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Sozial- und Priiventivmedizin Mddecine sociale et pr(~ventive 27, 154-160 (1982) Qualit des stafistiques de causes de d c s: probl mes actuels et perspectives F. Paccaud 1. La statistique suisse des causes de d~c~s La statistique f6d6rale des causes de d6c6s date du 1~ janvier 1876; son introduction a fair suite ~ la Loi f6d6rale sur l'6tat civil (1874), ordonnant aux instances communales de transmettre ~ l'Office f6d6ral de la statistique (OFS) tous les mouvements d'6tat civil survenus dans leur juridiction. La forme du certificat actuellement employfe respecte les recommandations de I'OMS et a d'ailleurs peu chang6 depuis un si~cle. On remarquera que, contrai- rement ~ d'autres pays, les certificats de d6c6s sont enti~rement anonymes lorsqu'ils arrivent & l'Office f6d6ral de la statistique. La figure 1 montre le trajet de ces certificats entre le moment du d6c6s et celui de l'enregistrement par I'OFS. Apr~s la d6claration du d6c6s aupr6s de rauto- rit6 communale comp6tente, celle-ci remplit la partie sup6rieure de la formule (nom, renseignements d6mo- graphiques et sociaux); cette formule est ensuite Othcr de ~loll~r I ,~r 1~ [ ~Blre dc de do~es l I ~latJsllq; :le~ Causes de ddces: tOu~ti~,rlx ! L f Lx~h,itali,m L Intr,lJucti,m sar richter magn~;hque P[~tlsi~k[ll ~ l --"'~tichier de tra~all 7 Fig. 1 adress6e au m6decin qui a constat6 le d6c6s pour qu'il y inscrive les renseignements m6dicaux demand6s. Le m6decin retourne la fiche compl6t6e et anonymis6e l'office de l'6tat civil, en conservant le coupon indi- quant le nom du patient (pour d'6ventuelles questions compl6mentaires). L'autorit6 communale adresse ces certificats h I'OFS, qui contr61e l'exhaustivit6 des retours, grhce h la num6rotation des formules. Le codage des rubriques est effectu6 par deux collabo- rateurs exclusivement affect6s ~ cette thche; ils suivent les instructions 6tablies par I'OFS [10]. Le code employ6 depuis 1969 est celui de la 8 ~ r6vision de la Classification internationales des maladies [12]. Environ 10 % des certificats sont l'objet d'un compl6- ment d'information aupr6s du m6decin pour impr6ci- sion du ou des diagnostics, ou pour illisibilit6 des mentions, Apr~s introduction sur fichier magn6tique, certains tests de plausibilit6 sont effectu6s, mais ne concernent pas les causes de d6c~s. 2. Fiabilit~ des statistiques de causes de d~c~s Comme d'autres relev6s, la statistique des causes de d6c6s est entach6e d'un certain nombre d'erreurs. Les utilisateurs de ces statistiques ont depuis longtemps signal6 les incertitudes li6es h l'enregistrement des donn6es [18]. Mais ce sont les d6veloppements de l'6pid6miologie et de la d6mographie qui ont incit6 les chercheurs h accorder h ces probl6mes une attention accrue, en souhaitant am61iorer la qualit6 des enregis- trements ou, au moins, ~ mieux connaitre l'6tendue des erreurs [ 1, 17, 22, 26, 46, 50, 51, 58]. A cet 6gard, c'est clairement l'ensemble des donn6es coUect6es par le certificat de d6c6s dont la qualit6 m6rite d'6tre 6valu6e: I'fige [38], le sexe, le domicile et la profession sont sujets ~ des erreurs de d6claration, d'enregistrement ou de transcription. Outre une 6va- luation de l'erreur propre ~ chacune de ces donn6es, il importe 6galement d'6valuer une possible interaction des erreurs lorsqu'on utilise simultan6ment plusieurs renseignements fournis par le certificat de d6c~s: ainsi par exemple, rien ne permet de penser que l'erreur affectant les causes de d6c6s soit al6atoirement r6par- tie parmi les professions, ce qui reprdsente un biais potentiel dans i'analyse des indices de mortalit6 par cause et par profession. Ces 6valuations, actuellement I Dren m6decine, Service de la statistique sanitaire, Hallwylstrasse 15, 3003 Berne. Une premiere version de cet article a paru dans Forum Statisticum (f6vrier 1982), r6sumant une intervention faite le 18 mars 1981 devant le Groupe d'Etude d6mographique de la Soci6t6 suisse de statistique et d'6conomiepolitique. 154

Qualité des statistiques de causes de décès: problèmes actuels et perspectives

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Sozial- und Priiventivmedizin Mddecine sociale et pr(~ventive 27, 154-160 (1982)

Qualit des stafistiques de causes de d c s: probl mes actuels et perspectives F. Paccaud

1. La stat ist ique suisse des causes de d~c~s La statistique f6d6rale des causes de d6c6s date du 1 ~ janvier 1876; son introduction a fair suite ~ la Loi f6d6rale sur l'6tat civil (1874), ordonnant aux instances communales de transmettre ~ l'Office f6d6ral de la statistique (OFS) tous les mouvements d'6tat civil survenus dans leur juridiction. La forme du certificat actuellement employfe respecte les recommandations de I'OMS et a d'ailleurs peu chang6 depuis un si~cle. On remarquera que, contrai- rement ~ d'autres pays, les certificats de d6c6s sont enti~rement anonymes lorsqu'ils arrivent & l'Office f6d6ral de la statistique. La figure 1 montre le trajet de ces certificats entre le moment du d6c6s et celui de l 'enregistrement par I'OFS. Apr~s la d6claration du d6c6s aupr6s de rauto- rit6 communale comp6tente, celle-ci remplit la partie sup6rieure de la formule (nom, renseignements d6mo- graphiques et sociaux); cette formule est ensuite

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7

Fig. 1

adress6e au m6decin qui a constat6 le d6c6s pour qu'il y inscrive les renseignements m6dicaux demand6s. Le m6decin retourne la fiche compl6t6e et anonymis6e l'office de l'6tat civil, en conservant le coupon indi- quant le nom du patient (pour d'6ventuelles questions compl6mentaires). L'autorit6 communale adresse ces certificats h I'OFS, qui contr61e l'exhaustivit6 des retours, grhce h la num6rotation des formules. Le codage des rubriques est effectu6 par deux collabo- rateurs exclusivement affect6s ~ cette thche; ils suivent les instructions 6tablies par I'OFS [10]. Le code employ6 depuis 1969 est celui de la 8 ~ r6vision de la Classification internationales des maladies [12]. Environ 10 % des certificats sont l 'objet d'un compl6- ment d' information aupr6s du m6decin pour impr6ci- sion du ou des diagnostics, ou pour illisibilit6 des mentions, Apr~s introduction sur fichier magn6tique, certains tests de plausibilit6 sont effectu6s, mais ne concernent pas les causes de d6c~s.

2. Fiabilit~ des stat ist iques de causes de d~c~s Comme d'autres relev6s, la statistique des causes de d6c6s est entach6e d 'un certain nombre d'erreurs. Les utilisateurs de ces statistiques ont depuis longtemps signal6 les incertitudes li6es h l 'enregistrement des donn6es [18]. Mais ce sont les d6veloppements de l'6pid6miologie et de la d6mographie qui ont incit6 les chercheurs h accorder h ces probl6mes une attention accrue, en souhaitant am61iorer la qualit6 des enregis- trements ou, au moins, ~ mieux connaitre l '6tendue des erreurs [ 1, 17, 22, 26, 46, 50, 51, 58]. A cet 6gard, c'est clairement l 'ensemble des donn6es coUect6es par le certificat de d6c6s dont la qualit6 m6rite d'6tre 6valu6e: I'fige [38], le sexe, le domicile et la profession sont sujets ~ des erreurs de d6claration, d'enregistrement ou de transcription. Outre une 6va- luation de l 'erreur propre ~ chacune de ces donn6es, il importe 6galement d'6valuer une possible interaction des erreurs lorsqu'on utilise simultan6ment plusieurs renseignements fournis par le certificat de d6c~s: ainsi par exemple, rien ne permet de penser que l'erreur affectant les causes de d6c6s soit al6atoirement r6par- tie parmi les professions, ce qui reprdsente un biais potentiel dans i'analyse des indices de mortalit6 par cause et par profession. Ces 6valuations, actuellement

I D ren m6decine, Service de la statistique sanitaire, Hallwylstrasse 15, 3003 Berne. Une premiere version de cet article a paru dans Forum Statisticum (f6vrier 1982), r6sumant une intervention faite le 18 mars 1981 devant le Groupe d'Etude d6mographique de la Soci6t6 suisse de statistique et d'6conomie politique.

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en preparation au Service de la statistique sanitaire, n'ont pas EtE effectu6es ~ ce jour en Suisse. Par aiUeurs, un autre aspect de la qualitE de cette statistique est lie ~ l'exhaustivitE des relev6s. I1 est probable qu'en Suisse, le nombre total de decks soit une grandeur fiable (bien qu'au demeurant aucun contr61e ne soit effectu6). En revanche, les erreurs affectant le dEnombrement de la population rEsidente (h laquelle est rapportE le nombre de d6c6s pour obtenir les taux de mortalitE) sont probablement plus importantes. Aucune estimation de ces erreurs n'est en tout cas disponible, y compris pour les pEriodes pEricensitaires: l 'erreur affectant le calcul des taux de mortalitE n'est par consequent pas connue. Cette erreur pourrait 6tre non n6gligeable lorsqu'on consi- d6re de petits groupes (sociaux, professionnels, dEmo- graphiques, etc.), comme le sugg6rent certaines Etudes Etrang~res [34]. Ces aspects importants de la qualitE ne seront pas abordEs ici; on se limitera ~ l'Evocation des aspects qualitatifs strictement li6s ~ la certification et au codage des causes de ddc~s.

3. Cert i f icat ion des causes de d~c~s La question posEe au certificateur ~ n'est pas simple, puisqu'il s'agit de fournir une explication 6tiopathogE- nique du d6c~s (c'est-~-dire bien plus que la seule d6claration des affections connues et pr6sentes au moment du decks d'une personne - qui constituerait alors une mesure de pr6valence); c'est ce h quoi correspond la hi6rarchie des mentions selon leur causalit6, respectivement <~primitive>> ou <<immEdiate>~, et la distinction des affections concomitantes. Bien que I'OMS ait cherchE ~ mieux dEfinir ces questions et h ieur donner une uniformitE internatio- nale [41], il est Evident que de nombreux facteurs sont susceptibles d'influencer la qualitE de la certification des causes de decks. On en rappelle quelques-uns ci- dessous.

a) La qualification du certificateur a une influence priori sur la qualitE de la prestation. Les pratiques sont assez variables d'un pays h l 'autre (pour une revue de la situation en Europe, voir [42]). En Suisse, la presque totalitE des certificats sont Etablis par des m6decins depuis une vingtaine d'ann6es; tel n'6tait pas le cas au debut du si~cle, lorsque 10% des certificats Etaient Etablis par des non-mEdecins. Le tableau 1 (troisi6me colonne) illustre cette Evolution. Cette mEdicalisation de la certification s'est accompagn6e d'une diminution concomitante des mentions ~<causes inconnues~,, comme le montre la quatri~me colonne du tableau 1. La proportion actuelle (moins de 1%) est substantiellement infE- rieure ~ celle qu'on trouve dans d'autres pays

Ce terme est employ6 ici pour d6signer la personne qui 6tablit la cause de mort.

P6riode Nombre Causes non de d6c6s 6tablies par

un m6decin (%~)

Mention de ,~causes inconnues,~ (%~)

1881-1890 604 159 103,5 109,3 1909-1910 115 914 28.2 42,1 1929-1930 97 377 12,4 26,9 1949-1950 96 869 2,4 8,1 1967-1968 112 516 0,1 6,8 1978-1979 115 172 - 5,9

Tabl. 1. Evolution du hombre de causes de ddc~s non dtablies par un mddecin et du nombre de mentions ~causes inconnues,, Suisse, six p~riodes, 1881-1979

europEens, en particulier autour de la MEditerran6e (cf. [43]). Au demeurant, il y a probablement une part de m6dicalisation du vocabulaire qui ne corres- pond pas "~ une certitude scientifique de la certifica- tion (sur ces probl6mes de ~<lifting~> du vocabulaire des causes de d6c6s, voir [55] ~ propos des maladies cardio-vasculaires).

b) La motivation du certificateur m6rite d'6tre signa- lee. Gwynne [22], enqu6tant sur la qualit6 des certificats de decks nEo-z61andais, remarque que les mEdecins consid6rent souvent le certificat comme une prestation administrative ou 1Egale, alors que le renseignement demand6 est d 'ordre scientifique. I1 est vraisemblable qu'en Suisse Egalement une meil- leure information du corps medical sur le sens exact de la statistique des causes de decks et sur son utilisation Epid6miologique pourrait supprimer les ambiguitds et intEresser les mEdecins ?~ fournir le meilleur renseignement possible.

c) Le d6veloppement du savoir m6dical et des struc- tures sanitaires a un impact 6vident sur la certifica- tion des causes de d6c~s: la mise en 6vidence de nouvelles pathologies et la r6organisation de la nosologie selon de nouveaux crit~res 6tiopathog6ni- ques, jointes ~ l'extension des prestations pr6ven- tives et curatives, ainsi qu'g l'amElioration de l'acc~s aux soins expliquent une partie de l'Evolu- tion des mentions sur les certificats de decks, indEpendamment d'Eventuelles variations de la morbiditE. La figure 2 illustre l'Evolution croisEe des mentions de <<sEnilitE~> et de <~carcinome,~ pour une m~me classe d'gtge (70 ans et plus). I1 s'agit 1/~ d'une constatation courante, qui fait soupqonner l'exis- tence de phEnom~nes de permutation lorsqu'on compare les taux de morbiditE concernant des 6poques et des lieux diffEremment EquipEs. Les mentions se rapportant aux nEoplasies et aux mala- dies cardio-vasculaires semblent particuli6rement sensibles h ce ph6nom~ne, comme l'a montrE l'6tude de Preston [49]: analysant les causes de mort de 165 populations diff6rentes, dans 43 nations et durant une pEriode d'un si~.cle, l 'auteur met en

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" Slalistique des causes de ddc~s:

Evolution de deux mentions de enuses de d~cbs, classe d'fige: 70 ans e! plus Suisse, six ptModes+ 1881-1979 Nmnbre total de cerlificats de d6c~s (en c?tm)

31)0

200

100

273

19[

/ \ / /

148/ 141 1 4 ~ ~ " ~ *

N ~ s / f iJ4,"

N" 104

j J sfnilitd

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0 1880 1900 1920 1940 1960 1980

(1881 90) (1909 10) (1929 30) (1949 50) (1967--68) pdriodederel0v~ (1978 79)

I ) Sarcomc~ inclu~ in,ur la p~riode 1978-79

Fig. 2

6vidence une forte corr61ation n6gative entre la proport ion des causes de d6c6s attribu6es aux n6oplasies et aux maladies cardio-vasculaires d 'une part, et aux causes de d6c6s mal d6finies (dont <<s6nilit6>>) ou inconnues d 'autre part. La prise en compte de ces probables <daux n6gatifs>> est, au demeurant , difficile: la r6allocation de ces causes mal ou non d6termin6es se fonde sur des hypo- th6ses inv6rifiables sur la structure morbide des populations d6c6d6es sans causes d6finies [6, 15].

d) L'6tablissement d 'une cause de d6c6s est soumis une sorte de ++biais de vraisemblance,,: les affections consid6r6es comme fr6quentes et/ou identifi6es comme probl6me de sant6 publique exercent une sorte d'effet attractif sur le certificateur. Ainsi, il est probable qu'au d6but du si6cle, la tuberculose 6tait une cause de mort volontiers 6voqu6e lorsque le diagnostic 6tait incertain. De m~me, I'int6r~t actuel du corps m6dical britannique pour la bronchite chronique explique, au moins en partie, que la mortalit6 attribu6e ~ cette cause soit beaucoup plus 61ev6e en Grande-Bretagne que dans d'autres pays europ6ens [13, 35, 42, 45].

e) Les moyens mis en oeuvre pour 6tablir le certificat de d6c6s ont 6videmment leur importance [36]. Plu- sieurs facteurs interviennent, dont la connaissance

du cas par le certificateur (en particulier: s'il s'agit du m6decin ayant trait6 le patient avant son d6c6s) et la mise en oeuvre de moyens diagnostiques ante ou post mor tem pour 6tablir la cause du d6c6s. En Suisse, seuls les renseignements concernant une confirmation n6cropsique post mor tem et une inter- vention chirurgicale ante mor tem (done avec une forme ou une autre d 'examen anatomo-pathologi- que) de la cause de mort sont collect6s par le certificat. Durant l 'apr6s-guerre, la proportion de causes de d6c6s ayant b6n6fici6 de l 'une ou l 'autre de ces confirmations a 16g6rement augment6 de 25 30%, principalement grace aux interventions chi- rurgicales; cette proport ion correspond g celle de la majorit6 des pays europ6ens. Ii est cependant probable qu 'en Suisse comme ailleurs, la propor- tion des causes de d6c6s effectivement confirm6e par une n6cropsie est sur6valu6e: la pratique mon- tre en effet que les m6decins r6pondent positive- ment /t cette rubrique, alors simplement qu 'une autopsie est pr6vue, sans done que la ou les causes indiqu6e(s) par le certificat corresponde(nt) aux r6sultats effectifs de l 'autopsie. En tout 6tat de cause, on n'est gu6re 6tonn6 de constater que les proport ions d 'examens anatomo- pathologiques sont diff6remment distribu6es seton l'fige (fig. 3) et selon la cause primaire du d6c6s (fig. 4).

f) L'Ononcd m6me des maladies semble enfin 6tre sujet des variations entre les m6decins, ce qui pose des

probl6mes lors des analyses internationales (pour les maladies cardio-vasculaires [42]), voire natio- nales, en particulier pour les cancers dont la noso- graphic est encore mal 6tablie [27, 47].

L'influence respective de ces facteurs sur la qualit6 de la statistique des causes de d6c6s est encore real connue; on s 'accorde en tout cas ~ penser qu'elle menace particuli6rement des comparaisons qui concer- nent des lieux ou des 6poques diff6rents. Une fa~on d'6valuer l ' importance des erreurs propres

une statistique de causes de d6c~s est de confronter les mentions figurant sur les certificats ~ d'autres sources de donn6es. Trois confrontations usuelles bri6vement rappel6es ci-dessous.

a) La confrontation des diagnostics cliniques aux r~sul- tats nOcropsiques fournit une estimation des erreurs entachant la certification uniquement clinique des causes de d6c6s qui concerne plus des deux tiers des certificats de d6c6s actuellement enregistr6s en Suisse. Le tableau 2 pr6sente les r6sultats de quelques travaux ayant d6termin6 la fr6quence des erreurs sur la cause de d6c6s en les confrontant au r6sultat de l 'autopsie. Tout commentaire sur cette revue de la litt6rature ne peut se faire qu'avec pr6caution, cause de la grande disparit6 des m6thodologies et des d6finitions de l 'erreur employ6es dans ces

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Statistique des cut~es de d~c~s:

N m n b r e de caLnses de dbc~,s cert if i~es liar u n ex .amen ana tomo-pa f l lo log ique , seloll I'fige atn d~ees Suisse. troisp6rir~des. 1949 1979

l ~ ~p~rati(ul

:i:!:::::::i op~t~tit.t et/ou aulopsie

Nombte tt,tM de

400 --

300

200

0 -- 1949 - 50 1967-68 1978-7q

II

glalitt~que des cause~ de d~c~s:

iNolnbre des causes de d6cSs cer t i f i6es liar till ~.Xalll~.n analol l lO.l) l l |hulogiqur , se lon la cause primaire du d6c~s Suixse. trois p~rludes. 1 9 4 9 - 1 9 7 9

Nonlb~" tolal de : certificats de

10110

500

400

300

200

::::: ~!~

iiii ;::ii~:

1949 SO 1987-6~ Iq78~70

F/g. 3 F/g. 4

R6f6rence Auteur Pays Notable de cas Taux global d'erreur des diagnostics clini- ques (%)

31 Karsner et al. 1919 USA 600 54 Swartout et al. 1940 USA 8080 56 Wallgren 1945 Scand. 1000 37 Munck t 952 Stand. 1000 20 Gruver et al. 1957 USA 1106 29 James et al. 1955 USA 1889

8 Borris 1952 D 1078 32 Landes et al. 1966 BRD 1132 57 Wilson 1966 USA 265 30 Justin-Besaneeon et al. 1963 F 1000 24 Heasman et al. 1966 GB 9501 44 Ottefland et al. 1964 S 327 53 Schulz et al. 1970 D 4652 25 Holier 1970 USA 200

9 Britton 1972 S 383 3 Asnaes 1977 DK 1243

22 Gwynne 1974 NZ 2000

68 21 49 20

6 48 33 48 47 30 55 28 52 48 30 113 58

Tabl. 2. FrOquence des erreurs sur la cause de ddcOs estimde par l" autopsie (d" aprOs Britton [9])

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travaux; il faut par ailleurs remarquer que toutes ces 6tudes sont faites en milieu hospitalier, le plus souvent universitaire: les taux d'erreurs pr6sents dans le domaine ambulatoire pourraient 6tre subs- tantiellement diff6rents. Quoi qu'il en soit de ces limites d'interpr6tation, le tableau 2 sugg~re que ces erreurs sont loin d'6tre n6gligeables. II semble, en gros, qu'un tiers des causes de d6c6s 6tablies cliniquement et figurant sur le certificat est entach6 d'une forme quelconque d'erreur ou d'impr6cision. Britton [9], dans une 6tude su6doise, trouve que 7 % des causes de d6c6s figurant sur le certificat ne correspondent pas h la m6me section de la Classification internationale des maladies, lorsqu'on les confronte aux r6sultats de l'autopsie. Ces erreurs semblent in6galement r6parties parmi les d6c6s. La m~me 6tude su6doise rapporte que ces erreurs sont plus nombreuses lorsque l'fige au d6c6s augmente (plus de 50 % d'erreurs pour les d6c6s l'~tge de plus de 70 ans contre 20% pour ceux de moins de 70 ans). Par ailleurs, certains diagnostics semblent cumuler les erreurs, en particulier les n6oplasies qui paraissent 6tre facilement ignor6es par la clinique: c'est ce que montre la m6me 6tude de Britton, et surtout une large s6rie am6ricaine de Bauer [4], dans laquelle 26% des autopsies r6v6- laient un cancer compl~tement ignor6 par la cli- nique.

b) Une autre source de donn6es ~ laquelle on peut confronter les certificats de d6c6s sont les diagnos- tics hospitaliers. Une r6cente 6tude effectu6e dans le Vermont a confront6 les mentions figurant sur environ 10000 certificats de d6c6s avec le diagnostic hospitalier le plus proche du s6jour correspondant [16]: les auteurs trouvent un taux de concordance de 72 %, lorsqu'on consid6re le code h trois chiffres de la Classification internationale des maladies. Une 6tude britannique [2] rapporte un r6sultat moins favorable avec 61% de concordance des diagnostics cod6s avec deux chiffres, not6s ~ l'h6pi- tal d'une part, et mentionn6s sur le certificat de d6c~s d'autre part. Dans ies deux 6tudes cit6es, la concordance est variable selon la pathologie en cause: d 'une faqon g6n6rale, elle est meilleure pour les n6oplasies que pour les autres causes de d6c~s, ce qui semble 6tre une constatation tr6s g6n6rale [5]. Une 6tude concernant le cancer du poumon [7] rapporte un taux de concordance de 95 % entre ies diagnostics hospitaliers et le certificat de d6c6s. Si l 'on en croit une r6cente 6valuation nationale faite aux Etats-Unis [48], ces concordances seraient toutefois moins favorables pour certains cancers, notamment digestifs.

c) Le d6veloppement des registres des tumeurs offre une autre occasion de comparaison. A Gen6ve, Raymond (r6sultats non publics) a confront6 les diagnostics rassembl6s par le registre des tumeurs

genevois aux causes de d6c6s figurant sur les certificats correspondants. Pour les cancers du pan- cr6as et de I'estomac, les taux de concordance rapport6s sont, respectivement, de 62 et 68 %.

4. Codage des causes de d6c/~s Bien que cette op6ration terminale pose moins de probl6mes que ia certification, il est utile de rappeler quelques points sur leur importance pour l'interpr6ta- tion des donn6es. Malgr6 les importants efforts de normalisation faits par I'OMS, la codification des causes de d6c6s reste en partie une op6ration d'interpr6tation. Plusieurs fac- teurs sont clairement susceptibles d'intervenir pour moduler cette interpr6tation.

a) Une liste de causes de d6c~s, telle celle de la 8 ~ r6vision employ6e en Suisse, n'a pas une corres- pondance univoque avec les causes cliniques de mort. D'une part, certaines affections se trouvent sous plusieurs codes avec des diff6rences a vrai dire subtiles, voire indiscernables en pratique. D'autre part, l'6nonc6 litt6ral des causes de d6c~s donn6es par le certificateur n'est pas toujours indiqu6 tel quel dans la Classification internationale des mala- dies. I1 y a donc une double op6ration d'interpr6ta- tion laiss6e au codificateur; cette interpr6tation se fait selon des crit6res de vraisemblance, suscepti- bles de varier dans le temps et dans i'espace. On peut m6me penser que ce nouveau biais de vraisem- blance se cumule a celui introduit par le certifica- teur au moment de l'6tablissement de la cause du d6c6s.

b) La pratique montre qu'assez souvent les codeurs rectifient les certificats de d6c6s, en particulier lorsque les positions respectives des causes imm6- diates et des causes primaires leur paraissent invrai- semblables. Cette rectification se fait 6galement selon un crit6re de plausibilit6, plus ou moins formalis6 par I 'OMS [41].

c) Certains certificats sont illisibles, incomplets ou... farfelus. En Suisse, 5 ~ 10 % des certificats de d6c6s sont l 'objet d 'une question compl6mentaire au m6decin. Ii est clair que c'est de la bonne volont6 de l'instance charg6e de coder les certificats et, ult6- rieurement, de celle du certificateur de faire cet effort non n6gligeable: il est 6videmment plus simple de coder de tels certificats comme inconnus ou de les allouer selon des approximations plus ou moins correctes.

Ces probl6mes ont 6t6 examin6s par plusieurs 6tudes, vrai dire encore rares. Pour ce qui concerne la

pratique du codage, certains pays soumettent cette op6ration ~ un contr61e. Ainsi, depuis 1970, les Etats- Unis proposent un test de concordance pour leurs certificats: 10 % des certificats chiffr6s par un codeur

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sont recod6s ind6pendamment par deux autres codeurs. Les trois lots de certificats sont ensuite compar6s, ligne par ligne et position par position. On peut ainsi examiner la per formance de chaque codeur (c'est-h-dire la correspondance de son code avec les deux autres contr61es) et, surtout, 6tablir une sorte d ' index d 'ambiguit6 pour chaque code nosogra- phique. Une r6cente publication d6crit cette m6thode et en 6value le r endement [23]. Sans entrer dans les d6tails, les t ravaux mont ren t qu 'aux Etats-Unis le taux de concordance (agreement rate) entre les codeurs varie entre 93 et 98%; certains diagnostics semblent concentrer l 'ambiguit6. Ces diff6rences affectant la prat ique du codage sont p robab lement plus importantes entre les pays. Une 6tude in ternat ionale a 6t6 organis6e en 1935 par le Bureau am6ricain du recensement (US Bureau of the Census, 1938, cit6 par Preston [49]): environ un millier de certificats de d6c~s ont 6t6 adress6s pour codage dix-huit pays europ6ens. Dans cet 6chantillon, le nombre moyen de d6c6s attribu6 aux maladies cardio- vasculaires 6tait de 185, mais variait entre 159 et 203 selon les pays. R6cemment , I 'OMS a confirm6 l'exis- tence de probl6mes similaires pour certains groupes de maladies [40]. Le Bureau r6gional de l 'Europe a organis6 une 6tude dans douze pays europ6ens e t a mis en 6vidence le m6me type de difficult6, m6me lorsque la comparaison se l imite/t la liste agr6gative des causes de d6c6s (dite liste B) [42]. D 'au t res travaux, plus r6cents, ont confirm6 la persistance de ces difficult6s, malgr6 les efforts de normalisat ion [45, 47].

5. Commenta ires et conclusions Les statistiques de causes de d6cbs ont 6t6 et restent une impor tante source de donn6es pour caract6riser l '6tat de sant6 d 'une populat ion. L 'avantage consid6ra- ble de cette statistique est qu'el le est fond6e sur le d6c~s, c 'est-~-dire un 6v6nement non ambigu et uni- versel lement distribu6 dans la populat ion; par ailleurs, les causes de d6c6s sont certifi6es par un personnel hautement qualifi6 et, surtout, professionnellement homog~ne. Les difficult6s ressortissant h la qualit6 de cette statisti- que ne sont certes pas nouvelles, mais deviennent plus aigu6s 5 cause de l 'extension des possibilit6s analyti- ques fournies par l ' informatique et la statistique: certains voient venir le momen t off c 'est la qualit6 mdme de ces donn6es qui deviendra une limite objec- tive fi la possibilit6 de r6aliser des analyses. Ces probl~mes sont d 'autant plus importants que les effets con joints du changement de la structure morb ide (diminution des maladies aigu6s au profit des maladies chroniques) et de l 'accroissement de l'fige au d6c6s rendent plus incertaine la fiabilit6 des donn6es collec- t6es par le certificat de d6c~s actuel; on a vu plus haut que la fiabilit6 des causes de d6c~s diminue,avec l'fige, et chacun sait que les d6c~s au-del~ de 70 ans constituent actuel lement le gros contingent des per- sonnes ddc6d6es.

Ces probl6mes n6cessitent donc une r66valuation de cette statistique et,/a moyen terme, il est probable que les modes d 'analyse devront changer: certains auteurs ont d 'ores et d6jh propos6 d ' abandonne r la notion de cause de d6c6s pour lui substituer celle de pr6valence morbide au m o m e n t du d6c~s [14, 21, 28, 33, 39, 52]. A court terme, une meil leure 6valuation de la qualit6 propre et compara t ive des donn6es collect6es par le certificat de ddc~s est de la responsabilit6 des offices collectant et diffusant ces renseignements . D6s l 'au- tomne 1982, un dispositif de contr61e du codage des causes de d6c~s sera mis en place ~ l 'Office f6d6ral de la statistique. Une compara ison des mentions figurant sur les certificats de d6c6s d 'une par t et sur les donn6es fournies par la statistique m6dicale des h6pitaux de la VESKA d 'aut re part est pr6vue en 1983. D ' au t r e s travaux d '6valuat ion de la qualit6 seront entrepris, no tamment en liaison avec un p r o g r a m m e internatio- nal propos6 par le Bureau r6gional de I 'OMS pour l 'Europe.

R6sum6 Le relev6 des causes de d6c~s reste une importante source de donn6es 6pid6miologiques pour l'appr6ciation de divers probl~mes m6dico-sanitaires. L'am61ioration des techniques d'analyse et, sur- tout, la transformation de la structure d6mographique et morbide de la population incite toutefois les chercheurs concern6s h accorder une plus grande attention aux probl~mes de qualit6 des mentions de causes de d6c6s. Apr6s une pr6sentation du syst6me de collecte des donn6es actuellement en vigueur en Suisse, l'article pr6sente diverses estimations indirectes de la qualit6 des donn6es suisses et passe en revue les travaux de la litt6rature sur ce sujet.

Zusammenfassung Die Erhebung der Todesursachen liefert zahlreiche epidemiologi- sche Daten ftir die Beurteilung yon Problemen in der Medizin und im Gesundheitswesen. Die verbesserten Analysentechniken und insbesondere die Umstellung der demographischen und der Krank- heitsstruktur in der Bev61kerung bedingen jedoch, dass die entspre- chenden Forschungskreise dem qualitativen Aspekt der Meldungen der Todesursachen mehr Bedeutung zugestehen. Im vorliegenden Artikel werden als erstes die gegenw/irtig in der Schweiz verwendeten Datenerfassungssysteme vorgestellt. An- schliessend befasst sich der Artikel anhand verschiedener indirekter Sch~itzungen mit der Qualit~it der schweizerischen Daten und geht kurz auf die zu diesem Thema erschienene Literatur ein.

Summary Statistics of causes of death remain an important source of epidemiological data for the evaluation of various medical and health problems. The improvement of analytical techniques and, above all, the transformation of demographic and morbid structures of populations have prompted researchers in the field to give more importance to the quality of death certificates. After describing the data collection system presently used in Switzerland, the paper discusses various indirect estimations of the quality of Swiss data and reviews the corresponding international literature.

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