais] : Cathealthy.ca/partnersAH

International Cat Care [en anglais] : Cathealthy.ca/advicecentre

Soft Paws® [en anglais] : Cathealthy.ca/softpaws

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Ressource – Dégriffage : éléments de discussion entre l’équipe vétérinaire et le client

Merci d’avoir appelé (nom de la clinique). Je m’appelle (votre nom). Comment puis-je vous aider?

J’aimerais savoir quels sont les coûts pour faire dégriffer mon chat.Puis-je vous poser quelques questions à propos de votre chat? Excusez-moi; j’ai oublié votre nom. (Jeanne)Et comment s’appelle votre chat? (Minet)Pardon, je n’arrive pas à me souvenir... Est-ce que (Minet) est déjà venu à la clinique, (Jeanne)? Oui/Non

Puis-je savoir pourquoi vous souhaitez faire dégriffer (Minet)?(Raison)Je vois. Savez-vous en quoi consiste l’opération de dégriffage? Eh bien, à enlever les griffes?Oui, mais ça nécessite en fait d’amputer la dernière phalange de chaque doigt de l’animal.ou Oui/Tous mes chats sont dégriffésSaviez-vous que cela consiste à amputer la dernière partie de chaque doigt de l’animal? Les ongles des chats sont différents des nôtres parce qu’ils font partie intégrante de l’os.

C’est horrible! Tous mes chats sont dégriffés! (culpabilité et inquiétude) Si je ne fais pas dégriffer (Minet), ce sera injuste pour les autres/il pourra blesser les autres!Je crois que vous n’avez pas à vous inquiéter, (Jeanne). En général, les chats n’utilisent pas leurs griffes quand ils se battent; les autres pourront se protéger en s’enfuyant ou avec leurs dents.

Ce n’est pas une amputation! C’est insensé! Je comprends, mois aussi j’ai trouvé très choquant d’apprendre ça! Le dégriffage, ou phalangectomie, consiste à retirer la dernière phalange de chaque doigt. C’est en effet une amputation puisqu’on définit cette opération par le fait de couper un membre ou une partie d’un membre du reste du corps. Chez l’humain, les amputations sont pratiquées uniquement pour des raisons médicales, pour sauver la vie d’une personne, ou à des fins de torture.

Le dégriffage est considéré comme une intervention médicale non nécessaire.

La guérison peut être douloureuse pour l’animal quand les effets des analgésiques s’estompent, et il arrive que les médicaments ne suffisent pas à soulager la douleur. Vous savez à quel point c’est douloureux quand on se coince un doigt ou un orteil dans une porte. Imaginez si la douleur ne disparaissait jamais vraiment! Vous avez peut-être déjà entendu parler des gens qui continuent d’avoir mal à un membre qui a été amputé, la « douleur d’un membre fantôme »?

Je ne peux pas couper les griffes de (Minet); il ne me laisse pas faire!Je sais, (Jeanne), ça peut être difficile avec certains chats. Quand j’ai commencé à récompenser le mien pour chaque griffe coupée, son comportement a changé. Aujourd’hui, ça ne le dérange plus du tout; je peux lui donner une seule friandise par patte, et il est content! J’ai aussi appris à le tenir pour qu’il soit à l’aise et qu’il ne se débatte pas. J’aimerais vous montrer comment! (Ça ne coûte rien et j’aimerais vous montrer comment faire!)

Je pensais que tous les chats se faisaient dégriffer quand ils sont stérilisés/castrés.Je comprends. Les cliniques qui offrent le dégriffage font souvent cette opération en même temps que la stérilisation, mais il n’y a aucun lien entre les deux.

Et pour ce qui est de mes meubles? J’ai des fauteuils en cuir de grande valeur (ou autre meuble).Ça nous ferait plaisir de vous rencontrer pour vous montrer comment éviter que votre chat abîme vos meubles. Notre clinique offre des consultations sur le problème du griffage (sans frais, parce qu’on est fermement convaincus que tous les chats doivent conserver leurs griffes/ ou préciser le coût). J’ai toujours cru que ce serait difficile de couper les griffes de mon chat. En fait, comme je lui donne une gâterie, ça ne le dérange pas du tout. Le truc, c’est de les récompenser pour leur collaboration. Il existe plusieurs types de planches/blocs/arbres à griffer; nous trouverons certainement une solution qui convient à votre chat, et à vous aussi. Connaissez-vous les couvre-griffes/Soft Paws? Ils sont vraiment faciles à installer. Ça nous fera plaisir de vous monter comment faire, et même de les installer aux griffes de (Minet) pour vous. Je pense que vous les aimerez.

Pour un chat, faire ses griffes est un comportement tout à fait naturel. Les chats affûtent leurs griffes pour éliminer l’enveloppe usée qui les recouvre, pour marquer leur territoire (afin d’éloigner les ennemis) et parce que ça leur fait du bien. Vous avez sûrement déjà vu comme ils ont l’air heureux lorsqu’ils s’étirent pour faire leurs griffes!

Parfois, on peut empêcher les chats de marquer leur territoire avec leur urine dans la maison en leur donnant de meilleures options de griffage. C’est super, non? Et c’est vrai, les chats vont parfois uriner quand ils ne peuvent pas faire leurs griffes. :-/ Aussi, lorsqu’un chat est dégriffé, il doit rester à l’intérieur.

Mon propriétaire me dit que je dois faire dégriffer mon chat.Ah bon... c’est inacceptable comme demande. Avez-vous vérifié auprès de votre municipalité? Les propriétaires ont bien sûr le droit de protéger leur propriété, mais ils n’ont pas leur mot à dire sur ce que vous faites ou ne faites pas avec votre chat.

Je ne trouve pas de logement où je peux avoir un chat qui n’est pas dégriffé. Eh bien, n’importe quel propriétaire qui accepte les animaux ne peut pas faire de discrimination à l’égard des chats ayant des griffes. Si vous vérifiez auprès des autorités municipales, je crois qu’on vous dira que les propriétaires sont en droit de protéger leur propriété, mais qu’ils ne peuvent pas insister pour que vous fassiez quoi que ce soit avec votre chat.

SOIN DES GRIFFES

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Comme mes chats ne sortent pas, ils n’ont pas à se défendre. Et c’est beaucoup plus responsable de les garder à l’intérieurVous avez raison : les chats de maison ne risquent pas d’être frappés par une voiture ou de se battre avec d’autres animaux. Par contre, il faut tenir compte de leurs besoins comportementaux et les laisser faire les choses qui sont propres à leur espèce. Et parfois, quand les chats ne peuvent pas faire tout ce qui est dans leur nature, ils deviennent angoissés et ont des comportements qui nous déplaisent. C’est vraiment triste quand on pense que les problèmes comportementaux sont la première raison pour laquelle les chats sont laissés dans les refuges. Ces chats ont aussi plus de chance d’être euthanasiés, rejetés ou abandonnés.

J’ai un bébé/je vis avec un grand-parent ou une personne immunodéprimée et je veux éviter qu’il/elle se fasse grifferÇa se comprend! Je ne voudrais pas non plus que mon chat griffe un de mes enfants/parents/grands-parents. Certaines personnes pensent que les chats transmettent des microbes dangereux lorsqu’ils griffent la peau. La « maladie des griffures de chats » se transmet en effet par des égratignures, mais l’organisme responsable de la maladie se trouve en réalité dans les excréments de puce; c’est pourquoi la prévention et le traitement des infestations de puces éliminent ce risque. Tailler les griffes de votre chat toutes les 4 à 6 semaines est aussi un bon moyen de prévention. Vous savez, j’ai sûrement eu plus de griffures que la plupart des gens qui ne travaillent pas dans une clinique vétérinaire, mais je n’ai jamais attrapé la maladie des griffures de chats!

Les centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis (CDC)... Ne recommandent PAS le dégriffage pour protéger les personnes immunodéprimées (bébés, aînés, personnes atteintes de cancer, etc.), puisque les chats sans griffes sont plus enclins à se défendre en mordant, et ÇA, c’est bien plus dangereux.

La Humane Society of the United States s’oppose au dégriffage des chats, sauf dans de rares cas médicaux où cela est nécessaire, comme pour le retrait de cellules cancéreuses dans le lit de la griffe.

Mais un(e) autre vétérinaire m’a dit que ça ne faisait pas souffrir le chat! (Exemple : utilise un protocole analgésique efficace, pratique plus de dégriffages que les autres, utilise une technique au laser qui est bien meilleure.)C’est bien que votre vétérinaire porte attention au soulagement de la douleur/utilise une bonne technique chirurgicale. Malheureusement, en amputant les doigts, les nerfs sont sectionnés, les tissus sont endommagés de façon irréversible et la démarche est modifiée. Après une amputation, il arrive souvent que les gens souffrent de douleurs « fantômes ». Bien des chats s’en tirent bien et cachent leurs douleurs, mais d’autres ne peuvent plus sauter aussi haut, n’utilisent plus leur litière, sont moins actifs et ont plus tendance à mordre pour se protéger... c’est très triste.

D’autres chats souffriront de diverses complications, comme la contraction des tendons (semblable au « doigt à ressort » chez l’humain) et des douleurs causées par des résidus d’os ou de colle chirurgicale. Même si la douleur est apparemment bien maîtrisée, il est impossible de prévenir ce genre de complications chez certains chats dégriffés.

Vous aimez vraiment (Minet), ça se voit! Avez-vous d’autres questions? Nous sommes très fiers de ne pas pratiquer l’amputation des griffes à la clinique.

Je vais l’amener ailleurs pour le faire dégriffer! Ça ne vous fait rien de perdre une cliente?Évidemment, on ne veut pas vous perdre comme cliente, (Jeanne), et je respecte votre droit de prendre vos propres décisions. Mais nos vétérinaires et tout le personnel ici pensent que les chats ont besoin de leurs griffes; personne ne pourrait dormir sur ses deux oreilles si on pratiquait une intervention qui nuit au bien-être des chats. Prenez le temps d’y réfléchir, puis dites-nous à quel endroit vous voulez qu’on transfère le dossier médical de (Minet) pour faciliter la transition.

Qu’est-ce qui vous donne le droit de me juger?Je suis désolée que vous le preniez comme ça. Je ne vous juge certainement pas. Par contre, nous croyons que ce n’est pas une bonne chose pour (Minet). Chacun a le droit d’avoir une philosophie différente, vous êtes d’accord?

Je vais devoir l’amener dans un refuge/m’en débarrasser/ le faire euthanasier si vous ne le dégriffez pas.Vous semblez vraiment préoccupée. Je sais que vous aimez (Minet) et que vous (n’aimez pas qu’il égratigne les meubles/avez peur qu’il griffe votre bébé, selon la préoccupation), mais j’aimerais vraiment que vous nous donniez la chance de trouver une solution appropriée pour vous et votre chat. Aimeriez-vous venir à la clinique pour une consultation gratuite afin de voir s’il n’y aurait pas une autre option?

Comment justifiez-vous le fait de ne pas offrir le service de dégriffage alors que vous encouragez la stérilisation et la castration? Vous enlevez à l’animal le droit de se reproduire, le droit le plus fondamental! Le dégriffage est considéré comme une « intervention médicale non nécessaire ». La stérilisation volontaire des animaux contribue à prévenir non seulement les problèmes de santé animale (pyométrite, néoplasie associée à la glande mammaire et à l’appareil reproducteur, etc.), mais aussi la reproduction non planifiée et les naissances d’animaux non désirés. Des centaines de milliers de chats sont euthanasiés chaque année dans les refuges. Il y a toute une différence : alors que la castration et la stérilisation préviennent les problèmes de santé, le dégriffage cause en réalité de nombreux problèmes de santé imprévisibles, susceptibles d’arriver tout au long de la vie de l’animal.

SOIN DES GRIFFES

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Les programmes de soins préventifs et de dépistage des maladies présentent de nombreux avantages pour le chat, le client et la clinique vétérinaire :

• Ils aident la clinique vétérinaire à établir des normes en matière de soins et à les respecter

• Ils offrent des incitatifs financiers au client pour faciliter l’accès à des soins de santé optimaux

• Ils améliorent la santé des chats

• Ils améliorent les relations avec le client et renforcent le lien entre l’équipe de soins vétérinaires et le client

Quand toute l’équipe vétérinaire participe à la promotion des programmes de soins préventifs, ils sont bien acceptés par les clients. Voici des exemples de programmes groupés de soins préventifs prépayés :

Programme de la première année de vie

By averaging the cost of surgical sterilization for males and females, the program cost can be the same for both sexes. The program could include:

• En faisant la moyenne du coût de la stérilisation chirurgicale pour les mâles et les femelles, le coût du programme peut être le même pour les deux sexes. Le programme pourrait inclure :

• Tous les examens physiques complets et les consultations au cours de la première année de vie

• Tous les vaccins nécessaires

• Tests de dépistage du FeLV et du FIV

• Stérilisation chirurgicale

• Identification permanente (micropuce +/- tatouage)

• Traitement vermifuge à large spectre +/- analyses des selles

Programme pour chats adultes ou âgés

Ce programme peut être recommandé une fois par année pour tous les chats âgés de 8 ans ou plus, et deux fois par année pour les chats âgés de plus de 14 ans (ou une fois que des anomalies ont été détectées, pour favoriser la prise en charge de ces problèmes). Il pourrait inclure :

• Une consultation avec examen physique complet

• La mesure de la tension artérielle

• Un profil biochimique sérique, un hémogramme, le dosage de la T4

• Une analyse d’urine (+/-culture urinaire +/- rapport protéine/créatinine urinaire lorsque indiqué)

• Des radiographies thoraciques et abdominales exploratoires

Ces modèles peuvent être adaptés pour d’autres programmes de soins préventifs et de surveillance des maladies (soins dentaires, prise en charge de l’obésité, de l’hyperthyroïdie, du diabète sucré, de la néphropathie chronique, etc.).

SOINS PRÉVENTIFS ET DÉPISTAGE DES MALADIES

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RESSOURCES

AAHA-AVMA Feline Preventive Healthcare Guidelines [en anglais] : https://www.avma.org/KB/Policies/ Pages/AAHA-AVMA-Feline-Preventive-Healthcare- Guidelines.aspx

AAFP-AAHA Feline Life Stage Guidelines [en anglais] :http://www.catvets.com/guidelines/practice-guidelines/life-stage-guidelines

AAFP Senior Care Guidelines [en anglais] :http://www.catvets.com/guidelines/practice-guidelines/senior-care-guidelines

http://www.cathealthy.ca/pdf/annual_cat_exam.pdf [en anglais]

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SOINS PRÉVENTIFS ET DÉPISTAGE DES MALADIES

Tableau 1 : Suggestions de soins préventifs et de dépistage des maladies selon l’âge

ÂGEEXAMENS ET CONSULTATIONS

(Y COMP . COMPORTEMENT, NUTRITION )

DÉPISTAGE DU FELV ET

DU FIV

ANALYSES DE SANG

ANALYSES D’URINE

TENSION ARTÉRIELLE

Naissance à 6 mois

2 ou plusAu moins une fois

+/- +/- +/-

Plus de 6 mois à 2 ans

1 +/- +/- +/- +/-

Plus de 2 ans à 6 ans

1 +/- +/- +/- +/-

Plus de 6 ans à 10 ans

1 ou 2 +/- 1 1 1

Plus de 10 ans à 14 ans

2 +/- 1 ou 2 1 ou 2 1 ou 2

Plus de 14 ans 2 +/- 2 2 2

+/- : généralement pas nécessaire à cet âge, sauf si le chat est malade ou a subi un accident

1 : recommandé une fois par année

1 ou 2 : recommandé une ou deux fois par année

2 : recommandé deux fois par année

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En raison de leur évolution en tant qu’espèce solitaire et indépendante, les chats sont extrêmement habiles à dissimuler leurs malaises et leur douleur. Les signes de douleur chez les chats sont souvent très subtils, surtout en comparaison avec les chiens. Il en résulte que les clients sont généralement mal outillés pour déterminer si leur chat souffre. Si, d’une part, nous pouvons affirmer sans nous tromper que de nombreuses interventions médicales et toutes les interventions chirurgicales effectuées chez les chats sont douloureuses, nous devons admettre, d’autre part, notre piètre efficacité à prédire le degré de douleur associé à l’arthrite et à l’arthrose, aux maladies dentaires, urogénitales ou cutanées, et à de multiples autres sources. Le clinicien doit pouvoir repérer des signes concrets et récents de la douleur du chat par le biais de questions rigoureuses au client, et reconnaître la douleur présente par une observation attentive du patient en clinique externe. Il est important de noter qu’il est fréquent que des comportements qu’on qualifie, par exemple, de hargneux ou de non coopératif, sont plutôt des attitudes défensives du chat vis-à-vis du personnel de la clinique, parce qu’ils ont mal. Or, si on aborde ces patients dans la perspective du soulagement de la douleur, on peut aussi améliorer grandement notre capacité à réduire le comportement récalcitrant des patients félins.

Reconnaître la douleur : évaluation du patient en clinique externe

L’évaluation de la douleur devrait faire partie de tout examen physique et de toute consultation, quel que soit le motif de la visite. Les chats de tous les groupes d’âge devraient faire l’objet d’une investigation axée sur le repérage de la douleur.

Il peut être ardu de dresser l’anamnèse clinique dans le but de repérer la douleur chez le chat. Les signes cliniques de la douleur chronique peuvent être encore plus subtils lorsque le patient a appris à « composer » avec la douleur, souvent en adoptant d’autres stratégies qui lui permettent de poursuivre ses activités quotidiennes. La plupart des clients s’attendent à des signes de douleur spécifiques et évidents, tels que la vocalisation, la boiterie, ou d’autres signes prononcés qui trahiraient la souffrance du chat. Par ailleurs, ils interprètent parfois les changements de comportement liés à la douleur comme de simples signes de vieillissement. Certains de ces changements subtils associés à la douleur correspondent aux dix signes subtils de maladie chez le chat (voir Besoins des chats en matière de soins de santé).

Lorsqu’on discute de la douleur avec les clients, la simple suggestion que leur chat puisse être en souffrance peut être perturbant pour certains, parce qu’ils auront l’impression d’avoir omis de reconnaître les signes exprimés par leur chat pendant une courte, voire une longue période. Il est utile de commencer par une série de questions qui figurent dans le processus d’anamnèse, quel que soit le motif de la visite (voir l’encart : Questions à poser au client au sujet de signes possibles de douleur).

ÉVALUATION ET PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR

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LES QUESTIONS VISANT À ÉVALUER LA MOBILITÉ PEUVENT ÊTRE UTILES : • Votre chat est-il moins enclin qu’avant à sauter – vers le

haut ou vers le bas?

• Votre chat est-il incapable de sauter aussi haut qu’avant?

• Votre chat a-t-il besoin d’utiliser une chaise ou un autre objet pour atteindre la même hauteur qu’avant?

• Votre chat est-il hésitant lorsqu’il essaie de sauter sur un objet, ou en bas d’un meuble?

• Votre chat joue-t-il moins qu’avant avec d’autres animaux ou avec des jouets?

• Votre chat a-t-il de la difficulté à entrer dans son bac à litière ou à en sortir?

• Y a-t-il eu des changements dans l’utilisation du bac à litière? (élimination à l’extérieur du bac, par exemple)

• Votre chat montre-t-il des signes de raideur lorsqu’il marche ou qu’il court?

• Lorsqu’il se réveille, votre chat présente-t-il une raideur qui diminue lorsqu’il se met en mouvement?

• Votre chat a-t-il de la difficulté à monter ou à descendre les escaliers?

• Votre chat boite-t-il lorsqu’il marche ou qu’il court?

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Voici des remarques fréquentes qui tendent à relativiser les changements associés à la douleur :

• « Il devient vieux. »

• « Il ne saute plus comme avant; il lui arrive de manquer son coup. »

• « Il dort beaucoup, mais c’est normal à son âge. »

• « Il n’utilise pas sa litière parce qu’il est choqué contre nous. »

• « Il n’aime plus utiliser ce perchoir. »

Observation et manipulation du patient en clinique externe

L’observation du patient pendant la consultation initiale peut se révéler bénéfique pour repérer les signes de douleur ultérieurement. Pendant qu’il établit l’anamnèse, le clinicien peut laisser le chat se déplacer librement dans la salle de consultation, de manière à pouvoir observer sa démarche, sa posture, l’état corporel et l’état mental général. Tout changement ultérieur relativement à l’un ou l’autre de ces paramètres peut être un signe de douleur. Il est aussi vital de manipuler délicatement le patient pendant l’examen. La présupposition que chaque patient souffre réduira le risque de faire mal à l’un d’entre eux ou de provoquer une réaction défensive, potentiellement agressive.

Les cages de transport qui s’ouvrent sur le dessus permettent de soulever doucement le patient s’il se montre réticent à en sortir volontairement. On ne doit jamais laisser tomber un chat de la cage ni le tirer pour l’en sortir. Une vigilance constante est de mise quant au respect des techniques de manipulation appropriée des chats. Si un client a noté qu’une partie précise du corps de son chat semble douloureuse, il convient de prendre des précautions supplémentaires à cet égard. Pendant l’examen physique, effectuer une évaluation en bonne et due forme de la douleur. Le patient pourrait se montrer réticent à être manipulé, présenter une maladie dentaire douloureuse, une déshydratation, une cachexie, ou des blessures flagrantes qui objectivent la douleur. Parmi les signes plus subtils de douleur perçus à la palpation, noter le tressaillement, les grimaces, l’orientation des oreilles

ÉVALUATION ET PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR

vers l’arrière, le déplacement du poids, les petits coups de queue, et les tentatives d’évasion. Si un patient a des antécédents avérés de douleur, présente des changements physiques révélateurs de douleur, ou si le clinicien a de bonnes raisons de croire que le patient souffre, un médicament analgésique devrait lui être administré avant l’exécution de l’examen physique.

Reconnaître la douleur : évaluation du patient hospitalisé

Les patients hospitalisés devraient être évalués, surveillés et traités pour la douleur régulièrement durant toute la durée de leur hospitalisation. L’évaluation initiale de la douleur doit être fondée sur les observations effectuées lors de la visite du patient en clinique externe. L’élaboration d’un indice de la douleur clinique, formel ou informel, permettra de normaliser la cotation de la douleur dans l’hôpital. La délégation de ces évaluations à des personnes désignées doit tenir compte de la formation, de l’expérience et de la compétence à cet égard.

Il s’est révélé plus difficile d’établir des systèmes validés de cotation de la douleur chez le chat que chez le chien. Une échelle d’évaluation de la douleur aiguë et une autre pour la douleur chronique sont en cours d’élaboration et de validation et sont recommandées pour le praticien généraliste :

Douleur aiguë liée à la chirurgie :Glasgow Feline Composite Measure Pain Scale [en anglais] : http://www.wsava.org/Guidelines/Global-Pain- Council-Guidelines

Douleur chronique de l’appareil locomoteur : Feline Musculoskeletal Pain Index (North Carolina State University) [en anglais] : https://cvm.ncsu.edu/research/ labs/clinical-sciences/comparative-pain-research/clinical-metrology-instruments/

Prévention, traitement et prise en charge de la douleur

Les protocoles analgésiques les plus efficaces sont multimodaux : la combinaison de médicaments et de traitements qui agissent sur différentes parties de la voie de la douleur offre une plus grande efficacité et réduit le risque d’effets indésirables.

Il existe divers médicaments et protocoles pour l’analgésie chez le chat. Les opioïdes constituent la pierre angulaire de la prise en charge de la douleur aiguë et périopératoire. Une amélioration de l’efficacité analgésique est obtenue par l’association des opioïdes avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), une perfusion ou une anesthésie régionale, par exemple.

Le conseil mondial d’étude sur la douleur associé à la World Small Animal Veterinary Association suggère des protocoles de prise en charge de la douleur adaptés à différentes situations : http://www .wsava .org/guidelines/global-pain- council-guidelines

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D’autres modes de prise en charge de la douleur peuvent aussi êtes intégrés, notamment :

• Agents modificateurs potentiels de la maladie (p. ex., glucosamine ou chondroïtine, glycosaminoglycanes polysulfatés)

• Modification de l’environnement

• Régimes alimentaires thérapeutiques

• Physiothérapie

Bien que certains signes objectifs de douleur puissent être déterminés en interrogeant les propriétaires et par l’observation répétée de chats hospitalisés, l’évaluation la plus fiable de la présence de douleur est un retour au comportement normal en réponse au traitement analgésique.

Une évaluation fréquente de la douleur est essentielle, non pas tant pour déterminer si une analgésie est indiquée, mais plutôt pour savoir si d’autres modes de prise en charge doivent y être ajoutés, si un ajustement posologique est requis, et pour déterminer une durée appropriée pour le traitement.

Reconnaître et traiter la douleur : affections de l’appareil locomoteur

Les affections de l’appareil locomoteur, l’arthrose et l’arthrite sont des causes fréquentes de douleur chez les chats. Les évaluations par radiographie effectuées dans le cadre de plusieurs études ont fourni des indications crédibles à l’effet que même de jeunes chats adultes peuvent souffrir d’arthrose. Celle-ci doit donc être considérée comme une source potentielle de douleur, même chez les jeunes patients. La nécessité d’utiliser des techniques de manipulation appropriées et une analgésie de base pour réduire le stress lié à la douleur du chat doit donc toujours être présente à l’esprit du clinicien. Dans le cas d’une affection dégénérative chronique de l’appareil locomoteur, une analgésie multimodale doit être mise en œuvre.

Analgésiques pouvant être utilisés seuls ou en association :

• Gabapentine

• AINS : des lignes directrices sur l’utilisation au long cours des AINS chez les chats ont été publiées (voir sous Ressources)

• Agents narcotiques pour la douleur sévère

ÉVALUATION ET PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR

Suggestions de traitements d’appoint dans la prise en charge de l’arthrose :

• Chondroïtine/glucosamine

• Glycosaminoglycanes polysulfatés

• Suppléments d’acides gras oméga

• Diète thérapeutique pour l’arthrose

• Gestion de l’environnement : voir à ce que le milieu de vie du patient soit adapté à son bien-être et à ce que les ressources voulues soient facilement accessibles au patient et au client

Dans de nombreux cas, une réponse au traitement constitue la meilleure façon de convaincre le client que son chat souffre de douleur associée à l’arthrose. Une prise en charge continue fondée sur la communication avec le client, des examens de suivi réguliers et l’évaluation de la réponse au traitement permettra d’améliorer la qualité de vie et de réduire la morbidité chez les patients atteints d’arthrose.

RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES

2015 AAHA/AAFP Pain Management Guidelines [en anglais] : Cathealthy.ca/catvetspainmanagement

Recommandations ISFM-AAFP (2010) : Utilisation à long terme des AINS chez le chat :https://www.catvets.com/public/PDFs/Practice Guidelines/Translated/NSAIDS-guidelines(French).pdf

Références fournies sur demande.

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Chez les chats hospitalisés, les signes de peur et d’anxiété ressemblent parfois à des signes de douleur. Notamment, la température corporelle et la tension artérielle sont difficiles à utiliser comme indicateurs de la douleur. Voici certaines observations qui peuvent aider à reconnaître la douleur :

• Une tachycardie qui persiste après un examen initial peut évoquer de la douleur plutôt que de la peur ou de l’anxiété.

• Une tachypnée est souvent un indicateur de la douleur; elle peut être évaluée plus facilement en observant l’abdomen tout juste derrière la dernière côte.

• Le fait que le chat s’installe au fond de sa cage à l’hôpital plutôt que d’être interactif et intéressé par son environnement peut être un signe de douleur ou de peur.

• Un malaise localisé et répété lors de la palpation peut davantage être associé à la douleur qu’à la peur.

• Des changements dans le comportement du patient; un patient habituellement docile qui devient défensif, ou vice versa.

ÉVALUATION ET PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR

QUESTIONS À POSER AU CLIENT AU SUJET DE SIGNES POSSIBLES DE DOULEUR : • Avez-vous remarqué des changements dans la position

assise ou couchée de votre chat? (p. ex., couché à plat; difficulté à trouver une position; position courbée)?

• Y a-t-il un changement dans les lieux de repos de votre chat, ou se cache-t-il à des endroits inhabituels?

• Y a-t-il un changement dans le niveau d’énergie de votre chat? Est-il plus léthargique ou plus agité?

• Avez-vous noté un changement dans la personnalité ou l’attitude de votre chat? (p. ex., dans les interactions; irritabilité; besoin d’attention accru ou réduit)

• Y a-t-il des changements dans le pelage de votre chat? (p. ex., formation de nœuds; négligence du toilettage)

• Avez-vous remarqué des changements dans l’expression faciale de votre chat? (p. ex., regard fixe; dilatation des pupilles; plissement des yeux)

• Y a-t-il des changements dans l’appétit ou la consommation d’eau de votre chat?

• Votre chat lèche-t-il ou mord-il une partie de son corps?

• Y a-t-il une augmentation ou une diminution des vocalisations du chat, ou des changements dans le type de vocalisation?

• Y a-t-il des changements dans l’utilisation du bac à litière (y compris une élimination inappropriée)?

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Si des traitements sont prescrits à la maison, le client doit pouvoir suivre des instructions claires et détaillées. En effet, pour qu’il administre ces traitements adéquatement, nous devons lui faire valoir l’utilité de nos recommandations. Nous devons nous assurer qu’il comprend bien les tâches prescrites et qu’il sait comment les effectuer. Ainsi, les soins à prodiguer à la maison ou les instructions données au moment du congé devraient être présentées verbalement et par écrit (sur papier ou par courriel). Si vous prescrivez des traitements différents de ceux que le client connaît déjà, comme une injection sous-cutanée, l’administration d’une pilule ou la taille des griffes, la manière la plus efficace de l’informer et de s’assurer de l’administration adéquate des soins comprend trois étapes (« voir, faire et enseigner ») :

1 . Décrire le traitement au client ou lui faire lire la brochure explicative, et lui faire une démonstration de la technique à utiliser;

2 . Demander au client d’exécuter la tâche;

3 . Demander au client de montrer à quelqu’un d’autre comment le faire.

Plusieurs excellents sites web et vidéos sont à votre disposition pour renforcer l’apprentissage des techniques, dont certains sont répertoriés sous la rubrique Ressources. Les lignes directrices des soins adaptés aux chats de l’AAFP et de l’ISFM comprennent un dépliant à l’intention du client (soins pour chats, conseils pratiques à l’intention des propriétaires d’animaux) [en anglais], à l’adresse suivante : Cathealthy .ca/catvetsnursingcare .

Si plusieurs traitements sont recommandés (p. ex., antibiotiques oraux, injection de liquides sous-cutanés, régime alimentaire thérapeutique et suppléments nutraceutiques), le client se conformera plus aisément au protocole de soins si les traitements sont indiqués par ordre de priorité. En règle générale, on doit répondre aux besoins de chaque patient en matière de nutrition, d’hydratation et de maîtrise de la douleur.

L’effet perturbateur d’une visite à la clinique vétérinaire ou d’une période d’hospitalisation perdure souvent après le retour du chat à la maison. Cet élément doit être pris en considération lorsque nous aidons le client à planifier le retour de son chat à la maison, surtout lorsque ce dernier doit composer avec d’autres animaux ou d’autres personnes. La sérénité du patient sera perturbée à différents niveaux selon la raison de la visite à la clinique vétérinaire. En effet, si le chat a été hospitalisé pour cause de maladie ou s’il a été anesthésié, il pourrait éprouver de la difficulté à faire

face à des colocataires curieux ou hostiles. Conseillez au client de laisser le chat s’acclimater à l’environnement de la maison dans une pièce séparée pour un certain temps. Cela permettra également aux odeurs acquises à l’hôpital de se dissiper.

Une approche concertée impliquant le client, le vétérinaire et l’ensemble de l’équipe augmente les chances de succès. Nous devons nous assurer que le client comprend bien la raison pour laquelle il doit administrer un traitement et persévérer, et le soutenir avec assiduité et compassion. C’est du temps bien investi que de faire un appel de suivi le lendemain d’une visite ou d’un congé et, dans le cas d’une maladie ou d’un traitement continu (un nouveau patient diabétique, par exemple), de continuer le suivi téléphonique à intervalles de deux à quatre jours, selon l’état du patient et les besoins du client. En communiquant avec le propriétaire pour savoir comment vont les choses, on peut améliorer l’observance, l’état du patient et la satisfaction du client.

Des vidéos sur l’alimentation par seringue, le brossage des dents, l’administration d’insuline ou la réhydratation sous-cutanée sont également offertes. Les personnes qui soignent les chats aiment bien partager leurs connaissances pour venir en aide à d’autres.

RESSOURCESIl peut être très utile de constituer un répertoire de sites web et de liens vidéo fiables ou encore, de faire vos propres vidéos pratiques. Les vidéos réalisées par des non-spécialistes peuvent présenter l’avantage d’être plus convaincantes que celles réalisées par des professionnels de la santé. Toutefois, leur contenu doit être vérifié avant de les recommander à vos clients. Voici des exemples de vidéos de démonstration utiles à avoir sous la main [en anglais] :

• La mesure de la glycémie : Cathealthy.ca/bloodglucose

• L’utilisation d’un inhalateur pour les médicaments contre l’asthme : https://www.tmimd.com/ aerokat-feline-aerosol-chamber-51

• L’alimentation à l’aide d’un tube d’œsophagostomie : Cathealthy.ca/esophagostomy (gracieuseté de la Dre Susan Little)

• Le changement d’un KittyKollar (vidéo); vivre a vec un tube d’œsophagostomie (document) : Cathealthy.ca/kittykollar

SOINS À LA MAISON, OBSERVANCE ET SUIVI

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Le Cornell University College of Veterinary Medicine a créé une série de vidéos portant sur un certain nombre d’interventions et de maladies, disponibles à l’adresse suivante [en anglais] : Cathealthy.ca/partnersah. On y retrouve, notamment :

• Brosser les dents de votre chat

• Donner une pilule ou une capsule à votre chat

• Donner un médicament liquide à votre chat

• Prendre la température de votre chat

• Tailler les griffes de votre chat

• Soigner votre chat diabétique (y compris une vidéo sur la façon de donner une injection d’insuline)

• Les maladies gastro-intestinales chez les chats

• Le guide des maladies du rein à l’intention du propriétaire de chat (y compris une vidéo sur la réhydratation sous-cutanée)

• Gérer le comportement destructeur du chat griffeur

• Guide sur le cancer à l’intention du propriétaire de chat

SOINS À LA MAISON, OBSERVANCE ET SUIVI

RESSOURCES

Vous pourriez avoir sous la main un éventail de ressources web que vous aurez passées en revue et jugées adéquates, afin de pouvoir recommander à vos clients des lectures appropriées pour s’informer sur l’état pathologique de leur compagnon. Voici quelques suggestions :

International Cat Care – vaste bibliothèque de documents sur les états pathologiques ainsi que les soins généraux du chat, y compris plusieurs vidéos [en anglais] : Cathealthy.ca/advicecentre

Le diabète chez le chat [en anglais] : Cathealthy.ca/felinediabetes, ainsi qu’un site présentant une approche plus humoristique [en anglais] : Cathealthy.ca/sugarcats

L’association canadienne des médecins vétérinaires, Ressources pour les propriétaires de chats :https://www.veterinairesaucanada.net/resources/ animal-owners-cats

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Les chats sortent à l’extérieur, leur identifiant les ramène à la maison .

Au Canada, les refuges pour animaux accueillent chaque année environ deux fois plus de chats que de chiens, et la plupart de ces chats ne portent pas d’identifiant. En 2014, moins de 5 % des chats trouvés ont été retournés à leur propriétaire. Or, la probabilité qu’un chat perdu retrouve son foyer augmente considérablement s’il porte un identifiant visuel permanent.

• L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) encourage l’identification permanente des animaux et recommande à cet effet les micropuces utilisant la technologie de l’Organisation internationale de normalisation (ISO).

• L’implantation d’une micropuce est peu invasive et est bien tolérée sans sédation. Elle peut être effectuée dans le cadre de n’importe quel rendez-vous ou d’une intervention chirurgicale ou dentaire de routine. L’emplacement courant de l’implant se trouve sur la ligne médiane dorsale, à l’extrémité crânienne de l’omoplate.

• Le port de colliers et de médailles d’identification, en plus de la micropuce, est extrêmement précieux, mais sous-utilisé. Contrairement à la croyance populaire, la plupart des chats peuvent porter un collier cassable de façon fiable et sécuritaire, en tout confort.

• Les avantages de combiner un moyen d’identification permanent (micropuce) et une pièce d’identification visible (collier cassable et médaille) devraient être expliqués dans le cadre de tout examen préventif, et ce, même pour les chats qui vivent strictement à l’intérieur.

• On doit détecter la micropuce du chat à l’aide d’un lecteur à chaque visite, afin de s’assurer qu’elle ne s’est pas déplacée et qu’elle est toujours fonctionnelle. Le numéro d’identification permanent de la micropuce doit être consigné au dossier médical du patient. Par la même occasion, un membre de l’équipe doit vérifier que les coordonnées du client sont à jour dans la base de données de la micropuce. Ayez à portée de main une liste des numéros de téléphone sans frais (1-800) des différentes bases de données, afin de pouvoir les fournir aux clients.

• Si vous vaccinez le chat contre la rage, remettez au propriétaire, avec le certificat de vaccination, un médaillon de vaccination antirabique à installer sur le collier du chat.

• Invitez les clients à inclure des photos récentes et d’autres renseignements liés à l’identification de leur chat dans la base de données de la micropuce.

RESSOURCES

Programme Get Me Home, de Boehringer Ingelheim : https://getmehome.ca/?lg=fr

Animal Shelter Statistics, publié par la Fédération des sociétés canadiennes d’assistance aux animaux [en anglais] : https://www.cfhs.ca/animal_shelter_statistics_report

Liste des numéros de téléphone sans frais des sociétés de micropuces (consultez le tableau sur la droite)

Application Web Pet Microchip Universal Look Up, de l’AAHA [en anglais] : petmicrochiplookup.org

Photo courtesy of Boehringer Ingelheim

IDENTIFICATION ET IMMATRICULATION

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ENTREPRISE DE PUCES ÉLECTRONIQUES

DÉBUT DE LA NUMÉROTATION SÉQUENTIELLE TÉLÉPHONE

Petidco-formerly Avid 0 ou 1 et OAO 1-800-338-1397

Eidap Animal Registry 96800000 1-888-346-8899

Petlynx 1-866-738-5969

Canada Chip 1-800-396-1896

M4S (Microchips 4 Solutions) 0A0 1-877-738-4384

24PetWatch 0A1 or 98200910 1-866-597-2424

Trovan 0006 1-800-463-6738

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A zoonotic disease is one that is naturally transmitted between humans and animals. At least 150 diseases are known to be zoonotic, varying in severity from being a nuisance to having a fatal outcome. Diseases such as rabies are transmitted by animals showing obvious signs of illness, whereas other diseases such as toxoplasmosis or Cat Scratch Disease (bartonellosis) can be transmitted by cats that appear healthy. Fortunately, a few simple precautions are needed to reduce the risk of transmission of zoonotic disease.

This section highlights the most important zoonotic diseases that people living in Canada can acquire from cats. The information given here is an overview only, and readers with an interest in a particular disease are encouraged to obtain additional information from their physician, their cat’s veterinarian, local public health officials, or the references listed at the end of this document.

Transmission of ZoonosesThere are several routes by which people can become infected with a zoonotic agent:

• Plusieurs zoonoses sont transmises par l’ingestion de substances infectées, comme des excréments ou de l’eau, de la terre ou des aliments contaminés par des matières fécales. Certains agents zoonotiques présents dans les excréments causent une infection immédiate (Campylobacter, Giardia, Cryptosporidium, Salmonella), alors que d’autres nécessitent une période à l’extérieur du chat pour devenir infectieux (p. ex., Toxoplasma, Toxocara). La meilleure façon de prévenir l’ingestion d’agents infectieux transmis par les excréments est l’exercice d’une hygiène rigoureuse, y compris le lavage des mains et le port de gants pour manipuler des excréments ou des matières contaminées.

• Plusieurs zoonoses, y compris la dermatophytose et la cheyletiellose, sont transmises par contact direct avec la peau lorsqu’on brosse ou qu’on caresse un animal infecté, ou qu’on s’étend à ses côtés. Comme les mains sont généralement le point de contact, le lavage systématique des mains est sans contredit le meilleur moyen de prévenir l’infection par cette voie.

• Certaines zoonoses telles que la rage ou la maladie des griffures de chat sont transmises par le biais de morsures ou de griffures de l’animal infecté, de sorte qu’il est important, pour prévenir la transmission, d’éviter les interactions ou les situations pouvant entraîner une morsure ou une égratignure.

• Quelques zoonoses (la peste, par exemple) peuvent être transmises lorsqu’une personne respire de l’air contaminé par un virus, une bactérie ou un champignon qui a été disséminé dans l’air par un animal infecté. On considère cependant qu’il s’agit là d’une voie de transmission de maladies des chats aux humains rare au Canada.

Quelle est la portée du risque?

L’American Association of Feline Practitioners conclut dans ses directives sur les zoonoses qu’il est peu probable que des humains contractent des maladies infectieuses d’un chat adulte en bonne santé et exempt de parasites. De nombreux agents zoonotiques, y compris Cryptosporidium et Salmonella, sont plus susceptibles d’être transmis d’un humain à un autre que d’être acquis d’un animal de compagnie. Les gens particulièrement susceptibles de développer une maladie grave s’ils sont exposés à des organismes zoonotiques devraient prendre des précautions supplémentaires pour réduire le plus possible le risque d’infection. Les personnes particulièrement à risque sont, par exemple :

• Les très jeunes enfants et les personnes très âgées

• Les personnes immunodéprimées; par exemple, les personnes infectées par le VIH, les personnes atteintes d’un cancer qui sont traitées par chimiothérapie ou radiothérapie, et celles qui prennent des médicaments immunodépresseurs tels que la prednisone ou la cyclosporine.

• Les personnes atteintes d’une maladie systémique sérieuse comme le diabète sucré ou une néphropathie

• Les femmes enceintes

Dans ses directives pour la prévention et le traitement des infections opportunistes chez les adultes et les adolescents infectés par le VIH, le Center for Disease Control (États-Unis) recommande aux personnes immunodéficientes qui acquièrent un nouvel animal de compagnie d’adopter exclusivement un chat âgé de plus de 6 mois, exempt de puces et sans antécédent de diarrhée ou de maladie. Si une diarrhée survient, ils doivent obtenir des soins vétérinaires et un échantillon fécal de l’animal devrait être analysé à la recherche de Cryptosporidium, Salmonella, Giardia et Campylobacter. Un programme régulier et efficace de prévention et d’élimination des puces permettra de réduire ou d’éliminer le risque de bartonellose chez les chats d’intérieur comme chez ceux qui ont accès à l’extérieur.

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Lignes directrices générales pour prévenir la transmission de maladies zoonotiques

• Tous les chats devraient être examinés régulièrement par un vétérinaire pouvant administrer les vaccins appropriés et instaurer les mesures requises d’éradication des parasites internes et externes.

• Les chats d’intérieur et ceux qui ont un accès supervisé à l’extérieur sont moins susceptibles de contracter des maladies zoonotiques que les chats qui errent à leur guise, puisqu’ils ont un accès restreint aux autres animaux et à la faune.

• Ne donner aux chats que des aliments cuits ou préparés commercialement. Décourager la prédation de souris, d’oiseaux et d’autres animaux sauvages en restreignant l’accès à l’extérieur ou par l’utilisation de cloches, de colliers spécialement conçus (voir sous Ressources) et d’autres méthodes pour réduire le succès de la chasse.

• Retirer les matières fécales de la litière tous les jours et nettoyer régulièrement le bac. Porter des gants pour manipuler des excréments de chat ou de la litière et se laver les mains immédiatement.

• Les personnes particulièrement à risque de zoonose devraient se laver les mains après le jardinage, la préparation d’aliments, la manipulation d’un chat, et avant de manger. Si on n’a pas accès à de l’eau et du savon, les gels à base d’alcool ou les lingettes essuie-mains peuvent servir de mesure temporaire. Le contact avec les excréments des animaux doit toujours être évité.

• Éviter de manipuler des animaux que l’on sait infectés par des agents zoonotiques (dermatophytes, p. ex.). Les chats qui présentent une diarrhée ou d’autres signes évidents de maladie devraient recevoir des soins vétérinaires et ne devraient pas être manipulés par des personnes immunodéficientes, des personnes âgées ou de très jeunes enfants. S’il est nécessaire de manipuler un chat que l’on croit ou que l’on sait porteur d’une maladie potentiellement zoonotique, il faut porter des gants et se laver les mains immédiatement après.

• Les personnes qui sont exposées au risque de contracter la rage en raison de leur travail ou de leur style de vie devraient être vaccinées contre cette maladie.

LA TOXOPLASMOSE est source d’inquiétude chez les femmes enceintes, parce que les femmes infectées par Toxoplasma gondii pour la première fois pendant la grossesse peuvent transmettre l’infection au fœtus. Selon l’âge du fœtus au moment où la mère est exposée, l’infection peut produire un avortement ou une fausse couche, ou causer une maladie cérébrale ou oculaire chez le fœtus. Bien qu’il soit probable que l’exposition à des kystes tissulaires pendant la manipulation ou la consommation de viande insuffisamment cuite soit la principale voie d’exposition des femmes enceintes à cette maladie, il est également possible de contracter la toxoplasmose par contact avec des ookystes sporulés dans un milieu contaminé par des matières fécales de chat comme de la terre, de l’eau ou de la litière. Il est peu probable que la toxoplasmose soit transmise par un contact avec des excréments de chat excrétés depuis moins de 24 heures, puisqu’il

MALADIES ZOONOTIQUES

faut 24 heures ou plus pour que l’organisme devienne infectieux après avoir été excrété. Pour cette raison, il est recommandé de nettoyer les bacs à litière au moins deux fois par jour. Par contre, les femmes enceintes et les personnes immunodéficientes devraient éviter tout contact avec des excréments de chat et doivent porter des gants lorsqu’elles manipulent des matières (y compris de la terre) qui ont été contaminées par des excréments de chat. Pour ce qui est des femmes précédemment exposées à la toxoplasmose, il est probable qu’elles auront acquis une immunité protectrice avant la grossesse.

On ne trouve pas d’ookystes de Toxoplasma sur les poils des chats, et il semble y avoir peu ou pas de risque d’infection associé à la manipulation ou à la caresse d’un chat. Comme les chats contractent ce pathogène par l’ingestion de proies (comme des souris) ou de la viande mal cuite, il est très improbable que les chats qui ne consomment que des aliments pour chat du commerce soient infectés par Toxoplasma.

LA BARTONELLOSE (maladie des griffures de chat) est considérée comme la zoonose directe la plus répandue pouvant être transmise des chats aux humains. Les chats sont infectés par Bartonella principalement par des puces qui sont porteuses du pathogène, et la maladie semble plus prévalente dans les régions où le climat est chaud et humide, et par conséquent, très propices aux infestations de puces. Comme son nom courant l’indique, la bartonellose est transmise par des griffures de chats qui ont des résidus d’excréments de puces sur leurs griffes. Les humains sont infectés lorsque le pathogène présent dans les résidus de puces est inoculé dans leur peau par la griffure d’un chat. Comme les jeux peuvent être sources de griffures, les chatons pourraient induire un plus grand risque. Chez les personnes immunocompétentes, la bartonellose est généralement bénigne et spontanément résolutive, bien que les symptômes puissent persister pendant des mois chez certains patients. Chez les personnes immunodéficientes, la bartonellose peut être mortelle.

Serologic testing of cats for Bartonella infection is not useful, nor is antibiotic treatment of healthy cats. Adult cats with no history of flea infestation are considered unlikely to transmit bartonellosis. Therefore, the main way to prevent transmission of Bartonella infection is through prevention of flea infestations.

RESSOURCESAmerican Association of Feline Practitioners Zoonoses Guidelines [en anglais] : http://www.catvets.com/guidelines/practice-guidelines/zoonoses-guidelines

European Advisory Board on Cat Diseases – Fiches informatives sur les maladies infectieuses des chats : http://www.abcdcatsvets.org/fact-sheets-francais/

Centers for Disease Control and Prevention - Healthy Pets Healthy People (US) [en anglais] : https://www.cdc.gov/healthypets

canadiennes d’assistance aux animaux [en anglais] : https://aidsinfo.nih.gov/contentfiles/lvguidelines/adult_oi.pdf

Colliers pour chats BirdsbesafeMD : http://www.birdsbesafe.com

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MALADIES ZOONOTIQUES

Tableau 1 Agents pathogènes pouvant être obtenus à partir d’excréments de chats fraîchement passés

AGENT SIGNES DE MALADIE CHEZ LES CHATS

SIGNES DE MALADIE CHEZ LES HUMAINS

MODE DE TRANSMISSION DES CHATS AUX HUMAINS

PRÉVENTION

Campylobacter jejuni

Subclinical, or mild gastroenteritis

Subclinique ou gastroentérite, myalgie, syndrome de Guillain-Barré, arthralgie

Oral-fécal (ingestion de matières fécales ou d’aliments contaminés)

Chats : Avoid predation or feeding raw meat

Humains : Wash hands, avoid contact with animal feces

Salmonella sppSubclinique ou gastroentérite bénigne

Subclinique ou gastroentérite et fièvre

Ingestion de matières fécales ou d’aliments contaminés

Chats : Éviter la prédation ou l’ingestion de viande crue.

Humains : Se laver les mains, éviter le contact avec des excréments d’animaux et les tortues.

Cryptosporidium felis

Subclinique ou gastroentérite, occasionnellement avortement ou mort néonatale. Les porteurs symptomatiques peuvent excréter Salmonella

Gastroentérite (surtout chez les enfants); possiblement fatal chez les personnes immunodéprimées

Ingestion de matières fécales ou d’aliments ou d’eau contaminés

Chats : Effectuer des examens fécaux périodiques, éviter la prédation et l’accès à des aliments ou des sources d’eau contaminés.

Humains : Se laver les mains, éviter de manipuler des animaux infectés, faire bouillir ou filtrer l’eau de surface contaminée.

Giardia (le risque de contact avec un chat infecté est très faible puisque les infections chez les humains ne mettent généralement pas en cause les mêmes types de Giardia que chez les chats)

Subclinique ou diarrhéeFlatulence, nausée et diarrhée

Oral-fécal (ingestion de kystes dans des matières fécales ou consommation d’eau ou d’aliments contaminés par des matières fécales)

Chats : Effectuer des examens ou des analyses fécales périodiques.

Humains : Se laver les mains, éviter de boire de l’eau contaminée.

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MALADIES ZOONOTIQUES

Tableau 2 Agents pathogènes acquis par la contamination fécale de l’environnement (agents nécessitant une période de latence à l’extérieur du chat pour devenir infectieux)

AGENT SIGNES DE MALADIE CHEZ LES CHATS

SIGNES DE MALADIE CHEZ LES HUMAINS

MODE DE TRANSMISSION DES CHATS AUX HUMAINS

PRÉVENTION

Nématode (Toxocara cati)

Généralement chez les chatons, souvent subclinique; peut perturber le développement et causer de la fièvre ou une gastroentérite bénigne.

Larva migrans viscérale (éosinophilie, douleur abdominale, nausée, fièvre, toux, anorexie, hépatomégalie) et larva migrans oculaire (grave inflammation intraoculaire)

Ingestion de larves dans le sol ou l’eau contaminés par des excréments de chat. Les œufs excrétés dans les excréments ont besoin d’au moins une semaine pour devenir infectieux.

Chats : Effectuer des analyses fécales périodiques, administrer des anthelminthiques et/ou un médicament préventif, prévenir la prédation.

Humains : Se laver les mains après avoir manipulé un chat ou nettoyé un bac à litière, éviter l’exposition à de la terre ou de l’eau contaminée par des excréments de chat.

Toxoplasmose (Toxoplasma gondii)

Généralement subclinique; occasionnellement, fièvre ou affection neurologique, respiratoire, ophtalmique ou hépatique. Les infections congénitales chez les chatons peuvent être fatales.

Généralement subclinique, ou affection de type grippal (fièvre, malaise); peut être mortelle ou causer des affections neurologiques ou ophtalmiques chez les personnes immunodéprimées; en cas d’infection pendant la grossesse, peut causer un avortement, un décès à la naissance ou une maladie oculaire ou neurologique chez le fœtus.

Ingestion d’ookystes sporulés dans le sol ou l’eau (les ookystes deviennent infectieux entre 1 et 5 jours après l’excrétion dans les excréments du chat), ou ingestion de kystes tissulaires dans de la viande infectée insuffisamment cuite.

Chats : Prévenir la chasse. Ne fournir que des aliments du commerce ou des aliments cuits.

Humains : Éviter le contact avec des excréments de chat; éliminer quotidiennement la litière souillée, porter des gants et se laver les mains après le contact avec des excréments de chat, de la litière ou de la terre contaminée; éviter l’ingestion ou la manipulation de viande insuffisamment cuite.

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MALADIES ZOONOTIQUES

Tableau 3Autres agents zoonotiques

AGENT SIGNES DE MALADIE CHEZ LES CHATS

SIGNES DE MALADIE CHEZ LES HUMAINS

MODE DE TRANSMISSION DES CHATS AUX HUMAINS

PRÉVENTION

Rage (Lyssavirus)

Maladie neurologique évolutive et fatale : changements variables dans le comportement, y compris nervosité et agression, paralysie ascendante, vocalisation

Maladie neurologique évolutive et fatale : entre 2000 et 2016, 4 cas de rage ont été rapportées chez des humains au Canada; en 2016, une éclosion de rage a été signalée chez des ratons-laveurs dans le sud-ouest de l’Ontario.

Morsures d’animaux ou blessures contaminées par la salive d’un animal atteint de la rage

Chats : Vacciner. Éviter le contact avec la faune (ratons laveurs, chauve-souris, moufettes).

Humains : À titre préventif, protéger les personnes à haut risque par un vaccin antirabique; après le contact avec un animal infecté, prophylaxie immédiate; éviter le contact avec la faune (y compris les ratons laveurs et les chauve-souris).

Bartonellose (Bartonella spp)

Généralement subclinique; apparition possible de fièvre, léthargie, enflure des ganglions lymphatiques; association possible d’uvéite ou d’affection neurologique

Maladie des griffures de chat : enflure des ganglions lymphatiques, malaise, fièvre, myalgie, fatigue, céphalée; occasionnellement, conjonctivite, arthralgie; chez les personnes immunodéprimées, peut causer une maladie grave (péliose bacillaire, angiomatose bacillaire).

Égratignures de chats (surtout de chatons) infestés de puces, ou contact avec des puces

Chats : Prévenir/éradiquer régulièrement les puces; éviter l’exposition aux puces; le dégriffage ne réduit pas le risque de transmission de la maladie.

Humains : Éviter les égratignures, surtout de la part de chatons; traiter promptement les égratignures de chat en les lavant à fond avec de l’eau et du savon.

Dermatophytes (Microsporum canis et autres)

Subclinique, ou affection cutanée (plaques de poils cassés et dépilées, croûtes, squames)

Affection cutanée superficielle : au départ, lésions circulaires rouges, faiblement prurigineuses, devenant sèches et squameuses par la suite. Les ongles et le crâne peuvent aussi être infectés; les personnes jeunes, âgées ou immunodéprimées sont les plus à risque.

Contact direct avec des spores sur le pelage ou la peau de chats infectés ou avec des spores disséminées dans l’environnement.

Isoler et traiter les chats infectés, se laver les mains après avoir manipulé un chat, laver la literie utilisée par des chats infectés, éviter le contact cutané et porter des gants pour manipuler un chat dont on sait ou soupçonne qu’il est infecté (particulièrement les chatons hébergés en groupe).

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AUTEURES SPÉCIALISÉES EN SANTÉ FÉLINE

Susan Little, DVM, DABVP (médecine féline)Bytown Cat Hospital, Ottawa, Ontario

Diane McKelvey, DVM, DABVP (médecine féline)Aberdeen Veterinary Hospital, Kamloops, Colombie-Britannique

Elizabeth O’Brien, DVM, DABVP (médecine féline)The Cat Clinic, Hamilton, Ontario

Elizabeth Ruelle, DVM, DABVP (médecine féline)Wild Rose Cat Clinic of Calgary, Calgary, Alberta

Kelly St. Denis, MSC, DVM, DABVP (médecine féline)The Charing Cross Cat Clinic, Brantford, Ontario

Margie Scherk, DVM, DABVP (médecine féline)catsINK, Vancouver, British Columbia

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Cat HealthyMD et Soins félinsMD sont des marques déposées de Cat Healthy.

Au sujet de l’application :Un endroit où stocker l’information importante au sujet de son chat : coordonnées vétérinaires, numéro de micropuce, médication et dossier médical.

Un endroit où obtenir des renseignements personnalisés sur la santé, en fonction de l’âge et du niveau d’activité du chat.

Un outil informatif et amusant qui permet d’afficher les comportements et les activités de son chat.

Elle est conçue pour aider les chats à vivre en meilleure santé, plus heureux et plus longtemps, et pour aider les propriétaires de chat à leur offrir les meilleurs soins qui soient. Elle est gratuite et offerte sur plateforme IOS et Android.

Salutations cordiales,

Liz O’Brien - Partenaire fondatrice

À mes estimés collègues vétérinaires,

En ma qualité de partenaire fondatrice de Soins Félins (Cat Healthy) et en tant que l’une des six spécialistes des chats au Canada, je recommande que chaque personne qui a la responsabilité d’un chat utilise l’application Cat Healthy, et j’espère que vous transmettrez cette recommandation à vos propres clients.