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Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 25. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 25. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER D’INGENIERIE DE L’EAU ET DE
L’ENVIRONNEMENT
OPTION : Eau et Assainissement
Présenté et soutenu publiquement le 15 Juillet 2015 par
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU
Travaux dirigés par : Dr. Hela KAROUI
Enseignant chercheur
Dr. Maïmouna BOLOGO/ TRAORE
Enseignant chercheur
Jury d’évaluation du stage :
Président : Dr. AWA KOITA/NDIAYE
Membres et correcteurs : Mme Noellie KPODA
Dr.Maïmouna BOLOGO/TRAORE
Promotion 2014/2015
QUALITE DES EAUX DE BOISSONS ET RISQUES SANITAIRES
LIES DANS LA REGION DU SUD-OUEST :
CAS DE LA COMMUNE DE DANO
Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 25. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 25. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
ii
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Citations « Il n’y a aucun secret pour réussir. C’est le résultat de la préparation, le travail acharné et
apprendre de l’échec. » Colin Powell
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
iii
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Dédicaces
A mes parents.
A ma chère et tendre mère Mme BONKOUNGOU Léontine pour le sacrifice, la patience, et
le soutien. Egalement pour la persévérance enseignée ainsi que tous les efforts fournis tout au
long de ces années pour ma réussite.
A mon père BONKOUNGOU Z. Jean Paul.
A mon frère BONKOUNGOU Guestaba Franck qui n’a cessé de m’encourager et de me
témoigner son amour.
A mon oncle Mr WEMA et ma tante Mme WEMA pour le soutien tout au long de mon
parcours et de m’avoir permis d’intégrer l’Institut 2iE.
A mes oncles et tantes pour le soutien apporté tout au long de ces années de dur labeur en
particulier Mr ZONGO Lucien et Mme ZONGO Jeanne.
A HIEN Fayiré Léonce pour son soutien.
Que l’infinie bénédiction de Dieu se répande en chacun de vous.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
iv
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Remerciements
Mes remerciements vont à l’endroit de toutes les personnes qui ont contribué de près ou de
loin à la réalisation de ce travail.
Au Programme USAID WA WASH en concourt avec la LONAB sans qui ce travail n’aurait
pas été possible, trouver là toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude. En particulier
son directeur Dr. Lakhdar BOUKERROU et toute l’équipe USAID WA WASH.
Aux Autorités de la commune de Dano pour l’accueil, l’aide et les moyens de facilité mis à
ma disposition pour le bon déroulement du travail sur le terrain.
A l’ensemble des ménages qui ont su m’accorder un peu de leur temps pour m’apporter toutes
les réponses recherchées lors du questionnaire administré.
Au Pr Yacouba HAMMA, Directeur de la recherche à 2iE.
Au Dr Yacouba KONATE, responsable du Laboratoire Eau Dépollution Ecosystème et
Santé (LEDES), pour m’avoir permis d’effectuer le stage au sein du laboratoire.
Au Dr Héla KAROUI pour sa disponibilité, ses conseils, l’esprit de travail et de réussite
qu’elle m’a inculqué, l’écoute et le temps accordé tout au long de ces mois malgré ses
multiples occupations.
Au Dr. Maïmouna BOLOGO/ TRAORE pour sa disponibilité et ses précieux conseils ainsi
que la patience malgré ses occupations.
A Mr Boukary SAWADOGO et Mr Seyram SOSSOU qui m’ont permis d’effectuer mes
différentes analyses au laboratoire.
Aux messieurs Noel Raogo TINDOURE, Bernard ZONGO, Sohamai HEMA personnels
du laboratoire LEDES pour leur aide et soutien technique au laboratoire ainsi que sur le
terrain.
A l’ensemble du personnel 2iE pour la qualité de la formation fournie.
Pour terminer je voudrais remercier l’ensemble des personnes (camarades de classe et de
promotion), aux ami(e)s qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la réalisation de ce
document.
Que Dieu dans son infinie bonté vous bénisse.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
v
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Résumé
L’absence de l’eau, sa mauvaise qualité dans la plupart des pays africains sont à l’origine de
nombreuses maladies. Le Burkina Faso n’échappe pas à cette règle. La qualité des eaux de
boisson fournie par les différents types d’ouvrages laisse à désirer et peut engendrer un
problème de santé publique comme le développement des maladies hydriques. L’objectif de
l’étude est d’établir un lien entre la qualité des eaux de boissons et les maladies hydriques
dans la zone de Dano. Pour l’atteinte de notre objectif, nous avons été amenés à effectuer des
enquêtes dans 63 ménages, un entretien au centre de santé et des analyses d’échantillons d’eau
prélevés au niveau de huit points d’approvisionnement en eau et dans les ménages enquêtés.
Les mesures des taux d’arsenic effectuées sur les échantillons des points d’eau, ont montré
une concentration d’une valeur de 15,5ug/l supérieur à la norme OMS en un point d’eau. Les
analyses microbiologiques effectuées au niveau des points d’approvisionnement en eau ont
montré une contamination pour l’ensemble dont 25% déclarées eaux très polluées. Quant aux
eaux des ménages, 73% des eaux consommées sont extrêmement contaminées favorisant les
risques liés à la prolifération des maladies à support hydrique. Les résultats des enquêtes au
sein des ménages ont permis d’établir un lien entre la prolifération de la charge bactérienne de
l’eau consommée et l’hygiène appliquée par ces ménages. Ce qui a permis de conclure qu’il
y’a un risque de développement de problèmes de sanitaire.
La désinfection de l’eau de consommation à domicile à partir de Aquatabs a montré une
amélioration de la qualité par rapport aux eaux non traitées pour un même point d’eau
d’approvisionnement.
Mots clés : Eau potable / Hygiène / Maladies hydriques / Ménage / Qualité
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
vi
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Abstract
The scarcity of water in the majority of the African countries involves many problems of
health. Burkina Faso does not escape this rule. The quality of drinking water provided by the
various types of works is not in remainder and can generate a problem of public health by the
proliferation of the hydrous diseases. The objective of the study is to establish a link between
the quality of drink water and the proliferation of the hydrous diseases in the zone of Dano.
For its attack we were brought to carry out investigations in 63 households, an interview was
realized in the center of health and the analyses of water samples taken in eight sources of
water and in the surveyed households. The concentrations of arsenic taken on the samples of
the water points, showed a concentration of a value of 15,µg/l in a water point higher than
standard WHO. The microbiological analyses realized on level of the points of supply water
showed a contamination for the unit including 25% declared much polluted water. As for
water of the households, 73% of consumed water is extremely contaminated supporting the
risks related to the proliferation of the hydrous diseases. The results of the investigations
within the households made it possible to establish a link between the proliferation of the
bacterial load of consumed water and the hygiene applied by these households. That is it
possible to conclude that it has a risk of development of problems from health.
The disinfection of the water of consumption in residence starting from Aquatabs showed an
improvement of quality compared to the water untreated for the same water point of
provisioning.
Key words: Drinking water / Hydrous diseases / Hygiene / Households / Quality
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
vii
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Table des matières
Citations ....................................................................................................................................................ii
Dédicaces ................................................................................................................................................. iii
Remerciements ....................................................................................................................................... iv
Résumé ..................................................................................................................................................... v
Abstract ................................................................................................................................................... vi
Liste des abréviations .............................................................................................................................. ix
Liste des tableaux ..................................................................................................................................... x
Liste des figures....................................................................................................................................... xi
Introduction ............................................................................................................................................. 1
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique .................................................................................................... 3
Chaine de l’eau ................................................................................................................................ 3 I.
I.1 Point d’eau .............................................................................................................................. 3
I.2 Transport ................................................................................................................................. 4
I.3 Stockage .................................................................................................................................. 4
Qualité et traitement de l’eau de boisson à domicile ..................................................................... 4 II.
II.1 Qualité microbiologique de l’eau ............................................................................................ 5
II.2 Traitement de l’eau de boisson par simple filtration .............................................................. 6
II.3 Traitement de l’eau de boisson par ébullition ........................................................................ 8
II.4 Traitement de l’eau de boisson par chloration ....................................................................... 8
II.5 Traitement de l’eau de boisson par désinfection solaire ........................................................ 9
Impact de la qualité des eaux sur la santé humaine ................................................................. 10 III.
Maladies hydriques ................................................................................................................... 11 IV.
IV.1 Diarrhée ................................................................................................................................. 12
IV.2 La dysenterie amibienne ....................................................................................................... 12
IV.3 La fièvre typhoïde .................................................................................................................. 13
IV.4 Le cas de l’arsenic .................................................................................................................. 13
Chapitre 2 : Matériel et méthodes ........................................................................................................ 14
Présentation de la zone d’étude ................................................................................................... 14 I.
Méthodologie générale ................................................................................................................. 14 II.
II.1 Travaux de terrain ................................................................................................................. 15
II.2 Analyses physico-chimiques et microbiologiques des eaux de boisson ............................... 18
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
viii
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
II.3 Analyses statistiques des données ........................................................................................ 19
II.4 Traitement de l’eau à domicile .............................................................................................. 20
Chapitre 3 : Résultats et discussions ..................................................................................................... 20
Résultats des analyses des différents points d’eau. ...................................................................... 20 I.
I.1 Qualité physico-chimiques des eaux ..................................................................................... 20
I.2 Qualité microbiologique des eaux ......................................................................................... 23
Pratique de l’hygiène au sein de la population de Dano ............................................................... 26 II.
II.1 Caractéristiques socio-démographiques de la population d’étude ...................................... 26
II.2 Distance points d’approvisionnement en eau ménages enquêtés ....................................... 26
II.3 Récipient de transport : type, distance, fréquence et mode de lavage ................................ 27
II.4 Récipient de stockage : type, fréquence et mode de lavage, lieu de stockage et
conservation ...................................................................................................................................... 29
II.5 Temps de stockage de l’eau de boisson ................................................................................ 31
II.6 Récipient de prélèvement : type, propreté, mode de lavage, lieu de dépôt ........................ 32
II.7 Hygiène des ménages : hygiène de la cour, existence de latrine, hygiène des mains .......... 34
II.8 Santé : qualité de l’eau, maladies rencontrées, recourt en cas de maladies ........................ 35
Le rôle du CMA dans la gestion des maladies hydriques et de l’hygiène ................................. 36 III.
Qualité microbiologique des eaux des ménages ....................................................................... 37 IV.
Relation entre la qualité des eaux des ménages, l’hygiène et les maladies au sein des ménages 39 V.
Qualité des eaux traitées par Aquatabs .................................................................................... 41 VI.
Conclusion ............................................................................................................................................. 44
Recommandations ................................................................................................................................. 45
Bibliographie ......................................................................................................................................... 47
Annexes .................................................................................................................................................... I
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
ix
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Liste des abréviations
AEPS : Adduction d’Eau Potable Simplifié
AUE : Agents Usagers de l’Eau
BF : Borne Fontaine
CMA : Centre Médical avec Antenne
CISSE : Centre d’Information Sanitaire et Surveillance Epidémiologique
CT : Coliformes totaux
CF : Coliformes fécaux
EICVM : Enquête Intégrale sur les Conditions des Vies des Ménages
INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie
LEDES : Laboratoire Eau Dépollution Ecosystème et Santé
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PET : Polytéréphtalate d’étylène
PGD : Puits à Grand Diamètre
PN-AEPA : Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement
PROMACO : Programme de marketing social et de communication pour la santé
UFC : Unité Format Colonie
USAID WA WASH : United States Agency for International Development/West Africa
Water Assessment Sanitation and Hygiene
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
x
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Liste des tableaux
Tableau 1: Classification de la qualité de l'eau selon l'échelle de la norme OMS .................................. 5
Tableau 2: Classification de la qualité échelle de FEACHEM ............................................................... 5
Tableau 3: Résultats physico-chimiques des eaux de sources ............................................................... 21
Tableau 4 : Résultats des analyses microbiologiques des eaux de source ............................................. 23
Tableau 5 : Comparaison échelle OMS et échelle FEACHEM ............................................................. 25
Tableau 6 : Résultats microbiologiques des eaux des ménages ............................................................ 36
Tableau 7: Comparaison de la qualité des eaux de source, de transport et de stockage ........................ 38
Tableau 8: Influence du mode de lavage des récipients de stockage .................................................... 39
Tableau 9 : Résultat des analyses microbiologiques des eaux des ménages traitées à Aquatabs .......... 41
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
xi
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Liste des figures
Figure 1: Exemple de filtration en tissu : illustration croix rouge ........................................................... 7
Figure 2: Exemple de filtration sur sable ................................................................................................ 8
Figure 3: Comprimés de Aquatabs .......................................................................................................... 9
Figure 4: Etapes de désinfection solaire de l'eau de consommation. ..................................................... 10
Figure 5: Situation de la commune de Dano ......................................................................................... 15
Figure 6: Représentation des points d'eau retenus ................................................................................. 16
Figure 7: Répartition de quelques ménages échantillonnés avec les sources d’eau correspondantes .. 17
Figure 8 : Classification de la qualité des eaux de source selon l'échelle OMS .................................... 23
Figure 9 : Classification des eaux de source selon l'échelle de FEACHEM ......................................... 25
Figure 10 : Rapport récipient de transport et distance parcourue ....................................................... 28
Figure 11 : Rapport récipient de transport et conservation ................................................................... 28
Figure 12 : Rapport récipient de transport et mode de lavage ............................................................... 29
Figure 13 : Fréquence de lavage des récipients de stockage ................................................................. 30
Figure 14 : Rapport conservation des récipients de stockage et lieu de stockage ................................. 31
Figure 15 : Rapport temps de stockage et distance de la source d'eau .................................................. 32
Figure 16 : Rapport récipient de prélèvement et mode de lavage ......................................................... 33
Figure 17 : Répartition par mode de gestion des ordures ménagères .................................................... 34
Figure 18 : Types de maladies les plus rencontrées au sein des ménages ............................................. 36
Figure 19 : Classification échelle norme OMS et échelle de FEACHEM des eaux de ménages .......... 37
Figure 20 : Rapport qualité point d'approvisionnement en eau et présence de maladies au sein des
ménages ................................................................................................................................................. 40
Figure 21 : Comparaison en indicateurs de coliformes totaux dans les eaux non traitées et les eaux
traitées ................................................................................................................................................... 42
Figure 22: Comparaison en indicateurs de coliformes fécaux dans les eaux non traitées et les eaux
traitées ................................................................................................................................................... 43
Figure 23 : Comparaison en indicateurs en streptocoques fécaux dans les eaux non traitées et les eaux
traitées ................................................................................................................................................... 43
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
xii
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Liste des photographies
Photo 1: Exemple de source d'eau - Puits à grands diamètre ................................................................ 22
Photo 2 : Exemple de récipients de transport ........................................................................................ 27
Photo 3 : Exemple de récipients de stockage ........................................................................................ 30
Photo 4 : Exemple de récipients de prélèvement ................................................................................... 32
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
1
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Introduction
Pays enclavé et en voie de développement, le Burkina Faso est confronté à de nombreux
problèmes qui touchent l’éducation, l’économie, la santé. Selon le rapport 2009-2010 de
l’Enquête Intégrale des Conditions de Vie des Ménages (EICVM) la pauvreté de la population
avoisine les 50%. Malgré la mise en œuvre de programmes en matière d’eau et
d’assainissement, le Burkina Faso continue de manquer d’infrastructures en eau potable et en
assainissement. La couverture nationale en eau potable est de 72,6 % soit 7 ménages sur 10
ayant l’accès à l’eau potable, et cela en tenant compte de l’ensemble des forages et puits
aménagés ainsi que la distribution d’eau potable à travers la structure ONEA. Le rapport
EICVM de 2009-2010 montre que 27,4 % de la population utilise de l’eau non potable
provenant le plus souvent des puits traditionnels, des barrages et des rivières existantes dans
les différentes zones du pays.
D’après une étude de la Direction Générale de l’Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD), il ressort que le nombre de maladies hydrique au Burkina Faso ne
cesse d’accroitre d’année en année. Ces maladies peuvent être entre autres le choléra, la
diarrhée, la fièvre typhoïde,…qui si elles ne sont pas détectées à temps occasionneraient de
nombreuses pertes en vie humaine. Une étude de l’OMS a démontré que chaque année cinq
millions de décès (dont quatre millions d’enfants de moins de cinq ans) dans le monde sont
dus à une contamination de l’eau rendant ainsi ce problème de menace environnementale pour
la santé des populations.
Le programme USAID WA WASH est un programme américain qui vient en aide aux pays
en voie de développement tels que le Burkina Faso. Il a dans sa politique, l’amélioration
continue de l’approvisionnement en eau potable dans certaines régions du pays. Il intervient
dans plusieurs domaines afin de fournir aux populations bénéficiaires un accès à une eau
potable continue et des conditions de vies adéquates et acceptables. C’est dans cette optique
que ce programme a entrepris plusieurs activités comme donner à certains étudiants la
possibilité et l’opportunité de travailler sur cette approche en développant des thèmes de
recherches pouvant aider le développement du pays par l’apport de nouvelles solutions.
La région du Sud-Ouest s’inscrit dans les zones d’intervention du programme USAID WA
WASH. Cette région fait partie des régions où la couverture en eau potable est en dessous de
la moyenne (62%). En effet, la répartition de l’accès d’eau potable par région du Burkina
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
2
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Faso montre que les régions du Centre, du Plateau centrale, du Centre-Sud et celle du Centre-
Est sont celles ayant le plus fort taux de couverture en eau potable avec 92% contrairement
aux autres régions qui ont un taux inférieur à la moyenne nationale.
L’annuaire statistique de santé de 2013 indiquait que la région du Sud-Ouest a enregistré au
total 8153 cas de maladies infectieuses et intestinales parmi lesquelles nous avons 2526 cas de
fièvres typhoïdes, 2614 cas de dysenteries amibiennes et 3267 cas de maladies diarrhéiques
infectieuses. Toutes ces données montrent un taux assez énorme de maladies d’origine
hydriques dans la zone.
D’où l’objectif principal de cette étude est de réaliser un diagnostic de la qualité de ces eaux
de boisson au niveau de la commune rurale de Dano (Sud-Ouest) afin de comprendre cette
prolifération de maladies d’origine hydriques et trouver un moyen pour y remédier. De cela,
les objectifs spécifiques seront de :
d’évaluer la qualité des eaux de consommation,
de recenser les maladies hydriques dans la zone,
de proposer une solution pour le traitement à domicile en appliquant des règles
d’hygiènes appropriées.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
3
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Au Burkina Faso, l’accès à une eau potable est un des objectifs non atteint par le
gouvernement pour l’ensemble de ces régions et communes. Les infrastructures
d’approvisionnement en eau potable fournis aux populations restent dérisoires surtout dans
les zones rurales et certaines communes urbaines du pays. Ces infrastructures
d’approvisionnement en eau sont généralement constituées de forages et de puits équipés.
L’accès à une eau potable pour tous n’étant pas encore atteint, on assiste à augmentation
considérable des risques de maladies.
Chaine de l’eau I.
Malgré l’effort consenti par le gouvernement ainsi que certaines structures privées et
Organisation Non Gouvernementale (ONG), les points d’approvisionnement en eau potable
dans le milieu rural reste en nombre insuffisant et sont constituées de puits, de forages ainsi
que de bornes fontaines réalisées grâce au système d’Adduction d’Eau Potable Simplifié
(AEPS). Ces différents types d’ouvrages d’approvisionnement en eau potable en l’absence de
tout système de distribution directe de l’eau à domicile nécessite plusieurs étapes
d’acheminement de l’eau vers le domicile. Ces étapes sont entre autre celle du puisage, du
transport et du stockage de l’eau recueillie à domicile. Une étude effectuée par Lalanne (2012)
sur la qualité des eaux consommées a défini le terme « chaine de l’eau » comme étant le
processus effectué depuis le point d’approvisionnement par le puisage, le transport et le
stockage de l’eau dans un récipient en vue de son utilisation à des fins de consommation.
I.1 Point d’eau
Le point d’approvisionnement en eau ou source d’eau est le lieu de disponibilité de l’eau
avant tout transport ou stockage par la population. Le point d’approvisionnement en eau doit
être exempt de toute souillure car il est le lieu de prélèvement premier et par conséquent la
première source de pollution de l’eau boisson. Une étude menée par Sokolova et al (2015) a
démontré que la contamination des eaux de consommation à la source d’approvisionnement
était l’une des causes des maladies hydriques.
Les points d’approvisionnement en eau peuvent être contaminés par :
l’infiltration des eaux de pluies et de la poussière (cas des puits non couverts),
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
4
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
les installations d’abreuvoirs des animaux (cas des forages),
les différentes maintenances (cas des bornes fontaines et forages principalement).
I.2 Transport
Le transport est le trajet suivi par l’eau depuis son lieu de puisage ou recueil au point final de
son utilisation qui est une étape au cours de laquelle la contamination de l’eau peut se
produire et présente un très grand risque. Plusieurs types de récipients (seau, plats, bidons….)
sont utilisés au niveau de cette étape de la chaîne de l’eau de consommation. Des études ont
démontré que l’étape de transport peut se révéler comme étape de contamination à cause du
type ou de l’état du récipient utilisé (Lalanne 2012).
Les conditions de stockage sont aussi des sources de contamination de l’eau de boisson.
I.3 Stockage
Lieu de destination finale de l’eau recueillie à la source d’approvisionnement, le stockage
considéré comme dernière étape de la chaîne de l’eau, est un lieu très propice au
développement des bactéries responsables des maladies liées à la consommation d’une eau de
mauvaise qualité. Les récipients utilisés, l’hygiène appliquée ainsi que le lieu de stockage des
eaux sont tous des paramètres influençant la qualité des eaux consommées. Lalanne (2012) a
montré que les récipients de stockage peuvent influencer la qualité des eaux.
La chaine de l’eau est un processus au cours duquel la qualité de l’eau peut se dégrader. Des
mesures de traitement dans ces cas pourraient réduire les risques de contamination.
Qualité et traitement de l’eau de boisson { domicile II.
La qualité de l’eau desservie et consommée par la population doit respecter les normes en
vigueur en matière de potabilité pour limiter le risque de maladies. Un traitement adéquat
dans le cas d’une eau suspectée impropre permettrait également la diminution des risques de
maladies hydriques.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
5
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
II.1 Qualité microbiologique de l’eau
Plusieurs types de classifications existent pour la détermination de la qualité de l’eau de
boisson parmi lesquelles nous avons l’échelle faite à partir de la norme de l’OMS et celle de
FEACHEM. Ces deux types de classification sont celles qui ont été retenus pour l’étude.
La norme OMS
La norme OMS stipule que la potabilité de l’eau se révèle par le caractère absence totale de
toute forme de bactérie pour 100 mL d’eau filtrée. Cette norme montre la classification
suivante :
Tableau 1: Classification de la qualité de l'eau selon l'échelle de la norme OMS
Nombre
d’indicateurs Type de pollution
0 Eau potable
1 Eau peu polluée
2 Eau moyennement polluée
3 et plus Eau très polluée
L’échelle de FEACHEM
Une autre échelle de classification en fonction des indicateurs de contamination permet
d’avoir le degré de contamination d’une eau de boisson. En effet des travaux de FEACHEM
(1984) ont montré qu’il était possible de classer les eaux selon quatre types de catégories.
Cette même classification a été utilisée dans une autre étude sur la qualité de l’eau de boisson
le long de la chaîne de consommation par Lalanne (2012). On obtient donc l’échelle qui suit :
Tableau 2: Classification de la qualité échelle de FEACHEM
Concentrations en indicateurs
UFC/100ml
Degré de contamination
Exempt d’indicateurs Eau potable
Inférieure à 100 Eau acceptable
Inférieure à 1000 Eau impropre
Supérieure à 1000 Eau extrêmement contaminée
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
commune de Dano
6
Som-Nooma Félixia BONKOUNGOU Promotion 2014-2015 M2 EA
Dans cette étude, les indicateurs de contaminations retenus sont les coliformes totaux (CT),
les coliformes fécaux (CF) et les streptocoques fécaux (SF).
Vu la qualité des eaux de boissons souvent desservies par les points d’approvisionnement
dans nos différentes régions, des traitements simples et pratiques existent afin de réduire le
risque de contamination des eaux et par la même occasion diminuer le taux des maladies
hydriques. Un rapport de l’OMS (2007) soutient que la diminution du taux des maladies
diarrhéiques pourrait se faire dans un environnement sain à travers une accessibilité à une eau
potable, une hygiène et un assainissement adéquat. Les études de Montiel (2004) ont permis
de démontrer que la désinfection des eaux de consommation est l’une des techniques les plus
répandues. Le traitement des eaux de consommation à domicile pourraient être une bonne
alternative dans le but de réduire considérablement la prolifération des bactéries et autres
formes de contamination de l’eau de boisson. Une étude sur le traitement de l’eau de boisson
à domicile démontrait l’efficacité de la réduction des maladies diarrhéique (Enger et al. 2013).
On a plusieurs types de traitement à savoir :
la désinfection par élimination ou destruction des micro-organismes pathogènes,
la purification qui consiste à éliminer des polluants organiques et inorganiques et les
matières en suspension responsable de la coloration et du goût de l’eau.
II.2 Traitement de l’eau de boisson par simple filtration
La filtration est une technique permettant au ménage après transport de l’eau de source au
domicile de faire passer l’eau à travers un dispositif dans le but de retenir les matières
colloïdes déposés au fond du récipient au cours du prélèvement dès la source ou pendant le
transport. C’est une technique permettant l’amélioration de la qualité physique et
microbiologique de l’eau. Plusieurs types de filtres existent1. Nous pouvons citer :
Filtre en tissu
C’est une technique destinée à l’amélioration physique de l’eau de boisson. Elle permet
l’élimination des particules solides et colloïdales contenues dans l’eau de boisson. Elle se fait
à base de tissu épais posé sur un récipient propre. Ce tissu doit être lavé avant chaque
filtration.
Cependant elle n’est pas une technique de traitement de l’eau de boisson à proprement parler
mais peut être considérée comme une première étape de traitement de l’eau de boisson
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Figure 1: Exemple de filtration en tissu : illustration croix rouge
Source : http://www.wikiwater.fr/e17-les-methodes-simples-de.html3
Filtre en céramique
Utilisé depuis plusieurs siècles, les filtres en céramiques sont des filtres utilisés pour la
désinfection de l’eau de boisson à travers un dispositif spécial. En effet, ils sont imprégnés de
fines particules colloïdales en argent servant de désinfectant et empêchant la prolifération des
bactéries dans le filtre. Ils assurent une élimination presque complète des bactéries et parasites
protozoaires contenues dans l’eau de boisson. Ils sont à des coûts relativement bas. Le goût de
l’eau n’est pas affecté après ce traitement et la filtration à base de céramique élimine plus de
99% des bactéries de l’eau de boisson2.
Cependant ce type de traitement est soumis à une « recontamination » de l’eau conservée
surtout si elle est sans chlore.
Filtration à sable
Ce type de traitement permet l’élimination des micro-organismes causant des maladies portée
par l’eau. Ce système est fait par une couche de sable d’une épaisseur de 60 à 120 cm.
Cependant la filtration sur sable a des limites car le sable doit être renouvelé pour s’assurer de
la qualité de l’eau issue du processus de filtration.
Des études ont démontré que l’utilisation des filtres pour le traitement de l’eau de boisson
augmentait la qualité microbiologique de l’eau dans le sens positif (Su et al. 2009).
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Figure 2: Exemple de filtration sur sable
Source :https://www.google.com/search?q=filtre+%C3%A0+sable+eau+de+boisson&source
Excepté la technique de filtration, il y’a la possibilité de traiter l’eau en la faisant bouillir.
II.3 Traitement de l’eau de boisson par ébullition
Cette technique consiste à faire porter à ébullition l’eau de consommation dans le but
d’éliminer les microorganismes présents. Elle permet l’élimination d’environ 99% des
bactéries présente dans l’eau de consommation2. C’est un traitement simple mais coûteux
pour le ménage. En effet, en milieu rural l’ébullition nécessite une quantité de bois de chauffe
qui peut contribuer à accélérer la déforestation qui est déjà une réalité dans les pays africains.
Cependant le traitement de l’eau de boisson n’est efficace qu’a courte durée car si l’eau
chauffée est mal conservée ou transvaser dans un récipient non exempt de toute souillure,
l’effort de décontamination entrepris par le chauffage restera vain.
Une autre solution de désinfection concerne la chloration de l’eau de boisson.
II.4 Traitement de l’eau de boisson par chloration
Ce type de désinfection de l’eau de consommation consiste à ajouter du chlore dans l’eau de
boisson et attendre une homogénéité avant toute consommation. Schoenen (2002) a démontré
que la désinfection de l’eau de boisson par le chlore contribue efficacement à une diminution
des maladies hydriques comme celle de la fièvre typhoïde. Utiliser à des infimes doses par
litre, le chlore inactive au bout de 30 min 99,99% des entérobactéries et des virus présents
dans l’eau de boisson (OMS 2007). Plusieurs sources de chlores existent sur le marché
comme l’eau de javel. Ils ont un effet positif en matière de désinfection.
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Dans le souci de favoriser une désinfection rapide des eaux de consommation dans les régions
du Burkina Faso, le programme USAID WA WASH en collaboration avec PROMACO a mis
en place une formule de désinfection de l’eau appelé « Aquatabs ». Faite à base de chlore, elle
contribue à l’élimination des micro-organismes pathogènes et à la clarification de l’eau de
boisson si les règles d’utilisation sont respectées.
Figure 3: Comprimés de Aquatabs
Source : https://www.google.com/ aquatabs
II.5 Traitement de l’eau de boisson par désinfection solaire
C’est une technique plus ou moins répandue dans les pays en voie de développement. Connu
sous le nom de méthode SODIS (Solar Disinfection), elle consiste à l’exposition de bouteille
d’eau au soleil pendant un minimum de temps requis (exposition de 6h à 2jours en fonction
du temps : présence ou absence de soleil). Elle élimine environ 99% des bactéries et virus
contenus dans l’eau2. Les bouteilles recommandées sont celles en Polythéréphtalate
d’éthylène (PET).
Cette technique permet l’élimination des organismes pathogènes responsable de maladie
diarrhéieque par exemple. Elle suit le mécanisme présenté à la figure 4.
Cependant une eau avec turbidité de l’ordre de 30 NTU (SODIS) doit être filtrée avant
l’exposition solaire. Une étude effectuée sur le peuple Maasai à propos de la technique a
permis de conclure de l’efficacité plus ou moins acceptable si les conditions d’utilisations
étaient respectées Conroy et al. (1996).
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Figure 4: Etapes de désinfection solaire de l'eau de consommation.
Source : http://www.sodis.ch/methode/anwendung/index_FR
Impact de la qualité des eaux sur la santé humaine III.
Une qualité médiocre de l’eau de consommation peut altérer la santé de la population avec
plusieurs conséquences néfastes sur le développement du pays. Plusieurs études menées sur la
qualité des eaux de boissons révèlent que l’eau de par sa contamination par les déchets
ménagers, industriels, agricoles, et divers organismes peut être source de maladie (OMS,
2003). En tant que ressource indispensable à la vie humaine, sa mauvaise qualité peut être
source de nombreuses maladies entrainant des décès. Selon une étude de OMS (2003), cinq
millions de décès sont enregistrés par an à cause de la contamination de l’eau de boisson.
Quatre millions de ces décès concernent les enfants de moins de cinq ans.
La contamination peut se faire tout au long de la chaine de l’eau. L’eau peut être déclarée
potable à sa source, et donc exempte de toute forme de contamination mais au bout de la
chaîne de consommation elle peut devenir contaminée (Lalanne ,2012). Cette contamination
de l’eau sur le long de sa chaine ne fait qu’accroître les risques des maladies lors de sa
consommation.
Une amélioration de la qualité de l’eau à la source et des bonnes pratiques d’hygiène peuvent
réduire le pourcentage de contamination et réduire les risques pour la santé et particulièrement
les maladies hydriques (Montiel 2004). Morillon and Garnotel (2004) dans une étude sur les
maladies infectieuses ont montré que le manque d’hygiène, l’inaccessibilité à l’eau potable
par les populations entrainent une prolifération de maladies hydriques comme le choléra.
Par ailleurs, des contaminants autre que microbiologiques peuvent impacter sur la santé de la
population. En effet, les métaux lourds, les cyanures ou l’arsenic sont des éléments qui à
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fortes doses d’ingestion provoquent le développement de maladies. Les dégâts causés par le
cyanure sur la santé de l’homme sont catastrophiques et les travaux de Bhattacharya and Flora
(2015) ont montré que l’intoxication à cet élément peut provoquer des maladies respiratoires.
La conséquence de l’arsenic sur la santé, c’est l’apparition de dégâts sur la peau avec
l’apparition de maladies telles que l’hyper kératose (Ullmann 2012).
La consommation par l’homme de toute eau de nature douteuse sur le plan de la potabilité
peut entrainer de nombreux problèmes de santé comme le cas des maladies hydriques.
Maladies hydriques IV.
Une eau claire et limpide à vue d’œil peut être porteuse d’agents pathogènes ou vecteurs de
maladies communément appelée maladies d’origines hydriques. Montiel (2004) a démontré
que toute eau contenant des agents pathogènes, consommée par un individu, occasionnerait un
risque microbiologique pouvant entrainer une exposition à une maladie.
Définies comme étant des maladies causées par l’ingestion ou le contact avec des eaux de
mauvaises qualités (insalubres), les maladies hydriques sont celles qui déciment le plus la
population rurale dans les régions africaines. Ces maladies sont provoquées par une eau
contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques Ces maladies sont répertoriées en
quatre grandes groupes (SASSOON, 2010) :
Les maladies hydriques ou les maladies de l’eau sale : ce sont des maladies causées
par la consommation d’une eau sale ou d’une eau contenant des déchets humains ou
chimiques. On peut donc noter la fièvre typhoïde, l’arcenicisme, les affections de
diarrhéiques ;
Les maladies à support hydriques qui sont causées par les vers. On a donc dans cette
catégorie, les maladies comme la bilharziose, les plathelminthes ;
Les maladies dues aux vecteurs liées à l’eau : ce sont des maladies dues à
l’intervention d’un vecteur appelé agent pathogène. On peut donc citer le paludisme,
ou la dengue ;
Les maladies aggravées par la pénurie de l’eau : dans cette catégorie on retrouve le
VIH, la tuberculose ou encore le trachome.
Dans la présente étude, nous focaliserons notre attention sur les maladies hydriques
précisément celles de l’eau sale. Dans ce cas il n’y a donc pas intervention d’agent vecteur
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mais les germes sont directement déposés dans l’eau de consommation par le manque
d’hygiène des individus autour de cette eau ou la contamination même de la source. Une
étude sur la qualité des eaux de puits en milieu rural au Bénin, démontrait que les maladies
hydriques constituaient les principales causes de morbidité et de mortalité dans les régions
africaines et spécialement chez les enfants (Makoutode, 1996). Bien que ces maladies ne
soient généralement pas mortelles, elles constituent néanmoins un risque de santé de la
population infantile et du troisième âge. Pour les enfants, elles peuvent avoir des
conséquences telles que la baisse du taux de scolarisation dû à une longue hospitalisation ou
encore à une longue absence de travail. L’étude de Khan et al. (2013) montre que la présence
de coliformes totaux, coliformes fécaux ou streptocoques témoignant d’une pollution de l’eau
la rendent impropre à toute consommation est un facteur favorisant le développement de ces
maladies. Les travaux de Abu Amr and Yassin (2008) ont montré que le développement des
maladies diarrhéiques est lié à la présence de coliformes fécaux dans l’eau de boisson.
Plusieurs maladies directement liées à l’eau sont donc imputables à la qualité de l’eau
consommée par la population. C’est le cas des maladies diarrhéiques, de la dysenterie
amibienne, de la fièvre typhoïde,…
IV.1 Diarrhée
La diarrhée est définie par l’OMS comme étant le symptôme d’une infection gastro-intestinale
qui peut être dues à divers bactéries, divers virus ou parasites. Cette infection est transmise
par la consommation d’aliments contaminés d’une personne à une autre du fait des habitudes
d’hygiène inadéquates. Selon un rapport du réseau international pour le traitement et la bonne
conservation de l’eau à domicile (OMS, 2007), il est apparu que 04 milliards d’épisodes
diarrhéiques se produisent chaque année dont 88% sont imputables à une mauvaise qualité de
l’eau, à une hygiène et un assainissement inadéquat.
IV.2 La dysenterie amibienne
La dysenterie amibienne est une maladie gastro-intestinale due à une contamination de l’eau
de boisson par un agent pathogène (parasite : E. hystolotica). C’est une forme de diarrhée très
douloureuse qui est accompagnée généralement de sang. Présents dans les pays tropicaux
(pays chauds), elle est favorisée par des conditions hygiéniques et sanitaires inappropriées.
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IV.3 La fièvre typhoïde
Maladie à infection bactérienne, elle est causée par des bactéries (Salmonella typhi)
transmises par l’ingestion d’aliments souillés ou des eaux contaminées par des selles. Elle est
un véritable problème de santé dans les zones ou l’accès à une eau potable est difficile et où
les règles d’hygiène ne sont pas respectées.
Bien que la consommation directe d’une eau puisse entraîner des maladies gastro-intestinales
pour la plupart, le simple contact avec une eau présentant une teneur en élément métallique
peut s’avérer dangereux pour l’Homme. C’est le cas de l’eau contenant des teneurs en arsenic
élevées.
IV.4 Le cas de l’arsenic
L’arsenic est un élément naturellement présent dans le sol. Il peut s’infiltrer dans les eaux
souterraines lorsque la roche qui s’y trouve s’altère. La consommation d’une eau contenant
des teneurs d’arsenic élevées entraine des problèmes de santé par le développement de
maladies. Une étude menée en Taiwan par Heath Canada (2001) sur un échantillon de la
population a montré que l’eau consommée par celle-ci contenait des teneurs élevées ce qui
provoquerait le développement de maladies cancérigènes dans les organes tels que la vessie,
le foie et les poumons. D’après la même étude l’exposition prolongée à de fortes
concentrations d’arsenic dans l’eau potable provoque des lésions cutanées ou encore un
développement de maladies hydriques telles que les maladies diarrhéiques.
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Chapitre 2 : Matériel et méthodes
Présentation de la zone d’étude I.
La commune de Dano est située dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso et fait partie
des 24 communes urbaines que compte la région (figure 5). Chef-lieu de la province du Ioba,
elle est située à 280 km de la ville de Ouagadougou et à 150 km de celle de Bobo Dioulasso.
La commune comptait approximativement une population de 43577 habitants en 2010 pour
22 villages administratifs et 7 secteurs. (Yili, 2006).
Notre étude s’intéresse à six secteurs. Cette portion de la commune urbaine regroupe une
population de 11000 habitants selon le recensement de 2010. La commune de Dano englobe 3
types de sols les sols gravillionnaires, les sols limono-sableux et les sols ferrugineux lessivés.
Du fait de l’avancée de la baisse de la pluviométrie répertoriée ces dernières années, les
données de 2005 de la commune montraient une végétation de moins en moins verdâtre.
Quant à son hydrographie, Dano est traversée par un marigot drainant les eaux de pluie dans
le sens Sud-Nord.
Il faut noter que la commune de Dano a comme principales sources d’approvisionnement en
eau de boisson pour la population les puits à grands ciel ouverts, quelques forages et
récemment la réalisation de bornes fontaines dans les quatre principales secteurs de la ville où
la population s’y approvisionnement désormais. L’ensemble de la population est plus ou
moins dotée de système d’assainissement autonome.
Afin de mener à bien notre étude, nous nous sommes appuyées sur une méthodologie que
nous décrivons ci-dessous.
Méthodologie générale II.
La réalisation de l’étude s’est faite en deux phases. La première phase a consisté à un travail
sur le terrain et la seconde phase est celle a été consacrée aux analyses dans les laboratoires
(physico-chimiques et microbiologiques).
Des prélèvements d’échantillons d’eau au niveau des points d’eau identifiés et des ménages
enquêtés ont été effectués afin d’en établir la qualité microbiologique.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la
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Figure 5: Situation de la commune de Dano
Un désinfectant (formule Aquatabs) a été remis à un échantillon des ménages ayant fourni
l’eau de boisson pour analyses afin de faire une comparaison sur le point de l’amélioration de
la qualité des eaux.
II.1 Travaux de terrain
II.1.1.1 Prise de contact avec les autorités
Une sortie de reconnaissance terrain effectuée du 19 au 22 Février 2015 sur la zone d’étude a
permis de prendre contact avec les autorités de la commune afin d’informer ses responsables
(Secrétaire général, Préfet,…) de l’objectif de l’étude et du choix de leur zone (cf. annexe 3).
Il a été aussi question de s’assurer de leur accord et leur disponibilité quant à la faisabilité de
l’étude. Cette sortie a également permis de sillonner l’ensemble des secteurs afin d’inventorier
les différentes d’infrastructures d’eau potable réellement présentes pour l’approvisionnement
de la population.
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II.1.1.2 Echantillonnage
Après les prises de contacts avec les différents responsables de la commune, il a fallu
s’approcher de la population afin d’avoir les informations que nous voulions. Ainsi donc un
échantillonnage a été fait au niveau des points d’eau des six secteurs de la ville. Et de cela un
ensemble de population a été retenu pour chaque point d’eau retenu.
Nous avons retenu 09 sources en raison d’une source d’eau par secteur. La figure 6 présente
les différents points d’eau choisis dans les secteurs et leurs répartitions et le critère de choix
retenu a été l’affluence de la population au niveau des sources.
Avec Sn : secteur n ; BF : Borne Fontaine ; F : Forage ; P : puits à grand diamètre
Figure 6: Représentation des points d'eau retenus
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Une fois que les points d’eaux ont été choisis, le choix des ménages s’est fait selon la distance
séparant le ménage afin de s’assurer que celui-ci utilise bien l’eau de la source retenue. Il faut
signaler que les ménages ont été choisis dans un rayon compris entre 300 m et 1 km autour du
point d’eau. 07 ménages par point d’eau ont été retenus afin de procéder à l’étape de
prélèvement des eaux de consommation de ces différents ménages. Au total ce sont donc 09
sources d’eau et 63 ménages qui ont été retenus. La figure 7 représente donc la répartition
spatiale de quelques ménages enquêtés autour des points d’eau retenus.
Avec Sn : secteur n ; BF : Borne Fontaine ; F : Forage ; M : Ménage
Figure 7: Répartition de quelques ménages échantillonnés avec les sources d’eau correspondantes
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II.1.1.3 Entretiens avec la population
L’entretien avec la population ainsi que le service de santé avait pour but de connaitre les
habitudes des populations en matière d’approvisionnement en eau et de pratiques d’hygiènes.
Il a question précisément de recueillir les informations sur les différents types de récipients
utilisé le long de la chaîne de l’eau ainsi que leur mode de lavage. Aussi, nous avons cherché
à connaitre le temps de stockage de l’eau de boisson ainsi que le lieu.
Au niveau du centre de santé, il a consisté à recenser les différents types de maladies
hydriques rencontrées et les prises en charges effectuées. Des informations au niveau des
ménages sur le volet sanitaire a permis d’avoir une idée du type de maladies rencontrées au
sein des ménages.
Toutes ces informations ont permis de lier la qualité de l’eau aux pratiques d’hygiène réelles
des ménages, au type de récipient utilisé ainsi qu’aux différentes maladies rencontrées dans la
zone. Le questionnaire d’enquête ainsi que le guide d’entretien sont référés dans les annexes 1
et 2 de ce document.
II.2 Analyses physico-chimiques et microbiologiques des eaux de boisson
Les analyses au laboratoire ont été effectuées sur 08 points d’approvisionnement en eau parmi
les 09 retenus et sur les eaux de 55 ménages parmi les 63 ménages enquêtés au sein du
laboratoire LEDES de 2iE en accord avec le programme USAID WA WASH. Ces différentes
analyses ont suivi le protocole en vigueur établi au sein dudit laboratoire en ce qui concerne
les différents paramètres qui ont été retenus. Plusieurs campagnes d’échantillonnage ont été
effectuées. Pour l’ensemble de ces sorties, le matériel suivant a été utilisé :
Des glacières avec des accumulateurs de froids,
Des bouteilles en verre borosilicatés de 500 mL lavées, rincées et stérilisées au four
pendant 30 minutes à une température de 160°C,
Un pH-mètre, un conductimètre et un thermomètre pour les mesures in-situ,
De l’acide nitrique pour la conservation des eaux des différents points pour les
mesures d’arsenic,
Un chalumeau et un briquet pour la stérilisation au niveau des lieux de prélèvement
pour ce qui concerne les eaux de borne fontaine et de forage.
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II.2.1.1 Analyses physico-chimiques
La qualité d’une eau de consommation dépend de plusieurs caractéristiques physico-
chimiques. Les paramètres retenus pour cette étude ont été la température, le pH, la
conductivité, la turbidité, ainsi que la teneur en arsenic.
Les analyses in situ
Ces analyses concernent tout paramètre qui doit être effectué dans le temps suivant le
prélèvement de l’échantillon afin de conserver les caractéristiques de départ. Les paramètres
concernés dans ce cas-ci sont donc la température, le pH, la conductivité et la turbidité.
L’analyse d’arsenic
Les mesures en teneur d’arsenic se sont faites selon la méthodologie suivante : (i) Remplir le
flacon d’un échantillon de 50 mL ; ajouter le contenu du sachet en poudre A1 et la pastille
A2 ; refermer immédiatement le flacon avec l’épurateur de gaz d’arsine à trois filtres
précédemment montés. (ii) Attendre 20 min puis lancer la mesure à l’aide de l’appareil
Arsenator et lire la valeur qui s’affiche sur l’écran.
Le protocole est détaillé dans l’annexe 4.
II.2.1.2 Analyses microbiologiques
Le principe de l’analyse microbiologique des eaux de consommation est basé sur la recherche
de germes pouvant entraver la qualité de l’eau consommée comme la présence de
microorganismes. Plusieurs catégories de microorganismes peuvent être considérées mais
pour cette étude nous nous sommes limités à la recherche des coliformes et des streptocoques.
La recherche de ces microorganismes s’est faite à travers des milieux de culture que sont le
Chromocult Agar pour ce qui concerne les coliformes et Slanetz Bartley Agar pour les
streptocoques.
Le protocole de préparation de ces différents milieux sont référés à l’annexe 5.
II.3 Analyses statistiques des données
Les résultats des enquêtes ont été traités et analysés à l’aide du logiciel EXCEL par
l’utilisation du Tableau Croisé Dynamique et les résultats des analyses des eaux ont été
traitées grâce à EXCEL et quelques graphes réalisées à l’aide du logiciel ORIGIN.
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II.4 Traitement de l’eau à domicile
Un traitement a été sur un échantillon des eaux de consommation déjà analysés au départ. Ce
sont donc les ménages présentant une eau de consommation à très forte contamination qui ont
bénéficié de ce traitement. Une solution de traitement à domicile à travers la formule
«Aquatabs » a été utilisé.
Ces différents ménages ont bénéficié d’une plaquette du produit «Aquatabs » pour 10 jours
d’utilisation à savoir un comprimé d’utilisation par jour pour 20 L d’eau. Cette procédure a eu
pour but d’établir une comparaison entre les différentes eaux consommées sur le plan
microbiologique et d’apprécier l’efficacité du traitement sur les différents microorganismes
retenus.
Chapitre 3 : Résultats et discussions
Les points d’eau retenus lors de l’échantillonnage donnaient 09 sources reparties sur un
ensemble de 06 secteurs pour un total de 63 ménages enquêtés. Mais au cours des différentes
campagnes de prélèvements, nous avons été confrontés à quelques difficultés : (i) l’absence
de personne ressources dans certains ménages, (ii) des coupures d’eau au niveau de certains
points d’eau principalement les bornes fontaines.
Au total, ce sont 08 sources d’eau et 55 échantillons d’eau de ménages enquêtés qui ont pu
être analysés.
Résultats des analyses des différents points d’eau. I.
I.1 Qualité physico-chimiques des eaux Les résultats des analyses des différentes sources d’approvisionnement sont consignés dans le
tableau 3.
Il ressort que sur l’ensemble des eaux des points d’approvisionnement, le puits à grand
diamètre et le forage du secteur 5, ne répondent pas aux normes OMS et aux normes du
Burkina Faso par rapport aux qualités physico-chimiques étudiées.
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Tableau 3: Résultats physico-chimiques des eaux de sources
Point d'eau pH Conductivité
(µs/cm) Turbidité T (en °C)
Arsenic (µg
/L)
S1 BF 7,83 638 1,98 33,8 2
S2 BF 7,93 636 2,01 30,7 0
S3 BF 7,77 634 2,05 32,4 0
S3 F 7,63 686 2,21 31,6 0
S4 BF 7,88 634 2,06 30,3 1
S5 P 6,26 64,4 6,34 30,5 1,5
S5 F 7,42 526 1,79 29,9 15,5
S6 F 7,66 1007 1,92 31,2 2,5
Norme 6,5 <pH< 8,5 < 2000 < 5 …. < 10
Avec Sn : secteur n ; BF : Borne Fontaine ; F : Forage ; P : puits à grand diamètre
Le puits du secteur 5, est en réalité un puits non couvert, ayant un diamètre approximatif de
1m50 (photo 1). Il est donc soumis à une infiltration par les eaux de pluies (d’où un pH < 6,5),
et bien qu’ayant des bords assez élevés, une contamination par le sable lors des tempêtes peut
avoir lieu. C’est ce qui explique la valeur relativement élevée en turbidité.
En effet, les eaux de pluies ont généralement des pH acides pouvant de ce fait influer le pH
des eaux souterraines (Machado et Bordalo, 2014). La valeur de turbidité relevée à 6,34 pour
une valeur maximale de 5 NTU (norme OMS) peut avoir comme origine la puisette utilisée.
Une puisette qui le plus souvent est posée à même le sol peut entrainer une contamination du
fait de la saleté du sol. Il faut aussi noté que Machado and Bordalo (2014) ont spécifié que les
paramètres physico-chimiques d’une eau peuvent être influencées par la saison pluvieuse
surtout pour les points d’eau non protégés comme pour le cas du puits du secteur 5.
La température est un paramètre important qui impacte directement sur la qualité
microbiologique de l’eau. En effet, la prolifération bactérienne se produit le plus souvent à
des températures excédant les 30°C (Lalanne, 2012).
La recherche d’une contamination probable en arsenic a été justifiée par la fermeture d’un
forage dans la région à cause d’une forte teneur en Arsenic. Aussi, l’existence de certaines
zones d’orpaillage dans la région renforce la probabilité d’une contamination en Arsenic. Il
faut rappeler que le sol au Burkina Faso est naturellement riche en Arsenic (roche soudano
sédimentaire). La géologie du Burkina Faso montre des roches soudano-sédimentaire dans le
Nord où les premiers constats de contaminations à l’arsenic ont été détectées. Des études ont
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révélé que la géologie de la région du Sud–Ouest était composée de terrains volcano
sédimentaires montrant un état de la ressemblance avec les roches de la région du Nord du
Burkina Faso (Ullmann 2012 ; Ahissan 2014).
Sur l’ensemble des points d’eaux échantillonnés, seul le forage du secteur 5 présente une
concentration en arsenic élevée de la valeur de 15,5 µg/L alors que la norme OMS prévoit une
concentration maximale de 10 µg/L. Cette concentration en arsenic au-dessus de la valeur
tolérée peut avoir pour origine la nature même de la roche (riche en arsenic) traversée par la
nappe souterraine. En effet pas loin du secteur, une activité d’orpaillage prolifère. C’est un
signe de présence d’or et donc de forte teneur d’arsenic car les activités aurifères sont des
lieux de présence d’arsenic (Ahissan, 2014).
La consommation d’une eau à forte teneur en arsenic peut entraîner des problèmes
cardiovasculaires par une hausse de la tension artérielle due à une pression sanguine élevée
(Kwok et al. 2007 ; Zhang et al. 2013). Des études menées au Vietnam par Agusa et al.(2014)
ont déduit que des concentrations élevées d’arsenic dans l’eau de consommation pourraient
provoquer des lésions cutanées ainsi que des problèmes urinaires. Egalement les travaux de
Smedley et al (2007) ont démontré que la consommation d’une eau à dose élevée d’arsenic et
cela de manière répétée favoriserait le développement des maladies de peau.
Dans la région, et dans le même secteur, un forage a été déjà fermé pour cause de
contamination à l’arsenic. Des contacts ont été établis avec la communauté pour l’informer de
la présence d’arsenic dans le point d’eau concerné.
Photo 1: Exemple de source d'eau - Puits à grands diamètre
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I.2 Qualité microbiologique des eaux
La norme OMS (Cf. annexe 6) stipule qu’une eau est dite potable lorsqu’elle ne renferme
aucune forme de contamination donc 0 indicateurs de contamination dans 100 mL d’eau
filtrée. En effectuant les analyses sur les 08 points d’eau à la recherche des différents
indicateurs à savoir les coliformes totaux (CT), les coliformes fécaux (CF) ou thermo
tolérants et les streptocoques fécaux (SF), il est ressorti que l’ensemble des sources d’eau
retenues contenaient au minimum une des bactéries recherchées. Le tableau 4 résume
l’ensemble des résultats pour chaque point d’eau échantillonnée en fonction de la répartition
bactérienne.
Tableau 4 : Résultats des analyses microbiologiques des eaux de source
Type de source CT CF SF
S1 BF 208 0 0
S2 BF 1000 496 1
S3 BF 27 0 0
S3 F 500 220 0
S4 BF 186 124 0
S5 F 1 0 0
S5 P 484 164 24
S6 F 552 26 30
Avec Sn : secteur n ; BF : Borne Fontaine ; F : Forage ; P : puits à grand diamètre
En se basant sur la classification de l’OMS, nous obtenons une répartition en fonction du
degré de pollution présenté sur la figure 8.
Figure 8 : Classification de la qualité des eaux de source selon l'échelle OMS
25%
37%
38% Potable
Très polluée
Peu Polluée
Moyennement polluée
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Il en résulte qu’aucune source d’eau analysée n’est potable selon l’OMS. En effet, l’ensemble
des points d’approvisionnement en eau contiennent au moins un indicateur. Il faut souligner
que le forage du secteur 5 présente la caractéristique d’avoir un seul indicateur de
contamination pour une faible valeur. Ce forage présente également une forte teneur en
Arsenic (15,5 µg/L).
Les bornes fontaines du secteur 1 et 3 présentent une contamination en coliformes totaux
moindres que pour les autres échantillons des points d’approvisionnement et donc classé
comme eaux peu polluées. Le reste des sources sont soit moyennement polluées (38%), soit
très polluées (25%).
Les eaux très polluées (25%) sont celles contenant les trois types de bactéries. Les
streptocoques fécaux sont révélateurs d’une contamination ancienne d’origine fécale. Cela
traduit le fait que les bactéries ont eu le temps nécessaire de se développer. Des études ont
montré que le développement des streptocoques fécaux dans les eaux souterraines était peu
probable et assez difficile (Chippaux, 2011). Nous pouvons donc lier cette contamination a
des vecteurs externes comme :
La puisette pour le puits du secteur 5,
La maintenance pour les forages et la borne fontaine.
53% des eaux analysées représentent une contamination due aux coliformes thermo tolérants
ou coliformes fécaux. Comme leur nom l’indique, ce sont des indicateurs d’origine fécale. Ils
traduisent une récente contamination qui peut s’expliquer par la présence d’animaux à côté de
la source d’eau ou d’une communication de fosse septique pouvant contaminer l’eau par une
quelconque infiltration.
L’échelle de FEACHEM, est beaucoup moins stricte que celle de l’OMS.
En effet elle se base sur la concentration totale des différents indicateurs présents dans l’eau
consommée. La figure 9 nous donne la répartition de la qualité de l’eau des différents points
d’approvisionnement en eau de la population. Nous remarquons que seulement 12% des eaux
desservies par les sources sont classées extrêmement contaminées contre 25% selon l’OMS.
Pourtant la classification OMS traduit que 37% des sources d’eau choisies sont peu polluées
contre 25% seulement acceptables par FEACHEM.
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Figure 9 : Classification des eaux de source selon l'échelle de FEACHEM
Le tableau 5 nous donne une comparaison en matière de classification des eaux en fonction
des deux types d’échelle (norme OMS et FEACHEM).
Tableau 5 : Comparaison échelle OMS et échelle FEACHEM
Points d’eau Echelle de l'OMS Echelle de FEACHEM
S1 BF Eau peu polluée Eau impropre
S2 BF Eau très polluée Eau extrêmement contaminée
S3 BF Eau peu polluée Eau acceptable
S3 F Eau moyennement
polluée Eau impropre
S4 BF Eau moyennement
polluée Eau impropre
S5 P Eau peu polluée Eau impropre
S5 F Eau très polluée Eau acceptable
S6 F Eau très polluée Eau impropre
Avec Sn : Secteur n ; BF : Borne Fontaine ; P : Puits à grand diamètre ; F : Forage
L’échelle de classification de FEACHEM, montre que la borne fontaine 3 ainsi que le forage
du secteur 5 desservent une eau acceptable, alors qu’elles sont peu polluées pour la
classification OMS. Par contre, les forages des secteurs 5 et 6 sont classées selon FEACHEM
eau acceptable et eau impropre, respectivement et eaux très polluées par OMS.
Bien qu’en général, l’échelle de FEACHEM est jugée beaucoup moins stricte que celle de
l’OMS, nous remarquons que dans certains cas que celle-ci classes certains échantillons
12%
25%
63%
Eau Potable
Eau extrêmementcontaminée
Eau Acceptable
Eau impropre
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extrêmement contaminée pendant que l’OMS les classe peu polluée. Ceci est imputable au
fait qu’un seul indicateur de contamination peut avoir une très forte concentration en bactéries
dans l’eau.
Pratique de l’hygiène au sein de la population de Dano II.
Les enquêtes réalisées auprès des ménages ont permis d’obtenir des données sur les
comportements des ménages tout le long de la chaine d’eau et aussi sur les pratiques
hygiéniques de la population à travers des observations directes à domicile ou au lieu
d’approvisionnement.
II.1 Caractéristiques socio-démographiques de la population d’étude
Au total, 495 personnes appartenant à 63 ménages ont été interrogées. Chaque ménage
comptait en moyenne 4 enfants de moins de 15 ans. La majorité des répondants étaient des
femmes soit 83% contre 17% d’hommes. Ceci s’explique par la présence plus fréquente des
femmes que des hommes au domicile. Par ailleurs le domaine de l’eau étant considéré comme
celui des femmes, certains hommes présents préféraient laisser la parole à leurs épouses ou à
une personne féminine. Aussi on peut expliquer cela par le fait que le domaine de l’eau et de
l’hygiène dans la plupart de nos contextes africains sont l’affaire de la gente féminine (Traoré,
2011). Il en ressort également que sur l’ensemble des personnes interrogées, plusieurs ethnies
se rencontraient mais la majorité restait l’ethnie Dagara (95%), ethnie majoritaire de la zone
d’étude. La religion étant un aspect évoqué , le questionnaire a permis de constater que la
grande majorité des personnes avait le christianisme (81%) comme confession religieuse suivi
de l’islam (14%) et de l’animisme (5%).
II.2 Distance points d’approvisionnement en eau ménages enquêtés
Les ménages ont été considérés à un rayon minimum de 300 m du point d’approvisionnement
en eau à leur domicile. En effet, le paramètre distance entre point d’eau et le ménage
influence sur la qualité de l’eau. Il en ressort que parmi les ménages choisis 49% sont dans un
rayon de 300 m autour du point d’eau contre 29% qui sont dans un rayon de 300 à 500 m des
points d’eau. Les 22% restant sont situés à plus de 500 m. Ces 22% sont des ménages
s’approvisionnant à une borne fontaine.
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En général, plus le point d’eau est éloigné des ménages plus son niveau d’affluence par la
population sera réduite. Au cours des échanges avec les personnes enquêtées, il est ressortit
que celles-ci ont une plus grande confiance en l’eau fournie par les bornes fontaines délivrées
par l’AEPS qu’à tout autre type de source d’eau.
II.3 Récipient de transport : type, distance, fréquence et mode de lavage
Les différents types de récipients utilisés pour le transport de l’eau de boisson depuis sa
source à son lieu de stockage sont variés. Au cours de l’enquête, les récipients communément
rencontrés sont (photo 2) : les grands plats (bassine plastique ou acier) (46%), les bidons
plastiques de 20 L (22%), les fûts métalliques communément appelés barriques de 200L
(28%), et cuvette (4%) etc. Excepté les fûts métalliques de 200 L, la plupart des récipients
sont portés sur la tête ou pris à la main quand il s’agit des bidons de 20 L.
Plat Barrique
Photo 2 : Exemple de récipients de transport
La préférence des femmes pour les plats peut s’expliquer par la distance parcourue entre le
ménage et le point d’eau. En effet, plus cette distance est faible plus elle aura tendance à
privilégier les plats ou tout autre récipient à faible volume et facile à transporter, même si cela
l’amène à parcourir la distance plusieurs fois par jour. Par contre, si la distance parcourue est
grande, les femmes préfèrent les récipients à grande capacité. La corvée d’eau est assurée une
seule fois pour la journée (figure 10).
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L’étude de Lalanne (2012) a montré que le type de récipient, sa forme, sa fréquence et son
mode de lavage sont des paramètres jouant un rôle important sur la préservation de la qualité
de l’eau qui peut soit se détériorer au cours du transport ou se conserver.
Au cours de l’enquête, nous avons observé que tous les récipients utilisés ne comportaient pas
de couvercle. Pour les bidons, certains étaient couverts d’autres non ; seules les barriques sont
munies de couvercles dérisoires en sachet plastique. La figure 11, montre que sur 51% des
récipients non couvert, 49% sont des plats et 2% des bidons. Par contre dans les 49% des
récipients couverts, 27% sont des barriques et 21% des bidons.
Figure 10 : Rapport récipient de transport et distance parcourue
Figure 11 : Rapport récipient de transport et conservation
8
1 3 1
18
7
4
7
3
7
4
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Bar
riq
ue
Bas
sin
e
Bid
on
Cu
vett
e
Pla
t
Bar
riq
ue
Bid
on
Pla
t
Bar
riq
ue
Bid
on
Pla
t0 à 300 m 300 à 500 m Plus de 500 m
17
13
1 1 1 1
29
0
5
10
15
20
25
30
35
Barrique Bidon Cuvette Barrique Bassine Bidon Plat
Couvert Non couvert
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Le mode de lavage du récipient de transport est très important. Un récipient mal lavé
augmente le risque de contamination. 86% des ménages affirment utiliser le savon pour le
lavage contre 1% par l’eau simple. Le reste des ménages (13%) affirment utiliser le récipient
du transport sans effectuer aucune forme de lavage.
Ce comportement peut s’expliquer par le type récipient utilisé. Certains récipients, comme la
barrique (photo 2) sont difficiles voire impossible à laver. En établissant un croisement de
données entre le mode de lavage des récipients et le type du récipient (figure 12), il en ressort
que les plats et les cuvettes sont les récipients qui sont lavés au savon puisque leur grande
ouverture le permet contrairement aux barriques à faible ouverture. Aussi ces plats sont
généralement utilisés pour divers usages domestiques.
Figure 12 : Rapport récipient de transport et mode de lavage
Il faut noter que 86% des femmes pratiquant le lavage au savon traduit, dans le cas présent,
une certaine notion d’hygiène et de propreté perçu par l’ensemble de la population de la zone
concernée. En effet, Lalanne (2012) a montré dans son étude au niveau de la zone du
Ganzourgou que plus de 80% de la population étudiée avait conscience qu’un nettoyage
régulier de leur récipient au savon permettait le maintien de la qualité des eaux.
II.4 Récipient de stockage : type, fréquence et mode de lavage, lieu de
stockage et conservation
Tous les ménages questionnés utilisent un récipient de stockage différent de celui du
transport. Ces récipients de stockage sont pour la plupart des fûts plastiques de 200 L (55%),
1
10
1
14
1
28
8
0
5
10
15
20
25
30
Plat Barrique Bassine Bidon Cuvette Plat Barrique
A l'eausimple
Au savon Pas delavage
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des canaris (22%), et des bidons (17%). 8% des ménages enquêtés utilisent des seaux, des
casseroles ou encore les plats comme récipients de stockage de leur eau de boisson.
Fût Canari
Photo 3 : Exemple de récipients de stockage
Le stockage l’eau de boisson se révèle d’une importance capitale étant donné que cet état
confèrera à l’eau de boisson puisée et transportée sa qualité finale avant utilisation par les
membres du ménage. De ce fait la propreté du récipient devient importante. 94% des ménages
affirment laver leurs récipients de stockage au savon contre 6% à l’eau simple. Cependant la
fréquence de lavage varie : 65% de ceux-ci sont lavés une fois par jour contre 14% deux fois
par jour. Les 8% restant sont lavés soit trois fois par semaine, soit chaque mois ou encore
deux fois dans le mois (figure 13).
Figure 13 : Fréquence de lavage des récipients de stockage
2%
14%
11%
65%
8%
2 fois/mois
2 fois/semaine
3 fois/semaine
Une fois/jour
Une fois/semaine
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La conservation du récipient de stockage se fait dans les ménages enquêtés à (figure 14) :
92% à l’intérieur dont seulement 74% sont couverts ;
5% dans la cour dont la majorité ne sont pas couverts ;
et les 3% sous des hangars aménagés sont couverts.
Figure 14 : Rapport conservation des récipients de stockage et lieu de stockage
II.5 Temps de stockage de l’eau de boisson
Le temps de stockage est le temps mis pour utiliser l’eau de boisson avant tout rechange et
donc, il renseigne sur la fréquence de lavage et de conservation. Un long temps de
conservation contribuera à une dégradation physico-chimique et microbiologique de l’eau de
consommation. Sur l’ensemble des ménages enquêtés, 68% conservent l’eau une journée,
13% le font pendant 2 jours et 19% plus de 3 jours.
Il est facile d’imaginer que le temps de stockage est d’autant plus long que la distance
séparant le ménage du point de puisage est importante. L’enquête sur le terrain a montré que
69% des ménages résidant à moins de 500 m de point d’eau changent leur eau chaque jour, et
alors que 64% des ménages résident à plus de 500 m le font aussi. Ceci montre que la distance
n’influence pas énormément le temps de conservation (figure 15) de l’eau de boisson.
1 2
39
19
2 0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Couvert Non couvert Couvert Non couvert Couvert
Extérieur Intérieur Sous un hangar
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Figure 15 : Rapport temps de stockage et distance de la source d'eau
II.6 Récipient de prélèvement : type, propreté, mode de lavage, lieu de
dépôt
Les enquêtes ont révélé que plusieurs types de récipients utilisés pour le prélèvement de l’eau.
Il s’agit pour la plupart de gobelets (71%) et des calebasses (25%) (photo 4). Le reste (4%) est
partagé entre les petits plats ou la carafe.
Calebasse Gobelet
Photo 4 : Exemple de récipients de prélèvement
La notion de propre ou de sale sont des concepts relatifs. En effet dans une étude de Traoré
(2011), il est ressorti que la conception du propre pour l’un peut être considérée comme sale
3 4
24
2 5 1
10
3 1 1
9
0
5
10
15
20
25
30
2 jo
urs
3 jo
urs
Un
e jo
urn
ée
2 jo
urs
3 jo
urs
4 jo
urs
Un
e jo
urn
ée
2 jo
urs
3 jo
urs
5 jo
urs
Un
e jo
urn
ée
0 à 300 m 300 à 500 m Plus de 500 m
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pour l’autre. Dans cette partie donc nous avons associé la notion de ces deux termes aux
définitions associées à l’annexe 7 du document. La propreté de ces types de récipient est aussi
à prendre en compte pour réduire le niveau de contamination car un gobelet ou une calebasse
propre utilisée limitera la contamination déjà existante. Les observations sur le terrain
montrent que 62% des récipients sont estimés propres contre 38% estimés sales. L’estimation
de l’état du gobelet s’est faite par observation visuelle de trace de souillure ou sa position par
rapport à l’eau à prélever (par terre ou rangé). Nous avons également observé que 91% des
récipients sont exposés à l’air libre dont :
Les gobelets (62%) avec 54% propres et 46% sales,
Les calebasses (29%) avec seulement 28% propres contre 72% sales.
Les 9% des récipients restant sont des gobelets qui par observation se sont révélés propres et
couverts ; ces récipients.
83% des ménages ont affirmé laver leur récipient de prélèvement pendant la vaisselle ou deux
fois par jour et 16% après chaque utilisation. Les 1% ont affirmé le faire trois fois par
semaine.
Un récipient de prélèvement dédié limiterait la contamination de l’eau de boisson (Lalanne,
2012). Pourtant seulement 27% des ménages enquêtés, affirment avoir un récipient dédié pour
l’eau de boisson contre 73% qui utilise le gobelet ou la calebasse retrouvé dans la corbeille de
plat. En croisant les données par rapport au récipient dédié ou pas avec la fréquence de
lavage, nous remarquons que pour un récipient dédié 88% sont lavés au moins deux fois/jours
alors que pour les récipients non dédiés 98% lavés 2fois/jours (figure 16).
Figure 16 : Rapport récipient de prélèvement et mode de lavage
2 8
35
1 1 1 2 12 1 05
10152025303540
2 f
ois
/jo
ur
Ap
rès
uti
lisat
ion
Pe
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ant
la v
aise
lle
Un
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ur
2 f
ois
/jo
ur
3 f
ois
/sem
ain
e
Ap
rès
uti
lisat
ion
Pe
nd
ant
la v
aise
lle
Un
e f
ois
/jo
ur
Non Oui
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II.7 Hygiène des ménages : hygiène de la cour, existence de latrine, hygiène
des mains
Un autre volet du questionnaire s’intéressait au lieu de stockage des déchets ménagers, à
l’hygiène des mains avant et après les repas, à l’existence de latrine et également au
comportement adopté face à cela. Des paramètres qui dans leur ensemble peuvent impacter la
qualité de l’eau.
Les ordures ménagères sont définies comme les déchets collectées (résidus solides issus de la
vie domestique) par les ménages en des lieux spécifiques et désignés à cet effet (Encyclopédia
Universalis, 1996). De cette définition, nous avons pu avoir l’ensemble des informations
concernant le lieu de stockage des déchets. Les observations sur le terrain ont montré qu’il
n’existe aucun dépôt d’ordure dans les cours visités. Des résultats d’enquêtes, il en ressort que
68% des ménages déversent leurs ordures dans la nature, 11% les font brûler et 21% utilisent
une fosse fumière en vue d’une valorisation pour l’utilisation agricole (figure 17).
Figure 17 : Répartition par mode de gestion des ordures ménagères
En questionnant les ménages sur les habitudes en matière d’hygiène des mains avant et après
les repas, il est ressorti que 100% des ménages affirment effectuer ce geste important. Mais
pour la question du lavage des mains après les selles, 75% ont affirmé le faire de façon
régulière contre 25% occasionnellement. Donc, la notion de lavage des mains est une pratique
connue des ménages interrogés. Mais, comme l’étude de Lalanne (2012) l’a stipulé, ces
7
13
43
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
Bruler Fosse fumière Nature
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données chiffrées d’enquêtes ne traduisent pas forcément la réalité des ménages sur leurs
habitudes quotidiennes.
Pour la question de l’existence dans la concession d’un ouvrage d’assainissement autonome
(latrine), les résultats des enquêtes ont montré que seulement 62% des ménages enquêtés
possédaient une latrine.
Pour les ménages ne possédant pas de latrine, ils utilisent les latrines du voisin, ou la nature.
63% d’eux affirment se laver les mains régulièrement contre 37% de façon occasionnelle.
II.8 Santé : qualité de l’eau, maladies rencontrées, recourt en cas de
maladies
L’enquête de satisfaction des ménages a montré que 75% se disent être satisfaits de l’eau
qu’ils consomment. Le reste avoue une insatisfaction pour absence d’option.
Nous avons essayé de déterminer les perceptions des ménages sur l’impact que pouvait avoir
une eau de mauvaise qualité sur la santé et il est ressorti que 84% affirment établir un lien
contre 11% qui ne sont pas conscients des risques. 4% seulement des ménages affirment
qu’une eau de mauvaise qualité ne peut pas impacter sur la santé de l’homme. La perception
des risques a été mise en évidence dans d’autres zones de Burkina Faso (Est) (Lalanne, 2012).
Les maladies évoquées par les ménages ayant une perception des risques (84%) et qui lient
cela à l’ingestion d’une eau de mauvaise qualité sont en grande majorité les maux de ventre et
coliques (48%), les diarrhées (25%) et 10% pour ce qui concerne la fièvre typhoïde et la
dysenterie. Cependant 17% de ces ménages affirment ne pas connaitre les types de maladies
causées par la consommation d’une eau de mauvaise qualité malgré la connaissance des
risques.
Il a également été question de recenser les maladies les plus rencontrées dans les ménages. La
figure 18 montre un large pourcentage pour le paludisme (51%) contre seulement 25% pour
les maux de ventre et 6% pour les diarrhées. Il est en résulte que une maladie sur trois est une
maladie hydrique directement lié à l’eau. Ces résultats confirment donc qu’il y a un impact
direct entre la santé et l’eau consommée par la population
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Figure 18 : Types de maladies les plus rencontrées au sein des ménages
En plus des maladies recensées, nous avons demandé aux ménages enquêtés quelles étaient
leur recourt en cas de maladie il en est ressorti que 94% des ménages affirment fréquenter un
centre de santé (CSPS) contre 6% pratiquant l’automédication en cas de maladies.
Le rôle du CMA dans la gestion des maladies hydriques et de III.
l’hygiène
Un entretien a été effectué auprès du CMA afin d’avoir le maximum d’informations sanitaires
sur les cas de maladies hydriques rencontrées et leurs fréquences. Cet entretien a fourni des
informations générales sur les différents types de patients et les maladies rencontrées.
Il est ressorti de l’entretien que parmi les maladies fréquemment rencontrées dans la zone, il
y’a l’existence du paludisme dû le plus souvent à l’insalubrité aux abords des cours
d’habitations, les maladies diarrhéiques, la dysenterie amibienne et des cas de maladies
respiratoires qui peuvent être dues dans la majorité des cas à la pollution de l’air. Les
maladies respiratoires peuvent s’expliquer par l’existence dans la zone de grandes élévations
collinaires où des pierres sont taillées par les hommes sans équipements de protection pour la
construction des maisons d’habitations.
Au cours de l’entretien réalisé au CMA les informations relevées auprès du Centre
d’Information Sanitaire et de Surveillance Epidémiologique (CISSE) du CMA ont permis de
situer le taux de ces différentes maladies pour l’année 2014 à 58,65% pour le paludisme,
4 1
8
16
32
2 0
5
10
15
20
25
30
35
Diarrhée Maladiesrespiratoires
Maux detête
Maux deventre
Paludisme Pas demaladie
No
mb
re d
e m
alad
ies
rece
nsé
es a
u s
ein
des
mén
ages
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10,04% pour les maladies liées directement à l’eau et 13,92% pour les affections respiratoires.
Des cas d’affections cutanées ont été relevés à hauteur de 5,61%.
Le taux des maladies hydriques a connu une croissance entre 2011 et 2014. 7.98% en 2011, le
taux est passé à 10% en 2014. Un pourcentage qui tient compte des cas de diarrhée et de
dysenterie. Les maladies de peau sont quant à elles baissées. Elles sont passées de 6,35% à
5,61%.
Nous avons appris au CMA que des conseils d’hygiènes étaient donnés aux ménages pour
réduire les différents taux des maladies répétitifs dans les ménages. Des dons de médicaments
à travers des campagnes de traitement de masse sont fréquents dans la zone ; campagnes
visant essentiellement les vers intestinaux.
Qualité microbiologique des eaux des ménages IV.
Sur les 55 ménages retenus pour les analyses microbiologiques de leurs eaux, seuls 11
ménages ont pu fournir les eaux de transport. Ce chiffre peut s’expliquer par deux raisons :
une fois au domicile le liquide recueilli au point d’approvisionnement est directement
transvasé dans les récipients de stockage ;
des coupures d’eaux au niveau des bornes fontaines entrainaient un manque d’eau
dans certaines concessions.
Comme pour les eaux de sources, deux types d’échelles pour la classification de la qualité de
l’eau ont été utilisés : celle de l’OMS et celle de FEACHEM. Les résultats des analyses
microbiologiques sont représentés dans le tableau 6.
Au regard des résultats du tableau 6, nous constatons une présence de bactéries dans toutes les
eaux stockées au niveau des ménages. Dans 100% des cas, la contamination par les
coliformes totaux est visible ainsi que celle des coliformes fécaux. On remarque donc une
augmentation de la charge bactérienne du point d’approvisionnement en eau au lieu de
stockage. Une contamination qui met en cause les différents récipients de prélèvement de
l’eau ainsi que le comportement hygiénique de la population.
Le lavage des récipients de stockage affirmé par la majorité des ménages est contredit par les
analyses microbiologiques des eaux.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas de la commune de Dano
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Tableau 6 : Résultats microbiologiques des eaux des ménages
S M CT CF SF
S M CT CF SF
S M CT CF SF
S1 BF
1 143000 280 98
S3 F
1 256 44 500
S5 F
1 200 104 1
2 43000 400 40 2 920 400 500 2 800 452 52
3 32000 25000 25 3 1100 800 500 3 348000 48000 68
4 100000 424 164 4 456 280 500 4 260 144 6
5 35000 568 104 5 368 124 37 5 42000 336 74
6 6 1 0 37 1000 432 500 6 184 36 9
S2 BF
1 612 584 0 7 18000 10000 0
S5 P
1 13000 580 10
2 500 432 176
S3 BF
1 1296 14 500 2 1304000 1520000 424
3 564 464 8 2 1200 0 500 3 28000 4000 580
4 352 66 0 3 16400 0 500 4 15000 284 10
S2 BF"
1 424 408 500 4 376 0 500 5 296 260 47
2 20 10 500 5 14000 10400 500 6 50000 608 3
3 92 24 500 7 28000 18000 500 7 1024000 984000 500
4 400 100 500
S4 BF
1 424 168 500
S6 BF
1 249600 337600 1000
5 164 22 500 2 500 94 1000 2 6800 4400 1000
6 45600 30200 500 3 300 2 1000 3 800 200 1000
4 1800 200 1000 4 648 130 1000
5 42800 4700 1000 5 1168 80 1000
6 14400 6 1000 6 536 52 1000
7 B.F 800 200 1000
Avec Sn : Secteur n ; BF : Borne Fontaine ; P : Puits à grand diamètre ; F : Forage
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D’après le tableau 6, 93% des eaux échantillonnées au niveau des récipients de stockage
présentent une contamination aux streptocoques avec des concentrations assez élevées. Nous
rappelons que la présence des streptocoques fécaux est synonyme d’une contamination
ancienne. Quant à la présence des coliformes fécaux dans 94% des échantillons (tableau 6),
elle traduit la contamination récente d’origine fécale. Ce qui contredit l’affirmation du lavage
régulier des mains dans 75% des cas.
Au cours de l’enquête, la plupart des ménages ont affirmé maintenir les eaux de stockage dans
des récipients couverts, pourtant la présence de coliformes totaux dans 100% des cas (avec
des concentrations importantes) montrent que le mode de protection de ces eaux est jugée
inadéquat car à un moment ou à un autre, le récipient de stockage a pu être exposé à la
poussière ou à toute forme de contamination non fécale.
Sur la base de l’échelle de l’OMS, nous remarquons que 9% des ménages consomment des
eaux moyennement polluées alors que selon FEACHEM, 22% de ces eaux sont classées
impropres (figure 19).
Figure 19 : Classification échelle norme OMS et échelle de FEACHEM des eaux de ménages
Impact du transport
Le tableau 7 montre l’évolution de la qualité de l’eau le long de la chaine de consommation
pour certains ménages.
L’ensemble des échantillons d’eau de transport comme de stockage des ménages provient
d’une source d’eau contaminée. La présence constatée des différentes bactéries au niveau des
eaux montrent une contamination supérieure à celle des sources. Elle est de 64% pour les
50
5
43
111
0
10
20
30
40
50
60
Très polluée Moyennementpolluée
Extrêmementcontaminée
Impropre Acceptable
FEACHEM OMS
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eaux de transport et de 73% pour ce qui concerne les eaux de stockage. Ce résultat peut
s’expliquer par la distance et le temps mis pour effectuer le trajet point d’eau-domicile ; trajet
au cours duquel, divers agents peuvent contaminés l’eau comme l’exposition à la poussière ou
l’introduction d’un récipient mal lavé dans l’eau.
La présence des coliformes fécaux dans les eaux de transport et sa multiplication dans celles
de stockage dans presque l’ensemble des cas montre la contradiction avec l’affirmation des
ménages selon laquelle les mains sont régulièrement lavées avant de manipuler les récipients
contenant l’eau de consommation.
La présence des streptocoques dans 100% des eaux transportées et stockées alors qu’ils sont
absents dans les 60% des sources d’eau traduit que les récipients utilisés avaient subi un
mauvais lavage ou pas de lavage.
L’utilisation d’un récipient mal lavé, la mauvaise protection du récipient ainsi que l’hygiène
des mains par les membres des ménages sont des facteurs qui peuvent détériorer la qualité de
l’eau au cours du transport et la multiplication des bactéries au lieu de stockage (Lalanne,
2012).
Tableau 7: Comparaison de la qualité des eaux de source, de transport et de stockage
Source
d’eau
Qualité Source Qualité transport Qualité stockage
CT CF SF CT CF SF CT CF SF
S1 BF
208 0 0
13760 11600 58 43000 400 40
440 260 50 100000 424 164
478 117 62 35000 568 104
S2 BF
1000 496 1
58 8 500 92 24 500
302 98 209 400 100 500
618 504 412 46500 30200 500
S3 F
500 220 0
108 19 410 256 44 500
310 108 25 368 124 37
464 44 500 1000 432 500
S3 BF 27 0 0 448 0 500 1200 0 500
S5 P 484 164 24 356 326 8 13000 580 10
Avec Sn : Secteur n ; BF : Borne Fontaine ; P : Puits à grand diamètre ; F : Forage
Impact des pratiques d’hygiènes au niveau des récipients et des ménages
La distance n’est pas le seul paramètre influant sur la qualité de l’eau. En effet des récipients
mal lavés (fréquence et mode de lavage) ou conservés (couvert ou non), encore un temps de
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stockage trop long (plus de 24 heures) et une hygiène inadéquate sont des paramètres de
dégradation de la qualité de l’eau.
En considérant les résultats des analyses microbiologiques des eaux de ménages du tableau 8,
il est ressorti que les concentrations en indicateurs étaient très élevées contrairement à la
charge bactérienne de la source d’eau considérée.
La charge bactérienne relevée au niveau du point d’eau montre selon l’échelle de FEACHEM,
que celle-ci est classée eau acceptable contrairement aux eaux des ménages classées eaux
extrêmement contaminées. La contamination récente par les coliformes (totaux et fécaux) des
eaux des ménages montre que la conservation des eaux dans des récipients couverts ainsi que
le lavage des mains après les selles ne sont pas des pratiques systématiques contrairement aux
révélations des résultats d’enquête.
En outre, la présence de streptocoques fécaux dans les eaux de ménages et leur absence totale
au niveau de l’eau de source est imputable à l’hygiène des récipients utilisés (fréquence et
mode de lavage). Un résultat qui vient en contradiction avec les affirmations des ménages
(94% de lavage au savon).
Ce sont l’ensemble de ces comportements à risque qui favorisent le développement des
maladies hydriques dans la zone.
Tableau 8: Influence du mode de lavage des récipients de stockage
Conservation Temps
de
stockage
Mode de
lavage
Source (S3 BF) Ménage
CT CF SF CT CF SF
Couvert
24h Au savon 27 0 0
1200 0 500
Non couvert 14000 10400 500
Non couvert 28000 18000 500
Relation entre la qualité des eaux des ménages, l’hygiène et les V.
maladies au sein des ménages
Une eau de bonne qualité garantit un risque zéro pour la santé humaine (Dieter 2014). En
consommant une eau potable de sa source à son récipient de prélèvement, l’homme élimine le
risque de tomber malade par une contamination bactérienne de l’eau destinée à la
consommation. Cette qualité de l’eau n’est cependant pas le seul facteur éliminant le risque de
tomber malade car le comportement hygiénique de la population joue un grand rôle.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
de la commune de Dano
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Figure 20 : Rapport qualité point d'approvisionnement en eau et présence de maladies au sein des
ménages
La figure 20 montre le rapport existant entre les maladies rencontrées au sein des ménages et
la source d’approvisionnement en eau des ménages enquêtés. Elle traduit le fait que la qualité
des eaux des points d’approvisionnement influence le développement des maladies. une
contamination qui s’est accrue le long de la chaîne de l’eau par les résultats des analyses des
eaux de ménages. Un résultat qui est en concordance avec les études de Khan et al. (2013) qui
stipulent que le développement des bactéries dans les eaux de stockage par la détection des
bactéries coliformes peut provoquer des maladies hydriques comme la dysenterie.
Ayant été établi que la détérioration de la qualité se faisait le long de la chaine, nous pouvons
remarquer qu’en fonction du type de point d’eau, les maladies rencontrées sont des maux de
ventre à 60% pour les bornes fontaines et des cas de diarrhées déclarées par la consommation
des eaux de puits. Montiel (2004) a montré dans son étude que l’élimination des risques de
maladies hydriques passent par une qualité des eaux garantie tous les jours de l’année et ce
24h sur 24.
Les observations faites directement sur le terrain lors de nos différentes sorties ont démontré
que la prolifération des bactéries entre le lieu de puisage et l’eau au moment de sa
consommation est due au fait que la population n’adoptait pas de comportements hygiéniques
adéquats. Par exemple, lors du puisage de l’eau, pendant qu’un récipient se rempli d’autres
usagers recueillent l’eau soit avec les mains, soit avec un récipient à caractère douteux du
point de vue propreté.
3
2
1
2
1
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
Maux deventre
Paludisme Maladiesrespiratoires
Paludisme Diarrhée
Borne fontaine Forage Puits
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Qualité des eaux traitées par Aquatabs VI.
En se basant sur les critères énoncés pour l’échantillonnage des sources d’eau pour le
traitement à domicile, au total 20 ménages sur les 55 ménages ont été retenus. Ce traitement
avait pour but d’établir une comparaison des eaux consommées sans Aquatabs et des eaux
consommées avec Aquatabs au sein de ces ménages.
Au moment de la sortie (19 au 20 Mai 2015) pour les prélèvements, 17 ménages ont pu
fournir les eaux avec ajout Aquatabs pour les analyses. Les résultats de ces analyses sont
consignés dans le tableau 9.
Tableau 9 : Résultat des analyses microbiologiques des eaux des ménages traitées à Aquatabs
Avec Si : Secteur i ; BF : Borne Fontaine ; P : Puits à grand diamètre
D’après les résultats du tableau 9, 71% des eaux des ménages traitées à l’aide de la formule
Aquatabs sont classées eaux acceptables avec 46% classées eau potable donc absence de 0
coliforme pour les 100 mL d’eau filtrée. La nette amélioration de la qualité des eaux est très
visible et l’élimination significative des streptocoques dans 83% des cas est très remarquable.
Afin de juger de l’impact du produit sur les différentes bactéries, nous avons établi des
courbes de comparaison pour ce qui concerne l’élimination des bactéries. En observant les
figures 21, 22 et 23, nous remarquons que la concentration en indicateurs de coliformes
totaux, de coliformes fécaux et de streptocoques fécaux est relativement en baisse avec l’ajout
du désinfectant Aquatabs dans la majorité des cas et dans certaines eaux on a une absence
totale de ces bactéries.
CT CF SF
1 7 1 0
2 2 0 0
3 0 0 0
4 9000 1000 116
5 0 0 0
6 0 0 0
1 90 19 1
2 39 0 0
3 0 0 0
4 0 0 0
6 11 2 3
1 48000 46000 0
2 0 0 0
3 500 10 0
4 0 0 0
5 0 0 0
6 222 27 3
S5 P
Secteur/Source MénageEaux traitées
S1 BF
S3 BF
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L’élimination remarquable des streptocoques permet de conclure de l’efficacité du produit sur
ces types de bactéries. En effet sur l’ensemble des eaux traitées à Aquatabs, seulement 17%
présentaient une contamination par les streptocoques.
La réduction de bactéries coliformes totales dans 47% des cas montre que le chlore est
capable d’éliminer toute forme de contamination organique ou de la réduire
considérablement. Des études ont démontré que le traitement des eaux de consommation par
désinfection du chlore permettait une diminution de la contamination et une limitation de la
dégradation microbiologique (Sibille 1998).
Etant donné que la contamination par les coliformes fécaux dépend de l’hygiène des membres
du ménage (contamination récente d’origine fécale), sa nette diminution traduit une
amélioration du comportement hygiénique face à la notion de traitement de l’eau de boisson.
Aquatabs contribue à travers son efficacité à améliorer la qualité de l’eau de boisson
consommée et par la même occasion à réduire considérablement les maladies directement
liées à la consommation d’une eau souillée. Il est pratiquement abordable du point de vue prix
mais aussi et surtout facile d’utilisation. Les ménages interrogés ont admis apprécier la qualité
ainsi que le goût de l’eau issue du traitement. Ce produit s’est donc révélé efficace avec des
résultats concluants mais aussi et surtout à cause du respect des consignes que nous avons eu
à donner lors de l’administration du produit.
Son efficacité n’est prouvée que si les ménages utilisateurs observent des règles d’hygiène
stricte et respectent les consignes d’utilisation dudit produit en permettant aux membres des
ménages de consommer de l’eau potable et donc de garantir une bonne santé.
Figure 21 : Comparaison en indicateurs de coliformes totaux dans les eaux non traitées et les eaux traitées
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
0
10
20
30
40
2000
4000
6000
8000
10000
co
ncen
trati
on
d'in
dic
ate
ur
(UF
C/1
00 m
L)
Les ménages
CT sans
CT avec
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
de la commune de Dano
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Figure 23 : Comparaison en indicateurs en streptocoques fécaux dans les eaux non traitées et les eaux
traitées
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
0
2
4
6
8
10
12
14
100
200
300
400
500
600
co
ncen
trati
on
d'in
dic
ate
ur
(UF
C/1
00 m
L)
Les ménages
SF sans
SF avec
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
02468
1012141618
1000
2000
3000
4000
5000
co
ncen
trati
on
d'in
dic
ate
ur
(UF
C/1
00 m
L)
Les ménages
CF sans
CF avec
Figure 22: Comparaison en indicateurs de coliformes fécaux dans les eaux non traitées et les eaux traitées
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
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Conclusion
Le manque d’infrastructure pour l’eau potable au Burkina Faso est un frein au développement
du pays. Cette indisponibilité à un accès à une eau potable pour la population peut être
imputable à la mauvaise répartition des eaux aussi bien à l’échelle spatiale que temporelle. A
cela s’ajoute la baisse des précipitations annuelles. Une situation qui favorise le
développement des maladies hydriques.
L’étude réalisée dans les secteurs de Dano a montré que l’eau consommée par la population
ne répondait à aucune norme de potabilité en vigueur. Ce qui expliquerait le taux grandissant
des maladies directement liés à l’eau.
La contamination à l’arsenic relevée dans un seul point d’eau serait due à la nature même de
la roche de la dite région ainsi qu’aux nombreuses activités d’orpaillage vers la zone d’étude.
Cependant la qualité microbiologique des eaux desservies par l’ensemble des sources d’eau
analysées présentait toute une contamination par la présence des coliformes totaux. Les eaux
de ménages ont quant à elles présentées une augmentation de la charge bactérienne depuis la
source d’eau jusqu’au récipient de conservation. Un résultat qui venait en contradiction avec
les précautions que les ménages prétendent prendre autour de la chaîne de l’eau.
Malgré un niveau de connaissance en notion d’hygiène dans la zone, le manque d’application
de ce comportement entache nettement la qualité des eaux et par ricochet augmente le risque
lié aux maladies hydriques. Un traitement effectué par le désinfectant « Aquatabs » a permis
d’observer une amélioration en eau potable de l’ordre de 47%. Une technique qui doit être
considérée afin de réduire la contamination des eaux consommées dans les ménages.
Néanmoins aucune forme de traitement ne serait efficace que si chaque membre de ménage
respecte un minimum de consignes d’hygiène. Ce qui serait un frein à la prolifération des
maladies hydriques. Une population en bonne santé est une population capable d’apporter un
élément de développement humain et économique pour l’avancée d’un pays et
particulièrement le Burkina Faso.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
de la commune de Dano
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Recommandations
L’étude menée rend compte du risque sanitaire encourue par la population en matière de
consommation d’eau de mauvaise qualité. Après les résultats fournis par les analyses au
laboratoire, il est important que toutes les parties prenantes c’est-à-dire la population
consommatrice, les acteurs politiques et administratives, ceux de la santé trouvent des
solutions rapides et simples afin de pallier ce problème. Le changement de comportement et
l’accès à l’eau potable par les populations réduiraient de façon significative le taux de
maladies hydriques dans ladite commune et impacterait positivement le développement de la
région voir du pays.
Autorités communales
Etant donné que l’ensemble des bornes fontaines sont alimentées par les eaux de l’AEPS, les
endroits où sont implantées les sources doivent être des lieux de propreté et d’hygiène
absolue. Les raccords connectés aux têtes des robinets doivent être propres, lavés et changés
chaque fois que cela est nécessaire et que sa qualité et sa résistance se détériore. Quant aux
forages il est conseillé d’aménager un endroit dédié aux animaux et loin de la source d’eau
pour éviter toute sorte de contamination. Les puits ouverts doivent être couverts par un
dispositif spécial pour minimiser tout risque d’infiltration que ce soit par la poussière, les
déchets volants ou la pluie.
Ménages
Au regard de la relation qui existe entre la contamination des eaux de boisson prélevées au
niveau des ménages et les comportements hygiéniques, il est important que la population
adopte des comportements hygiéniques acceptables. Le lavage au savon des récipients de
stockage en passant par celui de transport doit être un réflexe pour toute personne désireuse de
s’approvisionner en eau de boisson. Ces récipients doivent être couverts afin d’éviter toute
forme de contamination extérieure. S’assurer de garder ces récipients contenant l’eau de
boisson à l’intérieur et à l’abri de toute forme de pollution. Les récipients de prélèvements des
eaux de boisson doivent également être lavés au savon après chaque utilisation. Le lavage des
mains avant et après chaque repas doit être effectué par toute personne grande ou petite. Il
faut promouvoir l’utilisation des latrines pour les selles ainsi que le lavage des mains après
chaque besoin au savon. Les Agents Usagers de l’Eau (AUE) existants dans les différentes
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zones ainsi que les gestionnaires des points d’eau peuvent organiser des sessions de
sensibilisation et d’information sur l’hygiène à adopter au niveau des points d’eau ainsi que
dans les cours d’habitations.
Autorités sanitaires
Le traitement effectué sur les 1/3 des ménages a fourni des résultats plus ou moins
satisfaisants, il est important de faire passer à travers les autorités et les services de santé la
méthode de désinfection des eaux de boisson par un traitement simple et adapté aux
conditions de la population. D’autres techniques telles que les filtres à céramique ou les
récipients munis de robinets sont des alternatives pour limiter la dégradation de la qualité de
l’eau.
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Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
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3. http://www.wikiwater.fr/e17-les-methodes-simples-de.html
4. http://www.inbo-news.org/IMG/pdf/dominique_Sassoon.pdf
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
de la commune de Dano
I
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Annexes
Annexe 1: Questionnaire ménages .......................................................................................................... II
Annexe 2 : Guide d'entretien Centre de santé ......................................................................................... V
Annexe 3 : Zones d'intervention du Programme USAID WA WASH................................................... VI
Annexe 4 : Guide d'utilisation de l'Arsenator ........................................................................................ VII
Annexe 5 : Protocole de préparation des milieux de culture .................................................................. IX
Annexe 6: Norme OMS .......................................................................................................................... X
Annexe 7: Définitions des notions de "propre" et "sale" ........................................................................ X
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de la commune de Dano
II
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Annexe 1: Questionnaire ménages
A LOCALISATION B RENSEIGNEMENT SUR LA FICHE
Commune
Secteur
Quartier
Numéro de la fiche 0…….
Date de collecte …./03/2015
C Généralités sur l'enquêté
1 Genre du répondant
Homme Femme
2 Quelle est votre ethnie ?
3 A quelle réligion appartenez-vous ?
Christianisme Islam Animisme Autre
4 Profession du chef de famille
Fonctionnaire
Cultivateur Commerçant Autre (préciser):
5 Combien de personnes vivent dans la concession ?
Enfants moins de 5ans Enfants de 5 à 15 ans Adultes plus de 15ans
6 Combien de personnes vivent dans le ménage ?
Enfants moins de 5ans Enfants de 5 à 15 ans
Adultes plus de 15ans
D Eau
1 Quelle est la source d’approvisionnement du ménage en eau de boisson ?
Forage Borne fontaine Puits Autre (préciser) :
2 Quelle est la distance approximative du lieu de la source d'eau et votre domicile?
Moins de 300m 300m à 500m
Plus de 500m
3 Quel est le type de récipient utilisé pour le transport d’eau à usage domestique ?
Bidon
Canari Seau Autre (préciser) :
4
Quelle est la fréquence et le mode de lavage du récipient ?
Une fois par jour une fois par semaine
Autre (préciser) :
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III
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5 Quel est le mode de lavage du récipient ?
A l’eau simple
Au savon Autre (préciser) :
6 Comment est le récipient (Observation)
Propre
Sale Couvert Non Couvert
7 Comment est l’ouverture du dit récipient ?
Large ouverture Faible ouverture
8 Quel est le type de récipient utilisé pour le stockage de l'eau à domicile
Bidon
Canari Fût Autre (préciser):
9 Le récipient est-il fixé au sol ?
Oui
Non
10 Quelle est la fréquence de lavage du récipient ?
Une fois par jour Une fois par semaine Autre (préciser) :
11 Quel est le mode de lavage du récipient ?
A l’eau simple Au savon Autre (préciser) :
12 Comment est-ce récipient (Observation)
Propre Sale Couvert Non Couvert
13 Où est stockée cette eau ?
Intérieur Extérieur Sous un hangar Autre (préciser):
14 Quel est le type de récipient utilisé pour le prélèvement en eau de boisson par les
membres du ménage?
Gobelet
Calebasse Plat Autre (préciser):
15 Comment est le récipient (Observation)
Propre Sale
16 Est-ce un récipient dédié?
Oui
Non
17 Comment le récipient est-il entreposé ?
Couvert
Exposé à l’air libre Jeté par terre
18
Comment est-il entretenu (mode de lavage) ?
Commentaire :
19 Combien de temps l’eau est-elle stockée?
Commentaire:
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de la commune de Dano
IV
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20 D’autres personnes autour de vous utilisent-elles votre eau de boisson ?
Oui
Non
E Hygiène et Assainissement
1 Où déposez-vous les ordures (déchets ménagers)?
Service de collecte Nature
Fosse fumière Brûler
2 Existe-t-il une latrine dans la concession ?
Oui
Non
3 Si oui quel est le nombre ?
4 Est-elle commune ?
Oui
Non
5 Qui les utilisent?
Enfants (<5ans) Enfants (5-15ans)
Adultes (>15ans)
6 Si non, comment faites-vous?
Nature
Autre (préciser) :
7 Les mains sont-elles lavées après les selles?
Régulièrement Occasionnellement
Pas du tout
8 Lavez-vous les mains avant et après les repas ? (Observation si possible)
Oui Non
F Santé
1
Etes-vous satisfait de la qualité de l'eau que vous consommez?
Oui Non
2 Selon vous la qualité de l'eau peut-elle impacter la santé d'une personne?
Oui Non
3 Si oui, comment?
Commentaire:
4 Quelles sont les maladies rencontrées au sein de la concession (fréquemment) ?
Commentaire :
5
En cas de maladie que faites-vous ?
CSPS Tradi-praticiens Automédication
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V
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Annexe 2 : Guide d'entretien Centre de santé
1. Présentation de l’interlocuteur
2. Présentation du centre de santé
3. Quels sont les patients que vous recevez fréquemment? (femme, homme, enfant)
4. Quelles sont les maladies fréquemment rencontrées dans la zone ?
5. Quelles sont les causes de ces maladies ?
6. Les maladies telles que la diarrhée, la dysenterie amibienne, le choléra, etc., sont-elles
rencontrées dans votre zone ? quel est leur taux respectif ?
7. Pour l’année écoulée, pouvez-vous nous donner leur taux respectif si possible ?
8. Quelle est la part de la population la plus touchée ? (femme, homme, enfant %)
9. Quelle est la période de l’année où ces maladies sont les plus enregistrées ?
10. En cas de maladie, la population a telle recours systématiquement au centre de santé ?
Si non à quel moment, elle y fait recours ?
11. Si elle n’y a pas recours est-ce par manque de moyen ou préjugés ou autre ?
12. Vous arrive-t-il de donner aux patients des consignes en cas de maladie diarrhéique
pour des cas répétitifs ?
13. Des conseils d’hygiène sont-elles données à travers votre centre de santé ?
14. Au regard du comportement des patients, ces conseils et consignes sont-ils mis en
pratiques ?
15. Y’a-t-il des campagnes d’information ou de don de médicament octroyé par l’Etat ou
des ONG dans votre zone ? Si oui quelles ONG ?
16. Quelles sont les maladies cibles?
Merci pour votre collaboration
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VI
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Annexe 3 : Zones d'intervention du Programme USAID WA WASH
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VII
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Annexe 4 : Guide d'utilisation de l'Arsenator
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VIII
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de la commune de Dano
IX
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Annexe 5 : Protocole de préparation des milieux de culture
Chromocult Agar
La préparation de ce milieu suit le protocole suivant :
Dissoudre 34.5g dans 1l d’eau déminéralisée par chauffage dans un bain-marie bouillant ou
sous vapeur fluante en agitant régulièrement jusqu’à ce que le milieu nutritif soit entièrement
dissous (environ 45 mn). Ne pas autoclaver, ne pas surchauffer. Refroidir le milieu de culture
à 45-50°C dans un bain-marie. Une fois le milieu refroidi, il fallait couler ce milieu dans des
boîtes de pétris et laisser refroidir totalement avant l’utilisation pour l’ensemencement. Le
Chromocult sert à isoler les coliformes totaux (à 37°) et thermo tolérants (fécaux à 44°C°).
Slanetz Bartley Agar
Ce milieu aussi suit un protocole bien précis et différent du Chromocult Agar :
Suspendre 41.4g de poudre dans un litre d’eau distillée et chauffer jusqu’à la dissolution
totale. Autoclaver a 121°C pendant 15 min. Refroidir à 50°C. Ajouter 10 ml de TTC à 1%
supplément (80300). Aussi, une fois le milieu refroidi, il fallait couler ce milieu dans des
boîtes de pétris et laisser refroidir totalement avant l’utilisation pour l’ensemencement. Ce
milieu e culture servirait à isoler les streptocoques fécaux qui seront mis dans l’étuve à 37°C
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X
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Annexe 6: Norme OMS
Indicateurs en bactéries Normes
Coliformes totaux 0 UFC /100 mL
Coliformes fécaux 0 UFC /100 mL
Streptocoques fécaux 0 UFC /100 mL
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XI
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Annexe 7: Définitions de quelques termes
" Propre "
Absence totale de toute trace de souillure sur tout type de récipient observé.
" Sale "
Présence ou soupçon visible de trace sur tout type de récipient observé
L’accès à une eau potable
Depuis 2010, l’accessibilité à l’eau potable est devenue un droit humain (Stéphanie Dos
Santos, 2012). Ceci pour signifier qu’il est inconcevable qu’un être humain sur terre n’ait
toujours pas accès à cette denrée précieuse et vitale.
L'accès à une source d'eau améliorée est le pourcentage de la population qui a un accès
raisonnable à une quantité suffisante d'eau venant d'une source améliorée telle qu'une prise
d'eau ménagère, un réservoir public au sol, un puits, une source ou un puits protégé ou des
eaux pluviales collectées.
Ménage
L’Institut National de la Statistique et de la Démographie définit le ménage comme étant
« une entité socio-économique de base au sein de laquelle les différents membres apparentés
ou non vivent ensemble dans la même maison ou dans la même concession, mettent en
commun leurs ressources et satisfont à l’essentiel de leurs besoins alimentaires et autres
besoins vitaux ». (INSD, 2000).
Puits (MAH 2012)
Ouvrage de grand diamètre destiné à capter l’eau de la nappe phréatique. Il existe différents
types de puits :
le puits traditionnel : il n’est pas équipé d’une unité de protection comme la
margelle ou autre ;
le puits moderne : comporte des buses en béton armé sur toute sa profondeur
composés d’un cuvelage et d’un captage, d’une dalle de fond et d’une margelle en
béton haut en moyenne de 0,80mètres et un ayant un diamètre intérieur de 1,80m
en général.
Qualité des eaux de boissons et risques sanitaires liées dans la région du Sud-Ouest : Cas
de la commune de Dano
XII
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Forage
C’est un ouvrage de petit diamètre (supérieur ou égal à 4 pouces) destiné à capter des
aquifères profonds. Il est équipé d’un tubage et d’une superstructure et est prévu pour recevoir
un dispositif de pompage d’où le nom de « forage équipé». Le forage est par définition un
trou aussi vertical comme le puits circulaire et protégé par un ensemble de tubages du fond
vers le haut avec in équipement technique souvent diversifiée. Il permet aussi de capter la
nappe aquifère pour le captage des eaux souterraines.
La différence existante entre le puits et le forage se situe au niveau du diamètre, de la
profondeur et souvent par la quantité d’eau captée.
Borne Fontaine
La borne fontaine se définit comme étant un dispositif de distribution d’eau en forme de borne
manœuvré à l’aide d’un levier ou d’un poussoir.